Rituel 1er Ordre

A L∴ G∴ D∴ G∴ A∴ D∴ L’U∴
Grand Chapitre Français

Suprême Conseil du Rite Moderne pour la France
Chambre des Grades

Conservatoire des Traditions
Premier Ordre
Quatrième Grade du Rite Français
Élu Secret
Inspecteur Général des Travaux
RITUEL - 16 Novembre 2018

(**)
Premier Ordre
Quatrième Grade du Rite Français
Élu Secret
Inspecteur Général des Travaux
(**)
Tous droits réservés - reproduction totale ou partielle
strictement interdite hors du Grand Chapitre Français
GCF CDG Novembre-2018 Rituel du Premier Ordre. Élu secret. (**) 2/70
Préliminaire
Cette édition 2018 du rituel du Premier Ordre présente quelques rectifications
par rapport aux éditions précédentes.
Non que le Rite ait été en quelque façon que ce soit modifié !
Mais les rituels originaux établis par la Chambre des Grades et Roëttiers de
Montaleau en 1786 ont subi avec le temps quelques évolutions dans le texte comme
dans la gestuelle. Ces évolutions n’en modifiaient d’ailleurs aucunement le sens
profond, mais ne présentaient pas toujours le caractère d’une nécessité évidente.
Les rituels originaux sont aussi parfois très succincts quant aux explications
qu’ils donnent, ou même muets sur des points pourtant devenus indispensables à leur
bonne exécution mais qui allaient probablement de soi en 1786.
Se rapprocher de l’œuvre originale de 1786 est certainement un gage de fidélité

et d’authenticité indispensables à notre recherche d’aujourd’hui. C’est pourquoi cette
édition, à la demande expresse du Suprême Commandeur, s’attache à retrouver le
plus précisément possible le texte de 1786, mais aussi à s’appuyer sur la tradition
établie depuis pour ce qui n’est pas expressément codifié par ce même texte, et enfin
à expliciter le plus clairement possible le déroulement de la Tenue.
C’est ainsi par exemple que le voyage de Joaben vers Joppa et les évènements
qui se passent dans la caverne ont été détaillés précisément en utilisant constamment
le texte original du discours historique.
C’est ainsi que sont repris très exactement du texte de 1786 la façon
d’applaudir et de faire la batterie, le discours historique, le nom d’« Abibal » et celui
de la caverne de « Ben Accarr ».
C’est ainsi que nombre de mots et d’expressions de 1786 ont été réintroduits,
qu’ouverture et fermeture suivent le schéma initial.
Les principaux retours au texte de 1786 sont signalés, surtout lorsqu’ils

changeront un peu les habitudes. Le sont également les rares exceptions à ce retour,
motivées par des traditions établies très tôt et toujours en usage, par exemple
l’ouverture des Travaux « À la Gloire du Grand Architecte » et l’accueil des
visiteurs.
Ce retour au texte original permet en outre parfois à l’occasion de la rencontre
de certains mots utilisés par les créateurs de notre Rite, de réfléchir aux nuances de
sens qu’ils apportent.
Que cette édition 2018 aide ainsi chacun à accroître sa connaissance du Rite et
à s’enrichir de son sens profond !
T∴ E∴ F∴Jean-Pierre COMBES
Doyen de la Chambre des Grades
Introduction
Le Rite Français est un continuum en sept grades, parfois imbriqués les uns
dans les autres, toujours annoncés par les précédents jusqu’au but ultime de son
cheminement que constitue le grade de Rose-Croix.
C’est la raison pour laquelle, si l’on attend un réel bénéfice spirituel de sa

démarche, il est inconcevable d’en abandonner le parcours avant son terme, ou de se
contenter d’un trajet seulement partiel.
Ce quatrième grade du Rite Français est en quelque sorte le deuxième épisode

de la légende d’Hiram, abordée au grade de Maître.
Après l’assassinat, voici la recherche des assassins, l’intervention de la
Providence, et la Vengeance légitime.
Et à l’issue des pérégrinations du cours de la cérémonie, une nouvelle fonction
confiée au récipiendaire : l’inspection générale des travaux.
Attention aux mots qui peuvent, nous le savons comme Maçons déjà
expérimentés, recouvrir souvent des sens cachés. Ici, la Vengeance ne tient pas du
règlement de compte entre Frères ; elle place en réalité le Récipiendaire face à lui-
même, face à sa conscience, dans une démarche que lui souffle le Grand Architecte
de l’Univers et pour laquelle Il l’a choisi.
Comme Joaben, une nouvelle fois, nous devons aller au plus profond de nous-
mêmes et rechercher ce qui en nous conduit au parjure et aux pires exactions.
Comme Abibal, notre Conscience nous aide à expurger encore et toujours le
« mauvais homme » qui est en nous.
Le Rite Français est une démarche singulière, qui nous contraint à travailler
encore et toujours en ayant soin de nous purifier avant de construire à la Gloire du
G∴ A∴ D∴ L’U∴, et à construire avec Lui.
Il est un Rite de Liberté, en ce sens qu’il nous place face à notre propre choix.
Bonne route puisqu’avec Sagesse, vous avez décidé de poursuivre votre

aventure spirituelle personnelle.
T∴ I∴ F∴ Christian ADAGE,
Suprême Commandeur.
Bref Historique du Réveil
du Rite Français
C'est en 1877, tout le monde le sait, que le Rite Français qui avait été, depuis
le XVIIIème siècle le principal Rite pratiqué en France, perdit sa régularité, en même
temps que l'ensemble de la Maçonnerie française, par suite de l'abandon des
principes fondamentaux de l'Ordre. À cette date, la pratique des hauts grades de ce
Rite avait déjà cessé, pour d'autres raisons d'ailleurs.
En 1913, le réveil du Rite Écossais Rectifié faisait renaître en France la
Maçonnerie régulière, bientôt le Rite Émulation, puis en 1965 le Rite Écossais
Ancien et Accepté venaient enrichir la GLNF et lui donner cette pluralité des Rites,
sans aucune confusion entre eux, qui constitue un trésor inestimable.
Bien entendu, les grades postérieurs à la Maîtrise s'établissaient en même
temps avec leurs propres organismes.
La logique paradoxale des Réveils avait voulu que le Rite Français ne fût pas
encore pratiqué régulièrement alors qu'il avait été si important autrefois.
À la même époque, un groupe de Maçons irréguliers travaillait à retrouver le

contenu traditionnel du Rite Français. En janvier 1978 plusieurs d'entre eux, dont
nous-mêmes, se rendant compte de ce qu'il n'y avait pas de tradition solide en dehors
de la Régularité, sollicitèrent du T. R. G. M. Derozière leur entrée à la GLNF en
faisant part de leur intention d'y pratiquer leur Rite. Le Grand Maître accéda très
volontiers à leur demande et les fit régulariser dans sa propre Loge-mère,
« Persévérance » 27, le 15 juin 1979, ces Frères voyaient consacrer leur Loge sous le
titre distinctif des « Anciens Devoirs » et le n° 238. Le Rite Français avait ainsi
rejoint à son tour la Régularité. En même temps naissait la Loge « Saint Jean
Chrysostome » n° 239 et, quelques jours après, la RL « Au Louis d'Argent » adoptait
elle aussi le même Rite.
Dans les dix années qui suivirent, une quarantaine de Loges du Rite Français
virent ainsi le jour dans différentes provinces, témoignage de l'intérêt des Frères et
de la sollicitude que les autorités de la GLNF n'ont cessé, tout au long de la Grande
Maîtrise du si regretté Grand Maître Jean Mons, de témoigner à l'œuvre entreprise.
Dès l’origine il était admis que ce réveil serait suivi de celui des hauts grades
correspondants comme cela s'était fait précédemment pour les autres Rites. On
parlait alors du délai d'un an. Les années, pourtant, passèrent et rien ne se fit. Pour
quelles raisons ?
Tout d'abord la difficulté de la tâche. Les hauts grades du Rite Français
avaient disparu dans la plupart des pays et notamment dans toute l'Europe, parfois à
des dates très récentes.
Le fait ensuite que les Frères éminents de la GLNF qui avaient

chaleureusement accueilli et encouragé le réveil du Rite étaient pour la plupart
absorbés par de multiples tâches au service de l'Obédience.
Nous osons à peine évoquer une troisième raison tellement elle nous apparaît
comme dénuée de tout fondement : la crainte de mécontenter d'autres Puissances de
hauts grades. L'exemple de la GLNF où, pendant que naissaient quarante Loges du
Rite Français, il s'en créait près de trois cents dans les autres Rites est là pour
montrer que la prospérité de la Maçonnerie régulière est indivisible, qu'elle se
nourrit de tous ses dynamismes et que la pluralité des Rites est une force décisive
pour tous et pour chacun. D'ailleurs, dans un pays où, à côté de 12 000 Maçons
réguliers il existe 60 000 irréguliers, sans compter 56 millions de simples citoyens, il
y a pour tous un travail immense à accomplir.
Enfin, nous confessons que nous-mêmes, accaparés par diverses tâches

maçonniques, avons eu le tort de ne pas insister suffisamment pour que le réveil fût
mené à son terme. La situation était donc de plus en plus anormale.
En décembre 1981, nous eûmes définitivement la conviction qu'il fallait agir,

que la GLNF ne le ferait pas à notre place puisque ce n'était pas son rôle, mais
qu'elle ne verrait pas d'inconvénient à des démarches inscrites dans le droit fil de ses
décisions de 1978-1979.
Nous avions appris que les hauts grades du Rite Français ne survivaient plus
que dans un seul pays : le Brésil. Vaste et noble pays, mais lointain !
Dix-huit mois de démarches, de correspondances postales et téléphoniques, de

voyages réciproques vinrent à bout de toutes les difficultés.
L'accueil des Frères brésiliens fut on ne peut plus chaleureux. Ils comprirent
parfaitement notre demande, ce qui ne les empêcha pas, bien au contraire, de
s'acquitter scrupuleusement de toutes les opérations, formalités et vérifications
indispensables. Et c'est ainsi que, le 7 août 1989, le Grand Chapitre, Suprême
Conseil du Rite Moderne pour le Brésil, nous délivrait une patente de constitution qui
comblait nos vœux au-delà de toute espérance. Elle nous investissait des pouvoirs les
plus étendus pour établir, développer et diriger la pratique de nos grades sur tout le
territoire de la République française et même en pays étranger si nécessaire. Et nos
Illustres Frères ajoutaient qu'ils étaient heureux de renvoyer aux Frères Français la
régularité que ceux-ci leur avaient donnée en 1822, établissant ainsi la parfaite
continuité entre notre Grand Chapitre Français et son prédécesseur, le Grand
Chapitre Général de France fondé le 2 février 1784 à l'initiative de Roëttiers de
Montaleau et officiellement reconnu en 1787 par les plus hautes autorités
maçonniques françaises comme l'organisme directeur des hauts grades du Rite
Français, ceci à la date du 7 août, soit 202 ans jour pour jour avant la délivrance de
notre actuelle patente.
Nous avons travaillé depuis de longues années à retrouver la pureté du Rite

