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Chirurgie de l’épistaxis
J.-M. Prades, M. Gavid, A. Timoshenko

L’épistaxis est une des urgences les plus fréquentes en oto-rhino-laryngologie. Elle est le plus souvent
bénigne mais parfois met en jeu le pronostic vital. Elle peut être classée suivant son caractère primaire ou
secondaire avec une cause évidente, suivant l’âge de survenue chez l’enfant ou l’adulte, suivant l’origine
du saignement antérieure ou postérieure par rapport à l’orifice piriforme. La vascularisation artérielle des
fosses nasales dépend des artères carotides externe et interne avec de nombreuses anastomoses : l’artère
sphénopalatine, branche terminale de l’artère carotide externe, atteint la fosse nasale par le foramen
sphénopalatin ; les artères ethmoïdales antérieure et postérieure, branches collatérales de l’artère ophtal-
mique, cheminent au toit de l’ethmoïde avant d’aborder la fosse nasale. Les indications thérapeutiques
doivent tenir compte des patients à risque létal : sujets âgés, avec des traitements anticoagulants et/ou
antiagrégants, porteurs d’une comorbidité cardiovasculaire, d’une tumeur nasosinusienne ou ayant pré-
senté un traumatisme accidentel ou chirurgical. La cautérisation sélective endoscopique précoce des sites
hémorragiques peut éviter un méchage postérieur pour près de trois quarts des patients. Mais devant la
récidive hémorragique, a fortiori chez les patients à risque, la ligature endoscopique de l’artère sphéno-
palatine éventuellement associée à la ligature de l’artère ethmoïdale antérieure est proposée. Elle permet
un contrôle de l’hémorragie sans complication majeure pour 90 à 100 % des malades. Néanmoins, une
contre-indication à l’anesthésie générale et une maladie athéromateuse modérée peuvent faire choisir
une embolisation sélective sous anesthésie locale par une équipe entraînée. Le contrôle de l’hémorragie
est obtenu dans 70 à 90 % des cas.
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Mots-clés : Épistaxis ; Artère sphénopalatine ; Artère ethmoïdale ; Ligature ; Embolisation ; Méchage ;


Cautérisation

Plan  Introduction
■ Introduction 1 L’incidence chez l’adulte d’une admission en urgence pour épis-
■ Anatomie de la vascularisation artérielle des fosses nasales 2 taxis est estimée à 30 pour 100 000 personnes [1, 2] . La cause précise
Artère carotide externe 2 d’une épistaxis n’est décelée que dans 15 % des cas : en dehors
Artère carotide interne 2 du traumatisme ou d’une tumeur, un contexte vasculaire est le

plus souvent présent avec une dyscrasie sanguine, un traitement
Évaluation. Indications 2
anticoagulant ou antiagrégant. Bien que volontiers incriminée,
Vis-à-vis d’une épistaxis antérieure 3
l’hypertension artérielle ne semble pas plus importante chez les
Vis-à-vis d’une épistaxis postérieure 3
sujets hospitalisés pour épistaxis que dans une population géné-
Vis-à-vis de l’épistaxis de l’enfant 3
rale du même âge [3] . Néanmoins, l’hypertension prolonge la durée
Proposition d’une stratégie pratique 3
de l’épisode hémorragique [4] . De ce fait, le contrôle de la pres-
■ Méthodologies chirurgicales 3 sion artérielle est nécessaire pour prévenir la persistance d’une
Ligature de l’artère sphénopalatine par voie endonasale 4 épistaxis [5] .
Ligature de l’artère maxillaire par voie transantrale 6 L’épistaxis peut être considérée comme primaire, c’est-à-dire
Ligature de l’artère carotide externe 6 idiopathique, ou secondaire avec une cause évidente. Elle peut
Ligature des artères ethmoïdales antérieures et postérieures 6 aussi être classée selon l’âge de survenue, pendant l’enfance ou
Embolisation artérielle 6 l’âge adulte [4] . Elle peut dépendre également du site anatomique :
■ Résultats 6 l’épistaxis peut être antérieure, c’est-à-dire en avant de l’orifice
Cautérisation sélective endoscopique 6 piriforme, ou postérieure, en arrière de lui [6] . L’épistaxis anté-
Embolisation 6 rieure provenant de la tache vasculaire du septum est la plus
Ligatures artérielles 6 commune, mais 10 % ont une origine postérieure [7] . Ces dernières
sont le plus souvent graves et surviennent volontiers chez des

