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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Abderrahmane Mira de Bejaia


Faculté des Sciences Humaines et Sociales
Département d’Histoire et d’Archéologie

Mémoire de Master
En vue d’obtention d’un diplôme de Master en Histoire contemporaine
Spécialité : histoire de la résistance et du mouvement nationale

L’émigration Kabyle au cours du XXème siècle

Le cas d’At Yemmel ( Timezrit) Béjaia

Réalisé par Encadré par


M. Yanar Nassim Mme. O.OUDJANI
M. Talah Chafaa

Année universitaire
2021/2022
Remerciement

D’abord, nous tenons à remercier dieu de nous avoir donné la force et la patience

d’accomplir ce modeste travail.

Nous tenons de remercier notre chers famille qui nous ont toujours encouragés et

soutenus durant toutes nos études.

Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements et nos gratitudes à notre encadreur

Madame Oudjani Ourdia pour son soutien, engagement, l’orientation qu’elle nous a

accordée, car sans elle ce mémoire n’aurait pas pu se faire, merci infiniment.

Enfin nous tenons également, à adresser une pensé de reconnaissance a monsieur

mastapha Saaoui qui nous a fournit un ouvrage très précieux pour notre recherche celui de

« D'ici et de là-bas Timezrit/Sait-étienne, mémoires de mineurs, Patrimoine du Bassin de La

Loire/Saint Etienne »

Puis, nous tenons particulièrement à remercier tous ceux qui ont contribué, de prés ou de

loin à l’aboutissement de ce travail.


Dédicace

Je tiens à dédier ce modeste travail à la mémoire de mon père que dieu l’accueil dans son

vaste paradis et que son âme repose en paix

A ma très chère mère

A ma chère femme Mounia

A mes chères frères Youba et Amazigh

A mes chères sœurs Ryma ,Lahna, Maissa et Tanila

A toute ma famille de proche ou de loin

A mon binôme Chafaa

A mes amis Nabil, Mouha , Amar, Salim, Nassim, Moumouh , Massi, Aissa, Arezki, Rania

Nassim
Dédicace

Je dédie ce modeste travail à l’âme de mes chers parents, qui ont souffert sans me laisser

souffrir, qui n’ont jamais dit non à mes exigences, qui attendirent ce jour avec impatience.

.A mes adorables frères Massi et Mohand , la joie de la famille

A tous mes oncles, tantes, cousins et voisins

A mon binôme Nassim

A mes amis Sofiane, Kamel, Djaafar, Lamine , Ismail, Faouzi, Meriem, Tiziri, Fodil, Massi ,

Toufik et toutes mes connaissance jusqu'à maintenant, merci pour leur amour , engagement

et encouragements

Chafaa
Sommaire
Introduction................................................................................................................................. I

Problématique ........................................................................................................................... IV

Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle .............................................................. 6

1- définition de l’émigration ................................................................................................... 7

1.1 Définition d’émigration/immigration et l’émigré/immigré .......................................... 9

2. Histoire de l’émigration en Algérie ................................................................................... 10

2.1 Le mouvement migratoire entre l’algerie et la France de 1914 à 1973 ..................... 12

2.2. Les trois âge de l’émigration Algérienne selon Abdelmalek Sayad : ......................... 15

3. L’émigration en Kabylie .................................................................................................... 19

3.1/La période après l’insurrection de 1871..................................................................... 20

3.2 La période d’avant l’indépendance de l’Algérie ......................................................... 24

3.3 La période après l’Independence................................................................................ 26

4.L’émigration kabyle ,est devenu une habitude ................................................................ 28

4.1. L’émigration, une chaine d’imitation ......................................................................... 28

4.2 L’émigration, a travers la poésie et la chanson kabyle ............................................... 29

Chapitre II : L’organisation social des Ait Yemmel ................................................................... 36

1/ Un aperçu historique de Béjaia et Timezrit ..................................................................... 36

2/Quelques aspects geographiques d’At Yemmel ............................................................... 38

a) At yemmel ; ................................................................................................................... 38

b) Timezrit ......................................................................................................................... 38

2.Les institutions organisationnels d’At yemmel ................................................................. 41

3-La notion d’appartenance a tajmaɛt chez At yemmel ....................................................... 41

3.1 Les significations de mot « Yemmel » ......................................................................... 41

3.2 Comment avoir le droit d’appartenir a tajmaɛt d’at yemmel ? ................................. 42


3.3 L’affirmation de l’appartenance sociale ..................................................................... 43

3.4 le concept d'étranger a At Yemmel et son intégration............................................... 44

3.5 La reproduction du mode de vie du village (Tajmaɛt en exil ) ................................... 48

Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport socioéconomique chez les Ait Yemmel ........ 50

1- La mine de Timezrit géographie et histoire...................................................................... 50

1.1 La géographie de la mine de Timezrit : .......................................................................... 51

1.2 L’histoire de La mine de Timezrit : .............................................................................. 51

1.3 L’origines des employés : ............................................................................................ 53

1.4 La grève les ouvriers de la mine de timezrit .............................................................. 54

2.L'influence de la mine sur la vie sociale de Ait Yemmel ................................................... 55

3.La nationalision de la mine de Timezrit et puis sa fermeture ........................................... 58

CHAPITRE Vl : L’émigration vers la France ............................................................................... 60

1.Les destinations des émigrés miniers et leurs activités en France ................................... 61

2. Naissance d’une conscience politique ; du mouvement syndical a la guerre de la


libération nationale .............................................................................................................. 62
Introduction

Introduction

La Kabylie a était toujours un terrain d’émigration ce qu’est fait objet de la culture


populaire notamment la poésie et le chant , « Si Zik neṭruḥu » (Depuis un lointain passé, nous
partons ), dit Ait menguellet dans l’une de ses chansons. En effet le Kabyle a toujours émigré,
en raison notamment de la pauvreté de sa région. Si l’on excepte les vallées relativement
riches de la soummam et du Sebaou, l’agriculture y est difficile. Si l’arboriculture fruitière
permet de produire, y compris dans les zones les plus montagneuses, une grande variété de
fruits et en particulier des figues et des olives, les sols ne permettent pas de produire, en
quantités suffisantes, les céréales, essentielles pour son alimentation. Alors, il émigre vers
l’intérieur du pays, en Algérie, et aussi, par vagues successives, vers la France.

En raison de l'amélioration du niveau de vie en France métropolitaine et de l'avancée


des technologies, de nombreux citoyens refusent d'effectuer des travaux difficiles et
encouragent les travailleurs algériens à effectuer certains travaux. Dans la plupart des cas, les
ouvriers kabyles sont restés un an et demi à deux ans dans la métropole française, puis sont
retournés dans leur région d'origine, tandis que d'autres membres de la famille sont venus en
métropole pour les remplacer.

Ce sujet porte un intérêt majeur puisqu’il est inscrit dans le domaine d’étude de
l’histoire de l’Algérie contemporaine, et détermine l’une des migration les plus importante de
la région au XXe siècle , Timezrit a été témoin d’une violente migration vers la France, Plus
d’un siècle d’émigration villageoise a engendré la structuration d’une communauté
d’immigration d’At Yemmel en exil .

-L’intérêt personnel de ce sujet, est d’enrichir les thèmes de l’histoire de l’émigration


kabyle en générale et ait yemmel en particulier, dont la son contexte historique, reste floue.

-Sur le plan scientifique, ce sujet peut servir comme source de documentation pour les
autres chercheures qui viendront après nous, et procurer des informations qui peuvent se
révéler indispensables pour effectuer des recherches ultérieures dans le domaine.

Avant d’entrer dans le vif de notre sujet, il est nécessaire de préciser les motifs de choix
de celui-ci-qui sont d’ordre objectif et subjectif. Motifs objectif :

Le choix du sujet traité dans cette recherche a été motivé par le fait que :

I
Introduction

-Malgré la riche histoire de la région que nous aborderons dans ce travail, elle n'y a
malheureusement pas attiré beaucoup de chercheurs. Ainsi, nous avons voulu être parmi les
premiers chercheurs à faire revivre son patrimoine, et à révéler son histoire

-La région est considérée comme une source d'immigrants, et ses habitants ont été parmi
les premiers à immigrer, notamment en France, et cela est dû à un certain nombre de facteurs,
nous avons donc voulu faire cela pour dissiper la confusion sur cette émigration, ses facteurs,
et son impact sur la population,

Concernant les motifs subjectifs qui nous ont motivé a choisir ce sujet

-C’est pour nous un réel plaisir de traiter ce sujet pour clarifier la question de l'émigration
Algériens, de la région de Kabylie et de Ait Yemmel , d'autant plus que nous appartenons à
cette région (la Kabylie).

Pour tenter de répondre à la problématique ci-dessus , nous avons adopté un plan


comprenant une introduction et quatre chapitres et on a fini le travail par une conclusion et
résumé.

-On a consacré a première partie de cette étude a donner un aperçu historique sur
l’émigration kabyle

définir cette région qui est située au sud ouest de Béjaia dont elle est distant de 50 km ,
depuis ses fondations , voila bien des siècles , jusqu'à récemment (années 70-80) la commune
de Timezrit s’appelait Tribu des Ait Yemmel tant connue dans l’histoire pour ses nombreuses
rébellions et que le général Bugeaud qualifiait en 1847 de « tribu des insoumis »celle-ci était
alors délimitée par les tribus des IFNAYEN au nord et les ATH-DJELLIL au sud , par les
IZNAYEN a l’est et les IMESSISSEN ET ATH OUAGHLIS a l’ouest ,

-Le deuxième chapitre sont venu sous le titre « l’organisation sociale d’ath yemmel » ,en
élargissant le champ des connaissances, la recherche fait la lumière sur la question de
l’émigration de cette région qui constituent des fait sociaux important qui ont beaucoup
marqué la vie social des ath yemmel ,a l’instar des villages kabyles et algériens .

Ath yemmel a déjà connu le mouvement de l’émigration pendant la période coloniale


cependant les raison qui ont engendrés sont d’ordre économique et social ,

-Cependant, on a traité dans le troisième chapitre sous le titre «La mine de Timezrit et son
apport socioéconomique chez les Ait Yemmel» en effet , La migration de main d’œuvre entre

II
Introduction

les deux rives de la Méditerranée suscita progressivement le questionnement et l’intérêt des


décideurs politiques. Il s’agissait d’appréhender les relations entre fonctionnement des
marchés du travail et migration. Il était question des termes et conditions de travail des
travailleurs migrants, de l’exercice de leurs droits au travail et de leur protection sociale. Le
rapport entre la migration et le développement était à clarifier. Il était primordial de saisir,
l’effet sur la pauvreté et l’emploi des envois de fonds des travailleurs migrants, et par rapporta
ath yemmel après l’ouverture de la mine en 1902 ça a renversé profondément et
définitivement le destin de la communauté locale villageoise. Ce renversement est d’autant
plus bouleversant qu’il est autoproduit sur place. Si d’habitude le travail salarié et le nouvel
esprit économique arrive par la ville et l’émigration ,ath yemmel, le salariat est sorti de terre
et du ventre même du région. En entrant à la mine, les hommes de ath yemmel ont dans la
réalité fait l’apprentissage sur place et à domicile de l’émigration et de ses effets sans même,
ou du moins avant même d’émigrer. D’ailleurs leur immigration ultérieure dans plusieurs
bassins miniers français à partir du début du XXe siècle n’a pas fait d’eux de nouveaux ou de
vrais mineurs, mais plutôt de véritables et d’éternels émigrés-immigrés

Finalement la quatrième parti nous aimons clarifier la question de l’émigration des Ait
Yemmel , commençons par approfondir notre études sur le départ des émigrés et leurs
destinations finales après l’étape suivante est de monter la cartographie et les activités des
émigrés des ath yemmel a l’étranger et pour clôturer notre travail nous allons citer les
conditions sociales de l’émigration des at yemmel

III
Introduction

Problématique
Comme de nombreuses régions méditerranéennes, la Kabylie a été une forte région
d'immigration tout au long de son histoire. Une zone rurale avec peu de ressources naturelles
et peu d'urbanisation s'est peu souciée des projets de développement économique tout au long
de son histoire. Sa provocation (sous les conquêtes ottomanes et françaises) et sa colonisation
ultérieure en ont fait une région marginale, avec une grande partie de son territoire éloignée
du développement des politiques coloniales agraires et de l'activité industrielle. Cette mobilité
ancienne et dynamique, paradoxale pour une région sédentaire comme la Kabylie, aurait
habitué les Kabyles aux voyages migratoires. De la région maghrébine à la région française,
seule la Méditerranée passerait rapidement en raison des multiples opportunités offertes par la
colonisation.

Dans notre travail, nous tenterons de lever l'ambiguïté sur la nature de cette migration que
connaissaient la région de Kabylie et Timezrit en particulier, ainsi que les facteurs qui ont
réveillé cette migration et l'ont rendue sévère, et aussi de lever la confusion sur le rôle du la
mine sur l’augmentation du nombre d'immigrés, ainsi connaissant le rôle de ces immigrés
dans la lutte politique et syndicale contre la colonisation française. De ce fait notre
problématique s’articule autour de la question centrale suivante :

Quel est le contexte historique de l’émigration de la Kabylie cas d’Ait yemmel (Timezrit)
Béjaia au XXème siècle

Pour mieux cerner la problématique de notre sujet. On a subdivisé cette question centrale
en cinq sous-questions :

-Pour aborder la question de l’émigration on doit retracer (revoir) le contexte historique


dans sa globalité historique socioéconomique et sociale

-Quels sont les facteurs favorisants l’émigration chez les ait Yemmel au 20ème siècle ?

-Quelle place occupe la mine de Timezrit dans la vie socio-économique d’Ait Yemmel et
quel est son impact sur cette migration ?

