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Théorie des X
Théorie des Y
Les hypothèses fondamentales que l'on trouve dans la Théorie des
Y sont tout à fait opposées à celles de la Théorie des X.
"1. La dépense d'effort physique et mental dans le travail est aussi
naturelle que le jeu et le repos. L'individu moyen n'éprouve pas
d'aversion innée pour le travail. Dans certaines conditions
contrôlables, le travail peut être une source de satisfaction (et sera
volontairement accompli) ou une source de sanction (et sera évité
si possible).
2. Le contrôle externe et la menace de sanction ne sont pas les
seuls moyens pour obtenir un effort dirigé vers des objectifs.
L'homme peut se diriger et se contrôler lui-même lorsqu'il travaille
pour des objectifs envers lesquels il se sent responsable.
3. La responsabilité envers certains objectifs existe en fonction des
récompenses associées à leur réalisation. La plus importante de ces
récompenses, c'est à dire la satisfaction de l'ego et du besoin de
réalisation de soi, peut s'obtenir directement par l'effort dirigé vers
les objectifs.
4. L'individu moyen apprend, dans les conditions voulues, non
seulement à accepter, mais à rechercher les responsabilités. Le fait
d'éviter les responsabilités, le manque d'ambition, l'importance
conférée à la sécurité sont généralement les conséquences de
l'expérience et non pas des caractéristiques innées de l'être
humain.
5. Les ressources relativement élevées d'imagination, d'ingéniosité
et de créativité pour résoudre les problèmes organisationnels sont
largement et non pas étroitement distribuées dans la population.
6. Dans les conditions de la vie industrielle moderne, le potentiel
intellectuel de l'individu moyen n'est que partiellement employé".
(p 40)
Revenons encore une fois à l'objet d'étude de McGregor. Les deux
grandes catégories de management (directif et participatif)
résultent-elles des conceptions des managers ou bien les X et les Y
désignent-ils deux pôles d'une nature humaine qui expliquerait le
management orienté tantôt sur les caractéristiques X, tantôt sur les
caractéristiques Y ? Autrement dit : le management découle-t-il des
opinions subjectives des managers ou bien de la réalité ? Il semble
que McGregor n'ait jamais tranché l'alternative et qu'il ait pensé
des deux manières. A preuve : il est vraisemblable qu'il pense
parfois décrire la nature humaine, puisqu'il introduit la notion
d'évolution, à certains moments, pour passer du comportement des
X au comportement des Y. Il classe alors les désirs humains en
ordre "croissant", partant des besoins X pour aller vers les besoins
Y. les comportements de la théorie des X, peuvent se rapporter à un
stade de développement social. Ultérieurement, les besoins
humains évoluant, les individus adoptent les comportements Y.
McGregor introduit dans le management une pensée évolutionniste
et progressiste qui semble se rapporter davantage à l'étude du
sujet humain qu'aux conceptions de management. Mais ce point de
vue évolutionniste n'élimine pas, chez McGregor, la possibilité
d'étudier les conceptions des managers (conceptions X ou Y) : le
point de vue évolutionniste vient s'ajouter. Reste pendante la
question de savoir si la théorie des X et des Y correspond à des
types humains ou uniquement à des conceptions subjectives.
Voici quelques extraits de La dimension humaine de l'entreprise qui
expriment l'essentiel des opinions de McGregor. Il décrit d’abord
une nature censée être humaine
"L'homme est un animal qui a des besoins – aussitôt qu'un de ses
besoins est satisfait, un autre apparaît à sa place. Ce processus est
infini. Il se déroule de la naissance à la mort. L'homme fait un effort
continuel ou travaille si vous voulez, pour satisfaire ses besoins. (…)
(Op. cit. p. 30)
Quand les besoins physiologiques sont raisonnablement satisfaits,
ceux du niveau supérieur commencent à dominer le comportement
de l'homme – à le motiver. Ce sont les besoins de garantie, de
protection contre les dangers, les menaces et les privations… Ce
dont il a besoin, c'est "de la meilleure situation possible." Quand il
est sûr de cela, il est plus que désireux de prendre des risques.
Mais quand il se sent menacé et dépendant, son plus grand besoin
est un besoin de protection et de sécurité. "
Mc Gregor introduit un facteur d’évolution
" Quand les besoins physiologiques de l'homme sont satisfaits et
qu'il n'est plus anxieux pour son bien être physique, ses besoins
sociaux deviennent d'importants moteurs de son comportement ;
besoins d'appartenance à quelque chose, d'association, besoins
d'être accepté par ses semblables, de donner et de recevoir de
l'amitié et de l'amour. (…)
Au-dessus des besoins sociaux, (…) nous trouvons des besoins d'une
très grande importance pour la direction et pour l'homme lui-
même. Ce sont des besoins de l'ego ; ils sont de deux sortes :
1. les uns se rapportent à l'estime qu'on a de soi même : besoin de
respect et de confiance en soi, d'autonomie et de réussite, de
compétence, de savoir ;
2. les autres se rapportent à sa propre réputation : besoin d'avoir
un statut, d'être reconnu et apprécié et besoin d'être digne du
respect de ses semblables. Contrairement aux besoins inférieurs,
ceux-ci sont rarement satisfaits : l'homme cherche indéfiniment à
satisfaire davantage ses besoins, dès qu'ils deviennent importants
pour lui ". (p. 31)
De ces stades d'évolution, il résulte que les théories X ou Y peuvent
être parfois adaptées et parfois inadaptées. La responsabilité du
dirigeant consistera donc à identifier sans se tromper les besoins
de ses employés. En passant à la description de conceptions de
management, Mc Gregor retient toujours l’idée d’évolution. Mais
on ne sait plus s’il s’agit de l’évolution de la nature des hommes ou
bien s’il s’agit de l’évolution des idées. Il cumule en fait l'hypothèse
de l'évolution, l'hypothèse nouvelle de l'existence de natures
humaines X et Y et l'étude de conceptions managériales.
"La carotte et le bâton", théorie de la motivation associée à la
théorie X, "marche" assez bien dans certaines circonstances. La
direction peut procurer ou retirer les moyens de satisfaire les
besoins physiologiques et dans certaines limites, les besoins de
garantie. L'emploi lui-même est un de ces moyens, ainsi que le
salaire, les conditions de travail et autres avantages. Aussi
longtemps que l'individu luttera pour sa subsistance, ces moyens
permettront de le contrôler. L'homme tend à vivre seulement pour
gagner son pain quand il y en a peu. Mais la théorie "de la carotte
et du bâton" ne marche plus du tout une fois que l'homme a atteint
un niveau de subsistance convenable et est motivé principalement
par des besoins supérieurs. La direction ne peut pas donner à
l'homme le respect de soi, le respect de ses camarades, ni satisfaire
ses besoins de plénitude. On peut créer des conditions qui
encouragent l'homme à chercher par lui-même de telles
satisfactions ou on ne s'y prête pas, et on le frustre (…)
La philosophie du commandement par direction et contrôle – qu'il
soit rigide ou souple – n'est pas propre à fournir des motivations
parce que les besoins humains sur lesquels elle s'appuie sont des
moteurs de peu d'importance dans notre société contemporaine. La
direction et le contrôle sont de valeur limitée pour motiver les
hommes dont les besoins importants se rapportent au social et à
l'ego". (p. 35).
L'allure progressiste