Vous êtes sur la page 1sur 26

Chapitre 8 - Régimes transitoires dans les systèmes hydrauliques

8.1 Introduction

Dans les systèmes hydrauliques en charge, les variations de pression causées par des
changements de régime plus ou moins rapides, voire brusques, entraînent des contraintes sur le
matériel qui dépassent largement celles du régime statique ou permanent. Le dimensionnement
d'une ligne d'adduction ou de refoulement se trouve donc affecté par ces valeurs extrêmes. C'est
d'autant plus vrai dans le cas des stations de refoulement des eaux usées puisque leurs pompes
sont fréquemment et périodiquement démarrées et arrêtées dans des conditions contrôlées. De
plus, en situation d'urgence, ces systèmes sont soumis à des conditions extrêmes auxquelles ils
doivent, dans la mesure du possible, résister.

Une analyse des différents régimes transitoires permettra de déterminer les conditions de
dimensionnement ainsi que les mesures de protection pour les cas exceptionnels. Compte tenu de
la complexité du phénomène, il n'existe pas de solutions analytiques complètes permettant de
résoudre le problème. Des méthodes approximatives, graphiques ou numériques, ont donc pris le
relais pour permettre aux ingénieurs de quantifier ce type de phénomènes. La disponibilité
croissante de la puissance de calcul des ordinateurs à un coût décroissant a permis de développer
des outils numériques de simulation dont la précision et la fiabilité sont déjà fort acceptable en
autant que l'on respecte les conditions d'utilisation.

Les objectifs de ce cours sont donc:


a) d'examiner les concepts de bases de la modélisation des transitoires hydrauliques,
b) de définir les conditions d'utilisation d'un tel modèle et
c) d'en considérer l'exploitation surtout en matière de protection contre les effets néfastes
des variations de pression.

8.2 Description des phénomènes physiques en jeu.

8.2.1 État d’équilibre d’un système hydraulique

Les phénomènes de transitoires hydrauliques apparaissent lorsque l’équilibre des forces agissant
sur un système est modifié. Quand un liquide est en mouvement dans une conduite et que ce
mouvement ne varie pas dans le temps, il y un état d’équilibre permanent. En fait, il y a équilibre
entre l’énergie disponible (ou potentielle) et les énergies dues au mouvement (cinétique) et
perdues par le frottement, ce qui définit un mouvement permanent. Cette vision est
macroscopique car, à une échelle plus petite, on observe que les vitesses fluctuant constamment
autour d’une valeur moyenne, c’est une manifestation de la turbulence. Pour les besoins de
l’analyse que nous ferons ici, nous ne considérerons que les effets globaux, moyens dans le
temps, de la turbulence, notamment en ce qui concerne l’évaluation des forces de frottement
selon le régime d’écoulement.
132

8.2.2 Perturbation de l’équilibre, effet sur les pressions

Si on considère la conduite dans laquelle coule un liquide en régime permanent, le niveau de la


pression est fort raisonnable, soit inférieur à celui de la pression hydrostatique dans des
conditions d’écoulement nul. Qu’advient-il lorsque, pour une raison ou une autre, il y a une
modification temporelle de l’écoulement par accélération ou décélération? La réponse du
physicien se base sur les principes de la mécanique newtonienne. Il y aura un transfert d'énergie
entre les énergies potentielle et cinétique pour chercher à atteindre un nouvel équilibre en tenant
compte des pertes et sans transgresser le principe de conservation de l’énergie.

Cette réponse, toute rigoureuse qu’elle soit, peut nous paraître bien aride et nous pouvons nous
demander comment cela peut s’appliquer au simple cas de la masse d’eau qui circule en régime
permanent dans une conduite et qui voit son mouvement modifié. Partant des principes que, dans
un fluide, l'énergie potentielle se traduit par une énergie de pression et que, d'autre part, l'eau
n'est pas absolument incompressible et que la conduite admet des déformations élastiques, on
peut analyser un cas particulier.

Considérons donc un système, analogue à une situation de refoulement, où l'eau coule à une
vitesse Vo pour alimenter un réservoir dont le niveau est gardé constant. Le phénomène, illustré à
la figure 1, peut être décrit en quatre phases.

132
133

V=0 C V = Vo

L
phase 1, temps écoulé: t =
C

V=0 -C V = -Vo

2L
phase 2, temps écoulé: t =
C

V=0 C V = -Vo

3L
phase 3, temps écoulé:t =
C

V=0 -C V = Vo

4L
phase 4, temps écoulé: t =
C L

Fig. 1 - Quatre étapes d'un cycle de variation de pression


1) Au temps t = 0, la vanne située à l'amont du système est fermée, immédiatement et à
proximité de la vanne, la vitesse d'écoulement s'annule, donc l'énergie cinétique fait de même et
doit être compensée par un gain d'énergie potentielle sous forme d'une dépression puisque le
mouvement initial de l'eau à tendance à tirer sur la partie de la colonne d'eau qui est immobile.
Cette énergie de dépression se traduit mécaniquement par une énergie de déformation qui tend à
réduire le diamètre de la conduite. Ce phénomène se poursuit jusqu'à ce que toute la conduite soit
mise en compression, ce qui prend un temps égal au rapport de la longueur 'L' sur la célérité de
l'onde de déformation 'C'.
2) Lorsque que l'onde de dépression atteint le réservoir, celle-ci se dissipe puisqu'il règne à
cet endroit une pression constante. À ce moment précis, plus rien ne retient la mise en
compression de la conduite et elle commence à reprendre sa forme à proximité du réservoir.
L'augmentation de volume ainsi créée, entraîne le remplissage de la conduite à une vitesse

