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D. La Parole de Dieu
De tous les noms donnés à la Bible, la Parole de Dieu est sans doute le terme le plus
siÙgnificatif, le plus percutant et le plus complet : Marc 7/13 ; Rom. 10/17 ; II Cor
2/17 ; II Cor. 4/2 ; I Thess. 2/13.
Ce terme nous apprend à regarder la Bible comme l'expression de la sagesse et de
l'amour divins, comme la lettre d’amour de Dieu adressée à l'homme.
La puissance et la véracité de son message sur le cœur humain est un élément de plus, sans
parler des prophéties extraordinaires.
1. La Révélation de Dieu
2. L'inspiration des Écritures
3. La copie scrupuleuse
4. La formation du Canon
5. La préservation divine des manuscrits
6. La formation d'un texte de référence
7. Les traductions
Travail à faire
- Trouvez pourquoi le canon juif a 24 livres dans l’AT au lieu des 27 chez les chrétiens.
- Cherchez tous les synonymes différents de la Parole de Dieu dans le Psaume 119.
- Méditez Hébreux 4/12 par écrit.
- Ex. l'apôtre Paul : “C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère sur lequel
je viens d’écrire en peu de mots.” (Ephésiens 3:3)
- Ex. les croyants : “ Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l’oeil n’a point vues,
que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l’homme, des
choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par
l’Esprit...” (1Cor 2:9-10).
* Par la Bible, inspirée aux apôtres et prophètes de Christ (Ephésiens 3/5) par le Saint-
Esprit.
• La Bible est la révélation écrite de Dieu aux hommes, sa lettre d’amour et le
mode d’emploi de la vie.
• Dieu a choisi une révélation écrite pour qu’elle puisse durer longtemps et ne
pas être déformée par le temps. Pour cela, Dieu a choisi Israël pour être le dé-
positaire de Son message, pour le garder, le copier et le transmettre jusqu’à la
fin des âges.
Dans l'A.T. on trouve 3808 fois l'expression "Ainsi parle l'Eternel" ou "L'Eternel dit".
Jésus déclare : “Car je n’ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a
prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer.” (Jean 12:49).
Pierre déclare que “car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été
apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu.”
(2 Pierre 1:21).
Qu’en est-il des passages où ces expressions n’apparaissent pas et qui ont l’air moins prophé-
tiques (les Chroniques, l’Evangile selon Luc, etc.) ?
Nous croyons qu’ils sont aussi inspirés que les autres livres. L’écrivain a pu se baser sur des
livres existants (Chroniques des rois d’Israël par ex.) ou faire des recherches historiques (Luc)
mais le fait d’écrire et le résultat final proviennent tous deux de l’inspiration de Dieu.
L’étendue de l’inspiration
L’autorité des Saintes Ecritures s’étend :
- à tout ce qui est écrit dedans (2Tim. 3/16).
- aux mots en particulier (Matt. 22/42-45 ; Galates 3/16).
- au temps des verbes (Matt. 22/32).
- aux lettres même (Matt. 5/17-18).
Un exemple frappant est celui des noms propres correctement orthographiés dans le texte
hébreu du Tanakh.
Le Dr Robert Dick Wilson (1856-1930) était un linguiste américain qui a appris 45 langues
anciennes pour étudier les manuscrits de l'Ancien Testament comparés aux manuscrits non
bibliques. Il a découvert par exemple que les 24 noms de rois et pharaons mentionnés dans le
texte biblique des Massorètes, étaient tous correctement orthographiés, si on les comparait à
leur écriture sur des monuments d'époque. Il découvrit également que des historiens antiques
avaient commis des erreurs d'orthographe concernant ces mêmes rois. Le bibliothécaire
d'Alexandrie (200 avant J.C.), Ptolémée (90-168), Hérodote (-484; -425), Diodore de Sicile
(1er siècle av. J.C.), ont tous beaucoup de mal à retranscrire correctement ces noms. Wilson de
conclure "que les copistes Hébreux aient pu transcrire ces noms avec une telle précision et
une telle conformité aux règles philologiques est une preuve magnifique de leur soin, de leur
érudition et de leur accès aux sources originales. Que les noms aient été ainsi transmis jus-
qu'à nous à travers tant de copies et tant de siècles dans un état aussi parfait de préservation,
est un phénomène sans équivalent dans l'histoire de la littérature." (Is The Higher Criticism
Scholarly?, 1922).
1. La théorie naturaliste
3. L'inspiration mécanique
Cette théorie ne fait aucun cas des écrivains qui ont écrit les Ecritures, et prétend qu'ils
écrivaient ou répétaient simplement les paroles de Dieu. Comment alors expliquer les
différences de style de plusieurs d'entre eux, la préservation de leur personnalité, leurs
caractéristiques individuelles ? Il est évident que les Ecritures ne peuvent s'accorder
avec cette théorie.
4. L'inspiration de pensées
Les pensées seules auraient été données par inspiration, mais pas les mots.
Cela est très discutable car les pensées sont faites de mots.
Ou bien veut-on dire « la pensée générale » ? Nulle part dans la Bible on ne voit Dieu
suggérer un thème général : sa révélation est toujours très précise. Les prophéties en
particulier contiennent une foule de détails importants.
C’est pourquoi nous croyons à l’inspiration verbale des Ecritures, c’est-à-dire aux mots
près.
6. L'inspiration partielle
Autrement dit : "La Bible contient la Parole de Dieu". Cette pensée sous-entend qu'une
bonne partie de la Bible n'est pas inspirée. Cette théorie se décline parfois avec l'idée
que "tout ce qui me parle est inspiré". Cela donne une appréhension très subjective de la
Bible, chacun décidant de ce qui est inspiré ou non. Comment vraiment savoir, dans ce
En résumé, la théorie documentaire n'est pas très solide pour démontrer que Moïse n'a pas
écrit le Pentateuque :
- elle part d'un a priori anti-surnaturel (le déisme) au lieu d'être neutre face au texte.
- elle pose comme a priori qu'un écrivain n'utilise qu'un seul nom de Dieu.
- elle n'utilise que les passages bibliques qui vont dans son sens.
- elle se contredit selon l'auteur qui la défend.
Concernant le récit de la Genèse, la question se pose : comment Moïse l'a-t-il composé sans
avoir été présent puisqu'il relate des siècles avant son existence ? S’est-il inspiré de mythes ?
A-t-il suivi des traditions orales peu fiables ? Non, il a très probablement compilé des écrits
gardés par Sem et ses descendants jusqu’à lui-même.
La preuve de ce que j’avance ici est l’utilisation répétée d’un mot hébreu dans la Genèse :
toledoth qui signifie « génération ou origine ». On le retrouve à 11 reprises dans la Genèse
formant ainsi une division naturelle du livre :
Gen 2:4 « Origine des cieux et de la terre »
Gen 5:1 « Livre de la postérité d’Adam »
Gen 6:9 « La postérité de Noé »
Gen 10:1 « La postérité des fils de Noé »
Gen 11:10 « La postérité des fils de Sem »
Gen 11:27 « La postérité de Térach [père d’Abraham] »
Gen 25:19 « La postérité d’Isaac, fils d’Abraham »
Gen 36:1 « La postérité d’Esaü, qui est Edom »
Gen 37:2 « La postérité de Jacob »
Il est très probable que cette expression désigne une généalogie écrite et transmise de père en
fils jusqu’à Moïse. Ainsi, la Genèse serait une compilation inspirée de livres transmis par les
descendants d’Adam lui-même. Le Saint-Esprit aurait conduit Moïse à réunir ces généalogies
en un livre et inspiré sa rédaction.
