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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale

Formation historique et géographique 6AG


Thème 2 : La Belgique fédérale

Depuis quand la Belgique existe-t-elle ? Quelle est son histoire ? Pourquoi les relations entre les
Flamands et les Wallons sont parfois tendues ? Être Belge, qu’est-ce que cela veut dire ? Voici quelques
questions auxquelles nous allons tenter de répondre dans ce chapitre.

I. Introduction (QCM)

Teste tes connaissances sur la Belgique en répondant aux 35 questions ci-dessous. Par groupe de deux,
vous avez 15 minutes pour trouver un maximum de bonne réponse. À la fin de l’exercice, on corrigera
ensemble les réponses et le groupe qui sera le plus proche des 35 points gagnera.

1. Où est situé le point culminant de la Belgique ?


o Au Mont-Saint-Aubert
o À la Baraque de Fraiture
o Au Signal de Botrange

2. Quelle est l’altitude du point culminant de la Belgique ?


o 394 mètres
o 694 mètres
o 994 mètres

3. Combien de fleuves la Belgique compte-t-elle ?


o 2
o 3
o 4

4. Quelle est la « capitale » de la Wallonie ?


o Namur
o Charleroi
o Wavre

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Quelle est la « capitale » de la Flandre ?
o Ostende
o Malines
o Bruxelles

5. Quelle est approximativement la superficie de la Belgique ?


o 30.000 km²
o 50.000 km²
o 70.000 km²

6. Combien de provinces la Belgique compte-t-elle ?


o 9
o 10
o 11

7. Quelle région naturelle couvre la province du Luxembourg (et s’étend en France) ?


o L’Hesbaye
o L’Ardenne
o La Campine

8. Lequel de ces pays n’est pas frontalier avec la Belgique ?


o Suisse
o Allemagne
o Pays-Bas

9. Quelle ville belge prétend être « la plus petite ville du monde » ?


o Dinant
o Houte-Si-Plou
o Durbuy

10. Quelle est approximativement la population de la Belgique ?


o 5,5 millions d’habitants
o 8,5 millions d’habitants
o 11,5 millions d’habitants

11. Quel est le chef-lieu (= capitale) de la province du Hainaut ?


o Tournai
o Mons
o Charleroi

12. Quel climat influence le temps en Belgique ?


o Climat polaire
o Climat tropical
o Climat océanique

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Quel évènement célèbre-t-on le 21 juillet lors de la fête nationale belge ?
o Date d’indépendance de la Belgique
o Date de prestation de serment de Léopold Ier, premier roi des Belges
o Date de la création de l’hymne national

13. Quel opéra fut à l’origine de la Révolution belge contre les Hollandais en 1830 ?
o La Traviata de Verdi
o Don Juan de Mozart
o La Muette de Portici d’Aubert

14. Quel est le/la Premier(e) ministre actuel(le) ?


o Sophie Wilmès
o Alexander De Croo
o Charles Michel

15. Quel roi belge controversé fut surnommé « le roi bâtisseur »


o Léopold II
o Albert Ier
o Baudouin

16. En quelle année et pour quelle occasion l’Atomium fut érigé ?


o 1930 à l’occasion du centenaire de l’indépendance de le Belgique
o 1958 à l’occasion de l’Exposition Universelle
o 1993 à l’occasion du décès du roi Baudouin

17. En quelle année et avec quelle chanson la Belgique a-t-elle gagné l’Eurovision ?
o 1986 avec J’aime la vie de Sandra Kim
o 2003 avec Sanomi d’Urban Trad
o 2017 avec City Lights de Blanche

18. Combien la Belgique a-t-elle compté de rois depuis 1831 ?


o 7
o 9
o 11

19. Quel est l’animal-symbole de la Wallonie ?


o Tortue
o Paresseux
o Coq

20. Quel est l’animal-symbole de la Flandre ?


o Lièvre
o Lion
o Dragon

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21. Quel personnage célèbre a déclaré que « de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus
braves » (Horum omnium fortissimi sunt Belgae) ?
o L’homme de Cro-Magnon
o Jules César
o Charlemagne

22. Quel est l’hymne national belge ?


o God Save the Queen
o Vers l’Avenir
o La Brabançonne

23. Quel était la monnaie utilisée en Belgique avant l’arrivée de l’Euro (avant le 1er janvier 2002) ?
o L’écu belge
o Le franc belge
o Le florin belge

24. Quelle est la devise nationale belge ?


o L’union fait la force
o Le roi, la loi, la liberté
o Du rhum, des femmes et de la bière nom de Dieu

25. Quelle est la principale religion en Belgique ?


o Catholicisme
o Protestantisme
o Islam

26. Parmi les 5 chanteur(se)s, lequel/laquelle n’est pas belge ?


o Stromae
o Zazie
o Jacques Brel
o Angèle
o Annie Cordy

27. Parmi les 5 acteur(rice)s ou réalisateur(rice)s, lequel/laquelle n’est pas belge ?


o François Damiens
o Benoit Poelvoorde
o Les frères Dardenne
o Guillaume Canet
o Virginie Efira

28. Parmi les 5 sportif(ve)s, lequel/laquelle n’est pas belge ?


o Eden Hazard
o Kim Clijsters
o Tony Parker
o Philippe Gilbert
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o Naffisatou Thiam

29. Parmi les 5 films, lequel n’est pas une production belge ?
o Dikkenek
o Alabama Monroe
o Les Premiers, les Derniers
o Le Grand Bleu
o Le Gamin au vélo

30. Parmi les 5 bandes dessinées, laquelle n’est pas belge ?


o Astérix et Obélix
o Les aventures de Tintin
o Lucky Luke
o Les Schtroumpfs
o Blake et Mortimer