Français. Nous avons été présents et acteurs lors du Réveil du 15 juin 1979.
Maintes autorités de la GLNF ont bien voulu nous dire, à de nombreuses

reprises, que notre Loge des Anciens Devoirs était la Loge-phare du Rite Français.
En même temps, nous servions activement et avec discipline la GLNF dans les
différentes tâches qu'elle voulait bien nous confier. Enfin, dans le réveil des hauts
grades, nous avons été, selon l'expression juridique, « la partie la plus diligente ».
C'est pourquoi nous ne nous jugeons pas trop mal qualifiés pour accomplir la
mission qui nous revient désormais en tant que membres fondateurs du Grand
Chapitre Français.
Pour ma part, étant le plus ancien dans tous les grades du Rite Français,
Vénérable fondateur des « Anciens Devoirs », Grand Officier actif de la GLNF
depuis 1982, je pense pouvoir remplir ma tâche de Suprême Commandeur avec l'aide
de mes Frères, membres fondateurs du Grand Chapitre dont tout le monde, à la
GLNF, connaît la compétence, le dévouement et la modestie. Avec l'aide surtout, et la
bénédiction, du Grand Architecte de l'Univers qui est Dieu.
Le 16 Septembre 1989
T∴ I∴ F∴ Roger GIRARD
Suprême Commandeur Fondateur
Message à l’impétrant
Mon Cher Frère 1,
Vous êtes actuellement sur les parvis qui donnent l’accès aux Ordres de
Sagesse du Rite Français, sous la juridiction du Grand Chapitre Français.
Nous vous attendons avec impatience et nous nous réjouissons de vous compter
prochainement parmi nos Frères actifs.
Notre Grand Chapitre est un Ordre Maçonnique, probablement le plus ancien,

qui puise la profondeur de sa démarche, tout comme la Franc Maçonnerie classique,
dans la sagesse des Saintes Écritures, mais aussi, cela va de soi, dans certains écrits
des grands Philosophes grecs et des Penseurs des grands Siècles.
Les grades auxquels vous accéderez pendant votre parcours se situent dans le
cadre de l’Ancienne Alliance, jusqu’à atteindre la Nouvelle Alliance. Ce cadre n’est
dévoilé que par touches successives, par évocations mais jamais par reproductions ni
imitations.
Les thèmes que nous proposerons à votre réflexion, soyez-en assuré, sont là
pour imager le chemin dans lequel nous sommes engagés, mais n’appartiennent pas
à des cérémonies religieuses, même si, pour la plupart, on en retrouve la source dans
les travaux des confessions judéo-chrétiennes.
La Maçonnerie en général, et le Rite Français en particulier ne constituent

pas un substitut à la religion. Ils apportent un éclairage nouveau sur la Valeur
Universelle du message spirituel contenu dans les Écritures, de sorte que si les
chrétiens peuvent facilement se retrouver en conformité avec la culture religieuse qui
leur a été inculquée, les Frères qui pratiquent une autre religion pourront
s’approprier et vivifier en eux ce message spirituel s’ils acceptent le principe de cette
Universalité et le fait qu’il soit transmis dans des formes liées à l’exotérisme
chrétien.
En réalité, nos Ordres de Sagesse poursuivent et renforcent la démarche

entreprise dans les Grades bleus, qui permet à chacun de nous de s’émanciper de
tout dogme afin de cheminer chacun de façon singulière au sein d’une Fraternité
empreinte de simplicité et de convivialité.
1
: Message présenté à la Chambre des Grades et approuvé par elle.
Dès lors, quelles que soient vos convictions religieuses, vous pouvez donc vous
engager dans notre Grand Chapitre, sans aucune crainte, bien au contraire, de vous
trouver dans une situation conflictuelle avec vos convictions religieuses.
Notre Ordre est là non pour les combattre, mais pour les mettre en valeur.
Le 18 mai 2018
Le Suprême Le Doyen
Commandeur de la Chambre des Grades
T∴ I∴ F∴ T∴ E∴ F∴
Christian ADAGE Jean-Pierre COMBES
DISPOSITION et DÉCORATION du LOCAL et
AUTRES INSTRUCTIONS pour la RÉCEPTION au
GRADE d’ÉLU SECRET
DÉCORATION
Il faut trois chambres :

- La première s’appelle Chambre de Préparation 2.
- La deuxième s’appelle Chambre du Conseil.
- La troisième s’appelle Chambre Obscure ou Caverne.
Première Chambre, ou Chambre de Préparation.
Elle sera meublée simplement. L'on aura soin d'y mettre des maximes encadrées et
placées à la muraille.
- Le crime ne peut rester impuni.

- La conscience est un juge inflexible.
- Sans un pouvoir légitime, la vengeance devient criminelle.
Une seule bougie jaune, dans un chandelier de bois noir, l'éclairera. On posera ce
chandelier sur une table de bois très commun. Un petit banc servira de siège.
Deuxième Chambre, ou Chambre du Conseil.
Elle sera tendue en noir, parsemée de larmes rouges ; l'autel sera rouge, bordé de
noir ; au milieu, un poignard jetant neuf flammes noires en manière de rayons; autour
seront des larmes rouges. Tous les autres plateaux seront rouges, bordés de noir.
L'on placera sur l’autel un poignard, un compas, le Livre de la Sagesse, un maillet et,
les jours de réception, le cordon noir et le tablier pour le Récipiendaire et sur le
plateau du Sévère Inspecteur un cordon noir VAM.
Dans un angle, à la gauche de l'autel, sera un tableau représentant trois têtes placées
chacune sur un pieu, avec les outils des trois Compagnons représentés par les trois
têtes. Au-dessus de chaque tête sera une inscription :
au milieu : « Crime puni », et le marteau au-dessous de la tête.
à droite : « Le Ciel nous juge », et la règle au-dessous.
à gauche : « La punition est certaine », et la pince ou levier au-dessous.
2
: « Chambre de Préparation » : c’est ce terme et non celui de « chambre de réflexion » qui est employé par le
Manuscrit de Roëttiers de Montaleau de 1786 et les éditions 1997 et 2002 du rituel.
Un rideau cachera ces objets, lesquels paraîtront lorsqu'il en sera temps (planche 1).
Le Tableau représentera, en haut, l'Étoile du matin entre huit autres moins grandes ;
au milieu, une grande Caverne ; dans l'intérieur de laquelle une lampe posée sur un
rocher ; du côté du midi un bras droit nu frappant d'un poignard ; au-dessous, un
chien en quête, prêt à entrer dans la Caverne ; au Septentrion, une source jaillissant
d'entre les rochers ; à 1'Occident, un escalier rapide, taillé dans le roc, et descendant à
la Caverne.
Le fond sera noir, et les encadrements rouges.
Il sera tracé avec de la craie sur le plancher chaque fois ; l'on pourra y suppléer par un
tableau peint sur une toile noire, figurant le dessin décrit ci-dessus, lequel se tendra
au milieu de la chambre (planche 2) ou bien sur une grande table de bois bordée de
rouge.
Le tour de la Chambre du Conseil sera éclairé par six grandes lumières attachées à la
muraille. Dans l'intérieur, sur le côté droit en entrant, on placera neuf chandeliers
alignés où seront huit lumières égales et une plus grande. La grande sera distante des
autres de deux pieds.
Troisième Chambre ou Chambre Obscure
Elle doit représenter un désert d'aspect sauvage ; tout à l’entour, doivent être figurés
de grands blocs rustiques et détachés de pierres non taillées, pour imiter la carrière de
Ben Accarr 3 ; sur le côté, une décoration figurera l'entrée d'une caverne ; à droite, en
avant de la caverne, sera représentée une source d'eau jaillissante des rochers et un
chien en quête (planche 3) ; dans l'intérieur, vers le milieu de la caverne, sera une
lampe posée sur un rocher ; sur le côté, dans l'intérieur, sera un transparent qui ne
paraîtra qu'au moment convenable (planche 4) ; dans le fond sera un mannequin
représentant un homme qui se plonge un poignard dans le cœur ; on disposera à
l'intérieur de la caverne un poignard que l'on remettra au candidat le moment venu ; à
l'extrémité seront figurés deux hommes qui prennent la fuite à travers les rochers, et
deux autres qui les poursuivent. Les deux hommes, près d'être atteints, se précipitent
dans une fondrière (planche 5).
L'on pratique neuf marches irrégulières pour descendre dans la Caverne, à moins que
l'emplacement ne le permette pas, mais dans ce cas il est recommandé de dessiner les
marches sur le sol.
À proximité on placera une représentation adéquate de la source, ou, à défaut, une

cruche remplie d’eau et un verre.
3
: Le texte du Manuscrit de 1786 est ici repris, notamment l’orthographe « Ben Accarr », ce qui indique que la caverne
est celle du « fils de » . Cette orthographe est désormais adoptée dans tout le texte.
QUELQUES USAGES à RESPECTER
Ce paragraphe est commun aux quatre Ordres.

Cependant, les lignes soulignées sont spécifiques de l’ordre concerné.
Entrée d’un retardataire
Lorsqu’un Frère arrive alors que les Travaux sont ouverts, il frappe à la porte du
Chapitre selon la batterie du grade auquel les Travaux sont ouverts. Une fois que
l’entrée lui est donnée, il se place entre les deux Surveillants, se met à l’ordre (ne fait
donc aucun signe) et présente ses excuses.
Il attend ensuite le Maître des Cérémonies pour se faire conduire à sa place.
Accueil des visiteurs – Places à l’Orient
Quel que soit leur rang les visiteurs entrent en même temps que les Frères du
Chapitre 4.
Les dignitaires actifs et d’honneur sont placés à l’Orient selon leurs qualités,
- les T∴ I∴ F∴ à la droite du T∴ S∴,
- les T∴ E∴ F∴ à sa gauche.
Un T∴ E∴ F∴ missionné par le Suprême Commandeur pour le représenter se place à
la droite du T∴ S∴.
Qu’il soit T∴ I∴ F∴ ou T∴ E∴ F∴, le Doyen de la Chambre des Grades se place à
la droite du T∴ S∴.
Pendant le temps des cérémonies de réception, les dignitaires se placent sur les
colonnes 5 et le Très Sage reste seul à l’Orient.
L’ordre
Les Frères ne se tiennent jamais à l’ordre quand ils sont debout pendant la Tenue
sauf sur ordre du Très Sage
sauf lorsqu’ils ont reçu l’autorisation de parler (Voir « prise de parole »).
Les Frères ne se tiennent jamais à l’ordre lorsqu’ils se déplacent dans la Salle du
Conseil.
Lorsque l’on quitte l’ordre, on ne fait aucun signe, ni de demande, ni de réponse, on

quitte le plus simplement possible la position.
4
: Le manuscrit de Roëttiers de Montaleau de 1786 indique que les visiteurs n’entrent dans la salle qu’après
l’approbation du compte rendu des derniers Travaux. Cette pratique n’est plus usitée de nos jours et, compte tenu de
l’esprit de fraternité et de convivialité qui caractérise le Rite français, il n’a pas été jugé utile de la rétablir.
5
: On n’utilise dans les Ordres de Sagesse le mot « colonne » au sens de « colonnes du Nord ou du Midi » que par
commodité. Car les Frères ne dépendent pas d’une colonne comme les Apprentis et les Compagnons en Loge bleue.
Prise de parole
En Tenue du Chapitre le tutoiement est proscrit.