Vue la longévité des hommes en ces temps reculés, la transmission de ces généalogies a
nécessité quelques générations seulement :
Travail à faire
- Donnez la différence entre l’inspiration d’un Bach ou un Victor Hugo et un prophète de la Bible ?
- Sur quels critères Dieu a-t-il choisi les porteurs de Son message pour les inspirer ?
- Y a-t-il eu des femmes inspirées dans la Bible ?
- Donnez par écrit l’interprétation la plus simple et juste de Psaumes 12/6-7
De l'oral à l'écrit
La transmission orale traditionnelle est très limitée en ce qu'elle peut déformer les faits avec
le temps. C'est pourquoi l'Eternel a conduit les croyants à mettre Sa révélation par écrit.
Les écoles de copistes commencèrent au Ve siècle avant J.C. (juste après l'exil) quand les
prêtres perdirent leur autorité à cause de leur idolâtrie et de leurs abus de pouvoir. Une classe
de scribes va monter en puissance jusqu'au temps de Jésus, où ils ne sont plus seulement des
copistes, mais des docteurs de la loi, des rabbins (Matthieu 2/4).
A partir du 4e siècle, le Codex fait son apparition. Le Codex est l'ancêtre de notre livre qui, à
la différence du rouleau écrit sur une seule feuille enroulée, est écrit sur des pages recto-verso
reliées entre elles. Et les copistes composent des codex du Nouveau Testament voire des deux
Testaments. Ce sont, par ex., le Codex d'Alexandrie ou le Codex du Sinaï.
Un débat existe sur la qualité du travail des copistes des trois premiers siècles. Certains cher-
cheurs estiment que ces copistes prenaient beaucoup de liberté avec les textes du Nouveau
Testament, et que leur fiabilité est très discutable. D'autres contredisent cette interprétation
avec les arguments suivants :
- Les écrits du Nouveau Testament furent révérés dès le commencement comme textes
apostoliques et inspirés. Les copistes devaient donc les traiter comme paroles de Dieu
et ne pas se permettre de liberté avec.
- Tous les manuscrits sur papyrus du N.T. ont été copiés en soulignant les nomina sa-
cra (les noms divins). Le scribe écrivait le nom de Dieu ou de Christ sous forme
d'abréviation avec un trait au-dessus (ex. Jésus était écrit IC). Cela signifie que les
scribes avaient appris une technique qu'on retrouve partout.
Le texte occidental
Aux 2e et 3e s., tous les manuscrits ne venant pas d’Alexandrie appartiennent à une forme de
texte, le texte dit occidental. Il était copié un peu partout dans l’Empire romain et donc moins
contrôlé et corrigé que l’Alexandrien. Pour cette raison, il est parfois moins juste, parfois plus
près de l’original au contraire.
Le texte byzantin
A la fin du 3e s., un troisième texte est apparu pour devenir le texte dominant du monde chré-
tien. C’est Lucien d’Antioche qui l’a préparé (selon le témoignage de Jérôme dans sa traduc-
tion latine des Evangiles). Contrairement au texte alexandrien créé de toutes pièces à partir de
différents manuscrits, le texte d’Antioche est une révision d’un texte existant. Il est plus raffi-
né en ce qu’il a corrigé les passages obscurs et les constructions grammaticales étranges. Il
devint, après l’édit de Tolérance de Constantin, le texte principal de l’Eglise orientale et la
base de ce qu’on appelle désormais le texte byzantin. Ce sont quelques manuscrits byzantins
qu’Erasme a utilisé pour créer son texte grec qui allait devenir le Textus Receptus.
Du papyrus à l'imprimerie
Les copies sur papyrus (à base de roseau) sont très fragiles et ont presque toutes disparu avec
le temps. C'est pourquoi on possède peu de manuscrits de l'Ancien Testament.
Les copies sur parchemin (peau d'animal) ont tenu plus longtemps, mais les rouleaux vieillis-
saient très vite également. Avec les synagogues du Moyen-Age, une pièce appelée gueniza
(pluriel guenizot) a été conçue pour entreposer les livres religieux contenant le nom de Dieu,
avant d'être enterrés définitivement. Un parchemin ou un papyrus enterré se désagrège rapi-
dement; mais conservé dans une gueniza, il peut parcourir les siècles. C'est ainsi qu'on a
retrouvé quelques manuscrits de l'A.T.. La plus fameuse est la gueniza du Caire (10e siècle).
L'utilisation du papier et du format Codex (livre) va permettre une meilleure conservation des
manuscrits. L'imprimerie typographique, mise au point par Gutenberg en 1454, va révolution-
ner la transmission de la culture en Europe et en Occident. Le premier livre imprimé par la
presse de Gutenberg fut la Bible (texte de la Vulgate latine).
Travail à faire
- Cherchez des renseignements sur les Juifs Massorètes (faire une fiche).
Définition du canon
Le Canon désigne l'ensemble achevé des textes inspirés par Dieu et reconnus comme tels par
l'assemblée des croyants.
C’est l’inspiration qui détermine si un livre appartient au canon des Saintes Ecritures.
Depuis Moïse, la Parole de Dieu a été conservée par écrit (ce qui était novateur) pour être
protégée et transmise sans erreur aux générations suivantes :
“L’Eternel dit à Moïse: Ecris cela dans le livre, pour que le souvenir s’en conserve et déclare
à Josué que j’effacerai la mémoire d’Amalek de dessous les cieux.”(Exode 17:14).
C'est la même motivation qui animait les prophètes du Tanach : “Va maintenant, écris ces
choses devant eux sur une table, et grave-les dans un livre, afin qu’elles subsistent dans les
temps à venir, éternellement et à perpétuité.” (Esaïe 30:8).
On découvre aussi qu'au temps de Daniel en captivité (vers ), les livres prophétiques (notam-
ment celui de Jérémie) étaient lus et étudiés : “Moi, Daniel, je vis par les livres qu’il devait
s’écouler soixante-dix ans pour les ruines de Jérusalem, d’après le nombre des années dont
l’Eternel avait parlé à Jérémie, le prophète.” (Daniel 9:2).
Jésus divise le canon hébraïque en trois parties également, "la Loi, les Prophètes et les
Psaumes": “C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que
s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les
psaumes.” (Luc 24:44).
Tant qu'il y avait des prophètes inspirés de l'Eternel en activité (jusqu'à Malachie, le dernier,
400 av. J.C.), le Canon hébraïque ne pouvait être clos. C'est seulement quand les croyants
juifs ont compris que la prophétie avait cessé qu'ils fixèrent plus précisément le canon. Le
Talmud Babylonien (550 environ) le confirme : "Nos rabbins ont enseigné que depuis la mort
des derniers prophètes Aggée, Zacharie et Malachie, le Saint-Esprit s'est retiré d'Israël."
(Talmud, Sanhedrin 11a).
Témoignages externes
La famille Macchabée (2e siècle avant J.C.) rend témoignage à la compilation des livres-
saints par Néhémie (5e siècle av J.C.) :
"Ces mêmes choses se trouvaient aussi dans les écrits et dans les mémoires de Néhémie, et la
manière dont il forma une bibliothèque et rassembla de divers pays les livres des prophètes et
ceux de David, et les lettres des rois, et ce qui concernait les dons. Semblablement, Judas a
aussi recueilli tout ce qui s'était perdu pendant la guerre qui nous est survenue, et ces écrits
sont chez nous." (2 Macchabées 2:13-14).
