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P.P. - P.B.
B - 018
Autorisation de
fermeture B/018
page 2 chuchotis
sommaire éditorial
En bref L’année du vingtième anniversaire de notre CHU est main-
1
Pharmacie
10
20e anniversaire
12
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http://www.chuliege.be
EN BREF
Coup d’œil sur
l’actualité du CHU
Raymond Limet, Bienvenue
Liégeois de l’année Un nouveau pavillon d’accueil,
Le Professeur Raymond Limet, chef tout en transparence, est en cours
du service de chirurgie cardiovas- d’installation dans la grande ver-
culaire, a été élu par les lecteurs de rière du Sart Tilman (projet ci-con-
La Meuse « Liégeois de l’année » tre). Plus visible, plus accessible
dans la catégorie société. Il a été et plus convivial qu’auparavant,
plébiscité par ses anciens patients il permettra un meilleur contact
et par leurs proches, certains té- entre les réceptionnistes et les
moignant de leur reconnaissance visiteurs, ainsi qu’une meilleure
sur leur bulletin de vote. Raymond orientation au sein de l’hôpital.
Limet a à son actif pas moins de Son architecture a été pensée
284 greffes du cœur. pour améliorer l’accueil tout en
répondant aux exigences de la
Commission des monuments et si-
tes, la verrière étant classée par la
Région wallonne.
Télématique
40 lits au Bénin
Interconnecter tous les dossiers
Voilà plus d’un an que Jean-Denis médicaux informatisés hospita-
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Lejeune mène une action humani- liers et généralistes, tel est l’objec-
taire au Bénin afin d’aider les enfants tif du Réseau Santé Wallon (RSW).
atteints de l’ulcère de Buruli. Médi- Le CHU de Liège est un des acteurs
caments, stérilisateurs et vêtements de ce projet de télématique médi-
avaient déjà été envoyés dans un hô- cale wallonne destiné à faciliter
pital d’Allada. Ce dernier manquait la communication entre tous les
cruellement de lits. Le CHU a décidé d’en offrir quarante. Début janvier, professionnels de la santé. Ren-
ceux-ci sont arrivés à bon port sur un navire de l’armée belge. seignements : www.fratem.be ou
yves.jacquemart@chu.ulg.ac.be
ACTUALITÉ
La pédiatrie
s’installe aux Bruyères
Dès le mois de mai, la pédiatrie quittera le Sart Tilman pour rejoindre
les locaux flambant neufs du pôle mère-enfant des Bruyères.
Les patients souffrant d’insuffi- patients atteints d’insuffisance lement lorsqu’ils sont stabilisés et
sance cardiaque paient un lourd cardiaque chronique. se sentent bien qu’on doit adap-
tribut à la maladie. Une fois le ter leur traitement pour atteindre
Avec des mots simples à la portée
diagnostic posé, la mortalité à les dosages recommandés. »
de chacun et quelques supports
cinq ans est de 50 %. Pour la sécu-
didactiques, elle explique aux La prise en charge intégrée faci-
rité sociale également, le bilan est
patients hospitalisés pour un épi- lite en outre l’accès aux soins et
lourd. Après 65 ans, l’insuffisance Dr E. Nellessen
sode de décompensation ce qu’est les contacts avec le cardiologue et
cardiaque est la première cause Cardiologue
l’insuffisance cardiaque et détaille l’équipe de la revalidation cardia-
d’hospitalisation. Les dépenses responsable de
ses conséquences sur l’ensemble que. la clinique de
liées à ce syndrome représentent 1 l’insuffisance
de l’organisme. Elle aborde éga-
à 2 % des coûts de soins de santé, Avec cette éducation thérapeuti- cardiaque
lement le rôle des médicaments
un pourcentage très élevé pour que, c’est donc une véritable « cli- 04 366 81 97
et insiste sur l’importance d’une enellessen@chu.
une seule pathologie. Les deux nique de l’insuffisance cardiaque »
adaptation des comportements ulg.ac.be
tiers de ces dépenses sont dues qui se met en place. La prise en
alimentaires et du mode de vie.
