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 25-140-E-10

Fièvre aiguë de l’enfant


N. Droz, R. Tenconi, M. Cotillon, T. De Groc, B. Cojocaru, R. Basmaci, J.-C. Mercier

La fièvre aiguë est fréquente chez l’enfant. Elle reflète l’activation des défenses de l’organisme contre des
agents infectieux invasifs parfois bactériens mais surtout viraux. Elle n’est pas dangereuse en soi mais,
souvent vectrice de crainte pour les parents, elle constitue un motif récurrent de consultation dans les
services d’urgences pédiatriques. Dans l’évaluation d’un enfant fébrile, il est important de prendre en
considération la diminution importante des infections bactériennes depuis l’introduction de nouveaux
vaccins conjugués, mais aussi l’âge de l’enfant. En effet, le risque d’infection bactérienne sévère (IBS) et
les germes responsables varient selon les tranches d’âge : les nouveau-nés et les nourrissons de moins
de 3 mois constituent une catégorie à risque élevé du fait d’un système immunitaire encore immature.
Une approche clinique est fondamentale. Elle comporte d’abord un interrogatoire à la recherche de
facteurs de risque d’IBS, puis un examen clinique complet mais rapide permettant d’identifier les signes
de sepsis en s’appuyant sur les constantes vitales, et sur des critères reconnus comme étant des signes de
gravité (circulatoires, respiratoires et neurologiques). L’examen clinique peut être difficile chez l’enfant.
On s’aide alors de tests biologiques, soit de routine (numération formule sanguine, protéine C réactive,
procalcitonine), soit de recherche (« biosignature » spécifique bactérienne ou virale). L’enjeu est à la
fois de ne pas passer à côté d’une IBS qui nécessite une antibiothérapie rapide et adaptée mais aussi
de diminuer la pression sélective des antibiotiques et d’éviter l’émergence de germes multirésistants. Le
traitement symptomatique de la fièvre vise au confort de l’enfant (et accessoirement des parents). Le
paracétamol en monothérapie ou, si contre-indiqué, un anti-inflammatoire non stéroïdien est indiqué en
première intention. L’utilisation préventive des antipyrétiques n’est pas recommandée pour la prévention
des crises fébriles simples.
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Fièvre ; Enfant ; Infections bactériennes invasives ; Vaccinations ; Scores clinicobiologiques ;


Antipyrétiques ; Crises fébriles

Plan ■ Gestion de la fièvre dans des cas particuliers 8


Enfant voyageur 8
■ Introduction 1 Enfant drépanocytaire 8
Enfant neutropénique 9
■ Physiopathologie 1
■ Différentes étapes de la fièvre 2

 Introduction
■ « Phobie » de la fièvre 2
■ Une épidémiologie changeante : étiologies et prévalences
des infections en pédiatrie 2
La fièvre se définit par une élévation de la température centrale
Nouveau-né 3
au-dessus de 38 ◦ C, en l’absence d’activité physique intense, chez
Nourrisson entre 1 et 3 mois 3
un enfant normalement couvert, dans une température ambiante
Enfant de plus de 3 mois 3
tempérée [1] .
■ Différencier les infections bactériennes sévères (IBS) En France, la méthode de référence pour mesurer la tempéra-
des infections virales : un enjeu d’importance aux urgences ture corporelle est le thermomètre électronique par voie rectale.
pédiatriques 4 L’utilisation d’un thermomètre à infrarouge par voie auriculaire
Signes cliniques 4 est également fiable à partir de l’âge de 3 ans et présente l’avantage
Examens complémentaires 5 d’un temps de prise très rapide. En revanche, l’utilisation de ther-
Scores clinicobiologiques 6 momètres frontaux disponibles en grandes surfaces peut induire
Nouveaux biomarqueurs 6 en erreur [2] .
■ Prise en charge de la fièvre 7
Symptomatique : indication du traitement antipyrétique 7
Paracétamol et ibuprofène 7  Physiopathologie
Traitement antibiotique 8
Crises fébriles : bénignes pour les médecins mais effrayantes La température corporelle est réglée par les centres de ther-
pour les parents 8 morégulation dans le système nerveux central au niveau du

EMC - Médecine d’urgence 1


Volume 13 > n◦ 4 > décembre 2018
25-140-E-10  Fièvre aiguë de l’enfant

Figure 1. Physiopathologie de la fièvre. AMP : adénosine


Pyrogènes exogènes
(toxines, lipopolysaccharide monophosphate cyclique ; IL : interleukine ; TNF : tumor necro-
des bactéries à Gram négatif, Fièvre sis factor.
peptidoglycanes des
bactéries à Gram positif)

Monocytes, macrophages Augmentation de la


cellules endothéliales thermogenèse

Pyrogènes endogènes
Élévation du point
(IL-1 α, IL-1 β, IL-6,
d’équilibre thermique
TNF-α et β)

