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ETUDES ÉDITORIALES

LLOI
eader de L’information
DE FINANCES 2018
1912
Note synthétique sur les principales mesures fiscales et douanières
juridique et fiscaLe depuis

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Après le rejet par la Cour constitutionnelle du recours en annulation pour « anti-constitutionnalité » du nouveau régime fiscal
applicable aux coopératives et associations d’habitation, la loi de finances (LF) n° 68-17 pour l’année budgétaire 2018 a été
promulguée par le dahir n° 1-17-110 du 6 rabii II 1439 (25 décembre 2017) et publiée au BO n° 6633 bis daté du même jour.

Cette LF poursuit le processus de mise en œuvre des recommandations des Assises Nationales sur la Fiscalité, tenues les 29 et
30 avril 2013, ainsi que l’application du programme du nouveau Gouvernement pour l’actuelle législature, telles que souligné dans
la lettre de cadrage du Chef du Gouvernement du 9 août 2017, visant l’incitation à l’investissement, l’amélioration du climat des
affaires et la dématérialisation des procédures.

La présente étude a pour objet de présenter les principales dispositions fiscales et douanières prévues par la LF, par nature
d’imposition et de mesure.

Seront ainsi présentés successivement les modifications des dispositions du Code général des impôts (I), du Code des douanes et
impôts indirects (II), des tarifs des droits d’importation (III), des taxes intérieures de consommation (IV), du Code de recouvrement
des créances publiques (V), de la taxe sur les contrats d’assurance (VI) ainsi que des autres mesures fiscales et financières (VII).

I- CODE GÉNÉRAL DES IMPÔTS (CGI) :

Les modifications apportées par la LF 2018 au CGI visent principalement l’allègement de la charge fiscale des entreprises,
l’amélioration des droits des contribuables, l’encadrement et le renforcement du système de contrôle.

1- L’impôt sur les sociétés – IS


Institution du barème progressif au lieu des taux proportionnels
Le nouveau barème progressif vise à moduler l’application de l’impôt en fonction des bénéfices nets réalisés par les sociétés
assujetties.

Le barème prévu par la LF modifie aussi bien les taux d’imposition de droit commun que les tranches des bénéfices correspondantes.

Montant du bénéfice net (en DH) Taux d’imposition


Inférieur ou égal à 300.000 10%
de 300.001 à 1.000.000 20%
Supérieur à 1.000.000 31%
A préciser que l’imposition applicable aux entreprises soumises à des taux spécifiques n’a pas subi de modification telle que les
sociétés du secteur financier.

Il est à rappeler que la LF 2016 avait institué un barème proportionnel d’imposition selon des tranches de bénéfices, dont les taux
d’imposition tiennent compte du niveau du bénéfice des entreprises comme suit :

Montant du bénéfice net (en DH) Taux d’imposition


inférieur ou égal à 300.000 10%
300.001 à 1.000.000 20%
1.000.001 à 5.000.000 30%
Au-delà de 5.000.000 31%
Ce barème est applicable aux bénéfices réalisés au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018.
Référence légale : article 19-I-A du CGI

Renforcement de la neutralité fiscale pour les OPCI


Dans le cadre du processus d’amélioration du régime de transparence fiscale entamé par la LF 2017, conformément aux standards
internationaux, la LF précise que les bénéfices réalisés par les OPCI et distribués comme dividendes à leurs actionnaires sont
imposables entre les mains des sociétés qui en bénéficient, en tant que produits financiers, sans aucun abattement fiscal.
Il est également retenu d’élargir les activités bénéficiant du régime de la transparence fiscale sur celles autorisées à être
exercées par lesdits organismes en vertu de la loi n° 70-14 relative aux Organismes de Placement Collectif Immobilier. En 2017,
ce bénéfice était limité aux produits provenant de la location d’immeubles construits à usage professionnel
Référence légale : article 6-I-A-31°et C-1° du CGI

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Institution de l’obligation de versement spontané de l’imposition des plus-values constatées suite aux opérations de fusion
ou de scission dont l’imposition a été différée
Pour éviter les pratiques d’optimisation fiscale consistant à réintégrer les plus-values constatées suite aux opérations de fusion
dans les résultats des exercices déficitaires, la LF institue l’obligation de versement spontané de l’impôt correspondant aux plus-
values dont l’imposition a été différée.

Ainsi, la modification introduite au niveau du CGI prévoit le versement spontané de l’impôt correspondant aux plus-values non
concernées par la réintégration des éléments amortissables lorsque la proportion de 75% n’est pas atteinte et qui étaient
initialement constatées ou réalisées par la société absorbée ou scindée et dont l’imposition a été différée, lorsque les éléments
auxquels se rapportent lesdites plus-values ont fait l’objet d’un retrait ou d’une cession.

Ce versement doit être opéré par la société absorbante ou née de la scission, au titre de l’exercice de cession ou de retrait du bien
concerné, auprès du RAF avant l’expiration du délai de déclaration du résultat fiscal indépendamment du résultat fiscal réalisé au
titre de l’exercice de cession du bien concerné.

A rappeler que le régime particulier de fusion et de scission en vigueur, prévoit la neutralité d’imposition des plus-values
constatées sur les éléments d’actif transférés à la société absorbante ou née de la fusion ou de la scission par :

· le sursis de leur intégration dans les produits imposables, jusqu’à la cession ou le retrait ultérieur des biens concernés
(biens non amortissables et les titres) ;

· leur étalement sur la durée d’amortissement (biens amortissables).

A rappeler que la LF 2017 avait institué un régime permanent pour les opérations de fusions des sociétés applicable initialement
pendant une période transitoire allant du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2016.

Ces mesures sont applicables aux opérations de fusion et de scission réalisées à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 162-II-A-3°-c) du CGI

Autorisation du report du déficit fiscal cumulé par les sociétés absorbantes


En vue d’encourager les programmes d’investissement réalisés avant une opération de fusion ou de scission, la LF donne la
possibilité de reporter les déficits des sociétés absorbantes figurant dans leur déclaration du dernier exercice précédant la fusion
ou la scission correspondant aux amortissements régulièrement comptabilisés sur les bénéfices des exercices suivants des
sociétés absorbantes.

Référence légale : article 162-II-H du CGI

Extension du régime fiscale applicable aux produits de placements à revenu fixe aux revenus des certificats des Sukuk
Pour faire bénéficier la finance alternative de la neutralité fiscale, la LF élargit le champ d’application du régime fiscal applicable
aux produits de placement à revenu fixe aux revenus des certificats des Sukuk.

Ainsi, le nouvel article 14 bis du CGI précise que les revenus versés par les fonds de placements collectifs en titrisation (FPCT)
aux porteurs des certificats de Sukuk, correspondant à la marge bénéficiaire réalisée par ces derniers au titre de l’opération de
titrisation, sont soumis à la retenue à la source au taux applicables aux produits de placements à revenu fixe.

De même, l’exonération permanente en matière d’impôt retenu à la source bénéficie également aux revenus des certificats de
Sukuk servis aux :

· organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) ;

· fonds de placements collectifs en titrisation (FPCT) ;

· organismes de placement collectif en capital (OPCC) ;

· organismes de placements collectifs immobiliers (OPCI).

Référence légale : articles 4-II, 6-I-C-2-bis, 14 bis et 19-IV-C du CGI

Exonération des fédérations et des associations sportives reconnues d’utilité publique


La LF prévoit l’exonération au profit des fédérations et associations sportives reconnues d’utilité publique pour l’ensemble de
leurs activités ou opérations et pour leurs revenus éventuels y afférents.

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Cette mesure est applicable au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 6-I-A-34° du CGI

2- L’impôt sur le revenu – IR


Consécration de la doctrine fiscale permettant le transfert d’un contrat de retraite complémentaire entre les entreprises
d’assurance
La nouvelle disposition consacre la position de l’Administration fiscale permettant aux souscripteurs de continuer de bénéficier de
la déduction, en cas de transfert des cotisations ou primes d’un contrat de retraite complémentaire d’une entreprise d’assurances
vers une autre, à condition que ledit transfert porte sur la totalité des montants des primes ou cotisations versées au titre du
contrat initialement souscrit.

A rappeler que l’article 28-III du CGI prévoit la possibilité pour le contribuable de déduire le montant des cotisations ou primes
se rapportant aux contrats d’assurance-retraite dans la limite de 10% de son revenu global imposable ou 50% de son salaire net
imposable, sous réserve du respect des conditions se rapportant à la durée du contrat et à l’âge du souscripteur.

Référence légale : article 28-III-B du CGI

Extension aux sentences arbitrales de l’exonération des indemnités pour dommages et intérêts accordées en cas de
licenciement
En vertu des dispositions de la LF, les indemnités pour dommages et intérêts accordées par une sentence arbitrale rendue
exécutoire par le tribunal auront le même traitement fiscal appliqué lors d’une procédure judiciaire.

Néanmoins, il convient de préciser que suivant les termes des nouvelles dispositions du CGI, tel que modifiées par la LF, les
indemnités accordées dans le cadre d’une procédure judiciaire ou arbitrale ne seront exonérées que dans la limite de ce qui est
prévu à l’article 41 (6ème alinéa) de la loi n° 65-99 relative au Code du travail.

Cette mesure est applicable aux indemnités acquises à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 57-7°-c) du CGI

Renforcement du dispositif d’incitation à l’emploi TAHFIZ


L’exonération au titre du salaire mensuel brut plafonné à 10 000 DHS accordée pour une période de 24 mois à compter de la date
de recrutement du salarié a été étendue à 10 salariés au lieu de 5. De même, le délai de 2 ans pour le recrutement des salariés
sera comptabilisé désormais à compter de la date du début de l’exploitation au lieu de la date de sa création.

En outre, l’échéance d’application du dispositif d’incitation a été revue (du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2022 au lieu du 1er
janvier 2015 au 31 décembre 2019).

De même, l’application du dispositif a été élargie aux associations et aux coopératives.

A rappeler que la LF 2015 avait institué une exonération du salaire mensuel brut plafonné à 10.000 DH, pour une durée de 24 mois
à compter de la date de recrutement, versé par les entreprises créées durant la période allant du 1er janvier 2015 au 31 décembre
2019, dans la limite de 5 salariés. Cette exonération est accordée sous réserve que :

· le salarié soit recruté dans le cadre d’un contrat de travail à durée indéterminée ;

· le recrutement soit effectué dans les 2 premières années de la création de l’entreprise.

De même, l’employeur doit produire dans les mêmes conditions et délai prévus en matière des traitements et salaires, une
déclaration comportant la liste des salariés bénéficiant de l’exonération.

