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LA DOUANE

Européenne

1 IKI 2017/2018 formateur : Driss OUSLIMANE


Toute marchandise objet d’un échange avec un pays tiers (importation ou exportation) doit
faire l’objet d’une déclaration en douane. Le déclarant a seul la responsabilité de cette
formalité, les agents en douane ne jouant qu’un rôle de conseil. Cependant les échanges
intracommunautaires de produits communs ne sont pas soumis à des procédures de
dédouanement puisqu’ils font l’objet d’une libre circulation au sein de l’Union européenne.

L’ensemble des opérations de dédouanement se scinde en trois aspects principaux :

 la déclaration de détail,
 la présentation des marchandises à la douane,
 l’évaluation et le paiement de la dette douanière.

La déclaration de détail

A. Caractère obligatoire de la déclaration

Les marchandises à destination ou en provenance d’un pays hors UE se verront par


l’intermédiaire de la déclaration de détail, assigner un statut juridique précis, appelé régime
douanier La déclaration n’est toutefois pas requise dans les cas suivants :

– marchandises sans caractère commercial, transportées par les voyageurs ;


– biens personnels, exportés ou importés par des particuliers ;
– envois postaux dont la valeur à l’importation est inférieure à 2 300 € environ et à
l’exportation inférieure à 7 600 €.

La déclaration dite de « détail » peut-être remplacée par une déclaration sommaire, dans le
cadre de nouvelles procédures permettant l’accélération et la simplification des opérations

B. Le déclarant

Peut déclarer la marchandise :

 toute personne physique ou morale établie dans l’Union européenne, l’expéditeur réel
ou le destinataire réel de la marchandise ;
 ou leur représentant légal ;

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 ou les commissionnaires en douane agréés agissant en leur nom propre ou comme
mandataire (ex. : SNCF ou Air France) ;
 ou les titulaires d’une autorisation de dédouaner (ex. : les établissements bancaires pour
les produits financés par le biais d’un crédit documentaire).

Dans tous les cas le déclarant est responsable de l’exactitude des déclarations fournies et
notamment de tous les éléments de droit qui serviront à établir la taxation : origine, valeur en
douane, espèce tarifaire.

C. La procédure D48

Dans l’hypothèse où l’importateur ne peut pour une raison quelconque fournir au moment du
dédouanement soit un document, soit une information devant être contenue dans la déclaration
(ex. : manque le certificat d’origine), il est toutefois possible d’effectuer la déclaration et de
disposer de la marchandise en utilisant la procédure D48. Le déclarant remplit ce formulaire et
s’engage à produire dans un délai d’un mois le document manquant. À défaut la douane
percevra le montant des taxes et des pénalités.

Les principaux éléments de la déclaration

La déclaration en douane contient trois éléments fondamentaux :


- l’espèce tarifaire,
- l’origine,
- la valeur.
I. L’espèce tarifaire
a. définition

L’espèce tarifaire est la dénomination qui est attribuée, en fonction de ses caractéristiques, à
une marchandise dans le tarif douanier commun (TDC).

Le rôle du tarif douanier commun est d’harmoniser les droits de douane pour toutes les
importations des 28 Etats membres, quel que soit le point d’entrée en Union européenne.

A l’importation comme à l’exportation, l’espèce tarifaire est primordiale et détermine


- le taux de douane applicable à la marchandise mais aussi les mesures de politique
commerciale (droits antidumping, contingents par exemple)

 les normes de sécurité, les formalités sanitaires ou phytosanitaires,…

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 les mesures de prohibitions ou d’embargos, la politique agricole commune,
 la fiscalité intérieure
 les statistiques du commerce extérieur.
Au niveau commercial international, l’espèce tarifaire est également communément appelée «
nomenclature douanière » ou « code douanier » ou « SH Code » ou « customs tariff »

b. structure de l’espèce tarifaire


Il existe plusieurs niveaux de nomenclature :

 Du 1er au 6ème chiffre :


Les 4 premiers chiffres correspondent à la Position tarifaire. Elle est déterminée au niveau
mondial par l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD). Les pays membres de l’OMD
gèrent plus de 98 % de l’ensemble du commerce international.
Les 6 premiers chiffres de la nomenclature représentent la position du Système Harmonisé
(S.H.) Défini par le Conseil de coopération douanière (CDC) de l’OMD, il est commun dans la
quasi- totalité du monde. , (S.H.) système de désignation et de codification des marchandises
applicable au niveau mondial qui permet d’éviter la multiplicité de codes pour un même
produit. Le Système Harmonisé (S.H.) assure une classification méthodique et unique, pour les
pays qui l'utilisent, des marchandises faisant l'objet d'échanges internationaux et permet la
comparaison de leurs flux commerciaux.