AMP cyclique

Endothélium de
Prostaglandines
l’hypothalamus

Acide arachidonique

noyau préoptique de l’hypothalamus antérieur. L’hypothalamus à la valeur normale de 37 ◦ C et adopte des mécanismes pour
reçoit des informations afférentes à partir de différents récepteurs favoriser la perte de chaleur.
sensoriels et contrôle la thermolyse et la thermogenèse afin de
maintenir la température du corps à la normale [3] .
Au cours d’une infection, la fièvre est déclenchée par des
substances appelées « pyrogènes » qui peuvent avoir une ori-
 « Phobie » de la fièvre
gine endogène ou exogène. La majorité des pyrogènes exogènes La fièvre n’est pas dangereuse en elle-même. Elle est le reflet
sont des produits d’origine bactérienne qui stimulent la pro- de l’activation des défenses naturelles de l’organisme contre des
duction par les leucocytes de pyrogènes endogènes (interleukine agents infectieux invasifs.
[IL]-1-alpha, -1-bêta, IL-6, etc.). Les mêmes produits bactériens Selon certaines études [5–7] , la mortalité est même augmentée
peuvent également stimuler directement la production de cyto- dans les infections bactériennes sévères sans fièvre. Cependant,
kines dans l’hypothalamus par l’activation des récepteurs toll-like. il n’existe pas assez de données probantes pour soutenir que la
Il en résulte une augmentation de la synthèse locale des pros- fièvre doit être respectée, mais on sait aujourd’hui qu’elle ne doit
taglandines qui sont les médiateurs centraux coordonnant les pas être traitée systématiquement [1] .
réponses responsables de la fièvre (Fig. 1) [4] . La fièvre est souvent vectrice de crainte pour les parents et
représente un motif récurrent de consultation dans les services
des urgences pédiatriques. Au cours des trois dernières décennies,
les conceptions parentales ont peu évolué malgré de multiples
 Différentes étapes de la fièvre sources d’information ; les parents cherchent la normalisation de
la température, ce qui conduit souvent à une utilisation abusive
Il existe trois étapes différentes dans la fièvre : des antipyrétiques [8–10] .
• la phase prodromique : elle coïncide avec le début de la
production de prostaglandines. Les neurones du centre de ther-
morégulation de l’hypothalamus antérieur sont calibrés à une  Une épidémiologie
température supérieure à 38 ◦ C et déclenchent les réactions qui
déterminent l’augmentation de la température corporelle (les changeante : étiologies
frissons, la vasoconstriction, l’augmentation du métabolisme
basal) ;
et prévalences des infections
• le pic fébrile : il dure tout au long de la période de production de en pédiatrie
prostaglandines. Les neurones hypothalamiques maintiennent
la température à la nouvelle valeur ; Depuis la fin des années 1990, la prise en charge de la
• la phase de défervescence : elle commence par l’inactivation fièvre chez l’enfant a beaucoup évolué, du fait d’un change-
de la production de prostaglandine. Le thermostat est recalibré ment dans l’épidémiologie des infections bactériennes, qui ont