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Volume 9 > n◦ 1 > octobre 2014
http://dx.doi.org/10.1016/S2211-0402(13)63710-1
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Figure 1. Vascularisation artérielle de la paroi latérale de la fosse nasale. Figure 2. Vascularisation artérielle de la paroi médiale de la fosse nasale.
1. Artère ethmoïdale antérieure ; 2. artère grande palatine ; 3. artère eth- 1. Artère ethmoïdale postérieure ; 2. artère nasopalatine ; 3. artère grande
moïdale postérieure ; 4. artère ophtalmique ; 5. nerf optique ; 6. artère palatine ; 4. artère ethmoïdale antérieure ; 5. artère labiale supérieure.
palatine descendante ; 7. artère petite palatine. a. artère sphénopalatine ;
b. artère nasopalatine ; c. artère du cornet nasal inférieur ; d. artère du
cornet nasal moyen. palatin puis vers l’avant sous la voûte palatine. Elle traverse le
foramen incisif ou canal palatin antérieur pour irriguer le septum
antérieur (Fig. 2).
patients plus âgés, porteurs de multiples comorbidités [8] . Actuel-
lement, aucun guide de bonne pratique chirurgicale n’existe et
le traitement dépend le plus souvent de l’expérience de chaque
centre [1, 7] . Néanmoins, des protocoles précis existent vis-à-vis des Artère carotide interne
traitements anticoagulants et antiagrégants chez les patients avec L’artère carotide interne vascularise la cavité nasale par les
épistaxis ; récemment ont été soulignés certains effets secondaires artères ethmoïdales antérieure et postérieure, branches collaté-
de médecines parallèles largement utilisées, notamment les effets rales de l’artère ophtalmique (Fig. 1). Ces artères pénètrent dans
antiagrégants plaquettaires de l’huile de poisson, l’ail, la vita- la fosse nasale par des foramens de la paroi orbitaire médiale à
mine E, le ginseng ou le Ginkgo biloba [4] . hauteur de la suture frontoethmoïdale. Lors d’une ligature par
voie externe, le foramen ethmoïdal antérieur est situé à 24 mm
en arrière de la crête lacrymale. Le foramen postérieur est à
 Anatomie de la vascularisation 12 mm en arrière du foramen antérieur mais il peut être absent,
comme l’artère, pour près d’un tiers des individus [10] . Le nerf
artérielle des fosses nasales optique est à 6 mm en arrière du foramen ethmoïdal postérieur.
Les artères ethmoïdales cheminent sur le toit de l’ethmoïde de
La vascularisation des fosses nasales provient à la fois de l’artère
façon perpendiculaire dans un canal osseux propre ; parfois elles
carotide externe et de l’artère carotide interne, avec de nom-
sont plus bas situées, sans protection osseuse. L’artère ethmoïdale
breuses anastomoses dont la plus connue est le plexus septal
antérieure traverse le toit ethmoïdal le plus souvent immédia-
antérieur de Kiesselbach.
tement en arrière de l’ostium du sinus frontal. Cette situation
topographique peut faire proposer une ligature par voie endo-
Artère carotide externe scopique [11] . Au cours d’une épistaxis postérieure idiopathique de
l’adulte, l’analyse endoscopique de la fosse nasale après tampon-
L’artère carotide externe est à l’origine de l’artère faciale et de nement anesthésique permet de définir l’origine du saignement
l’artère maxillaire. L’artère labiale supérieure provient de l’artère dans 94 % des cas. Le septum nasal est en cause pour 70 % des
faciale : elle donne des branches collumellaires et septales anté- patients [6] .
rieures. L’artère maxillaire chemine dans la fosse ptérygopalatine.
De multiples branches collatérales en naissent ainsi que deux
branches terminales : l’artère palatine descendante et l’artère
sphénopalatine. Cette dernière pénètre dans la fosse nasale par  Évaluation. Indications
le foramen sphénopalatin. Elle se divise classiquement en deux
branches : une branche septale ou nasopalatine supéromédiale, et L’analyse endoscopique des cavités nasosinusiennes et de
une branche turbinale inférolatérale pour les cornets nasal infé- l’ensemble du carrefour aérodigestif recherche des télangiec-
rieur, moyen et supérieur (Fig. 1). En fait, elle peut apparaître tasies, une tumeur, mais aussi l’origine précise de l’épistaxis,
au foramen comme un tronc unique ou déjà divisé en plus de antérieure ou postérieure. L’utilisation d’un vasoconstricteur et
deux branches. Ces variations sont importantes à connaître lors d’un anesthésique local facilite l’examen, ainsi qu’une aspi-
de la ligature sélective endoscopique de l’artère sphénopalatine ration douce [10] . Les vasoconstricteurs locaux représentent la
imposant la découverte des différentes branches émergeant du première étape thérapeutique de toute épistaxis : 1 % de phény-
foramen [9] . L’artère palatine descendante, seconde branche ter- léphrine ou 0,05 % d’oxymétazoline sont tous les deux utilisés au
minale de l’artère maxillaire, se sépare de cette dernière dans la choix, associés à un agent anesthésique local comme la lidocaïne
fosse ptérygopalatine. Elle chemine vers le bas dans le canal grand à 2 ou 4 %.

