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La Belle au Bois Dormant

Il était une fois un roi et une reine qui n’avaient pas d’enfants.
Ils étaient si tristes que leur peine était difficile à imaginer.
Chaque jour, la reine pleurait er se disait :
-Ah ! Si seulement nous avions un enfant. Elle alla à tous les endroits et
interrogea médecins, guérisseurs… but à toutes les fontaines miraculeuses de
leur royaume, jusqu’au jour où… son rêve devint réalité avec la naissance d’une
petite fille.
Elle était si belle que le roi ne se tenait plus de joie.
Alors Il organisa une grande fête. Il ne se contenta pas d’y inviter ses parents,
ses amis et connaissances, mais aussi des fées afin que chacune d’elles lui fasse
un don, comme c’était la coutume des fées en ce temps-là, la princesse eût par
ce moyen toutes les perfections imaginables.
Il y en avait sept dans son royaume.
Après les cérémonies du baptême toute la compagnie revint au
palais du roi, où il y avait un grand festin pour les fées. On mit devant chacune
d’elles un couvert magnifique, avec un étui d’or massif, où, garni de diamants
et de rubis.
La fête fut magnifique, mais comme elle touchait à sa fin, on vit
entrer une vieille fée qu’on n’avait pas invitée parce qu’il y avait plus de
cinquante ans qu’elle n’était sortie d’une tour et qu’on la croyait morte, ou
enchantée.
Sans saluer quiconque, la vieille fée s’écria d’une forte voix :
<<Ha ! On fait la fête sans moi >>
Le roi, inquiet de la faute qu’il avait faite, l’interrompit, et lui
demanda pardon. Aussitôt on lui fit une place à la table d’honneur mais on eut
beau chercher partout, la vaisselle en or n’avait été fabriquée qu’en sept
exemplaires. On lui donna une assiette en argent mais elle la refusa croyant
qu’on se moquait d’elle, grommela quelques menaces entre ses dents :
<<puisque c’est comme ça…>>
A ces mots, la plus jeune des fées se leva et se leva et se cacha
derrière les rideaux, dans la chambre de petite princesse.
<< Si la méchante vieille lui jette un mauvais sort, je pourrai le
conjurer, étant la dernière à parler. >> En compagnie du roi, de la reine et de
toute la cour, les fées s’approchèrent du berceau.
La première fée sortit sa baguette magique :
-Tu seras belle comme personne au monde.
La deuxième s’approcha :
-Tu seras ka grâce incarnée…
La troisième lui offrit la richesse et ainsi de suite, tout ce qui est désirable au
monde.
Comme toutes les fées venaient d’agir ainsi, la vieille fée se pencha
vers le berceau de la petite princesse et s’écria d’une forte voix :
-Tu te piqueras le doigt avec un fuseau et tu en mourras !
Puis elle quitta la salle. Tout le monde fut fort effrayé.
La dernière des fées sortit alors de sa cachette, elle dit tout haut ces
paroles : -tu te piqueras le doigt avec l’aiguille d’un fuseau, mais au lieu de
mourir, tu t’endormiras. Ton sommeil durera cent ans.
Le roi ordonna de détruire tous les fuseaux qui étaient dans son
royaume : il était interdit à toute personne de filer de la laine avec un fuseau.
Les années passèrent, quinze ou seize… et le petit bébé se
transforma en une belle princesse qui dansait, qui chantait… sans se douter de
ce que la méchante fée lui avait prédit.
Un jour, dans un coin du château ou personne n’allait plus, elle
rencontra une vieille femme qui travaillait sur un métier à tisser.
-Bonjour, madame.
-Parle plus fort, ma petite. Je n’entends pas bien. Lui répondit la vieille femme
(Ce qui expliquait qu’elle n’avait pas entendu parler des ordres du roi.)
-Que faites-vous ma bonne dame !
-Je file, ma belle enfant.
-Oh, que c’est joli! Je peux essayer.