On s'adresse uniquement au Très Sage.
Pour demander la parole, on lève la main, puis on attend que l’Inspecteur ou le
Surveillant de la Colonne frappe un coup pour attirer l'attention du Très Sage et lui
dise « Très Sage, un Frère de la Colonne N… demande la parole ». Le Très Sage
répond : « Donnez-lui la parole », l’Inspecteur indique alors : « Vous avez la parole,
mon Frère ». C'est seulement après cette autorisation qu'on se lève pour parler en se
mettant à l’ordre.
Les Frères qui sont à l'Orient demandent directement la parole au Très Sage, les
Inspecteurs demandent la parole d'un simple coup de maillet et restent assis pour
parler. Les Inspecteurs ou les Surveillants ne doivent en aucun cas signaler au Très
Sage qu’un Frère demande la parole à l’Orient.
Déplacements du Maître des Cérémonies
Quel que soit l’Ordre, le Maître des Cérémonies se déplace en tenant son glaive
verticalement de la main droite 6 la pointe vers le bas et le remet au fourreau dès qu’il
reprend séance 7 ou lorsqu’il doit avoir l’usage libre de ses mains, par exemple pour
distribuer et recueillir les bulletins lors du scrutin. On n’utilise pas de canne.
Déambulations en Chapitre, hors cérémonies
Quel que soit le rang d'un Maçon, il ne se déplace pas sans être accompagné c’est-à-
dire précédé du Maître des Cérémonies et non tenu par la main. La déambulation
s’effectue de la manière la plus simple et la plus directe, sans avoir de sens à
respecter. Rappel : on ne se déplace pas à l'ordre.
Appel des membres
Le manuscrit de Roëttiers de Montaleau ne prévoit pas l’appel des membres ni la

présence d’un registre des présences. Il n’est donc pas obligatoire de procéder à
l’appel, ni de tenir un registre des présences, cela est laissé à l’appréciation des
Chapitres. Il est toutefois indispensable que le Secrétaire note les noms des Frères
présents, comme il note les noms des Frères excusés.
Approbation. Désapprobation
À tous les grades, du premier au septième, et à toutes les distinctions du Rite

Français, les Frères expriment leur accord par le signe d’approbation.
6
: Par souci d’harmonisation entre les quatre Ordres, cette disposition prévue au troisième Ordre a été retenue pour les
trois autres.
7
: Cette expression « prendre séance » traditionnellement utilisée a été retenue plutôt que « prendre séant » qui serait
cependant plus conforme … à la réalité de l’action.
Ce signe se fait simplement en étendant la main droite devant soi à l’horizontale, en
formant une équerre avec le pouce d’une part, et les autres doigts qui sont joints et
tendus en avant d’autre part, puis en rabaissant le bras le long du corps.
C’est ce simple geste d’abaissement du bras qui signifie l’approbation. En aucun cas
il ne faut frapper la main sur le tablier ou sur la cuisse en la rabaissant … ce qui est
propre à d’autres Rites que le Rite Français.
En cas de désapprobation, celui qui désapprouve se lève. (Il ne se lève pas pour
demander la parole, celle-ci venant de lui être proposée - « avez-vous des
observations … ? » - il a déjà pu s’exprimer).
Le Banquet du premier Ordre
La mise en œuvre de son rituel ne constitue pas une obligation, mais aucun autre
rituel ne saurait être utilisé à sa place. Son usage ou non est laissé à l’initiative du
Très Sage.
La musique
La musique est recommandée, son usage est attesté depuis le XVIIIème siècle et
elle favorise la solennité des Travaux.
Bien entendu toute fantaisie est à exclure en la matière.
Appellations
Salle ou Chambre
Les lieux où se réunit le Chapitre sont des « Salles » ou des « Chambres », dont les
noms sont précisés dans les rituels de chaque Ordre ; par exemple au premier Ordre la
« Salle du Conseil » ou la « Chambre du Conseil ». Ce ne sont ni des loges, ni des
temples.
D’anciennes copies des rituels emploient aussi le mot « appartement » pour désigner
le local.
Aucun des sept grades du Rite français n’utilise le mot « temple » pour désigner le
lieu des Tenues.
Distinction entre « candidat » et « Récipiendaire ».

Il y a un moment dans chaque rituel où le Président demande aux Frères, d’une façon
ou d’une autre, de confirmer leur accord pour recevoir au grade considéré le Frère
« candidat ». Cette confirmation obtenue, celui qui n’était que « le candidat » devient
alors « le Récipiendaire » et la cérémonie peut se poursuivre. Cet instant sera rappelé
dans le texte de la cérémonie.
Compte rendu. Travail.

L’expression « compte-rendu » est utilisée dans le texte du rituel en lieu et place de
« planche » ou de « planche tracée » lorsqu’il s’agit du compte rendu des Travaux de
la Tenue précédente. Il en est de même du mot « travail » qui est utilisé à la place de
l’expression « morceau d’architecture » ou du mot impropre mais usuel « planche »
lorsqu’il s’agit d’une contribution écrite présentée par un Frère. L’utilisation de ces
expressions n’a pas de caractère absolument obligatoire, mais celui de simples
recommandations proposées aux Chapitres.
HABILLEMENT des FRÈRES
Le tablier sera blanc, bordé de noir, et doublé de noir ; au milieu sera figuré un
poignard jetant des flammes rouges en manière de rayons ; la bavette sera noire,
bordée de rouge, et doublée de rouge ; et au milieu, seront figurées trois flammes
rouges.
Tous les membres auront un poignard qui sera porté à la ceinture, du côté droit. Ils
seront décorés d'un cordon noir, portant les lettres V∴ A∴ M∴ (vincere aut mori,
vaincre ou mourir), passant de l'épaule gauche à la hanche droite, et ayant au bas un
petit poignard à poignée d'or et à lame d'argent. Ce poignard est attaché à une rosette
blanche tenue avec un ruban rouge.
Ils porteront le chapeau et les gants.
NOM des OFFICIERS
Le Président se nomme Très Sage.

Le Premier Surveillant, Grand Inspecteur.
Le Second Surveillant, Sévère Inspecteur.
L’Orateur.
Le Trésorier.
Le Secrétaire.
L’Architecte.
L’Hospitalier.
Le Maître des Cérémonies.
Le Maître d’harmonie.
Le Préparateur.
Le Frère chargé de faire tomber le mannequin.
Les deux Frères qui accompagneront le Sévère Inspecteur pour la recherche, et ceux
qui l’accompagneront pendant le voyage
MATÉRIEL NÉCESSAIRE
L’emploi de bougies électriques est obligatoire

pour des raisons de responsabilité et d’assurance.
Pour chaque Candidat

À poser à proximité du plateau du Très Sage :
 Cordon noir « VAM ».
 Tablier du grade avec poignard suspendu ou brodé.
 Poignard.
Chambre de Préparation
 Table (ou autre support pour le chandelier) et banc (ou siège simple).
 Bougie jaune et chandelier noir.
 3 Maximes :
« Le crime ne peut rester impuni ».
« La conscience est un juge inflexible ».
« Sans un pouvoir légitime la vengeance devient criminelle ».
 À proximité de l’entrée de la Chambre ou sur le plateau du Sévère Inspecteur,
cordelettes rouges (autant de cordelettes que de candidats).
Chambre du Conseil
 Tentures noires à larmes rouges sur le pourtour complet (si possible) de la
salle.
 Neuf lumières, huit plus une plus grande (ou surélevée), le long de la Colonne
du midi ; leur couleur n’est pas imposée, blanche ou rouge selon la coutume
du Chapitre.
 Six grandes lumières autour de la salle du Conseil.
 Plateau du Très Sage : table recouverte d’un tapis rouge bordé de noir avec
larmes, flammes et poignard avec posés dessus :
 Livre de la Sagesse (Bible et éventuellement autre Livre sacré) et le
coussin sur lequel il sera posé.
 1 compas.
 1 poignard.
 Plateaux des Officiers : tables recouvertes de tapis rouges bordés de noir.
 Sur le Plateau du Sévère Inspecteur :
 un cordon noir VAM.
 autant de cordelettes rouges que de candidats (sur le plateau ou à
proximité de l’entrée de la Chambre de Préparation.
 Tableau du grade (« la Caverne ») posé au centre de la Chambre.
 Tableau « aux trois têtes » et son support accroché à main gauche du Très
Sage.
 Rideaux noirs et leurs supports pour occulter le tableau « aux trois têtes ».
 Autant de petits papiers qu’il y a de participants, avec sur chacun le nom de
Joaben et autant de papiers vierges et de crayons qu’il y a de candidats. On
peut aussi demander aux candidats de se munir d’un crayon ou d’un stylo.
 1 corbeille pour le scrutin.
 Entre les Surveillants un tabouret par Récipiendaire (à apporter le moment
venu).
 3 Maillets.
 Agenouilloir et / ou coussin rouge.
 Tronc de bienfaisance.
 Musique (facilement déplaçable d’une salle à l’autre).
Caverne
La caverne pourra, par exemple, être constituée d’un assemblage de rideaux noirs
tenus par des tringles à rideaux posées sur des supports. Ce matériel pourra servir
dans les trois autres Ordres.
 Neuf marches irrégulières ou figuration de celles-ci par un tracé au sol.
 Tabouret dissimulé par un drap noir, ou de couleurs évoquant un rocher,
support de la lampe.
 Une lampe ou une bougie sur un bougeoir.
 Tableaux « Chien ».
 Tableau « Fondrière ».
 Tableau « Abibal » 8.
 Mannequin avec un poignard planté dans le cœur et ses vêtements.
 Un poignard placé à proximité du tableau « Abibal ».
 Carton sur lequel est écrit : « Le crime est puni, saisis le poignard du traître et
sors ! ».
 Figuration de la source : par exemple un tonnelet dissimulé sous un drap de
couleurs évoquant un rocher et dont le robinet laisse s’écouler de l’eau dans
un petit bassin en terre ou métal gris (pas de bassine en plastique). A défaut
on utilisera une cruche ou une carafe.
 Verres.
∴ ∴
8
: Cette orthographe et la prononciation correspondante « Abibal » conformes au Manuscrit de 1786 est désormais
retenue dans tout le rituel.
GRADE d’ÉLU SECRET
RITUEL
AVANT l’OUVERTURE des TRAVAUX
OUVERTURE des TRAVAUX
CÉRÉMONIE de RÉCEPTION
CLÔTURE des TRAVAUX
BANQUET MAÇONNIQUE des ÉLUS SECRETS
AVANT
l’OUVERTURE des TRAVAUX
Le Frère « Préparateur » aura accompagné le candidat dans la

Chambre de Préparation où il sera renfermé jusqu’au moment de sa
réception. Il portera son chapeau, et son épée et donc son baudrier, son
tablier de Maître, ses gants et le cas échéant son sautoir de Vénérable
Maître.
Le Maître des Cérémonies aura allumé les neuf lumières et les six
grandes lumières attachées à la muraille 9.
OUVERTURE des TRAVAUX
Lorsque le Conseil s'assemble, tous les Frères sont habillés de leur

tablier mais ils ne mettent pas le cordon (ou l’écharpe, ou le sautoir
selon leur grade), qu'ils passent sur le bras gauche).
Le Très Sage demande aux Frères de se rassembler EN SILENCE

devant lui sur une ou deux files selon leur nombre, les Inspecteurs les
premiers, puis les R+ pour terminer par les Élus secrets
Le Très Sage se met au bas de l'autel, et passe le cordon à tous les
Frères qui se présentent l'un après l'autre, suivant leurs dignités et
offices ; chacun se rend à sa place et reste debout. Les Frères de
l’Orient se revêtent eux- mêmes de leur cordon dans le même temps et
restent aussi debout et silencieux. 10
Parvenu à sa place, le Très Sage, debout, ouvre le Livre de la Sagesse au
Prologue de l’Évangile de St Jean 11.
Il dit ensuite :
T∴ S∴
Grand Inspecteur, quel est le premier devoir d'un Grand Inspecteur Élu ?
G∴ I∴
Très Sage, c'est de s'assurer si tous les Frères sont Élus.
9
: Les six lumières « attachées à la muraille » sont celles qui autrefois servaient à l’éclairage de la salle. Bien que
n’ayant aucun rôle symbolique ou rituel, elles sont traditionnelles.
10
: Conformément au Manuscrit de 1786 les Frères - qui sont debout - ne se tiennent pas à l’ordre.
11
: L’expression « Livre de la Sagesse » est la convention en vigueur au sein des Grades de Sagesse du Rite Français ;
elle vise le « Volume de la Sainte Loi ». (Texte adopté en 2017 pour les rituels du 5ème Ordre). Il est recommandé de
l’ouvrir à l’Évangile de Saint Jean, comme aux autres Grades et il est précisé que d’autres Livres correspondants à la
croyance des Récipiendaires pourront leur être présentés pour les prestations de serment, pourvu que la Bible reste
ouverte sur l’Autel. Il faut remarquer que le Manuscrit de 1786 n’indique pas qu’au moment de l’ouverture des travaux
le Président ouvre le Livre de la Sagesse, mais on peut penser que cela allait de soi !
T∴ S∴
Assurez-vous-en, Grand Inspecteur.
Le Grand Inspecteur, de sa place, fait le signe de demande et tous les

