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La Communauté de RAMENA
La Communauté de RAMENA
MEMOIRE DE
DIPLOME D’ÉTUDES SUPÉRIEURES SPÉCIALISÉES
En co-diplômation entre
L’Université d’Antananarivo et l’Université Montesquieu-Bordeaux IV
Intitulé :
Par
D E S S- E I E 2008 - 2009
i
École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
UFR Sciences économiques et de gestion de Bordeaux IV
MEMOIRE DE
DIPLOME D’ÉTUDES SUPÉRIEURES SPÉCIALISÉES
OPTION : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »
En co- diplômation entre
L’Université d’Antananarivo et l’Université Montesquieu-Bordeaux IV
Intitulé :
i
REMERCIEMENTS
Ce travail a bénéficié beaucoup de concours. Pour justifier notre reconnaissance nous exprimons
nos vifs et sincères remerciements :
- Aux autorités des deux Universités Montesquieu Bordeaux IV et Antananarivo (pour
avoir facilité le bon fonctionnement de la formation, et avoir su gardé la co- diplômation).
o A Monsieur Le Professeur Jean Pierre LABORDE, Président de l’Université
Montesquieu Bordeaux IV
o A Monsieur Le Professeur Paul RAJAONARIVELO, Président du Comité Interimaire de
Direction de l’Université d’Antananarivo
o A Monsieur Le Professeur Pascal RAMANANTSIZEHENA, Directeur de l’École
Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
o A Monsieur RABETSIAHINY, Responsable pédagogique de la formation auprès de
l’École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, Chef du Département Information
géographique et foncière
ii
A
Mon beau frère (feu) Abdou Saidou M’madi victime de l’Air Bus 330 de la
compagnie Yemenia Airways qui m’a toujours soutenu financièrement
notamment les frais de scolarité et d’écolage de cette formation
DESS/ EIE
iii
TABLE DES MATIERES
---------------
REMERCIEMENTS ........................................................................................................... ii
DEDICACES ..................................................................................................................... iii
TABLE DES MATIERES .................................................................................................. iv
LISTE DES CARTES (OU FIGURES) .............................................................................. ix
LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES ............................................................ x
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................... xi
ACRONYMES .................................................................................................................... xii
INTRODUCTION ............................................................................................................. 1
iv
Chapitre II – LE CONTEXTE DE LA PRESERVATION ET DE LA PROTECTION
ENVIRONNEMENTALE A MADAGASCAR .............................................................. 15
vii
VI. 2 – Impacts sociaux positifs du tourisme de la commune: ......................... 56
VI.2.1 – Echanges culturels ........................................................................ 56
VI.2.2 – Renaissance de l’artisanat et des cérémonies traditionnelles ....... 56
VI. 2.3 – Développement Rural .................................................................. 56
VI.2.4 – Opportunité d’Affaires ................................................................. 56
VI.2.5 – Les Pécheurs dans les activités touristiques ................................. 56
VI.2.6 – Niveau de vie ................................................................................ 57
ix
LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES
x
LISTE DES TABLEAUX
tourisme
Tableau [26] : Impacts majeurs du tourisme sur le milieu physique
xi
ACRONYMES ET ABREVIATIONS UTILISES.
xii
INTRODUCTION
1
Diverses études se sont attachées à énumérer les coûts sociaux du tourisme en soulignant ses
effets pervers sur les communautés d’accueil au niveau notamment des pratiques religieuses, des
coutumes vestimentaires, des normes de conduite et des traditions.
On attribue souvent ces changements à un effet de démonstration » selon lequel les Antakarana
et/ou les Sakalava imitent et adoptent certaines caractéristiques notamment comportementales,
qui ne leur sont pas propres. Ces changements ne surviennent pas brusquement mais s’instaurent
peu à peu.
Ainsi, la gestion des impacts socio-culturels du tourisme n’est pas du seul ressort
du gouvernement ; le secteur touristique implique de nombreux échelons qui doivent s’engager à
agir pour gérer, et si possible atténuer, les problèmes identifiés. C’est ce qui justifie le choix de
notre thème d’étude portant sur les Impacts du tourisme sur l’environnement socio- culturel
des sociétés Antakarana et Sakalava au niveau de la commune rurale de Ramena (district
d’Antsiranana II).
2
PREMIERE PARTIE :
CADRE GENERAL DE LA ZONE
D’ETUDE
3
Chapitre I - CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DE LA COMMUNE DE
RAMENA
La commune de Ramena fait partie des 3 Communes1 du district d’Antsiranana II,
au sein de la région DIANA.
Sa position géographique décentrée, en bordure de la passe de la baie de Diégo (Fig.1) ne
lui confère pas le rôle de carrefour vis-à-vis des communes environnantes. Cet état gène
relativement ses flux économiques et sociaux. Mais les nouvelles technologies de
communication et sa proximité (19km par rapport à Antsiranana), favorisent cependant son
ouverture au reste du monde.
La structure de la Commune n’a rien d’extraordinaire, elle ressemble à celle trouvée
habituellement dans sa catégorie. Assez légère, mais dynamique en matière de décision. Dans le
domaine de capacité d’administration, elle est moyennement satisfaisante (Randrianarison,
2005).
L’historique de Ramena révèle que la Commune possédait déjà des atouts importants
pour attirer ses occupants depuis la nuit des temps. Ses richesses en ressources halieutiques ont
intéressé les tribus pêcheurs des autres régions. Sa position stratégique (en bordure de la passe),
la beauté de ses plages (Orangea, baie des Dunes,…) et de ses ressources naturelles (forêts) ont
particulièrement fasciné les colons Français. Ce qui tendrait à dire que la Commune est une zone
à vocation touristique.
Aujourd’hui, les Sakalava qui appartiennent à la tribu dominante (34%), des pêcheurs de
nature, n’ont pas changé d’activité. Les sites touristiques attirent de plus en en plus des touristes
et les activités y afférentes se sont multipliées, en l’occurrence les petits commerces et les
infrastructures d’accueil (hôtels, restaurants).
1
RAMENA, ANTANAMITARANA, MAHAVANONA
4
Figure 1
%
%
%
%
%
Andranovondronina
N
%
O E
S
%
%Orangéa Anoronjia
BAIE DE DIEGO
Ramena
%
% Ankorika
%
Anjiamena%
FKT Ramena
?
