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Mémoire de Master
En vue d’obtention d’un diplôme de Master en Histoire contemporaine
Spécialité : histoire de la résistance et du mouvement nationale
Année universitaire
2021/2022
Remerciement
D’abord, nous tenons à remercier dieu de nous avoir donné la force et la patience
Nous tenons de remercier notre chers famille qui nous ont toujours encouragés et
Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements et nos gratitudes à notre encadreur
Madame Oudjani Ourdia pour son soutien, engagement, l’orientation qu’elle nous a
accordée, car sans elle ce mémoire n’aurait pas pu se faire, merci infiniment.
mastapha Saaoui qui nous a fournit un ouvrage très précieux pour notre recherche celui de
Loire/Saint Etienne »
Puis, nous tenons particulièrement à remercier tous ceux qui ont contribué, de prés ou de
Je tiens à dédier ce modeste travail à la mémoire de mon père que dieu l’accueil dans son
A mes amis Nabil, Mouha , Amar, Salim, Nassim, Moumouh , Massi, Aissa, Arezki, Rania
Nassim
Dédicace
Je dédie ce modeste travail à l’âme de mes chers parents, qui ont souffert sans me laisser
souffrir, qui n’ont jamais dit non à mes exigences, qui attendirent ce jour avec impatience.
A mes amis Sofiane, Kamel, Djaafar, Lamine , Ismail, Faouzi, Meriem, Tiziri, Fodil, Massi ,
Toufik et toutes mes connaissance jusqu'à maintenant, merci pour leur amour , engagement
et encouragements
Chafaa
Sommaire
Introduction................................................................................................................................. I
Problématique ........................................................................................................................... IV
2.2. Les trois âge de l’émigration Algérienne selon Abdelmalek Sayad : ......................... 15
a) At yemmel ; ................................................................................................................... 38
b) Timezrit ......................................................................................................................... 38
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport socioéconomique chez les Ait Yemmel ........ 50
Introduction
Ce sujet porte un intérêt majeur puisqu’il est inscrit dans le domaine d’étude de
l’histoire de l’Algérie contemporaine, et détermine l’une des migration les plus importante de
la région au XXe siècle , Timezrit a été témoin d’une violente migration vers la France, Plus
d’un siècle d’émigration villageoise a engendré la structuration d’une communauté
d’immigration d’At Yemmel en exil .
-Sur le plan scientifique, ce sujet peut servir comme source de documentation pour les
autres chercheures qui viendront après nous, et procurer des informations qui peuvent se
révéler indispensables pour effectuer des recherches ultérieures dans le domaine.
Avant d’entrer dans le vif de notre sujet, il est nécessaire de préciser les motifs de choix
de celui-ci-qui sont d’ordre objectif et subjectif. Motifs objectif :
Le choix du sujet traité dans cette recherche a été motivé par le fait que :
I
Introduction
-Malgré la riche histoire de la région que nous aborderons dans ce travail, elle n'y a
malheureusement pas attiré beaucoup de chercheurs. Ainsi, nous avons voulu être parmi les
premiers chercheurs à faire revivre son patrimoine, et à révéler son histoire
-La région est considérée comme une source d'immigrants, et ses habitants ont été parmi
les premiers à immigrer, notamment en France, et cela est dû à un certain nombre de facteurs,
nous avons donc voulu faire cela pour dissiper la confusion sur cette émigration, ses facteurs,
et son impact sur la population,
Concernant les motifs subjectifs qui nous ont motivé a choisir ce sujet
-C’est pour nous un réel plaisir de traiter ce sujet pour clarifier la question de l'émigration
Algériens, de la région de Kabylie et de Ait Yemmel , d'autant plus que nous appartenons à
cette région (la Kabylie).
-On a consacré a première partie de cette étude a donner un aperçu historique sur
l’émigration kabyle
définir cette région qui est située au sud ouest de Béjaia dont elle est distant de 50 km ,
depuis ses fondations , voila bien des siècles , jusqu'à récemment (années 70-80) la commune
de Timezrit s’appelait Tribu des Ait Yemmel tant connue dans l’histoire pour ses nombreuses
rébellions et que le général Bugeaud qualifiait en 1847 de « tribu des insoumis »celle-ci était
alors délimitée par les tribus des IFNAYEN au nord et les ATH-DJELLIL au sud , par les
IZNAYEN a l’est et les IMESSISSEN ET ATH OUAGHLIS a l’ouest ,
-Le deuxième chapitre sont venu sous le titre « l’organisation sociale d’ath yemmel » ,en
élargissant le champ des connaissances, la recherche fait la lumière sur la question de
l’émigration de cette région qui constituent des fait sociaux important qui ont beaucoup
marqué la vie social des ath yemmel ,a l’instar des villages kabyles et algériens .
-Cependant, on a traité dans le troisième chapitre sous le titre «La mine de Timezrit et son
apport socioéconomique chez les Ait Yemmel» en effet , La migration de main d’œuvre entre
II
Introduction
Finalement la quatrième parti nous aimons clarifier la question de l’émigration des Ait
Yemmel , commençons par approfondir notre études sur le départ des émigrés et leurs
destinations finales après l’étape suivante est de monter la cartographie et les activités des
émigrés des ath yemmel a l’étranger et pour clôturer notre travail nous allons citer les
conditions sociales de l’émigration des at yemmel
III
Introduction
Problématique
Comme de nombreuses régions méditerranéennes, la Kabylie a été une forte région
d'immigration tout au long de son histoire. Une zone rurale avec peu de ressources naturelles
et peu d'urbanisation s'est peu souciée des projets de développement économique tout au long
de son histoire. Sa provocation (sous les conquêtes ottomanes et françaises) et sa colonisation
ultérieure en ont fait une région marginale, avec une grande partie de son territoire éloignée
du développement des politiques coloniales agraires et de l'activité industrielle. Cette mobilité
ancienne et dynamique, paradoxale pour une région sédentaire comme la Kabylie, aurait
habitué les Kabyles aux voyages migratoires. De la région maghrébine à la région française,
seule la Méditerranée passerait rapidement en raison des multiples opportunités offertes par la
colonisation.
Dans notre travail, nous tenterons de lever l'ambiguïté sur la nature de cette migration que
connaissaient la région de Kabylie et Timezrit en particulier, ainsi que les facteurs qui ont
réveillé cette migration et l'ont rendue sévère, et aussi de lever la confusion sur le rôle du la
mine sur l’augmentation du nombre d'immigrés, ainsi connaissant le rôle de ces immigrés
dans la lutte politique et syndicale contre la colonisation française. De ce fait notre
problématique s’articule autour de la question centrale suivante :
Quel est le contexte historique de l’émigration de la Kabylie cas d’Ait yemmel (Timezrit)
Béjaia au XXème siècle
Pour mieux cerner la problématique de notre sujet. On a subdivisé cette question centrale
en cinq sous-questions :
-Quels sont les facteurs favorisants l’émigration chez les ait Yemmel au 20ème siècle ?
-Quelle place occupe la mine de Timezrit dans la vie socio-économique d’Ait Yemmel et
quel est son impact sur cette migration ?
-Quelles sont les destinations vers lesquelles se dirigent les immigrés en France ? et quel
est le rôle de ces immigrés dans l’activité syndicale et la lutte politique et militaire pour
l’Algérie ?
IV
Introduction
-Pour répondre a notre première question nous nous fondons sur l’étude de documents
historiques qui retracent l’évolution économique et sociale de l’Algérie et la Kabylie depuis la
veille de l’occupation coloniale jusqu’à nos jours.
-Et pour la résolution des trois autres question, nous nous appuyons sur les résultats
d’enquêtes effectuées sur le terrain, notre option pour ce type de méthode s’explique par le
fait que l’interview et le questionnaires apparaissent comme de puissants instruments mis en
service des recherches historique et sociale , les expériences déjà vécue par le sujet, comme
les intentions qui préparent son futur comportement, ne peuvent guère être connues par
d’autres moyens . les perceptions , les attitudes et les opinions qui ne se manifeste pas dans un
comportement observable sont accessibles grâce a l’interview
V
Chapitre I :
L’émigration est un sujet étroitement lié à un ensemble de domaines, dont on ne peut pas
s’en passer pour avoir une bonne compréhension de sujet, pour commencer a étudier cette
thématique il nous faut une définition précise et globale de l’émigration / immigration et
émigré / immigré
1- définition de l’émigration :
Avec la réinstallation des humains, les conditions politiques de la chasse aux sorcières de
premier niveau sont apparues, avec des groupes religieux et ethniques chassant des centaines,
voire des millions, de personnes à travers leurs frontières nationales à la recherche de citoyens
plus sûrs. (Renegonnard, 1927 p. 20)
La migration est défini comme le mouvement d'individus ou de groupes d'un lieu de vie et
de résidence permanente vers une autre région afin de trouver un emploi ou d'échapper à un
statut social défavorisé, et n'est pas qualifiée de pauvreté. Liés, hors de la persécution, aspirant
à de meilleures opportunités de vie, etc. (Belloula, 1965 p. 13)
7
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
Dans ce contexte ,les travaux d'Abdelmalek Sayad émergent une sociologie qui a été
marginalisée pour ne pas être subordonnée à des questions sociales plus globales.des question
comme le travail, la discrimination ou la domination. Le travail de Sayad est fondamental en
ce qu'il permet à un regard neuf de définir et d'analyser la « migration » d'objets. On y trouve
une préoccupation pour l'intégrité de la recherche sur l'immigration, c'est-à-dire sur le
continuum d'émigration à l’immigration. Il y a aussi une volonté de ne pas "dessiner la
sociologie de l'émigration sans esquisser en même temps la sociologie de l'immigration"
(Sayad, 1999 p. 15). Dès le début de ses travaux, le chercheur dénonce l'ethnocentrisme qui
fait des émigrés, des immigrés, Bien qu'il soit à la fois émigré et immigré, et ait tendance à
8
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
adopter une position épistémologique unilatérale, dans laquelle "le problème, à la fois
explicite et implicite, est toujours celui de la société 'd'accueil"1 (SAYAD, juin 1977 p. 59)
Sayad montre également que la migration d'un même groupe vers une société d'accueil
particulière se produit par étapes qui correspondent à des objectifs différents, à des "âges"
différents de migration, en réponse à des pressions d'exploitation industrielle et comme un
fantasme. Le corollaire inhérent aux décisions d'immigration et comme outil d'immigration
permanente (Sayad, 1991)
Quant à l'objectivation de ces phénomènes, elle n'est pas simple. En effet, le parcours de
vie d'un immigré, souvent marqué par le chagrin et l'absence, pour paraphraser le titre de
Sayad (1999), il doit être vécu par les acteurs puis énoncé avec la distance nécessaire. Cela
permet de « s'oublier » pour mieux « se souvenir de soi »2 (Sayad, 1993 p. 1269) observé et
entendu, devient l'enquêteur et l'observateur de lui-même, de son propre parcours (ibid. :
1268).Cette histoire, racontée oralement et marquée par l'inarticulation, est une exploration
d'une trajectoire, Celle-ci fait de l'immigré un ancien candidat à la mobilité , partir après un
long calcul, ou échapper à un destin traqué, furtivement ou violemment, de l'extérieur, ou
dans un voyage risqué.
1
Le terrain de recherche de Sayad fut essentiellement celui des Algériens en France, mais son reproche s’applique assez
bien à l’ensemble de la sociologie de la migration.
2
Sayad reproduit ici, dans la Misère du monde, dirigé par Bourdieu (1993), les paroles d’un de ses interviewés, Abbas,
ouvrier algérien en France.
