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GRAND ORIENT DE FRANCE

PUISSANCE SYMBOLIQUE RÉGULIÈRE SOUVERAINE

CAHIER
du
GRADE D’APPRENTI

au Rite Écossais Rectifié

RITUEL DE RÉFÉRENCE

6003

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SOMMAIRE

AVANT-PROPOS ------------------------------------------------------------------------------------------ 7

HISTORIQUE -------------------------------------------------------------------------------------- 7

INSTRUCTION POUR LA CONDUITE DES CÉRÉMONIES -------------------------------------- 13


Décoration de la Loge, des meubles et des bijoux nécessaires en Loge d’ Apprenti ------------ 13
Illumination de la Loge ----------------------------------------------------------------------------------- 15
Place des Frères dignitaires dans la Loge ------------------------------------------------------------- 15
Dignitaires et Officiers de la Loge ----------------------------------------------------------------------- 16
Règles et conseils pour les Tenues --------------------------------------------------------------------- 17
Disposition de la Chambre de préparation------------------------------------------------------------ 20
Devoirs et fonctions du proposant–Entrée du candidat dans la Chambre de Retraite -------- 21
Du Frère préparateur et de ses fonctions ------------------------------------------------------------- 23
Examen des Frères visiteurs ---------------------------------------------------------------------------- 26
Introduction des Frères dans la Loge ------------------------------------------------------------------ 26
Entrée en Loge du Vénérable Maître ------------------------------------------------------------------- 27

ILLUMINATIONS D’ORDRE ET OUVERTURE DE LA LOGE ------------------------------ 28

ADMISSION D’UN PROFANE ------------------------------------------------------------------- 33


Délibération sur l’admission d’un profane aux épreuves ----------------------------------- 33
Passage sous le bandeau------------------------------------------------------------------------- 34
Cérémonie d’Initiation ---------------------------------------------------------------------------- 36

FONCTIONS DU FRÈRE INTRODUCTEUR AUPRÈS DU CANDIDAT-------------------- 38

INTRODUCTION DU CANDIDAT DANS LA LOGE ------------------------------------------ 39

PRÉPARATIFS -------------------------------------------------------------------------------------------- 41

ENTRÉE DU CANDIDAT ------------------------------------------------------------------------- 42

VOYAGES DU CANDIDAT ----------------------------------------------------------------------- 43

L’APPRENTI REÇOIT LA LUMIÈRE----------------------------------------------------------- 51

CLÔTURE DE LA LOGE D’APPRENTI -------------------------------------------------------- 56

INSTRUCTION PAR DEMANDES ET PAR RÉPONSES------------------------------------- 62


POUR LE GRADE D’APPRENTI FRANC-MAÇON

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CALENDRIER ET DATATION MAÇONNIQUE

James Anderson, dans le préambule historique de ses « Constitutions », ayant repris la


tradition qui veut que l’ère moderne commence 4 000 ans après la création du monde, l’année
maçonnique s’obtient donc en ajoutant 4 000 au millésime en cours suivant le calendrier
Grégorien.

On distingue ainsi l’Ère Vulgaire (E V 2001) de l’Ère Maçonnique


(E M 6001).

En 1723, l’Angleterre utilisait encore le calendrier Julien qu’elle n’abandonna pour le


Grégorien qu’en 1752. C’est pour cela que le mois de Février est le 12ème mois de l’année car
le premier jour de l’année est le 1er Mars.

Ainsi, on dira que le 1er Février 2001 (E V) est le premier jour du 12ème mois 6000
(E M) et le 1er Mars 2001 (E V) est le premier jour du 1er mois 6001 de l’EM, on
peut dire aussi l’année 6001 de la V L

Exemple :

Janvier 2001 = 11ème mois de 6000.


Février 2001 = 12ème mois de 6000.
Mars 2001 = 1er mois de 6001.

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AVANT-PROPOS

Le présent cahier du RER à l’usage des Ateliers du GRAND ORIENT DE FRANCE a été rédigé
dans le souci d’être, aussi exactement que possible, conforme aux rituels originels.

Par contre, en ce qui concerne les modalités d’admission des profanes, les règles propres au
RITE ÉCOSSAIS RECTIFIÉ ont été intégralement conservées. Il va de soi que, si elles doivent être
scrupuleusement respectées, elles ne dispensent pas de la procédure à suivre normalement pour
toute admission, telle qu’elle est définie dans les articles 76 à 80 du Règlement Général du
GRAND ORIENT DE FRANCE.

Le Régime Ecossais Rectifié

Le Régime Écossais Rectifié a été organisé entre 1774 et 1782 par deux groupes de Maçons lyonnais et
strasbourgeois, parmi lesquels on peut citer Jean et Bernard de TURKHEIM et Rodolphe SALTZMANN
(Strasbourg) et surtout Jean-Baptiste WILLERMOZ (Lyon 173O-1824) qui en fut l'âme pensante. L'architecture
du Régime fut son oeuvre, et c'est lui qui mit en forme la doctrine que celui-ci véhicule. Du point de vue formel,
le Régime Écossais Rectifié a trois origines, du point de vue spirituel, il a deux sources ou inspirations.

Pour ce qui est de la structure et de la symbolique tant maçonnique que chevaleresque, les trois origines du
Régime sont :

 La Maçonnerie française de l'époque, avec sa prolifération de grades les plus divers (WILLERMOZ les
connaissait tous et en avait pratiqué beaucoup) et qui épurée, devait être structurée vers 1786-1787 en
un Système qui portera plus tard le nom de "Rite français", avec ses trois grades et ses quatre ordres :
sans omettre les divers grades dont la combinaison constitue ce qu'on appelle « l'écossisme » ont été
également synthétisés par Jean-Baptiste WILLERMOZ.

 Le Système propre à MARTINEZ de PASQUALLY personnage énigmatique mais inspiré que


WILLERMOZ, comme Louis-Claude de SAINT-MARTIN, reconnut toujours pour son Maître,
c'est-à-dire "l'Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coens de l'Univers".

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 La Stricte Observance, dite encore "Maçonnerie rectifiée" ou "réformée de Dresde", Système allemand
où l'aspect chevaleresque primait absolument sur l'aspect maçonnique, car il se voulait non seulement
l'héritier, mais le restaurateur de l'ancien Ordre du Temple aboli en 1312.

Les deux sources spirituelles :

 La doctrine ésotérique de Martinez de Pasqually dont l'essentiel porte sur l'origine première, la
condition actuelle et la destination ultime de l'homme et de l'univers.

 La Tradition chrétienne indivise. Quoique certains aient affirmé, ces deux doctrines, non seulement ne
se contredisent pas, mais au contraire se corroborent l'une l'autre.

Partant de là, WILLERMOZ a donné à son Système ou Régime une architecture concentrique en l'organisant en
trois « classes » successives de plus en plus intérieures et en même temps de plus en plus secrètes, chaque classe
étant inconnue de celle qui lui était extérieure.

En outre, il a doublé le parcours initiatique de grade en grade par un enseignement progressivement de plus en
plus précis et explicite, au moyen « d’instructions » qui font partie intégrante du rituel de chaque grade.

Cette conception d'ensemble constitue l’architecture du Régime. Elle a été officiellement approuvée en deux
étapes. D'abord sur le plan national, par le Convent des Gaules, à Lyon (novembre décembre 1778) lequel
ratifia, entre autres, le Code maçonnique des Loges réunies et rectifiées et le code de l'Ordre des Chevaliers
Bienfaisants de la Cité Sainte qui demeurent les textes constitutionnels, toujours en vigueur, du Régime.

Puis sur le plan européen, par le Convent de Wilhelmsbad en AIlemagne (août septembre 1782), tenu sous la
présidence du duc Ferdinand de Brunswick-Lunebourg et du prince Charles de Hesse, principaux dirigeants de
la Stricte Observance, qui se rallièrent à ce qu'on appelait à l'époque la « Réforme de Lyon ».

Dans sa structure d'origine, le Régime Écossais Rectifié comportait trois classes, deux ostensibles et une
« secrète » :

1. La classe symbolique ou Ordre maçonnique, dans laquelle est conférée et conduite à son terme l'initiation
maçonnique.

Les trois grades pratiqués dans les Loges de Saint-Jean, dites Loges bleues à cause de la couleur de leurs décors.
Le grade de Maître Écossais de Saint-André pratiqué dans les Loges de Saint-André ou Loges Écossaises, dites
Loges vertes pour les mêmes raisons.

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Sans ce quatrième grade, l'initiation maçonnique demeure incomplète. La cérémonie de réception à ce grade
récapitule et parachève le contenu initiatique des trois précédents et le mène à son accomplissement, il est donné
au Maître Écossais de Saint-André de contempler tout ce qui l'attend jusqu'à sa réintégration dans la Jérusalem
Céleste.

Ces quatre grades sont axés sur la reconstruction intérieure de l'homme par l'approfondissement de sa démarche
spirituelle et la pratique assidue des vertus théologales.

Lorsque le Maître Écossais de Saint-André a atteint le degré requis de réalisation spirituelle prouvant qu'il a
effectivement mis en oeuvre l'initiation maçonnique, il peut avoir accès à l'Ordre intérieur.

2. L'Ordre intérieur est un Ordre de chevalerie chrétien qui n'est en aucune façon assimilable ni à un système
de hauts grades, ni à des grades philosophiques.

Il comporte deux étapes :

 Une étape préparatoire et transitoire : I'Ecuyer novice. La qualité d'Ecuyer novice est conférée par la
cérémonie de la vestition. Cette qualité est cependant révocable. En effet, l'Ecuyer novice a pour
unique tâche de se préparer, durant un an au moins, à devenir Chevalier, mais s'il s'y révèle
définitivement inapte, il peut, et même, selon la prescription du code des C.B.C.S, il doit être
rétrogradé et redevenir Maître Écossais de Saint-André.

 La seconde étape est celle de Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte (en abrégé C.B.C.S.). Ce n'est pas
un grade, mais une qualité que confère la cérémonie d'armement. Celle-ci est en principe célébrée par
le Grand Prieur en personne ou, à défaut, par un délégué nommé par lui. Le Chevalier a le devoir
d’œuvrer activement dans l'Ordre et dans le monde pour mettre en pratique les enseignements moraux
reçus dans les Loges de Saint-Jean et de Saint-André, qu'il n'abandonne pas pour autant mais où il doit,
au contraire, et plus que jamais, se vouer au service de ses frères et de tous les hommes, en particulier
par l'exercice de la bienfaisance.

3. La Profession

Au XVIIIème siècle, existait en outre une "classe secrète", celle de la Profession. Les Chevaliers qui la
composaient se répartissaient en deux catégories : les Profès et les Grands Profès, réunis en un Collège
métropolitain. Tenus à un engagement total envers l'Ordre, sans exercer en tant que tels des fonctions de
responsabilité ou de direction administratives, ces dernières incombant aux dignitaires de l'Ordre intérieur,
Profés et les Grands Profès se vouaient à l'approfondissement, par l'étude et la méditation, de la doctrine posée
dans les textes (instructions secrètes) conservées par le Collège métropolitain, à charge pour eux de vivifier
l'Ordre à la fois par leurs connaissances et leur exemple de vie. Cette classe a disparu.

Selon les décisions prises au Convent des Gaules et confirmées au Convent de Wilhelmsbad, le Régime
Ecossais Rectifié se démarquant ainsi de la Stricte Observance avait renoncé à une filiation historique avec
l'Ordre du Temple, tout en conservant avec lui une filiation spirituelle, illustrée par l'adoption, au même
Convent, de la dénomination "Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte", de façon à faire référence aux
"pauvres chevaliers du Christ" des origines, et non à l'Ordre riche et puissant que leurs successeurs étaient
devenus dans la suite des temps.

De par sa filiation spirituelle, le Régime Écossais Rectifié revendique, tout comme l'Ordre du Temple, la double
qualité chevaleresque. Cette double qualité chrétienne, qui apparaît déjà en filigrane dans les grades
maçonniques et est conférée en plénitude par l'armement, est à mettre en oeuvre dans un monde qui n'est plus ni
celui du XIIème siècle, ni celui du XVIIIème siècle, mais pourtant par des moyens dont la nature essentielle
reste immuable puisqu'ils consistent en la mise en pratique quotidienne et universelle des vertus théologales de
foi, d'espérance et de charité.

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Le Régime Écossais Rectifié a pour but avoué de maintenir et de fortifier les principes qui sont à sa
base :

 La fidélité aux principes chrétiens primitifs.

 L'attachement aux principes et traditions, tant maçonniques que chevaleresques du Régime se


traduisant par l’étude de l’ésotérisme chrétien selon des voies enseignées dans l’Ordre.

 Le perfectionnement de soi-même par la pratique des vertus chrétiennes afin de vaincre ses passions,
corriger ses défauts et progresser dans la voie de la réalisation spirituelle.

 La pratique constante d'une bienfaisance active et éclairée envers tous les hommes, quels que soient
leurs origines, leurs nationalités, leurs situations, leurs religions et leurs opinions politiques ou
philosophiques.


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Le GRAND ORIENT DE FRANCE détient régulièrement le Rite Écossais Rectifié depuis le traité avec le
GRAND PRIEURÉ D’HELVÉTIE signé en 1911.

Le GRAND ORIENT DE FRANCE, Suprême Conseil pour la France et les Possessions françaises,

représenté par le TIllF BOULEY, Président du Conseil de l'Ordre, autorisé à cet effet par délibération
dudit Conseil en date du 16 février 1911,

et le GRAND PRIEURÉ INDÉPENDANT D'HELVÉTIE, du Régime Écossais Rectifié,

représenté par le TIllF MONTCHAL, Grand Prieur.

CONSIDÉRANT :

Que le GRAND ORIENT DE FRANCE est amené et résolu à reprendre effectivement l'exercice du
Régime Écossais Rectifié ;

Que la puissance qui, seule, pratique encore régulièrement les Hauts Grades de ce régime est le
GRAND PRIEURÉ INDÉPENDANT D'HELVÉTIE ;

Que, de même qu'il existe des relations d'amitié entre le GRAND ORIENT DE FRANCE et la
GRANDE LOGE SUISSE ALPINA, de l'autorité de laquelle relèvent tous les Ateliers symboliques du premier
au troisième degré en Suisse, il est désirable dans l'intérêt de l'ordre maçonnique en général, que de
semblables relations existent entre le GRAND ORIENT DE FRANCE, Puissance de Hauts-Grades dans tous
les Rites qui lui appartiennent, et la Puissance Suprême qui administre en Suisse les Hauts Grades du
Régime Écossais Rectifié ;

Que l'amitié fraternelle qui unit les Francs-Maçons des deux Puissances dans les trois premiers degrés, que
l'amitié perpétuelle jurée depuis des siècles entre les deux nations, rendent ce désir encore plus vif et plus
légitime ;

Ont arrêté le TRAITÉ d'ALLIANCE et d'AMITIÉ ci-après :

Article 1. - Les deux Puissances contractantes se reconnaissent réciproquement chacune comme


Grand Directoire, seule et unique autorité, souveraine du Régime Écossais Rectifié, savoir : le
GRAND ORIENT DE FRANCE, pour la France et les Possessions françaises ; le GRAND PRIEURÉ
INDÉPENDANT D’HELVÉTIE pour toute la Suisse.

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Ils n'admettent comme réguliers, en France et dans les Possessions françaises, que les Ateliers constitués
par le GRAND ORIENT DE FRANCE ; en Suisse, que les Ateliers relevant du GRAND PRIEURÉ
INDÉPENDANT D'HELVÉTIE ;

Ils ne reconnaissent qu'une Grande Maîtrise Nationale par pays (exercée au sein du GRAND ORIENT
DE FRANCE, par son Conseil de l'Ordre).

Ils refusent, à jamais, de reconnaître un Grand Maître Général.

Article 2. - Les Hauts Grades du Régime Écossais Rectifié consistent dans la Loge de
Saint-André et l'Ordre Intérieur (Écuyer Novice et Chevalier Bienfaisant de la CS).

L'Écossais de Saint-André équivaut au Chevalier Rose-Croix, 18ème degré du Rite Ancien de Perfection,
4ème Ordre du Rite Français et 8ème degré du Rite Écossais Ancien et Accepté ;

L'Écuyer Novice équivaut au Chevalier de l'Aigle blanc et noir, 24ème degré du Rite de Perfection, au
Chevalier Kadosh 30ème degré du Rite Écossais Ancien et Accepté.

Le Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte équivaut au Sublime Prince de Royal Secret, 25ème et dernier
degré du Rite de Perfection et au SGIG 33ème et dernier degré du Rite Écossais Ancien et Accepté.

En conséquence, les Frères investis des Hauts Grades par l'une et l'autre Puissances auront libre entrée,
comme visiteurs, dans les tenues du Grade équivalent et jouiront des mêmes prérogatives.

Article 3. - Les deux Puissances sont d'accord pour conserver les formes, cérémonies, traditions, légendes
et instructions des différents degrés du Rite, sous la réserve, en ce qui concerne le
GRAND ORIENT DE FRANCE, qu'elles ne seront pas en contradiction avec sa Constitution et son Règlement
Général.

Article 4. - Les deux Puissances contractantes conservent toutes leurs relations et alliances.

Elles s'engagent à n'en pas contracter de nouvelles, relevant du Rite Rectifié, sans s'être préalablement
avisées et consultées.

Vis-à-vis des autres Rites, elles gardent toute leur indépendance.

Article 5. - Des relations d'amitié fraternelle sont conclues entre le GRAND DIRECTOIRE D'HELVÉTIE du
Régime Écossais Rectifié et le GRAND ORIENT DE FRANCE, non seulement comme Grand Directoire du
même Régime pour la France et les Possessions françaises, mais comme Puissance de Hauts Grades à tous
les Rites pratiqués ou possédés par lui.

Il sera, immédiatement après la signature des présentes, échangé, selon l'usage, des garants d'amitié
choisis par chaque puissance sur une liste ternaire présentée par l'autre puissance.

Article 6.- Le présent traité est fait pour une durée de quinze ans, à partir du dernier jour de la signature ;
il se renouvellera par tacite reconduction, faute de dénonciation un an au moins avant son expiration.

Article 7.- Comme mesure transitoire, le GRAND ORIENT DE FRANCE admettra, avec l'équivalence stipulée
à l'article 2, les Frères de son Obédience, déjà investis par le GRAND PRIEURÉ INDÉPENDANT D'HELVÉTIE,
à la condition, par ceux-ci, de présenter leurs titres à l'homologation ; par le seul fait de cette homologation,
les titulaires seront déliés de tout serment de fidélité ou d'obéissance envers le GRAND DIRECTOIRE
D'HELVÉTIE.

Ainsi fait et arrêté et signé après lecture par les plénipotentiaires, et scellé des sceaux respectifs des deux
Puissances contractantes, à PARIS, le quinze avril et à GENÈVE, le dix-huit avril de l'an mil neuf cent onze
(Ère Vulgaire).

LE GRAND PRIEURÉ D'HELVÉTIE : Le Président du Conseil de l’Ordre


du GRAND ORIENT DE FRANCE :

Signé : Ch. MONTCHAL signé : BOULEY

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INSTRUCTION POUR LA CONDUITE DES CÉRÉMONIES

DE LA DÉCORATION DE LA LOGE ET DES MEUBLES ET DES


BIJOUX NÉCESSAIRES EN LOGE DES APPRENTIS
La Loge du grade d'Apprenti n'est assujettie, ainsi que celle de Compagnon, à aucune tapisserie ;
néanmoins, elle peut être ornée de quelques symboles et emblèmes maçonniques relatifs au
grade, mais non personnifiés, car il ne doit s'y trouver aucune figure d'hommes, ni même
d'animaux.

Le fauteuil du Vénérable Maître et le plateau sont placés à l’Orient, sur un gradin élevé de
trois marches et sous un dais ou baldaquin ; sur le plateau, le fauteuil et la partie intérieure du
dais sont recouverts en couleur bleu, avec galons et franges d’or.

Le dais peut, si on le veut, être attenant au mur oriental, mais le plateau et le fauteuil du
Vénérable Maître doivent en être à une distance convenable afin que le récipiendaire puisse suivre
ses voyages en passant derrière le fauteuil.

Sur le mur oriental est représenté un triangle équilatéral sans aucun nom, ni figure, sur la
surface duquel sortent, par ses trois côtés, des rayons de lumière avec cette inscription :

« ET TENEBRAE EAM NON COMPREHENDERUNT ».


(« ET LES TÉNÈBRES NE L’ONT TOUJOURS PAS AVALÉE »).

Ce triangle doit être posé contre le mur, sur un fond bleu, soit en peinture, soit sur une étoffe.

Le devant du plateau doit être disposé de manière à recevoir des tableaux mobiles contenant
l'emblème particulier de chaque grade.

Celui d’Apprenti est une Colonne brisée et tronquée par le haut, mais ferme sur sa base, avec
cette inscription :
« ADHUC STAT ».
(« TOUJOURS DEBOUT »).

En avant du dais, sur le plateau d'Orient, est placé un panneau (cartouche)


portant le mot « JUSTICE».

Au pied du plateau, sur la troisième marche, est un coussin recouvert d'une étoffe bleue galonnée
d'or, avec une équerre au milieu de la surface supérieure formée par un galon d'or.

Le récipiendaire doit avoir le genou posé sur cette équerre lorsqu'il prononce son engagement
maçonnique.

Sur le plateau, on place un chandelier d'or à trois branches, les Constitutions et le Règlement
Général du GODF et éventuellement la Bible ouverte au premier chapitre de l'Évangile de
Saint-Jean, le compas et l'équerre entrelacés, la truelle, le maillet et le Rituel du grade. Aux jours
de réception, on y ajoute le tablier et les gants d'homme et de femme pour remettre au candidat.
Le bijou du Vénérable Maître ne peut être sur le plateau, mais on le place dans la chambre qu'il
doit occuper avec les Officiers et Dignitaires de l'Ordre avant de faire son entrée dans la Loge.

A l'Occident, sont deux petites tables avec deux sièges, lesquelles sont placées à une distance
convenable, l'une du côté du Midi, pour le Premier Surveillant, l'autre du côté du Nord, pour le
Second Surveillant ; leur position, relativement au plateau, devant figurer un triangle. Sur
chacune, on met un chandelier d'or avec sa bougie, un maillet, le rituel du grade et le bijou du
Surveillant, suspendu à un large ruban bleu.

Entre le plateau d'Orient et les deux petites tables d'Occident, on place le tapis ou tableau de la
Loge, ayant soin de laisser entre les unes et les autres l'espace nécessaire pour exécuter sans
gêne ni confusion les cérémonies du grade. On place la Constitution du GODF à
l’Orient.

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Ce tapis, d'une grandeur proportionnée au local, doit former un carré long, en sorte que sa
largeur soit à sa longueur comme 2 à 3. Il est entouré, dans toutes ses parties extérieures,
d'une large bordure à compartiments.

La partie inférieure, ou d'Occident, qui fait le tiers de la longueur totale du tapis, représente le
porche du Temple. Dans cette partie et à l'angle occidental du tableau, du côté du Nord, est peinte
ou tracée la pierre brute, et à l'angle occidental, du côté du Midi, est la pierre cubique.
Au milieu, entre les deux, mais sur une ligne plus élevée, est figurée la planche à tracer. Ces trois
symboles devant former ensemble un triangle.

La partie supérieure du tapis, à l'Orient, forme un carré qui représente le Temple intérieur. C'est
là qu'est placée au centre l'Étoile flamboyante à cinq pointes, ayant la lettre G peinte en or au
milieu. Dans cette partie, à l'angle oriental, du côté du Midi, est peint le Soleil et, à l'angle oriental,
du côté du Nord, est l'image de la Lune dans son plein ; au-dessus, est figuré un cordon à houppe
dentelée qui entoure en dedans ce carré supérieur et dont les nœuds descendent jusqu'au bas.
Au-dessus de l'Étoile flamboyante est peint le Compas et au-dessous, l'Équerre ; à côté de la
Colonne du Nord est le Niveau, et à côté de la Colonne du Midi, la Perpendiculaire.

La communication du Porche du Temple est indiquée au bas de ce carré à l'Occident, par une
porte fermée accompagnée extérieurement de deux Colonnes élevées sur leurs bases et avec leurs
chapiteaux, l'une au Nord et l'autre au Midi. Celle du Nord porte la lettre J sur le milieu de la
hauteur de son fût. Au tapis de la Loge d'Apprenti, il n'y a aucune lettre sur celle du Midi, la lettre
de cette Colonne étant réservée aux Compagnons et ne devant point être connue des Apprentis.

On monte à la porte du Temple par un escalier de sept degrés, peints ou tracés dans la partie du
porche en forme de portions de cercle : le troisième degré en montant forme un palier avec le
chiffre 3 ; au cinquième degré est aussi un palier avec le chiffre 5 et sur le septième degré est le
chiffre 7. Là commence le pavé mosaïque figuré en losanges et formant un parvis circulaire qui se
termine à la porte fermée du Temple.

Autour du Tapis, vers les angles de Sud-Est, de Sud-Ouest et de Nord-Ouest, sont trois hauts
chandeliers destinés à recevoir les trois flambeaux, partie essentielle des neuf lumières
maçonniques.

Avant l'ouverture de la Loge, le Maître des Cérémonies aura soin de vérifier si chacun des objets
que nous venons de détailler est disposé conformément au rituel ; les jours de réception, il
vérifiera de même si les meubles nécessaires sont en état et placés où ils doivent être, savoir :

1. Les vases des éléments : une cassolette garnie d’esprit de vin pour le feu, au Midi ; une
cuvette d’eau froide et un linge blanc au Nord ; un vase plein de terre friable et de cendres à
l’Occident.

2. La machine pour imiter le bruit du tonnerre, qui doit être placée à 1’Occident. On pourra,
si 1’on veut, la faire avec un cadre léger de la grandeur d'environ trois pieds au carré, sur
lequel seront tendues et collées ensemble quelques feuilles de fort papier, de manière qu'en
secouant cette machine une ficelle ou corde à boyau ajustée en croix, tendue et fixée par les
quatre extrémités sur le cadre même forme, par des vibrations multipliées, réunies à celles
du papier, un bruit à peu près semblable à celui d’un tonnerre roulant.

3. Un bâton ou roseau, garni à son extrémité d'une fine étoupe à brûler, lequel doit être mis à
portée du Second Surveillant.

4. Une éponge, ou compas à seringue, ou tel autre instrument contenant cette liqueur rouge
propre à figurer l’effusion du sang ; il sera préparé de sorte que cette effusion puisse se
faire sur le sein du candidat dès que le Vénérable Maître frappera le troisième coup sur la
tête du Compas.

5. Les instruments propres à éteindre et à rallumer les bougies qui sont destinées à éclairer la
Loge, ainsi que les cylindres destinés à voiler les neuf Lumières d'Ordre, lesquels seront
placés à la portée de ceux qui doivent les employer.

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6. Une terrine pour l'esprit de vin avec son couvercle pour en étouffer la flamme, laquelle sera
placée et allumée au moment convenable, les jours de réception, à l’extrémité orientale du
tapis de la Loge.

7. Le tronc de solidarité, car la quête doit toujours se faire dans les Loges d’instruction et
surtout dans celles de réception ; on le placera sur la table du Secrétaire, à la portée du
Frère Élémosinaire.

ILLUMINATION DE LA LOGE
La Loge est éclairée par 9 Lumières d'Ordre, ou maçonniques, savoir :

1. 3 au chandelier à trois branches sur le plateau d'Orient ;


2. à l'entour du tapis, sur les angles du Sud-Est, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, portées
sur les hauts chandeliers ;
3. 2 sur les tables des Surveillants ;
4. 1 sur la table du Secrétaire.

Celles qui pourraient être nécessaires à l'Orateur et au Trésorier, pour leurs fonctions
particu1ières et momentanées, ne devant être allumées que pour le besoin, seront éteintes dès
qu’il aura cessé. Elles n’ont aucun rapport aux Rites du grade et ne doivent point être
comprises dans le nombre des Lumières d'Ordre.

Indépendamment de ces neuf lumières, 1'appartement de la Loge peut être éclairé par un
nombre indéterminé de bougies et proportionné à l’étendue du local, mais de même,
celles-ci n’ont aucun rapport aux rites du grade ; elles doivent être disposées de manière à
pouvoir être éteintes ou cachées promptement et sans bruit, lorsqu’on donnera le premier
rayon de lumière au récipiendaire et être ensuite rétablies avec les mêmes précautions pour le
second. A cet effet, on aura un nombre convenable de bâtons ou roseaux garnis à leur
extrémité d'un étouffoir et d’une mèche cirée, lesquels seront remis à ceux des FF qui auront
été nommément désignés pour cette fonction par le Vénérable Maître ; nul autre ne devant s’en
occuper, afin d'éviter dans cette circonstance tout bruit ou tumulte qui pourrait distraire le
candidat ; on aura aussi 9 tuyaux ou cylindres, en carton ou fer blanc, pour envelopper
chacune des 9 Lumières d'Ordre lorsqu’il faut répandre l’obscurité dans la Loge, car celles-ci
doivent être cachées au candidat lorsqu’on lui donne le premier rayon, mais jamais elles ne
doivent être éteintes pendant la durée du travail.

PLACE DES FRÈRES DIGNITAIRES DANS LA LOGE


De chaque côté du plateau du Vénérable Maître sont rangés des sièges destinés à accueillir les
dignitaires du GODF ou d’autres puissances maçonniques reconnues par le
GODF, les VV MM en exercice venus en visiteurs. Les anciens VV MM de la Loge
peuvent y siéger. Si un Conseiller de l’Ordre ou le Grand Maître est présent, il prendra place à
la droite immédiate du V M et au premier rang de sièges s’il y en a plusieurs.

Tous ces FF entrent en Loge avec le V M et en le précédant, ceux du rang le plus élevé
marchant les derniers.
Cependant, s’ils le désirent et pour les honorer, le Vénérable Maître peut demander aux
Conseillers de l’Ordre présents et/ou au Grand Maître d’attendre dans les parvis.

Il les accueillera ensuite accompagné du F Maître des Cérémonies et précédé d’un Porteur de
Flambeau.

Entre les sièges des Surveillants, un pas en arrière, sera celui du Maître des Cérémonies, au
milieu, et à côté de lui, ceux des Frères qui auront été nommés pour l’aider dans ses fonctions
en qualité d'Experts, d’Introducteurs, ou autres.

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Aux deux côtés des gradins du plateau, et un peu en avant, on placera deux sièges, l’un à la
droite pour le Passé Maître Immédiat (PMI) (le dernier Vénérable Maître), de la Loge qui
sera présent, et l’autre à la gauche pour le Frère Orateur. Si le local et les circonstances le
permettent, leurs sièges seront placés sur le gradin inférieur du parquet oriental, en avant des
Vénérables Maîtres visiteurs.

A l’extrémité de la Colonne du Nord, du côté de l’Orient, près des gradins réservés aux
Dignitaires, seront un siège et une table pour le Frère Secrétaire et vis-à-vis, à l’extrémité de la
Colonne du Midi, on en placera une semblable pour le Frère Trésorier.
Le Frère Élémosinaire (Hospitalier) est placé à côté du Frère Secrétaire.
Les Frères, soit membres de la Loge, soit visiteurs, sont placés sur des banquettes formant
deux Colonnes, l’une au Nord, l'autre au Midi. A l’extrémité de la Colonne du Midi, du côté
d'Occident, sont placés tous les Compagnons suivant 1'ordre de leur ancienneté dans le grade
et tous les Apprentis sont de même vis-à-vis à l’extrémité de la Colonne du Nord.

DIGNITAIRES ET OFFICIERS DE LA LOGE


1. Le Vénérable Maître Décoré de l’Équerre
2. Le Premier Surveillant Décoré du Niveau
3. Le Second Surveillant Décoré de la Perpendiculaire
4. L'Orateur Décoré d'un 1ivre ouvert
5. Le Secrétaire, Garde des Sceaux et Archives Décoré de 2 plumes en sautoir
6. Le Trésorier Décoré de 2 clefs en sautoir
7. Le Maître des Cérémonies Décoré de 2 épées en sautoir
8. L'Élémosinaire (Hospitalier) Décoré d'un cœur enflammé
9. L'Économe (Grand Expert) Décoré d'un rouleau de papier.

Ce qui établit autant d'Officiers qu’il y a de Lumières d’Ordre dans la Loge, c’est-à-dire 9.

Les bijoux ci-dessus énoncés sont en métal doré et suspendus au bas d’un large cordon bleu
qui se passe autour du col et descend avec le bijou sur la poitrine.

Les Loges à effectif élevé peuvent, et même doivent, nommer des Adjoints aux charges
principales, pour remplacer et aider au besoin les Officiers titulaires dans leurs fonctions, mais
ces Adjoints n’ont, en cette qualité, d'autre rang ni prérogatives dans la Loge que ceux de leur
grade, si ce n’est lorsqu’ils remplissent les fonctions des titulaires, en leur absence, alors
seulement ils en prennent le titre et la place.

On ne nomme jamais d'Adjoint au Vénérable Maître. En cas d'absence, il est remplacé par le
Premier Surveillant à défaut du dernier ancien Vénérable Maître (Passé Maître Immédiat par
abréviation PMI).

Les Adjoints aux Offices ne seront point mis dans le tableau au rang des Officiers, mais ils
seront à leur place parmi les Frères sans Office.

Les neuf Officiers titulaires ci-dessus énoncés sont les seuls qui doivent être permanents dans
les Loges. L’on ne doit jamais excéder ce nombre qui est fixé et déterminé maçonniquement à
neuf.
Les Loges peuvent cependant, suivant les besoins, établir d'autres emplois annuels ou
momentanés, mais qui ne donneront ni titre ni rang d'Officiers à ceux qui en seront chargés et
il n'en sera point fait mention sur le tableau ostensible. Telles sont les fonctions de Préparateur
ou Examinateur des candidats. L’Introducteur des récipiendaires (le Maître des Cérémonies
titulaire ne devant jamais quitter l’intérieur de la Loge lorsqu'elle a été ouverte, surtout dans
les réceptions). Telles sont aussi les fonctions de Premier Frère Garde dans l’intérieur de la
Loge et d'Elémosinaire, pour l’examen et la reconnaissance des Frères visiteurs, d’Infirmiers
pour visiter les Frères malades. Le Vénérable Maître peut, à son choix et avec l’approbation des
Officiers, nommer des Frères pour remplir ces emplois pendant un temps déterminé, ou les
nommer lui-même pour une seule Assemblée.

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Dans les cas particuliers et imprévus, les Loges doivent se conduire selon ce qui leur sera
prescrit à cet égard par le GRAND ORIENT DE FRANCE et y faire approuver préalablement les
exceptions locales dont elles pourraient avoir besoin suivant le nombre des Frères qui les
composent.

RÈGLES ET CONSEILS POUR LES TENUES


Les Vénérables Maîtres et Surveillants doivent avoir indispensablement le Rituel du grade sous
les yeux, pour pouvoir s’assurer à tout instant qu’eux-mêmes et tous les Frères qui ont des
fonctions à remplir, n’y changent, augmentent ou suppriment rien ; mais, s’i1s ne peuvent en
apprendre le contenu par mémoire, ils doivent du moins se le rendre assez familier, surtout
lorsque l’usage prochain en est prévu, pour ne jamais hésiter, ni dans l’exercice des
cérémonies, ni dans la lecture de ce qu’ils auront à prononcer, en sorte qu’on ne puisse
s’apercevoir qu’ils aient besoin d'étudier le Rituel au moment même qu’ils doivent agir. Ils
doivent surtout, et indispensablement, apprendre par mémoire tout ce qui doit être fait et dit
pendant que les lumières et la Loge sont voilées.

Le Maître des Cérémonies doit apporter les mêmes attentions afin de rectifier à propos les
parties essentielles du cérémonial dont on s’écarterait et afin de diriger tous les Frères de la
Loge, lesquels doivent avoir l’œil sur lui pour ce qu’ils doivent faire, lorsque le Vénérable Maître
donne quelque ordre avec son maillet.

Le Maître des Cérémonies doit agir sans bruit et avec décence, faisant en sorte de ne pas
troubler ou interrompre notoirement le cérémonial de la réception pour vouloir en rectifier
quelques parties peu essentielles.

Lorsque le Préparateur et l’Introducteur des récipiendaires sont désignés, ils doivent aussitôt
se faire remettre par le Secrétaire l’extrait du Rituel qui les concerne, afin d’avoir le temps
suffisant pour se préparer et de connaître assez les fonctions qui leur sont confiées pour ne
s’écarter en rien de ce qui leur est prescrit.

Il est expressément interdit à tous Vénérables Maîtres, Surveillants, Maîtres des Cérémonies,
Préparateurs et Introducteurs des candidats, d'ajouter à leurs fonctions, soit par actes, gestes
ou discours, aucune chose arbitraire qui ne soit pas exprimée dans ce Rituel, de dicter ou de
suggérer aux candidats les réponses qu’ils doivent faire aux questions qui leur sont adressées
par le Vénérable Maître ; ceux-ci devant répondre d'eux-mêmes, suivant leur volonté et manière
de voir. De ne rien innover, ni ajouter aux dits Rituels qui tendît à inspirer aux candidats des
craintes ou défiances, ou une trop grande sécurité, sur les épreuves qu’ils auront à subir ; il
leur est défendu, et à tous les Frères en général, de rien dire aux candidats, soit avant, soit
après la réception qui puisse leur donner de fausses notions sur l’Ordre et sur le but qu’il se
propose, on doit s'en tenir à ce qui peut éclairer leur esprit, exercer utilement leur intelligence
et exciter leur zèle.

L'Orateur, dans ses discours, doit se diriger par les mêmes vues et principes ; il doit être
prudent et circonspect et ne point anticiper dans ce grade sur des objets qui ne conviennent
qu’aux grades au-dessus. L’instruction morale des grades, la Règle maçonnique et les
principales circonstances des cérémonies de la réception, doivent former la base de ses
discours, dans lesquels il ne doit rien se permettre d'arbitraire, ni d'étranger à l'Ordre. Les
Loges étant des écoles de la plus saine morale et surtout de la pratique des vertus qui en
résultent, il doit y employer le ton, le langage et les formes qui conviennent à de tels objets.

Quelques jours avant de prononcer un nouveau discours, il doit le soumettre à l'examen du


Vénérable Maître et des principaux Officiers de la Loge et se conformer aux avis de ce comité.
Les jours de réception, excepté dans les cas extraordinaires, l'instruction morale du grade et la
règle maçonnique doivent suffire et suppléer à tout autre discours.

S’il se présentait des Frères visiteurs avec quelque décoration extraordinaire non approuvée
dans les Loges reconnues, ils seront priés de s’abstenir d'en faire usage dans les Loges
rectifiées et s’ils s’y refusaient, ils n’y seront point admis.

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Les Dignitaires, les représentants du Conseil de l’Ordre, le Député-Maître (avec autorisation du
Conseil de l’Ordre, suite décision en Commission paritaire) ainsi que les Vénérab1es Maîtres en
exercice visiteurs entrent, on l’a déjà dit, en compagnie du Vénérable Maître de la Loge et sont
placés sur les gradins d’Orient ; c’est aussi la seule distinction qui leur soit due.

Le représentant du Conseil de l’Ordre prendra place à la droite immédiate du V M


Dans les cas extraordinaires, le Vénérable Maître, après en avoir conféré privément avec les
principaux Officiers de la Loge, donne l’ordre et l’exemple des réceptions convenables
(exemple : réception du Grand Maître).

Lorsque le Vénérable Maître se tient debout et la tête découverte pour recevoir et accueillir un
Frère, tous les autres doivent agir de même.

Lorsque la Loge, par l’intermédiaire du Vénérable Maître, veut témoigner d'une manière
particulière sa satisfaction pour des Officiers nouvellement élus ou installés, pour un Frère
nouvellement agrégé, pour une députation qu'elle aurait reçue, pour la présence de quelque
Dignitaire de l'Ordre, ou pour quelque discours vraiment lumineux et instructif qui aurait été
prononcé, ou enfin pour quelque autre cas particulier et très intéressant, le Vénérable Maître,
avant de procéder à la clôture de la Loge, propose les applaudissements maçonniques pour
celui ou ceux qui en sont l’objet, en annonçant succinctement quel en est le motif, et ceux-ci,
après avoir reçu les applaudissements, y répondent de la même manière.

Les applaudissements maçonniques ordinaires se font étant debout et en frappant avec les
deux mains trois fois trois coups.

Les Maîtres Maçons ont seuls le droit d'avoir la tête couverte en Loge ; il est permis aux
Compagnons visiteurs ou autres de s’asseoir, mais non de se couvrir la tête ; les Apprentis ne
doivent ni s’asseoir ni se couvrir, à moins pour les uns et les autres, que le Vénérable Maître ne
les invite à le faire. Si quelques-uns oublient de se conformer à ces règles générales, le
Vénérable Maître les fera remettre dans l’état que prescrit leur grade, sauf à les en dispenser
quelque temps après, s’il le juge convenable.

Tous les Frères, surtout pendant la cérémonie de réception et les lectures, doivent se tenir
dans la gravité et le respect qui conviennent à l’importance de l’objet et surtout observer le plus
profond silence, s’attachant à réfléchir sur les emblèmes qu’on leur présente, afin d’en dévoiler
le but, chacun suivant les instructions de son grade.

Le Vénérable Maître aura la plus grande attention à rappeler les Frères à l’observance stricte
d’une règle si essentielle et il ne tolèrera pas qu’aucun Frère s’oublie jusqu'à manquer à la
bienséance par des conversations particulières ou par une contenance qui montrerait
évidemment son inattention au Cérémonial.

Les Frères de tous les grades et les Officiers ou Dignitaires qui veulent parler en Loge, se
déplacer ou sortir, ne peuvent le faire sans permission. Les Frères qui ont rang dans la partie
orientale, ainsi que tous les Officiers titulaires de la Loge, s’adressent directement au Vénérable
Maître en frappant un coup dans leurs mains et se tenant debout et découverts.

Ceux qui forment la Colonne du Midi s’adressent de la même manière au F


Premier Surveillant et ceux qui forment la Colonne du Nord, au Second Surveillant. Les FF
Dignitaires ne doivent pas se dispenser de cette règle, ils doivent même, à ce titre, donner
l’exemple.

Dès que le travail est commencé, aucun des neuf Officiers titulaires ne peut sortir de la Loge
sans y être remplacé. Dans ce cas, le Vénérable Maître, en leur donnant permission de sortir,
nomme lui-même le Frère qui les remplacera jusqu'à leur retour, en lui disant :
« F N....., recevez des mains du F .... les attributs de .... (il nomme l’Office).....,
et remplissez-en les fonctions avec soin, jusqu'à ce qu’il vienne reprendre sa place ».

Alors, le Frère désigné s’approche de l’Officier qui a demandé à sortir et il reçoit de lui son
cordon d’Office, et si c’est un des Surveillants, il en reçoit encore le maillet.

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Les Frères éviteront de faire de pareilles demandes dans les circonstances où le travail en
serait notoirement interrompu et, en aucun cas, ils ne doivent le faire sans utilité ou sans une
nécessité absolue.

C’est une règle stricte que tous les Officiers doivent se rendre dans la maison de la Loge avant
l’heure fixée pour le commencement du travail ; cependant, comme des affaires indispensables
peuvent en retarder quelques-uns, on observera pour ceux-ci, ainsi que pour les Frères qui,
ayant demandé à sortir, se présenteront pour rentrer, les règles suivantes :

1. Le travail d'une cérémonie quelconque, ainsi que la lecture d'une instruction ou d'un
discours étant commencés, ne doivent jamais être interrompus pour l’introduction d'un
Frère dans la Loge. Si, en pareille circonstance, il se présentait quelqu’un, après qu’il aura
frappé en Maçon, le F Garde de l’intérieur frappera contre la porte un seul coup avec le
poing pour l’avertir qu’il a été entendu, mais qu’i1 y a un travail commencé qui ne peut être
interrompu et qu’il ne doit pas frapper de nouveau ; aussitôt que ce travai1 sera fini ou
pourra être suspendu, le F Garde de l'intérieur frappera un second coup contre la porte
pour avertir le F qui demande l’entrée qu’i1 peut une seconde fois frapper en Maçon pour
l’obtenir.
2. Lorsque des Frères membres de la Loge arriveront après l’ouverture du travail, ou après
l’introduction du candidat, ils ne devront pas frapper, mais ils attendront dans le vestibule,
habillés maçonniquement, la venue d'un des FF que le Vénérable Maître envoie au dehors
pour la préparation du candidat, ou pour d’autres fonctions ; alors ils se feront reconnaître
par l’un ou l’autre de ces Frères qui, en rentrant dans la Loge, pourra les introduire avec lui
sans cérémonie, en les faisant annoncer en général avec lui, par le F Garde de l’intérieur.

Ces Frères, de quelque grade ou dignité qu’ils soient, devant prendre les places qui sont le
plus à portée, sans bruit et sans se permettre envers ceux qui se trouveraient auprès,
aucun discours de compliment ou autres.

3. Les Frères visiteurs étrangers, ou qui ne sont pas en usage de fréquenter la Loge, devant
être reconnus et annoncés, sont exceptés de cette introduction tacite ; mais les FF
envoyés en fonction hors de la Loge pourront, en y rentrant, prévenir le Vénérable Maître
que tel visitant demande l'entrée, néanmoins, le F Introducteur conduisant le candidat ne
se chargera point de faire pareilles annonces, car à cette époque de la réception, les
visiteurs ne peuvent être ni annoncés, ni introduits. Dans cette circonstance, ils devront
attendre pour frapper et se faire annoncer, le moment où le candidat sera sorti de la Loge
pour se rhabiller.