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Vis-à-vis d’une épistaxis antérieure déficit d’une paire crânienne peut accompagner un anévrisme ou
une blessure de l’artère carotide interne [1] . L’épistaxis létale la plus
Une cautérisation chimique ou électrique peut être proposée fréquente est la rupture d’une artère carotide interne anévrismale,
si la zone de saignement antérieure est localisée et accessible. par traumatisme accidentel ou chirurgical, voire après radiothéra-
Une cautérisation chimique avec un bâtonnet de nitrate d’argent pie : en fonction de l’urgence hémorragique ont été proposées une
peut être appliquée sur le septum nasal anesthésié sans incon- ligature de l’artère carotide interne cervicale, l’occlusion endovas-
fort et avec succès pour les épistaxis mineures. Les saignements culaire, la mise en place de stent au cours de l’angiographie ou la
plus abondants empêchent la précipitation chimique du nitrate ligature chirurgicale de l’anévrisme [1, 4, 10] .
d’argent. Le geste doit être unilatéral, ou sinon séparé de quatre Un retard d’hospitalisation avec des méchages postérieurs ité-
à six semaines pour éviter les perforations septales [12] . Une cau- ratifs, un mauvais contrôle de l’anémie et de la perte sanguine,
térisation électrique s’adresse à des épistaxis antérieures plus augmentent les risques d’une épistaxis postérieure : un geste chi-
abondantes avec une anesthésie septale par injection sous- rurgical précoce est ainsi conseillé chez les patients âgés porteurs
muqueuse. d’une comorbidité cardiorespiratoire [2] . Bien que rare, un décès
L’échec d’une cautérisation conduit le plus souvent à un est possible en rapport avec une obstruction aérienne liée à une
méchage antérieur ou postérieur avec des mèches résorbables ou migration du méchage postérieure ou un volumineux caillot.
non, voire avec des ballonnets gonflables. Les patients méchés Sur 88 patients hospitalisés pour une épistaxis postérieure, 37 %
reçoivent une antibiothérapie classiquement pour éviter les avaient présenté une épistaxis précédente, 23 % ont un saigne-
complications infectieuses. Le méchage est laissé en place entre un ment depuis plus de 24 heures, 12 % nécessitent une transfusion
et cinq jours en fonction de la sévérité du saignement, des facteurs sanguine et 19,8 % des patients imposent un geste chirurgical de
de risque, de la tolérance du patient. L’échec du contrôle d’une ligature ou d’embolisation [20] . Dans une étude plus récente, sur
épistaxis antérieure par cautérisation et méchage peut nécessi- 593 patients admis en urgence pour épistaxis, en dehors d’un trau-
ter la ligature des artères ethmoïdales antérieures. Ces dernières matisme, 52 % séjournent plus de 24 heures mais seuls 7 % vont
ne peuvent être embolisées en raison de leur origine [13] . La liga- nécessiter un geste chirurgical [1] .
ture se fait par voie externe le plus souvent avec une assistance
endoscopique, ou beaucoup plus rarement par voie endona-
sale endoscopique en raison des difficultés techniques et des
risques anatomiques [13, 14] . L’indication de ligature d’une artère Vis-à-vis de l’épistaxis de l’enfant
ethmoïdale antérieure doit faire toujours discuter une ligature
de l’artère ethmoïdale postérieure, en raison des anastomoses Dans plus de 90 % des cas, l’épistaxis de l’enfant est bénigne et
de leurs branches. L’opérateur doit apprécier dans tous les cas antérieure. Elle prend naissance à partir de la tache vasculaire de
la sévérité de l’épistaxis, le risque technique, les comorbidités Kisselbach. Elle est favorisée par le grattage et une infection ves-
associées [10, 15] . tibulaire à S. aureus, une rhinite allergique, une rhinopharyngite
hivernale. Plus rarement sont découverts un angiofibrome juvé-
nile d’un jeune adolescent, une maladie de Von Willebrand, une
hémophilie ou un purpura thrombocytopénique idiopathique,
Vis-à-vis d’une épistaxis postérieure voire une télangiectasie hémorragique héréditaire [21] .
Elle représente entre 5 et 10 % des épistaxis et survient volon- La récidive de l’épistaxis infantile et sa sévérité conduisent