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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
immigré peut avoir les mêmes droits que les citoyens de pays de destination à partir du
moment où il demande la nationalité. un étranger est une personne qui ne possède ni la
nationalité, ni les droits sociaux du pays dans lequel il se trouve. Il y reste souvent pour peu
de temps cependant un émigré est celui qui quitte son pays pour aller vivre dans un autre,
pendant un certain temps ou pour toujours ( TERMIUM Plus Gouvernement du Canada)
Les Algériens ont une propension à l’émigration qui semble à jamais inscrite dans leur
emploi du temps. On en rencontre en Orient, sur le chemin de La Mecque, comme au Liban
où ils ont constitué de petites communautés ; ils émigrent aussi vers l’Europe du Nord et aux
Amériques, avec des fortunes diverses. Mais c’est en France, dont ils furent un temps des
citoyens, qu’ils sont les plus nombreux.
L’émigration des Algériens vers la France, est ancienne et a changé plusieurs fois de
forme. Conçue au départ pour alimenter une émigration de travail, Certes, toute migration
économique a pour origine la misère matérielle et sociale, laquelle peut être le résultat de
différents facteurs ; mais dans le cas des départs de milliers d’Algériens en direction de la
France, c’est d’abord et surtout la colonisation qui en est à l’origine. elle était vécue comme
un exil supposé temporaire. À partir du milieu des années soixante-dix, en vertu des
dispositifs de regroupement familial, le départ de l’Algérie a débouché sur une installation
plus pérenne, voire définitive, en France. Le choix de rester sur le territoire français, d’en
acquérir la nationalité, d’y fonder une famille, continue depuis de se heurter aux soupçons
lancinants des discours sur l’intégration.
1977, p. 61)
A cette époque l’émigration algérienne était presque inexistante, dans les années 1912 où
le nombre d’émigré comprenait que de 5 à 5 000 émigrés, et 10 à 13 000 émigrés en 1914,
quelques année après, l’émigration des algériens a commencé a évolué et a ce développé
10
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
rapidement, une vague considérable des émigrés algériens ont pris le chemin de rejoindre la
France dans le but de travailler, cette catégorie d’émigré est seulement destinée à remplacer
les français dans les usines et les fermes, après la guerre beaucoup de régions sont totalement
dévastées, il était nécessaire de faire reconstruire ces dégâts, donc l’émigration augmente de
plus en plus. Certains historiens lancent des chiffres concernant le nombre d’algériens émigré
en France entre les années 1915 et 1918 à 78 056 dans le cas de Stora et selon A.Nouschi qui
dit que entre 1914 et 1918 le nombre des algériens est de 116 000 dont 59 000, parmi eux
y’en a ceux qui ont retourné en Algérie, et selon Ahséne Zehraoui « de 1914 à 1926, ou l’on
assiste à l’arrivée massive des Algériens pendant tout la durée de conflit, les émigrants étant
envoyé, pour certains, combattre sur le front en tant que soldat, tandis que d’autres furent
recrutés par les industries de la défense nationale et par d’autres secteurs de l’activité
économique pour compenser, en partie, la force active partie sur les champs de bataille. »
(ZAHRAOUI Ahsène, op cit, 2002, p, 73,)
une autre forme d’émigration que les algériens ont connu lors de leurs participation à la
première guerre mondiale a côtés des français, le nombre de soldats a atteignaient 172 739
soldats algériens, ces nouvelles formes et ces nouvelles mouvements migratoire ont aidé les
gens a ouvrir les yeux sur une nouvelle société totalement différente à celle des algériens, à ce
moment les changements commencent à être remarquable, le nombre des émigrés évolué de
plus en plus, la société française a influencé par son mode de vie sur les émigrés algériens,
parmi ses changements, les algériens entrent en relation et se marient avec les européennes,
mangent la viande non préparé selon le rituel musulman, consomment le vin, mais ce
changement a aussi stimulé une prise de conscience dans les esprits des émigré, Messali Hadj
lui-même a vécu cette expérience de transformation, lui qui a connu les deux expérience, celle
de l’usine et celle de la caserne, où il reconnut qu’il n’était plus le Messali de l’avant-guerre il
est devenu totalement quelqu’un d’autre. (GUERID, 2007, pp. 52-55)
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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
2.1 les départs et les retours des Algériens entre la France et l’Algérie durant 1914 a1973
Le mouvement migratoire entre l’Algérie et la France de 1914 à 1973 :
Et le tableau ci-dessous fournit des chiffres et des statistiques sur les migrants dans les
deux sens (départs et retours) entre les années 1914 et 1973
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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
1943
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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
1944
1945 577
1946 34.929
1959
1960
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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
1973 +19.142
Cette catégorie de paysan et une catégorie pauvre qui lutte pour survie, ils ont choisi
l’émigration pour but de changer leurs conditions de vie et la rendre meilleurs. «Aussi
l’émigré d’alors, paysan qui ne s’était séparé des siens, de sa terre, de ses activités que
physiquement et provisoirement était-il mandaté par sa famille et plus largement par la
société paysanne pour une mission bien précise, limitée dans le temps parce que limitée dans
ses objectifs. » (Abdelmalek SAYAD, op cit, 1977, P 61.) C’était une émigration individuel et
limité dans le nombre et l‘espace.
15
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
La majorité de cette génération sont des jeunes célibataires, issus des compagnes et encore
des zones urbaines, certains restent des années sans y retourner au pays, et d’autre, leur retour
au pays se limite seulement aux congés annuels, contrairement aux premiers émigrés.
L’émigration algérienne a pris une nouvelle forme et une nouvelle dimension différente de
deux générations précédentes, elle est caractérisée par les liens de solidarité et aussi les
émigrés tiennent de leur origine et de leurs positions, L’émigration de cette génération est
devenue familiale, « […] l’accroissement du volume de l’émigration et sa généralisation a
toutes les régions d’Algérie, aux homme de tout le group, paysans et non paysans, jeunes et
moins jeunes, aux familles et enfants, etc. ( Ibid, p76.)
Les algériens sont plus au moins instruit ils exercent des activités différente par rapport à
celle qu’était exercée par les deux premiers âges, ainsi que le mariage entre les algériens et les
français il n’est plus un tabou.
2.3 synthèse descriptive des trois « âges » de l’émigration algérienne chez Sayad :
Sayad distingue donc les « variables d'origine » : origine géographique, origine sociale,
caractéristiques économiques, traditions locales d'émigration ; d'autre part, il isole des «
variables de résultat » : conditions de travail, logement, statut familial. En France. L'âge
migratoire est donc un système ouvert dont la configuration dépend de dynamiques exogènes
: il est lui-même le produit des mutations sociales des pays de départ et d'origine. Son analyse
tend donc à laisser de côté la dynamique du pays d'accueil et s'intéresse principalement à
l'évolution des rapports entre émigrés et non-émigrés dans le contexte de transformation
sociale en Algérie. Le titre est clair à cet égard : il se concentre sur trois âges de «
l'émigration » en Algérie. Le tableau ci-dessous résume son analyse.
16
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
17
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
18
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
3. L’émigration en Kabylie :
La Kabylie connue, une vague d’émigration vers l’orient, et même vers les pays européens,
spécialement la France, ce dernier, la force colonisatrice de ce pays, donc, les Kabyles qui ont
choisir la France à cause des facteurs historiques.
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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
Les Kabyles, de différentes régions, de cette terre, trouvent une solution pour abolir la
misère sociale, qui frappe le pays pendant la domination Française, l’émigration, vers l’orient,
et vers l’Europe en général.
Le Kabyle, cherche que un lieu, un abri, en dehors de toute misère sociale, lui, attend que
de trouver un travail pour nourrir sa famille, en Kabylie, chaque maison a envoyé plus de
deux membres de la famille vers les pays étrangers juste pour travailler, et aider la famille
financièrement.
La vraie cause qui pousse les Kabyles à émigrer, c’est bien la situation économique de la
Kabylie pendant la période coloniale, la force colonisatrice essaye depuis l’occupation du
territoire à dévoiler le pays de ses enfants, c’est pour cela, la population Kabyle, a commencé
d’émigrer vers l’orient, la fin des années 1848, des familles Maraboutiques3, beaucoup plus
influentes dans le milieu sociale de la Kabyle.
Selon Younes Adli, la première vague de l’émigration Kabyle était vers l’orient, le moyen
orient, en 1848, notamment la Syrie, le Liban, qui était des provinces Turques, avant
l’occupation Anglaise et Française de cette zone. Cette émigration, va porter une autre
conjecture sociale, l’occupation, c’est la première rupture, la deuxième c’est l’émigration, la
Kabylie, trouver son destin que en dehors de lui-même.
20
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
payé cher cette rébellion Karima Direch l’a bien expliqué « Elle fut d’abord frappée dans ses
ressources et dans ses terres car l’impôt de guerre et le séquestre furent les premières
mesures prises a l’encontre des insurgés .
l’impôt de guerre fut particulièrement élevé sous prétexte de trésor enfouis dans le sol
kabyle . la grande Kabylie paya a elle seule plus de 10 millions de francs ( sois dix fois
l’impôt annuel .Les terres furent frappées de séquestre et on estima a 574.000 hectares le
total des terres confisquées .
l’assemblée National avait d’ailleurs projeté de libérer 100.000 hectares dans la vallée de
la Soummam et sur les plateaux de Sétif et de Constantine pour y installer les émigrés
Alsaciens et Lorrains , principales victimes de la guerre de 1870 sur 306 collectivités , il fut
prélevé en 1876.
Ces séquestres ont été une véritable catastrophe pour la Kabylie ou la terre , a déjà fort
morcelée , suffisait à peine a nourrir une population dense et concentrée sur des espaces
exigus » (Slimani Direch, mai 2005, p. 16)
C’est pour cela le sociologue Ahsène Zehraoui dit à propos de l’émigration des Kabyles
après l’insurrection de 1871 « Une telle pratique avait lieu en tout cas, sous l’occupation
turque, où les habitants de cette partie du nord-est de l’Algérie allaient s’employer à
l’intérieur du pays et fournir plus tard une partie de la main-d’œuvre pour les centres de la
colonisation. Au XIXe siècle, pour échapper à la réalité coloniale, les uns partirent en
Tunisie, d’autres au Maroc et certains d’autres au Maroc et certains Orient, notamment en
Syrie» (ZAHRAOUI, 2002, op cit, ,p, 69.)
21
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
l’occupation française a la Tunisie par des troupes kabyles dans l’armée française qui
s’installèrent là-bas.
Cette émigration prit par la suite un aspect nettement plus économique puisqu’elle assura
le démarrage des exploitations de la compagnie Sfax-Gafsa (Slimani Direch, mai 2005,op
cit p. 19) . les entreprise tunisienne encouragea l’installation de cette main-d’œuvre, jusqu'à
1914 l’émigration en Tunisie a été régulier et soutenu , mais ca été souvent limité .
Nos sources nous a même relevé que y’avais une émigration majoritairement kabyles vers
Madagascar a la fin du siècle dernier par le gouverneur général d’Algérie et tout est éclairé
dans ce rapport adressé au ministre de la guerre de l’époque et daté du mois de Mars 1895 ou
il considère les kabyles comme un peuple courageux et vaillant et dont les capacités
d’adaptation et de travail seraient remarquables .