Ces règles formeront partie de la consigne des Frères préposés à la garde intérieure et
extérieure de la Loge.

La garde extérieure des portes de la Loge et des avenues est confiée aux FF Servants. Le plus
instruit et le mieux éprouvé fait la garde dans le vestibule de la Loge ; celui-là est habillé
maçonniquement et armé d'une épée. Il doit être instruit des règles ci-dessus par sa consigne
et s'y conformer exactement. A défaut des FF Servants, les Apprentis doivent faire la garde
chacun à leur tour (la consigne des gardes extérieurs est de ne laisser pénétrer dans le
vestibule de la Loge, que les Frères dont ils auront reçu le mot de passe du grade d'Apprenti,
d'empêcher qu’il ne se fasse aucun bruit autour de la Chambre de retraite lorsqu’un candidat y
est enfermé et de garder rigoureusement les avenues de cette chambre, jusqu’à la porte de la
Loge, lorsque le F Préparateur et le F Introducteur vont et viennent pour y faire leurs
fonctions auprès de lui. On devra donc employer autant de gardes extérieurs qu’il y aura de
postes essentiels. Le Vénérable Maître et les Surveillants feront visiter de temps en temps les
postes pour s'assurer de l’exactitude des gardes.

Les FF Apprentis et à leur défaut les Compagnons et, encore à défaut de ceux-ci, les Maîtres
derniers reçus, font la garde ordinaire pour l'intérieur de la Loge près de la porte, habillés
maçonniquement et tenant l'épée à la main ; mais dans les jours de réception, les fonctions du
premier F Garde de l’intérieur de la Loge ne pourront être confiées qu’à un Maître ; il sera
aussi armé d'une épée nue, c’est lui qui recevra les demandes des Frères qui sont à l’extérieur ;
ensuite, après avoir refermé la porte, il s’approchera du Second Surveillant à qui il les rendra à

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mi-voix, afin que celui-ci puisse les faire parvenir au Vénérable Maître s’il le juge convenable.
Mais lorsque le F Introducteur amenant le candidat à la porte de la Loge, frappe pour
demander à l’introduire, c’est le F deuxième Surveillant qui va lui-même faire les questions,
prendre et rendre les réponses car cet Officier peut seul, par l’ordre du Vénérable Maître, ouvrir
la Loge au profane qui a le désir d’être reçu maçon.

La consigne, pour les gardes de l'intérieur est, en outre, de refermer soigneusement avec la clef
la porte de la Loge chaque fois qu'ils ont été dans le cas de l'ouvrir, de s'approcher du Second
Surveillant pour l’avertir à mi-voix de ce qu’on demande à l’extérieur et pour lui donner le nom
des Frères qui, ayant demandé maçonniquement l’entrée de la Loge, l’attendent au dehors. Car
les FF Gardes ne doivent jamais accorder l'entrée sans en avoir reçu l’ordre. De répondre
enfin par un coup à ceux qui ont frappé maçonniquement, lorsqu’il y a quelque cérémonie ou
lecture commencée, afin de les avertir qu’i1s doivent attendre et ne pas frapper à nouveau. Si
le travail du jour est long, le F Garde pourra être relevé et sera remplacé avec la même
consigne.

Ces consignes seront écrites et détaillées sur deux tableaux dont l’un sera appliqué sur la porte
dans l'intérieur et l’autre dans le vestibule de la Loge. Ils feront règle pour 1es Frères préposés
à ces différentes gardes et serviront d’instruction à tous les Frères sur les formes qui doivent
être observées.

Tout Frère, de quelque rang qu’il soit, les FF Surveillants exceptés, à qui le Vénérable Maître
adresse la parole en Loge ou qui parle lui-même au Vénérable Maître, doit se tenir debout et
découvert, ayant la main au signe du grade.

Tous les Frères doivent se mettre au signe du grade :


1. Lorsque le Vénérable Maître, après avoir donné un coup d’Ordre, adresse la parole à la
Loge ;
2. Pendant les parties essentielles du cérémonial de réception ;
3. Enfin, lorsqu’un Frère annoncé est introduit en Loge.

Pendant le travail de réception, le Vénérable Maître doit avoir le plus grand soin de n’adresser
la parole, pour ce qui est de formule dans le Rituel, soit au candidat, soit aux Surveillants et
autres Officiers que lorsque le candidat lui-même est parfaitement en repos et qu'il ne se fait
aucun mouvement dans la Loge qui puisse le distraire. Il doit donc attendre que chaque
mouvement que lui font exécuter les Surveillants, ou autre Officier, soit entièrement fini, avant
de commencer ce qu'il doit entendre et méditer. Et de même aussi, les Surveillants et le Maître
des Cérémonies doivent suspendre tout mouvement avant de commencer tout acte ordonné par
le Vénérable Maître, jusqu'à ce qu'il ait fini de parler afin de ne pas distraire le candidat.

Lorsqu'un Frère entre dans la Loge, ou en sort, après que le travail ait commencé, il doit venir
se placer entre les deux Surveillants pour y donner le signe du grade d'Apprenti et entendre là
ce que le Vénérable Maître pourrait avoir à lui dire et, après avoir salué l’Orient, il va prendre la
place qui lui est assignée, ou s’il sort de la Loge, il en est de même pour les Frères Proposants,
Préparateurs et autres, auxquels le Vénérable Maître aurait assigné quelques fonctions hors de
la Loge, lorsqu’ils vont les remplir et lorsqu’ils rentrent pour en rendre compte.

DISPOSITION DE LA CHAMBRE DE PRÉPARATION


On choisira, pour la chambre de préparation, une pièce à cheminée ou à poêle pour défendre le
candidat du froid en hiver et, afin qu’il ne soit point exposé à y être distrait ou à entendre des
choses qu’il doit ignorer, cette chambre sera aussi éloignée que le local le permettra des salles
d'assemblées, des passages et surtout de la Loge. Le F Proposant aura même soin d'y placer
un F Servant pour empêcher qu’on fasse le moindre bruit dans les environs et pour avertir
ceux qui viendraient après que le candidat y est enfermé.

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Les fenêtres en seront fermées. Elle sera éclairée seulement par une lampe posée ou suspendue
sur une table, devant un tableau qui représentera une tête de mort sur deux os en sautoir. On
aura soin d’ailleurs qu’il ne s’y trouve aucune tapisserie ou tableau contenant des objets
étrangers à la cérémonie.

On placera sur la table :

1. Les Constitutions du Grand Orient de France ;

2. Éventuellement la Bible contenant l’Ancien et le Nouveau Testament ;

3. Un écritoire, du papier et des plumes ;

4. Une sonnette ;

5. Un tableau où seront les trois questions préparatoires d’Ordre, telles qu’elles se


trouvent ci-après ;

6. Un bandeau pour bander les yeux du candidat lorsqu’il en sera temps ;

7. Une boite fermant à clef ou une enveloppe pour y renfermer ses métaux et bijoux ;

8. Un vase plein d'eau et une serviette.

DEVOIRS ET FONCTIONS DU PROPOSANT


ENTRÉE DU CANDIDAT DANS LA CHAMBRE DE RETRAITE

Aucun Frère ne pourra proposer un candidat, ou être admis en qualité de Proposant, s’il n’est
Maître Maçon.

Tout Frère qui voudra proposer un candidat pour être reçu maçon devra, s’il ne le connaît pas
assez lui-même, prendre préalablement les informations les plus exactes sur son caractère, son
engagement citoyen, son état civil. Il ne le proposera point sans s’être assuré que, relativement
à ces objets, il ne peut y avoir aucun obstacle à sa réception.

Si c'est le profane qui, de lui-même, l’a sollicité de le proposer à la Loge, il lui répondra d'une
manière honnête mais vague, sans le décourager, ni lui indiquer qu’il adhère à sa demande, en
sorte que le candidat ne puisse savoir s’il sera proposé et qu’on lui épargne ainsi l'humiliation
d'un refus si la proposition n’était pas agréée.

Mais si un Frère connaissant le mérite d'un profane, formait le projet de le conduire à se faire
recevoir Maçon, il ne fera aucune démarche auprès de lui sans en avoir conféré avec le
Vénérable Maître et les principaux Officiers. Ce n'est que par leur avis qu’il pourra présenter
celui qu’il a en vue ; mais, dans tous les cas, il est expressément défendu à tous les Frères
d'employer auprès de qui que ce puisse être, des sollicitations, ou autres mesures, qui le
porteraient à demander d'être reçu par simple curiosité, ou sans en avoir le moindre désir, et
sans estimer l'Ordre.

Les Frères qui voudront proposer des candidats suivront, pour cet objet, les règles et formalités
qui sont détaillées au Règlement Général.

Le Frère qui a proposé un candidat et qui doit lui servir de parrain pour la réception, l’amènera
dans la maison de la Loge une heure au moins avant le temps indiqué par les lettres de
convocation et, sur-le-champ, il le conduira dans la Chambre de préparation, en sorte qu’il ne
puisse apercevoir aucun de ceux qui doivent composer l’Assemblée. Le Frère Proposant
s’informera s’il a payé le prix fixé pour sa réception et, s’il ne l’a pas payé ainsi qu’il a dû le
faire, il l’acquittera en ce moment entre les mains du F Proposant qui, en cette qualité, est
tenu lui-même envers la Loge d’y satisfaire pour le candidat.

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Il devra le prévenir ensuite que le tronc de solidarité lui sera présenté dans sa réception, afin
qu'il donne en présence de ses Frères un premier témoignage de la bienfaisance qu’il va
professer.

Dès que le Frère Proposant aura introduit le candidat dans la chambre de retraite, il le placera
devant la table en face du tableau où la tête de mort est peinte et si le candidat avait besoin de
quelque rafraîchissement, il y pourvoira.

Il exhortera le candidat à réfléchir sérieusement sur la démarche qu’il va faire et dont il lui
montrera l’importance et les suites.

Il lui présentera les Constitutions et le Règlement Général du Grand Orient de France en


l’invitant à les étudier avec soin.

Il lui remettra les trois questions préparatoires que l'Ordre propose aux réflexions des
candidats, l'invitant à les méditer profondément dans la solitude où il va le laisser, afin de se
mettre en état d'y répondre verbalement ou par écrit, en présence de celui qui sera envoyé par
le Vénérable Maître pour l’examiner et le préparer à sa réception. Il l’exhortera à une entière
confiance envers ceux qui lui seront envoyés pour le préparer et l’introduire dans la Loge, en
l’assurant qu’il ne leur sera pas permis d'exiger de lui rien d'arbitraire.

Il lui demandera de nouveau, car il a déjà dû le faire antérieurement, s'il ne serait pas lié par
quelque engagement public ou secret qui ne lui permettrait pas de contracter l’engagement des
Maçons, ou qui y serait incompatible, lui affirmant que l'engagement maçonnique n’est en rien
contraire à ce qu’il doit à la République ou à ses convictions personnelles, philosophiques ou
religieuses.

Le Frère Proposant présentera au candidat une feuille de papier sur laquelle il l'avertira qu’il
doit écrire ses nom, prénoms, son âge fixe d’année, mois et jour, le lieu de sa naissance et de
son domicile, ou résidence ordinaire, son état civil, s’il est marié ou non, le nom de son père, le
Proposant ayant dû le prévenir d'avance que tous ces renseignements sont nécessaires pour sa
réception dans l'Ordre.

Enfin, le Proposant lui dira qu'il est déjà sa caution envers la Loge, mais qu’il va de nouveau
répondre de ses dispositions actuelles et de sa bonne conduite à venir. Qu'il espère n'avoir
jamais lieu de s'en repentir, mais qu’aucun homme ne peut être reçu Maçon si quelque Frère
n’atteste devant la Loge qu’il en est digne et ne s’offre pour en être le garant envers l’Ordre.

Avant de le quitter, il lui fera remarquer tout ce qui a été mis sur la table à son usage, ayant
soin de pourvoir à ce qui aurait été omis et il lui dira que la sonnette lui est laissée pour
appeler un F Servant, s'il avait quelque chose de nécessaire à demander.

En se retirant , il lui dira :

« Je vous laisse à vous-même, Monsieur, pour réfléchir sur les divers objets que je viens de vous
présenter, il en est plusieurs qui sont plus important que vous ne le pensez ; mettez-vous en état
de les discerner : la droiture du cœur, un vrai désir et le travail le plus assidu sont les seuls
moyens d’obtenir les secours nécessaires pour votre avancement dans l’Ordre des Maçons ».

Alors il l’invite à s'asseoir et, en sortant, il ferme la porte à clef sur lui ; ensuite, il établit près
de la chambre de préparation un F Servant, ou à défaut, un des Frères derniers reçus pour
répondre au candidat, s’il appelle, et pour empêcher qu’on ne fasse du bruit aux environs.

Si le candidat venait à sonner, ce Frère Garde entrera pour s’informer de ce qu’il veut et y
pourvoira ; mais si le candidat était dans le cas de sortir de la chambre de préparation, le F
Garde en viendra avertir le F Proposant ou, en son absence, quelque Officier de la Loge qui
prescrira les précautions convenables avant de laisser sortir le candidat afin qu’il ne puisse
rien apercevoir de ce qui doit encore lui être caché.

Lorsqu’on fixera le jour de la réception d’un candidat, le Vénérable Maître fera lire au
F Proposant un extrait du Rituel sur ses fonctions et devoirs.

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DU FRÈRE PRÉPARATEUR ET DE SES FONCTIONS
Aussitôt que le Vénérable Maître sera arrivé dans la maison de la Loge, il nommera le Frère
qu'il veut charger de la préparation du candidat, si déjà il ne l'a désigné auparavant.

Il aura soin de choisir un des Frères les plus instruits sur l’Ordre maçonnique et qui puisse
connaître toute l’importance de cet emploi.

Le F Préparateur s’informera auprès du F Proposant de l'heure où il a laissé le candidat à


lui-même dans la chambre de préparation et lorsqu’il jugera que le récipiendaire y est resté
seul pendant un temps convenable, il se rendra près de lui, après en avoir pris l’ordre du
Vénérable Maître.

L’ouverture de la Loge ne devant être faite qu’au retour du F Préparateur, il réglera ses
fonctions auprès du candidat d'après 1’heure indiquée pour commencer le travail, afin de
pouvoir se rendre auprès du Vénérable Maître immédiatement après que celui-ci l’aura fait
avertir qu’il est temps d’ouvrir la Loge.

Il abordera le récipiendaire avec une contenance réservée et aussi sérieuse que ses fonctions
l’exigent, abandonnant tout à fait le ton familier qui pourrait lui être habituel avec le candidat,
s’il le connaissait auparavant.

Il lui annoncera que la Loge assemblée pour procéder à sa réception, après qu’elle l’en aura
reconnu digne, l’a député auprès de lui afin de connaître ses vrais sentiments sur l’Ordre dans
lequel il désire entrer.

Il le priera de dire avec franchise s’il est déterminé à demander d’être reçu Maçon par sa seule
et libre volonté, ou s’il n’y serait point entraîné contre son gré par l’influence ou l’ascendant
que quelque autre personne aurait sur lui, ce qui serait absolument contraire aux lois de
l’Ordre et au vœu particulier de la Loge. Si le candidat avouait que c’est contre son gré et par
l’ascendant que quelqu’un aurait sur lui, le F Préparateur dirait :

« Monsieur, vous ne pouvez être reçu maçon, si vous n’en avez pas la volonté et le désir. Je vais
rendre compte à mes Frères de ce que vous venez de m’avouer ; l’Ordre condamne la contrainte
qu’on a exercée sur vous et bientôt vous serez rendu à vous-même ».

Le F Préparateur ira sur-le-champ faire son rapport au Vénérable Maître qui prendra, avec
les Officiers de la Loge, les mesures convenables pour qu’il ne puisse se commettre aucune
indiscrétion, ni par le candidat, ni par aucun des Frères.

Si le candidat annonce au contraire que c’est librement et volontairement qu’il demande à être
reçu Maçon, le F Préparateur lui dira :

« Vous ne pourriez en effet, Monsieur, bien être reçu maçon, si vous n’en aviez la volonté et le
désir, mais cela ne suffit pas à l’Ordre, il faut encore qu’il connaisse vos motifs ; dites-moi donc
sincèrement quels sont les motifs qui vous amènent ici et ce que vous attendez de l’Ordre des
Francs-Maçons ».

Le candidat ayant répondu, le F Préparateur lui dira :

« Je ne pourrais, Monsieur, apprécier ce que vous venez de me dire, sans vous avoir entendu sur
les trois questions essentielles que l’Ordre a voulu qu’on soumît en ce moment à vos réflexions ».

Ces trois questions d’ordre et fondamentales qui sont transcrites en gros caractères sur un
tableau qu’il suit :

QUESTIONS

Si vous désirez sincèrement être dirigé par les secours de 1'Ordre dans lequel vous demandez à
être admis, descendez en ce moment en vous-même, et parce qu’il vous présente dans cette
retraite, sachez apprécier le travail que vous avez à faire.

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1. QUELLES SONT VOS PENSÉES SUR LA FINALITÉ DE LA VIE HUMAINE ?
SUR LA SPIRITUALITÉ EN GÉNÉRAL ?

2. QUELLE EST VOTRE CONCEPTION DE LA PATRIE ?


QUELLE IDÉE VOUS ÊTES-VOUS FORMÉE DE LA VERTU CONSIDÉRÉE DANS SES
RAPPORTS AVEC L’HUMANITÉ, AVEC VOUS-MÊME ET AVEC VOS SEMBLABLES ET
QUELS DEVOIRS IMPLIQUE-T-ELLE ?

3. AU MOMENT D’ENTRER DANS L'ORDRE, QUEL EST VOTRE TESTAMENT


PHILOSOPHIQUE, RÉSUMANT LES DISPOSITIONS ACTUELLES DE VOTRE ESPRIT ET
DE VOTRE CŒUR ET LES BUTS QUE VOUS ESPÉREZ ATTEINDRE ?

Dans la solitude où vous êtes, méditez sérieusement sur ces objets, si vous voulez sincèrement
connaître ce qui est vrai et pratiquer ce qui est bon et juste, on vous y laissera le temps
nécessaire, sachez en profiter. Quoique vous soyez environné des ombres de la mort, ne
craignez rien, puisqu’il vous reste encore un rayon de lumière ; méditez donc sur ces trois
points essentiels pour vous mettre en état d'y répondre un jour d'une manière satisfaisante, si
vous ne le pouvez dans cet instant même, vos progrès dépendront toujours de votre constance
dans la route pénible que vous allez entreprendre.

Le F Préparateur interrogera avec prudence le candidat sur ces trois questions ; il écoutera
avec douceur et patience ses réponses sans l’interrompre, soit qu’il les fasse verbalement, soit
qu’il les lise, les ayant rédigées par écrit. Quelles qu’elles soient, le F Préparateur ne les
contredira point, alors, mais surtout, il éloignera toutes discussions et s’en tiendra
littéralement à lui dire ce qui suit :

« Monsieur, ces questions ne sont pas faites aux candidats pour entreprendre avec eux aucune
controverse sur les objets qu’elles présentent à leurs réflexions, mais pour obtenir par leur propre
déclaration un témoignage certain de leur manière de penser sur les points qui sont, je ne crains
pas de le dire, la base essentielle de la Franc-Maçonnerie. L’Ordre ne devant pas accueillir des
individus qui auraient un état d’esprit opposé à ses principes fondamentaux, a dû, relativement à
ceux qui désirent y être admis, établir des formes certaines pour connaître leurs vrais sentiments
et leur conformité avec ces principes, afin d’éloigner de ses assemblées tout prétexte de dispute
et opposition d’opinion tendant à détruire la solidité, la fraternité et l’union qui doivent y régner
essentiellement. C’est dans cette vue, Monsieur, que les discussions partisanes sont prohibées
parmi les Frères et qu’ils sont exhortés à ne pas craindre d’avouer hautement les vérités qu’ils
ont acquises devant les profanes qui les rejettent, tous devant faire leurs efforts pour se
rapprocher de la vérité, afin d’y former avec leurs Frères l’union la plus intime et la plus pure
qu’il soit possible de voir entre les hommes.

Aussi, ces questions ne sont présentées aux candidats que pour connaître, par leurs réponses,
s’ils sont dignes d’entrer dans l’Ordre et pour leur faire entrevoir son véritable but et le terme des
travaux particuliers que doit faire chaque Maçon.

Je dois même vous prévenir qu’elle vous seront souvent rappelées et qu’avant l’époque où vous
serez tenu d’y répondre d’une manière plus positive, vous aurez dû prouver à vos Frères, par la
pratique invariable des vertus que l’Ordre exige, la conformité réelle de vos sentiments avec les
principes capitaux de cette respectable association.

Sans cela, Monsieur, cette époque de votre avancement dans la Franche-Maçonnerie serait de
plus en plus reculée pour vous et, dans ce cas, vous ne pourriez vous en plaindre, car ici vous ne
sauriez être juge dans votre propre cause, mais vous serez jugé sur vos œuvres et par vos Frères,
témoins de vos travaux. Je leur rendrai tout à l’heure un compte fidèle de vos sentiments et de la
manière dont vous me les avez exprimés ».

Si les réponses du candidat sont conformes aux principes de l’Ordre, le F Préparateur


l’exhortera à y persévérer et il les fera connaître à la Loge, lorsqu’il y fera son rapport.

Si ses réponses ne sont pas assez réfléchies et développées, il l’exhortera en peu de mots, à une
plus sérieuse attention sur ces objets et à les considérer sous un point de vue plus vrai et plus

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satisfaisant s’il veut réussir dans un Ordre qui a pour base essentielle la vertu, la bienfaisance
et l’amour de la vérité. Dans ce cas, le F Préparateur fera son rapport à la Loge avec charité,
prudence et circonspection.

Si les réponses du candidat étaient absolument opposées à ce qu’on doit attendre de lui, le F
Préparateur devra sur-le-champ se rendre auprès du Vénérable Maître et lui en faire son
rapport en particulier ; le Vénérable Maître prendra tout de suite l’avis des deux Surveillants et
autres Officiers de la Loge, en présence du F Proposant, afin de prendre le parti que la
sagesse et la prudence leur suggéreront.

Le F Préparateur ne dira rien de plus au candidat sur les trois questions et sur les réponses,
mais il devra employer utilement le temps qui lui reste en présentant sommairement au
candidat les réflexions suivantes :

1. Il l’invitera à rejeter tout motif d’une curiosité frivole, qui ne servirait qu’à l’égarer et à
l’éloigner de la vérité.

2. Il lui présentera la Franche-Maçonnerie comme un Ordre ancien et respectable, voué


spécialement à une bienfaisance active et universelle, laquelle doit s’étendre à tout ce
qui peut être utile aux hommes, soit aux individus, soit à la société en général.

3. Il lui dira que les Maçons doivent se livrer à l’étude et à la pratique constante d’une
morale exerçant toutes les vertus humaines et sociales.

4. Il l’entretiendra sommairement des devoirs et obligations qu’il va contracter en qualité


de franc-maçon, du respect qu’il devra aux lois et règlements maçonniques, à ses
supérieurs d'Ordre et aux Frères chargés par eux de l’instruire et de le diriger, du
profond silence qu’il devra garder envers ceux qui n’auront pas contracté les mêmes
engagements que lui, sur tous les objets qui lui seront confiés, même quand il ne
pourrait en connaître l’importance et en développer toute l’étendue.

5. Il lui représentera que s’il ne se sent pas dans une disposition ferme et sincère de
remplir, autant qu’il lui sera possible, les devoirs dont il lui a tracé le tableau, il ferait
beaucoup mieux de se retirer puisqu’il est en pleine liberté de le faire.

6. Le candidat l’ayant assuré de sa persévérance, il lui parlera des passions, vices et


défauts les plus contraires au caractère d’un vrai Maçon ; il le pressera de chercher, par
un examen sérieux et journalier de lui-même, à dévoiler les vrais motifs qui influent le
plus souvent sur sa conduite et ses habitudes et sa vie morale ; il lui dira qu’il doit faire
les plus grands efforts pour remplacer en lui-même, par l’amour et la vertu, tous les
attraits illusoires des sens et de l’orgueil ; enfin, il l’avertira que, si ses mœurs et sa
conduite sociale devenaient essentiellement contraires aux principes de l’Institution
Maçonnique, ses grades dans l’Ordre lui seraient alors plus dangereux qu’utiles
puisqu'il perdrait l’estime de ses Frères et qu’il s’éloignerait lui-même des voies qui
pourraient seules le conduire à un terme plus heureux.

C’est dans cet esprit que le F Préparateur dirigera ses entretiens, parlant avec douceur et
simplicité, sans précipitation et surtout sans affecter un ton dogmatique et sentencieux. Si le
candidat propose quelques réflexions, il laissera parler sans l’interrompre et ensuite il
applaudira à ses idées, ou les rectifiera fraternellement si elles ont besoin de l'être.

Comme la trop grande durée d'un entretien si sérieux pourrait excéder les forces du candidat,
le F Préparateur doit avoir soin de ne pas trop fatiguer son attention, en épuisant ces
matières ; c’est pourquoi il devra se retirer dès qu’il apercevra que le candidat a besoin d'être
laissé à lui-même, mais, s’il reste auprès du candidat jusqu’à ce que le Vénérable Maître envoie
l’avertir qu’il attend son retour, il cessera aussitôt cet examen et s'en tiendra, avant de le
quitter, à le prévenir sommairement que, dans sa réception, il subira des épreuves essentielles
et indispensables, par lesquelles l’Ordre s’assurera de la sincérité et de la force de son désir, de
la fermeté de son courage et de sa volonté, que ces épreuves ne sont point arbitraires mais
fondées sur des lois sages et invariables et qu’il se montrerait incapable d'être admis dans

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l’Ordre des Maçons s’il venait à manquer de force et de courage dans des épreuves qui ne sont
qu’un faible emblème de celles par lesquelles tout homme doit passer.

Il lui fera ensuite lire et signer l'engagement préliminaire qui suit :

« Moi, N..... soussigné, ayant désiré et demandé d'être reçu dans l’Ordre des Francs-Maçons et
réitérant cette demande par l'effet de ma propre volonté, dans laquelle je déclare que je persiste
et veux persister, je promets et donne ma parole d'honneur de garder inviolablement et toujours le
secret sur tout ce que je viens de voir et entendre relativement à l’Ordre maçonnique et sur tout ce
qui pourra encore m'être communiqué à l'avenir, de quelque manière que ce puisse être, soit que
ma réception s'accomplisse ou non, en foi de quoi j’ai signé le présent engagement préliminaire.

A . . . . . . , ce . . . . . . . ».

Après la signature de cet engagement, le F Préparateur lui demandera la feuille de papier sur
laquelle il doit écrire ses nom, âge, qualités, domicile, etc.

Il l’exhortera à se tenir prêt pour sa réception, à se livrer avec une entière confiance à celui qui
viendra finir sa préparation, l’assurant qu’il ne lui demandera rien qui ne soit exigible pour être
reçu et qui ne soit en tous points conforme aux usages et lois anciennes de l'Ordre.

Le F Préparateur, en se retirant, referme la porte de la chambre avec la clef et va faire son


rapport succinct au Vénérable Maître à qui il remet le papier où le candidat a écrit ses noms,
âge, etc.

EXAMEN DES FRÈRES VISITEURS


Lorsque les Frères sont assemblés dans la maison de la Loge et que l’heure fixée pour
commencer le travail s'approche, le Vénérable Maître envoie avertir le Frère Préparateur de se
rendre auprès de lui, s’il y a une réception et il enjoint au Frère Maître des Cérémonies de
remplir ses fonctions.

Le Maître des Cérémonies, aidé par ses Adjoints, ou par des Experts nommés par le Vénérable
Maître à cet effet, examine les Frères visiteurs sur les grades symboliques qu’ils disent avoir
reçus, soit Apprenti, Compagnon, Maître et vérifie leurs certificats, il leur demande les mots de
semestre.

Cet examen doit être fait rigoureusement lorsqu'un Frère se présente à la Loge la première fois
et surtout lorsqu’il n’a travaillé avec aucun des Frères de la Loge présents et, si ledit Frère
n’était pas en état de prouver sa qualité de Maçon régulier, le Maître des Cérémonies devra en
faire part au Vénérable Maître et prendre ses ordres pour savoir s’il doit ou non introduire ce
Frère.

Le Maître des Cérémonies aura soin de donner note au F Secrétaire des Frères Visiteurs qui
assistent pour la première fois aux travaux de la Loge, afin qu'il en fasse mention sur le
protocole du jour.

INTRODUCTION DES FRÈRES DANS LA LOGE


L'heure indiquée étant venue et le Vénérable Maître ayant donné ses ordres pour l’introduction
des Frères dans la Loge, le Maître des Cérémonies fait allumer les bougies d'illumination et,
après s’être assuré que tout ce qui est nécessaire pour le travail du jour est en ordre, il fait
inviter les Frères membres de la Loge à entrer et il les place, ainsi que les Officiers, dans le
rang qui leur appartient, ayant soin de vérifier si chacun des Frères est vêtu maçonniquement,
suivant son grade ; les Apprentis restent debout et découverts.

Pendant ce temps là, les Adjoints du Maître des Cérémonies, introduisent dans le vestibule les
Frères Visiteurs qu'ils ont reconnus et ils les rangent suivant leur rang.

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Le Maître des Cérémonies se tenant sur le seuil de la porte de la Loge, appelle chaque classe de
Frères visiteurs l’une après l’autre, en commençant par celle des Apprentis, il les invite à
rentrer avec lui et les annonce à haute voix aux Frères de la Loge et, après les avoir placés, ou
fait placer dans leur rang, il fait entrer de même les Compagnons et ensuite les Maîtres ; mais,
lorsqu’il annonce ceux-ci, tous les Compagnons et Maîtres déjà placés se lèvent pour leur faire
honneur et restent debout jusqu'à ce qu'ils soient tous assis.

Tels sont les seuls honneurs qui se rendent aux Frères Visiteurs, ce qui doit être pratiqué de
même lorsque l’un d’eux est annoncé et introduit en Loge après l’ouverture du travail ; dans ce
cas, le Vénérable Maître, donnant l’ordre de l’introduire et de le placer suivant son rang qui a
dû être annoncé par les Surveillants, frappe un coup de maillet pour avertir les Frères de sa
classe et des classes inférieures de se tenir debout et découverts pour recevoir le Frère
annoncé ; ceux des classes supérieures restant assis et couverts.

Pendant que le Maître des Cérémonies introduit et place les Frères Visiteurs, le Vénérable
Maître, ainsi que les Dignitaires, les Vénérables Maîtres en exercice ou les Passés Maîtres
Visiteurs, le Passé Maître de la loge, lesquels doivent tous entrer avec le Vénérable Maître et
occuper dans la Loge la partie orientale, s'habillent ensemble dans une chambre voisine. Le
Vénérable Maître se décore de son bijou et de ses gants et allume lui-même son chandelier à
trois branches.

ENTRÉE EN LOGE DU VÉNÉRABLE MAÎTRE


Tout étant convenablement disposé pour commencer les travaux, les deux Surveillants, précédés
du Maître des Cérémonies, se rendent auprès du Vénérable Maître tenant chacun l'épée à la main,
vêtus et décorés maçonniquement, ils se font accompagner d'un Frère Maître pour porter le
chandelier à trois branches.

Le Maître des Cérémonies annonce au Vénérable Maître que la Loge est assemblée et attend sa
présence, que tout est disposé pour commencer le travail.

Aussitôt, les anciens VV MM, les VV MM en exercice ou les Passés Maîtres Visiteurs et les
dignitaires se mettent en marche selon leur rang respectif ; ceux de rang inférieur marchant les
premiers pour se rendre à la Loge, ils sont précédés par le Maître des Cérémonies et les
deux Surveillants ; le Passé Maître de la Loge et le Député-Maître (avec autorisation du Conseil
de l’Ordre, suite décision en Commission paritaire) ; le Vénérable Maître termine la marche ;
il est précédé immédiatement du Frère qui porte le chandelier à trois branches tout allumé.

Lorsqu'ils entrent en Loge, tous les Frères sans exception sont debout à leur place, la tête
découverte ; les deux Surveillants prennent leur poste en entrant, le Maître des Cérémonies
conduit les dignitaires de l’Ordre aux sièges qui leurs sont destinés et accompagne ensuite le
Vénérable Maître jusqu'au plateau d'Orient, sur lequel le Frère préposé pose aussitôt le chandelier
à trois branches ; tout cela doit se faire sans rapidité, ni lenteur, mais avec ordre et dignité.

Le Vénérable Maître étant à sa place et debout, salue les Frères de toutes les Colonnes qui lui
rendent le salut par une profonde inclinaison.

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Le Premier Surveillant

Mes Frères, voici l'Orient, la lumière commence à se répandre sur nos travaux ; soyons prêts à les
continuer dès que nous en recevrons l'ordre et le pouvoir du Vénérable Maître.

Le Second Surveillant

Mes Frères, voici l'Orient, la lumière commence à se répandre sur nos travaux ; soyons prêts à les
continuer dès que nous en recevrons l'ordre et le pouvoir du Vénérable Maître.

ILLUMINATION D'ORDRE ET OUVERTURE DE LA LOGE


Le Vénérable Maître restant debout tire son épée et, la prenant de la main gauche, il la tient la pointe
haute, le pommeau appuyé sur le plateau.

Tous les Frères tirent aussitôt la leur, dont ils tiennent la pointe appuyée contre terre, jusqu'à
l'ouverture de la Loge.

Le Vénérable Maître 0 (donne un coup de maillet sur le plateau),


Le Premier Surveillant 0,
Le Second Surveillant 0.
Le Vénérable Maître

A l'Ordre mes Frères, glaive pointe basse.

Aussitôt, tous les Frères se mettent à son exemple, à l'Ordre du signe d'Apprenti, la main droite en
équerre sur le col, épée main gauche et pointe basse, les maîtres se découvrent.

N.B. : Pour l’ouverture et clôture de la Loge, et dans les réceptions, le Vénérable Maître adresse au
F Premier Surveillant toutes les questions d’ordre qui doivent passer par les Surveillants ; le
Premier les répète au Second qui, à son tour, lui adresse les réponses, que celui-ci rend au Vénérable
Maître ; ceci doit être rigoureusement observé mais, afin de ne pas trop étendre ce Rituel, on n’y
transcrira pas ces répétitions, les questions pour l’ouverture serviront de modèle pour la forme qui
doit être suivie généralement dans toutes les questions d’ordre qui seront faites au Surveillant par le
Vénérable Maître.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, quelle heure est-il ?

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, quelle heure est-il ?

Le Second Surveillant

C'est la douzième heure.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, c'est la douzième heure.

Le Vénérable Maître

Quel est le premier devoir en Loge d'un bon Maçon et principalement d'un Frère Surveillant ?

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Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant quel est le premier devoir en Loge d’un bon maçon et principalement
d’un Frère Surveillant ?

Le Second Surveillant

V M, c'est de s'assurer que la Loge est bien couverte, si les profanes sont écartés, si les
avenues sont gardées et si tout est en ordre.

Le Premier Surveillant

V M, c'est de s'assurer que la Loge est bien couverte, si les profanes sont écartés, si les
avenues sont gardées et si tout est en ordre.

Le Vénérable Maître

Demandez au Frère Second Surveillant de s’acquitter à l’instant de son devoir.

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, acquittez-vous de votre devoir.

Le Second Surveillant s’assure que tout est en ordre et donne l’ordre aux gardes d’observer leurs
consignes.

Le Second Surveillant

F Premier Surveillant, les profanes sont écartés, la Loge est bien couverte, les avenues sont
gardées et tout se trouve en bon ordre.

Le Premier Surveillant

V M, les profanes sont écartés, la Loge est bien couverte, les avenues sont gardées et tout se
trouve en bon ordre.

Le Vénérable Maître

Mes Frères, puisque les profanes sont écartés et que tout est dans l'ordre, entrons dans les voies
qui nous sont ouvertes pour perfectionner nos travaux et que la lumière la plus pure nous aide à
les vérifier.

En prononçant ces derniers mots, le Vénérable Maître prend un boutefeu qu'il allume au chandelier
(à la bougie du centre) et descend dans la Loge par le Midi, pour allumer les trois flambeaux
maçonniques qui sont autour du tapis.

En allumant le premier flambeau, il dit :

Le Vénérable Maître

Que la sagesse préside nos travaux.

Il regagne sa place par le Nord, ayant ainsi effectué le tour entier de la Loge.

Les Surveillants vont alors allumer leurs bougies aux deux flambeaux d'Occident, en disant :

Le Premier Surveillant

Que la Beauté les orne.

- 29 -
Le Second Surveillant

Que la force les soutienne.

Le F Secrétaire va également allumer sa bougie au flambeau du Sud-Est, en silence.

Ce qui, étant fait, le Vénérable Maître, toujours debout à sa place, la tête découverte et la main au
signe d'Apprenti, ainsi que tous les Frères : après avoir frappé un coup d'ordre, dit à haute voix :

Le Vénérable Maître

Les Frères réunis dans ce Temple, renouvellent solennellement les engagements pris lors de
leur initiation.

Que les travaux de l'Ordre et les nôtres en particulier en soient éclairés.

Que le Temple que nous avons entrepris d'élever à la Gloire de la Franc Maçonnerie
Universelle, du Grand Architecte de l'Univers (ad libitum) étant fondé sur la Sagesse, décoré
par la Beauté et soutenu par la Force, soit un séjour de paix et d'union fraternelle, un asile
pour la vertu, un rempart impénétrable pour les vices et le sanctuaire consacré à la
recherche de la vérité, afin que nous puissions tous y trouver le vrai bonheur.

Après avoir remis son chapeau, le Vénérable Maître adresse au Premier Surveillant les questions
suivantes pour l’ouverture de la Loge, lesquelles passent du Premier au Second Surveillant, dans la
forme ci-dessus prescrite.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, quelle heure est-il à présent ?

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, quelle heure est-il à présent ?

Le Second Surveillant

Il est midi.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, il est midi.

Le Vénérable Maître

Où se place le Vénérable Maître dans la Loge ?

Le Premier Surveillant

Où se place le V M en Loge ?

Le Second puis le Premier Surveillant

A l’Orient.

Le Vénérable Maître puis le Premier Surveillant

Pourquoi ?

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Le Second puis le Premier Surveillant

Comme le soleil commence son cours à l’Orient et répand la Lumière dans le monde, de même
aussi le Vénérable Maître se place à l’Orient pour mettre les Frères à l’ouvrage et éclairer la Loge
de ses Lumières.

Le Vénérable Maître puis le Premier Surveillant


Où se placent les Surveillants ?

Le Second puis le Premier Surveillant

A l’Occident.

Le Vénérable Maître puis le Premier Surveillant

Pourquoi ?
Le Second puis le Premier Surveillant

Pour exécuter les ordres du V M et veiller sur tous les ouvriers.

Le Vénérable Maître

Puisqu’il est midi et que le Vénérable Maître est placé à l’Orient et les Surveillants à l’Occident,
avertissez les Frères que je vais ouvrir la Loge.

Le Premier Surveillant

Puisqu'il est midi et que le Vénérable Maître est placé à l'Orient et les Surveillants à l'Occident, je
vous annonce de la part du Vénérable Maître qu'il va ouvrir la Loge.

Le Second Surveillant

Puisqu'il est midi et que le Vénérable Maître est placé à l'Orient et les Surveillants à l'Occident, je
vous annonce de la part du Vénérable Maître qu'il va ouvrir la Loge.

Le Vénérable Maître

Mes chers Frères, aidez-moi tous à ouvrir la Loge.

Le Premier puis le Second Surveillant

Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à ouvrir la Loge.

Le Vénérable Maître

Unissez-vous à moi, mes Frères.

Aussitôt, le Vénérable Maître ainsi que tous les Frères font, deux fois de suite, le signe entier
d'Apprenti et, aussitôt après, les Frères se remettent au premier temps désigné, à l’exception du
Vénérable Maître qui tient avec la main droite son maillet et, avec la gauche, son épée, la pointe
haute.

Le Vénérable Maître

A la gloire de la Franc-Maçonnerie universelle,


ou
A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, (ad libitum)
Sous les auspices du GRAND ORIENT DE FRANCE et par le pouvoir que j'en ai reçu, j'ouvre
cette Loge d'Apprenti.

- 31 -
Il bat aussitôt avec son maillet les trois coups d'ouverture 00 - 0, lesquels sont répétés par le
Premier Surveillant 00 -0 et le Second Surveillant 00 - 0, en silence.
Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, annoncez à tous les Frères que la Loge est ouverte et dites-leur d'être attentifs
au travail.

Le Premier puis le Second Surveillant

Mes Frères, la Loge est ouverte, soyez attentifs au travail.

Le Vénérable Maître

Ayez attention, mes Frères.

Le Vénérable Maître et tous les Frères avec lui, répètent pour la troisième et dernière fois le signe
entier d'Apprenti. Tous les Frères restent à l’Ordre, épée main gauche pointe basse.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, quelle heure est-il enfin ?

Le Premier puis le Second Surveillant

Il est midi plein.

Le Vénérable Maître

Déposez vos glaives, mes Frères, et remettez-vous à l'Ordre.

Il est temps de se mettre au travail.

Mes Frères, je vous rappelle que, comme il vient d'être dit, nos travaux sont placés sous les
auspices du GRAND ORIENT DE FRANCE. Il importe donc que nous gardions présentes à l'esprit
les dispositions de la Constitution de notre Obédience ; c'est pourquoi, je donne la parole au Frère
Orateur pour la lecture de son article premier :

« La Franc-Maçonnerie, institution essentiellement philanthropique, philosophique et


progressive, a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale et la pratique de
la solidarité ; elle travaille à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement
intellectuel et social de l’humanité.

Elle a pour principes la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la


liberté absolue de conscience.

Considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de


l’appréciation individuelle de ses membres, elle se refuse à toute affirmation dogmatique.

Elle attache une importance fondamentale à la Laïcité.

Elle a pour devise : Liberté, Égalité, Fraternité ».

Le V M invite tous les Frères à effectuer la batterie du RER avec lui, ils frappent avec les
deux mains trois fois trois coups, puis l’acclamation : « Liberté, Égalité, Fraternité ».

Le V M s’assoit, pose son épée nue en travers sur la Bible ouverte au premier chapitre de
l’Évangile selon Saint-Jean et tous les FF remettent en même temps leur épée dans le fourreau.

- 32 -
Après une petite pause, le V M dit :

Le Vénérable Maître

J’invite les Maîtres et les Compagnons à s'asseoir.

Il ajoute quelquefois, s’il le juge à propos :

Et je le permets aux Apprentis.

Le Vénérable Maître

Je prescris, au nom de l'Ordre, le plus profond silence à tous les ouvriers.

Les Frères Apprentis s’assoient.

L’ouverture de la Loge étant finie, les FF... s'asseyent.


L'ouverture de la Loge étant finie, le V... M... bat un coup de maillet 0, qui est répété par le
Premier Surveillant 0, le Second Surveillant 0.

Ensuite, il expose le sujet de l'assemblée et fait mettre en délibération les affaires qui y ont donné
lieu.

Lorsque c'est pour une réception, il l'annonce comme dans l'article qui suit, après l’entrée du Frère
Préparateur.

ADMISSION D’UN PROFANE


Avant la délibération de la Loge, le Vénérable Maître se conformera aux obligations
administratives des articles 76, 77 et 78 du Règlement Général. Lorsque le dossier est complet et
conforme, il désignera, sans les faire connaître, trois membres de la Loge pour effectuer les trois
enquêtes réglementaires. Ceci fait, le Vénérable Maître annoncera par planche de convocation, la
délibération sur l’admission du profane aux épreuves.

Observations importantes :

1. En aucun cas l’Initiation ne peut être faite dans la Tenue solennelle où l’admission aux
épreuves a été décidée ;

2. Il peut être procédé à plusieurs Initiations en même temps, mais le nombre de ces
Initiations ne peut être supérieur à cinq.

DÉLIBÉRATION SUR L’ADMISSION D’UN PROFANE AUX ÉPREUVES


Avant la délibération en Loge, le Vénérable Maître doit donner connaissance à la Loge de
l’intégralité du dossier, des trois enquêtes réglementaires et de toutes informations ou rapport
qu’il aurait pu recevoir par ailleurs.

Un coup de maillet : -  -

Le Vénérable Maître

Mes FF, l’ordre du jour appelle la discussion sur l’admission aux épreuves du profane
(nom, prénoms, âge, lieu de naissance, profession, adresse). L’intérêt de l’Ordre en général et
de chacun de ses membres en particulier, exige que l’entrée dans la Franc-Maçonnerie soit
entourée de garanties sérieuses.

- 33 -
Le profane N… est présenté par un (ou plusieurs) membre de la Loge, qui le connaît
personnellement et prend, auprès de tous nos FF, la responsabilité de demander son
admission. (Ou) : le profane N… s’est présenté lui-même. J’ai vérifié les références qu’il m’a
données. Une enquête préliminaire que j’ai faite (ou dirigée) m’a incité à ordonner les enquêtes
réglementaires.

