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Apprendre La Musique Isabelle Peretz PDF Free
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Musique et mathématiques
Musique et lecture
J’ai découvert que j’avais l’oreille absolue vers l’âge de 20 ans, quand je
me suis intéressée à la psychologie de la musique. Je pensais que tous ceux
qui avaient fait du solfège associaient automatiquement un nom à une note
jouée au piano sans regarder où la touche était frappée. C’est en voyant les
yeux écarquillés de mes amis musiciens que j’ai compris qu’ils m’enviaient
de posséder l’oreille absolue. Pourtant, je le vivais comme un handicap la
plupart du temps. Quand j’écoutais un morceau de guitare, mon instrument,
j’avais ce code stupide (do, si, sol, do, etc.) dans la tête et c’était irrépressible.
Eh bien, sachez que, dans un passé pas si lointain, l’oreille absolue était
perçue comme un don, un signe de talent, pour entrer dans les conservatoires
ou facultés de musique. Même que ceux qui en étaient pourvus étaient
dispensés du cours de solfège ! J’aurais dû poursuivre mes études musicales
en ces temps-là.
En fait, moins de 10 % des musiciens occidentaux possèdent l’oreille
absolue. Les populations asiatiques possèdent un terrain plus favorable (ou
une plus grande vulnérabilité) pour la développer. Aux États-Unis, 47,5 % des
étudiants en musique d’origine chinoise, coréenne et japonaise possèdent
l’oreille absolue alors qu’elle n’est que de 9 % chez les étudiants caucasiens
[1]. Cette prévalence plus élevée chez les Asiatiques ne s’expliquerait pas par
l’apprentissage d’une langue tonale, qui utilise des variations de hauteurs pour
exprimer des significations différentes ([mǎ] = cheval et [mā] = maman), vu
que le coréen et le japonais ne sont pas des langues à tons. Des variations
génétiques propres aux populations asiatiques en seraient responsables.
La rareté de l’oreille absolue explique probablement son prestige.
Pourtant l’oreille absolue ne caractérise pas les musiciens de talent. Elle est
même un handicap aux dépens de l’oreille relative, qui permet de transposer
ou de chanter avec d’autres paroles que le nom des notes. De plus, l’oreille
absolue est fort répandue chez les autistes, même chez ceux qui n’excellent
pas en musique. On dit de cette habileté qu’elle est « encapsulée », car elle se
développe de façon isolée, sans avoir de lien apparent avec le fonctionnement
cognitif et affectif de l’individu.
Pour un adulte caucasien, même musicien, il est difficile d’acquérir
l’oreille absolue. En revanche, l’enfant de 5-6 ans parvient à donner le nom
d’une note parmi 7 possibles au bout de quatre à six semaines [2]. Ainsi, il
semble y avoir une période critique, autour de 6 ans, durant laquelle l’oreille
absolue peut être acquise. Néanmoins, ce n’est pas suffisant. De nombreux
musiciens ont appris à faire de la musique bien avant cette période, lecture et
solfège compris. Or la majorité de ces jeunes musiciens n’acquièrent pas
l’oreille absolue.
L’oreille absolue, chez les rares musiciens qui la possèdent, est associée à
une asymétrie plus marquée du cortex auditif, avec un planum temporale, une
région du lobe temporal supérieur, plus large à gauche et plus petit à droite,
ainsi qu’une connectivité locale (nombre de synapses) plus dense. Cette
morphologie du cerveau du musicien qui possède l’oreille absolue ne se
retrouve pas chez celui qui en est dépourvu alors qu’il a débuté son
apprentissage aussi tôt [3]. Ainsi des différences structurelles entre les
cerveaux de ceux qui développent l’oreille absolue et ceux qui ne la
développent pas pourraient exister dès la naissance. Ces prédispositions
s’exprimeraient par ces différences individuelles marquées à apprendre le
nom des notes sans référence, durant la période critique autour de 6 ans.
Vu que l’oreille absolue se présente comme une habileté isolée et facile à
mesurer, beaucoup d’études ont tenté d’en identifier les gènes responsables.
