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- Elle est quand même fortiche[2] la jeunesse d’aujourd’hui, dit Gabriel à Marceline.
Et à Zazie :
- Alors ? pourquoi que tu veux l’être, institutrice ?
- Pour faire chier les mômes, répondit Zazie. Ceux qu’auront mon âge dans dix ans, dans vingt ans, dans cent ans,
dans deux cent ans, dans mille ans, toujours des gosses à emmerder.
- Eh bien, dit Gabriel.
- Je serai vache comme tout avec elles. Je leur ferai lécher le parquet. Je leur ferai manger l’éponge du tableau noir.
Je leur enfoncerai des compas dans le derrière. Je leur botterai les fesses. Parce que je porterai des bottes. En hiver. Hautes
comme ça (geste). Avec des grands éperons pour leur larder [3] la chair du derche[4].
- Tu sais, dit Gabriel avec calme, d’après ce que disent les journaux, c’est pas du tout dans ce sens là que s’oriente
l’éducation moderne. C’est même tout le contraire. On va vers la douceur, la compréhension, la gentillesse.
Raymond Queneau, Zazie dans le métro, 1959.
QUESTIONS ( /10)
1. Quelles ont été vos premières impressions de lecture ? (15 lignes maximum) /2
C’est un argumentatin que la fille veut etre une mauvaise institutrice pour
venger les autres eleves.
4. Distinguez les différents arguments pour le choix du métier d’institutrice. (réponse rédigée) /2
-faire chier les mômes
-etre vache comme tout avec elles. Je leur ferai lécher le parquet. Je leur ferai
manger l'éponge du tableau noir. Je leur enfoncerai des compas dans le
derrière. Je leur botterai les fesses. Parce que je porterai des bottes. En hiver.
Hautes comme ça (geste). Avec des grands éperons pour leur harder la chair
du derche
5. Analysez ces arguments. Sont-ils tous les deux « valables » ? Pourquoi ? (réponse rédigée) /2
Je pense que ces argument sonr pas valables parce que etre une institutrice ce
n’esr pas d’etre fache et violants.Mais chez filles de leurs age c’est vraiment
normal de vouloir les choses comme cela.
TRAVAIL D’ECRITURE ( /10)
Nous sommes ici en présence de deux méthodes d’éducation radicalement opposées. Imaginez la suite du dialogue entre
Zazie et Marceline, qui est d’accord avec Gabriel, son mari, chacune défendant son point de vue avec de nouveaux
arguments.
Consignes :
- Développez, pour chaque point de vue, deux ou trois arguments, suivis d’exemples concrets
- Respectez les niveaux de langue[6] de chaque personnage, sans pour autant tomber dans la vulgarité
- Ecrivez un dialogue vivant en restituant fidèlement les paroles, y compris les exclamations, apostrophes,
hésitations… de telle sorte que l’on ait vraiment l’impression d’une communication entre les deux personnages
Vous pouvez par exemple reprendre la dernière phrase de Gabriel et enchaîner :
- « On va vers la douceur, la compréhension, la gentillesse.
- Tout à fait, enchaîna Marceline, ajoutant… »
[1] Un peu.
[2] Habile, astucieuse, intelligente (niveau familier).
[3] Percer de coups, blesser.
[4] Derrière (mot d’argot).
[5] Le registre traduit l’impression particulière que produit un texte sur la sensibilité du lecteur. Les principaux
registres sont : le comique (rire), le tragique (tristesse), le fantastique (inquiétude), le dramatique (suspense)…
[6] On distingue trois niveaux de langue :
- soutenu (solennel, littéraire) : syntaxe et vocabulaire recherchés. ex. Il a perdu l’esprit.
- courant (écrit et oral attendu en général) : niveau moyen, grammaticalement correct mais sans recherche. Ex.
Il a perdu la tête.
- familier (entre proches) : lexique spécifique, syntaxe orale, incorrections. Ex. Il a pété les plombs.