Flavius Josèphe (37-100), historien du judaïsme, nous explique comment s'est formé le
canon hébraïque, livre après livre :
"Rien ne peut être mieux attesté que les écrits autorisés parmi nous. En effet, ils ne sauraient
être sujets à aucune discordance; car on n’approuve parmi nous que ce que les prophètes
écrivirent il y a de nombreux siècles, enseignés qu’ils étaient par l’inspiration même de
Dieu… Nous n’avons pas parmi nous une multitude innombrable de livres, se contredisant
l’un l’autre. Nous n’en avons que vingt-deux, qui contiennent les récits de toute l’histoire
ancienne, qui sont à juste titre considérés comme divins, dont cinq ont été écrits par Moïse et
contiennent ses lois et les traditions de l’origine de l’humanité jusqu’à sa mort… Les pro-
phètes ont écrit ce qui se passa de leur temps en treize livres. Les quatre livres qui restent
contiennent des cantiques en l’honneur de Dieu et des préceptes pour la conduite de la vie
humaine… Depuis des siècles si nombreux, personne n’a été assez hardi pour y ajouter ou y
retrancher quelque chose… Ils nous sont donnés par l’inspiration qui vient de Dieu. Mais
quant aux autres livres composés depuis les temps d’Artaxerxès [dits ‘livres apocryphes’] ils
ne sont point regardés comme dignes d’une foi semblable. » (Flavius Josèphe, Contre Apion,
livre 1 §8).
Vers 90 de notre ère, des sages du Sanhedrin de Jamnia (sans doute conduits par Rabbi
Akiba) se réunirent pour discuter de multiples sujets, dont les livres du canon hébraïque. Mais
ils ne prirent aucune décision définitive sur aucun livre. Il est clair qu'ils acceptaient le canon
déjà en place depuis longtemps (les 24 livres en trois parties).
L'inspiration de certains livres du Tanach était discutée parmi les juifs : ce fut le cas de l'Ec-
clésiaste (certains le considéraient hérétique), des Proverbes à cause d'apparentes contradic-
tions, d'Esther à cause de l'absence du nom de Dieu, du Cantique à cause de sa sensualité et de
l'absence de Dieu, et d'Ézéchiel à cause de l'étrange temple décrit à la fin qui semblait contre-
Les traducteurs protestants de la Bible cherchèrent à revenir au texte original. Ils retrouvèrent
les manuscrits grecs du N.T. et les manuscrits hébreux de l'A.T. et composèrent leur bible
ainsi. Naturellement, ils ne retinrent pas les livres apocryphes. Le Concile catholique de
Trente, réuni entre 1545 et 1563 pour contrer la Réforme protestante, condamna chacune des
affirmations de la Réforme, et décréta que les apocryphes étaient toujours valables. Ils de-
vaient désormais être considérés comme "deutérocanoniques", et l'on supprima définitivement
de la Vulgate le Prologue de Jérôme.
Même si ces textes ont un véritable intérêt historique (notamment l'histoire des Macchabées),
il faut les séparer des livres inspirés pour plusieurs raisons :
- Jésus et les apôtres, citent quasiment tous les livres de l'A.T. mais jamais aucun de
ces livres apocryphes.
- Les juifs eux-mêmes autour du 1er siècle de notre ère les rejetaient clairement (voire
Josèphe ou Philon d'Alexandrie).
- Ils ne sont pas du même niveau spirituel que les livres inspirés et certains sont clai-
rement des légendes superstitieuses.
Dès le 2e siècle circulait une abondante littérature dans les églises qui citait les livres du
Nouveau Testament. C’est Tertullien qui, vers 200 après J.C., forgea l’expression "Nouveau
Testament" (littéralement Nouvelle Alliance – comp. Hébreux 12:24).
Une majorité d’historiens et de papyrologues confirment que tous les livres du N.T. étaient
écrits à la fin du 1er siècle et largement copiés et répandus au cours du 2e siècle.
Bruce Metzger précise :
"L’Epitre aux Corinthiens de Clément de Rome, datée autour de 95, contient des citations de
nombreux livres du NT : Matthieu, Marc, Luc, Romains, Galates, Philippiens, Ephésiens, et
probablement Hébreux, Actes, Jacques et 1 Pierre » (Bruce Metzger, The Canon of the New
Testament, 1987).
Par exemple, dans l’Evangile de Pierre (dont Bouriant a découvert un fragment en 1886 à
Akhmîn en Egypte), Jésus semble ne pas souffrir (IV, 10) et il ne meurt pas mais est enlevé
(V, 19). Cela correspond au docétisme gnostique qui enseignait que Jésus n’était pas vraiment
humain et n’avait qu’une apparence humaine (docétisme vient du grec dokeo = imaginer).
L’Evangile selon Thomas commence ainsi : « Voici les paroles secrètes que Jésus le vivant a
dites et qu’a écrites Didyme Jude Thomas. Logia 1 : Et celui qui trouvera l’interprétation de
ces paroles ne goûtera point la mort. »
Eusèbe de Césarée parle dans son Histoire Ecclésiastique de Papias, évêque de Hiérapolis au
2e siècle, qui aurait compilé des paroles de Jésus (Exposition des Oracles de Jésus) auprès des
témoins oculaires. Son texte a malheureusement été perdu et ne doit pas être confondu avec
l’Evangile de Thomas. F.F. Bruce considère, au vu des extraits cités par des auteurs grecs, que
ces oracles de Jésus rapportés par Papias n’apportent rien de nouveau par rapport aux Evan-
giles canoniques.
Sa datation
C'est Timothy Jull de l'université d'Arizona qui l'a daté au carbone 14 entre 220 et 340 après
J.C.. Il serait une traduction copte d'un manuscrit grec ancien que certains datent du milieu du
2e siècle (soit bien après les Evangiles dits canoniques).
Irénée, l'évêque de Lyon est le plus ancien auteur à en parler (en 170) :
"Ils [les Caïnites] déclarent que Judas le traître était bien avisé de ces
choses, et que lui seul, connaissant la vérité comme aucun autre, a accom-
pli le mystère de la trahison. Ils ont produit une histoire fictive de ce
genre, qu’ils ont appelé l’Evangile de Judas" (Contre les Hérésies, 31.1).
Le Judas biblique
Selon le Nouveau Testament, Judas était un disciple de Jésus très matérialiste et qui voulait
tirer profit de sa relation avec Jésus. Par son égoïsme et son appât du gain, il a laissé Satan
entrer en lui pour éliminer Jésus. Tout en le vendant aux chefs religieux, il est évident que
Judas espérait que Jésus s'en tirerait. Quand il a vu que Jésus ne se défendait pas devant ses
accusateurs, il a réalisé qu'il était coupable d'avoir livré le Messie. Au lieu de la repentance
comme Pierre, Judas n'eut que des remords et se suicida, ce qui prouve l'ambiguïté de ses
sentiments. Jésus a appelé Judas "mon ami" quand celui-ci est venu le livrer, mais aussi "fils
de la perdition" quand il a révélé qu'il le trahirait.
Muhammad `Ata ur-Rahim dans son livre "Jesus a Prophet of Islam" écrit ceci :
"En 325, le fameux Concile de Nicée fut réuni. La doctrine de la Trinité fut déclarée doctrine
officielle de l'église paulinienne. L'une des conséquences de cette décision fut que parmi les
300 évangiles existant à cette époque, quatre furent choisis pour être les évangiles officiels de
l'Eglise. Les autres, dont l'Evangile de Barnabas, devaient être détruits." (Rahim, p. 42)
Il écrit également que "la 4ème année du règne de l’empereur Zénon, on retrouva la tombe de
Barnabé avec un exemplaire de son évangile serré contre lui".