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considérablement diminué depuis l’introduction dans le calen- d’infections virales, souvent associées aux méningites bénignes,
drier vaccinal des nouveaux vaccins conjugués, notamment dont il est le responsable dans environ 40 à 50 % des cas pendant
contre Haemophilus influenzae b (Hib), Streptococcus pneumoniae l’été [23] .
(pneumocoque) et Neisseria meningitidis (méningocoque) de séro-
groupes A, C, Y et W135.
Les germes responsables d’infection bactérienne sévère (IBS) Enfant de plus de 3 mois
varient en effet avec l’âge de l’enfant.
Depuis la généralisation des vaccins conjugués, les infections
virales sont de loin les plus communes chez l’enfant de plus de
Nouveau-né 3 mois, tandis que les bactériémies sont relativement faibles : éva-
luées entre 0,5 et 1 % [20, 24] . Avant l’introduction de la vaccination
Les nouveau-nés (âge postnatal ≤ 28 j) constituent une cible universelle contre Hib et S. pneumoniae, 3 à 15 % des enfants
privilégiée pour les pathogènes en raison de l’immaturité de fébriles de cet âge avaient une bactériémie, souvent associée à une
leur système immunitaire et d’une phagocytose peu efficace [11] , pneumopathie, une infection ostéoarticulaire, une méningite ou
entraînant un risque plus élevé d’infections bactériennes invasives un autre type d’infection bactérienne invasive. Les germes les plus
graves. fréquents étaient S. pneumoniae, Hib et Salmonella sp.
Les études effectuées dans les services des urgences pédiatriques Avec la généralisation du vaccin contre Hib, les bactériémies
ont estimé que l’incidence de la maladie bactérienne était envi- et les méningites à Hib ont pratiquement disparu. Par la suite,
ron de 13 % chez les nourrissons fébriles de moins d’un mois [12] . la généralisation du vaccin antipneumococcique conjugué à sept
L’infection néonatale a une incidence d’environ un à deux pour valences (PCV7) et, depuis 2010, du vaccin à 13 valences (PCV13)
1000 naissances et représente la forme clinique la plus redou- a diminué de 64 % les infections invasives à pneumocoque (bac-
table chez le nouveau-né, du fait de son évolution rapide et tériémies, pneumopathies avec bactériémie et méningites) chez
de sa mortalité élevée (± 3 % chez les nouveau-nés à terme et l’enfant de moins de 5 ans. Cette diminution est également obser-
± 16 % chez les prématurés qui ont un très faible poids de nais- vée dans les autres groupes d’âge, témoignant de l’effet protecteur
sance) [13, 14] . L’infection néonatale précoce se définit par un début indirect du vaccin [25] .
inférieur à 7 jours de vie. Les bactéries périnatales le plus couram- L’introduction du vaccin antipneumocoque a révolutionné
ment observées sont Streptococcus agalactiae ou streptocoque du l’épidémiologie des pneumopathies. Ainsi, entre 2009 et 2012,
groupe B (SGB), notamment du sérogroupe III [15] , Escherichia coli en France, les pneumopathies et pleurésies à pneumocoque ont
et d’autres organismes entériques à Gram négatif, Enterococcus sp. diminué de 16 % et de 50 %, respectivement [26] . Dans les cas
et Listeria monocytogenes [16] . La diffusion de l’antibioprophylaxie de pneumopathies bactériennes, S. pneumoniae reste le germe le
per partum a réduit sensiblement l’incidence du sepsis précoce à plus fréquent, suivi par Mycoplasma pneumoniae après l’âge de
SGB, alors qu’à l’inverse il a été observé une augmentation des 4 ans [27] .
infections précoces à E. coli, particulièrement chez le nouveau-né Les manifestations cliniques d’une infection bactérienne
prématuré. L’infection néonatale tardive est habituellement défi- varient en fonction de la localisation de l’infection ; ainsi, la
nie comme une infection survenant à plus de 7 jours et jusqu’à démarche diagnostique doit être guidée non seulement en fonc-
3 mois de vie, elle est attribuée à des agents pathogènes acquis tion de l’âge de l’enfant, mais aussi des signes cliniques.
après l’accouchement tels que des germes à Gram positif (Staphy- Chez un enfant bien vacciné qui ne présente pas de signes de
lococcus aureus, S. coagulase négative), des germes à Gram négatif localisation, la pyélonéphrite est la cause la plus fréquente d’IBS :
(E. Coli, Klebsiella, Pseudomonas, Enterobacter, Citrobacter et Serratia) entre 3 et 8 % des cas et jusqu’à 17 % chez les sujets à risque comme
et Candida albicans [16] . les filles de moins de 2 ans [19, 28, 29] . L’enfant de moins de 2 ans ne
Une infection virale rare mais gravissime est l’infection mater- présente pas de signes fonctionnels urinaires, il faut donc savoir
nofœtale liée à l’herpès néonatal lorsqu’un nourrisson est exposé penser au diagnostic de pyélonéphrite devant une fièvre isolée.
au virus herpès simplex (HSV) pendant l’accouchement, d’où Les infections ORL représentent les infections bactériennes les
l’importance de l’interrogatoire maternel et d’une bonne collabo- plus fréquentes chez l’enfant de plus de 3 mois.
ration obstétricopédiatrique ; le taux de séquelles neurologiques Les angines sont majoritairement d’origine virale (adénovirus,
et de mortalité est élevé [17] . Les autres fièvres d’origine infec- virus d’Epstein-Barr [EBV], virus influenzae, VRS), mais il faut
tieuse chez les nouveau-nés sont principalement imputables à rechercher une étiologie bactérienne à Streptococcus pyogenes après
des infections virales bénignes (la bronchiolite à virus respiratoire l’âge de 3 ans (37 % des cas) à l’aide d’un test de diagnostic
syncytial [VRS] ou à rhinovirus et la grippe pendant la période rapide [30] .
automne-hiver et les infections à entérovirus pendant l’été et Les otites moyennes aiguës (OMA) sont exceptionnelles avant
l’automne). l’âge de 3 mois ; le taux d’incidence varie entre 154 et 400 pour
Cependant, même en présence de données clinicoanamnes- 1000 enfants avant l’âge de 6 ans [31] . Les principales bactéries
tiques en faveur d’un contage virale, la réalisation d’un bilan responsables des OMA purulentes sont S. pneumoniae, H. influenzae
biologique reste indispensable à la recherche d’éléments en faveur non typable ou, plus rarement, Moraxella catarrhalis [32] .
d’IBS. Les méningites sont le plus souvent virales (entérovirus, ou plus
rarement HHV6 [herpes virus human type 6], virus varicelle-zona,
virus EBV). Cependant, une ponction lombaire est obligatoire afin
Nourrisson entre 1 et 3 mois d’éliminer une possible étiologie bactérienne (cf. infra) [33, 34] : le
Dans cette tranche d’âge, la probabilité d’IBS en cas de fièvre SGB prédomine chez les patients de moins de 2 mois (49,4 %),
sans point d’appel est d’environ 5 % [18] . Les nourrissons âgés de S. pneumoniae entre les âges de 2 et 12 mois (45,2 %), et N. menin-
29 à 90 jours de vie ont toujours un risque élevé d’IBS du fait d’un gitidis après l’âge de 12 mois (69,7 %) [35] .
système immunitaire encore immature et de l’impact limité des Les gastroentérites chez l’enfant sont dues en majorité au rotavi-
vaccinations, l’incidence des bactériémies se situant entre 0,57 et rus et à l’adénovirus. En cas de diarrhées fébriles glairosanglantes,
2 % [19, 20] . notamment après un séjour dans un pays en voie de développe-
L’infection des voies urinaires (pyélonéphrite aiguë) est la cause ment, une origine bactérienne à Salmonella sp., Shighella sp. ou
la plus fréquente d’IBS (entre 75 et 84 %), particulièrement chez Campylobacter sp. doit être recherchée [36] .
les filles et les garçons non circoncis ; E. coli est le germe prédomi- Enfin, concernant les infections ostéoarticulaires, les germes
nant [21] . les plus fréquents sont S. aureus à tous les âges et Kingella
L’incidence de la méningite bactérienne est d’environ 0,4 % [22] . kingae chez l’enfant de moins de 4 ans. Plus rarement, on
Les virus qui affectent les nouveau-nés et les enfants âgés peut retrouver un streptocoque de groupe A ou un pneumo-
de moins de 3 mois sont identiques, ils peuvent causer coque (dont l’incidence a significativement diminué depuis
différents tableaux cliniques : infections de la sphère oto-rhino- l’introduction du vaccin conjugué). Les ostéomyélites à Salmonella
laryngologique (ORL), infections respiratoires, gastroentérites et sp. sont volontiers retrouvées chez les patients drépanocytaires [37]
méningites. L’entérovirus est une des causes les plus fréquentes (Tableau 1).

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Tableau 1.
Différents germes et pathologies en fonction de l’âge de l’enfant.
Âge Type d’infection Germes les plus fréquents % IBS
0–1 mois Sepsis, pyélonéphrite, méningite, Streptocoques du groupe B, Escherichia coli, entérobactéries, ± 10 %
arthrite, pneumopathie Staphylococcus aureus, Listeria monocytogenes [13, 14]
Rhinite, bronchiolite VRS, rhinovirus, virus influenza et para-influenza, entérovirus,
adénovirus, métapneumovirus
Méningite virale Entérovirus [22]
1–3 mois Pyélonéphrite E. coli, entérobactéries [20] ±5%
Rhinite, bronchiolite VRS, rhinovirus, virus influenza et para-influenza, entérovirus,
adénovirus, métapneumovirus
Méningite Entérovirus [22] , Streptococcus pneumoniae [32]
3–36 mois Infections ORL Rhinovirus, coronavirus, VRS, virus influenza et para-influenza, ± 0,5 %
adénovirus, entérovirus, S. pneumoniae, Haemophilus influenzae,
Streptocoques du groupe A, Moraxella catarralis
Pneumopathie VRS, rhinovirus, S. pneumoniae [26]
Gastroentérite Rotavirus, adénovirus, entérovirus, Salmonella sp. [33] , Shighella,
Campylobacter
Pyélonéphrite E. coli, entérobactéries [20]
Méningite Entérovirus, HHV6, virus varicelle-zona, virus EBV, S. pneumoniae
(âge 2–12 mois), Neisseria meningitidis (âge > 12 mois) [32]
Infection ostéoarticulaire Kingella kingae, S. aureus, Streptocoque de groupe A, S. pneumoniae,
Salmonella sp. [33] (chez les drépanocytaires)

ORL : oto-rhino-laryngologiques ; IBS : infection bactérienne sévère ; VRS : virus respiratoire syncytial ; HHV6 : herpes virus human type 6 ; EBV : virus d’Epstein-Barr.

