Vous êtes sur la page 1sur 16

LE RADEAU

Texte, musique et guitare, Olivier Bensa, arrangements Jacques Ballue

Nous sommes en partance Quand le soleil est rouge


En amour en radeau Et que tombe la voile
Nos deux vies se balancent Lorsque plus rien ne bouge
Entre le ciel et l’eau Nous comptons les étoiles

Deux regards qui se lancent Pus rien n’a d’importance


Des silences des signaux Le passé semble faux
Deux petites flammes qui dansent Celui d’avant la chance
Au gré de l’air, de l’eau Et d’avant le radeau

Pour nous pas de cadence De l’air en abondance


Tout file au fil de l’eau Fait bruisser les roseaux
Et nulle différence Frémir les flammes qui dansent
Entre le ciel et l’eau Comme au bord d’un berceau

Ignorant tout du souffle Nous sommes en partance


Qui gonfle notre voile En amour en radeau
Nous effeuillons le trèfle Nos deux vies se balancent
Le trèfle à quatre étoiles Entre le ciel et l’eau

Nous sommes en partance


En amour en radeau
Nos deux vies se balancent
Entre le ciel et l’eau
MÉLANCOLIE
Texte, musique et guitare, Cécile Cardinot, arrangements Jacques Ballue

Toi, petite mélancolie Mélancolie tu es en moi


Que fais-tu plantée dans mon ventre Mais je continue l’opposition
Qu’espères-tu me faire enfanter ? Juste pour garder l’illusion
Crois-tu pouvoir me posséder ? Que je pourrais vivre sans toi

On voudrait t’arracher de nos entrailles Et


que tu t’en ailles
Mais où irais-tu, que ferions-nous ? Nous
serions vides tout à coup

Tu as des charmes envoûtants


Que tu propages insidieusement
Dans le sang des personnes tristes
Comme un étrange parasite

On voudrait t’arracher de nos entrailles Et


que tu t’en ailles
Mais où irais-tu, que ferions-nous ? Nous
serions vides tout à coup


Mais ne te crois pas si tranquille
Pour toi ce sera difficile

Photo by Danielle Dolson


De survivre à toutes les joies
Que je lancerai contre toi

On voudrait t’arracher de nos entrailles Et


que tu t’en ailles
Mais où irais-tu, que ferions-nous ? Nous
serions vides tout à coup
LES NAVETS
Texte, musique et guitare, Olivier Bensa, arrangements Jacques Ballue

Un paravent nous séparait Souviens-toi mon amour j’avais


Mais séparément on avait Des boutons plein la gueule avant
Eu vent que l’autre souvent avait Mais souviens-toi que tu m’aimais
Voulu savoir c’que l’autre savait Telle que j’étais au paravent

Savait de l’autre, l’autre navet C’est ça l’amour chez les navets


Qui devant l’autre navet bavait L’amour chez les adolescents
Car nous étions comme deux navets Nous étions plus laids que jamais
Qui chacun devant l’autre bavait Mais nous nous aimions tant pourtant !

Oh mon amoureux si j’avais Oh mon amoureux si j’avais


Osé te dire que je t’aimais Osé te dire que je t’aimais
Qu’aurais-tu dit si je l’avais Qu’aurais-tu dit si je l’avais
Fait mais je ne l’ai jamais fait Fait mais je ne l’ai jamais fait

Nous étions blancs comme les navets Nous étions blancs comme les navets
Dont un peu plus haut je parlais Dont un peu plus haut je parlais
Ces mêmes navets, navets d’avant Ces mêmes navets, navets d’avant
Ceux dont je disais que bavant Ceux dont je disais que bavant

Devant toi mon amour j’avais Devant toi mon amour j’avais
Peur de la vie toi d’être amant Peur de la vie toi d’être amant
D’être mon amant toi qui m’aimais D’être mon amant toi qui m’aimais
Et moi qui t’aimais mortellement Et moi qui t’aimais mortellement

Oh mon amoureux si j’avais


Osé te dire que je t’aimais
Qu’aurais-tu dit si je l’avais
Fait mais je ne l’ai jamais fait
  Photo by Markus Spiske
SOUVENIR DE LUI
Paroles et musique, Olivier Bensa, arrangements Jacques Ballue

Dans l’auberge acajou Je voulais que l’auberge


Le temps passe à feu doux La feutrine, l ‘acajou
Deux notables un peu mous Calme ma gamberge
A leur table jouent Et ma rage amadoue

Ils discutent en sourdine Mais ce calme me tue


Et je caresse des yeux Et l’acajou me noue
Le tapis de feutrine Je sais, je t’ai perdu
Sous leur jeu Tu t’en fous

Je sens nos vies cassées Dans ce bar dans ce trou


Dans ce confort cossu Où tout semble figé
Moi, fragile, éperdue J’étouffe, je bous
Tout entière habitée Dans ma rage coincée

