Vous êtes sur la page 1sur 7

Les modèles :

Transmissif :
Le modèle transmissif en éducation est un style d'enseignement traditionnel dans lequel
l'enseignant est considéré comme le détenteur du savoir et le transmet aux étudiants de
manière directe et unidirectionnelle. Dans ce modèle, l'enseignant joue un rôle central en
fournissant des informations, en donnant des instructions et en évaluant les connaissances
des étudiants.
Dans ce modèle, les étudiants sont encouragés à apprendre et à mémoriser les connaissances
transmises par l'enseignant. Les cours magistraux sont souvent privilégiés, où l'enseignant
effectue un double travail en transmettant les informations et en facilitant la compréhension
des étudiants. L'enseignant réalise également une transposition didactique chez lui, préparant
une présentation claire et structurée. Les apprenants, quant à eux, sont attentifs et prennent
des notes pour tenter de capturer les informations données pendant le cours.
Apports : Le modèle transmissif en éducation offre certains avantages. Tout d'abord, il permet
une transmission directe des connaissances de l'enseignant aux étudiants. Ce modèle met
l'accent sur la clarté et la structure des présentations, ce qui peut faciliter la compréhension
des étudiants. En outre, en mettant les étudiants dans un rôle d'écoute active et de prise de
notes, il permet la formation d’un Grand nombre de personnes et un gain du temps important.
Limites : Cependant, le modèle transmissif présente également des limites. Tout d'abord, il
limite la participation active des étudiants dans le processus d'apprentissage, ce qui peut
réduire leur engagement et leur motivation et donne une importance à l’attention de
l’apprenant qui n’est pas un processus continu et constant. De plus, ce modèle met l'accent
sur la mémorisation des informations plutôt que sur le développement des compétences et
de la pensée critique. Par conséquent, il peut ne pas favoriser une réelle compréhension des
concepts et leur application dans des contextes réels. De plus, en négligeant les interactions
entre les étudiants et en se concentrant sur l'enseignant comme seule source de savoir, le
modèle transmissif peut limiter les opportunités d'apprentissage collaboratif et de partage
d'idées entre pairs et enfin l’erreur est non pris en considération.

