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L’ancrage esthétique
dela pensée de Deleuze!
Non seulement Deleuze n’a cessé d'écrire sur l'art, mais 1l a toujours reven-
diqué de le raire en tant que philosophe, considé rant que ses I es sur Proust,
a, Bacon, le cinéma, étai nt des livres de philosophie et devaient êtrelus
comme tels Son ŒUVTC impose de demander ce que signifie qu un philosophe,
Mais il s'y inscrit, c'est-à-dire il est un de ceux qui donnent sens et consistance
a ce questionnement Son Œuvre ste que le tournant esthétique act! rilo-
inbul, 3
ALITE ET AUTRES ESSAIS S
quelques remarques
Mais d'un autre côté, Dele ze a l'air de jeter un re r SUT 1€s artistes
: justifie avant tout ses goûts personnels, Certains écrivains ont le beau
rôle (Klcist, D. H. Lawrence, Kafka, | Biéky….), chargés en sommededire pat
leur œuvre même ce qu'est en droit la littérature. D’autres, réputés «auteurs
MAJCUrS », Goethe par ExXEmMpiIe comparalssent comme autant lamentables
Savoir ce que les artistes en tant qu artistes ont en commun, ce qui caractérise
l'œu C
Mais voilà: ce point de vue prétendument objectif sur l’art est manifeste
ment pour Deleuze un contresens sur l’art. Bien plus, adoptersurl'art le point
de vue de la santé ne revient pas pour lui à adopter un point de vue ExtÉTIEUr à
, 1 p :
l'art, mais tout au contraire à aborder l'art du dedans. C'est que Jamais la
S1 bien que ] art doit etre considéré dans une double perspective, crif
porte plutôt le vivant aux limites du vivable elle le met aux prises avec I in
vable, Et cette limite de lui-même, quele vivant ne peut pas soutenir long
temps, elle peut du moins prendre consistance dans une œuvre, s'accompli
pleinement dans une œuvre.
Vous voyez pourquoi il ne serait pas juste de dire, même si Deleuze
parfois l’air de le dire, notamment dans Qu'est-ce que la bre ?, que
l'art conservece que la vie dans ses mon s intenses vit sur le mode nécessai
rement fugitif à ce compte là il n°y aurait plus dedifférenceentre tet la
t qu: ] il est crealeur serait vie conservee el la vie quand elle est
a su # manièreinsolite€
Et surtout ce poncif ne nous fait pas sortir d'une logique de l'expression
| J , :
Or je crois que l’art pour Deleuze n'est pas expression, s il est mise en jeu du
désir, Si la limite dont je parlais, limite de lui-même à laqu IC viva
Aussi l’art est-il toujours double, toujours justiciable d'une approche cri
tique et di ie approcheclinique, et cet aspect double, cet idée que le «pe
rICNCC n a licu que c duplicite, > VOIT vraiment, € €st toujours VOIr
double - que toulé IMAgE Se subdivise toujours ef ne part actuelle et une part
virtuelle, entre une part matérielle, spatio-temporelle, et une part de désir qui
habite et explique ou donne sa necessite a cette | elle , Cette idé ’,
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1E ESTHETIQUE DE LA PENSEE DE DELEUZI
rel », et lat tude qui consiste à étudier le droit effectif, « positif », c'est-à-dire
la manière dont il est produit par les mœurs ct par leur évolution pouravoir
une action paradoxalement régulante sur elles. Deuxième FEpOonse : dire que le
d enir, La vraie question critique, au fond, c'est « qu'est-ce qui s'est passé
Et c'est en mé me temps une estion < li 1 isque ce qui s'est passé, s’il
$S EST passe chose, c’est une redistribution de nos points sensibles
L- 1:
notre£ notre morbidité re sont pl is là où ils € uent avant.
re une expérience). S'il est vrai qu'elle implique toujours une limite, et même
une double limite, limite de nos pouvoirs en même temps que limite entre
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de CXETCICES de CES MEMES pouvoirs alors il est inhérent a
nomène sans un tel horizon]. Commece n'est pas un vécu, pas exactement un
phénomène, mais plutôt le phénomène-limite, portant en lui sa proprelimite,
apparaître aux prises avec quelque chose qui ne pas apparaître, qui se
d ‘robe à toute manifestation, il ne peut simplement se donner à la conscience
Jamais la conscience ne le recueillera dans une présencepl ne et entière. Par
conséquent il faut des signes, l'e «périence ne peut € rex ueillie que dans des
nes, lesquels, puisque aussi bien l'expérience met l'esprit aux prises avec le
nouveau, ne peuvent € + que créés. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas
de donné avant te clinique, pour Deleuze, Pas d'expérience en général
— ou bien les categories de CETTC CXPCTIENCE EN général sont toujours Ges habits
I'out cect a des Cconse quence S capitales. À premiere vue, EL C Est malheureuse
l. À ne pas confond avec 10 potentiel husser cn, qui est simplem le l'actuel en
puissance (déplacez vous un peu, ct ce que vous ne pouviez pas VOIT Mais que vous
les lignes de droit à dégager du mixte qui se mélangent dans le mixte, sont
toutes deuxvirtuelles : l'actuel, c’est le mixte lui-même). Ce comple , NOUS ne
! RE , ,
pouvons l’appréhender que dans un cristal, Et le cristal n'est jamais donné, il est
affaire de création de signes dans une n e qui peut être langagière, plas
. , - 1
tuque, sonore, audiovisuelle, etc., peut-etre aussi conceptuelle, ce qui presente
apparemment l'inconvénient d'étendrela catégorie decristal à autre chose que
] art et par C onsequent ac 1a priver de à SPEC IHICILC esthétique, ac sac ipacite a
] 1
discerner l’art. Depuis le tournant estl 1etique de la } HOsOpi celle ci ne se
Schiller, Nictzsc 1C, Sartre — mais Ce n'est pas la loi ct ce n et pas le Cas de
de l'expérience tel qu'il le pose, s’il ne pensait pas l'expérience à partir d'œu
VTes d'art Bien plus tant donné la ma € dont il rétormule le problème
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RALITE ET AUTRES ESSAIS S
temps. Et là, je dirais Deleuzea étéplusier s fois artiste, on peut même comp
les fois exactement chaquefois qu'il a propose un diagnostic de :poque
en créant (avec ou sans Cri 1) les signes appropriés. 1° L'Anti-Œdipe (la
schizophrénie comme limite toujours conj e du capitalisme, la différence de
l'axiomatiqueet du surcodage, par conséquent l'incapac que struc
turaliste du signiriant a appI hend son archaïsme profond ct la
« Les sociétés de con le ». Mais aussi « Pour en finir avec le jugement » : deux
conceptions Opposces de la Justice procéder par analy se intermIn ble ou au
contraire par SCTICs de proces Hinis, en quoi € OonsiIste la différence entre Deleuze