Tableau 2.

“ Point fort Valeurs normales et minimales de la pression artérielle systolique (mmHg)


en fonction de l’âge [38] .
Âge Normale Limite inférieure
• Le risque d’IBS est variable selon l’âge de l’enfant : il est
0–1 mois > 60 50–60
plus élevé chez le nourrisson de moins de 3 mois du fait
1–12 mois 80 70
d’une immaturité de son système immunitaire.
1–10 ans 90 + 2 × âge (en années) 70 + 2 × âge (en années)
• L’épidémiologie des infections bactériennes a été forte-
> 10 ans 120 90
ment modifiée par l’introduction des vaccins conjugués.
• Chez un enfant bien vacciné de plus de 3 mois qui ne
présente pas de signes de localisation, la pyélonéphrite est
l’étiologie la plus fréquente d’IBS. créés pour nous aider dans cette évaluation : le pediatric assess-
ment triangle est un excellent modèle de méthode d’évaluation
rapide d’un enfant, qui peut être effectué en quelques secondes
seulement dès l’arrivée de l’enfant fébrile [39] . Il permet une
 Différencier les infections évaluation initiale rapide en utilisant des indices uniquement
visuels et auditifs : l’apparence (tonus, interactivité, consolabi-
bactériennes sévères (IBS) lité, soutien du regard, élocution/pleurs), le travail respiratoire
(bruits respiratoires anormaux, position anormale, tirage, bat-
des infections virales : un enjeu tement des ailes du nez) et la circulation (pâleur, marbrures,
d’importance aux urgences cyanose).
La reconnaissance d’un sepsis nécessite une prise en charge
pédiatriques urgente. L’examen clinique se fait sur un patient entièrement
déshabillé, quel que soit l’âge, à la recherche des signes de gravité :
Les cliniciens qui soignent un enfant fébrile se posent toujours • circulatoires : tachycardie, allongement du temps de reco-
les mêmes questions depuis des décennies : est-ce que cet enfant loration cutanée, marbrures, extrémités froides, pouls péri-
a une infection ? Est-elle bactérienne ou virale ? Est-ce qu’un anti- phériques mal perçus, pâleur, anurie, hypotension artérielle
biotique est indiqué ? Le challenge du médecin aux urgences va inconstante et tardive ;
être de distinguer sans erreur les IBS des infections virales. Une • respiratoires : polypnée supérieure à 40–60/min, cyanose,
étude rapporte une prévalence d’IBS chez des enfants de moins de hypoxie, signes de lutte ;
5 ans de 7,2 %, toute la difficulté du diagnostic est mise en avant en • neurologiques : somnolence, agitation ou léthargie ;
précisant que seuls 68 % des enfants porteurs d’une IBS ont béné- • purpura extensif, nécrotique, de diamètre supérieur à 3 mm. Un
ficié d’une prescription d’antibiotique, alors qu’à l’inverse 20 % purpura, même pétéchial, est pourtant décrit avec une grande
des enfants indemnes d’IBS en ont pourtant reçu [38] . valeur diagnostique (rapport de vraisemblance > 5) dans plu-
Devant toute fièvre aiguë, le clinicien doit évaluer soigneuse- sieurs études publiées [40] .
ment l’enfant par un interrogatoire détaillé des parents et du Cette reconnaissance des signes d’hypoperfusion d’organe et
carnet de santé (antécédents familiaux, consanguinité, antécé- donc d’un sepsis grave, peut être parfois difficile en contexte
dents personnels), par un examen clinique complet, voire par des fébrile (état mental, troubles vasomoteurs) ; il est donc néces-
examens complémentaires. saire de surveiller l’enfant et de l’évaluer à distance. La mesure
des constantes vitales : pression artérielle, fréquence cardiaque,
Signes cliniques fréquence respiratoire, SpO2 (saturation pulsée en oxygène), score
de Glasgow et échelle visuelle analogique (à adapter en fonction
La première évaluation d’un enfant doit se faire rapidement de l’âge) (Tableaux 2, 3) et l’utilisation d’échelles de triage sont
afin de détecter les cas les plus sévères. Certains outils ont été indispensables aux urgences pédiatriques [41, 42] .

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Tableau 3.
Fréquences respiratoires (respirations/min) et fréquences cardiaques (battements/min) en fonction de l’âge [39] .
Âge < 1 mois 6 mois 6 ans 14 ans
e e
Fréquence respiratoire : médiane (5 –95 percentile) 40 30 20 15
(20–60) (25–55) (15–30) (10–25)
Fréquence cardiaque : médiane (5e –95e percentile) 145 135 100 85
(110–180) (100–170) (70–130) (60–110)