« un grand nombre de kabyles ont manifesté l’intention , ruinés qu’ils sont en Algérie
,de s’établir a Madagascar si on leur donnait des terres .je ne sais qu’elle est la ligne de
conduite que compte tenir le gouvernement dans la Grande Ile quand l’expédition sera finie
,mais l’idée de ces braves gens est beaucoup plus sérieuse et peut-être plus pratique qu’il ne
parait au premier abord ,Mariés a des femmes du pays ,ou a des négresses ,établis au milieu
de populations si différents d’eux par les mœurs et la religion ,nos kabyles ne se sentiraient
plus là-bas que le français et se formerait nos résidents pourraient compter tout en ayant a
redouter aucune des difficultés que le contact des colons européens avec les populations de
civilisation indigène ,par leurs prétentions politiques ,font naitre pour nos représentants dans
les pays lointains . Ces Kabyles sont au nombre des plus laborieux parmi les ouvriers
agricoles du monde entier et ils auront tôt fait de défricher les terres qui leurs seront
attribuées» (Archives d’Outre-Mer , série H;)
La France, c’est le pays le plus visé par les Kabyles ,l’émigration, après l’écrasement
de la révolte de 1871, atteint un taux considérable, les émigrés veulent une chose c’est de
trouver un climat favorable pour la stabilité économique et social de eux et leurs familles, un
émigrés qui laissent sa famille, ses traditions, sa culture, essaye le maximum possible
d’oublier la misère et de penser à faire une vie pour sa famille, et remplacer la situation
ancienne par une situation très favorable, donc , c’est l’instabilité économique et sociale.
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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
Le premier facteur de l’émigration, c’est bien que l’économie, « Ruinés, les hommes
n’avaient d’autre issue que de partir sous d’autres cieux pour gagner leur vie et assurer le
minimum vital aux membres leur famille».
Les émigrés kabyle en France occupe un taux par rapport à tous les émigrés maghrébines à
l’époque, selon toujours Ahsène Zehraoui , qui a mentionné des chiffres à propos de taux
d’émigration en France La première estimation officielle n’a, en réalité, eu lieu qu’en 1912,
année au cours de laquelle le ministère de l’Intérieur évaluait entre 4 000 et 50 000 le
nombre d’Algériens en France (Kabyles pour la plupart) répartis entre les régions
marseillaise, parisienne et le bassin minier du Pas-de-Calais.» Ibid, p 71
D’après lui , c’est la Kabylie qui a donné le plus nombre d’émigrés en France par rapport à
l’émigration Algérienne.
Un lieu sans sécurité devient un lieu isolé, connaitre une fuite de la population vers des
zones plus sécurisées, l’administration coloniale encourage le déplacement de la population
vers une autre région, donc, laisser le pays natal et de le remplir par des vagues d’émigration
des colonnes, la possession des terres des paysans Kabyles au profit des colons. Le village
Kabyle n’est plus le village stable, le village de la satisfaction des besoins, le village Kabyle
est contrôlé par des agents civils sous les ordres de l’administration.
La Kabylie, devient le fournisseur des émigrés, chaque homme souhaitait de quitter son
village vers la France. Ou, un climat favorise le travail, un espace d’encouragement, la
stabilité morale.
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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
cause du colonialisme qui ancre la misère, c’est l’un des raisons qui poussent les gens à
émigrer.
Le début des années 1900, le taux de l’émigration va augmenter à cause des conditions
socio-économiques défavorables en Kabylie. La misère sociale, le climat du sabotage
économique, encourage l’émigration ,elle s’est développé malgré l’institution du « permis de
travail » crée par le décret du 16 mai 1814 pour les Algériens se rendant en France et qui
constituait pour eux l’obstacle administratif majeur
« cette commission d’enquête recensa en 1912 , plus de 3228 ouvriers dans les Bouches-
du-Rhône , employés principalement dans les raffineries , les huileries ,et les docks , 400 dans
le Pas-de-Calais , occupés dans les mines et 600 dans la Seine employés notamment dans les
raffineries . » (commission d’enquête : Les kabyles en France , 1914 , rapport dactylographié ,
Beaugency .50 pages . Archives d’Outre-mer )
Cette grande vague de déplacement des Algériens en France a était attesté par
l’importance des mandas envoyés en Kabylie « Pendant le premier semestre de 1913 le seul
bureau de fort-national a payé environ 1.310.000 franc de mandats-poste dont prés de
250.000 francs provenaient de l’étranger et les deux-tiers du surplus provenant de la
métropole et expédiés la plus grande partie par ces émigrés » (Rapport de la commission
d’enquête op ;cit page 33-34)
Pendant la Première Guerre Mondiale, lorsque l’industrie française a besoin d’aide pour
compenser la force masculine mobilisée, les ouvriers algériens sont employés dans les usines
vouées à la défense nationale. Pendant cette période, ce sont encore les Kabyles qui dominent
l’immigration algérienne en France, bien que des Algériens des régions arabophones en font
aussi partie , a cette periode on compte déjà 13 000 Algériens en France, dont plus de 10 000
24
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
Cette force, migratoire va permettre aux kabyles de s’organiser sous des formes des
associations, des syndicats. Après la guerre mondiale, l’Europe, spécialement la France,
besoin d’énormément des émigrés, parce que ce pays a perdu ses capacités économiques,
aussi, la destruction des matériaux, donc, elle est besoin des émigrés, pour construire une
France nouvelle.
L’émigration en France est considérée comme un réservoir humain, donc, le pays toujours
il encourage les Kabyles à venir. La Kabylie, c’est le fournisseur de la France, ce pays a
utilisé l’émigration pour servir leur besoin, concernant, le recrutement militaire, la main
d’ouvre etc.
C’est pour cela, l’auteur lié l’émigration au développement économique de la France avec
l’économie du marché « Il se développera ou diminuera en fonction des périodes d’expansion,
de récession de l’économie et de l’état du marché du travail en France »
Il faut constater que l’émigration, pendant les premiers temps, était individuelle est
sporadique, et pendant la guerre mondiale, on assiste à une émigration massive des Kabyles,
pour participer au combat, et de travailler dans les usines d’armement et d’autres dans le
domaine économique et du marché. Et après la guerre on assiste aussi à la création des partis
politique par la force migratoire en France, ENA en 1926, est bon exemple, c’est le début de
la lutte contre la France colonisatrice, aussi, les émigrés kabyles, ont prends un nouveau
chemin de la lutte, c’est adhésion aux syndicats, association, partis, comme PPA en 1937, par
les émigrés en France.
25
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
Les Kabyles veulent une vie mieux que la vie villageoise. La misère économique
encourage l’émigration, la France, c’est le pays d’accueil. Les deux guerres mondiales besoin
des moyens, l’émigration va jouer un rôle pendant les deux guerres.
Cette émigration va aider la France sur le plan économique, sur le plan militaire aussi. La
victoire de la France revient aux âmes des émigrés qui tombent pour la France.
Durant la période d’expansion économique, qui va des environs 1950 aux alentours de
1970 cette main d-œuvre kabyle a fortement contribué aux activités de production dans divers
secteurs de l’économie française (Alimazighi, p. 4)
Concernant l’installation définitive des gens Kabyles en France. Au début, les émigrés
ayant une idée de retour vers le pays natal, maintenant après l’indépendance, c’est une autre
idée, l’installation avec leurs familles « En réalité comme pour les autres groupes du bassin
méditerranéen, le mouvement migratoire des Kabyles s’est développé dans le cadre de deux
grands processus que d’aucuns appellent modèles, celui de la migration « noria » et celui de la
migration de peuplement. Le premier renvoie à l’homme seul « installé » dans le provisoire et
avec l’idée du retour au pays et le second à la famille et à la fixation dans la société
d’immigration.
L’auteur a ajouté point concernant l’émigration, les émigrés, ont étaient obligé d’adapter la
culture et le mode de vie Français, donc, un émigrés, automatiquement va marcher, selon la
loi et la mentalité de la société Française, c’est pour cela « Dans le premier cas, les processus
26
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
Le mode de vie de fils d’un émigré et différente à celle de son père dont il doit subir d’un
enseignement de dernier .dans la façon de s’intégrer dans cette étrangère et un enseignement
sur les valeurs de sa société natal.
Evidement que cette émigration, porte un bien pour la société, concernant, sur le plan
économique, Transfer d’argent, la diaspora Kabyle, c’est un capitale humaine, des revenu
annuels sur la société Kabyle. Le mode de vie Kabyle se développe mieux que la période
coloniale. Mais, cette émigration, elle va laisser un vide, cette société va perdre un capital
humain, va perdre ses savants, À ce moment-là, l’impact sur les structures socio-économiques
et culturelles de la société de départ était d’autant moins important que le but des émigrés
n’était pas de se fixer, mais de repartir. Pourtant l’envoi de mandats et, par conséquent, la
circulation de l’argent allaient contribuer à la pénétration du système capitaliste et à
l’émergence de l’individualisme qui vont peu à peu participer à la désorganisation des modes
de production et de gestion traditionnels du monde social kabyle.
Si , en réalité ,le nombre des Algériens en France a continué a augmenter depuis septembre
1973 , cela s’explique d’une part le nombre d’enfants nés en France de parents algériens et
27
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
optent , a leur majorité , pour la nationalité d’origine et d’autre part par un certain nombre de
nouveaux immigrés que l’on a appelés « les clandestins » ,d’abord parce que leurs arrivé en
France ne s’inscrivait pas dans le cadre d’accords intergouvernementaux et ensuite parce
qu’une partie d’entre eux ne parvenaient pas a régulariser leur situation en n’’obtenant pas de
carte de séjour. (Alimazighi, p. 05)
Depuis 1848, la Kabyle traverse un nouveau destin, l’invasion française de la Kabyle porta
une menace de son existence. Le colonisateur cherche que ses intérêts sous le dos de la
Kabylie. Un danger de disparition vient de basculer le lien social de cette communauté.
La guerre de 1871, la France, veut se venger de la population, elle a exilée plus de 20,000
kabyles à la prison de Guyane Française, la nouvelle Calédonie. C’est la première fois de
l’histoire de la Kabyle, ou l’émigration impose aux populations à cause de leurs participations
à l’insurrection.
La misère sociale qui traverse la Kabylie oblige les gens à émigrer vers une destination
juste pour trouver un abri à eux et un revenu à leurs familles. La France, était la cible de cette
émigration, malgré que les Kabyles traversent l’Europe et même l’Asie pour trouver abri pour
eux, et qui leur permettent de travailler pour nourrir leurs familles en Kabylie.
Les émigrés cherchent un refuge, la misère économique frappe la Kabylie, et l’absence des
revenus à leurs familles Donc l’émigration c’est un moyen de faire une situation économique
à eux, cette émigration des Kabyles vers des pays stable, encourage les autres de tenter leurs
chances à l’étranger.
28
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
France, c’est le pays d’accueil de cette forte émigration. Donc, les Kabyles s’organisent
entre eux comme l’assemblée villageoise. Presque tous les villages Kabyles ayant une
assemblée en France.
C’est une preuve que les Kabyles sont fidèles à leurs traditions malgré l’assimilation et
l’adaptation de la culture Française. Les assemblées et les associations regroupent les Kabyles
en France.
C’est une forme de solidarité, cette organisation dans une structure comme l’assemblée
villageoise, permettront aux Kabyles de France de participer à l’organisation de leurs villages
malgré la distance et les frontières qui les séparent.
Même après l’indépendance de l’Algérie les Kabyles fidèles à leurs anciens, cette
émigration change à cause d’un processus, à l’époque c’est une émigration « Aller, Retour »
maintenant c’est l’installation définitive des gens en France. (Bahloul, 2017)
L’émigration qui atteint l’imaginaire collectif est vécue comme un véritable drame que
vont à leur façon traduire les chanteurs kabyles qui entrèrent en contact avec cette réalité, tels
Cheikh El-Hasnaoui, Cheikh Arab Bouyezgaren, Slimane Azem, Mohand Saïd ou Belaid,
Zerrouk Alaoua, Chérif Kheddam pour ne citer que quelques noms illustres. Lɣurva (exil) y
est ainsi décrite par les uns et les autres comme une dure épreuve entraînant séparation,
éloignement, nostalgie, douleur et souffrance.