Une étude de jumeaux confirme l’origine génétique. Comme la transmission
n’obéit pas à des lois simples, l’oreille absolue semble liée à l’action de
multiples gènes [4].
Aujourd’hui, on envisage l’oreille absolue comme une forme de
synesthésie, d’association involontaire entre un son et un mot. La forme de
synesthésie la plus répandue est l’association involontaire entre une couleur et
une lettre ou un chiffre. Un synesthète, par exemple, voit le 4 en jaune et le 9
en brun. D’ailleurs, les possesseurs d’oreille absolue sont plus souvent
synesthètes (20 %) que la population générale (4 %). De plus, les familles
d’« oreille absolue » et les familles de synesthètes partageraient une même
variante du gène EPHA7 impliqué dans le développement cérébral [5]. On
pense que l’oreille absolue, tout comme la synesthésie, résulte de l’utilisation
de connexions entre réseaux neuronaux adjacents qui, dans un cerveau
normal, sont inhibées.
10
L’AMUSIE
CONGÉNITALE
« Voyons, chanter n’est pas naturel : je ne peux pas chanter une note ! »
Stephen Pinker de l’Université Harvard a même argumenté que la musique ne
pouvait pas relever de la biologie puisque la plupart des gens ne peuvent pas
chanter correctement. Voilà un commentaire entendu maintes fois. Ce mythe
est tellement répandu que la science ne s’est intéressée au chant ordinaire
(celui de Monsieur et Madame Tout-le-Monde) que fort récemment.
À bien y penser, si l’oreille se plaint d’entendre chanter faux, c’est sans
doute parce que ce n’est pas habituel. Pour en avoir le cœur net, ou plutôt
obtenir une réponse de la science, nous avons demandé à des promeneurs de
nous chanter la chanson d’anniversaire la plus populaire au Québec (« Gens
du pays » de Gilles Vigneault) sous le faux prétexte d’un pari. Les gens se
sont prêtés au jeu et nous avons pu enregistrer ainsi plus de 100 chanteurs
occasionnels. Nous avons fait l’analyse acoustique de chaque note. Le résultat
a été au-delà de nos espérances. La justesse du chant égalait celle de
chanteurs professionnels, y compris le chant de Gilles Vigneault lui-même
[1].
Bien sûr, le chant pouvait être faux par un quart de ton. Mais qu’importe,
on ne l’entend pas. En fait, nous avons observé, en laboratoire, que nous
sommes incapables de déceler un écart d’un demi-ton dans la voix chantée
alors que notre oreille détecte le même écart très facilement sur un violon.
Nous avons appelé ce phénomène la « générosité vocale » [2].
Alors pourquoi avons-nous l’impression de chanter faux ou que d’autres
chantent faux ? Il y a plusieurs raisons. D’abord, le chant entonné en chœur
peut ne pas correspondre au bon registre (trop aigu ou trop grave) pour
certains. Ensuite, voire surtout, nous pratiquons peu le chant, surtout en
public.
Faute d’utilisation, le chant va décliner avec l’âge. C’est un peu comme
l’apprentissage d’une langue. Sa maîtrise va se rouiller, faute de pratique. De
plus, en chant, il faut s’adapter au changement de registre à la puberté. Seule
l’écoute permet de se corriger. En effet, nous ne ressentons pas le degré de
tension de nos cordes vocales ni ne les voyons. C’est la même chose pour la
parole, notez bien. Certains d’ailleurs ont la voix trop haut perchée ; ils
doivent suivre un long traitement pour le corriger.
Rappelons que chanter est un instinct chez l’humain. Les premières
semaines de sa vie sont accompagnées du chant maternel. C’est un
comportement universel. Même aujourd’hui où les moyens de diffusion
abondent, les parents continuent à utiliser le chant pour endormir, mais aussi
pour jouer ou donner le bain. La distinction est difficile entre le chant et le
parler-bébé (baby talk en anglais), mais le bébé reconnaît la différence. Pour
citer une situation récente [3] testée à l’Université de Montréal, des bébés de
7 à 10 mois écoutaient une voix préenregistrée qui chantait ou qui parlait à
l’enfant avec toutes les caractéristiques typiques du parler-bébé : en élevant le
ton de la voix, en faisant de larges sauts mélodiques, en ralentissant le débit.