Le Système Harmonisé (SH) est révisé environ tous les 5 ans. La dernière révision a eu lieu le
1er janvier 2017.
 Du 1er au 8ème chiffre :

Les 8 premiers chiffres correspondent à la Nomenclature Combinée (NC). Constituée par le SH


+ 2 chiffres, la Nomenclature Combinée est décidée au niveau communautaire. Elle détermine
notamment les droits de douane à l'importation dans l'Union européenne et permet l'élaboration
des statistiques du commerce extérieur.

Le Tarif douanier commun se base sur la Nomenclature Combinée à 8 chiffres, commune à


tous les Etats membres de l’Union européenne (UE). Elle est mise à jour et est publiée chaque
année sous forme de règlement au Journal Officiel de l’Union européenne. C’est la
Nomenclature Combinée qui est à porter sur la Déclaration d’Echanges de Biens (DEB) pour
les flux intracommunautaires.
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 Du 1er au 10ème chiffre :

Les 10 chiffres correspondent au Tarif Intégré des Communautés européennes appelé


communément TARIC. Il est défini au niveau communautaire.

Constitué par la NC + 2 chiffres, le TARIC est une codification qui permet d’appliquer les
mesures réglementaires communautaires comme les droits de douanes, les contingents
tarifaires, les licences, les droits antidumping, etc…

Les importations et les exportations sont à déclarer sur le DAU (Document Administratif
Unique) en case 33 selon la nomenclature TARIC.

II. Origine en douane

L'origine est un critère fondamental dans les échanges internationaux qui, couplé au code
tarifaire douanier, détermine les conditions d’importation (taux de droits de douane, quotas
applicables etc.) ou d’exportation des produits (production de documents d’origine, visas de ces
documents …). Deux définitions de la notion d’origine coexistent dans le système juridique de
l’Union européenne (UE) et répondent à des objectifs différents : l’origine préférentielle et
l’origine non préférentielle. La complexité des règles, la coexistence de nombreux accords
internationaux ainsi que la multiplication des échanges rendent la détermination de l'origine
parfois difficile. Aussi, pour déterminer l’origine d’un produit il faut :

- s’assurer du bon classement tarifaire du produit fini (code douanier) car les règles sont
susceptibles d’être différentes d’un code douanier à un autre
- en fonction des règles applicables, connaître le code douanier, l’origine et la valeur des
différents composants utilisés pour la fabrication
- connaître le lieu de fabrication du produit
- appliquer, soit les règles de l’origine préférentielle définies dans le protocole « origine » de
l’accord concerné, s’il existe un accord signé entre l’Union européenne (UE) et le ou les
pays tiers concernés, soit les règles de l’origine non préférentielle dans les autres cas.

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Déclarer une mauvaise origine constitue une fraude douanière et est sanctionné par les douanes.
L’origine permet donc de déterminer :
- les taux de droits applicables à l’importation,
- les statistiques du commerce extérieur établis en fonction de critères géographiques,
- l’application des réglementations particulières et la mise en œuvre de politiques
commerciales (système de préférences généralisées, accord CEE/AELE par exemple),
A l’importation, l’origine permet de déterminer le niveau de perception des droits de douane
(TEC ou régimes préférentiels) et l’application éventuelle de mesures de politique commerciale
(droits antidumping et quotas).

a. l’origine non préférentielle

Les règles d’origine non préférentielle sont définies aux articles 59 à 63 du Code des Douanes
de l’Union (CDU) ainsi que dans les actes délégués (AD) et les actes d’exécution (AD).

Tout produit a une origine non préférentielle (ONP). A l’importation dans l’UE, les règles de
l’origine non préférentielle permettent l’application éventuelle de mesures de politique
commerciale (droits antidumping, quotas, embargos etc.) et s’appliquent pour déterminer le
marquage d’origine sur le produit : « made in ».

A l’exportation, en pratique elles s’appliquent notamment lorsque le pays de destination n’a pas
signé un accord préférentiel avec l’UE.

Elles reposent sur deux notions fondamentales :

La notion de « produit entièrement obtenu » et la notion de « dernière transformation


substantielle» pour les produits dans lesquels deux ou plusieurs pays sont intervenus.

Selon l’article 60§2 du nouveau Code des Douanes de l’Union (CDU) applicable depuis le 1er
mai 2016 : « les marchandises dans la production de laquelle interviennent plusieurs pays ou
territoires sont considérées comme originaires de celui où elles ont subi leur dernière
transformation ou ouvraison substantielle, économiquement justifiée, effectuée dans une
entreprise équipée à cet effet et ayant abouti à la fabrication d'un produit nouveau ou
correspondant à un stade de fabrication important. »

La preuve de l’origine se matérialise principalement par la production d’un certificat d’origine


universel, modèle communautaire délivré par les CCI.

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b. l’origine préférentielle

La notion d’origine préférentielle est utilisée pour déterminer, dans le cadre des relations
préférentielles existant entre l’UE et certains pays tiers, si les produits obtenus dans l’UE ou le
pays partenaire pourront bénéficier du régime préférentiel de droits de douane prévu dans
l’accord concerné.