De fantasmes connus Là je pense qu’au cu-


Comme le cerf et son brame -ne histoire ne pourra
Mais surtout par le drame J’en suis convaincue
De notre enfance perdue Me libérer de toi

Mais en moi, luit Car en moi, luit


D’un éclat si doux D’un éclat si doux
Le souvenir de lui Le souvenir de lui
Quand on se disait vous Et je le vois partout

Photo by Zac Durant


Dans l’auberge acajou
La vie passe à feu doux
Deux notables un peu mous
A leur table jouent

Ça discute en sourdine
Et moi je t’imagine
Et je rêve d’un jeu
Je te veux....

Car en moi, luit


D’un éclat si doux
Le souvenir de lui
Quand on se disait tout

Car en moi, luit


D’un éclat si doux
Le souvenir de lui
Quand on se disait vous

Quand on se disait tout


Quand on se disait  nous… 

 
Photo by Zac Durant
LE PIGEON
Texte, musique et guitare, Olivier Bensa, arrangements Jacques Ballue

Maison calme sereine On me fil’rait du pain dans les villes


Avec vue sur jardin Je s’rais gros gris et tranquille
Lumière chaude sur ma peine
Je rêve que je suis loin D’une patte sur l’autre
Comme un petit bâton J’irais débonnaire
M’imagine flotter Piquer dans ton trench’coat
Plutôt comme un pigeon Quelques grains de poussière
Sans arrêt m’balader Je les emporterais
Dans mon nid ta gouttière
On me fil’rait du pain dans les villes Et tu t’endormirais
Je s’rais gros gris et tranquille Près de moi comme hier

A ces gros piafs là On me fil’rait du pain dans les villes
On ne fait pas la guerre Je s’rais gros gris et tranquille
Car les ploucs d’ici bas
Entre eux préfèrent la faire Rien de très folichon
On ne prend pas pour cible Mais un songe qui m’apaise
Ces oiseaux bedonnant Déguisé en pigeon
Elle serait trop visible Je pourchasse le malaise
La méchanceté des gens Comme un petit bâton
M’imagine flotter
On me fil’rait du pain dans les villes Plutôt comme un pigeon
Je s’rais gros gris et tranquille Sans arrêt m’balader

Photo by Zac Durant


Installé sur ton toit On me fil’rait du pain dans les villes
Bienheureux et gavé Je s’rais gros gris et tranquille
Je resterais des mois On me fil’rait du pain dans les villes
Et même des années Je s’rais gros gris et tranquille
Je plongerais parfois On me fil’rait du pain dans les villes
Pour bouffer tes crocus Je s’rais gros gris et tranquille
Car c’est un peu de toi
Et puis même qu’en plus
LA LUCARNE
Texte, musique et guitare, Olivier Bensa, arrangements Jacques Ballue

Tous les matins de Butte-aux-cailles Et depuis je glisse, toujours sans toi


C’est ça, c’est toi qu’on voit là-bas Sur les toits lisses gris de Paris
Enfin surtout ton avant-bras En moi l’image d’un avant-bras
Quand un oeil s’ouvre sur le toit Qui faisait palpiter ma vie

La petite aile de papillon Je rêve que par cet orifice
C’est ta lucarne, ton fenestron Dans la nuit noire je me glisse
Que tu soulèves quand tu te lèves Et que je tombe sur ton lit
Que tu rabats quand tu t’en vas Que je me plonge dans ta vie

Et depuis je glisse, toujours sans toi Je monte fier comme un clairon


Sur les toits lisses gris de Paris Mais sur le toit mes pas se figent


En moi l’image d’un avant-bras Tu peux dormir tranquille mon
Qui faisait palpiter ma vie Amour car je meurs de vertige

Tous les matins de Butte-aux-cailles Et depuis je glisse, toujours sans toi


Quand un oeil s’ouvre sur le toit Sur les toits lisses gris de Paris
C’est la lucarne du bout des doigts En moi l’image d’un avant-bras
Que tu soulèves et puis rabats Qui faisait palpiter ma vie

Tous les matins cet éventail


Une aile, un cil, paupière qui bat
J’aime quand tu livres cette bataille

Photo by Jeremy Calli


Pour ouvrir l’oeil de ton toit
Photo by Zac Durant
LE CH’TI
Texte, musique et guitare, Cécile Cardinot, arrangements Jacques Ballue