Cette LF a également prévu pour les entreprises exerçant une activité industrielle, commerciale, artisanale, immobilière, de
service et les exploitations agricoles ou forestières ainsi que les associations, qui recrutent des demandeurs d’emploi sur un
contrat à durée indéterminée, le bénéfice de la prise en charge par l’Etat, pour une durée de 24 mois, de la cotisation due par
l’employeur au profit de la CNSS et de la taxe de formation professionnelle.

Pour ce faire, l’employeur est tenu de faire les déclarations prévues par la législation en vigueur et produire, aux services
compétents, les pièces y afférents. Ainsi, toute déclaration comportant des inexactitudes dans les éléments ayant servi à l’octroi
des avantages susvisés, entraîne la déchéance du droit au bénéfice et le paiement par l’employeur des montants dont il a bénéficié,
sans préjudice de l’application des sanctions prévues en la matière.

Référence légale : article 57-20° du CGI

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Extension de la durée d’application du taux réduit aux rémunérations versées aux salariés des sociétés ayant le statut
« CFC »
Limitée auparavant à 5 ans, la période maximale d’application du taux spécifique de 20% aux traitements, émoluments et salaires
bruts versés aux salariés qui travaillent pour le compte des sociétés ayant le statut « Casablanca Finance City », a été portée à 10
ans, à compter de la date de prise de leurs fonctions.

Référence légale : article 73-II-F-9° du CGI

Exonération du profit foncier, des revenus et profits de capitaux mobiliers au titre de la donation effectuée dans le cadre
de la « Kafâla »
Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la loi n° 15-01 relative à la prise en charge (la kafala) des enfants abandonnés,
la LF exonère les cessions d’immeubles à titre gratuit et la donation entre la personne assurant la Kafâla dans le cadre d’une
ordonnance du juge des tutelles et l’enfant pris en charge, des valeurs mobilières et autres titres de capital et de créance, sous
réserve de la présentation de l’ordonnance du juge des tutelles.

Ainsi et l’instar des cessions à titre gratuit effectuées entre ascendants et descendants, entre époux, frères et sœurs, l’exonération
est également applicable lorsque la cession et la donation intervient entre la personne assurant la Kafâla dans le cadre d’une
ordonnance du juge des tutelles et l’enfant pris en charge.

Cette mesure est applicable aux opérations de cession et de donation réalisées à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : articles 63-III et 68-I du CGI

Révision de la base imposable de la cession de biens immeubles acquis par voie d’héritage
La LF prévoit que le prix d’acquisition à considérer en cas de cession d’immeubles acquis par héritage est soit :

· la valeur vénale, au jour du décès du de cujus, des immeubles inscrits sur l’inventaire dressé par les héritiers ;

· à défaut, la valeur vénale des immeubles au jour du décès du de cujus, qui est déclarée par le contribuable.

A rappeler que la LF 2013 avait modifié les modalités de détermination du profit foncier imposable en précisant que le prix
d’acquisition à considérer, en cas d’héritage, est soit :

· le prix d’acquisition par le « de cujus » à titre onéreux du bien hérité par le cédant augmenté des dépenses d’investissement
y compris les dépenses de restauration et d’équipement ou son prix de revient en cas de sa construction par le de cujus ;

· ou à défaut, la valeur vénale des immeubles au moment de leur mutation par voie d’héritage ou de donation au profit du
de cujus qui est déclarée par l’héritier cédant.

Or, suivant ces dispositions la plus-value latente antérieure à la date d’héritage se trouvait taxée entre les mains des héritiers.

Cette mesure est applicable aux opérations de cession réalisées à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 65-II du CGI

Retour au taux d’imposition unique de 20% applicables aux profits de cession des terrains urbains non bâtis
La LF prévoit de revenir au taux d’imposition unique de 20% applicable aux profits de cession des terrains urbains non bâtis, en
supprimant la multiplicité des taux d’imposition mise en 2013 et ce, à l’instar de ce qui est applicable aux terrains agricoles.

A rappeler que la LF 2013 avait institué une multitude de taux d’imposition, applicables aux cessions de terrains urbains non bâtis
(20%, 25% et 30%) selon la durée de leur détention.

Cette mesure est applicable aux profits de cessions de biens immeubles ou droits réels immobiliers réalisés à compter du 1er
janvier 2018.

Référence légale : article 73-II-H du CGI

Extension du régime fiscale applicable aux produits de placements à revenu fixe aux revenus des certificats des Sukuk
A l’instar de l’IS, le champ d’application du régime fiscal des produits de placement à revenu fixe a été étendu aux revenus des
certificats des Sukuk.

Référence légale : articles 66-I-B, 67-I, 69, 73-II-F-1° et G-3° du CGI

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3- Mesures communes à l’IS et à l’IR
Réduction d’impôt pour la prise de participation dans le capital des jeunes entreprises innovantes en nouvelles
technologies
La LF prévoit que les entreprises soumises à l’IS ou à l’IR dont les revenus professionnels sont déterminés selon le régime du
résultat net réel ou celui du résultat net simplifié ainsi que les exploitants agricoles imposables, bénéficient d’une réduction
d’impôt égale au montant de l’impôt correspondant à celui de leur prise de participation dans le capital des jeunes entreprises
innovantes en nouvelles technologies.

La réduction est appliquée sur le montant de l’impôt dû au titre de l’exercice au cours duquel a eu lieu ladite participation, après
imputation, le cas échéant, du montant de l’impôt retenu à la source sur les produits de placements à revenu fixe et sur les
revenus des certificats de sukuk et avant l’imputation des acomptes provisionnels versés au cours de l’exercice.

Le reliquat éventuel de la réduction d’impôt non imputé ne peut faire l’objet de report sur les exercices suivants ou de restitution.

Le bénéfice de la réduction est subordonné aux conditions suivantes :

· le montant de la participation ouvrant droit à la réduction d’impôt est plafonné à 200.000 DH, par jeune entreprise
innovante en nouvelles technologies ;

· le montant global de la réduction ne doit pas dépasser 30% du montant de l’impôt dû au titre de l’exercice de la prise de
participation ;

· la participation dans le capital doit être réalisée par des apports en numéraires ;

· le capital souscrit doit être entièrement libéré au cours de l’exercice concerné ;

· les titres acquis en contrepartie de la participation doivent être conservés pendant une période minimale de 4 ans à
compter de leur date d’acquisition ;

· le dépôt de l’acte constatant la prise de participation, en même temps que la déclaration du résultat fiscal de l’exercice
de ladite participation.

En cas de non-respect de l’une de ces conditions, le montant de la réduction dont a bénéficié l’entreprise devient exigible et est
rapporté à l’exercice au cours duquel a eu lieu la participation dans le capital, sans préjudice de l’application des pénalités et
majorations.

Sont considérées comme jeunes entreprises innovantes, les sociétés dont la création date de moins de 5 ans à la date de la prise
de participation et dont :

· le chiffre d’affaires au titre des 4 derniers exercices clos est inférieur à 5 millions de DH, hors TVA ;

· les charges de recherche et développement, engagées dans le cadre de ses activités d’innovation, représentent au moins
30% des charges admises en déduction de son résultat fiscal.

Ces mesures sont applicables aux opérations de participation dans le capital des jeunes entreprises innovantes en nouvelles
technologies, réalisées au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : articles 6-IV, 7-XII et 47-III du CGI

Encouragement du secteur de l’animation touristique


La LF intègre les établissements d’animation touristique dans la liste des entreprises du secteur touristique bénéficiaires des
avantages fiscaux.

Ces établissements, dont les activités seront fixées par voie réglementaire, bénéficient désormais de l’exonération quinquennale
suivie de l’imposition permanente au taux spécifique (17,5% IS et 20% IR) pour la partie de la base imposable correspondant à leur
chiffre d’affaires réalisé en devises dûment rapatriées directement par elles ou pour leur compte par l’intermédiaire d’agence de
voyages.

Référence légale : articles 6-I-B-3°, 19-II-C et 31-I-B-2° du CGI

Levée de l’interdiction de la déductibilité des taxes parafiscales


La LF prévoit l’abrogation de la non déductibilité du résultat fiscal du montant de la taxe écologique sur la plasturgie, de la taxe
spéciale sur le fer à béton et de la taxe spéciale sur la vente du sable, instituées par la LF 2013.

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Désormais, ces taxes seront déductibles de plein droit du résultat fiscal à l’instar de la taxe sur le ciment.

Cette mesure est applicable aux taxes parafiscales se rapportant aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 11-IV du CGI

Institution de l’obligation de présentation d’un relevé annuel des ventes


La LF prévoit pour les sociétés soumises à l’IS et les personnes soumises à l’IR selon le régime du résultat net réel ou simplifié
l’obligation de déclarer leurs ventes. Cette nouvelle obligation vise à renforcer les moyens de contrôle de l’Administration fiscale
permettant le recoupement des données en vue de détecter les niches de fraude fiscale.

Ainsi, les contribuables sont tenus de joindre aux déclarations de résultat fiscal, un état des ventes indiquant l’identifiant commun
de l’entreprise par client.

Cette mesure est applicable aux opérations réalisées au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019.

Référence légale : articles 20-I et 82-I-6°-c) du CGI

4- Taxe sur la valeur ajoutée - TVA


Extension du droit au remboursement du crédit de taxe aux entreprises de dessalement d’eau de mer
La LF institue le droit au remboursement du crédit de taxe déductible non imputable au profit des entreprises de dessalement
d’eau de mer et ce, selon les modalités qui seront intégrées dans le décret n° 2-06-574 du 10 hija 1427 (31 Décembre 2006) pris
pour l’application de la TVA prévue au titre III du CGI.

A souligner que le Ministère chargé de l’Agriculture et des Pêches Maritimes et l’ONEE viennent de déléguer la réalisation d’un
projet mutualisé de dessalement d’eau de mer dans le cadre d’un partenariat public–privé (PPP).

Référence légale : article 103-5° du CGI

Institution de l’option d’assujettissement pour la location des locaux à usage professionnel


La LF institue la possibilité pour les personnes qui affectent des locaux à usage professionnel destinés à la location, de demander
de prendre la qualité d’assujettis à la TVA.

La demande d’option doit être adressée au service local des impôts dont dépend le redevable et prend effet à l’expiration d’un délai
de 30 jours à compter de la date de son dépôt.

Néanmoins, cette option est maintenue de manière irrévocable.

Référence légale : article 90-4° du CGI

Exclusion du droit à déduction des contrats Ijara Mountahia Bitamlik et Mourabaha


La LF prévoit l’exclusion du droit à déduction pour les établissements de crédit et organismes assimilés, de la taxe ayant grevé :

· les acquisitions de logements d’habitation destinés à la location dans le cadre du contrat Ijara Mountahia Bitamlik ;

· les acquisitions destinées à être vendues dans le cadre du contrat Mourabaha.