L’exportateur doit donc analyser les règles décrites au protocole « origine » liant l’UE et le
pays de destination pour déterminer si son produit peut être considéré comme originaire à titre
préférentiel.

Si l’exportateur en UE n’est pas le fabricant mais un intermédiaire, il doit demander à son


fournisseur en Union européenne une attestation écrite sur l’origine des produits nommée «
déclaration du fournisseur ». Cette déclaration est également demandée pour les matières et
composants achetés en UE et mis en œuvre dans la fabrication du produit fini lorsque les règles
d’origine applicables le nécessitent.

La preuve de l’origine préférentielle dans le cadre des accords bilatéraux se matérialise par la
production d’un EUR-1 ou EUR-MED (cumul pan-euro-méditerranéen-Paneuromed) visé par
les douanes au moment de l’exportation.

Lorsque l’accord le prévoit, la Déclaration d’Origine à apposer sur la facture ou tout autre
document commercial est utilisée en lieu et place de l’EUR-1 pour des envois de faible valeur
(inférieur à 6000 € généralement) ou pour les exportateurs réguliers bénéficiant du statut
d’exportateur agréé (quel que soit le montant).

A l’importation, si le fabricant est établi dans un pays en développement bénéficiant du SPG


(Système des Préférences Généralisées) depuis le 1er janvier 2017, les preuves d’origine
utilisées dans le cadre des échanges entre l’UE et les pays SPG ont évolué. Le FORM A utilisé
à l’import sera progressivement remplacé par une attestation d’origine sur document
commercial. Les fournisseurs dans les pays SPG devront obtenir le statut d’Exportateur
Enregistré (EE) dans la base de données REX (Registered Exporter System) pour apposer cette
attestation pour les envois de plus de 6000 euros.

c. Une différence à noter

Provenance : cette notion géographique ne fait qu’exprimer le pays à partir duquel le produit
est expédié.

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Statut : les marchandises d’origine tierce qui ont été dédouanées sous le régime de la mise en
libre pratique et pour lesquelles les droits de douane (le cas échéant) ont été acquittés, peuvent
circuler librement en Union européenne, elles ont le statut douanier de l’Union mais ne sont pas
d’origine communautaire et ne peuvent pas être réexportées en l’état sous EUR-1 ou EUR-
MED.

III. La valeur en douane

A. Définition

La valeur en douane est le troisième élément clé pour l’application des mesures douanières et
notamment pour l’opération de taxation. Elle sera également utile pour la mise en œuvre de
cautions dans le cadre des régimes douaniers, et déterminera l’application éventuelle de
mesures de contrôle du commerce extérieur.

B. Tarif extérieur commun TEC

A l’importation, l’origine permet de déterminer le niveau de perception des droits de douane


(TEC ou régimes préférentiels) et l’application éventuelle de mesures de politique commerciale
(droits antidumping et quotas). Un tarif extérieur commun désigne un droit de douane commun
aux membres de l’union européenne. L'application d'un tarif extérieur commun signifie qu'un
produit en provenance d'un pays tiers à l’union européenne sera taxé au même taux quel que
soit son point d'entrée dans la zone européenne.

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C. Calcule de la valeur en douane

La valeur en douane de marchandises achetées ou vendues est basée sur le prix effectivement
payé ou à payer (valeur transactionnelle).

La valeur transactionnelle à retenir pour le calcul de la valeur en douane est le prix


effectivement payé ou à payer pour les marchandises lorsqu'elles sont vendues pour
l'exportation à destination du territoire douanier de l'UE. Le prix à retenir est celui
correspondant à la vente intervenue immédiatement avant que les marchandises aient été
introduites sur le territoire douanier de l’UE.

En d’autres termes, c’est la valeur CPT/CIP qui est donc retenue pour la valeur en douane

Exemples :

Dans le schéma représenté ci-dessous, A vend les marchandises à B qui les revend à C.

C’est le prix de vente entre B et C qui doit être retenu pour déterminer la valeur en douane car
il correspond à la vente intervenue immédiatement avant l’introduction des marchandises sur le
territoire douanier de l’UE.

Dans le schéma représenté ci-dessous, A vend les marchandises à B qui les revend à C.
C’est le prix de vente entre A et B qui doit être retenu pour déterminer la valeur en douane, car
il correspond à la vente intervenue immédiatement avant l’introduction des marchandises sur le
territoire douanier de l’UE.

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I. Ventes en entrepôt douanier à l’importation

Lorsque des marchandises sont placées en entrepôt douanier sans qu’une vente ne précède leur
introduction sur le territoire douanier, et que la vente a lieu alors que les marchandises sont
stockées dans l’entrepôt, la valeur transactionnelle est basée sur le prix de cette vente.

Exemples :

Dans le schéma représenté ci-dessous, A transfère des marchandises lui appartenant dans un
entrepôt douanier, et les vend à B alors qu’ils y sont stockés.

