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Mathématiques CPEC.

Autres endomorphismes d’un espace


euclidien

Exercice 1 Adjoint d’un endomorphisme d’un espace euclidien


Soit E un espace euclidien de dimension finie et u un endomorphisme de E.
1. Montrer qu’ il existe un unique endomorphisme de E noté u∗ vérifiant :

< u(x), y >=< x, u∗ (y) > ∀(x, y)∈E 2

u∗ s’appelle endomorphisme adjoint de u.


2. Établir que :
keru∗ = (Imu)⊥ et (Imu∗ ) = (keru)⊥
Preuve

1. Munissons E d’une base orthonormale et supposons le problème résolu. Notons A∗


la matrice dans la base (B) de u∗ . La traduction matricielle de
< u(x), y >=< x, u∗ (y) > est :
t
(AX).Y =t .X.A∗ (Y )

⇒t X.t A.Y =t .X.A∗ (Y ) pour tout couple (X, Y ). Il en découle que :


t
A = A∗

Conséquence : u = u∗ si et seulement si u est symétrique.

2. Justifions que : keru∗ = (Imu)⊥ et (Imu∗ ) = (keru)⊥


Soit y ∈ keru∗ . On a alors pour tout x ∈ E,

< u(x), y >=< x, u∗ (y) >= 0

Mais comme u(x) ∈ Im(u), on déduit que y ∈ (Imu)⊥ .


Inversement si z ∈ (Imu)⊥ ,∀y ∈ (Imu), < z, y >= 0
y ∈ (Imu) ⇒∃x ∈ E/y = u(x) donc :
< z, u(x) >=< u(x), z >=< x, u∗ (z) >= 0 qui implique z ∈ keru∗ .
On fait une démonstration du même type pour prouver que (Imu∗ ) = (keru)⊥
Le lecteur pourra démontrer que :

(Id)∗ = Id; (u + v)∗ = u∗ + v∗; (αu)∗ = α.u∗ ; (uov)∗ = v ∗ ou∗

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Exercice 2 Automorphisme orthogonal d’un espace euclidien
Soit E un espace euclidien et f un endomorphisme de E. On dit que : f est orthogonal
si et seulement si f −1 = f ∗
(Conséquence : Si A désigne la matrice de f dans une b.o.n, alors : t A = A−1 )
1. Montrer que :
(a) ∀(x, y) ∈ E 2 , < f (x), f (y) >=< x, y >
(b) k f (x) k = k x k. (On dit que f conserve la norme).
2. Le spectre de f est inclus dans −1, 1.
3. ker(f − IdE ) et Im(f − IdE ) sont supplémentaires orthogonaux.
4. f est un automorphisme orthogonal de E ⇔ l’image dune base orthonormale
est une base orthonormale.
Preuve

1. (a) D’après la définition de l’adjoint d’un endomorphisme on a :

∀(x, y) ∈ E 2 < f (x), f (y) >=< x, f ∗ (f (y)) >

et comme f −1 = f ∗ il restera : ∀(x, y) ∈ E 2 < f (x), f (y) >=< x, y >


(b) ∀(x, y) ∈ E 2 , < f (x), f (y) >=< x, y > donc en particulier pour x = y c’est
encore vrai et :
< f (x), f (x) >=< x, x > =⇒ k f (x) k2 = k x k2 ⇒ k f (x) k = k x k
2. Soit λ une valeur propre de f . Il existe un vecteur x non nul tel que : f (x) = λ.x.
Comme < f (x), f (x) > = < x, x >, on obtient en remplaçant,
λ2 . < x, x >=< x, x > et puisque x est non nul, on tire : λ2 = 1.
3. Nous allons montrer que ker(f − IdE ) = Im(f − IdE )⊥ . Justifions d’abord que
ker(f − IdE ) ⊂ Im(f − IdE )⊥ .
Soit x∈(kerf − IdE ) et soit y un quelconque élément de Im(f − IdE ). Nous
avons : f (x) = x et il existe z dans E tel que y = f (z) − z.
< x, y >=< x, f (z) − z >=< x, f (z) > − < x, z >=< f (x), f (z) > − < x, z >= 0
et l’inclusion est vérifié.
D’autre part :
dimE = dimker(f −IdE )+dimIm(f −IdE ) = dimIm(f −IdE )+dimIm(f − IdE )⊥
et il est clair que :

dimker(f − IdE ) = dimIm(f − IdE )⊥

Les deux affirmations : ker(f − IdE )⊂Im(f − IdE )⊥ et


dimker(f − IdE ) = dimIm(f − IdE )⊥ suffisent pour conclure que :

ker(f − IdE ) = Im(f − IdE )⊥

.
4. Justifions la condition nécessaire
(e1 , e2 , ...., en ) est une base orthonormale de E. Pour tout couple (i, j) tel que i 6= j
, on a :

2
< f (ei , ej ) >=< ei , ej >= 0 donc f (ei )i est une base orthonormale.
Montrons maintenant que la condition est suffisante
Supposons que f (ei )i est une base orthonormale et montrons que f est
orthogonale.
Xn Xn
Pn
prenons x = xi ei et y = j=1 yj ej ⇒< x, y >= xi yj < ei , ej > et puisque la
i=1 i,j=1
base (ei )i est orthonormale, il reste :
n
X
< x, y >= xi yi
i=1

n
X
De même < f (x), f (y) >= xi yj < f (ei ), f (ej ) > et comme f (ei )i est une base
i,j=1
orthonormale, nous obtenons :
n
X
< f (x), f (y) >= xi yi
i=1

f est bien un automorphisme orthogonal.