Frères font le signe de réponse. Ils remettent le poignard à la ceinture.
G∴ I∴
Très Sage, tous les Frères sont Élus.
T∴ S∴
Quel est le second devoir d'un Grand Inspecteur Élu ?
G∴ I∴
C'est de voir si les Travaux sont couverts.
T∴ S∴
Assurez-vous en, mon Frère.
G∴ I∴
Assurez-vous en, Sévère Inspecteur.
Le Sévère Inspecteur sort pour s’en assurer, rentre et ferme le verrou.

S∴ I∴
Grand Inspecteur, les Travaux sont couverts.
G∴ I∴
Très Sage, les Travaux sont couverts.
T∴ S∴
Êtes-vous Élu Secret ?
G∴ I∴
Une caverne m'est connue, une lampe m'a éclairé, une source m'a
désaltéré.
T∴ S∴
Quelle heure est-il ?
G∴ I∴
L'Étoile du jour qui paraît nous annonce que le soleil va se lever, et qu'il
est temps d’ouvrir nos Travaux.
T∴ S∴
Puisque c’est le juste dessein qui nous anime, et que le soleil va se lever,
Grand et Sévère Inspecteurs, Frères Élus secrets, le Conseil va s'ouvrir.
T∴ S∴
À moi, mes Frères. Applaudissons.
Tous les Frères, guidés par le Très Sage qui fait le signe de demande,
font le signe de réponse, remettent le poignard à la ceinture, et
applaudissent par 8 + 1, (huit coups faibles plus un neuvième
légèrement espacé et nettement plus fort) 12.
Tous
Un temps.
Le Très Sage frappe huit coups égaux plus un séparé plus fort.
T∴ S∴
T∴ S∴
À la gloire du Grand Architecte de l’Univers 13, le Conseil des Élus est
ouvert.
T∴ S∴
En place, mes Frères.
Les Frères s’assoient.

T∴ S∴
Frère Secrétaire, veuillez faire lecture du compte-rendu des derniers
Travaux.
Le Secrétaire, restant assis, fait lecture du compte-rendu des derniers

Travaux au premier Ordre.
T∴ S∴
Mes Frères, avez-vous des observations à présenter sur le compte-rendu des
derniers Travaux ?
Après que toutes les observations ont été notées :

T∴ S∴
12
: Conformément au Manuscrit de 1786.
13
: Le Manuscrit de 1786 dit simplement « le Conseil est ouvert » et ne fait pas référence au Grand Architecte. Mais
cette référence, traditionnelle de nos jours, est conservée.
T∴ S∴
Mes Frères, approuvez-vous le compte-rendu des derniers Travaux?
Les Frères expriment leur approbation en étendant la main droite en

avant, le pouce en équerre, ou se lèvent pour exprimer leur désaccord.
Cela fait le Très Sage recueille les excuses relatives aux Frères absents
et souhaite la bienvenue aux Frères visiteurs s’il y en a.
S’il y a cérémonie de réception, le Très Sage invite les TIF et les TEF
qui siégeaient à l’Orient à descendre et à prendre place de part et
d’autre de la Salle du Conseil parmi les autres Frères.
∴ ∴
CÉRÉMONIE de RÉCEPTION
T∴ S∴
Sévère Inspecteur, prenez avec vous deux Élus ; faites à l'extérieur de la
Chambre du Conseil la recherche la plus scrupuleuse ; il est important que
je sois assuré que nous ne puissions être entendus.
Le Sévère Inspecteur sort, accompagné de deux Élus. Ils vont à la

Chambre de Préparation, y entrent en cherchant visiblement quelqu’un
en tournant autour du candidat.
S∴ I∴
Que fait-il là ? Que veut-il ?
L’air sévère, ils s’emparent du candidat et le préparent ainsi qu’il suit :

le Sévère Inspecteur lui ôte son épée, son baudrier et son chapeau, lui
fait mettre son tablier de Maître s’il ne le porte déjà, et lui passe un
cordon rouge par-dessus le cou avec lequel on lui lie les mains et dans
lequel on lui enferme le corps
Ainsi préparé, le candidat est conduit à la porte du Conseil escorté des

deux Élus, dont l’un porte son chapeau, son épée et son baudrier ; le
Sévère Inspecteur qui précède le candidat l’annonce par la batterie de
Maître.
S∴ I∴
G∴ I∴
Très Sage, on frappe à la porte du Conseil en Maître.
T∴ S∴
Quel est le Maître assez téméraire pour venir troubler nos Travaux ?
Faites voir qui frappe.
G∴ I∴
Frère Maître des Cérémonies, voyez qui frappe.
Le Maître des Cérémonies ouvre la porte, regarde qui frappe, referme la

porte et dit :
M∴ des C∴
Ce sont les Élus envoyés faire la visite dans l’extérieur de la Chambre. Ils
se sont emparés d'un des ouvriers du Temple et l'emmènent.
G∴ I∴
Ce sont les Élus envoyés faire la visite dans l’extérieur de la Chambre. Ils
se sont emparés d'un des ouvriers du Temple et l'emmènent.
T∴ S∴
Que l'entrée lui soit donnée.
Les portes s'ouvrent ; le Sévère Inspecteur tient fermement le candidat et

l’entraîne à 1'Occident.
S∴ I∴
Voilà un des ouvriers du Temple que nous avons trouvé près d'ici ; nous
ignorons ses desseins.
Tous les Élus siégeant sur les Colonnes, sur un signal du Grand
Inspecteur, se lèvent, s’écrient vengeance et tournent 14 leurs poignards
vers le candidat ; en même temps le Grand Inspecteur lui pose le
poignard sur le cœur, prêt à le percer.
Tous
Vengeance !
Le Sévère Inspecteur et le candidat restent debout, les Élus se rassoient.

Après un moment de silence :
T∴ S∴
Qui es-tu ?
Le Sévère Inspecteur lui dicte sa réponse.

Candidat
Je m'appelle Joaben, Maçon de la classe des Maîtres.
T∴ S∴
Que veux-tu?
Candidat
Me jeter à vos pieds, et vous demander la grâce d'être le vengeur d'Hiram.
T∴ S∴
Brisez ses liens ; qu'il soit libre, ainsi que tout Maçon doit l'être.
On retire le poignard et on le délie.

T∴ S∴
Assurez-nous, Joaben, par vos réponses, de la vérité de ce que vous venez
d'avancer.
14
: « tournent » est le mot employé par Roëttiers de Montaleau. Il signifie « pointent » comme le dit le rituel de 1997.
Le geste est le suivant : les Élus, le bras et la main droite tendus vers le candidat, dirigent vers lui la pointe du poignard
qui est en position quasi horizontale. Il ne s’agit pas du signe de réponse.
Le Très Sage lui fait des questions tirées de l'Instruction du grade de
Maître, pour s'assurer si le Frère est instruit.
T∴ S∴
Êtes-vous Maître ?
Candidat
Éprouvez-moi, l'acacia m'est connu.
T∴ S∴
Où avez-vous été reçu ?
Candidat
Dans la Chambre du Milieu.
T∴ S∴
Comment y êtes-vous parvenu ?
Candidat
Par un escalier que j'ai monté par trois, cinq et sept.
T∴ S∴
Qu'avez-vous vu ?
Candidat
Horreur, deui1 et tristesse.
T∴ S∴
N'avez-vous rien aperçu de plus ?
Candidat
Une lumière sombre éclairant le tombeau de notre Respectable Maître.
T∴ S∴
De quelle grandeur était-il ?
Candidat
De trois pieds de largeur, de cinq de profondeur et de sept de longueur.
T∴ S∴
Qu'y avait-il dessus ?
Candidat
Une branche d'acacia dans la partie supérieure, un triangle d'or le plus
pur et le nom de l'Éternel gravé au centre.
T∴ S∴
Que vous est-il arrivé ?
Candidat
J'ai été soupçonné d'un crime horrible.
T∴ S∴
Qui vous a rassuré ?
Candidat
Mon innocence.
T∴ S∴
Comment avez-vous été reçu ?
Candidat
En passant de l'équerre au compas.
T∴ S∴
Que cherchiez-vous dans cette route ?
Candidat
La parole de Maître, qui était perdue.
T∴ S∴
Comment fut-elle perdue ?
Candidat
Par trois grands coups sous lesquels j'ai succombé.
T∴.S∴
Qui vous a secouru ?
Candidat
La main qui m'avait frappé.
T∴ S∴
Comment cela ?
Candidat
Je ne le dirai jamais qu'en secret à un de mes égaux, et lorsque j'y serai
obligé.
T∴ S∴
Qu'avez-vous appris ?
Candidat
Les circonstances de la mort de notre Respectable Maître Hiram, qui fut
assassiné dans le Temple par trois Compagnons qui voulaient lui arracher
la parole de Maître ou lui ôter la vie.
T∴ S∴
Que firent les Maîtres pour se reconnaître après la mort de notre
Respectable Maître Hiram ?
Candidat
Ils convinrent que le premier mot qui serait prononcé, et le premier signe
qui serait fait au moment de la découverte du corps d'Hiram, seraient
substitués aux anciens mots et signes.
T∴ S∴
Quels furent les indices de la découverte du corps de notre Respectable
Maître ?
Candidat
Une vapeur de la terre nouvellement remuée et une branche d'acacia.
T∴ S∴
Que fit-on du corps après l'avoir trouvé ?
Candidat
Salomon le fit inhumer avec pompe.
T∴ S∴
Qu'était le Maître Hiram ?
Candidat
Il était Tyrien et fils d'une veuve de la tribu de Nephtali.
T∴ S∴
Quel est le nom d'un Maître Maçon ?
Candidat
GABAON
T∴ S∴
Comment voyagent les Maîtres ?
Candidat
De l'Occident à l’Orient 15, et sur toute la surface de la terre.
T∴ S∴
Pourquoi ?
Candidat
Pour répandre la lumière, et rassembler ce qui est épars.
T∴ S∴
Sur quoi travaillent les Maîtres?
Candidat
Sur la planche à tracer.
T∴ S∴
Où reçoivent-ils leur récompense ?
Candidat
Dans la Chambre du Milieu.
T∴ S∴
Que signifient les neuf étoiles ?
Candidat
Le nombre des Maîtres envoyés à la recherche du corps d'Hiram.
T∴ S∴
Si un Maître était perdu, où le trouveriez-vous ?
Candidat
Entre l'équerre et le compas.
T∴ S∴
Quelles sont les véritables marques d'un Maître ?
Candidat
La parole et les cinq points parfaits de la maîtrise.
T∴ S∴
Si un Maître se trouve en danger de la vie, que doit-il faire ?
15
: La plupart des manuscrits d’avant 1784 disent « de l’Occident à l’Orient ». Roëttiers de Montaleau choisit de faire
de même dans le rituel du troisième Grade de 1784, ce qui est confirmé dans le manuscrit « de la Haye » et par le
premier rituel du GCF, celui de 1997. Ce choix est ici confirmé.
Candidat
Le signe de détresse, en disant : à moi, « les enfants de la Veuve ! »
T∴ S∴
Faites-le.
Le Candidat le fait.
T∴ S∴
Pourquoi dit-on « les enfants de la Veuve » ?
Candidat
C'est que tous les Maçons se disent enfants d'Hiram.
T∴ S∴
Quel est l'âge d'un Maître ?
Candidat
Sept ans et plus.
T∴ S∴
Pourquoi dites-vous sept ans et plus ?
Candidat
C'est que Salomon employa sept ans et plus à la construction du Temple.
T∴ S∴
Que signifie le mot de passe ?
Candidat
C'est le nom d'une montagne d'où Salomon fit tirer les pierres pour la
construction du Temple.
T∴ S∴
Donnez-moi le mot de passe.
Candidat
GIBLIN 16
T∴ S∴
Donnez les mots, attouchements, et signes de Maître au Frère Grand
Inspecteur.
I1 les donne y compris les cinq points parfaits.
16
: GIBLIN se prononce phonétiquement et tout simplement comme tel : « Jiblin » (et non « Guibeulinn » sans
« gueu » au début, ni « beu » au milieu, ni « ineu » à la fin).
G∴ I∴
Très Sage, les mots, attouchement, et signes de Maître sont justes.
T∴ S∴
Frères qui composez ce Conseil, êtes-vous satisfaits ?
Tous les Frères lèvent la main droite en signe d'approbation 17.