Certains signes dénommés par certains auteurs comme « dra- La difficulté est encore plus grande lorsque le médecin évalue
peaux rouges » ou « red flags » doivent attirer l’attention du un enfant se présentant avec une « bonne apparence » clinique.
clinicien, comme l’inquiétude parentale, l’inquiétude du clini- Dans ce contexte, la performance de la PCT chez ces enfants a
cien, les convulsions, l’anorexie, la diminution de la conscience, été évaluée ; elle semble constituer le meilleur biomarqueur pour
la fatigue et l’hypothermie [43] . Dans le cas particulier d’une infec- détecter une IBS ou au contraire pour éliminer une infection non
tion fulminante à méningocoque, des douleurs dans les jambes, sévère [52] .
une couleur et fraîcheur inhabituelles des extrémités constituent
les signes précurseurs les plus précoces, suivis de la survenue de Hémoculture, bandelette urinaire (BU), examen
pétéchies extensives, d’une raideur de nuque, d’un bombement cytobactériologique des urines (ECBU)
de la fontanelle et/ou d’une photophobie [44] . et ponction lombaire (PL)
L’examen clinique doit aussi s’attacher à rechercher des signes
nous orientant vers certaines étiologies : un syndrome méningé L’hémoculture reste le standard pour le diagnostic des infec-
(méningite), des signes fonctionnels respiratoires : polypnée, tions bactériennes, mais elle n’est indiquée que chez l’enfant
crépitants à l’auscultation pulmonaire, douleur thoracique (pneu- fébrile de moins de 3 mois, dans les suspicions de sepsis, de
mopathie), une articulation douloureuse ou point douloureux méningites ou d’infections ostéoarticulaires. Il est indispensable
exquis (infection ostéoarticulaire), un tympan congestif et bombé de respecter certaines règles d’hygiène afin d’éviter les contami-
(OMA), ou encore des signes inflammatoires cutanés (dermohy- nations lors du prélèvement et d’augmenter les chances d’isoler
podermite). l’agent pathogène [58] .
Les analyses d’urines sont indiquées chez l’enfant fébrile de
moins 3 mois sans point d’appel clinique et chez l’enfant de
Examens complémentaires 3 à 24 mois présentant un antécédent de pyélonéphrite aiguë
ou une fièvre persistante depuis plus de 48 heures sans point
En pédiatrie, particulièrement lorsque les enfants ne sont pas d’appel [59, 60] .
encore en âge de parler, l’examen clinique peut être difficile et La difficulté réside dans un prélèvement fiable des urines. La
trompeur ; on s’aide alors des tests biologiques. technique de recueil des urines par poches doit être abandonnée ;
L’apport de chaque marqueur biologique est variable, en fonc- toutefois, si les urines ont été émises dans un délai inférieur à
tion de la prévalence de la maladie dans la population (probabilité 30 minutes, voire au maximum une heure après la pose de la
prétest). Les marqueurs biologiques habituellement utilisés sont le poche et que la BU est négative, une infection urinaire (IU) est très
chiffre des globules blancs (GB), des polynucléaires neutrophiles peu probable. Chez les enfants ayant acquis des mictions volon-
(PNN), de la protéine C réactive et plus récemment de la procal- taires, le recueil des urines se fait en « milieu de jet » après une
citonine (PCT). Les performances de test de ces marqueurs ont toilette soigneuse par l’infirmière. Chez le jeune enfant ne contrô-
été évaluées à différents seuils pour prédire le risque d’IBS chez le lant pas ses mictions, il faut recueillir les urines par cathétérisme
jeune nourrisson fébrile [45] . rétrograde ou, à défaut, par ponction sus-pubienne [61] .
Le nombre de GB et de PNN a une valeur limitée dans La BU est l’examen de première intention en cas de suspicion de
le diagnostic de bactériémie et autres IBS chez les enfants de pyélonéphrite. Sa négativité écarte une infection urinaire tandis
moins de 3 mois. Ni la leucocytose ni la leucopénie n’ont été que sa positivité nécessite d’envoyer les urines immédiatement au
montrées être un facteur prédictif d’une IBS chez les jeunes laboratoire (ECBU). Cependant, avant 1 mois, l’ECBU est obliga-
enfants [22, 45–48] . toire du fait des mictions fréquentes empêchant la conversion des
La synthèse de la CRP commence quatre à six heures après nitrates bactériens en nitrites [62] .
le début de l’infection et sa valeur sérique double toutes les Les critères de positivité de l’ECBU sont :
huit heures, atteignant son maximum vers la 30e heure après le • une leucocyturie supérieure ou égale à 104 /ml ;
début [49] ; la PCT peut être détectée plus précocement dès deux • à l’examen direct, une bactériurie supérieure ou égale à 105 /ml.
heures après le début de l’infection, avec un pic de sécrétion situé L’absence de bactérie à l’examen direct n’élimine pas formelle-
entre six et 12 heures. ment une infection urinaire paucimicrobienne ;
La supériorité des performances de la PCT par rapport à la CRP • à la culture : supérieure ou égale à 104 /ml pour un prélè-
chez l’enfant a été démontrée dans plusieurs situations : vement permictionnel et supérieure ou égale à 103 /ml pour
• la fièvre sans point d’appel, les méningites et les bactériémies un prélèvement par cathétérisme rétrograde. La présence de
chez le nourrisson âgé de moins de 3 ans : la PCT est un mar- plusieurs germes en culture est en faveur d’un prélèvement
queur qui a une meilleure valeur prédictive négative que la CRP contaminé [60] .
pour le diagnostic des bactériémies et des méningites purulentes Enfin, les recommandations n’indiquent plus de faire une PL
chez l’enfant âgé de moins de 3 ans [50–52] ; systématiquement chez les enfants de moins de 3 mois présentant
• les infections urinaires : la PCT montre une sensibilité et une de la fièvre. La PL reste recommandée :
spécificité supérieures à la CRP pour la distinction d’une infec- • chez tous les enfants de 0 à 28 jours ;
tion urinaire basse ou haute. La PCT s’est révélée être un • chez les enfants de 29 à 90 jours en fonction de l’apparence
marqueur pronostique de la présence d’un reflux vésico-urétéral générale de l’enfant, de la clinique et des tests sanguins, notam-
et de la sévérité des lésions rénales [53–55] ; ment si l’hémoculture est positive ;
• la fièvre chez le nourrisson âgé de moins de 3 mois : • chez les enfants de plus de 3 mois si un syndrome méningé est
l’augmentation rapide de la PCT [20] et sa spécificité dans les retrouvé à l’examen clinique.
infections bactériennes invasives permettent son utilisation On utilise alors aux urgences le Méningitest® qui permet de
justifiée chez les nourrissons fébriles âgés de moins de 3 mois distinguer les enfants atteints de méningites bactériennes de ceux
qui consultent rapidement après l’apparition de la fièvre et sont atteints de méningites virales [33] (Tableau 4).
plus à risque d’IBS [56, 57] . La PCT s’est montrée supérieure à la Le diagnostic de méningite est suspecté si le nombre de cel-
CRP pour la détection des IBS, lorsque la durée de la fièvre était lules dans le liquide cérébrospinal (LCS) est supérieur à 10/mm3 .
inférieure à 12 heures [38] . L’examen direct permet parfois un diagnostic avant la culture :