29
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
A lbabuṛ
Ah a gma sliyi
A lbabuṛ a bu cmini
Iceεel s lemraya
Ah a gma sliyi
I gaya ad iwelli
Ah a gma sliyi
30
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
Tnebheḍ-as ad iwelli
Ah a gma sliyi
Ah a gma sliyi
Tnebheḍ-as ad iwelli
A lbabuṛ a bu leryac
a gma sliyi
Tnebheḍ-as ad iwelli
Ah a gma sliyi
31
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
Tnebheḍ-as ad iwelli
Ah a gma sliyi
A Albabuṛ a bu qamum
Yettaεaf s lemwaǧi
Ah a gma sliyi
Tnebheḍ-as ad iwelli
Ah a gma sliyi
Tnebheḍ-as ad iwelli
Ah a gma sliyi
32
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
Ah a gma sliyi
Ah a gma sliyi
Tnebheḍ-as ad iwelli
Ah a gma sliyi
Tnebheḍ-as ad iwelli
Ah a gma sliyi
venu de Marseille
33
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
34
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle
venu de Pas-de-Calais,
Pour en finir avec ce chapitre théorique, on a constaté pas mal d’informations sur l’histoire
de l’émigration Algérienne en générale et l’histoire de l’émigration Kabyle en particulier,
dont nous avons fait recoure aux travaux d’Abdel Malek Sayad le sociologue algérien qu’a
partagé l’histoire de cette émigration en Algérie en trois principales âges, et nous avons parlé
aussi de l’émigration Kabyle et l’émigration, tradition Kabyle dont nous avons fait recoure
aux travaux de Ahséne Zahraoui et karina DIRECHE-SLIMANE.
35
Chapitre II
Parmi ces émigrants nord-africains, une grande partie venait de la petite et la grande
Kabylie, un ancien territoire Berbère connus pour leur rébellion. Montagneuse, très verte, peu
vallonnée, généralement profonde, elle se situe à l'est d'Alger. La capitale de la Petite Kabylie
fut longtemps le port de bougie , aujourd'hui le port de Bejaia, le deuxième plus important
d'Algérie et surtout le port d'exportation du pétrole. Timezrit appartient à la province de
Béjaïa, équivalente à l'un des départements français , située à l'intérieur des terres dans la
vallée de la Soummam, limitrophe des deux Kabyles et à environ 40 km de la côte.
C'est aujourd'hui une commune d'environ 26 000 habitants, surtout sur le versant sud de la
vallée, principalement dans les montagnes, où dix villages fortifiés sont depuis longtemps
implantés. Timezrit n'est pas le nom de l'un ou l'autre. Ce serait le nom d'une source sacrée
qui porterait le nom du regroupement administratif de ces villages, ou encore tout simplement
de la montagne qui gouverne ici la vallée sur près de 900 mètres. En tout cas, d'où l'on vient
on voit très loin et dans toutes les directions. Aujourd'hui, les services et les principales
activités économiques sont localisés dans la vallée d'El Matten, non loin de la gare, au cœur
d'une vaste zone agricole héritée de la période coloniale.
La Kabylie a une riche histoire peu connue ici. L'actuelle Béjaïa est la capitale construite
par les Berbères Hammadites au nom de Saldae sur le site d'un comptoir phénicien du 1er
siècle. Difficilement conquise par les Arabes au Ier siècle de notre ère, elle devint l'une des
capitales du commerce méditerranéen et l'un des centres importants de la vie culturelle arabe,
considérée avec Cordoue comme l'un des grands centres intellectuels du XIIe au XIIe siècle.
Un 15ème siècle. Appelée alors la "Perle de l'Afrique", la ville doit son nom aux petites
bougies en cire d'abeille qui y sont fabriquées, nos "bougies".
37
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
Comme toute la Kabylie, son climat est très rigoureux en hiver et doux en été, il est donc
possible de cultiver diverses cultures réputées sur des terrasses en fond de vallée ou à flanc de
montagne. : Surtout les oliviers, les vignes, les orangers, les orangers et les figues de barbarie.
Les montagnes possèdent des forêts de grande qualité composées de différentes espèces de
chênes, dont un grand nombre de chênes-lièges, ainsi que d'autres essences populaires telles
que le cèdre et le cerisier. La Petite Kabylie est également riche en ressources minérales. À
l'intérieur des terres, le massif des Babours cache d'importants et riches gisements de gypse,
de cuivre, de plomb et de fer. Timezrit est connue pour ses gisements de minerai de fer à
haute teneur, probablement exploités au XIIe siècle. Ou en tout cas de cette période.
(GAUTHIER, 2013)
a) At yemmel ;
Dans le passé, la commune actuelle de Timezrit s'appelait la tribu Ait Yemmel, l'est
était restreint par la tribu Izenayen, le sud par la tribu Ath Jllil et l'ouest par les tribus
Imessissene et Ath Ouaghlis et la tribu Ifnayen au nord. D'une manière générale, sa
topographie diffère entre les montagnes qui composent les parties sud et hautes de son
territoire et les parties moins rocheuses qui constituent les terres les plus fertiles de la tribu.
b) Timezrit
« Timezrit, (Ath-Yemmel en kabyle) est une commune située au sud ouest de Bejaia et
à 40 Km du chef lieu de la wilaya » (wekipedia). Administrativement, ses frontières sont :
38
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
Le relief
39
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
*Carte géographique de Timezrit
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Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
Cela nous permet de dire que Tajmaɛt n taddart (village tajma3t) signifie plus qu'une
autorité villageoise étroite. Soit l'organisation sociale d'un village (ou d'un clan), qui a pour
fonction sociale de gérer les affaires publiques et les communautés villageoises
(économiques, sociales, religieuse, juridiques, etc.) comme l’a souligné A Mahé « Avant la
colonisation française, les prérogatives et les charges municipales de la tajmat
correspondaient, nolens volens, à celles d’un Etat, de la perception et de l’affectation des
impôts à la politique extérieure en passant par l’administration de la justice », (Mahé, 2001,
pp. 181-182) mais au sens large elle signifie aussi le cadre social et institutionnel du village,
dans lequel domine tous les villageois ; ou non, Non seulement formellement intégré au
village, mais aussi reconnu par la charte "ayant-droit" du village.
Le mot Ayemmel (pluriel At Yemmel) désigne une personne qui habite dans l'un des
villages d'At Yemmel, ma femme habite ou vient de ce village s'appelle Tayemmelt (pluriel
Tiyemmelin). La racine du mot Ayemmel est dérivée, par conséquent, à en juger par le nom
attribué à la région d’At Yemmel (actuellement Timzrit), Ayemmel dans le sens le plus
simple du terme est être un habitant dans la zone nommée At Yemmel . Cependant, il ne suffit
pas d'être un Ayemmel sur ce territoire. En d'autres termes, être Ayemmel signifie un statut
41
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
social d'un village, quel que soit le territoire, dans sa propre ville natale ou ailleurs, est un
moyen d'être reconnu comme « ayant-droit » dans le village . (KINZI, 1997-1998 p. 584)
Cependant, ca arrive souvent dans la communauté d'At Yemmel, surtout dans des
circonstances très spéciales, si Ayemmel ne remplit pas ses propres devoirs ou obligations de
Tajma3t, il perdra complètement son statut de "ayant-droit". Dans ce cas, il n'est plus
considéré comme un villageois, même s'il est originaire de ce village.
En effet, nous avons remarqué à partir de nos observations que de nombreuses personnes
qui quittent le village conservent encore leur statut dans ce village, elles appartiennent à
l'organisation Tajma3t du village dans la société, c'est-à-dire que ces personnes respectent
toujours leurs obligations devant tajma3t auquel elles appartiennent.
De plus, lorsque l'on entend parler de l'appartenance sociale des villageois, qu'ils existent
ou non sur le territoire du village en question, on veut savoir sur quels critères la communauté
villageoise peut simultanément définir cette question d'appartenance sociale sans aucune
complexité. pour répondre à ces questions, nous comptons nous appuyer sur des faits
particuliers au village ou ailleurs. Si on voulait changer d'argument, on dirait : les gens qui
quittent un village d'At Yemmel et partent avec leur famille ou des individus conservent-ils
encore leur statut social ? Lorsque de nombreux villageois d'un des villages d'At Yemmel se
sont installés dans la ville du pays, les villages environnants ou en exil, ils n'ont plus montré
leur lien social avec le village, Voulons-nous vraiment savoir ce que cela signifie ?
Ainsi, pour les personnes vivant hors du village, le sentiment d'appartenance sociale ne
suffit pas à maintenir le statut de « ayant-droit » défini par le système Tajma3t, et le sentiment
d'appartenance sociale ne peut être véritablement défini que dans la relation du sujet.
Mais les conséquences réelles des faits d'exode et d'émigration dans la vie de la
communauté villageoise (ou collective), entre autres, se sont manifestées chez certains
villageois parce qu'ils ont quitté le village et se sont installés chez eux ou à l'étranger. , Ne
plus participer à toutes les activités collectives organisées par l’organisation sociale Tajma3t.
42
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
Ainsi, ils ne participent plus aux dons collectifs (Tabezzart), et encore moins aux funérailles5,
de même qu'ils n'inhument plus les morts dans le cimetière public du village. Par conséquent,
cela signifie qu'ils ne remplissent plus leurs devoirs envers Tajma3t. Si ce type de villageois
oublient leur Tajma3t, c'est qu'ils ne verront plus jamais l'intérêt de retourner au village. Donc
ils n'appartiennent plus au Tajma3t de leur village. De cette façon, l'abandon de leurs relations
sociales ne fera que remettre en cause le système Tajma3t, qui est responsable des droits et
obligations de chacun dans la communauté villageoise. M. KINZI croisa quelques familles
aborigènes au village lqal3a (iqennucen, At 3ebderehman, At Uremtan) ayant quitté le village
Lqel3a pendant la guerre de l’indépendance pour les unes et au lendemain de l’indépendance
pour les autres, même s'ils maintiennent des liens de parenté avec les membres de leur famille
encore dans le village lqel3a, ils sont plus considérés comme des « ayant-droit » du village.
En revanche, ils sont considérés comme les « ayants droit » du village où ils sont installés.
Cela a eu pour conséquence que ces familles n'étaient pas reconnues comme les « ayant-
droit » du village lqel3a. Autrement dit, ils n'appartiennent plus au village. Cela devient
évident lors des funérailles : en effet, les villageois n'ont pas besoin d'enterrer ladite famille et
toutes autres personnes ayant perdu leur statut social en tajma3t. Cependant, lorsque les
villageois participaient à des funérailles affectant l'une des familles, ils le faisaient par
affection ou par parenté, mais jamais par affiliation au village. Par conséquent, ces villageois
qui ne participent plus aux activités de Tajma3t auxquelles ils n'appartiennent plus ne sont
plus considérés comme des « ayants droit ». Cette rupture avec le système Tajma3t et les
villages primitifs que nous considérons comme oubliés, qu'ils soient temporaires ou
permanents, est considérée par les représentations sociales des villageois comme des
comportements non conformes à l'honneur du groupe. (KINZI, 1997-1998 pp. P 586-587)
Le sentiment d'appartenance sociale du village en effet, pour les personnes vivant sur le
territoire du village et les personnes vivant ailleurs, cela se confirme par leur respect des aux
obligations et droits antérieurs de Tajma3t
Si la plupart des villageois éloignés du village se disent oubliés, c'est-à-dire qu'ils ne font
plus partie de la vie publique de la communauté villageoise, certains affirment leur
5
S'ils assistent aux funérailles dans le village. Ils le font en tant qu'invités, pas en tant que villageois. Cela
signifie qu'ils ne participeront pas aux travaux effectués dans le village.
