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Département de Langues

Littératures Francophones : Regards et quête de l’identité


Yuliana Andrea López Campo
Alex Esteban Garavito

L'Afrique : au-delà

Légende des Saïfs fait partie du roman Devoir de Violence écrit par l'écrivain malien Yambo
Ouologuem en 1968. L’œuvre raconte le destin de l’empire imaginaire de Nakem et de la
dynastie des Saïf, qui y règnent en maîtres retors. À travers elle, c'est l'histoire méconnue de
l'Afrique qui nous est révélée de l'intérieur. Violences, assassinats, ruses, compromission des
notables dans la traite des esclaves : pour la première fois, un auteur africain ne sinterdit rien
dans le portrait séculaire de son continent. Au lieu de dépeindre l'Afrique comme un lieu
exotique, primitif ou sauvage, étroitement lié au récit occidental ou, d'autre part, à l'image
donnée par la Négritude qui a célébré et exalté la culture et l'identité africaines, présentant
souvent une vision idéalisée et positive du continent. Par contre, Ouoleguem montre les
contradictions, les tensions et les actes de violence au sein de l'histoire africaine, mettant à
mal le récit unidimensionnel. Dans ce contexte, la question qui se pose est la suivante :
Comment, dans Légende des Safaïs, Yambo Ouologuem présente une image crue et complexe
de l'Afrique, défiant la vision romancée et simplifiée du continent ? Dans cet ordre d'idées, les
axes abordés seront : la représentation de la violence, la critique de l'oppression et
l'exploration des conflits internes du continent.

Tout d'abord, la représentation d'une violence crue et sans complexe est présente dans
l'œuvre. À travers des descriptions détaillées et des scènes choquantes, elle montre les
horreurs de la guerre, les conflits ethniques et les abus de pouvoir : « Chanter leur dévotion à
la justice seigneuriale, de grandes communautés d'esclaves voyaient, outre le travail forcé,
quantité des leurs se laisser enmurer vifs, englués du sang d'enfants égorgés et de femmes
enceintes éventrées...» (p. 10) Comme mentionné par Cote (1969) ce qui suppose qu'en
réalité, avant même la colonisation, le continent africain faisait face à une réalité vaste et
violente. Une cruauté souvent exercée par les dirigeants noirs eux-mêmes, par ses propres
notables.

Mais la violence reflétée dans l'œuvre va au-delà des limites physiques, Ouologuem montre
la complexité de ces actes violents en mettant en évidence d'autres formes de maltraitance
telles que la maltraitance psychologique : « Suivant encore en toute patience, tout au long de
deux siècles, pareilles traces de mortification, le cœur au Nakem chemina au milieu des
bassesses; la couronne,. faisant avaler durement la vie tel un boa, une antilope nauséabonde,
roula de dynasties sans renoni en généalogies sybillines chaque bassesse la heurtant du
pied... » (p. 11) Ouologuem remet en question la vision simplifiée qui présente l'Afrique
uniquement comme victime ou bourreau dans le contexte de la violence. Il cherche plutôt à
comprendre les différentes couches et dimensions de la violence et la manière dont elle se
manifeste sur le territoire africain. Cela implique de reconnaître que la violence n'est pas un
phénomène unidimensionnel, mais qu'elle a de multiples facettes et des conséquences
complexes. Et qu'à cause de cela, les Africains n'ont pas seulement été soumis à des mauvais
traitements physiques, mais que ceux-ci ont également affecté leur santé mentale.

Ouologuem aborde la complexité de l'oppression dans son travail en montrant comment,


même sur le territoire africain, il existait des structures et des hiérarchies de pouvoir, telles
que des dynasties et des empires, qui perpétuaient la violence et l'oppression contre leur
propre peuple. L'auteur remet en question l'idée simpliste selon laquelle les Africains n'étaient
que des victimes passives de l'asservissement par les Européens. : « Afin d'entretenir bon roi
des rois nègres -ce faste avide de bruit et de terres nouvelles, Saïf intensifia, grâce à la
complicité des chiefs du Sud, la traite des esclaves, qu'il bénit en sanguinaire doucereux. Le
Nègre...abattu, débité, stocké, marchandé, disputé, adjugé, vendu, fouetté, attaché et livré
avec un mépris attentif » (P17) À cet égard, Semujanga (1995) déclare : La figure de
l'histoire devient alors un foyer de tensions à partir duquel la narration établit d'autres
oppositions actantielles: l'Afrique des maîtres et l'Afrique des serfs. L'Afrique est présentée à
la fois comme victime d'elle-même et victime du rapt occidental. » (p.76) Dans cette optique,
à travers son récit, Ouologuem suggère qu'il existe également une responsabilité partagée
entre certains de ses dirigeants au sein de la communauté africaine en termes de perpétuation
de l'oppression.