Behaviorisme/ comportementalisme :
Skinner (1904/1990) Watson (1878/1958) et Pavlov (1849/1936) sont les pionniers de ce
modèle .
Le modèle behavioriste en éducation est un terme créé en 1913 par l'américain Watson, basé
sur le mot "behavior" qui signifie comportement. Ce concept tire ses racines de la tradition
philosophique empiriste, dont Francis Bacon est l'un des représentants. Le modèle
behavioriste accepte les résultats tels qu'ils sont observés et ne prend pas en compte les
interactions entre deux objets. Il trouve ses fondements dans les travaux d'Aristote sur
l'éducation par l'action et l'éducation par la raison. Par la suite, ce modèle a été influencé par
deux courants : la physiologie animale, notamment les travaux de Pavlov en Russie, et la
psychologie expérimentale, avec des figures telles que Skinner aux États-Unis.
Le modèle behavioriste considère l'esprit humain comme une "boîte noire", ce qui signifie que
le contenu du cerveau des individus n'est pas directement accessible et que l'on ne sait pas ce
qui se passe dans le cerveau des apprenants. Ainsi, le modèle se concentre sur les
comportements observables. Il définit des objectifs d'apprentissage qui sont formulés en
termes de comportements observables, généralement sous forme d'objectifs généraux et
opérationnels. Pour provoquer un apprentissage, on cherche à modifier le comportement de
l'élève en renforçant les réponses positives. Cela se fait souvent par le biais de la pédagogie
par objectifs (PPO), où les objectifs sont décomposés en "petites marches" vers l'objectif final.
Dans ce modèle, l'élève apprend grâce aux conséquences de ses actions. Les renforcements
positifs sont utilisés pour encourager les comportements souhaités, tandis que les punitions
peuvent être utilisées pour supprimer les comportements indésirables. Cependant, cette
approche est souvent non individualisée et transmissive, ce qui signifie que les mêmes
méthodes d'enseignement et d'évaluation sont appliquées à tous les apprenants, sans tenir
compte de leurs besoins spécifiques.
Le modèle behavioriste en éducation se concentre sur les comportements observables et
utilise des renforcements et des punitions pour influencer les réponses des apprenants. Un
bon stimulus obtient un comportement approprié un changement, modification d’un
comportement, acquisition d’automatismes. Il adopte une approche non individualisée et
transmissive, mettant l'accent sur les objectifs d'apprentissage formulés en termes de
comportements observables.
Le modèle behavioriste considère le statut de l'erreur comme étant le résultat d'une mauvaise
explication du formateur ou d'une mauvaise écoute de l'apprenant. Il souligne également que
des objectifs d'apprentissage pas assez détaillés ou opérationnels peuvent contribuer à des
erreurs, lesquelles sont considérées comme liées à des absences de renforcement et donc
comme un non-apprentissage. Ainsi, selon ce modèle, enseigner consiste à stimuler, créer et
renforcer des comportements observables appropriés, tandis qu'apprendre implique
d'associer, par conditionnement, une récompense à une réponse spécifique.
Un exemple concret illustrant ce principe provient de l'expérience de Watson avec Albert,
connue sous le nom de l'expérience du petit Albert. Au départ, Albert n'avait pas peur des rats,
mais Watson faisait retentir soudainement un bruit très fort chaque fois qu'Albert touchait au
rat. Étant donné que Albert sursautait de frayeur à cause du bruit, il a rapidement été
conditionné à avoir peur du rat. De plus, cette peur s'est généralisée à d'autres petits animaux
de couleur blanche. Cette expérience met en évidence l'association entre un stimulus (le bruit
fort) et une réponse spécifique (la peur du rat), conformément aux principes du modèle
behavioriste.
Le modèle behavioriste en éducation est souvent caractérisé par des cours magistraux où les
étudiants sont passifs, avec ou sans exercices d'application. Dans ce modèle, il y a peu de
réflexion sur l'action en elle-même ni d'analyse des connaissances mises en œuvre. L'accent
est mis sur les répétitions, le renforcement et l'imitation. L'apprenant est encouragé à agir, à
commettre des erreurs et à répéter les actions jusqu'à ce que son comportement soit modifié
pour éviter les erreurs.
Dans le modèle transmissif en éducation, le savoir et le pouvoir sont largement du côté de
l'enseignant, établissant une relation verticale et hiérarchique entre ce dernier et l'élève.
L'enseignant est considéré comme un expert ou un professionnel, tandis que l'élève est perçu
comme un novice. Le processus d'enseignement est souvent conçu comme un processus
rationnel et linéaire, allant du simple au compliqué, avec des objectifs de plus en plus élaborés.
Les savoirs transmis sont considérés comme cumulatifs, s'additionnant au fur et à mesure de
l'apprentissage.
L’apports : l'apprenant se retrouve souvent avec une accumulation de connaissances, même
s'il n'a pas réellement compris ou assimilé ces connaissances. Ce modèle est souvent utilisé
dans des formations de masse, visant des changements de comportement ou l'acquisition
d'automatismes, en particulier dans les apprentissages techniques ou lorsqu'il s'agit d'étudier
des individus privés de langage, tels que les nourrissons.
L'apprenant se retrouve dans une situation dite "confortable", où il n'est pas encouragé à
remettre en question les informations transmises ou à développer une réflexion critique.
L'accent est mis sur l'acquisition passive des connaissances sans véritable approfondissement
ou compréhension.
De même, le formateur se trouve également dans une situation "confortable" dans ce modèle.
Il maîtrise le déroulement pédagogique, le contenu à transmettre et peut mettre en place
rapidement la formation. Cependant, cette situation confortable peut également limiter
l'adaptabilité aux besoins individuels des apprenants, ainsi que la prise en compte des
différentes expériences et perspectives.
Limites : critiqué pour sa faible efficacité. Les apprenants se retrouvent généralement dans
une position passive, avec peu d'interactions et d'engagement actif. Les apprentissages sont
conditionnés, ce qui peut poser des problèmes d'intégration des différents objectifs
intermédiaires.
Ce modèle limite également l'autonomie des apprenants vis-à-vis du savoir. La pédagogie
adoptée est souvent abstraite, scolaire et modélisante, ce qui peut éloigner les apprenants du
sens réel des connaissances. Les tâches prédécoupées et fragmentées ont tendance à faire
perdre la vision d'ensemble et le sens global.
De plus, les processus cognitifs tels que la perception, la mémoire, le langage et les émotions
sont souvent sous-exploités dans ce modèle. Les apprenants ne sont pas suffisamment
encouragés à développer ces processus cognitifs qui jouent un rôle essentiel dans
l'apprentissage.