C’est à ce moment que le candidat devient le Récipiendaire.
T∴ S∴
Puisque le Récipiendaire réunit tous les suffrages, Frère Grand
Inspecteur, faites-le avancer par neuf pas (trois d'Apprenti, trois de
Compagnon et trois de Maître) jusqu’au pied de l’autel, pour y venir
prêter son obligation entre nos mains.
Le Grand Inspecteur fait avancer le Récipiendaire par les neuf pas

indiqués jusqu’au pied de l’autel. Après les trois pas d’Apprenti, le
Récipiendaire fait le signe d’Apprenti. Après les trois pas de
Compagnon, il fait le signe de Compagnon. Après les trois pas de
Maître, il fait le signe de Maître. Étant arrivé devant l’autel, il se
dégante, met le genou droit en terre, la main droite sur le Livre de la
Sagesse et tient, de la gauche, le compas qui embrasse un maillet.
T∴ S∴
Frères Élus, debout et à l’ordre.
Tous se lèvent, se découvrent et se mettent à l'ordre.

Le Très Sage pose son poignard sur le front du Frère, et le Grand
Inspecteur lui met le sien derrière le dos.
OBLIGATION
T∴ S∴
Mon Frère, si vos dispositions sont sincères, prononcez avec moi :
Le Très Sage décline ses prénoms et nom, suivi par le Récipiendaire qui
fait de même et prononce ensuite son obligation en répétant après le
Très Sage 18.
17
: voir le paragraphe « approbation » dans les usages à respecter.
18
: Le Manuscrit de 1786 ne dit pas que le Très Sage et le Récipiendaire se nomment. Cependant le Très Sage dit :
« avec moi » ; cela montre que l’obligation est prise par le Récipiendaire mais en même temps renouvelée
personnellement par le Très Sage. Un usage ancien veut que l’on se nomme lorsqu’on prête un serment, le Très Sage et
le Récipiendaire se nomment donc l’un après l’autre comme rappelé par le premier Suprême Commandeur du GCF. Cet
usage est donc explicité dans ce rituel de 2018.
Moi (le Très Sage), N…,
Moi (le Récipiendaire), N…,
Puis l’un après l’autre,

Je promets, foi de Maçon,
devant le Grand Architecte de l'Univers et cette Respectable Assemblée,
de ne jamais révéler à aucun homme
qui n'ait pas fait ce que j'ai fait,
le secret des Élus.
Je promets d'en remplir scrupuleusement les obligations.
Je tiendrai mes engagements,
ou que la mort la plus affreuse soit l'expiation de mon parjure ;
que mon corps devienne la proie des vautours,
et que ma mémoire soit en exécration
aux enfants de la Veuve par toute la terre.
T∴ S∴
Prenez séance, mes Frères.
T∴ S∴
Grand Inspecteur, faites retourner le Frère à l'Occident ; faites-lui faire
les pas en arrière, pour lui apprendre que l'on n'a rien sans peine, et qu'il
ne doit jamais s'offenser des mortifications ordonnées par le jugement du
Conseil, l'humilité étant le véritable chemin de la perfection maçonnique.
Qu'il prenne place parmi nous.
Sans pallier sa gaucherie le Grand Inspecteur, fait faire au

Récipiendaire les neuf pas - trois de Maître, trois de Compagnon et trois
d'Apprenti - en arrière, en faisant chaque fois le signe du grade après les
pas. Arrivé à 1'Occident, le Grand Inspecteur le fait asseoir sur un
tabouret entre lui et le Sévère Inspecteur.
T∴ S∴
Frère Élu, mes Frères ! Depuis qu'un assassinat affreux nous a privés de
l'architecte qui, par ses vertus et ses lumières, avait mérité d'avoir la
conduite de l'édifice fait pour y chanter les louanges du Grand Architecte
de l'Univers, tout est vanité 19, tout est dans la consternation parmi les
ouvriers, et dans un deuil universel ; l'Étoile du matin n'appelle plus les
ouvriers à l'ouvrage.
J'ai imploré Celui qui rend vains tous les travaux des hommes s'Il ne
construit pas lui-même.
Il a daigné exaucer mes prières ; Il ne veut pas que le crime reste impuni
plus longtemps.
19
: Le texte de 1787 est ici adopté, celui du Manuscrit de 1786 étant peu clair.
Un inconnu s'est offert à moi ; il m'a révélé la retraite des assassins
d'Hiram. Cette découverte mérite le plus grand secret et une prompte
délibération.
À ce moment, tous les Frères, sur un signal du Grand Inspecteur, se

lèvent 20 et crient :
Tous:
Vengeance !
Puis ils se rassoient. Le Très Sage adresse la parole au Récipiendaire et

lui dit :
T∴ S∴
Joaben, votre zèle à remplir cette commission importante égale sans
doute celui des autres membres de mon Conseil. Je n'en veux déférer
l'honneur à aucun : le sort va décider de celui qui sera choisi.
Frère Maître des Cérémonies, faites votre office.
Le Frère Maître des Cérémonies distribue des bulletins censés être

vierges mais tous marqués « Joaben » à tous les Frères présents sur
les Colonnes et un bulletin réellement blanc au Récipiendaire qui écrit
son nom (Joaben) dessus et les ramasse ensuite dans sa corbeille.
Puis il présente la corbeille au Récipiendaire pour lui faire tirer un
bulletin « au hasard ».
T∴ S∴
Tirez un bulletin, au hasard, de cette corbeille.
Le Récipiendaire s’exécute.
T∴ S∴
Joaben, veuillez lire le premier nom tiré du scrutin 21.
Récipiendaire
Joaben.
T∴ S∴
Joaben, vos vœux sont remplis ; soyez le chef d'une si noble entreprise.
Je n'ai pas besoin de vous faire sentir toute l'importance de l'emploi que je
vous confie.
Allez du côté de Joppa, près d'une caverne au bord de la mer, nommée la
caverne de Ben Accarr, vous y trouverez Abibal et ses complices; tâchez
de les emmener. Souvenez-vous de n'attenter à leur vie qu'autant que la
vôtre sera en danger. Partez !
20
: Conformément au Manuscrit de 1786, les Élus ne lèvent pas leur poignard, car il ne s’agit pas à ce moment de
menacer quiconque, on n’a donc pas besoin d’un poignard ; il s’agit bien, comme le dit le Très Sage, d’une
« délibération » : on demande « vengeance ».
21
Malgré le mot « scrutin » employé ici, il est clair qu’il s’agit d’un tirage au sort et non d’un vote.
Ici se fait le voyage 22. Toute cette partie doit être conduite de manière
à vivement frapper l'esprit du Récipiendaire.
Le Sévère Inspecteur prend le Récipiendaire par la main, le fait
« voyager vers Joppa ».
Le voyage commence par huit tours 23 lents et un précipité autour du
tableau posé au centre de la salle du Conseil, à l’issue duquel les
portes s’ouvrent.
Puis le Sévère Inspecteur conduit à pas lents le Récipiendaire à la
chambre obscure par l’itinéraire le plus long possible. Plusieurs Élus
se joignent à lui.
Arrivés devant le tableau de la fondrière, le Sévère Inspecteur attire
l’attention du Récipiendaire sur ce qu’il représente.
S∴ I∴
Joaben, vous voyez au loin, deux des coupables fuyant à travers des
rochers escarpés. À la vue de votre troupe, pris de frayeur, ils se
précipitent dans une fondrière où les Maîtres les trouvent expirants.
Puis le Sévère Inspecteur conduit le Récipiendaire devant le tableau

du chien.
S∴ I∴
Regardez là-bas, Joaben, le chien de l’inconnu. Il se dirige vers une
caverne, on dirait qu’il suit quelqu’un à la piste, suivons le !
Le Sévère Inspecteur conduit alors le Récipiendaire vers les neuf

marches.
S∴ I∴
Joaben, ce chien nous a conduit devant l’entrée de la caverne de Ben
Accarr, vous voyez là l’escalier de neuf marches qui descend à l’intérieur.
Descendez-les avec précaution car la pente est fort raide !
Après avoir franchi les marches (réelles ou dessinées sur le sol), le

Sévère Inspecteur fait faire au Récipiendaire le tour du rocher sur
lequel est posée la lampe (ou attire son attention sur la présence de la
lampe) tout ….
S∴ I∴
Joaben, voyez cette lampe, cherchez ce qu’elle éclaire.
… en le conduisant soit devant le tableau « Abibal », soit de

préférence devant le mannequin qui a un poignard planté dans le
cœur et qu’un Élu (aussi dissimulé que possible !) vient précisément
de faire tomber juste devant le Récipiendaire.
22
: Dans un but pratique, la description du voyage est beaucoup plus détaillée et précisée dans cette édition 2018 que
dans les précédentes, pour cela, elle utilise largement les termes du discours historique du Manuscrit de 1786.
23
: L’édition 2018 remet en vigueur ces « neuf tours » prévus par le Manuscrit de 1786.
S∴ I∴
Joaben, vous voyez ici Abibal, le meurtrier du Père, qui, saisi d'effroi à
votre vue, s'est sacrifié lui-même en se plongeant son poignard dans le
cœur.
Le Sévère Inspecteur lit au Récipiendaire le carton sur lequel est

écrit : « Le crime est puni, saisis le poignard du traître et sors ! ».
S∴ I∴
Le crime est puni, saisis le poignard du traître et sors !
S’adressant à tous les Élus qui l’accompagnent :

S∴ I∴
Et vous mes Frères, emparez-vous des têtes des scélérats et rapportez-les à
Jérusalem et jetez leurs corps en proie aux bêtes féroces.
Le Sévère Inspecteur fait signe aux Élus de rentrer directement dans la

Chambre du Conseil où ils sont censés rapporter avec eux les têtes des
assassins, puis il conduit le Récipiendaire vers la source et lui dit :
S∴ I∴
Joaben, voyez cette source jaillissant à travers les rochers.
Vous, mon Frère, buvez de l’eau de cette source.
Lorsque le Récipiendaire a bu, le Sévère Inspecteur lui dit :

S∴ I∴
Suivez-moi.
Et il le ramène à la porte du Conseil où il le fait frapper en Maître.