31. Parmi les 5 bières, laquelle n’est pas belge ?


o Grimbergen
o Heineken
o Leffe
o Chimay
o Jupiler

32. Parmi les spécialités culinaires, laquelle n’est pas belge ?


o Gaufres
o Waterzooi
o Carbonnades flamandes
o Moule-frite
o Welsh

33. Parmi les 5 bâtiments ou lieux célèbres, lequel n’est pas belge ?
o L’Atomium
o La Butte du Lion de Waterloo
o Les ruines de l’Abbaye de Villers-la-Ville
o La Porte de Brandebourg
o Les Serres royales de Laeken

 Ton score /35

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Histoire de la Belgique
1.1. La Belgique avant 1830

Avant 1830, les territoires qui composent l’actuelle Belgique ont connu une histoire mouvementée faite
de nombreuses dominations étrangères et de changements de régime. Découvrons les grandes puissances qui
se sont succédé dans nos régions depuis le début de notre ère, à l’aide de cartes et de portraits.

Complète le tableau suivant en écrivant le numéro de la bonne carte pour chaque période et la lettre
correspondant à la personnalité importante de chaque époque.

Tableau chronologique reprenant les principales dominations étrangères de la Belgique


1er Nos régions sont occupées par différents peuple gaulois (Éburons, Ménapiens, Nerviens,
s. av. J.C. à
476 (Carte
etc.). Ils sont soumis par les Romains lors de la Guerre des Gaules menée par Jules
……..) César (………).
Nos régions qui ont été réunie par Charlemagne (………) dans un grand empire sont
843 : Traité de
Verdun séparée à la mort de son fils. Le traité de Verdun divise l’empire carolingien entre la
(Carte ………) Francie occidentale (+- France actuelle), la Francie médiane (une partie de la Belgique
actuelle) et la Francie orientale (+- Allemagne actuelle).
e e
9 au 14 s. Le territoire est divisé en principautés autonomes : Duché de Brabant, Comté de
(Carte ………) Flandre, Comté de Hainaut, Comté de Namur, Principauté de Liège, Comté de
Luxembourg, etc.
1384-1519 Les ducs de Bourgogne (notamment Philippe le Hardi ……) rassemblent successivement
(Carte ………) les principautés de l’espace belge pour former les Pays-Bas bourguignons.
1519-1713 Charles Quint (………) devient empereur en 1519. Il règne sur l’Espagne, l’Italie, le
(Carte ………) Saint-Empire germanique et nos régions qu’on appelle alors les Pays-Bas espagnols.
À partir de 1581, nos voisins du Nord se détachent des Pays-Bas espagnols pour des
raisons religieuses et forment les Provinces-Unies (ancêtre des Pays-Bas actuels).
1713-1794 Suite à des guerres de succession entre familles royales, nos régions passent sous
(Carte ……….) domination des Habsbourg (dont l’impératrice Marie-Thérèse ………). Nos territoires
sont renommées les Pays-Bas autrichiens.
1794-1815 Temps « chahutés » : indépendance éphémère sous le nom d’États Belgiques Unis, puis
(Carte ……….) retour des Autrichiens, puis domination française et intégration dans l’Empire français.
La défaite de Napoléon (………) à Waterloo met fin à l’occupation française.
1815 – 1830 Union avec les Pays-Bas sous le règne du roi hollandais Guillaume Ier (……..) pour
(Carte ………) former ce qu’on appelle le Royaume des Pays-Bas.
1830 à Grâce à la Révolution belge, la Belgique obtient son indépendance. Le régime instauré
aujourd’hui est une monarchie constitutionnelle avec comme premier roi Léopold Ier (………). Le
(Carte ………) pays actuel est composé de 10 provinces, de 3 régions et de 3 communautés.

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
CARTES À ASSOCIER

Carte 1 Carte 2

Carte 3 Carte 4

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Carte 5 Carte 6

Carte 7 Carte 8

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale

Carte 9
Source de la majorité des cartes : http://belgiebelgiqueunie.e-monsite.com/pages/infos/belgique-histoire-et-consequences-
linguistiques.html

PERSONNALITÉS À ASSOCIER

Figure A Figure B
Indice : je suis né à Gand en 1500. Mon empire était Indice : l’un de mes descendants est le roi actuel
tellement étendu qu’on disait que « le soleil ne s’y Willem-Alexander d’Orange Nassau
couchait jamais »

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Figure C Figure D
Indice : j’ai eu 16 enfants, dont l’une était Marie- Indice : j’ai créé un grand empire 2 siècles après la
Antoinette qui mourut guillotinée avec le roi de celui des Romains. Mon palais était à Aix-la-
France Louis XVI durant la Révolution française Chapelle.

Figure F
Figure E
Indice : lié à toutes les familles royales européennes
Indice : j’ai déclaré que, de tous les peuples de la
de mon époque, la toute jeune Belgique m’a proposé
Gaule, les Belges étaient les plus braves.
d’être son roi

Figure G Figure H
Indice : en épousant Marguerite III, fille du comte Indice : originaire de Corse, j’ai conquis une grande
de Flandre et d’Artois, j’élargis mes possessions partie de l’Europe grâce à mon génie militaire
bourguignonnes au nord de la France

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1.2. La Révolution belge et l’indépendance de la Belgique (1830)

Dans le point précédent, nous avons vu que l’histoire de la Belgique avant 1830 est l’histoire d’une
succession de différentes dominations étrangères : bourguignonne, espagnole, autrichienne, française et
hollandaise. Avec la Révolution belge de 1830, les choses changent et la Belgique obtient son indépendance.
Découvrons ce moment clé de l’Histoire via le film d’animation « Léopold Ier, roi des Belges ». Ce film
d’animation de 45 minutes a été réalisé en 2018 par le studio d’animation belge Mad Cat.