133
134

équivalente à la vitesse initiale du fluide puisque la déformation initiale de la conduite est


directement liée à cette dernière. Ce phénomène a la même durée que celle de l'étape précédente.
3) Au moment où toute la conduite a repris sa forme, la vitesse de l'eau doit s'annuler en
frappant la vanne fermée. Encore une fois, on doit avoir transformation de l'énergie cinétique en
énergie potentielle par contre, cette fois, l'énergie de pression est positive puisque l'inertie de
l'eau tend à comprimer la partie immobile de la colonne d'eau. Cette surpression met en tension
la conduite qui se dilate. La vitesse de l'onde de déformation 'C' étant constante, la durée de cette
étape est identique à celle des précédentes.
4) Le surplus d'eau dû à l'augmentation du volume de la conduite commence à s'évacuer
près du réservoir à une vitesse Vo de façon à ce que la conduite reprenne son diamètre initial. À
la fin de cette étape, toute la conduite aura retrouvé les conditions initiales et l'étape 1) pourra
recommencer.

Ce cycle de période T = 4L C se répéterait indéfiniment, s'il n'y avait pas de frottement. Les
effets du frottement agissent essentiellement sur l’amortissement de l’amplitude de la variation
de pression. Le cas que nous venons d’étudier, est typique d’une installation de refoulement car
il commence par une dépression à l’amont du système. Toutefois, un autre cas critique est à
considérer, celui de la conduite forcée ou de l’adduction gravitaire. Dans cette configuration la
manoeuvre d’une vanne à l’aval du système entraîne une surpression au voisinage de la vanne
semblable à celle observée à l’étape 3 du cas précédent. Le phénomène suit alors les étapes 4, 1,
et 2.

Ces deux cas sont considérés dans le cas d'un arrêt ou d'une décélération, cependant, ils peuvent
aussi être soumis à des départs ou accélérations plus ou moins rapides qui entraîneront des
variations importantes de pression.

Dans l’exemple précédent, nous avons considéré que le fluide était parfaitement élastique quel
que soit son état de contrainte, compression ou tension. Cependant, en situation réelle, un liquide
se rompt en tension. Pour l’eau, une dépression d’environ -10,25 m d’eau entraîne cette rupture.
Il se crée alors une cavité de vide ou presque puisqu’il y subsiste une pression de vapeur
saturante.

Dans un cas concret, les conséquences de cette rupture sont nombreuses et importantes. Dans le
cas que nous avions examiné précédemment, si on admet que cette rupture survient au moment
de la fermeture de la vanne et à proximité de celle-ci, le comportement du système sera
radicalement différent. Lors de la phase 1 (fig. 2), la colonne d’eau n’est plus retenue que par la
cavité de vide et elle s’éloignera avec une vitesse initiale Vo. Puis, dans une deuxième phase, la
pression négative de la cavité créera une force de rappel constante qui ralentira la colonne d’eau.
Une analyse par modèle mathématique simple permet de constater que cette force de rappel
finira par inverser la vitesse de la colonne d’eau et que cette dernière viendra refermer avec une
vitesse proche de Vo la cavité. L’impact, en général assez violent, générera une onde de
surpression qui se propagera comme dans les phases 3 et 4 du cas précédent pour recommencer,
si la dépression est suffisante par un autre cycle initié par une rupture. Il est important de
souligner ici que les étapes 1 et 2 ne se déroulent plus sur des périodes réglées par la célérité de
l’onde de pression mais plutôt par des vitesses de l’ordre de celle de l’écoulement initial.

134
135

V o et moins

phase 1

jusqu'à -Vo

phase 2
BANG!

-Vo

fin de la phase 2
Fig. 2 - Deux premières étapes d'un cycle avec rupture de colonne d’eau.

Ces deux exemples jettent les bases des comportements physiques dont on devra considérer les
conséquences dans l’analyse d’une station de refoulement d’eau.

8.2.3 Simulateur de cheminée d’équilibre

Ce logiciel simule en temps réel une expérience sur le comportement de la cheminée d’équilibre.
Ceci permet à l'utilisateur de visualiser la réponse du système en fonction de sa configuration.

Pour activer le logiciel, taper:


chequi2 ↵

Pour éditer la configuration, taper la lettre qui symbolise le paramètre à modifier, un curseur
apparaîtra à la place de la valeur numérique. Il suffit alors de taper la nouvelle valeur suivi d'un
↵. Par exemple, pour changer la longueur de la conduite, taper L suivi de la nouvelle valeur et ↵.
Les paramètres N et T définissent respectivement le nombre de pas de temps et l'intervalle de
temps en seconde.

