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▶ Généralités
EXERCICE 24.1 Soient 𝑓 et 𝑔 deux fonctions convexes sur 𝐼 . Prouver que 𝑓 + 𝑔 est convexe, et que pour tout 𝜆 ∈ [0, 1], F
(1 − 𝜆)𝑓 + 𝜆𝑔 est encore convexe.
EXERCICE 24.2 Soient 𝑓 , 𝑔 : R → R, convexes, avec 𝑔 croissante. Montrer que 𝑔 ◦ 𝑓 est convexe. PD
EXERCICE 24.3 Soient 𝐼 et 𝐽 deux intervalles ouverts de R et 𝑓 : 𝐼 → 𝐽 une bijection convexe. PD
Que dire de la convexité de 𝑓 −1 ?
EXERCICE 24.4 PD
1. Soit 𝐼 un intervalle, et soient 𝑓1, . . . , 𝑓𝑛 des fonctions convexes sur 𝐼 . Montrer que la fonction 𝑔 = max(𝑓1, . . . , 𝑓𝑛 ) est
convexe sur 𝐼 .
2. En déduire que la fonction valeur absolue est convexe sur R.
EXERCICE 24.6 Montrer qu’une fonction convexe et majorée sur R est constante. AD
EXERCICE 24.7 Soit 𝑃 ∈ R[𝑋 ] de degré impair. À quelle condition 𝑥 ↦→ 𝑃 (𝑥) est-elle convexe sur R ? F
▶ Inégalités de convexité
2
EXERCICE 24.8 Montrer que pour tout 𝑥 ∈ 0, 𝜋2 , 𝑥 ⩽ sin 𝑥 ⩽ 𝑥.
𝜋
F
𝑥 +𝑦
EXERCICE 24.10 Montrer que pour tous (𝑥, 𝑦) ∈]1, +∞[2 , ln 𝑥 ln 𝑦 ⩽ ln .
√︁
2
PD
EXERCICE 24.11 Soient 𝛼, 𝛽, 𝛾 les angles (non orientés) d’un triangle. Montrer que AD
1 1 1 6
+ + ⩾ √ .
1 + sin 𝛼 1 + sin 𝛽 1 + sin 𝛾 2+ 3
EXERCICE 24.12 AD
1. Étudier la convexité de 𝑓 : 𝑥 ↦→ ln (1 + 𝑒𝑥 ) sur R.
𝑛
! 1/𝑛 𝑛
! 1/𝑛
Ö Ö
2. En déduire que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , pour tous 𝑥 1, . . . , 𝑥𝑛 ∈ R+∗ , 1+ 𝑥𝑘 ⩽ (1 + 𝑥𝑘 ) .
𝑘=1 𝑘=1
3. En déduire que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , pour tous 𝑎 1, . . . , 𝑎𝑛 , 𝑏 1, . . . , 𝑏𝑛 ∈ R+∗ ,
𝑛
! 1/𝑛 𝑛
! 1/𝑛 𝑛
! 1/𝑛
Ö Ö Ö
𝑎𝑘 + 𝑏𝑘 ⩽ (𝑎𝑘 + 𝑏𝑘 ) .
𝑘=1 𝑘=1 𝑘=1
EXERCICE 24.14 Soit 𝑓 : 𝐼 → R une fonction convexe sur un intervalle 𝐼 , et soient 𝑎 < 𝑏 deux points de 𝐼 . Montrer PD
que pour tout 𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏], 𝑓 (𝑥) ⩽ max(𝑓 (𝑎), 𝑓 (𝑏)).
Autrement dit, sur tout segment [𝑎, 𝑏] inclus dans 𝐼 , 𝑓 possède un maximum sur [𝑎, 𝑏], atteint en l’une de ses bornes.
EXERCICE 24.16 AD
1. Soit 𝑓 : R → R une fonction convexe strictement croissante.
Prouver que lim 𝑓 (𝑥) = +∞.
𝑥→+∞
2. Soit 𝑓 : R → R une fonction convexe et majorée. Montrer que 𝑓 est constante.
EXERCICE 24.17 PD
1. Soit 𝑓 : [𝑎, 𝑏] → R une fonction convexe et positive. Montrer que si 𝑓 (𝑎) = 𝑓 (𝑏) = 0, alors 𝑓 est identiquement
nulle.
2. En déduire qu’une fonction convexe qui possède un minimum atteint ce minimum soit en un seul point, soit en
une infinité de points.