aux nombreux épisodes d’hospita- charge multidisciplinaire repose sur
Un deuxième rendez-vous est pro-
lisation. Avec le vieillissement de la collaboration entre un cardiolo-
posé deux à trois semaines après
la population et la meilleure prise gue, une infirmière spécialisée et
le retour au domicile. Ces diffé-
en charge de l’infarctus myocardi- les médecins traitants. « Nous vou-
rents contacts sont entièrement
que aigu, le nombre de personnes lons intensifier les contacts avec les
gratuits.
atteintes ne fait que croître. généralistes », explique le Dr Nel-
lessen. « Leur rôle est essentiel pour
Améliorer l’observance réduire le nombre des hospitalisa- J. Englebert
Mieux comprendre
Infirmière
sa maladie À l’écoute des patients, Joëlle En- tions, notamment en aidant les pa-
04 366 81 97
glebert les encourage à devenir tients à détecter à temps certains joelle.englebert@
On sait aujourd’hui qu’une prise en
acteurs à part entière de leur état signes avant-coureurs. » chu.ulg.ac.be
charge intégrée de l’insuffisance
de santé. « Se peser tous les jours
cardiaque permet de réduire si-
et surveiller l’œdème des jambes,
gnificativement la fréquence des
par exemple, comptent parmi
réhospitalisations, tout en amélio-
les petits gestes qui permettent
rant la qualité de vie des patients
d’intervenir à temps, bien avant
et en réduisant la mortalité.
qu’une réhospitalisation soit né-
Depuis deux ans, une unité d’hos- cessaire. Lorsqu’ils savent quand
pitalisation de dix lits, spécifique- et comment ils doivent réagir, les
ment équipée, accueille au Sart patients sont moins angoissés. Ils
Tilman les patients admis pour vivent mieux leur maladie », cons-
un épisode de décompensation tate-t-elle.
aiguë. Son personnel infirmier est
« L’observance thérapeutique est
formé à la prise en charge délicate
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Neurochirurgie
des images plein la tête
Le service de neurochirurgie vient de se doter d’un équipement de
pointe destiné à améliorer la prise en charge des pathologies crânien-
nes : une IRM interventionnelle, couplée à un système très performant
de neuronavigation et à un microscope à éclairage fluorescent. Une
association de haute technologie qui reste exceptionnelle.
tournée de ses fins diagnostiques, tique fonctionnelle, etc.). Grâce à de la boîte crânienne et cette dé-
mais d’un véritable équipement la neuronavigation, ils peuvent formation est encore accentuée
chirurgical destiné à optimali- suivre sur ces images, synchroni- par les gestes du neurochirurgien,
ser la neuronavigation. Dix fois sées et importées en salle d’opé- qui enlève progressivement la tu-
moins important que celui généré
ration, le déplacement de leurs meur. La pertinence des images
par une IRM du service d’imagerie
instruments. préopératoires se réduit donc au
médicale, le champ magnétique
fur et à mesure.
de l’IRM interventionnelle permet Bien que très précise, cette mé-
de conserver la plupart des instru- thode présente un inconvénient Dans certains cas, l’IRM réalisée
ments chirurgicaux habituels. majeur, puisqu’il s’agit de super- en post-opératoire montre que la
> I R M i n t e r v e n t i o n n e l l e
DOSSIER
tumeur n’a pu être entièrement Indication principale : les tumeurs cérébrales
réséquée, pour différentes rai-
Les tumeurs cérébrales constituent jusqu’à présent l’essentiel des indica-
sons : limite imprécise, proximité
tions de l’IRM interventionnelle.