Les commandes suivantes gèrent la simulation:


+ et -: ajustement de la vanne
F: fermeture brusque de la vanne
P: impression de la courbe de comportement

135
136

<espace>: étape suivante


X: quitter le logiciel

Note: Avec la carte EGA ou VGA, la courbe de comportement est en cyan sur fond cyan donc
invisible! Néanmoins il est possible d'imprimer, si on envoie la commande P et qu'une
imprimante de type EPSON FX80 est branchée.

136
137

8.3 Aspects théoriques

8.3.1 Équations de bases

En considérant, dans une conduite, deux variables dépendantes, le débit Q et la pression H,


fonction de l’espace x et du temps t, les principes de conservation de la masse et de conservation
de la quantité de mouvement, il est possible de définir un système à deux équations aux dérivées
partielles pour décrire le comportement physique du système eau-conduite. La conservation de la
masse s’exprime sous forme de l’équation de continuité:

∂H C2 ∂Q
+ =0
∂ t gA ∂ x (1)

De plus, la conservation de la quantité de mouvement permet d’écrire l’équation de mouvement:


∂Q ∂H
+ gA + f (Q) = 0 (2)
∂t ∂x
où:
H: pression (p/γ)
γ: masse spécifique
Q: débit
A: aire de la section de la conduite
g: accélération gravitationnelle
C: célérité de l’onde de pression
ƒ(Q): terme de frottement

La première équation exprime le fait qu’une variation spatiale du débit entraîne une évolution
temporelle de la pression; en effet, si, par exemple, il entre plus débit dans un volume donné
qu’il en sort, il faut que la pression augmente de façon à ce que le volume augmente s’il est
élastique.

La deuxième équation est en fait l’expression de l’équilibre des forces selon la loi de Newton
F = ma ; cet équilibre fait intervenir l’accélération du fluide par la variation temporelle du débit,
les différences de pression sous forme de gradient de pression et les forces de frottement causé
par la vitesse du fluide sur les parois plus ou moins rugueuses de la conduite.

La célérité de l’onde de pression peut être assimilé à la vitesse de propagation du son dans le
milieu eau-conduite. Elle s’exprime par:
1 1 D
= ρ +  (3)
C 2  e sE 

avec:
C célérité de l'onde élastique
ρ: masse spécifique, 1 000 kg/m3 pour l'eau
e: module d'élasticité de l'eau, 2,05 × 109 N/m2

137
138

D: diamètre de la conduite
s: épaisseur de la paroi
E: module d'élasticité du matériau de la conduite

Ceci nous permet de calculer les valeurs suivantes pour les matériaux courants en conduites de
refoulement:
CPV, E = 2,76 × 109 N/m2:
rapport D/s = 18: C = 378 m/s
rapport D/s = 25: C = 324 m/s
rapport D/s = 41: C = 255 m/s
Fonte ductile, E = 1,03 × 1011 N/m2
rapport D/s = 18: C = 1 229 m/s
rapport D/s = 25: C = 1 184 m/s
rapport D/s = 41: C = 1 062 m/s

Le terme de frottement ƒ(Q) est tiré d’une relation d’écoulement en régime permanent uniforme
telle que celle de Hazen-Williams.

8.3.2 Hypothèse de base

Avant de passer à la résolution des équations 1 et 2, il convient de considérer les hypothèses en


on permis la formulation:
1) La section d’écoulement A est considérée invariable dans le temps dans l’équation de
continuité.
2) L’effet des non-uniformités des sections d’écoulement est négligé dans l’équation de
continuité.
3) L’équation de mouvement ne tient pas compte des effets d’inertie convective, c’est-à-
dire, par exemple, des effets des accélérations des particules de fluide causé par un
rétrécissement de la section d’écoulement.
4) Le terme de frottement est généralement considéré comme celui d’un écoulement
turbulent rugueux permanent uniforme.

8.3.3 Calcul de la dépression maximale

Dans le cas d’une fermeture brusque il est possible en simplifiant le problème à l’extrême
d'évaluer l’ordre de grandeur des variations de pression en évitant la résolution des équations 1 et
2.

Le temps de fermeture d'une vanne ou d'une pompe est considéré brusque lorsqu'il est inférieur
au temps d'un aller et retour de l'onde de pression dans la conduite de longueur L, soit
2L
t≤ (4)
C

Dans l'hypothèse d'une fermeture instantanée, nous déterminons la dépression maximale ∆h par
la relation suivante:

138
139

C
∆h = − V0 (5)
g

avec V0, la vitesse d'écoulement dans la conduite avant la fermeture

La vitesse d'écoulement dans la conduite, en régime permanent, est calculée par un programme
d'équilibre des débits et charges.

L'ordre de grandeur de la surpression serait semblable à celui de la dépression s'il n'y avait pas de
rupture de veine liquide. La surpression causée par la fermeture de la cavité de vapeur à basse
pression peut atteindre des valeurs supérieures à celles obtenus par suite du retour élastique de
l'onde créée sans rupture.

