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Genre : Théorique
Editeur : Seuil
Collection : Poétique
Ville : Paris
L’œuvre de Gérard Genette est un << Discours du récit>>, paru à Paris aux éditions
seuil en 1976.Elle s’appuie sur l’œuvre de Proust pour mettre en valeur les notions pertinentes
dans l’analyse du récit. En effet, cet ouvrage tente de jeter les fondements d’une nouvelle
forme d’analyse textuelle : la narratologie. Cette analyse est basée sur l’étude approfondie du
récit à travers une approche structuraliste des différents phénomènes de narration. L’auteur
aborde cinq thèmes principaux à savoir l’ordre, la durée, fréquence, mode, et la voix.
RESUME
Poétique et critique
Dans cette première partie, l’auteur pose en générale les écueils que rencontre la critique
moderne qui ne saurait répondre à la question de la maitrise des procédés stylistiques,
linguistique, sémiologiques, analyse du discours et la logique narrative. Il propose donc une
discipline capable de prendre en compte tous ces paramètres à savoir : La poétique. Selon lui,
la poétique valéryenne serait de donner à l’histoire littéraire une introduction, un sens et un
but. Mais il précise une collaboration entre poétique et critique dans l’étude littéraire à cause
de leurs complémentarités.
Poétique et histoire
Aborde le sujet capital du statut de l’histoire de la littérature, constatant que ce qu’on désigne
communément sous ce nom n’est guère constitué que par des séries d’étude d’auteurs plus ou
moins harmonisées. Il déplore la presque inexistence d’une histoire de la rime, de la structure
narrative, des codes rhétoriques etc.
Rhétorique restreinte
Dans cette partie de l’œuvre, Gérard explique comment étudier la focalisation tout en donnant
des indicatives pour une meilleure analyse du récit. Ici l’auteur présent un élément important
dans l’analyse d’un récit qu’est la voix. Il développe ce thème à trois niveaux : l’instance
narrative, le temps de la narration et les différents niveaux narratifs.
L’instance narrative
Le temps de la narration
L’histoire se raconte soit au passé au présent ou au futur quelques soit le lieu où elle se passe.
On détermine plus facilement le temps plutôt que l’espace. L’auteur démontre que dans un
récit, l’élément le plus pertinent c’est le temps. Et la principale détermination temporelle de
l’instance narrative est sa position relative par rapport à l’histoire.
Nous avons le ici et le maintenant, c’est-à-dire qu’avant il y avait une distance spatiale entre
l’action raconté et l’acte narratif. Mais cette distance est réduite à zéro. ‘’ L’histoire a rejoint
la narration. Ce qui nous permet de savoir qu’il existe deux types de récit. Le premier est un
récit extradiégétique et le second est métadiégétique. La dernière cité est une forme qui
remonte aux origines même de la narration épique.
L’ordre
Selon Christian Metz (Essais sur la signification au cinéma), le récit présente deux temps :
ceux du récit et de l’histoire. Le temps de l’histoire est le temps mis pour raconter les
événements. Les trois caractéristiques essentielles des relations entre temps de l’histoire et
temps du récit sont : la différence entre l’ordre des événements dans l’histoire et l’ordre de
leur disposition dans le récit. Les capacités de répétition de l’histoire et du récit se nomment la
fréquence. La reconstitution de ces ordres (du récit et de l’histoire) n’est pas toujours possible
surtout pour certaines œuvres-limites, où la référence temporelle se trouve volontairement
pervertie. Les anachronies narratives s’effectuent à partir d’un degré zéro idéal, qui est la
parfaite coïncidence temporelle entre le récit et l’histoire. Les analepses et prolepses sont des
anachronies : l’analepse renvoie à un événement antérieur au point de l’histoire où on se
trouve ; la prolepse est la narration d’un événement ultérieur à ce point de l’histoire.