de zones cérébrales fonctionnel-
les, etc. Le traitement doit alors L’exérèse est le traitement prioritaire des tumeurs cérébrales : gliomes,
être complété par une nouvelle méningiomes, etc. Traitements adjuvants, la chimiothérapie et la radio-
intervention, une radiothérapie thérapie viennent en deuxième ligne afin d’éradiquer les cellules tumo- Pr. D. Martin
ou une chimiothérapie. rales qui auraient échappé au neurochirurgien. La thérapie génique s’y Chef du service
ajoute dans certains cas, sous la forme de protocoles d’études cliniques. de neurochirurgie
du CHU de Liège
Un geste toujours et récemment élu
plus efficace Chirurgie hypophysaire et autres applications président de la
Société belge de
L’IRM interventionnelle repré- neurochirurgie
La très délicate chirurgie hypophy- une maladie particulièrement in-
sente donc un progrès important validante, permet de guérir des 04 366 72 09
saire, grande tradition liégeoise didier.martin@chu.
dans la prise en charge des patho- patients réfractaires aux autres
depuis le début des années sep- ulg.ac.be
logies cérébrales. Utilisées pen- tante, est également un terrain traitements. Ici aussi, les images
dant l’opération, les techniques de choix pour l’IRM intervention- peropératoires permettront de
modernes d’imagerie interven- nelle. Cette glande est en effet distinguer avec plus de précision
tionnelle offrent au neurochirur- idéalement située dans le champ les zones épileptiques préala-
gien la possibilité de compléter et de vision de l’appareil. L’exérèse blement repérées par les études
de réactualiser les informations des adénomes hypophysaires, EEG.
préopératoires autant de fois qu’il parfois volumineux et envahis-
le souhaite. Disposer d’images à La neurochirurgie fonctionnelle
sants, est plus aisée et plus com-
jour offre un énorme intérêt, à la devrait également être intéres- Dr P. Robe
plète grâce aux images acquises
fois pour pratiquer une résection sante pour traiter certains cas de Neurochirurgien
au cours de l’intervention. Les
tumorale complète et pour éviter mouvements anormaux ou de 04 366 72 09
structures voisines, comme les ar-
de toucher les tissus sains. Le ges- douleur chronique. pierre.robe@ulg.
tères carotides, le sinus caverneux ac.be
te chirurgical est plus précis, plus et l’hypothalamus, sont évitées de Bien que la distance entre les
sûr et surtout plus efficace. façon plus sûre. aimants (27 cm) de l’IRM inter-
ventionnelle ait été prévue pour
« Il ne faut plus attendre l’IRM de Le nouvel équipement neuro-
obtenir des images du cerveau,
contrôle, souvent réalisée le lende- chirurgical acquis par le CHU de
d’autres possibilités existent. Par-
main de l’opération, pour savoir si Liège laisse encore entrevoir bien
mi les nouvelles applications pos-
la tumeur a bien été enlevée en to- d’autres applications.
sibles figurent les pathologies ORL
talité », détaille le Pr. Didier Martin.
Parmi les spécialistes les plus inté- et maxillo-faciales, voire les lésions
« Mieux, cette technique a repous-
ressés figurent les neurologues. La ostéo-articulaires des extrémités
sé les limites du traitement. Elle
chirurgie de l’épilepsie résistante, des membres.
permet d’élargir d’emblée l’exérè-
se de la tumeur, alors que la sépa-
ration entre le tissu sain et le tissu
pathologique n’est pas toujours Mieux distinguer la tumeur
nettement identifiable de visu.
La chirurgie des tumeurs cérébrales exige une extrême précision. Pour
Lorsqu’on sait que plus la résection
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Le biomédical
a du génie
De par le monde sont installées à peine quarante IRM interventionnelles.
En Belgique, seuls deux centres possèdent un tel outil intraopératoire,
le CHU de Liège et l’Hôpital Erasme. Avec une particularité essentielle :
tabler sur la complémentarité de la clinique et de la recherche.
Généralement très appréciées par du centre de revalidation pulmo- prise en charge de la sténose caro-
les participants, les « journées de naire), un exposé sur les infections tidienne. Elle est organisée par les
mai » clôturent une série de neuf urinaires chez l’enfant, un atelier Professeurs Raymond Limet, Luc
soirées dédiées à la formation sur la nutrition en gériatrie, un Piérard et Philippe Burette et les
continuée. autre sur l’utilisation d’un défi- Docteurs Christophe Martinez et
brillateur en réanimation cardio- Hendrik Van Damme. Aucune ins-
pulmonaire, etc.