C’est le prix de vente entre A et B qui doit être retenu pour déterminer la valeur en douane car
la vente a lieu dans l’entrepôt douanier.

Dans le schéma représenté ci-dessous, A vend les biens à B qui les place immédiatement dans
un entrepôt douanier, puis les vend à C alors qu’ils y sont stockés.
C’est le prix de vente entre A et B qui doit être retenu pour déterminer la valeur en douane, car
il correspond à la vente intervenue immédiatement avant l’introduction des marchandises sur le
territoire douanier de l’UE.

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II. Les frais à inclure ou à exclure de la valeur en douane

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La Conduite et mise en douane de la marchandise

Lors de la déclaration en douane, différents documents doivent être joints au DAU. Il s’agit de :
- la facture
- les documents justifiant l’origine de la marchandise (certificat d’origine, EUR1…)
- les certificats sanitaires ou phytosanitaires si besoin
- les documents de transport
- les documents d’assurance…

Dès l’introduction de la marchandise sur le territoire douanier de la Communauté Européenne,


la marchandise doit être présentée dans un bureau de douanes.

Par exemple : une entreprise importe de la marchandise en provenance du Canada, la


marchandise est débarquée au Havre alors que l’entreprise a son siège à Orléans, les opérations
de dédouanement doivent être effectuées au bureau de douane du Havre. Ces marchandises
doivent être présentées en douane par la personne qui les a introduites dans le territoire
douanier de la Communauté ou bien par la personne qui a pris en charge leur transport après
cette importation.

En fonction de la marchandise, tous les bureaux de douane ne sont pas compétents. A titre
d’exemple, les produits pétroliers devront être déclarés dans des bureaux de douane spécialisés.
En principe, la marchandise est dédouanée dès son entrée sur le territoire communautaire.
Toutefois, il est possible de procéder à des formalités de transit pour permettre la circulation de
la marchandise sans qu’elle ait fait l’objet d’une procédure de dédouanement. Cette circulation
se fera en suspension de droits sur le territoire communautaire.

Ainsi les formalités douanières pourront se faire dans un bureau de douane plus proche du lieu
de l’entreprise. Pour cela, une personne désignée comme « principal obligé », s’engagera à
effectuer les opérations de transit communautaire et répondra de l’exécution régulière des
opérations douanières. Le service des douanes exigera également des garanties financières par
le biais d’une caution.

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Les certifications EA et OEA

I. Le certificat EA

Le statut EA est une autorisation donnée par la douane à une entreprise exportatrice afin de lui
permettre des facilités au niveau des formalités d’export notamment quand elle doit attester de
l’origine préférentielle des produits qu’elle expédie dans les pays tiers ayant signés des accords
commerciaux avec l’Union européenne. L’entreprise atteste elle-même l’origine préférentielle
des produits sur ses factures. Elle est ainsi dispensée d’établir l’EUR1

II. Le certificat OEA

Le statut d’OEA permet à l’entreprise de bénéficier de nombreux avantages par- mi lesquels on


peut citer un accès exclusif à certaines autorisations douanières (exemple : le dédouanement
centralisé communautaire, la réduction de la garantie globale sur les dettes douanières) ou
encore suivant l’autorisation une priorité de traitement et le choix du lieu en cas de contrôle.

Avec le Code des Douanes de l’Union (CDU), le statut OEA est désormais placé au cœur du
système de dédouanement afin d’assurer la sécurité et la régulation des échanges en instaurant
un partenariat entre les entreprises et l’administration douanière.

Label de qualité pour les entreprises, le statut d’OEA est aussi pour les administrations
douanières européennes garant du respect de la réglementation douanière et de la fiabilité de
l’entreprise en matière de sécurité-sûreté.

En fonction de la nature des activités et de la chaîne logistique, trois statuts sont proposés :

- autorisation OEA-C pour les simplifications douanières ;

- autorisation OEA-S pour la sécurité-sûreté ;

- autorisation OEA-F pour les simplifications douanières et la sécurité-sûreté

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Les échanges intracommunautaires (TVA)

Lors d’échanges au sein de l’Union européenne, le principe général est la libre circulation des
biens et des services. Dans ce cadre, il n’y a donc pas de formalités douanières, ni dans le pays
de départ, ni dans le pays d’arrivée.

N’ayant pas d’harmonisation fiscale au sein de l’Union européenne, ce sont les règles des
échanges avec les pays tiers qui s’appliquent, c’est-à-dire que la TVA est perçue dans le pays
d’arrivée dans le cadre de commerce interentreprises.

Pour les ventes aux particuliers, c’est la TVA du pays de départ qui s’applique.

Si dans les échanges avec les pays tiers, c’est l’administration douanière qui gère la perception
de la TVA à l’entrée dans l’État membre de destination à travers le DAU, il en est tout
autrement dans les échanges intracommunautaires.