Constructivisme :
Le constructivisme, basé sur les travaux de Piaget, met l'accent sur l'idée qu'un apprenant
n'est pas simplement en relation avec les connaissances qu'il apprend, mais qu'il organise
son monde en s'adaptant et en agissant sur son environnement. Il reconnaît que chaque
individu a son propre rythme d'évolution et que l'apprentissage se construit en mobilisant
des savoirs, en étant actif et en résolvant des problèmes.
Selon cette perspective, l'apprenant construit et reconstruit des connaissances en s'appuyant
sur ses prérequis et ses connaissances antérieures. L'interaction entre l'individu et son
environnement donne lieu à des schèmes cognitifs qui s'enrichissent lors de situations-
problèmes. Cette approche favorise une pédagogie individualisée, responsabilisant et
autonomisant l'apprenant.
Le processus d'apprentissage constructiviste repose sur l'assimilation et l'accommodation.
L'assimilation se produit lorsque l'apprenant mobilise ses connaissances existantes pour
résoudre un problème, tandis que l'accommodation implique la réorganisation des schèmes
cognitifs pour s'adapter aux nouvelles situations. Ce processus d'équilibration permet à
l'apprenant de surmonter le déséquilibre initial et de construire de nouvelles connaissances.
Le transfert des connaissances est également essentiel dans le constructivisme, où les
apprentissages sont ancrés dans des situations concrètes. Des approches telles que les études
de cas, les jeux de rôles et les travaux pratiques favorisent le développement des compétences
dans un contexte donné.
Dans cette approche, le rôle du formateur est de créer des situations problèmes qui incitent
l'apprenant à se questionner et à trouver des solutions. Le formateur guide, informe, explique
et invite à la réflexion et à la recherche, mais il laisse également une certaine autonomie à
l'apprenant pour construire ses propres savoirs.
L'apprenant, quant à lui, est considéré comme autonome, capable de réflexivité,
d'autorégulation et de choix. Il est engagé dans la résolution de problèmes, mobilise ses
connaissances antérieures, fait des liens entre la théorie et la pratique, et construit de
nouveaux schèmes cognitifs.
Le constructivisme met l'accent sur l'interaction, la régulation et l'adaptation, ce qui conduit à
des apprentissages plus durables et mieux ancrés. Cependant, il peut être coûteux en temps
et nécessiter une individualisation des accompagnements. De plus, il ne prend pas toujours en
compte les aspects sociaux de l'apprentissage, tels que le rôle de l'enseignant et des pairs.
Le constructivisme propose une approche où l'apprenant est actif, autonome et impliqué dans
la construction de ses connaissances. Il met l'accent sur la résolution de problèmes,
l'adaptation et la réflexivité. Cette approche favorise des apprentissages significatifs et ancrés,
mais nécessite une prise en compte attentive des besoins individuels et un temps
d'accompagnement conséquent.

Le socioconstructivisme :
Basé sur les travaux de Vygotsky et Bruner, met l'accent sur l'importance des agents culturels
et des interactions sociales dans le développement cognitif. Selon Vygotsky, l'acquisition de
connaissances se fait à travers les échanges sociaux, la co-construction et la co-élaboration
entre pairs. La zone proximale de développement, définie comme l'écart entre le niveau actuel
de l'enfant et son niveau potentiel avec l'aide d'un adulte, joue un rôle clé dans l'apprentissage.
Les situations problèmes et les interactions avec les autres acteurs impliqués permettent au
sujet de prendre conscience de sa propre pensée et de se développer en tant qu'être social.
La pédagogie socioconstructiviste met l'accent sur le sens et le projet, favorisant le
développement des capacités d'apprendre à apprendre. Elle encourage la confrontation à des
situations imprévues, l'analyse de pratique, la réalisation de projets communs et
l'apprentissage collectif. La médiation, notamment par le langage, joue un rôle essentiel dans
l'appropriation de l'apprentissage. Les formateurs agissent en tant que guides, facilitateurs et
médiateurs, fournissant des pistes de réflexion et d'exploration.
L'erreur est considérée comme une forme de connaissance et est intégrée dans le processus
d'apprentissage. Les apprenants sont acteurs de leur propre formation, définissant leurs
objectifs, s'autoévaluant et réajustant leur apprentissage. Ils construisent des connaissances
ensemble, s'entraident et s'enrichissent mutuellement. La relation entre le formateur et
l'apprenant est basée sur la collaboration et l'interaction.
Le socioconstructivisme favorise également le développement des compétences
professionnelles et encourage la pensée réflexive. Il met l'accent sur l'adaptation, la création
de compétences en constante évolution et la coproduction des savoirs. Cependant, il peut être
difficile de changer les habitudes de formation et les représentations des acteurs impliqués.
En conclusion, le socioconstructivisme met en avant l'importance des interactions sociales, de
la médiation et de la coopération dans le processus d'apprentissage. Il permet aux apprenants
de développer leurs capacités cognitives et sociales en se basant sur les échanges avec les
autres et sur la réflexion sur leurs propres actions.

Vous aimerez peut-être aussi