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8.1 Introduction
Dans les systèmes hydrauliques en charge, les variations de pression causées par des
changements de régime plus ou moins rapides, voire brusques, entraînent des contraintes sur le
matériel qui dépassent largement celles du régime statique ou permanent. Le dimensionnement
d'une ligne d'adduction ou de refoulement se trouve donc affecté par ces valeurs extrêmes. C'est
d'autant plus vrai dans le cas des stations de refoulement des eaux usées puisque leurs pompes
sont fréquemment et périodiquement démarrées et arrêtées dans des conditions contrôlées. De
plus, en situation d'urgence, ces systèmes sont soumis à des conditions extrêmes auxquelles ils
doivent, dans la mesure du possible, résister.
Une analyse des différents régimes transitoires permettra de déterminer les conditions de
dimensionnement ainsi que les mesures de protection pour les cas exceptionnels. Compte tenu de
la complexité du phénomène, il n'existe pas de solutions analytiques complètes permettant de
résoudre le problème. Des méthodes approximatives, graphiques ou numériques, ont donc pris le
relais pour permettre aux ingénieurs de quantifier ce type de phénomènes. La disponibilité
croissante de la puissance de calcul des ordinateurs à un coût décroissant a permis de développer
des outils numériques de simulation dont la précision et la fiabilité sont déjà fort acceptable en
autant que l'on respecte les conditions d'utilisation.
Les phénomènes de transitoires hydrauliques apparaissent lorsque l’équilibre des forces agissant
sur un système est modifié. Quand un liquide est en mouvement dans une conduite et que ce
mouvement ne varie pas dans le temps, il y un état d’équilibre permanent. En fait, il y a équilibre
entre l’énergie disponible (ou potentielle) et les énergies dues au mouvement (cinétique) et
perdues par le frottement, ce qui définit un mouvement permanent. Cette vision est
macroscopique car, à une échelle plus petite, on observe que les vitesses fluctuant constamment
autour d’une valeur moyenne, c’est une manifestation de la turbulence. Pour les besoins de
l’analyse que nous ferons ici, nous ne considérerons que les effets globaux, moyens dans le
temps, de la turbulence, notamment en ce qui concerne l’évaluation des forces de frottement
selon le régime d’écoulement.
132
Cette réponse, toute rigoureuse qu’elle soit, peut nous paraître bien aride et nous pouvons nous
demander comment cela peut s’appliquer au simple cas de la masse d’eau qui circule en régime
permanent dans une conduite et qui voit son mouvement modifié. Partant des principes que, dans
un fluide, l'énergie potentielle se traduit par une énergie de pression et que, d'autre part, l'eau
n'est pas absolument incompressible et que la conduite admet des déformations élastiques, on
peut analyser un cas particulier.
Considérons donc un système, analogue à une situation de refoulement, où l'eau coule à une
vitesse Vo pour alimenter un réservoir dont le niveau est gardé constant. Le phénomène, illustré à
la figure 1, peut être décrit en quatre phases.
132
133
V=0 C V = Vo
L
phase 1, temps écoulé: t =
C
V=0 -C V = -Vo
2L
phase 2, temps écoulé: t =
C
V=0 C V = -Vo
3L
phase 3, temps écoulé:t =
C
V=0 -C V = Vo
4L
phase 4, temps écoulé: t =
C L
133
134
Ce cycle de période T = 4L C se répéterait indéfiniment, s'il n'y avait pas de frottement. Les
effets du frottement agissent essentiellement sur l’amortissement de l’amplitude de la variation
de pression. Le cas que nous venons d’étudier, est typique d’une installation de refoulement car
il commence par une dépression à l’amont du système. Toutefois, un autre cas critique est à
considérer, celui de la conduite forcée ou de l’adduction gravitaire. Dans cette configuration la
manoeuvre d’une vanne à l’aval du système entraîne une surpression au voisinage de la vanne
semblable à celle observée à l’étape 3 du cas précédent. Le phénomène suit alors les étapes 4, 1,
et 2.
Ces deux cas sont considérés dans le cas d'un arrêt ou d'une décélération, cependant, ils peuvent
aussi être soumis à des départs ou accélérations plus ou moins rapides qui entraîneront des
variations importantes de pression.
