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Église

néo-apostolique
Numéro hors-série Pensées
directrices

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Indications au sujet de la
­doctrine

2 Remarque liminaire

4 Du pouvoir ministériel

9 Vocation et ministère –
La mission de l’Église

15 Indications au sujet de la
définition du ministère :
premières résolutions
et brèves explications

Communication aux
ministres de
l’Église néo-apostolique
2017 3
Remarque liminaire

Les deux textes intitulés : « Du pouvoir ministériel » et « Voca-


tion et ministère – La mission de l’Église » proposent des expli-
cations données par l’apôtre-patriarche lors des assemblées
des apôtres de district des mois d’octobre 2016 et mars 2014.
Le « ministère » y revêt une importance majeure.

Dans la dissertation : « Du pouvoir ministériel », l’apôtre-pa-


triarche met d’emblée en évidence le pouvoir inhérent au minis-
tère apostolique qui rend son titulaire apte à agir par mandat de
Jésus-Christ. Le pouvoir ministériel apostolique ne s’applique
pas seulement à la dispensation des sacrements, mais éga-
lement à la proclamation de l’Évangile. Or, cette proclamation
se fonde sur le témoignage du Nouveau Testament et ne peut
aucunement s’affranchir de celui-ci. Les apôtres ont le pouvoir
d’interpréter la Bible d’une manière véritable qui implique que
l’Ancien et le Nouveau Testament doivent tous deux s’interpré-
ter et se comprendre à partir de Jésus-Christ. En même temps,
l’apôtre-patriarche attire l’attention sur le fait que les textes
bibliques s’inscrivent toujours dans une situation concrète dont
il faut tenir compte pour leur interprétation. Par conséquent, tous
les passages de la Bible ne revêtent pas une égale importance
pour ce qui concerne la foi et le salut.

Au moyen des explications qu’il donne dans : « Vocation et minis-


tère – La mission de l’Église », l’apôtre-patriarche vise d’abord
à conforter les ministres dans leur certitude d’être appelés par
Dieu. Même les circonstances défavorables, auxquelles tout
ministre peut être confronté dans l’exercice de son activité, ne
doivent pas l’amener à relativiser cette certitude. L’imitation de
Jésus-Christ, qui peut aussi se concrétiser dans le fait de souffrir
à cause de lui, fait partie de la vocation par lui.

En parlant de la « mission de l’Église », l’apôtre-patriarche s’ap-


puie sur le Catéchisme : La vocation de l’Église consiste, d’une
part, à rendre le salut accessible aux hommes, et, d’autre part,
à louer et célébrer Dieu. Et l’apôtre-patriarche de mettre en évi-
dence ceci :
« Pour adorer Dieu ou donner un témoignage vivant de l’Évangile,
nul n’a besoin d’être ordonné dans un ministère. Ici, la notion
de « ministère » perd de son importance au profit de celle de
« service ». À l’évidence, il incombe à tout croyant, qu’il soit ou
non ordonné, une tâche importante au sein de l’Église de Christ,
savoir celle de professer sa foi en Jésus-Christ en paroles et en
actes, et de le glorifier.

En conclusion sont communiquées, sous le titre : « Indications


au sujet de la définition du ministère : premières résolutions et
brèves explications », les déclarations fondamentales, assorties
de brefs commentaires, au sujet de la définition du ministère,
telles qu’elles ont été approuvées lors des dernières assemblées
des apôtres de district. Formulées en lien étroit avec le Caté-
chisme, ces résolutions mettent en évidence les grands axes de
la définition néo-apostolique du ministère.