EMC - Médecine d’urgence 5

.
25-140-E-10  Fièvre aiguë de l’enfant

Tableau 4.
Score biologique [64] .
Score Âge Examens complémentaires Se (%) Sp (%) VPN (%) VPP (%)
Lab-score < 3 ans PCT > 0,5 = +2 ng/ml 94 80 60 97
PCT > 2 = +4 ng/ml
CRP > 40 = +2 mg/l
CRP > 100 = +4 mg/l
BU : (XX/nitrite+) = +1
Score de 0 à 9, si ≥ 3 : prédictif IBS

Se : sensibilité ; Sp : spécificité ; VPN : valeur prédictive négative ; VPP : valeur prédictive positive ; PCT : procalcitonique ; CRP : protéine C réactive ; BU : bande urinaire ;
IBS : infection bactérienne sévère.

cocci à Gram positif orientant vers S. pneumoniae, cocci à Gram


négatif orientant vers N. meningitidis, bacilles à Gram négatif
orientant vers H. influenzae. En cas de méningite bactérienne,
l’examen biochimique du LCS met en évidence une protéinora-
chie élevée si le résultat est supérieur à 0,5–1,0 g/l, une glycorachie Apparence Circulation
basse s’il est inférieur à 2 mmol/l et un rapport du glucose
LCS/sang s’il est inférieur à 0,4 mmol/l (normal en cas de ménin-
gite virale) [63] .
Évaluation anormale du Respiration
triangle pédiatrique ?

“ Point fort Oui


Patient à haut
risque
Non
Le traitement antipyrétique :
• doit être utilisé en fonction des indications, et non pas
pour la fièvre en elle-même ;
• n’a pas pour objectif la normalisation de la température Âge < 21 j

mais le confort de l’enfant ; Patient à haut


Oui
• ne doit pas comporter l’utilisation combinée de paracé- risque
tamol et d’ibuprofène dans la prise initiale de la fièvre ; Non
• n’est pas recommandé pour la prévention des convul-
sions fébriles chez l’enfant.
Leucocyturie
Patient à haut
Oui
risque

Scores clinicobiologiques Non

Dans le but d’aider les cliniciens dans leur raisonnement


face à un enfant fébrile, l’approche actuelle consiste, chez des
nourrissons ayant une bonne apparence clinique, à utiliser une PCT > 0,5 ng/ml ?
combinaison de critères cliniques et biologiques pour déterminer Patient à haut
Oui
les enfants à faible risque d’IBS qui pourraient, sous couvert d’une risque
surveillance étroite, ne pas recevoir d’antibiotiques et ne pas être
Non
hospitalisés. Depuis les scores classiques dits de Rochester [64] , de
Philadelphia [65] et de Boston [66] , les scores le plus récemment
validés sont le score clinique de Yale [67] , le Labscore [68] , le Step-
by-Step [69] (Fig. 2) et le Méningitest® [33] (Tableaux 4 à 6). CRP > 20 mg/l ou
Il est important de préciser qu’aucun marqueur biologique GB > 10 000/mm3
ne peut supplanter le jugement clinique en cas de sepsis ou de
Patient à haut
mauvaise impression clinique. D’ailleurs, la seule expérience du Oui
risque
clinicien pour prédire l’absence d’IBS s’est montrée aussi bonne,
voire meilleure, que l’adhésion stricte aux recommandations Non
publiées [70] .

Nouveaux biomarqueurs Patient à faible


risque
La génétique et une « biosignature moléculaire » des infections
sont en cours d’évaluation ; en effet, la mesure de la réponse
de l’hôte aux pathogènes a été suggérée comme une approche Figure 2. Score Step-by-Step. PCT : procalcitonine ; CRP : protéine C
alternative aux diagnostics des infections bactériennes [20, 71] en réactive ; GB : globules blancs.
permettant l’analyse de l’expression de certains gènes par PCR-
ARN (polymerase chain reaction-acide ribonucléique). Une étude
préliminaire [72] a mis en évidence une biosignature ARN qui
permettrait de différencier les IBS des infections non sévères. triques de décider un retour à domicile sans antibiotiques, ou
L’espoir serait que la biosignature ARN utilisant des puces au contraire d’hospitaliser pour débuter rapidement ceux-ci et
devienne suffisamment peu onéreuse afin de permettre ce rêve éviter une rarissime mais gravissime évolution vers le choc sep-
longtemps attendu des cliniciens travaillant aux urgences pédia- tique.

6 EMC - Médecine d’urgence

.
Fièvre aiguë de l’enfant  25-140-E-10

Tableau 5.
Score clinique [63] .
Score Âge Examen clinique Résultats Se (%) Sp (%) VPN (%) VPP (%)
Score de Yale Enfants < 2 ans, non validé 6 critères : Si score ≤ 10 : faible 20,5 82,6 17,5 85,3
pour < 3 mois - qualité des pleurs risque IBS
- réaction face aux parents
- état d’éveil
- coloration
- hydratation
- réaction à l’environnement

Se : sensibilité ; Sp : spécificité ; VPN : valeur prédictive négative ; VPP : valeur prédictive positive ; CRP : protéine C réactive ; PCT : procalcitonine ; BU : bandelette
urinaire ; IBS : infection bactérienne sévère.

Tableau 6.
Scores clinicobiologiques [30, 60, 65] .
Score Âge Examen clinique Examens complémentaires Se (%) Sp (%) VPN (%) VPP
(%)
Méningites Purpura Gram+ sur le LCS 100 52
Convulsions Protéinorachie ≥ 0,5
Aspect toxique PCT ≥ 0,5 ng/ml
1 seul critère suffit
Rochester < 60 j Bonne apparence GB > 5000/mm3 et < 15 000/mm3 84,4 à 100 26,6 à 69 94 à 100 3,3 à 48,6
Pas de point d’appel PNN < 1500
infectieux ECBU < 10
Selles (si indiqué) : < 5 mm3
Pas de PL systématique
Si tous les items + : faible risque d’IBS
Step-by-Step < 90 j Bonne apparence PCT < 0,5 92 46,9
Âge > 21 j CRP < 20 mg/l
GB < 10 000 mm3
Si tous les items + : faible risque d’IBS

Se : sensibilité ; Sp : spécificité ; VPN : valeur prédictive négative ; VPP : valeur prédictive positive ; LCS : liquide cérébrospinal ; CRP : protéine C réactive ; PCT : procalcitonine ;
GB : globule blanc ; PNN : polynucléaires neutrophiles ; ECBU : examen cytobactériologique des urines ; PL : ponction lombaire ; IBS : infection bactérienne sévère.