Cap Diègo OCEAN INDIEN
!^
%Ankorikakely
% %
FKT Ankorikahely
Ambodianganera
%
Andovokonko
%%
L é g e n d e% Mahavanona
% Zone habitable
%
% Localité
Piste %
Rivière temporaire
%
Rivière permanente %
Habitation
!^ Port.shp
? Aéroport region.shp
Route d'interêt Provincial
Route Communale 0 2 4 6 8 10 Kilomètres
Limite_com.shp
5
I.1.2 – Caractérisation de la Commune
6
I.1.2. 2 – Distance entre Communes et chef-lieu de Région
NA A REGION
Distance 0 Km 18 Km 31 Km 19 Km
Distance / Chef-lieu 19 Km 12 Km 25 Km 0 Km
de Région
Qualité des voies état mais praticable Praticable toute Praticable toute
7
I.1.3 – Le milieu naturel et les ressources
I.1.3.1 - L’hydrologie
Figure 2
8
Deux cours d’eau caractérisent le paysage hydrographique de la Commune. Ils prennent
leur source dans la Montagne des Français. La plus grande sillonne vers l’Est et arrose les
minces collines d’Andavakoera, l’autre coule à travers les plaines de Betahitra.
L’une des caractéristiques physiques essentielles de cette Commune est donc sa pauvreté en
rivières permanentes : ceci explique en partie la faible activité en matière de riziculture.
. La période des hautes eaux s’étend de décembre à mars.
Leurs nombreux petits affluents ne coulent que pendant la saison des pluies. Une autre
particularité des cours d’eau est leur tarissement à mesure que l’on va vers l’aval. Cette
décroissance s’explique par la fréquence des sols à dominance texturale sableuse favorisant
l’infiltration.
9
La commune est composée de différents reliefs:
Des Collines………….....45% de la superficie
Des vastes Plateaux... .30% de la superficie
Des Montagnes …………25% de la superficie
Sa côte Est est limitée par des talus assez abrupts et laissent en quelques endroits des
anses bordées de fin sable blanc.
La Montagne des Français qui occupe les 2/3 de la superficie totale de la Commune forme l’un
des plus spectaculaires karsts de Madagascar. Et ses plateaux constituent une des réserves de
sable de construction de la ville d’Antsiranana.
Source : Monographie et enquêtes sur terrain
10
La Commune de Ramena possède des potentialités, encore peu exploitées : la mer,
l’espace, le sol fertile, le sable fin…. Maintenant, avec le développement de l’écotourisme, cette
nature constitue un maillon principal que tout un chacun a le devoir de préserver
Mais un problème environnemental préoccupant dans la zone est relatif au capital foncier.
La population est en conflit permanent avec l’Armée Malagasy, laquelle détient, pour ne pas dire
boude, une bonne partie de la terre (près d’Orangea). Elle ne l’exploite pas cependant, mais la
laisse plutôt aux mains des exploitants illicites de la forêt (producteurs de charbon).
I. 2 CONTEXTE HISTORIQUE.
I. 2.1 – Origine du nom de la Commune
De l’avis des habitants, le nom de la commune vient de celui d’un homme nommé
RAMENA, un pêcheur immigrant Antakarana. Les gens venaient chez lui pour chercher du
poisson en disant : « On va chercher de poissons chez RAMENA ! ». Mais plus tard, il avait
disparu, il n’était plus revenu dans le village. Son nom a été alors attribué au village.
Voici quelques photos historiques des lieux se trouvant à l’intérieur de la Commune
rurale de Ramena, prises au début de l’occupation française, et provenant des archives de M.
CASSAM Aly.
(Propos et photos recueillis auprès de Mr CASSAM Aly (Vice Président de l’Académie
Régionale)
11
Planche photo 4 : Village d’orangea Planche photo 5 : Montagne de Français,
caserne de Nosiravo
Le village de Ramena, village de pêcheurs, est connu plus communément dans les
documents et photos historiques sous le nom d’Ankorika. Le village d’Ankorika se trouvait à
l’entrée de Ramena actuel, bien marqué par plusieurs pieds de manguiers, spécificité des lieux
abandonnés par les habitants (lemby). Il s’agissait d’un camp créé pour installer les Anjouanais
venant d’Anjouan, de Mayotte et de Nosy Be au début de l’occupation française après la
signature du traité de la paix entre les Français et les Merina le 17 décembre 1885. Cet endroit
reste marqué par le cimetière des Français.
I.2.2- La migration
Tableau 4 : Historique de la première occupation
Désignation Caractéristiques
Premier occupant de la Commune Antakarana
Histoire de la migration Activités de pêche au niveau des baies
réputées très poissonneuse
Date (année) de première occupation de la zone Vers 1800
Les Sakalava de la côte ouest qui vivent de la
pêche, vers 1850
Les Anjouanais venus de l’île d’Anjouan 1860
L’Armée Française a affecté une bonne partie
Les diverses vagues de migration
de ses soldats à RAMENA (Orangea et sur la
Montagne des Français) 1887
Les autres ethnies se sont installées après
l’occupation française
Source : Monographie de la commune et enquête sur terrain
12
Tableau 5 : Répartition de la population par groupe ethnique en nombre et % d’habitants
COMMUNE Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4 Groupe 5
RAMENA Merina Antemoro Antandroy Sakalava Antakarana
13
- Des groupes de personnes d’ethnies différentes.
Cette démarche nous a permis de nous informer auprès des acteurs, de les informer en
retour et de les intégrer petit à petit dans le problème environnemental plus précisément dans la
composante Humaine liée au tourisme de masse dans la commune Rurale de Ramena.
Par ailleurs, nous avons pu organiser des entretiens avec des pêcheurs, des agriculteurs,
des charbonniers, des collecteurs de tubercules, des femmes fonctionnaires, vendeuses et artistes
de la commune. Ces entretiens ont été rendus possibles grâce à l’accord du maire et des chefs des
Fokontany.
14
Chapitre II – LE CONTEXTE DE LA PRESERVATION ET DE LA PROTECTION
ENVIRONNEMENTALE A MADAGASCAR
15
A cet effet, toute personne physique ou moral doit être en mesure d’être informée sur les
décisions susceptibles d’exercer quelques influences sur l’environnement et ce directement ou
par l’intermédiaire du groupement ou d’association.
Elle a également la faculté de participer à des décisions
Article 6 : L’objectif essentiel est de concilier la population avec son environnement en vu d’un
développement durable.
A cet effet, le plan se donne les objectifs suivants :
- Développer les ressources humaines
- Promouvoir un développement durable en gérant mieux les ressources naturelles
- Améliorer le cadre de vie des populations rurales et urbaines
- Maintenir l’équilibre entre croissance de la population et développement des ressources
- Améliorer les outils de gestion de l’environnement
- Aider à la résolution des problèmes fonciers
16
• Le Rapport des Dina à la protection de l’environnement général.
