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La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 dispose que « tout individu a droit
à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses
opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les
informations et les idées, par quelque moyen d’expression que ce soit ». On retrouve la même
idée exprimée à l’article 19 du Pacte International de 1966, relatif aux Droits Civils et
Politiques qui prescrit que « nul ne peut être inquiété pour ses opinions ». Sur le plan interne,
la constitution en son préambule, affirme garantir la liberté d’expression, dans les conditions
fixées par la loi.
Au regard des dispositions précitées, la liberté d’expression est un processus qui comprend la
liberté de penser (qui est le droit que possède tout individu de déterminer lui-même le
contenu de ses représentations intellectuelles, morales, politiques et religieuses), la liberté
d’opinion (qui la faculté qu’à un individu de penser comme il le souhaite et d’avoir des
opinions contraire à celle des autres, et même de la majorité), la liberté d’information (qui
est de pouvoir s'informer et prendre connaissance des différentes opinions sur un sujet donné
sur les médias de son choix), la liberté de conscience (c’est le droit d'un individu d'avoir le
libre choix de son système de valeurs et des principes qui guident son existence et de pouvoir
y adhérer publiquement et d'y conformer ses actes). La liberté d’expression appliquée à la
presse revêt quelques spécificités.
B- Reconnaissance de la Liberté de la presse en droit des communications numériques
Le droit au respect de la vie privée et la liberté d’expression revêtant une même valeur, le juge
doit rechercher leur équilibre en privilégiant la solution la plus protectrice de l’intérêt le plus
légitime. Une récente étude semble indiquer que le droit à la vie privée serait en déclin face à
la liberté d’expression, le premier ayant tendance à assez largement s’effacer lorsqu’il est
confronté au droit à l’information du public (T. HASSLER, le respect dû à la vie privée en
déclin relatif face à la liberté d’expression, RLDI, avril 2014, p. 69).
Le directeur de publication est tenu d’insérer gratuitement, dans le plus prochain numéro,
toutes les rectifications qui lui sont adressées par l’autorité publique au sujet des actes de sa
fonction qui auraient été rapportés de façon inexactes. Les organes de communication
audiovisuelle sont tenus de diffuser gratuitement, dans leur plus proche programme
d’information et de même nature que celle qui les auront provoquées, toutes rectifications qui
leur sont adressées par l’autorité publique au sujet des actes de sa fonction dont il a été
inexactement rendu compte dans l’une de leurs émissions.
1
TGI paris, 17e chambre, 26 nov. 2007, SA Switch c/ Monsieur P. B
Non publication d’un droit de réponse : Le directeur de la publication est tenu d'insérer,
sous peine d'une amende de 100.000 (cent mille) à 2.000.000 (deux millions) F CFA, dans les
quarante-huit (48) heures de leur réception, les réponses de toute personne désignée dans le
service de communications électroniques.
Outrage aux races et aux religions : l’article 241 nouveau du Code Pénal, modifié et
complété par la loi n°2019/020 du 24 décembre 2019 dispose :
(1) Est puni celui qui, par des gestes, paroles, ou cris proférés dans les lieux ouverts au
public, soit pas tout procédé destiné à atteindre le public, commet un outrage à
l’encontre d’une race ou d’une religion à laquelle appartient un ou plusieurs citoyens
ou résidents.
(2) Si l’infraction est commise par voie de presse, de radio, de télévision, de réseaux
sociaux, ou de tout autre moyen susceptible d’atteindre le public, l’amende est portée
de 500 000 F à 20 000 000 F.
(3) Les peines sont doublées lorsque l’infraction est commise dans le but de susciter la
haine ou le mépris entre les citoyens ou les résidents.
Outrage à la tribu ou à l’ethnie (art 241-1 du Code pénal) : est puni d’un emprisonnement
de 1 an à 2 ans et d’une amende de 300 000 f à 3 millions, celui qui par quelque moyen que ce
soit, tient des discours de haine ou procède aux incitations à la violence contre les personnes
en raison de leur appartenance tribale ou ethnique. Cet article consacre comme moyens de
commission la voie de presse, la voie de radio, la voie de télévision, la voie de réseaux
sociaux et la voie de tout autre moyen susceptible d’atteindre le public.
Lorsque l’auteur du discours est un fonctionnaire, un responsable de formation politique, un
média, une ONG ou une institution religieuse, les peines sont doublées.
Apologie des actes de terrorisme : est puni d’un emprisonnement de 15 à 20 ans et d’une
amende de 20 000 000 FCFA à 50 000 000 FCFA ou l’une des deux peines seulement, celui
qui fait publiquement l’apologie des actes de terrorisme.
L’infraction est caractérisée même si l’apologie est faite par voie de média, de tracts ou par
tout autre moyen destiné à atteindre le public.
Publications obscène (art 265 du Code pénal) : est puni d’un emprisonnement d’un mois à
deux ans et d’une amende de 10 000 F à 500 000 F celui qui expose ou distribue même à titre
gratuit tout écrit, dessins ou objet tendant à corrompre les mœurs.
Publications équivoques (art 266 du Code pénal) : est puni d’une amende de 20 000 f à 2
millions de franc celui qui rend compte, sauf en publiant le jugement, des procès en
déclaration de paternité, en divorce, en séparation de corps et d’avortement. Est puni des
mêmes peines celui qui, sans autorisation écrite du procureur de la république, donne une
publicité par quelque moyen que ce soit, au suicide des mineurs de 18 ans.
Propagation de fausses nouvelles : Est également puni celui qui émet ou propage des
nouvelles mensongères lorsque ces nouvelles sont susceptibles de nuire aux autorités publique
ou à la cohésion nationale.
Cette liste n’est pas exhaustive, d’autres infractions pouvant être commises même en dehors
d’un organe de presse.
Paragraphe 2 : les abus sanctionnés en dehors de la loi relative à la liberté de la presse