Récipiendaire
T∴ S∴
Maître des Cérémonies, voyez qui frappe.
Le Maître des Cérémonies ouvre la porte, vérifie qui frappe, la referme

et dit :
M∴ d. C∴
Très Sage, c'est le Frère Joaben de retour.
T∴S∴
Faites-le entrer.
Ils rentrent, le Récipiendaire tenant de la main droite le poignard, le

bras levé prêt à frapper, le gauche étendu le long du corps ; il se place à
1'Occident, en s'écriant :
Récipiendaire
Le crime est puni !
Après un moment du plus profond silence, le Très Sage dit :

T∴ S∴
Qu’une si juste vengeance serve d'exemple aux pervers et leur montre la
fin qui attend les coupables : que pendant trois jours les têtes des assassins
soient exposées avec leurs outils dans l'intérieur des ouvrages. Au bout de
ce temps, leurs outils seront brisés, leurs têtes seront jetées dans un brasier
ardent pour y être consumées et les cendres jetées aux vents, pour qu'il n'y
ait plus mémoire d'eux parmi les hommes et les Maçons ; que la
connaissance du forfait et de sa juste punition reste à jamais concentrée
parmi les Maçons.
Le rideau se lève, et laisse apercevoir le tableau représentant les trois

têtes exposées, ainsi qu'il a été dit.
T∴ S∴
Apprenez, mon Frère, que tout ce qui s'est passé et tout ce que vous avez
exécuté, est fait pour vous retracer, de la manière la plus forte, les
premiers engagements que vous avez contractés en entrant dans l'Ordre,
et la punition justement méritée de quiconque se rend parjure.
Tout vous annonce la vengeance, mais l'Ordre est bien loin de vous
inspirer un pareil sentiment ; il vous engage, au contraire, à ne jamais
oublier que tout bras armé autrement que par un pouvoir légitime, ne
peut être que criminel.
Venez maintenant, mon Frère, recevoir la récompense que vous avez
justement méritée. Et vous tous, mes Frères, aidez-moi à faire un Élu.
T∴ S∴
Debout et à l’ordre, Frères Élus. Chapeau bas, à la main gauche.
Le Maître des Cérémonies conduit, à pas libres, le Récipiendaire à

l’autel, pour y renouveler son obligation, pendant laquelle tous les Élus
sont tournés vers lui, la main droite tenant le poignard.
Le Récipiendaire se dégante, met le genou droit en terre, la main droite

sur le livre de la Sagesse, tenant de la gauche le compas qui embrasse
le maillet.
Le Très Sage pose son poignard sur le front du Frère et le Grand

Inspecteur lui met le sien derrière le dos.
Le Très Sage décline ses prénoms et nom, suivi par le Récipiendaire qui
fait de même et prononce ensuite son obligation en répétant après le
Très Sage :
T∴ S∴
Moi (le Très Sage), N…,
Moi (le Récipiendaire), N…,
Puis l’un après l’autre,

Je promets, foi de Maçon,
devant le Grand Architecte de l'Univers et cette Respectable Assemblée,
de ne jamais révéler à aucun homme qui n'ait pas fait ce que j'ai fait, le
secret des Élus.
Je promets d'en remplir scrupuleusement les obligations.
Je tiendrai mes engagements,
ou que la mort la plus affreuse soit l'expiation de mon parjure ;
que mon corps devienne la proie des vautours,
et que ma mémoire soit en exécration aux enfants de la Veuve
par toute la terre.
Le Grand Inspecteur retire son poignard.

Le Très Sage pose le sien sur l'épaule droite du Récipiendaire.
T∴ S∴
À la gloire du Grand Architecte de l’Univers, au nom du Grand Chapitre
Français, et par les pouvoirs que m'a donnés le Chapitre N.., je vous fais
Élu.
T∴ S∴
Prenez séance, mes Frères.
Le nouvel Élu se relève. Le Très Sage lui passe le cordon noir et le revêt
du tablier d'Élu, lui remet un poignard et lui restitue son chapeau et son
épée.
T∴ S∴
Les lettres brodées sur ce cordon sont les initiales des mots latins «Vincere
aut mori », qui signifient : « Vaincre ou mourir ».
Un temps.
T∴ S∴
Nous avons dans ce grade comme dans les précédents, un signe, une parole
et un attouchement.
Le signe se fait par celui qui demande, en tirant son poignard de la main
droite et en le levant comme pour frapper, pointe en bas.
Celui qui répond présente son poignard, pointe en haut, lève le bras
jusqu’à hauteur de la tête puis retourne le poing, la pointe du poignard
vers le bas, sans redescendre le bras.
L’ordre est le premier temps du signe de réponse.
L’attouchement, pour celui qui le demande, est, après avoir fermé la main
droite, d’en lever le pouce, et de le présenter à celui à qui on le demande.
Celui-ci doit répondre en saisissant de la main droite le pouce à pleine
main et le lâche. On répète alternativement trois fois la même chose.
Le mot sacré est NEKAM, qui signifie : « Vengeance ».

Le mot de passe est ABIBAL qui signifie : « meurtrier du Père » 24.
Un temps.
Allez maintenant, sous la conduite du Maître des Cérémonies vous faire
reconnaître aux deux Inspecteurs 25, en leur donnant le signe, la parole et
l'attouchement, en commençant par le Grand Inspecteur.
Le nouvel Élu exécute cet ordre et quand il a fini, le Très Sage dit en le
proclamant :
T∴ S∴
Debout, mes Frères.
Frères Grand et Sévère Inspecteurs, Frères Élus Secrets, vous

reconnaîtrez à l'avenir le Frère N... pour membre du Conseil des Élus
Secrets du Chapitre N... en son premier Ordre.
G∴ I∴
Frère Sévère Inspecteur, Frères Élus Secrets, vous reconnaîtrez à l'avenir
le Frère N... pour Membre du Conseil des Élus Secrets du Chapitre N... en
son premier Ordre.
S∴ I∴
Frères Élus Secrets, vous reconnaîtrez à l'avenir le Frère N... pour
membre du Conseil des Élus Secrets du Chapitre N... en son premier
Ordre.
T∴ S∴
À moi, mes Frères, par les applaudissements des Élus.
Les Frères applaudissent par 9 coups (8 + 1) :

Tous
Le nouvel Élu (soufflé par le Grand Inspecteur)

Très Sage, je sollicite la faveur de remercier le Conseil qui vient de me
recevoir parmi les Élus Secrets.
24
: On donne comme autre traduction « Qui détruit le père ». La traduction exacte serait « Mon père a détruit ».
25
: L’édition 2018 entérine la pratique usuelle de la reconnaissance par les seuls Inspecteurs et non par tous les Frères
comme indiqué dans le manuscrit de 1786.
T∴ S∴
Cette faveur vous est accordée.
Le nouvel Élu (Sous la direction du Maître des Cérémonies)
T∴ S∴
Mes Frères, couvrons ces applaudissements.
Tous
T∴ S∴
Excepté le nouvel Élu, prenez place mes Frères
T∴ S∴ (S'adressant au nouvel Élu)

Frère nouvellement initié au Conseil des Élus, le désir d'acquérir de
nouvelles connaissances maçonniques vous a fait solliciter le premier
grade au-dessus de la Maçonnerie symbolique.
Peut-être vous êtes-vous figuré voir à découvert les divers objets que
l'Emblème vous a tenus voilés dans les grades précédents.
Ne craignez point d'être trompé dans votre attente. Mais la carrière que
vous avez à parcourir est longue et pénible ; un zèle infatigable allègera
vos Travaux.
Vous avez percé les ténèbres de la nuit, la lumière a brillé à vos yeux dès
l’instant de votre Initiation, chaque jour elle vous éclairera davantage et,
si vous avez la force de persister, vous atteindrez le véritable but.
Un temps.
Prenez place, mon Frère, parmi les Élus. Prêtez une oreille attentive à
l'Instruction qui va vous être faite ; elle vous servira à vous éclairer sur ce
qui paraît à vos yeux, et dont vous n'avez pu jusqu'à présent avoir aucune
intelligence.
Le Maître des Cérémonies le fait placer sur les Colonnes et le Frère

Orateur prononce un discours auquel il joint l’Historique du Grade.
HISTORIQUE du GRADE 26
La pompe funèbre du Respectable Maître étant terminée, et les Travaux

repris, Salomon n'eut pas de soins plus pressants que la perquisition des
meurtriers d'Hiram, pour leur faire subir une punition proportionnée à leur
crime.
L'absence de trois Compagnons et leurs outils instruments de leur forfait,

ne laissèrent aucun doute sur les complicités.
L’aîné des trois, le plus criminel, fut désigné spécialement par le nom
infâme d'Abibal (qui signifie « meurtrier du père »). Un inconnu vint se présenter
à la porte du palais, et s'étant fait introduire auprès du Roi, en secret, il lui
révéla le lieu de la retraite des malfaiteurs.
Salomon ne voulut confier à aucun Étranger, une commission aussi
délicate ; mais, assemblant pendant la nuit le Conseil extraordinaire des
Maîtres, il leur déclara qu'il avait besoin de neuf d'entre eux pour une
expédition importante, qui demandait du courage et de l'activité ; qu'il
connaissait leur empressement et leur zèle, qu'il ne voulait accorder la
préférence à aucun d'eux, mais que le sort en déciderait, et que le premier que le
sort nommerait, serait le chef de l'entreprise.
Il fit jeter tous les noms devant lui, dans un vase, le premier qui sortit fut
celui de Joaben : il fut le chef de l'expédition, les huit autres furent élus
successivement.
Salomon congédia les Maîtres, et retint près de lui les neuf Élus. Il se retira
avec eux dans le lieu le plus reculé des travaux ; là, il leur exposa la découverte
qu'il venait de faire à l'aide d'un Inconnu. Ils concertèrent entre eux, les mesures
qu'il fallait prendre pour réussir. Les Élus prêtèrent le serment de venger la
mort d'Hiram ; ils prirent pour mot de reconnaissance, le nom du plus coupable,
et sortirent de la ville avant le jour, afin de n'être vus de personne ; marchant
par des détours et des pays perdus, sous la conduite de l'Inconnu, ils arrivèrent à
vingt-sept milles de Jérusalem, du côté de Joppa, près d'une caverne au bord de
la mer, nommée la caverne de Ben Accarr (fils de la stérilité, ou lieu stérile), où
Abibal et ses complices avaient coutume de se retirer.
En effet, vers la fin du jour ils aperçurent deux hommes qui marchaient
avec précipitation vers la caverne ; on les reconnut bientôt pour des coupables,
car, ayant aperçu une troupe, ils prirent la fuite à travers les rochers ; se voyant
poursuivis et presqu’atteints par les Maçons, ils se précipitèrent au travers des
rochers dans une fondrière, où les Maçons les trouvèrent expirants.
Joaben un peu écarté de ses camarades, aperçut le chien de l'Inconnu, qui
dirigeait sa route vers la caverne, ayant l'air de suivre quelqu'un à la piste.
26
: C’est le texte du Manuscrit de 1786 qui est adopté pour ce discours à l’exception du nom « Adoniram », remplacé
selon l’usage actuel par « Hiram ».
Le zélé Maçon y courût seul, et y pénétra par une descente raide de neuf
degrés faite dans le roc ; il aperçut à la faveur d'une lampe, le Traître, qui
venant de rentrer, se disposait à se reposer.
Le malheureux, saisi à la vue d'un Maître qu'il reconnut, se sacrifia lui-