A partir des Dina on peut protéger un espace environnemental donné. Après leurs
homologations, ils peuvent par leurs stipulations avoir pour objet la protection de
l’environnement. Souvent, ils sont appliqués au niveau du Fokontany. La protection de
l’environnement au moyen des Dina est faisable est même sollicitée à condition que les rapports
du Fokontany avec les autres collectivités et les autorités locales soient sans ambiguité.
De ce fait, il est encore mieux de procéder aux campagnes d’information et de
sensibilisation dans la commune de Ramena, mais, tous sont convaincus de l’utilité de la
conservation et de la protection de l’espace environnemental.
Ainsi, en cas d’urgence, la protection peut émaner des conventions sociales sans attendre
les conditions des textes déjà faits.
Toutefois, il faut le soutien de la gendarmerie (agent verbalisateur) le plus proche du site
pour que la protection en question soit efficace.
• Le Fokontany
La compétence du Fokontany en matière environnementale est définie par l’article 15 du
décret 2004-299 stipulant que le comité du Fokontany participe et contribue de manière
permanente et effective, sous l’autorité du chef du Fokontany aux activités de préservation de
l’environnement et de ses composantes. Ce qui est favorable à notre étude d’impact du tourisme
sur la société.
17
II.2 – LA GESTION ET LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT AU NIVEAU
DE LA COMMUNE:
Source : Auteur
La région DIANA est l’une des régions de Madagascar où la politique forestière est très
dynamisée par l’intervention d’ONG d’appui divers, dont le SAGE, GREEN MAD, Aide et
Action. Pour la gestion de la réserve « ala fady» (=forêt interdite) de la Montagne des Français
et orangea par exemple, la sensibilisation au reboisement est effective, mais les efforts s’avèrent
encore insuffisants, face à la déforestation consécutive à l’intensification de la fabrication de
charbon, de l’exploitation illicite des bois précieux, de l’incendie de forêt souvent associée à la
pratique de la culture itinérante ou tavy.
Toutefois, si la commune mise sur l’écotourisme pour attirer les touristes, des mesures
doivent être prises rapidement, parce que la sécheresse, l’érosion et l’ensablement commencent
à perturber d’une manière spectaculaire l’environnement. Les solutions proposées sont :
Production des pépinières
Plantation des arbres fruitiers : cocotiers,
Vulgarisation des pratiques rurales de substitution du combustible ligneux
Opération de reboisement intensif : anacarde, eucalyptus
Lutte contre les feux de brousse et déforestation
Instauration du DINA sur la protection de l’environnement et contre les feux de brosse
18
Mais les solutions pérennes sont :
• Le changement de mentalité à partir de la prise de conscience des menaces de la
dégradation de l’environnement
• La prise de responsabilité : chacune des parties prenantes doit trouver des solutions pour
la mise en œuvre et la gestion des projets afin de pérenniser les acquis
• La mise en œuvre des projets GELOSE, Communes vertes, Madagascar Naturellement,
…
• La formation en gestion environnementale
Source : Auteur
19
Chapitre III – LE CONTEXTE SOCIAL DE LA COMMUNE
III.1 – La Population
Tableau 6 : Répartition par classe d’âge et par sexe
60 ans et Etrangers TOTAL CUMUL
0-5 ans 6-10 ans 11-17 ans 18-60 ans
Nom FKT +
H F H F H F H F H F H F H F
1 Ramena 146 175 158 164 79 84 424 442 242 288 8 4 1057 1157 2214
TOTAL 440 505 459 532 341 371 829 831 485 544 19 6 2573 2789 5362
III.2- L’Enseignement
Planche photo 8 : Ecole maternelle de la commune
Source : Auteur
20
III.2.1 Enseignement préscolaire
Jusqu’à présent la commune rurale de Ramena ne dispose pas assez d’école maternelle en
d’autres termes l’enseignement préscolaire n’est pas pris en considération dans cette commune.
On compte pour cela une seule école maternelle qui se trouve à Ramena et qui regroupe des
enfants de 3 a 5 ans.
Le tableau ci-dessus illustre qu'un grand nombre d'enfants ne fréquente pas les écoles pour des
causes diverses:
- Insuffisance scolaire, et capacité d’accueil très limitée
- Eloignement des écoles, si on estime qu’un enfant de 6 ans ne peut faire plus de 2 km alors que
plusieurs hameaux se trouvent hors de ce rayon du centre d’accueil scolaire. Les enfants du FKT
d’Andavakoera en souffrent le plus.
- Nombre élevé d’enfants qui n’ont pas de copie d’état civil
- Mentalité des parents et pour la plus plupart l’insuffisance de revenu familial qui poussent leurs
enfants à s'insérer précocement dans la vie professionnelle.
21
- L’inexistence d’infrastructure scolaire du deuxième niveau, ce qui augmente le coût d’études
puisque un tel centre se trouve en ville. Conséquence, les adolescents forment une famille dès
leur plus jeune âge.
- On constate le non proportionnalité du nombre d’enseignant à celui des élèves.
- La charge par enseignant est trop lourde : en moyenne 60 élèves par enseignant.
La commune vient d’avoir un C.E.G cette année de 2009. Durant ces dernières années, on
observe une tendance vers une amélioration. Il sera nécessaire d’augmenter le nombre des
enseignants et d’augmenter le nombre de salles de classe afin que les élèves puissent mieux
assimiler les cours, de construire encore une école dans le Fokontany Andavakoera qui est
éloigné du chef-lieu de la commune. .
III.3 – La Santé
22
III.4 - Les religions
Planche photo 09 : Mosquée au bord de la plage de Ramena
Source : Auteur
23
Fady, jeudi pour certains clans de quelques Fokontany
Interdiction de manger du poulet et ses dérivés avant d’aller au champ et à la pêche pour la
plupart des Fokontany et hameaux.
Fady de se nourrir de porcs, anguilles, voanjobory pour certaines tribus.
Jour fady pour l’enterrement les mardis, jeudi vendredi suivant les clans et tribus.
Ala-jaka : ce sont les prémices à offrir aux divinités (rite encore pratiqué par certaines tribus).
Ceci se fait près des rivières.
Il y a encore beaucoup d'interdits et tabous envers la nature (forêts, lac sacré, arbres sacrés,
grottes…. )
Le « Fora» ou circoncision
Le « Alavolon-jaza» ou la coupe des cheveux des jeunes enfants
Le Morengy ou lutte traditionnelleà mains nues
24
Les femmes et les fillettes sont également surchargées de travail et assurent tout au long
de leur vie active très précoces (7 ans de plus) le triple rôle : aide à la production celle liée à la
reproduction et au travail domestique et enfin le travail communautaire et social.