Dans l’exemple précédent, nous avons considéré que le fluide était parfaitement élastique quel
que soit son état de contrainte, compression ou tension. Cependant, en situation réelle, un liquide
se rompt en tension. Pour l’eau, une dépression d’environ -10,25 m d’eau entraîne cette rupture.
Il se crée alors une cavité de vide ou presque puisqu’il y subsiste une pression de vapeur
saturante.
Dans un cas concret, les conséquences de cette rupture sont nombreuses et importantes. Dans le
cas que nous avions examiné précédemment, si on admet que cette rupture survient au moment
de la fermeture de la vanne et à proximité de celle-ci, le comportement du système sera
radicalement différent. Lors de la phase 1 (fig. 2), la colonne d’eau n’est plus retenue que par la
cavité de vide et elle s’éloignera avec une vitesse initiale Vo. Puis, dans une deuxième phase, la
pression négative de la cavité créera une force de rappel constante qui ralentira la colonne d’eau.
Une analyse par modèle mathématique simple permet de constater que cette force de rappel
finira par inverser la vitesse de la colonne d’eau et que cette dernière viendra refermer avec une
vitesse proche de Vo la cavité. L’impact, en général assez violent, générera une onde de
surpression qui se propagera comme dans les phases 3 et 4 du cas précédent pour recommencer,
si la dépression est suffisante par un autre cycle initié par une rupture. Il est important de
souligner ici que les étapes 1 et 2 ne se déroulent plus sur des périodes réglées par la célérité de
l’onde de pression mais plutôt par des vitesses de l’ordre de celle de l’écoulement initial.
134
135
V o et moins
phase 1
jusqu'à -Vo
phase 2
BANG!
-Vo
fin de la phase 2
Fig. 2 - Deux premières étapes d'un cycle avec rupture de colonne d’eau.
Ces deux exemples jettent les bases des comportements physiques dont on devra considérer les
conséquences dans l’analyse d’une station de refoulement d’eau.
Ce logiciel simule en temps réel une expérience sur le comportement de la cheminée d’équilibre.
Ceci permet à l'utilisateur de visualiser la réponse du système en fonction de sa configuration.
Pour éditer la configuration, taper la lettre qui symbolise le paramètre à modifier, un curseur
apparaîtra à la place de la valeur numérique. Il suffit alors de taper la nouvelle valeur suivi d'un
↵. Par exemple, pour changer la longueur de la conduite, taper L suivi de la nouvelle valeur et ↵.
Les paramètres N et T définissent respectivement le nombre de pas de temps et l'intervalle de
temps en seconde.
135
136
Note: Avec la carte EGA ou VGA, la courbe de comportement est en cyan sur fond cyan donc
invisible! Néanmoins il est possible d'imprimer, si on envoie la commande P et qu'une
imprimante de type EPSON FX80 est branchée.
136
137
∂H C2 ∂Q
+ =0
∂ t gA ∂ x (1)
La première équation exprime le fait qu’une variation spatiale du débit entraîne une évolution
temporelle de la pression; en effet, si, par exemple, il entre plus débit dans un volume donné
qu’il en sort, il faut que la pression augmente de façon à ce que le volume augmente s’il est
élastique.
La deuxième équation est en fait l’expression de l’équilibre des forces selon la loi de Newton
F = ma ; cet équilibre fait intervenir l’accélération du fluide par la variation temporelle du débit,
les différences de pression sous forme de gradient de pression et les forces de frottement causé
par la vitesse du fluide sur les parois plus ou moins rugueuses de la conduite.
La célérité de l’onde de pression peut être assimilé à la vitesse de propagation du son dans le
milieu eau-conduite. Elle s’exprime par:
1 1 D
= ρ + (3)
C 2 e sE
avec:
C célérité de l'onde élastique
ρ: masse spécifique, 1 000 kg/m3 pour l'eau
e: module d'élasticité de l'eau, 2,05 × 109 N/m2
137
138
D: diamètre de la conduite
s: épaisseur de la paroi
E: module d'élasticité du matériau de la conduite
Ceci nous permet de calculer les valeurs suivantes pour les matériaux courants en conduites de
refoulement:
CPV, E = 2,76 × 109 N/m2:
rapport D/s = 18: C = 378 m/s
rapport D/s = 25: C = 324 m/s
rapport D/s = 41: C = 255 m/s
Fonte ductile, E = 1,03 × 1011 N/m2
rapport D/s = 18: C = 1 229 m/s
rapport D/s = 25: C = 1 184 m/s
rapport D/s = 41: C = 1 062 m/s
Le terme de frottement ƒ(Q) est tiré d’une relation d’écoulement en régime permanent uniforme
telle que celle de Hazen-Williams.