On arrêtait l’enregistrement quand le bébé (laissé seul) manifestait des signes
faciaux de détresse (grimace, pleurs). Le bébé tenait bon deux fois plus
longtemps avec le chant que la parole. L’idée est que le chant signale le bien-
être, le réconfort au bébé, qui tolère ainsi l’isolement plus longtemps.
Les paroles contenues dans le chant maternel ne font pas grande
différence. Dans l’expérience relatée ci-dessus, le nouveau-né ne fait pas de
différence entre des paroles étrangères (en turc) et des paroles dans sa langue
maternelle (français). De plus, dans certaines cultures, les mères profitent de
la berceuse pour se lamenter, sachant d’instinct que le bébé ne fera pas la
différence entre paroles apaisantes et stressantes tant que la mélodie signale le
réconfort [2].
Paroles et musique sont distinguées dans le cerveau. Les réseaux
neuronaux impliqués dans la perception du chant sont vastes et mobilisent les
deux hémisphères cérébraux. Comme ces réseaux se chevauchent dans le
cerveau, il est difficile de les séparer en neuro-imagerie. Par contre, en cas
d’accident vasculaire cérébral ou d’une anomalie neurogénétique, paroles et
musique peuvent se séparer dans le chant et révéler ainsi leur autonomie. Il
est fréquent d’entendre le chant d’une chanson connue chez l’aphasique qui
ne peut plus en articuler les paroles. À l’inverse, l’amusique peut retrouver les
paroles de chansons familières, mais non la mélodie.
Bien que paroles et musique soient intimement liées dans les chansons, le
cerveau les distingue. Les codes sont dits séparables. D’ailleurs, il est
fréquent d’utiliser une chanson familière et d’en modifier les paroles à
l’occasion. Notez qu’il faut que la mélodie soit connue. Sinon, l’apprentissage
sera double : il faudra non seulement apprendre les nouvelles paroles, mais
aussi la nouvelle mélodie. Voilà pourquoi les chanteurs classiques qui
apprennent un nouveau chant récitent les paroles rythmées et fredonnent les
mélodies séparément avant de les combiner.
Enfin, voire surtout, le chant est une activité qui procure un immense
plaisir. Certains pensent même que le chant choral est une grande caresse
(grooming) collective qui libère des endorphines dans le cerveau et diminue
les hormones de stress. Plus la chorale est large, plus le plaisir est grand et le
sentiment d’appartenance renforcé [4].
Connaissant cette science, je me demande souvent pourquoi nous ne
chantons pas plus souvent, voire compulsivement. Nous sommes gênés de
chanter. Serait-ce comme se déshabiller sous le regard de l’autre ? Je ne le
pense pas. Nous ne dessinons pas plus devant quelqu’un à moins de savoir
que nous avons un certain talent. Je pense que l’origine du problème est le
manque de valorisation du chant ordinaire. C’est ici que l’éducation prend
toute son importance.
12
DANSER, C’EST AUSSI
S’EXPRIMER
MUSICALEMENT
On le voit rarement ainsi, mais la danse est une activité musicale. Bouger
sur la musique est irrépressible. De plus, la danse peut produire de la
musique. Dans de nombreuses cultures, les danseurs portent des objets
sonores qui tintent à chaque pas. Danser, c’est aussi s’exprimer musicalement.
Hocher la tête, battre la mesure avec le pied ou en frappant des mains, se
balancer de gauche à droite au rythme de la musique sont des réponses
musicales spontanées sur lesquelles des mouvements de danse s’appuient.
Bouger au rythme de la musique semble tellement simple ; il suffit de le
« sentir ». En fait, la capacité à suivre le rythme, et plus justement à suivre la
pulsation (beat), repose sur des mécanismes complexes. Trois principes
caractérisent cette synchronisation.
1) L’anticipation. Si vous vous synchronisez sur un métronome en tapant,
par exemple, vos tap vont coïncider à quelques millisecondes près avec le tic
et le tac du métronome. Cette haute précision du geste exige l’anticipation.