En réalité, le tombeau de Barnabé qui se trouve à Chypre près du monastère éponyme a été
retrouvé sous l'Empereur Zénon mais avec un Evangile de Matthieu dans ses bras (source
Alexandre de Chypre, 6e siècle, Laudatio Barnabae, 724-676, éd. Peter Van Deun, CCSG 26,
p.114-11)
Cet évangile de Barnabé est clairement un texte écrit par un musulman qui présente Jésus
selon la croyance musulmane : un simple prophète, pas le Fils de Dieu ni le Sauveur crucifié
et ressuscité. Il parle de Muhammad comme étant le dernier messager de Dieu et dit la Sha-
hada (confession de foi).
Les manuscrits
L'Evangile de Barnabé est un texte médiéval existant sous deux manuscrits, un en espagnol du
18e siècle (gardé à Sydney), l'autre en italien du 16e siècle.
Au début du XVIIIe siècle, la totalité de l'évangile dit de Barnabé en version italienne comme
en version espagnole est vue et signalée pour la première fois. Un conseiller du roi de Prusse,
avait fait l'acquisition du texte italien. En 1709, il le prêta à un érudit, John Toland, qui fut un
des premiers à en parler. Le manuscrit lui-même suivit un itinéraire qui le conduisit finale-
ment à Vienne (Autriche) où il se trouve encore aujourd'hui à la bibliothèque nationale.
Datation
Ce texte est daté entre le 14e s. et le 16e siècle.
Le bibliste Jan Joosten (Professeur d'Ancien Testament en Belgique) écrit : "Durant cette
période, la date ne peut être fixée que sur la base du contenu du texte. Parce que beaucoup de
ce qui est dit dans Barnabé est plus ou moins atemporel, les quelques détails qui peuvent être
liés à une période précise pointent vers le quatorzième siècle. La meilleure preuve est la
mention du jubilé du centenaire dans les chapitres 82 et 83. Comme le Jubilé chrétien a été
raccourci en 1349 à 50 ans (et plus tard à 25 ans), la notion d’un jubilé du centenaire date-
rait donc de la première moitié du 14e siècle." ("The Date and Provenance of the Gospel of
Barnabas, Journal of Theological Studies 61- 2010).
Le Jubilé biblique (Lévitique 25:11) est tous les 50 ans et non tous les 100 ans.
La rumeur d'un complot mis en place par les chefs de l’Eglise pour cacher aux croyants cer-
taines vérités ne tient pas devant un examen historique sérieux.
Si de soi-disant autorités religieuses avaient écarté les soi-disant véritables évangiles pour ne
garder que ceux qui les intéressaient (ou qu'ils avaient révisé eux-mêmes), pourquoi ces 4
évangiles sont-ils remplis de condamnations par Jésus de l'hypocrisie des chefs religieux et de
louanges par Jésus des croyants les plus humbles ?
Les apocryphes sont intéressants pour la curiosité, mais n’apportent rien de nouveau, rien de
spirituel et rien de fiable, comparés aux écrits denses et profonds du N.T..
De plus, étant des mensonges pieux (ils sont faussement attribués à des apôtres ou des té-
moins oculaires de la vie de Jésus alors qu’ils datent au minimum du 2e siècle), ils ne sont pas
dignes d’entrer dans le canon du N.T..
Travail à faire
- Rédiger la liste des apocryphes juifs contenus dans la Bible catholique.
- Trouvez le texte et lisez la Didache. Quels parallèles et quelles différences avec le N.T. ?
- Quel est le plus ancien livre de l’A.T. ? Le plus ancien du N.T. ? (probablement)
LIEU DE DÉ-
NOM DU MANUSCRIT NOM DATATION CONTENU
COUVERTE
Manuscrits bibliques :
Magdalene (Matthew 26) 1er siècle 50-60 AD 1
John Rylands (John) 90 AD 130 AD 40 ans 1
Papyrus Bodmer II (John) 90 AD 150-200 AD 60-110 ans 1
Papyri Chester Beatty (N.T.) 1er siècle 200 AD 150 ans 1
Diatessaron par Tatien
1er siècle 200 AD 150 ans 1
(Evang.)
Codex Vaticanus (Bible) 1er siècle 325-350 AD 275-300 ans 1
Codex Sinaiticus (Bible) 1er siècle 350 AD 300 ans 1
Codex Alexandrinus (Bible) 1er siècle 400 AD 350 ans 1
Ci-dessous un tableau du nombre de citations du N.T. par les premiers auteurs chrétiens :
Lettres Autres
Auteur Evangiles Actes Apocalypse Total
Paul lettres
Justin Martyr
268 10 43 6 3 330
(133)
Irénée (180) 1038 194 499 23 65 1819
Clément (150-
1107 44 1127 207 11 2406
212)
Origène (185-
9231 349 7778 399 165 17.992
253)
Tertullien
3822 502 2609 120 205 7258
(166-220)
Hippolyte
734 42 387 27 188 1378
(170-235)
Eusèbe (324) 3258 211 1592 88 27 5176
Plus précis encore, John W. Burgon (1813-1888) a recensé plus de 86.000 citations du NT
dans les écrits des Pères de l’Eglise ayant vécu avant 325.
Pour rappel, le NT contient 7957 versets.
Le papyrus Nash
Morceau de papyrus daté du 2e siècle av. J.C. par W.F. Albright, et contenant le Shema (Deut.
6:4-9) et deux fragments de la loi de Moïse (Deut. 5:6 et suivants; Exode 20:2 et suivants).
Le Codex du Caire
Le plus ancien manuscrit massorétique est le Codex du Caire (895 ap. J.C.) attribué au copiste
Moïse Ben Asher, de la fameuse famille Ben Asher qui a produit plusieurs manuscrits.
Le Codex d'Alep
Un autre manuscrit attribué aux Ben Asher est le Codex d'Alep daté du début du 10e siècle. Il
a été utilisé par le grand rabbin Maïmonide et avait une grande réputation de qualité. Malheu-
reusement, il a été détruit en 1948 avec l'incendie de la synagogue d'Alep (Syrie) par des
nationalistes arabes.
Le Codex de Leningrad
Le troisième grand manuscrit est celui de Léningrad (où il est conservé). Il fut copié en 1008
par un copiste qui s'est servi du texte de Moïse Ben Asher. C'est celui-là qui est utilisé comme
texte de référence par les traducteurs de Bible.
Le Codex Hillel
Ce Codex est plus ancien (autour de 600 ap. J.C.) mais a été perdu. Il est attribué au rabbin
Hillel ben Moïse ben Hillel. De nombreux copistes massorètes font allusion à ce codex et à sa
qualité (peu d'erreurs de copistes).
La Septante
Elle diffère en un certain nombre de points de détail avec le texte massorétique. Certains
passages prophétiques sont plus courts ou plus longs, certains mots omis ou modifiés. On a
longtemps cru que c'était dû à un travail insouciant des traducteurs de l'époque. La découverte
des manuscrits de la mer Morte (avec lesquels la Septante s'accorde mieux que le texte masso-
rétique) montre que la Septante est basée sur un texte hébreu sérieux et courant à son époque.
Néanmoins, il est clair pour les spécialistes que certaines différences sont dues à des erreurs
des traducteurs de la Septante qui, soit ne connaissaient plus la vocalisation de certains mots,
soit interprétait mal cette vocalisation.