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Le service apostolique
Indications au sujet de la consiste aussi à annoncer
doctrine l’Évangile (Romains 1 : 1). Les
premiers apôtres prêchaient
Du pouvoir ce qu’ils avaient « vu et enten-
du » de Jésus (I Jean 1 : 1).
ministériel Paul donnait le témoignage
de sa rencontre avec le Res-
suscité et enseignait, lui aussi,
Cette assurance-là, nous les choses qu’il avait « vues
l’avons par Christ auprès et entendues » (Actes 22 :
de Dieu. Ce n’est pas à dire 14-15).
que nous soyons par nous-
mêmes capables de conce- 1.1 La Bible, fondement de
voir quelque chose comme la prédication véritable
venant de nous-mêmes.
Notre capacité, au contraire, La prédication des apôtres
vient de Dieu. Il nous a aussi actuels repose sur la Bible,
rendus capables d’être avant tout sur le Nouveau
ministres d’une nouvelle Testament. Pour mettre en
alliance, non de la lettre, mais évidence la supériorité de
de l’Esprit ; car la lettre tue, l’Évangile à la loi mosaïque,
mais l’Esprit vivifie. Paul oppose l’Esprit à la lettre
II Corinthiens 3 : 4-6 (II Corinthiens 3 : 6). Il serait
cependant totalement inap-
proprié, pour un apôtre, de
1 Le pouvoir ministériel déduire de ce verset biblique,
dont disposent les que son autorité fondée sur
apôtres son pouvoir ministériel soit
supérieure à celle de la Bible.
Lors de leur ordination, Dieu La prédication des apôtres et
communique aux apôtres le de tous les autres ministres
pouvoir inhérent à leur minis- doit toujours concorder avec le
tère, les rendant aptes à remplir message biblique !
leur mandat apostolique. Leur
pouvoir ministériel permet aux En leur qualité de « dispen-
apôtres de contribuer au salut sateurs des mystères divins »
des hommes, en œuvrant au (I Corinthiens 4 : 1), les
nom et par mission de Jésus- apôtres actuels disposent du
Christ, leur mandant. En ordon- mandat et du pouvoir d’in-
nant d’autres ministres, les terpréter la Bible avec l’aide
apôtres leur confient une part du Saint-Esprit. Guidé par le
de leur pouvoir ministériel. Le Saint-Esprit, l’apostolat montre
service des apôtres consiste l’importance que revêt la Bible
premièrement à dispenser vali- pour le croyant d’aujourd’hui
dement – c’est-à-dire en bonne et enseigne avec autorité la
et due forme – les sacrements manière dont il convient de
et, nantis de leur pouvoir, à mettre l’Évangile en pratique
annoncer le pardon des péchés (Matthieu 28 : 20). En rappor-
au nom de Jésus-Christ. tant la signification du texte
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biblique à l’époque actuelle, cas de difficultés témoignent
afin de le rendre applicable, la de l’agir de Jésus en nous. En
prédication des apôtres fortifie recherchant la proximité avec
la foi des êtres humains, affer- les fidèles, nous voyons la
mit leur confiance en Dieu et manière dont Jésus leur vient
approfondit leur connaissance en aide et apprenons ainsi
(par exemple au sujet de l’ac- à mieux le connaître. D’une
cessibilité du salut dans les manière plus générale, il faut
domaines de l’au-delà). que l’apostolat discerne la
volonté de Jésus au vu, notam-
1.2 Les apôtres sont des ment, de ses actes actuels, et
témoins de Jésus-Christ qu’il en tire les conclusions qui
s’imposent pour l’Église. En
Le service apostolique com- voici quelques exemples :
porte encore un troisième
aspect : Les apôtres doivent ■■ C’est à titre exceptionnel
être des témoins de Jésus- seulement que Jésus
Christ. Le Seigneur avait dit à opère des miracles à tra-
Paul : « Car je te suis apparu vers ses apôtres ; il attend
pour t’établir ministre et témoin d’eux qu’ils se consacrent
des choses que tu as vues et premièrement au salut
de celles pour lesquelles je des êtres humains.
t’apparaîtrai » (Actes 26 : 16).
À travers ses actes, Paul est ■■ L’Œuvre de Dieu s’est
ainsi devenu un témoin majeur développée de manière
de Jésus, si bien qu’il a pu impressionnante dans
dire aux Corinthiens : « Soyez des pays très différents
mes imitateurs, comme je le les uns des autres : pour
suis moi-même de Christ » vivre leur foi, les chrétiens
(I Corinthiens 11 : 1). Comme néo-apostoliques n’ont
les autres apôtres, il a, lui pas à renier leur culture et
aussi, rendu témoignage de à adopter le style de vie
Jésus-Christ, en partageant de ceux qui leur ont porté
ses souffrances (II Corinthiens le témoignage.
4 : 8-11). Témoins des actes
de Jésus, les apôtres Pierre ■■ Jésus-Christ a mis claire-
et Paul en ont tiré des ensei- ment en évidence le fait
gnements pour eux-mêmes qu’aucun être humain
et pour l’Église. Pensons à la ne pourra déterminer le
conversion de Corneille (cf. moment de son retour.
Actes 10 : 34-35) ou au refus Quiconque cherche à pré-
du Seigneur d’ôter l’écharde ciser, d’une manière quel-
que Paul portait dans sa chair conque, la date du retour
(II Corinthiens 12 : 7-10). de Christ sera déçu par
le Seigneur : il n’appar-
Les apôtres actuels sont tient pas à l’apostolat de
appelés, eux aussi, à être des fixer la date du retour de
témoins de Jésus-Christ. Il faut Christ, mais il lui incombe
que notre vie, notre croissance de garder vivante l’espé-
spirituelle et notre conduite en rance en son retour.
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■■ Contrairement à toute ■■ S’agissant de l’interpré-
attente, le nombre des tation des miracles et
âmes scellées dans des paraboles de Jésus,
toutes les régions du il convient de ne pas
monde n’a pas augmenté aller au-delà du sens
de manière exponentielle : que Jésus leur donnait.
le retour du Seigneur ne En Luc 17, le Seigneur
dépend pas du nombre parle de deux personnes
des membres de l’Église confrontées à une même
néo-apostolique qui vivent situation, dont l’une est
dans les différents pays prise et l’autre laissée :
du globe. nous ne pouvons pas en
déduire le pourcentage de
2 Le pouvoir d’interpré- ceux qui seront sauvés.
ter la Bible Dans la parabole des
mines (Luc 19), le fait que
En complément aux pensées l’un des serviteurs reçoive
développées ci-dessus, il me le gouvernement de dix
semble important de rappe- villes et l’autre celui de
ler quelques règles à suivre cinq n’implique pas que la
en matière d’interprétation de nature du salut que Dieu
textes bibliques : nous octroie dépende de
la somme de notre travail.
■■ Jésus-Christ a démontré
que l’Ancien Testament ■■ Il ne faut jamais oublier
annonçait son avène- que les traductions de
ment et son œuvre (Jean la Bible, quelles qu’elles
5 : 39 ; Luc 24 : 27). soient, constituent une
Les apôtres sont tenus interprétation des textes
d’interpréter l’Ancien originels. Des notions
Testament à partir de comme celles, par
Jésus-Christ, Fils de Dieu. exemple, de « ministère »,
Du point de vue de notre de « service » ou encore
foi, la teneur des écrits d’ « Église » ont été tra-
vétérotestamentaires est duites différemment, en
pertinente dans la mesure fonction de la langue et
seulement où elle est des conceptions théolo-
conforme à l’Évangile, tel giques des traducteurs. Si
que le Nouveau Testa- nous voulons parvenir à
ment en témoigne (CÉNA une interprétation accep-
1.2.5.2). table, il nous faut toujours
nous référer au texte
■■ Il convient de lire tout originel : c’est un principe
texte biblique dans le fondamental.
respect de son contexte.
Son interprétation doit ■■ Les Évangiles, le livre
toujours être conforme au des Actes des Apôtres et
message fondamental de les épîtres apostoliques
l’Évangile. ont été rédigés à des
époques différentes et
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reflètent la situation qui férents, mais chacun revêt la
régnait au moment de leur même importance.
rédaction. Ainsi les épîtres
sont-elles adressées à L’Église a bien évidemment
des Églises (locales), besoin aussi de fonctions
dont la composition et les dévolues à la direction et
structures étaient souvent à l’administration. Les per-
radicalement différentes. sonnes qui en sont investies
Les communautés ulté- ont besoin de capacités et
rieures de l’Église primi- de connaissances spéciales,
tive étaient, à beaucoup notamment en matière d’or-
d’égards, très différentes ganisation et de management.
des toutes premières. Même si ces fonctions sont
confiées à des ministres, elles
■■ La tâche des apôtres n’ont, à vrai dire, pas de rap-
consiste finalement – et port avec leur pouvoir ministé-
avant tout – à proclamer riel. À l’évidence, l’apôtre-pa-
et à expliquer les décla- triarche et les apôtres de dis-
rations bibliques qui sont trict n’agissent pas par man-
déterminantes en vue du dat et pouvoir de Jésus-Christ,
salut des hommes. Est lorsqu’ils prennent des déci-
important tout ce qui se sions d’ordre organisationnel
rapporte à la foi en Jésus- ou financier, mais, quoi qu’il
Christ, à sa vie et à son en soit, toute personne inves-
œuvre. Étudier des pas- tie d’une fonction dirigeante, à
sages bibliques qui portent quelque niveau de l’Église que
sur d’autres thèmes peut ce soit, se doit de décider et
certes présenter un certain d’agir dans l’esprit de Christ.
intérêt, mais ces passages
ne pourront en aucun Dieu dote l’Église de tous les
cas être mis sur un pied dons en vue de l’accomplis-
d’égalité avec le message sement des services qu’il juge
central de l’Évangile. nécessaires. Dans la plupart
des cas, il les accorde à des
3 Les autres services individus. Il arrive cependant
aussi que ces dons puissent
Outre le service des apôtres, se déployer seulement dans
il existe encore d’autres ser- le cadre de la collégialité. À
vices et tâches à remplir au l’époque actuelle, les défis à
sein de l’Église. Nombre relever sont si nombreux et
d’entre eux peuvent l’être en complexes qu’aucun respon-
l’absence de ministère spiri- sable de l’Église ne peut s’of-
tuel. Certains dons et talents frir le luxe de gouverner en
s’avèrent cependant indis- monarque absolu !
pensables. Pour décrire cette
réalité, l’apôtre Paul a recouru Revenons-en à l’apôtre Paul. Il
à l’image du corps de Christ remplissait différentes fonctions
(I Corinthiens 12). Chaque au sein de l’Église. En sa qualité
membre a une fonction qui lui d’apôtre, il prêchait l’Évangile et
est propre ; ils sont tous dif- donnait témoignage de Jésus-
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Christ. Il dirigeait cependant Nous savons qu’il convient de
aussi des Églises locales dont toujours expliquer un passage
il était responsable, tout en biblique en tenant compte
tenant compte de l’environne- de son contexte. Or, cela
ment, dans lequel il vivait. Cette n’est guère possible pour une
dualité est omniprésente dans parole choisie spontanément ;
les écrits du Nouveau Testa- le risque existe donc, qu’elle
ment. Les épîtres comportent fasse l’objet d’une interpréta-
des déclarations au sujet du tion inappropriée.
salut en Jésus-Christ, qui fai-
saient autorité, car fondées Il arrive aussi que les fidèles
sur le pouvoir ministériel de considèrent la parole lue par
l’apôtre. On y trouve cependant le ministre comme une pro-
aussi des directives concernant phétie ou une promesse
la direction des Églises, qui ne divine, et en tirent la certitude
relèvent pas de la doctrine pro- que Dieu exaucera leurs sou-
prement dite. Elles résultent haits et agira dans un certain
directement des conditions de sens. Or, de tels espoirs sont
vie propres à cette époque-là et fréquemment déçus. Ayons
sont valables uniquement dans bien conscience du fait que le
leur rapport à ces dernières. ministre n’a pas pour mission
C’est notamment le cas pour de révéler l’avenir aux fidèles !
l’obligation faite aux femmes Sa mission consiste à se lais-
de Corinthe de se taire (I Corin- ser guider par le Saint-Esprit,
thiens 14 : 34) et l’interdiction afin d’affermir les fidèles dans
d’enseigner (I Timothée 2 : 12) ; leur foi et leur confiance en
à Césarée au contraire, elles Dieu.
avaient le doit de prophétiser
(Actes 21 : 9). Citons encore Sachons aussi que cette
les règles en matière de coiffure manière de faire peut encore
et de tenue vestimentaire (I Tite être à l’origine d’une autre
2 : 9). déception : Si le ministre ouvre
la Bible au hasard et tombe sur
4 Du recours à la une parole sans intérêt, le fidèle
Bible lors des visites pourrait en déduire que Dieu
pastorales ne s’intéresse pas à lui et n’a
rien à lui dire… Ne vaudrait-il
En conclusion, j’aimerais pas mieux que le ministre pré-
encore dire quelques mots pare sa visite, en demandant à
au sujet du recours à la Bible Dieu de lui suggérer une parole
lors des visites pastorales. En biblique pouvant servir de
de nombreux endroits, il est repère et de guide en matière
de coutume que les fidèles de pastorale ? Il s’abstiendra
demandent au ministre d’ou- bien évidemment de tenir une
vrir la Bible « au hasard », pour prédication et s’emploiera bien
y lire un passage et le com- plutôt à partager quelques
menter. Cette tradition est tout pensées avec les fidèles au
à fait respectable ; elle com- sujet de cette parole biblique.
porte cependant aussi un cer-
tain nombre de risques.
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parce qu’il est le seul dispo-
Indications au sujet de la nible. Humainement, une telle
doctrine pensée peut sembler justifiée.
Mais la crainte de Dieu nous
enseigne autre chose : Dieu
Vocation et est tout-puissant – « tout ce
que l’Éternel veut, il le fait,
ministère – La dans les cieux et sur la terre »
mission de (cf. Psaume 135 : 6). Dieu est
éternel – à ses yeux, le passé,
l’Église le présent et le futur sont égale-
ment présents. Nous croyons
que Dieu a choisi ceux qui sont
1 Vocation et ministère appelés à le servir. Il a tout fait
pour qu’ils se trouvent là où il
L’une des tâches incombant à avait besoin d’eux au moment
l’apôtre-patriarche est d’affer- voulu par lui.
mir ses frères. Qui sont mes
frères ? Mes frères, ce sont D’autres frères doutent de leur
d’abord mes plus proches col- vocation, étant convaincus de
laborateurs, c’est-à-dire vous, ne pas (ou plus) correspondre
les apôtres de district et leurs au profil requis pour leur minis-
adjoints. Il me tient à cœur tère et leur champ de compé-
d’être un véritable soutien pour tences.
eux.
Il est utile que les ministres
Mes frères, ce sont aussi tous disposent de compétences
les apôtres et les frères du pastorales et doctrinales, et
ministère. Leur affermisse- j’encourage toutes les ini-
ment passe notamment par la tiatives allant dans ce sens.
réaffirmation de leur vocation Mais il nous faut faire veiller à
divine. La foi en cette vocation ne jamais culpabiliser nos col-
s’appuie sur : laborateurs. Par exemple, il
serait parfaitement déplacé de
■■ le premier article de notre prétendre que la baisse de fré-
confession de foi, qui quentation des services divins
exprime notre foi en Dieu, serait due à un manque de
le Tout-Puissant ; compétence des frères. D’une
part, parce qu’une telle affir-
■■ les articles 4 et 5, qui mation reviendrait à relativiser
précisent que Jésus la toute-puissance divine : Dieu
gouverne son Église et a prouvé par le passé qu’il était
que Dieu choisit ceux qui capable de faire de grandes
sont appelés à exercer un choses à travers des hommes
ministère. imparfaits ! Et d’autre part,
parce qu’elle serait injuste et
Là où le nombre de fidèles blessante à l’égard de nos
est en diminution, il arrive frères. Après tout, ils n’ont pas
qu’un frère pense qu’il a été demandé à exercer leur minis-
choisi par défaut, simplement tère, ils n’ont fait que répondre
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à l’appel du Seigneur ! Plus tels frères. Prenons-nous la
que jamais, nos frères ont peine d’apprendre à mieux les
besoin d’être estimés, encou- connaître. S’ils sont sincères,
ragés et aimés par les apôtres nous serions insensés de nous
de district. priver de leur aide !