Le Vénérable Maître

Le Grand Orient de France a été régulièrement consulté et le nom du profane a été


communiqué à toutes les Loges de notre Or Voici la demande du profane, l’extrait récent de
son casier judiciaire, les pièces annexes, les trois rapports écrits par trois membres de notre
Loge, la réponse donnée par le Grand Orient de France (et celle du V M de la Loge voisine
du domicile présent ou ancien du profane).

Le V M lit ces documents. Il y ajoute tous autres documents, notamment les rapports
supplémentaires bénévoles et ceux exigés ou conseillés par le Règlement Général. Si le profane a
déjà été ajourné, lecture est d’abord donnée des rapports antérieurement fournis.

Un coup de maillet : -  -

Le Vénérable Maître

J’invite les FF, ici présents, à faire connaître les renseignements qu’ils ont pu se procurer sur
le profane N… et à produire les observations qu’ils peuvent avoir à faire sur les rapports qui
viennent d’être lus.

Lorsque la discussion est terminée et que personne ne demande plus la parole.

Un coup de maillet : -  -

Le Premier Surveillant

V M, les Colonnes sont muettes.

PASSAGE SOUS LE BANDEAU


Le Vénérable frappe un coup de maillet : -  -

Le Vénérable Maître

Mes FF, l’ordre du jour appelle la poursuite de la procédure concernant l’admission du


profane ........

F N… que j’ai désigné comme F... Introducteur, pour aller chercher le profane ......... dans la
salle d’attente, après avoir quitté vos insignes, vous aurez soin de lui bander les yeux.

Mes FF, il convient de mettre à profit le temps dont nous disposons avant le retour du F
Introducteur pour préciser la manière dont doit être conduite l’audition sous le bandeau.

Les FF qui veulent poser des questions doivent demander la parole en levant la main.

Les interrogateurs ont la liberté du choix des questions, le tact et la mesure sont recommandés. Il
est conseillé d’éviter de formuler une question en des termes qui indiquent une opinion arrêtée
chez l’interrogateur. Il est possible de demander au récipiendaire des éclaircissements sur ses
réponses. Mais en aucun cas de rentrer en discussion avec lui, non plus que de manifester ni
approbation, ni réprobation, ni blâme.

- 34 -
Le profane est installé sur une chaise au centre du Temple.

Le Vénérable Maître

Monsieur, le bandeau que vous portez n’est qu’une mesure de discrétion au cas où vos
intentions s’avéreraient de changer la poursuite de votre démarche. Discrétion pour nos
membres, mais aussi liberté totale pour vous qui, même parmi nous, êtes seul face à
vous-même pour répondre aux questions que nous allons vous soumettre.

Répondez sans crainte. Nous exigeons de vous une parfaite sincérité, des intentions pures et
un caractère ferme.

L’interrogatoire étant terminé ;

Votre audition est terminée. Nous allons vous reconduire en dehors de ces locaux. Les
membres de notre association vont se prononcer sur la suite à donner à votre admission parmi
nous et vous le feront savoir rapidement.

F... Introducteur, veuillez accompagner Monsieur ………. hors du Temple.

Le Vénérable Maître

Mes FF, nous allons maintenant voter sur l’admission du profane aux épreuves. Si vous avez
des informations ou des commentaires à produire, la parole, sur votre demande, vous sera
accordée.

Ceci fait.

Le Vénérable Maître

F Orat, vous opposez-vous à l’admission aux épreuves en vertu de quelque disposition de la


loi maçonnique ?

Si l’Orat formule une opposition motivée, par suite de la non-application des dispositions du
Règlement Général, le V lui en donne acte et déclare que l’affaire reste en suspend jusqu’à ce
que le Conseil de l’Ordre, auquel il en est immédiatement référé, ait statué sur l’opposition.
Sinon ;

L’Orateur

Je n’ai pas d’opposition réglementaire à faire valoir. Je requiers la circulation du scrutin.

Le Vénérable Maître

Mes FF, le vote que vous allez émettre est grave. Vous n’ignorez pas le danger d’admettre
parmi nous un profane dont l’honorabilité ne serait pas parfaite ou dont les intentions ne
seraient pas pures. Soyons sévères, mais n’oublions pas que le profane vient à nous pour
recevoir la Lumière. Si nous le jugeons apte à s’instruire, nous pouvons l’accueillir parmi nous,
mais nous devons refuser de l’admettre si nous ne le considérons pas comme un homme
sincère et probe.

Le scrutin va circuler. Je rappelle que tous les FF du Grand Orient de France ici présents ont
le droit d’y prendre part, à l’exception des Apprentis ainsi que des Francs-Maçons qui n’étaient
pas dans le Temple pendant la lecture des rapports. Les FF visiteurs appartenant à d’autres
Puissances maçonniques ne peuvent prendre part au scrutin que si celles-ci admettent la
réciprocité du vote dans des conditions identiques. Les FF ayant le droit de participer au vote
et qui sont partisans de l’admission du profane déposeront une boule blanche dans la première
urne qui va leur être présentée par le F Économe ; ceux qui sont opposés à l’admission y
déposeront une boule noire. Vous déposerez la boule restante dans l’urne qui vous sera
présentée par le F Maître des Cérémonies.

- 35 -
Le Maître des Cérémonies donne à chacun des FF une boule blanche et une boule noire, en
commençant par le V et les autres Officiers qui siègent à l’Orient, puis les deux Surv Le F
Maître des cérémonies recueille les boules dans le même ordre, en présentant à chaque F un
récipient disposé de telle sorte que la couleur de la boule ne puisse être vue de personne au
moment où elle est déposée. Le F Économe recueille à son tour, dans un récipient semblable, les
boules qui n’ont pas servi au vote.

Le F Maître des Cérémonies, accompagné du F Économe, se place ensuite entre les Colonnes.

Un coup de maillet : -  -

Le Premier Surveillant

Le scrutin est à votre disposition, V M

Le Vénérable Maître

Qu’il me soit apporté.

Le M des Cérémonies dépose le scrutin sur le plateau du V M que viennent rejoindre l’Orat
et le Sec En présence de ces trois Officiers, le VM compte le total des boules, puis le nombre
des blanches et celui des noires.

Le profane n’est admis aux épreuves que si le dépouillement du scrutin fait constater qu’il est pur
et sans tache, ou qu’il ne contient qu’un nombre de boules noires inférieur ou égal au quart du
nombre total des boules recueillies.

Le Vénérable Maître

Mes FF, voici le résultat du scrutin ………………………………………………………………..

En conséquence, le profane N… est admis (ou n’est pas admis) aux épreuves. S’il est admis aux
épreuves, il recevra l’instruction spéciale et sera convoqué à la Tenue solennelle du
……………………………….

Si le profane est admis aux épreuves, le V donne connaissance, le cas échéant, le nom du ou
des FF présentateurs. Il avertit ceux-ci qu’ils sont, dès lors, les répondants du profane et que, si
les renseignements qu’ils ont donnés se révélaient ultérieurement inexacts, ils encourraient les
sanctions prévues pour les manquements maçonniques.

Lorsque cette partie est terminée, la Loge reprend son ordre du jour.

CÉRÉMONIE D’INITIATION

Le Vénérable Maître

Lors de notre Tenue du ………., où nous avons interrogé le profane ………, l’Atelier a voté
positivement son initiation. Nous allons y procéder.

Le Vénérable Maître

Frère préparateur, faites-nous connaître les dispositions actuelles du candidat.

Le F Préparateur fait son rapport qu’il termine par ces paroles :

- 36 -
Le Frère Préparateur

Cependant, Vénérable Maître, malgré son désir, cet homme ne pourrait venir jusqu'ici sans
secours ; je vous conjure donc de lui envoyer un Frère instruit pour lui servir de guide.

Le Vénérable Maître

Mon Frère, un guide est toujours accordé à celui qui désire sincèrement, lorsque ses titres ont été
trouvés justes ; l'avis de cette respectable Assemblée en décidera.

Persistez-vous, mes chers Frères, dans le consentement que vous avez déjà donné pour la
réception de Monsieur N..., je vous invite à me le faire connaître à l'instant, dans la forme
accoutumée.

Tous les Frères qui y consentent étendent le bras droit en avant, la main en équerre, la paume
tournée contre terre. Ceux qui auraient quelque motif d’opposition se lèvent sans étendre le bras.

Il faudrait des motifs graves relatifs au candidat pour s’opposer si tard à sa réception. Dans ce cas,
le Vénérable Maître suspendrait la Loge de travail et convoquerait dans une chambre voisine une
Loge de Conseil pour juger de la validité des oppositions et prendre une résolution convenable.

S’il n’y a pas d’opposition, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Puisque rien ne s'oppose à sa réception, que son désir soit satisfait ; F N... que j'ai nommé pour
diriger et introduire le candidat, allez finir sa préparation selon les lois et usages de l'Ordre ; le F
N... qui, l’ayant proposé, devient dès à présent son parrain, vous assistera dans ce travail et vous
le présenterez ensuite à la Loge.

Aussitôt, le F Introducteur et le Parrain viennent se placer entre les deux Surveillants et, après
s’être inclinés devant le plateau d'Orient, ayant la main droite en signe d’Apprenti, ils sortent
pour aller remplir leurs fonctions.

Alors, le Vénérable Maître nomme un nombre convenable de Frères pour éteindre les bougies qui
sont autour de l’appartement, ce qui doit être fait ensemble et sans bruit ni confusion, chacun du
côté pour lequel il a été proposé, les mêmes étant chargés de rallumer quand ils en recevront
l’ordre. Il est interdit à tous les autres Frères de s’employer à cette fonction.

Pendant que le F Introducteur remplit ses fonctions auprès du candidat, le Vénérable Maître
fera lire, pour l’instruction des Frères, les articles du Rituel qui concernent les devoirs et fonctions
du F Proposant, la préparation et l’introduction du candidat et les règles qui doivent être
observées en Loge par les Frères en général, pendant la cérémonie de réception, afin qu'étant
mieux connues, elles soient aussi plus régulièrement suivies.

Si le temps le permet, il fera lire aussi le règlement annexé au Rituel, qui concerne la police de la
Loge de travail et celle de la Loge des Banquets, ou telles autres choses que les circonstances
rendraient plus nécessaires.

Si le F Secrétaire avait quelque chose d’essentiel à communiquer concernant la correspondance


de la Loge, qui peut l’être en présence des Frères visiteurs, le Vénérable Maître l’inviterait à le
faire. Ces lectures seront suspendues dès que le F Introducteur s’annoncera à la porte de la
Loge.

- 37 -
FONCTIONS DU FRÈRE INTRODUCTEUR AUPRÈS DU CANDIDAT
Le F Proposant, ou Parrain, et l’Introducteur s'étant placés à l’Occident pour saluer l’Orient, se
rendent ensemble auprès du candidat ; ils se font accompagner d’un F Servant qu’ils placeront
auprès de la Chambre de retraite pour être à leur service, auprès du candidat, si le besoin l’exige.

Le F Introducteur et le F Proposant sont habillés maçonniquement. Le premier tient une épée


nue à la main. I1s abordent gravement le candidat. Le F Introducteur lui annonce qu’il est
envoyé auprès de lui par la Loge pour le diriger suivant les usages et règles fondamentales de
l'Ordre et pour le disposer à son introduction dans la Loge et à sa réception. Il l'invite à la fermeté
dans les épreuves qu’il aura à subir et à la confiance envers ceux qui doivent être ses guides
dans la carrière où il se détermine à entrer.

L'Introducteur lui demandera, pour premier signe de confiance, son épée et son chapeau. Il les
reçoit des mains du candidat et les remet au F Proposant qui les porte sur-le-champ dans la
Loge du Vénérable Maître et vient de suite rejoindre le F Introducteur dans la chambre de
préparation.

Pendant cet intervalle, le F Introducteur invite le candidat à se dépouiller lui-même de tous ses
métaux et bijoux, soit monnaies, boucles, boutons, montre, bagues, etc., et il en reçoit le dépôt
dans une boite fermant à clef destinée à cet usage.

Alors, il lui fait ôter une jarretière, découvrir le genou droit, mettre le soulier gauche en pantoufle,
quitter ses vêtements, sortir le bras gauche hors de la chemise, et découvrir la poitrine de ce côté
jusqu’au-dessous du cœur. Le candidat sera aidé dans ce dépouillement par le F Proposant et,
s'il est nécessaire, par le F Servant qui sera appelé à cet effet. Si la saison était rigoureuse, on
lui mettra sur les épaules un manteau, ou quelque autre vêtement qui ne puisse gêner le
cérémonial de la réception.

Le candidat ainsi préparé, le F Introducteur lui dit :

Le Frère Introducteur

Vous voilà, Monsieur, extérieurement en état d'être présenté à la Loge ; je me plais à croire que les
dispositions de votre cœur y répondent et que vous avez fait les efforts convenables pour déposer
ici tout préjugé et attachement contraires à vos devoirs ; mais surtout, Monsieur, vous avez dû
vous convaincre que l'homme dépouillé comme vous l'êtes de toutes les décorations illusoires dont
son orgueil le couvre, ne peut être distingué de ses semblables que par la pureté et la vertu. Il est
absolument nécessaire que vous soyez, dès à présent, persuadé de votre faiblesse personnelle et
de l'impossibilité où vous êtes d'avancer sans secours et sans guide vers le temple de la vérité et,
pour vous donner une preuve évidente de la défiance sincère où vous êtes de vous-même, vous
devez consentir à être privé de la lumière élémentaire, symbole trop évident des fausses lueurs qui
sont le partage de l'homme abandonné à sa propre direction.

Consentez-vous donc à ce que je vous mette ce bandeau sur les yeux et voulez-vous vous livrer
avec confiance entre les mains de celui qui a reçu l'ordre de diriger vos pas ?

Le candidat ayant donné son consentement, le F Introducteur lui met le bandeau sur les yeux et lui
dit :

Me donnez-vous votre parole d'honneur que vous ne pouvez rien apercevoir ? Prenez garde à ne
pas me tromper, vous vous en repentiriez infailliblement.

Ensuite, il ajoute :

Vous êtes dans les ténèbres, mais n’ayez aucune crainte, votre guide marche dans la lumière et ne
peut vous égarer.

- 38 -
Alors, il le fait sortir de la chambre de retraite, le tenant par la main et, après l’avoir averti de porter
ses mains en avant, devant lui, pour se garantir des obstacles qu’il pourrait rencontrer, il
l’abandonne seul, lui dit de marcher et de faire quelques efforts pour avancer, en prenant les plus
grandes précautions pour éviter les dangers qui sont sur sa route. Après lui avoir laissé faire
quelques pas, abandonné à lui-même sans le tenir, il lui dit :

Je vois évidemment la sincérité de votre désir, mais seul, et dans une obscurité totale, vous ne
pourriez que vous égarer.

Alors, il le prend par la main gauche et ajoute :

Je vous reconnais pour un vrai cherchant et c'est en cette qualité que je vais vous conduire vers
l'entrée de la Loge ; persévérez avec constance et confiance, sachez souffrir avec patience et
résignation et méritez par-là d'obtenir un jour ce que vous cherchez ; venez donc avec moi et ne
craignez point.

INTRODUCTION DU CANDIDAT DANS LA LOGE


Le F Introducteur conduit le candidat à pas libres vers la porte principale de la Loge où il l'annonce
en le faisant frapper avec le poing par trois coups égaux détachés : - O - O - O -
(Dès la première ouverture, le F Proposant entrera tenant en main la boîte où sont les métaux et
bijoux du candidat, laquelle il ira déposer entre les mains du Vénérable Maître).

Aussitôt que le candidat a frappé, le Vénérable Maître bat un coup de maillet sur le plateau qui est
répété, avec vivacité, par les deux Surveillants et dit :

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, j'ai entendu frapper, voyez qui frappe ainsi.

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, on a frappé, voyez qui frappe ainsi.

Le Second Surveillant va frapper à son tour trois coups égaux : - 0 - 0 - 0 - contre la porte en dedans
et de suite il ouvre rapidement en disant d'un ton grave et sévère :

Le Second Surveillant

Qui est-ce qui frappe ainsi ?

Le Frère Introducteur

C'est un homme dans les ténèbres et cherchant la Lumière qui demande à être reçu
Franc-Maçon.

Le Second Surveillant laisse entrer le F Proposant qui apporte au Vénérable Maître la boîte
renfermant les métaux et les bijoux du candidat et, ayant refermé la porte, il répète la réponse au
F Premier Surveillant qui la rend au Vénérable Maître, ce qui sera observé de même pour les trois
questions d’ordre suivantes, ainsi qu’il a été prescrit dans l’article de l’ouverture de la Loge.

Le Vénérable Maître
puis le Premier Surveillant
puis le Second Surveillant

Frère Premier Surveillant, quel est son nom, son prénom, son âge, le lieu de sa naissance et de
son domicile et le nom de son père ?

- 39 -
Le Second surveillant va frapper par trois coups en Maçon OO O contre la porte en dedans, avant de
l'ouvrir et fait ensuite la même question au F Introducteur qui répond pour le candidat après l’avoir
interrogé pour se mettre en état d’y satisfaire.

Le Second Surveillant rend la même réponse au Premier Surveillant qui la transmet au Vénérable
Maître.

Le Vénérable Maître

Ne serait-il point lié par d'autres engagements qui ne lui permettraient pas de contracter
l'obligation des Maçons ou qui seraient incompatibles avec elles ?

Cette question passe, comme la précédente, du Premier au Second Surveillant qui va ouvrir la porte
pour la transmettre au F Introducteur et recevoir par lui la réponse du candidat. Cette réponse est
transmise au Vénérable Maître, dans le même ordre, par les mêmes personnes qui ont rendu les
premières réponses.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, est-il disposé à subir les épreuves indispensables, à remplir les devoirs
que l'Ordre impose à ses membres et qui est le Frère qui répond de cet homme envers l'Ordre et
envers la Loge ?

La troisième question se transmet à l’Introducteur, comme les deux précédentes et, pour garant du
candidat, il nomme le F Proposant ; cette réponse étant rendue au Vénérable Maître, il adresse ces
paroles au F Proposant :

Le Vénérable Maître

Frère N..., le Cherchant qui se présente à nous, vous nomme pour son Répondant. En
répondez-vous, en effet ? Vous connaissez l'étendue et l'importance de cet engagement. Notre
confiance en vous est entière. Dites donc si vous persistez à répondre du Cherchant que vous avez
proposé à la Loge.

Le Frère Parrain ayant répondu affirmativement, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, êtes-vous contents de ce que vous venez d'entendre et consentez-vous à ce que le
Cherchant qui vous est annoncé soit introduit comme Persévérant ?

Le Vénérable Maître frappe un seul coup d'ordre pour le consentement qui se donne dans la forme
accoutumée et dit :

Le Vénérable Maître

Frère N..., la Loge accepte votre déclaration et votre engagement en faveur du candidat, dans la
ferme persuasion qu'elle n'aura jamais lieu de s'en repentir. Elle vous agrée aussi pour le Parrain
du Cherchant qu'elle va recevoir Maçon et dès ce moment, vous êtes spécialement chargé de
l'instruire des devoirs qui lui sont imposés dans le grade d'Apprenti.

Le Vénérable Maître frappe un coup de maillet qui est répété par les deux Surveillants et dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, formez la Loge.

- 40 -
Aussitôt, les Frères viennent, en silence, se ranger autour du tapis, dans l'ordre qui suit :

1. les Apprentis et les Compagnons vont se placer à l'Occident entre le tapis et les tables des
Surveillants,

2. ensuite les Maîtres quittent leur place et vont se ranger sur les deux Colonnes depuis
l'Occident, en remontant jusqu'à peu près au milieu de la longueur du tapis, et même
jusqu'au bout du tapis si le nombre le permet,

3. les Dignitaires, Vénérables et autres qui siègent à l'Orient se placent à l'Orient, entre le
plateau et le tapis, en face des Apprentis et des Compagnons.

Les Frères viendront donc successivement autour du tapis, dans l'ordre de leur rang, en
commençant par les Apprentis, car c'est ainsi que doit se former la Loge et le Maître des Cérémonies
devra veiller sur ce travail pour qu'il se fasse régulièrement et sans confusion.

Chaque classe, si le nombre l'exige, double le rang dans la place qui lui est assignée. Le Vénérable
Maître et les Surveillants restent seuls à leur place ordinaire, de sorte que le candidat, dans ses
voyages, parcourt une ligne presque circulaire, extérieure à la Loge formée par les Frères, passant
derrière le plateau d'Orient et les sièges des Surveillants.

PRÉPARATIFS
Dans cet intervalle, les Frères qui ont été nommés Adjoints au Maître des Cérémonies vérifient et
mettent à portée des Frères qui doivent en faire l’emploi :

1. Les tuyaux ou cylindres creux pour envelopper les neuf Lumières d’Ordre, lesquelles ne
doivent jamais être éteintes avant la clôture de la Loge,

2. Le récipient dans lequel on verse une petite quantité d’esprit de vin ou d’alcool,

3. La machine pour imiter le bruit du tonnerre et il y place un Frère pour remplir cette fonction à
la fin de chacun des voyages,

4. Le roseau garni de l’étoupe fine à brûler qui doit retracer sensiblement au récipiendaire la
courte durée des choses temporelles dont il doit se détacher pour s’approcher avec succès du
temple de la vérité.

Tout étant disposé, le Vénérable Maître frappe encore un coup de maillet qui est aussi répété par les
Surveillants et dit :

Le Vénérable Maître
puis le Premier Surveillant

Frère Premier Surveillant, puisque cet homme a cherché la vérité avec ardeur et persévère dans
son désir, qu'il soit introduit.

Le Second Surveillant frappe trois coups en maçon : OO O contre la porte ; le F Introducteur ayant
répondu, le Second Surveillant ouvre rapidement la porte en entier et lui dit avec gravité et d’un ton
modéré :

Le Second Surveillant

Mon Frère, le Vénérable Maître permet que vous introduisiez le Cherchant qui persévère dans son
désir.

- 41 -
ENTRÉE DU CANDIDAT

Le F Introducteur tenant le candidat par la main droite, entre avec lui à pas libres et va le placer à
l'Occident, entre les deux Surveillants. En le quittant, il dit :

Le Frère Introducteur

Monsieur, je vous ai guidé jusqu'ici pour seconder vos désirs ; je vous laisse en ce moment, car
ma tâche est finie, mais vous êtes entre les mains de conducteurs sûrs et fidèles ; donnez-leur
toute votre confiance.

Après un moment de silence, le Vénérable Maître dit au candidat, d'un ton noble et
ferme :

Le Vénérable Maître

Monsieur, celui qui aime la vérité et a le désir de la connaître, la cherche avec ardeur et persévère
à la chercher ; mais ce n'est point encore assez, l'homme qui veut la découvrir doit rompre les
liens qui l'enchaînent lui-même, écarter les illusions qui le trompent, vaincre courageusement les
obstacles. Il faut donc, non seulement que cet homme cherche et qu'il persévère, mais il faut
encore qu'il souffre ; car celui qui, ayant aperçu la vérité, se refuse aux travaux nécessaires pour
l'atteindre, est plus malheureux que ceux qui ne l'ont point vue.

Plusieurs nous ont rendu témoignage en votre faveur, un de nos Frères a répondu de vous et celui
que j'ai envoyé pour vérifier vos titres nous a certifié qu'ils sont justes et m'a demandé un guide
pour diriger vos pas ; ce guide vous a été envoyé, Monsieur ; par son secours, vous avez pu
frapper et vous faire ouvrir et déjà vous êtes devant nous pour être éprouvé ; il faut donc, dès à
présent, que vous démontriez vous-même que vous pouvez entrer dans cette route difficile, où la
force seule de votre volonté peut assurer vos progrès ; mais avant de subir ces épreuves
auxquelles tout homme est soumis s'il veut obtenir le rang de Maçon, vous devez en ce moment
déclarer ici, à haute voix, si c'est avec un vrai désir de parvenir à la vérité par la pratique des
vertus que vous demandez à être reçu FRANC-MAÇON.

Est-ce bien librement, Monsieur, que vous faites cette démarche, voulez-vous sincèrement vous
unir à nous par les lois de l'Ordre et de la Fraternité ; cette déclaration est bien plus importante
que vous ne pensez.

Répondez, et surtout que votre réponse soit faite avec franchise et sans contrainte.

Le candidat répond lui-même et suivant sa volonté.

Le Vénérable Maître

Vous êtes donc déterminé à remplir tous les devoirs de l'union fraternelle que vous allez
contracter, mais vous êtes également décidé à pratiquer selon votre pouvoir, envers tous les
hommes qui sont aussi vos Frères, les actes d'une bienfaisance douce, consolante et universelle.
Prenez garde, Monsieur, vos réponses dans cet instant sont des engagements pour l'avenir et vous
les contractez devant nous, avec vous-même.

Y êtes-vous décidé ?

Le candidat répond.

Le Vénérable Maître

Ainsi, vous persistez à demander à être reçu Franc-Maçon ?

Le candidat répond.

- 42 -
Le Vénérable Maître

Etes-vous bien décidé à vous livrer en ce moment entre nos mains pour être reçu et m'en
donnez-vous votre parole d'honneur ?

Le candidat répond.

Le Vénérable Maître

Eh bien, Monsieur, votre volonté sera accomplie ; puisse-t-elle contribuer à vous rendre heureux.

Alors, le Vénérable Maître s'adressant à la Loge, dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, vous avez entendu, il a déclaré lui-même qu'il persiste dans son désir ;
consentez-vous à ce que le Persévérant devienne un Souffrant ?

Ce consentement se donne en silence, de la manière accoutumée.

Le Vénérable Maître

Puisque vous y consentez, vérifions s'il cherche avec droiture et s'il est capable de persévérer et de
souffrir, alors seulement il pourra recevoir son salaire.

Le Vénérable Maître

Monsieur, le plus grand danger vous menace et vous êtes sans lumière dans une nuit profonde.
Cette clarté, sans laquelle tout n'est que ténèbres, ne vous a point été donnée. Cependant vous
entrez dans une route inconnue et vous allez y faire des voyages pénibles, symboliques et
difficiles, dans lesquels vous éprouverez la rigueur des éléments.

Mais, ne craignez pas, vous avez des guides qui méritent votre confiance et qui vous garantiront
de tout péril si vous vous laissez conduire avec docilité. Aussi, n'hésitez point dans votre marche,
abandonnez-vous à votre guide, sans réserve et ne lui résistez point ; vous atteindrez avec
certitude le but que vous désirez. Soumettez-vous entièrement à sa direction.

VOYAGES DU CANDIDAT
Le Vénérable Maître frappe trois coups maçonniques sur le plateau qui sont répétés par les
deux Surveillants et dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, puisque cet homme se confie entièrement à nous, dirigez-le dans les
voyages pénibles et mystérieux qui doivent lui procurer la lumière, s'il la cherche sincèrement.

Le Vénérable Maître

Monsieur, je ne pourrais assez vous le dire et vous ne sauriez en être trop convaincu, celui qui,
étant dans les ténèbres, veut se diriger lui-même et marcher sans guide, s'égare et se perd ;
n'oubliez donc point que, dans l'état où vous êtes, vous ne pourriez vous garantir de l'erreur
qu'autant que par une pleine confiance dans l'Ordre et une volonté inébranlable, vous emploierez
vos forces à suivre celui qui doit vous guider dans la route que vous allez entreprendre.

Le Vénérable Maître frappe un seul coup d'avertissement et, aussitôt, le Second Surveillant, mettant
la pointe de son épée nue dans la main gauche du candidat et contre sa poitrine, lui dit :

- 43 -
Le Second Surveillant

Monsieur, la pointe de cette épée appuyée sur votre cœur n'est qu'un faible symbole des dangers
qui vous entourent et dont vous êtes menacé, si vous ne me suivez pas fidèlement et sans hésiter.

Ensuite, prenant le candidat par la main droite, il ajoute :

Le Second Surveillant

Précédé du Maître des cérémonies.


Marchons et ne craignez rien.

Les trois voyages figurent les trois états du candidat :

- au premier, il est Cherchant


- au second, il est Persévérant
- au troisième, il est Souffrant.

Ils se font autour des Frères qui forment la Loge, passant derrière le trône d'Orient et derrière la
place des Surveillants.

Pendant tous les voyages, le F Introducteur suit le candidat en lui mettant la main sur l'épaule,
comme pour le protéger.

PREMIER VOYAGE

Le Second Surveillant conduit le candidat à pas libres de l'Occident à l'Orient, par le côté du Nord,
d'où il le ramène à l'Occident par le côté du Midi ; de temps en temps, il l'avertira avec douceur de
prendre garde, comme si quelque obstacle ou danger se trouvait sur sa route.

Arrivé à l'Occident, le Second Surveillant prend la main du candidat et la fait passer au-dessus
d'une petite flamme en lui disant :

Le Second Surveillant

Qu'est-ce que cela ?

Le candidat répond : du FEU.

Le Frère Introducteur

Le feu consume la corruption, mais il dévore l'être corrompu.

Le Second Surveillant fait alors faire au candidat une profonde inclinaison vers l'Orient. Le
Vénérable Maître frappe un seul coup ; aussitôt le F préposé à cet effet imite le bruit du tonnerre.

Lorsque le bruit a cessé, le Vénérable Maître donne au candidat cette première maxime :

Le Vénérable Maître

L'homme est à la recherche de la Vérité, mais il ne pourra la découvrir si la corruption


l'égare. Qui pourra le reconnaître s’il la défigure lui-même ? (ad libitum).

Après un moment de silence, le Second Surveillant frappe un coup qui est répété par le
Premier Surveillant et par le Vénérable Maître qui lui dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, que demandez-vous ?

- 44 -
Le Second Surveillant

Vénérable Maître, le Cherchant a fait son premier voyage et, passant par le Midi, il a été
rigoureusement éprouvé par le FEU et, cependant, il n'a point trouvé ce qu'il désire.

Le Vénérable Maître

Je le vois bien, car il est faible encore ; il n'a pas eu le courage d'entrer avec vous dans la bonne
voie ; il en est encore fort loin. Éprouvez-le donc de nouveau, peut-être réussira-t-il, s'il persévère.

SECOND VOYAGE

Le Second Surveillant prend alors avec la main gauche la main droite du candidat qui, de l’autre
main, tient la pointe de l’épée sur son cœur et, dans cette attitude, il lui fait faire le second voyage,
en sens opposé, c'est-à-dire de l'Occident à l'Orient, par le Midi, le ramenant à l'Occident par le Nord.

L'ayant ramené à l'Occident, il lui trempe la main dans un vase rempli d'eau et lui demande :

Le Second Surveillant

Qu'est-ce que cela ?

Le candidat répond : de l'EAU.

Le Frère Introducteur

C'est par la dissolution des choses impures que l'eau lave et purifie, mais elle recèle des influences
funestes et les principes de la putréfaction.

Le Second Surveillant fait alors faire au candidat une profonde inclinaison vers l'Orient, le Vénérable
Maître frappe un seul coup, aussitôt, le Frère préposé à cet effet imite, une seconde fois, le bruit du
tonnerre et le Vénérable Maître donne au candidat la seconde maxime :

Le Vénérable Maître

Celui qui rougit de la morale, de la vertu et de ses Frères, est indigne de l'estime et de
l'amitié des Francs-Maçons.

Après un moment de silence, le Second Surveillant ayant frappé un coup qui est répété par le
Premier Surveillant et par le Vénérable Maître, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Que demandez-vous, Frère Second Surveillant ?

Le Second Surveillant

Vénérable Maître, le Persévérant a fini son deuxième voyage et a passé, avec beaucoup de peine,
par l'élément de l'Eau, dans la région du Nord, mais il n'a pas atteint le but de ses recherches.

Le Vénérable Maître

Comment le pourrait-il atteindre, s'il est effrayé des peines qu'il doit souffrir, aussi n'est-il pas
encore dans la bonne voie, il en est même bien loin ; s'il souffre avec patience et sans murmure, il
peut espérer le succès de ses travaux.

- 45 -
TROISIÈME VOYAGE

Le Second Surveillant fait faire au candidat le troisième et dernier voyage, par la même route qu'il lui
a fait tenir pour le premier, de l'Occident à l'Orient, par la voie du Nord et tenant également la main
droite du candidat.

Revenu à l'Occident, le Second Surveillant place la main du candidat dans un peu de terre et dit :

Le Second Surveillant

Qu'est-ce que cela ?

Le candidat répond : de la TERRE.

Le Frère Introducteur

Le grain mis en terre y reçoit la vie, mais si son germe est altéré, la terre même en accélère la
putréfaction.

Ce troisième voyage étant fini et le candidat s’étant incliné vers l’Orient, le Vénérable Maître frappe
un coup, le tonnerre roule pour la troisième et dernière fois et le Vénérable Maître lui donne la
troisième maxime :

Le Vénérable Maître

Le Maçon dont le cœur ne s'ouvre pas aux besoins et aux malheurs des autres hommes, est
un monstre dans la société de ses Frères.

Le Vénérable Maître observe un moment de silence, ensuite il dit au candidat :

Le Vénérable Maître

Réfléchissez bien, Monsieur, sur ces trois maximes que l'Ordre vient de vous présenter ; elles
serviront à l'avenir à vous juger vous-même.

Après un moment de silence, le Second Surveillant frappe un coup qui est répété comme
ci-devant par le Premier Surveillant et le Vénérable Maître qui dit au Second Surveillant :

Le Vénérable Maître

Que demandez-vous, Frère Second Surveillant ?

Le Second Surveillant

Le Souffrant a fini le troisième voyage, arrivé à l'Occident il a éprouvé l'élément terrestre, mais il
confesse son erreur et il réclame votre assistance, Vénérable Maître.

Le Vénérable Maître

Il est enfin sur la bonne voie, car il a pu parvenir au bas de l'escalier du Temple. Frères
Surveillants, faites-lui monter les trois premiers degrés afin qu'il essaie devant nous les forces qu'il
vient d'acquérir.

Le Vénérable Maître frappe un coup qui est répété par les deux Surveillants et, aussitôt, tous les
Frères qui formaient la Loge autour du tapis vont, sans bruit et en silence, reprendre leurs places, en
défilant dans l’ordre qui suit et sans confusion :
1. les Frères qui siègent à l’Orient et les Officiers de la Loge,
2. les Maîtres,
3. les Compagnons et les Apprentis, en sorte que la Loge se sépare dans l’ordre inverse de celui
par lequel elle avait été formée.

- 46 -
Les deux Surveillants font placer le candidat au bas du tapis, la face tournée vers l'Orient, les pieds
en équerre et les deux talons l'un contre l'autre ; ils le soutiennent par les deux bras, en lui faisant
monter par trois petits pas d'équerre bien distincts les trois premières marches de l'escalier du
Temple et, après l'avoir laissé reposer un instant sur le palier où est le chiffre 3, ils le font
redescendre à pas libres, en reculant ; alors le Vénérable Maître dit au candidat :

Le Vénérable Maître

Monsieur, l'escalier dont vous venez de monter les trois premières marches, conduit à la porte du
Temple qui est encore caché à vos regards et dans lequel cependant, en qualité de maçon, vous
devez entrer un jour si vous êtes constant dans la seule voie qui peut vous y conduire ;
aujourd'hui même, vous n'auriez pu monter ces degrés mystérieux sans le secours des guides qui
vous ont dirigé. Il est vrai qu'ils vous ont fait aussitôt redescendre afin que vous voyiez la nécessité
de recommencer souvent votre travail pour le rendre plus parfait et que vous appreniez à vous
élever sans cesse avec fermeté jusqu'au palier qui termine ces trois marches, pour y contempler
l'extérieur de cet édifice et en admirer la régularité et les proportions.

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, puisque l'entrée du Temple est encore refusée à cet homme, faites-le
approcher de l'Orient par les trois pas maçonniques, afin d'y prononcer ses engagements d'Ordre.

Les deux Surveillants soutenant le candidat par les deux bras, lui font faire trois grands pas
d'équerre, par-dessus le tapis, en joignant à chaque pas les deux talons l’un contre l’autre, en forme
d’équerre.

Pour le premier pas, il doit porter le pied droit de l’Occident au Midi et y apporter le talon gauche
derrière le droit.

Pour le second pas, il porte le pied gauche au Nord et approche le talon droit derrière le gauche.

Pour le troisième pas, il porte le pied droit à l’Orient et approche le talon gauche derrière le droit.

De là, après lui avoir fait saluer l'Orient, les Frères Surveillants le font approcher à pas libres, en le
soutenant toujours par les deux bras, jusqu'au bas des marches du plateau d'Orient.

LE CANDIDAT AU BAS DES MARCHES DU PLATEAU

Le candidat étant arrivé à l'Orient, près du plateau, le Vénérable Maître lui dit :

Le Vénérable Maître

Monsieur, le désir qui vous a animé dans vos recherches, la persévérance dont vous avez donné
des preuves et la patience que vous avez montrée dans une route pénible en surmontant les
obstacles qui vous ont été figurés, nous assurent de la sincérité de votre cœur. Nous sommes
donc prêts à récompenser une si noble fermeté en vous unissant à nous par les engagements de
l'Ordre. Ces liens d'amitié et de fraternité doivent être indissolubles, voulez-vous les contracter ?

Le candidat répond : .....

Le Vénérable Maître

Ces engagements sont de garder dans votre cœur un secret inviolable sur les symboles et
mystères de la Franc-Maçonnerie qui pourront aujourd'hui et à l'avenir vous être confiés et de
remplir fidèlement tous les devoirs que l'Ordre impose à ses membres, vous assurant que jamais il
n'exigera rien de vous qui soit contraire à ce que vous devez à votre Patrie, au G.A.D.L.U.
(ad libitum), à vous-même et aux autres hommes. Bien loin de là, Monsieur, vous y serez tenu
plus strictement que jamais en qualité de Maçon.

- 47 -
Jusqu'à présent, vous avez été maître de vous retirer et, quoique vous soyez privé de la lumière,
nous vous déclarons que vous êtes libre encore, car vous pouvez, en ce moment même, renoncer à
votre réception dans l'Ordre. Mais, bientôt, ayant prononcé vos engagements, vous ne le pourrez
plus.

Reconnaissez-vous que vous êtes libre de vous retirer ?

Le candidat répond : .....

Le Vénérable Maître

Eh bien, Monsieur, dans cet état de liberté où vous vous reconnaissez être, persistez-vous par
votre propre volonté, dans le désir d'être reçu Franc-Maçon ? En vous le demandant pour la
seconde fois, je dois vous avertir que c'est à la Gloire de la Franc-Maçonnerie Universelle et à la
gloire du G.A.D.L.U. (ad libitum) entre les mains de ceux qui doivent bientôt vous avouer pour leur
Frère, que vous allez contracter vos engagements. Répondez.

Le candidat répond : ....

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, mettez donc le Souffrant dans l'état où il doit être : qu'il ait le genou droit posé
nu sur l'équerre au bas du plateau et que sa main droite soit sur les Constitutions du
Grand Orient de France, la Bible (ad libitum) et sur l'Epée.

L'épée du Vénérable Maître repose en travers sur les Constitutions à l’Article I et éventuellement la
Bible ouverte au premier chapitre de l'Évangile selon Saint-Jean, l'une (et l'autre) étant sur le
plateau.

Le candidat ayant été placé par les Surveillants selon l'ordre du Vénérable Maître, la jambe gauche
relevée en équerre, sur la seconde marche du plateau, le Vénérable Maître lui dit :

Le Vénérable Maître

Monsieur, le livre sur lequel repose votre main droite est ouvert sur la Constitution du
Grand Orient de France ; c'est sur ce livre que vous allez prêter votre engagement, (et au premier
chapitre de l'Évangile selon Saint-Jean) croyez-vous que votre main soit sur la Constitution du
Grand Orient de France ? (sur le premier chapitre de l'Évangile selon Saint-Jean).

Le candidat doit répondre à sa volonté, s’il répond affirmativement, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Pourquoi le croyez-vous ?

Le candidat donne ses motifs, mais ensuite soit qu’il ait répondu qu’il n’en doute point, soit qu’il ait
témoigné quelque incertitude, le Vénérable Maître lui dit :

Le Vénérable Maître

Oui, Monsieur, c'est l'Évangile de Saint-Jean, croyez-le, ma parole vous en assure : il dit :
Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu. Souvenez-vous donc de ces choses, lorsque vous
méditerez sur la cérémonie de ce jour, vous qui, dans les ténèbres, avez affirmé votre adhésion
aux principes de l'Ordre. C'est sur le prix que vous devez y attacher que nous fondons notre
confiance pour la sincérité et la stabilité de l'engagement que vous allez prendre. La droiture de
votre cœur en est la base ; disposez-vous à la prononcer à voix haute, mais je vais, auparavant,
vous le faire connaître.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, lisez la formule de l'engagement des Maçons.

- 48 -
Lorsque cette lecture est finie, le Vénérable Maître dit au candidat :

Le Vénérable Maître

Consentez-vous librement à contracter cet engagement solennel et irrévocable et voulez-vous vous


soumettre aux formalités prescrites pour le sanctionner ? Je vous le demande pour la dernière
fois.

Le candidat répond : ....

Le Vénérable Maître

Monsieur, prenez ce compas ouvert en équerre et posez-en la pointe avec la main gauche sur votre
cœur à découvert.

Le Vénérable Maître bat un seul coup d'Ordre et dit :

Le Vénérable Maître

Debout et à l'Ordre, mes Frères.

Tous les Frères se lèvent et tirent en même temps leur épée qu’ils tiennent la pointe haute avec la
main droite et ôtent leurs chapeaux qu’ils tiennent bas avec la main gauche.

Les deux Surveillants restent aux côtés du candidat et le Premier Surveillant lui fait prononcer son
engagement comme il suit, phrase que le candidat répète ainsi.

FORMULE DE L’ENGAGEMENT DES APPRENTIS

« Sur cette équerre, emblème de la conscience, de la rectitude et du droit, sur ce Livre de la


Constitution qui sera désormais ma loi, je m’engage à garder inviolablement le secret maçonnique,
à ne jamais rien dire ni écrire sur ce que j'aurais pu voir ou entendre pouvant intéresser l'Ordre, à
moins que j'en aie reçu l'autorisation et seulement de la manière qui pourra m'être indiquée.

Je promets de travailler avec zèle, constance et régularité à l’œuvre de la Franc-Maçonnerie, je


promets d'aimer mes Frères et de mettre en pratique en toutes circonstances, la grande loi de la
solidarité humaine, qui est la doctrine morale de la Franc-Maçonnerie.

Je pratiquerai l'assistance envers les faibles, la justice envers tous, le dévouement envers ma
famille, ma Patrie et l'Humanité, la dignité envers moi-même.

Je promets de défendre l'idéal et les institutions laïques, expressions des principes de raison, de
tolérance et de fraternité.

Je promets de me conformer aux Statuts et aux Règlements Généraux du GRAND ORIENT


DE FRANCE, dans leurs dispositions actuelles et dans celles qui pourront être adoptées plus tard.

Je consens, si jamais je venais à manquer à ces engagements, à ce qu'il me soit fait application
des sanctions prévues par la Constitution et le Règlement Général du GRAND ORIENT
DE FRANCE.

D'autre part, je promets sur le livre de la Loi, à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, de
demeurer fidèle au plus pur esprit du Régime Écossais Rectifié tel qu’il a été défini par les
Convents Généraux de l’Ordre.

Si je manque à cet engagement que je viens de contracter par ma libre volonté et ferme
détermination, je consens à être réputé homme sans foi, sans honneur et digne du mépris de tous
mes Frères ».

- 49 -
Le Vénérable Maître lui dit :

Le Vénérable Maître

Monsieur, vous voilà engagé dans cet Ordre respectable, mais il vous reste à remplir la dernière et
la plus forte épreuve de votre réception ; vous avez consenti à devenir Souffrant pour parvenir au
but de vos recherches ; voici l'instant de prouver que votre détermination a été sincère, vous devez
sceller ici l'engagement que vous venez de contracter ; à rendre indissolubles les liens de la
fraternité qui doivent vous unir à l'Ordre. Répondez.

Le candidat ayant consenti, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, remplissez vos fonctions.

Le Second Surveillant prend une petite coupe de la main droite et, de la gauche, un tuyau de plume,
ou une petite éponge contenant une liqueur rouge à l’imitation du sang. Lorsque le Vénérable Maître
se préparera à frapper sur la tête du compas les trois coups pour la réception, le Second Surveillant
placera la coupe un peu au-dessous du cœur et le tuyau de plume ou l’éponge près de la pointe du
compas, afin d’en faire couler quelques gouttes sur la peau du candidat, principalement lorsque le
Vénérable Maître aura frappé le dernier coup. On pourrait se servir, pour cette cérémonie, d’un
compas qui aurait l’une de ses branches à seringue, en sorte qu’en frappant sur la tête de cet
instrument, le Vénérable Maître ferait jaillir lui-même la liqueur rouge.

Le Vénérable Maître, soutenant d’une main la branche du compas et tenant avec l’autre son maillet,
dit :

Le Vénérable Maître

Au nom du Grand Orient de France, (à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers (ad libitum),
et par le pouvoir qu'il m'en a donné, je vous reçois Franc-Maçon Apprenti.

En prononçant ces derniers mots, il frappe avec son maillet sur la tête du compas, dont il fait
légèrement sentir la pointe sur la chair du récipiendaire au dernier des trois coups.