Au final, le texte massorétique est sans doute meilleur, mais il est éclairé par la Septante. Les
différences sont négligeables quant au message et au sens principal des Ecritures.
Le texte pré-massorétique
Ce texte hébraïque se retrouve principalement dans certains manuscrits de la mer Morte,
notamment Esaïe et Ezéchiel, ainsi que les 12 prophètes mineurs.
Le texte proto-septante
Là encore, ce texte est présent dans les manuscrits de la mer Morte, notamment ceux de Jo-
sué, Samuel et Jérémie. Samuel (4QSama,b) par exemple, s’accorde systématiquement avec le
Le texte proto-samaritain
Présent également dans les manuscrits de la mer Morte, un texte en paleo-hébreu d’Exode et
des Nombres se rapproche fortement du pentateuque samaritain et s’éloigne autant du texte de
la Septante.
La Bible hébraïque utilise un classement chronologique, tandis que la Bible en grec préfère le
classement par thèmes.
Livres historiques
Daniel
Esdras- Néhémie
Chroniques
Travail à faire
- Faire une fiche explicative sur la Septante, son origine, son contenu, sa date et son intérêt.
- Quels livres de la Bible ont été retrouvés dans les grottes de Qumran ?
La critique textuelle
La critique textuelle est l’étude et la comparaison des manuscrits (copies) bibliques dans le
but de retrouver le texte le plus proche de l’original.
Elle se distingue de ce qu’on appelle « la haute critique » qui, elle, remet en question la validi-
té et l’inerrance du texte original.
Il existe des variations dans les manuscrits, appelées VARIANTES. Ces variations n’affectent
aucune doctrine fondamentale, mais elles méritent tout de même des explications. En tout cas,
nous souhaitons avoir le NT le plus exact possible. Le but de la critique textuelle est de tra-
vailler avec les matériaux disponibles à reconstruire le texte original d’un document ancien
avec le plus d’exactitude. Ce n’est pas toujours évident et parfois les chercheurs divergent
entre eux.
Les variantes du NT
En 2001, Bruce Metzger avançait le nombre de 5.686 manuscrits en grec du NT recensés et
étudiés. Dans ces manuscrits on a dénombré environ 200.000 variantes. Ce nombre important
est pourtant trompeur : si une faute de scribe apparaît dans 3.000 manuscrits, on dit qu’il y a
3.000 variantes de plus ! Une fois qu’on élimine cette multiplication de fautes évidentes (or-
thographe, copie) le nombre de variantes se réduit drastiquement.
Types de manuscrits
Si l’on comparait la tâche de reconstruire le texte du NT à une enquête policière, nos témoins
seraient les manuscrits anciens. Ils se déclinent en trois catégories :
1) Les manuscrits en grec
2) Les traductions anciennes (appelées versions) en latin, syriaque, copte, etc.
3) Les citations d’auteurs antiques
Comme dans une enquête, certains témoins sont parcellaires : ils n’ont préservé qu’une petite
partie de l’histoire ; d’autres sont assez complets, mais pas toujours fiables. Chaque témoin a
ses particularités dont il faudra tenir compte lors du choix des variantes.
1. Les manuscrits
Des trois sortes de témoins mentionnés plus haut, les plus importants sont évidemment les
manuscrits, puisqu’ils préservent le texte dans sa langue et son ordre originaux (à une excep-
tion près : les lectionnaires, qui sont un choix liturgique de textes bibliques qui ne respectent
pas l’ordre habituel).
Les premiers manuscrits du NT étaient sans doute écrits sur des rouleaux de papyrus, ce qui
était à l’époque le matériau d’écriture le moins cher et le plus courant.
Mais bientôt parut le besoin de compiler tous les écrits du NT. On sait que les lettres de Paul
étaient terminées avant l’an 100. Une telle somme d’écrits ne pouvait tenir sur un rouleau.
La solution trouvée est le codex, qui correspond à notre livre moderne. Plutôt que de créer un
rouleau immense en accolant des feuilles de papyrus les unes aux autres, on créa des pages
reliées entre elles, ce qui permettait d’avoir un gros livre et d’économiser le matériau
puisqu’on pouvait écrire des deux côtés. 99% des manuscrits du NT qu’on a retrouvés sont
sur des codex.
Les manuscrits les plus anciens contiennent rarement la totalité du NT, surtout que le canon a
mis un certain temps à être accepté partout. Souvent, des pages ont été perdues ou abîmées.
Le problème vient du papyrus, qui vieillit très mal et ne se conserve que dans les endroits très
secs. Parmi tous les papyrus retrouvés, seul le P72 contient des livres entiers (1 et 2 Pierre et
Jude) ; tous les autres n’ont gardé que des morceaux de livres du NT. Les papyrus retrouvés
sont pour la plupart des IIIe et IVe s. mais certains datent jusqu’au VIIIe s.
Classi-
fica-
tion
des
ma-
nus-
crits
- Les onciales sont désignées par des lettres majuscules de l’alphabet, A, B, C, D, etc.
Quand leur nombre a été trop grand, on a ajouté l’alphabet grec, puis l’alphabet hébreu. Fina-
lement, on leur a donné des numéros, A=O2, B= 03, etc.
Il faut noter que la plupart des onciales ont été écrites sur du papyrus, ce qui fausse un peu la
classification.
- Les minuscules, uniquement sur parchemin ou sur papier, sont simplement numérotés de
1 à 2850 environ.
- Les lectionnaires, qui contiennent des leçons lues dans les églises grecques, sont assez
nombreux (2300) mais la plupart sont tardifs et très standardisés. Ils sont sur du parchemin ou
du papier, en onciales ou en minuscules. Ils sont désignés par la lettre minuscule l avec un
numéro en exposant. Ils sont moins utilisés que les autres dans la critique textuelle.
2. Les traductions
En plus des manuscrits en grec, on possède un certain nombre de versions qui sont des traduc-
tions anciennes du NT grec. Elles apparaissent très tôt (en vieux latin, en syriaque, en copte
entre le IIe et IVe s., et en arménien autour du Ve s.). Elles sont très utiles mais comme toute
traduction, elles ne peuvent rendre parfaitement l’original grec. Elles servent plus à détermi-
ner l’histoire de l’évolution du texte que son contenu exact.
3. Les citations
Les citations du NT dans les écrits des Pères de l’Eglise ont aussi leur utilité. De très nom-
breux auteurs ont cité d’innombrables passages du NT au cours des siècles. Malheureusement,
les auteurs citent souvent le NT en y ajoutant, en paraphrasant ou en omettant des phrases,
comme cela leur convient le mieux. Ils ne cherchaient pas à citer le texte avec exactitude.
Leurs propres livres ont été sujets à des recopies et donc à des erreurs de copistes. Comme les
versions, les écrits des Pères sont plus utiles à déterminer l’histoire du texte que son contenu
exact.
1) La leçon la plus complexe est la plus proche de l’original, parce que les scribes avaient
tendance à simplifier les passages qui leur paraissaient compliqués.
2) La leçon la plus courte est la plus proche de l’original (sauf s’il y a omission acciden-
telle d’un passage) parce qu’un scribe peut être tenté d’ajouter des mots pour expli-
quer un verset obscur.
3) Les passages avec des mots différents sur un même événement sont les plus proches
de l’original, parce que les scribes étaient tentés d’harmoniser deux passages des
Evangiles (en faisant du copier-coller) ou une citation de l’AT dans le NT plutôt que
de laisser l’emploi de mots différents.