Dans le cas d’une fermeture brusque il est possible en simplifiant le problème à l’extrême
d'évaluer l’ordre de grandeur des variations de pression en évitant la résolution des équations 1 et
2.
Le temps de fermeture d'une vanne ou d'une pompe est considéré brusque lorsqu'il est inférieur
au temps d'un aller et retour de l'onde de pression dans la conduite de longueur L, soit
2L
t≤ (4)
C
Dans l'hypothèse d'une fermeture instantanée, nous déterminons la dépression maximale ∆h par
la relation suivante:
138
139
C
∆h = − V0 (5)
g
La vitesse d'écoulement dans la conduite, en régime permanent, est calculée par un programme
d'équilibre des débits et charges.
L'ordre de grandeur de la surpression serait semblable à celui de la dépression s'il n'y avait pas de
rupture de veine liquide. La surpression causée par la fermeture de la cavité de vapeur à basse
pression peut atteindre des valeurs supérieures à celles obtenus par suite du retour élastique de
l'onde créée sans rupture.
Cette première évaluation ne nous permet pas de suivre le déroulement temporel et spatial de
l’évolution des pressions et des débits. Pour le connaître, il faut procéder à la résolution du
système d’équations. Malheureusement, ceci n’est possible qu’en négligeant le frottement et la
cavitation et en ramenant le système à une équation d’onde dont les solutions seront
harmoniques. La plupart des cas pratiques ne sont pas analysés de manière satisfaisante par ce
type de modèle analytique simple. Il faut donc recourir à des méthodes graphiques ou
numériques pour analyser des cas complexes. Nous en ébaucherons les principes pour deux
méthodes car ce sont les plus répandues.
Dans un plan x,t, l’équation 10 représente des courbes (ici des droites) sur lesquelles le système 9
est vérifié. L’intersection de deux de ces droites définit donc une solution ce système d’équations
(fig. 3).
139
140
+C 3 -C
1 1
1 2 x
Fig. 3 - Schéma utilisé pour la méthode des caractéristiques.
Ainsi, si les points 1 et 2, situés au temps initial, représentent des positions où les valeurs des
pressions et débits sont connus, alors il sera possible de calculer les valeurs au point 3, situé en
∆x/2 et ∆t/2 en considérant une forme différentielle du système 9:
∆ CQ
H± =0
∆t gA
ce qui donne:
CQ3 CQ1
entre 1 et 3: H3 + = H1 +
gA gA
CQ3 CQ2
et entre 2 et 3: H3 − = H2 −
gA gA
1 C
d’où: H3 = H1 + H2 + (Q1 − Q2 )
2 gA
1 gA
et Q3 = ( H1 − H2 ) + (Q1 + Q2 )
2 C
Cette méthode consiste à remplacer les opérateurs différentiels par des opérateurs basés sur des
intervalles de temps et d’espace finis ∆t et ∆x, puis à résoudre le système d’équations algébrique
ainsi obtenu en tenant compte des conditions initiales et aux limites. Ainsi le système 1 et 2, sans
frottement, devient:
Hit + ∆t − Hit C 2 Qt − Qit−1
= − i +1
∆t gA 2∆x
Qit + ∆t − Qit H t − Hit−1
= −gA i +1
∆t 2∆x
Pour chaque position i sur l’axe x, on peut écrire ces deux équations en mettant en évidence les
variables à évaluer au temps t+∆t. Il devient alors facile d’illustrer la méthode au moyen d’un
chiffrier électronique.