Référence légale : article 106-III du CGI

Exonération avec droit à déduction de certains intrants du secteur aquacole


La LF prévoit l’exonération avec droit à déduction, à l’intérieur et à l’importation, de certains intrants destinés à usage exclusivement
aquacole, à savoir :

· les aliments destinés à l’alimentation des poissons et des autres animaux de l’aquatiques ;

· les alevins de poissons et les larves des autres animaux aquatiques ;

· les naissains de coquillages.

Référence légale : article 92-I-50° du CGI

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Exonération des médicaments destinés au traitement de la maladie de la méningite
La LF prévoit l’exonération à l’importation des médicaments destinés au traitement de la maladie de la méningite.

Référence légale : article 123-37° du CGI

Exonération de certains organismes


La LF prévoit l’exonération, à l’intérieur et à l’importation au profit des biens, matériels, marchandises, opérations et services
acquis ainsi que les prestations effectuées par :

· la Fondation Mohammed V pour la solidarité ;

· la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement ;

· la Ligue Marocaine pour la protection de l’enfance ;

· l’Institut de Recherche sur le Cancer.

Référence légale : articles 123 et 92-I- 47°, 48°, 49° et 51° du CGI

Intégration des exonérations prévues dans le code des douanes


En vue de l’harmonisation des dispositions du CGI avec celles du Code des Douanes, la LF intègre, l’exonération de la TVA à
l’importation des opérations ci-après :

· les envois exceptionnels dépourvus de tout caractère commercial ;

· les marchandises et produits reçus à titre de dons destinés à être distribués, à titre gratuit, à des nécessiteux ou à des
sinistrés et repris sur un titre de transport établi au nom de l’œuvre de bienfaisance bénéficiaire après avis favorable des
Ministères responsables de la ressource et de l’Entraide Nationale ;

· les matériels destinés à rendre des services humanitaires gratuits par certaines œuvres de bienfaisance après avis
favorable des Ministères responsables de la ressource et de l’Entraide Nationale ;

· les biens et équipements de sport destinés à être livrés à titre de dons aux fédérations sportives ou à la Fédération
Nationale du Sport Scolaire ou à la Fédération Nationale des Sports Universitaires ;

· les envois destinés aux ambassadeurs, aux services diplomatiques et consulaires et aux membres étrangers d’organismes
internationaux officiels siégeant au Maroc.

Référence légale : article 123 du CGI

Extension de la récupération de la TVA non apparente aux dérivés laitiers


La LF prévoit d’étendre le régime de la TVA apparente, applicable à certains intrants d’origine agricole tels que les fruits et
légumineuses, aux entreprises concernées en vue de leur permettre de récupérer la taxe non apparente sur les achats du lait non
transformé d’origine locale servant à la production des dérivés laitiers vendus localement.

Sont exclus des dérivés du lait, les laits et crèmes de lait frais conservés ou non, concentrés ou non, sucrés ou non, les laits
spéciaux pour nourrissons et beurre de fabrication artisanale non conditionné prévus à l’article 91-I-A-2°.

A rappeler que la LF 2016 avait institué un droit à déduction de la taxe non apparente sur le prix d’achat des légumineuses, fruits
et légumes non transformés, d’origine locale, destinés à la production agroalimentaire vendue localement. En vertu de ladite LF,
le montant de la taxe non apparente est déterminé sur la base d’un pourcentage de récupération calculé par l’assujetti à partir
des opérations réalisées au cours de l’exercice précédent comme suit :

· au numérateur, le montant annuel des achats de produits agricoles non transformés, augmenté du stock initial et
diminué du stock final ;

· au dénominateur, le montant annuel des ventes des produits agricoles transformés toute taxe comprise.

Le pourcentage obtenu est définitif pour le calcul de la taxe non apparente à récupérer au titre de l’année suivante. Ce pourcentage

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est appliqué au CA du mois ou du trimestre de l’année suivante pour la détermination de la base de calcul de la taxe non apparente.
Cette base est soumise au même taux de la taxe applicable au produit agricole transformé.

Pour le calcul du montant de la taxe non apparente au titre de l’année 2018, le pourcentage de récupération est déterminé d’après
les opérations d’achat de lait non transformé et de vente de dérivés de lait, réalisées au titre de l’année 2017.

Pour bénéficier du droit à déduction de la taxe non apparente, les personnes assujetties sont tenues de déposer avant l’expiration
des 2 mois suivant l’exercice au service local des impôts dont elles dépendent, une déclaration du pourcentage de récupération.
Cette déclaration doit contenir :

· le pourcentage de récupération, calculé d’après les opérations effectuées au titre de l’exercice précédent et qui est
appliqué pendant l’année en cours ;

· et les éléments globaux utilisés pour la détermination dudit pourcentage.

Ces mesures sont applicables à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : articles 125 ter et 113 bis du CGI

5- Mesure commune à l’IS et à la TVA


Exonération des Fédérations sportives reconnues d’utilité publique
La LF prévoit l’exonération au profit des Fédérations sportives reconnues d’utilité aussi bien en matière d’IS que de TVA (sans droit
à déduction) pour l’ensemble de leurs activités ou opérations et pour leurs revenus éventuels y afférents.

Référence légale : articles 6-I-A-34° et 91-IV-3° du CGI

6- Mesures communes à l’IS, l’IR et la TVA


Déclaration de cessation temporaire d’activité
La LF institue un cadre spécifique au cas de cessation temporaire d’activité permettant aux entreprises, soumise à l’IS ou à l’IR
au titre de leurs revenus professionnels déterminés selon le régime du résultat net réel ou celui du résultat net simplifié ou
exonérées, de souscrire une déclaration de cessation temporaire d’activité, dans le mois qui suit la date de clôture du dernier
exercice d’activité, pour une période 2 exercices, renouvelable une seule fois, indiquant notamment les motifs justifiant la cessation
temporaire de leur activité.

La déclaration de cessation temporaire d’activité fera bénéficier les entreprises concernées :

· de l’exonération du minimum de la cotisation minimale au titre des exercices concernés ;

· de l’allégement des obligations déclaratives en matière de TVA par la possibilité de dépôt d’une seule déclaration
annuelle, avant la fin du mois de janvier de chaque année.

Néanmoins, ces entreprises doivent continuer à produire leurs déclarations fiscales prévues en matière d’IS et d’IR/revenu
professionnel.

Lorsque l’entreprise reprend son activité pendant la période visée par la déclaration, elle doit en aviser le service local des impôts
dans un délai ne dépassant pas 1 mois à compter de la date de reprise de l’activité et doit procéder à la régularisation de sa
situation fiscale au titre de l’exercice concerné dans les conditions du droit commun.

Cette mesure vise à lutter contre le phénomène des entreprises qui ne remplissent plus leurs obligations fiscales de déclaration
et de paiement et à limiter le coût de gestion des entreprises en difficulté.

Par ailleurs, la LF prévoit que les droits dus ainsi que les pénalités et majorations y afférentes, dont sont redevables les
contribuables en infraction aux mesures précitées, sont immédiatement établis et exigibles en totalité, même si le délai de
prescription a expiré.

Ces mesures sont applicables au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : articles 144-I-C-3°, 150 bis et 232-VIII-17° du CGI

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Obligation de se doter d’un système informatique de facturation
Les entreprises soumises à l’IS et à l’IR au titre des revenus professionnels déterminés selon le régime du résultat net réel ou
du résultat net simplifié ainsi que ceux assujettis à la TVA, doivent en vertu des dispositions de la LF, se doter d’un système
informatique de facturation qui répond aux critères techniques qui seront déterminés par texte réglementaire.

Cette obligation sera instituée progressivement par secteur d’activité et dont la date d’entrée en vigueur effective n’interviendra
qu’après la publication du texte réglementaire d’application.

Référence légale : article 145-IX du CGI

Institution de l’obligation de présentation d’un relevé annuel des ventes


La LF prévoit que les entreprises soumises à l’IS et à l’IR au titre des revenus professionnels déterminés selon le régime du
résultat net réel ou du résultat net simplifié ainsi que ceux assujettis à la TVA, doivent détenir une adresse électronique auprès
d’un prestataire de service de certification électronique, permettant l’échange électronique avec l’Administration fiscale, selon les
modalités qui seront fixées par voie réglementaire.

Référence légale : article 145-X du CGI

7- Droits d’enregistrement – DE
Exonération des opérations de constitution et d’augmentation du capital social des sociétés et des GIE
Afin d’inciter l’investissement, la LF prévoit l’exonération des actes constatant les opérations de constitution et d’augmentation
de capital des sociétés ou des Groupements d’Intérêt Economique, réalisées par apport en numéraire à titre pur et simple ou des
créances en compte courant d’associés ou par incorporation des bénéfices et réserves.

Cette exonération bénéficie également aux actes de constitution de capital des sociétés ou des groupements d’intérêt économique
réalisés par apport en nature, à titre pur et simple, évalués par un commissaire aux apports choisi parmi les personnes habilitées
à exercer les fonctions de commissaire aux comptes, à l’exclusion du passif affectant ces apports qui demeure assujetti aux droits
de mutation à titre onéreux, selon la nature des biens objet des apports et selon l’importance de chaque élément dans la totalité
des apports faits à la société ou au groupement d’intérêt économique.

Ces actes sont soumis actuellement aux droits :

· fixe de 1000 DH lorsque le capital social souscrit ne dépasse pas 500.000 DH ;

· proportionnel de 1% lorsque ce seuil est dépassé.

Référence légale : article 129-IV-23° du CGI

Exonération des actes afférents aux activités et aux opérations de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de
l’Environnement et de la Ligue Marocaine pour la Protection de l’Enfance
Référence légale : article 129-III-10° du CGI

Imposition au taux réduit des cessions à titre gratuit réalisés par le Kafil au bénéfice de l’enfant pris en charge
La LF prévoit l’imposition de cette opération au taux proportionnel réduit de 1.5%, à l’instar des cessions à titre gratuit entre
ascendants et descendants.

Cette mesure est applicable aux actes et écrits établis à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 133-I-C-4° du CGI

Baisse des droits en faveur des actes réalisés dans le cadre de la VEFA
La LF prévoit l’application du droit fixe minimum de 200 DH aux actes ci-après, réalisés dans le cadre de la vente en l’état futur
d’achèvement :

· le contrat de réservation et le contrat préliminaire de vente ;

· les actes constatant les versements réalisés ;

· les actes constatant la résiliation du contrat de réservation et du contrat préliminaire de vente ;

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· les actes constatant la libération des versements restitués en cas de résiliation du contrat de réservation ou du contrat
préliminaire de vente.