• lorsque la fièvre est supérieure à 40 ◦ C puisque les enfants sont

“ Point fort plus à risque de déshydratation [73] .


Trois mesures simples sont à privilégier, associées à un traite-
ment médicamenteux : proposer fréquemment à boire, ne pas trop
couvrir l’enfant, ne pas augmenter la température de la pièce. Il
Pour différencier une IBS d’une infection virale, il est néces-
n’y pas lieu d’utiliser les mesures suivantes : bain frais ou enve-
saire de : loppement frais, dont l’effet est modeste et transitoire.
• savoir reconnaître les signes précurseurs d’IBS :
l’inquiétude parentale et celle du clinicien, les convulsions,
l’anorexie, la diminution de la conscience, la fatigue et
l’hypothermie ; Paracétamol et ibuprofène
• utiliser de façon justifiée les examens complémentaires ;
• s’aider des scores clinicobiologiques chez les nourrissons Il est recommandé de prescrire en monothérapie pendant les
24 premières heures un antipyrétique [76] : le paracétamol, ou en
ayant une bonne apparence clinique.
cas de contre-indication de ce dernier, un anti-inflammatoire non
stéroïdien (AINS) : l’ibuprofène chez l’enfant de plus de 3 mois et
le kétoprofène chez l’enfant de plus de 6 mois.
Le paracétamol doit être donné par la voie orale à une posolo-
gie recommandée de 60 mg/kg par jour, à répartir en quatre ou
six prises. La posologie recommandée d’ibuprofène (Advil® ) est
 Prise en charge de la fièvre de 20 à 30 mg/kg par jour en quatre prises, celui de kétoprofène
(Kétoprofène® ) est de 0,5 mg/kg par prise, dans dépasser 2 mg/kg
Symptomatique : indication du traitement par jour, en trois ou quatre prises. Un intervalle de six heures doit
antipyrétique généralement être respecté entre deux prises.
Les AINS ne doivent pas être utilisés en cas de varicelle, du fait
Comme les autres médicaments, les antipyrétiques doivent être d’une association entre l’infection invasive à streptocoque bêta-
utilisés judicieusement en fonction des indications, et non pour hémolytique du groupe A au décours de la varicelle retrouvée dans
traiter la fièvre en elle-même [73] . L’abstention thérapeutique pour- certaines études [77, 78] ainsi que d’un risque d’insuffisance rénale
rait être une alternative car, comme on l’a vu, il n’est peut-être pas aiguë dans certaines situations à risque d’hypovolémie (gastroen-
licite de traiter toutes les fièvres [74, 75] . térite aiguë) [79] .
Les indications sont les suivantes : Le traitement antipyrétique, compte tenu du rapport béné-
• lorsque l’enfant présente un changement de comportement ; fice/risque, tel qu’il est estimé actuellement, conduit à privilégier
• lorsque l’enfant possède des réserves énergétiques limitées (brû- le paracétamol en monothérapie en première intention.
lures, maladie cardiovasculaire ou pulmonaire) ; Il n’est pas recommandé de prescrire de l’aspirine (acide acétyl-
• lorsque l’enfant est à haut risque d’hypoxémie à cause d’une salcylique) en cas de fièvre chez l’enfant en raison d’un risque rare
pathologie aiguë respiratoire (comme une bronchiolite) ; mais potentiellement létal de syndrome de Reye.

EMC - Médecine d’urgence 7

.
25-140-E-10  Fièvre aiguë de l’enfant

Figure 3. Arbre décisionnel. Conduite à tenir


Fièvre isolée chez l’enfant < 3 mois face à une fièvre chez l’enfant de moins de 3 mois.
Température > 38 °C IPS : infection potentiellement sévère ; NFS :
numération formule sanguine ; PCT : procalcito-
nine ; CRP : protéine C réactive ; ECBU : examen
cytobactériologique des urines ; PL : ponction
Interrogatoire et examen clinique à la lombaire ; RT : radiographie de thorax.
recherche de signes d’IPS
(troubles hémodynamiques, troubles
de la conscience ou du tonus musculaire
ou enfant geignard, purpura, insuffisance
respiratoire)

Bilan systématique : NFS, PCT, CRP,


hémoculture, ECBU

Nouveau-né < 28 j Nourrisson > 28 j Nourrisson > 28 j sans


avec signes d’IPS signes d’IPS
ou pathologies
chroniques, ou
drépanocytose, ou
PL immunosuppression Surveillance pendant
RT si signes respiratoires 4 h en milieu hospitalier
Démarrer un traitement et réévaluation :
antibiotique probabiliste sans signes cliniques d’IPS
attendre les résultats et/ou bilan révélant un
microbiologiques syndrome inflammatoire ?
Monothérapie antipyrétique

OUI NON

Hospitalisation
Adaptation secondaire de
l’antibiothérapie en fonction Retour au domicile
des résultats biologiques Monothérapie antipyrétique
Monothérapie antipyrétique Réévaluation clinique à 24 h

Traitement antibiotique L’utilisation préventive de paracétamol ou d’ibuprofène n’est


pas recommandée pour la prévention des CF chez l’enfant. En
Les prises en charge diagnostique et thérapeutique aux urgences effet, il n’y a pas de différence significative de cas de CF entre les
devant une fièvre isolée sont résumées dans les Figures 3 et 4. enfants recevant des antipyrétiques ou placebo [82] .