même, en se plongeant un poignard dans le cœur. Joaben se saisit du poignard
du traître, et sortit de la caverne. Il aperçut en sortant une source d'eau qui
jaillissait d'entre les rochers; il y courut se rafraîchir et remettre ses sens agités.
Les Élus résolurent de laisser ces corps en proie aux bêtes féroces.
Ils s'emparèrent des têtes des trois scélérats, et partant dès le soleil
couchant, ils se rendirent la même nuit à Jérusalem, où ils surprirent
agréablement Salomon, en lui rendant compte de leur expédition.
Salomon témoigna aux neuf Maîtres la satisfaction qu'il en avait, et voulut

qu'ils portassent le nom distinctif de « Maîtres Élus ». Il leur adjoignit six
maçons qui n'avaient pas été de l'expédition, ce qui fit le nombre de quinze au
lieu de neuf qu'ils étaient dans le principe. Ils obtinrent pour marque de
décoration une grande écharpe noire passant de l’épaule gauche à la hanche
droite et au bout de laquelle pendait un poignard à poignée d'or. Les mots de
reconnaissance et leurs signes furent analogues à l'action qu'ils venaient de
terminer. Par la suite, leur emploi fut l'Inspection générale des Travaux, à
laquelle les rendaient propres, l'adresse et la sévérité qu'ils avaient montrées.
Lorsqu'il était question de rendre compte, ou de procéder au jugement de
quelques maçons, le Roi les assemblait extraordinairement dans un lieu secret.
L'Inconnu qui était gardien de troupeaux fut amplement récompensé : il
entra dans le corps des maçons, et par la suite, étant suffisamment instruit, il fût
admis au Conseil des Élus.
Les têtes des scélérats restèrent pendant trois jours exposées dans
l'intérieur des ouvrages, avec les instruments qui avaient servi à leur attentat ;
au bout de ce temps, elles furent consumées par le feu et les cendres jetées au
vent ; leurs outils furent brisés ; le crime et la punition fut un secret que
Salomon voulût qu'il restât concentré parmi les maçons.
La vengeance étant accomplie, il ne s'occupa plus que de terminer ses

ouvrages.
∴ ∴
INSTRUCTION d’ÉLU SECRET
Le récit historique étant terminé, le Très Sage commence l’instruction au

Grade en invitant le Frère nouvellement admis d’y faire la plus grande
attention.
T∴ S∴
Êtes-vous Élu Secret ?
G∴ I∴
Une caverne m'est connue, une lampe m'a éclairé, une source m'a
désaltéré.
T∴ S∴
Qu'avez-vous fait en cette qualité ?
S∴ I∴
J'ai été chargé d'une commission importante, dont j'ai reçu le prix.
L'on montre son cordon 27.

T∴ S∴
Quel était votre projet ?
G∴ I∴
Venger le crime.
T∴ S∴
Quelle vengeance était permise aux Maçons ?
S∴ I∴
La juste punition des assassins de leur Respectable Maître, d’après les
ordres du Roi
T∴ S∴
Où le projet de vengeance s'est-il formé ?
G∴ I∴
En un Conseil secret.
T∴ S∴
À quelle heure ?
27
: Il s’agit du cordon noir du premier Ordre, soit celui qui est posé sur le plateau du Sévère Inspecteur, soit celui que
porte le Sévère Inspecteur s’il est Élu secret.
S∴ I∴
Dans l'obscurité de la nuit.
T∴ S∴
Quand êtes-vous parti ?
G∴ I∴
Avant le jour.
T∴ S∴
Qui vous éclairait ?
S∴ I∴
L'étoile du matin.
T∴ S∴
Par où avez-vous débuté ?
G∴ I∴
Par la destruction de deux coupables.
T∴ S∴
Où les avez-vous découverts ?
S∴ I∴
Fuyant à travers des rochers escarpés.
T∴ S∴
Avez-vous été plus loin ?
G∴ I∴
J'ai pénétré dans l'intérieur d'une caverne effroyable.
T∴ S∴
Qu'y avez-vous trouvé ?
S∴ I∴
Le traître venant de rentrer, se disposant à prendre du repos.
T∴ S∴
Qu'est-il arrivé ?
G∴ I∴
Saisi de frayeur à l'aspect d'un Maître, il s'est fait justice lui-même.
T∴ S∴
Que vous restait-il à faire ?
S∴ I∴
Rien, puisque la vengeance était accomplie.
T∴ S∴
Quelle heure était-il alors ?
G∴ I∴
Le soleil venait de se cacher.
T∴ S∴
Quel âge avez-vous ?
S∴ I∴
Neuf semaines sur sept ans, à cause des neuf semaines qui se passèrent
avant la punition du délit.
T∴ S∴
Que signifie la formule de votre réception ?
G∴ I∴
Ce qui s'est passé pour la formation et l'exécution du projet.
T∴ S∴
D’où viennent les huit lumières et une plus grande séparée du reste ?
S∴ I∴
Elles représentent les neuf Élus ; la plus grande en indique le chef.
T∴ S∴
Que marquent les six autres lumières ?
G∴ I∴
Les six Maîtres qui leur furent adjoints à titre d'Élus, après leur retour.
T∴ S∴
Que signifient les couleurs de la chambre du Conseil ?
S∴ I∴
Le noir signifie la noirceur de l'action ; les flammes expriment notre
ardeur à en tirer vengeance, et le rouge dénote qu'elle ne peut être éteinte
que par le sang des coupables.
T∴ S∴
Que signifient les inscriptions qu'on voit sur les poteaux où les têtes sont
plantées ?
G∴ I∴
Que le Ciel juge les actions des hommes, en est le vengeur certain, et ne
laisse jamais le crime impuni.
T∴ S∴
Que signifie le chien ?
S∴ I∴
Que le moindre indice sert souvent à déceler le coupable.
T∴ S∴
Que signifie la caverne ?
G∴ I∴
Qu'il n'est lieu si obscur et si caché qui puisse mettre le pervers à l'abri du
supplice ou des remords.
T∴ S∴
Que signifie le bras tenant un poignard ?
S∴ I∴
Que les nôtres doivent être toujours prêts à frapper sur ce qui blesse la
vertu.
T∴ S∴
Que signifie l'Etoile du matin et les huit autres ?
G∴ I∴
L'heure du départ et le nombre des Élus.
Cela signifie en même temps que l'on ne saurait s'y prendre de trop bonne
heure lorsqu'il s'agit de faire une bonne action.
T∴ S∴
Que signifie l'escalier taillé dans le roc, et d’une descente difficile ?
S∴ I∴
Qu'il faut franchir les pas les plus scabreux pour parvenir à la destruction
du vice.
T∴ S∴
Que signifie la lampe ?
G∴ I∴
Que souvent nous recevons une lumière imprévue dans les démarches
dictées par le Grand Architecte de l’Univers.
T∴ S∴
Que signifie la source trouvée inopinément ?
S∴ I∴
Que la Providence n'abandonne jamais dans les besoins pressants. 28
Le Très Sage invite les TIF et les TEF à reprendre leurs places à
l’Orient:
∴ ∴
28
: Cette instruction est à connaître par cœur par tous les Élus Secrets.
CLÔTURE des TRAVAUX
Lorsque les TIF et les TEF ont repris leurs places à l’Orient, le Très
Sage frappe un coup :
T∴ S∴
Grand et Sévère Inspecteurs, veuillez demander aux Frères du Conseil

s’ils ont quelque chose à proposer pour le bien de l’Ordre en général ou
celui du Chapitre en particulier.
G∴ I∴
Sévère Inspecteur, Frères Élus de la Colonne du Midi, avez-vous quelque

chose à proposer pour le bien de l’Ordre en général ou celui du Chapitre
en particulier ?
S∴ I
Frères Élus de la Colonne du Nord, avez-vous quelque chose à proposer

pour le bien de l’Ordre en général ou celui du Chapitre en particulier ?
C’est à ce moment que l’on présente les salutations, s’il y en a.
Quand on a fini de traiter les affaires du Chapitre, le Très Sage fait

circuler le tronc de Bienfaisance.
T∴ S∴
Le tronc de bienfaisance va circuler.
Frère Hospitalier, remplissez votre office.
Lorsque cela est fait le Très Sage procède à la clôture des Travaux.
T∴ S∴
Debout, Frères Élus 29.
Un temps.
T∴ S∴
Grand Inspecteur, que nous reste-t-il à faire ?
G∴ I∴
Rien, puisque tout est accompli.
29
: Debout, mais pas à l’ordre, conformément au texte de Roëttiers de Montaleau.
T∴ S∴
Quel âge avez-vous ?
G∴ I∴
Neuf semaines sur sept ans, à cause des neuf semaines qui se passèrent
avant la punition du délit.
T∴ S∴
Quelle heure est-il ?
G∴ I∴
L'heure à laquelle je suis sorti de la caverne et l'heure où le soleil vient de
se coucher.
T∴ S∴
Puisqu'il ne reste plus rien à faire, et que le soleil vient de se coucher,
Frères Grand et Sévère Inspecteurs, Frères Élus Secrets, le Conseil va se
fermer.
Un temps.
T∴ S∴
À moi, mes Frères. Applaudissons.
Tous les Frères, guidés par le Très Sage qui fait le signe de demande,
font le signe de réponse, remettent le poignard à la ceinture, et
applaudissent par 8 + 1, (huit coups faibles plus un neuvième
légèrement espacé et nettement plus fort).
Tous
Un temps.
Le Très Sage frappe les neuf coups mystérieux (huit coups égaux plus un
séparé plus fort).
T∴ S∴
Le Très Sage ferme le Livre de la Sagesse.

T∴ S∴
Mes Frères, le Consei1 des Élus est fermé, retirons-nous en paix.
Chacun quitte ses ornements et se retire en paix.
∴ ∴
Planche 1
Les têtes des coupables
Planche 2
Tableau du premier Ordre
Planche 3
Le chien devant la caverne
Planche 4
Transparent pour la Caverne
Planche 5
Les fugitifs devant la caverne
BANQUET MAÇONNIQUE
des ÉLUS SECRETS
Ce rituel de table n’est pas obligatoire mais si le Très Sage décide d’utiliser un rituel
pour les Travaux de table, il ne peut se référer à aucun autre.
Les ustensiles de table ont le même nom que dans la Maçonnerie symbolique à
l’exception des couteaux qui sont nommés poignards et les verres, urnes.
Rappel du vocabulaire de table
Verres Urnes
Bouteilles, carafes Barils (ou barriques)
Vin Poudre forte (blanche ou rouge)
Eau Poudre faible
Liqueur Poudre fulminante
Pain Pierre brute
Mets Matériaux
Sel Sable (ou sable blanc)
Poivre Ciment (ou sable jaune)
Table Atelier (ou Loge)
Nappe Voile
Serviette 30 Drapeau
Assiette Tuile
Plat Plateau
Fourchette Pioche
Cuillère Truelle
Boire Faire feu
Manger Mastiquer (démolir les matériaux)
Découper Dégrossir
Lumières Etoiles
Chaises Stalles
30
Se porte sur l’épaule gauche quand on se dispose à porter une santé.
OUVERTURE du BANQUET
T∴ S∴
G∴ I∴
S∴ I∴
T∴ S∴
Sévère Inspecteur, sommes-nous à couvert,
Le Sévère Inspecteur s’en fait assurer par le Maître des Cérémonies.