-Quelles sont les destinations vers lesquelles se dirigent les immigrés en France ? et quel
est le rôle de ces immigrés dans l’activité syndicale et la lutte politique et militaire pour
l’Algérie ?

IV
Introduction

-Pour répondre a notre première question nous nous fondons sur l’étude de documents
historiques qui retracent l’évolution économique et sociale de l’Algérie et la Kabylie depuis la
veille de l’occupation coloniale jusqu’à nos jours.

-Et pour la résolution des trois autres question, nous nous appuyons sur les résultats
d’enquêtes effectuées sur le terrain, notre option pour ce type de méthode s’explique par le
fait que l’interview et le questionnaires apparaissent comme de puissants instruments mis en
service des recherches historique et sociale , les expériences déjà vécue par le sujet, comme
les intentions qui préparent son futur comportement, ne peuvent guère être connues par
d’autres moyens . les perceptions , les attitudes et les opinions qui ne se manifeste pas dans un
comportement observable sont accessibles grâce a l’interview

V
Chapitre I :

Aperçu historique sur l’émigration kabyle


Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

L’émigration est un sujet étroitement lié à un ensemble de domaines, dont on ne peut pas
s’en passer pour avoir une bonne compréhension de sujet, pour commencer a étudier cette
thématique il nous faut une définition précise et globale de l’émigration / immigration et
émigré / immigré

1- définition de l’émigration :

Les idées de la migration varient considérablement, avec des perspectives différentes, et


tout comme nous notons le concept de l’émigration, le publicisme est un phénomène social
humain qui englobe tous les coins de la planète. Depuis l'Antiquité, il y a eu des mouvements
migratoires d'une région à l'autre, et d'un continent à l'autre. Et pour plusieurs raisons, à la fois
économiques et politiques, dues aux conditions naturelles de sécheresse et de famine, qui ont
toutes depuis longtemps contrôlé ce phénomène humain,

Avec la réinstallation des humains, les conditions politiques de la chasse aux sorcières de
premier niveau sont apparues, avec des groupes religieux et ethniques chassant des centaines,
voire des millions, de personnes à travers leurs frontières nationales à la recherche de citoyens
plus sûrs. (Renegonnard, 1927 p. 20)

La migration est défini comme le mouvement d'individus ou de groupes d'un lieu de vie et
de résidence permanente vers une autre région afin de trouver un emploi ou d'échapper à un
statut social défavorisé, et n'est pas qualifiée de pauvreté. Liés, hors de la persécution, aspirant
à de meilleures opportunités de vie, etc. (Belloula, 1965 p. 13)

. En raison du mouvement géographique des personnes d'un endroit à un autre, les


personnes qui se déplacent quelle que soit la distance parcourue et la nature des facteurs qui
sont la cause, si ce mouvement doit changer de lieu de résidence, alors il doit se déplacer, y
compris Toute la population de mouvements sauf bédouins, qui n’ont pas de place ,et les
éleveurs ruraux migrent vers les zones de travail saisonnier pendant la moisson et la saison
des récoltes. En conséquence, comme ces migrations ne visent pas à changer leur lieu de
résidence, elles sont saisonnières, et parfois même quotidiennes, si l’émigration signifie la
migration géographique. d'un endroit à un autre, l'objectif est de changer de résidence
permanente, car cela affecte non seulement la répartition de la population et les changements
de densité de population à cet endroit, mais aussi leurs caractéristiques démographiques et

7
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

économiques, telles que la composition qualitative après le changement de résidence


permanente (kherassan, 2015 p. 25)

Cependant Khalil Hassan a défini la migration « dans sa forme la plus simple, la


migration est le mouvement d'individus ou de collectifs d'un endroit à un autre à la recherche
d'une meilleure condition, que ce soit socialement, religieusement ou politiquement »
(hassane, 2008 p. 98)

Quant à Muhammad al-Salih al-Siddiq, il a déclaré : "C'est le mouvement de personnes ou


de groupes d'un pays à un autre, pour de meilleures conditions de vie ou pour échapper à des
persécutions religieuses, raciales ou politiques. (El-Seddiq, 2007 p. 02)

Selon la définition stricte du dictionnaire, la migration est le mouvement de personnes d'un


endroit à un autre pour des raisons politiques, sociales, économiques ou personnelles. Cette
description suffit à suggérer que tout le monde peut être concerné par ce phénomène. Chaque
émigré a une histoire personnelle et peut un jour quitter son pays d'origine et s'installer
ailleurs. Être immigrant, c'est finalement être capable de s'adapter à des réalités parfois
complexes et d'être réactif, dynamique et proactif. Cela signifie donc que ces compétences
sont permanentes et ne peuvent être valorisées que par le pays d'accueil. Cependant
l’immigrant et l’émigrant désignent tous deux une personne quittant son propre pays pour un
autre. Cependant, immigrant (et sa forme verbale immigrate) met généralement l'accent sur le
pays de destination, tandis que émigrant (et son verbe émigrer) met l'accent sur le pays d'où
vient. L'un est un immigrant dans un nouveau pays et un émigrant d'un ancien. Voir ici pour
en savoir plus sur la différence entre émigrant et immigrant. (Mouton, et al., 2018 p. 07)

Dans ce contexte ,les travaux d'Abdelmalek Sayad émergent une sociologie qui a été
marginalisée pour ne pas être subordonnée à des questions sociales plus globales.des question
comme le travail, la discrimination ou la domination. Le travail de Sayad est fondamental en
ce qu'il permet à un regard neuf de définir et d'analyser la « migration » d'objets. On y trouve
une préoccupation pour l'intégrité de la recherche sur l'immigration, c'est-à-dire sur le
continuum d'émigration à l’immigration. Il y a aussi une volonté de ne pas "dessiner la
sociologie de l'émigration sans esquisser en même temps la sociologie de l'immigration"
(Sayad, 1999 p. 15). Dès le début de ses travaux, le chercheur dénonce l'ethnocentrisme qui
fait des émigrés, des immigrés, Bien qu'il soit à la fois émigré et immigré, et ait tendance à

8
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

adopter une position épistémologique unilatérale, dans laquelle "le problème, à la fois
explicite et implicite, est toujours celui de la société 'd'accueil"1 (SAYAD, juin 1977 p. 59)

Sayad montre également que la migration d'un même groupe vers une société d'accueil
particulière se produit par étapes qui correspondent à des objectifs différents, à des "âges"
différents de migration, en réponse à des pressions d'exploitation industrielle et comme un
fantasme. Le corollaire inhérent aux décisions d'immigration et comme outil d'immigration
permanente (Sayad, 1991)

Quant à l'objectivation de ces phénomènes, elle n'est pas simple. En effet, le parcours de
vie d'un immigré, souvent marqué par le chagrin et l'absence, pour paraphraser le titre de
Sayad (1999), il doit être vécu par les acteurs puis énoncé avec la distance nécessaire. Cela
permet de « s'oublier » pour mieux « se souvenir de soi »2 (Sayad, 1993 p. 1269) observé et
entendu, devient l'enquêteur et l'observateur de lui-même, de son propre parcours (ibid. :
1268).Cette histoire, racontée oralement et marquée par l'inarticulation, est une exploration
d'une trajectoire, Celle-ci fait de l'immigré un ancien candidat à la mobilité , partir après un
long calcul, ou échapper à un destin traqué, furtivement ou violemment, de l'extérieur, ou
dans un voyage risqué.

1.1 Définition d’émigration/immigration et l’émigré/immigré :

L'immigration est l'action d'immigrer, de séjourner de manière durable ou définitive dans


un pays étranger.
L'immigration est aussi le phénomène d'entrée dans un pays d'accueil d'individus ou
d'une population d'individus non autochtones, en général pour y trouver un emploi ou avec
l'intention de s'y établir dans la perspective d'une meilleure qualité de vie.. ( www.toupie.org)

Et l’émigration du point de vue du pays de départ, action de quitter le pays de nationalité


ou de résidence habituelle pour s’installer dans un autre pays, de sorte que le pays de
destination devient effectivement le nouveau pays de résidence habituelle.

Il est important aussi de distinguer l'immigré de l'étranger et de l’émigré : un immigré est


une personne qui vit de manière durable et stable dans un pays dans lequel il n'est pas né ,un

1
Le terrain de recherche de Sayad fut essentiellement celui des Algériens en France, mais son reproche s’applique assez
bien à l’ensemble de la sociologie de la migration.
2
Sayad reproduit ici, dans la Misère du monde, dirigé par Bourdieu (1993), les paroles d’un de ses interviewés, Abbas,
ouvrier algérien en France.

9
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

immigré peut avoir les mêmes droits que les citoyens de pays de destination à partir du
moment où il demande la nationalité. un étranger est une personne qui ne possède ni la
nationalité, ni les droits sociaux du pays dans lequel il se trouve. Il y reste souvent pour peu
de temps cependant un émigré est celui qui quitte son pays pour aller vivre dans un autre,
pendant un certain temps ou pour toujours ( TERMIUM Plus Gouvernement du Canada)

2. Histoire de l’émigration en Algérie

Les Algériens ont une propension à l’émigration qui semble à jamais inscrite dans leur
emploi du temps. On en rencontre en Orient, sur le chemin de La Mecque, comme au Liban
où ils ont constitué de petites communautés ; ils émigrent aussi vers l’Europe du Nord et aux
Amériques, avec des fortunes diverses. Mais c’est en France, dont ils furent un temps des
citoyens, qu’ils sont les plus nombreux.

L’émigration des Algériens vers la France, est ancienne et a changé plusieurs fois de
forme. Conçue au départ pour alimenter une émigration de travail, Certes, toute migration
économique a pour origine la misère matérielle et sociale, laquelle peut être le résultat de
différents facteurs ; mais dans le cas des départs de milliers d’Algériens en direction de la
France, c’est d’abord et surtout la colonisation qui en est à l’origine. elle était vécue comme
un exil supposé temporaire. À partir du milieu des années soixante-dix, en vertu des
dispositifs de regroupement familial, le départ de l’Algérie a débouché sur une installation
plus pérenne, voire définitive, en France. Le choix de rester sur le territoire français, d’en
acquérir la nationalité, d’y fonder une famille, continue depuis de se heurter aux soupçons
lancinants des discours sur l’intégration.

L’émigration Algérienne a commencé à s’élargir vers la fin de 19eme siècle, la présence


algérienne en France s’inscrit désormais plus d’un siècle d’une histoire singulière. Selon
ABDELMALEK Sayad « l’histoire de l’émigration des Algériens vers la France se
confondait avec l’histoire d’une société paysanne qui luttait pour sa survie et qui attendait de
l’émigration qu’elle lui donne les moyens de se perpétuer en tant que telle.» (SAYAD, juin

1977, p. 61)

A cette époque l’émigration algérienne était presque inexistante, dans les années 1912 où
le nombre d’émigré comprenait que de 5 à 5 000 émigrés, et 10 à 13 000 émigrés en 1914,
quelques année après, l’émigration des algériens a commencé a évolué et a ce développé

10
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

rapidement, une vague considérable des émigrés algériens ont pris le chemin de rejoindre la
France dans le but de travailler, cette catégorie d’émigré est seulement destinée à remplacer
les français dans les usines et les fermes, après la guerre beaucoup de régions sont totalement
dévastées, il était nécessaire de faire reconstruire ces dégâts, donc l’émigration augmente de
plus en plus. Certains historiens lancent des chiffres concernant le nombre d’algériens émigré
en France entre les années 1915 et 1918 à 78 056 dans le cas de Stora et selon A.Nouschi qui
dit que entre 1914 et 1918 le nombre des algériens est de 116 000 dont 59 000, parmi eux
y’en a ceux qui ont retourné en Algérie, et selon Ahséne Zehraoui « de 1914 à 1926, ou l’on
assiste à l’arrivée massive des Algériens pendant tout la durée de conflit, les émigrants étant
envoyé, pour certains, combattre sur le front en tant que soldat, tandis que d’autres furent
recrutés par les industries de la défense nationale et par d’autres secteurs de l’activité
économique pour compenser, en partie, la force active partie sur les champs de bataille. »
(ZAHRAOUI Ahsène, op cit, 2002, p, 73,)

une autre forme d’émigration que les algériens ont connu lors de leurs participation à la
première guerre mondiale a côtés des français, le nombre de soldats a atteignaient 172 739
soldats algériens, ces nouvelles formes et ces nouvelles mouvements migratoire ont aidé les
gens a ouvrir les yeux sur une nouvelle société totalement différente à celle des algériens, à ce
moment les changements commencent à être remarquable, le nombre des émigrés évolué de
plus en plus, la société française a influencé par son mode de vie sur les émigrés algériens,
parmi ses changements, les algériens entrent en relation et se marient avec les européennes,
mangent la viande non préparé selon le rituel musulman, consomment le vin, mais ce
changement a aussi stimulé une prise de conscience dans les esprits des émigré, Messali Hadj
lui-même a vécu cette expérience de transformation, lui qui a connu les deux expérience, celle
de l’usine et celle de la caserne, où il reconnut qu’il n’était plus le Messali de l’avant-guerre il
est devenu totalement quelqu’un d’autre. (GUERID, 2007, pp. 52-55)

La donne de l’émigration Algérienne, après l’indépendance a fondamentalement


transformé, au plans juridique, les Algériens ont été considéré comme des citoyennes de la
second zone par les Français , ils ont devenu des étranger même avec leurs statut juridique,
quelque années aprés la France a bloqué les recrutements des travailleurs étrangers, sachant
que l’Algérie avait interrompu l’émigration en septembre 1973 et la France a mis fin à
l’entrée de nouveaux travailleurs immigrés en juillet 1974. Les émigrants, ont pensés que
c’est la fin de l’émigration, mais au contraire, celui-ci s’simplifia et se transforma en grand
partie, sous forme familiale.