43
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
appartenance sociale au village d'origine, notamment dans le cadre de tous les systèmes
sociaux de Tajma3t qui marque la situation de la communauté et de la vie publique. Cette
appartenance s'incarne dans la réalité sociale du village, notamment lors du partage collectif
de viande (lewzi3a) ou de leurs noms apparaissant à côté d'autres villageois sur la liste des
participants.
Pour ne pas dire "ayants-droits". De plus, ils doivent participer à tous les projets entrepris
par Tajma3t et ils sont tenus d'exercer leurs fonctions pour payer leurs dons (Tabezzart) et
cela viens de s’ajouter a leurs obligations et droits funéraires. Il vient d'une ville reculée où les
villageois ne peuvent pas se déplacer.
De plus, le statut de l’étranger dans le village d'At Yemmel ne peut être que temporaire, et
dans la plupart des cas, il se termine par une régularisation. Ainsi, soit il rejette le statut de «
ayant droit » dans le village, soit il est inclus dans le cadre social institutionnel qui reconnaît
ses obligations et ses droits fondamentaux comme les autres villageois. Ce rejet ou le
renouveau de ce statut de « ayant droit » ne peut s'accomplir que dans le cadre du Tajmaɛt, et
précisément à travers le consensus dégagés lors de la conférence tenue à cet effet. En
conséquence, de nombreuses personnes qui ont quitté leurs village et ont fini par rompre les
44
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
liens avec l'organisation Tajmaɛt du village d'origine ont aujourd'hui perdu leur lien social
avec le village et sont donc considérées comme des étrangers dans le village. Dans ce cas, le
sujet perd toutes ses obligations et tous ces droits, il perd donc le statut de «ayant droit » a
Tajmaɛt.
Ce qu'il faut souligner ici, c'est que l'attitude des villageois envers ce genre d’étranger est
différente de l'attitude envers les vrais étrangers au village. Cependant, le sentiment
d'appartenance sociale de certains de ces villageois environnants n'est toujours pas suffisant
pour être considéré comme membre de la société de Tajmaɛt, comme M. KINZI l'a mentionné
dans le cas de la famille « Ibijiwen » du village de Lqelɛa , en tant que résident de village n'est
pas reconnu comme " ayant droit" de ce village. Par conséquent, ils sont des étrangers dans le
village de Tunnef, même s'ils vivent sur son territoire, ils sont aussi des «ayant droit » du
village de Lqelɛa même s'ils n'habitent pas sur son territoire. En tout cas, le grand nombre
d'exilés dans divers villages d’At Yemmel prouve ce problème. Par conséquent, R. de Adrum
A du village de Tunnef vit dans le village de Lqel3a depuis plusieurs années, avec sa belle-
famille, cependant, le fait qu'il habite sur le territoire du village de Lqel3a ne représente pas le
statut de « ayant droit ».
Non seulement cela, en outre le fait que l'exode et l'émigration peuvent faire perdre aux
villageois leur sentiment d'appartenance sociale à leurs villages d'origine, il faut ajouter le
phénomène de l'exil, très courant dans l'histoire sociale d’At Yemmel . L'exil est une forme
extrême de sanction sociale, selon laquelle la personne concernée perd tous ses privilèges
dans le village d’origine et le village où il a demandé l'asile ou la protection ( Le3naya) n'a
6
Adrum est un patronyme donné à la grande famille avec toutes ses branches, même si les noms de familles
sont différents (car le colonialisme français a changé beaucoup de noms généalogiques)
45
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
pas encore décidé de reconnaître son statut de "ayant-droit" , il est considéré comme un
étranger tant que le conseil du village n'a pas décidé de le reconnaître comme " ayant-droit".
Par conséquent, le statut d'un étranger sur le territoire du village ou à l'extérieur du village est
généralement marqué par sa non-participation à toutes les activités organisées par l’institution
de la tajma3t et donc il n'a pas le droit de prendre la parole à l'assemblée depuis le village où il
a été exclu.
De nombreux exemples illustrent ces situations sociales très courantes dans la vie sociale
de la communauté du village d'At Yemmel, selon KINZI, une famille du village A limitrophe
du village Lqel3a s'est réfugiée dans le village T en raison d'une affaire d'adultère affectant la
Hurma familiale, le lignage et les villageois . sont réfugiés dans le village T.. le village
d’origine de l’épouse... La famille est vivante jusqu'à preuve du contraire. Lors d'une
manifestation culturelle organisée par des jeunes du village T. en tant qu'étrangers, ils ont joué
de la musique à l'aide d'un magnétophone placé devant la maison de la famille de réfugiés, un
membre de cette famille voulait demander à ces jeunes d'éteindre la Musique tabou qui
atteinte a la Hurma7 de la famille. Sa mère est intervenue pour lui faire comprendre qu'il
n'avait pas le droit de parler ou de discuter de quoi que ce soit, car leur présence dans ce
village n'était qu'étranger, donc ces jeunes avaient tous les droits. Ils peuvent faire ce qu'ils
veulent dans leur village, cet exemple est très important car il illustre un des nombreux cas de
statut d'étranger dans le village. Pourtant, vivre en tant qu'étranger dans une communauté
rurale, même temporairement, ne peut être que la cause la plus honteuse.
7
La Hurma signifie l’honneur d’un individue ou bien une famille Kabyle, il la protège avec tous les moyens, elle
présente sa dignité
46
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
une simple offre de la famille au Tajma3t de la ville. L'intégration des étrangers au Tajma3t
est étroitement liée au système d'alliance ou à ce que nous l'appelons habituellement :
A3aned, Assummet ou Azdaw. Après avoir reconnu son intégration dans la communauté
villageoise, la personne (ou la famille) s'intègre d'abord dans le lignage qui assure sa
protection. On dit qu'il s'est assimilé ou s'est allié avec tel Adrum ou telle famille (yessumet
ɣer wedrum ihinna). Ainsi, à travers cet Adrum, l'étranger peut obtenir le statut de "ayant
droit" dans le village où il habite.
L'exil ne peut être le seul facteur du statut de l'étranger au village : en revanche, il peut être
ramené par sa femme pour diverses raisons afin de s'installer dans le village de son père. Par
conséquent, son adhésion à Adrum de sa femme est certainement une étape vers sa
reconnaissance au niveau du village, surtout lorsque cet Adrum a un impact sur les grandes
décisions de tajma3t.
Par exemple, dans le village de Tasga des At Yemmel, deux frères du village de Tinebdar
de la "tribu" At Waɣlis ont servi comme Icriken (pluriel d'acrik) dans la famille -Adrum- la
plus influente du village, ils ont été marié à des filles de ce village pour pouvoir les intégrer
correctement . C'est sur cette base que les deux frères ont acquis des droits et des obligations
dans cette communauté, acquérant ainsi le statut de "ayant droit" dans le village. Ainsi, cet
exemple illustre deux manières dont les étrangers sont autorisés à s'intégrer dans les
communautés rurales en tant que "droits", à savoir (a) le travail et (b) le mariage. Par
conséquent, la question de l'appartenance sociale, qui ne peut être reconnue ou
institutionnalisée dans le village qu'à travers le système Tajma3t, elle a été soulevée dans la
communauté d’At Yemmel dès le début. Cependant, ce fait social s'est accentué depuis
l'indépendance, surtout lorsque ces villages ont connu des mouvements de population
dramatiques dans le cadre de l'exode rural.
Dans la région d’At Yemmel, afin d'assurer la sécurité et la protection des villageois,
comme l'un des principes de base de la stabilité communautaire, il y a eu un mouvement
important d'individus ou de groupes au fil du temps. Ils affluent vers le village tout en
s'enquérant des droits d'asile et même de La3naya. Accordant ainsi les droits La3naya (droits
de protection) à quiconque dans le village. Une façon de lui accorder également le statut de
"citoyenneté" et de "ayant droit" de Tajma3t, Car à un moment donné de l'histoire, le village
avait un fort besoin d'augmenter le nombre de personnes qui le composaient des diverses
manières évoquées ci-dessus afin d'imposer son autorité, son influence et son pouvoir sur tous
47
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
les autres villages d'At Yemmel, qu'ils soient appartenaient ou non aux mêmes entités socio-
historiques, en l'occurrence des structures tribales. En d'autres termes, jusqu'à récemment,
selon les perceptions sociales, la force d'un village était déterminée par le grand nombre
d'hommes que la communauté pouvait accueillir. Ceci nous amène à soutenir que le principe
La3naya, bien ancré dans les relations sociales de la communauté villageoise, reste l'un des
facteurs importants de la formation et de l'expansion de la communauté villageoise At
Yemmel.
Quoi qu'il en soit, l'institution de Tajma3t est toujours le cadre institutionnel social du
village, qui définit les obligations et les droits de chacun, son appartenance sociale et le
respect des règles de chacun dans cette communauté. Autrement dit, Mohand KHELLIL
confirme à ce propos que « le village social a une emprise considérable sur les individus
auxquels il confère des droits civiques précis mais aussi un certain nombre de devoirs.
Chacun est tenu de s’intégrer dans cette structure ou d’aller vivre ailleurs. » (KINZI, 1997-
1998 pp. 592-597)
Tajmaɛt ne se limite pas à ceux qui vivent sur le territoire du village, il s'étend au-delà
des limites territoriales de la communauté villageoise. En d'autres termes, les villageois qui
ont quitté leurs familles, clans ou villages en exil organisent leur vie publique par l'éducation
familiale selon un modèle d'organisation hérité de leur société d'origine (communauté
villageoise). C'est ainsi qu'émergent en exil des modèles d'organisation communale, familiale
ou villageoise, comme on l'observe dans les communautés villageoises. C'est-à-dire qu'au-
delà des liens familiaux, les migrants dans les villages d'exil s'organisent en une institution
sociale dans leur vie publique, tout comme ils existent dans leurs villages d'origine. En
d'autres termes, les immigrants du village de Lqelɛa, comme les immigrants de différents
villages, étaient organisés en un rassemblement appelé "Tajmaɛt des exilés".
Ce système social, qui est sans doute importé du village de schémas fractionnels et
structurels, n'est pas le même que celui du village ; il ne désigne pas son lumana (plur.de
l'Amin), mais désigne une personne appelée le chef ou trésorier qui est responsable des
fonctionnaires du Fonds commun. Cette institution de Tajmaɛt semble être nouvelle, car elle a
été formée en fonction des besoins de la communauté et pour y répondre. C'est ainsi que le
Tajmaɛt a l’exil s'organise autour d'une caisse commune ou collective de tous les villageois
48
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
d'un même village ou de villages différents. Ainsi, selon les témoignages que nous avons
recueillis, il existe plusieurs formes d'organisation dans le Tajmaɛt exilé : villageois
appartenant aux villages d'Aqabiw, Ait Brahem, Tunnef. Lqelɛa, Iɣer. Amsiwen, Imezweɣ,
demeurant à Saint-Etienne, organisés autour d'une même caisse collective ; Chaque groupe a
un représentant qui est chargé de faire des dons. Ce dernier ne le fait que si chacun doit payer
six francs (6FF) pour sa mort.