La majorité des femmes n’ont pas du temps pour leur développement personnel, ni pour
le renforcement de leur savoir faire ni pour leur propre plaisir. Leur principale distraction se
focalise aux représentations culturelles durant les fêtes traditionnelles acquis ne se présentent que
ponctuellement en une année.
25
Tableau 11 : Les infrastructures routières :
Source : Auteur
26
II.7.2 - Les outils de communication
Volume
Communicatio Communicatio Etat de
Type Nombre d’opérateurs (nombre de
n interne ns externe liaison
postes)
Téléphone 3 (ZAIN, ORANGE, X X Bien
TELMA) 200
Courrier
TV 1 (TVM) 27 Bien
FM 5 (VARATRAZA, 400
FANIRY, RDB, LA
VOIX DE L’ISLAM)
Grâce à sa proximité de la ville d’Antsiranana, Ramena est couverte par les réseaux
téléphoniques, et n’ont aucun problème pour capter les chaînes télévisées locales existantes
27
Chapitre IV : SITUATION DES ACTIVITES ECONOMIQUES AU NIVEAU DE LA
COMMUNE
IV.1 - Présentation
IV.1.1 – Le secteur de l’Agriculture
Tableau 13: Prix des produits halieutiques dans les zones concentrées
Produits halieutiques Prix au débarquement Prix au marché
Poisson 1 500 à 2 000Ar le kg 2 000 à 3 000Ar le Kg
Calmar 2 000 à 2 500Ar le Kg 3 000 à 4 000Ar le Kg
Poulpe 1 000 à 1 500Ar 2 000 à 3 000Ar le Kg
Concombre de mer 1 000 à 3 000Ar par pièce
Crevette 3 000Ar le Kg 5 000 à 6 000Ar le Kg
Coquillage 1 000 à 3 000 par pièce
Algues 200 le Kg
29
Ces impacts négatifs sont dus à l’accroissement des prises du fait que la pêche
initialement pratiquée pour la subsistance est devenue commerciale en raison de l’augmentation
de la demande. Ils sont dus aussi par ailleurs à l’usage de matériel de pêche intensive dont « le
ragiragy ».
Tout ceci entraîne une surexploitation des ressources qui pourrait être évitée en adoptant
des mesures de règlementation et de contrôle plus efficaces que les « DINA »
Il est important de noter que les moyens et matériels de pêche varient suivant les villages
concernés par cette étude. Le tableau suivant montre les moyens disponibles utilisés par les cinq
villages de cette commune.
En général, le calendrier de pêche est variable en fonction des pêcheurs ; pour les
plongeurs, elle est pratiquée en saison sèche, (du mois d’août à novembre) et en saison de pluie
(novembre à mars). Quant aux pêcheurs à la ligne, ils sont équipés de pirogues à balancier.
Parfois ils utilisent des pirogues à voile. Par conséquent, l’utilisation de ces matériels
traditionnels rend difficile le déplacement au large. Les espèces capturées par la pêche à la ligne
sont le capitaine, le cabot, le « Karanga » et le « Barakoda ». Les appâts (sardine, broche) sont
achetés auprès d’autres pêcheurs.
30
Planche photo 12 : Pirogue à balancier
Source : Auteur
Source : Auteur
31
L’élevage de porcs est moins vulgarisé. Le tabou entourant la consommation de porc
affecte beaucoup le marché et du coup sa production. Par ailleurs, l’élevage le plus pratiqué,
l’élevage ovin qui compte dans la commune environ 3778 têtes. L’élevage est de type extensif et
sans réel suivi sanitaire ou alimentaire. Cet élevage a le même problème de divagation que celui
des bœufs.
Enfin l’élevage aviaire intéresse environ 25% de la population, il est également de type
extensif. La peste aviaire est omniprésente du fait de l’insuffisance de vétérinaire et de l’absence
de prophylaxie. Ceci ajouté à des problèmes dus à la sècheresse et de l’insuffisance d’abreuvoirs
qui touchent vraiment cette activité en général
La Commercialisation
Malgré un élevage limité de bovin, des transactions sont quand même effectuées. Le lieu
de vente n’est pas défini mais dépend essentiellement du choix des contractants. L’élevage bovin
est couramment utilisé pour les travaux agricoles mais constitue aussi un recours financier pour
faire face aux difficultés financières et aux contributions scolaires. Quant aux Gallinacées, la
vente se fait soit localement, soit à Antsiranana.
Les autres types d’élevages sont de pratique domestique courante et apparaissent comme
un recours pour faire face aux difficultés de trésorerie. On constante une tendance vers
l’augmentation du nombre de cheptel d’où, en conséquence une hausse de revenu des éleveurs.
33
IV.1.6- Le secteur du Tourisme
IV.1.6.1 – Le contexte général juridique
A Madagascar, le code du Tourisme, élaboré en 1995 (loi N° 95-017), s’adresse surtout
aux professionnels du secteur pour que ceux-ci puissent offrir des services conformes aux
modalités d’exploitation et aux normes de classification des établissements d’hébergement
(arrêté 4902/2001). Ce code sera incessamment en voie de refonte.
C’est sur le plan international, à travers, entre autres, de la Charte Ethique du Voyageur
par ATALANTE (1997), que la référence à une politique touristique basée sur le respect des
hommes, des cultures, des économies locales, de la nature et du patrimoine, a commrencé à être
prise en compte. Hormis dans l’Ecotourisme, les communautés locales ne sont point considérées
comme des acteurs touristiques.
IV.1.6.2 – Le contexte touristique de la commune :
Les autorités communales et régionales de Ramena et d’Antsiranana ne ménagent pas
leurs efforts pour faire du tourisme un levier de développement de cette région. Toutefois,
nombreuses sont les contraintes qui inhibent le développement du tourisme dans la région.