Cette mesure est applicable aux actes et écrits établis à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 135-II-16° du CGI

Institution de l’obligation de mentionner sur les actes portant mutation le numéro d’article de la taxe professionnelle, de la
taxe d’habitation ou de taxe de services communaux
La LF prévoit l’obligation pour les adoul, notaires et toute personne exerçant des fonctions notariales de :

- se faire présenter une attestation des services de recouvrement justifiant du paiement des impôts et taxes grevant l’immeuble
se rapportant à l’année de mutation ou de cession et aux années antérieures et ce, à peine d’être tenus solidairement avec le
contribuable au paiement des impôts et taxes grevant ledit immeuble ;

- d’indiquer l’identifiant commun de l’entreprise ou le numéro d’article de la taxe d’habitation et la taxe de services communaux,
sous peine du refus par l’inspecteur chargé de l’enregistrement, d’enregistrer l’acte.

Cette mesure est applicable aux actes et écrits établis à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 139-IV du CGI

Exonération des actes d’acquisition des terrains destinés à la construction des établissements hôteliers
Au lieu de l’application du taux de droit commun de 5% aux acquisitions des terrains nus destinés à la construction de projets
hôteliers, la LF prévoit de faire bénéficier lesdites acquisitions de l’exonération, subordonnée aux conditions ci-après :

· l’engagement de l’acquéreur de réaliser les opérations de construction dans un délai maximum de 6 ans à compter de
la date d’acquisition du terrain nu ;

· l’acquéreur doit, en garantie du paiement des droits simples d’enregistrement et, le cas échéant, des pénalités et
majorations, consentir au profit de l’Etat une hypothèque ;

· la mainlevée d’hypothèque n’est remise que sur présentation par l’établissement hôtelier du certificat de conformité
délivré par l’Administration compétente ;

· le terrain acquis et les constructions réalisées doivent être conservés à l’actif de l’entreprise propriétaire pendant au
moins 10 ans à compter de la date du début d’exploitation.

Cette mesure est applicable aux actes et écrits établis à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : articles 129-IV-24° et 130-VII du CGI

Exonération des cessions d’actions ou de parts sociales


La LF prévoit l’exonération des cessions, à titre onéreux ou gratuit, de parts dans les groupements d’intérêt économique, d’actions
ou de parts sociales dans les sociétés autres que celles visées aux articles 3-3° et 61-II du CGI.

Néanmoins, la cession par un associé qui a apporté des biens en nature à un GIE ou à une société, des parts ou actions
représentatives desdits biens dans le délai de 4 années à compter de la date de l’apport des biens, reste soumise au droit de
mutation à titre onéreux, selon la nature des biens concernés.

A rappeler que ces cessions sont soumises aux droits d’enregistrement au taux proportionnel de 4%.

Cette mesure est applicable aux actes et écrits établis à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 129-IV-25° du CGI

Exonération du transfert en faveur de l’Agence Marocaine pour le Développement des Investissements et des Exportations
La LF exonère les actes et écrits portant transfert à titre gratuit et en pleine propriété des biens meubles et immeubles propriété
de l’Agence Marocaine pour le Développement des Investissements, du Centre Marocain de la Promotion des Exportations et
de l’Office des Foires et des Expositions de Casablanca en faveur de la nouvelle Agence Marocaine pour le Développement des
Investissements et des Exportations.

Référence légale : article 129-IV-26° du CGI

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8- Mesure commune à l’IS et aux DE
Limitation du champ d’exonération des coopératives et des associations d’habitation
Les coopératives et les associations d’habitation ne peuvent bénéficier de l’exonération qu’en cas de respect des contions ci-
après :

· les membres coopérateurs ou adhérents ne doivent pas être soumis à l’IR au titre des revenus fonciers ou à la taxe
d’habitation et à la taxe de services communaux pour les immeubles soumis à la taxe d’habitation ;

· la coopérative ou l’association d’habitation concernée par l’exonération à compter du 1er janvier 2018, doit comprendre
des membres ou des adhérents qui auparavant n’ont pas adhéré plus qu’une fois à une autre coopérative ou association
d’habitation ;

· en cas de retrait d’un membre, les dirigeants doivent adresser à l’Administration fiscale, la liste actualisée des membres,
dans un délai de 15 jours à compter de la date de l’approbation, accompagnée d’une copie du rapport de l’assemblée
générale sur les motifs et les justifications du retrait ;

· le coopérateur ou adhérent doit affecter le logement à son habitation principale pour une durée minimale de 4 ans à
compter de la date de conclusion de l’acte d’acquisition définitif ;

· la superficie couverte ne doit pas dépasser 300 m2 pour chaque unité d’habitation individuelle.

Pour les coopératives et les associations d’habitation qui ne remplissent pas ces conditions, les locaux cédés aux membres doivent
être évalués d’après la valeur vénale du bien à la date de cession sans préjudice de l’application des pénalités et majorations (art
186 et 208).

En matière de droits d’enregistrement, l’opération de cession du logement aux adhérents à la coopérative d’habitation qui ne
respectent pas l’une des conditions est soumise aux droits d’enregistrement au taux de 4%, au lieu du droit fixe de 200 DH. Cette
mesure est applicable aux actes et écrits présentés à l’enregistrement à compter du 1er janvier 2018.

La LF prévoit également l’interdiction pour les inspecteurs des impôts chargés de l’enregistrement d’accomplir la formalité pour
les actes ou écrits d’une coopérative ou association d’habitation lorsqu’elle n’a pas déposé une liste actualisée de ses adhérents
ou en cas de non-respect de l’obligation de déclaration d’existence et d’indication des projets d’habitation (art 148 et 247-XXVII).

En effet, les coopératives et les associations d’habitation, créées avant le 31 décembre 2017, sont tenues de déposer les listes
de leurs adhérents, accompagnées d’un imprimé-modèle établi par l’Administration qui comporte des indications sur ses projets
d’habitation, et ce avant le 30 juin 2018.

Par ailleurs, la LF prévoit que tous les membres coopérateurs et adhérents sont solidairement responsables avec les coopératives
et associations d’habitation, de l’impôt exigible et, le cas échéant, des pénalités et majorations y afférents dans le cas de non-
respect des conditions susvisées.

Ces mesures sont applicables aux coopératives et associations d’habitation créées à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : articles 6-I-A-1°, 7-I-B, 8-III-B, 135-II-9°, 138-III, 180 et 247-XXVII du CGI

9- Mesures communes à l’IS, TVA et DE


Poursuite du processus d’implémentation de la neutralité fiscale au profit des produits participatifs
En vue de l’accompagnement de la mise en œuvre des produits de la finance participative et pour assurer l’alignement de leur
traitement fiscal sur celui applicable aux produits bancaires conventionnels, la LF complète le dispositif actuel régissant ces
produits par les nouvelles mesures ci-après :

a)- En matière d’IS : Clarification du traitement fiscal des rémunérations des dépôts d’investissement, en leur accordant le
traitement des produits de placements à revenu fixe

b)- En matière de TVA :

· Clarification de la base imposable des opérations Ijara Mountahiya Bitamlik par la distinction entre : la base imposable
constituée par la marge locative définie dans le cadre du contrat au titre des acquisitions de logements à usage
d’habitation et la base imposable constituée par le montant du loyer payé à chaque échéance défini dans ledit contrat au
titre des acquisitions à usage professionnel effectuées par des personnes physiques ou morales ;

· Transfert du droit de déduction de la taxe grevant les acquisitions effectuées dans le cadre de Mourabaha aux acquéreurs
assujettis à la TVA ;

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· Exclusion du droit à déduction chez les établissements de crédit et organismes assimilés, de la taxe ayant grevé : les
acquisitions de logements d’habitation destinés à la location dans le cadre du contrat Ijara Mountahia Bitamlik et les
acquisitions destinées à être vendues dans le cadre du contrat Mourabaha.

c)- En matière de droits d’enregistrement :

· Faire bénéficier les établissements de crédit et organismes assimilés de l’application des taux appropriés selon la
nature du bien (3% pour la première acquisition du logement social et logement à faible valeur immobilière, 4% pour les
immeubles construits et 5% pour les terrains nus), au lieu du taux de 6%.

· Soumettre au droit minimum de 200 DH, les actes de transferts partiels par les établissements de crédit et organismes
assimilés des immeubles au bénéfice de leurs clients dans le cadre du contrat Moucharaka Moutanakissa, et ce à l’instar
de la Mourabaha ou Ijara Mountahia Bitamlik.

Cette dernière mesure est applicable aux actes et écrits établis à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : articles 14-II, 96-8°, 105-3°, 106-III, 131-1°, 133-I-A-7°, B-7°, F-1°, G et 135-13° du CGI

Confirmation de l’exonération de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement et de la Ligue


marocaine pour la protection de l’enfance
Ces organismes sont traités de fait en tant qu’associations sans but lucratif, sans pour autant être citées expressément dans la
liste des personnes bénéficiant de l’exonération en matière d’IS, de TVA et des droits d’enregistrement.

Référence légale : articles 6-I-A-32°, 92-I-47°, 48° et 129-III-10° du CGI

10- Droits de timbre – DT


Exonération des véhicules non polluants
La LF prévoit l’exonération des droits de timbre proportionnels applicables lors de la première immatriculation aux véhicules à
moteur électrique et les véhicules à moteur hybride (électrique et thermique).

Référence légale : article 252-I-C du CGI

Clarification du régime fiscal des véhicules antérieurement soumis à la taxe à l’Essieu


La LF précise que les droits de timbre proportionnels applicables lors de la première immatriculation se limiteront aux véhicules
dont le poids total en charge ou le poids total maximum en charge tracté est inférieur ou égal à 3000 kilos et à l’ensemble des
véhicules à quatre roues motrices (4X4) qui demeurent soumis auxdits droits.

Référence légale : article 252-I-C du CGI

Définition du champ d’application du droit de timbre


En vue de moderniser le dispositif régissant le droit de timbre fixe de 20 DH, la LF limite son champ d’application aux seuls actes
soumis à la formalité de l’enregistrement et aux autres actes, documents et écrits expressément assujettis audit droit de timbre
dans le CGI.

En outre, la LF prévoit d’abandonner certaines quotités de timbre mobiles qui présentent un coût de gestion important par rapport
aux recettes générées par l’abrogation des droits de timbre sur :

· les cartes de contrôle d’explosifs ;

· les cartes d’accès aux salles de jeu des casinos ;

· les laissez-passer spéciaux pour les pèlerins ;

· les certificats de vaccination ;

· les titres de voyages institués au profit des réfugiés et apatrides ;

· les procès-verbaux de constat dressés lors d’accidents de véhicules ;

· les livrets maritimes individuels.

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Par ailleurs, il a été décidé d’augmenter le tarif du timbre fixe relatif au passeport de 300 DH à 500 DH.