Une démarche active cription préalable n’est nécessaire Pr. D. Giet
sont de plus en plus nombreux à contre le HPV et cancer du col utérin : aspects pharmaco-économi-
souhaiter des formations complé- ques, certificats médicaux et déontologie, hépatite C : perspectives en
mentaires susceptibles de les aider économie de la santé
dans leur pratique quotidienne. » n Actualités thérapeutiques
À titre d’exemples, les sujets abor-
Frais d’inscription : 25 euros. Organisation et accréditation : Mme H. Hoeters
dés par le programme 2006-2007 (04 366 42 76, medgen@ulg.ac.be).
comprenaient un point sur la Renseignements : Pr. Jean-Marie Krzesinski (04 366 72 03, jm.krzesinski@chu.ulg.ac.be)
broncho-pneumopathie chroni- et Pr. Didier Giet (04 366 42 76, d.giet@ulg.ac.be).
que obstructive (avec une visite
PHARMACIE
Par le Pr. J.-P. Delporte médicamenteux hors normes, de sance. Les hôpitaux en dépassement
Pharmacien en chef l’évolution structurelle des patholo- global des forfaits devraient pren-
honoraire, chargé de gies et des coûts pharmaceutiques) dre des mesures pour en atténuer
cours à l’ULg font que, même cet objectif atteint, les effets, entraînant ainsi une dimi-
la gestion des médicaments pourrait nution progressive des coûts moyens
jpdelporte@ulg.ac.be nationaux par pathologie. Par con-
encore s’avérer déficitaire.
tre, on peut attendre une croissance
L’application des forfaits concerne
des dépenses, due à l’introduction
la plupart des classes pharmacolo-
sur le marché de produits innovants,
giques, à l’exception notamment
toujours très onéreux et qui, dans
de médicaments utilisés dans des de nombreux cas, ne seront pas con-
affections rares et sévères, destinés cernés par les forfaits.
Substitution de médications habi- au traitement d’états pathologiques
tuelles dès l’admission à l’hôpital, impliquant des coûts élevés ou dont Au plan qualitatif, le bilan ne pourra
modifications lors de la prescription l’emploi peut être sans liaison direc- être dressé avant quelques années.
de sortie, soucis d’approvisionne- te avec les causes de l’hospitalisation Certes, ces mesures devraient pous-
ment en cas de retour au domicile (médicaments pour maladies orphe- ser les médecins à rationaliser leurs
en fin de semaine : ces exemples prescriptions, mais le comparateur
lines, pour désordres métaboliques
sont, parmi d’autres, des effets col- sélectionné pour fixer les forfaits
sévères, immunosuppresseurs, anti-
latéraux amplifiés par des mesures n’est jamais qu’une moyenne de
thrombotiques, hémostatiques, cy-
de régulation des coûts hospitaliers. dépenses nationales sans aucune
tostatiques, antiviraux, etc.).
Pour mieux les comprendre – et ten- référence à des critères qualitatifs.
ter de les amender –, CHUchotis fait Au plan économique, l’application Certains hôpitaux ne rejetteront-ils
le point sur les forfaits par patholo- des forfaits devrait, sinon diminuer pas certaines pathologies onéreu-
gies, appliqués depuis le 1er juillet les coûts médicamenteux hospita- ses, voire certaines disciplines, ne
2006, et leurs conséquences sur la liers, du moins en atténuer la crois- seront-ils pas incités à écourter les
prescription des médicaments.