tiers après 60 ans. L’origine de l’épistaxis est le plus souvent volontiers à une cautérisation septale bien qu’aucun consensus
l’artère sphénopalatine, plus rarement l’artère ethmoïdale posté- précis n’existe : le plus souvent est utilisé un bâtonnet de nitrate
rieure. L’évaluation endoscopique peut être difficile, en particulier d’argent à 75 % et l’application d’une crème antiseptique pour
chez les patients prenant un traitement anticoagulant et/ou anti- traiter la vestibulite. L’électrocautérisation sous anesthésie locale
agrégant. Dans 80 % des cas, l’origine est au méat moyen ou n’est pas recommandée chez l’enfant mais peut être réalisée sous
inférieur, mais aussi au cornet inférieur, moyen ou au septum [16] . anesthésie générale avec une coagulation bipolaire [22] .
Un méchage postérieur est souvent mis en place en urgence avant La cautérisation n’est pas toujours efficace dans le temps. Des
toute procédure chirurgicale. L’utilisation d’un double ballonnet télangiectasies peuvent réapparaître à la périphérie de la zone cau-
antérieur et postérieur peut être proposée ou un cathéter choa- térisée, les microtraumatismes de grattage et l’infection associée
nal de Foley rempli de 5 à 10 ml de sérum physiologique, associé peuvent être en cause. La sévérité de l’épistaxis ne semble pas
à un méchage antérieur. Le cathéter de Foley doit être bloqué à prédire l’existence d’une pathologie sous-jacente, mais 33 % des
l’orifice narinaire pour maintenir la pression et éviter toute migra- enfants qui présentent des épistaxis récidivantes sont susceptibles
tion pharyngée [1, 10] . Les méchages postérieurs sont douloureux et d’avoir un trouble de la coagulation. Le caractère unilatéral et réci-
les ballons doivent être dégonflés et vérifiés au bout d’une heure, divant de l’épistaxis, l’obstruction nasale, les céphalées, doivent
même si leur efficacité est d’emblée favorable dans plus de 70 % faire rechercher une cause tumorale [22, 23] .
des cas [10] . Les complications sont potentiellement nombreuses :
nécrose alaire ou columellaire, ulcérations muqueuses multiples
et perforation septale, synéchie, sinusite, mais aussi hypoxie et
trouble du rythme cardiaque. Une hospitalisation est conseillée Proposition d’une stratégie pratique
pour tout patient porteur d’un méchage postérieur [10] . Un toxic Elle est rapportée sur la Figure 3.
shock syndrome associe fièvre, diarrhée, hypotension et éruption
cutanée en rapport avec une exotoxine staphylococcique TSST-1 :
Staphylococcus aureus est isolé chez un tiers des patients, et une
exotoxine peut être mise en évidence dans 30 % des cas [17] . Aussi,
une antibiothérapie antistaphylococcique est-elle conseillée et  Méthodologies chirurgicales
les méchages prolongés doivent être évités [1] . Néanmoins, un
méchage d’une durée inférieure à 48 heures n’impose pas toujours Sont décrites essentiellement les ligatures chirurgicales et
une antibiothérapie [18] . l’embolisation artérielle sélective. L’abord microchirurgical de
Si toute épistaxis postérieure doit être considérée comme la fosse ptérygopalatine pour une ligature sélective de l’artère
« grave », certains groupes de patients à risque létal doivent sphénopalatine a été décrite par Prades dans les années 1970.
être précocement identifiés : malades porteurs d’une comorbidité L’embolisation sélective au cours d’une angiographie a été réalisée
cardiovasculaire (myocardiopathie ischémique, coagulopathie) ; la première fois en 1974 par Sokolof [24, 25] .
tumeur nasosinusienne ; traumatisme craniofacial accidentel ou Il existe plusieurs méthodes de ligature artérielle, mais leur inté-
chirurgical [19] . En présence d’une épistaxis dans les suites d’un rêt clinique est inégal : les ligatures de l’artère sphénopalatine
traumatisme, une angiographie est en général conseillée, ainsi et/ou de l’artère ethmoïdale antérieure et postérieure sont de pra-
que le contrôle précis de la perte sanguine et une attitude inter- tique courante, les ligatures de l’artère maxillaire ou de l’artère
ventionniste vis-à-vis de la blessure vasculaire. La présence d’un carotide externe sont plus anecdotiques.