Si les flux physiques et les flux financiers sont gérés par l’administration douanière en dehors
de l’Union européenne, dans les échanges entre les États membres, ces flux sont gérés par les
entreprises qui en communiquent le détail aux administrations concernées, à savoir les ventes et
les achats de marchandises et/ou de services à travers la déclaration mensuelle de chiffres et la
liquidation de TVA nationale (CA3) pour la partie fiscale et à travers deux documents mis en
place au sein de l’UE pour la gestion des flux physiques de marchandises (DEB), et des ventes
de services (DES).

Il est à préciser que l’administration des douanes continue d’assurer deux fonctions en matière
intracommunautaire : l’établissement des statistiques du commerce intracommunautaire et la
surveillance du respect des règles fiscales concernant la TVA.

Remarque :
 Les factures sont établies HT et doivent comporter la mention « Exonération de TVA
selon l’article 262 ter I du Code Général des Impôts ». Les numéros d’identifiant du
vendeur et de l’acheteur doivent être spécifiés sur la facture commerciale.
 Les numéros d’identifiant du vendeur et de l’acheteur doivent être spécifiés sur les
factures.
 Le vendeur doit s’assurer que le numéro d’identifiant TVA de son client est bien exact

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 LA DÉCLARATION D’ÉCHANGES DE BIENS (DEB)

L’entreprise est amenée à réaliser une Déclaration d’Echanges de Biens (DEB) pour toutes les
opérations commerciales de marchandises lors de flux intracommunautaires.
Ce document a une double finalité :
- l’établissement des statistiques du commerce extérieur et le suivi par la Com- mission

des mouvements de marchandises à l’intérieur de l’Union européenne ;


- la surveillance du respect des règles fiscales en matière de TVA.

Le vendeur est tenu d’établir cette déclaration, dès la première vente réalisée au sein de l’Union
européenne.
L’acheteur sera soumis à cette obligation déclarative, sous certaines conditions, en tenant compte
du montant des achats intracommunautaires dans le tableau récapitulatif ci-après :

Ce document est une obligation déclarative et doit être produit par l’entreprise tous les mois
auprès de l’administration des douanes, qui assure la collecte de ces informations. Une déclaration
séparée doit être établie pour chaque type de flux (flux à l’expédition, flux à l’introduction). Cette
déclaration est effectuée en ligne sur le site Pro-Douane.
Sont exclus de la Déclaration d’Echanges de Biens : les échanges entre États membres de
marchandises tierces non mises en libre pratique, les expéditions et introductions temporaires de
biens dans le cadre de foires, salons, expositions, pour effectuer un essai, pour la réalisation de
travaux, les échantillons commerciaux gratuits, les flux d’introduction et d’expédition de biens
pour réparation.

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 LA DÉCLARATION EUROPÉENNE DE SERVICES
(DES)

Les entreprises françaises fournissant des services à des sociétés établies dans d’autres États
membres de la Communauté européenne, doivent remplir une Déclaration Européenne de
Services reprenant mensuelle- ment l’ensemble des prestations réalisées au cours du mois.
Cette déclaration DES concerne les prestations de services entre sociétés assujetties à la TVA et
doit être transmise à l’administration des douanes sur le site Pro- Douane selon un calendrier.
C’est l’administration des douanes qui assure la collecte de ce document, dont la finalité est de
permettre le contrôle de la taxation à la TVA des prestations de services au sein de l’Union
européenne.
Toute entreprise fournissant des services intracommunautaires à l’exception des services suivants
: services des agences de voyage, services se rattachant à un immeuble, prestations de transport de
passagers, prestations consistant à donner accès à des manifestations culturelles, artistiques,
sportives, éducatives, scientifiques, de divertissement ou similaires, telles que les foires et les
expositions, les ventes à consommer sur place, locations de moyen de transport de courte durée, les
services bénéficiant d’une exonération dans l’État membre du preneur.
Si une entreprise facture conjointement des prestations matérielles et de services, elle doit établir
une DEB, si le montant des marchandises est supérieur au montant de la prestation de services ou
une DES, si le montant de la prestation de services est supérieur au montant des marchandises.
Si l’entreprise facture ces prestations de façon séparée, à la fois une DEB et une DES doivent
être établies.

 Définition de la valeur en douane au titre de la TVA

La valeur en douane est la valeur de la marchandise qui sera prise en compte pour l’application
de la TVA dans le pays de consommation du produit.

 La valeur au titre de la TVA est donc égale à :


 Valeur en douane au titre des droits de douane
 droits de douane, prélèvement et autres taxes
 frais accessoires jusqu’au lieu de destination : frais de commission, transport,
assurances,
 frais relatifs aux opérations de dédouanement : honoraires en douane, magasinage

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Les régimes douaniers
Définition

Le régime douanier est un statut juridique donné à la marchandise à l’issue de son


dédouanement. Il détermine si les droits et taxes seront acquittés ou non, si les contrôles du
commerce extérieur seront accomplis ou non.

