Vous êtes sur la page 1sur 2

Entrainement au commentaire de texte

Sujet type bac : vous analyserez ce texte pour montrer que :

I) Victor Hugo fait une description saisissante de la misère

Description : dire avec précision comment est qqch/qqn adjectifs

Saisissante : marquante, qui emporte dans la description, surprenante, choquante, qui ne laisse
pas indifférent

Misère = souffrance, pauvreté, maladie, (faits réels) , besoin…

1) La pauvreté est choquante et dégoûtante


2) VH dit avec précision la souffrance des Parisiens pauvres de son époque

Dans un premier temps nous verrons que Victor Hugo fait une description saisissante de
la misère

Tout d’abord la pauvreté est choquante et dégoûtante. En effet à la ligne 10 il compare


la misère à une maladie contagieuse : «La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était
une maladie du corps humain » Ici il veut dire que la misère est un mal qui se répand entre les
gens et qui tue les pauvres. C’est très dangereux et ça fait souffrir. De plus il insiste à la ligne
25 avec : « pendant la recrudescence1 du choléra une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur
nourriture dans les débris immondes et pestilentiels 2 des charniers de Montfaucon ». Le lecteur, mais
aussi l’auditoire de VH, ressent de la répugnance à cette description. La mère de famille est tellement
affamée qu’elle n’a pas d’autre choix que de fouiller des cadavres au risque de contracter le choléra. Le
champ lexical de la maladie avec les mots « choléra, immonde, pestilentiel » insiste sur le fait
qu’elle et son fils risquent leur vie.

II) Un discours officiel qui vise à faire réagir

Discours : prise de parole publique , structuré, long orateur /public, langage soutenu

Officiel : politique, rapport à la vérité, solennel

Faire réagir : persuader l’auditoire, toucher leurs émotions  faire changer les choses

1
Augmentation, intensification
2
Qui peut transmettre la peste ou propager une maladie contagieuse ou épidémique grave. Qui dégage une odeur infecte, putride, nauséabonde
Discours de Victor Hugo à l’assemblée, le 9 juillet 1849

Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde, la
souffrance est une loi divine, mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la
misère. (Réclamations – Violentes dénégations à droite)

Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis
détruire. (Nouveaux murmures à droite). La misère est une maladie du corps social comme la lèpre était
une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. (Oui, oui  ! à gauche).
Détruire la misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans
cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas le fait, le devoir n’est pas rempli. (Sensation
universelle)

La misère, Messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir où elle en est, la
misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas
au moyen-âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?[…] Il y
a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l’émeute soulevait naguère 3 si aisément4, il y a
des rues, des maisons, des cloaques 5, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle 6, hommes,
femmes, jeunes filles, enfants, n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour
vêtements, que des monceaux 7 infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange 8 du coin des
bornes9, espèce de fumier des villes, où des créatures humaines s’enfouissent toutes vivantes pour
échapper au froid de l’hiver (Mouvement).

Voilà un fait. […] Le mois passé, pendant la recrudescence 10 du choléra, on a trouvé une mère et
ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels 11 des
charniers de Montfaucon12 ! (Sensation)

Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société
doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude 13, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de
telles choses ne soient pas ! je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la
société toute entière […]. Je voudrais que cette assemblée n’eût qu’une seule âme pour marcher à ce
grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l’abolition de la misère ! (Bravo  ! Applaudissements.)

3
Autrefois
4
Facilement
5
Endroits très sales et malsains, qui provoquent des maladies
6
Les uns sur les autres
7
Tas, accumulation
8
La boue
9
on déposait ses ordures par terre, « coin des bornes »  avant l’invention des poubelles.
10
Augmentation, intensification
11
Qui peut transmettre la peste ou propager une maladie contagieuse ou épidémique grave. Qui dégage une odeur infecte, putride, nauséabonde
12
Charniers de Montfaucon : endroit de Paris où on enterrait des corps anonymes
13
Tout son soin, toute son attention

Vous aimerez peut-être aussi