140
141
141
142
Q 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 -0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Étape 4, retour à la pression normale
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 51,92 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
H 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Q 0 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
142
143
Dans les cas précédent, le frottement n’a pas été pris en considération, sauf dans le modèle de
cheminée d’équilibre, ce qui à conduit à des modèles relativement simples. Cependant, afin de
donner au modèle un niveau de réalisme élevé, il convient d’en considérer les effets. De façon
plus générale, il est important de tenir compte des relations entre la charge hydraulique et le débit
pour tous les composants d’un système hydraulique. Dans un premier temps, nous considérerons
le comportement d’un élément général, puis nous traiterons des particularités d’éléments plus
spécifique en commençant par les conduites et leurs jonctions, puis les pompes et les vannes et
enfin quelques éléments plus particuliers.
Les coefficients A, B et C peuvent être fonctions du temps selon que cette relation varie dans le
temps comme dans le cas d’un vanne en cours de manipulation ou encore une pompe en régime
transitoire. La variation temporelle de ces coefficients est présumée connue.
Considérons donc un élément quelconque connecté à ces deux extrémités, d’abord au temps t,
soit avant d’être affecté par le passage d’ondes de pression, puis au temps t+∆t selon les
convention de la figure 4 où les indices 1 et 2 réfèrent respectivement à l’aval et l’amont de
l’élément général au temps t et où les indices 3 et 4 correspondent à la même situation au temps
t+∆t.
143
144
D2
D1
Q2 , H 2
Q1 , H 1 Qt
D4
D3
Q4 , H 4
Q3, H 3 Q t + ∆t
Dans un premier temps, la méthode des caractéristiques permet d’écrire les relations suivantes:
D3 = D1 + F1 (Q3 − Q1 ) (12)
D4 = D2 + F2 (Q4 − Q2 ) (13)
où: F1 = C1 gA et F2 = C2 gA
1 2
Les pressions de part et d’autre de l’éléments étant mis à jour par:
H3 = H1 + D1 + D3 (14)
H4 = H2 + D2 + D4 (15)
En écrivant que la variation de charge est liée au débit qui traverse l’élément par:
H4 − H2 = A(t) + B(t) Qt + ∆t + C(t) Qt + ∆t Qt + ∆t (16)
Considérant que, s’il n’y a pas de vapeur créée dans l’élément, on peut écrire:
Q1 = −Qt , Q2 = Qt , Q3 = −Qt + ∆t et Q4 = Qt + ∆t
alors l’équation 16 peut être écrite en fonction du débit traversant l’élément au temps t+∆t en y
introduisant les relations 14 et 15 puis 12 et 13. Elle devient donc:
C(t) Qt + ∆t Qt + ∆t + B(t) Qt + ∆t − (F1 + F2 )Qt + ∆t
(17)
+ A(t) + H1 − H2 + 2(D1 − D2 ) + (F1 + F2 )Qt = 0
Cette équation est résolue par itération par une méthode de Newton-Raphson initiée à partir de
Qt . Une fois la nouvelle valeur du débit connue, elle est introduite dans les équations 12 et 13,
puis on évalue les pressions de part et d’autre de l’élément au temps t+∆t grâce aux équations 14
et 15.
Si une des extrémités d’un élément est connecté à un réservoir à charge constante, les valeurs de
F et D sont considérées nulles à cette extrémité.
144
145
Entre dans cette catégorie tous les éléments singulier dont les caractéristiques sont considérés
invariable dans le temps. Ici, les coefficients de l’équation 11 deviennent:
A(t) = 0
B(t) = 0
−1
C(t) =
2gCd2 A2
où Cd est le coefficient de débit et A l’aire de la section de référence.
8.4.4 Jonctions
et la réflexion:
Ri = Ti − 1
l’indice i est associé à la branche incidente alors que la somme sur j réfère à toutes les branches
adjacentes à la jonction.
145
146
dH 2
1 H1
3
T1 dH
R 1 dH
H2
T1 dH
Fig. 5 - Transmission et réflexion d’onde à une jonction.
8.4.5 Pompes
250
200 100%
80%
150
60%
100
40%
50 20%
0
1,5
4,5
7,5
12
15
10,5
13,5
0
146
147
8.4.6 Vannes
Entre dans cette catégorie tous les éléments singulier dont les caractéristiques sont considérés
variable dans le temps. Ici, les coefficients de l’équation 11 deviennent:
A(t) = 0
B(t) = 0
−1
C(t) = 2 2
2gCd ( A(t))
où Cd est le coefficient de débit et A l’aire de la section de référence variable en fonction du
temps et de la géométrie de la vanne.