liers. À chacun de ces sous-groupes une enquête récente effectuée en Norvège, près de 36 % des patients relatent
est associé un montant forfaitaire une ou plusieurs expériences négatives lors de substitutions génériques ; 20 %
calculé sur base de la moyenne des d’entre eux expriment une insatisfaction générale. Même si certaines causes de
coûts médicamenteux correspon- mécontentement peuvent paraître très subjectives, on ne peut totalement ex-
dants, observée dans l’ensemble clure un risque d’efficacité moindre ou d’effets secondaires accrus chez certains
des hôpitaux belges. Tendre vers ces patients. En outre, on sait que des modifications de forme, d’emballage, de
moyennes devrait constituer un im- couleur, d’excipients peuvent entraîner de multiples inconvénients : difficulté
pératif pour beaucoup d’hôpitaux, de déglutition, d’extraction de l’emballage, découpe quasi impossible d’un
mais divers facteurs (prise en comp- comprimé soi-disant sécable, intolérance à un adjuvant, etc.
te insuffisante des patients à coûts
PHARMACIE
hospitalisations et à reporter les
coûts sur le secteur ambulatoire ? Ne Des « provisions » pour le week-end ?
peut-on craindre de voir s’accroître
La latitude qui était laissée aux hôpitaux de délivrer aux patients sortants, pour
le nombre de réhospitalisations ?
une durée de trois jours, les traitements initiés durant l’hospitalisation, risque
d’être maintenant considérée comme un coût excédentaire, non couvert par
Substitutions inévitables le forfait. Les patients devraient alors à nouveau faire face à des difficultés de
Ces nouvelles mesures de finance- continuité des soins lors de leur retour au domicile, surtout en fin de semaine.
ment, s’ajoutant à d’autres contrain- Ils n’auraient d’autre ressource que de s’approvisionner dans une pharmacie
tes financières, vont inciter les hôpi- de garde, pourvu qu’ils disposent d’une prescription dûment remplie.
taux « surconsommateurs » à réduire
leurs dépenses en médicaments, à
limiter le choix de médicaments dis- une infraction flagrante aux règles d’obtenir de son pharmacien la
ponibles à l’hôpital, à opter davan- de délivrance des médicaments en forme sous laquelle le médicament
tage pour des médicaments généri- milieu hospitalier (A.R. du 4 mars lui était habituellement prescrit. Ces
ques ou pour des produits originaux 1991). L’hôpital s’exposerait alors DCI ne sont malheureusement pas
dont le prix a été aligné sur celui du à des sanctions puisqu’il pourrait, toujours connues des prescripteurs
générique. Ces stratégies auront des à juste titre, être accusé de vouloir et les pharmaciens de garde igno-
conséquences sur la continuité des contourner l’application des forfaits rent quelles étaient les médications
médications usuelles des patients, par pathologie. antérieures.
puisque certaines d’entre elles pour- Dans la lettre qu’ils adressent aux
À ces divers problèmes s’en ajoutent
raient être systématiquement substi- médecins traitants, les médecins
d’autres, bien antérieurs à l’applica-
tuées, dès leur admission à l’hôpital, hospitaliers devraient expliciter tou-
tion des forfaits : prescription incom-
par des médicaments admis dans le tes les modifications et substitutions
plète ou mal libellée, prescription
formulaire hospitalier. Rien que la apportées au traitement habituel du
de médicaments non disponibles
classe des antihypertenseurs (non patient, en distinguant très claire-
en officine publique ou choix d’un
compris les diurétiques) compte plus ment celles dont ils recommandent
conditionnement peu économique.
de 350 spécialités, sans même tenir la prolongation au terme de l’hos-
Les médecins hospitaliers, peu au
compte de la taille des condition- pitalisation et celles pour lesquelles
nements. La substitution est donc courant de l’impact de la taille des
le médecin traitant a toute latitude
quasi inévitable. conditionnements sur le rembour-
de revenir à une médication anté-
sement du médicament, prescrivent
En outre, ces mesures s’ajoutent à rieure.