L’achronie concerne un événement coupé de toute relation avec le temps de l’histoire
racontée, c’est un événement sans date et sans âge ; la syllepse est le nom donné aux groupes
anachroniques. La notion même de temps du récit se heurte donc à la difficulté de le
délimiter ; il faut donc renoncer à mesurer les variations de durée par rapport à un degré zéro.
La durée
Dans cette partie, il émet l’idée selon laquelle, la correspondance entre le temps du récit et
celui de l’histoire se définit alors en “constance de vitesse” ; la vitesse du récit se définit par
rapport à la durée de l’histoire, mesurée en heures, jours, mois, pages. Le récit isochrome
idéal serait donc un récit à vitesse égale, sans accélérations ni ralentissements de l’histoire.
L’anisochromie définit les différentes vitesses qui qualifient le “rythme” de l’histoire : les
“ellipses” accélèrent le rythme de l’histoire, les anachronies le ralentissent, de même que les
descriptions, par exemple. Les éléments qui influent sur la vitesse narrative sont :
La fréquence
La “fréquence” narrative est la relation entre le récit et l’histoire, sur le plan de la répétition
des événements. Il existe quatre types de répétitions :
Raconter une fois ce qui s’est passé une fois » : la scène est dite “singulative”
(ou singulière).
Raconter plusieurs fois ce qui s’est passé plusieurs fois » : la scène est
également singulative, le singulatif se définit, non par le nombre des
occurrences de l’événement, mais par l’égalité de ce nombre dans le récit
comme dans l’histoire.
Raconter plusieurs fois ce qui s’est passé une fois » : le récit est dit “répétitif”
.
Raconter en une seule fois ce qui s’est passé plusieurs fois » : le récit et dit
“itératif”.
La détermination d’un événement est la place qu’il occupe dans le temps. Sa
spécification est la place qu’il occupe à l’intérieur de ce temps. Son extension
indique la durée de cet événement.
La diachronie interne est une durée synthétique: sans aucune spécification ; la
diachronie “externe” est une durée développée.
le mode
Une histoire peut être plus ou moins racontée et selon tel ou tel point de vue ; le “mode
narratif” concerne ces deux dimensions. La diégésis est le mode du récit pur, Platon le définit
comme correspondant à celui employé par le poète quand il “parle en son nom” ; si le poète
“s’efforce au contraire de donner l’illusion que ce n’est pas lui qui parle”, ce mode narratif se
nomme “imitation” : “mimésis” pour Genette. La “mimésis” se définit alors par un maximum
d’informations avec une présence minimale du narrateur, la diégésis par le rapport inverse.
La voix
Ici pour l’auteur, La Voix désigne le narrateur, appelée “instance narrative”, et se définit selon
les traces qu’elle a laissée dans le discours narratif qu’elle est censée avoir produit. Un texte
peut présenter plusieurs niveaux narratifs. Tout événement raconté par un récit est placé à un
niveau supérieur à celui où se situe l’acte producteur de ce récit : le niveau zéro définit la
rencontre entre le temps de la narration « ici et maintenant de l’écriture » et celui de l’histoire.
Le récit premier (celui qui encadre tous les autres récits) est dit extradiégétique ; les
événements qui sont dans ce premier récit sont qualifiés de diégétiques (ou intradiégétiques).
Les événements racontés dans le récit second sont dits métadiégétiques. Un narrateur peut être
tour à tour diégétique ou extradiégétique, de même pour un personnage.
Les métalepses diégétiques sont des transgressions qui consistent à passer d’un niveau narratif
à l’autre par un autre moyen que la narration : par exemple, intrusion du narrateur ou du
narrataire (le bénéficiaire du récit) extradiégétique dans l’univers diégétique ou inversement.
L’emploi de la première ou troisième personne relève de deux attitudes narratives : faire
raconter l’histoire par l’un de ses “personnages”, ou par un narrateur étranger à cette histoire.
On distingue deux types de récits : l’un à narrateur absent de l’histoire qu’il raconte, l’autre à
narrateur présent comme personnage dans l’histoire qu’il raconte ; le premier type est nommé
hétérodiégétique, et le second homodiégétique.