Référence légale : articles 249, 250 et 252 du CGI

Consolidation de l’imposition des annonces publicitaires sur écran


En vue d’adapter la législation fiscale au développement de nouvelles technologies de l’information, la LF prévoit :

· d’élargir la notion «d’annonces publicitaires sur écran» aux nouveaux types d’écrans, autres que les écrans de cinéma
et de télévision ;

· de simplifier le dispositif de déclaration à travers la désignation selon le cas d’un interlocuteur unique (les exploitants de
salles de spectacles cinématographiques ou les organismes chargés de la gestion ou de la vente d’espaces publicitaires)
pour déposer la déclaration fiscale y afférente et d’acquitter les droits subséquents prélevés sur les montants facturés
aux annonceurs publicitaires.

· de consacrer le principe de solidarité en matière de recouvrement des droits de timbre entre les parties concernées
(organisme chargé de la gestion ou de la vente d’espaces publicitaires, exploitant de salles de spectacles
cinématographiques et annonceurs de publicité).

En outre, il est prévu que lorsque les annonces sont effectuées auprès des organismes non-résidents chargés de la gestion ou de
la vente des espaces publicitaires sur écran, le dépôt de la déclaration et le paiement des droits sont effectués par les annonceurs
de publicité.

Par ailleurs, la LF prévoit que les annonceurs de publicité et les exploitants de salles de spectacles cinématographiques ou
les organismes publics ou privés chargés de la gestion ou de la vente des espaces publicitaires sur écran, ainsi que les sites
électroniques (Internet), sont solidaires pour le paiement des droits de timbre et des amendes, pénalités et majorations.

Ces mesures sont applicables aux annonces publicitaires réalisées à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : articles 183-VI-B, 251 et 254 du CGI

Réaménagement des dispositions relatives aux modes de recouvrement des droits de timbre
Dans le cadre du processus de dématérialisation des droits de timbre, la LF abandonne les modes de recouvrement physiques
classiques (timbre mobile, papier et formule timbrés).

A cette effet, il sera procédé à :

· la généralisation du visa pour timbre comme mode de recouvrement obligatoire pour tous actes et conventions soumis
à l’enregistrement ;

· la mise en place du timbre électronique pour le passeport, les permis de chasse, le permis de port d’arme et de détention
d’armes et le permis international de conduire ;

· l’élargissement du mode de paiement sur déclaration, par procédé électronique des droits de timbre (notamment
pour les certificats de visites techniques des véhicules automobiles ou remorqués, les effets de commerce et les titres
d’importation).

Pour cette catégorie, les entreprises assujetties seront tenues de déclarer et de verser chaque mois les droits exigibles au titre
du mois précédent.

Il est prévu d’appliquer ces mesures à compter du 1er janvier 2019.

Référence légale : article 179-II-3° du CGI

11- Taxe annuelle sur les véhicules


Confirmation du régime fiscal des véhicules antérieurement soumis à la taxe à l’Essieu
La LF confirme l’exonération des véhicules propriété de Bank Al-Maghrib dont le poids total en charge ou le poids total maximum
en charge tracté est supérieur à 3.000 kilos, destinés au transport des fonds et valeurs.

Référence légale : article 260-13° du CGI

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Assujettissement des 4X4 aux tarifs applicables aux véhicules dont le poids est inférieur ou égal à 3.000 kilos
La LF soumet les véhicules de type quatre roues motrices (4X4), quelque soit leur poids, aux même tarifs applicables aux véhicules
dont le poids total en charge ou le poids total maximum en charge tracté est inférieur ou égal à 3.000 kilos.

Référence légale : article 262-I-A du CGI

12- Mesures communes


Neutralité fiscale pour les opérations d’apports de biens immeubles du patrimoine privé au stock d’une société
Pour encourager les opérations d’apports aux sociétés, la LF prévoit d’étendre le bénéfice de l’avantage fiscal institué par la LF
2017 aux opérations d’apport à l’actif d’une société y compris à son stock.

A rappeler que conformément aux dispositions en vigueur, la neutralité fiscale n’est prévue que pour les opérations d’apport
des biens immeubles du patrimoine privé du contribuable à l’actif immobilisé d’une société. Les apports effectués au stock des
sociétés restent passibles de l’IR/profits immobiliers dans les conditions de droit commun.

Cette mesure est applicable aux opérations d’apport réalisées à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 161 bis du CGI

Institution d’un montant minimum d’émission d’impôts par voie de rôle


La LF prévoit de surseoir à l’émission des impôts, droits et taxes dont le montant en principal est inférieur à 100 DH et ce, à l’instar
de ce qui est prévu en matière de fiscalité locale par la loi n° 47-06.

Cette mesure vise à optimiser la gestion du recouvrement par les comptables publics en vue d’éviter d’engager les poursuites
pour des cotes dont le montant d’émission est dérisoire.

Référence légale : article 172 du CGI

Clarification des irrégularités graves de nature à mettre en cause la valeur probante de la comptabilité
En vue de dépasser les conflits d’interprétation que soulève la notion « d’irrégularités graves» entraînant le rejet de la comptabilité
et afin de mieux encadrer le pouvoir d’appréciation de l’inspecteur vérificateur, la LF clarifie ladite notion en précisant que les
irrégularités graves doivent avoir pour conséquence une insuffisance de chiffre d’affaires ou de résultat imposable ou de ne pas
permettre à la comptabilité présentée de justifier les résultats déclarés.

Ces conditions seront désormais exigibles pour la remise en cause de la valeur probante de la comptabilité et permettre à
l’Administration fiscale de déterminer la base d’imposition d’après les éléments dont elle dispose.

Référence légale : article 213-I du CGI

Obligation de présenter les documents comptables sur support électronique


Dans l’objectif de faciliter le mode de présentation des documents comptables aux agents de l’Administration fiscale, la LF
introduit progressivement l’obligation de présenter lors des opérations de contrôle les documents comptables, les documents
exigés sur support électronique, selon les modalités qui seront fixées par voie réglementaire, en l’occurrence les fichiers des
écritures comptables établies conformément à la législation et à la réglementation comptable en vigueur.

En cas de non observation de cette obligation dans un délai de 15 jours à compter de la date de réception de la lettre de notification,
il est prévu d’appliquer une sanction de 50.000 DH, par exercice et ce, selon une procédure simplifiée.

Référence légale : articles 191 bis, 210 et 230 quater du CGI

Obligation de conservation des documents tenus sur support informatique


En vue de faciliter le déroulement de l’opération du contrôle fiscal et faire observer l’obligation de présentation des documents
comptables sous support informatique, la LF prévoit l’obligation de conserver les documents comptables sur support informatique
suivant les mêmes conditions de leur conservation sur support papier.

Une amende égale à 50.000 DH, par exercice, est applicable aux contribuables qui ne conservent pas pendant 10 ans les documents
comptables ou leur copie sur support informatique et à défaut sur support papier.

14 www.artemis.ma
A rappeler qu’en cas de perte des documents comptables, pour quelque cause que ce soit, les contribuables doivent en informer
l’inspecteur des impôts, selon le cas, de leur domicile fiscal, de leur siège social ou de leur principal établissement, par lettre
recommandée avec accusé de réception, dans les 15 jours suivant la date à laquelle ils ont constaté ladite perte. Ce délai a été
porté par la LF à 30 jours, en cas de force majeure.

Ces mesures sont applicables :

· aux opérations de contrôle fiscal dont l’avis de vérification est notifié à compter du 1er janvier 2018 en ce qui concerne les
contribuables qui tiennent leur comptabilité par procédé électronique au titre des exercices concernés par la procédure
de vérification ;

· aux opérations de contrôle fiscal relatif aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2018 en ce qui concerne les
contribuables et qui sont obligés de tenir leur comptabilité sous format électronique selon des critères fixés par voie
réglementaire.

Référence légale : articles 211 et 185 bis du CGI

Obligation de tenir la comptabilité sous format électronique


La LF prévoit l’obligation pour les contribuables de tenir également la comptabilité sous format électronique et ce, selon les
critères qui seront fixés par voie réglementaire.

Référence légale : article 145-I du CGI

Conditionnement de l’octroi des avantages fiscaux par le respect de l’obligation de mention de l’ICE
La LF impose une nouvelle condition pour le bénéfice des avantages fiscaux prévus par le CGI, en l’occurrence le respect de
l’obligation de la mention de l’ICE.

A rappeler que les contribuables sont tenus de mentionner l’ICE sur les factures ou les documents en tenant lieu ainsi que sur
toutes les déclarations fiscales.

Référence légale : article 164-I du CGI

Institution d’une sanction pour le défaut de mention de l’ICE sur les documents délivrés aux clients
La LF prévoit pour les contribuables n’ayant pas la qualité de commerçant ne mentionnant pas l’ICE sur les documents qu’ils
délivrent à leurs clients ou à des tiers, l’application d’une amende dont le montant a été fixé à 100 DH par omission ou inexactitude
relevées.

Référence légale : article 198 ter du CGI

Harmonisation des dispositions relatives au recouvrement


La LF précise que le recouvrement des impôts dont le RAF est chargé s’effectue dans les conditions et suivant les modalités
prévues non seulement par la loi n° 15-97 formant Code de recouvrement des créances publiques par mais également celles
prévues par le CGI.

Référence légale : article 166 du CGI

Mise en œuvre des engagements découlant des conventions fiscales internationales relatifs au droit de communication
En vue d’harmoniser les dispositions du CGI et avec les conventions fiscales internationales conclues entre le Maroc et les autres
pays, la LF prévoit une mesure permettant la collecte et le transfert des informations, pour honorer les engagements de l’Etat
marocain en matière d’échange automatique d’informations à des fins fiscales.

La nouvelle disposition du CGI prévoit que les établissements de crédit et organismes assimilés, les entreprises d’assurances et
de réassurance et toutes autres institutions financières doivent communiquer à l’Administration fiscale, selon les modalités qui
seront fixées par voie réglementaire, toutes les informations requises pour l’application des conventions conclues par le Maroc,
permettant un échange automatique d’informations à des fins fiscales.

Ces informations portent sur les revenus de capitaux mobiliers, les soldes des comptes ouverts auprès desdits organismes, la
valeur de rachat des bons et les contrats de capitalisation et placements de même nature des personnes physiques et morales
concernées ainsi que tout autre revenu dont les informations doivent être communiquées conformément audites conventions.

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Les organismes concernés par cette obligation sont tenus de mettre en place toutes les diligences nécessaires pour l’identification
des personnes en question et la communication des informations relatives à leurs comptes et aux flux financiers les concernant.

Les informations ainsi recueillies par l’Administration fiscale peuvent être communiquées aux Administrations fiscales partenaires.

La LF prévoit pour les organismes qui ne communiquent pas les informations requises ou communiquent des informations
incomplètes ou insuffisantes, l’application d’une amende de 20.000 DH par compte.