Cette première évaluation ne nous permet pas de suivre le déroulement temporel et spatial de
l’évolution des pressions et des débits. Pour le connaître, il faut procéder à la résolution du
système d’équations. Malheureusement, ceci n’est possible qu’en négligeant le frottement et la
cavitation et en ramenant le système à une équation d’onde dont les solutions seront
harmoniques. La plupart des cas pratiques ne sont pas analysés de manière satisfaisante par ce
type de modèle analytique simple. Il faut donc recourir à des méthodes graphiques ou
numériques pour analyser des cas complexes. Nous en ébaucherons les principes pour deux
méthodes car ce sont les plus répandues.

8.3.4 Méthode des caractéristiques

Considérons l’équation de continuité et l’équation de mouvement sans frottement que nous


multiplions par C /gA:
∂H C2 ∂Q
+ =0 (6)
∂ t gA ∂ x
C  ∂Q ∂H 
 + gA =0 (7)
gA  ∂ t ∂ x 

En combinant ces deux équations par addition et soustraction, nous obtenons:


∂  CQ  ∂  CQ 
 H±  ± C H ± = 0 (8)
∂t  gA  ∂x  gA 

cette forme est égale à la dérivée totale par rapport au temps:


d  CQ 
 H± =0 (9)
dt  gA 
dx
si = ±C (10)
dt

Dans un plan x,t, l’équation 10 représente des courbes (ici des droites) sur lesquelles le système 9
est vérifié. L’intersection de deux de ces droites définit donc une solution ce système d’équations
(fig. 3).

139
140

+C 3 -C
1 1

1 2 x
Fig. 3 - Schéma utilisé pour la méthode des caractéristiques.

Ainsi, si les points 1 et 2, situés au temps initial, représentent des positions où les valeurs des
pressions et débits sont connus, alors il sera possible de calculer les valeurs au point 3, situé en
∆x/2 et ∆t/2 en considérant une forme différentielle du système 9:
∆ CQ 
 H± =0
∆t  gA 
ce qui donne:
CQ3 CQ1
entre 1 et 3: H3 + = H1 +
gA gA
CQ3 CQ2
et entre 2 et 3: H3 − = H2 −
gA gA
1 C 
d’où: H3 =  H1 + H2 + (Q1 − Q2 )
2 gA 
1  gA
et Q3 =  ( H1 − H2 ) + (Q1 + Q2 )
2 C 

8.3.5 Méthode des différences finies

Cette méthode consiste à remplacer les opérateurs différentiels par des opérateurs basés sur des
intervalles de temps et d’espace finis ∆t et ∆x, puis à résoudre le système d’équations algébrique
ainsi obtenu en tenant compte des conditions initiales et aux limites. Ainsi le système 1 et 2, sans
frottement, devient:
Hit + ∆t − Hit C 2  Qt − Qit−1 
= −  i +1 
∆t gA  2∆x 
Qit + ∆t − Qit  H t − Hit−1 
= −gA i +1 
∆t  2∆x 
Pour chaque position i sur l’axe x, on peut écrire ces deux équations en mettant en évidence les
variables à évaluer au temps t+∆t. Il devient alors facile d’illustrer la méthode au moyen d’un
chiffrier électronique.

140
141

Tableau 1 - Exemple de calcul sur tableur électronique.


C= 2 5 0 ∆ x= 2 5
g= 9,81 ∆ t = 0,1
D= 0,25 rh= 2 6 0
A= 0,05 rq= 0,001
Étape 1, propagation de l'onde de dépression
H 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H -51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Étape 2, retour à la pression normale
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H -51,92 -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H -51,92 -51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H -51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
Étape 3, propagation de l'onde de surpression
H 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

141
142

Q 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Étape 4, retour à la pression normale
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1

142
143

8.4 Modélisation des composantes d’un système hydraulique

Dans les cas précédent, le frottement n’a pas été pris en considération, sauf dans le modèle de
cheminée d’équilibre, ce qui à conduit à des modèles relativement simples. Cependant, afin de
donner au modèle un niveau de réalisme élevé, il convient d’en considérer les effets. De façon
plus générale, il est important de tenir compte des relations entre la charge hydraulique et le débit
pour tous les composants d’un système hydraulique. Dans un premier temps, nous considérerons
le comportement d’un élément général, puis nous traiterons des particularités d’éléments plus
spécifique en commençant par les conduites et leurs jonctions, puis les pompes et les vannes et
enfin quelques éléments plus particuliers.

8.4.1 Traitement d’un élément général

Nous suivrons ici le principe du programme SURGE du professeur D. J. Wood de l’université du


Kentucky. Il est basé sur une méthode des caractéristiques semblable à celle que nous avons
étudié à la section 2.4. La différence fondamentale ici tient du fait qu’il nous faut tenir compte
des relations entre la charge et le débit, généralement causée par le frottement. Or, l’expression
du frottement est, dans la plupart des cas, fonction du carré du débit. Cette non linéarité a pour
conséquence que les équations caractéristiques ne sont plus des droites comme dans le cas idéal,
mais des courbes. Pour la relation différence de charge-débit, l’utilisation d’une équation
générale du second degré satisfait la plupart des cas; elle s’écrit:

∆H = A(t) + B(t) Q + C(t) Q Q (11)

Les coefficients A, B et C peuvent être fonctions du temps selon que cette relation varie dans le
temps comme dans le cas d’un vanne en cours de manipulation ou encore une pompe en régime
transitoire. La variation temporelle de ces coefficients est présumée connue.