Visionne le film puis réponds aux questions ci-dessous. Pour t’aider à bien comprendre l’histoire, tu
trouveras ci-dessous l’identification de plusieurs personnages clés.

Léopold Ier, Roi des Belges Louise-Marie d’Orléans

Louis-Philippe Ier, Roi des Caroline de Brunswick, Reine Guillaume Ier, Roi des Pays-Bas
Français consort du Royaume-Uni

a) Qu’a fait Guillaume Ier pour la Belgique lorsqu’il la reçoit en 1815 ?


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b) Dans quelle circonstance Léopold est-il devenu veuf de sa première épouse ?
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c) Quel est son lien avec Charlotte de Brunswick, la Reine du Royaume-Uni ?
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d) Quelle est l’origine de Léopold ?
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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
e) Quelle sont les deux conditions imposées à la Belgique pour qu'elle accède à son indépendance ?
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f) Comment Léopold est-il accueilli en Belgique ? Pourquoi ?
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g) Qui est la deuxième épouse de Léopold Ier et quelle est sa nationalité ?
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h) Qu’est-il arrivé au premier enfant de Léopold Ier et de sa deuxième épouse ?
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i) En 1839, un traité de paix (Traité des XXIV articles) est signé pour mettre fin à plusieurs années de
guerre entre la Belgique et les Pays-Bas. Quels sont les deux régions dont la Belgique est amputée ?
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j) Quelles actions Léopold Ier mène-t-il en Belgique ?
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k) En raison de sa grande instruction (il parlait 7 langues), comment était surnommé Léopold Ier ?
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l) Qui lui succède comme roi ? Que fera son successeur durant son règne ?
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Léopold Ier fut le premier roi des Belges mais depuis, 6 autres rois lui ont succédé sur le trône du pays. Ils
forment ensemble la dynastie belge. Découvrons ses successeurs à travers un arbre généalogique de la
famille des Saxe-Cobourg-Gotha (nom de famille des rois des Belges). Depuis 1991, la loi permet aux filles
de siéger sur le trône belge. Après le roi Philippe, la première dans l’ordre de succession est sa fille ainée, la
princesse Elisabeth, qui deviendra donc la première reine de Belgique.

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale

Source : https://www.franceinter.fr/monde/des-milliers-de-belges-ont-acclame-leur-nouveau-roi

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 Synthèse sur la Révolution belge de 1830 : contexte, déroulement et conséquences

En 1815, au Congrès de Vienne, les vainqueurs de l’empereur Napoléon Ier se rassemblent pour
redessiner l’Europe. Parmi ces grandes puissances, on trouve la Grande-Bretagne, la Prusse, la France et la
Russie. Ensemble, elles créent le royaume des Pays-Bas. Ce nouvel état réunit les Provinces-Unies (=
Pays-Bas actuels) et la Belgique. La couronne est donnée à Guillaume Ier des Pays-Bas, de la famille
néerlandaise des Orange-Nassau.

Les 3,5 millions de Belges sont majoritaires parmi les 6 millions d'habitants du royaume. Pourtant, le roi
Guillaume Ier les tient à l'écart des responsabilités politiques : sur les 7 ministres, il n'y a qu’1 seul Belge.
Jusqu'en 1822, la langue officielle du royaume est le néerlandais, or les Wallons, qui forment à l'époque la
majeure partie de la population belge, sont francophones. Les Flamands, qui forment l'autre partie de la
population belge, parlent différents dialectes issus du néerlandais, à l’exception de la bourgeoisie flamande
qui s’exprimait en français.

Dans le domaine économique, Guillaume Ier établit le libre-échange avec le Royaume-Uni. Cette
mesure favorise les commerçants et les ports et villes flamandes et néerlandaises qui développent leurs
activités avec les Britanniques. Par contre, la jeune industrie de Wallonie est très fortement concurrencée par
la puissante industrie britannique beaucoup plus ancienne et développée.

À cela s'ajoute l'opposition religieuse entre les Néerlandais protestants et les Belges catholiques. En
1828, les Belges de différentes opinions politiques s'entendent pour demander des réformes. Ils veulent la
liberté de la presse, la liberté de l'enseignement, une réforme électorale et plus d'autonomie pour la partie
belge. Mais ils ne veulent pas pour autant se séparer du royaume des Pays-Bas.

Encouragés par la révolution de juillet 1830 qui a chassé le roi de France, les « patriotes » belges se
soulèvent contre le roi Guillaume Ier, à Bruxelles le 25 août 1830. Le prétexte est la représentation de
l’opéra « La Muette de Portici » qui a pour sujet la révolte des Napolitains contre l'occupant espagnol au
XVIIe siècle. Guillaume Ier envoie des troupes pour rétablir l'ordre. Mais dans la nuit du 26 au 27 septembre
1830, celles-ci doivent évacuer Bruxelles où la population résiste, avec l’aide de volontaires venus de
toute la Belgique. Un gouvernement provisoire proclame l'indépendance de la Belgique le 4 octobre
1830. Il convoque un Congrès national (= sorte de parlement) chargé d'élaborer une Constitution. Le
Congrès national décide que la Belgique sera un royaume dont la langue officielle sera le français. Le
régime politique sera parlementaire et le droit de vote censitaire (= par rapport à la richesse).