-Là, c’est la quenouille ou les fils s’enroulent et là, le fuseau qui sert à les
tordre…
Et ce qui devait arriver, arrive.
<< Aïe >>
Une goutte de sang coula au doigt de la princesse et, elle s’évanouit.
Le roi et la reine ne purent rien faire d’autre que de préparer son réveil,
dans cent ans. On installa la princesse dans la plus belle chambre du palais. Ses
servantes lui mirent sa plus belle robe, placèrent dans ses cheveux un diadème
d’or et de pierreries et la couvrirent de pétales de roses.
L’une des fées pensa que quand la princesse viendrait à se réveiller dans
cent ans, elle serait bien embarrassée : toute seule dans un vieux château. Elle
toucha alors de sa baguette tout ce qu’elle y rencontra : les gardes, les femmes
de chambre, les cuisinières, les musiciens, les chevaux qui étaient dans les
écuries, et tout s’endormirent. Puis, bien tristement, elle lui dit :
-Adieu, mon enfant.
Alors le vent cessa de souffler. Sur les arbres devant le château, plus une
feuille ne bougeait. Tout dormait !
Bientôt une petite haie d’épines se mit à pousser tout autour du château.
D’année en année, elle devint plus épaisse, plus touffue, et rapidement, elle fut
plus haute que le château, dont on ne vit plus rien, pas même la girouette sur le
toit.
Les années passèrent, dix, vingt, trente, quarante, cinquante, soixante,
soixante, soixante-dix, quatre-vingt, quatre-vingt-dix, cent.
A ces mots, le prince décida d’aller voir.
Parvenu près du château, il attacha son cheval et déposa les armes et les
flèches, qu’il tenait pour la chasse.
Alors, à pied et les mains libres, il avança vers le bois. Son cœur battait
bien fort, car l’inquiétude le prit devant tant de végétation qui lui faisait
barrage, sans qu’il ne put rien distinguer à travers broussailles et verdure.
Mais à peine effleura-t-il le premier buisson qui barrait son chemin que le
prince éprouva une bien grande surprise : épines, ronces et branches folles
s’écartèrent à son approche. Et il ne mit pas longtemps à dépasser le bois.
Il pénétra dans le château. Il vit des corps allongés par terre, mais chacun
semblait endormi, hommes, femmes, animaux.
Enfin, il arriva devant le lit de La Belle au Bois Dormant.
Elle était là, si jolie qu’il ne put en détourner le regard.
Alors comme la fin de l’enchantement était venue, le prince se pencha sur
elle et lui donna un baiser. Alors, la Belle au bois Dormant s’éveilla, ouvrit les
yeux et le regarda en souriant.
-Est-ce vous, mon prince ! lui dit-elle, vous vous êtes bien fait attendre.
Le prince, charmé de ces paroles, et plus encore de la manière dont elles
étaient dites, ne savait comment lui témoigner sa joie et sa reconnaissance. Il
l’assura, sans savoir comment, qu’il l’aimait plus que lui-même.
Cependant tous les habitants du château se réveillèrent avec la
princesse : le roi, la reine, et toute la cour. Et tout le monde se regardait avec
de grands yeux. Dans les écuries, les chevaux se dressaient sur leurs pattes et
s’ébrouaient ; les chiens de chasse bondirent en remuant la queue. Sur le toit,
les pigeons sortirent la tête de sous leurs ailes, regardèrent autour d’eux et
s’envolèrent vers la campagne. Les mouches, sur les murs, reprirent leur
mouvement ; dans la cuisine, le feu s’alluma, flamba et cuisit le repas.
La gouvernante, pressée comme les autres, s’impatienta, et dit tout haut
à la princesse que la viande était servie. Le prince aida la princesse à se lever ;
elle était tout habillée et fort magnifiquement.
Ils passèrent à la salle à manger ou un festin était déjà prêt.
Il faut dire que cela faisait cent ans que le repas mijotait.
Les noces du prince et de la Belle au Bois Dormant durèrent plusieurs
mois. Et ils vécurent heureux jusqu’à leur mort.

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