Le Vénérable Maître fait aussitôt relever le nouveau Frère et dit :

Le Vénérable Maître

Par cette dernière épreuve, je viens de m'assurer de votre constance et de votre fermeté dans les
peines que tout homme doit subir ; en consentant à cimenter votre union à l'Ordre vous avez
rempli son attente, il est satisfait. L'Ordre s'est contenté, aujourd'hui du sacrifice libre que vous
lui en avez fait. Travaillez à mériter un jour l'application du symbole important que vous venez de
nous retracer ; c'est le premier souhait que je vous adresse, au nom de la Fraternité qui nous
unit ; nous allons tous, dès à présent, vous donner le titre si touchant de FRÈRE, mais n'oubliez
jamais à quelles conditions vous venez de l'acquérir.

Frère Secrétaire, qu'il soit écrit à jamais sur le livre de l'Ordre que le Frère N….. a été reçu
Apprenti Franc-Maçon après l'avoir mérité comme Cherchant, comme Persévérant et comme
Souffrant.

Frères Surveillants, conduisez-le à l'extrémité des ouvrages et placez-le à une distance convenable
de l'entrée du Temple.

Alors le Vénérable Maître frappe un coup ; tous les Frères baissent la pointe de leur épée contre
terre ; pendant cet intervalle, les Surveillants conduisent le nouveau Frère, à pas libres, vers
l'Occident, passant par le Nord, et là, ils lui font rentrer le bras gauche dans la manche de sa
chemise.

- 50 -
L'APPRENTI REÇOIT LA LUMIÈRE
Le Maître des Cérémonies enveloppe les trois flambeaux du tapis avec des cylindres creux, ou
tuyaux, ainsi qu'ils ont été décrits ci-devant, de sorte qu'il ne puisse s'échapper par le haut qu'une
très faible lueur ; le Frère Secrétaire cache de même sa lumière, ensuite, les deux Surveillants en
font autant et, après eux, le Vénérable Maître place aussi des cylindres autour des trois lumières du
chandelier à trois branches ; mais ces cylindres doivent lui être présentés par le Maître des
Cérémonies qui, aussitôt après, allume la terrine à l'esprit de vin.

Alors, le Second Surveillant frappe un coup qui est répété par le Premier Surveillant, ensuite par le
Vénérable Maître qui dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, que demandez-vous ?

Le Second Surveillant

Vénérable Maître, l’Apprenti est placé à l’Occident, mais il ne peut entreprendre avec succès
aucun travail s’il n’y reçoit quelques rayons de lumière ; je demande que cela lui soit accordé.

Le Vénérable Maître

Disposez-le donc à en recevoir le premier rayon, à mon coup de maillet.

Alors, le Second Surveillant délie le bandeau qui couvre les yeux de l'Apprenti, mais il ne l'enlève
qu'après avoir entendu le coup d'Ordre qui est frappé par le Vénérable Maître en disant :

Le Vénérable Maître

A l’Ordre, mes Frères, glaives en mains.


Aussitôt, le Second Surveillant enlève tout à fait le bandeau et, au même instant, tous les Frères,
debout, tiennent leur épée de la main droite, la pointe tournée vers le nouvel Apprenti.

Le Vénérable Maître lui dit :

Le Vénérable Maître

Mon Frère, ce faible rayon de lumière doit vous être le témoignage de l'impossibilité où vous seriez
de la fixer de tout son éclat, mais il suffit pour vous faire entrevoir les dangers qui vous entourent
dans les ténèbres. Ces armes tournées vers vous en ce moment vous annoncent les mêmes
dangers, avec l'opprobre et l'infamie, si vous aviez le malheur de manquer à vos engagements.

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, faites-le rentrer dans l'obscurité totale dont vous l'avez tiré, afin qu'il
sente le prix des moindres rayons de la lumière qui doit le guider et qu'il travaille à en obtenir de
plus grands.

Le Second Surveillant remet le bandeau sur les yeux de l'Apprenti. Le Vénérable Maître enlève les
cylindres qui cachent les trois lumières d’Orient et, aussitôt après, les Surveillants et le Frère
Secrétaire en font de même pour leurs lumières. Le Maître des Cérémonies dépouille ensuite celles
du tapis et il met le couvercle sur la terrine à l’esprit de vin pour en étouffer la flamme. Alors les
Frères préposés rallument celles d’illumination, ce qui étant fait, le Second Surveillant prend le
roseau garni d’étoupes. Tout cela doit être exécuté en silence et sans bruit.

Lorsque tout est prêt et chacun dans l’ordre à sa place, le Vénérable Maître dit au nouveau Frère :

- 51 -
Le Vénérable Maître

Frère Apprenti, le crime plonge dans les ténèbres, la vertu seule rend à l'homme la vraie Lumière,
vous sentez-vous capable d'en supporter l'éclat ?

L'Apprenti répond à son gré.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, mettez-le donc en état de la recevoir, à mon coup de maillet.

Le Premier Surveillant détache le bandeau, sans l'enlever, ni découvrir les yeux de l'Apprenti, mais,
le Vénérable Maître ayant frappé le coup d’Ordre, le Premier Surveillant enlève le bandeau, tous les
Frères tenant l’épée la pointe haute.

Au même instant, le Second Surveillant met le feu à l'étoupe du roseau, disant, à haute voix :

Le Second Surveillant

SIC TRANSIT GLORIA MUNDI. (AINSI PASSENT TOUTES LES GLOIRES EN CE MONDE).

Le Vénérable Maître reprend aussitôt et dit :

Le Vénérable Maître

C'est ainsi que passe la gloire du monde.


Souvenez-vous, mon cher Frère, qu'à la fin, toutes les illusions disparaissent plus promptement
que l'éclair ; aimez donc exclusivement la VÉRITÉ, si vous voulez acquérir un bonheur solide et
durable.

C'est la première leçon que l'Ordre vous donne, gardez-vous de l'oublier ; vous avez aperçu
d'abord les épées des Frères tournées contre vous, parce que l'Ordre ne vous a pas encore accordé
la vue libre des travaux ; vous voyez, à présent, ces mêmes armes tirées pour votre défense, afin
de vous convaincre que jamais l'Ordre ne vous abandonnera, si vous conservez inviolablement
dans votre cœur l'amour de la vérité, de la sagesse et de vos Frères.
Le Vénérable Maître bat un coup ; aussitôt tous les Frères remettent leur épée dans le fourreau et
s’assoient ; il pose la sienne sur le plateau et dit :

Le Vénérable Maître

Frère Introducteur, puisqu'en quittant ses décorations profanes, notre nouveau Frère a reconnu
devant vous que la Sagesse est la seule parure qui distingue vraiment les hommes, allez lui faire
reprendre des vêtements qui, bien loin de servir à leur orgueil, ne doivent être pour eux que le
signe de leurs besoins.

Le Maître des Cérémonies vient prendre dans la boîte où l’on a enfermé les métaux et les bijoux de
l’Apprenti, les boucles et boutons de manche et les lui remet. Le Frère Introducteur sort avec lui pour
le faire habiller.

(RETOUR DU CANDIDAT)

Ensuite, il le ramène à la Loge en frappant à la porte en Apprenti. Les Surveillants ayant averti,
dans la forme ordinaire, le Vénérable Maître qu'on a frappé à la porte en Apprenti, le Vénérable
Maître donne l'ordre de voir qui c'est.

Le F Introducteur, interrogé par le Second Surveillant, répond :

- 52 -
Le Frère Introducteur

C'est le nouvel Apprenti qui demande d'être admis parmi les Frères de sa classe, afin d'y
apprendre le travail qu'il doit faire pour mériter l'approbation du Maître.

Cette réponse ayant été rendue successivement par les deux Surveillants, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Que le nouvel Apprenti soit donc introduit mais qu'il reste à l'Occident, sous la garde des
Surveillants du Temple.

Cet ordre est exécuté par le Second Surveillant qui, ayant reçu le nouvel Apprenti des mains du
Frère Introducteur, vient le placer à l'Occident, entre lui et le Premier Surveillant.

L'APPRENTI REÇOIT LES VÊTEMENTS DE SON GRADE ET LES MOTS, SIGNES ET


ATTOUCHEMENTS

Le Second Surveillant bat un coup qui est répété par le Premier Surveillant et par le Vénérable Maître
qui dit :

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, que demandez-vous ?

Le Premier Surveillant

Le nouvel Apprenti désire être revêtu de l'habillement des Maçons.

Le Vénérable Maître

Qu'il soit donc conduit à l'Orient par les trois pas d'équerre des Apprentis et par la voie du Nord.

Le Second Surveillant lui fait faire les trois pas d'Apprenti, en partant du pied droit, le long du tapis
auquel il fait face ; ensuite, il le conduit à pas libres vers le côté droit du plateau d'Orient.

Le Maître des Cérémonies vient se placer à côté du Frère Apprenti et le Second Surveillant va
reprendre sa place.

Le Vénérable Maître revêt le nouvel Apprenti du tablier de peau blanche en lui disant :

Le Vénérable Maître

Recevez de mes mains l'habit de l'Ordre le plus ancien et le plus respectable qui fut jamais. Sa
blancheur vous indique la pureté qui est le but de nos travaux et que nous cherchons à
recouvrer ; l'on ne peut y parvenir que par la droiture de cœur et l'innocence des mœurs ; ne
paraissez donc jamais en Loge sans être décoré de ce tablier.

Lorsque le tablier est attaché, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frère Apprenti, la partie supérieure du tablier doit être relevée et fixée sur votre poitrine, c’est
ainsi que le portent les Frères de votre grade.

En lui donnant les gants blancs d'homme, il lui dit :

- 53 -
Le Vénérable Maître

La Loge vous donne ces gants blancs ; leur couleur vous annonce que vos mains ne doivent
jamais se prostituer à des actes contraires à vos devoirs et à votre dignité.

En lui donnant les gants blancs de femme, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Nous nous faisons un devoir d’honorer la modestie et la vertu des Frères. C'est donc pour vous
avertir du respect que tout homme doit à celles qui en sont dignes que la Loge vous présente ces
gants de femme ; recevez-les au nom de l'Ordre pour celle que vous estimerez le plus.

En lui donnant une épée :

Le Vénérable Maître

Je vous rends votre épée ; ne vous en servez désormais que pour la défense de l'Ordre et de vos
Frères.

En lui rendant son chapeau :

Le Vénérable Maître

Je vous rends aussi votre chapeau, mais vous ne devez pas vous couvrir en Loge, sans la
permission du Vénérable Maître ; de même, vous ne devez pas vous asseoir avant qu’il ne vous le
permette, afin que vous ne perdiez pas de vue que vous en êtes seulement à vos premiers pas
dans l’Ordre.

En lui rendant ses bijoux et métaux :

Le Vénérable Maître

Je vous rends vos bijoux et vos métaux ; la Loge est satisfaite du désintéressement dont vous lui
avez donné la preuve, en les abandonnant à celui qu'elle avait chargé de vous en dépouiller ;
gardez-vous, mon Frère, des vices dont ils sont souvent la cause.

En lui conférant les signes caractéristiques :

Le Vénérable Maître

Nous avons, dans chaque grade, des signes, attouchements et mots caractéristiques pour nous
reconnaître les uns les autres, et nous distinguer d'entre les profanes ; retenez bien ceux du grade
d'Apprenti que je vais vous donner.

Il lui donne le signe d'Ordre du grade.

Ensuite, l'attouchement d'Apprenti, qui se fait en pressant avec le pouce de la main droite, par trois
fois, la première phalange du doigt index de la main droite.

Il lui donne le mot du grade, J...... en lui apprenant à l'épeler lettre à lettre, et ensuite par syllabes.

Il lui donne le mot de reconnaissance, P..... en disant :

Le Vénérable Maître

Ce mot sera désormais votre nom caractéristique en Loge comme Apprenti.

- 54 -
Le Vénérable Maître

Par ce grade, vous venez d'acquérir dans l'Ordre l'âge de trois ans accomplis. Méritez, par votre
zèle et vos vertus, l'âge auquel vous devez aspirer.

Enfin il l’embrasse en lui donnant le baiser fraternel qui se fait en trois temps, sur les deux joues, la
droite, la gauche, et la droite (au front si le VM est CBCS) ; après il dit :

Le Vénérable Maître

Frère Maître des Cérémonies, faites reconnaître notre nouveau Frère par les deux Frères
Surveillants, par les Officiers de la Loge et par son Parrain et aussi par le cher Frère Passé Maître
(s’il est présent). Vous le présenterez ensuite aux Vénérables, Très Vénérables, Respectables et
Très Respectables Frères qui sont à l’Orient, afin qu’il reçoive d’eux le baiser fraternel.

Si l’Assemblée n’est pas très nombreuse, le Vénérable Maître donne l’ordre de le présenter aussi
à tous les Frères qui la composent.

Les deux Surveillants, les Officiers, le Passé Maître et le Parrain le reconnaissent par les signes,
attouchements, mots du grade et baisers fraternels, mais les autres lui donnent seulement le
baiser sur les deux joues la droite, la gauche et la droite (au front si le VM est CBCS), à
l’exception des Frères Apprentis et Compagnons qui lui donnent le baiser en trois temps, sur les
deux joues seulement, la droite, la gauche et la droite.

Après que l’Apprenti a été reconnu, le Maître des Cérémonies le reconnaît lui-même et le ramène
au Vénérable Maître auquel il répète les signes, attouchements et mots en les donnant lui-même
au Vénérable Maître, tels qu’il les a reçus. Le Vénérable Maître dit ensuite :

Le Vénérable Maître

Frère Apprenti, vous venez de vous engager à exercer la bienfaisance envers tous les hommes, et
principalement envers les indigents ; allez donc vous présenter au Frère Élémosinaire pour
exercer comme Maçon le premier acte de cette vertu, en mettant dans le tronc de solidarité ce que
vous jugerez à propos.

Le nouveau Reçu ayant mis dans le tronc, le Vénérable Maître lui dit :

Le Vénérable Maître

Mon Frère, comme Apprenti vous devez travailler sur la pierre brute ; allez vers le Frère
Second Surveillant qui vous guidera dans cette oeuvre importante.

Le Maître des Cérémonies le conduit vers le Second Surveillant qui enseigne au nouveau Frère la
manière de frapper les trois coups maçonniques, OO - O, en les frappant lui-même, avec son maillet,
sur la pierre brute représentée au tapis, ce qu'il fait répéter avec le même maillet par l'Apprenti ;
ensuite le Vénérable Maître lui dit :

Le Vénérable Maître

Frère Apprenti, cette pierre brute, sur laquelle vous venez de frapper, est un emblème vrai de
vous-même. Travaillez donc sans relâche à la dégrossir, pour pouvoir ensuite la polir, puisque
c'est le seul moyen qui vous reste de découvrir la belle forme dont elle est susceptible et sans
laquelle elle serait rejetée de la construction du Temple que nous élevons à la Gloire du
Grand Architecte de l'Univers.

Allez maintenant, mon Frère, vous placer entre les deux Surveillants pour y rester sous leur
direction spéciale. Vous y écouterez attentivement les instructions de votre grade. C'est par votre
assiduité aux travaux que vous parviendrez à graver dans votre cœur vos devoirs d'Apprenti ; car
vous ne parviendrez jamais à un grade plus élevé sans avoir perfectionné votre travail dans le
grade que vous venez de recevoir.

- 55 -
Le Vénérable Maître fait lire l'instruction du grade et l’abrégé de la Règle Maçonnique par le
Frère Orateur ; si celui-ci était absent ou fatigué par quelque autre lecture, il la fera lire par un autre
Frère à son choix qui serait exercé à lire en public.

Le Vénérable Maître fera ensuite l’instruction historique du grade, par demandes et réponses, avec
les deux Surveillants, section par section.

Dans les assemblées de Loge, où il n’y a ni réception, ni visiteurs, il adressera de temps en temps
les questions aux Apprentis, aux Compagnons et même aux Maîtres ; afin de les exercer, tous les
Frères devant se tenir en état d’y répondre, lorsqu’ils sont interrogés ou examinés pour avancer en
grade.

L’instruction étant finie, le Vénérable Maître dit au Maître des Cérémonies de conduire le
Frère Apprenti à la place qu’il doit occuper désormais en Loge, en suivant son grade, c’est-à-dire au
bout de la Colonne du Nord, après les anciens Apprentis.

CLÔTURE DE LA LOGE D’APPRENTI


Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, vérifiez sur vos Colonnes si les ouvriers ont fini leur travail et demandez-leur
s'ils n'ont rien à proposer pour le bien de l'Ordre en général ou de cette Loge en particulier.

Le Premier Surveillant répète cet ordre à sa Colonne.

Le Second Surveillant répète la même question et répond ensuite pour sa Colonne au


Premier Surveillant qui répond pour les deux Colonnes au Vénérable Maître.

Si les Frères n’ont rien à proposer, le F Second Surveillant dit :

Le Second Surveillant

Frère Premier Surveillant, tout est fini sur cette Colonne.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, tout est fini sur les deux Colonnes.

Le Vénérable Maître

Mes Frères, puisque votre travail de ce jour est entièrement achevé, vous recevrez la récompense
qui vous est due.

Si, au contraire, des Frères avaient quelque proposition à faire, ils doivent se tenir debout à leur
place, main au signe du grade et la tête découverte épée main gauche pointe basse, sans rien dire.
Ils restent ainsi jusqu'à ce qu'ils aient été interrogés à leur tour et rang.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, le Frère N….., ou les Frères N….., N….. de la Colonne du Midi demandent la
permission de parler.

Il les nomme en commençant par ceux qui sont de son côté à l'Orient.

Le Second Surveillant dit ensuite la même chose, s'il y a lieu, pour les Frères qui sont sur la Colonne
du Nord, en commençant aussi par ceux qui sont de son côté à l'Orient.

- 56 -
Alors le Vénérable Maître interroge alternativement sur les deux Colonnes, les Frères qui sont
debout, suivant leur rang et grade, en commençant par ceux d'Orient ; ceux qui ont des propositions
à faire, qui ne peuvent être faites qu'en particulier au Vénérable Maître, ou à l'un des Officiers, en
demandent la permission au Vénérable Maître.

Lorsque aucun des Frères n'a plus rien à dire, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, puisque tout est fini sur les deux Colonnes et que votre travail de ce jour est achevé,
vous recevrez la récompense qui vous est due.

Le Vénérable Maître

Frère Elémosinaire, veuillez présenter le tronc de solidarité à tous les Frères.

Le Frère Élémosinaire passe sur les Colonnes avec le tronc, précédé du Frère Maître des
Cérémonies, en commençant par le Vénérable Maître puis par le Frère Orateur.
Le tour étant achevé, le Frère Maître des Cérémonies et le Frère Élémosinaire se placent entre les
Colonnes.

Le Frère Elémosinaire

Le tronc de solidarité est à votre disposition.

Le Vénérable Maître

Frère Elémosinaire, puisque le tronc de solidarité est à notre disposition, vous en ferez le
décompte et en communiquerez le montant au Frère Secrétaire.

Après un arrêt,

Frère Secrétaire, vous prendrez note, sur le protocole, du produit de la quête de ce jour.
Le F... Elémosinaire pose le tronc sur le plateau du F... Secrétaire.

La lecture du protocole étant finie, le Vénérable Maître frappe un coup qui est répété par les
deux Surveillants et il dit en se levant :

Le Vénérable Maître
00 0

Le Second puis le Premier Surveillant


00 0

Enfin, le Vénérable Maître fait lire par le F Secrétaire le protocole du jour, pour être signé après la
clôture de la Loge par les principaux Officiers et par le nouveau Frère reçu.

Le Vénérable Maître

A l'Ordre, mes Frères.

Il tient son épée, la pointe haute, pommeau sur le plateau, comme à l'ouverture des travaux et,
aussitôt, les Frères se lèvent, tirent leur épée qu'ils tiennent main gauche la pointe contre terre, en se
mettant au signe d'Apprenti.

Le Vénérable Maître fait les questions suivantes qui passent du Premier au Second Surveillant, ainsi
qu’il a été dit pour l’ouverture. Les réponses passent du Second et du Premier au Vénérable Maître.

- 57 -
Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, quelle heure est-il ?

Le Second puis le Premier Surveillant

Il est minuit.

Le Vénérable Maître

Où est placé le Vénérable Maître dans la Loge ?

Le Second puis le Premier Surveillant

A l'Orient.

Le Vénérable Maître

Pourquoi ?

Le Second puis le Premier Surveillant

Pour gouverner la Loge.

Le Vénérable Maître

Où sont placés les deux Surveillants ?

Le Second puis le Premier Surveillant

A l'Occident.

Le Vénérable Maître

Pourquoi ?

Le Second puis le Premier Surveillant

Comme le soleil termine sa carrière à l’Occident, de même les Surveillants s'y tiennent pour fermer
la Loge, payer les ouvriers et les renvoyer contents.

Le Vénérable Maître

Puisqu'il est minuit et que le Vénérable Maître est placé à l'Orient et les deux Surveillants à
l'Occident, avertissez les Frères que je vais fermer la Loge.

Le Second puis le Premier Surveillant

Puisqu'il est minuit, que le Vénérable Maître est placé à l'Orient et les deux Surveillants à
l'Occident, je vous annonce de la part du Vénérable Maître qu'il va fermer la Loge.

Le Vénérable Maître

Mes chers Frères, avant de nous séparer, formons la chaîne d'union fraternelle.

Le Vénérable Maître descend près avoir déposé son épée, maillet et retiré son chapeau, par sa
gauche et va se placer entre le plateau et le tapis de la Loge ; dans le même temps, les
deux Surveillants vont aussi se placer vers le tapis, auprès l'un de l'autre, à l'Occident, en face du
Vénérable Maître ; alors tous les Frères viennent se ranger autour du tapis, dans le même ordre qui
est prescrit pour la réception d’Apprenti, savoir :

 les Apprentis et les Compagnons à l’Occident, entre le tapis et les Surveillants,

- 58 -
 les Maîtres se placent depuis l’Occident, en remontant le long du tapis au Nord et au Midi,

 les Dignitaires et les autres, qui ont place à l’Orient, se mettent du côté du Vénérable Maître,
entre le plateau et le tapis.

Chaque classe, lorsque le nombre l’exige, double les rangs dans la place qui lui est assignée et alors
on fait une seconde chaîne qui la réunit à la première vers le Vénérable Maître à l’Orient et aux
deux Surveillants à l’Occident.
Pour éviter la confusion, les Frères qui siègent à l’Orient se déplacent les premiers et suivent le
Vénérable Maître lorsqu’il va prendre sa place auprès du tapis ; ensuite les Maîtres, enfin les
Compagnons et les Apprentis.

Tous ces mouvements seront réglés par le Maître des Cérémonies et doivent se faire sans bruit ni
tumulte. Les Frères Visiteurs restent à leur place.

Si l’on doit faire circuler les nouveaux mots de semestre, on procède comme suit :

Tous les Frères étant rangés autour du tapis, ils y forment ensemble une chaîne chacun ayant les
bras croisés et tenant de chaque main la main des Frères qu’il a à sa droite et sa gauche.

La chaîne ainsi formée commence par le Vénérable Maître à l’Orient et se termine par les
deux Surveillants placés à côté l’un de l’autre.

Le Vénérable Maître fait passer à droite et à gauche, à voix basse, les mots de reconnaissance,
d'abord celui de l’année précédente seulement, lequel étant parvenu par chaque Colonne
jusqu'aux deux Surveillants, lui est rapporté par eux.

Si le grand nombre de Frères a mis dans le cas de doubler la chaîne, le Vénérable Maître fait
passer les mots par les deux chaînes également.

I1 fait ensuite passer de même le mot de l’année courante qui lui est également rapporté par les
deux Surveillants qui vont auprès de lui, chacun par sa région.

Si l’un des mots avait été tronqué en circulant, le Vénérable Maître le ferait repasser sur la
Colonne où l’erreur a été faite.

Lorsqu’il y aura dans la Loge des Frères appartenant à d’autres Obédiences, le Vénérable Maître,
après avoir fait passer les mots, les invitera à s’approcher pour entrer dans la chaîne d’union,
chacun dans le rang qu’il a occupé pendant la durée de la Loge et, la chaîne étant complète et
unie, le Vénérable Maître dit à haute voix :

Le Vénérable Maître

Tout bien et toute perfection viennent de l'esprit et du cœur, source de bonheur pour tous.

Que soit répandue, sur nous et sur tous nos Frères, la Lumière. Qu'elle fortifie dans nos
cœurs l'amour de nos devoirs, afin que nous les observions fidèlement.

Puissent nos Assemblées,


réunies à la gloire de la Franc-Maçonnerie universelle,
ou
à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, (ad libitum)

pour rechercher la vérité, être toujours affermies dans leur union par le désir de nous rendre
utiles à nos semblables.

Qu'elles soient à jamais le séjour de la paix et de la vertu et que la chaîne d'une amitié
parfaite et fraternelle soit désormais si forte entre nous que rien ne puisse jamais l'altérer.

- 59 -
Puis la chaîne cesse et tous les Frères regagnent leur place, dans le même ordre qu’il les ont
quittées.

Le Vénérable Maître retourne à sa place par la gauche de son plateau, épée main gauche pointe
haute, maillet main droite à l’Ordre il remet son chapeau et dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, aidez-moi tous à fermer la Loge.

Le Second puis le Premier Surveillant

Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à fermer la Loge.

Aussitôt, ils donnent tous ensemble, deux fois de suite, le signe entier d'Apprenti ; les Frères se
remettent sur-le-champ au premier temps du signe, à l'exception du Vénérable Maître qui tient son
maillet de la main droite et, de la main gauche son épée, la pointe haute.

Le Vénérable Maître

A la gloire de la Franc-Maçonnerie universelle,

ou

à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, (ad libitum)

sous les auspices du GRAND ORIENT DE FRANCE, par le pouvoir que j'en ai reçu, je ferme
cette Loge d'Apprenti.

Il bat aussitôt avec son maillet les trois coups de clôture 00 0, lesquels sont répétés par les
deux Surveillants.

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, annoncez à tous les Frères que la Loge est fermée.

Le Second puis le Premier Surveillant.

Mes Frères, la Loge est fermée.

Le Vénérable Maître

Ayez attention, mes Frères.

Le Vénérable Maître, en finissant ces mots, répète, et tous les Frères avec lui, pour la troisième et
dernière fois, le signe entier d'Apprenti.

Le Vénérable Maître

Quelle heure est-il à présent ?

Le Premier puis le Second Surveillant

Il est minuit plein.

Le Vénérable Maître va ensuite éteindre les trois flambeaux maçonniques qui sont autour du tapis,
disant :

Le Vénérable Maître

Que la Lumière qui nous a éclairés dans nos travaux ne reste point exposée aux regards des
profanes.

- 60 -
Dans le même temps, le Premier Surveillant, le Second Surveillant et le Frère Secrétaire éteignent
chacun leurs bougies en silence, selon l’ordre du passage du V M devant les flambeaux.

Le Vénérable Maître retourne ensuite à sa place ordinaire et, éteignant les bougies du chandelier à
trois branches (il commence par la gauche puis la droite et le centre), il dit :

Le Vénérable Maître

Mes chers Frères, lorsque pour perfectionner vos travaux, vous chercherez la Lumière qui vous est
nécessaire, souvenez-vous qu'elle se tient à l'Orient et que c'est là seulement que vous pourrez la
trouver.

Le Vénérable Maître ferme le livre qui est sur le plateau et dit :

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, quelle heure est-il enfin ?

Le Premier puis le Second Surveillant

L’un après l’autre nomment l’heure solaire du moment, ou à peu près en disant :

Vénérable Maître, il est...... (telle heure).

Le Vénérable Maître

Mes chers Frères, allez donc en paix jouir du repos que le travail vous a mérité et portez parmi les
autres hommes les vertus dont vous avez promis de donner l'exemple, mais, avant de nous
séparer, donnons tous ensemble le signe d'allégresse de l'union fraternelle.

Le Vénérable Maître et tous les Frères avec lui, font, avec les deux mains, les applaudissements
maçonniques par trois fois trois coups comme à l'ouverture des travaux et l’acclamation
« Liberté, Égalité, Fraternité ».

S’il y a un banquet, il ajoute :

Le Vénérable Maître

Je vous invite à un banquet frugal et fraternel ; venez-y goûter, dans une société de Frères, les
charmes de l'égalité.

Alors, le Vénérable Maître donne le salut à tous les Frères qui le lui rendent par une profonde
inclination et chacun va quitter ses vêtements et ornements maçonniques.

- 61 -
CATÉCHISME OU INSTRUCTION PAR DEMANDES ET PAR
RÉPONSES POUR LE GRADE D'APPRENTI FRANC-MAÇON

PREMIÈRE SECTION

 Etes-vous Franc-Maçon Apprenti ?


Mes Frères et Compagnons me reconnaissent pour tel.

 A quoi connaîtrai-je que vous l'êtes ?


Par les signes, attouchements, mots et paroles de mon grade et par les circonstances
particulières de ma réception.

 Quel est le signe des Apprentis ?


On donne le signe d'Équerre entier.

 Quel est le signe d'Ordre en Loge ?


On porte la main droite en équerre au col.

 Quel est l'attouchement ?


On le donne.

 Quel est le mot d'Apprenti ?


Je vous le donnerai comme je l'ai reçu.

 Donnez-m'en la première lettre et je vous donnerai la seconde.


On épelle le mot J .....

 Que signifie ce mot ?


Fermeté et stabilité.

 Quel est le nom des Apprentis qui leur sert de mot de reconnaissance ?
PHALEG.

 Que signifie ce mot ?


C'est le nom du fondateur des bonnes et véritables Loges.

 A quoi sert ce mot aux Apprentis ?


A leur faire obtenir l'entrée de la Loge.

 Où avez-vous été reçu ?


Dans une Loge juste, parfaite, où règnent l'union, la paix et le silence.

 Qu'entendez-vous par une Loge juste et parfaite ?


Trois la forment, cinq la composent et sept la rendent juste et parfaite.

 Comment s'appelle la Loge ?


La Loge de Saint-Jean et toutes les Loges portent le même nom.

 Pourquoi ?
Pour rappeler symboliquement par référence à Jean le Baptiste, la tradition du Régime
Écossais Rectifié.

 Pourquoi les Maçons célèbrent-ils aussi la fête de Saint-Jean l'Évangéliste?


Parce qu'il a réuni les ouvriers qui étaient dispersés.

 Que représente la Loge ?


Le Temple de Salomon réédifié par les Francs-Maçons.

 Quelle est la figure de la Loge ?


Un carré long.

- 62 -
 Quelle est sa longueur ?
De l'Orient à l'Occident.

 Quelle est sa largeur ?


Du Nord au Midi.

 Quelle est sa profondeur ?


De la surface de la terre jusqu'au centre.

 Quelle est sa hauteur ?


Des coudées, sans nombre.

 Qu'entendez-vous par là ?
Que la Franc-Maçonnerie embrasse toute la nature et tous les Maçons répandus sur la
surface du globe ne forment tous ensemble qu'une seule et même Loge.

 Quels sont ses fondements ?


Trois grandes Colonnes qui sont la Sagesse pour inventer, la Beauté pour orner, et la Force
pour exécuter.

 Quelle est la manière de frapper des Francs-Maçons ?


Par trois coups, dont deux précipités et le dernier plus fort et détaché.

 Que signifient-ils ?
Les deux premiers signifient l'activité du Franc-Maçon pour se mettre au travail et le
troisième désigne l'attention qui lui est nécessaire pour le bien conduire.

 Quel est le travail des Apprentis ?


De continuer celui qui leur est confié, mais non de le finir.

 Quand le finiront-ils ?
Lorsqu'il plaira au Vénérable Maître de l'accomplir.

 Qu'est-ce que la Franc-Maçonnerie ?


Une école de Vertu et de Sagesse qui conduit au Temple de la Vérité, sous le voile des
symboles, ceux qui l'aiment et qui la désirent.

 Quels sont ces mystères ?


L'origine, la fondation et le but de l'Ordre.

 Que venez-vous faire en Loge comme Apprenti ?


Je viens apprendre à vaincre mes passions, à surmonter mes préjugés et à soumettre ma
volonté pour faire de nouveaux progrès dans la Franc-Maçonnerie.

 Sur quoi travaillent les Apprentis ?


Sur la pierre brute pour la dégrossir.

 Comment voyagent les Apprentis ?


De l'Occident à l'Orient.

 Pourquoi ?
Pour chercher la Lumière.

 Combien y-a-t-il de parties dans le Temple ?


Trois : le Porche, le Temple et le Sanctuaire.

 Dans quelle partie avez-vous travaillé comme Apprenti ?


Dans le Porche.

 Qu'avez-vous trouvé dans le Porche ?


Un escalier de sept marches qui se montent par 3, 5 et 7 pour arriver à la porte du Temple.

- 63 -
 Avez-vous monté cet escalier ?
J'en ai monté les trois premières marches mais, mon temps n'étant pas venu, on m'a fait
redescendre.

 Qu'y avez-vous trouvé de plus ?


Deux grandes Colonnes à l'entrée du Temple, sur l'une desquelles était la lettre J.

 Que signifie cette lettre ?


C'est la lettre initiale du mot de mon grade.

 A quoi servait cette Colonne ?


Les Apprentis s'y assemblaient pour y recevoir leur salaire. Je connais la signification de la
lettre J, je suis content.

DEUXIÈME SECTION

 En quelle qualité avez-vous été introduit en Loge et reçu Franc-Maçon ?


J'ai été introduit d'abord comme Cherchant ; après avoir confirmé mes bons désirs et ma
ferme résolution, j'ai été reconnu Persévérant et, lorsque je me suis livré aux épreuves, j'ai été
déclaré Souffrant.

 Pourquoi cela ?
Pour m'apprendre qu'il ne suffit pas au vrai Maçon de chercher et de persévérer, mais qu'il
faut aussi qu'il sache souffrir pour parvenir au terme heureux de ses recherches.

 Comment avez-vous obtenu l'entrée de la Loge ?


Par trois grands coups.

 Que signifient ces trois coups ?


Trois passages dans l'Évangile, qui sont :
Demandez, on vous donnera,
Cherchez et vous trouverez,
Frappez et on vous ouvrira.

 Comment étiez-vous habillé en entrant en Loge ?


Je n’étais ni nu, ni vêtu, et j’étais dépouillé de tous métaux.

 Pourquoi avez-vous été déshabillé ?


Pour m'apprendre à ne mettre aucune confiance dans les choses illusoires et à ne pas me
laisser tromper par les apparences.

 Pourquoi avez-vous été privé de vos métaux ?


Parce que le Temple de Salomon fut construit avec des matériaux si bien préparés que l'on
n'entendit le bruit d'aucun outil pour les mettre en oeuvre.

 Qu'avez-vous aperçu en entrant dans la Loge ?


Rien que l'esprit puisse comprendre, étant privé de la Lumière.

 Pourquoi avez-vous été privé de Lumière ?


Pour me préserver de toute distraction et m'apprendre à me défendre de toute vaine curiosité.

 Qui est-ce qui vous a reçu à l'entrée de la Loge ?


Le Frère Second Surveillant, qui m'a ensuite été donné pour guide.

 Qu'a-t-il fait pour vous ?


Il m'a fait faire trois voyages, passant par différentes routes, pendant lesquelles j'ai reçu du
Vénérable Maître des maximes salutaires.

- 64 -
 Qu'a-t-il fait ensuite ?
Il m'a fait monter et redescendre les trois premières marches de l'escalier du Temple et, par
trois pas, il m'a conduit au plateau d'Orient.

 Que vous est-il arrivé à l'Orient ?


Le Vénérable Maître m'a fait mettre le genou droit sur l'équerre, la main droite sur l'Évangile
de Saint-Jean, tenant de la main gauche la pointe d'un compas sur le cœur. Et, dans cette
attitude, j'ai prononcé mon engagement à la manière des Maçons.

 Que vous est-il arrivé ensuite ?


Le Vénérable Maître a exigé mon consentement pour subir l'épreuve du sang.

 Avez-vous effectivement scellé de votre sang votre engagement ?


Non, le Vénérable Maître s'est contenté de ma bonne volonté et a seulement figuré le sacrifice
auquel j'avais consenti moi-même.

 Comment avez-vous été reçu Maçon Apprenti ?


Par trois coups que le Vénérable Maître a frappé sur la tête du compas, dont la pointe
appuyait sur mon cœur.

 Qu'a-t-il fait de vous après cela ?


J'ai été renvoyé à l'Occident. J'y ai d'abord reçu un faible rayon de lumière, et ensuite je l'ai
vue dans son éclat.

 Qu'avez-vous aperçu lorsque l'on vous a donné la Lumière ?


Trois grandes Lumières.

 Que signifient ces trois Lumières ?


Le Soleil, la Lune et le Vénérable Maître.

 Quel rapport y-a-t-il du Soleil et de la Lune avec le Vénérable Maître ?


Comme le Soleil éclaire le monde pendant le jour, et la Lune pendant la nuit, de même aussi
le Vénérable Maître éclaire sans cesse la Loge de ses Lumières.

 Qu'avez-vous aperçu encore ?


Un chandelier à trois branches, sur le plateau d'Orient.

 A quoi fait-il allusion ?


A la triple puissance qui ordonne et gouverne le monde et qui est exprimée dans la Loge par
le Vénérable Maître et les deux Surveillants.

 N'avez-vous rien aperçu de plus ?


Le tapis de la Loge formant un carré long, à l'imitation du Temple de Salomon et réunissant
tous les emblèmes mystérieux de la Maçonnerie.

TROISIÈME SECTION

 Pouvez-vous me donner l'explication des symboles mystérieux, meubles, bijoux et


ornements dont se servent les Francs-Maçons ?
Je l'espère, mais n'en suis pas sûr.

 Pourquoi me répondez-vous ainsi ?


Parce que l'Apprenti ne pouvant encore rien juger par lui-même reste dans le doute et
l'incertitude de toutes les choses.

 Combien y-a-t-il de meubles symboliques ?


Six, dont trois mobiles et trois immobiles.

 Nommez-moi les premiers.


Le compas, la truelle et le maillet.

- 65 -
 A quoi sert le compas ?
Il sert à tracer, avec de justes proportions, des plans.

 A quoi sert la truelle ?


Elle sert aux Francs-Maçons pour construire des Temples à la Vertu.

 A quoi sert le maillet ?


Il sert aux Apprentis pour travailler sur la pierre brute et pour la dégrossir ; aux Compagnons
pour mettre en oeuvre les matériaux déjà préparés et il est entre les mains du Vénérable
Maître l'emblème de la force pour diriger et contenir les ouvriers.

 Quels sont les meubles immobiles ?


La pierre brute, la pierre cubique et la planche à tracer.

 A qui sont-ils attribués ?


La pierre brute est attribuée aux Apprentis pour la dégrossir. La pierre cubique aux
Compagnons pour aiguiser leurs outils et la planche à tracer aux Maîtres pour tracer leurs
dessins.

 Que signifie la pierre brute ?


Elle est le symbole vrai d'un Apprenti et du travail qu'il doit faire sur lui-même pour pouvoir
parvenir à la vraie Lumière.

 Que signifie l'épée du Vénérable Maître qui était posée sur la Bible ?
Elle signifie le pouvoir qui est confié au Vénérable Maître, lequel est fondé sur la loi même qui
constitue la Loge.

 Y-a-t-il des bijoux dans la Loge ?


Il y en a trois.

 Quels sont-ils ?
L'équerre, le niveau et la perpendiculaire.

 A qui sont attribués ces trois bijoux ?


L'équerre au Vénérable Maître, le niveau au Premier Surveillant et la perpendiculaire au
Second Surveillant.

 Que signifie l'équerre ?


Elle est le symbole de la perfection des travaux d'une Loge dont le Vénérable Maître doit
diriger tous les plans.

 Que signifie le niveau ?


Il est le symbole de la régularité ; le Frère Premier Surveillant en est décoré comme
Inspecteur des Travaux que font les Frères dans le Temple qu'ils élèvent à la Vertu.

 Que signifie la perpendiculaire ?


Elle est le symbole de la solidité des ouvrages maçonniques ; elle est donnée au
Frère Second Surveillant qui doit veiller à ce que tous les Frères observent fidèlement les lois
et les préceptes de l'Ordre.

 Combien y-a-t-il d'ornements dans la Loge ?


Il y en a trois : le pavé mosaïque qui orne le seuil de la porte du Temple ;
le cordon à houppes dentelées qui en orne l'intérieur ;
et l'Etoile flamboyante qui en éclaire le centre, d'où elle répand la Lumière
dans toutes les parties.

 A quoi sert le pavé mosaïque ?


Il couvre l'entrée du souterrain du Temple, entre les deux Colonnes.

- 66 -
 A quoi sert le cordon à houppes dentelées ?
Il sert à décorer la partie supérieure du voile qui sépare le Temple d'avec le Sanctuaire.

 Que représente l'Étoile flamboyante ?


Je l'ignore encore, n'ayant pu la contempler.

 Pourquoi le Soleil et la Lune sont-ils représentés sur le tapis (tableau) de la Loge ?


Pour rappeler aux Francs-Maçons qu'ils doivent travailler nuit et jour à perfectionner leurs
travaux.

 Expliquez-moi le symbole du soleil.


Il représente le Vénérable Maître qui éclaire tous les Frères de la Loge de ses Lumières,
comme le soleil éclaire le monde.

 Expliquez-moi le symbole de la Lune.


Elle représente les Frères Surveillants qui, ainsi que la Lune reçoit et réfléchit la lumière du
soleil pour nous éclairer pendant la nuit, reçoivent et réfléchissent celle du Vénérable Maître
sur les Frères de la Loge.

 Que signifie la bordure du tapis (tableau) ?


Elle sert à renfermer les symboles mystérieux des Francs-Maçons et désigne la différence
extrême qui est entre les choses cachées et les choses profanes.

 Que signifient les quatre points cardinaux tracés sur le bord du tapis (tableau) ?
Ils désignent l'universalité de l'Ordre répandu dans les quatre parties du monde et l'union de
toutes ces parties.

 Pourquoi le Temple de Salomon sert-il de symbole aux Francs-Maçons ?


Pour leur apprendre qu'ils doivent élever dans leur cœur un Temple à la Vertu, dans le même
degré de perfection qu'avait celui de Salomon.

 Quel âge avez-vous comme Apprenti ?


Trois ans passés.

 Qu'entendez-vous par-là ?
Les trois voyages mystérieux que j'ai fait autour du Temple et les trois marches que j'ai
montées pour essayer d'y parvenir.

 Comment un Franc-Maçon doit-il se distinguer des autres hommes ?


Par une bienfaisance active et éclairée, par une façon de penser noble et élevée, par des
mœurs douces et par une conduite irréprochable.

 Quel est le symbole du grade d'Apprenti ?


Une Colonne brisée et tronquée par le haut, mais ferme sur sa base, avec cette devise :
ADHUC STAT (TOUJOURS DEBOUT).

 Que signifie ce symbole avec sa devise ?


Que l'homme est dégradé, mais qu'il lui reste des moyens suffisants pour revenir dans son
état originel et que le maçon doit apprendre à les employer.

 Combien y-a-t-il de temps ou intervalles dans le jour maçonnique ?


Il y en a quatre, qui sont :
- depuis six heures du matin où commence la journée jusqu'à midi ;
- depuis midi jusqu'à six heures du soir ;
- depuis six heures du soir jusqu'à minuit ;
- et depuis minuit jusqu'à six heures du matin.

 Comment désigne-t-on ces quatre intervalles dans la Loge ?


Par midi et midi plein en commençant le travail, et par minuit et minuit plein en le finissant.

- 67 -
 Combien comprenez-vous d'heures dans chaque intervalle ?
Il y en a six et un temps, en similitude des six années qui furent employées pour la
construction du Temple, et du septième temps, ou année, qui fut employée par Salomon pour
en faire la dédicace, et aussi des sept jours de la semaine dont le septième est consacré au
repos.

 Pourquoi répondez-vous que c'est la douzième heure, lorsque l'on est assemblé dans la
Loge, et pourquoi donnez-vous l'heure de convention humaine lorsque l'on en sort ?
Parce que l'intervalle de la clôture à l'ouverture des travaux désigne le temps qui est employé
aux occupations profanes, pendant lesquelles tout travail maçonnique est suspendu.

 Qu'entendez-vous par-là ?
Que le Maçon doit désirer le temps où il pourra, sans relâche et sans intervalle, employer les
heures, les jours, les mois et les années, à perfectionner ses travaux.

Le Vénérable Maître, en finissant l’instruction, dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, le temps fuit et s'efface à nos yeux, mais devant lui, tous les instants sont à jamais
marqués par nos actions.

Employons donc, dès à présent, avec sagesse, ceux qui nous sont accordés pour faire le bien, ne
les consumons pas en vain dans l'oisiveté ou dans des occupations frivoles et ne nous écartons
jamais envers nos Frères, et envers les autres hommes, des lois de la justice et de la charité.