L’effectif et la qualité des infrastructures d’accueils (Hôtels, Restaurants, Espaces pour loisirs et
Activités Culturelles & Sportives,…), sociales (Hôpital, Electricité, eau potable, …) sont encore
insuffisantes et les opérateurs en tourisme sont en difficultés. L’accès sur le site de Ramena
s’avère quelque peu difficile. Néanmoins, la beauté des paysages de la Commune (plages,
nombreuses petites baies, vestiges des ères coloniales, …) attirent un bon nombre de touristes
locaux et étrangers.
a- Les sites touristiques de la commune
Tableau 15 : Particularités et localisation des sites touristiques de Ramena
N° Nom du site Particularité Localisation
1 Mer d’Emeraude Plage Ramena
2 Baie des dunes Plage Ramena
3 Escalade (Andavakoera) grottes, alpinisme Andavakoera
4 Bemôko Grottes Ivovona
5 Baie des pigeons Plage Ankorikahely
6 Baie d’Antongoanaomby Plage Ivovona
7 Baie de Sakalava planches à voile Ankorikahely
8 Montagne des Français escalades, alpinisme Andavakoera
9 Baie d’Ankirihiko plongée sous-marine, excursion Ankorikahely
10 Cap Minet Ramena
11 Orangea Plage et Forêt Ramena
Source : Monographie de la commune et enquête sur terrain
34
b - Caractéristiques des sites touristiques de la commune
Tableau 16 : Caractéristiques des sites touristiques et écotouristiques de la commune de Ramena
Sites touristiques Caractéristiques
Plage de Ramena Ce village de pêcheurs possède l’une des plus belles plages de la région.
On pourra y faire des activités nautiques (plongées en apnée et excursion
en mer), balades en 4x4 et des randonnées à cheval dans les environs
La mer d’Emeraude C’est un site connu par sa beauté, la faible profondeur d’eau conjuguée à
un fond sableux donne une teinte turquoise à cette petite mer intérieure
La Montagne des Français Au sud de la baie (400m), c’est un flanc de montagne truffé de grottes. Il
(Réserve Forestière) y a un long Tunnel d’environ 150m, sur les hauteurs, des ruines de fortin
appelée Ambohitrantsingy Merina de la 1ère moitié du 19ème siècle, restaurées et occupées ensuite par
en malgache les Français.
Baies des Dunes et la baie C’est un coin superbe et très peu fréquenté, plage de sable blanc
des Pigeons
Baie des Sakalava Mer turquoise bordée de longues plages de sable blanc, c’est là que les
pirates sakalava lançaient des raids sur les cités côtières des Comores et
d’Afriques orientale. La piste dessert Ivovona, Ambodivahibe,
Ampandrefeta, villages où l’on peut pêcher des langoustes et faire de la
plongée.
Source : Monographie de la commune et enquête sur terrain
35
c - Infrastructures d’accueil de la commune
Figure 4 et planche photo 15 : Infrastructures d’accueil de la commune
1 : Canon sur le Cap Minet ; 2 : Phare ; 3 : Vestige du Camp Militaire français (1889) ; 4 : Baie
de Sakalava ; 5 : Baie des Dunes ; 7 et 8 : quelques panneaux publicitaires des Hôtels et
Restaurants de RAMENA ; 9 : La passe ; 10 : Des vedettes de pêcheurs sur la plage de Ramena ;
Nombre d’hôtel : 07
Nombre de chambres : 67
Solutions envisagées pour amélioration :
Aménagement et assainissement des sites touristiques et plages
Réhabilitation pistes vers les sites
Mise en place douches publiques et WC
Mise en place de centre de formation de guide touristique
Source : Monographie de la commune et enquête sur terrain
36
d - Evolution du nombre des touristes depuis 2005 jusqu’à 2008.
Tableau 17 : Tableau comparatif du nombre de touristes aux frontières et à RAMENA
Nombre de touristes Nombre de touristes %
Année
arrivés à Madagascar arrivés à Ramena
2005 277 052 3 000 0.79
2006 311 730 8 624 2.7
2007 344 348 10 100 2.93
2008 375 010 9 300 2.47
Source : Annuaire Officiel du Tourisme à Madagascar, 2008 - Monographie de la commune,
2005 et enquête sur terrain
L’afflux n’est pas massif des touristes dans la commune rurale de Ramena, une étude
d’impacts environnemental est nécessaire afin de mieux cerner les impacts néfastes et assurer la
préservation et la conservation de ce milieu.
37
• « Assurer une gestion durable de l’environnement en vue d’un développement économique
et harmonieux et d’une meilleure qualité de vie »
• « Assurer la valorisation du potentiel agro-alimentaire de la région par l’agriculture, la
pêche, et les ressources halieutiques »2.
2
RANDRIANARISON Jean, 2005, plan communal de développement, P.46
3
RANDRIANARISON Jean, 2005, plan communal de développement, P.46
38
DEUXIEME PARTIE :
QUELQUES ASPECTS CULTURELS DES
DEUX SOCIETES ANTAKARANA ET
SAKALAVA
39
CHAPITRE V- LA CULTURE ANTAKARANA ET SAKALAVA
4
− VIALM, 1954, la royauté antakarana, in bulletin de Madagascar, Antanarivo n° 92, PP 1.25
42
IV-1– 9 – Jalousie et sorcellerie:
La jalousie est un phénomène omniprésent qui influence grandement les dires et les
actions quotidiennes des Antakarana.
Les motivations pour empoisonner ou ensorceler un individu relève presque toujours de
la jalousie et s’inscrivent dans des contextes divers, tel l’économie, l’affectif et la politique.
V.2.8 – Les principaux Fady antakarana:
a) Les Fady liés au territoire :
Ces fady liés aux esprits de la nature ou à la politique de gestion de l’espace, sont
exprimés par le tsigny (droit traduit par une obligation morale à exprimer sous forme matérielle,
à travers des rites de sacrifice de bœuf par exemple), sont destinés à permettre et à faciliter le
maintien de l’intégrité territoriale pour la communauté SAMBO, C., 1973). Ces fady sont
maintenus et réaffirmés périodiquement par la famille royale, à l’aide de lettres ou directement
par le roi qui en exige le respect par l’ensemble de la population. Ces fady s’adressent aux
Vahiny (étrangers au territoire, malgaches ou personne de toute autre nationalité), projetant de
s’installer pour une raison ou une autre. (création d’entreprise, exploitation,….). Le non respect
de ces fady, sorte d’obligation pour apaiser l’esprit des ancêtres ou l’esprit de la nature (forêt,
grotte, mer…) vis-à-vis de l’intrusion ou occupation non autorisée, confère au roi le pouvoir
d’expulsion du territoire. Ainsi, il est interdit de tuer certaines espèces marines et de les
consommer (requin, raie…) Ces espèces sont protégées parce qu’elles n’auraient pas attaqué les
ancêtres Antakarana lors de leur fuite en mer.
Les ancêtres et la nature, à travers leurs esprits, sont considérés comme les premiers
propriétaires du territoire. Pour créer un village, une entreprise, les humains doivent effectuer un
sacrifice de zébu et exprimer clairement aux tsigny leur intention d’occuper les lieux.