non seulement des produits origi-
l’application de prix de référence naux généralement plus chers que D’autre part, une information et
et de quotas de prescriptions peu les génériques, mais encore sous pe- une plus grande sensibilisation des
onéreuses imposés en médecine tits modèles qui entraînent un sur- prescripteurs hospitaliers s’avèrent
ambulatoire. Si le médecin traitant coût, parfois très important, pour le nécessaires pour pallier les difficul-
a sélectionné pour son patient le patient. tés administratives, économiques
médicament peu onéreux qu’il juge ou d’accès physique aux traitements
le plus approprié, ce choix risque que rencontrent certains patients au
Quelles solutions ?
d’être bouleversé lors de son ad- terme de leur hospitalisation.
mission à l’hôpital et aussi lors de la Il n’y a sans doute pas de remède
Enfin, le moment n’est-il pas venu
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Un hôpital
entre ciel et terre
L’hôpital du Sart Tilman porte sans conteste la griffe de son archi-
tecte, Charles Vandenhove, qui en a soigné avec minutie le moindre
détail. Entre parti pris esthétique et exigences fonctionnelles, volonté
d’humanisation et complexité labyrinthique, puits de lumière et locaux
aveugles, les paradoxes n’ont pas manqué pour encenser ou décrier
les choix qui ont présidé à sa conception. Un débat devenu purement
théorique : le premier site d’implantation du CHU de Liège est comme
il est, là où il est.
À l’occasion du vingtième an- tations rapides et profondes était pacité de 1 100 lits. Le bloc cen-
niversaire du centre hospitalier une gageure. tral devait être consacré aux
universitaire, CHUchotis évoque, fonctions médico-techniques et
d’après l’ouvrage rédigé par le Une étoile logistiques générales, ainsi qu’à
Pr. Fernand Bonnet, premier mé- à six branches la majorité des polycliniques. Son
decin en chef de l’institution, rez-de-chaussée, démédicalisé,
Les études préliminaires débutè-
D’après le livre quelques aspects de la genèse était réservé à l’administration,
rent en 1962. C’est un architecte
rédigé par le de ce grand hôpital académique au restaurant et aux boutiques.
Pr. F. Bonnet de renom international, Charles
moderne conçu, ne l’oublions Deux des tours devaient accueillir
De l’Hospice de Vandenhove, qui fut choisi. Secon-
la Miséricorde pas, dans les golden sixties. l’institut de pathologie, chacune
dé par un conseiller médical, le Dr
au CHU du Sart des quatre autres étant dévolue
Tilman
Jean Gomez, Charles Vandenhove
Un contexte mouvant reçut du recteur Dubuisson la mis- à un type d’hospitalisation : les
CHU, 1997
sion de réaliser un hôpital qui soit soins normaux, les soins intensifs,
Comme nous l’avons rappelé
le plus beau et le plus fonctionnel la section mère-enfant et, enfin,
dans le numéro précédent, le
possible. les longs séjours.
CHU a connu une gestation lon-
gue de plus d’un quart de siècle. Après plusieurs visites d’hôpitaux Cette dernière tour ne fut jamais
Entre 1960, lorsque fut décidée européens et américains, le choix construite, amputant l’étoile de sa
son installation au Sart Tilman, s’est porté sur une disposition gé- sixième branche. Lorsque la capa-
et 1987, date de son accession nérale en étoile irrégulière à six cité du futur hôpital fut ramenée
à l’autonomie et du transfert branches articulées sur un bloc cen- à 600 lits, sa programmation ini-
des derniers lits de Bavière, ses tral de plus grande surface au sol. tiale fut profondément modifiée
concepteurs durent à plusieurs Compromis entre le monobloc ca- pour aboutir à la disposition que
reprises accommoder le projet ractéristique des CHU et CHR fran- nous connaissons aujourd’hui.