De plus, les privilèges de Tajmaɛt ne se limitent pas au paiement des dons nécessaires pour
ramener les restes au village d'origine, mais peuvent également utiliser une partie de l'argent
pour le village. C'est juste une façon de contribuer comme vous aux projets entrepris par
Tajmaɛt dans leur village. La tajmaɛt en exil a pour fonction de soulager les pauvres et d'aider
les villageois à trouver un emploi dans les communautés immigrées. Cette institution de la
communauté immigrée, avec ses membres permanents limités, tient des réunions ordinaires
ou spéciales sous forme de petits rassemblements dans un café ou au domicile de l'un de ses
membres.Ainsi, un habitant d'un village d'Ait Yemmel nous raconte que lorsqu'il a voulu
acheter une voiture en France en 1976, tous les migrants de son village se sont regroupés pour
l'aider à acheter une voiture. Un autre a témoigné que lors des affrontements entre les deux
frères en exil, tous les migrants de leur village se sont regroupés pour demander l'aide des
marabouts de la « tribu » exilée igawawen (Kabylie de djurdjura), afin de les réconcilier.
Néanmoins, le tajmaɛt en exil dans la communauté immigrée du village constitue une
extension et une transposition du modèle organisationnel déjà en place dans le village d'où
sont issus ces immigrés. (KINZI, 1997-1998 p. 600)
49
Chapitre lll
En raison de la diversité des zones et des passages, la mine de timezrit est facile d'accès,
notamment l'arrêt de bus du village d'El hed au centre de Timezrit (depuis la RN 26 reliant El
kseur et de Sidi Aich puis prendre la CW 22) et l'Illematen gare ferroviaire à 3 kilomètres de
la mine. (KEFANE, Juin 2009, pp. 67-68)
Les zones minières de Timezrit et d'At Yemmel sont situées dans les montagnes entre 900
et 600 mètres d'altitude, au milieu du monde des anciens villages tribaux d'At yemmel
(aujourd'hui timezrit).Le village minier de Timezrit est situé au bord d'un grand canyon appelé
"ighzer n bezyoun". Ils sont entourés de plusieurs villages, formant un cercle fermé :
amsiouen et tal ighanimen au sud-ouest, ighil outouaf au sud-est, Djimâa, Meloulit et
Iâchouren à l'est, Ighil Guemmour à Ighzer n' Lkebla à l'est et au nord, et deux autres mines
Le centre des trois lieux saints, les trois lieux saints: Sidi Mhend dit (au sud-ouest),
Oudjabellah (au sud-est) ; Sidi Abderhman (au nord et au centre), plus loin de l'auteur de la
montagne, à 900 mètres d'altitude, se dresse se dresse le tombereau d’une sainte ; yemma
Timezrit une attraction touristique remarquable, un lieu légendaire dont la région porte son
nom. Il se dresse au sommet de cette magnifique montagne d'une beauté extraordinaire et
d'une vision claire. Le nom timezrit signifie que vous pouvez voir ce qui est lié au port. Tout
est comme un phare. Une fois de plus, il attribua son nom à l'une de ces deux mines. (Kinzi,
2010, p. 159)
Les géographes anciens savaient qu’il existe une richesse en gisements de fer , donc
l’exploitation de cette dernière c’était quand ?
Nous ignorons le début exact de l’exploitation de la mine de Timezrit mais une chose est
sur est que la région de Bougie apparait dans l’étude de Mr Fournel (les richesses minérales
de l’Algérie en 1845) puis M. Ville en 1853 comme une région très riche en minerai de fer.
Son exploitation n’est rendu active qu’a partir de l’année 1902.
51
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
Selon le témoignage de Mr Ahmed Berkani ex directeur de la mine dans la période poste
coloniale , sa découverte était dans l’année 1900 et son exploitation commence des 1902.
(KINZI , ibid p 159)
selon les recherches de mr kinzi « la mémoire des villageois s’appuie sur des traces
physiques de cette entreprise, situe les débuts des travaux avant la date officielle de 1902 . En
effet, les premiers sondages pourraient remonter à l’année 1860 , mais des informations que
nous avons recueillies auprès des villageois , il ne ressort aucune date précise ,en revanche , la
mémoire retient l’existence d’innombrables sondages effectués avant l’exploitation effective »
Dès 1857, année de la fin de la conquête de la Kabylie, une ligne de chemin de fer est
attribuée pour relier intérieurement le territoire à Bougi via la vallée de la Soummam, et pour
relier Alger, Sétif et Bougi par chemin de fer. La ligne ne sera achevée qu'en 1886. Le
véritable développement de la colonisation de la Kabylie prend alors son envol.
52
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
démographique. La mine devait être nationalisée après l'indépendance en 1965 puis fermée en
1976. Le traumatisme à l'époque était considérable.
Les mines ont longtemps fourni un moyen de subsistance essentiel à de nombreux petits
villages, et la route Boss les dessert. Les villageois forment une équipe d'ouvriers de réserve,
et les cadres viennent de métropole. Les ouvriers et les paysans partageaient leur vie
quotidienne entre le rez-de-chaussée et le champ. La mine fut donc une expérience coloniale,
accoutumant les mineurs à une forte hiérarchie raciale, tout en faisant l'expérience de métiers
miniers épuisants.
Les transactions économiques se greffent naturellement sur les transactions des hommes.
Saint-Etienne cherche des ouvriers. Sa réputation de grande ville industrielle minière et
métallurgique laisse espérer un bel avenir à la métropole. Avec la mobilisation de l'armée
coloniale, ou le renfort de l'armée, la terre n'est plus une terre inconnue. Venir à la mine
depuis Timezrit peut s'appuyer sur une certaine expérience.
Le port de Béjaïa achemine ainsi vers Marseille, minerai, produits agricoles et groupes
d'immigrés au même point de passage, avec seulement une pièce d'identité française requise.
Saint-Etienne est vécu comme une extension du village et de sa communauté. (GAUTHIER,
2013)
la mine fait travailler les paysans du village ath yemmel et parfois attire des travailleurs
venant des villages avoisinants :« La population européenne s'occupait principalement de la
gestion administrative et technique et de l'exploration. Quant a la population autochtone, elle
constitue fondamentalement la main-d’œuvre ouvrière … dont les taches se déroulaient au
53
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
fond des galeries : chef mineur, boiseur, ouvrier a la pelle et des travaux de terrassement,
chargeur de wagon, etc. »(Kifane ibid , p 70)
En 1945, les mineurs de Timezrit contactent le syndicat des dockers du port de Bougi
(aujourd'hui Béjaïa) pour former la branche syndicale de la CGT, raconte le sociologue
Azzedine Kinzi lors d'entretiens avec d'anciens syndicalistes. À l'école publique du village
d'Akabiou, un enseignant militant communiste de la communauté a soutenu l'initiative.
Lorsque la lutte pour l'indépendance a pris forme, les syndicats algériens, indépendants de
leurs grands frères métropolitains, sont nés. En 1956, le premier syndicat algérien, l'Union des
travailleurs d'Algérie (USTA), a été créé par le Mouvement national algérien (MNA) en
Algérie, et le Front de libération nationale (FLN) a emboîté le pas avec l'Union générale des
travailleurs d'Algérie ( UGTA).
Le FLN sera très présent dans cette zone favorable. En 1956, le soi-disant Congrès de la
Soummam (du nom de la vallée où se trouve Timezrit) a donné le coup d'envoi au groupe de
résistance armé du FLN et de l'Armée de libération nationale (ALN). Dans la région de
Tamzrit, cependant, le courant porté par Messali Hadj, également connu sous le nom de
Mouvement national messianique d'Algérie (MNA), est également représenté. Depuis lors, la
Kabylie sera à plusieurs reprises le berceau de plusieurs mouvements politiques importants :
le Front des forces socialistes (FFS), fondé à Tizi Ouzou en 1962, et le Parti du centre pour la
culture et la démocratie (RCD), qui soutient la culture berbère, à Béjaïa. en 1989.
La grève de neuf mois à la mine de Timezrit fin 1953-début 1954, cinq ans seulement
après la principale grève d'après-guerre en France, reste une référence pour la lutte syndicale
et la mobilisation politique en Kabylie. mouvement ouvrier. La mobilisation a amené 12 000
manifestants dans la capitale administrative Sidi Aïch , marquant ainsi la conscience des
Algériens de l'ère française au seuil du mouvement de libération. A ce jour, cette période va
générer une mission politique dans la population de Timezrit.
54
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
Observateurs et militants Timezrit avancent à juste titre que la colonisation a entraîné une
forme d'apprentissage du travail, mais aussi des luttes sociales et politiques de cette
communauté initialement plutôt paysanne. La mine est devenue un symbole de la lutte contre
l'oppression coloniale et l'exploitation capitaliste. Le fond est un lieu secret pour ces rapports
de force, où l'on peut, par exemple, récupérer des explosifs ou s'installer discrètement.
Des mineurs ou leurs proches (comme M. Rabah Deflaoui, qui est en contact avec eux
depuis longtemps) ont appelé à la solidarité avec le monde du travail pour justifier l'adhésion
syndicale et la participation à la mobilisation du monde du travail : « En s'unissant [ mineurs
travailleurs] c'est pour tout. En particulier ce sont les gens de Timezrit qui sont solidaires, il
s'agit de prendre le pouvoir !" (GAUTHIER, 2013)
L'implantation du minerai de fer de Timezrit (on peut en dire autant la minerai de fer de At
Yemmel) est l'un des facteurs exogènes des changements progressifs et dramatiques que
connaît le monde rural, et donc la vie socio-économique et culturelle d’At Yemmel . Parmi les
conséquences possibles de l'économie capitaliste, l'établissement du minerai de fer est un fait
colonial, comprenant la transformation de la structure économique précoloniale traditionnelle
et l'émergence de nouvelles choses, telles que les lois et règlements. "Ouvriers et paysans" ou
le phénomène de l'émigration.
55
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
Nous ne pouvons décrire la transformation de l'économie familiale en quelques
paragraphes. Cependant, pour nous, le point important à souligner ici est que l'implantation de
deux mines au centre de l'environnement du village d'At Yemmel a entraîné des changements
majeurs dans l'ordre économique familial et les relations de travail. Tant que la terre
continuera à représenter la capitale symbolique des villageois pendant la période coloniale, et
que l'agriculture fera toujours vivre la famille, l'économie traditionnelle ne changera pas
beaucoup. Bien que le paysan lui-même soit un ouvrier, il n'en reste pas moins le « maître de
sa terre », et la relation qu'il entretient avec lui est non seulement loyale, mais aussi éternelle,
mais aussi d'intimité. (Bourdieu P & Sayad A, 1964) L'introduction d'un nouveau type
d'économie, comme le travail minier et la classe ouvrière qui en découle, complétera
l'économie rurale et, à son tour, toutes les bases culturelles et civilisées qui la composent. La
mine de Timezrit, un excellent objectif colonial, a apporté des changements importants tels
que l'immigration, mais le plus important est les nouvelles habitudes de travail : les villageois
au sang paysan profond se transforment progressivement en ouvriers, idéologiquement, cela
se produira dans la "lutte syndicale" "Mouvement de protestation sociale
Par conséquent, l'économie rurale est définie comme la terre agricole (en tant qu'économie
traditionnelle) et le travail salarié (en tant qu'économie coloniale). L'implantation des mines
en milieu villageois est un facteur déterminant dans les changements progressifs de la
structure des villageois et des agriculteurs. De nouvelles habitudes liées aux styles de travail
et aux valeurs culturelles sont introduites dans le système de comportement. L'emploi du
travail amène non seulement les hommes dans une nouvelle ère de comportement
économique, mais leur fournit également un mode de vie sans précédent. Elle est en
contradiction avec les habitudes économiques traditionnelles et le travail de la terre. Les
56
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
habitudes quotidiennes des villageois formaient une forme d'organisation du travail et du
temps. La vie est entrecoupée de travail à l'extérieur de la mine et de travail à domicile.