3. Soit 𝑓 : R → R convexe et périodique. Montrer que 𝑓 est constante.
EXERCICE 24.18 Soit 𝑓 : 𝐼 → R une fonction convexe, avec 𝐼 un intervalle ouvert. Montrer que si 𝑓 admet un PD
minimum local en 𝑎 ∈ 𝐼 , alors il s’agit en fait d’un minimum global.
EXERCICE 24.19 Soit 𝑓 : R+∗ → R une fonction convexe admettant une limite finie en +∞. AD
1. Montrer que 𝑓 est décroissante.
2. On suppose de plus 𝑓 dérivable.
(a) Montrer que lim 𝑓 ′ (𝑥) = 0.
𝑥→+∞
(b) Justifier que le résultat n’est plus valable si on enlève l’hypothèse de convexité, c’est-à-dire qu’une fonction
dérivable sur R+∗ , possédant une limite finie en +∞ n’a pas forcément une dérivée de limite nulle en +∞.
EXERCICE 24.20 Soit 𝐼 un intervalle de R et soit 𝑓 : 𝐼 → R continue. Prouver que 𝑓 est convexe si et seulement si D
𝑥 + 𝑦 𝑓 (𝑥) + 𝑓 (𝑦)
pour tout (𝑥, 𝑦) ∈ 𝐼 2, 𝑓 ⩽ .
2 2
EXERCICE 24.21 (Oral X PC) D
Soit 𝑓 une fonction convexe sur R. On suppose que 𝑓 n’est pas affine. Prouver que pour tout 𝑎 ∈ R, 𝑓 (𝑥) + 𝑓 (𝑎−𝑥) −→ +∞.
𝑥→+∞
Le raisonnement est le même si 𝑓 est strictement décroissante, sauf qu’alors 𝑓 −1 est stricte-
ment décroissante, et donc
Un exemple de ces deux cas est 𝑥 ↦→ 𝑒 𝑥 , qui est convexe et croissante, et donc la bijection
réciproque ln est donc concave.
1 1
Et 𝑥 ↦→ 2 est convexe et décroissante, dont la bijection réciproque 𝑥 ↦→ √ est encore
𝑥 𝑥
convexe.
𝑓 (𝑏) − 𝑓 (𝑎)
Supposons 𝑓 (𝑏) > 𝑓 (𝑎), de sorte que > 0.
𝑏 −𝑎
𝑓 (𝑏) − 𝑓 (𝑎)
Alors pour 𝑦 > 𝑏, on a 𝑓 (𝑦) ⩾ (𝑦 − 𝑏) + 𝑓 (𝑏) −→ +∞, contredisant le fait
𝑏 −𝑎 𝑦→+∞
que 𝑓 est majorée.
Et si 𝑓 (𝑎) > 𝑓 (𝑏), alors pour 𝑥 < 𝑎, on a
Et si deg 𝑃 = 1, alors bien entendu, 𝑃 est convexe, comme toute fonctions affine.
L’équation de sa tangente en 0 est 𝑦 = 𝑥, si bien que pour tout 𝑥 ∈ 0, 𝜋2 , sin 𝑥 ⩽ 𝑥. tangentes et au dessus de ses
cordes.
2
Et par ailleurs, la corde joignant les points de C𝑓 d’abscisses 0 et 𝜋
2 a pour équation 𝑦 = 𝑥,
𝜋
2
si bien que pour tout 𝑥 ∈ 0, 𝜋2 , 𝑥 ⩽ sin 𝑥.
𝜋
SOLUTION DE L’EXERCICE 24.9
1 1
La fonction 𝑓 : 𝑥 ↦→ est convexe sur R+∗ , puisque sa dérivée, 𝑥 ↦→ − 2 y est croissante.
𝑥 𝑥
3 Appliquée avec
Donc par l’inégalité de Jensen3
1
1 1 1 1 1 1 𝜆1 = · · · = 𝜆𝑛 =
𝑛 .