Les puissances européennes reconnaissent l'indépendance de la Belgique, à l’exception des Pays-Bas qui
ne la reconnaitront qu'en 1839, après une guerre de plusieurs années. Comme la Belgique est un royaume, il
lui faut trouver un roi. Le Congrès national belge offre la couronne de roi des Belges au duc de Nemours,
fils cadet du roi des Français Louis-Philippe Ier. Toutefois, ce dernier refuse face à l'opposition des
Britanniques. En juin 1831, les Belges choisissent un prince allemand, Léopold de Saxe-Cobourg. Ce
dernier, veuf de la princesse héritière du trône d’Angleterre, épousera en 1832 Louise-Marie, fille de Louis-
Philippe Ier.

La création du royaume de Belgique est un événement très important de l'histoire européenne. C'est
d'abord l'application du principe du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » qu'avait défendu
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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
la Révolution française. C’est aussi l’une des premières constitutions fondées sur les principes du
libéralisme et un des premiers États à être une « monarchie constitutionnelle et parlementaire ».
Source : https://fr.vikidia.org/wiki/R%C3%A9volution_belge (texte adapté)

Épisode des journées de septembre 1830, par Gustave Wapers


peinture célèbre représentant la Révolution belge (peinte en 1834)

1.3. Structures de l’État belge en 1831


 La Constitution

Comme on l’a vu dans le point précédent, en septembre 1830, les Belges font la révolution et chassent
les Hollandais. En octobre 1830, un gouvernement provisoire proclame l’indépendance. En février 1831,
une nouvelle Constitution est écrite.

Qu’est-ce qu’une Constitution ?


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Ci-dessous, tu trouveras quelques articles issus de la Constitution belge du 7 février 1831. Ils sont
répartis par thématique (droits, pouvoirs, chambres, roi, justice). Découvrons ses particularités.

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale

Constitution belge

Des Belges et leurs droits

Art. 6 – Il n’y a dans l’État aucune distinction d’ordre. Les Belges sont égaux devant la Loi (…)
Art. 7 – La liberté individuelle est garantie. (…)
Art. 10 – Le domicile est inviolable (…)
Art. 14 – La liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions
en toute manière, sont garanties (…)
Art. 17 – L’enseignement est libre (…)
Art. 18 – La presse est libre ; la censure ne pourra jamais être établie (…)
Art. 19 – Les Belges ont le droit de s’assembler paisiblement et sans armes (…).
Art. 21 – Chacun a le droit d’adresser aux autorités publiques des pétitions signées par une ou plusieurs
personnes. (…)
Des pouvoirs

Art. 25 – Tous les pouvoirs émanent de la nation. Ils sont exercés de la manière établie par la
Constitution.
Art. 26 – Le pouvoir législatif s’exerce collectivement par le roi, la Chambre des Représentants et le
Sénat.
Art. 29 – Au roi appartient le pouvoir exécutif, tel qu’il est réglé par la Constitution.
Art. 30 – Le pouvoir judiciaire est exercé par les cours et tribunaux.

Des Chambres

Art. 32 – Les membres des deux Chambres représentent la nation (…).


Art. 47 – La Chambre des Représentants se compose des députés élus directement par les citoyens payant
le cens. (…)
Du Roi et des ministres

Art. 60 – Les pouvoirs constitutionnels du roi sont héréditaires dans la descendance directe naturelle et
légitime de mâle en mâle (…)
Art. 69 - Le roi sanctionne et promulgue les lois.
Art. 78 – Le roi n’a d’autres pouvoirs que ceux que lui attribue formellement la Constitution.
Du pouvoir judiciaire

Art. 92 – Les contestations qui ont pour objet des droits civils sont (…) du ressort des tribunaux.
Source : L’extra du Soir, supplément au Journal Le Soir du 6 février 2006.

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
À la lecture de ces articles, quelles sont les grandes caractéristiques de la Constitution belge ?
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La Constitution n’est pas un texte immuable. Elle peut être révisée mais la procédure est longue et
complexe afin de protéger l’État contre les changements intempestifs. Au cours de son histoire, la
Constitution a été modifiée plusieurs fois (voir point 3.1.).

 Séparation des trois pouvoirs

Chaque loi est créée, appliquée et respectée par un pouvoir, c’est-à-dire un ensemble de personnes
qui se réunissent pour agir ensemble. Chaque pouvoir a une fonction (rôle) et une composition (qui
s’occupe concrètement de ce rôle). Ces 3 pouvoirs sont séparés les uns des autres. Cette structure qui était
présente en 1831 est toujours là en 2020.

En Belgique, le pouvoir législatif est composé de deux chambres : la Chambre des représentants et le
Sénat. Quelles sont leurs particularités ?
 La Chambre des représentants est composée de 150 députés élus par les citoyens pour 5 ans. La
Chambre vote les lois et le budget. Elle contrôle aussi l’action du gouvernement.

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
 Le Sénat est composé de 60 membres, issus des parlements des régions et des communautés
(élection indirecte). Son rôle est plus réflexif, notamment sur l’évolution de la structure de la
Belgique (institutions) et permet aux régions et communautés de se rencontrer.

Attribue les 3 images suivantes à l’un des 3 pouvoirs de la Belgique. Repère ensuite dans les extraits de
la Constitution lus précédemment, les articles qui concernent ces différents pouvoirs et souligne-les avec 3
couleurs différentes : le pouvoir législatif (en vert), le pouvoir exécutif (en rouge) et le pouvoir judiciaire (en
bleu). Certains articles de la Constitution ne concernent aucun de ces 3 pouvoirs.

Pouvoir Pouvoir
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…… ……..

Pouvoir …………………………………………………………………..

 Le multipartisme

Dès 1830, la vie politique belge est dominée par deux partis : le Parti libéral et le Parti catholique.
À la fin du 19e siècle apparait le Parti ouvrier belge (POB) en lien avec les combats sociaux en faveur de la
classe ouvrière. Ces trois partis se partagent le pouvoir, seul ou en association, jusqu’à la Seconde Guerre
mondiale. Au cours du 20e siècle apparaitront d’autres partis comme les partis communistes (extrême-
gauche), les partis nationalistes (extrême-droite) et les partis écologistes.