Dans les pays où l’Œuvre Certains frères sont démotivés


de Dieu est encore « jeune », à cause des difficultés qu’ils
il arrive que certains frères rencontrent dans l’exercice
se voient d’abord comme de leur ministère. Affermis-
des collaborateurs ayant été sons-les, en leur rappelant que
« engagés » par leurs supé- Jésus nous a appelés pour
rieurs hiérarchiques, et non avoir part à ses souffrances,
comme des serviteurs appelés mais aussi à ses joies : « Mes
par Jésus-Christ. Je demande bien-aimés, ne trouvez pas
instamment aux apôtres sur étrange d’être dans la four-
place de faire le nécessaire, naise de l’épreuve, comme s’il
par leur enseignement et par vous arrivait quelque chose
leur exemple, pour que la d’extraordinaire. Réjouis-
vocation divine soit à l’origine sez-vous, au contraire, de la
de l’ordination des frères et part que vous avez aux souf-
détermine leur activité. frances de Christ, afin que
vous soyez aussi dans la joie
La foi en la vocation divine ne et dans l’allégresse lorsque
signifie pas que Dieu agisse sa gloire apparaîtra » (I Pierre
seul. Le Dieu trine choisit le 4 : 12-13).
frère, et ce choix est commu-
niqué à l’Église par le Saint-Es- Les souffrances que nous
prit. En l’occurrence, ce sont endurons, Jésus les a endu-
les responsables locaux qui rées aussi. Comme lui,
proposent des frères, et
l’apôtre qui décide de l’ordi- ■■ nous sommes exposés
nation. D’où la nécessité pour aux difficultés de la vie
ces ministres d’implorer le quotidienne, notre enga-
Saint-Esprit et de se sanctifier gement pour Dieu ne
avant d’appeler un frère au nous met pas à l’abri (cf.
ministère. Matthieu 8 : 20) ;