Mr Azzedine Kinzi nous A parlé sur l’un de ses informateurs qui a pris sa retraite après y
avoir travaillé pendant 40 ans (1953-1993). Il a exercé plusieurs fonctions : ménage, service
technique, électricien... et enfin menuisier, il vit désormais dans l'une des grandes villas
laissées par l’un des gérants de la mine Laura, une directrice de mine européenne. Il lui a
raconté l'histoire de l'établissement de sa famille dans le village minier. Cela remonte à 1910,
lorsque son père S. Ali était mineur, et lui et son patron Jaubane se sont réunis. Avant
d'arriver à la mine de Timezrit, il était le directeur de la mine de Béni Marouf dans la zone
d'El-Milia (district de Djidjel) En raison de difficultés techniques, il a quitté la mine et s'est
rendu à la mine de Casablanca au Maroc pendant deux ans avec ses ouvriers. Avant de
s'installer définitivement dans la mine de Timezrit, Jaubane a été nommé directeur des mines
de Zaccar (Est algérien), Gueldaman (Akbou en Petite Kabylie) et Timezrit. C'est pour cette
raison que certaines familles de la région de Djidjel se sont installées dans le village minier de
Timezrit et continuent à vivre aujourd'hui. Au fil du temps, certaines de ces familles ont
formé des alliances matrimoniales avec les villageois d'At Yemmel, de sorte que leur degré
d'« intégration » dans le système de valeurs culturelles locales était très élevé. C'est ainsi que
la nouvelle génération de membres nés après l'indépendance se voit (devraient être des
villageois d'At Yemmel, pas des gens d'autres régions, en l'occurrence des arabophones.
C'est la raison pour laquelle la mine peut jouer un rôle historiquement anormal dans la
mobilité des populations : si elle a toujours été attractive pour la population d'ailleurs, les
villageois d'At Yemmel ont connu une certaine stabilité. Autrement dit, ils ont un double
attachement à leur terre : les champs et les mines. La relation mine/immigré est donc une «
57
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
dialectique historique » importante qu'il faut appréhender dans le contexte de mouvements de
population qui cherchent sans cesse à améliorer les conditions de vie.
D'une part, la mine agit comme un réservoir pour la main-d'œuvre de la région, ce qui
constitue donc un facteur qui empêche l'intensité et l'ampleur de la migration d'At Yemmel.
En revanche, travailler dans la mine de Timezrit est une étape et/ou un test de qualification
nécessaire pour que les villageois émigrent vers la métropole. Habituellement, leur entrée
dans les mines est quasi obligatoire (presque une "cérémonie de passage"), ce qui constitue les
qualifications pour recruter des ouvriers d'usine dans les mines d'outre-mer en France
(Grenoble, Loire, Gardin, etc.). (KINZI, 1997-1998 pp. 167-168)
D’après les recherches de Mr KINZI sur l'immigration familiale d'At Zayed du village de
Tounef nous ont révélé de génération en génération un lien très étroit entre la mine de
Timezrit et le phénomène de l'immigration, ainsi qu'avec le lieu choisi et le type d'entreprise
qui recrute en France (KINZI, juin 2007)
La mine de Timezrit, comme d'autres mines du pays, telles que Zaccar, Ouenza, Béni Saf,
etc., est sous la tutelle de la société minière algérienne SONAKEM. Tous les biens matériels,
administratifs et immobiliers ont été restitués aux Algériens. Après avoir nommé un directeur
général de la région d'At Abbas (Petite Kabylie), la mine, comme d'autres institutions
algériennes, a fait appel aux coopérants européens des pays de l'Est conformément aux
options de développement socialistes : Polonais, Bulgares, Allemands de l'Est (ex-Allemagne
de l'Est) et les Russes. Ce sont en fait des techniciens : ingénieurs, techniciens, géologues,
médecins, topographes, etc. Ils ont emménagé avec leur famille dans un nouvel appartement
dans le village minier.
Quant aux locaux qui occupent des postes administratifs (secrétaires, comptables,
vendeuses), ils sont recrutés parmi les jeunes diplômés du quartier.
58
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
locale.Par rapport aux zones voisines Atjlil, At Waghlis, Ifnayen, la zone étais moins touché
par l'immigration.
En fin de compte, la décision finale a été prise en 1976 sous la direction de Khanfar. La
fermeture définitive de la mine s'est accompagnée de l'ouverture d'une carrière située dans la
même zone, non loin de la mine, afin d'absorber la main- d’œuvre des mineurs. Les ouvriers
restants sont affectés à d'autres mines en Algérie et à certaines unités industrielles de la
région, comme l'unité textile de Remila (Sidi Aich). la gestion et certains services (sécurité,
maintenance, technologie, chauffeurs…) ont été transférés a la nouvelle carrière sous la tutelle
de la société ENOF (Entreprise Nationale des Produits Non Ferreux),.
Malgré la fermeture, la mine est toujours la mère nourricière d'At Yemmel, car en plus de
ceux qui travaillent toujours comme ouvriers et fonctionnaires dans la carrière, de nombreux
villageois reçoivent des pensions de la mine, y compris les femmes des mineures décédées.
Dans l'état où elle se présente aujourd'hui à l'observateur, la mine de Timezrit, cette fabuleuse
banque de mémoire, convoque la conscience et la sauve de la menace de l'oubli éternel.
59
CHAPITRE Vl :
La société minière définis les mineurs comme des « travailleurs » avec des devoirs, des
droits, des salaires, des tâches, des vacances. Le travail, c'est complètement différent du
salaire en Europe (manager ou patron). Dans le système de représentation sociale des
villageois, l'âge adulte signifie pouvoir devenir mineur (ouvrier et paysan) ou travailler dans
une mine. Sachant que travailler dans une mine nécessite cette période, les aptitudes
physiques pour résister et l'âge de recrutement de la mine sont généralement fixé à 18 ans.
(Plissard, 1972)
C'est dans ce contexte qu'il faut souligner les conséquences d'une structure coloniale aussi
importante en milieu rural : le rapport au temps des mineurs, et donc le rapport aux villageois.
61
CHAPITRE Vl L’émigration vers la France
Le mineur partage son temps entre son travail des champs et celui de la mine. Pour l'ensemble
de la communauté villageoise, un nouveau concept de calcul du temps a été introduit dans les
travaux miniers, notamment lié à la précision des heures d'entrée et de sortie des ouvriers. Ce
fait est très évident : jusqu'à la fermeture de la mine, les mineurs traversaient 171 villages en
entrant et en sortant de la mine ou creusaient des fossés selon le trajet entre la communauté
villageoise et le lieu de résidence.
« L'esprit de calcul », en tant qu'apport culturel exogène (un fait de l'économie moderne),
constitue la mentalité du village paysan. Cela s'explique par l'introduction d'une nouvelle
conception du temps, notamment pour les travailleurs, ainsi que par le calcul des salaires en
francs français, par le calcul des heures de travail, des heures supplémentaires et des salaires,
des fiches de paie, etc. A travers ces exemples, on voit que « l'esprit du capitalisme »
institutionnalisé par l'institut des mines et l'esprit des paysans sont tantôt contradictoires tantôt
harmonieux. Bref, le travail minier n'a pas complètement remplacé le travail de la terre, pas
plus qu'il n'a complètement remplacé le travail des agriculteurs des villages. Cependant, c'est
l'un des facteurs qui minent l'économie traditionnelle, surtout après l'indépendance de
l'Algérie.
Le grand épisode de l'histoire de la mine de Timezrit est sans aucun doute la grève de
1953-1954, connue sous le nom de "neuf mois de grève Il s'agit de l’aboutissement "normal”
des rapports de travail dans l'entreprise et de la naissance de la conscience ouvrière. Celle-ci
s'est constituée, surtout dans les années 1940, dans les organisations ouvrières autour de la
section syndicale locale de la CGT, une structure syndicale affiliée aux mineurs de l'Algérie
rurale.
Selon les entretiens de Mr KINZI sur quelques anciens syndiqués de la mine. Selon B.
Bachir, les origines du mouvement syndical minier Timezrit du village de Melloulit remontent
aux années 1940, dans le but d'entretenir les relations entre la mine et le port de Bougie d’une
part et avec l'école publique implantée au village d'Akabiou (village des At Yemmel qui n’est
pas très loin de la mine) d'autre part ,en revanche, il a eu des contacts avec quelques militants
communistes de l'époque, dont un enseignant indigène (Adjaout Laâla) et un Européen-
ouvrier travaillant au port de bougie (Martin)
62
CHAPITRE Vl L’émigration vers la France
Il faut aussi ajouter à l'environnement politique qui prévalait après la Seconde Guerre
mondiale : de nombreuses sociétés minières étaient organisées autour de syndicats et étaient
dirigées par des radicaux du Parti communiste français (PCF) et du Parti communiste algérien
(PCA) (Gallissot, 2007a pp. 173-176) .C'est dans ce contexte social qu'il faut positionner le
mouvement de contestation des mineurs de Timezrit
La direction syndicale est structurée autour de son secrétaire général Taher Boutas, un
ouvrier scolarisé dans une école publique de son village (Akabiou), et son mouvement a
atteint des niveaux sans précédent dans l'histoire du pays. La grève a déclenché des
protestations dans l'environnement du village d'At Yemmel : l'organisation traditionnelle
djm3a (conseil du village) a en quelque sorte soutenu les protestations des travailleurs,
collecté des dons et appelé les villageois à les soutenir. (KINZI, 1997-1998)
Selon Alger Républicain (journal du PCA qui a rendu compte de la grève, en dernier lieu
par (benkakeria, jeudi 19 février 2004) et une association culturelle de (Nait-Idir, 1992) , la
première manifestation a commencé le 23 octobre 1952. C'est soutenus par la grande majorité
des mineurs, le nombre de grévistes est estimé à plus de 700. Ils revendiquent de meilleures
conditions de travail et de vie. principalement une augmentation conséquente de leurs salaires
Quelques mois plus tard, le 23 août 1953, une autre grève de neuf mois a été déclenchée
.C'était la première fois qu'une poursuite raisonnable de la revendication n'était pas constatée.
Cette grève n'implique pas seulement son protagoniste (patron/ouvrier). Cela a également
affecté l'environnement du village qui a fourni un soutien matériel et spirituel au mouvement
ouvrier. Cette unité du village a été démontrée lors de la fameuse marche de 15 kilomètres de
la mine à Sidi Aich, chef-lieu de la commune mixte de Soummam. Les militants de la tournée
ont impliqué plus de 1 200 manifestants, travailleurs et villageois. Les représentants
syndicaux ont été reçus par liakem (le directeur administratif de la commune mixte de
Soummam), et ils leur ont remis une plateforme de demande avec quelques points clés. Après
cela, un compte rendu de la rencontre entre le représentant et les responsables de la Commune
Mixte de Soummam a été envoyé au Gouverneur.
Le mot d'ordre de grève est lancé le 26 août 1953, la direction de la mine ferme l'usine et
les mineurs décident de faire pression de l'extérieur pour organiser des marches et des
manifestations dans les villages autour de la mine. Dans la nuit du 29 au 30 avril 1954, le
conseil du village de dtmâa a spécialement soutenu la marche de la faim de 16 kilomètres.
Environ 500 personnes, dont des agriculteurs, des hommes d'affaires et d'autres, ont rejoint
63
CHAPITRE Vl L’émigration vers la France
l'équipe de 700 mineurs. La République algérienne a appelé à l'unité, notamment alimentaire,
depuis la capitale, Bejab, et a émis un message de soutien de l'Union métropolitaine. Lors de
négociations avec la direction de la commune mixte dirigée par Mohamed Taher Boutas, des
manifestants ont encerclé le siège communal pendant plusieurs jours... (Gallissot, 2007b)
La mine de Timezrit « reprendra ses activités le 4 mai 1954, et la nouvelle direction a signé
un protocole d'accord avec les représentants des travailleurs ».(ibid)
Les directeurs de mines ont utilisé le mouvement de protestation des mineurs pour
renforcer leur contrôle de la production et ainsi renforcer le contrôle des mineurs. Par
conséquent, la mine a fonctionné pendant toute la guerre. Une force d'intervention militaire
composée de l'armée française est stationnée dans la zone minière et contrôle
quotidiennement les mouvements des ouvriers.