Le traitement que Ouologem fait sur l’opression avec sa critique dans la roman est reflée a
l’approche au contexte oppresive dans l’Afrique en une comprehension des dinamiques de
pouvoir et l’opression comme resultat des circonstances externes et internes. Ouologem
montre la complexite des relations de pouvoir et s’influence dans la decadence d’un empire
avec les changements etrangéres “Quelques grandes famillies furent sauves: elles exercerent
chacune le pouvoir, certes, mais dans une sphere limitée a quelque province, cerele, ou
canton. En raison de ce placage, de ce compartimentage d’autorités, la conqueté coloniale,
essuyant patlement la violence indigene, fut possible, s’operant aire après aire, non par
zones d‘influences ou points vitaux” (p. 27). Semujanga expose aussi en relation:

“Comme si la violence de ces images ne suffisait pas, l’histoire de la résistance africaine


ainsi que la mission civilisatrice du colonisateur sont tournées en ridicule (D, 36-37). La
bassesse des combattants africains qui pillent et celle des « civilisateurs » blancs qui violent
des femmes et tuent des enfants contrastent ici avec leurs mythologies respectives : La
noblesse des résistants africains et la mission «civilisatrice» des blancs”

Il est évident que Ouologem fait allusion a l’idée de l’existence de l’opression beaucoup
avant d'arrivage des colonisateurs europeenes, parce que les peuples de l’Afrique occidentale
avaient ses propres structures sociales et politiques, las memes que l’auteur critique et
qu’étaient caractérises pour dinamiques des relations de pouvoir de domination et
absolutisme. Avec l’arrivée des colonisateurs la structure perdre beaucoup d’influence et
extension les pratiques oppressives existantes sont remplacées par autres.

On doit regarder comment l’auteur a travers du texte fait une exploration des conflits internes
dans le continent africaine. Dans l’oeuvre Ouologem plonge dans les tensions au sein de la
societe de l’Afrique pour comprendre les luttes de pouvoir et las divisions. L’auteur exprime
“Cependant, à la cour de l'empire Nakem, à présent que la noblesse frondeuse était
domestiquée, l'impopulaire Saïf El Ha- ram incita son ministre à fomenter entre les
peuplades arriérées et toujours en guerre, entre les tribus rebelles à se laisser appri- voiser"
autant de malentendus qu'il serait possible ". C'est que Saif était à la recherche du bétail, de
la terre, de tous les biens de production disponibles, par tous les moyens. Les raids des
Massaïs, des Zoulous, des Jagas, d'un raffinement plus que macbiavélique, éveillaient en
chaque peuple, chaque race, chaque tribu (ainsi commandés d'En-Haut) un frémisse- ment
d'impatience lorsque le chef, projetant son arme dans la direction de la "raco cnncmnie"
(accusée d'avoir raflé tels et tels habitants, de les avoir asservis et vendus), hurlait qu'il
fallait faire boire à leurs sagales leur sang maudit” (pg. 19) c’est un exemple très forte sur
l’ambition des gouverneurs et comment las ambitions des déterminés groupes d’une société
peuvent causer des divisions et conflits qui dégénèrent dans guerres et souffrance pour les
gens, faisant un contraste très marqué avec l’idée romantique de l’Afrique avant l’arrivée des
européens, dans sa critique les gouvernements aussi promouvaiemt des luttes internes avec
l’irntention d’acquerir plus de pouvoir et territoire.

Le dernière aspect a analyser dans la notion des conflits dans l’œuvre de Ouologem à relation
avec la mise en évidence des complexités dans las sociétés africaines et comment c’est
signifie un rejet clair aux simplifications culturelles et d’ethnie. L’auteur fait l’allusion a un
empire précoloniale avec beaucoup des mâles qui affectent aux gouvernements occidentales
dans le passé et le présent, comme la corruption par exemple, exposé dans le passage « Après
la mort du juste Saïf Isaac El Héit, cependant, le fils maudit Sajt El Haram et son ministre El
Hadj Abdoul Hassana, frappés d'une pierre qui les atteignit à l'âme qu'ils n'avaient pas,
entretinrent à grands frais à la cour de l'Em- pire les familles les plus écoutées et les plus
frondeuses: ct c'étaient pour elles douze mille plats à chacun des repas de la journée, pots-
de-vin, peusions, titres de noblesse aussi acca- blants qu'inutiles, somptuosité de conte de
fées: il ne fut jusques à leurs chevaux, au nombre de 3 260, qui ne buvassent "lait en
mangeoires incrustées d'or et d’ivoire » (pg. 17). La nature extrêmement imparfait des
sociétés africaines est renforcée par Semujanga, qui dit « Le caractère subversif de ce roman
est lié à la reconquête de l'initiative, qui présuppose la relecture préalable des textes qui,
jusqu'alors, prenaient l'Afrique précoloniale pour le paradis perdu » la conception de
l’Afrique comme un lieu de quelq’un manière utopique et injurié par la colonisation
occidentale est un erreur et Ouologem critique lui.

A manière de conclusion, on peut regarder que Le Devoir de La Violence de Yambo


Ouologem, particulièrement le première partie de cette roman Légende des Saifs est une
critique très effective au mythification de l’Afrique précoloniale et la notion de cette
continent comme une spece de paradis injurié par des colonisateurs, Ouologuem montre un
empire violent dans son apogée et violent dans sa décadence, et avec toutes les problèmes que
caractérisent aux formes sociopolitiques occidentales, comme la corruption, l’oppresion des
minorités, les guerres sans sens a cause des intérêts égoïstes et le souffrance des gens.
L’auteur on donne la notion de que toutes les empires, n’importe pas si sont d’Occident, ou
d’Orient, ou de l’Afrique, toutes son sinistres par nature, alors il reste la question : Comment
éviter le manichéisme sur les sociétés à partir d'un regard critique sur les aspects sombres que
parfois nous ne voulons pas accepter ?
Références

Cote, M. (1969). Le devoir de violence, by Y. Ouologuem. Esprit (1940-), 379 (3), 525–528.

Semujanga, J. (1995). De l’histoire à sa métaphore dans Le Devoir de violence de Yambo


Ouologuem. Études françaises, 31(1), 71–83. https://doi.org/10.7202/035967ar

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