Par tradition, nous sommes ■■ nous ne sommes pas tou-


plutôt suspicieux à l’égard jours reconnus et accep-
d’un frère manifestant le désir tés (cf. Marc 3 : 21) ;
de se voir confier un minis-
tère. Cette réaction est com- ■■ nous sommes confrontés
préhensible, dans la mesure à l’ingratitude (cf. Luc
où le ministère ne doit pas 17 : 17) ;
devenir une occasion de se
mettre en avant. Pour autant, ■■ nous ne sommes pas
nous aurions tort de rejeter toujours compris (cf.
purement et simplement de ­Matthieu 16 : 8) ;

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■■ nous connaissons des 2 La mission de l’Église
échecs ;
À l’occasion de mon ordina-
■■ nous souffrons quand tion, j’avais indiqué que notre
les enfants de Dieu sont programme était résumé dans
divisés ; la vision de l’Église : nous vou-
lons « une Église, dans laquelle
■■ nous sommes parfois les fidèles se sentent bien,
bien seuls… sont emplis du Saint-Esprit et
de l’amour pour Dieu, confor-
Mais nous connaissons aussi ment leur vie aux exigences de
les mêmes joies que Jésus : l’Évangile de Jésus-Christ et
se préparent de la sorte en vue
■■ les prières exaucées ; de son retour et de la vie éter-
nelle ». Je voudrais développer
■■ l’expérience de l’aide de un peu cette pensée ci-après.
Dieu, par exemple quand
nous servons à l’autel ; Tout d’abord, je tiens à rendre
une nouvelle fois hommage
■■ la communion avec Dieu à mes prédécesseurs, qui
dans la prière ; ont accompli un travail formi-
dable. Inspirés par l’Esprit, nos
■■ la communion fraternelle. apôtres-patriarches ont fait
évoluer notre connaissance
En acceptant de souffrir avec et permis à l’Église de mieux
Jésus et pour lui, nous pou- répondre à la mission que le
vons compter sur lui pour Seigneur lui a confiée.
nous aider. Un frère qui croit à
sa vocation et a confiance en Mon propos n’est pas de cri-
Dieu n’éprouve pas le besoin tiquer ou de caricaturer le
de faire peser le poids de son passé, mais de montrer le che-
ministère sur les épaules de min parcouru. À une certaine
son entourage. Par contre, époque, on avait coutume de
n’hésitons pas à partager nos dire que le Seigneur revien-
joies avec les nôtres. Permet- drait dès lors que la « dernière
tons-leur de profiter de la séré- âme » serait scellée. Pour
nité et de la confiance en Dieu être prêt, il fallait être scellé,
que notre activité ministérielle demeurer fidèle et vaincre le
nous permet d’acquérir. monde. La fidélité consis-
tait essentiellement à assis-
ter à tous les services divins
et à donner son offrande. Le
monde était compris comme
étant tout ce qui se passait
en-dehors de l’Église. Vaincre
le monde, c’était se déta-
cher du « dehors ». La mis-
sion de l’Église en général
et des apôtres en particulier

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consistait par conséquent à ■■ d’abord comme une
sceller les âmes et à protéger « institution » divine, dont
les fidèles de l’influence du la mission consiste à
« monde ». La finalité du ser- rendre le salut accessible
vice divin était d’abord l’ensei- aux hommes ;
gnement, d’où l’importance
accordée à la prédication et au ■■ mais aussi comme une
ministère. Dans ce contexte, la assemblée, dont la voca-
sainte cène était quelque peu tion est d’apporter adora-
reléguée au second plan… tion et louange à Dieu.

Aujourd’hui, nous avons une Par tradition, nous avons sur-


autre conception de la pré- tout mis l’accent sur le premier
paration de l’Épouse. Il s’agit point : l’Église vue comme
de lutter contre le péché et « institution en vue du salut ».
« l’ancien Adam », de vivre Dans ce contexte, nous avons
conformément aux exigences toujours souligné, avec rai-
de l’Évangile et de devenir son, l’importance capitale que
semblables à Jésus. L’amour revêtent l’apostolat et le minis-
de Christ devient dès lors le tère.
critère de la perfection. La mis-
sion de l’Église, telle qu’elle Pour ce qui est du second
est définie aujourd’hui, reflète point, l’Église vue comme une
cette évolution. D’abord, il assemblée de croyants louant
s’agit d’aller vers tous les et adorant Dieu, nous pou-
hommes pour leur enseigner vons et nous devons encore
l’Évangile et leur dispenser les faire des progrès. D’une façon
sacrements. Mais l’Église doit générale, nous n’avons sans
aussi permettre aux fidèles doute pas encore assez déve-
de connaître l’amour de Dieu, loppé la dimension commu-
la communion des cœurs et nautaire de l’Église « corps de
la joie de servir Dieu et autrui. Christ » ou « peuple de Dieu ».
L’évolution de notre liturgie En tant que telle, c’est l’Église
répond à cette préoccupation : toute entière qui est appelée
en rehaussant la célébration à servir Dieu. Tous les régé-
de la sainte cène, nous vou- nérés d’eau et d’Esprit sont
lions permettre aux fidèles appelés, en communion avec
d’expérimenter de façon les apôtres et comme eux, à
encore plus intense la commu- donner, en paroles et en actes,
nion eucharistique avec Christ un témoignage vivant de
et entre eux. l’Évangile, afin de soutenir les
apôtres (cf. CÉNA 7.1).
Pour autant, nous ne sommes
pas encore au bout de nos Pour adorer Dieu ou don-
efforts pour adapter l’Église à ner un témoignage vivant de
sa mission. En effet, le Caté- l’Évangile, nul n’a besoin d’être
chisme présente l’Église sous ordonné dans un ministère. Ici,
deux aspects : la notion de « ministère » perd
de son importance au profit de
celle de « service ».
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C’est précisément à cette L’amour du prochain ne s’ar-
dimension communautaire rête pas à la porte de nos
que se réfère notre vision de églises. Comment s’exprime
l’Église néo-apostolique. Il y notre amour pour notre pro-
est dit que les fidèles doivent chain en dehors de l’Église ?
se préparer en vue du retour Pratiquer l’Évangile, c’est aussi
de Jésus en étant emplis du venir en aide aux pauvres ou à
Saint-Esprit et de l’amour pour ceux qui souffrent. Sommes-
Dieu et en vivant conformé- nous toujours crédibles dans
ment à l’Évangile. ce domaine ? Financer des
actions humanitaires est une
Il apparaît clairement que bonne chose, mais n’est
l’amour véritable joue un rôle certainement pas suffisant.
décisif dans la préparation Ma préoccupation n’est pas
de l’Épouse de Christ. Or, d’imiter les autres Églises
l’amour ne se conçoit pas chrétiennes : nous n’avons
sans œuvres. Pour permettre à ni les moyens ni l’expérience
ses fidèles de se préparer pour nécessaires. Il ne s’agit pas
le retour du Seigneur, l’Église non plus de leur faire concur-
néo-apostolique doit donc leur rence, et encore moins de
donner l’occasion de prati- nous mettre en avant. Je me
quer les œuvres de l’amour. demande simplement ce que
Nous devons permettre aux le Seigneur attend de nous
fidèles de connaître la joie de dans ce domaine. Cette ques-
servir Dieu et autrui. L’amour tion, nous devons l’intégrer
du prochain est un service qui dans nos réflexions futures,
incombe à l’Église de Christ en qu’il s’agisse de la définition
tant qu’assemblée de fidèles. du ministère et des services,
Nous ne pouvons pas faire ou de l’organisation des acti-
l’impasse sur cette mission de vités au sein de notre Église.
l’Église de Christ. Pour ma part, j’y vois aussi
une possibilité de rapproche-
Servir Dieu et son prochain, ment avec les autres chrétiens.
c’est d’abord s’engager dans Il n’est certainement pas inutile
l’Église. Dans ce domaine, de discuter de questions théo-
beaucoup d’initiatives n’abou- logiques avec d’autres Églises,
tissent pas, tout simplement mais il me paraît bien plus
parce que nos frères du minis- important que les chrétiens
tère sont déjà sollicités au-de- unissent leurs forces pour faire
là de ce qui est raisonnable. le bien…
Mais faut-il vraiment exiger
de nos frères ordonnés qu’ils
s’occupent de tout ? Pratiquer
l’amour du prochain ne néces-
site pas de ministère. Bien des
choses pourraient être entre-
prises, sans que la hiérarchie
ministérielle soit partie pre-
nante.