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Figure 3. Arbre décisionnel. Conduite à tenir devant une


Conduite à tenir devant une épistaxis épistaxis postérieure sévère de l’adulte (hors traumatisme)
postérieure sévère de l'adulte (d’après Barnes et al. [1] ). Sujets « à risque » : épisode précé-
(hors traumatisme) dent avec méchage ; hémoglobine < 9 g/dl ; anticoagulants ;
coagulopathie ; risque cardiaque ischémique. ASP : artère sphé-
nopalatine ; AEA : artère éthmoïdale antérieure.
Analyse clinique et hémodynamique.
Contexte de comorbidités
Liberté des voies aériennes
Analyse biologique ==> contrôle de
l'épistaxis ? Nécessité d'une transfusion ?

Endoscopie des fosses nasales sous AL


et vasoconstricteurs

Sites hémorragiques identifiés Sites hémorragiques non identifiés

Électrocautérisation Méchage antérieur et postérieur


périphérique (24 heures, sauf sujet à risque 48 heures)

Hospitalisation 24 heures

Contrôle – Contrôle + sujet à risque


Contrôle +
et sujet "à risque" (surveillance 48 heures)

Sortie
Sortie Ligature chirurgicale
ASP ± AEA sous AG

Si contre-indication AG
embolisation sous AL

Ligature de l’artère sphénopalatine par voie


endonasale
Cette technique est la plus employée. Elle est réalisée sous anes-
thésie générale, plus rarement locale [26, 27] . L’anesthésie générale
améliore le confort du patient, réduit le risque d’aspiration san-
guine et contrôle au mieux la pression artérielle. Après ablation du
méchage, l’examen à l’endoscope à 0◦ ou 30◦ , 4 mm de diamètre,
recherche un saignement actif. Si le contrôle de l’hémorragie est
difficile, une cautérisation initiale avec une coagulation bipolaire
baïonnette peut être effectuée, mais ce geste peut rendre difficile
une ligature artérielle sélective ultérieure. Si l’accès à l’ensemble
du champ méatal est médiocre, en raison d’une déviation septale,
une septoplastie première peut être réalisée. Une infiltration du
méat nasal moyen à la lidocaïne 1 % adrénalinée 1/800 000 est
conseillée.
Dans un premier temps, une large méatotomie moyenne avec
antrostomie permet de vider la cavité antrale de ses caillots san- Figure 4. Fosse nasale côté gauche : incision. 1. Cornet nasal moyen ;
guins et de repérer la paroi postérieure du sinus maxillaire. La bulle 2. partie postérieure du méat moyen ; 3. paroi postérieure du sinus maxil-
ethmoïdale et les cellules ethmoïdales antérieures sont volon- laire ; 4. incision décollement muqueux ; 5. cornet nasal inférieur.
tiers ouvertes, donnant une exposition supplémentaire. À partir
du bord postérieur de l’antrostomie, la muqueuse de la paroi
latérale nasale est incisée verticalement 8 à 10 mm en avant de est ainsi créé grâce à l’utilisation d’un décolleur mousse de
la paroi postérieure du sinus maxillaire et de l’insertion posté- Cottle (Fig. 4, 5). Le plus souvent, en-dessous ou légèrement
rieure du cornet nasal moyen [26, 28] . Un lambeau mucopériosté en arrière de l’insertion postérieure du cornet nasal moyen est

