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Dans l’imaginaire collectif, l’initiation maçonnique n’est qu’une cérémonie ou un rituel qui change
un profane en franc-maçon. Nous parlerons bien entendu de cette fameuse cérémonie
d’initiation, cependant il faut comprendre que l’initiation maçonnique est bien plus que cela.
L’initiation maçonnique désigne aussi et surtout la longue quête qui conduit le franc-maçon, par
une démarche progressive, à la recherche du Bon, du Beau, du Vrai et du Juste.
La franc-maçonnerie n’est pas la seule à pratiquer l’initiation, en fait celle-ci se pratique partout et
depuis des temps immémoriaux. On retrouve des rites initiatiques dans les religions, dans
certains métiers, ou encore dans certaines sociétés d’Afrique et d’Orient, pour le passage à l’âge
adulte par exemple.
Bien sûr il existe certains prérequis à l’initiation en franc-maçonnerie, comme le fait d’avoir un
casier judiciaire vierge. Cependant, l’initiation maçonnique a la particularité d’être ouverte à tous
les hommes, quelle que soit son origine géographique, sa culture ou ses convictions religieuses.
L’historien des religions, mythes et philosophies Mircea Eliade désigne l’initiation maçonnique
comme une « modification ontologique du régime existentiel ». Ce qu’il faut comprendre par cette
appellation, c’est qu’il s’agit de faire mourir l’ancien soi pour provoquer une renaissance, et ainsi
accéder à une vie nouvelle.
De nombreux ouvrages et sites web décrivent les éléments symboliques du Rite initiatique
maçonnique, ils ne sont donc plus un secret. Par exemple, le testament philosophique est l’un des
symboles initiatiques de la mort et du renouveau les plus décrits.
Avant la cérémonie, le profane est invité à se recueillir dans un cabinet de réflexion pour y
rédiger son testament philosophique. Il est ensuite amené dans le temple où il prendra librement
part à une série d’épreuves, de voyages et de travaux symboliques.
Cette série d’épreuves invite l’initié à commencer son cheminement vers l’élévation spirituelle, à
passer des ténèbres vers la lumière, à se découvrir lui-même et à s’ouvrir aux autres. Enfin,
l’initié prête serment, son testament philosophique est brûlé et l’Officier orateur lui souhaite la
bienvenue dans la loge.
À l’instar des initiations aux anciens mystères, on dévoile au nouvel initié les outils symboliques
qui constituent ce que l’usage appelle les “secrets du grade” ainsi que les mots, signes et
attouchements qui lui permettront désormais de se faire reconnaître comme apprenti franc-
maçon.
Le chantier sur lequel l’initié s’engage n’a pas de terme, comme le savaient parfaitement les
constructeurs de cathédrales, dont les francs-maçons sont les héritiers spirituels. Entrer en franc-
maçonnerie, c’est participer sur le plan symbolique à la construction du Temple Universel de
l’Humanité, afin de contribuer à son émancipation. Le but de l’initiation du franc-maçon est donc
de rendre l’homme meilleur, sans pour autant lui dicter une façon de s’améliorer.
Nous rappelons que toutes les obédiences maçonniques françaises ne pratiquent pas le même
Rite. Celui de la Grande Loge de France est le REAA (Rite Écossais Ancien et Accepté), qui est
le Rite le plus répandu. Le REAA a été codifié en 33 degrés en 1804, même si nombre d’apports
le constituant sont plus anciens : remontant à l’antiquité, au moyen-âge ou encore au temps des
Lumières.