Vous êtes sur la page 1sur 5

I.

KANT : BIBLIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE

1- BIBLIOGRAPHIE
Le philosophe allemand est né en 1724 à Königsberg en Prusse-Orientale, ancien nom de
Kaliningrad en Russie. Le philosophe est le 4e enfant d’une famille de 11 enfants. Pendant 7
ans, le jeune Kant fréquente le Collegium Fridericianum qui est une école dirigée par le
pasteur piétiste Franz Albert Schultz. Selon la doctrine du pasteur de l’établissement
pédagogique, l’homme de foi considère que la piété de l’âme est supérieure au raisonnement.
Emmanuel Kant s’inscrit à l’université de Königsberg afin d’y étudier la théologie. Lors de
ses années universitaires, le futur philosophe suit des cours de Martin Knutzen. Ce professeur
de mathématiques et de philosophie est un piétiste disciple de Christiant Wolff. Son
professeur combat l’idéalisme et s’intéresse essentiellement à la doctrine pure de Leibniz. Le
professeur enseigne que la force représentative et la force motrice se complètent et se
supposent de manière réciproque. C’est à cette époque qu’Emmanuel Kant découvre Newton
et s’intéresse à la physique. Kant s’intéressera plus tard à l’astronomie. À la mort de son père
en 1746, le philosophe arrête ses études pour s’engager en tant que précepteur. Il fut
embauché pendant 9 ans par des familles aisées. C’est durant cette période qu’il publia sa
première dissertation intitulée Pensées sur la véritable évaluation des forces vives.

EMMANUEL KANT DE 1755 À 1770

En 1755, Emmanuel Kant bénéficie d’une promotion universitaire. Sa dissertation sur les
principes premiers de la connaissance métaphysique lui a valu une habilitation. À cette
période, Kant commence à enseigner à l’université de Königsberg avec le statut de
Privatdozent. Ce titre désigne les enseignants qui ont reçu une habilitation. Ce qui enseigne au
titre de Privatdozent n’était pas rémunéré par le gouvernement, l’enseignant est toutefois payé
par les élèves. Précisons qu’Emmanuel Kant fut le premier grand philosophe qui enseigna à
l’université de manière régulière. À cette époque, ses cours et ses publications sont très
diversifiées. Il donne des cours de mathématiques, des cours de physique inspirée d’Isaac
Newton, des cours de morale apprise de Jean-Jacques Rousseau, Antony Ashley-Cooper et
David Hume. L’enseignant s’intéresse surtout à la critique des preuves de l’existence de Dieu
et de la doctrine du beau et du sublime.

EMMANUEL KANT À PARTIR DE 1770 JUSQU’À SA MORT

En 1770, le philosophe allemand fut nommé professeur titulaire après la publication de la


dissertation De la Forme des principes du monde sensible et du monde intelligible. La
première édition de la Critique de la raison pure date de 1781. Une seconde édition parue en
1787. Emmanuel Kant intègre l’Académie royale des sciences et des lettres de Berlin en 1786.

Son ouvrage baptisé Critique de la raison pratique parut en 1788 tandis que la Critique de la
faculté de juger fut publiée en 1790. C’est à ce moment que Kant fut très actif puisque ses
œuvres majeures sont écrites durant cette période. Il s’agit entre autres des ouvrages Vers la
paix perpétuelle et Fondation de la métaphysique des mœurs.

Emmanuel Kant est connu pour n’avoir jamais quitté sa région natale, le Königsberg. Né le 22
avril 1724, le philosophe meurt à 79 ans, le 12 février 1804 dans la capitale de la Prusse-
Orientale. Le lieu d’enterrement du grand philosophe est aussi au Königsberg. Selon les
témoignages, ces derniers mots furent « es ist gut » ce qui signifie c’est bien. Malgré le fait
que Emmanuel Kant n’a jamais quitté sa région natale, il fut très attentif des actualités
internationales de son époque.

2- BIBLIOGRAPHIE

Emmanuel Kant est un philosophe allemand qui a publié plusieurs ouvrages dont Critique de
la raison pure. Parmi ses citations célèbres, citons : En matière de qualités morales, la vertu
seule est sublime. Découvrons les autres ouvrages publiés par ce philosophe connu pour
n’avoir jamais quitté sa région natale.