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Figure 5. Fosse nasale côté gauche : crête ethmoïdale. 1. Cornet nasal Figure 8. Fosse nasale côté gauche. Exploration complémentaire pos-
moyen ; 2. lambeau muqueux ; 3. crête ethmoïdale ; 4. paroi postérieure sible. 1. Cornet nasal moyen ; 2. exérèse de la crête ethmoïdale et de la
du sinus maxillaire ; 5. cornet nasal inférieur. berge antérieure du foramen sphénopalatin ; 3. paroi postérieure du sinus
maxillaire ; 4. cornet nasal inférieur.

Figure 6. Fosse nasale côté gauche : berges supérieure et inférieure du


foramen sphénopalatin. 1. Cornet nasal moyen ; 2. paroi postérieure du Figure 9. Fosse nasale côté gauche : dissection de l’artère sphénopa-
sinus maxillaire ; 3. cornet nasal inférieur. latine dans la fosse infratemporale. 1. Cornet nasal moyen ; 2. foramen
sphénopalatin et fosse infratemporale ; 3. graisse de la fosse infratempo-
rale ; 4. paroi postérieure du sinus maxillaire ; 5. cornet nasal inférieur.

hauteur [9] . La crête ethmoïdale balise en avant le bord antérieur


du foramen de façon constante [9, 28] . La crête ethmoïdale et le bord
antérieur du foramen identifié peuvent être enlevés à la curette ou
la pince rongeur fine ; ce geste permet de suivre l’artère sphéno-
palatine de la fosse nasale vers l’espace ptérygomaxillaire et de
repérer le tronc artériel lui-même [27] . Une partie de la paroi posté-
rieure du sinus maxillaire peut être également abrasée (Fig. 8, 9).
Si le geste reste strictement endonasal, l’identification précise
à l’orifice du foramen sphénopalatin de toutes les branches de
l’artère sphénopalatine est nécessaire, notamment la branche
inférieure turbinale et la branche supérieure septale [29–31] .
La branche inférieure turbinale descend verticalement sous
l’insertion postérieure du cornet nasal moyen. La branche supé-
rieure septale monte obliquement en haut et en dedans sur la
paroi antérieure du corps sphénoïdal. La cautérisation sélective
Figure 7. Fosse nasale côté gauche. 1. Cornet nasal moyen ; 2. tronc de ces branches est possible ou mieux la mise de place de clip
artériel supérieur ; 3. tronc artériel moyen ; 4. tronc artériel inférieur ; en titane [31, 32] . Le lambeau mucopériosté est remis en place avec
5. paroi postérieure du sinus maxillaire ; 6. cornet nasal inférieur. une petite lame de Surgicel® et une seule mèche vaselinée enlevée
après les premières heures. Le patient peut sortir le lendemain avec
des lavages au sérum physiologique. Le geste peut être bilatéral et
identifiée la branche turbinale descendante de l’artère sphénopa- associé à la ligature de l’artère ethmoïdale antérieure, permettant
latine à sa sortie du foramen sphénopalatin, parfois les branches un contrôle plus sûr d’une épistaxis sévère lorsque l’origine du
de division (Fig. 6, 7). Le décollement est mené préférentiellement saignement est indéterminé [31, 33] .
de bas en haut ; le foramen se projette à l’angle supéromédial Une variante technique de la ligature de l’artère sphénopala-
du sinus maxillaire. Le foramen sphénopalatin est à 18 mm en tine a été récemment proposée : le contrôle distal des branches
moyenne de la lame horizontale de l’os palatin, à 13 mm en de l’artère sous endoscope 0◦ ou 30◦ par cautérisation bipolaire,
moyenne du cornet nasal inférieur, et se situe de part et d’autre notamment au septum ou au plancher de la fosse nasale [34, 35] .
de l’insertion postérieure du cornet nasal moyen sur 6 mm de La zone hémorragique précisément détectée est injectée avec une