En effet on distingue 4 catégories des régimes en douane

I. les régimes définitifs,


II. les régimes de transit,
III. les régimes d’entreposage,
IV. les régimes d’utilisation,
V. les régimes de transformation.

I. Les régimes définitifs


A. L’exportation en simple sortie

Les marchandises de l’UE ou ayant acquis le caractère communautaire doivent être dédouanées
lorsqu’elles quittent le territoire douanier.

Le DAU fait apparaître la valeur en douane à des fins statistiques (valeur de la marchandise au
point de sortie du territoire national. La TVA n’est pas applicable aux marchandises quittant le
territoire national puisque celles-ci ne sont pas consommées sur place. L’exemplaire EX3 du
DAU visé par le bureau de douane de sortie est remis à l’exportateur et sert de justificatif fiscal.
De plus, l’entreprise déduit la TVA sur les consommations intermédiaires nécessaires à son
activité quelle que soit leur origine (française, UE ou pays tiers).

B. L’importation définitive
1. Le régime de « mise en libre pratique » (MLP)

Le régime de « mise en libre pratique » autorise la libre circulation des marchandises


au sein de l’Union européenne et leur confère, si elles sont d’origine tierce, le caractère de
marchandises communautaires. On applique ainsi les mesures tarifaires et
réglementaires communautaires.

2. Le régime de « mise à la consommation » (MAC)

En principe, lorsqu’une marchandise pénètre sur un territoire douanier, elle peut être
mise en vente sur le marché dès le paiement des droits et taxes. Or, au sein de l’Union
européenne, il existe une spécificité : si les droits de douane sont exigibles à l’entrée du
territoire communautaire, la TVA n’est payable qu’au moment de la commercialisation
dans un État membre. En effet, la TVA est un impôt national sur la consommation.

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Exemples

 Une marchandise japonaise arrive par bateau à Rotterdam, à destination de Paris. Deux
solutions sont possibles: première solution: dès son entrée sur le territoire douanier, la douane
néerlandaise procède à l’établissement de la déclaration, au paiement des droits et de la TVA ;
 deuxième solution (la plus usitée): le dédouanement aura lieu à Paris. La marchandise
voyagera donc accompagnée d’un titre de transit (T1). Les droits et taxes seront acquittés en
France

II. Les régimes de transit

ils permettent de mieux gérer les flux logistiques de l’entreprise et de transporter les
marchandises non dédouanées en suspension de droits et de taxes et de toute mesure de
politique commerciale, d’un bureau de douane de départ à un bureau de destination.

Chaque opération de transit donne lieu à l’établissement d’une déclaration sommaire et à


l’utilisation d’une garantie financière sous forme de caution (le cautionnement est
l’engagement d’une personne physique ou morale de payer en cas de non-respect des
engagements souscrits par le principal obligé). Ce cautionnement peut être au coup par coup ou
global. La douane exerce aussi des contrôles matériels (pose de scellés sur les moyens de
transport, contrôle éventuel des marchandises). La dispense de scellement peut être obtenue
dans certains cas.

Formes Champ Document Exemple


d’application
Transit Marchandises non mises en libre DAU1 (T1) Importation d’une
communautaire pratique et circulant entre deux exemplaire marchandise tierce
externe points situés dans la 1 à l’export ; débarquée à Anvers
communauté. exemplaire 4, et acheminée jusqu’à
Marchandises soumises à 5, 7 à l’import. Clermont Ferrand.
restitution.
Transit Le régime est maintenu pour les DAU (T2) Expédition vers la
communautaire échanges entre les DOM2, entre Martinique ou la
interne les DOM et l’Union européenne Guadeloupe si le
et pour les expéditions d’un bureau de sortie n’est
point à un autre de l’UE avec pas situé en France.
emprunt Transport depuis la
d’un territoire AELE3, ou France jusqu’en Italie
expédition d’un pays de l’UE avec emprunt du
vers un pays AELE. territoire suisse
Le transit Englobe tous les échanges, DAU (T2) dans Expédition
commun par tout mode de transport, les relations d’Allemagne vers

1
- DAU : Document Administratif Unique
2
- DOM : départements d’outre-mer : Les DOM-TOM, ce sont les Départements et les Territoires d’Outre-Mer, en clair, des
petits morceaux de France dispersés dans tous les océans de la planète. regroupe les pays la Guadeloupe, La Réunion,
Mayotte, la Guyane et la Martinique
3
- AELE L’Association européenne de libre-échange: L’AELE est une organisation intergouvernementale qui vise à
promouvoir le libre-échange et l’intégration économique au profit de ses quatre Etats membres que sont l’Islande, le
Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.