11
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

2.1 les départs et les retours des Algériens entre la France et l’Algérie durant 1914 a1973
Le mouvement migratoire entre l’Algérie et la France de 1914 à 1973 :

Le mouvement migratoire depuis la Première Guerre mondiale a connu une courbe


ascendante, surtout pendant la première période, c'est-à-dire après la première guerre
mondiale, en raison de la conscription obligatoire et de l'augmentation des besoins en main-
d'œuvre algérienne dans les usines françaises, alors qu'il était entrecoupé par des périodes
dans laquelle ce mouvement a diminué pour des raisons historiques et sociales et socio-
économique telles que la crise économique de 1929. Et pendant la seconde guerre mondiale,
selon les données disponibles, l'émigration était presque inexistante, tandis que la dernière
période où l'émigration a diminué pendant la révolution de libération algérienne en raison des
restrictions pratiquée par la colonisation , et puis la dernière étapes que nous avons abordée
s’étend jusqu’en 1973 lorsque l’émigration s’est arrêtée pendant cette époque après la crise
politique entre les deux pays , celle qui a commencé en raison de la nationalisation des
hydrocarbures par Boumediene

Et le tableau ci-dessous fournit des chiffres et des statistiques sur les migrants dans les
deux sens (départs et retours) entre les années 1914 et 1973

Tableau1 : Le mouvement migratoire entre l’algerie et la France de 1914 à 1973

Années Départs Retours Soldes Recensements


des Algériens en
France

1914 7.444 6.000 +1.444

1915 20.092 4.970 +15.122

1916 30.755 9.044 +21.711

1917 34.985 18.849 +16.136

1918 23.340 20.489 +2.851 57.264

1919 5.468 17.497 -11.929

12
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

1920 21.684 17.380 +3.404

1921 17.259 17.538 -279

1922 44.465 26.289 +18.197

1923 58.586 36.990 +21.596 109.849

1924 71.028 57.467 +18.575

1925 24.753 36.328 -11.575

1926 48.677 35.102 +13.575

1927 21.472 36.328 -11.575

1928 39.726 25.008 +14.718

1929 42.948 42.227 +721

1930 40.630 43.877 -3.247

1931 20.847 32.950 -12.103 110.898

1932 14.950 14.485 +465

1933 16.684 15.083 +1.601

1934 12.013 15.354 +3.341

1935 13.915 13.195 +1.720

1936 27.200 11.222 +15.978

1937 46.562 25.622 +20.940 148.261

1938 34.019 36.063 -2.044

1939 24.419 32.674 -8.255

1940 13.773 27.824 -13.850

1941 3.082 3.517 -435

1942 13.773 2.524 +11.249

1943

13
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

1944

1945 577

1946 34.929

1947 66.234 22.251 +43.983

1948 80.714 54.209 +26.505

1949 83.377 75.257 +8.120

1950 89.405 65.175 +24.230

1951 142.671 88.084 +54.587

1952 148.662 134.083 +14.587

1953 134.133 122.660 +11.573

1954 164.000 136.000 +28.000 211.675

1955 201.826 173.281 +28.545

1956 78.976 78.176 +800

1957 69.355 54.768 +14.587

1958 42.379 56.238 -13.859

1959

1960

1961 132.210 126.755 +5.455

1962 180.167 155.018 +25.149 350.484

1963 262.075 221.532 +50.543

1964 269.543 225.741 +43.802

1965 228.093 237.374 -9.281

1966 259.000 220.432 +35.568

1967 209.867 198.301 +11.566

14
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

1968 230.920 198.165 +32.755 530.000

1969 257.647 230.319 +27.328

1970 352.530 291.408 +61.116

1971 409.530 372.476 +26.840

1972 409.146 385.372 +23.774 800.000

1973 +19.142

Source : (Alimazighi pp. 196-198)

Abdelmalek SAYAD a bien cerner l’émigration d’une manière générale et en particulier


son mode de fonctionnement chez les algériens, alors ce sociologue a bien expliqué la
mutation migratoire des algériens depuis son commencement jusqu’à la fin de ses jours dont il
a distingué trois « âges » essentiels.

2.2. Les trois âge de l’émigration Algérienne selon Abdelmalek Sayad :

a. Le premier « âge » de l’émigration :

Cette catégorie de paysan et une catégorie pauvre qui lutte pour survie, ils ont choisi
l’émigration pour but de changer leurs conditions de vie et la rendre meilleurs. «Aussi
l’émigré d’alors, paysan qui ne s’était séparé des siens, de sa terre, de ses activités que
physiquement et provisoirement était-il mandaté par sa famille et plus largement par la
société paysanne pour une mission bien précise, limitée dans le temps parce que limitée dans
ses objectifs. » (Abdelmalek SAYAD, op cit, 1977, P 61.) C’était une émigration individuel et
limité dans le nombre et l‘espace.

b. Le deuxième « âge » de l’émigration :

Contrairement à l’émigration de premier « âge », l’émigration de second « âge » a connu


de plus en plus un nombre considérable de paysans, qui sont caractérisée par l’individualisme,
la recherche de la satisfaction de soi et non pas du groupe ou de la famille, « Alors que le
premier émigré pouvait continuer à penser comme paysan même s’il n’avait pas la possibilité

15
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

de se conduire réellement en paysan, l’émigré de la « génération » suivante a cessé d’être


paysan en esprit et en intention, indépendante de l’émigration et souvent bien avant d’avoir
émigré.( Ibid, p65.)

La majorité de cette génération sont des jeunes célibataires, issus des compagnes et encore
des zones urbaines, certains restent des années sans y retourner au pays, et d’autre, leur retour
au pays se limite seulement aux congés annuels, contrairement aux premiers émigrés.

c. Le troisième « âge » de l’émigration :

L’émigration algérienne a pris une nouvelle forme et une nouvelle dimension différente de
deux générations précédentes, elle est caractérisée par les liens de solidarité et aussi les
émigrés tiennent de leur origine et de leurs positions, L’émigration de cette génération est
devenue familiale, « […] l’accroissement du volume de l’émigration et sa généralisation a
toutes les régions d’Algérie, aux homme de tout le group, paysans et non paysans, jeunes et
moins jeunes, aux familles et enfants, etc. ( Ibid, p76.)

Les algériens sont plus au moins instruit ils exercent des activités différente par rapport à
celle qu’était exercée par les deux premiers âges, ainsi que le mariage entre les algériens et les
français il n’est plus un tabou.

2.3 synthèse descriptive des trois « âges » de l’émigration algérienne chez Sayad :

Sayad distingue donc les « variables d'origine » : origine géographique, origine sociale,
caractéristiques économiques, traditions locales d'émigration ; d'autre part, il isole des «
variables de résultat » : conditions de travail, logement, statut familial. En France. L'âge
migratoire est donc un système ouvert dont la configuration dépend de dynamiques exogènes
: il est lui-même le produit des mutations sociales des pays de départ et d'origine. Son analyse
tend donc à laisser de côté la dynamique du pays d'accueil et s'intéresse principalement à
l'évolution des rapports entre émigrés et non-émigrés dans le contexte de transformation
sociale en Algérie. Le titre est clair à cet égard : il se concentre sur trois âges de «
l'émigration » en Algérie. Le tableau ci-dessous résume son analyse.

16
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

Tableau 2 : synthèse descriptive des trois « âges » de l’émigration algérienne chez


Sayad :

Premier « âge » Deuxième « âge » Troisième « âge »

Période Jusque 1945-1950 1950-1962 1962-1977

Milieu et Rural : société paysanne Rural/Urbain : Généralisation de


contexte déstructurée par la l’émigration tend à puiser l’émigration à toutes les
d’origine colonisation et les dans la société prolétarisée régions d’Algérie,
transformations qui a suivi l’exode rural et urbaine comme rurale,
économiques. Déclin de un processus de mais aussi à toutes les
l’économie traditionnelle et « dépaysannisation ». couches de la société.
« ruine de l’équilibre L’émigration tend à
ancien ». s’étendre à l’ensemble des
campagnes.

Le passage par la ville


algérienne avant de migrer a
inculqué l’esprit de calcul.

Profil-type Paysan « empaysanné », Paysan « dépaysanné », Extension de


de l’émigré « authentique », choisi prolétarisé. l’émigration aux
parmi les meilleurs paysans, « hommes de tout le
Plus jeune et plus souvent
porteur de l’habitus paysan. groupe, paysans et non
célibataire.
paysans, jeunes et
Ni trop jeune, ni
moins jeunes, aux
célibataire.
familles, aux enfants,
etc. »

17
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

But(s) de « Mission » confiée par Entreprise individuelle, Émigration


la migration le groupe d’origine à des acte d’émancipation des familiale.
fins économiques : contraintes du groupe
Émergence d’une
l’émigration est une source d’origine.
migration pour motifs
de revenus complémentaires
Aspiration au statut culturels (jeunes
pour le groupe d’origine.
économique et social urbains au capital
qu’octroie un « métier », une scolaire élevé à la
position sociale définie. recherche d’activités
plus intellectuelles que
productives).

Pratiques Le « travailleur acharné Allongement des séjours Allongement des


migratoires et économe », reste en en France, ceux-ci devenant séjours et la hausse du
France un minimum de quasi permanents, niveau de qualification
temps et est toujours soumis entrecoupés seulement par des émigrés.
au calendrier des travaux les congés.
La communauté
agricoles plus qu’à celui de
émigrée devient une
l’industrie. Au service du
« sorte de petite société
monde paysan algérien,
de compatriote » soudée
l’émigré-saisonnier doit se
par des liens de
tenir « éloigné des risques
solidarité.
culturels » de la vie citadine.
Par la migration
familiale, cette petite
société se donne les
moyens de sa
reproduction.

Relation Mécanismes de contrôle Tout en soutenant sa L’émigré est


au pays exercé par le groupe famille, l’émigré s’émancipe davantage « autonome »
d’origine d’origine sur l’émigré qui de sa tutelle. Il s’accapare à l’égard du groupe
doit pourvoir aux dépenses les fonctions de l’autorité du d’origine.
de la communauté. chef de famille restée au
pays d’origine (« demandent

18
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

qu’on leur rende compte »).

Relation Les émigrés Rapport plus intéressé et L’émigration


au pays reconstituent en France un plus étroit au travail : algérienne forme une
d’accueil « petit pays » pour se tenir à apprentissage d’une attitude « petite société
distance de la société calculatrice liée à relativement
d’accueil. l’expérience salariée. Les autonome » et se dote
émigrés, davantage de son propre marché
« intégrés » se « confrontent matrimonial.
plus à la société française ».
Elle puise le
« principe de sa
cohésion » ailleurs que
dans la société
d’origine.

Retour au L’émigré effectue des L’émigré est un « invité Formation d’un


pays retours réguliers au cours dans sa propre maison ». Il espace social autonome
desquels il participe aux rappelle son statut d’émigré à cheval entre le « petit
travaux agricoles, reprend sa à tout le monde, se comporte pays » (celui d’accueil)
place « comme si de rien comme un « vacancier » en et le « grand pays »
n’était », de sorte à effacer faisant preuve (celui d’origine). Le
toute trace de l’émigration, d’individualisme et d’un retour au pays n’est
« exorciser » les tentations esprit de calcul. plus nécessaire pour les
citadines ». jeunes émigrés désirant
se marier.

Réalisation : Julie Lemoux et Thomas Lacroix.

3. L’émigration en Kabylie :

La Kabylie connue, une vague d’émigration vers l’orient, et même vers les pays européens,
spécialement la France, ce dernier, la force colonisatrice de ce pays, donc, les Kabyles qui ont
choisir la France à cause des facteurs historiques.

19
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

Les Kabyles, de différentes régions, de cette terre, trouvent une solution pour abolir la
misère sociale, qui frappe le pays pendant la domination Française, l’émigration, vers l’orient,
et vers l’Europe en général.

3.1/La période après l’insurrection de 1871 :

Le Kabyle, cherche que un lieu, un abri, en dehors de toute misère sociale, lui, attend que
de trouver un travail pour nourrir sa famille, en Kabylie, chaque maison a envoyé plus de
deux membres de la famille vers les pays étrangers juste pour travailler, et aider la famille
financièrement.

La vraie cause qui pousse les Kabyles à émigrer, c’est bien la situation économique de la
Kabylie pendant la période coloniale, la force colonisatrice essaye depuis l’occupation du
territoire à dévoiler le pays de ses enfants, c’est pour cela, la population Kabyle, a commencé
d’émigrer vers l’orient, la fin des années 1848, des familles Maraboutiques3, beaucoup plus
influentes dans le milieu sociale de la Kabyle.

Selon Younes Adli, la première vague de l’émigration Kabyle était vers l’orient, le moyen
orient, en 1848, notamment la Syrie, le Liban, qui était des provinces Turques, avant
l’occupation Anglaise et Française de cette zone. Cette émigration, va porter une autre
conjecture sociale, l’occupation, c’est la première rupture, la deuxième c’est l’émigration, la
Kabylie, trouver son destin que en dehors de lui-même.

L’émigration, vient en Kabylie, à cause du colonialisme, qui cherche de maintenir son


ordre colonial sur la population. L’administration, va faire une politique de déracinement
envers le peuple, faire des lois, concernant les impôts, donc, c’est le début de la misère en
Kabylie, sur tous les échelles, l’économie en Kabylie est entre les mains de l’administration,
qui favorise les colonnes qui veulent s’installer en Kabylie.