𝑓 (𝑥 1 + · · · + 𝑥𝑛 ) ⩽ 𝑓 (𝑥 1 ) + · · · + 𝑓 (𝑥𝑛 ) ⇔ ⩽ +···+ . 𝑛
𝑛 𝑛 𝑛 𝑥 1 + · · · + 𝑥𝑛 𝑛 𝑥1 𝑥𝑛
𝑥 +𝑦 1 1
ln ⩾ ln(𝑥) + ln(𝑦). Rappel
2 2 2
Cette inégalité classique
√ √
Mais pour tous réels positifs 𝛼 et 𝛽, on a 2 𝛼 𝑏 ⩽ 𝛼 + 𝛽. découle de
√ √
1 𝑥 +𝑦 ( 𝑎 − 𝑏 ) 2 ⩾ 0.
Et donc ln 𝑥 ln 𝑦 ⩽ (ln 𝑥 + ln 𝑦) ⩽ ln .
√︁
2 2
Alternative : la fonction 𝑥 ↦→ ln(ln(𝑥)) est concave sur ]1, +∞[ puisque sa dérivée est
1
𝑥 ↦→ qui est décroissante.
𝑥 ln(𝑥)
Donc pour 𝑥, 𝑦 ∈]1, +∞[,
𝑥 + 𝑦 1 1
ln ln ⩾ ln(ln(𝑥)) + ln(ln(𝑦)).
2 2 2
Par croissance de l’exponentielle,
𝑥 + 𝑦 √ √
ln ln 𝑥 +ln ln 𝑦
√︃
1
ln ⩾ 𝑒 2 ln ( ln(𝑥 )+ln(𝑦) ) ⩾ 𝑒 ⩾ ln(𝑥) ln(𝑦).
2
SOLUTION DE L’EXERCICE 24.11
1
Soit 𝑓 la fonction définie sur [0, 𝜋 [ par 𝑓 (𝑥) = .
1 + sin 𝑥
Alors 𝑓 est évidemment dérivable, et
h 𝜋h cos 𝑥
∀𝑥 ∈ 0, , 𝑓 ′ (𝑥) = − .
2 (1 + sin 𝑥) 2
" Attention !
Sur 0, 𝜋2 , 𝑥 ↦→ (1 + sin 𝑥) 2 est croissante (et donc son inverse est décroissante) et positive,
La positivité mentionnée
et 𝑥 ↦→ cos(𝑥) est décroissante et positive. ci-dessus est indispensable,
cos 𝑥 sans hypothèses de signe, le
Et donc le quotient 𝑥 ↦→ est décroissant. Et donc 𝑓 ′ est décroissante.
(1 + sin 𝑥) 2 produit de fonctions décrois-
santes n’est pas forcément
En revanche, le raisonnement ci-dessus ne vaut plus forcément sur 𝜋2 , 𝜋 .
décroissant.
Mais sur cet intervalle, 𝑥 ↦→ − cos(𝑥) est croissante et positive, et 𝑥 ↦→ (1 + sin 𝑥) 2 est
décroissante et positive, donc d’inverse croissante.
Et donc par produit, 𝑓 ′ est croissante.
Et ainsi, 𝑓 est convexe sur [0, 𝜋 [.
On a donc en particulier,
1 1 1 1 1 1
𝑓 𝛼 + 𝛽 + 𝛾 ⩽ 𝑓 (𝛼) + 𝑓 (𝛽) + 𝑓 (𝛾).
3 3 3 3 3 3
𝛼 + 𝛽 +𝛾 𝜋
Or = , et donc
3 3
1 1 1 1 1 1 1
𝜋 ⩽ + + .
1 + sin 3 3 1 + sin 𝛼 3 1 + sin 𝛽 3 1 + sin 𝛾
Soit encore
3 6 1 1 1
𝜋 = √ ⩾ + + .
1 + sin 3 2 + 3 1 + sin 𝛼 1 + sin 𝛽 1 + sin 𝛾
SOLUTION DE L’EXERCICE 24.12
𝑒𝑥 1
1. 𝑓 est dérivable, avec 𝑓 ′ : 𝑥 ↦→ =1− qui est donc croissante.
1+𝑒 𝑥 1 + 𝑒𝑥
Donc 𝑓 est convexe.
2. Par l’inégalité de Jensen, toujours en prenant 𝜆1 = · · · = 𝜆𝑛 = 𝑛1 , il vient Détails
C’est Jensen appliquée aux
réels ln(𝑥𝑘 ), et non directe-
ln(𝑥 1 ) + · · · + ln(𝑥𝑛 ) 1 ∑︁
𝑛
𝑓 ⩽ 𝑓 (ln(𝑥𝑘 )). ment aux 𝑥𝑘 .