Considérons donc un élément quelconque connecté à ces deux extrémités, d’abord au temps t,
soit avant d’être affecté par le passage d’ondes de pression, puis au temps t+∆t selon les
convention de la figure 4 où les indices 1 et 2 réfèrent respectivement à l’aval et l’amont de
l’élément général au temps t et où les indices 3 et 4 correspondent à la même situation au temps
t+∆t.

143
144

D2
D1

Q2 , H 2
Q1 , H 1 Qt

D4
D3

Q4 , H 4
Q3, H 3 Q t + ∆t

Fig. 4 - Élément général

Dans un premier temps, la méthode des caractéristiques permet d’écrire les relations suivantes:
D3 = D1 + F1 (Q3 − Q1 ) (12)
D4 = D2 + F2 (Q4 − Q2 ) (13)
où: F1 = C1 gA et F2 = C2 gA
1 2
Les pressions de part et d’autre de l’éléments étant mis à jour par:
H3 = H1 + D1 + D3 (14)
H4 = H2 + D2 + D4 (15)

En écrivant que la variation de charge est liée au débit qui traverse l’élément par:
H4 − H2 = A(t) + B(t) Qt + ∆t + C(t) Qt + ∆t Qt + ∆t (16)

Considérant que, s’il n’y a pas de vapeur créée dans l’élément, on peut écrire:
Q1 = −Qt , Q2 = Qt , Q3 = −Qt + ∆t et Q4 = Qt + ∆t

alors l’équation 16 peut être écrite en fonction du débit traversant l’élément au temps t+∆t en y
introduisant les relations 14 et 15 puis 12 et 13. Elle devient donc:
C(t) Qt + ∆t Qt + ∆t + B(t) Qt + ∆t − (F1 + F2 )Qt + ∆t
(17)
+ A(t) + H1 − H2 + 2(D1 − D2 ) + (F1 + F2 )Qt = 0

Cette équation est résolue par itération par une méthode de Newton-Raphson initiée à partir de
Qt . Une fois la nouvelle valeur du débit connue, elle est introduite dans les équations 12 et 13,
puis on évalue les pressions de part et d’autre de l’élément au temps t+∆t grâce aux équations 14
et 15.

Si une des extrémités d’un élément est connecté à un réservoir à charge constante, les valeurs de
F et D sont considérées nulles à cette extrémité.

144
145

8.4.2 Section de conduites

Dans ce type d’élément, les coefficients de l’équation 11 sont:


A(t) = 0
B(t) = 0
− fL
C(t) =
2gDA2
où f est le facteur de frottement adaptable en fonction du régime d’écoulement (diagramme de
Moody ou formule de White-Colebrooke), L la longueur du tronçon, D, son diamètre et A, l’aire
de sa section d’écoulement. En général, on considère f constant équivalent à un coefficient
d’Hazen-Williams.

8.4.3 Élément passif

Entre dans cette catégorie tous les éléments singulier dont les caractéristiques sont considérés
invariable dans le temps. Ici, les coefficients de l’équation 11 deviennent:
A(t) = 0
B(t) = 0
−1
C(t) =
2gCd2 A2
où Cd est le coefficient de débit et A l’aire de la section de référence.

8.4.4 Jonctions

Un principe de continuité du débit et de la pression est à la base de ce comportement. Selon le


schéma de la figure 5, on affecte les ondes transmises et réfléchies d’un coefficient fonction du
nombre de branche à la jonction. Le coefficient de transmission s’écrit:
2
Ti =
Fi ∑  1 F 
 j

et la réflexion:
Ri = Ti − 1
l’indice i est associé à la branche incidente alors que la somme sur j réfère à toutes les branches
adjacentes à la jonction.

145
146

dH 2

1 H1

3
T1 dH
R 1 dH

H2

T1 dH
Fig. 5 - Transmission et réflexion d’onde à une jonction.

8.4.5 Pompes

Les pompes sont en général représentées par des équations quadratiques:


H2 − H1 = AR a 2 + BR a Q + CR Q Q

où a représente le rapport de vitesse de la pompe par rapport à la vitesse nominale. La figure 6


illustre comment cette courbe varie en fonction de ce rapport

250

200 100%

80%
150
60%
100
40%

50 20%

0
1,5

4,5

7,5

12

15
10,5

13,5
0

Fig. 6 - Évolution d’une courbe de pompe.

146
147

8.4.6 Vannes

Entre dans cette catégorie tous les éléments singulier dont les caractéristiques sont considérés
variable dans le temps. Ici, les coefficients de l’équation 11 deviennent:
A(t) = 0
B(t) = 0
−1
C(t) = 2 2
2gCd ( A(t))
où Cd est le coefficient de débit et A l’aire de la section de référence variable en fonction du
temps et de la géométrie de la vanne.