- 68 -
GRAND ORIENT DE FRANCE
PUISSANCE SYMBOLIQUE RÉGULIÈRE SOUVERAINE

CAHIER
du
GRADE DE COMPAGNON

au Rite Écossais Rectifié

RITUEL DE RÉFÉRENCE

6003
- 69 -
- 70 -
SOMMAIRE

DÉCORATION ET ILLUMINATION DE LA LOGE DE COMPAGNON ----------------------------- 73

CHAMBRE DE PRÉPARATION ------------------------------------------------------------------ 73

FONCTIONS DU PROPOSANT -------------------------------------------------------------------------- 74

FONCTIONS DU FRÈRE PRÉPARATEUR ------------------------------------------------------ 74

PRÉPARATION DU TRAVAIL -------------------------------------------------------------------- 75

OUVERTURE DE LA LOGE POUR LE GRADE DE COMPAGNON ------------------------- 76

PROCLAMATION POUR LA RÉCEPTION D’UN COMPAGNON------------------------------ 79

LE CANDIDAT À LA PORTE DE LA LOGE ------------------------------------------------------------ 80

LE CANDIDAT INTRODUIT DANS LA LOGE -------------------------------------------------- 82

VOYAGES DU CANDIDAT ----------------------------------------------------------------------- 83

ENSEIGNEMENT DONNÉ AU CANDIDAT POUR LUI APPRENDRE


À BIEN SE CONNAÎTRE---------------------------------------------------------------------------------- 87

LE CANDIDAT AU BAS DE L’ESCALIER DU TEMPLE --------------------------------------- 88

ENGAGEMENT DES COMPAGNONS ----------------------------------------------------------- 90

SIGNES ET MARQUES DISTINCTIFS DES COMPAGNONS -------------------------------- 91

CLÔTURE DE LA LOGE DE COMPAGNON --------------------------------------------------- 93

INSTRUCTION MORALE ET EXPLICATION DU GRADE DE COMPAGNON -------------- 95

INSTRUCTION PAR DEMANDES ET RÉPONSES --------------------------------------------- 97


POUR LE GRADE DE COMPAGNON

- 71 -
- 72 -
DÉCORATION ET ILLUMINATION DE LA LOGE
DE COMPAGNON

La Loge du grade de Compagnon doit être décorée et éclairée comme celle du grade d'Apprenti,
sans aucune tapisserie, avec les différences suivantes : sur le tapis ou tableau de la Loge, la
Colonne du Midi porte la lettre « B » vers le milieu de la hauteur de son fût.

Devant le plateau, se trouve un tableau représentant, pour le grade de Compagnon, une pierre
cubique sur laquelle est posée une équerre, avec ces mots :

« DIRIGIT OBLIQUA ».
(« REMETS DANS LE DROIT CHEMIN »).

Vers le mur oriental, en avant du triangle équilatéral, au-dessus du dais à hauteur d'environ
7 pieds est attachée une Étoile Flamboyante ou lumineuse à cinq pointes, ayant au centre la
lettre « G » en or, laquelle doit être très apparente. Les jours de réception, cette étoile doit rester
voilée au candidat jusqu'au moment où on devra la lui faire connaître à l'Orient. En avant du
dais, sur l'autel d'Orient, est placé un panneau portant, sur un fond rouge, le mot
« TEMPÉRANCE » en lettres d'or.

Enfin, contre le mur à l'Occident, doit être placé, entre deux bougies, un miroir de grandeur
suffisante pour que le récipiendaire puisse se voir en buste. Ce miroir doit être recouvert d'un
rideau noir pour marquer l'obscurité où se trouve celui qui n'a pas encore écarté ce rideau ; il
sera arrêté au bas de la glace, en store, de manière qu'il puisse remonter rapidement. Sur le
rideau, au-dessus, sera l'inscription suivante en lettres d'or ou d'une couleur assez foncée pour
qu'on puisse lire facilement :

« Si tu as un vrai désir, du courage et de l'intelligence,


écarte ce rideau et tu apprendras à te connaître ».

En outre, le Maître des Cérémonies fera préparer les trois métaux : Argent, Cuivre et Fer, qui
doivent être présentés au candidat dans ses voyages, ainsi que la petite tablette de bois noir
destinée à leur servir de support.

L'Argent doit être présenté au Nord ;


Le Cuivre doit être présenté au Midi ;
Le Fer doit être présenté à l'Occident.

CHAMBRE DE PRÉPARATION
Cette chambre est disposée comme au grade d'Apprenti. On placera sur la table :

1. le Règlement Général du G.O.D.F. et éventuellement la Bible, ouverte au Chapitre de


Saint-Jean ;

2. une écritoire, des plumes et du papier ;

3. une sonnette ;

4. une tête de mort, en peinture sur carton, reposant sur deux os en sautoir, sans
inscription ;

5. un manuscrit de l'abrégé des règles maçonniques, sur la couverture duquel on lira,


au-dessous du titre, en gros caractères, ce qui suit :

« L'homme qui, sans aucun souci, attend l'heure où il faut agir pour savoir ce qu'il
doit faire, ne l'apprend que par des revers et celui qui, pour s'instruire de ses
devoirs, renvoie au moment où il doit les remplir, s'expose à y manquer toujours ».

- 73 -
6. deux tableaux en recouvrement, attachés l'un sur l'autre comme ceux du grade
d'Apprenti. Le premier, outre les questions préparatoires d'ordre, contient les maximes
que le Vénérable Maître donne après chaque voyage mystérieux dans le grade
d'Apprenti. Le deuxième est recouvert par le premier et contient ce qui se trouvera
ci-après au chapitre des fonctions de Frère Préparateur.

FONCTIONS DU PROPOSANT
Le Frère qui propose un candidat pour le second grade sera, s'il est possible, le même qui l'a
proposé pour le grade d'Apprenti et qui lui a servi de parrain. Il conduira le récipiendaire dans
la Chambre de Préparation au moins une heure avant celle indiquée pour la réception. Il lui
fera d'abord prendre son tablier d'Apprenti et son épée, en lui disant :

« Mon Frère, disposez-vous sérieusement au travail, puisque vous devez bientôt


prouver au Vénérable Maître devant toute la Loge, les progrès que vous avez faits sur
la pierre brute qu'il vous a chargé de dégrossir ».

En lui montrant les trois questions d'ordre et les trois maximes données à l'Apprenti pendant
ses voyages, lesquelles forment ensemble le premier tableau, il lui dira :

« Comme Apprenti, vous avez reçu de l'Ordre toutes les instructions que vous deviez
en attendre, mais avez-vous médité sur ces instructions et les avez-vous suivies
constamment ? » .

Alors, il lui fera une courte exhortation, l'invitant à s'occuper sérieusement de tous ces objets
et à se mettre en état de répondre à celui qui sera envoyé par la Loge pour le préparer à sa
réception. Il lui fera remarquer sur la table le papier et l’écritoire, l'avertissant qu'il doit écrire
ses noms de baptême et de famille, son âge, le lieu de naissance et de son domicile ou
résidence ordinaire et son état civil. Avant de se retirer, il lui annoncera qu’il va de nouveau
rendre sa caution envers l’Ordre et envers la Loge et, après lui avoir montré la sonnette pour
appeler, au besoin, il sortira, fermant la porte à clef et placera un F Servant sur les avenues
afin d’empêcher le récipiendaire d’être distrait par quelque bruit extérieur.

FONCTIONS DU FRÈRE PRÉPARATEUR


Le Frère qui aura été chargé par le Vénérable Maître d'examiner et de préparer le candidat,
s'étant informé auprès du Frère Proposant si le candidat est resté seul un temps convenable
dans la Chambre de Préparation et ayant reçu l'ordre du Vénérable Maître de se rendre auprès
du candidat, une demi-heure, s'il est possible, avant l'heure qui a été indiquée pour l'ouverture
du travail, il se présentera à lui ayant ses vêtements et ornements maçonniques (le chapeau
sur la tête et l’épée au côté).

Il sera fait un cahier pour le Frère Préparateur contenant les instructions qui ont été rédigées
pour lui dans le premier grade, afin qu'il en conserve l'esprit et le caractère en remplissant les
mêmes fonctions dans le grade de Compagnon.

Il examinera le candidat sur ses dispositions actuelles, sur les notions qu'il a acquises
concernant l'Ordre des Francs-Maçons, sur les progrès qu'il a fait dans son grade, sur les
diverses instructions qu'il a reçues, sur les trois questions préparatoires qui lui sont présentées
pour la seconde fois et sur les trois maximes d'ordre qui y sont jointes. Si le candidat a mis par
écrit quelques réflexions, le Frère Préparateur les examinera ; il lui donnera à cet égard les avis
et conseils qui pourraient lui être nécessaires sans entrer, néanmoins, dans aucune discussion
et, lorsqu'il fera son rapport au Vénérable Maître, il lui remettra les réflexions du candidat.

L'examen du candidat étant fini, il l'exhortera à persévérer dans la confiance qu'on lui a
demandée en entrant dans l'Ordre ; enfin, il l'invitera à continuer ses réflexions sur les objets
que l'Ordre a mis sous ses yeux dans cette retraite et à se tenir prêt à être introduit dans la
Loge pour sa réception.

- 74 -
Ensuite, il lui dira d'un ton plus ferme :

« Mon Frère, comme Apprenti, vous fûtes éprouvé par vos Frères et par le Vénérable
Maître, mais aujourd'hui vous vous éprouverez vous-même.
En avez-vous le courage et la volonté ? ».

En disant ces mots, il découvre le second tableau et se retire.

Le Frère Préparateur fermera la porte à clef et se retirera à l'instant dans la Loge, où il remettra
au Vénérable Maître les réflexions écrites du candidat ainsi que le papier sur lequel le candidat
a inscrit son rapport, son âge, etc. Il fera à ce moment son rapport provisoire.

DEUXIÈME TABLEAU

« Si tu ne sens pas dans ton cœur un zèle ardent pour la vérité et la


justice, tu ne peux parvenir à la vraie science, ni concevoir ta destinée.

Quand tu passerais les jours et les nuits dans la recherche de la sagesse,


tu demanderais encore où elle se tient cachée, car tu es bien éloigné d'en
connaître le prix.

Homme vain et léger à quoi t'amuses-tu, tandis que la corruption et la


mort t'attendent pour s'emparer de toi.

Tu ne peux en préserver ton corps, mais ton âme t'est confiée ; travaille à
la préserver de la perdition.

C'est la seule tâche qui t'a été imposée ; serais-tu assez lâche pour la
refuser ?

Si tu laisses enchaîner ton âme par les plaisirs, par l'amour des richesses
et des honneurs, comment pourras-tu la gouverner ?

Pèse, à tous les instants, le motif de tes actions et tu verras avec surprise
combien tu t'es éloigné de la vertu ».

PRÉPARATION DU TRAVAIL
L'heure indiquée étant venue, les Frères Visiteurs ayant été examinés et reconnus, et le
Vénérable Maître ayant donné des ordres pour l'introduction des Frères dans la Loge, le Maître
des Cérémonies fait allumer le transparent de la Tempérance et les bougies d’illumination,
mais seulement celles d’ordre ; après, il introduit et fait placer tous les Frères, conformément à
ce qui est prescrit pour le cérémonial des Loges. Il désigne le Frère qui devra présenter les
métaux au candidat dans les voyages et il lui fait remettre avec la tablette de bois noir sur
laquelle ils seront présentés au candidat.

- 75 -
OUVERTURE DE LA LOGE POUR LE GRADE DE COMPAGNON

Les propositions en affaires relatives au premier grade étant terminées, le Vénérable Maître,
debout à sa place, tenant de la main gauche l'épée la pointe haute, le pommeau appuyé sur
son plateau, frappe un seul coup de maillet et dit :

Le Vénérable Maître

A l’Ordre, mes Frères.

Aussitôt, tous les Frères se lèvent, tenant leur épée de la main gauche, pointe basse et portent
leur main droite au signe d'Ordre de Compagnon.

Le Vénérable Maître prend du feu au chandelier à trois branches avec une mèche cirée à
l’extrémité d’un roseau et allume l’Étoile Flamboyante en disant, en trois temps séparés, à
mesure qu’il allume les lampions :

Le Vénérable Maître

- Que cette Étoile répande sa lumière de l'Orient à l'Occident, du Nord au Midi.

- Qu'elle serve de guide à ceux qui cherchent avec un cœur droit.

- Puissent les profanes, un jour, être éclairés par sa lumière bienfaisante.

Ensuite, le Vénérable Maître frappe un coup sur l'autel qui est répété par les deux Surveillants
et dit :

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, annoncez que je vais ouvrir la Loge de Compagnon.

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, annoncez aux Frères que le Vénérable Maître va ouvrir la Loge de
Compagnon.

Le Second Surveillant

Mes Frères, je vous annonce de la part du Vénérable Maître qu'il va ouvrir la Loge de
Compagnon.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, quel est le motif qui nous rassemble ?

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, quel est le motif qui nous rassemble ?

Le Second Surveillant

Celui de chercher à nous connaître nous-mêmes pour faire de nouveaux progrès dans la
Franc-Maçonnerie.

- 76 -
Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, c'est celui de chercher à nous connaître nous-mêmes pour faire de nouveaux
progrès dans la Franc-Maçonnerie.

Le Vénérable Maître

Comment pouvons-nous y parvenir ?

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, comment pouvons-nous y parvenir ?

Le Second Surveillant

Avec un désir, du courage et de l'intelligence.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, avec un désir, du courage et de l'intelligence.

Le Vénérable Maître

Pourquoi cette connaissance nous est-elle nécessaire ?

Le Premier Surveillant

Frère Second surveillant, pourquoi cette connaissance nous est-elle nécessaire ?

Le Second Surveillant

Pour nous garantir de l'erreur, nous apprendre à remplir nos devoirs et nous rendre dignes de
servir de guides à nos Frères.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, c'est pour nous garantir de l'erreur, nous apprendre à remplir nos devoirs et
nous rendre dignes de servir de guides à nos Frères.

Le Vénérable Maître

Où sont tracées les règles de nos devoirs ?

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, où sont tracées les règles de nos devoirs ?

Le Second Surveillant

Elles sont empreintes dans nos cœurs, la raison nous en instruit et les perfectionne et la
Tempérance nous aide à nous y conformer.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, elles sont empreintes dans nos cœurs, la raison nous en instruit et les
perfectionne et la Tempérance nous aide à nous y conformer.

Le Vénérable Maître

Mes Frères, que les leçons et les exemples des Maîtres nous enseignent donc à pratiquer cette
vertu. Unissez-vous à moi pour ouvrir la Loge de Compagnon.

- 77 -
Le Premier Surveillant

Mes Frères, unissons-nous au Vénérable Maître pour ouvrir la Loge de Compagnon.

Le Second Surveillant

Mes Frères, unissons-nous au Vénérable Maître pour ouvrir la Loge de Compagnon.

Le Vénérable Maître

Unissez-vous à moi, mes Frères.

Le Vénérable Maître, ainsi que tous les Frères, font deux fois successivement le signe de
Compagnon et restent ensuite au signe d'Ordre qui est la main droite posée en équerre sur le
cœur et disent « Liberté, Égalité, Fraternité » ; après quoi, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

A la gloire de la Franc-Maçonnerie universelle,

ou

à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, (ad libitum)

sous les auspices du Grand Orient de France, par le pouvoir que j'en ai reçu, j'ouvre
cette Loge de Compagnon.

Il bat aussitôt avec son maillet les six coups d'ouverture (OO-O, OO-O) lesquels sont répétés
moins fort par les deux Surveillants.

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, annoncez à tous les Frères que la Loge de Compagnon est ouverte ;
dites-leur d'être attentifs au travail.

Le Premier Surveillant

Mes Frères, la Loge de Compagnon est ouverte, soyez attentifs au travail.

Le Vénérable Maître

Ayez attention, mes Frères.

Le Vénérable Maître et tous les Frères avec lui répètent pour la troisième et dernière fois le signe
entier de Compagnon.

Le Vénérable Maître pose son épée nue en travers des Constitutions du Grand Orient de France
et éventuellement sur la Bible, ouverte au premier chapitre de l'Évangile de Saint-Jean et tous les
Frères, en même temps, remettent la leur dans le fourreau.

Le Vénérable Maître, en s'asseyant, invite tous les Frères à s'asseoir et à observer le plus profond
silence. Alors le Vénérable Maître expose le sujet de l’Assemblée et fait mettre en délibération les
affaires qui y ont lieu.

Lorsque c’est pour une réception, le Vénérable Maître l’annonce, ainsi qu’il est prescrit dans
l’article suivant.

- 78 -
PROCLAMATION POUR LA RÉCEPTION D’UN COMPAGNON

Le Vénérable Maître

Mes Frères, l'Apprenti N... (il lit sur le bulletin qu'a dû lui remettre le Frère Préparateur, les nom,
prénoms, âge, domicile, état civil, profession) désire faire de nouveaux progrès dans la
Franc-Maçonnerie et être reçu dans la classe des Frères Compagnons de l'Ordre.

Il a fini son temps (ou son mérite personnel lui fait obtenir dispense d'une partie du temps
prescrit).

La Loge a consenti à son avancement par un scrutin régulier ainsi que la lecture du protocole
va vous le confirmer.

Voici le moment de donner votre consentement définitif à sa réception.

Frère Secrétaire, lisez le protocole de scrutin et d'admission du Frère N.... pour le grade de
Compagnon.

Après la lecture, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frère Préparateur, faites-nous connaître les dispositions actuelles du Frère Apprenti.

Le Frère Préparateur fait son rapport et, si le candidat a mis par écrit quelques réflexions, le
Frère Préparateur les remet au Vénérable Maître ainsi qu'il a été dit au rituel d'Apprenti et il
termine son rapport par ces paroles :

Le Frère Préparateur

Je vous conjure, Vénérable Maître, d'accorder à l'Apprenti un conseil impartial qui lui
apprenne à se connaître lui-même pour se garantir de la présomption et de l'orgueil.

Le Vénérable Maître

Mes Frères, celui qui cherche à se connaître lui-même, avec la volonté ferme et sincère de se
perfectionner, trouvera toujours les moyens nécessaires pour arriver à son but.

J'accorderai cependant un guide à ce Frère, si la Loge le trouve digne de participer à nos


travaux.

Mes chers Frères, persistez-vous donc dans le consentement que vous avez donné à
l'admission de ce Frère au grade de Compagnon ?

Le signe de consentement se fait en étendant le bras droit en avant, la main en équerre, la


paume de la main tournée contre terre.

Le Vénérable Maître

Puisque personne ne s'y oppose, l'Apprenti sera élevé au grade de Compagnon.

Frère N... (Introducteur) que j'ai nommé pour diriger et introduire le candidat, allez finir sa
préparation suivant les lois et usages de l'Ordre.

Le Frère N..., son parrain, vous assistera dans ce travail et vous le présenterez ensuite à la
Loge.

- 79 -
Aussitôt, le Frère Introducteur et le parrain, précédés du Maître des Cérémonies, viennent se
placer entre les deux Surveillants et, après s'être inclinés devant l'autel d'Orient, ayant la
main au signe de Compagnon, ils sortent pour remplir leurs fonctions.

Pendant leur absence, le Vénérable Maître fait faire les lectures d'instruction qui sont indiquées
dans le rituel du premier grade ; on les continue jusqu'au moment où le Frère Introducteur
annonce l'arrivée du candidat à la porte de la Loge.

LE CANDIDAT À LA PORTE DE LA LOGE


Le Frère Introducteur ayant annoncé le candidat à la porte de la Loge, par la batterie du grade
d'Apprenti (OO - O), le Second Surveillant dit au Premier Surveillant :

Le Second Surveillant

Frère Premier Surveillant, on frappe à la porte de la Loge en Apprenti.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, on frappe à la porte de la Loge en Apprenti.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, dites au Frère Second Surveillant de voir qui frappe ainsi.

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, veuillez voir qui frappe ainsi.

Le Second Surveillant ayant reçu l'ordre du Premier Surveillant, va frapper à son tour les
trois coups d'Apprenti et, de suite, il ouvre la porte en disant :

Le Second Surveillant

Frère Premier Surveillant, c'est un Apprenti qui demande à être reçu Compagnon.

Le Second Surveillant laisse entrer le Frère Parrain. Il referme la porte et dit :

Le Second Surveillant

Frère Premier Surveillant, c’est un Apprenti qui demande à être reçu Compagnon.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, c'est un Frère Apprenti qui demande à être reçu Compagnon.

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, quel est son prénom, son nom de famille, son état civil, son âge et le
lieu de son domicile ?

Le Second Surveillant ouvre la porte et dit :

Le Second Surveillant

Frère Introducteur, quel est son prénom, son nom de famille, son état civil, son âge et le lieu de
son domicile ?

Le candidat répond lui-même à toutes ces questions ainsi qu’aux suivantes ; le Frère
Introducteur rectifie, au besoin, ses réponses.

- 80 -
Le Second Surveillant ayant refermé la porte, vient répéter au Vénérable Maître les réponses qu'il
a reçues.

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, quel est son nom et son âge d'ordre ? Où a-t-il travaillé et sur quelle
partie a-t-il fait son travail ?

Le Second Surveillant ouvre la porte et dit :

Le Second Surveillant

Frère Introducteur, quel est son nom et son âge d'ordre ? Où a-t-il travaillé et sur quelle partie
a-t-il fait son travail ?

L’Introducteur

Son nom est PHALEG, il a trois ans, il a travaillé dans le porche du Temple à dégrossir la pierre
brute.

Le Second Surveillant referme la porte et dit :

Le Second Surveillant

Vénérable Maître, son nom est PHALEG, il a trois ans ; il a travaillé dans le porche du Temple à
dégrossir la pierre brute.

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, a-t-il fini son temps ? Ses Maîtres sont-ils satisfaits de lui et qui
est-ce qui répond de lui dans la Loge ?

Le Second Surveillant ouvre la porte et dit :

Le Second Surveillant

Frère Introducteur, a-t-il fini son temps ? Ses Maîtres sont-ils satisfaits de lui et qui est-ce qui
répond de lui dans la Loge ?

L’Introducteur

Il a fini son temps, ses Maîtres sont satisfaits de lui ; le Frère N.... répond de lui.

Le Second Surveillant referme la porte et dit :

Le Second Surveillant

Il a fini son temps ; ses maîtres sont satisfaits de lui ; le Frère N... répond de lui.

Le Vénérable Maître interpelle aussitôt ce Frère qui se lève et se met à l'Ordre de Compagnon.

Le Vénérable Maître

Frère N...., l'Apprenti qui se présente pour être reçu Compagnon assure que vous répondez de
lui dans la Loge.

Vous connaissez, à ce titre, toute l'étendue de votre devoir envers l'Ordre et de vos obligations
envers le candidat. Dites à haute voix si vous en répondez à l'Ordre et à vos Frères.

Le Frère Proposant ayant répondu affirmativement, le Vénérable Maître dit :

- 81 -
Le Vénérable Maître

Mes Frères, consentez-vous à ce que l'Apprenti N.... soit introduit pour être reçu Compagnon ?
Je vous le demande pour la dernière fois.

Il frappe un coup pour le consentement qui se donne dans la forme accoutumée.

Le consentement étant donné, le Vénérable Maître frappe un coup d'Ordre qui est répété par les
deux Surveillants. Aussitôt, tous les Frères viennent se ranger autour du tapis, dans le même
ordre qui est prescrit au Rituel du 1er grade, en observant de laisser une place vide d’environ
trois pieds vers le haut et le bas du tapis, afin que le Vénérable Maître et le candidat puissent se
voir respectivement lorsque celui-ci est arrêté à la fin de chaque tour à l’Occident. Pendant que les
Frères se placent ainsi, le Vénérable Maître donne ordre au Maître des Cérémonies de faire
descendre le cadre, ou voile, qui doit cacher au candidat l’Étoile Flamboyante.

Tout étant disposé, le Vénérable Maître frappe un coup qui est répété par les deux Surveillants
et dit :

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, puisque le Frère N..., Apprenti, persévère dans le désir de faire de
nouveaux progrès dans l'Ordre, qu'il soit introduit.

Le Second Surveillant va frapper à la porte par la batterie d'Apprenti qui lui est répétée par le
Frère Introducteur et, aussitôt, il ouvre la porte et dit :

Le Second Surveillant

Mon Frère, le Vénérable Maître permet que vous introduisiez dans la Loge de Compagnon, le
Frère Apprenti qui persévère dans son désir.

LE CANDIDAT INTRODUIT DANS LA LOGE

Le Frère Introducteur, tenant le candidat par la main, entre avec lui à pas libres et va se
placer avec lui à l'Occident entre les deux Surveillants ; il lui fait faire le signe d'Apprenti et
saluer l'Orient ; ensuite, il lui dit :

L’Introducteur

Mon Frère, pour répondre à votre désir et à votre confiance, je vous ai conduit dans un lieu
dont vous n'auriez pu vous approcher sans guide ; mais il vous faut ici de nouveaux secours
pour les travaux que vous allez entreprendre et je supplie le Vénérable Maître de vous les
accorder.

Aussitôt, les deux Surveillants s'approchent du candidat et restent à ses côtés et le Frère
Introducteur se place derrière lui et l'accompagne jusqu'à l'époque où, la réception étant finie, le
candidat aura travaillé sur la pierre cubique.

Après un moment de silence, le Vénérable Maître adresse au candidat les trois questions
suivantes :

Le Vénérable Maître

Frère Introducteur, que demandez-vous pour le Frère Apprenti ?

L’Introducteur

Je prie cette Respectable Loge d'admettre le candidat parmi les Compagnons de l'Ordre.

- 82 -
Le Vénérable Maître

Quel est le vrai motif de cette demande ?

L’Introducteur

Le désir qu'a le candidat d'augmenter ses connaissances et d'acquérir de plus grandes forces
pour remplir tous ses devoirs.

Le Vénérable Maître

Frère Apprenti, êtes-vous persuadé que vous pouvez devenir plus fort et meilleur parmi nous ?

Le Candidat

Je le crois.

Le Vénérable Maître

Frère Apprenti, c'est comme Cherchant que vous avez frappé pour la première fois à la porte de
cette Loge. Aujourd'hui, vous vous présentez à nous comme Persévérant. Avez-vous réellement
mérité ce titre par votre zèle et votre constance ? Mieux que nous, vous pouvez répondre à cette
question. Néanmoins, pour encourager vos efforts et récompenser le désir sincère que vous
avez témoigné d'acquérir de nouvelles connaissances pour augmenter vos forces, nous avons
consenti à votre avancement. Dans votre réception au grade d'Apprenti, vous avez fait
plusieurs voyages symboliques ; mais, étant alors privé de la Lumière, votre propre intérêt
suffisait pour vous engager à suivre fidèlement vos guides ; aussi, n'exigea-t-on de vous qu'une
confiance sincère et la sécurité qui en est inséparable. Aujourd'hui, vous allez faire de
nouveaux voyages, mais vous ne serez plus dans les ténèbres comme vous étiez alors. Et
cependant, même que vous soyez dans la lumière et qu'une route unie semble s'ouvrir devant
vous, prenez garde, les apparences sont trompeuses ; votre chemin est semé de pièges et
d'obstacles qui échappent à vos regards mais qui vous feraient infailliblement succomber si,
aveuglé par votre mérite, vous prétendiez vous diriger sans secours. Sachez donc devenir
humble. Défiez-vous de vous-même, quelque éclairé que vous croyiez être. Descendez souvent
dans le fond de votre cœur et laissez-vous constamment guider par votre conscience, cette
étincelle qui ne trompe jamais ceux qui s'attachent à la suivre.

VOYAGES DU CANDIDAT
Pour tous les déplacements lors des voyages, le F Maître de Cérémonies précède le
F Surveillant.

Le Frère chargé de présenter les métaux au candidat va prendre son premier poste au Nord.

Le Vénérable Maître frappe un coup qui est répété par les deux Surveillants et dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, l'Apprenti persévère dans son désir parce qu'il ignore encore les
obstacles qu'il faut vaincre et les sacrifices qu'il doit faire. Qu'il lui soit donc permis
d'entreprendre les cinq voyages emblématiques, afin qu'il s'éprouve lui-même et guidez-le dans
ce travail.

Le Frère Second Surveillant prend, avec la main gauche, la main droite du candidat et lui fait
tenir, avec la main gauche, la pointe d'une épée nue sur le cœur. Dans cet état, il lui fait faire le
tour de la Loge, passant derrière les Frères qui sont autour du tapis et aussi derrière le siège du
Vénérable Maître, allant de l'Occident à l'Orient, par le Midi, et revenant de l'Orient à l'Occident
par le Nord, ce qui se fait pour les trois voyages. Le Frère Introducteur les accompagne, ne devant
jamais quitter l’Apprenti pendant toute la réception.

- 83 -
Au premier tour, le Second Surveillant fait arrêter l'Apprenti au Nord ; le Frère chargé des métaux
présente à ce dernier la plaque ou monnaie d'ARGENT sur une tablette de bois noir et la lui fait
prendre dans la main droite. Alors, le Frère Introducteur dit :

L’Introducteur

Quel est ce métal ?

L’Apprenti

L'Argent.

L’Introducteur

L'argent a divisé les hommes et séparé les Frères, jetez-le à vos pieds.

Et aussitôt, il lui fait jeter l'argent à ses pieds. Alors, le Second Surveillant continue le voyage et,
étant arrivé à l'Occident, il lui fait saluer l'Orient.

Le Vénérable Maître frappe un seul coup sur l'autel et dit :

Première maxime

Le Vénérable Maître

Frère Apprenti, l'amour de l'argent, lorsqu'il s'empare de l'homme, dessèche son cœur et fait
tarir en lui la source des plus nobles aspirations. La satisfaction de nos besoins et de nos
appétits matériels serait-elle l'unique but de notre travail ici-bas ? L'insensé voyage toute sa
vie sans savoir ni où il va, ni d'où il vient, ni ce qu'il doit faire. Mais, le Sage se rend compte
de tous ses pas, parce qu'il en connaît l'importance et le but.

Après un moment de silence, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, faites-lui faire le second voyage.

Le Frère chargé des métaux a eu soin de prendre son second poste au Midi. Le Frère Surveillant,
ayant arrêté le candidat devant lui, ce Frère lui présente et fait prendre le CUIVRE, ainsi qu'il a
été fait pour l'Argent. Aussitôt, le Frère Introducteur lui dit :

L’Introducteur

Quel est ce métal ?

L’Apprenti

Le Cuivre.

L’Introducteur

Mon Frère, ce métal est le symbole de l'orgueil, de l'ambition, dont les entraînements dégradent
les plus grandes vertus ; jetez-le à vos pieds.

Il lui fait jeter le cuivre à ses pieds. Alors le Second Surveillant continue le voyage jusqu'à
l'Occident et lui fait saluer l'Orient.

Le Vénérable Maître frappe un coup et dit :

- 84 -
Deuxième maxime

Le Vénérable Maître

L'homme est naturellement bon, juste et compatissant ; pourquoi est-il si souvent en


contradiction avec lui-même ? Cherchez-en sérieusement la cause, Frère Apprenti, elle est
bien importante à découvrir.

Après un moment de silence, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, faites-lui faire le troisième voyage.

Le Frère chargé des métaux ayant pris son poste à l'Occident, derrière le candidat et sans être
vu, le Frère Second Surveillant commence le troisième voyage et, étant arrivé à l'Occident, en
présence du Frère chargé des métaux, celui-ci présente au candidat le FER, comme il a été fait
des autres métaux ; et le candidat l'ayant dans la main droite, le Frère Introducteur lui dit :

L’Introducteur

Quel est ce métal ?

L’Apprenti

Le Fer.

L’Introducteur

Frère Apprenti, le plus utile des métaux est détruit par la rouille ; jetez-le à vos pieds.

Et il jette le fer à ses pieds.

Alors, le Frère Second Surveillant ayant placé le candidat en face du Vénérable Maître, il lui
fait saluer l'Orient.

Le Vénérable Maître frappe un seul coup et dit :

Troisième maxime

Le Vénérable Maître

L’égoïsme est comme la rouille ; il détruit tout ce qu'il y a de plus beau et de plus pur dans
le cœur de l'homme.

Le Vénérable Maître garde un instant de silence et dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, où en est le travail de l'Apprenti ?

Le Second Surveillant

Vénérable Maître, il a fait les trois voyages ; il a vaincu les obstacles des métaux après en avoir
connu les dangers.

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, l'Apprenti devait faire cinq voyages pour parvenir au grade de
Compagnon ; mais, en suivant vos conseils avec docilité dans les trois premiers qu'il a fait, il

- 85 -
nous a suffisamment prouvé la défiance qu'il a de lui-même. Je le dispense donc des
deux derniers voyages dans lesquels il aurait peut-être succombé.

Le Vénérable Maître garde encore un moment de silence et dit ensuite :

Le Vénérable Maître

Frère Apprenti, avez-vous bien entendu les trois nouvelles maximes qui viennent de vous être
données au nom de l'Ordre ?

Le candidat ayant répondu affirmativement, le Vénérable Maître continue :

Le Vénérable Maître

Méditez-les donc souvent afin qu'elles vous servent à régler vos actions. Le promettez-vous ?

Le candidat répond et le Vénérable Maître continue :

Le Vénérable Maître

J'accepte votre promesse. Soyez fidèle et ne vous flattez d'aucun succès dans l'Ordre si vous
négligez de la remplir.

Le Vénérable Maître frappe seulement un coup sur l'Autel et aussitôt tous les Frères vont, en
silence et avec le moins de bruit possible, reprendre leurs places ordinaires.

- 86 -
ENSEIGNEMENT DONNÉ AU CANDIDAT POUR LUI
APPRENDRE À BIEN SE CONNAÎTRE

Lorsque tous les Frères sont placés, le Maître des Cérémonies allume les deux bougies du
miroir ; le Vénérable Maître dit au candidat :

Le Vénérable Maître

Frère Apprenti, la pierre sur laquelle vous avez dû travailler était brute et informe. Les Maîtres
même n'en pouvaient connaître les défauts ni la beauté. Vous avez été chargé de la nettoyer et
de la dégrossir afin que vos chefs puissent l'estimer à sa véritable valeur et en déterminer
l'emploi. Vous croyez, sans doute, avoir accompli votre tâche et mériter le salaire qui vous est
accordé ? Détrompez-vous, car l'Apprenti se fait toujours illusion à lui-même ; il s'applaudit
ordinairement de ses moindres efforts ; il admire son ouvrage quoiqu'il soit encore très
irrégulier et rempli de défauts. Vous n'avez pas dû, mon Frère, vous garantir de cette erreur. Si
vous pouviez voir de l’œil impartial de la vérité cette pierre sur laquelle vous avez travaillé et
dont vous paraissez satisfait, vous seriez étonné de ce qui vous reste encore à faire. Soyez
convaincu que votre travail est bien loin d'être achevé. Vous allez, du reste, en juger
vous-même.

Frères Surveillants, conduisez l'Apprenti à l'emblème des Compagnons afin qu'il y apprenne ce
qui lui reste à faire.

Les deux Surveillants conduisent le candidat devant la glace ou miroir qui est caché par le
rideau. Le Frère Premier Surveillant lui dit :

Le Premier Surveillant

Mon Frère, lisez attentivement ces mots ; c'est pour vous qu'ils sont écrits.

L’Apprenti

Si tu as un vrai désir, du courage et de l’intelligence,


écarte le voile et tu apprendras à te connaître.

Aussitôt que le candidat a lu la maxime qui est sur le rideau, le Premier Surveillant lui fait écarter
le store et lui dit :

Le Premier Surveillant

Voyez-vous donc tel que vous êtes !

Le miroir étant découvert, le candidat reste en place pendant quelques moments. Ensuite, le
Vénérable Maître frappe un seul coup et aussitôt les Surveillants ramènent en silence le
candidat à l'Occident et l'y place la figure tournée vers l'Orient. Le Maître des Cérémonies
éteint les deux bougies du miroir. Le Vénérable Maître dit au candidat :

Le Vénérable Maître

Frère Apprenti, donnez dès à présent toute votre attention au conseil que vous venez de
recevoir. Pénétrez courageusement dans les replis de votre cœur. Sondez jusque dans le plus
profond de vous pour y trouver la connaissance de vous-même. Ce travail est pénible, mais il
donne la clef de tous les mystères et conduit au vrai bonheur.

La plus belle prérogative de l'homme, mon Frère, c'est de pouvoir se connaître lui-même. Celui
qui ne sait pas en jouir, ignore l'étendue de ses forces et ne peut en faire un juste emploi ; il
ignore aussi sa faiblesse et ne sait sur quoi s'appuyer. Comme l'aveugle qui marche au hasard,
aucune lumière ne l'éclaire dans la route qu'il doit suivre.

- 87 -
Sans cesse entraîné par des désirs obscurs dont il ne connaît ni l'origine, ni le but, le bonheur
qu'il espère lui échappe à tout instant et, lorsque enfin le danger l'avertit qu'il s'égare, il ne peut
rentrer dans la bonne voie, ne sachant ni d'où il vient, ni où il va.

Arrachez donc le voile, mon cher Frère, pour vous voir tel que vous êtes ; mais que vos
difformités ne vous effraient point ; n’oubliez pas que d'un bloc informe et sans beauté, l'artiste
peut faire une image exacte de l'être le plus accompli qui soit dans la nature. Mais il ne peut
exécuter ce chef-d’œuvre s'il ne conçoit d'abord une idée vraie des perfections de son modèle et
ce n'est qu'après l'avoir profondément empreinte dans son âme, qu'il voit avec certitude ce qu'il
doit conserver ou détruire, pour atteindre la ressemblance à laquelle il aspire.

Frères Surveillants, conduisez l'Apprenti devant la porte du Temple, au bas de l'escalier ; que,
guidé par vous, il essaie de nouveau sa force pour y monter et pour contempler de plus près la
beauté et la régularité de cet édifice qui doit, à jamais, servir de modèle à ses travaux.

LE CANDIDAT AU BAS DE L'ESCALIER DU TEMPLE


Le Maître des Cérémonies prépare le transparent de la Tempérance.

Le Premier Surveillant, aidé par le Second Surveillant, place le candidat au bas de l'escalier du
Temple, ayant les deux pieds en équerre ; ils lui font monter les trois premières marches par
3 pas d'équerre ; ils le font arrêter au palier où est tracé le nombre « 3 » ; étant là, ils lui font faire
en entier le signe d'Apprenti, après lequel il reste au premier temps du signe. Ensuite, ils lui font
monter de même les deux autres degrés qui conduisent au palier où est tracé le nombre « 5 » où
ils le font arrêter brusquement ; ils lui montrent avec leur épée le transparent de la
TEMPÉRANCE. Aussitôt, le Vénérable Maître dit, d'un ton ferme et important :

Le Vénérable Maître

Comment celui qui n'a pas encore réglé ses pensées, ses paroles et ses actions par la
Tempérance, ose-t-il s'approcher du Temple de la Justice qu'il ne saurait pratiquer tant qu'il
est esclave de ses penchants désordonnés ?

Il fait une légère pause puis, d'un ton moins élevé :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, c'est par la Tempérance que l'homme s'abstient de ce qui peut le corrompre et
l'éloigner de la vérité.

Il laisse le candidat un instant à ses réflexions, ensuite, frappant un coup, dit :

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, que demandez-vous ?

Le Premier Surveillant

Le Frère Apprenti est parvenu à monter les cinq premières marches de l'escalier du Temple,
mais, n'ayant pas le signe caractéristique, il n'a pu monter plus haut.

Le Maître des Cérémonies se prépare à dévoiler l'Étoile Flamboyante.

Le Vénérable Maître

Faites-le redescendre, son temps n'est pas venu, son travail n'est pas encore assez parfait et
l'entrée ne lui est pas encore permise ; mais, auparavant, faites-lui connaître l'Étoile
Flamboyante dont la lumière doit désormais le diriger et vous le présenterez ensuite à l'Autel
d'Orient par la marche des Compagnons.

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On dévoile l'Étoile Flamboyante qui est au-dessus de l'Autel d'Orient. Le Premier Surveillant dit au
candidat :

Le Premier Surveillant

Contemplez cette Étoile Flamboyante à cinq pointes. Apprenez à la connaître et qu'elle soit, dès
à présent, votre unique guide.

Étant toujours assisté du Second Surveillant, il fait ensuite, en reculant, redescendre les
cinq degrés qu'il avait montés et lui fait faire les mêmes trois pas maçonniques du grade,
au-dessus du tapis ; et ils le conduisent ensemble, à pas libres, à l'Orient.

Lorsqu'il y est parvenu, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Mon Frère, comme Apprenti, vous avez monté les trois premières marches de l'escalier du
Temple et vous avez acquis l'âge de trois ans. Aujourd'hui, vos efforts vous ont permis de
monter deux marches de plus. Mais, n'ayant pas le signe caractéristique qui pourrait vous
élever jusqu'au plus haut de cet escalier mystérieux, vous avez été au nombre de cinq. C'est là
qu'on vous a fait connaître la vertu sans laquelle nul ne peut aimer la justice, ni se soumettre à
ses lois. C’est là aussi qu'on vous a fait apercevoir l'Étoile Flamboyante dont la lumière vous est
si nécessaire pour vérifier votre travail ; que sa clarté vous aide donc à en découvrir les défauts
pour vous appliquer sans relâche à les corriger. Etes-vous bien décidé à profiter des nouveaux
secours qui viennent de vous être accordés et à redoubler d'efforts pour rendre votre travail
plus parfait ?

Le candidat répond.

Le Vénérable Maître

Vous êtes donc disposé à renouveler vos premiers engagements et à vous lier par ceux des
Compagnons ?

Le candidat répond affirmativement et le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, faites-le placer comme il doit l'être pour prononcer l'engagement de ce
grade.

Les deux Surveillants lui font mettre la main droite sur le Livre de la Constitution du
Grand Orient de France, ouvert à l’article 1, éventuellement sur le Livre de l'Évangile de
Saint-Jean, ouvert au premier Chapitre et sur l'épée du Vénérable Maître qui est posée dessus.
Le Vénérable Maître lui met le compas ouvert dans la main gauche dont il lui fait placer la
pointe sur le cœur et lui dit :

Le Vénérable Maître

Vous étiez dans l'obscurité, quoique parfaitement libre, lorsque vous avez prêté vos premiers
engagements maçonniques. Aujourd'hui que vous vous trouvez dans la lumière et que vous
pouvez déjà porter un jugement sur le but de nos travaux, dites-nous si vous persistez
librement dans la volonté de renouveler vos engagements et d'en contracter de plus étendus.

Le candidat ayant répondu affirmativement, le Vénérable Maître frappe un seul coup en


disant :

Le Vénérable Maître

A l'Ordre, mes Frères.

- 89 -
Aussitôt, tous les Frères se lèvent et tirent l'épée qu'ils tiennent de la main droite, la pointe
levée. (Tenant leur chapeau de la main gauche).

ENGAGEMENT DES COMPAGNONS


Le Premier Surveillant prend sur l’Autel la feuille où est écrit l'engagement ; il la présente au
candidat qui le prononce à haute voix, comme il suit :

Le Candidat

Moi, ...... (nom et prénoms) ......, je promets et m'engage sur ma parole d'honneur, devant
cette respectable Assemblée, de ne point révéler aux profanes, ni même à aucun Apprenti,
les enseignements particuliers du grade de Compagnon ; de les tenir inviolablement cachés
dans mon cœur envers tous ceux que je n'aurai pas reconnus pour vrai et légitime
Franc-Maçon Compagnon et je renouvelle tous les engagements que j'ai contractés en
entrant dans l'Ordre.

Le Vénérable Maître, soutenant avec la main gauche la tête du compas, dit :

Le Vénérable Maître

A la gloire de la Franc-Maçonnerie universelle,

et

à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, (ad libitum)

par le pouvoir que j'en ai reçu, je vous reçois Compagnon Franc-Maçon.

En prononçant ces mots, il bat sur la tête du compas, deux fois trois coups (OO O - OO O) et dit
aussitôt :

Le Vénérable Maître

Qu'il soit écrit sur le Livre d'Ordre que le Frère N... a été reçu Compagnon et que son nom soit
désormais parmi ceux des Frères de ce grade.

Les deux Surveillants font relever le nouveau reçu et le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frère Compagnon, vous avez jusqu'à présent travaillé pour dégrossir les matériaux destinés à
la construction du Temple. Vous devez maintenant vous employer, sans relâche, à les
perfectionner pour les mettre en oeuvre. Préparez donc sans délai les outils qui vous sont
nécessaires ; votre intelligence en déterminera le choix, mais c'est votre conscience seule qui
doit en diriger l'usage. Venez recevoir les signes et les marques distinctives de votre grade.

Le Vénérable Maître bat un coup. Aussitôt, tous les Frères remettent leur épée dans le
fourreau, (se couvrent) et s'asseyent ; les deux Surveillants viennent prendre leur place à
l'Occident et le Maître des Cérémonies fait avancer le nouveau reçu vers le Vénérable Maître,
du côté droit de l'Autel.

- 90 -
SIGNES ET MARQUES DISTINCTIFS DES COMPAGNONS
Le Vénérable Maître lui ceint un ruban bleu par-dessus le tablier d’Apprenti dont il abat la
partie supérieure en disant :

Le Vénérable Maître

Recevez de ma main le tablier du deuxième grade bordé d'un ruban bleu. L'Ordre, en vous
décorant de cette couleur qui vous rapproche de la classe des Maîtres, vous encourage à
redoubler d'efforts et de zèle pour parvenir à la vraie Lumière.

En lui rendant son épée, il lui dit :

Le Vénérable Maître

Je vous rends votre épée ; qu'elle soit désormais le signe de votre vigilance pour repousser loin
de vous tout désir injuste et dangereux.

En lui rendant son chapeau, il ajoute :

Le Vénérable Maître

Je vous rends aussi votre chapeau ; cependant, il vous est interdit de vous en servir en Loge,
mon Frère, votre front devant toujours être découvert pour les Maîtres chargés de veiller sur
vos travaux.