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Exercice 3 Endomorphisme antisymétrique d’un espace euclidien
Soit E un espace euclidien et f un endomorphisme de E.
On dit que : f est antisymétrique si et seulement si f ∗ = −f
(Si A est la matrice d’un endomorphisme antisymétrique dans une b.o.n alors t A = −A)

1. f est antisymétrique si et seulement si pour tout couple (x, y) de vecteurs de E, on


a:
< f (x), y >= − < x, f (y) >
2. Pour tout x de E, on a : < f (x), x >= 0
3. kerf et Imf sont supplémentaires orthogonaux
4. 0 est la seule valeur propre réelle de f
Preuve

1. ∀(x, y) ∈ E 2 on a < f (x), y >=< x, f ∗ (y) >. Remplaçons f ∗ par −f et on obtient :

∀(x, y) ∈ E 2 < f (x), y >= − < x, f (y) >

2. Pour tout couple (x, y) de vecteurs de E, < f (x), y >= − < x, f (y) > et en
particulier pour x = y :

< f (x), x >= − < x, f (x) > ⇒ < f (x), x >= 0

3. Soit x un élément de kerf et y un élément de Imf . Il existe z tel que y = f (z).


Calculons < x, y >.
< x, y >=< x, f (z) >= − < f (x), z >=< 0, z >= 0 donc x appartient à (Imf )⊥ .
D’autre part dimE = dimkerf + dimImf = dimImf + dim(Imf )⊥ d’où :

dimkerf = dim(Imf )⊥

. kerf ⊂ (Imf )⊥ et dimkerf = dim(Imf )⊥ impliquent que kerf et Imf sont


supplémentaires orthogonaux.
4. Si λ est une valeur propre de f il existe x 6= 0 tel que f (x) = λx. D’après 1)on a :
< f (x), x >= 0 donc < λx, x >= 0 et comme x 6= 0 il reste : λ = 0

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Exercice 4 Endomorphisme normal d’un espace euclidien
Soit E un espace euclidien et u un endomorphisme de E. On dit que :
u est un endomorphisme normal de E si et seulement si u commute avec son
adjoint,c’est à dire :
uou∗ = u∗ ou
Si u un endomorphisme normal de E. Montrer que :
1. Pour tout couple (x, y) ∈ E 2 :
< u(x), u(y) >=< u∗ (x), u∗ (y) > et k u(x) k = k u∗ (x) k

2. keru = keru∗
3. si λ est valeur propre de u alors λ est valeur propre de u∗ . (On pourra d’abord
établir que (u − λ.Id) est normal et utiliser 2))
4. les sous espaces propres de u sont deux à deux orthogonaux
5. tout sous espace propre de u est stable par u∗ et que son orthogonal est stable par
u et u∗
Preuve

1. Il suffit d’utiliser la définition de l’adjoint d’un endomorphisme. Pour tout couple


(x, y) :
< u(x), u(y) >=< x, u∗ (u(y)) >=< x, u(u∗ (y)) >=< u∗ (x), u∗ (y) >
et pour x = y alors :
k u(x) k2 = k u∗ (x) k2
2. keru = keru∗ est une conséquence de k u(x) k = k u∗ (x) k
3. Supposons que λ est une valeur propre de u. Montrons que (u − λ.Id) est normal.
D’après les propriétés de l’adjoint, on a : (u − λ.Id)∗ = (u∗ − λ.Id et on montre
que (u − λ.Id commute avec son adjoint. D’après 2) nous aurons :
ker(u − λ.Id) = ker(u∗ − λ.Id), d’où :
si λ est valeur propre de u alors λ est valeur propre de u∗ .
4. λ et µ sont deux valeurs propres distinctes de u, x et y deux vecteurs propres
associés. Montrons que < x, y > = 0
u(x) = λ.x et u(y) = µ.y donnent :
1 1 λ
< x, y > = < x, .u(y) > = < u∗ (x), y > = < x, y >, ce qui implique :
µ µ µ
λ
< x, y > (1 − ) = 0⇒< x, y >= 0 puisque λ et µ sont deux valeurs propres
µ
distinctes de u.
5. Soit y un vecteur de ker(u − λId). Il faut montrer que u∗ (y) appartient à
ker(u − λId).
u(u∗ (y)) = u∗ (u(y)) = u∗ (λy) = λu∗ (y) donc u∗ (y) appartient à ker(u − λId).
Soit y∈(ker(u − λId)⊥. Pour tout x∈ker(u − λ.Id, on a :
< x, u(y) >=< u∗ (y), y >= λ < x, y >= 0. (CQFD)
De même, < x, u∗ (y) >=< u(x), y >= λ < x, y >= 0 donc (ker(u − λId))⊥ est
stable par u∗ .

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