8.4.7 Cavitation

Comme nous l'avons vu précédemment la formation de cavités de vapeur en raison de la rupture


à basse pression de la veine liquide, entraîne un comportement qui diffère passablement de la
simple propagation de l'onde élastique. Les principes du calcul sont alors basé sur le fait qu'une
dépression qui atteint la valeur de la pression de vapeur initie la formation d'une cavité et que la
variation de son volume est basée initialement sur la vitesse du liquide au moment de la rupture.

On procède d'abord avec une analyse standard sans rupture. Si la pression H tombe en dessous de
la pression de vapeur Hv alors on reprend l'analyse en imposant à Hv la pression de l'extrémité
concernée qui est alors considérée comme étant connectée à un réservoir de pression Hv.

Dans ces conditions, les facteurs F, dépendants de la célérité, sont considérés nulles aux
extrémités du tronçon concerné mais pas dans la veine liquide qui s'échappe.

Le fait de considérer l'élément ayant une extrémité attachée à un réservoir de pression Hv crée un
gradient hydraulique inverse qui aura tendance à ralentir au prochain pas de temps le débit puis à
l'inverser pour finir par refermer la cavité, en tenant compte du frottement.

Le volume de la cavité se calcule en considérant le produit de la somme des débits à l'intérieur de


l'élément et dans la branche soumise à la cavitation multiplié par le pas de temps.

8.5 Analyse détaillée de composantes importantes

8.5.1 Vannes

Le calcul des pertes de charge variable d'une vanne se fait à partir d'une fonction quadratique du
débit:
1
h= 2 2
Q2 = CV Q2
2gCd A

avec Cd, le coefficient de débit et A l'aire de l'ouverture maximale. Le coefficient de perte de


charge Cv peut être ajusté en fonction du rapport des aires d'ouverture partielle et maximale:

147
148

CF
CV = 2
 AO 
 AF 

où CF est le coefficient de perte de charge à pleine ouverture.

Le rapport AO AF dépend de la géométrie de l'ouverture de la vanne. De plus certains paramètres


géométriques varient en fonction du temps. En général, ce paramètre est un déplacement ou une
rotation (fig. 7). La variation ce paramètre peut être linéaire en fonction du temps, dans le cas,
par exemple d'un arbre fileté actionné par un moteur à vitesse constante. Cependant, si la
fermeture est actionnée par un ressort la fermeture est dite accéléré. Trois cas sont donc possible:

Fig. 7 - Divers types de vannes.

Fig. 8 - Divers types de vannes.


1) Fermeture linéaire:
P = Pi −  t T  ∆P
o
2) Fermeture accélérée (action rapide):
2
P = Pi −  t T  ∆P
o
3) Fermeture en situation intermédiaire:
n
P = Pi −  t T  ∆P avec 1 ≤ n ≤ 2
o
avec Pi , la position d’ouverture initiale, P , la position instantannée, ∆P , l’ouverture désirée et
TO , le temps d’opération.

Il peut être intéressant de calculer la variation de perte de charge en fonction de la variation de


débit pour une fermeture quelconque:
2
h 1  Q
= 2  
hF  AO   QF 
 AF 

148
149

8.5.2 Pompes

La vitesse spécifique permet de comparer des pompes de tailles différentes mais ayant des
similitudes de comportement, elle est définie par:
1
N RQR 2
NS = 3
HR 4

où N R , QR et H R sont les vitesse de rotation, débit et charge de référence.

En opération normale, la courbe de pompe parabolique est satisfaisante, par contre, pour faire
une analyse plus détaillé, le comportement transitoire de la pompe doit être connu pour toutes les
situations possibles. Le tableau 1 en donne un résumé.

Tableau 1 - Comportements transitoire d’une pompe.

cas Vitesse Vitesse de Charge Couple Remarque


d’écoulemen rotation
tV a h v
A + + + + Pompage
B + + - + Dissipation d’énergie
C + + - - Turbine inversée
D + - - - Dissipation d’énergie
E ± - ± - Pompage inversé
F - - + - Dissipation d’énergie
G - - + + Turbine
H - + + + Dissipation d’énergie

En mettant en graphique les paramètres de charge et couple suivant:


h w
2 2
et 2
a +V a + V2

en fonction de arc tangente du rapport V/a, nous obtenons le graphique de la figure 9 qui, une
fois numérisé pourra être introduit dans le modèle.

Fig. 9 - Caractéristiques complètes d’une pompe radiale.