Référence légale : articles 214-V, VI et 185-II du CGI

13- Procédures fiscales


Dématérialisation de la formalité de l’enregistrement et du paiement des droits de timbre
Dans le cadre du processus de dématérialisation des procédures, la LF institue l’obligation pour l’accomplissement de la formalité
de l’enregistrement et l’acquittement des droits y afférents par procédés électroniques, à compter :

· du 1er janvier 2018 pour les notaires ;

· du 1er janvier 2019 pour les Adoul, les experts comptables et les comptables agréés.

En outre, lorsque les droits de timbre sont acquittés sur déclaration, celle-ci doit être souscrite et les versements effectués
auprès de l’administration fiscale par procédé électronique.

Ces mesures sont applicables aux actes et écrits établis par les Adoul à compter du 1er janvier 2019.

Référence légale : articles 155-I et 169-I du CGI

Suspension de la prescription en cas de recours judiciaire


La LF étend la suspension de la prescription, prévue pour les recours introduits devant les commissions de recours fiscal, aux
requêtes introduites devant les instances judiciaires.

Ainsi, la prescription sera suspendue entre la date d’introduction de la requête auprès de la justice et l’expiration du délai de 3
mois suivant la date de notification de la décision judiciaire ayant acquis la force de la chose jugée.

Référence légale : article 232-IV du CGI

Amélioration de la procédure accélérée de rectification


La LF complète les dispositions du CGI en introduisant les cas nécessitant une réactivité de la part de l’Administration fiscale, tels
que la cession partielle de l’entreprise ou de la clientèle, cessation partielle et temporaire d’activité, etc.

Ainsi, l’inspecteur des impôts peut être amené à rectifier :

· le résultat fiscal de la dernière période d’activité non couverte par la prescription en cas de cession totale ou partielle
des actifs corporels ou incorporels de l’entreprise, cessation totale ou partielle, redressement ou de liquidation judiciaire
ou transformation de la forme juridique d’une entreprise entraînant, soit son exclusion du domaine de l’impôt soit la
création d’une personne morale nouvelle ;

· les montants des retenues déclarées par les employeurs ou débirentiers qui cessent totalement ou partiellement leur
activité, qui transfèrent leur clientèle ou qui transforment la forme juridique de leur entreprise ;

· les impositions initiales, en matière de taxe sur la valeur ajoutée, de la dernière période d’activité non couverte par la
prescription, en cas de cession totale ou partielle des actifs corporels ou incorporels de l’entreprise ou de cessation
totale ou partielle d’activité.

· le résultat fiscal et le chiffre d’affaires de la période non couverte par la prescription, en cas de cessation temporaire
d’activité.

Lorsque ces opérations affectant les déclarations ou le résultat fiscal, interviennent au cours de la procédure de rectification des
impositions, l’inspecteur établit les impositions sur les bases adressées au contribuable dans la deuxième lettre de notification.

Cette nouvelle mesure vise à permettre à l’Administration fiscale de procéder à l’émission des titres exécutoires dans des délais
raisonnables et d’éviter les risques liés au transfert des actifs composant le gage du Trésor.

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Ces mesures sont applicables aux opérations de contrôle fiscal dont l’avis de vérification est notifié à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : articles 220-VI et 221-I du CGI

Consécration de la procédure de notification par voie électronique


La LF introduit l’obligation pour les contribuables de disposer d’une adresse électronique permettant les notifications devant
produire les mêmes effets juridiques que les autres moyens de notification.

Désormais, les notifications peuvent également être effectuées par voie électronique à l’adresse électronique communiquée à
l’Administration fiscale par le contribuable.

Référence légale : article 219-II du CGI

Dématérialisation des services fournis par l’Administration fiscale


La LF dématérialise les demandes, attestations, et autres services fournis par l’Administration fiscale ou demandés par les
contribuables au titre des impôts et taxes, selon les modalités qui seront fixées par voie réglementaire.

La nouvelle disposition relative aux téléservices prévoit que les demandes, attestations et autres services demandés par les
contribuables au titre des impôts, droits et taxes prévus par le CGI peuvent être souscrits et délivrés par procédé électronique.

Référence légale : article 169 bis du CGI

Généralisation du recouvrement par le RAF


Après la généralisation de l’obligation de télé-déclaration et de télépaiement (à compter du 1/1/ 2017), la LF consolide le processus
de recouvrement auprès des services de la DGI, en élargissant le champ de compétence des RAF en matière de recouvrement de
l’IR par voie de paiement spontané (au lieu du percepteur relevant de la TGR) aux catégories de revenus et profits suivants :

· des retenues à la source au titre des revenus salariaux et assimilés, à l’exclusion des sommes retenues par les
Administrations et les comptables publics qui doivent être versées directement aux comptables publics relevant de la
TGR ;

· des revenus des capitaux mobiliers et des produits bruts perçus par des personnes physiques non résidentes ;

· de l’IR dû par les contribuables tenus de souscrire la déclaration de leur revenu global (revenu foncier, revenus et profits
de source étrangère….) à l’exclusion des revenus professionnels déterminés selon le régime du bénéfice forfaitaire.

Référence légale : articles 173-I, 174 et 175 du CGI

Dématérialisation de la déclaration et du versement de l’IR


La LF poursuit le processus de dématérialisation des déclarations et des paiements en intégrant la déclaration et le versement
de l’IR afférent à certains revenus et profits soumis à l’IR.

A cet effet, les contribuables soumis à l’IR, doivent souscrire et effectuer auprès de l’Administration fiscale, par procédé
électronique, les déclarations et les versements prévus par le CGI, à l’exclusion des contribuables dont le revenu professionnel
est déterminé selon le régime du bénéfice forfaitaire.

Ces télé-déclarations produisent les mêmes effets juridiques que les déclarations souscrites par écrit sur l’imprimé-modèle.

Cette mesure est applicable à l’impôt sur le revenu dû dont le délai légal de dépôt de déclaration et de versement intervient à
compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : articles 155-III et 169-III du CGI

Institution du rescrit fiscal (consultation fiscale préalable)


En application des recommandations des Assises fiscales visant à permettre une meilleure visibilité quant au traitement qui
sera réservé aux montages fiscaux projetés par l’entreprise, la LF introduit la possibilité pour les contribuables de demander à
l’Administration fiscale de statuer sur le régime fiscal applicable à une situation donnée au regard des dispositions législatives et
réglementaires en vigueur.

La demande concerne les montages juridiques et financiers portant sur les projets d’investissement à réaliser, les opérations
de restructuration des entreprises et des groupes de sociétés projetées et les opérations à réaliser entre entreprises situées au
Maroc ayant des liens de dépendance directs ou indirects.

17 www.artemis.ma
La nouvelle procédure permettra de disposer d’une prise de position préalable de l’Administration fiscale.

Concrètement, les contribuables peuvent demander de statuer sur le régime fiscal applicable à leur situation de fait au regard des
dispositions législatives prévues par le CGI et réglementaires prises pour son application.

Néanmoins, la demande du contribuable ne peut intervenir que dans les situations suivantes :

· les montages juridiques et financiers portant sur les projets d’investissement à réaliser ;

· les opérations de restructuration des entreprises et des groupes de sociétés situés au Maroc ;

· les opérations à réaliser entre entreprises situées au Maroc et ayant des liens de dépendance directs ou indirects.

Elle doit être adressée au Directeur Général des Impôts sur un imprimé modèle et doit comporter les indications ci-après :

· le nom, prénom ou raison sociale du contribuable ;

· la nature de l’activité ;

· le numéro d’IF et l’ICE ;

· l’adresse du domicile fiscal, du siège social ou du principal établissement ;

· une présentation précise des éléments de droit et de fait au sujet desquels la position de l’Administration fiscale est
sollicitée.

La réponse de l’Administration fiscale doit être écrite, motivée et envoyée au demandeur dans un délai ne dépassant pas 3 mois
à partir de la date de la réception de la demande. Toutefois, en cas d’insuffisance des éléments nécessaires pour instruire la
demande, le contribuable est invité, avant l’expiration dudit délai à compléter sa demande.

A préciser que la demande de consultation préalable ne peut, en aucun cas, porter sur des dossiers en cours de procédure de
contrôle ou de contentieux.

Ces mesures sont applicables aux demandes de consultation fiscale préalable adressées à l’Administration fiscale à compter du
1er janvier 2018.

Référence légale : article 234 quater du CGI

Clarification de la date de début de l’opération de vérification fiscale


Pour éviter les divergences d’interprétation constatées en cas d’intervention du vérificateur au-delà du 15ème jour suivant la
date de notification de l›avis de vérification, la LF précise que la vérification de la comptabilité doit être entamée dans un délai ne
dépassant pas 5 jours ouvrables à compter de la date fixée pour le début du contrôle.

A rappeler que les dispositions en vigueur du CGI régissant la vérification de la comptabilité des entreprises prévoient que l’avis
de vérification doit être notifié au contribuable au moins 15 quinze jours avant la date fixée pour le début du contrôle.

Cette mesure est applicable aux opérations de contrôle fiscal dont l’avis de vérification est notifié à compter du 1er janvier 2018.

Référence légale : article 212-I du CGI

Simplification de la procédure de transfert du siège social


La LF prévoit le dépôt de la déclaration de transfert du siège social ou du changement de domicile fiscal à l’inspecteur du lieu du
nouveau siège au lieu de l’ancien.

Référence légale : article 149 du CGI

II- CODE DES DOUANES ET IMPÔTS INDIRECTS - CDII :


Interdiction du paiement des droits par versement d’espèces pour les opérations à caractère commercial
En application des dispositions de l’article 20 du Code de recouvrement des créances publiques qui prévoit le paiement des droits
et taxes par tout moyen de paiement, il a été décidé de limiter le paiement des droits de douane et autres droits et taxes dus à
l’importation aux moyens de paiement prévus par la réglementation en vigueur, dont le procédé électronique, et de n’autoriser le
règlement par versement d’espèces que pour les opérations occasionnelles n’ayant pas de caractère commercial.

Référence légale : article 95-1° du CDII

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Détermination des droits applicable à la mise à la consommation des matériels et équipements importés sous le régime de
l’Entrepôt industriel franc (EIF) et n’ayant pas servi à la production des biens destinés pour au moins 75% à l’exportation
La nouvelle disposition autorise la mise à la consommation des matériels et équipements ainsi leurs parties et pièces détachées
importés sous ce régime, conformément aux conditions prévues à l’article 151-2° qui précise que les droits de douane et autres
droits et taxes applicables sont ceux en vigueur à la date d’enregistrement de la déclaration d’importation augmentés, en cas de
non consignation desdits droits et taxes, de l’intérêt de retard prévu à l’article 93-2° dû depuis la date de l’enregistrement de la
déclaration d’importation jusqu’au jour de l’encaissement inclus.