C’est la Kabylie qui a fourni les premiers contingents d’immigrés nord-africains. Le


mouvement migratoire externe commence après l’insurrection de 1871 et devient significatif
au début du siècle ( toute la Kabylie était concerné par cette action de borj mnayel 4 a Béjaia
mais cette insurrection n’a pas durée longtemps , l’armée française l’a arrêté et la Kabylie l’a
3
Le mot « marabout » vient de la prononciation dialectale (mrabot) de l'arabe classique murābit qui désigne
l'homme vivant dans un ribāt, un Musulman sage et respecté. Dans la Kabylie comme dans la région du
nomadisme, les marabouts arbitraient les différents conflits
4
borj mnayel ou bien Lburj N Imnayen en langue kabyle , c’est une région kabyle située dans la wilaya de
Boumerdes, à l'ouest de Tizi Ouzou

20
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

payé cher cette rébellion Karima Direch l’a bien expliqué « Elle fut d’abord frappée dans ses
ressources et dans ses terres car l’impôt de guerre et le séquestre furent les premières
mesures prises a l’encontre des insurgés .

l’impôt de guerre fut particulièrement élevé sous prétexte de trésor enfouis dans le sol
kabyle . la grande Kabylie paya a elle seule plus de 10 millions de francs ( sois dix fois
l’impôt annuel .Les terres furent frappées de séquestre et on estima a 574.000 hectares le
total des terres confisquées .

l’assemblée National avait d’ailleurs projeté de libérer 100.000 hectares dans la vallée de
la Soummam et sur les plateaux de Sétif et de Constantine pour y installer les émigrés
Alsaciens et Lorrains , principales victimes de la guerre de 1870 sur 306 collectivités , il fut
prélevé en 1876.

La surface Type de terre

516 hectares Terres cultivables surtout

614 hectares Parcours

461 hectares Terres de culture et de vergers

Ces séquestres ont été une véritable catastrophe pour la Kabylie ou la terre , a déjà fort
morcelée , suffisait à peine a nourrir une population dense et concentrée sur des espaces
exigus » (Slimani Direch, mai 2005, p. 16)

C’est pour cela le sociologue Ahsène Zehraoui dit à propos de l’émigration des Kabyles
après l’insurrection de 1871 « Une telle pratique avait lieu en tout cas, sous l’occupation
turque, où les habitants de cette partie du nord-est de l’Algérie allaient s’employer à
l’intérieur du pays et fournir plus tard une partie de la main-d’œuvre pour les centres de la
colonisation. Au XIXe siècle, pour échapper à la réalité coloniale, les uns partirent en
Tunisie, d’autres au Maroc et certains d’autres au Maroc et certains Orient, notamment en
Syrie» (ZAHRAOUI, 2002, op cit, ,p, 69.)

Donc la première destination de cette émigration était la Tunisie, en 1876 on estimait a


7000 réfugies kabyles , cette migration fut renforcée progressivement en 1881, lors de

21
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

l’occupation française a la Tunisie par des troupes kabyles dans l’armée française qui
s’installèrent là-bas.

Cette émigration prit par la suite un aspect nettement plus économique puisqu’elle assura
le démarrage des exploitations de la compagnie Sfax-Gafsa (Slimani Direch, mai 2005,op
cit p. 19) . les entreprise tunisienne encouragea l’installation de cette main-d’œuvre, jusqu'à
1914 l’émigration en Tunisie a été régulier et soutenu , mais ca été souvent limité .

Nos sources nous a même relevé que y’avais une émigration majoritairement kabyles vers
Madagascar a la fin du siècle dernier par le gouverneur général d’Algérie et tout est éclairé
dans ce rapport adressé au ministre de la guerre de l’époque et daté du mois de Mars 1895 ou
il considère les kabyles comme un peuple courageux et vaillant et dont les capacités
d’adaptation et de travail seraient remarquables .

« un grand nombre de kabyles ont manifesté l’intention , ruinés qu’ils sont en Algérie
,de s’établir a Madagascar si on leur donnait des terres .je ne sais qu’elle est la ligne de
conduite que compte tenir le gouvernement dans la Grande Ile quand l’expédition sera finie
,mais l’idée de ces braves gens est beaucoup plus sérieuse et peut-être plus pratique qu’il ne
parait au premier abord ,Mariés a des femmes du pays ,ou a des négresses ,établis au milieu
de populations si différents d’eux par les mœurs et la religion ,nos kabyles ne se sentiraient
plus là-bas que le français et se formerait nos résidents pourraient compter tout en ayant a
redouter aucune des difficultés que le contact des colons européens avec les populations de
civilisation indigène ,par leurs prétentions politiques ,font naitre pour nos représentants dans
les pays lointains . Ces Kabyles sont au nombre des plus laborieux parmi les ouvriers
agricoles du monde entier et ils auront tôt fait de défricher les terres qui leurs seront
attribuées» (Archives d’Outre-Mer , série H;)

La France, c’est le pays le plus visé par les Kabyles ,l’émigration, après l’écrasement
de la révolte de 1871, atteint un taux considérable, les émigrés veulent une chose c’est de
trouver un climat favorable pour la stabilité économique et social de eux et leurs familles, un
émigrés qui laissent sa famille, ses traditions, sa culture, essaye le maximum possible
d’oublier la misère et de penser à faire une vie pour sa famille, et remplacer la situation
ancienne par une situation très favorable, donc , c’est l’instabilité économique et sociale.

22
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

Le premier facteur de l’émigration, c’est bien que l’économie, « Ruinés, les hommes
n’avaient d’autre issue que de partir sous d’autres cieux pour gagner leur vie et assurer le
minimum vital aux membres leur famille».

Cette émigration, reflète l’instabilité de la population en Kabylie, la misère, et les


conditions économiques ne favorisent plus la vie, donc, elle oblige les familles à s’émigrer, un
père de famille, évidement il va partir. Le système économique n’est plus présent pendant la
période coloniale, l’économie, du marché influence sur le mode de vie économique.

Les émigrés kabyle en France occupe un taux par rapport à tous les émigrés maghrébines à
l’époque, selon toujours Ahsène Zehraoui , qui a mentionné des chiffres à propos de taux
d’émigration en France La première estimation officielle n’a, en réalité, eu lieu qu’en 1912,
année au cours de laquelle le ministère de l’Intérieur évaluait entre 4 000 et 50 000 le
nombre d’Algériens en France (Kabyles pour la plupart) répartis entre les régions
marseillaise, parisienne et le bassin minier du Pas-de-Calais.» Ibid, p 71

D’après lui , c’est la Kabylie qui a donné le plus nombre d’émigrés en France par rapport à
l’émigration Algérienne.

Le deuxième facteur qui favorise l’émigration à l’étranger, c’est l’insécurité, l’homme


avant tous, cherche le calme, peu importe le lieu, en Kabylie, après le soulèvement de 1871,
qui a porté un échec à la Kabylie, plus de 30,000 exilés par la France, des milliers de victimes,
la destruction de l’économie, le lien social est mort, l’insécurité.

Un lieu sans sécurité devient un lieu isolé, connaitre une fuite de la population vers des
zones plus sécurisées, l’administration coloniale encourage le déplacement de la population
vers une autre région, donc, laisser le pays natal et de le remplir par des vagues d’émigration
des colonnes, la possession des terres des paysans Kabyles au profit des colons. Le village
Kabyle n’est plus le village stable, le village de la satisfaction des besoins, le village Kabyle
est contrôlé par des agents civils sous les ordres de l’administration.

La Kabylie, devient le fournisseur des émigrés, chaque homme souhaitait de quitter son
village vers la France. Ou, un climat favorise le travail, un espace d’encouragement, la
stabilité morale.

Cette émigration, va permettre aux kabyles, de trouver un moyen efficace de finance, un


revenu premièrement pour sa famille, pour lui aussi. Le désespoir qui existe dans le village, à

23
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

cause du colonialisme qui ancre la misère, c’est l’un des raisons qui poussent les gens à
émigrer.

En France, spécialement, un moyen de se rencontre entre les émigrés Kabyle, afin de


discuter sur la situation de leurs familles.

Selon Camille Lacoste Dujardin, la population Kabyle en France se présente fortement à


travers le nombre des émigrés « Le mouvement prit une telle ampleur que les Kabyles étaient
encore largement majoritaires les Kabyles étaient encore largement majoritaires en France (les
trois quarts) (DUJARDIN, 2001) »

3.2 La période d’avant l’indépendance de l’Algérie

Le début des années 1900, le taux de l’émigration va augmenter à cause des conditions
socio-économiques défavorables en Kabylie. La misère sociale, le climat du sabotage
économique, encourage l’émigration ,elle s’est développé malgré l’institution du « permis de
travail » crée par le décret du 16 mai 1814 pour les Algériens se rendant en France et qui
constituait pour eux l’obstacle administratif majeur

« cette commission d’enquête recensa en 1912 , plus de 3228 ouvriers dans les Bouches-
du-Rhône , employés principalement dans les raffineries , les huileries ,et les docks , 400 dans
le Pas-de-Calais , occupés dans les mines et 600 dans la Seine employés notamment dans les
raffineries . » (commission d’enquête : Les kabyles en France , 1914 , rapport dactylographié ,
Beaugency .50 pages . Archives d’Outre-mer )

Cette grande vague de déplacement des Algériens en France a était attesté par
l’importance des mandas envoyés en Kabylie « Pendant le premier semestre de 1913 le seul
bureau de fort-national a payé environ 1.310.000 franc de mandats-poste dont prés de
250.000 francs provenaient de l’étranger et les deux-tiers du surplus provenant de la
métropole et expédiés la plus grande partie par ces émigrés » (Rapport de la commission
d’enquête op ;cit page 33-34)

Pendant la Première Guerre Mondiale, lorsque l’industrie française a besoin d’aide pour
compenser la force masculine mobilisée, les ouvriers algériens sont employés dans les usines
vouées à la défense nationale. Pendant cette période, ce sont encore les Kabyles qui dominent
l’immigration algérienne en France, bien que des Algériens des régions arabophones en font
aussi partie , a cette periode on compte déjà 13 000 Algériens en France, dont plus de 10 000

24
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

sont originaires de Kabylie. La Première Guerre mondiale, par la mobilisation et la réquisition


de travailleurs coloniaux, va accentuer cette mobilité et l’étendre à tout le territoire algérien :
durant la période 1914 – 1918, 240 000 Algériens sont mobilisés ou requis. les gens Kabyles
ne pensent que à une chose c’est l’émigration, c’est pour cela l’anthropologue Camille
Lacoste Dujardin explique l’augmentation de taux d’émigration pendant cette période « le
mouvement d’émigration s’accéléra pendant et après la guerre de 1914-1918, les Kabyles
remplaçants les français mobilisés. (DUJARDIN, 2001, p. 17)

L’émigration de la Kabylie, pendant le début du vingtième siècle, permettra aux Kabyles


de se organiser sous des formes des syndicats et des partis politiques, avec la montante du
courant communiste en Europe après la guerre Bolchevique en Russie 1917. L’étoile Nord-
Africain, c’est l’exemple de cette structuration, ce parti est majoritaires Kabyles.

Cette force, migratoire va permettre aux kabyles de s’organiser sous des formes des
associations, des syndicats. Après la guerre mondiale, l’Europe, spécialement la France,
besoin d’énormément des émigrés, parce que ce pays a perdu ses capacités économiques,
aussi, la destruction des matériaux, donc, elle est besoin des émigrés, pour construire une
France nouvelle.

L’émigration en France est considérée comme un réservoir humain, donc, le pays toujours
il encourage les Kabyles à venir. La Kabylie, c’est le fournisseur de la France, ce pays a
utilisé l’émigration pour servir leur besoin, concernant, le recrutement militaire, la main
d’ouvre etc.

C’est pour cela, l’auteur lié l’émigration au développement économique de la France avec
l’économie du marché « Il se développera ou diminuera en fonction des périodes d’expansion,
de récession de l’économie et de l’état du marché du travail en France »

Il faut constater que l’émigration, pendant les premiers temps, était individuelle est
sporadique, et pendant la guerre mondiale, on assiste à une émigration massive des Kabyles,
pour participer au combat, et de travailler dans les usines d’armement et d’autres dans le
domaine économique et du marché. Et après la guerre on assiste aussi à la création des partis
politique par la force migratoire en France, ENA en 1926, est bon exemple, c’est le début de
la lutte contre la France colonisatrice, aussi, les émigrés kabyles, ont prends un nouveau
chemin de la lutte, c’est adhésion aux syndicats, association, partis, comme PPA en 1937, par
les émigrés en France.

25
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

Pendant la guerre de libération, l’émigration Kabyle a joué un rôle pour la libération de


l’Algérie. C’est l’adhésion des émigrés aux FLN et ALN.

Après la guerre de libération, l’émigration va prendre un nouveau visage, au début c’est


l’émigration d’Aller au retour, maintenant c’est l’émigration d’installation. La famille Kabyle,
est aujourd’hui va connaitre un nouveau espace, la France c’est l’abri de tous les émigrés avec
leurs familles.

L’émigration Kabyle, connais un changement, selon les exigences de l’époque,


premièrement était une émigration du travail à cause de colonialisme, surtout après
l’insurrection de 1817. Le facteur économique, c’est l’un des causes de l’émigration.

Les Kabyles veulent une vie mieux que la vie villageoise. La misère économique
encourage l’émigration, la France, c’est le pays d’accueil. Les deux guerres mondiales besoin
des moyens, l’émigration va jouer un rôle pendant les deux guerres.

Cette émigration va aider la France sur le plan économique, sur le plan militaire aussi. La
victoire de la France revient aux âmes des émigrés qui tombent pour la France.