4) La construction grammaticale la plus rugueuse est la plus proche de l’original parce
que les scribes avaient tendance à « lisser » les expressions et les rendre plus litté-
raires.
πας ο αρνουμενος τον υιον ουδε τον πατερα εχει ο ομολογων τον υιον και τον πατερα εχει (Tischen-
dorf)
« Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père; quiconque confesse le Fils a aussi le Père.»
(LSG)
« Whosoever denieth the Son, the same hath not the Father: [(but) he that acknowledgeth the
Son hath the Father also].» (KJV)
« Quiconque nie le Fils, n’a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils, a aussi le Père.»
(OSTV)
« Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père.»
(DRBY)
On remarque dans la traduction King James (basée sur le Textus Receptus) que la dernière
phrase a été rajoutée entre parenthèses, montrant qu’elle n’est pas dans l’original. Pourtant,
toutes les versions modernes l’acceptent comme originale.
Evidence interne
Notons que les deux phrases du verset en grec se terminent par les mêmes 3 mots : ton patera
ekei (a aussi le Père).
Il serait facile à un scribe de confondre les deux fins, une erreur de copiste fréquente dénom-
mée « homoioteleuton » (même fin). Le copiste, ayant copié le premier ton patera ekei pense
qu’il a fini le verset car ses yeux sautent par erreur jusqu’au second.
Evidence externe
Une majorité de manuscrits omettent cette phrase, mais ce sont pour la plupart des minuscules
(donc plus tardifs). La majorité des onciaux a la version longue (K et L sont des onciaux
tardifs, IXe s.). Cela fait un point de plus en faveur de la version longue.
Cela complique le travail de critique textuelle, car la généalogie de ces textes est multiple.
Avec les découvertes plus récentes de papyri et d’onciales très anciennes, nous connaissance
des versions a évolué. Un nouveau texte-type appelé Césaréen a été proposé, bien qu’il soit
discuté par certains.
Le fait de comparer des copies et de refaire un texte plus juste à partir de ces copies remonte
aux premiers temps du christianisme. C'est ainsi que l'on a retrouvé plusieurs "familles" ou
"manuscrits de référence" du N.T. :
Les biblistes Westcott et Hort (1881), qui l’appelaient le Texte Neutre, pensaient que le Texte
Alexandrien était le plus pur et le plus proche de l'original. Ils ont été contestés depuis.
- le texte dit Byzantin (4e s.) fut adopté à Constantinople et utilisé dans tout l’Empire Byzan-
tin. Il est aussi appelé « texte majoritaire » parce que les manuscrits grecs qui le contiennent
sont les plus nombreux. Erasme (1466-1536), qui fut à l’origine du premier texte grec impri-
mé du N.T., l’a utilisé. C’est sur le texte byzantin qu’a été formé "le Texte Reçu", utilisé par
les Réformateurs protestants (puis pour la King James Version).
- le texte Occidental est lié à l’Afrique du Nord. Il n’est représenté que par un manuscrit, le
Codex de Bezae (D/05, Onciales, Ve ou VIe s.). Il a subi des corruptions. On les retrouve
dans la version Syriaque, dans les anciennes versions latines et dans les Pères del’Eglise. Il est
aussi présent dans les écrits d’Irénée (125-202) et Tertullien (155-220).
- le texte Césaréen était utilisé à Césarée et dérive en partie du texte alexandrinien mais avec-
des corruptions. Le plus connu est le Codex de Washington (5e siècle).
Le Texte Reçu
Un intéressant débat existe au sujet du texte grec. Deux textes grecs sont utilisés par les tra-
ducteurs, l'Alexandrien (soutenu par Wescott et Hort) et le Texte Reçu.
Sir Frederick Kenyon, conclut ainsi les débats entre partisans du Texte Reçu et des Textes
minoritaires : "Nous devons croire, en fait, qu'Il ne permettrait pas que Sa Parole soit sérieu-
sement corrompue, ni qu'aucune partie nécessaire au salut de l'homme ne soit perdue ou
obscurcie; car les différences entre les formes rivales de texte ne concernent pas la doctrine.
Aucun point fondamental de doctrine ne repose sur une lecture contestée, et les grandes
vérités du Christianisme sont aussi présentes dans le texte de Westcott et Hort que dans celui
Si notre Dieu n’avait voulu qu’un seul manuscrit parfait, il aurait permis qu’on retrouve les
originaux, mais dans sa sagesse infiniment variée, Il a préféré que l’on retrouve des milliers
de copies. Pourquoi ? Une réponse possible est que :
1) Cela évite l’idolâtrie d’un morceau de papier ;
2) Cela évite que la corruption ou la destruction de ce texte unique laisse les chrétiens
dans le désarroi
3) Cela permet aux chrétiens de corriger toutes les erreurs de copistes (inévitables) en
comparant tous les manuscrits disponibles. Satan ne peut pas corrompre et falsifier
5600 manuscrits provenant de toutes sortes de lieux !
Travail à faire
- Faire une fiche sur le Codex Vaticanus et le Codex Alexandrinus (date, découverte, lieu, contenu)
- Pourquoi le Codex Sinaiticus est-il de mauvaise qualité ?
- Appliquez les principes de critique textuelle à Romains 8/1 (plus long dans le Texte Reçu). Quelle
conclusion en tirez-vous ?
Marc 16/9-20
La fin de l’Evangile de Marc est probablement la plus grosse difficulté textuelle du NT.
Certains manuscrits s’arrêtent au v.8, ce qui paraît abrupt. En même temps, les linguistes sont
tous d’accord pour dire que les v. 9-20 sont d’une autre main que Marc car le style est très
différent (17 mots nouveaux jamais utilisés par Marc). De plus, le v.16 prête à confusion en
laissant penser que le baptême est nécessaire au salut.
Evidences externes :
- Cette fin est absente des plus vieux manuscrit grecs (Sinaiticus, Vaticanus) mais avec un
espace blanc laissé volontairement après le v.8.
- Présente dans l’Alexandrinus, Ephraemi, Bezae, Washington. Elle est donc attestée par un
certain nombre de manuscrits anciens.
- Certains pères ne la connaissent pas (Clément, Origène, Eusèbe). Jérôme (4e s. traducteur de
la Bible) affirme que « presque toutes les copies en grec n’ont pas cette portion finale ».
- Mais elle apparaît dans Irénée (140-202) qui cite Marc 16/19 dans son livre « Contre les
hérésies » (Livre 3, chap.10, §5), Justin Martyr (Apologie 1/45, vers 148), et Tatien (Diatessa-
ron, vers 170). Elle est donc ancienne.
- Plusieurs onciales ont une autre fin : « Mais elles firent aux compagnons de Pierre un bref
récit de tout ce qui leur avait été annoncé. Ensuite, Jésus lui-même fit porter par eux, de
l’Orient à l’Occident, le message sacré et incorruptible du salut éternel. »
Cette autre fin est encore moins de Marc, mais révèle qu’un scribe avait voulu ajouter une fin
après le v.8 qui lui paraissait manquer.
Le bibliste David Roper propose 4 possibilités :
1- Marc a terminé son Evangile au v.8.
2- La vraie fin de Marc fut perdue et des scribes ou un apôtre (certains suggèrent Jean) l’ont
remplacé.
3- L’autre fin présente dans certains manuscrits en minuscules est la vraie fin de Marc. Aucun
bibliste sérieux n’y croit.
4- Marc 16/9-20 est bien le texte final de Marc.