13
En résumé :

La mission de l’Église est d’ap-


porter le salut aux hommes.
Lors des services divins, les
apôtres et les ministres man-
datés par eux annoncent la
parole et dispensent les sacre-
ments. Le service divin est au
centre de la vie ecclésiale.

La mission de l’Église est


aussi d’apporter adoration et
louange à Dieu. Cette mission
incombe à tous les fidèles.
Lors des services divins, l’as-
semblée exprime la louange
et l’adoration dans la prière
commune prononcée par l’of-
ficiant. Mais l’adoration et la
louange peuvent aussi s’ex-
primer sans intervention d’un
ministre ordonné.

Pour se préparer au retour du


Seigneur, l’Épouse doit prati-
quer les œuvres de l’amour. La
mission de l’Église, c’est aussi
de donner aux fidèles l’occa-
sion de servir Dieu et le pro-
chain. Il nous faut réfléchir au
meilleur moyen d’y parvenir.

14
contiennent cependant, à
Indications au sujet de la diverses reprises, des décla-
doctrine rations au sujet du ministère et
de son exercice. Ainsi trouve-
t-on des indications relatives
Indications au ministère d’apôtre dans la
au sujet de la deuxième épître aux Corin-
thiens notamment. L’apostolat
­définition du de Paul avait été mis en doute
par certains ; au cours de la
ministère : pre- discussion avec ses adver-
mières résolu- saires, Paul décrit quelques
aspects associés à son minis-
tions et brèves tère. Comme Jésus, l’apôtre
explications exerce son ministère à la
manière d’un service. De ses
déclarations, on peut déduire
L’article ci-dessous résume des caractéristiques générales
les aspects essentiels de la de l’apostolat. C’est le minis-
définition du ministère, sur tère de
la base du Catéchisme et
de résolutions adoptées par ■■ la nouvelle alliance
l’assemblée internationale des (II Corinthiens 3 : 6),
apôtres de district.
■■ l’Esprit
(II Corinthiens 3 : 8),
1 Remarque liminaire
■■ la justice
Dans l’Église, le ministère tire (II Corinthiens 3 : 9),
son origine de la personne et
de l’œuvre de Jésus-Christ ■■ la réconciliation ­
qui est roi, sacrificateur et (II Corinthiens 5 : 18).
prophète (CÉNA 3.4.7) et
remplit toujours son ministère Les deux épîtres à Timothée et
à la manière d’un service : celle à Tite recèlent des décla-
« Et moi, cependant, je suis au rations importantes au sujet
milieu de vous comme celui de la conduite que l’on attend
qui sert » (Luc 22 : 27). C’est de la part des ministres de
en appelant et en envoyant l’Église.
ses apôtres (Matthieu 10 : 1-
4 ; 28 : 16-20 ; Marc 3 : 13- En considérant l’ensemble du
19 ; Luc 6 : 12-16 ; Jean 20 : témoignage néotestamentaire,
21-23) que Jésus a institué le on s’aperçoit qu’au cours de
ministère pour son Église. son passage sur cette terre
Jésus a doté son Église de
Le Nouveau Testament ne l’apostolat seulement. Tous
propose pas de doctrine les autres ministères ont pro-
globale du ministère. Les cédé de l’apostolat.
écrits néotestamentaires

15
Paru en 2012, le Catéchisme L’article 4 de notre confes-
de l’Église néo-apostolique sion de foi dit que Jésus gou-
comporte d’amples explica- verne son Église et qu’à cette
tions qui font autorité au sujet fin il a envoyé et envoie encore
des définitions de l’Église et ses apôtres. L’article 5 dit
des sacrements. On y trouve ceci : « Je crois que ceux que
aussi des explications relatives Dieu a choisis pour exercer un
à la définition du ministère, ministère en sont investis uni-
mais des questions essen- quement par des apôtres… »
tielles y restent sans réponse, Le ministère spirituel est ainsi
comme, par exemple, le rap- toujours conféré par l’apôtre.
port entre le ministère et les De ce fait, c’est seulement
services ainsi que celui entre s’il est en communion avec
le ministère et la personne. l’apostolat et s’il agit par man-
Jusqu’à présent, aucune défi- dat de l’apôtre que le ministre
nition uniforme du ministère néo-apostolique peut exercer
n’a été formulée de manière légitimement son ministère.
définitive. Dans cette mesure,
les explications ci-après ne Le ministère spirituel est confé-
constituent pas une « nouvelle ré par l’apôtre, lors de l’ordina-
définition » du ministère, mais tion (CÉNA 12.1.12). Au sujet
déploient, pour la première de l’ordination, le Catéchisme
fois, une même et unique défi- dit ceci : « L’ordination n’est
nition du ministère. pas un sacrement, mais une
bénédiction. La sainteté de cet
acte et le caractère de service
2 Ministère et service de ce ministère sont mis en
évidence par le fait que l’in-
Le Catéchisme de l’Église vestiture est reçue à genoux.
néo-apostolique fait la distinc- Le ministre à ordonner fait
tion fondamentale entre les serment de fidélité à Dieu et
notions de ministère et de ser- promet de s’inscrire dans
vice (CÉNA 7.1). l’imitation de Christ et de faire
preuve d’obéissance de la foi »
2.1 Le ministère (CÉNA 7.7).

Le point de départ, c’est la L’apostolat est donné à l’Église


définition : « Le ministère spi- de Christ. Il est à l’œuvre de
rituel est pouvoir, bénédic- manière visible dans l’Église
tion et sanctification1 confé- néo-apostolique, tout comme
rés par l’ordination aux fins les autres ministères qui pro-
du service dans l’Église de cèdent de l’apostolat.
Christ. Il s’exerce dans la
puissance du Saint-Esprit »
(CÉNA 7.1).