3.3 La période après l’Independence :

Durant la période d’expansion économique, qui va des environs 1950 aux alentours de
1970 cette main d-œuvre kabyle a fortement contribué aux activités de production dans divers
secteurs de l’économie française (Alimazighi, p. 4)

Concernant l’installation définitive des gens Kabyles en France. Au début, les émigrés
ayant une idée de retour vers le pays natal, maintenant après l’indépendance, c’est une autre
idée, l’installation avec leurs familles « En réalité comme pour les autres groupes du bassin
méditerranéen, le mouvement migratoire des Kabyles s’est développé dans le cadre de deux
grands processus que d’aucuns appellent modèles, celui de la migration « noria » et celui de la
migration de peuplement. Le premier renvoie à l’homme seul « installé » dans le provisoire et
avec l’idée du retour au pays et le second à la famille et à la fixation dans la société
d’immigration.

L’auteur a ajouté point concernant l’émigration, les émigrés, ont étaient obligé d’adapter la
culture et le mode de vie Français, donc, un émigrés, automatiquement va marcher, selon la
loi et la mentalité de la société Française, c’est pour cela « Dans le premier cas, les processus

26
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

à l’œuvre sont liés à l’adaptation et à l’intégration fonctionnelle avec instrumentalisation de la


migration. Tandis que dans le second, ce sont des processus en rapport avec l’intégration par
ségrégation collective ou par assimilation individuelle que l’on observera dans la réalité

Le mode de vie de fils d’un émigré et différente à celle de son père dont il doit subir d’un
enseignement de dernier .dans la façon de s’intégrer dans cette étrangère et un enseignement
sur les valeurs de sa société natal.

Evidement que cette émigration, porte un bien pour la société, concernant, sur le plan
économique, Transfer d’argent, la diaspora Kabyle, c’est un capitale humaine, des revenu
annuels sur la société Kabyle. Le mode de vie Kabyle se développe mieux que la période
coloniale. Mais, cette émigration, elle va laisser un vide, cette société va perdre un capital
humain, va perdre ses savants, À ce moment-là, l’impact sur les structures socio-économiques
et culturelles de la société de départ était d’autant moins important que le but des émigrés
n’était pas de se fixer, mais de repartir. Pourtant l’envoi de mandats et, par conséquent, la
circulation de l’argent allaient contribuer à la pénétration du système capitaliste et à
l’émergence de l’individualisme qui vont peu à peu participer à la désorganisation des modes
de production et de gestion traditionnels du monde social kabyle.

L’augmentation dangereuse du racisme a l’égard des travailleurs immigrés algériens d’une


part , et d’autre part la diminution des offres d’emploies en France , face a une demande de
plus en plus grande de l’économie algérienne en main-d’œuvre , pour assurer la construction
dans les chantiers et le fonctionnement des usines nouvelles , ont entrainé la décision du
gouvernement algérien d’arrêter l’émigration en septembre 1973.

A partir de cette année devait commencer, en principe , la diminution progressive du


nombre d’Algériens résidant en France puisque ceux qui rentraient définitivement dans leur
pays n’étaient pas remplacés par de nouveaux partants . tout au long de l’histoire de
l’émigration entre l’Algérie et la France , il y a toujours eu de retours, plus ou moins
importants en fonction de la conjoncture économique dans chacun des deux pays ,et en
fonction des décisions administratives règlementant le flux migratoire ,certaine retours
s’expliquent seulement par la situation socio-familiale particulière du travailleur ,décision de
rentrer après le décès du père ,surtout si l’émigré est l’ainé , ou après un accident du travail
ayant entrainé une incapacité partielle ou totale de travailler

Si , en réalité ,le nombre des Algériens en France a continué a augmenter depuis septembre
1973 , cela s’explique d’une part le nombre d’enfants nés en France de parents algériens et

27
Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

optent , a leur majorité , pour la nationalité d’origine et d’autre part par un certain nombre de
nouveaux immigrés que l’on a appelés « les clandestins » ,d’abord parce que leurs arrivé en
France ne s’inscrivait pas dans le cadre d’accords intergouvernementaux et ensuite parce
qu’une partie d’entre eux ne parvenaient pas a régulariser leur situation en n’’obtenant pas de
carte de séjour. (Alimazighi, p. 05)

4.L’émigration kabyle , devenu une tradition :

Depuis 1848, la Kabyle traverse un nouveau destin, l’invasion française de la Kabyle porta
une menace de son existence. Le colonisateur cherche que ses intérêts sous le dos de la
Kabylie. Un danger de disparition vient de basculer le lien social de cette communauté.

4.1. L’émigration, une chaine d’imitation :

La guerre de 1871, la France, veut se venger de la population, elle a exilée plus de 20,000
kabyles à la prison de Guyane Française, la nouvelle Calédonie. C’est la première fois de
l’histoire de la Kabyle, ou l’émigration impose aux populations à cause de leurs participations
à l’insurrection.

La misère sociale qui traverse la Kabylie oblige les gens à émigrer vers une destination
juste pour trouver un abri à eux et un revenu à leurs familles. La France, était la cible de cette
émigration, malgré que les Kabyles traversent l’Europe et même l’Asie pour trouver abri pour
eux, et qui leur permettent de travailler pour nourrir leurs familles en Kabylie.

Les émigrés cherchent un refuge, la misère économique frappe la Kabylie, et l’absence des
revenus à leurs familles Donc l’émigration c’est un moyen de faire une situation économique
à eux, cette émigration des Kabyles vers des pays stable, encourage les autres de tenter leurs
chances à l’étranger.

La communauté Kabyle constituée un point important à l’ensemble de l’émigration


Algérienne en France. Cette communauté, a occupée plusieurs taches d’après l’histoire de
l’émigration Kabyle. Surtout, pendant les deux guerres mondiales, des milliers des émigrés
participent à la guerre à côtés de la France, et après les deux guerres, effectivement, la France
a besoin d’une main d’ouvre, pour reconstruire le pays.

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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

France, c’est le pays d’accueil de cette forte émigration. Donc, les Kabyles s’organisent
entre eux comme l’assemblée villageoise. Presque tous les villages Kabyles ayant une
assemblée en France.

C’est une preuve que les Kabyles sont fidèles à leurs traditions malgré l’assimilation et
l’adaptation de la culture Française. Les assemblées et les associations regroupent les Kabyles
en France.

C’est une forme de solidarité, cette organisation dans une structure comme l’assemblée
villageoise, permettront aux Kabyles de France de participer à l’organisation de leurs villages
malgré la distance et les frontières qui les séparent.

Malgré les mutations sociales, mais la communauté Kabyle garde la spécificité et


l’exception. Cette assemblée c’est un modèle ancien mais a toujours présent même à
l’étranger.

Cette émigration va porter un soutien financier, l’objectif de cette émigration c’est de


renforcer la base économique et de changer le visage pauvre de la Kabyle à cause de
colonialisme, par conséquent, la circulation de l’argent allaient contribuer à la pénétration du
système capitaliste et à l’émergence de l’individualisme qui vont peu à peu participer à la
désorganisation des modes de production et de gestion traditionnels du monde social kabyle.

Même après l’indépendance de l’Algérie les Kabyles fidèles à leurs anciens, cette
émigration change à cause d’un processus, à l’époque c’est une émigration « Aller, Retour »
maintenant c’est l’installation définitive des gens en France. (Bahloul, 2017)

4.2 L’émigration, a travers la poésie et la chanson kabyle

L’émigration qui atteint l’imaginaire collectif est vécue comme un véritable drame que
vont à leur façon traduire les chanteurs kabyles qui entrèrent en contact avec cette réalité, tels
Cheikh El-Hasnaoui, Cheikh Arab Bouyezgaren, Slimane Azem, Mohand Saïd ou Belaid,
Zerrouk Alaoua, Chérif Kheddam pour ne citer que quelques noms illustres. Lɣurva (exil) y
est ainsi décrite par les uns et les autres comme une dure épreuve entraînant séparation,
éloignement, nostalgie, douleur et souffrance.

Le chanteur kabyle Abd-El-Wehab Abdjaoui a bien défini cette émigration à travers sa


chanson, « lbabuṛ »

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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

A lbabuṛ

A lbabuṛ wenneɛ tikli…. Albabuṛ wenneε tikli

Tnebheḍ-as ad iwelli …….Tnebheḍ-as ad iwelli

Ata lbabuṛ ataya

id yusa-n seg fransa

Fell-as tewwet-d ṭeya

Iṛessa lɣaci yerssa

Lεeslama s wid id yusa-n ala!

D lferḥ imawlan ass-a

Ah a gma sliyi

A lbabuṛ a bu cmini

id yewweḍ-n seg Marsilya

Win i t-yeẓra-n ar-d i-tt-menni

Iceεel s lemraya

lεeslama s wid id yusa-n

Yewweḍ-d s axxam s sεaya

Ah a gma sliyi

Albabuṛ wenne3 tikli ala!

I gaya ad iwelli

Ah a gma sliyi

Albabuṛ wenne3 tikli

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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

Tnebheḍ-as ad iwelli

Ah a gma sliyi

A lbabuṛ icuq lebḥuṛ

Yusa-d si tmurt n bordeau

Yewwḍ-d s lɣaci yeččuṛ

D ges id yedda uɣeddu

Lεeslama s wid id yusa-n Ala!

Yufa-d mmi-s itteddu

Ah a gma sliyi

A lbabuṛ wenneε tikli Ala!

Tnebheḍ-as ad iwelli

ah a gma a gma sliyi

A lbabuṛ a bu leryac

id yusa-n seg Saint Lazar

Acḥal tewwi-d n warrac

Ǧǧan imawlan si lḥif

Ruḥ di lɣerba ayimteyac Ala!

Deg uxxam ḥed ur yettxxebbiṛ Ah

a gma sliyi

Albabuṛ wenneε tikli ala!

Tnebheḍ-as ad iwelli

Ah a gma sliyi

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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

Albabuṛ wenneε tikli ala!

Tnebheḍ-as ad iwelli

Ah a gma sliyi

A Albabuṛ a bu qamum

Id yussa-n seg Pas-de-Calais

Deg lebḥuṛ yekka-d s lεum

Yettaεaf s lemwaǧi

Tura ma d lefraq nennum Ala!

Deg asmi i iṛuḥ yesha kulci

Ah a gma sliyi

Albabuṛ wenneɛ tikli ala!

Tnebheḍ-as ad iwelli

Ah a gma sliyi

Albabuṛ wenneɛ tikli ala!

Tnebheḍ-as ad iwelli

Ah a gma sliyi

Lεeslama s wid id yussa-n

yusa-d s axxam yethenna

baba-d d yemma-s feṛḥen

Tersed gar-asen Lehna

A baba dεuyi s lxiṛ Ala!

Di lɣerba ṛwiɣ lmeḥna

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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

Ah a gma sliyi

A yemma dεuyi s lxiṛ Ala!

Di lɣerba ṛwiɣ lmeḥna

Ah a gma sliyi

Albabuṛ wenneɛ tikli ala!

Tnebheḍ-as ad iwelli

Ah a gma sliyi

Albabuṛ wenneɛ tikli ala!

Tnebheḍ-as ad iwelli

Ah a gma sliyi

La traduction de la chanson « lbabuṛ »

Navire navigues correctement et dis-lui de revenir.

Voici le navire qui est venu de la France,

la lumière apparaît de lui

il a déposé les voyageurs au port

bienvenue à celui qui est venu

les parents seront heureux aujourd'hui

oh mon frère écoute-moi

Le navire avec une cheminée

venu de Marseille

qui l'as vu fera un vœu

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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

il s'illumine dans les miroirs

bienvenue à celui qui vient

il est revenu riche,

oh mon frère écoute-moi

navire navigues correctement et dis a gaya de revenir

navire navigues correctement et dis-lui de revenir.

Le navire a brisé les flots

il est venu de Bordeaux,

il est venu plein de passagers

avec lui est venu mon cher,

bienvenue a celui qui est venu,

il a trouvé son fils marchant

oh mon frère écoute-moi ,

navire navigues correctement et dis-lui de revenir.

Le navire avec des voiles,

venu de Saint Lazer,

tu as amené avec toi beaucoup de jeunes gens,

qui ont laissé leurs parents dans la pauvreté,

en exil tu es devenu un vagabond,

et tu n'as dit à personne dans la maison

Navire navigues correctement et dis-lui de revenir.

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Chapitre I : Aperçu historique sur l’émigration kabyle

Le navire à la tête pointue,

venu de Pas-de-Calais,

naviguant dans les mers

naviguant avec les vagues,

maintenant nous sommes habitués à notre séparation

depuis son départ il a tout oublié,

oh mon frère écoute-moi ,

navire navigues correctement et dis-lui de revenir.

Bienvenue à celui qui est venu,

il est rentré et est devenu heureux,

sa mère et son père étaient heureux,

entre eux il y avait le bonheur,

mon père, priez pour moi,

en exil j'ai vécu la misère,

ma mère priez pour moi,

en exil j'ai vécu la misère

oh mon frère écoute-moi ,

navire navigues correctement et dis-lui de revenir.

Pour en finir avec ce chapitre théorique, on a constaté pas mal d’informations sur l’histoire
de l’émigration Algérienne en générale et l’histoire de l’émigration Kabyle en particulier,
dont nous avons fait recoure aux travaux d’Abdel Malek Sayad le sociologue algérien qu’a
partagé l’histoire de cette émigration en Algérie en trois principales âges, et nous avons parlé
aussi de l’émigration Kabyle et l’émigration, tradition Kabyle dont nous avons fait recoure
aux travaux de Ahséne Zahraoui et karina DIRECHE-SLIMANE.