8.4.7 Cavitation
On procède d'abord avec une analyse standard sans rupture. Si la pression H tombe en dessous de
la pression de vapeur Hv alors on reprend l'analyse en imposant à Hv la pression de l'extrémité
concernée qui est alors considérée comme étant connectée à un réservoir de pression Hv.
Dans ces conditions, les facteurs F, dépendants de la célérité, sont considérés nulles aux
extrémités du tronçon concerné mais pas dans la veine liquide qui s'échappe.
Le fait de considérer l'élément ayant une extrémité attachée à un réservoir de pression Hv crée un
gradient hydraulique inverse qui aura tendance à ralentir au prochain pas de temps le débit puis à
l'inverser pour finir par refermer la cavité, en tenant compte du frottement.
8.5.1 Vannes
Le calcul des pertes de charge variable d'une vanne se fait à partir d'une fonction quadratique du
débit:
1
h= 2 2
Q2 = CV Q2
2gCd A
147
148
CF
CV = 2
AO
AF
148
149
8.5.2 Pompes
La vitesse spécifique permet de comparer des pompes de tailles différentes mais ayant des
similitudes de comportement, elle est définie par:
1
N RQR 2
NS = 3
HR 4
En opération normale, la courbe de pompe parabolique est satisfaisante, par contre, pour faire
une analyse plus détaillé, le comportement transitoire de la pompe doit être connu pour toutes les
situations possibles. Le tableau 1 en donne un résumé.
en fonction de arc tangente du rapport V/a, nous obtenons le graphique de la figure 9 qui, une
fois numérisé pourra être introduit dans le modèle.
149
150
160
4
158 Cheminée
3 5
156 1
Élévation [m]
Point haut
2 6
154
Pompe 9
152 7
150
8
148
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
Distance [m]
Deux courbes ont été utilisées pour cette étude en fonction des données fournies. Elles
correspondent au fonctionnement du poste avec une et trois pompes. Les valeurs fournies au
programme de calcul sont les suivantes:
Débit [m3/s]
21,95 0 0
150
151
Les équipements de protection on pour fonction générale d’atténuer les variation de pression et
de réduire les effets néfastes de celles-ci. En d’autres termes, il ne suffit pas de penser
uniquement à réduire l’amplitude des surpression et dépression mais aussi, dans certains cas,
empêcher la cavitation ou les inversions d’écoulements. Compte tenu de la grande variété des
installations hydrauliques et de leurs modes d’opération, il n’est pas possible de considérer un
équipement de protection universel et polyvalent. On décrira donc, dans ce qui suit, une panoplie
d’équipements avec leurs caractéristiques propres et leurs contextes d’utilisation.
Le volant d’inertie est une roue de masse assez importante, fixée à l’arbre du groupe moteur
pompe. Il permet, lors d’une coupure d’alimentation, d’allonger le temps de fermeture en
dissipant l’énergie cinétique de rotation accumulée. Par contre, son utilisation demande un
volume d’encombrement suffisant et les départs de pompes ne pourront être rapides.
Le principe de calcul est basé sur la quantité d’énergie cinétique de rotation accumulée par le
volant:
1
Ecω = Iω 2
2
avec I, le moment d’inertie et ω, la vitesse angulaire, ces variables sont calculées par:
2 πN
I = mk 2 et ω =
60
où m est la masse du volant, k, le rayon de giration et N, le nombre de tours par minute. Le rayon
de giration est donné par:
R2
R1
R12 + R22
k2 =
2
Sachant que le taux de variation de l’énergie cinétique est égal au travail des forces appliquées:
d 1 2
Iω = Tω
dt 2
151
152
P 1000gQ0 H0
T= =
ω ωρ
Cette relation permettra au modèle de déterminer pas de temps après pas de temps l’évolution de
la vitesse de rotation en fonction de la variation des paramètres hydrauliques.