1
Les notions de pouvoir, de bénédiction et de sanctification sont explicitées dans le CÉNA en
questions et réponses (415–417)

16
2.2 Le service bénédictions trinitaires, l’admi-
nistration des sacrements et la
Les points de départ sont proclamation de la parole au
le CÉNA (7.1) et la résolu- cours du service divin.
tion adoptée par l’AIAD, en
octobre 2014 : « Le ser- L’activité des ministres est
vice dans l’Église de Christ aussi et toujours un service
comprend tout ce qui est rempli en vertu du pouvoir
accompli au bénéfice de conféré par l’ordination.
l’Église sous la dictée de la
foi en Jésus-Christ. Nombre 2.2.1 Les services
de ces services sont rem- inhérents aux degrés
plis sans qu’une ordination ministériels
préalable soit nécessaire.
L’activité des ministres est Le Catéchisme déclare qu’il
aussi un service : au-delà de « existe actuellement trois
ce que font tous les fidèles niveaux [degrés] ministériels
pour l’Église, ils remplissent ayant des compétences spiri-
les services liés à l’exercice tuelles distinctes » (CÉNA 7.6).
d’un ministère. À cette fin, Ces compétences spirituelles
l’ordination leur confère le se traduisent par des actes
pouvoir, la bénédiction et la concrets au sein de l’Église.
sanctification nécessaires. » Ces actes de dispensation
sacramentelle ou de proclama-
Cette définition de la notion de tion constituent des services
service est très globale : Tout dans l’Église de Christ, en vue
ce qui est accompli au béné- du salut de ses membres. À
fice de l’Église sous la dictée chacun des trois degrés minis-
de la foi en Jésus-Christ est un tériels – diaconat, sacerdoce
service dans l’Église de Christ, (prêtrise), apostolat – sont
c’est-à-dire la communion des dévolus des services précis.
baptisés qui professent leur foi
en Jésus-Christ, seul Seigneur 2.2.1.1 Services inhérents
et Rédempteur (CÉNA 6.5). à l’exercice du
Dans cette communion, des diaconat
chrétiens croyants remplissent
de nombreux services, sans Les diacres remplissent les
pour autant être investis d’un services suivants :
ministère ; pensons notam-
ment aux nombreux pédago- ■■ Prédication de l’Évangile
gues qui assurent les cours au cours du service divin
d’instruction religieuse dans et communication de la
l’Église. parole de Dieu lors des
visites pastorales,
Il existe par ailleurs des ser-
vices inhérents à des minis- ■■ bénédiction de l’assem-
tères, qui nécessitent une ordi- blée au cours d’un service
nation préalable comme, par divin sans actes sacra-
exemple, la dispensation des mentels.

17
2.2.1.2 Services inhérents 3 Pouvoir et mandat
à l’exercice du ministériels
ministère sacerdotal
Résolution de l’AIAD du mois
En plus de ceux dévolus aux de mars 2015 : « Le ministère
diacres, les ministres sacerdo- implique à la fois un pouvoir
taux remplissent les services et un mandat. Le pouvoir
suivants : inhérent au ministère est de
nature théologique, le man-
■■ Annonce du pardon des dat relève du droit ecclé-
péchés par mandat de sial. »
l’apôtre et au nom de
Jésus-Christ, 3.1 Le pouvoir ministériel

■■ dispensation du saint Résolution de l’AIAD du mois


baptême d’eau, de mars 2015 : « Le pou-
voir ministériel est l’habili-
■■ consécration des hosties té, fondée sur Jésus-Christ,
et dispensation de la conférée dans la puissance
sainte cène, du Saint-Esprit par l’apôtre
lors de l’ordination, à agir et
■■ dispensation de bénédic- à parler au nom de la Trinité
tions (CÉNA 12.2). divine.

2.2.1.3 Services inhérents Le pouvoir ministériel est


à l’exercice de conféré par l’ordination. Il
l’apostolat s’éteint lors de l’accepta-
tion, par l’apôtre, de la rési-
En plus de ceux dévolus à gnation du ministère, lors de
la prêtrise, les apôtres rem- la destitution de celui-ci ou
plissent les services suivants : à la mort du détenteur du
ministère. »
■■ Annonce du pardon des
péchés au nom de Jésus- Des pouvoirs précis sont
Christ, dévolus à chaque ministère.

■■ action de lier et délier Du pouvoir procède la légiti-


(CÉNA 7.6.2), mité à agir et à parler au nom
de celui qui le donne. Le point
■■ ordination dans un minis- 6.2.2 du CÉNA souligne que
tère, « tout ce qui fonde l’Église tire
son origine de la personne et
■■ dispensation du don de l’agir de Jésus-Christ... »
du Saint-Esprit lors du Cela vaut aussi pour le minis-
saint-scellé. tère.

Le pouvoir est toujours attri-


bué à une personne ; il peut
être conféré et à nouveau
retiré. La personne investie
18
d’un pouvoir ne peut agir que sans actes sacramentels, en
dans les limites de ce pouvoir. le débutant par l’invocation
L’acceptation de la résignation de la Trinité divine et en le
du ministère ou la destitution terminant par la bénédiction
de celui-ci met fin au pouvoir trinitaire. »
ministériel ; il s’éteint à la mort
du détenteur du ministère. L’attribution claire de pouvoirs
met en évidence la valeur du
Par conséquent, le pouvoir ministère diaconal dont, par le
n’est pas à concevoir comme passé, on n’avait généralement
étant un bien personnel. Le pas vraiment conscience.
ministre n’est pas autorisé à
en user à sa guise ou pour la La notion de « proclamation
recherche de ses intérêts per- véritable de la parole » est
sonnels. explicitée au point 12.1.6
du CÉNA. Les apôtres et les
3.1.1 Le pouvoir ministériel ministres mandatés par eux à
inhérent au diaconat cette fin sont appelés à annon-
cer la parole de Dieu dans les
Résolution de l’AIAD du mois communautés, tant au cours
d’octobre 2016 : « Lors de du service divin que lors des
son ordination, le diacre se visites pastorales. L’ordination
voit conférer le pouvoir de leur en confère la capacité.
proclamer véritablement La bénédiction et la sancti-
la parole et de dispenser fication conférées par l’ordi-
la bénédiction trinitaire. Le nation les rendent capables
pouvoir de proclamer vérita- de proclamer la parole dans
blement la parole est l’habi- la puissance du Saint-Esprit.
lité spirituelle [= la dotation La proclamation de la parole
et la formation spirituelles]2, traite l’Évangile de la nais-
conférée par l’apôtre dans la sance, de la vie et de l’activité,
puissance du Saint-Esprit, à de la mort, de la résurrection,
prêcher l’Évangile au cours de l’ascension et du retour de
du service divin et à commu- Christ d’une manière correcte
niquer la parole de Dieu lors et appropriée.
des visites pastorales.
La proclamation apostolique de
Le pouvoir de dispenser la la parole vise à préparer l’Église
bénédiction trinitaire est en vue du retour de Jésus-
l’habilité spirituelle, confé- Christ.
rée par l’apôtre dans la
puissance du Saint-Esprit, Rappelons ici que l’ouvrage :
à célébrer un service divin « Un ministère pour l’Église

2
La notion de « dotation et formation spirituelle » (NdT : rendue ci-dessus et par la suite par
« habilité à ») est expliquée dans un complément à la question 460 du CÉNA-QR : « Dotation et
formation spirituelles » : cette expression décrit le fait qu’une personne soit nantie du pouvoir et
de la bénédiction nécessaires aux fins de l’exercice du ministère sacerdotal ou diaconal, d’une
manière conforme à l’esprit de son mandant. Elle implique de surcroît que les ministres soient
formés et affermis en vue de l’accomplissement de leurs tâches. »