La valeur à prendre en considération est celle de ces matériels et produits à la date d’enregistrement de ladite déclaration

Référence légale : article 134 quinquies du CDII

Elargissement du camp d’application des avantages de la mise à la consommation du matériel importé en AT au matériel
importé dans le cadre de conventions d’investissement ou de projets financés au moyen d’une aide financière
La LF étend le bénéfice du régime dérogatoire liés à la mise à la consommation du matériel importé en admission temporaire
utilisé dans la production de biens destinés pour au moins 75% à l’exportation au matériel importé dans le cadre de conventions
d’investissement signées avec le Gouvernement ou de projets financés au moyen d’une aide financière non remboursable.

Référence légale : article 151 du CDII

Extension du bénéfice de l’exportation temporaire pour perfectionnement passif (ETPP) aux marchandises importées en
AT
Cette nouvelle disposition vise à permettre la réparation ou la mise à niveau à l’étranger des machines et matériels importés
en admission temporaire en vue d’éviter à l’opérateur concerné de les exporter et de les réimporter à nouveau sous le régime
de l’AT avec paiement des redevances trimestrielles sans prise en considération de celles déjà acquittées lors de leur première
admission temporaire.

Référence légale : article 152 du CDII

Intégration de toutes les exonérations relatives au droit de douane prévues par des textes particuliers
A l’instar de ce qui a été fait dans le cadre de la codification de la fiscalité nationale lors de la promulgation du CGI et dans un
souci de transparence préconisé par l’accord de la facilitation des échanges de l’OMC (AFE), la LF insère toutes les dérogations
tarifaires accordées par des textes particuliers dans le Code des douanes.

Les exonérations des droits de douane et des autres droits et taxes prévues par les textes particuliers intégrer dans le Code sont
les suivantes :
· Les viandes de volailles, de bovins et d’ovins importées par les FAR ou pour leur compte ;

· Les bateaux de transport maritime des personnes et des marchandises (rubriques tarifaires n°s Ex 8901.10, Ex 8901.20,
Ex 8901.30 et Ex 8901.90) ainsi que les matériels, outillages, les parties, pièces détachées et accessoires destinés à ces
bateaux ;

· Les aéronefs employés à des services internationaux de transports aériens réguliers, ainsi que le matériel et les pièces
de rechange destinés à la réparation de ces aéronefs ;

· Les articles d’édition visés par l’article premier du dahir du 8 chaabane 1371 (3 mai 1952) fixant le régime douanier de
certains articles d’édition ;

· Les matériels, matériaux et produits consommables destinés à la reconnaissance, à la recherche et à l’exploitation des
gisements d’hydrocarbures ainsi qu’aux activités annexes à celles-ci ;

· Les parties, produits, matières, accessoires et assortiments nécessaires à la fabrication de la « voiture économique »
(Ex 87.03), du « véhicule utilitaires légers économiques » (Ex 87.04), du « cyclomoteur économique » (Ex 87.11) et du
« vélo économique » (Ex 87.12), dont les caractéristiques et spécifications sont fixées par convention passée entre le
gouvernement et le fabricant ;

· Les biens d’équipement, matériels et outillages importés par ou pour le compte des entreprises qui s’engagent à réaliser
un programme d’investissement portant sur un montant égal ou supérieur à cent 100 millions de DH, dans le cadre de
conventions à conclure avec le gouvernement, et nécessaires à la réalisation dudit programme ; ainsi que les parties,
pièces détachées et accessoires importés en même temps que les biens d’équipement, matériels et outillages auxquels
ils sont destinés. Cette exonération est accordée pendant une durée de 36 mois à compter de la date de la première
opération d’importation effectuée dans le cadre d’une convention en cours de validité ;

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· Les équipements et matériels destinés exclusivement au fonctionnement des associations de micro-crédit ;

· Les voitures et les chaises équipées d’un moteur électrique, spécialement aménagées pour les personnes ayant des
besoins spécifiques ;

· Les billets de banque étrangers ainsi que les biens et matériels destinés à Bank Al-Maghrib conformément aux missions
qui lui sont dévolues ;

· Huiles brutes de pétrole ou de minéraux bitumineux destinées au raffinage ;

· Les produits pétroliers suivants : supercarburants, essence ordinaire, pétrole lampant, carburéacteur, gasoil, fuel-oils,
huiles de base, bitumes de pétrole et bitumes fluxés (cut-backs), relevant du chapitre 27 du Système Harmonisé ;

· Les matériels au sol, les matériels d’instruction et les documents, devant être utilisés exclusivement dans l’enceinte des
aéroports internationaux, importés par les entreprises de transport aérien de passagers, de courrier ou de marchandises
dont l’ensemble des services assurés par lesdites entreprises à destination ou en provenance des territoires situés hors
du Maroc représentent au moins 80% de l’ensemble des services exploités par elles ;

· Les documents et matériels au sol, à l’exclusion des matériels nécessaires à la fabrication, la remise en état, la
révision, l’essai ou la vérification de parties, sous-ensembles ou équipements d’aéronefs et des pièces destinés à y être
incorporées, importés par les entreprises exerçant l’activité d’assistance en escale et devant être utilisés exclusivement
dans l’enceinte des aéroports internationaux.
La nouvelle disposition intègre également les importations bénéficiant du taux de 2,5% :
· les rogues de morues et appâts, filets et engins de pêche ;

· Les appareils de protection contre les périls aérotoxiques ;

· Les marchandises importées par l’Entraide Nationale ;


· Les marchandises importées par l’association dite « le Croissant Rouge » Marocain ;

· Les matériels et produits destinés à usage exclusivement agricole dont la liste est fixée par voie réglementaire ;

· Les matériels et matériaux destinés à l’irrigation et à l’installation de serres ;

· Les matériels de forage et de sondage destinés à la recherche et à l’exploitation des eaux souterraines

· Les produits relevant des positions tarifaires n°s 0402.10.12.00, 0402.21.19.00, Ex1001.90.90.10 (blé tendre biscuitier
importé en dehors des mois de juin, juillet et août) et 1701.99.91.99 ;

· Les marchandises fabriquées dans les zones franches d’exportation, mises à la consommation dans le territoire
assujetti dans une proportion maximale de 30% du chiffre d’affaires annuel à l’exportation.

· Les biens, matériels et marchandises importés par :

- la Ligue Nationale de Lutte contre les Maladies Cardio-Vasculaires ;

- la Fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer ;

- la Fondation Mohamed VI pour la promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation dans le cadre des missions
qui lui sont dévolues ;

- la Fondation Cheikh Zaid Ibn Soltan ;

- l’Université Al Akhawayn d’Ifrane ;

- la Fondation Cheikh Khalifa Ibn Zaïd ;

- le groupement d’intérêt public « l’Institut de recherche sur le cancer ».


Référence légale : articles 3, 163 ter, 163 quater, 164, 164 bis et 166 ter du CDII

Aggravation des sanctions applicables à l’infraction relative au refus d’obtempérer aux injonctions des agents de
l’administration et au défaut de conservation des documents
En vue de rendre le dispositif répressif de lutte contre la contrebande plus dissuasif, la modification proposée par la LF vise

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à aggraver la sanction applicable au refus d’obtempérer aux injonctions des agents de l’Administration des Douanes par les
conducteurs des moyens de transport.

Cette infraction sera qualifiée désormais de contravention de première classe au lieu d’une contravention de deuxième classe,
passible d’une amende allant de 80.000 à 100.000 DH au lieu d’une amende variant entre 3.000 et 30.000 Dhs.

De même, la LF prévoit une amende égale à la valeur des marchandises objet des opérations douanières dont les documents n’ont
pas été conservés.

Référence légale : articles 284, 285 et 294 du CDII

III- TARIFS DES DROITS D’IMPORTATION - DI :


Baisse des droits d’importation applicable au blé tendre et ses dérivés
La LF ratifie le décret n° 2-17-633 du 22 moharrem 1439 (13 octobre 2017) portant modification du droit à l’importation applicable
au blé tendre et ses dérivés.

Ce décret prévoit de ramener ces droits à partir du 1er décembre 2017 de 135% à 30% et ce, en considération de la faible collecte
de la production nationale attendue durant les prochains mois, des opportunités de prix offertes à l’international et de l’objectif
de garantir un approvisionnement régulier du marché national.

Le nouveau taux qui est au même niveau que celui qui prévalait avant le 15 mai 2017, vise à disposer d’un prix de revient (sortie
port), situé entre 250 et 260 DH/quintal.

Référence légale : article 2-II de la LF

Soumission du beure au taux réduit de 2,5%


La nouvelle mesure vise à rétablir l’application des droits d’importation suspendue par le décret n° 2-07-1220 du 25 chaoual
1428 (6 novembre 2007) en vue d’assurer un approvisionnement suffisant du marché. Toutefois, la LF assujettie le beurre au droit
minimum de 2,5% au lieu du taux de 25% en vigueur avant la publication du décret susvisé.

Référence légale : article 4 de la LF

Prorogation du régime fiscal dérogatoire au profit des aliments de poisson


La LF proroge l’application des dispositions de l’article 5 de la LF 2016 ayant soumis les aliments pour poisson (23.09.90.90.82)
au droit d’importation minimum de 2,5% pour une durée de 2 ans à compter du 1er janvier 2016 et dans la limite d’un contingent
annuel de 25 000 tonnes.

La prorogation du régime dérogatoire porte sur une période supplémentaire de 6 ans, allant du 1er janvier 2018 au 31 décembre
2023 et dans la limite d’un contingent de 15.000 tonnes par an.

Référence légale : article 6 de la LF

IV- TAXES INTÉRIEURES DE CONSOMMATION - TIC :

Intégration dans la loi régissant la TIC l’exonération du fuel oil lourd (FO n°2), des houilles et du coke de pétrole destinés à
la production de l’énergie électrique

Dans le cadre du processus de codification de la législation fiscale et douanière, la LF intègre les dispositions relatives à
l’exonération de la TIC du fuel oil lourd (FO n°2), des houilles et du coke de pétrole, destinés à la production de l’énergie électrique.

Cette exonération a été instituée par l’article 5–III de la LF n° 48-03 pour l’année budgétaire 2004 et l’article 5-II de la LF n° 26-04
pour l’année budgétaire 2005.

A signaler que le gaz naturel bénéficie déjà d’une exonération de la TIC indépendamment de son utilisation.
Référence légale : articles 9 du dahir portant loi n°1-77-340 du 25 chaoual 1397 (9 octobre 1977) et 5 de la LF

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V- CODE DE RECOUVREMENT DES CRÉANCES PUBLIQUES – CR :

Extension de la possibilité de remise de la majoration de retard et des frais de recouvrement à l’ensemble des créances de
l’Etat, des collectivités locales et de leurs groupements et des établissements publics
Par cette nouvelle disposition, la remise gracieuse ou la modération des majorations de retard et frais de recouvrement accordée
à la demande du redevable au vu des circonstances invoquées a été étendue à l’ensemble des créances publiques, sans distinction
de sa nature ou de la catégorie à laquelle elle appartient.
Référence légale : article 122 de loi n° 15-97 formant code de recouvrement des créances publiques

VI- TAXE SUR LES CONTRATS D’ASSURANCES – TCA :


Modification de la répartition de la part revenant aux régions à 20%
La nouvelle clef de répartition se présente comme suit :

- 20% est affecté aux Régions suivant la répartition suivantes :

· 18% au profit du Fonds spécial relatif au produit des parts d’impôt affectées aux régions, réparti entre les régions au
prorata de la population par décision du Ministre de l’Intérieur après visa du Ministre chargé des Finances ;

· 2% au profit du Fonds de solidarité interrégionale.