D'après les témoignages recueillis auprès d'anciens mineurs du village de Melulet, les
mineurs ont activement participé à la guerre aux coté des maquisards. Certains mineurs
choisissent de monter aux maquis et de quitter leur emploi.
D'autres sont plus disposés à fournir aux guérilleros des roues explosives obtenues grâce à
un travail supplémentaire de manière dissimulée (charger 10 camions de minerai
supplémentaires pendant la journée entraînera 10 explosifs). Au début de la guerre, les
premières actions contre les institutions et les biens européens (fermes, routes, poteaux
téléphoniques, ponts) ils étaient des travaux effectués par des mineurs ou des villageois à
l'aide d'explosifs fournis par des mineurs.
De plus, les mineurs sont très unis à la cause du pays et participent activement aux activités
de collecte de fonds collectives du village pour les guérilleros. Bien que l'entreprise soit
étroitement contrôlée, le gérant de l'époque, Emmanuel Ribas (1954-1959), avait une attitude
très souple envers les mineurs, il ne les leur montrait jamais, et ne manifestait pas la moindre
hostilité envers les habitants de leurs villages, de sorte qu'il a été attrapé par les militaires
français. Les autorités soupçonnées de complicité et de soutien indirect à la cause de l'Algérie.
64
CHAPITRE Vl L’émigration vers la France
Aujourd'hui, le souvenir de l'ancien mineur a laissé une bonne impression sur l'officiel
européen car il était complice du soutien à la cause ethnique des villageois d'At Yemmel.
65
Conclusion
Conclusion
A travers les événements historique que nous avons examinés et qui se sont succédés
depuis l’occupation militaire de l’Algérie en 1830 jusqu’a sa libération en 1962, nous avons
pu constater que la domination coloniale constitue le déterminant principal qui explique
l’apparition d’’un flux migratoire de main-d’œuvre algérienne vers la France a la recherche
d’un emploi
Les calamités naturelles, comme la sècheresse, la grêle ou les invasions de sauterelles, n’ont
entrainé des effets de profonde misère parmi la population algérienne que dans la mesure ou
cette dernière était déjà appauvrie par sa dépossession des meilleures terres agricoles qui
constituaient la source quasi de subsistance et de revenus
Nous avons également abordé dans ce travail tout ce qui touche à la vie sociale et économique
d’At Yemmel , dans le but d'identifier l'impact de ces facteurs sur l'augmentation des convois
d'émigrés vers la France. Nous avons appris la relation de l'individu avec son environnement,
et Tajmaɛt, son adhésion aux lois et aux principes qu'il doit respecter, et ils ont souvent été la
principale raison de son émigration.
Cependant , nous avons traité les conditions de vie des anciens émigrés à At Yemmel avant et
après leur départ de France, montrant que la dégradation des conditions socio-économiques,
bien qu'importante , ne suffit pas à expliquer les causes de cette émigration. En fait, ces
conditions ne sont qu'une dimension des autres facteurs qui ne fonctionnent comme causes
que lorsqu'ils sont entrelacés avec d'autres causes. La recherche sur les différentes dimensions
de la privation indique que les causes de l'immigration opèrent dans un ordre chronologique
de facteurs contextuels. La décision de partir n'était pas un choix rationnel en premier lieu,
mais un choix imposé par la dégradation de la situation du monde dans le contexte de la
colonisation. La politique coloniale a produit un entrelacement de conditions : socio-
politiques, socio-géographiques, socio-culturelles, socio-économiques, etc. Chaque dimension
est imbriquée de manière complexe et restreinte. Le concept de "misère" exprime
parfaitement cette imbrication, ce qui signifie que le concept de " misère" ne signifie pas la
même chose que "pauvreté". Cette interdépendance entre les concepts de «misère » et de «
émigration » dépend d'une compréhension du sens évolutif de l'ancienne émigration
algérienne.
67
Conclusion
Ensuite, nous avons met une grande part de ce travail pour la mine de Timezrit afin de
comprendre son rôle et son apport dans cette émigration. Cette qui est considérée comme un
repère culturel dans l'histoire d’At Yemmel , nous concluons qu'elle a été le principal
facteur qui a favorisé cette migration car elle a apporté l'intérêt du colonialisme à cette région,
celui qui a formé les ouvriers , et donc on peut dire que cette mine a apporté une sorte de
stabilité économique et sociale a la région, de sorte que cette main-d'œuvre a été ciblée en
premier lieu par les usines françaises, ce qui a ouvert la porte à l'émigration aux habitants de
la région.
Et enfin nous avons traité les différentes destinations vers lesquelles se dirigent les immigrés
de la région lorsqu'ils arrivent en France, d'où nous concluons que le choix du lieu de
destination en France est largement lié à la nature de la profession dans laquelle les émigrés
ont exercés a Timezrit, la plupart d'entre eux travaillaient dans la mine, donc généralement ils
se dirigeaient vers les villes minières
Ensuite, nous avons mentionné le rôle de la région dans la lutte de libération, la région était
donc un symbole de résistance par un grand nombre de moudjahidines, et était surtout
caractérisée par la lutte syndicale et les manifestations.
68
Annexes
Annexes
LA L’EVENEMENT
DATE
VIe-Ie Rayonnement de la civilisation de Carthage (Guerres puniques avec Rome) et des royaumes
S.AVANT Berbères, qui dominent toute la côte aujourd’hui marocaine, tunisienne et algérienne. Un
J.-C comptoir est installé à Bougie.
1° Fondation de la colonie de Bougie par Rome.
SIÈCLE
VII Conquête du Maghreb par les Arabes. Forte résistance des Berbères, notamment en Kabylie.
SIÈCLE
XII° L’exploitation du minerai de fer de l’intérieur de la petite Kabylie est attestée.
SIÈCLE
XIIIe- Bougie est appelée la « Perle de l’Afrique ». Port important, elle est une capitale
XVe intellectuelle de la Méditerranée équivalente à Cordoue. Les petites chandelles qui y sont
SIÈCLE produites prennent en France le nom de « bougies »…
MILIEU Domination des Ottomans sur l’Algérie. La Kabylie demeure un royaume autonome
DU XVe-
DEBUT DU
XIXe SIECLE
1830- Prise d’Alger par la France. Début de la conquête de l’Algérie. Campagne de «pacifications»
1847 successives en Algérie.
1848 Soumission à la France de l’émir Abd El-Kader: rattachement de l’Algérie à la France. Les
départements d’Oran, d’Alger et de Constantine sont créés.
1852- Conquête de la Petite puis de la Grande Kabylie, territoires qui ne reconnaissaient pas
1857 l'autorité d'Abd El-Kader et qui ne s'étaient donc pas soumis à la France.
1865 Début de l'exploitation coloniale des minerais de fer algériens. Parmi les actionnaires des
compagnies minières figurent des compagnies sidérurgiques stéphanoises et lyonnaises.
1870 Guerre de 1870.Perte de l'Alsace et de la Lorraine. Installation de nombreux habitants de ces
régions en Algérie.
1871 Révolte des Mokrani en Kabylie. Une partie des Kabyles est déportée en Nouvelle-
Calédonie, comme les Communards.
1881 Code de l'indigénat. Il reconnaît la nationalité française aux Algériens, mais ne leur donne
pas les mêmes droits qu'aux Français de souche: ils sont sujets français, et pas citoyens (pas de
droit de vote). Début de l'arabisation forcée de la Kabylie.
1900 La vallée de la Soummam, où se situe Timezrit, est devenue une vaste colonie agricole. Le
minerai de fer de Timezrit est exploité principalement pour l'Allemagne et l'Angleterre à partir
de 1902, 1,5 million d'hectares de terre algérienne sont désormais la propriété des colons.
1902 Première exploitation de la mine de Timezrit.
Conquête du Sahara par la France
I
Annexes
II
Annexes
III
Annexes
juillet. Fin 1962: 900000 « pieds-noirs » sur le million que comptait l’Algérie rentrent en
France. 90000 des 300000 Harkis (supplétifs de l’armée française d’origine algérienne) font de
même. Ceux d’entre eux qui restent en Algérie seront éliminés.
1963 Départ de Timezrit du dernier directeur français de la mine.
1965 Nationalisation de la mine de Timezrit exploitée par la SONAREM (Société Nationale de
Recherche et d’Exploitation Minière), qui fait appel à des cadres techniques des pays de l’Est.
1968 Circulaire Marcellin: premières restrictions à l’immigration.
1974 Mise en place de la politique de regroupement familial: les familles algériennes peuvent
rejoindre à certaines conditions les époux en France.
1976 Arrêt de l'exploitation de la mine de Timezrit. Ouverture d'une carrière de granulats à ciel
ouvert, toujours en activité mais aux effectifs très réduits.
1981 Mai: élection de F.Mitterrand. Entrée de l'extrême droite dans l'échiquier politique. Rébellion
urbaine des Minguettes à Vénissieux (dans la banlieue lyonnaise). Une loi ouvre aux étrangers le
droit d'association.
19 mai: Soulèvement à Bejaïa pour la reconnaissance de la langue amazigh suite au «
Printemps berbère » de 1980, et aux insurrections kabyles nées dans l'université de Tizi-Ouzou.
1991 Début de la « décennie noire », guerre civile opposant le gouvernement algérien et l'armée
nationale populaire à divers groupes islamistes (MIA, GIA, AIS). Elle fera entre 60 000 et
150000 morts selon les sources.
1992 Assassinat du président Boudiaf en Algérie, dissolution du fiS (Front Islamique du Salut), et
suspension du processus électoral. L'Algérie est en proie à de très violents troubles.
2001 《Printemps Noir » en avril. Soulèvements suite à l'assassinat d'un jeune lycéen par un
gendarme en Grande Kabylie. Timezrit et toute la Kabylie marchent sur Alger. Forte répression
par l'armée algérienne durant un an.
2005 Référendum proposé par le président Bouteflika arrivé au pouvoir en 1999, pour《restaurer
la paix civile en Algérie. Vives réactions des militants des Droits de l'homme et familles des
victimes qui attendaient réparations.
Accord euro-méditerranéen d'association entre I'UE et ses États membres, d'une part, et
l'Algérie, d'autre part, pour le dialogue politique, la libération des échanges économiques et la
coopération culturelle et sociale.
2011 Réélection de Bouteflika pour un troisième mandat.
2009 Avril: le contexte créé par le « Printemps arabe » provoque quelques émeutes en Algérie,
mais, très vite, le gouvernement annonce des réformes et fait des concessions économiques; le
peuple semble craindre le retour d'une guerre civile.
*Réaliser par Catherine Gautier
IV
Annexes
V
Annexes
Annexe no04 : vue générale sur la mine de Timezrit (photo prise en 1914)
Annexe no05 : au fond , évacuation des déblais du percement d’un travers-blanc 1966 photo Fournéron
VI
Annexes
Annexe no06 : l’installation ouvrière - passerelle - a la mine de Timezrit (photo prise 1914
)
VII
Annexes
VIII
Annexes
Annexe no08 : Carte d’identité d’un migrant de Timezrit coll ,Abdelkader lghit
IX
Annexes
X
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XI
Références bibliographiques
Références bibliographiques
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