19
– Directives à l’usage de ser- l’habilité spirituelle, confé-
viteurs de l’Église néo-aposto- rée par l’apôtre dans la
lique » (mise à jour 1997, pre- puissance du Saint-Esprit,
mière édition 1999) conférait à consacrer l’eau en vue du
déjà aux diacres le pouvoir de baptême et à dispenser ce
dispenser la bénédiction trini- sacrement au nom de la Tri-
taire (point 2.2.2.2 Carence nité divine, Dieu, le Père, le
de l’officiant, page 38). Cette Fils et le Saint-Esprit.
disposition a été confirmée
par le numéro hors-série des Le pouvoir de célébrer la
Pensées directrices de février sainte cène est l’habili-
2013, Liturgie des services té spirituelle, conférée par
divins de l’Église néo-aposto- l’apôtre dans la puissance
lique, cahier 2, Les formes par- du Saint-Esprit, à consacrer
ticulières du service divin. Ce le pain et le vin au nom de
numéro confère aux diacres le Dieu, le Père, le Fils et le
mandat concret de prononcer, Saint-Esprit, et à dispen-
lors d’un service divin sans ser ce sacrement au cours
actes sacramentels, l’introduc- du service divin et lors des
tion trinitaire et d’y dispenser la visites pastorales. »
bénédiction finale.
Le pouvoir ministériel du prêtre
3.1.2 Le pouvoir ministériel constitue une participation au
inhérent au ministère pouvoir de l’apôtre. Au-delà
sacerdotal du pouvoir conféré au diacre,
le prêtre est encore impli-
Résolution de l’AIAD du mois qué dans l’administration des
d’octobre 2016 : « Lors de sacrements, dont fait éga-
son ordination, le prêtre lement partie l’annonce du
se voit conférer le pouvoir pardon des péchés par man-
d’annoncer le pardon des dat de l’apôtre et au nom de
péchés et de dispenser les Jésus-Christ, préalable à la
sacrements du saint bap- dispensation des sacrements.
tême d’eau et de la sainte
cène. Le prêtre est égale- 3.1.3 Le pouvoir ministériel
ment détenteur des pouvoirs inhérent à l’apostolat
inhérents au ministère dia-
conal. Résolution de l’AIAD du mois
d’octobre 2016 : « Lors de
Le pouvoir d’annoncer le son ordination, l’apôtre se
pardon des péchés est l’ha- voit conférer le pouvoir de
bilité spirituelle, conférée par dispenser le sacrement du
l’apôtre dans la puissance saint-scellé et d’ordonner
du Saint-Esprit, à annoncer des ministres de l’Église.
le pardon des péchés par Les pouvoirs, sur la base
mandat de l’apôtre et au desquels les diacres et les
nom de Jésus-Christ. prêtres peuvent agir par
mandat de l’apôtre, sont
Le pouvoir de dispenser originairement inhérents à
le saint baptême d’eau est l’apostolat.
20
Le pouvoir de dispenser 3.2 Le mandat ministériel
le saint-scellé est l’habili-
té spirituelle, conférée par Résolution de l’AIAD du mois
l’apôtre dans la puissance de mars 2015 : « Il convient
du Saint-Esprit, à dispenser de faire la distinction entre
le don du Saint-Esprit au le pouvoir et le mandat
nom de Dieu, le Père, le Fils inhérents à un ministère. Le
et le Saint-Esprit. mandat confère au ministre
le droit et le devoir de rem-
Le pouvoir d’ordonner plir le service qu’implique le
des ministres est l’habili- pouvoir ministériel qui lui a
té spirituelle, conférée par été conféré dans un cadre
l’apôtre dans la puissance géographiquement et tem-
du Saint-Esprit, à commu- porellement déterminé.
niquer, au nom de Dieu, le
Père, le Fils et le Saint-Es- Le mandat ministériel cesse
prit, le pouvoir, la béné- à l’occasion d’un change-
diction et la sanctification ment d’aire de compétence,
nécessaires à l’exercice d’un au moment de l’admission à
ministère aux fins du service la retraite, de l’acceptation,
dans l’Église de Christ. » par l’apôtre, de la résignation
du ministère, de la destitu-
Jésus-Christ a conféré à l’apos- tion de celui-ci ou de la mort
tolat tous les pouvoirs ministé- du détenteur du ministère. »
riels nécessaires à l’Église de
Christ. L’apôtre se sait parti- Dans le contexte de l’ordina-
cipant du pouvoir de Jésus- tion dans le ministère spirituel,
Christ ; il ne peut agir qu’en le point 7.1 du CÉNA parle du
vertu du pouvoir de celui-ci. La «  mandat ministériel  » : «  Le
totale dépendance de Jésus- ministère spirituel est conféré
Christ, propre à chaque minis- par un «  supérieur  », le man-
tère, découle des paroles de ce dant.  L’envoyé est respon-
dernier : « Sans moi, vous ne sable envers son mandant
pouvez rien faire » (Jean 15 : 5). de l’accomplissement de son
mandat ministériel, et doit lui
Il convient de se souvenir du en rendre compte. Le minis-
fait que le pouvoir ministé- tère se conçoit toujours par
riel n’émane pas d’un être rapport à Jésus-Christ et aux
humain, mais qu’il est confé- apôtres envoyés par lui. »
ré par Jésus-Christ, qui se
sert de l’apostolat à cette fin. Il y a donc une différence entre
Tout pouvoir, que ce soit celui le ministère et le mandat, mais,
de l’apôtre, du prêtre ou du malgré cette différence, ils
diacre, est accordé par Jésus- sont indissociables. Le mandat
Christ, Seigneur et Chef de ministériel relève fondamen-
l’Église, et confié par l’apôtre. talement du droit ecclésial. Il
sert à définir concrètement
le champ d’action (la com-
munauté ou le district) du
ministre, à l’intérieur duquel il
21
doit faire usage de son pouvoir L’article 5 de notre confession
ministériel. En même temps, de foi traite du ministère spiri-
le ministre se voit affecté à tuel de l’Église néo-aposto-
un groupe de membres de la lique : « Je crois que ceux que
communauté, à qui il doit pro- Dieu a choisis pour exercer un
diguer des soins pastoraux. À ministère en sont investis uni-
l’évidence, ministère et com- quement par des apôtres, et
munauté vont de pair. Puisque que, de l’apostolat, procèdent
le ministère n’est pas un bien le pouvoir, la bénédiction et
personnel, mais qu’il est tou- la sanctification nécessaires à
jours focalisé sur des per- l’exercice de leur ministère. »
sonnes, sur la communauté,
toute ordination (dans quelque Il est professé ici que Dieu
ministère que ce soit) implique a mandaté les apôtres pour
toujours un mandat. investir d’un ministère, c’est-
à-dire ordonner, ceux qu’il a
Il convient de distinguer, de ce choisis à cette fin (cf. note 1).
mandat ministériel général qui Au point 2.4.5 du CÉNA, il est
est en rapport immédiat avec dit, au sujet de la bénédiction
le pouvoir ministériel, la charge et de la sanctification : « Par la
qui implique, quant à elle, la « bénédiction », l’assurance de
délégation de fonctions admi- l’accompagnement divin et de
nistratives ou représentatives. l’assistance du Saint-Esprit est
donnée, aussi bien pour l’exer-
Ces ministres se voient confier cice du ministère sacerdotal
des tâches relevant de l’organi- que diaconal. La « sanctifica-
sation et de la direction d’une tion » indique que, par le minis-
communauté, d’un district ou tère, Dieu lui-même veut agir
d’une Église territoriale. Ces dans sa sainteté et son intan-
tâches sont sans rapport direct gibilité. La « sanctification »
avec le pouvoir spirituel. Elles est également une nécessité,
sont, à l’évidence, de nature parce que l’Église elle-même
pragmatique et nécessitent est « sainte ».
des qualités précises : qualités
de meneur, talents d’organisa- 4.2 L’admission à la retraite
teur, capacités de motivation.
Résolution de l’AIAD du mois
de mars 2015 : « L’admission
4 Le ministère : Début à la retraite est l’acte, par
et fin lequel le ministre est délié de
son mandat ministériel pour
4.1 L’ordination avoir atteint la limite d’âge
ou pour d’autres motifs. Il
Résolution de l’AIAD du mois conserve le pouvoir inhé-
d’octobre 2014 : « L’ordination rent à son ministère, mais
est institution dans un minis- ne peut en faire usage à la
tère spirituel. Elle est accom- retraite, à moins que l’apôtre
plie par l’apôtre, au nom de la ne le charge de l’exécution
Trinité divine, par l’imposition d’une tâche particulière. »
des mains et une prière. »
22
Lors de l’admission à la 4.4 La destitution du
retraite, c’est le mandat minis- ministère
tériel qui est retiré, le pouvoir
demeure. C’est d’ailleurs la Résolution de l’AIAD du mois
raison pour laquelle on conti- de mars 2015 : « La desti-
nue généralement d’appeler tution consiste en le retrait,
les ministres en retraite par prononcé par l’apôtre, du
leur titre ministériel. La persis- pouvoir et du mandat minis-
tance du pouvoir ministériel tériels. »
propre à un ministre même
en retraite a créé la possibilité, Pour faute ou motif graves,
pour l’apôtre, de charger des l’apôtre-patriarche ou l’apôtre
ministres sacerdotaux retraités de district compétent peut
de célébrer la sainte cène avec procéder à la destitution d’un
des fidèles malades et âgés, et ministre.3
de conduire des cérémonies
funèbres en cas de carence de
ministres en activité. 5 Le rapport entre
le ministère et la
4.3 La résignation du personne
ministère
Il existe un rapport étroit entre
Résolution de l’AIAD du mois le ministère et la personne.
de mars 2015 : « La résigna- Ils sont imbriqués l’un dans
tion est la déclaration de l’autre par l’ordination. Notre
volonté, faite par un ministre conception non-sacramen-
ordonné, de se démettre telle de l’ordination permet
de son ministère. Elle est cependant de différencier
valide dès l’acceptation, le ministère de la personne.
par l’apôtre, de cette décla- Jésus-Christ, le donateur du
ration. Dès lors, le pouvoir ministère, peut aussi le retirer
ministériel s’éteint et le man- par l’intermédiaire de l’apôtre
dat cesse. » qui est nanti du pouvoir d’or-
donner et habilité à procéder à
La fin du mandat et du pou- la destitution ou à accepter la
voir ministériels ne dépendent résignation.
pas seulement de la volonté
du ministre, mais nécessitent Le ministère est toujours axé
l’approbation de sa déclara- sur l’Église 4 ; le ministre est
tion de volonté par l’apôtre. invité à se tourner vers l’Église
Tout ministre a certes le droit avec amour et à se conduire
de résigner son ministère à sa conformément au modèle
convenance, mais cette rési- donné par Jésus-Christ.
gnation est seulement effec-
tive, si l’apôtre l’accepte.

