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MOTIVATION
Passons à la motivation et au problème abordé dans ce travail, Il nous est venu l’ambition de
parler d’une question comme le regard, car c’est un thème qui emmène à penser l’imaginaire,
l’imagination et les identités culturelles. Il faut dire d’entrée de jeu, que le monde dans lequel
nous sommes aujourd’hui, présente des réalités rhizomiques, qui parfois déjouent le mode de
connaissance du visuel ; c’est-à- dire qui détrompent l’œil, à cause des effets de la
mondialisation et parfois du conflit entre la conscient et l’inconscient. Au point où l’homme
est obligé de se lancer dans l’imagination pour comprendre mieux ce qu’il voit. Cette situation
laisse à voir une image sous l’angle kaléidoscopique, cela renvoie à une image qui présente
plusieurs réalités qui se bifurque, poussant alors chaque individu à l'interpréter à sa manière..
Le regard diurne conditionne l'homme dans le temps et l'espace, car elle s'appuie sur des
vérités perceptibles à l'œil nu. Le regard nocturne modifie le monde et le sujet percevant.
THÉORIES LITTÉRAIRES
Étant donné que notre objectif est de parler d’une poétique de la nuit, qui serait anti-réaliste
et qui a un lien avec l’inconscient et la psychanalyse, il nous incombe de mettre en évidence
les théories littéraires réalistes sur lesquelles nous souhaiterons apporter des nuances. Pour ce
qui est des théories littéraires, il faut dire que nous nous sommes appesantis sur celles de
Stendhal et de Gérard Genette. Les théories sur lesquelles nous nous appuyons sont d'ordre
idéologique et structural. La première est d’ordre idéologique et la deuxième, d’ordre
structural, donc narratif. La première renvoie à une affirmation stéréotypée de la fonction de
la littérature. Ils est à constater de nos jours, que plusieurs écrivains parlent du roman comme
un reflet, miroir de la société, à l’instar de Stendhal qui affirme dans Le Rouge et le Noir que
« le roman est un miroir que l’on promène le long du chemin » donc que le roman ou la
littérature n’est que la représentation parfaite de faits perceptibles de la société. Nous avons
l’ambition de nuancer cet argument. Le roman ne met pas en exergue uniquement des choses
relevant du visible. Il met aussi en évidence des réalités de l’invu et de l’insu ; et cela se fait
par le billet de la géométamorphose. Autrement dit, le miroir rend encore compte des objets
physiques du monde, surdéterminés par le temps et l’espace, nous ne voulons pas nous arrêtés
sur le regard rendu par le miroir, le regard diurne, mais nous allons plus loin, sur le regard
nocturne, traduit par l’inconscient des personnages.
La deuxième théorie, est celle de Genette, comme nous l’avons dit plus haut, axée sur la
structure narrative du texte. Il aborde plus des questions de focalisation, focalisation o externe
et interne, donc il montre les positions de l’auteur dans un texte littéraire. L’on constate que
dans Figure III, la question du regard en rapport à la narration, est plus axée sur le mécanisme
des focalisateurs. Nous souhaiterons ajouter à ceci, une scénographie du regard, voire le
langage secret du regard. Nous voulons mettre l’accent sur un regard métaphysique, qui
s’effectue entre le regardant et le regardé, mais encore plus dans le sujet qui regarde. Le
troisième est celle de Ouellet dans la poétique du regard. Ouellet parle de la perception
mentale qu’un personnage fait par rapport à une image quelconque qui se présente à lui.
Tandis qu’ Ouellet s’arrête simplement sur la perception chez un sujet en état de conscience et
à moitié conscient dans ce qu’il voit nous, nous voulons mettre en exergue un sujet conscient,
à moitié inconscient et totalement inconscient dans sa lecture géocritique de l’espace et dans
la découverte qu’il fait de soi. De plus, Ouellet s’arrête simplement à la perception mentale
qu’un sujet se fait d’un espace phénoménologique, tandis que nous, nous voudrions mettre en
scène une perception mentale et apparente, se produisant dans le noumène ; se traduisant
dans le domaine même du nocturne. nous parlons ainsi de perception métaphysique, voire
surnaturelle, que nous livre, un espace, un objet dans un texte littéraire.
PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES
Problématique
Au vu de tout ceci, une problématique se fait jour, la première est la principale et les autres
secondaires. La question principale à un double volet, qui se présente comme suit :
Comment la fiction littéraire exprime t-elle la manière dont le regard se pose sur des objets,
lorsque la visibilité s’assombrit et Quelle est la signification et l’implication du regard
nocturne, dans la littérature africaine et occidentale
Comment apporter amples explications sur la notion du regard, du regard nocturne en rapport
à l’espace temps ?
De plus, il faut dire que la vérité est nocturne, toutes les réalités du monde se révèlent dans la
nuit, et parfois, dans ce qu’on ne peut voir dans la journée. Et a un lien avec l’appartenance
culturel du sujet pensant. Le seul capable de décrypter cette vérité est un initié, une personne
appartenant à une tradition initiatique quelconque. En effet, Le regard qu’a l’homme
aujourd’hui sur son environnement est un regard diurne, un regard profane, l’homme, par le
regard, nocturne, doit faire une introspection, lors d’une initiation quelconque, afin de voir
son environnement, et lui-même autrement. L’homme, en le faisant pourra découvrir en lui,
certains caractère de la nature qui lui serait propre et ainsi renouer le lien entre le monde des
morts et celui des vivants ; et entre l’homme et la nature. Dans Le Voyage d’Hiver d’Amélie
Nothomb, Aliénor (personnage dans l’œuvre), en procédant à la géométamorphose, une
lecture introspective de soi et du monde, découvre qu’elle est l’Okoumé et prend conscience
qu’il faut mieux garder l’univers qui l’entoure. Ce regard métaphysique prône la gestion
durable de l’espace Vert dans l’espace urbain. Nous parlons ainsi du caractère spirituel de
l’écocidaire, comme une prise de conscience qui interpelle la société, face à la dégradation de
l’écosystème. Rappelons que la vision de l'homme sur une image du monde est déterminée
par le temps et l'espace. L'on s'est toujours plein de cette condition d'aliénation dans laquelle
l'espace et le temps assujettissent l'homme. Et ici, la poétique du regard nocturne vient comme
un palliatif pour sortir l'homme de l'aliénation du temps et de l'espace et fait de lui un être
semblable au dieux.
CADRE MÉTHODOLOGIQUE
Pour mieux répondre à cette problématique, nous avons choisi quatre méthodologies, à savoir
la géocritique de Bertrand Westphal, la géopoétique de Kenette White, la phénoménologie de
Merleau Ponty et de Gaston Bachelard, et la psychanalyse de Freud . La géocritique, la
phénoménologie et la psychanalyse sont les plus importantes et seront plus exploiter dans ce
travail. Bertrand Westphal théorise l’étude de l’espace par l’établissement du concept
nouveau, la géocritique, qui permet de lire la question de l’espace inscrit dans les œuvres
littéraires. Pour le théoricien, la géocritique renseigne sur le rapport que les individus
entretiennent avec les espaces dans lesquels ils vivent et se meuvent. La géopoétique de
Kenette White nous permet de mettre en exergue les interactions de l’homme et son
environnement. La phénoménologie et la psychanalyse nous est d’un grand apport ici
également. En effet, elle permet de comprendre le psychisme de l’homme, pendant la rêverie
et le sommeil. Le choix d’utiliser la géocritique, la phénoménologie et la psychanalyse
comme méthodologies principales, réside dans la démonstration d’une nouvelle géocritique de
l’espace, qui décrit l’espace réel de l’œuvre (fictif) en même temps qu’elle décrit l’espace
métaphysique, du monde des divinités se déclinant par l’inconscient du sujet, mais aussi de
manière claire dans le récit ; c’est cette nouvelle géocritique que nous nommons
géométamorphose. Ces deux espaces se retrouvent alors inséparables, l’un et l’autre étant, de
manière circulaire, consubstantiels. Secondairement, nous verrons ici l’influence que l’espace
réel et imaginaire du récit a sur le niveau psychique des personnages errants, ce qu’il crée en
eux comme pulsions ou fantasmes et le lien intime qui les unit. Ces deuxième approche est
tout à fait valide, car elle nous permet d’étudier les espaces invisible et visible, mais encore
plus, elle nous permet de comprendre ce qui se passe dans l’inconscient de l’homme, son
psychique.
BIBLIOGRAPHIE
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