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solution de 1 % de lidocaïne et 1/100 000 d’épinéphrine avec une l’embolisation varie de 2,5 à 5 jours. Les contre-indications sont
aiguille à ponction lombaire [35] . Une pince bipolaire longue à représentées par une maladie athéromateuse sévère, une coagulo-
baïonnette cautérise le site en cause, en particulier la zone entre pathie non contrôlée, une allergie au produit de contraste.
le cornet supérieur et le septum au-dessus de l’arche choanale
(branche septale de l’artère sphénopalatine). Cette technique,
pour être efficace, demande un repérage précis de l’ensemble des
zones hémorragiques.  Résultats
Ligature de l’artère maxillaire par voie Cautérisation sélective endoscopique
transantrale La cautérisation sélective endoscopique précoce d’une épis-
taxis peut être réalisée sous anesthésie locale et durer quelques
Cette méthode chirurgicale a été décrite dans sa version minutes [34] . Elle permet d’éviter un méchage postérieur et ses
moderne par Chandler et Serring [36] . Elle est moins souvent complications dans 74 % des cas, tout en mettant en évidence une
réalisée avec le développement de la ligature par voie endona- cause insoupçonnée comme un angiofibrome, un hémangiome
sale contrôlant sélectivement l’artère sphénopalatine [1, 7] . L’artère dans 17 % des cas [34, 42] . Elle parvient à contrôler l’épistaxis avec
maxillaire est exposée par voie de Caldwell-Luc a minima préser- un taux d’échec variant de 12 à 33 % et raccourcit l’hospitalisation
vant le nerf infraorbitaire et les racines dentaires. Sous contrôle par rapport à la stratégie du méchage postérieur de première inten-
de l’endoscope à 0◦ ou 30◦ , 4 mm de diamètre, la muqueuse de tion. Les récidives de l’épistaxis restent en moyenne de 20 % [43, 44] .
la paroi postérieure du sinus maxillaire est décollée. Une fenêtre L’utilisation du laser YAG a également été proposée [45] , de même
osseuse est créée à travers la partie moyenne et médiale de la paroi que le laser Diode [46] .
postérieure osseuse. Le périoste peut être incisé, et l’artère maxil-
laire ou ses branches est facilement identifiée, pulsatile dans la
graisse antérieure de la fosse ptérygopalatine. Un clip en titane
est mis en place sur le tronc artériel lui-même, et donc plutôt de Embolisation
façon proximale que distale vers l’angle supéromédial du sinus
maxillaire où l’artère peut déjà se diviser. Elle permet le contrôle de l’épistaxis dans 70 à 90 % des cas.
Le risque de survenue d’un accident vasculaire cérébral, d’une
hémiplégie, d’une cécité, d’une paralysie faciale ou d’une nécrose
Ligature de l’artère carotide externe tissulaire est estimé entre 3 et 27 % des cas, avec une moyenne
de 12 %. Néanmoins, si les indications sont respectées et l’équipe
Ce geste est rarement effectué. Il est réservé à une épistaxis
de radiologues suffisamment expérimentée, les complications
réfractaire, non contrôlée par d’autres méthodes. L’incision cervi-
majeures sont plutôt de l’ordre de 4 % [39, 41] . Un tiers des patients
cale sous-angulo-mandibulaire repère la bifurcation carotidienne
présentent une céphalée violente transitoire, ou une douleur de
et identifie l’artère carotide externe par au moins deux de ses
la cavité nasale ou orale. L’angiographie peut mettre en évi-
branches collatérales, notamment l’artère thyroïdienne supé-
dence une malformation vasculaire ou des anastomoses entre les
rieure et l’artère linguale. La ligature du tronc de l’artère carotide
artères carotides externes et internes, notamment l’artère ménin-
externe est réalisée habituellement au-dessus de la naissance de
gée moyenne, l’artère méningée accessoire ou l’artère temporale
l’artère linguale.
superficielle. Ces anastomoses peuvent faire surseoir à la procé-
dure [39, 41] .
Ligature des artères ethmoïdales antérieures Le choix entre ligature chirurgicale et embolisation dépend de
nombreux facteurs, notamment l’état général du patient, la dis-
et postérieures ponibilité des équipes hospitalières et leur expérience [41] .
Cette ligature est le plus souvent pratiquée en complément de la