 Les élections

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
Comme l’indique l’article 47 de la Constitution : « La Chambre des Représentants se compose des
députés élus directement par les citoyens payant le cens ». Cela signifie que dès 1831 des élections sont
organisées où la population peut élire ses représentants (les députés). Cependant, seuls quelques citoyens qui
payaient le cens (= certain montant d’impôt) avaient le droit de vote. Ce système, appelé suffrage
censitaire, revenait à dire que seuls les Belges les plus riches avaient le droit de choisir les députés.
En 1919, à la suite d’un long combat politique, on passe au suffrage universel pur et simple.
Désormais chaque homme possède une voix. Il faudra encore attendre 1948 pour que le droit de vote soit
accordé aux femmes. Ces évolutions sont le fruit de combats en faveur de plus d’égalité entre les citoyens.

1.4. La Belgique de 1831 est-elle une démocratie ?

Analyse les 4 points vu précédemment (constitution, séparation des trois pouvoirs, multipartisme,
élections) et vois si tu y retrouves les caractéristiques de la démocratie listées ci-dessous. Réponds ensuite à
la question.

Caractéristiques de la démocratie :
 Liberté de la presse et des idées
 Séparation des pouvoirs
 Suffrage universel (tout le monde vote)
 Élections régulières et libres
 Pluralisme des partis
 Respect de l’État de droit

La Belgique de 1831 est une démocratie mais elle est imparfaite. Pourquoi ?
Elle est imparfaite car seule les plus riche peuvent voté
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Et la France actuelle ? Est-ce qu’on y retrouve ces caractéristiques de la démocratie ?
Oui, en france nous sommes en démocratie, on retrouve toutees ces caractéristiques
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Concept de DÉMOCRATIE : Régime politique où le peuple détient le pouvoir, soit directement, soit
par l’intermédiaire de représentants élus. Le mot « démocratie » provient du grec démos (peuple) et
kratos (pouvoir).

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
II. Le système fédéral belge

Source : Extrait de la couverture du Journal Spirou, Dupuis, 20 juillet 2011.

1) Observe la caricature et repère les différents symboles qui la composent


le coq francais le lion de la flandre, un iceberg et un navire
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2) Quand est-ce que le document a été publié ?


le 20 juillet 2011
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Résume en deux lignes le message qu’a voulu faire passer le caricaturiste
le caricaturiste a voulu montrer la dispute entre la france et la flandre pour se partager la belgique
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2.1. Caractéristiques de l’État fédéral belge

Compare ces deux versions de l’article Ier de la Constitution belge, l’une datant de 1831 et l’autre de
1993.

Constitution belge de 1831 Constitution belge de 1993


er er
« Article I : La Belgique est divisée en provinces. » « Article I : La Belgique est un État fédéral qui se
compose des communautés et des régions. »

20
FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
Quelle est la grande évolution que connait la Belgique en 1993 au point de vue de la structure de
l’État ?
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Au cours des dernières décennies, la Belgique a changé sa structure pour passer d’un État unitaire à
un État fédéral. Pourquoi cette évolution ? En Belgique, la présence de deux langues (français et
néerlandais) a plusieurs fois créé des tensions. S’ils étaient totalement unis à l’origine, Flamands et Wallons
ont progressivement estimés que chacun vivait des réalités différentes et qu’il était intéressant que chacun
puisse avoir plus d’autonomie pour se gérer soi-même.

Depuis 1970, 6 réformes de l’État ont fait successivement passer la Belgique d’un État unitaire à un
État fédéral par un processus que l’on a qualifié de fédéralisation. Des communautés et des régions ont été
créées, avec des compétences précises, c’est-à-dire des domaines à gérer. Depuis 1993, la Constitution
définit la Belgique comme un État fédéral, c’est-à-dire que le pays est géré selon le système du fédéralisme
qui se définit comme suit :

Concept de FÉDÉRALISME : système de gouvernement fondé sur le partage des compétences


législatives, juridiques et exécutives entre un gouvernement central et des entités fédérées (=
communautés et régions), qui légifèrent sur des matières de leur compétence.

Détaillons cette définition :


Quoi ?
Base ?
Acteurs ?
Rôle des
acteurs

Dans le monde, plusieurs autres pays fonctionnent selon le modèle fédéral. Ainsi, les États-Unis sont
une fédération de 50 États ; l’Allemagne de 16 Lands ; la Suisse de 26 Cantons ; etc.

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
2.2. Les 3 régions

flandre
 Région flamande => personnes vivant en …………………………………..
wallonie
 Région wallonne => personnes vivant en …………………………………..
bruxelles
 Région bruxelloise => personnes vivant à …………………………………..
Quelle que soit leur langue…. !

Compétences de chaque région : emploi, aménagement du territoire, agriculture, mobilité


(aéroports, routes), etc.

Pour information :
Caractéristiques Région flamande Région wallonne Région bruxelloise
Population 6,6 millions 3,6 millions 1,2 million
Superficie 13.600 km² 16.900 km² 161 km²

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
2.3. Les 3 communautés

néerlandais
 Communauté flamande => on parle ………………………….
francais
 Communauté française => on parle ………………………..
allemand
 Communauté germanophone => on parle ………………………………
francais, néerlandais, et allemand
 Bruxelles => on parle ………………………………………………………

Compétences de chaque communauté : enseignement, culture, petite enfance, jeunesse, emploi des
langues, etc.
N.B. : depuis 2011, la Communauté française s’appelle couramment Fédération Wallonie-Bruxelles.
Cependant, la Constitution n’a pas été changée et officiellement, c’est toujours la Communauté française.