149
150

8.6 Étude d'un cas

8.6.1 Schéma du système de refoulement

160
4
158 Cheminée
3 5
156 1
Élévation [m]

Point haut
2 6
154
Pompe 9
152 7

150

8
148
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
Distance [m]

Fig. 10 - Profil de la conduite de refoulement

8.6.2 Courbes de pompes

Deux courbes ont été utilisées pour cette étude en fonction des données fournies. Elles
correspondent au fonctionnement du poste avec une et trois pompes. Les valeurs fournies au
programme de calcul sont les suivantes:

Tableau 2 - valeurs de charges et de débits pour un groupe de pompe en régime permanent

Débit [m3/s]

Charge [m d'eau] une pompe trois pompes

21,95 0 0

17,68 0,06688 0,20064

12,19 0,14511 0,43533


Charge au rendement maximum: 11,28 m
Débit au rendement maximum: 0,1514 m3/s
Vitesse de rotation au rendement maximum: 1185T/min

150
151

Rendement maximum: 81%


Vitesse spécifique: 74.9 (S.I.)
Inertie du groupe: 5,2 Nm2

8.7 Équipements de protection

Les équipements de protection on pour fonction générale d’atténuer les variation de pression et
de réduire les effets néfastes de celles-ci. En d’autres termes, il ne suffit pas de penser
uniquement à réduire l’amplitude des surpression et dépression mais aussi, dans certains cas,
empêcher la cavitation ou les inversions d’écoulements. Compte tenu de la grande variété des
installations hydrauliques et de leurs modes d’opération, il n’est pas possible de considérer un
équipement de protection universel et polyvalent. On décrira donc, dans ce qui suit, une panoplie
d’équipements avec leurs caractéristiques propres et leurs contextes d’utilisation.

8.7.1 Volant d’inertie

Le volant d’inertie est une roue de masse assez importante, fixée à l’arbre du groupe moteur
pompe. Il permet, lors d’une coupure d’alimentation, d’allonger le temps de fermeture en
dissipant l’énergie cinétique de rotation accumulée. Par contre, son utilisation demande un
volume d’encombrement suffisant et les départs de pompes ne pourront être rapides.

Le principe de calcul est basé sur la quantité d’énergie cinétique de rotation accumulée par le
volant:
1
Ecω = Iω 2
2

avec I, le moment d’inertie et ω, la vitesse angulaire, ces variables sont calculées par:
2 πN
I = mk 2 et ω =
60

où m est la masse du volant, k, le rayon de giration et N, le nombre de tours par minute. Le rayon
de giration est donné par:

R2

R1

R12 + R22
k2 =
2

Sachant que le taux de variation de l’énergie cinétique est égal au travail des forces appliquées:
d  1 2
Iω = Tω
dt  2 

où le couple T est défini par:

151
152

P 1000gQ0 H0
T= =
ω ωρ

avec P la puissance hydraulique fonction de Q0 et H0 le débit et la charge en régime permanent.


En discrétisant, par différence finies, on peut écrire qu’une variation de vitesse angulaire est
proportionnelle à un pas de temps.
T
∆ω = ∆t
I

Cette relation permettra au modèle de déterminer pas de temps après pas de temps l’évolution de
la vitesse de rotation en fonction de la variation des paramètres hydrauliques.

Dans la pratique, les points suivants doivent être considérés:


a) Plus la conduite est longue plus l’inertie du système est grande et plus la masse du volant
devra être importante. On limite les longueurs à quelques centaines de mètres.
b) Le démarrage des moteurs électriques couplés à des volants de masse importante peut
demander des intensité de courant inadmissible.
c) Le volant ne limite que la dépression, une protection contre les surpression peut aussi être
nécessaire.

8.7.2 Chambres ou cheminées d’équilibre

Les cheminées d’équilibre sont des dispositifs assez simples qui permettent de transformer les
surpressions et les dépression en variation de hauteur de colonne d’eau. Pour le calcul, on
considère la relation suivante, pour évaluer la variation de hauteur d’eau:
Q ∆t
∆Hc = o
Ac

où Qo est le débit d’échange et Ar est la section de la cheminée si cette dernière est cylindrique.

Dans les cas de refoulement sur des dénivellations importantes, l’utilisation de cheminées
d’équilibre devient impraticable puisque leurs hauteurs seraient trop grandes. Sur une conduite
de refoulement, cependant, une cheminée peut être placée en cours de parcours pour contrer les
effets de la cavitation. La hauteur de la cheminée sera alors réduite et son emplacement, son
niveau d’entretien étant réduit, ne pose pas de problème.

152
153

R
C

P
Fig. 11 - Cheminée d’équilibre sur une conduite de refoulement

8.7.3 Chambres d’équilibre unidirectionnelle

Ces chambres permettent de réduire les dépressions par admission d’un débit supplémentaire
pour contrer la réduction du débit causée par une fermeture brusque ou un arrêt de pompe. Le
calcul s’effectue comme pour une cheminée d’équilibre munie d’un clapet non retour.

8.7.4 Réservoirs d’air

Les réservoirs hydropneumatiques sont des réservoirs dans lesquels le volume d’eau est équilibré
par la pression de fonctionnement en régime permanent. Cette réserve d’eau permet de réduire
les dépressions en fournissant une quantité d’eau demandée par la dépression sous forme d’un
débit contrôlé par un orifice, une tuyère ou un clapet percé (fig. 12). Il est en effet essentiel
d’introduire dans le système un amortissement faute de quoi, les oscillations dureraient sur une
longue période. L’expérience a démontré qu’il est préférable d’avoir une plus grande perte de
charge au retour qu’à l’aller, dans le sens du réservoir vers la conduite.

réservoir
d'air
clapet
vanne

Pompe

Fig. 12 - Réservoir hydropneumatique

Sur le plan du calcul, il faut tenir compte de l’échange de débit entre le réservoir et la conduite.
Les relations suivantes doivent être considérées.