Les catastrophes et les évènements malheureux tel que la diminution de la biomasse, les
incendies, la cessation temporaire des exportation en Europe, les maladies et les décès sont
constamment interprétés comme étant la cause directe de la violation des fady concernant le
territoire, qu’ils relèvent des tsigny, des autres ou des autorités locales.
43
- Faire du tapage (cris ou sifflements)
- Maltraiter, tuer ou prélever les animaux peuplant les grottes
- Piétiner les ossements
V.3.1.4 Le mariage :
45
Pour les sakalava, le rituel du mariage comme tous les autres rites systématiques occupe
une valeur primordiale dans la communauté. Les concernés se séparent de ses parents et quittent
ses amis en quelque sorte, pour construire un nouveau foyer et vivre une nouvelle vie.
Ainsi, prières et sacrifices, danses et chants, discours et grands festins, autant d’activités
festivales se réalisent dans le cadre d’un mariage sakalava pour authentifier l’amour de deux
partenaires et les agréer officiellement au nouveau statut, au rang des adultes.
V.3.1.9 La circoncision :
C’est une des coutumes pratiquées encore jusqu’à présent. Elle se caractérise par une
cérémonie familiale rythmée par des chants et danses traditionnelles. Les femmes jettent des riz
47
blancs en l’air. Comme ça été déjà dit, il faut consulter le Moasy avant de circoncire l’enfant
pour éviter toute sorte de malédiction.
49
TROISIEME PARTIE :
ANALYSES ET EVALUATION DES
IMPACTS
50
ANALYSES ET EVALUATIONS DES IMPACTS
Ce travail ne peut prétendre à autre chose qu’à identifier certains des principaux impacts
sociaux que le développement touristique a provoqué, à plus ou moins grande échelle dans la
Commune Rurale de Ramena. Il se peut que certaines communes connaissent les problèmes
spécifiques. L’intensité des impacts sociaux dépend de divers facteurs à savoir : le type et le taux
de croissance touristique, le rapport entre nombre de visiteurs et nombre d’habitants, les
tendances saisonnières et la perméabilité socioculturelle des communautés concernées. Ces
facteurs varient selon les pays et les zones, mais contribuent tous à définir l’environnement
social des populations. La grande diversité des caractéristiques des arrivées des visiteurs dans la
région de Diana, compliquent l’analyse des effets sociaux du tourisme. Sur le plan de l’offre, les
attentes de communautés quant aux visiteurs et à leurs comportements puisent leurs racines dans
les cultures autochtones. Le conflit sous-jacents est évident : dans un certain sens, les touristes
ont tendance à affronter les communautés locales plutôt qu’à s’y intégrer.
Notre étude du tourisme nous a permis d’identifier certains grands domaines de
préoccupation liés aux impacts sociaux de ce secteur.
Ces impacts sociaux ne sont pas des phénomènes isolés ; ils sont imbriqués dans un trellis
de facteur économique, culturel et environnementaux propres aux communautés où les
populations habitent.
Nous exposons ci-après certains des problèmes sociaux généraux liés au développement
touristique. Nous avons choisis de parler en premier lieux des impacts négatifs puisqu’ils
reviennent fréquemment lorsque le tourisme est évoqué ; certains aspects sociaux positifs qui
pourraient être les piliers de développement futur et guider certains principes d’action qui seront
ensuite présentés pour faire contre poids. En fin, nous allons proposer des mesures pour
optimiser les avantages du tourisme et en limiter les effets négatifs.
51
CHAPITRE VI : LES IMPACTS SOCIAUX NEGATIFS ET POSITIFS DU
TOURISME :
VI.1. 2 – L’Exploitation :
Ce terme est chargé de connotation que les exploitants peuvent ne pas accepter mais
auxquelles adhèrent volontiers les personnes exploitées. Il est indéniable que la plupart des
touristes internationaux proviennent des pays riches et se rendent vers les pays moins riches.
Un des aspects positifs de ce flux de voyageurs est qu’il contribue à une redistribution
internationale des revenus et à un apport de bénéfice économique dans la région de Diana. Sur le
plan social, ces flux transfèrent vers les pays hôtes des exemples de culture et de styles de vie
différents. Cet effet de démonstration peut provoquer des impacts économiques, sociaux et
politiques, et susciter l’envie du style de vie des étrangers. Le fossé qui sépare les niveaux de
52
revenus est souvent grand que les populations locales se sentent exploitées par les tarifs
relativement bas auxquels ils offrent leurs services, ce que leur confirment souvent les touristes
étrangers.
Les niveaux de développement dans la Commune Rurale de Ramena expliquent aisément
ce sentiment d’exploitation relative. Mais les dépenses que réalisent les touristes pendant leurs
vacances sont atypiques. En général, ils sont de plus en plus nombreux à mettre de l’argent de
coté, tout au long de l’année pour pouvoir s’offrir et profiter des vacances.
Lorsque des touristes apparemment aisés ont de l’argent à dépenser, les fournisseurs des services
indésirables, comme la drogue et la prostitution accourent.
53
a été modifié voire supprimé, la sensibilisation culturelle est une des données nécessaire du
développement touristique si l’on souhaite éviter de profonds changement indésirables.
54
A cet égard, le manque ou le faible niveau de connaissance des visiteurs sur la culture
locale s’avère être l’un des principaux problèmes. Il est fréquent par ailleurs que les Antakarana
et les Sakalava connaissent mal, ou pas du tout, les cultures des visiteurs étrangers. Ces
problèmes sont exacerbés lorsque la barrière de la langue s’érige entre les deux parties.
55
VI.1.8- Les touristes chercheurs dans la commune
Généralement, l’une des justifications pour la conservation de la nature et de fournir des
opportunités pour la recherche dans le but d’améliorer les connaissances et la vie. Dans cette
commune beaucoup de domaines sont encore inexplorés et méritent d’être étudiés alors que
l’accès des chercheurs engendre des risques de prélèvement illicites des espèces
56
VI. 2 – Impacts sociaux positifs du tourisme :
Il est souvent difficile de distinguer les avantages économiques et les avantages sociaux
du tourisme dans la Commune Rurale de Ramena. En voici cependant certains exemples.
57
au niveau international. Ces nouveaux développement se trouvent sur le territoire des pêcheurs et
entraîne un impact direct sur l’aménagement halieutique tant par les conséquences écologiques
qu’ils entraînement, les modifications qu’ils apportent à la pratique des pêcheurs que par les
bénéfices que la communauté peut en tirer.
C’est grâce au tourisme que les pêcheurs de la commune peuvent vivre puisque la
presque totalité des captures des pécheurs est vendue dans les hôtels et restaurants qui offrent
leurs services aux touristes.