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entre l’Union européenne et avec l’Espagne la France, empruntant
les pays de l’AELE échange : et le Portugal, le territoire suisse.
Islande, Liechtenstein, Norvège
, suisse ). Et les pays DOM
Transit Concerne tout transport routier à Carnet TIR Pologne vers
international destination ou en provenance matérialisant la l’Allemagne puis
routier d’un pays tiers. caution. la France.
• Autorise le franchissement
d’une ou plusieurs frontières
sans déclaration particulière,
sans rupture de charges et sans
attente à la douane.
• Doit être effectué par des
véhicules
agréés et identifiés par une
plaque TIR
(transport international routier).
Durée de validité : 45 jours.
Transit Territoire d’un pays membre. Le DAU T1 ou T2 Arrivée d’une
communautaire point de départ et d’arrivée et marchandise au
simplifié doivent être obligatoirement documents Havre et transport
situés sur le territoire douanier permettant jusqu’au bureau de
national. d’identifier la douane de Lyon.
Le régime s’applique aux marchandise
marchandises tierces en
suspension
de droits et de taxes.
Le cautionnement est exigé.
Transit Cette procédure permet de Une seule Transit domicilié
domicilié couvrir déclaration après un transport
avec une seule déclaration de de transit sous international par
transit différents forme de fer, ou par route, ou
acheminements. documents après un transit
commerciaux communautaire.
ou de
transports
(trois
exemplaires).
Transfert Utilisé pour le transport fluvial Manifeste
rhénan et concerne le transport sur rhénan
Transport sur le Rhin.
Afin d’accélérer les formalités douanières et d’améliorer le suivi et l’apurement des opérations
de transit, l’Union européenne a décidé de dématérialiser la procédure de transit et de créer un
nouveau système de transit informatisé (NSTI). Le renvoi des documents papier est supprimé et
remplacé par des échanges de messages entre les services douaniers et les opérateurs, au départ,
au passage et à destination.

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III. Les régimes d’entreposage

Le régime de l’entrepôt autorise le stockage des marchandises en suspension de droits


et taxes, et présente un réel avantage de trésorerie. En effet, les droits et taxes ne sont
exigibles qu’en cas de commercialisation sur le marché intérieur, au fur et à mesure de
la sortie des marchandises.

L’entrepôt douanier permet de soutenir l’activité de stockage dans l’Union européenne.


Cette réglementation communautaire offre un éventail d’options qui permettent de
s’adapter aux besoins économiques de chaque entreprise. Ce régime convient à l’import
comme à l’export.

Régime Bénéficiai Avantages Mise Formalités Modes


res en œuvre et contraintes d’apurement
privilégié
Entreposa Toute -Disponibilité des Toutes les -Déclaration – MAC (mise à
ge entreprise stocks. marchandises d’entrée (sous la consommation).
à réalisant -Avantage de sont forme de DAU) et –Réexportation.
l’importat des trésorerie : les admissibles cautionnement –Placement sous un
ion opérations perceptions et les sauf cas si l’entrepôt est autre régime
d’importat mesures de particulier. privé économique (un
ion. contrôle du Application - Déclaration régime de transit en
commerce des spéciale en cas particulier).
extérieur sont Mesures de cession de
suspendues fiscales et marchandises.
jusqu’à la mise à la commerciales -Transformations
consommation. le jour de la interdites.
-S’il y a mise à la -Opérations destinées
réexportation, les consommation. à conserver la
droits et taxes ne . marchandise ou
sont pas perçus. à améliorer
sa présentation sont
autorisées.

Entreposa Seuls les – Avantage de Toutes les – Déclaration Exportation


ge exportateu trésorerie. marchandises d’entrée sous dans un délai
à rs – Souplesse françaises ou forme de DAU maximum de
l’exportat réels des livraisons. mises à la . 24 mois.
ion peuvent – Exonération consommation – Pas de garantie.
bénéficier fiscale. et destinées à – Exporter les
du – Économie si l’exportation et produits
régime stockage dans à dans les délais
les locaux de l’avitaillement impartis.
l’exportateur. sont admises – Opérations
– Stockage en autorisées :
France idem qu’à
économise l’importation
les frais à sauf cession.
l’étranger.

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Il existe deux types de structures capables de recevoir et de stocker des marchandises
sous douane : les entrepôts publics et les entrepôts privés.

Entrepôt public (types A et B) Entrepôt privé (types C, D et E)


• Utilisable par toute personne, pour Réservé à l’entreposage des marchandises
l’entreposage qui
de marchandises. appartiennent à l’entrepositaire ou qui sont
• Doit être agréé par le service des douanes. nécessaires à son activité.
• Tenu par les chambres de commerce, les
commissionnaires en douane, les
transporteurs, etc.