Il lui donne le signe du grade qui se fait en portant la main droite étendue en équerre
appliquée sur le cœur, en la retirant horizontalement vers le côté droit et en la descendant
perpendiculairement le long de la cuisse droite, ce qui complète le signe. Le premier temps du
signe qui est de mettre la main en équerre sur le cœur, est le signe ordinaire d'Ordre dans la
Loge de Compagnon.

Il lui donne l'attouchement qui se fait en pressant avec le pouce de la main droite, par trois
fois, sur la phalange du doigt du milieu de la main droite de celui à qui on le donne.

Il lui donne le mot du grade qui est « BOOZ » en lui enseignant à l'épeler lettre à lettre et ensuite
par syllabes. Il lui apprend que c'est le nom de la deuxième Colonne qui est au Midi de la porte
du Temple, sur laquelle est la lettre « B ».

Il lui donne le mot de reconnaissance qui est « GIBLIN » et ajoute :

Le Vénérable Maître

Cette parole sera votre nom caractéristique en Loge comme Compagnon. En cette qualité, vous
venez d'acquérir en Loge l'âge de cinq ans ; méritez par votre zèle et vos vertus, l'âge auquel
vous devez aspirer.

Alors, il l'embrasse et lui donne le baiser fraternel qui se fait en trois temps, sur les deux
joues, la droite et la gauche et le front. Ensuite, il lui dit :

Le Vénérable Maître

Mon Frère, les Compagnons doivent travailler sur la pierre cubique. Allez vers le Frère
Premier Surveillant qui vous apprendra à faire ce travail par la batterie de votre grade.

Le Maître des Cérémonies conduit le nouveau Compagnon vers le Frère Premier Surveillant
qui, l'ayant approché de la pierre cubique dessinée sur le tapis, frappe avec son maillet deux
fois trois coups ; après quoi, il remet son maillet au Compagnon qui y frappe aussi par le
même nombre. Le Frère Introducteur va reprendre sa place dans la Loge. Le Maître des
Cérémonies ramène le candidat entre les deux Surveillants à l'Occident et le Vénérable Maître
dit :

- 91 -
Le Vénérable Maître

Frère Compagnon, cette pierre cubique sur laquelle vous venez de frapper doit vous servir de
modèle dans le travail qui vous reste à faire sur la pierre brute. Ce n'est que par votre
constance à la polir que vous ferez disparaître en elle toutes les irrégularités qu'on y voit
encore. Reconnaissez donc ici, mon cher Frère, le symbole de ce que vous devez faire sur
vous-même et n'abandonnez point cette entreprise avant qu'elle soit tout à fait accomplie.

On vous a fait frapper trois coups sur la pierre cubique à six faces pour vous apprendre à
redoubler de zèle et vous rappeler qu'il n'est aucune partie de votre être sur laquelle vous ne
deviez travailler si vous voulez atteindre à la perfection de ce modèle. Que vos recherches soient
donc assez sévères pour que les autres ne voient pas en vous des imperfections qui vous soient
inconnues, car vous ne pourriez corriger vos défauts si vous les ignorez. Ce serait bien pire
encore si vous les preniez pour des vertus.

Nul homme, mon cher Frère, ne fait des progrès vers le bien sans la connaissance de
lui-même. Celui qui ne se connaît pas encore n'a aucune idée juste de son origine et de sa
destination. Il est sans but, sans règle et n'agit que par l'impulsion dominante des habitudes et
des passions dont il est l'esclave. Soumis à l'influence de tous les objets qui l'environnent, il ne
connaît pas la Tempérance ; il fait toujours trop ou trop peu. Évitez cet écueil, mon cher Frère ;
que votre oeil pénétrant découvre les motifs de vos penchants et de vos désirs ; si vous
reconnaissez que vous êtes loin de la route, gardez-vous d'errer plus longtemps dans le désert
et n'oubliez pas qu'il vous faut un asile avant la fin du jour ; mais, si la nuit, mon Frère, venait
à vous surprendre, ne vous découragez point ; cherchez au-dessus de vous cette Étoile
Flamboyante qui pourra seule diriger votre marche et vous ramener près de vos Frères dans les
avenues de ce Temple.

Le Vénérable Maître

Frère Maître des Cérémonies, pour que ce Compagnon puisse se faire connaître en cette qualité
par ses Frères, présentez-le d'abord aux Surveillants de la Loge et ensuite à son Parrain.

Le nouveau Compagnon, après s'être fait reconnaître des Surveillants par les signes,
attouchements et mots du grade, est ramené au Vénérable Maître à qui il rend les signes,
attouchements et mots. Le Vénérable Maître dit ensuite :

Le Vénérable Maître

Mon Frère, placez-vous entre les deux Surveillants pour y entendre les explications et
instructions du grade que vous venez de recevoir ; écoutez-les attentivement et méditez-les
sans cesse si vous voulez faire des progrès dans l'Ordre.

Le Vénérable Maître fera ensuite l’instruction par demandes et réponses avec les Surveillants.

Lorsque les instructions sont finies, le Vénérable Maître dit au Maître des Cérémonies de
conduire le nouveau Compagnon à la place qu’il doit occuper dans la Loge, suivant son grade,
c’est-à-dire à l’extrémité de la Colonne du Midi, après les anciens Compagnons. Ensuite, le
Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, informez-vous, chacun sur votre Colonne, si les Frères n’ont rien à
proposer pour le bien de l’Ordre en général, ou pour cette Loge en particulier.

Le Premier Surveillant

Mes Frères de la Colonne du Midi, n’avez-vous rien à proposer pour le bien de l’Ordre en
général, ou pour cette Loge en particulier ?

- 92 -
Le Second Surveillant

Mes Frères de la Colonne du Nord, n’avez-vous rien à proposer pour le bien de l’Ordre en
général, ou pour cette Loge en particulier ?

Les Frères qui auraient quelque proposition à faire s’avancent en se levant et en frappant un
coup dans leurs mains.

Le Vénérable Maître étant averti par les deux Surveillants, reçoit les propositions des Frères,
suivant le rang et le grade, en commençant par ceux qui sont à l’Orient.

Si aucune proposition n’est faite, les Surveillants disent :

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, la Colonne du Midi est muette.

Le Second Surveillant

Vénérable Maître, la Colonne du Nord est muette.

Le travail étant fini, le Vénérable Maître fait la clôture de la Loge de Compagnons et ensuite de
celle d'Apprenti.

CLÔTURE DE LA LOGE DE COMPAGNON

Le Vénérable Maître frappe un coup qui est répété par les deux Surveillants et dit, en se
levant :

Le Vénérable Maître

A l'Ordre, mes Frères.

Il se tient debout, son épée la pointe haute appuyée sur l'Autel. Tous les Frères se lèvent en
même temps et tirent leurs épées qu’ils tiennent la pointe contre terre, en se mettant au signe
de Compagnon. Le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, puisque le travail des Compagnons est fini, avertissez les Frères que je vais
fermer la Loge de Compagnons.

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, puisque le travail des Compagnons est fini, avertissez les Frères que
le Vénérable Maître va fermer la Loge de Compagnons.

Le Second Surveillant

Mes Frères, puisque le travail des Compagnons est fini, je vous annonce que le Vénérable
Maître va fermer la Loge de Compagnons.

Le Vénérable Maître

Mes Frères, aidez-moi tous à fermer la Loge de Compagnons.

- 93 -
Le Premier Surveillant

Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à fermer la Loge de Compagnons.

Le Second Surveillant

Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à fermer la Loge de Compagnons.

Le Vénérable Maître

Unissez-vous à moi, mes Frères.

Aussitôt, ils donnent tous ensemble, deux fois de suite le signe entier de Compagnon et disent
« Liberté, Égalité, Fraternité » puis se remettent sur-le-champ au premier temps du signe,
excepté le Vénérable Maître qui prend le maillet avec la main droite et dit :

Le Vénérable Maître

A la gloire de la Franc-Maçonnerie universelle,

ou

à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, (ad libitum)

par le pouvoir que j'en ai reçu, je ferme cette Loge de Compagnons.

Il bat aussitôt, avec son maillet, les six coups de clôture (OO O - OO O) qui sont répétés par les
deux Surveillants.

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, annoncez à tous Frères que la Loge de Compagnons est fermée.

Le Premier Surveillant

Mes Frères, la Loge de Compagnons est fermée.

Le Second Surveillant

Mes Frères, la Loge de Compagnons est fermée.

Le Vénérable Maître

Ayez attention, mes Frères.

Le Vénérable Maître et tous les Frères avec lui, répètent pour la troisième et dernière fois le
signe entier de Compagnon. Le Vénérable Maître va aussitôt éteindre lui-même l’Étoile
Flamboyante, après quoi il revient à sa place pour fermer la Loge d’Apprentis. (Voir le Rituel de
l’Apprenti).

- 94 -
INSTRUCTION MORALE ET EXPLICATION
DU GRADE DE COMPAGNON

Vous venez aujourd'hui, mon cher Frère, de faire le second pas dans le cheminement
maçonnique ; celui-ci, quoique plus simple en apparence, n'en est pas moins important et il
vous impose de nouveaux symboles à méditer qui ne peuvent encore vous être clairement
expliqués ; écoutez, en attendant, les explications de votre réception. Elles vous aideront et
vous faciliteront le nouveau travail qui vous est imposé.

Avant d'être présenté à la Loge, vous avez été livré à la réflexion et à la solitude pour vous
apprendre que le Maçon doit peser mûrement toutes ses démarches et se rendre un compte
exact de ses motifs avant d'agir.

Vous avez ensuite été introduit en Loge comme déjà un homme éprouvé et satisfait des secours
que l'Ordre lui avait procurés. On vous a accordé l'entrée pour vous fortifier dans les bonnes
dispositions et dans la confiance dont vous paraissez rempli.

Placé entre les deux Surveillants, à l'Occident, vous y avez trouvé en eux les guides et amis
fidèles qui vous avaient préservé des dangers de vos premières épreuves et qui étaient encore
également disposés à vous diriger dans la route qui vous restait à faire.

Vous avez été assujetti à cinq voyages autour du Temple, pour vous apprendre que, lorsqu'on
s'est une fois engagé dans le chemin de la vertu, il faut le suivre sans se décourager par les
obstacles que l'on peut y rencontrer encore : la persévérance les diminue et la force pour les
vaincre augmente en proportion de la confiance.

Vous avez fait les voyages avec les yeux découverts, ce qui vous désigne que lorsque le Maçon a
une fois ouvert les siens à la Lumière par un effort de sa propre volonté et de sa confiance, elle
ne l'abandonne pas tant qu'il conserve de l'attrait. Vous l'avez reçue dans votre premier grade,
mais vous êtes encore trop peu affermi dans les vertus maçonniques. Vos connaissances
étaient trop imparfaites pour pouvoir être, sans danger, votre propre guide. Il fallait vous
garantir de ceux de la présomption et des préjugés dont les illusions égarent l'âme des mortels
et vous mettre en état de méditer avec fruit les nouvelles maximes que l'Ordre vous destinait
dans ce grade. Voilà pourquoi on vous a remis sous la conduite des Frères Surveillants.

L'unique objet de votre premier grade a été de vous inciter vivement à travailler à l'amélioration
de votre être. L'objet de celui-ci a été de vous préparer à en mériter la récompense ; mais le
plus sûr de ces moyens, c'est d'apprendre par une étude sévère et approfondie à se connaître
soi-même. Comment, en effet, pourriez-vous faire des progrès assurés dans la recherche de la
vérité, si vous n'étudiez pas votre propre nature, vos rapports avec les autres êtres, vos
passions et vos défauts. C'est pour vous faire sentir la nécessité absolue de se connaître
soi-même, si recommandée par les philosophes les plus célèbres, qu'on vous a présenté un
miroir comme symbole de celui dans lequel vous devez apprendre à vous connaître tel que vous
êtes, pour apprendre à devenir tel que vous devez être.

Dans votre premier grade, vous aviez monté les trois premières marches du Temple ; dans
celui-ci, vous en avez monté cinq et, quoique vous n'ayez pas pu parvenir encore au dernier
palier, ce succès est cependant un grand motif d'encouragement à la persévérance. Ne vous
rebutez donc pas par les obstacles qui vous restent à surmonter pour parvenir à contempler de
plus près l'Étoile Flamboyante qui en éclaire le centre. Elle a déjà commencé à se montrer à
vous ; vous avez pu y discerner la lettre « G » qu'elle renferme. Osez la prendre pour votre guide
et sa Lumière ne vous trompera pas.

Avant de vous introduire, on vous avait scrupuleusement examiné et on vous avait demandé si
vos Maîtres étaient contents de votre travail, pour vous faire connaître que l'Ordre n'accorde de
nouvelles faveurs qu'à ceux qui prouvent avoir bien profité des conseils et instructions qu'il
leur a donnés et qui, par leur docilité envers leurs supérieurs, ont mérité leur bienveillance.

Mais on a exigé aussi de vous un nouvel engagement et la confirmation des précédents, pour
vous faire sentir que, sans une persévérance à toute épreuve dans la pratique des devoirs et

- 95 -
des préceptes que vous avez promis volontairement d'observer, vous n'en devez espérer aucun
succès.

Vous avez reçu de nouveaux signes, attouchements et mots caractéristiques pour vous faire
reconnaître. Le signe sur le cœur vous rappelle l'attention avec laquelle le Compagnon doit
veiller sur les désirs de son cœur pour réprimer ses passions et la tendre amitié que vous devez
à vos Frères. L'attouchement sur le deuxième doigt signifie la double union que vous venez de
former avec eux et le mot vous explique la lettre « B » que vous voyez sur la Colonne, à la
gauche du Temple, près de laquelle les Compagnons reçoivent leur salaire.

Pratiquez fidèlement ce qui vous est exprimé par le mot qui signifie : MA CONSCIENCE PURE
EST MA FORCE et vous pourrez dire avec raison qu'ayant reçu votre salaire vous êtes
content. Comme Apprenti, vous aviez travaillé sur la pierre brute et ce travail vous avait été
expressément recommandé comme indispensable. Pour vous inciter à le faire avec fruit, on ne
vous avait pas laissé ignorer que cette pierre est le symbole de l'homme qui, depuis son
enfance, devenu l'esclave des passions et des préjugés est comme brut et enseveli dans les
ténèbres de l'ignorance, jusqu'à ce qu'une force active, secondée de celle de sa propre volonté,
vienne l'aider à développer en lui le germe précieux qui est enfermé dans son âme.

Comme Compagnon, vous avez été admis à travailler sur la pierre cubique polie ; celle-ci est le
symbole de l'homme qui, commençant à se connaître, travaille avec fruit, sous la direction de
ses Maîtres, à acquérir la perfection dont il est susceptible.

Le guide que la Loge vous a donné pour vous conduire de la pierre brute à la pierre polie et qui
vous a appris à la travailler, figure cette force active et bienfaisante qui préside à votre
éducation et favorise vos efforts. Ne rendez donc point ses soins inutiles et employez souvent
l'équerre, le niveau et la perpendiculaire pour faire disparaître entièrement la pierre brute et
que vos Frères ne voient plus en vous qu'une pierre polie digne d'entrer dans la construction
du Temple auquel vous devez travailler avec eux. Venez donc souvent vous ranger sous la
Colonne de votre grade ; rendez-y les Maîtres témoins de vos progrès, qu'ils vous voient
pratiquer constamment toutes les vertus qui vous sont désignées par les sept marches qui
conduisent au Temple et fuir sans relâche les vices qui vous interdiraient à jamais l'entrée.
Vous assurerez, par-là, la récompense de vos travaux.

C’est à regret, mon cher Frère, que nous vous laissons encore bien des choses à désirer, mais
si vous avez été attentif aux explications qui vous ont été enseignées, vous devez sentir - et on
ne vous l’a pas laissé ignorer - que notre devoir est de vous aider dans votre travail, mais non
pas de le faire !

- 96 -
INSTRUCTION PAR DEMANDES ET RÉPONSES
POUR LE GRADE DE COMPAGNON

 Etes-vous Compagnon ?
Oui, je le suis.

 A quoi le connaîtrai-je ?
A mes nouveaux signes, attouchements, mots et paroles.

 Donnez-moi le signe de Compagnon.


(On donne le signe pectoral en entier).

 Donnez-moi l'attouchement.
(On le donne).

 Donnez-moi la parole.
Je ne puis la dire, ni l'écrire, mais je puis l'épeler. Donnez-moi la première lettre et je
vous donnerai la seconde.

- B
- O

- BO (syllabes)

- O
- Z

- OZ (syllabes)

 Que signifie cette parole ?


Ma conscience pure est ma force.

 Quel est le mot de Compagnon qui lui sert de reconnaissance ?


GIBLIN.

 Que signifie ce mot ?


Expert tailleur de pierres.

 Pourquoi vous a-t-on donné ce mot ?


En mémoire des Giblins, habitant de Gibles, qui étaient les plus habiles pour la coupe
des pierres et que Salomon employa pour tailler celles qui devaient entrer dans les
fondements du Temple.

 Quel est le signe d'Ordre en Loge ?


On place la main droite en équerre sur le cœur.

 Que signifie ce signe ?


Que les Maçons doivent garder fidèlement tous les secrets et mystères de l'Ordre.

 Pourquoi vous êtes-vous fait recevoir Compagnon Maçon ?


Pour apprendre à connaître la lettre « G ».

 Où l'avez-vous vue ?
Au centre de l'Étoile Flamboyante.

 Que signifie-t-elle ?
Géométrie ou cinquième des Sciences.

 Où avez-vous été reçu Compagnon ?


A l'entrée du Temple, près de la Colonne « B » qui est du côté du Midi.

- 97 -
 Comment y êtes-vous parvenu ?
Par la porte d'Occident.

 Quel travail avez-vous fait pour être reçu ?


J'ai travaillé à dégrossir la pierre brute.

 Que signifie-t-elle ?
La solidité des travaux des Maçons lorsqu'ils remplissent exactement les règles qui leur
sont prescrites et les devoirs que l'Ordre leur impose.

 Comment le Maçon peut-il pratiquer ces règles et ces devoirs ?


L'Univers lui en présente le tableau et les conseils de ses Frères lui donnent les
moyens de les remplir.

 Que signifient les quatre angles ?


Les quatre vertus qui sont à la base de l'Ordre.

 Compagnon, connaissez-vous ces quatre vertus ?


Comme Apprenti, j'ai connu qu'un vrai Maçon ne doit jamais s'écarter de la Justice et,
comme Compagnon, j'ai appris que sans la Tempérance, il n'est point d'homme juste.

 Quelles sont les deux autres vertus ?


Je l'ignore, les Compagnons n'étant pas encore assez avancés pour pouvoir les
pratiquer.

 A quoi la pierre cubique sert-elle aux Compagnons ?


A aiguiser les outils et préparer ceux des Apprentis.

 Comment avez-vous travaillé sur la pierre cubique ?


Par deux fois trois coups, qui sont la batterie de mon grade.

 Que signifient les deux fois trois coups ?


La double loi qui est imposée au Compagnon de remplir sa tâche exactement, sans
aller au-delà, ni entreprendre sur les travaux réservés aux Maîtres.

 Comment parviendra-t-il à ce juste milieu ?


En s'exerçant à pratiquer les vertus de son grade.

 Quels sont les instruments symboliques des Maçons ?


Le Compas, l'Équerre, le Niveau et la Perpendiculaire.

 Que signifient-ils ?
La droiture du cœur, la justesse de notre esprit, la pureté de nos actions et le travail
que, pour progresser, nous faisons à la gloire du Grand Architecte de l'Univers.

 Pouvez-vous m'expliquer les circonstances particulières de votre réception ?


Oui, Vénérable Maître.

 Pourquoi vous a-t-on interrogé sur l'Instruction du grade d'Apprenti, avant de vous
conduire à la Loge de Compagnon ?
Pour s'assurer si, par mon application et mon travail, je méritais d'être avancé à un
grade plus élevé.

 Pourquoi avez-vous été conduit en Loge avec votre tablier et les yeux découverts ?
Pour me faire sentir que j'étais déjà sur la bonne voie et que je devais m'appliquer à la
suivre.

 Où avez-vous été placé en entrant dans la Loge ?


Entre les deux Surveillants que j'ai reconnus pour des guides fidèles et mes vrais amis.

- 98 -
 Qu'ont-ils fait pour vous ?
Le Vénérable Maître m'a permis d'entreprendre, sous leur conduite, les cinq voyages
mystérieux autour des travaux du Temple, de l'Occident à l'Orient, par le Midi, ayant la
pointe d'une épée sur le cœur.

 Avez-vous fait ces voyages ?


Non, le Vénérable Maître, craignant ma faiblesse et voulant récompenser ma confiance,
m'a dispensé des deux derniers qui étaient les plus dangereux.

 Qu'avez-vous appris dans les trois voyages que vous avez fait ?
J'ai éprouvé les vices des métaux mais, attentif aux avis de mon guide, je les ai jetés à
mes pieds, hors de l'enceinte du Temple et j'ai obtenu des maximes salutaires.

 Quels étaient ces métaux ?


Dans mon premier voyage, j'ai trouvé l'Argent au Nord. Dans mon deuxième, le Cuivre au
Midi et dans mon troisième, le Fer à l'Occident.

 Pourquoi ne vous a-t-on pas fait éprouver l'Or qui est le plus pur de tous les métaux ?
Parce que l'Or étant à l'Orient, les Apprentis et les Compagnons ne pourraient le
découvrir.

 Pourquoi ne vous a-t-on pas fait connaître les deux autres métaux ?
Pour m'apprendre les dangers dont j'étais menacé en ne suivant pas les avis de mes
guides et les maximes du Vénérable Maître.

 Que vous est-il arrivé ensuite ?


On m'a fait retourner contre l'Occident et on m'a mis à l'épreuve. On m'a fait arracher le
voile qui me cachait mes propres défauts pour m'apprendre à me connaître moi-même.

 Où avez-vous été conduit par les Surveillants ?


Ils m'ont fait monter par trois et deux pas les premières marches de l'escalier, où ils
m'ont arrêté voyant que j'étais indigne d'approcher des portes du Temple.

 Pourquoi étiez-vous indigne d'en approcher ?


Le Premier Surveillant m'a montré la Tempérance qui décorait l'extérieur du Temple et
j'ai reconnu aussitôt ma témérité, n'ayant point encore pratiqué cette vertu.

 Qu'a-t-il fait de vous ?


Le Vénérable Maître lui a ordonné de me faire redescendre.

 Pourquoi vous a-t-il fait monter et ensuite redescendre ?


Pour me rapprocher de la Lumière, connaître si je me soumettais courageusement à la
vertu des Compagnons et éprouver ensuite ma résignation.

 Quelle récompense en avez-vous reçue ?


L'Étoile Flamboyante m'a été montrée dans tout son éclat avec la lettre « G » au milieu.

 Que signifie cette lettre ?


J'en connais peu la valeur, mais on m'a enseigné qu'elle désignait la Géométrie ou la
cinquième des sciences auxquelles un bon Maçon doit s'appliquer.

 Qu'êtes-vous devenu ensuite ?


On m'a conduit par trois pas maçonniques à l'autel d'Orient où j'ai renouvelé les
premiers engagements.

 Pourquoi ce renouvellement ?
Pour m'enseigner qu'il ne suffit pas de prendre de bonnes résolutions, mais qu'il faut
savoir persister.

- 99 -
 Que vous a produit votre persévérance ?
De nouveaux signes, attouchements, mots et paroles, par lesquels j'ai ensuite été
reconnu Compagnon par mes Frères.

 Quelle différence y a-t-il entre le tapis des Compagnons et celui des Apprentis ?
Aucune, si ce n'est la lettre « B » sur la Colonne à droite du Temple.

 Pourquoi n'avez-vous pas plus tôt aperçu cette lettre sur la Colonne ?
Parce qu'il ne m'était pas permis d'en approcher, ce qui n'est permis qu'aux
Compagnons et non aux Apprentis qui ne doivent pas chercher à connaître les choses
qui sont au-dessus de leur grade.

 Combien y a-t-il de Colonnes à l'entrée du Temple ?


Deux toutes semblables, mais cependant distinguées par la première lettre du nom qui
leur est attribué.

 Quelle était leur hauteur ?


Dix-huit coudées.

 De quelle hauteur étaient les chapiteaux ?


Près de cinq coudées.

 Quelle était leur circonférence ?


Douze coudées.

 Quelle était leur épaisseur ?


Quatre pouces.

 Pourquoi seulement cette épaisseur ?


Parce qu'elles étaient creuses.

 Quel était leur ornement ?


Elles soutenaient des globes sphériques ornés de lys et de grenades.

 Quel était leur usage pendant la construction du Temple ?


Elles servaient à renfermer les outils de géomètre et le trésor pour payer les ouvriers
suivant leur classe.

 Quel est le symbole de la Loge des Compagnons ?


Une pierre cubique sur laquelle est posée une équerre avec ces mots : « DIRIGIT
OBLIQUA » (« REMETS DANS LE DROIT CHEMIN »).

 Que signifie ce symbole et l'inscription ?


Le but et l'inscription des travaux de l'Ordre.

 Quel âge avez-vous comme Compagnon ?


Cinq ans passés.

 Comment avez-vous acquis cet âge ?


En faisant les cinq voyages autour des ouvrages et en montant les cinq premières
marches du Temple.

 Que signifie cet âge ?


Que j'ai appris à connaître les cinq ordres d'architecture.

 Quels sont-ils ?
Le Toscan, le Dorique, le Ionique, le Corinthien et le Composite.

- 100 -
 Quel rapport y a-t-il entre les ordres d'architecture et les travaux mystérieux des
Maçons ?
Comme la connaissance des cinq ordres d'architecture est nécessaire à un architecte
pour exercer son art, de même aussi les Maçons ne doivent négliger d'acquérir aucune
connaissance qui peuvent contribuer à la perfection de leurs travaux.

 Avez-vous été payé de votre salaire ?


Oui, Vénérable Maître.

 Où avez-vous reçu votre salaire ?


A la Colonne « B » à la droite du Temple où s'assemblent les Compagnons pour y recevoir
le leur.

 Combien avez-vous reçu ?


Je connais la signification de la lettre « B » et je suis content.

Le Vénérable Maître dit, en finissant l'instruction :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, apprenons à nous bien connaître ; rendons-nous maîtres de nos passions par
une exacte Tempérance ; travaillons, sans relâche, à polir la pierre brute. Nous pourrons,
alors, contempler cette Étoile Flamboyante qui peut seule nous éclairer sur les mystères qui
sont cachés à nos yeux.

- 101 -
- 102 -
GRAND ORIENT DE FRANCE
PUISSANCE SYMBOLIQUE RÉGULIÈRE SOUVERAINE

CAHIER
du
GRADE DE MAÎTRE

au Rite Écossais Rectifié

RITUEL DE RÉFÉRENCE

6003
- 103 -
- 104 -
SOMMAIRE

DÉCORATION DE LA LOGE DE MAÎTRE ------------------------------------------------------------- 107

TABLEAU OU TAPIS DE LOGE ------------------------------------------------------------------------- 107

ILLUMINATION DE LA LOGE-------------------------------------------------------------------- 108

HABILLEMENT DES MAÎTRES EN LOGE ----------------------------------------------------- 109

PLACE DES FRÈRES ----------------------------------------------------------------------------- 109

CHAMBRE DE PRÉPARATION ------------------------------------------------------------------ 109

FONCTIONS DU FRÈRE PARRAIN OU PROPOSANT ----------------------------------------------- 110

FONCTIONS DU FRÈRE PRÉPARATEUR ------------------------------------------------------ 110

ILLUMINATION D’ORDRE ET OUVERTURE DE LA LOGE DE MAÎTRE ------------------ 112

PROCLAMATION POUR LA RÉCEPTION D’UN COMPAGNON


AU GRADE DE MAÎTRE---------------------------------------------------------------------------------- 114

LE CANDIDAT À LA PORTE DE LA LOGE ----------------------------------------------------- 115

INTRODUCTION DU CANDIDAT DANS LA LOGE -------------------------------------------- 117

ENGAGEMENT DES MAÎTRES ------------------------------------------------------------------ 123

RECONNAISSANCE DES MAÎTRES ------------------------------------------------------------ 124

RÉCIT HISTORIQUE DE GRADE --------------------------------------------------------------- 125

HABITS, SIGNES ET MARQUES DISTINCTIFS DES MAÎTRES ---------------------------- 129

CLÔTURE DE LA LOGE DE MAÎTRE----------------------------------------------------------- 132

INSTRUCTION MORALE ET EXPLICATION DU GRADE DE MAÎTRE FRANC-MAÇON - 135

INSTRUCTION PAR DEMANDES ET RÉPONSES POUR LE GRADE DE MAÎTRE ------- 137

- 105 -
- 106 -
DÉCORATION DE LA LOGE DE MAÎTRE
L'appartement de la Loge sera tapissé de noir et les tables des Officiers seront recouvertes
d'étoffe de la même couleur.

L'Autel d'Orient, le fauteuil du Vénérable Maître et le dais seront également drapés de noir,
avec galons et franges d'argent ou de soie blanche, ainsi que les tables des Surveillants.

On figurera, sur la tapisserie, trois têtes de mort, en blanc ou en argent, peintes ou brodées,
reposant sur deux ossements de même couleur, en sautoir, avec neuf larmes en or ou peintes
en jaune, autour de chaque tête. L'une des têtes sera placée au milieu du mur méridional,
l'autre vis-à-vis sur le mur septentrional et la troisième sera contre le mur oriental, au-dessous
du dais et un peu plus élevée que le fauteuil du Vénérable Maître, avec ces mots peints en
jaune ou de couleur d’or, de manière à pouvoir être lus par le candidat, malgré l’obscurité qui
règne dans la Loge :

« PENSEZ DONC À LA MORT ».

Une lampe sépulcrale sera placée devant cette tête de mort.

Le devant de l'autel représente, pour le grade de Maître, un vaisseau démâté, sans voile et sans
rame, tranquille sur une mer calme, avec ces mots pour inscription :

« IN SILENCIO ET SPE FORTITUDO MEA ».


(« MON COURAGE RÉSIDE DANS LE SILENCE ET L’ESPOIR »).

En avant du dais, sur l’autel d’Orient, est placé un panneau portant, sur un fond bleu, le
mot « PRUDENCE » en lettres d’or.

Dans le fond occidental, peu en avant de la porte d'entrée, sera en relief, ou en peinture lorsque
le local ne permettra pas de le faire en relief, un monument ou mausolée sur une base
triangulaire qui sera élevée de trois degrés ; à chacun des angles (trois) du tombeau qui sera
surmonté d'une pyramide triangulaire, reposera une urne sépulcrale du haut de laquelle on
verra s'élever une vapeur enflammée et détachée de l'ouverture de l'urne ; on lira, dans la partie
supérieure du monument, les mots :

« DEPONENS ALIENA ASCENDIT UNUS »


(« DÉPOUILLE-TOI POUR ACCÉDER À L’UNITÉ »).

et ceux-ci dans la partie inférieure :

« TERNARIO FORMATUS, NOVENARIO DISSOLVITUR ».


(« FORMÉ PAR LE TERNAIRE, IL EST LIBÉRÉ PAR LE NOVÉNAIRE »).

Ces deux inscriptions, ainsi que la vapeur enflammée, seront rendues visibles par un
transparent.

TABLEAU OU TAPIS DE LOGE


Le tableau ou tapis de la Loge de Maître, d'une grandeur proportionnée au local, est étendu sur
le parquet, à peu près au centre de l'appartement, en avant de l'autel d'Orient ; il représente un
carré long, entouré d'une bordure semblable à celle du tapis des deux précédents grades ; au
milieu de ce carré long est peint un cercueil accompagné de 81 larmes de couleur jaune ou
d'or ; vers les deux extrémités du cercueil sont figurés, du côté de la tête, vers l'Occident, une
équerre et, du côté des pieds, vers l'Orient, un compas ouvert en équerre dont le sommet est à
l'Orient ; à côté de l'équerre, dans l'angle au Sud, est peinte la planche à tracer ; sur le cercueil
sont peints, du côté de l'Occident, en couleur blanche ou d'argent, une tête de mort reposant
sur deux os en sautoir et, du côté d'Orient, une branche verte d'acacia ; au milieu, entre la tête
de mort et la branche d'acacia, sera figurée une lame d'or triangulaire sur laquelle paraîtront,
gravées, les lettres « J A ».

- 107 -
Au bas du tapis, vers l’Occident, est l’escalier du Temple, formé de sept marches
demi-circulaires, divisées en trois parties, comme dans les grades précédents, par les nombres
3, 5, 7.

Autour du tapis, sont dans les angles du Nord-Est, Nord-Ouest et Sud-Ouest, trois grands
chandeliers peints ou drapés en noir, portant chacun trois grosses bougies, disposées en
triangle, ce qui fera en tout neuf lumières.

Par-dessus le tapis, à l'endroit où est peint le cercueil on placera pour les jours de réception un
drap noir étroit, avec un oreiller de même couleur ; on y placera aussi un linge ensanglanté, ou
taché en couleur de sang et un petit arceau pour soutenir le linge, afin de faciliter la
respiration du Frère qui doit figurer le cadavre d'Hiram et celle du récipiendaire, lorsqu'ils y
seront étendus. On peut aussi remplacer par un cercueil noir le cadavre d'Hiram dans la
première partie de la réception.

Le matelas sera recouvert d'un drap noir bordé de blanc et traversé d'une grande croix blanche
dont les quatre branches seront égales et se prolongeront jusqu'à la bordure.

Une branche épineuse d'acacia sera peinte, ou brodée en couleur verte, dans l'angle formé par
les deux branches de la Croix du Midi et de l'Occident.

On aura aussi une branche épineuse d'acacia naturelle, ou artificielle, qui sera placée par terre
au pied du cercueil à l'Orient, pour être posée par le Vénérable Maître sur le récipiendaire.

On placera sur le tapis, à l'Occident, au Midi et au Nord, trois rouleaux de papier ou de carton
avec lesquels le candidat sera frappé légèrement sur le dos, lorsqu'il fera les trois pas de
Maître, par les Frères qui en auront reçu l'ordre du Vénérable Maître.

L'Autel d'Orient et les tables des Surveillants doivent être garnis comme dans les grades
précédents.

ILLUMINATION DE LA LOGE
La Loge de Maître est éclairée par le chandelier à trois branches sur l'Autel d'Orient, par
neuf bougies ou flambeaux, sur les trois grands chandeliers autour du tapis et par les
trois lumières qui sont sur les tables des Surveillants et du Frère Secrétaire, ce qui fait en tout
quinze lumières d'Ordre.

L'Étoile Flamboyante dans la place ordinaire, pour être découverte ou éclairée par le Vénérable
Maître en ouvrant la Loge de Compagnons, recouverte lorsqu'on éteint les lumières et
découverte de nouveau lorsqu'on rétablit la lumière dans la Loge. L'Étoile Flamboyante est
uniquement destinée pour les travaux cérémoniels du grade de Compagnon et ne doit pas être
employée dans ceux du troisième.

Indépendamment de ces lumières, l'appartement sera éclairé par un nombre déterminé de


lampes, proportionné à l'étendue du local et qui n'ont aucun rapport avec le travail ; elles
doivent être éteintes un peu avant l’introduction du récipiendaire dans la Loge et seront
rallumées avant qu'il soit relevé du cercueil.

On aura deux récipients garnis d'esprit de vin ou d’alcool, avec un couvercle pour étouffer la
flamme lorsqu'elle ne sera plus nécessaire ; l'une sera placée devant le mausolée d'Occident et
l'autre à l'extrémité du tapis, du côté de l'Orient.

On aura, de plus, le nombre nécessaire de tuyaux ou cylindres, en carton ou fer blanc, pour
envelopper chacune des lumières d'Ordre de la Loge et aussi un nombre convenable de bâtons
ou roseaux garnis à leur extrémité d'un étouffoir et d'une mèche cirée, pour éteindre et
rallumer sans bruit ni confusion les bougies.

- 108 -
HABILLEMENT DES MAÎTRES EN LOGE
Tous les Frères doivent être vêtus en noir ou couverts d’un manteau de deuil, avec le chapeau
rabattu sur la tête, des gants blancs, l'épée au côté. Le tablier de Maître est de peau blanche
doublée en taffetas bleu, dont la partie supérieure ou pectorale est rabattue ; sur le tablier sont
attachées trois rosettes bleues disposées en triangle.

Les Frères de grades plus élevés que le grade de Maître seront décorés au grade de Maître. Si le
Vénérable Maître souhaite recevoir ces Frères décorés de leurs cordons et bijoux, la demande
devra en être faite au Conseil de l’Ordre.

PLACE DES FRÈRES


Les Officiers de la Loge, les Dignitaires de l'Ordre et tous les autres Frères sont placés en Loge
de Maître comme dans les deux premiers grades.

Les Frères Servants font la garde des portes à l’extérieur et des avenues ; il leur est interdit
d’entrer dans la Loge, sous aucun prétexte, dès que le travail est ouvert, sans l’ordre du
Vénérable Maître ou des Surveillants, ou du Maître des Cérémonies. Les derniers Maîtres reçus
font la garde à l'intérieur de la Loge.

CHAMBRE DE PRÉPARATION
Cette chambre est disposée comme pour les grades d'Apprenti et de Compagnon.

Sur la table, on placera :

1. Les Constitutions du Grand Orient de France et éventuellement la Bible ;

2. une écritoire, du papier, des plumes ;

3. une sonnette ;

4. le carton où est peinte la tête de mort sans inscription ;

5. un tableau contenant les trois questions d'Ordre préparatoires et les maximes que le
Vénérable Maître a données pendant les voyages, dans les grades précédents ;

6. ce tableau sera posé en recouvrement sur un second tableau qui, comme les grades de
Compagnon et d’Apprenti, ne doit être découvert que par le Frère Préparateur lorsqu'il
quitte le candidat, ainsi qu'il est dit ci-après. Sur le second tableau, sera inscrit ce qui
suit :

Leçons de prudence
Prévoit ce que tu dois faire et soit toujours prêt.

Ne soit ni lâche, ni paresseux, mais évite la présomption.

Ne tente jamais d'écarter seul des obstacles qui surpasseraient


ton pouvoir, mais demande les secours nécessaires.

Examine attentivement les objets qui t'entourent et ne crois pas


que ceux qui ont le plus d'attrait soient toujours les meilleurs.

Ne fais aucune entreprise sans avoir calculé d'avance ce qui doit


en résulter d'utile et la possibilité du succès.

- 109 -
Ne perds pas un instant de vue le but auquel tu dois tendre, afin
de pouvoir rentrer dans le bon chemin si tu venais à t'en écarter.

Marche avec constance et fermeté, mais surtout, ne recule pas


lorsque les forces te manquent pour avancer.

On ajoutera, à tous ces tableaux, un exemplaire manuscrit des Règles Maçonniques dont le
récipiendaire a dû s'occuper sérieusement depuis sa réception dans l'Ordre.

Sur la première feuille, au-dessus du titre, est écrite l'invitation suivante, en gros caractères :

Dès le commencement de ton parcours maçonnique, tu acceptas ces


règles pour diriger tes actions ; viens donc comparaître
aujourd'hui devant elles dans ton propre tribunal ; examine et vois
dans le secret de ton cœur en quoi tu diffères du modèle qu'elles
n'ont cessé de t'offrir ; sois sincère avec toi et prononce sans partialité.

Tu demandes aux Maîtres ton avancement dans l'Ordre des Maçons,


mais qu'espères-tu de leur condescendance puisqu'ils ne peuvent
rien sans toi, puisque, à quelque degré qu'ils voulussent t'élever,
ils ne sauraient y réussir si tu ne travailles toi-même
à l'atteindre par ton courage, ta constance et l'ardeur de ton désir.

Médites donc de nouveau ces lois auxquelles tu promis


solennellement d'obéir et tu verras avec évidence ce que tu dois
faire encore pour mériter le prix que tu oses demander à l'Ordre.

FONCTIONS DU FRÈRE PROPOSANT


Le Frère qui a proposé le candidat pour le troisième grade et qui a été accepté ou nommé par la
Loge pour lui servir de Parrain, doit le conduire dans la Loge de préparation pour commencer le
travail. Le candidat doit être vêtu en Compagnon et avoir son épée ; le Frère Proposant remet
d'abord les questions préparatoires et les maximes ; il lui présentera ensuite une feuille de
papier en l'avertissant qu'il doit y écrire ses nom, prénom, son âge, le lieu de sa naissance et de
son domicile ou résidence ordinaire et son état civil et, après lui avoir fait une courte
exhortation, il lui annoncera qu'il va de nouveau se porter caution pour lui, envers l'Ordre et
auprès de la Loge ; enfin, il se conformera à ce qui est prescrit, en cette circonstance, pour les
devoirs et fonctions du Proposant dans les rituels des précédents grades.

FONCTIONS DU FRÈRE PRÉPARATEUR


Le Frère qui aura été chargé par le Vénérable Maître d'examiner et de préparer le candidat,
s'informera auprès du Frère Parrain si le récipiendaire a été seul pendant un temps convenable
dans la chambre de retraite et, après en avoir pris l'ordre du Vénérable Maître, il s'y rendra
environ une demi-heure avant l'heure du travail, avec le chapeau sur la tête, l'épée au côté et le
tablier de son grade, sans aucun autre vêtement ou ornement maçonnique et il y portera le
rituel qu'il doit suivre pour la préparation du candidat ; il le salue et lui dit :

Le Frère Préparateur

Frère Compagnon, les questions qui vous furent proposées dans


cette solitude, avant votre réception dans l'Ordre, les maximes
qui vous furent enseignées dans vos voyages mystérieux, la justice
qui vous fut montrée comme devant être votre règle unique, les
instructions que vous avez reçues, l'invitation qui vous a été
faite de vous livrer constamment à l'étude de vous-même pour
connaître la nature de votre être, ses rapports et sa destination
pour dévoiler vos penchants, vos habitudes et les règles pour la

- 110 -
TEMPÉRANCE, toutes les précautions que l'Ordre a prises dans le
dessein de vous diriger, ont dû suffire pour produire en vous des
notions justes sur le vrai but de la Franc-Maçonnerie et sur la
route qui pourrait vous y conduire.

Vous vous présentez aujourd'hui, pour être élevé au grade de


Maître. Mais, pourrez-vous prouver que vous avez fait la tâche des
Apprentis et rempli les devoirs des Compagnons ? Avez-vous médité
sérieusement ces règles (en désignant le cahier des règles qui est
sur la table). Vous en êtes-vous fait l'application à vous-même
par une pratique constante des moyens qu'elles vous ont présentés ?

Si vous n'aviez pas fait ce travail absolument nécessaire, quel


titre auriez-vous pour obtenir le grade que vous demandez ?
Vos Frères vont être bientôt vos juges ; ils sont prêts dans cet
instant à former la Loge pour vous élever au rang des Maîtres si
vous en êtes digne. Mais, quelle que soit leur indulgence, si
votre demande est téméraire, je vous préviens qu'elle sera
rejetée ; dans cette supposition, nous ne pouvons l'admettre sans
nuire à vous-même et sans manquer à l'Ordre ; vous allez donc
subir un examen rigoureux ; vous serez sévèrement éprouvé par les
Maîtres, car tout Compagnon leur est suspect et vous en
particulier. Le Vénérable Maître m'envoie auprès de vous pour vous
en prévenir et la Loge attend le rapport que je dois lui faire ;
faites-moi donc connaître ce que vous avez fait jusqu'ici comme Maçon,
et le résultat de vos travaux.

Le Frère Préparateur écoutera avec complaisance et d'un air fraternel, les réponses du
candidat, sans l'interrompre. Si celui-ci avait écrit pendant sa retraite quelques réflexions, le
Frère Préparateur les remettra au Vénérable Maître lorsqu’il fera son rapport, afin que le
Vénérable Maître donne l'ordre à l'Orateur de les conserver pour servir de base à l'avancement
du candidat, mais jamais elles ne sont communiquées à la Loge.

Il examinera ensuite le candidat sur les parties essentielles des grades d'Apprenti et de
Compagnon, tant sur le cérémonial que sur les différentes instructions allégoriques et morales,
moins pour l'instruire que pour connaître le travail qu'il a fait pour les dévoiler.

Il lui donnera succinctement les avis, conseils et explications qui lui seraient nécessaires,
suivant les circonstances, l'exhortant à la persévérance, à la confiance, à l'amour des devoirs et
vertus maçonniques. Enfin, découvrant le second tableau qui était caché par le premier, il lui
dira :

Le Frère Préparateur

Frère Compagnon, si vous voulez devenir un Maître


accompli, recevez ici les leçons de la PRUDENCE ; méditez
attentivement ce qu'elle exige de vous.

Aussitôt, il se retirera, fermera la porte à clef, ira faire un rapport provisoire au Vénérable
Maître, et lui remettra la feuille sur laquelle le candidat aura écrit ses nom, âge, etc. et les
réflexions qu'il aurait pu mettre par écrit.

- 111 -
ILLUMINATION D’ORDRE ET OUVERTURE DE LA LOGE DE
MAÎTRE
Les propositions et affaires relatives au second grade étant terminées, le Vénérable Maître, à
sa place, frappe un seul coup et dit :

Le Vénérable Maître
A l'Ordre, mes Frères, au 3ème grade.