Le tourisme permet aux hôtels qui se trouvent dans la commune de fonctionner et crée
par le fait même des emplois pour la communauté, soit comme cuisinier ou serveurs. Ces
emplois offrant un revenu supplémentaire aux familles des pécheurs sont peu contraignants par
rapport à d’autres revenus salarials. Ils permettent aux pécheurs de travailler tout en s’offrant des
périodes de repos avant d’aller en mer la nuit ou simplement pour aller discuter avec des amis.
De la même manière, quelques pécheurs peuvent, avec le tourisme, obtenir un petit revenu
supplémentaire en pratiquant la pêche sportive et les randonnées en pneumatique. Cela leurs
permet donc de diversifier leurs activités économiques lors des périodes plus difficiles.
Les centres hôteliers qui entourent la commune emploient aussi des membres de
communauté. En effet, tant les femmes que les pêcheurs travaillent parfois dans ces hôtels
comme portiers, gardiens ou femmes de ménage.
De nombreuse actions peuvent être entreprises pour optimiser les avantages du tourisme
en limiter les effets négatifs dans la C.R.R. Elles requièrent une approche coordonnée du
gouvernement, des secteurs privés et des nombreux organismes nationaux et internationaux que
le secteur touristique intéresse et préoccupe. Le tourisme étant une activité internationale, une
coordination doit s’instaurer à l’échelle internationale5 pour atteindre les objectifs proposés, sans
une coordination à ces niveaux, ajoutés à une coordination nationale ou l’une de deux, il serait
difficile de gérer et de contenir certains des problèmes décrits dans ce travail.
5
A l’exemple du Code Mondial d’Ethique du Tourisme, (1999)
59
touristique expliquent aux communautés les raisons du développement touristique, ses avantages
potentiels et les opportunités de participation dans le secteur. L’information des communautés
doit être considérée comme un processus contenu et relevé de la responsabilité de
l’administration nationale du tourisme, des associations du secteur privé et des représentants des
communautés.
60
doivent s’assurer que les communautés résidentes bénéficieront bien des avantages du
développement, particulièrement en cas d’investissements en infrastructures.
62
Tableau 18 : Stratégies et activités destinées à minimiser les impacts sur l’écotourisme
63
VI.11-prolifération VIH / MST
Pour minimiser la prolifération des MST causée par le développement du tourisme, nous
avançons les mesures suivantes.
64
VII.13 - Perte sur la culture locale
Pour maintenir l’intégrité de la culture locale, nous priorisons les mesures suivantes
65
Chapitre VIII - LES IMPACTS MAJEURS LIES A L’ENSEMBLE DE
L’ETUDE
LES IMPACTS MAJEURS ETLES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Tableau 23 : Impacts majeurs négatifs générés sur le milieu humain, social et culturel par
le développement du tourisme et mesures d’accompagnement
Impacts Mesures de prévention Mesures d’atténuation
Afflux de migrants Réglementation et contrôle de Application stricte de l’obligation à
tout accès dans la commune se faire enregistrer au niveau du chef
de quartier
Désorganisation des Mobilisation des chefs Information et sensibilisation en
structures sociales, coutumiers et notables sur les groupe sur les valeurs traditionnelles
familiales risques potentiels de chaque communauté
Transformation des Mobilisation des chefs Information, sensibilisation en groupe
habitudes de vie, de coutumiers et notables sur les sur les valeurs traditionnelles de
consommation des risques potentiels chaque communauté
populations locales
Ressentiment et Mobilisation des chefs Information, sensibilisation en groupe
agressions vis-à-vis coutumiers et notables sur les sur les valeurs morales d’un bon
des touristes risques potentiels accueil et un bonvosinage
Hausse de l’insécurité Réglementation et contrôle de Mise en place de groupes mobiles de
à travers les agressions tout accès dans la commune quartier
(vols, crimes,…)
Augmentations des - Réglementation, contrôle et Mise en place de plan d’action ou
risques de surveillance de tout accès dans d’éradication de la maladie en
contamination de la commune collaboration avec les départements
maladies - Information, sensibilisation et Santé et population
transmissibles éducation en groupe
Augmentation de la - Réglementation, contrôle et Information et éducation en groupe
prostitution, du surveillance de tout accès dans des jeunes sur les valeurs
proxénitisme la commune traditionnelles des comminautés
- Information, sensibilisation et
éducation en groupe
Dégradation du Clôture et surveillance des Multiplication des guides
paysage, des sites sites accompagnateurs des touristes
culturels et cultuels
66
Tableau 24 : Impacts majeurs positifs générés sur le milieu humain, social et culturel par le
développement du tourisme
Impacts Mesures de préparation Mesures d’optimisation/confortation
Création d’emplois Information, sensibilisation Mise en place de plan de formation en
pour les femmes et éducation en groupe matière d’accueil et de responsabilisation
(ménage dans les
hôtels, développement
de l’artisanat,…)
Création d’emplois Information, sensibilisation Mise en place de plan de formation en
temporaires pour les et éducation en groupe matière d’accueil et de responsabilisation
jeunes ou les hommes
Valorisation des arts Répétition des travaux de Soigner en permanence les présentations
et cultures locaux confection ou des travaux de
représentation à multiplier
67
Tableau 26 : Impacts majeurs du tourisme sur le milieu physique
Rejets en tous genres Pollution du sol en Négatif - Multiplier les petits bacs
(ordures, eaux usées surface à ordures
domestiques,
excréments, …) - Faire installer des
latrines et des douches
publiques
- Mettre en place un
réseau de collecte des
eaux usées et plus tard
d’un système
d’assainissement,
68
Chapitre IX - LE PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE
IX.4- Economie
− Amélioration des infrastructures routières et scolaires
− Valorisation de la pêche et de l’élevage
− Amélioration des activités touristiques pouvant désenclaver vraiment la commune
70
CONCLUSION
71
BIBLIOGRAPHIE
72
ANNEXES
I
ANNEXE I
La Température :
Les Vents
Les Cyclones
Les perturbations tropicales les plus récentes qui sont passées dans la région de
DIANA sont GLORIA, KESINY apportant des pluies torrentielles et orageuses avec une vitesse
de plus de 80 km/h.