S∴ I∴
Frère Grand Inspecteur, nous sommes à couvert.
G∴ I∴
Très Sage, nous sommes à couvert.
T∴ S∴
G∴ I∴
S∴ I∴
T∴ S∴
Les Travaux de table du Conseil des Élus Secrets sont ouverts.
TRAVAUX de TABLE
T∴ S∴
Frère N..., veuillez dire le Benedicite.
Le Frère désigné dit le Benedicite :
Frère N...
Grand Architecte de l'Univers, Toi qui pourvois aux besoins de tous les
êtres, bénis la nourriture que nous allons prendre ; qu'elle soit pour Ta
plus grande Gloire et notre satisfaction.
T∴ S∴
Chargeons et alignons, mes Frères.
Lorsque tout est chargé et aligné, on place le poignard transversalement

sur les urnes.
T∴ S∴
La première santé est celle de la République Française.
Je vous invite à vous joindre à moi pour faire le feu le plus fidèle.
Le poignard à la main gauche.
On fait passer le poignard dans la main gauche, la pointe tournée vers le

bas et le drapeau sur l’épaule.
Feu !
On boit à volonté.
Le poignard sur les urnes.
On aligne les urnes.

À moi, mes Frères, par la batterie et l’acclamation.
En se réglant sur le Très Sage, tous applaudissent par huit et un et disent

trois fois « Nekam », le bras droit tendu en avant, le pouce en équerre,
les doigts joints et allongés :
Tous
Nekam ! Nekam ! Nekam !
∴∴∴
Remarque : la façon de porter les santés décrite ci-dessus peut être, à la

discrétion du Très Sage, remplacée par celle qui suit :
T∴ S∴
Les armes au repos !
Les Frères tiennent l'urne de la main droite dans le creux de l'épaule
droite.
T∴ S∴
En avant les armes !
Les Frères tendent le bras de telle sorte que l'urne se trouve face à leurs
visages.
T∴ S∴
Un ! Deux ! Trois !
Les Frères placent successivement l'urne dans le creux de l'épaule
gauche, puis de l'épaule droite, et enfin en avant.
T∴ S∴
Reposez les armes !
Les FF reposent les urnes en trois mouvements virevoltants successifs,
un à droite, un à gauche, le troisième en posant avec force l'urne sur la
table devant eux.
∴∴∴
T∴ S∴
Chargeons et alignons pour la deuxième santé d’obligation.

sur les urnes et le drapeau sur l’épaule.
T∴ S∴
La deuxième santé est celle du Grand Chapitre Français et de son
Suprême Commandeur, ainsi que des Grands Chapitres et des Chapitres
pratiquant le Rite Français ou Moderne.
Feu !
À moi mes Frères, par la batterie et l’acclamation.
Tous
Le Suprême Commandeur ou son représentant ne boit pas à cette santé.

Il remercie en quelques mots et fait feu.
G∴ I∴
T∴ S∴
Grand Inspecteur, vous avez la parole.
G∴ I∴
Très Sage, je vous demande de faire charger et aligner pour la troisième
santé d’obligation.
T∴ S∴
Chargeons et alignons.

T∴ S∴
Grand Inspecteur, annoncez la santé que vous voulez proposer.
G∴ I∴
Mes Frères, la troisième la santé d’obligation est celle du Très Sage et de
tout ce qui peut lui appartenir.
Je vous invite à vous joindre à moi pour faire le meilleur de tous les feux.
On fait passer le poignard dans la main gauche, la pointe tournée vers le

bas et le drapeau sur l’épaule.
Feu !
Tous
Le Très Sage ne boit pas à cette santé. Il remercie de quelques mots et,
seul, fait feu.
T∴S∴
Chargeons et alignons pour la quatrième santé d’obligation.

T∴S∴
La quatrième santé est celle de nos Frères Grand et Sévère Inspecteurs.
Je vous invite à vous joindre à moi pour faire le feu le plus respectueux.
Feu !
Tous
Les Grand et Sévère Inspecteurs ne boivent pas à cette santé.

Le Grand Inspecteur remercie de quelques mots et sur son
commandement, tous deux font feu.
T∴ S∴
Chargeons et alignons pour la cinquième santé d’obligation.

T∴ S∴
La cinquième santé est celle des Frères visiteurs.
Je vous invite à vous joindre à moi pour faire le feu le plus affectueux.
Feu !
Tous
Les visiteurs ne boivent pas à cette santé.

Un visiteur désigné par le Très Sage remercie de quelques mots et sur
son commandement, tous les visiteurs ensemble font feu.
T∴ S∴
Chargeons et alignons pour la sixième santé d’obligation.

T∴ S∴
La sixième santé est celle [des officiers, des membres du Chapitre 31 et des
Frères nouvellement Élus au premier ordre.
Je vous invite à vous joindre à moi pour faire le feu le plus fraternel.
Feu !
Tous
31
: Seulement s’il n’y a pas eu de réception ce jour-là.
Tous ceux qui sont concernés par cette santé (Officiers, membres du
Chapitre ou Frères nouvellement Élus) ne boivent pas.
L’un d’eux remercie de quelques mots et, sur son commandement, tous,
ensemble, font feu.
T∴ S∴
Chargeons et alignons pour la septième santé d’obligation.

T∴ S∴
La septième et dernière santé d’obligation est celle de tous les Maçons
heureux ou malheureux, répandus sur la surface de la terre.
Formons nos vœux les plus fraternels pour que les infortunés voient le
terme de leur peine et que les voyageurs parviennent à bon port.
Je vous invite à vous joindre à moi pour faire le feu le plus fervent.
La main droite aux urnes.
Haut les urnes.
En joue !
Feu !
On boit un peu et on reporte l’urne à la position « en joue ».

Grand feu !
De même.
Parfait feu !
On vide son verre.
Dès que les Frères ont bu, le Très Sage enchaîne sans temps mort.
Les urnes au repos !
On porte l’urne près de l’épaule droite, à la hauteur du menton.
En avant les urnes !
On porte l’urne devant soi, dans l’axe de l’épaule droite, le bras tendu.
T∴ S∴
Posons les urnes à trois !
CLÔTURE du BANQUET
T∴ S∴
Le Très Sage fait le signe de demande et ensuite tous font le signe de

réponse.
Guidés par les Grand et Sévère Inspecteurs tous les Frères font le signe
de demande. Ensuite le Très Sage fait le signe de réponse.
T∴ S∴
À moi, mes Frères.
Tous

T∴ S∴
G∴ I∴
S∴ I∴
T∴ S∴
Les Travaux de Table du Conseil des Élus Secrets sont fermés.

Retirons-nous mes Frères.
∴ ∴
∴
∴ ∴
Les éditions des rituels des quatre Ordres datées de 2018, ont été approuvées par
la Chambre des Grades le 18 mai 2018 pour le premier et le deuxième Ordres et
le 16 novembre 2018 pour le troisième et le quatrième. Ces éditions ont été
préparées par le Suprême Commandeur Christian Adage et les Frères Philippe
Thomas et Paul Fallet, anciens Suprêmes Commandeurs, Jean-Pierre Combes,
Doyen de la Chambre des Grades, Olivier Savin, ancien Grand Orateur, en
présence de Bernard Jacquet, Secrétaire de la Chambre des Grades et André
Soler, Grand Intendant.
∴ ∴

Rituel 1er Ordre

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A L∴ G∴ D∴ G∴ A∴ D∴ L’U∴

Grand Chapitre Français

Chambre des Grades

RITUEL - 16 Novembre 2018

Se rapprocher de l’œuvre originale de 1786 est certainement un gage de fidélité

Les principaux retours au texte de 1786 sont signalés, surtout lorsqu’ils

C’est la raison pour laquelle, si l’on attend un réel bénéfice spirituel de sa

Ce quatrième grade du Rite Français est en quelque sorte le deuxième épisode

Bonne route puisqu’avec Sagesse, vous avez décidé de poursuivre votre

À la même époque, un groupe de Maçons irréguliers travaillait à retrouver le

Le fait ensuite que les Frères éminents de la GLNF qui avaient

Enfin, nous confessons que nous-mêmes, accaparés par diverses tâches

En décembre 1981, nous eûmes définitivement la conviction qu'il fallait agir,

Dix-huit mois de démarches, de correspondances postales et téléphoniques, de

Nous avons travaillé depuis de longues années à retrouver la pureté du Rite

Maintes autorités de la GLNF ont bien voulu nous dire, à de nombreuses

Mon Cher Frère 1,

Notre Grand Chapitre est un Ordre Maçonnique, probablement le plus ancien,

La Maçonnerie en général, et le Rite Français en particulier ne constituent

En réalité, nos Ordres de Sagesse poursuivent et renforcent la démarche

Il faut trois chambres :

Première Chambre, ou Chambre de Préparation.

- Le crime ne peut rester impuni.

Deuxième Chambre, ou Chambre du Conseil.

Troisième Chambre ou Chambre Obscure

À proximité on placera une représentation adéquate de la source, ou, à défaut, une

Ce paragraphe est commun aux quatre Ordres.

Entrée d’un retardataire

Accueil des visiteurs – Places à l’Orient

Lorsque l’on quitte l’ordre, on ne fait aucun signe, ni de demande, ni de réponse, on

En Tenue du Chapitre le tutoiement est proscrit.

Déplacements du Maître des Cérémonies

Déambulations en Chapitre, hors cérémonies

Appel des membres

Le manuscrit de Roëttiers de Montaleau ne prévoit pas l’appel des membres ni la

À tous les grades, du premier au septième, et à toutes les distinctions du Rite

Le Banquet du premier Ordre

Distinction entre « candidat » et « Récipiendaire ».

Compte rendu. Travail.

HABILLEMENT des FRÈRES

NOM des OFFICIERS

Le Président se nomme Très Sage.

L’emploi de bougies électriques est obligatoire

Pour chaque Candidat

AVANT l’OUVERTURE des TRAVAUX

OUVERTURE des TRAVAUX

CLÔTURE des TRAVAUX

BANQUET MAÇONNIQUE des ÉLUS SECRETS

Le Frère « Préparateur » aura accompagné le candidat dans la

OUVERTURE des TRAVAUX

Lorsque le Conseil s'assemble, tous les Frères sont habillés de leur

Le Très Sage demande aux Frères de se rassembler EN SILENCE

Le Grand Inspecteur, de sa place, fait le signe de demande et tous les

Le Sévère Inspecteur sort pour s’en assurer, rentre et ferme le verrou.

En place, mes Frères.

Les Frères s’assoient.

Le Secrétaire, restant assis, fait lecture du compte-rendu des derniers

Après que toutes les observations ont été notées :

Les Frères expriment leur approbation en étendant la main droite en

Le Sévère Inspecteur sort, accompagné de deux Élus. Ils vont à la

L’air sévère, ils s’emparent du candidat et le préparent ainsi qu’il suit :

Ainsi préparé, le candidat est conduit à la porte du Conseil escorté des

Très Sage, on frappe à la porte du Conseil en Maître.