- 80% est affecté à concurrence de :

· 50% pour le budget général de l’Etat ;

· 25% pour le Fonds de solidarité des assurances ;

· 25% pour le fonds d’appui à la cohésion sociale.

Référence légale : article 12 bis de la LF et titre III-XI de l’annexe II du décret n° 2-58-1151 du 24 décembre 1958

VII- AUTRES MESURE FISCALES ET FINANCIÈRES :

Institution d’une contribution libératoire au titre des revenus et profits générés par les avoirs et liquidités détenus par les
personnes physiques résidentes de nationalité étrangère

A l’instar de ce qui a été fait par la LF 2014 en matière de contribution libératoire sur les avoirs et liquidités détenus à l’étranger
par les personnes de nationalité marocaine et résidentes au Maroc, la LF 2018 met en place un dispositif afférent aux infractions
fiscales commises par les étrangers ayant une résidence au Maroc.

Ainsi, il a institué au profit des ressortissants étrangers résidents au Maroc, une contribution libératoire au titre des revenus et
profits générés par leurs avoirs et liquidités détenus à l’étranger, au titre des infractions fiscales commises.

1– Champ d’application

La contribution libératoire au titre des revenus et profits générés par les avoirs et liquidités détenus à l’étranger, avant le 1er
janvier 2018, est applicable aux personnes physiques de nationalité étrangère ayant leur domicile fiscal au Maroc et qui sont en
situation irrégulière vis-à-vis des obligations fiscales prévues par le CGI au titre desdits revenus et profits.

Les infractions fiscales concernées sont celles régies par le CGI et relatives au défaut de dépôt de déclaration des revenus et
profits se rapportant aux avoirs et liquidités détenus à l’étranger sous forme :

· de biens immeubles détenus sous quelque forme que ce soit à l’étranger ;


· d’actifs financiers et de valeurs mobilières et autres titres de capital et de créances détenus à l’étranger ;
· d’avoirs liquides déposés dans des comptes ouverts auprès d’organismes financiers, d’organismes de crédit ou de
banques situés à l’étranger.

Cette contribution porte sur la période antérieure à 2017, pour laquelle les personnes physiques concernées doivent déposer une
déclaration sur la base des revenus et profits réalisés au cours de l’année 2016.

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2– Liquidation et taux

La contribution est calculée sur la base des revenus et profits se rapportant aux avoirs et liquidités détenus à l’étranger.

Le taux est fixé à 10% pour :

· la plus-value nette réalisée à l’étranger suite aux cessions se rapportant aux biens immeubles et aux actifs financiers ;
· les revenus nets acquis à l’étranger au titre des revenus générés par les biens immeubles et les actifs financiers ;
· le montant net des intérêts échus résultant des avoirs liquides détenus à l’étranger.

3– Obligations de déclaration et de versement

Les personnes concernées peuvent bénéficier de la dispense du paiement des impôts et de la non application des sanctions au
titre des infractions fiscales prévues par le CGI, sous réserve de déposer une déclaration au service locale des impôts du lieu de
leur domicile fiscal, faisant ressortir le montant des revenus et profits générés par lesdits avoirs et liquidités détenus à l’étranger
et comportant les renseignements suivants :

· nom, prénom et adresse du domicile fiscal ou le lieu de situation du principal établissement ;


· numéro d’identification fiscale, le cas échéant ;
· nature et description des avoirs et leurs valeurs correspondantes ;
· montants des avoirs liquides, ainsi que la valeur d’acquisition des biens immeubles et la valeur de souscription ou
d’acquisition des actifs financiers et des valeurs mobilières et autres titres de capital ou de créances détenus à l’étranger
;
· montant des revenus et profits générés par lesdits avoirs et liquidités.

Ces contribuables doivent également verser spontanément au moment du dépôt de la déclaration le montant de la contribution
libératoire sur la base des revenus et profits réalisés au titre de l’année 2016.

Le montant de la contribution est versé auprès du Receveur de l’Administration Fiscale du lieu du domicile fiscal sur la base d’un
bordereau-avis de versement, établi en 3 exemplaires, daté et signé, indiquant :

· nom, prénom et adresse du contribuable ;


· numéro d’identification fiscal, le cas échéant ;
· base de calcul de la contribution libératoire ;
· le montant de la contribution.

4– Sanctions

Les contribuables concernés qui ne respectent pas les conditions et obligations précitées ne peuvent pas bénéficier des dispositions
dérogatoires de la contribution et demeureront soumises aux règles du droit commun prévues par le CGI.

Ils disposent d’une période d’une année allant du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2018 pour souscrire la déclaration et verser le
montant de la contribution.

Seul le paiement entraine l’acquittement de la personne concernée du paiement de l’IR ainsi que des amendes, pénalités et
majorations y afférentes au titre des sanctions pour infraction aux obligations de déclaration et de versement prévues par le CGI.

En guise de garantie, la LF prévoit qu’après paiement de la contribution, aucune poursuite administrative ou judiciaire en matière
de législation fiscale ne peut être engagée à l’encontre des personnes concernées et disposent également de la garantie du secret
professionnel.

Elles ont aussi la possibilité de se faire assister par un conseil de leur choix pour établir leurs déclarations.
Référence légale : article 9 de la LF

Annulation des amendes, pénalités, majorations de retard et frais de recouvrement

En vue d’encourager les contribuables ayant des arriérés fiscaux à s’acquitter de leurs dettes fiscales et de permettre à
l’administration d’apurer les restes à recouvrer, la LF prévoit les allègements ci-après :

1- En matière des droits et taxes dus à l’Administration des Douanes et Impôts Indirects : Annulation des pénalités, amendes,
majorations, intérêts de retard et frais de recouvrement afférents aux droits et taxes dus à l’Administration des Douanes et Impôts
Indirects demeurés impayés avant le 1er janvier 2016, à condition que les redevables concernés acquittent spontanément lesdits
droits et taxes avant le 1er janvier 2019.

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2- En matière des impôts, droits et taxes prévus par le CGI ou abrogés ou insérés dans ledit code :

· annulation totale des pénalités, amendes, majorations et frais de recouvrement afférents aux impôts, droits et taxes, mis
en recouvrement, en sus du principal, antérieurement au 1/1/2016 et demeurés impayés au 31/12/2017, à condition que
les contribuables concernés acquittent spontanément le principal avant le 1/1/2019. L’annulation est effectuée d’office
par le RAF ou par le percepteur compétent lors de l’acquittement intégral du principal sans demande préalable de la
part du contribuable. Toutefois, ne peuvent faire l’objet d’annulation, les dettes ayant fait l’objet d’une procédure de
rectification de la base imposable qui a abouti, avant le 1/1/2018, à la conclusion d’un accord écrit assorti de l’émission
de l’imposition avant cette date et au paiement, en totalité ou en partie, des pénalités, amendes, majorations et frais de
recouvrement au cours des années suivantes ;

· réduction de 50% des amendes, pénalités, majorations et frais de recouvrement, lorsque les contribuables sont
redevables uniquement desdits droits, demeurés impayés jusqu’au 31/12/2017, à condition d’acquitter les 50% restant
avant le 1/1/2019.

3- En matière des créances de l’Etat autres que fiscales et douanières :

· annulation totale des pénalités, intérêts de retard et frais de recouvrement afférents aux créances de l’Etat autres
que fiscales et douanières, émises par voie d’ordres de recettes antérieurement au 1/1/2016 et demeurées impayées
au 31/12/2017, à condition que les redevables concernés acquittent spontanément le principal avant le 1/1/2019.
L’annulation est effectuée d’office par comptable public compétent lors de l’acquittement intégral du principal sans
demande préalable de la part du redevable concerné.

· Annulation d’office des pénalités, majorations et frais de recouvrement, lorsque les personnes concernées sont
redevables uniquement desdits droits, demeurés impayés au 31/12/2017.
Référence légale : articles 7 et 10 de la LF

Elargissement de l’exonération des transferts de propriété, précédemment accordée aux Régions, Préfectures, Provinces,
Communes et Chambres Professionnelles, aux communes urbaines et rurales

Ainsi, le nouveau dispositif d’exonération se présente comme suit :

- le transfert de propriété, à titre gratuit et à la même valeur, des biens meubles et immeubles et des valeurs des régions
précédentes à la propriété des régions prévues par le décret n° 2-15-576 du 7 chaoual 1436 (24 juillet 2015) fixant le nombre
des membres devant être élus dans le conseil de chaque région et la répartition du nombre des sièges entre les préfectures, les
provinces et les préfectures d’arrondissements constituant chaque région ;

- le transfert de propriété, à titre gratuit et à la même valeur, des biens meubles et immeubles relevant des conseils des préfectures
et des provinces entre lesdits conseils et les services de l’administration territoriale relevant du Ministère de l’Intérieur, suite à la
répartition visée à l’article 228 de la loi organique n° 112-14 relative aux préfectures et provinces.

- le transfert de propriété, à titre gratuit et à la même valeur, des biens meubles et immeubles des anciennes communes urbaines
et rurales aux communes actuelles.

- le transfert, à titre gratuit et en pleine propriété, des biens meubles et immeubles ainsi que des valeurs des chambres
professionnelles précédentes, aux chambres actuelles qui les ont remplacé en vertu du nouveau découpage régional.
Référence légale : article 10 bis de la LF

Amélioration du dispositif d’incitation à l’emploi

La LF prévoit l’amélioration du dispositif d’incitation à l’emploi, institué par la LF 2015 et son harmonisation avec les nouvelles
dispositions du CGI, en prévoyant :
· la prise en charge par l’Etat de la part de l’entreprise, des associations et des coopératives au titre des contributions dues
à la CNSS et de la Taxe de Formation Professionnelle dans la limite d’un salaire mensuel brut plafonné à 10.000 DH au
profit d’un nombre maximal de 10 salariés ;
· le recrutement dans les 24 mois à compter de la date d’exploitation au lieu de la date de création de l’entreprise ;
· le bénéfice des incitations pour les entreprises, les associations et les coopératives créées durant la période du 1/1/2015
au 31/12/2022.
Référence légale : article 12 de la LF

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