J’habite au milieu d’un hameau Qu’il ne consommait jamais d’eau,


où il y a quelques maisons ou quelques fois dans son Ricard
Une nouvelle construction,
une autre en pierre et un château Quand on se croisait au hasard,
Au fond à droite près de la mienne, on discutait de tas d’histoires
un chemin mène à une boîte Il aimait dire venir du nord,
Une boîte à vivre ou un garage, c’était un ch’ti, il riait fort
peu lui importait le langage
Il aimait beaucoup les concerts,
Dans cette étroite habitation, surtout quand ça finissait tard
cet homme vivait en affranchi Et ce soir là entre fêtards,
Et comme musique en perfusion, il paria sur la rivière
la voix tragique du vieux Johnny Il paria la traversée,
On voyait des chats de partout venir à moitié nu et en santiags
manger devant sa porte Mais il oublia un détail,
Où une gamelle d’un peu de tout c’est qu’il ne savait pas nager
remplumait les bêtes presque mortes
On enterra le beau Daniel
Quand on se croisait au hasard, sans avoir pu rire un peu plus,
on discutait de tas d’histoires Le ch’ti a coulé comme le miel,
Il aimait dire venir du nord, cette fois Boudu, on l’a perdu
c’était un ch’ti, il riait fort
Quand on se croisait au hasard,
Cet homme était réparateur, on discutait de tas d’histoires
de vieilles machines agricoles Il aimait dire venir du nord,
Il n’avait pas d’ordinateur c’était un ch’ti, mais il est mort.
mais une moto des années folles
On a compris entre ses mots,
que sa vie était une foire
LA CHANSON DE MAXIME
Texte, musique et guitare, Olivier Bensa, arrangements Jacques Ballue

Lorsque Maxime a quitté ses copains Il trouva son père très relax
Il est seul dans le train qui va direct à Gien Dans un superbe survêtement
Pour retrouver les siens qui ne sont pas les siens Sa sœur dans un baby-relax
Car ce sont ses copains qu’il préfère et de loin Sa sœur qu’il n’aimait pas vraiment

Il a douze ans la famille a du pèze Mentir un peu lui aurait fait du bien
Ce n’est pas suffisant pour se sentir à l’aise Mais il est malheureux et n’a envie de rien
Surtout quand on apprend que le grand frère Et son père valeureux qui le trouve féminin
Jean-Blaise Lui dit viens donc mon vieux, viens m’donner un
Est quatre fois plus grand et dix fois plus balaise coup de main

Le sandwich était dégueulasse Joli Maxime cachant bien sa déprime


Le quai de la gare répugnant Et son malaise immense qui augmente plus il
Demain je vais leur dire en face pense
Que je veux crever doucement Qu’il ne leur dira rien, aux crétins aux cousins
Qui ne comprennent rien au petit moins que rien.
Joli Maxime affichant sa déprime
Et son malaise immense qui augmente plus il
pense
Qu’il les verra demain les crétins les cousins
Qui ne comprenaient rien au petit moins que rien

Mentir un peu ça me fera du bien


Je vais leur dire ce soir que j’ai raté mon train
Mais avant je vais boire, boire en gare de Gien
Boire tout mon bien c’est à dire presque rien
  Photo by Jeremy Calli
L’ÎLE AU CHIEN
Texte, musique et guitare, Olivier Bensa, arrangements Jacques Ballue

Dérivant nous rêvons Mais l’île était peuplée


Que derrière l’horizon De gens très convenus
Tremblerait dans le chaud Là bas qu’une pensée
L’image d’une île Qu’une vie, qu’une vue

Le radeau glisserait Nous vivions près d’un chien


Et nous accosterions Car il ne disait rien
Petit port sans bateau C’était un peu morose
Et la mer serait d’huile Mais le meilleur voisin

Et là, dans l’air qui vibre Il était agréable


Sans bagage ni projet D’ignorer tout de lui
Seulement attentifs Il jouait dans le sable
Aux caprices du ciel On jouait avec lui

Seuls nous serions libres On méprisait les codes


Nos journées sans objet Qui régissaient la vie
Et tout serait fictif De l’île au gré des modes;
Sous la lune de miel Nous périssions d’ennui

Cap sur la terre! Viens sur la mer!


Le vin frais, le vent Le radeau, le vent
Nos amours insulaires Nos amours buissonnières

Photo by Zac Durant


Vont durer très longtemps Vont durer très longtemps

Alors cap sur la terre! Alors viens sur la mer


Le vin frais, le vent Le radeau, le vent
Nos amours insulaires Nos amours buissonnières
Vont durer tout le temps Vont durer tout le temps

Texte et musique : Olivier Bensa sauf 2 et 7

Prise de son guitare & voix :


Wake the dead! Studio.

Prise de son autres instruments,

 Photo by Christian Holzinger


réalisation, mixage et masterisation :
Photo by Zac Durant

Jacques Ballue

Photo de couverture :
Jean Reverdito
et Virgile Biéchy

Graphisme :
Jeremy Calli Enregistré en 2018 aux éditions Les Disques Rouges.

Vous aimerez peut-être aussi