Aussitôt, tous les Frères se lèvent et portent leur main droite au signe d'Ordre de Maître.

Le Vénérable Maître prend du feu au chandelier à trois branches et il va allumer, précédé par
le Maître des Cérémonies, par le Midi, les six bougies qui ne l'étaient pas encore aux
trois chandeliers du tapis ; il revient à sa place par le Nord.

Le Vénérable Maître étant de retour à sa place, frappe un coup de maillet qui est répété par les
deux Surveillants et dit :

Le Vénérable Maître
Frère Premier Surveillant, quel est le motif qui nous rassemble pour la Loge de Maîtres ?

Le Premier Surveillant
Frère Second Surveillant, quel est le motif qui nous rassemble pour la Loge de Maîtres ?

Le Second Surveillant
C'est le désir d'apprendre à tracer avec de justes proportions des plans pour la construction du
Temple Maçonnique.

Le Premier Surveillant
Vénérable Maître, c'est le désir d'apprendre à tracer avec de justes proportions des plans pour
la construction du Temple Maçonnique.

Le Vénérable Maître
Comment y parviendrons-nous ?

Le Premier Surveillant
Frère Second Surveillant, comment y parviendrons-nous ?

Le Second Surveillant

Au nom de la Franc-Maçonnerie universelle,


ou
A la gloire du Grand Architecte de l'Univers (ad libitum), par la connaissance de JAKIN, de
BOOZ et de la lettre « G » qui est au centre de l'Étoile Flamboyante.

Le Premier Surveillant
Vénérable Maître, au nom de la Franc-Maçonnerie universelle,
ou
à la gloire du Grand Architecte de l'Univers (ad libitum),
par la connaissance JAKIN, de BOOZ et de lettre « G » qui est au centre de l'Étoile
Flamboyante.
Le Vénérable Maître

Comment pourrons-nous acquérir cette connaissance ?

- 112 -
Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, comment pourrons-nous acquérir cette connaissance ?

Le Second Surveillant

Par l'étude approfondie de nous-mêmes et de la nature, en détestant le vice et en pratiquant la


vertu.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, c'est par l'étude approfondie de nous-mêmes et de la nature, en détestant le


vice et en pratiquant la vertu.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, annoncez aux Frères que je vais ouvrir la Loge de Maîtres.

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, annoncez aux Frères que le Vénérable Maître va ouvrir La Loge de
Maîtres.

Le Second Surveillant

Mes Frères, je vous avertis de la part du Vénérable Maître qu'il va ouvrir la Loge de Maîtres.

Le Vénérable Maître

Mes Frères, aidez-moi à ouvrir la Loge de Maîtres.

Le Premier Surveillant

Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à ouvrir la Loge de Maîtres.

Le Second Surveillant

Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à ouvrir la Loge de Maîtres.

Aussitôt, le Vénérable Maître et tous les Frères avec lui, donnent deux fois de suite le signe
entier du grade de Maître et disent « Liberté, Égalité, Fraternité », après quoi les Frères se
mettent et restent au deuxième temps du signe qui est le signe d'Ordre en Loge.

Après quoi, le Vénérable Maître ouvre la Loge par la batterie de neuf coups, par trois fois trois,
en disant :

Le Vénérable Maître

A la gloire de la Franc-Maçonnerie universelle,


(O O - O)

ou

à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers (ad libitum)


(O O - O)

Sous les auspices du GRAND ORIENT de FRANCE


(O O - O)
Et par le pouvoir que j'en ai reçu
(O O - O)
J'ouvre cette Loge de Maîtres.

- 113 -
Le Premier Surveillant

OO-O OO-O OO-O

Le Second Surveillant

OO-O OO-O OO-O

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, annoncez aux Frères que la Loge de Maîtres est ouverte.

Le Premier Surveillant

Mes Frères, la Loge de Maîtres est ouverte.

Le Second Surveillant

Mes Frères, la Loge de Maîtres est ouverte.

Le Vénérable Maître

Ayez attention, mes Frères.

Le Vénérable Maître et tous les Frères donnent, pour la troisième et dernière fois, le signe
entier du grade.

Le Vénérable Maître pose son épée sur la Constitution du Grand Orient de France et sur la
Bible, ouverte au premier chapitre de Saint-Jean, tous les Frères remettent la leur dans le
fourreau. Le Vénérable Maître s'assied et invite les Frères à s'asseoir aussi et à observer le
plus profond silence. Le Vénérable Maître expose le sujet particulier de l'Assemblée et fait
mettre en délibération les affaires qui y ont donné lieu. On doit éviter, autant que possible, de
traiter aucune affaire en Loge de cérémonie de Maîtres. Si c'est pour une réception, il l'annonce
comme dans l'article qui suit.

PROCLAMATION POUR LA RÉCEPTION D’UN COMPAGNON


AU GRADE DE MAÎTRE
Le Vénérable Maître

Mes Frères, le Frère Compagnon N.….. désire faire de nouveaux progrès dans la
Franc-Maçonnerie et être reçu Maître. Il a fini son temps, la Loge a consenti à son avancement
par un scrutin régulier, ainsi que la lecture du protocole va vous le confirmer.

Frère Secrétaire, lisez le protocole du scrutin et d'admission au grade de Maître du Frère N....

Après lecture du protocole, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frère N... qui avez été chargé de l'examen et de la préparation du candidat, faites-nous
connaître quelles sont, à présent, ses dispositions.

Le Frère Préparateur fait sommairement son rapport. Il remet les réflexions écrites du candidat
au Vénérable Maître qui les confie au Frère Orateur en disant :

Le Frère Préparateur

- 114 -
Le candidat m’a paru digne de recevoir le grade de Maître.

Après le rapport, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, si vous jugez vous-mêmes que le Frère Compagnon N... soit digne d'être reçu au
grade de Maître, je vous invite à me le faire connaître à l'instant dans la forme accoutumée.
Persistez-vous dans le consentement que vous avez donné à sa réception ?

Aussitôt, il frappe un seul coup et les Frères donnent ensemble le signe de consentement en
étendant le bras droit en avant, la main en équerre, la paume tournée contre terre. S'il y avait
des Frères opposants, ils doivent se lever et rester debout, sans étendre le bras et, dans ce
cas, le Vénérable Maître se conformera à ce qui a été prescrit dans le Rituel du premier grade.
Le consentement étant donné, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Puisque aucun de vous ne s'oppose à sa réception, je vais y procéder. Frère N... que j'ai choisi
pour l'introduction du candidat, allez finir sa préparation selon les lois et usages de l'Ordre. Le
Frère N..., son Parrain, vous assistera dans vos fonctions et vous présenterez ensuite le
candidat à la Loge.

(Faire éteindre à ce moment et faire former la Loge).

LE CANDIDAT À LA PORTE DE LA LOGE


Le Frère Introducteur s'étant annoncé, le candidat à la porte de la Loge, par la batterie du
grade de Compagnon, de deux fois trois coups, le Second Surveillant dit au
Premier Surveillant :

Le Second Surveillant

Frère Premier Surveillant, on a frappé à la porte de la Loge en Compagnon.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, on a frappé à la porte de la Loge en Compagnon.

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, allez voir qui a frappé.

Le Second Surveillant ayant reçu l'ordre, va frapper à son tour deux fois trois coups et il ouvre
de suite en disant :

Le Second Surveillant

Qui a frappé ainsi ?

Le Frère Introducteur

C'est un Frère, Franc-Maçon Compagnon qui demande à être reçu Maître.

Le Second Surveillant ayant refermé la porte, dit :

Le Second Surveillant

Frère Premier Surveillant, c'est un Frère Franc-Maçon Compagnon qui demande à être reçu
Maître.

- 115 -
Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, quels sont ses nom, prénom, son âge, le lieu de sa naissance et de
son domicile ?

Le Second Surveillant ouvre la porte et dit :

Le Second Surveillant

Quels sont ses nom, prénom, son âge, le lieu de sa naissance et de son domicile ?

Le candidat répond lui-même à ces questions et le Frère Introducteur rectifie au besoin ses
réponses.

Le Second Surveillant ayant refermé la porte, vient répéter au Premier Surveillant les réponses
reçues et celui-ci les rend au Vénérable Maître.

Le Vénérable Maître

Quel est son nom et son âge d'ordre, où a-t-il travaillé et sur quelle partie a-t-il fait son travail ?

Le Second Surveillant ouvre la porte et dit :

Le Second Surveillant

Quel est son nom et son âge d’ordre, où a-t-il travaillé et sur quelle partie a-t-il fait son travail ?

Le Frère Introducteur

Son nom est GIBLIN, il a cinq ans passés, il a travaillé dans la seconde division du porche. Il a
poli la pierre brute et préparé les outils.

Le Second Surveillant referme la porte et dit :

Le Second Surveillant

Frère Premier Surveillant, son nom est GIBLIN, il a cinq ans passés, il a travaillé dans la
seconde division du porche, il a poli la pierre brute et préparé les outils.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, son nom est GIBLIN, il a cinq ans passés, il a travaillé dans la seconde
division du porche, il a poli la pierre brute et préparé les outils.

Le Vénérable Maître

A-t-il fait son temps ? Ses Maîtres sont-ils contents de lui ? Est-il disposé à subir les dernières
épreuves et qui est-ce qui répond de lui dans la Loge ?

Le Second Surveillant ouvre la porte et dit :

Le Second Surveillant

A-t-il fait son temps ? Ses Maîtres sont-ils contents de lui ? Est-il disposé à subir les dernières
épreuves et qui est-ce qui répond de lui dans la Loge ?

Le Frère Introducteur

Il a fait son temps, ses Maîtres sont contents de lui, il est toujours disposé à subir les dernières
épreuves et le Frère P... répond de lui.

- 116 -
Le Second Surveillant referme la porte et dit :

Le Second Surveillant

Frère Premier Surveillant, il a fait son temps, ses Maîtres sont contents de lui, il est toujours
disposé à subir les dernières épreuves et le Frère P... répond de lui.

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, il a fait son temps, ses Maîtres sont contents de lui, il est toujours disposé à
subir les dernières épreuves et le Frère P... répond de lui.

Le Vénérable Maître interpelle le Frère nommé pour répondant qui se lève aussitôt.

Le Vénérable Maître

Frère P..., le Frère Compagnon qui se présente pour être reçu Maître, assure que vous
répondez de lui à la Loge ; vous connaissez à ce titre toute l'étendue des devoirs que l'Ordre
vous impose et de vos obligations envers le candidat. Dites à haute voix si vous répondez de lui
envers l'Ordre et vos Frères.

Le Frère proposant ayant fait sa réponse affirmativement, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, le F P… est garant du Frère N...., Compagnon, consentez-vous à ce qu'il soit
introduit pour être reçu Maître ? Je vous le demande pour la dernière fois.

Le Vénérable Maître frappe un seul coup pour ce consentement qui se donne aussitôt dans la
forme accoutumée.

Le consentement étant donné, le Vénérable Maître bat un coup d'Ordre qui est répété par les
deux Surveillants.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, puisque le Compagnon est décidé à subir les épreuves nécessaires,
qu'il soit introduit.

Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, puisque le Compagnon est décidé à subir les épreuves nécessaires,
qu'il soit introduit.

Le Second Surveillant va frapper à la porte, par la batterie de Compagnon (00-0 O0-0) qui lui
est répétée par le Frère Introducteur ; il ouvre ensuite rapidement la porte et dit :

Le Second Surveillant

Le Vénérable Maître vous ordonne d'introduire dans la Loge de Maître, ce Frère Compagnon.

INTRODUCTION DU CANDIDAT DANS LA LOGE


Le Frère Introducteur fait entrer le candidat, à reculons, dans la Loge en le tenant toujours
exactement le dos tourné contre la partie orientale ; il le place ainsi à l'Occident, entre les
deux Surveillants, en face du mausolée ; alors, il lui dit :

L’Introducteur

Mon Frère, armez-vous de courage et de confiance.

- 117 -
Aussitôt, le Second Surveillant, se plaçant devant le candidat, lui arrache son tablier en lui
disant d'un ton sévère :

Le Second Surveillant

Etes-vous digne de porter cet habit ?

Après un moment de silence, le Vénérable Maître bat un coup qui est répété par les
deux Surveillants et dit au candidat d’un ton sévère :

Le Vénérable Maître

Compagnon, on vous a accusé d'un grand crime ; seriez-vous coupable ? Soyez sincère, l'aveu
et le repentir sont les seuls moyens d'obtenir notre grâce. Votre conscience ne vous
reproche-t-elle rien ? Répondez.

Le candidat ayant répondu négativement, le Vénérable Maître reprend :

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, éprouvez ce Compagnon, montrez-lui la preuve du crime et examinez-le


sérieusement.

Le Second Surveillant fait retourner le candidat et le Premier Surveillant, en lui montrant le


cercueil, lui dit :

Le Premier Surveillant

Compagnon, voilà sous vos yeux la preuve du crime.

Après un instant de silence, le Premier Surveillant dit :

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, le Compagnon paraît ému de ce triste spectacle, mais rien n'annonce qu'il
soit coupable.

Le Vénérable Maître

Compagnon, tout vous montre ici notre juste douleur ; nous avons perdu notre Respectable
Maître par la perfidie des Compagnons, vous êtes accusé d'en être le complice. N'avez-vous
donc aucune connaissance de cet horrible complot ? Répondez !

Le candidat ayant répondu négativement, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Mon Frère, la parole d'un Maçon est sacrée. Ainsi je reçois la vôtre et, dès ce moment, vous
n'êtes plus coupable à mes yeux ; mais ne soyez pas surpris des soupçons que nous avions
conçus contre vous. Depuis notre malheur, que nous ne pouvons attribuer qu'à des
Compagnons, tous ceux de votre grade nous sont devenus suspects et vous étiez
personnellement accusé ; mais votre noble franchise vous rend aujourd'hui notre confiance.
Pour vous en convaincre, nous sommes prêts à vous associer à nos travaux et à vous révéler
les mystères qui nous rassemblent en ce lieu d'horreur. Cependant, mon Frère, vous devez être
encore éprouvé ; méditez donc sérieusement les choses qui vous seront enseignées dans ce
grade et, par votre docilité, par votre fermeté et par votre intelligence, méritez la faveur que
l'Ordre va vous faire.

Le Vénérable Maître bat trois coups, par trois fois trois (OO O, OO O, OO O) qui sont répétés
par les deux Surveillants et dit :

- 118 -
Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, que le Compagnon fasse, autour de ces tristes restes, les
neuf voyages symboliques, lesquels pourront se terminer en trois, s'il se laisse guider par vos
conseils.

Le Second Surveillant prend avec sa main droite la main gauche du candidat qui, avec sa
main droite, tient la pointe de l'épée du Frère Surveillant sur son cœur ; ils font ainsi trois fois
le tour de la Loge, allant de l'Occident à l'Orient, par le Midi, et revenant à l'Occident par le
Nord, le candidat ayant toujours le dos tourné contre le cercueil. Chaque fois qu'il passe vers
la tête de mort qui est à l'Orient, derrière le Vénérable Maître, le Second Surveillant le fait
arrêter un petit instant devant ce tableau. La première fois, il lui dit à haute voix :

Le Second Surveillant

Mon Frère, regardez ce tableau.

Il lui fait lire l'inscription à haute voix.

Le premier tour étant fini, le Second Surveillant fait arrêter le candidat à l'Occident où il lui fait
saluer l'Orient, ce qui se pratique de même à la fin de chaque tour.

Le Vénérable Maître frappe un seul coup et dit :

Première maxime

Le Vénérable Maître

Celui qui voyage dans une terre étrangère n'est jamais plus près de s'égarer que lorsqu'il renvoie
son guide, croyant savoir son chemin.

Après un moment de silence, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, faites-lui faire le second voyage.

Le Second Surveillant étant parvenu vers la tête de mort, arrête le candidat en face du tableau
et dit à haute voix :

Le Second Surveillant

Ici bas, la vie est près de la mort et l'homme a toujours un pied sur le bord du tombeau.

Le second voyage étant terminé, le Vénérable Maître frappe un seul coup et dit :

Deuxième maxime

Le Vénérable Maître

Heureux celui qui, s'étant bien étudié lui-même, a pu connaître ses défauts, apercevoir son
ignorance et sentir qu'il a besoin de secours, car il a déjà fait le premier pas vers la Lumière.

Après un moment de silence, il dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, faites-lui faire le troisième voyage.

Étant arrivé vers la tête de mort, le Second Surveillant lui dit à haute voix :

- 119 -
Le Second Surveillant

Mon Frère, l'homme ne naît que pour mourir et, sans la mort, il ne peut parvenir à la vie.

Le troisième voyage étant fini, le Vénérable Maître frappe un seul coup et dit :

Troisième maxime

Le Vénérable Maître

Chercher avec un cœur droit, demander avec résignation et discernement, frapper avec
confiance et persévérance, c'est la science du Sage.

Le Vénérable Maître, après un moment de silence, dit :

Le Vénérable Maître

Frère Second Surveillant, le Compagnon a-t-il découvert dans ses voyages la vertu qui
distingue les Maîtres ?

Le Second Surveillant

Non, Vénérable Maître, mais il a été attentif à mes conseils, m'ayant donné toute sa confiance.

Le Vénérable Maître

Puisqu'il a su, comme Compagnon, se défier de ses forces, montrez-lui la vertu, c'est-à-dire la
prudence, si nécessaire aux Maîtres pour se conduire eux-mêmes et pour diriger les
Compagnons et les Apprentis.

Le Second Surveillant montre au Compagnon, avec son épée, le transparent de la prudence et,
après une légère pause, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Mon Frère, la Tempérance et l'amour de la justice ne suffisent pas au Maçon ; la prudence lui
est encore nécessaire pour agir et pour régler ses propres vertus ; c'est par elle qu'il sait
discerner le but auquel il doit tendre et qu'il découvre les moyens d'y parvenir.

Après un moment de silence, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, il est temps de conduire le Compagnon vers l'emblème des Maîtres.

Les Surveillants conduisent le candidat à l'Occident, en face du mausolée et, le


Premier Surveillant lui montrant les inscriptions, lui dit :

Le Premier Surveillant

Mon Frère, considérez attentivement cet emblème, c’est l'Ordre qui vous le donne pour modèle.

Le Vénérable Maître, après un petit intervalle, dit :

Le Vénérable Maître

Tout homme, par sa naissance, est devenu victime de la mort, mais le Sage voit approcher
sans effroi l'instant qui le dépouillera de ce qui lui est étranger pour le rendre à lui-même.

Ensuite, le Vénérable Maître frappe un seul coup et les Surveillants font retourner le candidat
face à l'Orient et le Vénérable Maître lui dit :

- 120 -
Le Vénérable Maître

Avez-vous bien entendu les maximes que l'Ordre vient de vous présenter ?

Le candidat répond.

Le Vénérable Maître

Mais il ne suffit pas, mon Frère, de connaître ce qui peut nous rendre vertueux, il faut avoir
encore sur nous-mêmes assez d’emprise pour vaincre nos passions. Etes-vous donc bien
déterminé à pratiquer ces choses selon les vues de l'Ordre ? Répondez !

Le candidat ayant répondu affirmativement, le Vénérable Maître ajoute :

Le Vénérable Maître

Soyez constant, mon Frère, dans cette résolution salutaire et surtout ne l'oubliez jamais
lorsque vos désirs seront contraires à vos devoirs.

Après un moment de silence, il continue :

Le Vénérable Maître

Compagnon, vous étiez condamné à faire neuf voyages, mais votre innocence, le courage et
votre confiance en l'Ordre que vous avez montré dans les trois voyages que vous venez de faire,
vous ont obtenu grâce et conduit à la porte du Temple.

Le Vénérable Maître frappe un seul coup et, aussitôt, les Frères vont en silence reprendre leurs
places ordinaires ; il en reste seulement six, couverts d’un manteau, autour du tapis, savoir :
trois du côté du Midi et trois du côté du Nord, lesquels, avec le Vénérable Maître et les deux
Surveillants, complèteront le nombre neuf. Lorsque le candidat sera renversé et, avant la
lecture du récit, le Maître des Cérémonies, pour compléter ce nombre, remplacera le Vénérable
Maître.

Les Frères étant placés, le Vénérable Maître dit au candidat :

Le Vénérable Maître

Frère Compagnon, les épreuves par lesquelles vous venez de passer, les conseils que vous avez
reçus, les règles et les maximes qui vous ont été enseignées, n'ont d'autre motif que celui de
vous rendre digne d'entrer dans le Temple, dont les portes sont prêtes à s'ouvrir devant vous ;
vous me paraissez tel que nous le désirons, mais nous ne pouvons lire dans le fond de votre
âme et souvent les dehors de l'homme sont trompeurs ; prenez-y garde !

La Lumière qui brille dans ce Temple éclaire tout et aucun homme ne peut se soustraire à son
action. Elle ne souffre pas les profanes ; elle punit le curieux, le présomptueux et l'indiscret par
les remords en se retirant d'eux et en les abandonnant aux ténèbres de leur âme.
Eprouvez-vous donc rigoureusement, sondez votre cœur et voyez ce qui vous manque pour
devenir un Maître accompli. En qualité de Compagnon, vous avez été jusqu'à présent
accompagné par vos Frères Maîtres, suivant les instructions de l'Ordre, mais vous allez bientôt
recevoir le caractère du Maître pour accompagner à votre tour et instruire vos Frères Apprentis
et Compagnons. Le Maître, mon Frère, n'instruit pas seulement par les paroles, c'est par la
force de l'exemple qu'il doit éclairer les Apprentis et les Compagnons ; vous en sentez-vous
capable ? Répondez !

Le candidat ayant répondu d'une manière satisfaisante, le Vénérable Maître continue :

Le Vénérable Maître

Lorsque vous vous êtes présenté pour la première fois à l'Ordre, on vous a admis pour un
Cherchant ; au second grade, vous fûtes reconnu pour un Persévérant dans la recherche de la

- 121 -
vérité ; voulez-vous, aujourd'hui, devenir Souffrant, dans l'espoir de la découvrir et aurez-vous
le courage de vous exposer même à la mort pour sa défense ? Consultez vos forces et
répondez !

Le candidat ayant encore répondu d'une manière satisfaisante, le Vénérable Maître frappe un
coup qui est répété par les deux Surveillants et dit :

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, puisqu'il est ferme dans ses résolutions et déterminé à tout souffrir pour
trouver la Lumière, faites-lui monter les sept marches du Temple, mais soutenez-le et ne
l'abandonnez pas, afin qu'il puisse parvenir jusqu'à la Chambre du Milieu.

Le Premier Surveillant, aidé par le Second, fait placer les deux pieds du candidat en équerre et lui
fait monter, par trois petits pas maçonniques, les trois premières marches ; il l'arrête au palier du
nombre 3 et lui fait donner le signe entier d'Apprenti ; il le fait encore monter par deux pas,
deux autres marches et l'arrête au palier du nombre 5, où il lui fait donner le signe entier de
Compagnon ; ensuite, il lui fait monter, en le soutenant, les deux dernières marches et, l'ayant
arrêté au nombre 7, il dit :

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, le Frère Compagnon a monté les sept degrés du Temple ; il est parvenu
jusqu'au pavé mosaïque, mais il lui manque le signe du Maître.

Le Vénérable Maître

Faites-le passer dans la Chambre du Milieu par trois pas de Maître, vous le conduirez ensuite à
l'Orient pour prendre ses engagements, c’est là qu'il recevra le caractère et les signes qui lui
sont nécessaires.

Les deux Surveillants lui font mettre les deux pieds en compas ouvert, sur le pavé mosaïque et
lui font faire les trois pas de Maître, par-dessus le cercueil, savoir :

1. il porte le pied droit de l'Occident au Midi et apporte le milieu du pied gauche derrière le
droit ;

2. il porte le pied gauche au Nord et apporte le milieu du pied droit derrière le gauche ;

3. il porte le pied droit à l'Orient et apporte le milieu du pied gauche derrière le droit, alors il
salue l’Orient.

Les deux Surveillants le soutiennent par les bras pendant qu'il fait ces trois pas, à chacun
desquels celui des Frères préposés vers qui il s'avance lui donne un coup sur l'épaule, avec le
rouleau de carton. Les trois pas étant finis et après avoir salué l'Orient, les deux Surveillants
le conduisent à pas libres vers l'Orient, où le Vénérable Maître lui dit :

Le Vénérable Maître

Frère Compagnon, voulez-vous prendre les engagements des Maîtres, sans lesquels vous ne
pouvez être admis à la connaissance des enseignements de ce grade ?

Le candidat ayant répondu affirmativement, le Vénérable Maître ajoute :

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, faites-le placer dans l'attitude convenable pour prononcer ses
engagements.

Les Surveillants lui font tendre la main droite dégantée sur les Constitutions du Grand Orient
de France, éventuellement la Bible et l'épée, le Vénérable Maître lui fait tenir, avec la main
gauche, la pointe d'un compas ouvert sur le cœur.

- 122 -
Le Vénérable Maître frappe un seul coup et dit :

Le Vénérable Maître

A l’Ordre, mes Frères.

Tous les Frères étant debout, tirent leurs épées qu’ils tiennent la pointe haute et, avec la main
gauche, ils tiennent le chapeau bas. Le Premier Surveillant prend sur l'autel d'Orient la feuille
où est inscrit l'engagement des Maîtres et la présente au candidat qui le prononce à haute
voix, comme suit :

ENGAGEMENT DES MAÎTRES

Le Candidat

Moi, N...., je promets, au nom de la Franc-Maçonnerie Universelle, (à la gloire du


Grand Architecte de l'Univers) (ad libitum) et m'engage sur ma parole d'honneur devant cette
respectable Assemblée, de ne révéler à aucun Compagnon, ni Apprenti, ni à aucun homme que
je n'aurais pas reconnu pour vrai et légitime Maçon et Maître, aucun des enseignements qui
m'ont été confiés ou qui pourront me l'être à l'avenir, sans y être légitimement autorisé par mes
Frères Maîtres et selon les lois de l'Ordre. Je promets de remplir exactement tous les devoirs
d'un vrai Maître Franc-Maçon, de respecter les lois du Grand Orient de France et celles du
Rite Rectifié, de remplir les devoirs de la Fraternité et de l'Amitié, d'édifier de tout mon pouvoir,
mes Frères, par ma bonne conduite, tant dans la société civile que dans l'Ordre, renouvelant de
cœur et de bouche tous les engagements déjà pris.

Les deux Surveillants font relever le candidat. Le Vénérable Maître frappe un seul coup ; tous
les Frères remettent leur épée dans le fourreau et se couvrent, sans s'asseoir ; alors le Maître
des Cérémonies éteint la flamme et place la terrine qui est l'Orient, de manière que le
Vénérable Maître puisse se mettre auprès du tombeau. Le Vénérable Maître dit au candidat :

Le Vénérable Maître

L'engagement que vous venez de prendre et la confiance que vous avez méritée éloignent toute
réserve ; prêtez attention au récit que je vais vous faire en vous instruisant du légitime sujet de
notre douleur.

Il vous retracera la règle de votre conduite dans le grade que vous allez recevoir.

Frères Surveillants, placez le Frère Compagnon au pied du cercueil afin qu'il y soit reçu Maître
et vous, mes Frères qui entourez ce monument où sont déposés les tristes restes de ce que
nous avions de plus cher, disposez tout pour la célébration de nos mystères.

Les Surveillants font reculer le candidat jusqu'au bas du cercueil ; les six Maîtres qui sont autour
aident celui qui est couché à se relever en silence et sans aucun bruit.

Le Vénérable Maître, armé de son maillet, descend et se place debout, vis-à-vis du candidat
accompagné d'un Frère Maître pendant la lecture du récit.

Le Vénérable Maître, regardant fixement le candidat, lui dit :

Le Vénérable Maître

Au nom de l'Ordre,

(Il lui frappe aussitôt un coup de maillet sur le milieu de l'épaule droite) ;
du consentement de cette Respectable Loge,

(Il lui frappe un second coup de maillet sur le milieu de l'épaule gauche) ;

- 123 -
et par le pouvoir que j'en ai reçu, je vous reçois Maître Franc-Maçon.

(En prononçant le dernier mot, il lui porte un troisième coup de maillet sur le front).

Ces trois coups de maillet, forment un triangle sur la partie supérieure du corps du candidat.

Aussitôt après le troisième coup de maillet, les deux Surveillants, tenant chacun un de leur
pied derrière les talons du candidat, sans qu'il s'en aperçoive, le renversent en lui portant une
de leurs mains contre la poitrine et le soutiennent avec l'autre sur le dos ; ils l'étendent sur le
petit matelas noir qui recouvre la figure du cercueil ; ils lui font mettre la main droite relevée en
équerre et lui couvrent le buste jusqu'à la tête avec un linge blanc ensanglanté et le corps
entier avec le tapis noir croisé et bordé de blanc, sous lequel on place, vers la tête du candidat,
un petit cerceau, pour que sa respiration ne soit pas gênée.

Alors, le Frère Introducteur qui n'a pas dû quitter le candidat, va se placer à l'Occident, en avant
des places des Surveillants et là il reste debout, l'épée nue à la main, jusqu'à ce que le candidat
étant relevé, il l'accompagne à nouveau.

S'il y a deux Maîtres à recevoir le même jour, ce qui ne doit avoir lieu que lorsque les
circonstances l'exigent, on reçoit de même le second avant de commencer le récit historique du
grade et on le renverse sur un autre matelas que l'on place à côté du premier.

Aussitôt que le candidat est placé, le Vénérable Maître frappe neuf coups, par trois fois trois
(OO O, OO O, OO O) qui sont répétés par les deux Surveillants, comme dans la batterie de
deuil.

Ensuite, les deux surveillants, le Maître des Cérémonies remplaçant le Vénérable Maître et les
six Maîtres présentent la pointe de l’épée nue au candidat, ce qui fait toujours le nombre neuf.

Ils observent le plus profond silence et ils seront dans une attitude de recueillement et d’affliction.

RECONNAISSANCE DES MAÎTRES

Le Vénérable Maître

Frères Maîtres, qui avez été préposés à la garde du cercueil, reconnaissons-nous.

Le Maîtres des Cérémonies se retire en arrière et, tous ayant posé leur épée sur le tapis, les
six Maîtres se réunissent aux deux Surveillants qui sont placés à l’Occident et forment, tous les
neuf ensemble, une chaîne autour du cercueil, en se tenant par les mains, les bras croisés. Dans
cet état, le Vénérable Maître fait circuler les deux lettres indicatrices de l'ancien mot de Maître :
J A qui sont tracées sur la lame d'or triangulaire, il les donne détachées à l'oreille du Maître qui
est à sa droite, de sorte qu'elles lui reviennent par le côté gauche.

Le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, conservons précieusement le souvenir de ces deux lettres, peut-être nous
aideront-elles, un jour, à retrouver la parole perdue.

Ensuite, le Vénérable Maître rompt la chaîne. Les Surveillants, le Maître des Cérémonies et les
six Maîtres reprennent leurs épées dont ils portent la pointe sur le corps du candidat. Le
Vénérable Maître s’éloigne d’un pas vers l’Autel, pour faire le récit historique du grade, comme
suit :

- 124 -
Le Vénérable Maître frappe un coup et prononce les paroles suivantes, avec le ton triste et
élevé qui convient au sujet :

Le Vénérable Maître

Que tous les ouvriers du Temple soient dans le deuil et la douleur puisqu'ils ont perdu leur
Maître conducteur Hiram et que, sans lui, ils ne peuvent accomplir l'édifice qu'ils devaient
élever ensemble à la Gloire de la Franc-Maçonnerie universelle ou du Grand Architecte de
l'Univers (ad libitum). Qu'ils ne cessent de répandre des larmes, car la parole du Maître a été
enlevée. La parole qu'Hiram avait reçue, sans laquelle il ne peut plus y avoir d'harmonie dans
nos travaux.

Mes Frères, combien la cause de notre tristesse est déplorable. Depuis ce malheur, rien n'est
stable chez nous. Quelles vicissitudes, quelle obscurité, où sont les plans de ce Temple que
nous devions élever ? Quel est celui d'entre nous qui a été doué de l'intelligence pour en
concevoir l'ensemble et les rapports ? Hiram seul en connaissait la beauté, lui seul pouvait
nous diriger dans la construction du Sanctuaire et de l’Autel ; mais il n'est plus, et nous
n'avons plus d'espoir que dans notre courage et notre persévérance.

Que le Compagnon qui, dans ces moments lugubres n'a pas craint de se présenter pour être
reçu parmi les Maîtres, prête une oreille attentive au récit que nous allons faire de nos
malheurs. Puisse-t-il servir à son instruction et le rendre digne de nous suivre dans nos
recherches. Et vous, mes Frères, ayez toujours devant les yeux les moindres circonstances
d'un événement si funeste.

RÉCIT HISTORIQUE DE GRADE


La lecture de ce récit historique du grade est faite par le Vénérable Maître Il peut se faire
aider par les Frères Surveillants et le Frère Orateur.

Le temps étant venu où Salomon devait élever un Temple à la Gloire du Grand Architecte de
l'Univers, il fut aidé dans cette grande entreprise par Hiram Roi de Tyr. Ce prince lui fournit en
abondance les matériaux les plus riches et lui procura un grand nombre d'excellents ouvriers.
Mais il lui fit un don bien plus précieux en lui envoyant HIRAM-ABIF, tyrien de nation, le plus
habile dans tous les ouvrages de l'art.

Salomon étant doué de la plus haute sagesse, reconnut le prix des talents et des lumières
d'HIRAM. Il lui donna sa confiance et l'établit le chef de tous les ouvriers.

HIRAM-ABIF les sépara d'abord en trois classes, afin que chacun put recevoir une paie
proportionnée à son mérite et à ses talents. Il donna à chaque classe des signes, mots et
attouchements différents ; les premiers, ou les Apprentis, étaient appelés à la Colonne J où il
leur donnait leur salaire ; les Compagnons, à la Colonne B ; mais il introduisit les Maîtres dans
la Chambre du Milieu pour y être payés selon leur grade. Un ordre si bien établi devait assurer
à chacun sa juste récompense ; mais il arrive parfois que l'orgueil, l'envie et la cupidité sèment
le désordre, la confusion et le crime.

Trois Compagnons perfides conçurent le détestable projet de forcer HIRAM-ABIF à leur donner
le mot de Maître pour s'en procurer la paie. Dans ce dessein, ils se placèrent à trois différentes
portes du Temple à l'heure où, après que les ouvriers s'étaient retirés, HIRAM-ABIF avait
coutume d'aller, seul, vérifier les travaux. HIRAM étant entré par la porte d'Occident et voulant
se retirer par la porte du Midi, y trouva un des Compagnons qui lui demanda le mot de Maître,
en menaçant de le tuer s'il résistait à sa demande ; et, sur son refus, ce scélérat lui donna un
grand coup de marteau sur l'épaule gauche. HIRAM chercha son salut par la fuite et voulut
s'échapper par la porte du Nord ; il y trouva le second Compagnon qui fit la même demande et,
sur son refus, le monstre lui porta un grand coup de massue sur l'épaule droite dont il fut
presque terrassé. Cependant, il eut encore la force de s'enfuir vers la porte d'Orient, mais il y
trouva le troisième Compagnon qui, le voyant déjà affaibli par les coups qu'il avait reçus, lui
demanda impérieusement le mot de Maître. HIRAM ne put se dissimuler l'extrémité du danger
où il se trouvait en le refusant, mais il préféra son devoir à la conservation de sa vie et le
Compagnon irrité lui porta un grand coup de maillet sur le front qui le fit tomber mort.

- 125 -
Ces trois mauvais Compagnons s'étant réunis, résolurent d'enterrer son cadavre, espérant que
leur crime resterait ignoré. Mais, comme il était encore jour, ils le cachèrent d'abord sous un
monceau de pierres et ils profitèrent ensuite des ténèbres de la nuit pour le porter sur un lieu
élevé, aux environs du Temple, où ils l'enterrèrent.

Après que sept jours se furent écoulés, Salomon, inquiet sur le sort du Maître HIRAM, ordonna
à neuf Maîtres de le chercher dans tous les ateliers et dans l'enceinte qu'il avait tracée pour la
construction du Temple. Les neuf Maîtres se partagèrent en trois bandes ; trois d'entre eux
sortirent par la porte du Midi, trois par celle du Nord, et enfin les trois autres prirent leur
route par la porte d'Orient.

Dans leurs recherches, ils appelèrent en vain le Maître HIRAM. Mais, ceux qui s'étaient dirigés
du côté d'Orient, attirés par l'éclat d'une lumière extraordinaire qui partait d'un lieu fort élevé,
firent les plus grands efforts pour y parvenir. Là, accablés de fatigue et de lassitude, ils
s'assirent et aperçurent une éminence qui leur fit connaître que la terre avait été nouvellement
remuée en cet endroit. Ils se mirent à fouiller et trouvèrent un cadavre qu'ils reconnurent à la
lame d'or triangulaire dont il était décoré, pour le corps de notre Respectable Maître HIRAM.
Alors, ils jetèrent des cris de douleur et se firent entendre par les deux autres bandes de
Maîtres.

Ceux-ci accoururent aussitôt et, s'étant réunis, ils vérifièrent ensemble que ce cadavre était le
corps du Maître HIRAM et qu'il avait été assassiné. Mais ils ne purent soupçonner de ce
meurtre abominable que quelques méchants Compagnons qui auraient voulu lui arracher le
mot de Maître pour en avoir la paie. Dans la crainte qu'ils eurent qu'il n'ait été forcé de leur
dévoiler, ils convinrent de ne plus employer l'ancien mot et d'y substituer la première parole
qu'ils prononceraient entre eux en exhumant le cadavre d'HIRAM.

Après cet accord, ils plantèrent sur cette éminence une branche d'épine nommée Acacia pour
reconnaître le lieu où ils l'avaient découvert et ils se rendirent auprès du Roi Salomon afin de
lui apprendre cette triste nouvelle. Le Roi, pour témoigner la tendre amitié qu'il avait pour
HIRAM-ABIF, ordonna à ces neuf Maîtres d'exhumer son corps et de le transporter dans le
Temple et voulut, pour honorer sa mémoire, qu'ils fussent accompagnés de tous les autres
Maîtres.

Les neuf Maîtres qui avaient été chargés de faire les premières recherches, étant arrivés les
premiers vers l'éminence qui couvrait le cadavre du Maître HIRAM, l'un d'eux le prit par le
doigt index, mais la peau se détacha de l'os et lui resta dans la main. Un autre le prit par le
doigt du milieu, mais la chair lui resta aussi dans la main. Enfin, le troisième essaya de
l'enlever en lui prenant le poignet mais, ainsi qu'il était arrivé aux deux premiers, la chair lui
resta dans la main. Alors, il s'écria : MAK-BENAK ! Ce qui signifie : le corps est corrompu, ou
la chair quitte les os. Et il se mit en devoir d'exhumer le cadavre ; les huit autres Maîtres se
réunirent à lui pour l'enlever en présence de tous les autres et, selon les ordres du Roi, ils
portèrent le corps d'HIRAM dans le Temple avec grande pompe, étant décorés des marques de
leur grade avec des gants blancs, afin de témoigner qu'ils étaient innocents du sang d'HIRAM.

Le Roi Salomon lui fit faire des obsèques magnifiques pour honorer son zèle et sa fermeté, il fit
placer sur le tombeau la lame d'or triangulaire où était gravée la parole des Maîtres et il en
confia la garde à ses plus intimes favoris.

Salomon ayant approuvé la résolution qui avait été prise par les neuf Maîtres de ne plus
employer le mot du grade et d'y substituer le premier mot qu'ils auraient prononcé en déterrant
le cadavre d'HIRAM, tous les Maîtres se rangèrent en cercle autour du tombeau pour exécuter
ce projet. Alors, le Maître qui avait relevé le corps d'HIRAM donna le mot de MAK-BENAK à
celui qui était sur la droite, pour le faire passer de Maître en Maître jusqu'à ce qu'il fut reconnu
de tous et ce mot leur est resté depuis, pour se reconnaître entre eux.

(Fin du récit historique).

Les deux Surveillants retournent à leur place.

- 126 -
Le récit étant terminé, le Vénérable Maître bat un coup qui est répété par les deux Surveillants et
aussitôt, le Maître des Cérémonies, aidé par ses adjoints, enlève les cylindres qui enveloppent les
lumières des trois chandeliers du tapis et du chandelier à trois branches de l'autel d'Orient. Les
deux Surveillants et le Secrétaire font de même pour les leurs ; pendant ce temps, les Frères
préposés pour l'illumination rallument toutes les lumières qui éclairent l'appartement de la Loge,
avant l'entrée du candidat.

Le tout doit s'exécuter sans bruit et dans le plus profond silence. L'illumination étant
entièrement finie, le Vénérable Maître bat trois coups (OO O) qui sont répétés par les deux
Surveillants et dit :

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, qu'est devenu notre Respectable Maître HIRAM ?

Le Premier Surveillant

Il a été assassiné ; tout nous le confirme et nous ne pouvons plus douter qu'il soit mort.

Le Vénérable Maître

Allons donc à la recherche de son corps et ne négligeons rien pour le découvrir, afin de lui
rendre les honneurs que nous lui devons.

Frère Second Surveillant, prenez avec vous deux Maîtres de votre Colonne et commencez vos
recherches par le Nord.

Le Second Surveillant, suivi de deux Maîtres qui étaient placés au Nord du tapis, font le tour
de la Loge par le côté du Nord. Étant de retour à sa place, le Second Surveillant dit :

Le Second Surveillant

Vénérable Maître, nos recherches ont été vaines ; nous n'avons rien trouvé.

Le Vénérable Maître

Frère Premier Surveillant, prenez deux Maîtres de votre Colonne et continuez les recherches
par le Midi.

Le Premier Surveillant, suivi de deux Maîtres qui étaient placés au Midi, fait le tour de la Loge
par le côté du Midi. Étant de retour à sa place, il dit :

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, nos recherches ont été vaines ; nous n'avons rien trouvé.

Le Vénérable Maître

Frères Premier et Second Surveillants, unissez-vous à moi pour cette importante recherche et
allons ensemble par l'Orient. J'espère que nous serons plus heureux.

Les deux Surveillants viennent joindre, par le côté du Nord, le Vénérable Maître à l'Orient et se
placent à son côté droit.

Le Vénérable Maître, suivi des deux Surveillants, fait le tour entier de la Loge. Étant de retour
à l'Orient, il s'arrête au pied du cercueil où l'on a eu soin de placer une branche d'acacia, et
dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, la terre paraît, ici, nouvellement remuée, la lumière qui s'y fait remarquer
(en montrant la lame d'or triangulaire) m'est indice que nous y trouverons le corps de notre

- 127 -
Respectable Maître HIRAM. Mais tout nous annonce la violence et la perfidie, marquons cette
place par une branche d'acacia.

Le Vénérable Maître ramasse la branche d'acacia qui est au pied du cercueil et il la pose sur le
tapis qui couvre le candidat.

Le Vénérable Maître

Avant de fouiller cette terre, convenons ensemble de ne plus nous servir de l'ancienne parole
des Maîtres et d'y substituer un nouveau mot, pour déjouer le plan de la poursuite, tromper la
cupidité des assassins mais, auparavant, réunissons-nous avec nos autres Frères qui
cherchent au Nord et au Midi et nous nous concerterons ensemble.

Le Premier Surveillant se place à la droite du Vénérable Maître, le Second Surveillant à sa


gauche, le Vénérable Maître fait circuler le mot « M B » en ayant fait faire la chaîne et la rompt et
les six autres Maîtres restent autour du tombeau.

Alors, le Vénérable Maître aidé par les deux Surveillants qui sont à ses côtés, enlève le tapis
noir et le linge ensanglanté qui couvraient le candidat. Dès que le corps est découvert, ils font
tous les trois ensemble ainsi que les six Maîtres, le signe d'horreur.

Ce signe se fait en passant rapidement du premier temps au second et du deuxième au troisième,


ce qui complète le signe entier de Maître.

Le Second Surveillant prend le candidat par le doigt index de la main droite, qu'il laisse ensuite
aller comme s'il restait à la main, en prononçant le mot : JAKIN.

Le Premier Surveillant le prend ensuite par le doigt du milieu, qu'il laisse aller de même, en
prononçant le mot : BOOZ.

Pendant ce temps, le Vénérable Maître et tous les Frères se tiennent au signe ordinaire du Maître.

Enfin, le Vénérable Maître lui prend le poignet droit avec la main droite, lui passe la main gauche
sur l'épaule droite, tenant le pied droit contre le pied droit du candidat, genou contre genou et
poitrine contre poitrine, dans cette attitude, étant aidé par les deux Surveillants, le relève
entièrement, disant d'une voix élevée :

Le Vénérable Maître

IL RECEVRA LA VIE DANS LE SEIN DE LA MORT.

Et, lorsque le candidat est debout, il lui donne le mot de Maître : MAK-BENAK moitié à une oreille,
moitié à l'autre ; aussitôt, le Frère Introducteur vient reprendre sa place auprès du candidat.

Le Vénérable Maître retourne à sa place, ainsi que les deux Surveillants et les six Maîtres qui
entouraient le tombeau. Le Maître des Cérémonies vient se placer à côté du candidat.

Le Vénérable Maître étant de retour à sa place, dit, d'une voix élevée :

Le Vénérable Maître

Mes Frères, que notre joie soit grande en ce jour. Celui qui était semblable aux morts a renoncé
aux vices qui pouvaient le corrompre et il a reçu une nouvelle vie.