IV. Les régimes d’utilisation de la marchandise


A. Le régime de l’admission temporaire

Le régime de l’admission temporaire permet d’importer temporairement une marchandise dont


l’entreprise a besoin pour son activité (essais, réglages, exposition, etc.).
La marchandise ne doit pas subir de modifications. Dès lors qu’elle est réexportée,
l’entreprise utilisatrice ne paie ni droit, ni taxe.
Dans le cadre de ce régime, le carnet ATA (Admission Temporary Admission), délivré
par les chambres de commerce et d’industrie, facilite la circulation internationale des
marchandises en simplifiant les formalités douanières. Le carnet ATA se substitue en
effet aux différents documents douaniers normalement requis pour une opération
d’importation temporaire, d’exportation temporaire, ou de transit, et permet d’obtenir
une suspension des droits et taxes. Son utilisation est recommandée notamment pour
les échantillons commerciaux et le matériel d’exposition utilisés lors d’une participation à des
salons.

L’avantage essentiel de ce régime réside dans la simplicité des formalités en frontière et la


dispense de caution pour l’utilisateur (la caution est fournie de manière globale par le Bureau
international des chambres de commerce (BICC) représenté en France par la chambre de
commerce et d’industrie de Paris.

B. Le régime des retours

Le régime des « marchandises en retour » permet d’exonérer de droits à l’importation


certaines marchandises communautaires réimportées en l’état dans le territoire douanier de la
Communauté, après avoir été exportées à titre définitif ou temporaire. Les marchandises en
retour doivent :

– relever de l’une des catégories de marchandises pouvant bénéficier du régime des


retours ;
– être réimportées dans l’état où elles ont été exportées ;
– être réimportées dans les délais autorisés : trois ans en général ;
– être accompagnées des documents justificatifs de leur exportation antérieure (déclaration
d’exportation définitive ou temporaire, carnet ATA, etc.).

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Les marchandises bénéficient en principe d’une franchise totale des droits de douane.
Elles bénéficient également d’une franchise de la TVA, si elles sont réimportées par
l’exportateur lui-même.

Exemple

Un industriel français exporte temporairement du matériel de forage. Après utilisation la


marchandise revient dans les locaux de l’entreprise. Une marchandise vendue et livrée dans un
pays hors UE est retournée par le client étranger.

C. L’admission temporaire

Les entreprises peuvent importer pour une durée limitée des marchandises, les utiliser et les
réexporter en l’état, en bénéficiant d’une suspension totale ou partielle des droits et taxes qui
seraient normalement dus dans un régime définitif.

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Exemple : Admission en exonération partielle

Une entreprise située dans un état membre importe pour une durée de huit mois un four de
cuisson industriel d’une valeur à l’importation de 20 000 €. Le taux de droits est de 5,7 %. La
taxation partielle se calcule comme suit :

- droits de douane, 3 % par mois d’utilisation des droits normalement dus : 20 000 × 5,7 % ×
3 % × 8 = 273,6 € ;
- TVA immédiatement exigible dès le placement sous le régime : 20 273,6 € × 19,6 % = 3
973,63 €.

V. Les régimes de transformation

Ce régime répond à l’internationalisation croissante des activités de l’entreprise. Cela


concerne notamment les entreprises situées sur le territoire de l’Union européenne
qui importent des marchandises afin de les transformer avant de les réexporter
(perfectionnement actif), ainsi que les entreprises européennes qui sous-traitent une partie de
leur fabrication hors UE, pour ensuite réimporter les produits assemblés (perfectionnement
passif).

1. PERFECTIONNEMENT ACTIF

Le régime du perfectionnement actif permet d’importer temporairement des marchandises


tierces, en suspension de droits et taxes et des mesures de politique commerciale, et de les
transformer avant de réexporter les produits finis obtenus.
Ce régime permet donc de disposer de marchandises non communautaires sans payer
de droits de douane, comme c’est le cas pour une mise en libre pratique. L’entreprise
importatrice située sur le territoire européen peut alors opérer des transformations
sur les marchandises importées, puis exporter le produit fini à destination d’un pays
non communautaire. Ainsi, la compétitivité des entreprises est favorisée.

Exemple

Une entreprise de construction aéronautique de la région de Toulouse importe, sous le régime


du perfectionnement actif, des pièces détachées qu’elle assemble avant de réexporter des
moteurs d’avion comprenant les pièces importées.

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2. Le régime du perfectionnement passif

Le régime du perfectionnement passif a été mis en place pour répondre au développement des
activités de sous-traitance entre l’Europe et les pays tiers. En effet, quand
la transformation de la marchandise a lieu dans un pays tiers, l’exportation peut être
considérée comme temporaire puisque l’entreprise exporte des marchandises communautaires
en vue de les faire transformer ou réparer dans un pays tiers.
La réimportation des produits se fait alors en exonération partielle d’imposition, puisque
le calcul se fait sur la base de la plus-value réalisée à l’étranger par le sous-traitant hors
Union européenne.

Le régime de perfectionnement passif bénéficie de la taxation différentielle qui


consiste à déduire des droits de douane des produits finis, le montant des droits de
douane des matières premières.

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