3
Un ministère pour l’Église – Directives à l’usage des serviteurs de l’ÉNA, point 1.3.8
4
Ce terme ne désigne pas ici, dans cette déclaration d’ordre général, une communauté locale
concrète, mais l’Église dans son ensemble, au sein de laquelle le ministère remplit une fonction
de service.

23
Le CÉNA  n’aborde pas 6 Ministère, caractère
expressément le rapport entre et dons
la personne et le ministère ; il le
fait cependant implicitement, Les ministères sont indépen-
dans quelques déclarations au dants du caractère des per-
sujet de l’ordination (CÉNA sonnes qui en sont investies.
7.7). Lors de l’ordination, les dons
propres à la personne du
Le rapport entre le ministère et ministre sont mis au service de
la personne reflète la double- l’Église par leur bénédiction et
face de l’Église : D’une part, leur sanctification. Ils peuvent
le ministère et la personne for- ainsi se développer tout au
ment, comme l’Église visible long de l’exercice du minis-
et invisible, une seule entité. tère ; d’autres dons peuvent
D’autre part cependant, cette apparaître.
entité n’est pas parfaite, mais
menacée et fragile à cause de Le caractère et les dons des
la condition pécheresse de la personnes ordonnées dans un
personne. Bien que ce soit la ministère doivent permettre à
personne qui est investie du celles-ci de gérer de manière
ministère et responsable de appropriée les pouvoirs qui
son exercice convenable, le leur sont conférés lors de l’or-
ministère reste focalisé sur la dination. Si tel n’est pas le cas,
communauté, dans laquelle il on ne pourra pas compter sur
est implanté. le fait que l’ordination com-
pense ces carences.
Si un ministre change de
communauté ou de district, Il n’est pas rare d’entendre
son pouvoir demeure en un dire que le ministère confère
premier temps. Il ne pourra un certain caractère à la per-
cependant en faire usage dans sonne qui en est investie, et
sa nouvelle communauté ou que, sous l’effet de l’ordina-
son nouveau district qu’à la tion, le ministre doive modi-
condition d’y recevoir un man- fier ses traits de caractère.
dat exprès (confirmation dans Certains pensent même que
un ministère). l’ordination puisse conférer au
ministre des dons qu’il ne pos-
sédait pas auparavant. Cela
ne tient pas debout. En aucun
cas, il ne faut penser que l’or-
dination crée une sorte d’auto-
matisme, par lequel quelqu’un
qui, par exemple, n’aurait
aucun talent oratoire se révèle
tout d’un coup être un véri-
table tribun, ou quelqu’un qui
manque d’empathie déve-
loppe d’un seul coup une
grande capacité d’écoute et
de compassion. Il convient
24
bien plutôt de s’enquérir préa-
lablement de l’existence des
dons et talents nécessaires et
susceptibles de se développer
que requiert l’exercice conve-
nable du ministère.

Cette conception des choses


plonge ses racines dans la
doctrine du quadruple minis-
tère (ou des «  quatre minis-
tères fondamentaux  ») qui
déterminait la définition du
ministère propre à l’Église
apostolique-catholique.

Remarque

La doctrine des quatre minis-


tères fondamentaux était
déduite du passage en Éphé-
siens 4 : 11 : « Et il a donné
les uns comme apôtres, les
autres comme prophètes, les
autres comme évangélistes,
les autres comme pasteurs et
docteurs. » L’idée fondamen-
tale était que Jésus-Christ lui-
même aurait doté son Église
de quatre ministères. Dans
l’Église apostolique-catho-
lique, on considérait que « pas-
teurs et docteurs » désignait
un seul et même ministère,
et on en déduisait le nombre
de quatre ministères (apôtre,
prophète, évangéliste et pas-
teur). C’est là le résultat d’une
interprétation plutôt arbitraire
qu’explicative du texte. En
tirer une hiérarchie ministérielle
contraignante pour l’Église
n’est pas conforme à son ana-
lyse exégétique.

25
Notes
Éditeur : Jean-Luc Schneider,
Zurich/Suisse
Éditions Friedrich Bischoff GmbH
Frankfurter Straße 233
Triforum A4
63263 Neu-Isenburg
Directeur :
Jürgen Kramer
Rédacteur responsable :
Reinhard Kiefer

Bureau en France : Jacky Mappus


Lagny-sur-Marne

Reproduction même partielle, par quelque moyen que ce soit,


après autorisation de l’Éditeur seulement.

Texte biblique de la Nouvelle Édition de Genève.


Copyright © 1979 Société biblique de Genève
Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés

Date de parution : 07/2017

ISSN 0995-5070

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