Pour information :
Caractéristiques Communauté Communauté Communauté
flamande française germanophone
Population 6,6 millions 4,6 millions 78 000
Superficie 13 500 km² 16 100 km² 850 km²

2.4. 5 niveaux de pouvoir en Belgique : qui fait quoi ?

La Belgique est un État fédéral constituée d’un niveau fédéral et des entités fédérées (régions et
communautés). Les provinces et les communes viennent compléter cet ensemble. Le pouvoir se réparti
donc entre 5 niveaux de pouvoirs. Quelles sont les compétences de chaque niveau ?

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale

Tableau reprenant les différentes compétences selon les niveaux de pouvoir : fédéral, communautés,
régions, provinces et communes

Source : La Libre Belgique, 9/10/18

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
À noter que chaque entité fédérée est autonome, avec son propre parlement et son propre
gouvernement. Le pouvoir judiciaire reste au niveau fédéral (identique pour tout le pays donc).

Que se passe-t-il en cas de conflit entre l’État fédéral et les entités fédérées ? La Cour
constitutionnelle est saisie et elle rend un jugement pour dire quelle entité (État fédéral ou région ou
communauté) doit s’occuper de tel domaine. Cette institution s’occupe aussi de vérifier si une loi respecte
bien la Constitution.

Et la France ? Cette organisation en niveaux de pouvoir est comparable à ce que la France connait
avec les collectivités territoriales. La France décentralise son pouvoir à différentes collectivités territoriales,
telles que les communes (34 970), les départements (96) et les régions (18) qui bénéficient d’une certaine
autonomie de gestion. Toutefois ce système n’est pas un système fédéral car seule l’autorité centrale (Paris)
détient le pouvoir exécutif et législatif. La France est fondamentalement un État unitaire car la loi est la
même partout sur le territoire.

2.5. Le mouvement flamand

Nous avons vu dans le point 2.2. que la Belgique prend son indépendance en 1830 pour des raisons
linguistiques (le français était la langue parlée sur le territoire de l’actuelle Belgique, même parmi les élites
flamandes) et des raisons religieuses (les Belges étaient catholiques alors que les Hollandais étaient
protestants). Dans la nouvelle Belgique, seul le français est reconnu comme langue officielle. Au fur et à
mesure du temps, le peuple flamand va se sentir de plus en plus opprimé dans cet État majoritairement
francophone et va revendiquer une reconnaissance officielle de la langue flamande.

Pétition organisée en 1840, à l'initiative de F.A. SNELLAERT, J. DE LAET, J.F. WILLEMS et J.B
DAVID.

[Nous réclamons]
1° que les affaires communales et provinciales soient traitées en flamand dans les provinces flamandes ;
2° que les fonctionnaires, dans ces provinces, connaissent le flamand et traitent dans cette langue avec leurs
administrés ;
3° que le flamand soit utilisé en justice, lorsque c'est la langue des parties ; […]
5° que le flamand soit considéré à égalité avec le français à l'université de Gand et dans les autres
établissements d'enseignement de l’État.

Progressivement, le mouvement flamand va gagner des victoires à l’image des différentes lois
linguistiques qui seront votées au fil du temps.

1873-1893 Différentes lois instaurant le bilinguisme en matière administrative, judiciaire et scolaire


(uniquement dans l’enseignement secondaire officiel). Mais le français reste la seule langue
officielle.
1898 « Loi d’égalité » qui donne au flamand le rang de langue officielle et reconnait l’équivalence
juridique des textes législatifs en flamand et en français.
1910 Loi imposant aux écoles secondaires catholiques situées en Flandre de donner au moins 8
heures de cours en flamand.
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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
1914 Loi imposant l’enseignement en flamand dans toutes les écoles primaires de Flandre.
1921-1932 Loi sur l’usage des langues dans les administrations : celles-ci seront unilingues en Flandre,
bilingues à Bruxelles. La Loi de 1921 établit donc une première forme de frontière
linguistique. Mais celle-ci peut être modifiée, tous les dix ans, en fonction des résultats d’un
recensement de population. La loi prévoit en outre que si, dans une commune, 20% des
électeurs le demandent, la minorité peut bénéficier de « facilités », c’est-à-dire d’obtenir les
documents officiels dans sa langue et le droit d’user de celle-ci. Le seuil est porté à 30% en
1932.
1930 Flamandisation de l’Université de Gand.
1936 Création de régiments unilingues à l’armée.
Source : Document 53/2, dans TerrHistoire, t. 2, Bouge, 2016, p. 170.

En 1932, il a fallu délimiter avec précision les différentes régions linguistiques du pays, en fonction
de la langue parlée par les habitants. Une ligne imaginaire, appelée frontière linguistique, a donc été tracée.
À l'époque, cette frontière ne fut pas fixée une fois pour toutes. Il fut décidé qu'elle varierait en fonction du
recensement de la population qui avait lieu, en principe, tous les dix ans et dans lequel les habitants devaient
préciser quelle langue ils parlaient. Les communes variaient d’une zone linguistique à une autre en fonction
de la langue parlée par la majorité de ses habitants. En 1960, le mouvement flamand a obtenu que la
question relative aux langues soit supprimée du recensement de la population. Suite à cela, la frontière
linguistique fut définitivement tracée en 1962.