153
154

Le débit à travers un orifice dépend de la pression de part et d’autre selon la relation:


Cs Qo Qo = Hl − ( Ha + Hr )

où Qo est le débit d’échange, Cs , le coefficient de perte de charge, Hl , la pression dans la


conduite et Ha est la pression d’air dans le réservoir qui est donnée par:
H0V0K
Ha = −H
(Va − ∆Va )K atm
avec H0 et V0 ,la pression et le volume d’air initial dans le réservoir, Va , le volume d’air
instantané, ∆Va sa variation durant un intervalle ∆t et Ha , la pression atmosphérique. Enfin, Hr
est le niveau d’eau dans le réservoir mis à jour par rapport à sa valeur initiale Hri par la relation
suivante:
∆V
Hr = Hri + a
Ar

Ar est la section du réservoir si ce dernier est cylindrique.

La quantité d’eau admise dans le réservoir au moment de la mise en opération doit être suffisante
pour éviter sa vidange lors de la première dépression. La quantité d’air doit être suffisante pour
éviter la cavitation. Dans les grosses installation un compresseur est mis en oeuvre pour ajuster le
niveau de séparation air-eau qui a tendance à augmenter par dissolution d’air dans l’eau.

8.7.5 Soupapes de décharge

Les soupapes de décharges sont des équipement mécanique qui s’ouvrent pour réduire la
surpression à une valeur acceptable. Ces dispositifs sont généralement constitue d’une soupape
maintenue par un ressort dont la pression est ajustée à une valeur légèrement supérieure ( 5% ) à
la pression maximale d’opération. L’ouverture de la soupape laisse passer un débit qui doit être
évacuer vers l’extérieur.

Ce dispositif est inefficace pour protéger les conduites contre les dépressions et les cavitations.

On utilise, pour le calcul, une relation d’orifice du type:


Hex − H = Cv Q2

où Hex est une pression externe. On tient compte des pressions d’ouverture et de fermeture ainsi
que des périodes de temps associées à chacune de ces opérations.

Ce type de soupapes peut être activée par des capteurs de pression situés à un endroit différent de
celui de la soupape. De cette façon, le déclenchement de l’ouverture peut se faire par
anticipation.

154
155

8.7.6 Soupapes d’admission et de purge d’air

Le principe des soupapes d’admission et de purge d’air est assez simple, puisqu’il ressemble aux
précédentes tout en opérant dans les deux directions. Généralement, elles s’ouvrent en admission
lorsque la pression tombe sous la pression atmosphérique puis expulsent l’air quand la pression
s’accroît. La principale difficulté réside dans l’évaluation des quantités d’air admises et expulsée
du fait que l’écoulement de l’air, un fluide compressible, se fait à des vitesses très élevée pour
lesquels les effets de la compressibilité se font sentir. En fait, ces notions sont importantes pour
calculer les aires efficaces des orifices d’entrée et de sortie. Les deux procédures suivantes
peuvent être utilisées:

a) Aire efficace à l’admission


Sur une courbe semblable à celle de la figure 13, on localise le débit d’air pour lequel
l’écoulement est étranglé (régime supersonique), ici Q = 31,5 m3/min ou encore 0,525 m3/s. On
utilise la formule d’écoulement dans ces conditions:

Fig. 13 - Courbe pression-débit pour une soupape d’air (D. J. Wood, 1988)
1
γ +1 2
 
 2  γ −1
Q = Cdi Ai  γ paρa   
  γ + 1 
 

avec Q: débit d’air


γ: rapport des chaleurs spécifiques (1,4 pour l’air)
Pa: pression atmosphérique (103300 Pa)
ρa: densité de l’air à pression atmosphérique (1,225 kg/m3)
Cdi: coefficient de débit d’admission de l’orifice
A i: aire de l’orifice d’admission

On trouve Cdi:Ai: = 0,00267 m2

a) Aire efficace à l’échappement


Sur la courbe de la figure 10, on localise le débit d’air pour lequel l’écoulement est
étranglé (régime supersonique) à une pression de 1 bar, ici Q = 30 m3/min ou encore 0,5 m3/s.
On utilise la formule d’écoulement dans ces conditions:
1
γ +1 2
 
 2  γ −1
Q = Cdo Ao  γ pρ   
  γ + 1 
 

155
156

avec P: pression relative


ρ: densité de l’air à p (isentropique)
Cdo coefficient de débit d’échappement de l’orifice
Ao: aire de l’orifice d’échappement

On trouve CdoAo= 0,00148 m2, avec p = 100000 Pa et ρ = 2,45 kg/m3

8.7.7 Bipasse

Un bipasse (ou by-pass) est une conduite équipée d’un clapet dans le sens amont aval qui court-
circuite une pompe.

156

Vous aimerez peut-être aussi