Les cheminées d’équilibre sont des dispositifs assez simples qui permettent de transformer les
surpressions et les dépression en variation de hauteur de colonne d’eau. Pour le calcul, on
considère la relation suivante, pour évaluer la variation de hauteur d’eau:
Q ∆t
∆Hc = o
Ac
où Qo est le débit d’échange et Ar est la section de la cheminée si cette dernière est cylindrique.
Dans les cas de refoulement sur des dénivellations importantes, l’utilisation de cheminées
d’équilibre devient impraticable puisque leurs hauteurs seraient trop grandes. Sur une conduite
de refoulement, cependant, une cheminée peut être placée en cours de parcours pour contrer les
effets de la cavitation. La hauteur de la cheminée sera alors réduite et son emplacement, son
niveau d’entretien étant réduit, ne pose pas de problème.
152
153
R
C
P
Fig. 11 - Cheminée d’équilibre sur une conduite de refoulement
Ces chambres permettent de réduire les dépressions par admission d’un débit supplémentaire
pour contrer la réduction du débit causée par une fermeture brusque ou un arrêt de pompe. Le
calcul s’effectue comme pour une cheminée d’équilibre munie d’un clapet non retour.
Les réservoirs hydropneumatiques sont des réservoirs dans lesquels le volume d’eau est équilibré
par la pression de fonctionnement en régime permanent. Cette réserve d’eau permet de réduire
les dépressions en fournissant une quantité d’eau demandée par la dépression sous forme d’un
débit contrôlé par un orifice, une tuyère ou un clapet percé (fig. 12). Il est en effet essentiel
d’introduire dans le système un amortissement faute de quoi, les oscillations dureraient sur une
longue période. L’expérience a démontré qu’il est préférable d’avoir une plus grande perte de
charge au retour qu’à l’aller, dans le sens du réservoir vers la conduite.
réservoir
d'air
clapet
vanne
Pompe
Sur le plan du calcul, il faut tenir compte de l’échange de débit entre le réservoir et la conduite.
Les relations suivantes doivent être considérées.
153
154
La quantité d’eau admise dans le réservoir au moment de la mise en opération doit être suffisante
pour éviter sa vidange lors de la première dépression. La quantité d’air doit être suffisante pour
éviter la cavitation. Dans les grosses installation un compresseur est mis en oeuvre pour ajuster le
niveau de séparation air-eau qui a tendance à augmenter par dissolution d’air dans l’eau.
Les soupapes de décharges sont des équipement mécanique qui s’ouvrent pour réduire la
surpression à une valeur acceptable. Ces dispositifs sont généralement constitue d’une soupape
maintenue par un ressort dont la pression est ajustée à une valeur légèrement supérieure ( 5% ) à
la pression maximale d’opération. L’ouverture de la soupape laisse passer un débit qui doit être
évacuer vers l’extérieur.
Ce dispositif est inefficace pour protéger les conduites contre les dépressions et les cavitations.
où Hex est une pression externe. On tient compte des pressions d’ouverture et de fermeture ainsi
que des périodes de temps associées à chacune de ces opérations.
Ce type de soupapes peut être activée par des capteurs de pression situés à un endroit différent de
celui de la soupape. De cette façon, le déclenchement de l’ouverture peut se faire par
anticipation.
154
155
Le principe des soupapes d’admission et de purge d’air est assez simple, puisqu’il ressemble aux
précédentes tout en opérant dans les deux directions. Généralement, elles s’ouvrent en admission
lorsque la pression tombe sous la pression atmosphérique puis expulsent l’air quand la pression
s’accroît. La principale difficulté réside dans l’évaluation des quantités d’air admises et expulsée
du fait que l’écoulement de l’air, un fluide compressible, se fait à des vitesses très élevée pour
lesquels les effets de la compressibilité se font sentir. En fait, ces notions sont importantes pour
calculer les aires efficaces des orifices d’entrée et de sortie. Les deux procédures suivantes
peuvent être utilisées:
Fig. 13 - Courbe pression-débit pour une soupape d’air (D. J. Wood, 1988)
1
γ +1 2
2 γ −1
Q = Cdi Ai γ paρa
γ + 1
155
156
8.7.7 Bipasse
Un bipasse (ou by-pass) est une conduite équipée d’un clapet dans le sens amont aval qui court-
circuite une pompe.
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