𝑛 𝑛
𝑘=1
Soit encore
1
1 ∑︁
𝑛
ln 1 + 𝑒 𝑛 (ln(𝑥 1 )+···+ln(𝑥𝑛 ) ) ⩽ ln 1 + 𝑒 ln(𝑥𝑘 ) .
𝑛
𝑘=1
Donc ! 1/𝑛 !
ª 1
Ö𝑛 Ö𝑛
ln 1 + 𝑥𝑘 ® ⩽ ln (1 + 𝑥𝑘 ) .
©
𝑛
« 𝑘=1 ¬ 𝑘=1
𝑏𝑘
3. Appliquons l’inégalité précédente aux 𝑥𝑘 = . Il vient alors
𝑎𝑘
𝑛
! 1/𝑛 𝑛 ! 1/𝑛
Ö 𝑏 Ö 𝑏𝑘
1+ 1+
𝑘
⩽ .
𝑎𝑘 𝑎𝑘
𝑘=1 𝑘=1
𝑛
! 1/𝑛
Ö
En multipliant les deux membres de l’inégalité par 𝑎𝑘 , il vient
𝑘=1
𝑛
! 1/𝑛 𝑛
! 1/𝑛 𝑛
! 1/𝑛
Ö Ö Ö
𝑎𝑘 + 𝑏𝑘 ⩽ (𝑎𝑘 + 𝑏𝑘 ) .
𝑘=1 𝑘=1 𝑘=1
𝑛
!2 𝑛
𝜆𝑖 𝑧𝑖2 .
∑︁ ∑︁
𝜆𝑖 𝑧𝑖 ⩽
𝑖=1 𝑖=1
Soit encore
!2 !2 !2
𝑥𝑖2 𝑦𝑖2
! 𝑛
1 1
𝑛 𝑛 𝑛
𝑦𝑖 𝑥𝑖
𝑦𝑖2 .
∑︁ ∑︁ ∑︁ ∑︁
⩽ ⇔ 2 𝑦𝑖 𝑥𝑖 ⩽ 2
𝑖=1
𝑥 1 + · · · + 𝑥𝑛2
2
𝑖=1
2 2 2
𝑥 1 + · · · + 𝑥𝑛 𝑥𝑖 𝑥 1 + · · · + 𝑥𝑛2 𝑖=1
𝑥 1 + · · · + 𝑥𝑛2 𝑖=1
𝑛
!2 𝑛
!2 𝑛
! 𝑛
!
𝑥𝑖2 𝑥𝑖2 𝑦𝑖2
∑︁ ∑︁ ∑︁ ∑︁
Après multiplication par , il vient 𝑥𝑖 𝑦𝑖 ⩽ .
𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1
Si 𝑥 1, . . . , 𝑥𝑛 , 𝑦1, . . . , 𝑦𝑛 sont positifs, mais que certains des 𝑥𝑖 ou des 𝑦𝑖 sont nuls, quitte à
renuméroter, on peut supposer que pour 𝑖 ∈ ⟦1, 𝑝⟧, 𝑥𝑖 𝑦𝑖 ≠ 0, et que pour 𝑖 ∈ ⟦𝑝 + 1, 𝑛⟧,
𝑥𝑖 = 0 ou 𝑦𝑖 = 0. Alors
𝑛
!2 𝑝
!2
∑︁ ∑︁
𝑥𝑖 𝑦𝑖 = 𝑥𝑖 𝑦𝑖
𝑖=1 𝑖=1
𝑝
! 𝑝
!2
𝑥𝑖2 C’est le cas traité précédem-
∑︁ ∑︁
⩽ 𝑦𝑖
ment.
𝑖=1 𝑖=1
𝑛
! 𝑛
!
𝑥𝑖2 𝑦𝑖2
∑︁ ∑︁
⩽ .
𝑖=1 𝑖=1
si bien que
! 2 !2 ! 𝑛 ! ! 𝑛 !
𝑛
∑︁ 𝑛 𝑛 𝑛
2 2 2 2
∑︁ ∑︁ ∑︁ ∑︁ ∑︁
𝑥𝑖 𝑦𝑖 ⩽ |𝑥𝑖 ||𝑦𝑖 | ⩽ |𝑥𝑖 | |𝑦𝑖 | ⩽ 𝑥𝑖 𝑦𝑖 .
𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1
si bien que lim 𝑓 (𝑥) = +∞, contredisant le fait que 𝑓 est majorée.
𝑥→+∞
▶ Si 𝑓 (𝑏) < 𝑓 (𝑎) : alors pour 𝑥 < 𝑎, on a
" Attention !
𝑓 (𝑥) − 𝑓 (𝑎) 𝑓 (𝑏) − 𝑓 (𝑎) 𝑓 (𝑏) − 𝑓 (𝑎)
⩽ ⇔ 𝑓 (𝑥) ⩾ (𝑥 − 𝑎) +𝑓 (𝑎) Ici 𝑥 − 𝑎 < 0, donc le sens de
𝑥 −𝑎 𝑏 −𝑎 𝑏 −𝑎 l’inégalité a changé.
| {z }
<0
si bien que lim 𝑓 (𝑥) = +∞, contredisant le fait que 𝑓 est majorée.
𝑥→−∞
1. Soit 𝑐 ∈ [𝑎, 𝑏]. Alors il existe 𝜆 ∈ [0, 1] tel que 𝑐 = (1 − 𝜆)𝑎 + 𝜆𝑏.
Et alors 0 ⩽ 𝑓 (𝑐) = 𝑓 ((1 − 𝜆)𝑎 + 𝜆𝑏) ⩽ (1 − 𝜆) 𝑓 (𝑎) + 𝜆𝑓 (𝑏) = 0.
Et donc 𝑓 (𝑐) = 0. Ceci étant vrai pour tout 𝑐 ∈ [𝑎, 𝑏], 𝑓 est la fonction nulle sur [𝑎, 𝑏].
2. Soit 𝑓 : 𝐼 → R une fonction convexe sur un intervalle 𝐼 possédant un minimum 𝑚. Autrement dit
On suppose que 𝑓 atteint son
Supposons qu’il existe deux réels distincts 𝑎 < 𝑏 tels que 𝑓 (𝑎) = 𝑓 (𝑏) = 𝑚. minimum en deux points au
Alors la fonction 𝑔 définie sur [𝑎, 𝑏] par 𝑔(𝑥) = 𝑓 (𝑥) − 𝑚 est positive, toujours convexe, et moins.
𝑔(𝑎) = 𝑔(𝑏) = 0.
Donc elle est nulle sur [𝑎, 𝑏], si bien que pour tout 𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏], 𝑓 (𝑥) = 𝑚.
Et ainsi, le minimum de 𝑓 est atteint en tous les points du segment [𝑎, 𝑏], qui sont donc en
nombre infini.
3. Si 𝑓 est convexe et 𝑇 -périodique sur R, alors elle est continue, car R est un intervalle ouvert.
Donc elle possède un minimum 𝑚, et 𝑔 = 𝑓 + 𝑚 est encore convexe, et à valeurs positives.
Soit alors 𝑎 ∈ R tel que 𝑓 (𝑎) = 𝑚. Alors pour tout 𝑘 ∈ N∗ , 𝑔(𝑎 − 𝑘𝑇 ) = 𝑔(𝑎 + 𝑘𝑇 ) = 0, si
bien que 𝑔 est nulle sur [𝑎 − 𝑘𝑇 , 𝑎 + 𝑘𝑇 ]. Ù
Et ceci étant vrai pour tout 𝑘 ∈ N∗ , 𝑔 est nulle sur R = [𝑎 − 𝑘𝑇 , 𝑎 + 𝑘𝑇 ].
𝑘 ∈N∗
Et donc 𝑓 est constante égale à 𝑚.
SOLUTION DE L’EXERCICE 24.18 Remarque
Supposons donc que 𝑓 possède un minimum local en 𝑎, et soit 𝜂 > 0 tel que [𝑎 −𝜂, 𝑎 +𝜂] ⊂ 𝐼 Le fait que 𝐼 soit ouvert
et ∀𝑥 ∈ [𝑎 − 𝜂, 𝑎 + 𝜂], 𝑓 (𝑥) ⩾ 𝑓 (𝑎). garanti qu’on puisse trouver
𝜂 suffisamment petit pour
Soit alors 𝑥 > 𝑎 + 𝜂. Par l’inégalité des pentes,
que ]𝑎 − 𝜂, 𝑎 + 𝜂 [ ⊂ 𝐼 .