 Critique de la raison pure (1781 ; 2nde éd. 1787)


 Prolégomènes à toute métaphysique future qui voudra se présenter comme science
(1783)
 Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique (1784)
 Qu’est-ce que les Lumières ? (1784)
 Fondation de la métaphysique des mœurs (1785)
 Qu’est-ce que s’orienter dans la pensée ? (1786)
 Conjectures sur le commencement de l’histoire humaine (1786)
 Critique de la raison pratique (1788)
 Critique de la faculté de juger (1790)
 Sur le mal radical (1792)
 La Religion dans les limites de la simple raison (1793)
 Sur l’expression courante : il se peut que ce soit juste en théorie, mais en pratique, cela
ne vaut rien (1793)
 La Fin de toutes choses (1794)
 Vers la paix perpétuelle (1795)
 La Métaphysique des mœurs (1796-1797)
 D’un prétendu droit de mentir par humanité (1797)
 Conflit des facultés (1798)
 Anthropologie d’un point de vue pragmatique (1798)
 Logique (publiée en 1800)

Philosophe émérite de son temps Emmanuel Kant, a développé de nombreuses idéologies


et concept qui ont révolutionnés l’espace philosophique, fondateur la doctrine dite « idéalisme
transcendantal ». Grand penseur de l'Aufklärung (Lumières allemandes), Kant a exercé une
influence considérable sur l'idéalisme allemand, la philosophie analytique,
la phénoménologie, la philosophie moderne, et la pensée critique en général grace à sa
doctrine, le criticisme.

II. LE CRITICISME KANTIEN

1- Présentation

La définition de criticisme dans le dictionnaire est examen critique des fondements rationnels


de la connaissance, tel qu'il est exposé dans les ouvrages de Kant. Toute doctrine, suivant
laquelle l'esprit constitue la connaissance en vertu de formes et de catégories qui lui sont
propres et qui, par conséquent, sont infaillibles dans les limites de l'expérience et sans valeur
en dehors d'elle. Critique systématique des principes reçus à propos d'un point particulier.  En
effet les prétentions quasiment délirantes de la raison à une connaissance absolue doivent être
relativisées. Relativiser donc les pouvoirs de la raison, sans pour autant perdre de vue la
dimension universelle de ses principes. 
Ce travail critique sur la raison est l’œuvre de Kant, notamment dans sa Critique de la Raison
Pure. « Critique » s’oppose ici à « dogmatique » en ce sens que la Raison doit être capable
d’apercevoir ses propres limites. Pour cela, il conçoit une série de distinctions à savoir qu’:

   1)  Il faut distinguer la réalité « en soi » (les « noumènes ») et ce que nous pouvons
en apercevoir effectivement (les « phénomènes »), d’abord par l’intermédiaire de nos
sens ; même après le travail de conceptualisation et d’abstraction, jamais l’esprit ne
peut prétendre cerner l’Etre d’une chose, d’abord parce que l’Etre ne se donne pas à
connaître, ce n’est pas une « qualité ».         

    2) Il faut distinguer ensuite la Raison pure, qui est proprement la faculté des
Principes, c’est-à-dire une capacité de saisir et de formuler des règles universelles, et
l’entendement ou l’ « intelligence » à proprement parler qui est la faculté des concepts,
capacité de conceptualiser, et donc de connaître. Mais cette faculté est
humainement limitée, il n’y a pas, il ne peut y avoir de connaissance absolue.        

  3) Il faut distinguer la Raison théorique, qui prétend connaître la nature, et la Raison
pratique, qui prétend former les règles et les principes de la conduite humaine. Toutes deux
prétendent légitimement à une forme d’universalité, mais elles ne procèdent pas de la même
manière et ne s’appliquent pas aux mêmes objets. Cette opposition recoupe la distinction plus
commune entre le rationnel et la raisonnable, écrasée sous la notion cartésienne du « bon sens
»…

2- Le principe fondamental du criticisme

Le criticisme, ou « philosophie critique », promeut l'idée que toute véritable recherche


philosophique « consiste à commencer par analyser les fondements, l'étendue légitime et les
limites de notre connaissance ». La critique ne s'exerce pas tellement sur les productions de la
raison mais sur la raison elle-même.

