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Avant de commencer…
Toute suspicion de retard mental doit d’abord faire éliminer une anomalie sensorielle
(audition, vision).
Les réponses à cet item permettent, par la connaissance de la normalité des principaux acquis
selon l’âge, le dépistage précoce d’une anomalie du développement psychomoteur et d’un
retard mental, dont il conviendra non seulement de préciser l’origine, mais encore de favoriser
l’accompagnement et donc le pronostic.
Pour le prématuré, il convient de prendre en compte l’âge corrigé au cours des 2 premières
années de vie.
alimentation ;
sommeil ;
contrôles sphinctériens.
Ce chapitre décrit d’abord les aspects normaux du développement psychomoteur, puis leur
oppose les aspects pathologiques qu’il convient de dépister (tableau 3.1).
Les informations de ce chapitre ne sont pas exigibles dans leur chronologie détaillée pour
l’ECN, mais sont décrites à visée informative pour tout médecin de l’enfant. Leur
mémorisation est guidée selon les données ciblées au cours des différents examens cliniques
proposés dans le carnet de santé (voir chapitre 7).
Le tonus du nouveau-né se caractérise par une hypertonie des membres en flexion contrastant
avec une hypotonie de l’axe, ainsi qu’une gesticulation spontanée globale faite de
mouvements en flexion et extension.
Les acquisitions motrices et posturales du nourrisson se caractérisent par une réduction de
l’hypertonie des membres, avec extension successive des membres supérieurs puis inférieurs,
et un renforcement du tonus axial depuis la tête vers les pieds.
Le tonus passif est évalué chez un enfant couché sur le dos par la mesure des angles
adducteurs, des angles talons-oreilles et des angles poplités (voir fig. 1.4).
L’enfant soutenu derrière les épaules est attiré face à l’examinateur de la position couchée sur
le dos vers la position assise (voir fig. 1.5).
Tenue de la tête :
Position assise :
Position debout :
Principales étapes :
8–9 mois : réactions posturales aux pulsions (fig. 3.1) : ventrale = parachute ventral / latérale
= appui latéral.
Évaluation de la préhension :
Évaluation du graphisme :
Principales étapes :
Principales étapes :
L’évaluation du développement intellectuel peut être assurée dès les âges de 2–3 ans.
Le QI (quotient intellectuel) repose sur la réalisation des tests calibrés sur les échelles de
Wechsler : WPPSI (Wechsler Preschool and Primary Scale Intelligence) pour les enfants âgés
de 4 à 6 ans, WISC (Wechsler Intelligence Scale for Children) pour les enfants âgés de 6 à 16
ans.
Par la suite :
o acquisition d’une autonomie progressive ;
o reconnaissance mère-père, accordage affectif ;
o résonance émotionnelle mère-enfant, sourires relationnels.
Entre 9 et 24 mois :
o (angoisse de l’inconnu) ;
o perception du corps par rapport à l’espace et aux objets ;
o frustration/permission, autonomie/dépendance ;
o don/retrait, échange/reprise.
antécédents familiaux :
o consanguinité, fausses couches inexpliquées,
o retard psychomoteur inexpliqué, maladies neurologiques ;
antécédents obstétricaux :
o anomalie cérébrale échographique, RCIU, prématurité,
o intoxications maternelles, infections à CMV et toxoplasmose ;
antécédents néonatals :
o souffrance néonatale, infection périnatale, ictère nucléaire,
o hypoglycémies ou convulsions néonatales, microcéphalie.
Conduite à tenir
Enquête clinique :
Il s’agit d’un refus du nourrisson de se nourrir, d’ouvrir la bouche, d’avaler, avec parfois des
vomissements environ 30 minutes après les repas. Le refus alimentaire est qualifié de passif,
si l’enfant laisse dégouliner les aliments le long de la bouche ou les régurgite. Il est qualifié
d’actif, s’il manifeste une opposition violente au forcing alimentaire.
Le pronostic est habituellement bon avec des conseils éducatifs. Il est plus réservé en cas de
signes de gravité : retard de croissance staturo-pondérale, symptômes dépressifs, perturbation
importante de l’interaction mère-enfant. Une étiologie organique doit toujours être éliminée,
et l’enfant confié à une équipe pédopsychiatrique.
Le pica peut-être banal entre les âges de 6–18 mois, mais devient pathologique au-delà.
Troubles du sommeil
Elle se définit comme des émissions de matières fécales répétées, involontaires ou délibérées,
survenant en dehors de toute affection médicale ou neurologique, après l’âge de 4 ans.
Le retard mental doit être dépisté le plus précocement possible pour favoriser la mise en place
de mesures de rééducation appropriées, sans attendre les risques d’un diagnostic trop tardif.
dans le domaine cognitif par l’analyse des résultats des différents tests
psychométriques ;
dans le domaine adaptatif par l’analyse des modes de communication, d’interaction
sociale, des capacités d’autonomie et d’apprentissage scolaire.
Quotient intellectuel (QI)
Il y a efficience mentale si le QI est compris entre 70 et 79, retard mental si le QI est inférieur
à 70.