Cependant, tout près de cette ligne imaginaire, vivaient des habitants dont la langue n'était pas celle
de la zone linguistique où ils se trouvaient. Une solution a été imaginée pour certaines communes proches de
la frontière linguistique. Leurs habitants avaient dorénavant le droit de recevoir leurs documents
administratifs, d'aller à l'école ou encore d'être jugés dans leur langue. Ces communes ont été appelées «
communes à facilités ». Par exemple, en 1962, il fut décidé que la commune wallonne de Mouscron serait
une commune à facilité car une partie de ses habitants parlaient le néerlandais. Et l'inverse s'est aussi produit
dans la commune flamande de Renaix, où une partie de la population était francophone.

2.6. Le mouvement wallon

Face au développement du mouvement flamand, comment réagissent les Wallons ? S’ils dominaient
politiquement l’État depuis 1830, les francophones perdent progressivement du terrain face aux avancées du
mouvement flamand.

Jules Destrée, Lettre au Roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre, 15 août 1912.

« Laissez-moi vous dire […], la grande et horrifiante vérité ; il n’y a pas de Belge. […] Vous régnez sur
deux peuples. Il y a en Belgique, des Wallons et des Flamands ; il n’y a pas de Belges. […] [Pour] que cet
État […] puisse poursuivre harmonieusement […] vers une prospérité commune, il faut qu’aucun de ces
deux peuples ne soit lésé […] Or, au lendemain de 1830, l’équilibre fut rompu au détriment des Flamands
[…]. À l’heure présente, le mouvement flamand enivré de ses succès et de sa force populaire, a atteint son
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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
but. Il le dépasse. Il menace la Wallonie […]. D’ailleurs, les Flamands, plus nombreux déjà, sont plus
prolifiques. »

Source : Document 54/3, dans TerrHistoire, t. 2, Bouge, 2016, p. 174.

Au début du 20e siècle, la Wallonie industrielle fait la richesse du pays. Les investissements en
Flandre sont nombreux pour développer les infrastructures de cette région encore largement agricole. En
réaction, une partie des Wallons se montrent de plus en plus favorables au fédéralisme, c’est-à-dire à la
création d’un État composé de deux communautés.

Seconde des trois conclusions générales d’un Rapport du Conseil économique wallon au
gouvernement, 20 mai 1947.

« Le pouvoir central a négligé la Wallonie […]. De 1920 à 1938, on a dépensé, pour les voies navigables
[…], 1700 millions en pays flamand et 341 millions seulement en Wallonie. Tandis qu’on effectue en
Flandre des travaux coûteux […] tels ceux du port de Zeebrugge, on n’a pas élargi le canal de Charleroi à
Bruxelles, indispensable au développement de l’industrie du Hainaut […]. [La] Wallonie attend toujours
une grande ligne de communication de Tournai à Verviers. Les seules autoroutes actuellement construites
se trouvent en pays flamand. En matière de chemins de fer, la plupart des travaux effectués depuis vingt ans
sont situés en Flandre […]. »

Source : Document 54/6, dans TerrHistoire, t. 2, Bouge, 2016, p. 175.

À partir des années 1960, la production des mines de charbon, qui faisait la richesse de la Wallonie,
décline et entraine avec elle l’économie wallonne. Depuis, la Flandre produit plus de richesses que la
Wallonie. Aujourd’hui, le mouvement wallon est moins développé et connait moins de succès que le
mouvement flamand. Le sentiment nationaliste wallon n’a jamais réussi à convaincre un large public au sud
du pays. Parmi les militants du mouvement wallon, quelques intellectuels plaident aujourd’hui pour que la
Wallonie – si elle devient indépendante – se rattache à la France. C’est une idée que défend le courant
rattachiste.

2.7. Existe-t-il une identité culturelle belge ?

Si les Wallons et les Flamands apparaissent si divisés, que partagent-ils encore en commun ? Existe-t-il
encore une identité culturelle belge ?

 La culture belge

Découvrons quelques éléments de la culture belge via les deux vidéos suivantes :
 Vidéo 1 : « Made in Belgium », clip de promotion du tourisme en Belgique (2017)
https://www.youtube.com/watch?v=3RKI4NWT_c0

 Vidéo 2 : « Bienvenue en Belgique », par le vidéaste et humoriste Gui-Home (2015)


https://youtu.be/3Dp9VSzRyk8

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
 Le concept d’identité culturelle

Concept d’IDENTITÉ CULTURELLE : Ensemble des traits culturels (langues, histoire, religion, arts,
traditions) propres à un groupe ethnique qui lui confèrent son caractère particulier et qui donne à
l’individu un sentiment d’appartenance à ce groupe.

Pour l’individu, l’appartenance à un groupe revêt des aspects objectifs (état civil, carte d’identité) et
subjectifs (sentiments). Elle se marque par des signes symboliques (hymne, drapeau).

Exemple : si je me sens appartenir à la France c’est parce que je suis de nationalité française (carte
d’identité) mais aussi parce que j’ai le sentiment d’appartenir à cette culture dont je partage l’histoire, la
langue, la religion, les traditions, etc.

Caractéristiques du concept d’identité culturelle (avec des exemples pour la Belgique) :

 Langue : Langue commune, dialectes, patois, etc. souvent reconnus comme étant l’une des
caractéristiques principales de l’identité.
Exemples : le français, le néerlandais, allemand

 Habitudes de vie : Alimentation, culture, éducation, etc.


Exemples : frites, chocolat, gaufres, bières, humour belge

 Religion/pensée : Passé commun qui se manifeste à travers des croyances et l’adhésion à des valeurs
communes influençant les pensées et les pratiques.
Exemples : religion chrétienne, respect des différentes croyances, respect des droits de
l’homme, principes de liberté et d’égalité, suffrage universel, liberté de la presse

 Arts : Ensemble de normes, règles que les membres d’une même communauté se sont fixées pour
déterminer ce qui est considéré comme beau ou porteur de message.
Exemples : l’art gréco-romain qui continue d’être considéré comme un modèle à suivre, l’art
roman ou l’art gothique présent dans les églises et monastères, l’art surréaliste qui met en
valeur le rêve et l’imaginaire

 Existe-t-il une identité culturelle belge ?