35
Chapitre II

L’organisation social des Ait Yemmel


Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

1/ Un aperçu historique de Béjaia et Timezrit :

Parmi ces émigrants nord-africains, une grande partie venait de la petite et la grande
Kabylie, un ancien territoire Berbère connus pour leur rébellion. Montagneuse, très verte, peu
vallonnée, généralement profonde, elle se situe à l'est d'Alger. La capitale de la Petite Kabylie
fut longtemps le port de bougie , aujourd'hui le port de Bejaia, le deuxième plus important
d'Algérie et surtout le port d'exportation du pétrole. Timezrit appartient à la province de
Béjaïa, équivalente à l'un des départements français , située à l'intérieur des terres dans la
vallée de la Soummam, limitrophe des deux Kabyles et à environ 40 km de la côte.

C'est aujourd'hui une commune d'environ 26 000 habitants, surtout sur le versant sud de la
vallée, principalement dans les montagnes, où dix villages fortifiés sont depuis longtemps
implantés. Timezrit n'est pas le nom de l'un ou l'autre. Ce serait le nom d'une source sacrée
qui porterait le nom du regroupement administratif de ces villages, ou encore tout simplement
de la montagne qui gouverne ici la vallée sur près de 900 mètres. En tout cas, d'où l'on vient
on voit très loin et dans toutes les directions. Aujourd'hui, les services et les principales
activités économiques sont localisés dans la vallée d'El Matten, non loin de la gare, au cœur
d'une vaste zone agricole héritée de la période coloniale.

La Kabylie a une riche histoire peu connue ici. L'actuelle Béjaïa est la capitale construite
par les Berbères Hammadites au nom de Saldae sur le site d'un comptoir phénicien du 1er
siècle. Difficilement conquise par les Arabes au Ier siècle de notre ère, elle devint l'une des
capitales du commerce méditerranéen et l'un des centres importants de la vie culturelle arabe,
considérée avec Cordoue comme l'un des grands centres intellectuels du XIIe au XIIe siècle.
Un 15ème siècle. Appelée alors la "Perle de l'Afrique", la ville doit son nom aux petites
bougies en cire d'abeille qui y sont fabriquées, nos "bougies".

La richesse de la ville tient à sa situation géographique et au climat de son arrière-pays.


Les ruines de Bougie offraient un grand port, protégé des vents d'ouest, offrant un abri de
qualité rare pour les navires, et l'importante vallée de la Soummam y apparaissait. Cela va
profondément à l'intérieur des terres, faisant ainsi de Phuket une exportation naturelle pour la
production de l'arrière-pays.

37
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

Comme toute la Kabylie, son climat est très rigoureux en hiver et doux en été, il est donc
possible de cultiver diverses cultures réputées sur des terrasses en fond de vallée ou à flanc de
montagne. : Surtout les oliviers, les vignes, les orangers, les orangers et les figues de barbarie.
Les montagnes possèdent des forêts de grande qualité composées de différentes espèces de
chênes, dont un grand nombre de chênes-lièges, ainsi que d'autres essences populaires telles
que le cèdre et le cerisier. La Petite Kabylie est également riche en ressources minérales. À
l'intérieur des terres, le massif des Babours cache d'importants et riches gisements de gypse,
de cuivre, de plomb et de fer. Timezrit est connue pour ses gisements de minerai de fer à
haute teneur, probablement exploités au XIIe siècle. Ou en tout cas de cette période.
(GAUTHIER, 2013)

2/Quelques aspects géographiques d’At Yemmel :

a) At yemmel ;

Dans le passé, la commune actuelle de Timezrit s'appelait la tribu Ait Yemmel, l'est
était restreint par la tribu Izenayen, le sud par la tribu Ath Jllil et l'ouest par les tribus
Imessissene et Ath Ouaghlis et la tribu Ifnayen au nord. D'une manière générale, sa
topographie diffère entre les montagnes qui composent les parties sud et hautes de son
territoire et les parties moins rocheuses qui constituent les terres les plus fertiles de la tribu.

b) Timezrit

« Timezrit, (Ath-Yemmel en kabyle) est une commune située au sud ouest de Bejaia et
à 40 Km du chef lieu de la wilaya » (wekipedia). Administrativement, ses frontières sont :

La commune de Fenaia au nord.

Au sud se trouvent les communes de Msisna et Benijlil.

A l'ouest se trouvent les commune de Sidi-ayad et Sidi aich.

A l'est se trouve la commune de Semaoun.,

Timezrit est la commune représentative de la Soummam, couvrant une superficie de


38,09 kilomètres carrés, soit 3809 hectares, s'étendant sur plus de 6 kilomètres d'Adrar
Ougharbi (1138m) et Azrou Chakoult (784m) jusqu'à la basse plaine alluviale au nord de la

38
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

Soummam. Il y a 42 villages à Timezrit. citant quelques uns : Akabiou, Lhad (commune


d'Akabiou au temps des français), Ideraken, Amsiouen, Iaâchouran, Tawrirth Aalouach,
Gimaâ, Lakhmis, Tiâinsarth, Ighil Amar, Ighil Outouaf, Ighil Gamuor, Ighzar Lkabla, Tounaf,
Lqalâa, Imazouagh, Taddarth Mokran, Takhlichth, Avaynou, Tasga, Ahfir, Tachaouafth,
Azrou, Louta, Melloulith et Thala-ighanimene.

La commune de Timezrit a toujours été une commune à double fonction d'agriculture et de


commerce. La filière industrielle est représentée par une unité (MAG Soummam Ex
ENAFROID). Les activités minières de la ville ne concernent que l'extraction des agrégats de
la carrière, mais celle-ci est actuellement fermée en raison des besoins des citoyens.

Le relief

Il comprend deux terroirs : le terroir de la montagne est extrêmement dégradé et fortement


érodé, et le terroir de plaine est composé de sols fertiles d'une superficie de plus de 800
hectares (Ex DAS). Le sol de montagne présente des blocs très accidentés et denses,
représentant plus de 70 % de la superficie totale. Les flancs calcaires dominent les vallées, les
pentes abruptes du coteau fluctuent entre 20% et 45%, et dans les contreforts elles fluctuent
entre 10% et 15%, et dominent à l'approche de l'oued Soummam

39
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel
*Carte géographique de Timezrit

Source : (GAUTHIER, 2013 p. 209)

40
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

2.Les institutions organisationnels d’At yemmel :

Avant la colonisation, Tajmaɛt représentait l'organisation politique et administrative de


base Communauté villageoise kabyle. Elle est la seule représentante des citoyens a l’extérieur
et gère toutes les affaires du village. Pendant des siècles, elle a veillé Protéger la cohésion
sociale et territoriale des montagnes kabyles. Mais ce personnage a été profondément affecté
par de multiples réorganisations et attaques, Tajma3t souffre pendant la période coloniale et
après l'indépendance. (AKARKAR, 2008 p. P 7)

Cela nous permet de dire que Tajmaɛt n taddart (village tajma3t) signifie plus qu'une
autorité villageoise étroite. Soit l'organisation sociale d'un village (ou d'un clan), qui a pour
fonction sociale de gérer les affaires publiques et les communautés villageoises
(économiques, sociales, religieuse, juridiques, etc.) comme l’a souligné A Mahé « Avant la
colonisation française, les prérogatives et les charges municipales de la tajmat
correspondaient, nolens volens, à celles d’un Etat, de la perception et de l’affectation des
impôts à la politique extérieure en passant par l’administration de la justice », (Mahé, 2001,
pp. 181-182) mais au sens large elle signifie aussi le cadre social et institutionnel du village,
dans lequel domine tous les villageois ; ou non, Non seulement formellement intégré au
village, mais aussi reconnu par la charte "ayant-droit" du village.

3-La notion d’appartenance a tajmaɛt chez At yemmel :

3.1 Les significations de mot « Yemmel » :

Le mot Ayemmel (pluriel At Yemmel) désigne une personne qui habite dans l'un des
villages d'At Yemmel, ma femme habite ou vient de ce village s'appelle Tayemmelt (pluriel
Tiyemmelin). La racine du mot Ayemmel est dérivée, par conséquent, à en juger par le nom
attribué à la région d’At Yemmel (actuellement Timzrit), Ayemmel dans le sens le plus
simple du terme est être un habitant dans la zone nommée At Yemmel . Cependant, il ne suffit
pas d'être un Ayemmel sur ce territoire. En d'autres termes, être Ayemmel signifie un statut

41
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

social d'un village, quel que soit le territoire, dans sa propre ville natale ou ailleurs, est un
moyen d'être reconnu comme « ayant-droit » dans le village . (KINZI, 1997-1998 p. 584)

3.2 Comment avoir le droit d’appartenir a Tajmaɛt d’At Yemmel ?

Cependant, ca arrive souvent dans la communauté d'At Yemmel, surtout dans des
circonstances très spéciales, si Ayemmel ne remplit pas ses propres devoirs ou obligations de
Tajma3t, il perdra complètement son statut de "ayant-droit". Dans ce cas, il n'est plus
considéré comme un villageois, même s'il est originaire de ce village.

En effet, nous avons remarqué à partir de nos observations que de nombreuses personnes
qui quittent le village conservent encore leur statut dans ce village, elles appartiennent à
l'organisation Tajma3t du village dans la société, c'est-à-dire que ces personnes respectent
toujours leurs obligations devant tajma3t auquel elles appartiennent.

De plus, lorsque l'on entend parler de l'appartenance sociale des villageois, qu'ils existent
ou non sur le territoire du village en question, on veut savoir sur quels critères la communauté
villageoise peut simultanément définir cette question d'appartenance sociale sans aucune
complexité. pour répondre à ces questions, nous comptons nous appuyer sur des faits
particuliers au village ou ailleurs. Si on voulait changer d'argument, on dirait : les gens qui
quittent un village d'At Yemmel et partent avec leur famille ou des individus conservent-ils
encore leur statut social ? Lorsque de nombreux villageois d'un des villages d'At Yemmel se
sont installés dans la ville du pays, les villages environnants ou en exil, ils n'ont plus montré
leur lien social avec le village, Voulons-nous vraiment savoir ce que cela signifie ?

Ainsi, pour les personnes vivant hors du village, le sentiment d'appartenance sociale ne
suffit pas à maintenir le statut de « ayant-droit » défini par le système Tajma3t, et le sentiment
d'appartenance sociale ne peut être véritablement défini que dans la relation du sujet.

Mais les conséquences réelles des faits d'exode et d'émigration dans la vie de la
communauté villageoise (ou collective), entre autres, se sont manifestées chez certains
villageois parce qu'ils ont quitté le village et se sont installés chez eux ou à l'étranger. , Ne
plus participer à toutes les activités collectives organisées par l’organisation sociale Tajma3t.

42
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

Ainsi, ils ne participent plus aux dons collectifs (Tabezzart), et encore moins aux funérailles5,
de même qu'ils n'inhument plus les morts dans le cimetière public du village. Par conséquent,
cela signifie qu'ils ne remplissent plus leurs devoirs envers Tajma3t. Si ce type de villageois
oublient leur Tajma3t, c'est qu'ils ne verront plus jamais l'intérêt de retourner au village. Donc
ils n'appartiennent plus au Tajma3t de leur village. De cette façon, l'abandon de leurs relations
sociales ne fera que remettre en cause le système Tajma3t, qui est responsable des droits et
obligations de chacun dans la communauté villageoise. M. KINZI croisa quelques familles
aborigènes au village lqal3a (iqennucen, At 3ebderehman, At Uremtan) ayant quitté le village
Lqel3a pendant la guerre de l’indépendance pour les unes et au lendemain de l’indépendance
pour les autres, même s'ils maintiennent des liens de parenté avec les membres de leur famille
encore dans le village lqel3a, ils sont plus considérés comme des « ayant-droit » du village.
En revanche, ils sont considérés comme les « ayants droit » du village où ils sont installés.
Cela a eu pour conséquence que ces familles n'étaient pas reconnues comme les « ayant-
droit » du village lqel3a. Autrement dit, ils n'appartiennent plus au village. Cela devient
évident lors des funérailles : en effet, les villageois n'ont pas besoin d'enterrer ladite famille et
toutes autres personnes ayant perdu leur statut social en tajma3t. Cependant, lorsque les
villageois participaient à des funérailles affectant l'une des familles, ils le faisaient par
affection ou par parenté, mais jamais par affiliation au village. Par conséquent, ces villageois
qui ne participent plus aux activités de Tajma3t auxquelles ils n'appartiennent plus ne sont
plus considérés comme des « ayants droit ». Cette rupture avec le système Tajma3t et les
villages primitifs que nous considérons comme oubliés, qu'ils soient temporaires ou
permanents, est considérée par les représentations sociales des villageois comme des
comportements non conformes à l'honneur du groupe. (KINZI, 1997-1998 pp. P 586-587)

3.3 L’affirmation de l’appartenance sociale :

Le sentiment d'appartenance sociale du village en effet, pour les personnes vivant sur le
territoire du village et les personnes vivant ailleurs, cela se confirme par leur respect des aux
obligations et droits antérieurs de Tajma3t

Si la plupart des villageois éloignés du village se disent oubliés, c'est-à-dire qu'ils ne font
plus partie de la vie publique de la communauté villageoise, certains affirment leur

5
S'ils assistent aux funérailles dans le village. Ils le font en tant qu'invités, pas en tant que villageois. Cela
signifie qu'ils ne participeront pas aux travaux effectués dans le village.

43
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

appartenance sociale au village d'origine, notamment dans le cadre de tous les systèmes
sociaux de Tajma3t qui marque la situation de la communauté et de la vie publique. Cette
appartenance s'incarne dans la réalité sociale du village, notamment lors du partage collectif
de viande (lewzi3a) ou de leurs noms apparaissant à côté d'autres villageois sur la liste des
participants.