Les retards mentaux légers doivent être différenciés des troubles spécifiques des
apprentissages et des troubles psychopathologiques, auxquels ils peuvent être associés.
Les retards profonds et graves s’inscrivent le plus souvent dans un contexte de polyhandicap,
d’atteintes cérébrales et/ou de causes génétiques.
3 . 2 . 2 - Diagnostic
Enquête clinique
isolé ;
associé à des signes dysmorphiques faisant évoquer une cause génétique ;
chronique dans un contexte d’atteinte cérébrale (infirmité motrice cérébrale, épilepsie)
;
progressif dans le cadre d’une maladie métabolique, d’une encéphalite ;
acquis à la suite d’un traumatisme, d’un AVC, d’une méningite ou d’une tumeur.
Enquête paraclinique
Les TED sont définis par la CIM10 comme un « groupe de troubles caractérisés par des
altérations qualitatives des interactions sociales réciproques et des modalités de
communication, ainsi que par un répertoire d’intérêts et d’activités restreint, stéréotypé et
répétitif. Ces anomalies qualitatives, variables dans leur intensité, infiltrent l’ensemble du
fonctionnement du sujet, quelles que soient les situations ».
Ils comprennent les catégories suivantes :
autisme infantile ;
autisme atypique ;
syndrome de Rett ;
autre trouble désintégratif de l’enfance ;
hyperactivité associée à un retard mental et à des mouvements stéréotypés ;
syndrome d’Asperger ;
autres troubles envahissants du développement.
Ces états pathologiques sont habituellement manifestes dès les 5 premières années.
3 . 3 . 2 - Autisme
Diagnostic
Ce diagnostic est 4 à 5 fois plus fréquent chez les garçons que chez les filles.
Dans le cadre du « plan autisme », l’HAS et la Fédération française de psychiatrie ont publié
en 2005 des recommandations de pratique professionnelle concernant le diagnostic d’autisme.
à l’anamnèse :
o antécédents d’autisme dans la fratrie (risque de récurrence),
o inquiétude des parents évoquant une difficulté développementale de leur enfant
;
Prise en charge
Ils sont définis comme une perturbation du développement des aptitudes, en dehors de toute
étiologie somatique (auditive, visuelle, neurologique), de tout retard mental, et de tout trouble
envahissant du développement.
Le retard scolaire se définit comme un décalage dans les apprentissages attendus d’un élève
donné dans une classe donnée, et les acquisitions (insuffisantes) que l’élève parvient à
effectuer. L’échec scolaire correspond à un retard scolaire supérieur à 2 ans.
Généralités
La SFP (Société française de pédiatrie) a édité un guide pratique afin d’aider les praticiens
dans le dépistage et le diagnostic de ces troubles.
Tout signe d’appel (tableau 3.4) évoquant une difficulté de langage (oral ou écrit) doit être
pris en compte à tous les âges.
Le moment optimal de dépistage se situe en classe maternelle. Le médecin traitant peut mettre
en évidence une non-acquisition d’un développement normal du langage oral grâce aux
questions types du carnet de santé, ainsi qu’à la réalisation de tests de langage.
Lors du bilan de santé systématique au cours de la 4e année : l’enfant doit « faire des phrases
bien construites », et « utiliser les articles et les prépositions » ; le test de langage utilisé est
l’ERTL4 (Épreuve de repérage des troubles du langage à l’âge de 4 ans).
Un bilan orthophonique avec rééducation si nécessaire doit être prescrit. L’âge optimal
d’intervention pour une rééducation orthophonique se situe entre 5 et 6 ans.
Un retard simple de langage est le plus fréquent et d’évolution favorable avant l’âge de 6 ans.
Éliminer une surdité devant tout retard de langage oral.
Elle doit être précoce pour éviter un retard scolaire important pour l’enfant. Elle fait appel à
une rééducation orthophonique et à des adaptations pédagogiques (soutien scolaire), associées
parfois à un soutien psychologique.
Dyspraxie
Les plaintes scolaires débutent dès l’école maternelle, avec des difficultés au niveau du
graphisme puis des mathématiques.
Dyscalculie
Généralités
Sa prévalence est estimée à 3–5 % des enfants d’âge scolaire, avec une prédominance
masculine.
Les troubles des apprentissages ne sont pas constants ; mais environ 50 % de ces enfants
seraient en grave échec scolaire.
Diagnostic
déficit attentionnel :
o impossibilité de maintenir son attention sur une activité,
o distraction facile par n’importe quel stimulus extérieur ;
hyperactivité motrice :
o activité motrice excessive inappropriée, inefficace et désordonnée,
o incapacité à tenir en place ;
impulsivité :
o comportement désordonné voire dangereux, pas d’anticipation du danger,
o incapacité à attendre son tour, réactions impulsives aux frustrations.
Prise en charge
Sa prescription initiale est hospitalière, réservée aux seuls services spécialisés de psychiatrie,
neurologie et pédiatrie, sur une ordonnance sécurisée d’une validité de 1 an. Le
renouvellement tous les 28 jours peut être effectué par tout docteur en médecine.