Nous considérons que les v.9-20 sont à leur place dans la Bible et ne doivent pas être retirés.
Luc 11/2
Texte Reçu : « Et il leur dit: Quand vous priez, dites: Notre Père qui es aux cieux, ton nom
soit sanctifié. Ton règne vienne. Ta volonté sait faite sur la terre comme au ciel. »
Texte minoritaire « Il leur dit: Quand vous priez, dites: Père! Que ton nom soit sanctifié; que
ton règne vienne.»
Jean 7/53-8/11
La femme adultère.
Evidences internes et externes :
- Ce passage n’apparaît pas dans les manuscrits les plus anciens (Sinaiticus, Vaticanus,
P66 , P75, etc.).
- Les versions en syriaque et la Peshitta l’omettent toujours.
- Aucun auteur grec ne commente ce passage avant le 12e siècle.
- Il est absent du Diatessaron (harmonie des 4 évangiles du IIe s.).
- Le plus ancien manuscrit grec à l’avoir est le Codex de Bèze (5e-6e s.).
- Certains manuscrits ont ce passage placé ailleurs (après Jn 7/36, après 21/24, après
Luc 21/38).
- De nombreux manuscrits qui le possèdent le précèdent d’un obelus (÷) pour indiquer
qu’il est douteux.
En faveur de ce passage, ce récit correspond bien au caractère de Jésus, le génie de ses ré-
ponses, son message de grâce et non de condamnation.
Augustin écrit que ce passage aurait été retiré des manuscrits afin de ne pas laisser aux
femmes un texte qui les protègent en cas d’adultère (De adulterinis conjugiis, II, §7).
Nous ne voyons pas d’inconvénients à garder ce passage même s’il est douteux.
Actes 8/37
« Philippe dit: Si tu crois de tout ton coeur, cela est possible. L’eunuque répondit: Je crois que
Jésus-Christ est le Fils de Dieu. »
1Jean 5/7-8
Texte Reçu : « Car il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel: le Père, la Parole et le
Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre:
l’Esprit, l’eau et le sang, et ces trois se rapportent à un. »
Texte Minoritaire : « Car il y en a trois qui rendent témoignage: l’Esprit, l’eau et le sang, et
les trois sont d’accord.»
Le Texte Reçu affirme clairement la trinité. Est-il pour autant plus juste ?
Evidences externes :
- La variante plus longue ne se trouve que dans des exemplaires de la Vulgate (version latine
de la Bible réalisée par Jérôme au IVe s.). Elle n’est présente dans aucun manuscrit ancien.
Comment cette variante est arrivée dans le texte reçu, alors ?
Dans les deux premières éditions de son texte grec du NT, Erasme ne l’a pas retenue. Interro-
gé à ce sujet, il lança le défi que si on produisait un seul manuscrit grec avec cette variante il
l’introduirait dans sa nouvelle édition. Or, un manuscrit grec en minuscules du 16e s. (prove-
Evidences internes :
- La question de la trinité et de la divinité de Jésus Christ n’était pas le problème au temps de
Jésus. C’est seulement au 4e s. avec l’évêque Arius que le problème sera soulevé. Jean devait
faire face à des gnostiques (comme le fameux Cérinthe) qui croyaient au docétisme, une idée
orientale disant que le Christ est venu sur Jésus à son baptême et l’a quitté juste avant la
crucifixion. Pour eux, Jésus n’est pas le Christ, mais un outil utilisé momentanément par le
Christ (comme on le dit aujourd’hui pour Bouddha et Mahomet). C’est pourquoi Jean écrit
que les antéchrists niaient que Jésus est le Christ (1Jean 2/22).
Ce passage de 1Jean 5/7-8 peut signifier que Jésus est le Christ par le témoignage du St Esprit
à son baptême (l’eau) et jusqu’à la crucifixion (le sang). Le témoignage du Père, de la Parole
et du St Esprit n’ajoutent rien dans ce cas.
Une autre interprétation (que nous favorisons) prend l'eau et le sang comme la preuve que
Jésus était bien humain (et non une apparence humaine comme l'enseignaient les gnostiques),
et qu'il est bien mort (l'eau et le sang sortant du côté révèle un arrêt total du cœur).
Ce passage étant invalidé par 4 principes de critique textuelle est vraiment douteux.
- La force de la traduction littérale est de nous offrir dans notre langue un texte le
plus proche de l’original.
- La force de l’équivalence dynamique est d’être plus proche du parler contemporain
et donc d’interpeller plus fortement le lecteur néophyte moderne sans le repousser
avec des expressions théologiques obscures ou vieillies.
Nous préférons la traduction plus littérale, parce qu’elle me donne un texte neutre proche de
l’original. L’équivalence dynamique est plus fortement marquée par les a priori théologiques
du traducteur, ce qui est inacceptable pour une bible. De plus, par volonté de rendre le texte
accessible, la méthode d’équivalence dynamique peut l’affaiblir grandement.
En français
En anglais
The origin of the Bible, Philip Comfort (4 auteurs), Editions Tyndale USA, 2e édition 2003
A general introduction to the Bible, Norman Geisler, Moody Press USA, révision 1986
The text of the New Testament, Bruce Metzger, Oxford University Press, 3e edition 1992
On the reliability of the Old Testament, Kenneth Kitchen, Eerdmans Publishing, 2003
The new evidence that demands a verdict, Josh McDowell, Thomas Nelson USA, 1999
The facts on Jehovah’s witnesses, John Ankerberg & Weldon, Harvest House Publ. USA, 1988
The Greek NT, Kurt Aland – Bruce Metzger, United Bible Societies, 3e edition 1983
Art. I - Nous affirmons que l’autorité normative de l’Ecriture sainte est l’autorité de Dieu lui-même, attestée
par Jésus-Christ, Seigneur de l’Eglise.
Nous rejetons comme illégitime toute séparation entre l’autorité du Christ et celle de l’Ecriture, ou toute
opposition entre l’une et l’autre.
Art. II - Nous affirmons que, de même que le Christ est à la fois Dieu et homme en une seule personne,
ainsi l’Ecriture est, de manière indivisible, la Parole de Dieu en langage humain.
Nous rejetons l’idée selon laquelle le caractère humblement humain de l’Ecriture la rend sujette à l’erreur;
de même l’humanité de Jésus jusque dans son humiliation n’implique aucun péché.
Art. III - Nous affirmons que toute l’Ecriture a pour centre la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ.
Nous rejetons comme incorrecte toute interprétation de l’Ecriture qui nie ou obscurcit le christocentrisme
de l’Ecriture.
Art. IV - Nous affirmons que le Saint-Esprit qui a inspiré l’Ecriture agit encore par elle aujourd’hui pour
susciter la foi en son message.
Nous rejetons la possibilité que le Saint-Esprit donne jamais à qui que ce soit le moindre enseignement
contraire à celui de l’Ecriture.
Art. V - Nous affirmons que le Saint-Esprit rend les croyants capables de comprendre l’Ecriture et de
l’appliquer à leur vie.
Nous rejetons l’idée que l’homme naturel ait la capacité de discerner spirituellement le message de la Bible
hors l’action du Saint-Esprit.
Art. VI - Nous affirmons que la Bible exprime la vérité de Dieu en forme de propositions, et nous déclarons
que la vérité biblique est à la fois objective et absolue. Nous précisons qu’une proposition est vraie quand
elle représente les choses telles qu’elles sont et qu’elle est fausse quand elle les dénature.