Pour ne pas dire "ayants-droits". De plus, ils doivent participer à tous les projets entrepris
par Tajma3t et ils sont tenus d'exercer leurs fonctions pour payer leurs dons (Tabezzart) et
cela viens de s’ajouter a leurs obligations et droits funéraires. Il vient d'une ville reculée où les
villageois ne peuvent pas se déplacer.

Bref, participer au partage collectif de la viande (lewzi3a), participer à la contribution


collective (Tabezzart) et à l'inhumation est un devoir que chacun dans le village doit remplir,
et un moyen de protéger ses droits d'appartenance à la communauté villageoise. En d'autres
termes, les responsabilités ci-dessus constituent les critères de base pour définir l'appartenance
à un groupe social particulier.

3.4 le concept d'étranger a At Yemmel et son intégration :

Lorsque nous avons évoqué la question de l'appartenance sociale, de la « citoyenneté » et


du statut de « ayant-droit » dans cette recherche, nous avons également pensé à la question
des étrangers dans la communauté villageoise.

L'étranger au village est considéré comme un individu libre de toute obligation de


réciprocité : il n'est ni habitant du village ni « ayant droit » du village. Par conséquent, un
étranger, "cette personne de l'extérieur", dans le village, est en réalité un élément très terrifiant
pour tous les villageois, car il représente toujours l'insécurité et est considéré comme un
ennemi virtuel . Non seulement pour l'honneur collectif, mais aussi pour la cohésion sociale.

De plus, le statut de l’étranger dans le village d'At Yemmel ne peut être que temporaire, et
dans la plupart des cas, il se termine par une régularisation. Ainsi, soit il rejette le statut de «
ayant droit » dans le village, soit il est inclus dans le cadre social institutionnel qui reconnaît
ses obligations et ses droits fondamentaux comme les autres villageois. Ce rejet ou le
renouveau de ce statut de « ayant droit » ne peut s'accomplir que dans le cadre du Tajmaɛt, et
précisément à travers le consensus dégagés lors de la conférence tenue à cet effet. En
conséquence, de nombreuses personnes qui ont quitté leurs village et ont fini par rompre les

44
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

liens avec l'organisation Tajmaɛt du village d'origine ont aujourd'hui perdu leur lien social
avec le village et sont donc considérées comme des étrangers dans le village. Dans ce cas, le
sujet perd toutes ses obligations et tous ces droits, il perd donc le statut de «ayant droit » a
Tajmaɛt.

Ce qu'il faut souligner ici, c'est que l'attitude des villageois envers ce genre d’étranger est
différente de l'attitude envers les vrais étrangers au village. Cependant, le sentiment
d'appartenance sociale de certains de ces villageois environnants n'est toujours pas suffisant
pour être considéré comme membre de la société de Tajmaɛt, comme M. KINZI l'a mentionné
dans le cas de la famille « Ibijiwen » du village de Lqelɛa , en tant que résident de village n'est
pas reconnu comme " ayant droit" de ce village. Par conséquent, ils sont des étrangers dans le
village de Tunnef, même s'ils vivent sur son territoire, ils sont aussi des «ayant droit » du
village de Lqelɛa même s'ils n'habitent pas sur son territoire. En tout cas, le grand nombre
d'exilés dans divers villages d’At Yemmel prouve ce problème. Par conséquent, R. de Adrum
A du village de Tunnef vit dans le village de Lqel3a depuis plusieurs années, avec sa belle-
famille, cependant, le fait qu'il habite sur le territoire du village de Lqel3a ne représente pas le
statut de « ayant droit ».

Dans ce cas, il n'a ni le droit de participer à Lewzi3a, ni de participer aux réunions


villageoises, aux dons collectifs, ou à toutes activités qui sont le privilège de l'organisation
Tajma3t. Bien que cette famille n'habite pas sur le territoire de son propre village, même si
elle vit en l’éxterieur dans un village d’At Yemmel, elle est quand même considérée comme
une " ayant droit" dans son propre Adrum6 et son village d'origine. Elle remplissait tous ses
droits et devoirs auprés de Tajma3t. Cependant, en tant qu'étranger dans la communauté
villageoise d'At Yemmel, il ne peut avoir qu'une identité temporaire. C'est ainsi qu'il ne peut y
vivre que sous la responsabilité ou la tutelle de la famille dont il a demandé l'asile. Ainsi, bien
que cet étranger ait été engagé dans cette communauté, et avant d'affecter l'étranger lui-même,
des allégations et sanctions sociales seront adressées aux «ayant droit» qui l'hébergent.

Non seulement cela, en outre le fait que l'exode et l'émigration peuvent faire perdre aux
villageois leur sentiment d'appartenance sociale à leurs villages d'origine, il faut ajouter le
phénomène de l'exil, très courant dans l'histoire sociale d’At Yemmel . L'exil est une forme
extrême de sanction sociale, selon laquelle la personne concernée perd tous ses privilèges
dans le village d’origine et le village où il a demandé l'asile ou la protection ( Le3naya) n'a
6
Adrum est un patronyme donné à la grande famille avec toutes ses branches, même si les noms de familles
sont différents (car le colonialisme français a changé beaucoup de noms généalogiques)

45
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

pas encore décidé de reconnaître son statut de "ayant-droit" , il est considéré comme un
étranger tant que le conseil du village n'a pas décidé de le reconnaître comme " ayant-droit".
Par conséquent, le statut d'un étranger sur le territoire du village ou à l'extérieur du village est
généralement marqué par sa non-participation à toutes les activités organisées par l’institution
de la tajma3t et donc il n'a pas le droit de prendre la parole à l'assemblée depuis le village où il
a été exclu.

De nombreux exemples illustrent ces situations sociales très courantes dans la vie sociale
de la communauté du village d'At Yemmel, selon KINZI, une famille du village A limitrophe
du village Lqel3a s'est réfugiée dans le village T en raison d'une affaire d'adultère affectant la
Hurma familiale, le lignage et les villageois . sont réfugiés dans le village T.. le village
d’origine de l’épouse... La famille est vivante jusqu'à preuve du contraire. Lors d'une
manifestation culturelle organisée par des jeunes du village T. en tant qu'étrangers, ils ont joué
de la musique à l'aide d'un magnétophone placé devant la maison de la famille de réfugiés, un
membre de cette famille voulait demander à ces jeunes d'éteindre la Musique tabou qui
atteinte a la Hurma7 de la famille. Sa mère est intervenue pour lui faire comprendre qu'il
n'avait pas le droit de parler ou de discuter de quoi que ce soit, car leur présence dans ce
village n'était qu'étranger, donc ces jeunes avaient tous les droits. Ils peuvent faire ce qu'ils
veulent dans leur village, cet exemple est très important car il illustre un des nombreux cas de
statut d'étranger dans le village. Pourtant, vivre en tant qu'étranger dans une communauté
rurale, même temporairement, ne peut être que la cause la plus honteuse.

Par ailleurs, l'intégration d'un étranger à la vie publique de la communauté villageoise


auprès de laquelle il demande l'asile, c'est-à-dire la reconnaissance de ses obligations et de ses
droits, et donc de son statut de « ayant droit », ne peut se faire que par l'assentiment social et
le consensus de tous villageois publié par Tajma3t. Ainsi, le cadre social et institutionnel de
l'intégration des étrangers au village peut aussi se réaliser par l'intermédiaire d'un petit nombre
de familles ou de leur Iderma les plus influents, surtout lorsque celle-ci noue une relation
matrimoniale avec l'une des familles. C'est-à-dire que l'un des moyens pour les étrangers de
s'intégrer dans la communauté villageoise passe par le système matrimonial, afin de mieux
s'intégrer dans la communauté villageoise ou la communauté familiale, l'une des familles lui
fournit une femme comme épouse. C'est un étranger qui acquiert le statut de "ayant droit" au
niveau de la famille, et il peut par la suite acquérir le même statut au niveau du village, par

7
La Hurma signifie l’honneur d’un individue ou bien une famille Kabyle, il la protège avec tous les moyens, elle
présente sa dignité

46
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

une simple offre de la famille au Tajma3t de la ville. L'intégration des étrangers au Tajma3t
est étroitement liée au système d'alliance ou à ce que nous l'appelons habituellement :
A3aned, Assummet ou Azdaw. Après avoir reconnu son intégration dans la communauté
villageoise, la personne (ou la famille) s'intègre d'abord dans le lignage qui assure sa
protection. On dit qu'il s'est assimilé ou s'est allié avec tel Adrum ou telle famille (yessumet
ɣer wedrum ihinna). Ainsi, à travers cet Adrum, l'étranger peut obtenir le statut de "ayant
droit" dans le village où il habite.

L'exil ne peut être le seul facteur du statut de l'étranger au village : en revanche, il peut être
ramené par sa femme pour diverses raisons afin de s'installer dans le village de son père. Par
conséquent, son adhésion à Adrum de sa femme est certainement une étape vers sa
reconnaissance au niveau du village, surtout lorsque cet Adrum a un impact sur les grandes
décisions de tajma3t.

Par exemple, dans le village de Tasga des At Yemmel, deux frères du village de Tinebdar
de la "tribu" At Waɣlis ont servi comme Icriken (pluriel d'acrik) dans la famille -Adrum- la
plus influente du village, ils ont été marié à des filles de ce village pour pouvoir les intégrer
correctement . C'est sur cette base que les deux frères ont acquis des droits et des obligations
dans cette communauté, acquérant ainsi le statut de "ayant droit" dans le village. Ainsi, cet
exemple illustre deux manières dont les étrangers sont autorisés à s'intégrer dans les
communautés rurales en tant que "droits", à savoir (a) le travail et (b) le mariage. Par
conséquent, la question de l'appartenance sociale, qui ne peut être reconnue ou
institutionnalisée dans le village qu'à travers le système Tajma3t, elle a été soulevée dans la
communauté d’At Yemmel dès le début. Cependant, ce fait social s'est accentué depuis
l'indépendance, surtout lorsque ces villages ont connu des mouvements de population
dramatiques dans le cadre de l'exode rural.

Dans la région d’At Yemmel, afin d'assurer la sécurité et la protection des villageois,
comme l'un des principes de base de la stabilité communautaire, il y a eu un mouvement
important d'individus ou de groupes au fil du temps. Ils affluent vers le village tout en
s'enquérant des droits d'asile et même de La3naya. Accordant ainsi les droits La3naya (droits
de protection) à quiconque dans le village. Une façon de lui accorder également le statut de
"citoyenneté" et de "ayant droit" de Tajma3t, Car à un moment donné de l'histoire, le village
avait un fort besoin d'augmenter le nombre de personnes qui le composaient des diverses
manières évoquées ci-dessus afin d'imposer son autorité, son influence et son pouvoir sur tous

47
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

les autres villages d'At Yemmel, qu'ils soient appartenaient ou non aux mêmes entités socio-
historiques, en l'occurrence des structures tribales. En d'autres termes, jusqu'à récemment,
selon les perceptions sociales, la force d'un village était déterminée par le grand nombre
d'hommes que la communauté pouvait accueillir. Ceci nous amène à soutenir que le principe
La3naya, bien ancré dans les relations sociales de la communauté villageoise, reste l'un des
facteurs importants de la formation et de l'expansion de la communauté villageoise At
Yemmel.

Quoi qu'il en soit, l'institution de Tajma3t est toujours le cadre institutionnel social du
village, qui définit les obligations et les droits de chacun, son appartenance sociale et le
respect des règles de chacun dans cette communauté. Autrement dit, Mohand KHELLIL
confirme à ce propos que « le village social a une emprise considérable sur les individus
auxquels il confère des droits civiques précis mais aussi un certain nombre de devoirs.
Chacun est tenu de s’intégrer dans cette structure ou d’aller vivre ailleurs. » (KINZI, 1997-
1998 pp. 592-597)

3.5 La reproduction du mode de vie du village (Tajmaɛt en exil )

Tajmaɛt ne se limite pas à ceux qui vivent sur le territoire du village, il s'étend au-delà
des limites territoriales de la communauté villageoise. En d'autres termes, les villageois qui
ont quitté leurs familles, clans ou villages en exil organisent leur vie publique par l'éducation
familiale selon un modèle d'organisation hérité de leur société d'origine (communauté
villageoise). C'est ainsi qu'émergent en exil des modèles d'organisation communale, familiale
ou villageoise, comme on l'observe dans les communautés villageoises. C'est-à-dire qu'au-
delà des liens familiaux, les migrants dans les villages d'exil s'organisent en une institution
sociale dans leur vie publique, tout comme ils existent dans leurs villages d'origine. En
d'autres termes, les immigrants du village de Lqelɛa, comme les immigrants de différents
villages, étaient organisés en un rassemblement appelé "Tajmaɛt des exilés".

Ce système social, qui est sans doute importé du village de schémas fractionnels et
structurels, n'est pas le même que celui du village ; il ne désigne pas son lumana (plur.de
l'Amin), mais désigne une personne appelée le chef ou trésorier qui est responsable des
fonctionnaires du Fonds commun. Cette institution de Tajmaɛt semble être nouvelle, car elle a
été formée en fonction des besoins de la communauté et pour y répondre. C'est ainsi que le
Tajmaɛt a l’exil s'organise autour d'une caisse commune ou collective de tous les villageois

48
Chapitre II L’organisation social d’At Yemmel

d'un même village ou de villages différents. Ainsi, selon les témoignages que nous avons
recueillis, il existe plusieurs formes d'organisation dans le Tajmaɛt exilé : villageois
appartenant aux villages d'Aqabiw, Ait Brahem, Tunnef. Lqelɛa, Iɣer. Amsiwen, Imezweɣ,
demeurant à Saint-Etienne, organisés autour d'une même caisse collective ; Chaque groupe a
un représentant qui est chargé de faire des dons. Ce dernier ne le fait que si chacun doit payer
six francs (6FF) pour sa mort.