𝑓 (𝑎 − 𝜂) − 𝑓 (𝑎)
Mais 𝑓 (𝑎 − 𝜂) − 𝑓 (𝑎) ⩾ 0, et 𝑎 − 𝜂 − 𝑎 < 0, si bien que ⩽ 0.
𝑎 −𝜂 −𝑎
𝑓 (𝑥) − 𝑓 (𝑎)
Et donc ⩽ 0 et donc 𝑓 (𝑥) − 𝑓 (𝑎) ⩾ 0 ⇔ 𝑓 (𝑥) ⩾ 𝑓 (𝑎).
𝑥 −𝑎
On a donc bien, pour tout 𝑥 ∈ 𝐼 , 𝑓 (𝑥) ⩾ 𝑓 (𝑎), donc 𝑓 admet un minimum global en 𝑎.
SOLUTION DE L’EXERCICE 24.19
1. Soient 𝑥 < 𝑦 deux réels strictement positifs, et soit 𝑧 ⩾ 𝑦.
Alors par l’inégalité des pentes,
Mais lorsque 𝑧 → +∞, 𝑓 (𝑧) − 𝑓 (𝑦) admet une limite finie, et 𝑧 − 𝑦 tend vers +∞, si bien
que par passage à la limite dans l’inégalité précédente,
𝑓 (𝑦) − 𝑓 (𝑥)
⩽ 0 ⇔ 𝑓 (𝑦) − 𝑓 (𝑥) ⩽ 0 ⇔ 𝑓 (𝑦) ⩽ 𝑓 (𝑥).
𝑦 −𝑥
cos(𝑥 3 )
2.b. La fonction 𝑓 : 𝑥 ↦→ est un contre-exemple.
𝑥
En effet, elle tend bien vers 0 en +∞, car produit d’une fonction bornée par une fonction
de limite nulle.
cos(𝑥 3 )
Mais sa dérivée, qui est 𝑓 ′ : 𝑥 ↦→ −3𝑥 sin(𝑥 3 ) − n’admet pas de limite puisque
𝑥2
3
cos(𝑥 )
𝑥 sin(𝑥 3 ) n’a pas de limite en +∞ alors que −→ 0.
𝑥 2 𝑥→+∞
1.5
0.5
1 2 3 4 5
−0.5
3
FIGURE 24.1 – La fonction 𝑥 ↦→ cos(𝑥 𝑥
)
tend vers 0, mais les oscillations étant de «plus en
plus rapides», la dérivée n’a pas de limite.
Une récurrence sans difficultés prouve que pour tout 𝑛 ∈ N∗ , quels que soient les réels
𝑥 1, . . . , 𝑥 2𝑛 ∈ 𝐼 ,
2𝑛
!
1 ∑︁ 1 ∑︁
𝑛
𝑓 𝑛 𝑥𝑖 ⩽ 𝑛 𝑓 (𝑥𝑖 ).
2 𝑖=1 2 𝑖=1
C’est là qu’entre en jeu la continuité de 𝑓 , puisque 𝐸 est dense dans [0, 1].
⌊𝜆2𝑛 ⌋
En effet, si 𝜆 ∈ [0, 1], posons 𝑢𝑛 = , qui est bien un élément de 𝐸.
2𝑛
1
Alors 2𝑛 𝜆 − 1 < ⌊2𝑛 𝜆⌋ ⩽ 2𝑛 𝜆, si bien que 𝜆 − 𝑛 < 𝑢𝑛 ⩽ 𝜆, et donc par le théorème des
2
gendarmes, lim 𝑢𝑛 = 𝜆.
𝑛→+∞
Soient donc 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐼 , et 𝜆 ∈ [0, 1], avec (𝑢𝑛 ) comme ci-dessus.
On a alors, pour tout 𝑛 ∈ N, 𝑓 (𝑢𝑛 𝑥 + (1 − 𝑢𝑛 )𝑦) ⩽ 𝑢𝑛 𝑓 (𝑥) + (1 − 𝑢𝑛 )𝑓 (𝑦).
Mais puisque 𝑢𝑛 𝑥 + (1 − 𝑢𝑛 )𝑦 −→ (1 − 𝜆)𝑥 + 𝜆𝑦, par caractérisation séquentielle de la
𝑛→+∞
continuité,
𝑓 (𝜆𝑥 + (1 − 𝜆)𝑦) = lim 𝑓 (𝑢𝑛 𝑥 + (1 − 𝑢𝑛 )𝑦) .
𝑛→+∞