Le Vénérable reste un moment, ainsi que la Loge, dans un profond silence ; ensuite, il dit au
candidat :

Le Vénérable Maître

Mon Frère, ne perdez jamais de vue ces sublimes emblèmes ; ils vous intéressent bien plus que
vous ne le pensez ; faites-en, parmi les Maîtres, le sujet continuel de vos méditations et si vous

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ne pouvez encore en pénétrer le sens caché, sachez profiter de ce qu'ils vous présentent
d'instructif et de moral.

Dans le récit qui vous a été fait de l'assassinat d'HIRAM, vous avez vu trois Compagnons
entreprendre d'arracher, par la violence, ce qui ne pouvait être que le prix du travail et de la
vertu et commettre un horrible assassinat pour satisfaire leur aveugle cupidité.

C'est ainsi, mon Frère, que les passions portent aux plus grands excès ceux qui se soumettent
à leur empire ; mais, vous avez vu aussi un Maître, rempli de sagesse, célèbre par ses talents et
ses lumières, se livrer à une mort certaine plutôt que de conserver sa vie au prix du dépôt qui
lui avait été confié. Tel est le devoir d'un vrai Maçon ; il n'est rien qu'il ne doive sacrifier à la
fidélité, à la discrétion et à la vertu.

Frère Maître des Cérémonies, faites approcher de moi notre nouveau Maître afin qu'il reçoive
les marques et les signes caractéristiques de son grade.

Le Maître des Cérémonies le conduit sur la grande marche de l'Autel d'Orient, au côté droit du
Vénérable Maître.

HABITS, SIGNES ET MARQUES DISTINCTIFS DES MAÎTRES


Le Vénérable Maître, en décorant le récipiendaire d'un tablier de peau blanche doublée de
taffetas bleu, avec trois rosettes de même couleur, dit :

Le Vénérable Maître

Mon cher Frère, en qualité de Maître vous devez porter désormais le tablier blanc doublé de
bleu, avec le pectoral rabattu.

Le Vénérable Maître laisse attacher le tablier par le Maître des Cérémonies et continue ainsi :

Le Vénérable Maître

Lorsque vous avez reçu le grade d'Apprenti, la couleur blanche du tablier vous annonça ce que
vous deviez faire, elle vous indiqua que pour devenir Maçon, il fallait acquérir cette candeur,
cette droiture d'intention sans lesquelles la vertu ne saurait exister ; mais, dans le grade que
vous venez de recevoir, cette même couleur est le témoignage de ce que vous devez avoir fait,
puisqu'elle représente le symbole de la perfection et de cette constance inébranlable dans le
bien qui caractérise, en effet, un véritable Maître.

La couleur bleue qui entoure le tablier, vous démontre qu'il n'y a point de vertu solide et
durable si elle n'est soutenue par le sentiment de l'appui qui vous est donné par l'Ordre.

(En lui rendant son épée) :

Mon Frère, je vous rends votre épée, c'est le symbole parfait du pouvoir que tout Maître doit
exercer contre le vice pour faire régner la paix et la vertu.

(En lui rendant son chapeau) :

Je vous rends aussi votre chapeau. Qu'il soit sur votre front le symbole de l'esprit de justice, de
tempérance et de prudence qui doit accompagner les Maîtres dans toutes leurs démarches.
Désormais, vous pourrez vous en couvrir toujours en Loge, afin d'annoncer la supériorité que
ce grade vous donne sur les Apprentis et les Compagnons.

Lorsque vos travaux et votre attachement aux lois maçonniques vous auront élevé à quelque
partie du gouvernement de l'Ordre, réunissez la douceur et la fermeté, que votre autorité soit
juste et fraternelle et que votre attention entière à la règle et à vos Frères Maîtres serve
d'exemple à vos Frères Apprentis et Compagnons.

- 129 -
Dans le grade d'Apprenti, l'Ordre vous enseigna que la Justice devait être la première règle de
vos actions ; dans celui de Compagnon, la Tempérance vous fut recommandée pour vous aider
à vaincre vos passions déréglées ; mais, vous avez appris aujourd'hui que sans la prudence du
Maître, vous ne pouvez éviter les obstacles qui s'opposent à votre avancement dans la vertu.

Par le grade de Maître, vous avez l'âge de sept ans qui est le troisième nombre et le plus parfait
de la Franc-Maçonnerie, ne le dégradez jamais en vous, mon cher Frère, c'est le seul moyen de
découvrir un jour sa véritable valeur.

Vous avez été relevé par les signes, attouchements et mots du Maître, c’est par les mêmes
moyens que vous devez vous faire reconnaître des Frères de ce grade ; je vais donc les répéter
devant vous en y joignant les instructions nécessaires, afin que vous puissiez les retenir et
conserver le caractère que vous venez de recevoir.

LE SIGNE se fait en trois temps :

1. en portant la main droite, les doigts étendus et le pouce relevé formant une équerre sur
la poitrine.

2. en relevant la main horizontalement, le pouce appuyé contre la poitrine.

3. en portant la main droite, toujours en équerre, mais renversée, sur le front, de manière
que le pouce soit en bas et que la paume de la main regarde le soleil.

Au troisième temps, on tient la tête un peu détournée à droite et penchée sur l'épaule droite.
Ce signe exprime la surprise, la douleur et l'horreur dont furent saisis les Maîtres lorsqu'ils
découvrirent le cadavre du Respectable Maître HIRAM.

Le second temps de ce signe est le signe d'Ordre ordinaire dans la Loge de Maître.

L'ATTOUCHEMENT se fait avec un autre Maître en joignant pied droit contre pied droit, genou
contre genou, poitrine contre poitrine, la main droite dans la main droite et la main gauche,
tous les doigts écartés, appuyée derrière l'épaule gauche.

L'attouchement de la main droite dont je viens de vous parler, se fait en passant le pouce entre
le pouce et l'index, en se saisissant mutuellement le poignet avec les trois doigts du milieu un
peu courbés et entourant avec le petit doigt, aussi courbé, la partie inférieure de la main ; ce
quatrième temps de l'attouchement général est le seul qui se donne entre deux Frères qui
veulent se reconnaître hors de la Loge de Maître.

Le MOT du grade de Maître est MAK-BENAK, qui signifie : le corps est corrompu ou la chair
quitte les os. Ce mot se donne en s'embrassant, la première syllabe à l'oreille droite et les
deux dernières à l'oreille gauche ; mais, il ne se donne jamais en entier qu'en Loge ; hors de la
Loge, on ne le donne que par les deux lettres M... B..., l'un donne la première, l'autre la
seconde.

Le Vénérable Maître, après cette instruction, donne en effet les signes, attouchements et mots
au récipiendaire ; ensuite, il dit :

Le Vénérable Maître

Votre NOM de Maçon dans la Loge, en qualité de Maître, sera désormais GABAON qui signifie
élevé.

Le MOT DE RECONNAISSANCE sera SCHIBBOLETH. Ce dernier vous servira pour vous


procurer l'entrée régulière, mais n'en faites usage qu'avec prudence et circonspection, ainsi que
tous les autres mots et signes qui vous ont été enseignés et prenez garde à ne pas vous laisser
surprendre par de faux Frères.

(Il l'embrasse en lui donnant le baiser fraternel sur les deux joues et sur le front).

- 130 -
Le Vénérable Maître dit ensuite :

Le Vénérable Maître

Mon Frère, l'âge que vous venez d'acquérir donne le droit de travailler sur la planche à tracer ;
c’est là que vous devez étudier les plans les plus convenables pour la perfection de l'ouvrage et
pour la direction des ouvriers. Allez vous présenter au Frère Premier Surveillant qui vous fera
essayer ce nouveau travail par la batterie de votre grade.

Le Maître des Cérémonies le conduit vers le Premier Surveillant qui le conduit, à son tour, auprès
de la planche à tracer qui est dessinée sur le tapis ; il y frappe, avec son maillet, trois fois
trois coups (OO 0, OO 0,OO 0), ensuite il remet son maillet au récipiendaire qui y frappe aussi par
le même nombre.

Le Maître des Cérémonies, ayant replacé le récipiendaire entre les deux Surveillants, dit :

Le Maître des Cérémonies

Vénérable Maître, le Frère nouveau Maître a commencé son travail sur la planche à tracer.

Le Vénérable Maître

Faites-le reconnaître par les Frères Surveillants et par son proposant qui dirige son travail.

Et si les Frères ne sont pas très nombreux, le Vénérable Maître donne l’ordre de le présenter
aussi à tous les Frères.

Les deux Surveillants, l’Ancien Vénérable Maître, les Officiers titulaires, le Parrain, le Frère
Préparateur et le Frère Introducteur le reconnaissent par les signes, attouchements et mots du
grade et par le baiser fraternel. Les autres lui donnent seulement le quatrième temps de
l’attouchement et le baiser fraternel.

Ensuite, il le ramène vers le Vénérable Maître auquel le récipiendaire rend les mêmes signes,
attouchements et mots tels qu’il les a reçus d’abord de lui.

Le Vénérable Maître dit ensuite :

Le Vénérable Maître

Vous connaissez, mon Frère, les obligations des Maçons envers les indigents, vous devez
aujourd'hui une offrande particulière en leur faveur ; allez vous présenter au Frère
Élémosinaire pour mettre dans le tronc des aumônes ce que vous jugerez à propos.

Le récipiendaire va faire son offrande et lorsqu’il est de retour, le Vénérable Maître lui dit :

Le Vénérable Maître

Allez maintenant vous placer entre les deux Surveillants pour y entendre l'instruction et les
explications de votre nouveau grade, elles méritent toute votre attention.

Le Vénérable Maître fait lire l'instruction morale du grade par le Frère Orateur ou, en son
absence, par celui qu’il aura nommé pour occuper sa place.

Le Vénérable Maître fera ensuite lire l'instruction du grade par questions et réponses, avec les
deux Surveillants ; celle-ci étant achevée, il dit au Maître des Cérémonies de conduire le
nouveau reçu à la place qu'il doit occuper en Loge, c'est-à-dire d'un côté ou de l'autre à
l'extrémité de la Colonne des Maîtres.

Le nouveau reçu étant placé, le Vénérable Maître demande au Frère Élémosinaire de présenter
les troncs des Aumônes à tous les Frères ; celui-ci ayant ensuite compté le produit, en informe le

- 131 -
Frère Secrétaire qui en fait note sur le protocole du jour (sauf en cas de clôture postérieure au
1er grade).

Enfin, le Vénérable Maître dit :

Le Vénérable Maître

Mes Frères Surveillants, informez-vous, chacun sur votre Colonne, si les Frères n'ont rien à
proposer pour le bien de l'Ordre en général, ou de la Loge en particulier.

Le Premier Surveillant

Frères de la Colonne du Midi, n'avez-vous rien à proposer pour le bien de l'Ordre en général, ou
de la Loge en particulier ?

Le Second Surveillant

Frères de la Colonne du Nord, n'avez-vous rien à proposer pour le bien de l'Ordre en général,
ou de la Loge en particulier ?

Les Frères qui auraient quelque proposition à faire annoncent leur dessein en se levant et en
frappant un coup dans leurs mains. Le Vénérable Maître étant averti par les deux Surveillants,
reçoit les propositions des Frères suivant leur grade, en commençant par ceux qui sont à
l'Orient.

Si aucune proposition n'est faite, les deux Surveillants disent :

Le Premier Surveillant

Vénérable Maître, la Colonne du Midi est muette.

Le Second Surveillant

Vénérable Maître, la Colonne du Nord est muette.

(NB : toutes les propositions qui ne seraient pas urgentes, ou qui seraient susceptibles de
discussions, doivent être renvoyées en Loge de délibération).

Le travail étant fini, le Vénérable Maître procède à la clôture de la Loge de Maîtres, ensuite celle
de Compagnons et enfin d’Apprentis, comme il suit.

CLÔTURE DE LA LOGE DE MAÎTRE


Le Vénérable Maître frappe un coup qui est répété par les deux Surveillants et dit en se
levant :

Le Vénérable Maître

A l'Ordre, mes Frères.

Il tient la pointe de son épée haute, le pommeau appuyé sur l'autel d'Orient ; tous les Frères se
lèvent en même temps, tirent leur épée dont ils tiennent la pointe contre terre et se mettent au
signe de Maître.

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, puisque le travail des Maîtres est fini, avertissez les Frères que je vais
fermer la Loge de Maîtres.

- 132 -
Le Premier Surveillant

Frère Second Surveillant, puisque le travail est fini, avertissez les Frères que le Vénérable
Maître va fermer la Loge de Maîtres.

Le Second Surveillant

Mes Frères, puisque le travail des Maîtres est fini, je vous avertis de la part du Vénérable
Maître qu'il va fermer la Loge de Maîtres.

Le Vénérable Maître

Mes chers Frères, aidez-moi à fermer la Loge de Maîtres.

Le Premier Surveillant

Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à fermer la Loge de Maîtres.

Le Second Surveillant

Mes Frères, aidons tous le Vénérable Maître à fermer la Loge de Maîtres.

Le Vénérable Maître

Unissez-vous à moi, mes Frères.

Aussitôt, tous les Frères, avec le Vénérable Maître, donnent ensemble, deux fois de suite, le
signe entier de Maître et disent « Liberté, Égalité, Fraternité » puis se remettent sur-le-champ
au second temps du signe, excepté le Vénérable Maître qui prend son maillet de la main droite
et dit :

Le Vénérable Maître

A la gloire de la Franc-Maçonnerie universelle,


(O O - O)

ou

à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers (ad libitum)


(O O - O)

sous les auspices du GRAND ORIENT DE FRANCE


(O O - O)
Et par le pouvoir que j'en ai reçu
(O O - O)
Je ferme la Loge de Maîtres.

Le Premier Surveillant

OO-O OO-O OO-O

Le Second Surveillant

OO-O OO-O OO-O

Le Vénérable Maître

Frères Surveillants, annoncez à tous les Frères que la Loge de Maîtres est fermée.

Le Premier Surveillant

Mes Frères, la Loge de Maîtres est fermée.

- 133 -
Le Second Surveillant

Mes Frères, la Loge de Maîtres est fermée.

Le Vénérable Maître

Ayez attention, mes Frères.

Le Vénérable Maître et tous les Frères avec lui, répètent pour la troisième fois le signe entier de
Maître.

Il va ensuite éteindre deux Lumières à chacun des trois chandeliers du tapis, après quoi il
revient à sa place pour fermer la Loge de Compagnons.

- 134 -
INSTRUCTION MORALE ET EXPLICATION DU GRADE DE
MAÎTRE FRANC-MAÇON

Mon cher Frère,

Si vous avez été attentif aux cérémonies de votre réception, aux récits qui vous ont été faits et
aux décorations de la Loge, vous avez pu remarquer des choses toutes nouvelles qui, peut-être,
paraissent se contredire. Cependant, ces contradictions ne sont qu'apparentes, vous en
conviendrez un jour ; elles sont fondées sur la diversité des objets que l'Ordre vous présente à
la fois dans tous les grades fondamentaux que vous avez reçus et principalement dans ce
dernier, lesquels, malgré leur rapport, sont essentiellement distincts et différents ; ils se
rapportent en général et en particulier à la nature universelle et à l'homme moral qui sont liés
l'un à l'autre ; c’est ce qu'on a en vue depuis les premiers pas que vous avez fait dans nos
Loges, tous les symboles, tous les emblèmes, toutes les allégories qui vous ont été présentés
ont eu ce double but.

Nous convenons avec vous que ce mélange rend votre tâche plus pénible, mais rien ne
s'acquiert, dans cette carrière, sans travail et c'est déjà vous rendre un grand service que de
vous apprendre qu'il ne faut pas confondre tout et qu'il faut séparer ce qui doit être distinct.

Nous ne pouvons vous donner que les explications relatives à votre grade, mettez-les à profit et
vous remplirez le vœu de la Loge qui me charge de ce soin.

Le Temple de Salomon, à Jérusalem, est la base invariable de toute la Franc-Maçonnerie ; vous


retrouverez la même doctrine, sous différentes formes, dans tous les grades. Cet édifice a
toujours eu un rang distingué parmi les merveilles du monde terrestre ; méditez donc quelle fut
sa destination, les plans sur lesquels il fut élevé, la main qui les traça, la sagesse de celui qui
les fit exécuter, les rares talents de celui qui en dirigea la construction, ses dimensions, ses
ornements, enfin les grandes révolutions qu'il a subies ; peut-être y trouverez-vous de grands
rapports avec vous-même, peut-être en trouverez-vous aussi la nature entière et avec son
auteur.

Les Écritures vous instruisent assez du rare savoir de notre Respectable Maître
HIRAM-ABIF, de ce sublime ouvrier qui mérita d'être l'ami intime du plus sage des rois, qui
étonna par l'assemblage de ses talents et qui sera à jamais célèbre par ses succès. Ils se
taisent, à la vérité, sur sa mort et sur les circonstances dont on vous a fait le récit ; mais leur
silence même vous force à étudier le symbole et, soit que cette histoire soit vraie ou qu'elle ne
vous présente qu'une ingénieuse allégorie, elle vous offre d'importantes vérités à découvrir, si
vous avez le courage de vous en occuper.

Le lugubre appareil qui a frappé vos regards en entrant dans la Loge et le cercueil placé au
milieu du tapis qui représente l'intérieur du Temple, se rapportent aux cérémonies dont vous
avez été l'objet et vous rappellent en même temps la mort et la fin de toutes les choses
élémentaires, après leur durée passagère.

Vous êtes entré en Loge comme Compagnon, accusé d'être complice d'un grand crime ; mon
cher Frère, jetez un coup d’œil attentif sur l'homme. Voyez s'il est dans son état de première
nature et osez dire si vous pouvez affirmer qu'il n'est pas coupable.

Vous avez été placé à l'Occident, le dos tourné à l'Orient, triste image de l'homme qui voit venir
son couchant sans s'interroger pour savoir d'où il vient et où il va. Cet emblème a été soutenu
dans le cours de vos voyages mystérieux, pendant lesquels le Vénérable Maître vous a exhorté
à penser à la mort, puisque vous étiez près de votre tombeau ; pensez-y donc efficacement et
ne méprisez pas les avertissements de la nature et de celui qui veille sur vous.

On vous a montré le tombeau qui vous attendait et vous avez vu les tristes restes de celui qui a
vécu. Ce tombeau est l’emblème de la matière universelle qui doit finir dans son tout, comme
dans ses parties et à laquelle un nouveau règne plus lumineux doit succéder.

- 135 -
Le mausolée placé à l'Occident vous a offert un spectacle plus consolant, en vous apprenant à
distinguer ce qui doit périr avec ce qui est indestructible et les maximes que vous avez reçues
dans vos voyages vous ont appris ce que doit faire celui qui a eu le bonheur de connaître et de
sentir cette distinction.

Comme Apprenti, vous avez monté trois marches de l'escalier mystérieux ; comme Compagnon,
vous en avez monté cinq ; comme Maître, vous avez acquis l'âge distinctif de votre grade ; mais,
mon Frère, craignez aujourd'hui de redescendre et d'altérer le nombre de perfection dont vous
venez d'être décoré ; cet escalier vous a mis à la porte du Temple ; il vous avait été fermé lors de
vos premières tentatives, mais aujourd'hui l'entrée vous a été ouverte pour vous apprendre
qu'un désir pur, un exercice intelligent, un courage ferme et persévérant parviennent à dissiper
tout obstacle.

Vous avez fait trois pas sur le tombeau, entre l'équerre et le compas, pour aller à l'Orient,
naître, mourir et renaître pour l'éternité où sera le vrai Orient, c’est là notre sort actuel et notre
destination. Ce ne sera que notre troisième pas qui décidera si notre voyage était pour la vie ou
pour la mort. Marchons toujours dans la justice et notre dernier pas nous mettra dans un port
assuré.

On vous a fait prêter un nouvel engagement et renouveler les anciens, mon cher Frère, comptez
souvent avec vous-même, pensez souvent à vos devoirs et renouvelez au fond de votre cœur les
engagements envers vos Frères, envers vous-même. C'est le vrai moyen de les tenir et d'avoir
toujours l'âme calme et tranquille.

Vous avez reçu trois coups mortels et vous avez été renversé dans le tombeau. Ces trois coups
désignent les dangers des trois passions dominantes de l'homme et qui lui sont les plus
funestes : l'envie, qui empoisonne toute jouissance et cherche à détruire celle du prochain ;
l'avarice, qui nous rend souvent injuste et presque toujours insensible aux malheurs d'autrui ;
l'orgueil, qui s'irrite de tout et ne pardonne rien. Vous avez été enseveli dans le tombeau pour
vous apprendre que l'homme livré au vice est comme mort dans la société qui gémit de ses
erreurs.

Vous avez été relevé par le Vénérable Maître, assisté de ses Surveillants qui avaient été vos
guides ; mais il a fallu trois fortes secousses pour vous en retirer. On vous a appris, par-là, que
si le prix des maux est de languir dans la mort et dans le vice, l'homme peut, avec du courage,
de la bonne volonté et le secours des bons conseils, dompter les passions qui le dominent et
acquérir une nouvelle vie ; c’est alors qu'il devient véritablement un être utile par l'instruction
et par l'exemple ; c’est alors qu'il peut faire usage de la planche à tracer, en offrant des plans
sûrs et lumineux à ses semblables. Cela vous indique aussi les dangers de l'indolence, la
faiblesse de l'Apprenti et du Compagnon, puisqu'il a fallu toute la force du Maître pour vous
arracher du tombeau et vous rendre la vie.

C'est cette nouvelle vie que l'être le plus corrompu peut acquérir par des fermes et constantes
résolutions qui le rendent à la vertu qui vous a été désignée, mon cher Frère, lorsque le
Vénérable Maître vous a relevé du tombeau. C'est pour la caractériser qu'il vous a donné de
nouveaux mots, signes et attouchements ; alors, la Lumière a succédé aux ténèbres, la Loge a
brillé d'un nouvel éclat et, tous les Maîtres, témoins de vos nouveaux serments, se sont
empressés de vous reconnaître pour leur Frère.

Ces explications doivent vous suffire, mon cher Frère, pour vous faire reconnaître que la
Franc-Maçonnerie n'a d'autre but que de rendre les hommes meilleurs et plus utiles à leurs
semblables.

En voilà assez pour vous donner d'elle, en général et de votre nouveau grade en particulier, une
opinion qui puisse vous diriger heureusement dans la carrière qu'il vous reste encore à
parcourir.

- 136 -
INSTRUCTION PAR DEMANDES ET RÉPONSES
POUR LE GRADE DE MAÎTRE

 Etes-vous Maître Maçon ?


Éprouvez-moi et vous reconnaîtrez que l'acacia m'est connu.

 A quoi connaîtrai-je que vous êtes Maître ?


A mes nouveaux signes, attouchements et mots et aux cinq points parfaits de la Maîtrise.

 Donnez-moi le signe.
(On donne le signe du grade en trois temps).

 Donnez-moi l'attouchement.
(On donne l'attouchement du poignet qui est le quatrième point de la maîtrise).

 Donnez-moi le mot de Maître.


En Loge ouverte, c'est MAK-BENAK ; mais, hors de la Loge, c'est M. B. seulement.

 Que signifie ce mot ?


Le corps est corrompu ou la chair quitte les os.

 Qu'est le mot de reconnaissance pour obtenir l'entrée en Loge ?


SCHIBBOLETH.

 Pourquoi les Maîtres ont-ils ce mot ?


En mémoire de ce qu'il servit aux troupes de Galaad qui étaient sous la conduite de
JEPHTE, à reconnaître après leur victoire les rebelles d'Ephraïm, au passage du
Jourdain.

 Comment peut-il servir de moyen de reconnaissance ?


Parce que ceux de Galaad lui donnaient sa véritable prononciation, tandis que ceux
d'Ephrraïm ne purent prononcer que Schibbolet.

 Pourquoi l'usage de ce mot est-il conservé parmi les Maîtres ?


Pour leur rappeler qu'ils doivent toujours se tenir en garde contre les faux Frères.

 Quel est le nom d'un Maître Maçon ?


GABAON.

 Que signifie ce nom ?


C'est le nom d'un lieu, sur la montagne de Moriah, où David avait fait élever un autel et
placer l'arche d'Alliance, avant la construction du Temple.

 Quel nom donnez-vous au fils d'un Maître ?


Lawton, qui signifie élève en architecture.

 Quel avantage a, dans l'Ordre, le fils d'un Maître ?


Il a le privilège d'être reçu Maçon par préférence à tout autre qui n'aurait pas le même
titre et malgré toute distinction de rang civil et d'âge.

 Quels sont les cinq points parfaits de la Maîtrise ?


Le pied droit contre le pied droit, le genou contre le genou, la poitrine contre la poitrine,
la main droite empoignant la main droite, et la main gauche étendue et appliquée
en-dessous de l'épaule gauche, ce qui forme l'attouchement complet de la Maîtrise.

 Que signifient les cinq points de cet attouchement ?


Ils rappellent aux Maçons la SINCÉRITÉ, la CORDIALITÉ, l'UNION INTIME qui doit
régner entre eux et l'OBLIGATION de se secourir les uns et les autres.

- 137 -
 Les Maçons doivent-ils des secours à tous ceux qui ont ce titre ?
Ils doivent à tous, sans distinction, ainsi qu'aux autres hommes, les secours que
l'humanité réclame. Mais ils ne doivent l'instruction et les secours de l'intime fraternité
qu'à ceux qui, par leurs travaux, se rendent dignes d'être avoués de l'Ordre.

 Quel est le signe dont-on fait usage en Loge de Maître ?


C'est le second signe de Maître, appelé le signe de douleur.

 Combien les Maçons ont-ils de signes ?


Le nombre ne peut pas être fixé, car toute équerre, niveau et perpendiculaire leur sert à
en former.

 Dites-moi combien ils ont de signes déterminés ?


Ils en ont quatre : le Guttural pour les Apprentis, le Pectoral pour les Compagnons, le
Pédestre pour les Maîtres et le Manuel qui sert aux Apprentis, aux Compagnons et aux
Maîtres, mais sous différentes formes.

 En quoi consiste la marche des Maîtres ?


La marche des Maîtres se fait par trois pas allant de l'Occident au Midi, du Midi au
Nord et du Nord à l'Orient, les deux pieds devant former ensemble, à chaque pas, une
double équerre.

 Que signifie la double équerre par laquelle chacun des pas se termine aux quatre
points cardinaux ?
Elle annonce qu'un Maître doit être irréprochable dans ses mœurs et sa conduite et
qu'il doit toujours servir d'exemple à ses Frères.

 Comment frappent les Maîtres ?


En triplant la batterie d'Apprenti ; ce qui fait neuf coups, par trois fois trois.

 Où avez-vous été reçu Maître ?


Dans la Chambre du Milieu, séjour de regrets et de larmes.

 Comment y êtes-vous parvenu ?


Par un escalier en forme de vis qui se monte par 3, 5, 7.

 Comment êtes-vous entré ?


En marchant à reculons.

 Pourquoi ?
Afin de ne pas être ébloui par l'éclat d'une Lumière inattendue.

 D'où partait cette Lumière ?


D'une lame d'or triangulaire qui était placée sur un tombeau.

 Qu'avez-vous remarqué en entrant ?


Obscurité, silence et tristesse générale parmi les Frères.

 Quel est le premier objet que vous avez aperçu ?


Un mausolée de forme triangulaire qui était placé à l'Occident.

 Qu'avez-vous remarqué de plus ?


Le tombeau de notre Respectable Maître HIRAM.

 Quelles sont ses dimensions ?


Trois coudées de large, cinq de haut et sept de long.

 A quoi font allusion ces trois nombres ?


Aux différents âges des Maçons qui indiquent le travail particulier de chaque classe.

- 138 -
 Qu'entendez-vous par-là ?
Qu'il faut trois ans pour faire un Apprenti, cinq pour un Compagnon et sept pour un
Maître.

 Qu'avez-vous aperçu sur le tombeau ?


Une tête de mort, une branche d'aubépine nommée acacia et une lame d'or triangulaire
sur laquelle étaient gravées des lettres indicatives de l'ancien mot de Maître.

 Qu'avez-vous vu autour du tombeau ?


Neuf lumières voilées et qui plongeaient la Loge dans l'obscurité.

 Que signifient-elles ?
Les neuf Maîtres qui furent envoyés par Salomon à la recherche du corps de notre
Respectable Maître HIRAM.

 Pourquoi étaient-elles voilées ?


Pour désigner la privation dans laquelle les Maçons se trouvent depuis que les vrais
Maîtres sont dispersés.

 Quand cessera cette privation ?


Lorsque ces Maîtres étant rentrés dans le Temple, les Maçons retrouveront, par leur
secours, la parole perdue.

 Comment vous a-t-on traité en entrant dans la Loge ?


Comme Compagnon suspect, mais j'ai prouvé mon innocence et le Vénérable Maître
m'a rendu son amitié.

 Qu'a-t-on fait alors de vous ?


On m'a fait faire neuf voyages symboliques autour du tombeau.

 Pourquoi ?
Pour me faire connaître les diverses parties du Temple.

 Que vous est-il arrivé pendant ces voyages ?


J'ai vu trois fois la mort devant les yeux mais le Vénérable Maître m'a rassuré par de
nouvelles maximes qui m'ont appris à voyager utilement.

 Quels fruits avez-vous retiré de ces voyages mystérieux et de votre docilité à suivre le
guide que le Vénérable Maître vous avait donné ?
Le Vénérable Maître m'a averti que, pour élever un édifice solide et durable, il fallait
joindre à la Tempérance du Compagnon, la Prudence du Maître.

 Que vous est-il arrivé ensuite ?


J'ai monté l'escalier à vis par 3, 5, 7, en me faisant connaître par les signes d'Apprenti et
de Compagnon.

 Pourquoi avez-vous dû donner les signes d'Apprenti et de Compagnon et pourquoi vous


a-t-on arrêté à la porte du Temple ?
On a voulu me rappeler ce que j'avais été, me faire connaître ce que j'étais et me faire
apercevoir ce qui me manquait encore.

 Qu'a-t-on fait de vous alors ?


On m'a conduit de l'Occident à l'Orient, en passant de l'équerre au compas sur le
tombeau, par trois pas de Maître en double équerre, au Midi, au Nord et à l'Orient.

 Que signifie le premier pas vers le Midi ?


Que notre devoir est de chercher la sagesse dès que nous sommes capables de
justesse dans nos idées et susceptibles de recevoir l'instruction.

- 139 -
 Que signifie le second pas vers le Nord ?
La nécessité de poursuivre courageusement notre route et de ne jamais abandonner
nos recherches jusqu'à la fin de nos jours.

 Que signifie le troisième pas vers l'Orient ?


Le fruit que nous devons espérer de ces recherches et d'une conduite régulière qui est
de trouver la sagesse du vrai Orient où commence l'Éternité heureuse.

 Que vous est-il arrivé pendant votre route, en passant de l'équerre au compas ?
J'ai reçu trois coups.

 Que signifient-ils ?
Les armes qu'il faut employer, l'ennemi qu'il faut combattre, les obstacles qu'il faut
vaincre pour obtenir les récompenses éternelles.

 Qu'avez-vous fait lorsque vous êtes parvenu à l'Orient ?


J'ai contracté les engagements de la Maîtrise et ensuite j'ai été reçu Maître.

 Comment avez-vous été reçu Maître ?


Par trois coups qui m'ont terrassé.

 Pourquoi vous a-t-on donné ces trois grands coups ?


En mémoire de ceux que reçut notre Respectable Maître HIRAM et pour m'apprendre,
par son exemple, à souffrir plutôt la mort que de manquer à mes devoirs et de trahir
mes Frères.

 De qui le Maître HIRAM reçut-il les trois coups qui lui donnèrent la mort ?
De trois Compagnons qui avaient formé le complot de se procurer, par cette violence, le
mot et la paie des Maîtres.

 Comment sut-on qu'il avait été assassiné par trois Compagnons ?


Parce que ces trois Compagnons ne comparurent point lors de l'appel général des
ouvriers qui fut fait par ordre de Salomon.

 Obtinrent-ils du Maître HIRAM, le mot de Maître ?


Non, le Maître HIRAM aima mieux souffrir la mort que de leur donner une
connaissance dont ils étaient indignes.

 Que firent-ils de son corps après la mort ?


Ils le cachèrent sous les décombres, au pied d'une montagne nommée Moriah, près du
Temple et, lorsqu'il fit nuit, ils le transportèrent sur la montagne où ils l'enterrèrent.

 Comment fut-il découvert ?


Par les soins infatigables des neuf Maîtres qui furent envoyés par Salomon pour en
faire la recherche et qui, ayant trouvé le cadavre, allèrent lui en rendre compte.

 Que fit ensuite Salomon ?


Il fit exhumer le corps par les Maîtres qui le transportèrent en grande pompe dans le
Temple. Il fit placer sur son tombeau la lame d'or triangulaire sur laquelle était gravé le
vrai et ancien mot du Maître, en reconnaissance de son zèle et de sa fidélité.

 Quel était notre Maître HIRAM ?


Il était Tyrien de nation, son père se nommait Hur et sa mère était une veuve de la
tribu de Nephtali.

 Comment a-t-on fini votre réception ?


Le Vénérable Maître, avec les deux surveillants, m'a relevé du cercueil par les signes,
attouchements et mots de convention des Maîtres.

 Qu'avez-vous remarqué alors ?


L'obscurité avait disparu et la Loge brillait d'une nouvelle Lumière.

- 140 -
 Que signifie ce changement ?
L'espoir de retrouver la parole perdue si je sais faire un bon usage des nouveaux
signes et instructions qui m'ont été donnés.

 Pourquoi vous êtes-vous fait recevoir Maître ?


Pour apprendre à connaître la véritable valeur de la lettre G que j'avais aperçue dans
l'Étoile Flamboyante.

 Que signifie cette lettre ?


Grandeur et Gloire.

 Quel est le but de votre travail ?


Celui de parvenir à retrouver, avec l'assistance de l'Ordre, la vraie parole des Maîtres
qui est perdue, pour en faire un digne usage.

 Ne la connaissez-vous donc pas ?


J'en connais seulement les deux lettres indicatives : J ... A que j'ai remarquées sur le
tombeau.

 Comment a-t-elle été perdue ?


Par la mort du Respectable Maître HIRAM, laquelle ne permit plus aux Maîtres d'en
faire usage.

 Comment cette parole a-t-elle été changée ?


Par l'accord des Maîtres qui allèrent à la recherche du Maître HIRAM et qui, l'ayant trouvé
assassiné, convinrent d'y substituer la première parole qu'ils prononceraient entre eux, en
déterrant son cadavre. Et c'est ainsi qu'ils remplacèrent l'ancien mot par MAK-BENAK.

 Comment voyagent les Maîtres ?


De l'Occident à l'Orient, par le Midi et le Nord, et de l'Orient sur toute la surface de la
terre.

 Pourquoi ?
Pour réunir ce qui est épars et répandre la Lumière.

 Sur quoi travaillent les Maîtres ?


Sur la planche à tracer, pour former leurs dessins.

 Pourquoi ?
En mémoire des plans qui furent mystérieusement tracés au roi David, pour la
construction du Temple et qui furent mis à exécution par Salomon.

 Si vous perdiez un Maître, où le chercheriez-vous ?


Entre l'Équerre et le Compas.

 Pourquoi ?
Parce que l’équerre et le compas étant les emblèmes de la prudence et de la régularité,
un Maître ne doit jamais s’en écarter.

 Quelles sont les vertus et les qualités essentielles que doit désirer un vrai Maître ?
Celles qui sont désignées par les trois Colonnes qui soutiennent le Temple des Maçons,
savoir : la Sagesse, la Force et la Beauté.

 Pourquoi ?
Parce qu'il doit s'appliquer à réunir en lui les perfections de ces modèles.

 Quels sont ces modèles ?


Salomon avait le don de la Sagesse, HIRAM, roi de Tyr, modèle de Force, qui fournit à
Salomon les bois et matériaux nécessaires pour la construction du Temple et
HIRAM-ABIF, modèle de Beauté, qui dessina et exécuta les ornements qui devaient
l'embellir.

- 141 -
 Qui représente essentiellement ces trois attributs : Sagesse, Force, Beauté ?
L’Ordre (ou éventuellement le Grand Architecte de l'Univers), la perfection des ouvrages
exécutés à sa gloire atteste la Sagesse qui en a conçu les plans, la Puissance qui les a
exécutés et la Beauté qui les a ornés.

 Que feriez-vous si vous vous trouviez en quelque danger ?


Je ferais le signe et l'exclamation de secours.

 Comment se fait ce signe ?


En portant les mains entrelacées et renversées sur la tête et la jambe droite placée en
équerre derrière la jambe gauche et en criant, dans cette attitude : « À MOI LES
ENFANTS DE LA VEUVE ! ». Cette exclamation ne devant néanmoins être employée
qu'à défaut de faire apercevoir le signe et dans un grand péril.

 Pourquoi dites-vous : « les enfants de la veuve ! » ?


Parce qu'après la mort de notre Respectable Maître HIRAM, les Maçons prirent soin de
sa mère qui était veuve et se regardèrent comme ses enfants, le Maître HIRAM les
ayant regardés comme ses Frères.

 Quel âge avez-vous ?


Sept ans passés.

 Que signifie cet âge ?


Le septième temps, ou année, que Salomon employa à la dédicace du Temple pour lui
donner sa perfection.

 Où avez-vous acquis cet âge ?


En montant l'escalier à vis de sept marches.

 A quoi fait allusion cet escalier ?


Aux sept sciences, ou arts libéraux, qu'un bon Maçon doit étudier, aux sept vertus qu'il
doit pratiquer, aux sept vices qu'il doit fuir et aux sept dons spirituels.

 Quels sont les sept sciences ou arts libéraux ?


La poésie, la musique, l'Art du dessin, l'Arithmétique, la Géométrie, l'Astronomie et
l'Architecture.

 A quoi servent la poésie et la musique ?


A employer avec plus d'harmonie les cinq autres.

 Quel avantage tire-t-il de l'art du dessin ?


A se former des idées justes et vraies de l'édifice merveilleux qu'il s'efforce de
construire à la gloire du Grand Architecte de l'Univers.

 A quoi lui servent l'arithmétique et la géométrie ?


A exercer avec justesse toutes les autres sciences.

 Quelles sont les sept vertus des Maçons ?


La Foi, l'Espérance et la Solidarité qui sont les principales, la Justice, la Tempérance et
la Prudence, la septième m'est encore inconnue.

 Pourquoi ?
Parce que je ne pourrai l'acquérir que par la pratique exacte des trois vertus qui m'ont
été enseignées dans mes grades.

 Comment avez-vous donc connu les trois premières qui sont les plus parfaites ?
Elles m'ont été seulement indiquées comme devant être le terme heureux de tous mes
travaux, afin d'augmenter mon courage et ma bonne volonté.

 Quels sont les sept vices principaux que le Maçon doit fuir ?
L'orgueil, l'avarice, l'envie, l'impureté, la gourmandise, la colère et la paresse.

- 142 -
 Quels sont les sept dons spirituels ?
Les trois premiers sont désignés par les trois paliers de l'escalier du Temple et ont
aussi rapport aux vertus qui m'ont été enseignées dans les trois premiers grades.
 Expliquez-moi cela.
Le premier palier désigne le don de l'intelligence que l'Apprenti peut obtenir en
observant la justice. Le second palier figure un don de sagesse, fruit de la Tempérance
recommandée au Compagnon. Le troisième palier, où est le pavé mosaïque, désigne le
don de discernement, que la prudence seule peut procurer au Maître.

 Donnez-moi les quatre autres.


Les travaux de mon grade n'ont pu me les faire connaître.
 Quels sont les devoirs particuliers des Maçons les uns envers les autres ?
Ils doivent s'aimer sincèrement, se secourir de tout leur pouvoir, garder fidèlement les
secrets qui leur sont confiés, s'opposer à tout attentat ou séduction contre les
personnes du sexe, bien moins encore à s'oublier jusqu'à se rendre coupables
eux-mêmes.
 Quel est le symbole du grade de Maître qui est placé devant l'Autel d'Orient ?
C'est un vaisseau démâté, sans voiles et sans rames, tranquille sur une mer calme, avec
ces mots : « In silencio et spe fortitudo mea ». (« Mon courage réside dans le
silence et l’espoir »).
 Comment expliquez-vous ce symbole ?
Ce vaisseau sur une mer calme et tranquille, après l'orage, est l'image du Maçon qui a
surmonté tous les périls pour trouver la vérité et qui, se reposant sur la droiture de son
cœur, cherche avec confiance un port assuré dans l'Ordre, contre les dangers de l'erreur.

 Que représente le mausolée qui est dans la Loge de Maître, à l'Occident ?


Une urne sépulcrale placée sur un tombeau de forme triangulaire, qui est porté par
neuf petites boules placées de trois en trois, aux trois angles, sur une base de même
forme ayant trois degrés. Une vapeur enflammée s'élève et sort de l'urne et ces mots
sont écrits sur l'une des faces du tombeau : « Ternario formatus, novenario
dissolvitur » (« Formé par le ternaire, il est libéré par le novénaire »). Et ceux-ci,
vers le haut de l'urne : « Deponens aliena ascendit unus » (« Dépouille-toi pour
accéder à l’unité »).

 A quoi fait allusion ce mausolée avec ces inscriptions ?


A l'immortalité, aux principes élémentaires et à la dissolution de la matière.

 Quelle est la signification générale des batteries d'Apprenti, de Compagnon et de


Maître ?
Le commencement, la durée et la fin des choses créées.

 Que signifie la batterie par trois coups ?


Le commencement ou l'union des principes.

 Que signifie celle des Compagnons par deux fois trois coups ?
La durée ou les principes mis en action.

 Que signifie celle des Maîtres par trois fois trois coups ?
La fin ou la décomposition des corps.

 Que signifient les quatre-vingt et une larmes qui sont sur le tapis du tombeau ?
Les larmes désignent le deuil général des Maîtres, leur nombre exprime les propriétés
particulières du nombre neuf qui se retrouve dans son carré.

 Où avez-vous travaillé ?
Dans le Temple.

 Où avez-vous été payé ?


Au centre de la Chambre du Milieu.

- 143 -
Le Vénérable Maître, en finissant l'instruction, dit :

Le Vénérable Maître

Mes chers Frères, étudions les sciences qui peuvent nous être utiles pour faire de nouveaux
progrès ; pratiquons les vertus qui nous sont recommandées ; fuyons les vices qui nuiraient à
notre avancement ; efforçons-nous, enfin, de mériter les dons précieux que nous devons tous
désirer et demander.

- 144 -
LEXIQUE DES ABRÉVIATIONS MAÇONNIQUES

F Frère
S Soeur
O Orient
E M Ère Maçonnique
E V Ère Vulgaire
V L Vraie Lumière
T C F Très Cher Frère
G M Grand Maître
Trav Travaux
V M Vénérable Maître
T R Très Respectable
T V M Très Vénérable Maître
R L Respectable Loge
Surv Surveillant
Or Orateur
Sec Secrétaire
Gr Exp Grand Expert
M des Cér Maître des Cérémonies
Couv Couvreur
Hosp Hospitalier
Prof Profane
At Atelier
A L G D L F M U A la gloire de la Franc-Maçonnerie universelle
A N E S L A D G O D F Au nom et sous les auspices du Grand Orient de France
A L G D G A D L U A la gloire du Grand Architecte de l’Univers
V.I.T.R.I.O.L. Visita Interiora Terrae Rectificando, Invenies Occultum
Lapidem

Lors de l’allumage des feux d’une Loge, les abréviations SGM (Sérénissime Grand Maître) et
T Ill F (Très Illustre Frère) sont utilisées.

Le pluriel s’indique en doublant la lettre d’abréviation :


FF Frères
TT CC FF Très Chers Frères
LL Loges

Les Obédiences
G O D F Grand Orient de France
G L D F Grande Loge de France
G L N F Grande Loge Nationale Française
G L T S Opéra Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra
G L F F Grande Loge Féminine de France
D H Droit Humain
G L M F Grande Loge Mixte de France
G L M U Grande Loge Mixte Universelle
G L F M M Grande Loge Féminine de Memphis-Misraïm
LNF Loge Nationale Française

Les Rites
R F Rite Français
R F M Rite Français Moderne
R E A A Rite Écossais Ancien et Accepté
R E R Rite (ou Régime) Écossais Rectifié
RAPMM Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm
RY Rite d’York
RE Rite Émulation

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Ce Cahier des Grades d’Apprenti, de Compagnon et de Maître du Rite Écossais Rectifié a été
revu en 6003 par la Commission du Maçonnisme du Conseil de l’Ordre (Alain BAUER,
Jean-Paul SALIS, Jean-Claude ROCHIGNEUX) et approuvé par le Conseil de l’Ordre dans sa
Tenue des 30 et 31 mai 2003.

Le présent Cahier des Grades d’Apprenti, de Compagnon et de Maître est délivré,


avec deux exemplaires identiques, sous le sceau du Grand Orient de France,
à la R L ………..………………., à l’O de …………..…………….

Le Garde des Sceaux. Le Grand Maître,


Président du Conseil de l’Ordre

Les Membres du Conseil de l’Ordre.

Délivré sous le n°

Le Grand Secrétaire aux Affaires Intérieures.

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