initial à l’évolution des techni- çais et l’hôpital pavillonnaire, cette
ques médicales et des contrain- disposition répondait à une idée Un perfectionnisme
tes réglementaires en matière maîtresse : veiller à une séparation obstiné
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de constructions hospitalières, aussi poussée que possible des cir- Comme le souligne le Pr. Bonnet,
aux restrictions financières impo- culations respectives des malades les plans dessinés dans l’atelier de
sées par la crise économique et hospitalisés, des patients externes
Charles Vandenhove sont de véri-
l’accroissement des dépenses de fréquentant les polycliniques et
tables œuvres d’art ; la précision
santé, ainsi qu’aux modifications des visiteurs. Elle permettait aussi
y est poussée jusqu’aux détails les
de la législation hospitalière qui des adjudications successives, bloc
plus infimes. L’architecte avait la
évoluait au gré des réformes suc- par bloc, compatibles avec le mode
certitude que sa perfection et son
cessives de l’État. de financement universitaire.
esthétique contribueraient à l’hu-
Construire et exploiter un grand Terminé à la fin des années 60, manisation de l’hôpital, tant pour
hôpital en cette période de mu- l’avant-projet tablait sur une ca- les patients que pour le personnel.
20 ANS
Il poussa le souci de la qualité de coloris variés. Réalisés en tôle Enfin, la verrière qui surplombe
jusqu’à concevoir et dessiner lam- émaillée cuite au four, une matiè- le vaste hall central est incontes-
bris, mains courantes, huisseries, re particulièrement résistante aux tablement l’élément architectural
éviers, mobilier ou autres ban- chocs, et décorés par des artistes le plus spectaculaire et le plus re-
deaux techniques placés en tête de renom, les lambris donnent à nommé du CHU. Ce chef d’œuvre
de lit. Les portes originales sont chaque unité une ambiance qui de Charles Vandenhove, assisté
encadrées de montants en chêne lui est propre. Autre détail ap- par l’ingénieur René Greisch, a été
plein du Japon. La même essence précié, les éléments modulaires classé en 1995 par la Commission
est utilisée pour les autres me- légers et aisément démontable des monuments et des sites.
nuiseries intérieures, dont certai- utilisés pour le cloisonnement des
nes cloisons très caractéristiques locaux permettent de s’adapter à
aux croisillons garnis de vitrages l’évolution des besoins.
Les festivités du vingtième anniversaire du CHU de Liège se déclinent tout au long de l’année,
avec de nombreuses manifestations. Morceaux choisis.
n Vers l’accréditation hospitalière ses missions menées par des mem- n Synthèse 2007
bres du CHU.
Un symposium a réuni, début La seconde édition des rencontres
mars, une belle palette d’ora- médico-scientifiques organisées
n Journées portes ouvertes
teurs européens venus débattre par le CHU de Liège se déroulera
de l’accréditation hospitalière. Le dimanche 7 octobre, les désor- le 20 octobre. Elle est destinée à
Organisé par le CHU de Liège en mais traditionnelles « journées dé- mettre en lumière les contribu-
collaboration avec l’Association couverte entreprise » prendront tions croisées scientifiques et cli-
belge des hôpitaux, ce sympo- au CHU une ampleur particulière. niques typiques d’un hôpital uni-
sium a représenté un pas sup- Plusieurs circuits thématiques gui- versitaire. Nous y reviendrons plus
plémentaire pour promouvoir ce deront les visiteurs à travers diffé- longuement dans notre prochain
processus de remise en question rents services de l’hôpital. numéro.
destiné à améliorer la qualité des
soins. Si l’accréditation hospi- n Europe du Nord-Ouest n Les particularités des
talière est déjà en vigueur dans hôpitaux universitaires
certains pays européens, elle est Les 11 et 12 octobre se tiendra à
Les hôpitaux académiques sont
encore peu développée en Bel- Liège la cérémonie de clôture du
confrontés à des problématiques
gique. Avec le plan stratégique programme européen Interreg
spécifiques, liées à leur triple mis-
COS instauré en 2003, le CHU de IIIb, doublée du lancement de son
sion : la dispensation de soins spé-
Liège est l’un des premiers à avoir successeur, Interreg IVb. Ce pro-
cialisés et complexes nécessitant
entamé, sur une base volontaire, gramme européen de coopération
un équipement de haute techno-
cette démarche d’amélioration hospitalière entre la Wallonie, le
logie, la formation et le perfec-
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