Une réaction au tic (ou au tac) implique un retard d’au moins
100 millisecondes : le temps de le percevoir et de réagir. De plus, si un tic est
masqué, votre tap coïncidera exactement au moment où il aurait dû se faire
entendre. Dans les deux cas, votre cerveau a anticipé la pulsation.
2) L’adaptation. La synchronisation est très flexible et peut s’adapter très
rapidement à des fluctuations même subtiles ou soudaines de vitesse (tempo),
à l’intérieur d’une fenêtre de 300 à 900 millisecondes entre les tic et les tac du
métronome. Le tempo préférentiel de l’adulte se situe aux alentours de
600 millisecondes (100 au métronome) et correspond à la marche. Ce tempo
préférentiel (ou endogène) est beaucoup plus rapide chez l’enfant et plus lent
chez la personne âgée.
3) L’abstraction. La synchronisation ne se fait pas seulement au son de la
musique. La synchronisation demeure aisée en modalité visuelle (par
l’imitation notamment) et tactile (vibration). L’utilisation de ces autres
canaux sensoriels de transmission permet notamment au sourd profond de
danser. Néanmoins, la synchronisation au son est plus précise.
Certaines musiques invitent plus à la danse que d’autres. On parle de
groove ou de swing pour qualifier celles qui donnent envie de bouger. Le
groove est relié à la présence de syncopes. La syncope correspond à un temps
fort qui n’est pas exprimé par un son. L’inférence de ce temps fort dépend de
la clarté de la pulsation et de l’anticipation. L’idée (non prouvée) serait que la
syncope crée un vide que le mouvement cherche à combler. En d’autres
termes, la syncope invite le danseur à marquer la pulsation par le mouvement
de son corps. Ainsi la danse peut servir à littéralement exprimer le rythme de
la musique [1, 2].
Ce lien entre rythme et mouvement existe dès son entrée dans le système
sensoriel, par le déplacement de liquide dans le système vestibulaire de
l’oreille [3]. Ce système sert à percevoir le mouvement et, à l’équilibre, il est
adjacent et distinct de l’organe de Corti (structure de la cochlée), lequel
répond aux vibrations sonores. Le lien entre rythme et mouvement se poursuit
dans l’activité du cerveau. Même en l’absence de mouvement, l’écoute d’un
rythme active non seulement le cortex auditif, mais également le cortex
moteur. Ce rythme, s’il possède une pulsation claire, active aussi les noyaux
de la base (également appelés noyaux gris centraux) [4]. Ces noyaux de la
base seraient en quelque sorte dépositaires du code de la pulsation. En cas de
défaillance des noyaux de la base, comme dans la maladie de Parkinson, la
musique sert de béquille mentale pour la marche et même la danse. Ces
noyaux de la base sont également responsables de la libération de dopamine
associée au plaisir, dont le noyau accumbens (voir chapitre 1).
J’aime à penser que cette proximité entre structures cérébrales présidant à
la synchronisation et le circuit dopaminergique de la récompense n’est pas
fortuite et explique le plaisir évident que procure toute activité musicale
synchrone comme la danse, le chant choral ou la musique d’ensemble.
13
LA MUSIQUE
COMME
LEVIER SOCIAL
Nombreux sont les adultes, parents, voire grands-parents, qui ont toujours
voulu apprendre la musique. Et voyant les leçons de musique des enfants, ou
à leur départ, ou encore à la retraite, certains se demandent si ce ne serait pas
l’occasion de s’y mettre. La science est encourageante à cet égard. Oui, même
à un âge avancé, on peut apprendre la musique. De plus, cet apprentissage
aurait un effet protecteur sur le cerveau.
On note déjà que le déclin lié à l’âge fait moins de ravages chez le
musicien. La musique ne restaure pas les neurones perdus dans l’oreille. Le
musicien est aussi affecté par la perte auditive que le non-musicien. Mais, en
vieillissant, le musicien conserve un cerveau plus apte à discerner les sons qui
lui parviennent. En aiguisant l’attention, il compense les pertes d’ouïe
inéluctables. À l’âge de 70 ans, il perçoit la parole dans le bruit comme un
non-musicien de 50 ans [1].