Nous rejetons, bien que l’Ecriture ait pour fonction de nous rendre sages à salut, que sa vérité puisse être
réduite à ce seul rôle; de plus, nous refusons de limiter la définition de l’erreur à la tromperie délibérée.
Art. VII - Nous affirmons que le sens d’un texte biblique est unique, défini et stable.
Nous rejetons l’idée que ce sens unique exclut la diversité des applications.
Art. VIII - Nous affirmons que la Bible contient des enseignements et des exigences qui s’appliquent à
toutes les cultures et à toutes les situations et que d’autres, selon ce que montre la Bible elle-même, ne
concernent que des situations particulières.
Nous rejetons l’idée que la distinction entre exigences universelles et exigences particulières de l’Ecriture
puisse être déterminée par les facteurs culturels ou les situations. De plus, nous nions que les exigences
universelles puissent être relativisées comme étant dues à telle culture ou à telle situation.
Art. IX - Nous affirmons que le mot « herméneutique », qui, historiquement, désigne les règles de
l’exégèse, peut être élargi et recouvrir tout ce qui participe au processus de la perception du sens de la
révélation biblique et à son impact sur notre vie.
Nous rejetons l’idée selon laquelle le message de l’Ecriture provient de, ou est dicté par, la compréhension
qu’en a son interprète. Ainsi, nous rejetons la théorie selon laquelle « l’horizon » de l’auteur biblique et celui
Art. X - Nous affirmons que l’Ecriture nous communique la vérité de Dieu en expressions relevant d’une
grande variété de genres littéraires.
Nous rejetons l’idée que les limitations du langage humain rendent l’Ecriture inadéquate pour communi-
quer le message de Dieu.
Art. XI - Nous affirmons que les traductions du texte de l’Ecriture nous font connaître Dieu par-delà toutes
barrières temporelles ou culturelles.
Nous rejetons l’idée que le sens des textes bibliques est tellement lié aux contextes culturels dont ils vien-
nent qu’il est impossible de les comprendre dans le même sens dans d’autres cultures.
Art. XII - Nous affirmons que ceux qui traduisent la Bible ou l’enseignent dans le contexte de chaque
culture doivent utiliser des équivalents fidèles au contenu de l’enseignement biblique.
Nous rejetons comme illégitime toute méthode qui ne tient pas compte des exigences de la communication
entre cultures différentes ou qui tord le sens du texte biblique.
Art. XIII - Nous affirmons qu’il est essentiel pour une bonne exégèse de tenir compte du genre littéraire, de
la forme et du style des différentes parties de l’Ecriture et, pour cela, nous considérons l’étude des genres
appliqués à l’Ecriture comme une discipline légitime.
Nous rejetons la pratique des interprètes qui plaquent des genres littéraires excluant l’historicité à des récits
bibliques qui se présentent eux-mêmes comme historiques.
Art. XIV - Nous affirmons que les événements, les paroles et les discours rapportés par la Bible en des
formes littéraires variées sont conformes à des faits historiques.
Nous rejetons toute théorie selon laquelle les événements, les paroles et les discours rapportés par l’Ecriture
ont été inventés par les auteurs bibliques ou par les traditions qu’ils ont incorporées au texte.
Art. XV - Nous affirmons qu’il est nécessaire d’interpréter la Bible selon son sens littéral ou naturel. Le
sens littéral est le sens historico-grammatical, c’est-à-dire celui qu’a exprimé l’auteur. L’interprétation selon
son sens littéral tient compte de toutes les figures de style et formes littéraires du texte.
Nous rejetons comme illégitime toute approche de l’Ecriture qui attribue au texte une signification que le
sens littéral ne soutient pas.
Art. XVI - Nous affirmons que pour établir le texte exact d’un passage canonique et sa signification, les
techniques critiques légitimes doivent être utilisées.
Nous rejetons comme illégitimes les méthodes de critique biblique qui mettent en question aussi bien la
vérité ou l’intégrité de sens d’un texte, sens donné par son auteur, que tout autre enseignement de l’Ecriture.
Art. XVII - Nous affirmons l’unité, l’harmonie et la cohérence de l’Ecriture et nous croyons que celle-ci est
elle-même son meilleur interprète.
Nous rejetons l’idée selon laquelle l’Ecriture peut être interprétée de manière à suggérer qu’un passage en
corrige ou en contredit un autre. Nous rejetons l’idée selon laquelle ceux des auteurs sacrés qui se sont
référés à leurs prédécesseurs, ou les ont cités, les aient mal inteprétés.
Art. XVIII - Nous affirmons que l’interprétation que la Bible donne d’elle-même est toujours conforme au
sens[1] du texte inspiré, qu’elle ne dévie pas de ce sens, mais bien plutôt qu’elle l’éclaire. Le sens[2] des
paroles prophétiques inclut la compréhension qu’en a le prophète lui-même, mais ne s’y limite pas. Il com-
porte nécessairement l’intention de Dieu mise en évidence par leur accomplissement.
Art. XIX - Nous affirmons que les présupposés de l`interprète de l’Ecriture doivent être en harmonie avec
l’enseignement biblique.
Nous rejetons l’idée selon laquelle l’Ecriture devrait être accommodée aux présupposés qui lui sont étran-
gers ou qui sont incompatibles avec elle, tels le naturalisme, l’évolutionnisme, le scientisme, l’humanisme et
le relativisme.
Art. XX - Nous affirmons que, puisque Dieu est l’auteur de toute vérité, toutes les vérités, bibliques ou non
bibliques, sont cohérentes et en harmonie les unes avec les autres et que la Bible dit la vérité quand elle
touche des sujets concernant la nature, l’histoire ou tout autre chose. Nous affirmons aussi que, dans cer-
tains cas, des données extra-bibliques sont utiles pour clarifier ce qu’enseigne la Bible, et pour suggérer la
correction d’interprétations erronées.
Nous rejetons l’idée que des points de vue non-bibliques puissent réfuter la Bible ou avoir priorité sur elle.
Art. XXI - Nous affirmons l’harmonie de la révélation particulière (spéciale) et de la révélation générale et,
par conséquent, celle de l’enseignement biblique et des faits naturels.
Nous rejetons l’idée qu’aucun des faits scientifiques véritables soit en désaccord avec le sens authentique de
n’importe quel passage de l’Ecriture.
Art. XXII - Nous affirmons que Genèse 1-11 raconte des faits comme tout le reste de ce livre.
Nous rejetons la théorie selon laquelle les enseignements de Genèse 1-11 sont mythiques comme nous
rejetons l’idée que des hypothèses scientifiques sur l’histoire de la terre et l’origine de l’homme puissent être
invoquées pour renverser ce que l’Ecriture enseigne sur la création.
Art. XXIII - Nous affirmons la clarté de l’Ecriture, particulièrement de son message de salut.
Nous rejetons l’idée selon laquelle tous les passages de l’Ecriture bénéficient de la même clarté ou sont au
même degré des témoins de la doctrine de la rédemption.
Art. XXIV - Nous affirmons que le croyant peut comprendre l’Ecriture sans dépendre de la science des
spécialistes.
Nous rejetons toutefois l’idée qu’il faille ignorer l’étude technique de la Bible effectuée par les savants.
Art. XXV - Nous affirmons que le seul genre de prédication capable de communiquer la révélation divine et
ses applications est celui qui expose fidèlement le texte biblique comme Parole de Dieu.
Nous rejetons l’idée qu’on puisse annoncer un message de la part de Dieu en désaccord avec le texte de
l’Ecriture.
1 Le texte original anglais précise single, « unique », rappelant ainsi l’article VII.
2 Cf. note précédente.