Source enquête sur terrain
II
ANNEXE II
Figure 5
III
ANNEXE III
Figure 6
INFRASTRUCTURES SANITAIRES
ET
SITUATION EN 2005
% Légende
Hopital.shp
N
Æ CHD Diego Ville
P
O E
%%Orangéa Anoronjia
Õ CSB Ramena
Champs.shp
#
S Ramena % Zone habitable.shp
%
Õ
% Ankorika ï Cim_tom.shp
% Route region.shp
Piste_ch.shp
%
Tr_rte.shp
Lalana region.shp
Anjiamena Tr_hyd.shp
Loharano region.shp
Rano region.shp
Hab.shp
% Localite.shp
Commune environnantes
% P
Æ %Ankorikakely
%
# Ph_bal.shp
Ambodianganera
%
Ramena Andovokonko
% %
Ampasanandriana
Antsiranana I %
Andasoa
% Ambodimanga
%
%
Antsararano %
%
%
% %
Ivovona
%
Bemokokely
Andavakoera % %
Bemanevika
%
% Ampasindava
Betahitra %%
%
Antafiamalama Ampiho
ï %
ntanamintarana %
Ambodimanara %
%
0 3 6 Kilomètres
Mahavanona %
IV
ANNEXE IV
Figure 7
V
ANNEXE V
OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE (ODM)
OBJECTIFS CIBLES
I- Eliminer l’extrême pauvreté 1- Réduire de moitié entre 1990 et 2010, la proportion de la population
et la faim dont le revenu est inférieur à 1 dollar par jour
2- Réduire de moitié, entre 1990 et 2010, la proportion de la
population qui souffre de la faim
II- Assurer une éducation 3- D’ici à 2010, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout
primaire pour tous dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études
primaires
III- Promouvoir l’égalité des 4- Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements
sexes et l’autonomisation des primaire et secondaire d’ici à 2005 si possible, et à tous les niveaux de
femmes l’enseignement en 2010 au plus tard
IV- réduire la mortalité des 5- Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2010, le taux de mortalité des
enfants de moins de 5 ans enfants de moins de 5 ans
V- Améliorer la santé 6- Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2010, le taux de mortalité
maternelle maternelle
VI- Combattre le VIH/SIDA, le 7- D’ici à 2010, avoir stoppé la propagation du VIH/SIDA et avoir
paludisme et autres maladies commencé à inverser la tendance actuelle
8- D’ici à 2010, avoir maîtrisé le paludisme et d’autres grandes
maladies et avoir commencé à inverser la tendance actuelle
VII- Assurer un environnement 9- Intégrer les principes du développement durable dans les politiques
durable nationales et inverser la tendance actuelle à la déperdition des
ressources environnementales
10- Réduire de moitié, d’ici à 2010, le pourcentage de la population
qui n’a pas encore accès de façon durable à un approvisionnement en
eau potable
11- Réussir, d’ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d’au moins
100 millions d’habitants de taudis
VIII- Mettre en place un 12- Poursuivre la mise en place d’un système commercial et financier
partenariat mondial pour le multilatéral ouvert, fondé sur des règles, prévisible et non
développement discriminatoire
13- S’attaquer aux besoins particuliers des pays les moins avancés
VI
14- Répondre aux besoins particuliers des petits Etats insulaires en
développement en appliquant le Programme d’Action pour le
Développement Durable des petits Etats insulaires en développement
et les conclusions de la 22ème session extraordinaire de l’Assemblée
générale
15- Traiter globalement le problème de la dette des pays en voie de
développement par des mesures d’ordre national et international
propres à leur endettement viable à long terme
16- En coopération avec les pays en voie de développement, formuler
et appliquer des stratégies qui permettent aux jeunes de trouver un
travail décent et utile
17- En coopération avec l’industrie pharmaceutique, rendre les
médicaments essentiels disponibles et abordables dans les pays en
voie de développement
18- En coopération avec le secteur privé, faire en sorte que tous
bénéficient des avantages des nouvelles technologies, en particulier,
des technologies de l’information et de la communication
VII
Nom : AHAMADA
Prénom : MOHAMED
Adresse : Lot 309206 Boulevard Binao, Antsiranana / Dzahadjou Hambou (Union des Comores) BP 2119
Tél : 032 40 743 76. e-mail :ahamadafh@yahoo.com
Titre : « Impacts du tourisme sur l’environnement socio-culturel des sociétés Antakarana et Sakalava. Cas
de la commune rurale de Ramena - district d’Antsiranana II »
Résumé :
En raison du développement touristique, la commune rurale côtière de Ramena, distante de 19 km de la ville
d’Antsiranana, dans l’extrême Nord de l’île, est confrontée actuellement à une dégradation des valeurs
traditionnelles des sociétés Antakarana et Sakalava. Le cas n’est pas unique à Madagascar, mais les impacts
du phénomène touristique sont très frappants, le site étant resté longtemps à l’abri des transformations
sociales et économiques de l’ensemble du pays, car longtemps enclavé, même dans les temps anciens, pour des
raisons géographiques, politiques et stratégiques. La population des lieux est peu importante (5 362 habitants
pour la commune de Ramena en 2005) et les deux communautés, autochtones de la Région DIANA, évoluant
en vase clos, sont restées fortement attachées à leurs us et coutumes respectives. Des mesures sont cependant
à prendre pour essayer d’atténuer les transformations jugées irréversibles. Ce sont ces analyses socio-
culturelles des impacts du tourisme qui font l’objet de ce travail. Y est incluse également l’évaluation des
impacts du développement touristique sur le milieu naturel et les ressources biologiques de la commune, ainsi
que ceux affectant le volet économique. Des mesures d’atténuation aux impacts majeurs négatifs sont
proposées ainsi que des mesures de confortation ou d’optimisation, car des impacts positifs sont malgré tout
évidents et bénéfiques à certaines composantes de la population. Et puis malgré tout, l’ouverture au
développement est nécessaire dans le contexte national et international actuel.
Mots clés : Impacts – Tourisme - Environnement socio-culturel - sociétés
Abstract :
Because of touristic development, the little coastal city of Ramena, far of 19 km from city of Antsiranana, in
the north part of the island is stroken by a strong degradation of traditional values of Antakarana and
Sakalava societies. This case is not the only one in Madagascar, but impacts of touristic development are
really striking the site, remained for a long time enclaved because of geographic, politic and strategic
reasons. Population of the site is about 5 362 inhabitants in 2005. The two communities, specific of DIANA
region have evoluted in a closed area and are deeply attached to their respective traditional customs.
Measures are necessary to be taken for to mitigate transformation judged as no reversible. These social and
cultural analysis of touritic development which is the object of this work, Are also analysed in the evaluation
impacts on thenatural area and biological resources, also these ones are affected by as well as economic
compound. Mitigation measures are proposed as wellas comfortation and optimisation measures because
positive impacts are also obvious andand opened to some populatio coumpounds. And it’ sure, in spite of
all,opening to the development i sis necessary f in the national and in ternational context
Key-words : Impacts – Tourism - Socio-cultural Environment - Societies
VIII