À partir des caractéristiques du concept d’identité culturelle ci-dessus, complète le tableau suivant
pour répondre à la question : « existe-t-il une identité culturelle belge ? ». Liste dans la colonne « OUI » les
éléments que les Belges partagent et dans la colonne « NON » les éléments qui les séparent.

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale

OUI : exemples NON : exemples

III. Le droit de vote et les partis politiques


3.1. Comment voter ?

Dans une démocratie, tous les ressortissants d’un pays (= qui ont la nationalité du pays) ont des droits et
libertés, ainsi que des devoirs. Ces personnes sont appelées des citoyens. Ceux-ci peuvent donner leur avis
et élire des représentants qui vont siéger au Parlement par le système du vote.

 Conditions pour voter en Belgique (= être électeur) :


 être de nationalité ……………………..
 avoir atteint l’âge de …………………..….
 ……………………………………………… du droit de vote (par ex. : personnes condamnées
par la justice)

L’électeur incapable de se déplacer au bureau de vote (études à l’étranger, voyage important, santé…)
demande à un autre électeur de voter à sa place : c’est le principe du vote par procuration.

 Faut-il aller voter ?


En Belgique, le vote est ……………………..………….. Si quelqu’un ne va pas voter, il risque d’être
poursuivi en justice et de devoir payer une amende.

 Condition pour être élu en Belgique (= être éligible)


 Avoir 18 ans minimum pour les élections communales et régionales
 Avoir 21 ans minimum pour les élections fédérales et européennes.

 Quand ont lieu les élections ?


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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
Les élections communales et provinciales ont lieu …………………………………….. Les élections
régionales, fédérales et européennes ont lieu ……………………………………... Les dernières élections
ayant eu lieu en octobre 2018 et mai 2019, les prochaines élections devraient donc se tenir en
……………………

 Comment cela se passe concrètement ?


Ci-dessous tu as des images que tu dois relier à chaque étape du vote :
1. se présenter au bureau d’élection avec sa carte d’identité et sa convocation électorale
2. recevoir un bulletin de vote avec les différentes listes (= partis)
3. cocher la liste ou les personnes d’une liste pour lesquelles on souhaite donner sa voix
4. déposer le bulletin de vote dans l’urne.
Une fois que tout le monde a voté, les bulletins sont amenés aux bureaux de dépouillement pour compter
les voix.
Attention : certaines communes pratiquent le vote électronique, ce qui signifie que l’on ne reçoit plus de
bulletin papier mais qu’il faut voter sur un écran.

 Et les résultats ?
Dans les heures qui suivent, les résultats dépouillés sont partagés aux médias, qui les analysent. Le parti
qui a le plus de voix est le vainqueur et peut commencer à négocier avec d’autres partis ayant obtenu un plus
petit score pour former une majorité de 50% au Parlement fédéral (75 sièges sur 150).

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
Étape n° …… Étape n° ……

Étape n° …… Étape n° ……

3.2. La gauche et la droite : les différents partis politiques belges

Lors des élections, on peut voter pour des personnalités que l’on apprécie et qui défendent des idées
proches des nôtres mais on peut aussi voter pour un parti politique. En Belgique, les Flamands ont leurs
partis politiques et les Wallons ont les leurs. Il n’existe aucun parti (à l’exception du PTB-PVDA) qui
s’adresse à la fois aux Flamands, aux Wallons et aux Bruxellois.

Traditionnellement, les politologues classent les partis de « gauche » à « droite » selon les idées qu’ils
défendent. Les partis de gauche considèrent que l’État doit intervenir dans l’économie pour la réguler dans
le but de protéger les travailleurs et les plus pauvres. Ils défendent l’égalité entre les personnes. Ces partis
sont progressistes dans le sens où ils veulent changer les choses, évoluer vers la modernité (combats pour la
cause homosexuelle, pour l’euthanasie, pour l’avortement, etc.). Les partis de droite considèrent que l’État
doit intervenir au minimum dans l’économie et laisser faire le marché et la libre concurrence. Ils défendent
les entreprises, les indépendants et les professions libérales. Ces partis sont conservateurs dans le sens où ils
veulent laisser les choses ainsi, voire revenir en arrière (défavorables à la cause homosexuelle, à
l’euthanasie, à l’avortement, etc.). Lorsqu’un parti défend radicalement les idées de la gauche ou de la
droite, il se situe alors à l’extrême-gauche ou l’extrême-droite. Les partis extrémistes ne sont pas
considérés comme des partis démocratiques. Les partis situés au centre reprennent des éléments de la
gauche et de la droite de manière plus modérée.

Cette classification n’est pas toujours facile à faire car les positions des partis varient au fil du temps.
De plus, certains partis peuvent se situer à droite pour certaines mesures et à gauche pour d’autres mesures.
Aujourd’hui, de plus en plus de partis critiquent cette classification « gauche-droite » qu’ils cherchent à
dépasser.

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FHG 6e – Thème 2 : La Belgique fédérale
Partis politiques belges sur l’axe gauche-droite

Source : https://thewalkingbelgians.wordpress.com/2015/01/13/les-partis-politiques-belges/

Et en France ?

Candidats pour l’élection présidentielle française (2017) sur l’axe gauche-droite (de 0 à 10)

Source : https://theconversation.com/paysage-apres-la-bataille-presidentielle-la-gauche-et-la-droite-meme-pas-mortes-84191

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