Crises fébriles : bénignes pour les médecins  Gestion de la fièvre


mais effrayantes pour les parents dans des cas particuliers
Les crises fébriles (CF) sont pour les médecins les plus fréquentes
des convulsions de l’enfant, survenant chez 2 à 5 % des enfants Enfant voyageur
entre 6 mois et 6 ans d’âge [80] . Survenant lors d’un épisode fébrile,
Chez un enfant qui présente de la fièvre au retour d’un pays tro-
les CF sont généralisées, de durée brève (< 5 min) et toujours
pical, il est indispensable d’évoquer les pathologies d’importation,
bénignes. Le clinicien doit savoir différencier la CF simple de la
en fonction du territoire visité. Le paludisme [83, 84] et la dengue [85]
CF complexe sur des critères d’âge de survenue et clinique pré-
sont les étiologies d’importations les plus fréquentes de fièvre
cis. Environ 30 % des enfants avec une première CF en auraient
chez l’enfant de retour d’un pays tropical. Un retard diagnos-
une deuxième, voire plusieurs, mais 10 % d’entre eux avec une
tique de paludisme peut être rapidement fatal en raison du risque
CF peuvent développer un état de mal convulsif fébrile (durée
d’évolution vers un accès pernicieux [86] . Il faut donc réaliser chez
supérieure à 30 min) [80] .
un enfant de retour de pays tropical depuis moins de trois mois
À l’inverse pour les parents, voir leur enfant présenter une CF est un frottis sanguin et une goutte épaisse à la recherche du type de
toujours pour eux une terrible expérience, la plupart des parents Plasmodium.
ont pensé que leur enfant allait mourir ou qu’il garderait des
séquelles cérébrales de cet épisode [81] .
Les enfants avec une CF simple (tonicoclonique généralisée, Enfant drépanocytaire
< 15 min, pas de récurrence dans les 24 h, examen neurologique
normal au décours de la crise, développement psychomoteur nor- L’enfant drépanocytaire présente un risque infectieux élevé du
mal) ont une mortalité similaire à celle de la population générale, fait d’une asplénie fonctionnelle responsable d’une diminution de
tandis que la mortalité était augmentée chez ceux avec une CF l’opsonisation des germes encapsulés (S. pneumoniae avant tout,
complexe (> 15 min ou récurrence dans les 24 h) [82] . Il faut donc mais aussi Hib et Salmonella sp.) [87] . Devant une fièvre isolée supé-
savoir rassurer et informer les parents sur la bénignité de la crise, rieure ou égale à 38,5 ◦ C chez un enfant drépanocytaire, il est
tant sur le plan vital que cérébral et intellectuel. impératif de réaliser un examen clinique soigneux à la recherche

8 EMC - Médecine d’urgence

.
Fièvre aiguë de l’enfant  25-140-E-10

Figure 4. Conduite à tenir face à une fièvre chez


l’enfant de plus de 3 mois. NFS : numération for-
Fièvre aiguë chez l’enfant mule sanguine ; CRP : protéine C réactive ; PCT :
de plus de 3 mois procalcitonine ; USC : unité de soins continus ;
ATB : antibiotique ; OMA : otite moyenne aiguë ;
PNA : pyélonéphrite ; BU : bande urinaire ; ECBU :
Circulatoire
Hospitalisation Oui Respiratoire examen cytobactériologique des urines ; C3G :
USC ou Signes de gravité ceftriaxone 50 mg/kg.
Neurologique
réanimation Purpura
Hémoculture
Non
ATB
Remplissage
Point d’appel
Prise en charge selon
Oui l’étiologie :
Non pneumopathie, méningite,
dermohypodermite, OMA,
PNA, etc.
Face à une fièvre isolée :
BU ± ECBU si fièvre > 48 h
ou antécédents de PNA

Si présence de signes devant Si absence de signes


alerter le clinicien : NFS, CRP, PCT, devant alerter le clinicien :
hémoculture, radiographie thorax traitement symptomatique,
Si syndrome inflammatoire : ATB paracétamol per os
(C3G) et réévaluation à 24 h 15 mg/kg 4 fois/j.
Si pas de syndrome inflammatoire : Surveillance ambulatoire
pas d’ATB, surveillance avec conseils aux parents

d’un foyer infectieux et des signes septiques, puis de réaliser un immun ou une pathologie héréditaire [88] . La profondeur et la
bilan biologique complet comportant au moins une ou plusieurs rapidité d’installation ainsi que la durée de la neutropénie repré-
hémoculture(s). sentent des facteurs de risque pour une évolution vers une
septicémie. L’examen clinique est souvent peu informatif du fait
de l’absence de signes inflammatoires. La prise en charge prévoit
Enfant neutropénique des mesures d’isolement, la réalisation d’un bilan biologique et
microbiologique, une radiographie pulmonaire, un ECBU et la
Sont à considérer comme neutropénie fébrile toutes les fièvres mise en œuvre d’un traitement antibiotique probabiliste [89] .
qui apparaissent dans le cadre d’une diminution des polynu-
cléaires neutrophiles à 500/mm3 , à la suite d’une chimiothérapie
ou, plus rarement, à un épisode infectieux, un phénomène auto- Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
d’intérêts en relation avec cet article.

“ Points essentiels  Références


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de plus de 3 mois ; il est donc indispensable de raisonner viral shedding, and clinical status in rhinovirus-infected volunteers. J
avec un faisceau d’arguments cliniques et biologiques (si Infect Dis 1990;162:1277–82.
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N. Droz, Praticien hospitalier contractuel (droznina@gmail.com).


R. Tenconi, Chef de clinique assistant.
M. Cotillon, Praticien hospitalier contractuel.
T. De Groc, Praticien attaché.
B. Cojocaru, Praticien hospitalier, responsable des Urgences pédiatriques.
R. Basmaci, Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier.
J.-C. Mercier, Professeur des Universités émérite, responsable de service par intérim.
Service de pédiatrie-Urgences pédiatriques, Hôpital Louis-Mourier (Hôpitaux universitaires Paris-Nord, Val-de-Seine), AP–HP, Université Paris-Diderot, La
Sorbonne Paris-Cité, 178, rue des Renouillers, 92700 Colombes, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Droz N, Tenconi R, Cotillon M, De Groc T, Cojocaru B, Basmaci R, et al. Fièvre aiguë de l’enfant.
EMC - Médecine d’urgence 2018;13(4):1-11 [Article 25-140-E-10].

Disponibles sur www.em-consulte.com


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