La bonne nouvelle, c’est qu’il ne faut pas avoir fait de la musique toute sa
vie pour profiter de ses bienfaits en fin de vie. Même si on arrête, on en garde
encore les bénéfices : 4 à 14 ans de formation musicale tôt (avant 25 ans) se
décèlent encore, plus tard dans la vie, même après un arrêt dépassant 40 ans
[2]. Avoir fait de la musique durant sa jeunesse facilite aussi la perception de
la parole dans le bruit à un âge avancé. Avoir une formation musicale
améliore donc la qualité du codage de la parole dans le bruit dès les premiers
relais au cerveau (au niveau du tronc cérébral). C’est un avantage important
pour la personne âgée qui entend de plus en plus mal. Avoir appris à jouer
d’un instrument tôt dans la vie modifie probablement notre rapport au monde
sonore en aiguisant notre acuité auditive.
Fort heureusement pour la majorité de la population qui n’a jamais eu
l’occasion d’apprendre la musique, les bienfaits de l’éducation musicale ne se
limitent pas aux seuls initiés. Apparemment, il n’est jamais trop tard pour en
avoir les bénéfices. Quatre mois d’apprentissage formel du piano, avec
apprentissage de la lecture, améliorent non seulement l’humeur, mais les
activités dites exécutives, telles que l’attention et la planification, chez les 70
ans. Le groupe témoin tout aussi actif (exercices physiques, informatique,
leçons de peinture) ne montrait pas de tels gains [3]. Ce constat laisse à penser
que l’apprentissage de musique à un âge avancé pourrait freiner ou retarder le
déclin cognitif.
Il est bien connu que l’activité intellectuelle, souvent associée à un niveau
élevé d’éducation, atténue les effets négatifs du vieillissement. Le cerveau
« plus entraîné » aurait la capacité d’optimiser l’intellect malgré les signes de
dégénérescence. On parle aujourd’hui de « réserve cognitive ». Apprendre la
musique semble alimenter cette réserve cognitive.
15
COMMENT
APPRENDRE ?
La curiosité
La mémorisation
1. Le plaisir musical
Références citées
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2. Naître musical
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3. La musique au service des apprentissages scolaires
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[9] Goswami, U. (2011), « A temporal sampling framework for
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potential study », Psychophysiology, 39, p. 657-663.
[5] Woollett, K., et Maguire, E. A. (2011), « Acquiring “the Knowledge” of
London’s layout drives structural brain changes », Current Biology, 21,
p. 2109-2114.
5. Y a-t-il une période critique pour apprendre
la musique ?
Références citées
[1] Hannon, E. E., Soley, G., et Levine, R. S. (2011), « Constraints on infants’
musical rhythm perception : Effects of interval ratio complexity and
enculturation », Developmental Science, 14, p. 865-872.
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[2] Moreno, S., Marques, C., Santos, A., Santos, M., Castro, S. L., et Besson,
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[3] Lappe, C., Herholz, S. C., Trainor, L. J., et Pantev, C. (2008), « Cortical
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[4] Herholz, S. C., Coffey, E. B. J., Pantev, C., et Zatorre, R. J. (2016),
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9. Le cas de l’oreille absolue
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Annexe :
Évaluation des habiletés musicales
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[10] « Montreal Battery of Evaluation of Musical Abilities (MBEMA) »,
http://www.peretzlab.ca/knowledge_transfer/.
REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS
1 - LE PLAISIR MUSICAL
2 - NAÎTRE MUSICAL
3 - LA MUSIQUE AU SERVICE DES APPRENTISSAGES SCOLAIRES
Musique et lecture
Étudier avec de la musique
8 - LE BAGAGE GÉNÉTIQUE
15 - COMMENT APPRENDRE ?
La curiosité
16 - DU LABORATOIRE À LA CLASSE
17 - PISTES POUR APPRENDRE LA MUSIQUE
RÉFÉRENCES
REMERCIEMENTS
Ouvrage proposé par
Stanislas Dehaene
Éditions Odile Jacob
Des idées qui font avancer les idées