ligature de l’artère sphénopalatine lors d’une épistaxis postérieure
sévère [31] . Certains ne l’envisagent pas de première intention,
mais lors d’un échec après ligature unilatérale de l’artère sphé- Ligatures artérielles
nopalatine [28] . Elle est en cause, de façon plus fréquente, après un Les taux d’échec de la ligature transantrale de l’artère maxillaire
traumatisme accidentel ou une chirurgie endonasale. La ligature est de l’ordre de 10 à 15 % [36, 47] . Les complications sont en rapport
se fait habituellement par voie externe au canthus interne de l’œil avec la voie d’abord à l’origine de sinusite, de douleur jugale avec
(incision de Lynch). Un lambeau sous-périosté est créé suivant la paresthésie ou anesthésie, parfois de fistule buccosinusienne. Lors
paroi médiale de l’orbite jusqu’au vaisseau qui se tend transver- d’une étude prospective randomisée, la ligature de l’artère sphéno-
salement, en moyenne à 24 mm en arrière de la crête lacrymale palatine a été comparée au méchage traditionnel chez des patients
antérieure. L’artère ethmoïdale postérieure peut être trouvée en hospitalisés pour une épistaxis sévère. Une réduction significa-
moyenne à 12 mm en arrière de l’artère ethmoïdale antérieure. tive de la durée d’hospitalisation et du coût a été notée chez
Un clip est mis en place sous contrôle de l’optique 0◦ ou 30◦ . Le les patients opérés : 89 % des patients opérés ont pu être contrô-
nerf optique latéralement est le rapport de proximité le plus dan- lés avec des séquelles minimes. Le coût a été estimé à 5000 $US
gereux de l’artère ethmoïdale postérieure. Le champ opératoire pour la chirurgie versus 12 000 $US pour le traitement conserva-
est irrigué et un petit drain peut être laissé en place avant fer- teur [48, 49] . Une revue de la littérature a montré un taux de succès de
meture. L’analyse tomodensitométrique des artères ethmoïdales 92 à 100 % avec la ligature endoscopique de l’artère sphénopala-
antérieures peut guider leur ligature par voie endoscopique. Celle- tine [49, 50] . Les échecs mettent en cause l’absence d’identification
ci serait possible dans 20 % des cas [37] . Les risques de brèche de toutes les branches de l’artère, notamment chez les patients
ostéoméningée ou de blessure orbitaire doivent rendre circonspect avec une coagulation altérée. Il n’existe pas d’étude comparant la
quant à ce geste [38] . ligature de l’artère sphénopalatine et l’embolisation. La compa-
raison des résultats entre la ligature de l’artère maxillaire par
Embolisation artérielle voie transantrale et l’embolisation ne montre pas de différence
significative [51] : les taux d’échec de l’embolisation versus ligature
Une angiographie sélective avec embolisation des branches sont respectivement de 21 % et 27 %. Les taux de complications
collatérales de l’artère carotide externe peut être proposée. Elle de l’embolisation versus ligature sont respectivement de 16 %
intéresse de façon uni- ou bilatérale l’artère maxillaire, l’artère et 18 %. Les complications majeures de l’embolisation ont été
sphénopalatine, ou des branches plus distales comme les artères de l’ordre de 4 %, représentées par une hypotension sévère, une
palatines ou l’artère faciale [38–40] . Elle dure entre 1 et 2 heures. Un blessure de l’artère carotide interne et un infarctus myocardique.
radiologue interventionniste expérimenté autorise une anesthé- Aucune complication majeure n’a été notée pour les ligatures
sie locale dans plus de 80 % des cas [39, 41] . L’hospitalisation après transantrales [51] .

6 EMC - Techniques chirurgicales - Tête et cou

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Chirurgie de l’épistaxis  46-110

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J.-M. Prades (jean.michel.prades@univ-st-etienne.fr).


M. Gavid.
A. Timoshenko.
Service ORL, Hôpital Nord, 42270 Saint-Priest-en-Jarez, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Prades JM, Gavid M, Timoshenko A. Chirurgie de l’épistaxis. EMC - Techniques chirurgicales - Tête et cou
2014;9(1):1-7 [Article 46-110].

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