La philosophie critique s'oppose directement au dogmatisme et au scepticisme. En effet, le


criticisme peut être considéré comme un bouleversement non seulement des manières de
penser pour ce qui concerne la spéculation métaphysique mais aussi dans la manière de se
comporter eu égard à la morale et à la politique. Les successeurs de Kant lui reprochent
d'ailleurs une certaine timidité, « pourquoi ne pas se poser la même question à propos de la
musique ou de la poésie, de la chimie ou de l'histoire ? », rapporte l'historien Émile Bréhier.
Le criticisme postule que si l'être humain ne peut connaître la vérité des choses en
soi (noumènes), il peut connaître la vérité de ce qu'elles sont pour soi (ce qu'elles représentent
pour lui - phénomènes).
Toute connaissance serait formée de la combinaison d'observations issues des sens (et donc
incertaines) et de catégories de pensée universelles (identiques pour tout être pensant) a
priori (préexistant à toute expérience), tel que le principe de causalité par exemple. De cette
universalité des catégories de pensée découlerait le fondement « certain »
des connaissances (des phénomènes) a posteriori

3- Le criticisme kantien: une remise en cause de la théorie platonicienne de la


connaissance
Chez Platon la connaissance n’est possible uniquement que par la raison alors que La théorie
kantienne de la connaissance diffère de celle de Platon. Au fond, les deux théories s’opposent
du point de vue de l’origine de la connaissance, de la méthode et des composantes de la
connaissance. C’est le criticisme kantien qui dresse la table de cette opposition. La finalité de
Kant à travers la critique est de fonder une connaissance objective et positive. Lorsque Kant
porte son jugement sur la théorie de Platon, il estime qu’il a commis une erreur. L’erreur
réside, à ses yeux, dans le fait que Platon n’a pas examiné la raison pour « savoir ce que la
raison est capable de produire en termes de connaissance avant même de commencer à
connaître » (R. Enthoven, 2009, p. 15). Kant présente de ce fait, la critique comme la science
des sciences, c’est-à-dire une sorte d’examen préalable qui s’est donnée pour ambition de
sonder les possibilités et les conditions de possibilité de la métaphysique à pouvoir fournir ou
non une connaissance objective. Après un examen approfondi, Kant va montrer que la
connaissance n’est pas le résultat d’une simple contemplation comme Platon le prétend, mais,
celui d’une construction de l’esprit. Elle n’est pas non plus la saisie des êtres en soi. Elle est la
résultante d’une synthèse. Pour Kant, la connaissance qui réside dans la saisie de l’Idée est
une erreur. Ainsi, pour ne pas commettre la même erreur que Platon, Kant va procéder à la
définition de la formule de la raison. Cette formule doit être perçue comme faisant parti de la
nature même de la raison. « La raison est à la fois juge et ce qui est jugé » (E. Kant, 2015, p.
50). En plus, elle est cette faculté de connaître qui a la capacité de transgresser les limites de
la connaissance pour se porter vers ce qui est au-delà de l’expérience. C’est ainsi que, dans le
souci d’éviter toute confusion, Kant va établir une distinction entre connaître et penser

CONCLUSION

Pour rendre compte de la solution du criticisme, il suffit d'attribuer à l'entendement la capacité


de, produire ces notions, en vertu d'une prérogative à lui propre, de telle sorte qu'il ne les
doive, ni à une sorte d'inspiration surnaturelle, ni à un mélange d'éléments de provenance
empirique. Elle diffère essentiellement de l'empirisme, puisque l'esprit, selon l'empirisme, ne
tire rien de lui-même. Elle ne diffère pas moins de la théorie dite « des idées innées », où
l'esprit, s'il reçoit d'ailleurs que de l'expérience, ne fait non plus que recevoir sans produire.
Dans la doctrine de Kant, la notion universelle ou concept est une création de
l'entendement humain. Toute doctrine de philosophie ne pourra se prétendre du criticisme,
qu'à la condition d'accepter ces trois thèses :

1° la vérité est accessible à l'entendement; mais au lieu de naître d'une prétendue conformité


du jugement à un objet externe, elle naît de l'accord de nos représentations entre elles et de
l'application possible des concepts aux phénomènes, unique objet de l'intuition empirique;
2° toute connaissance suppose l'intervention d'une matière de provenance empirique, et
d'une forme ou concept fourni par l’entendement ;

3° la recherche de l'absolu est inabordable.

Vous aimerez peut-être aussi