De plus, les privilèges de Tajmaɛt ne se limitent pas au paiement des dons nécessaires pour
ramener les restes au village d'origine, mais peuvent également utiliser une partie de l'argent
pour le village. C'est juste une façon de contribuer comme vous aux projets entrepris par
Tajmaɛt dans leur village. La tajmaɛt en exil a pour fonction de soulager les pauvres et d'aider
les villageois à trouver un emploi dans les communautés immigrées. Cette institution de la
communauté immigrée, avec ses membres permanents limités, tient des réunions ordinaires
ou spéciales sous forme de petits rassemblements dans un café ou au domicile de l'un de ses
membres.Ainsi, un habitant d'un village d'Ait Yemmel nous raconte que lorsqu'il a voulu
acheter une voiture en France en 1976, tous les migrants de son village se sont regroupés pour
l'aider à acheter une voiture. Un autre a témoigné que lors des affrontements entre les deux
frères en exil, tous les migrants de leur village se sont regroupés pour demander l'aide des
marabouts de la « tribu » exilée igawawen (Kabylie de djurdjura), afin de les réconcilier.
Néanmoins, le tajmaɛt en exil dans la communauté immigrée du village constitue une
extension et une transposition du modèle organisationnel déjà en place dans le village d'où
sont issus ces immigrés. (KINZI, 1997-1998 p. 600)

49
Chapitre lll

La mine de Timezrit et son apport socioéconomique


chez At Yemmel
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel

1- La mine de Timezrit géographie et histoire :

1.1 La géographie de la mine de Timezrit :

Située dans la commune de Timezrit (Anciennement appelé Tribu des Ath-IMMEL).

En raison de la diversité des zones et des passages, la mine de timezrit est facile d'accès,
notamment l'arrêt de bus du village d'El hed au centre de Timezrit (depuis la RN 26 reliant El
kseur et de Sidi Aich puis prendre la CW 22) et l'Illematen gare ferroviaire à 3 kilomètres de
la mine. (KEFANE, Juin 2009, pp. 67-68)

Les zones minières de Timezrit et d'At Yemmel sont situées dans les montagnes entre 900
et 600 mètres d'altitude, au milieu du monde des anciens villages tribaux d'At yemmel
(aujourd'hui timezrit).Le village minier de Timezrit est situé au bord d'un grand canyon appelé
"ighzer n bezyoun". Ils sont entourés de plusieurs villages, formant un cercle fermé :
amsiouen et tal ighanimen au sud-ouest, ighil outouaf au sud-est, Djimâa, Meloulit et
Iâchouren à l'est, Ighil Guemmour à Ighzer n' Lkebla à l'est et au nord, et deux autres mines
Le centre des trois lieux saints, les trois lieux saints: Sidi Mhend dit (au sud-ouest),
Oudjabellah (au sud-est) ; Sidi Abderhman (au nord et au centre), plus loin de l'auteur de la
montagne, à 900 mètres d'altitude, se dresse se dresse le tombereau d’une sainte ; yemma
Timezrit une attraction touristique remarquable, un lieu légendaire dont la région porte son
nom. Il se dresse au sommet de cette magnifique montagne d'une beauté extraordinaire et
d'une vision claire. Le nom timezrit signifie que vous pouvez voir ce qui est lié au port. Tout
est comme un phare. Une fois de plus, il attribua son nom à l'une de ces deux mines. (Kinzi,
2010, p. 159)

1.2 L’histoire de La mine de Timezrit :

Les géographes anciens savaient qu’il existe une richesse en gisements de fer , donc
l’exploitation de cette dernière c’était quand ?

Nous ignorons le début exact de l’exploitation de la mine de Timezrit mais une chose est
sur est que la région de Bougie apparait dans l’étude de Mr Fournel (les richesses minérales
de l’Algérie en 1845) puis M. Ville en 1853 comme une région très riche en minerai de fer.
Son exploitation n’est rendu active qu’a partir de l’année 1902.

51
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
Selon le témoignage de Mr Ahmed Berkani ex directeur de la mine dans la période poste
coloniale , sa découverte était dans l’année 1900 et son exploitation commence des 1902.
(KINZI , ibid p 159)

selon les recherches de mr kinzi « la mémoire des villageois s’appuie sur des traces
physiques de cette entreprise, situe les débuts des travaux avant la date officielle de 1902 . En
effet, les premiers sondages pourraient remonter à l’année 1860 , mais des informations que
nous avons recueillies auprès des villageois , il ne ressort aucune date précise ,en revanche , la
mémoire retient l’existence d’innombrables sondages effectués avant l’exploitation effective »

Dès 1857, année de la fin de la conquête de la Kabylie, une ligne de chemin de fer est
attribuée pour relier intérieurement le territoire à Bougi via la vallée de la Soummam, et pour
relier Alger, Sétif et Bougi par chemin de fer. La ligne ne sera achevée qu'en 1886. Le
véritable développement de la colonisation de la Kabylie prend alors son envol.

Pendant ce temps, l'appétit de la métropole pour l'exploitation minière en Algérie s'est


estompé. Les évolutions technologiques permettent aujourd'hui de traiter des minerais de
moindre qualité provenant de métropole, comme la minette lorraine, et de recycler les
ferrailles anciennes. Le minerai de fer bénéficie de la métallurgie française au profit de ses
propres ressources. Ce n'est pas le cas de la métallurgie allemande ou britannique, qui de ce
point de vue manque de ressources et est contrainte de s'approvisionner à distance.

En conséquence, le négociant en minerai allemand basé à Rotterdam Müller & Cie


(LEVAINVILLE, 1929, pp. 377-381) a acquis la concession de minerai de fer Timezrit et a
commencé la production en 1902. Au cours de la même période, d'autres mines de fer kabyle
à Bellouta près d'El Kseur étaient également de valeur, des villes importantes entre Béjaïa et
Timezrit, situées dans la soummam et la route de Tizi Ouzou et Béni Felkai, dans les gorges
de Kherrata, au sud-est de Béjaïa. Jusqu'en 1929, il était exploité par the Beni Felkai Mining
Company basée à Londres. Ces mines ont apporté plus de 250 000 tonnes avant 1914. Le
minerai kabyle rejoint alors Rotterdam par charter, remontant le Rhin jusqu'à la Ruhr, ou
gagnant l'Angleterre, et parfois d'autres rives.

Parallèlement à la colonisation agricole, Timezrit a également connu la naissance d'une


colonie industrielle. La mine, qui est située dans les montagnes et fixe une main-d'œuvre
importante de centaines de mineurs à Timezrit, a une production annuelle d'au moins 100 000
tonnes, soit un tiers de la production de la mine de Courio dans les années 1920. Cette activité
va ralentir encore longtemps dans ce que d'autres pays algériens appellent une hémorragie

52
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
démographique. La mine devait être nationalisée après l'indépendance en 1965 puis fermée en
1976. Le traumatisme à l'époque était considérable.

L'exploitation minière est très différente de celle de l'exploitation du charbon à Saint-


Etienne. Aménagée à flanc de colline, la galerie rejoint les sédiments sous la colline. Timezrit
ne connaît pas l'équivalent du couvre-chef stéphanois. L'extraction est loin d'être aussi
profonde. Les chemins de fer qui acheminent parfois le minerai vers la vallée par des
transporteurs aériens en Europe, comme on en voit encore à l'entrée de la carrière du Vicat à
Grenoble. Un village minier confortable pour les cadres européens a été construit dans les
années 1950, avec une salle de projection et une piscine. Il n'y a pas de bâtiment équivalent à
notre ville minière.

Les mines ont longtemps fourni un moyen de subsistance essentiel à de nombreux petits
villages, et la route Boss les dessert. Les villageois forment une équipe d'ouvriers de réserve,
et les cadres viennent de métropole. Les ouvriers et les paysans partageaient leur vie
quotidienne entre le rez-de-chaussée et le champ. La mine fut donc une expérience coloniale,
accoutumant les mineurs à une forte hiérarchie raciale, tout en faisant l'expérience de métiers
miniers épuisants.

Les transactions économiques se greffent naturellement sur les transactions des hommes.
Saint-Etienne cherche des ouvriers. Sa réputation de grande ville industrielle minière et
métallurgique laisse espérer un bel avenir à la métropole. Avec la mobilisation de l'armée
coloniale, ou le renfort de l'armée, la terre n'est plus une terre inconnue. Venir à la mine
depuis Timezrit peut s'appuyer sur une certaine expérience.

Le port de Béjaïa achemine ainsi vers Marseille, minerai, produits agricoles et groupes
d'immigrés au même point de passage, avec seulement une pièce d'identité française requise.
Saint-Etienne est vécu comme une extension du village et de sa communauté. (GAUTHIER,
2013)

1.3 L’origines des employés :

la mine fait travailler les paysans du village ath yemmel et parfois attire des travailleurs
venant des villages avoisinants :« La population européenne s'occupait principalement de la
gestion administrative et technique et de l'exploration. Quant a la population autochtone, elle
constitue fondamentalement la main-d’œuvre ouvrière … dont les taches se déroulaient au

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Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
fond des galeries : chef mineur, boiseur, ouvrier a la pelle et des travaux de terrassement,
chargeur de wagon, etc. »(Kifane ibid , p 70)

1.4 La grève les ouvriers de la mine de timezrit :

L'histoire politique de l'Algérie montre que de nombreux mouvements sont nés à la


Kabylie. Des chroniqueurs et sociologues locaux rapportent que des mouvements de gauche
ont émergé très tôt a Timezrit et ont enseigné aux employés et aux habitants de la commune la
solidarité sociale et politique, l'anticapitalisme et l'anticolonialisme.

En 1945, les mineurs de Timezrit contactent le syndicat des dockers du port de Bougi
(aujourd'hui Béjaïa) pour former la branche syndicale de la CGT, raconte le sociologue
Azzedine Kinzi lors d'entretiens avec d'anciens syndicalistes. À l'école publique du village
d'Akabiou, un enseignant militant communiste de la communauté a soutenu l'initiative.
Lorsque la lutte pour l'indépendance a pris forme, les syndicats algériens, indépendants de
leurs grands frères métropolitains, sont nés. En 1956, le premier syndicat algérien, l'Union des
travailleurs d'Algérie (USTA), a été créé par le Mouvement national algérien (MNA) en
Algérie, et le Front de libération nationale (FLN) a emboîté le pas avec l'Union générale des
travailleurs d'Algérie ( UGTA).

Le FLN sera très présent dans cette zone favorable. En 1956, le soi-disant Congrès de la
Soummam (du nom de la vallée où se trouve Timezrit) a donné le coup d'envoi au groupe de
résistance armé du FLN et de l'Armée de libération nationale (ALN). Dans la région de
Tamzrit, cependant, le courant porté par Messali Hadj, également connu sous le nom de
Mouvement national messianique d'Algérie (MNA), est également représenté. Depuis lors, la
Kabylie sera à plusieurs reprises le berceau de plusieurs mouvements politiques importants :
le Front des forces socialistes (FFS), fondé à Tizi Ouzou en 1962, et le Parti du centre pour la
culture et la démocratie (RCD), qui soutient la culture berbère, à Béjaïa. en 1989.

La grève de neuf mois à la mine de Timezrit fin 1953-début 1954, cinq ans seulement
après la principale grève d'après-guerre en France, reste une référence pour la lutte syndicale
et la mobilisation politique en Kabylie. mouvement ouvrier. La mobilisation a amené 12 000
manifestants dans la capitale administrative Sidi Aïch , marquant ainsi la conscience des
Algériens de l'ère française au seuil du mouvement de libération. A ce jour, cette période va
générer une mission politique dans la population de Timezrit.

54
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
Observateurs et militants Timezrit avancent à juste titre que la colonisation a entraîné une
forme d'apprentissage du travail, mais aussi des luttes sociales et politiques de cette
communauté initialement plutôt paysanne. La mine est devenue un symbole de la lutte contre
l'oppression coloniale et l'exploitation capitaliste. Le fond est un lieu secret pour ces rapports
de force, où l'on peut, par exemple, récupérer des explosifs ou s'installer discrètement.

Cependant, la fermeture de la mine en 1976 a causé de grandes souffrances dans toute la


région, mais n'a pas déclenché de véritable conflit. En effet, les conditions de prise de
possession des mines au moment de la libération étaient considérées comme
antidémocratiques, et sont encore vivement contestées aujourd'hui, comme l'attribution de
logements de fonction dans les villages miniers. .La vieille rancune est emprisonnée dans la
galerie aujourd'hui fermée. Peut-être faut-il aussi y voir une difficulté récente à faire face à la
guerre de libération, cannibale et divisée villages et familles entre Hakis, Messalist et Fellagas
dans le FLN.

A bien des égards, la description de la grève de 1953-1954 ressemble aux manifestations et


grèves de Saint-Etienne en 1947 et 1948, avec des riverains unis, des femmes mobilisées aux
côtés des hommes, des non-mineurs fournissant des mineurs. Au fil des années, en Algérie,
l'industrie minière française a été reconnue comme un bastion du radicalisme.

Des mineurs ou leurs proches (comme M. Rabah Deflaoui, qui est en contact avec eux
depuis longtemps) ont appelé à la solidarité avec le monde du travail pour justifier l'adhésion
syndicale et la participation à la mobilisation du monde du travail : « En s'unissant [ mineurs
travailleurs] c'est pour tout. En particulier ce sont les gens de Timezrit qui sont solidaires, il
s'agit de prendre le pouvoir !" (GAUTHIER, 2013)

2.L'influence de la mine sur la vie sociale de Ait Yemmel :

L'implantation du minerai de fer de Timezrit (on peut en dire autant la minerai de fer de At
Yemmel) est l'un des facteurs exogènes des changements progressifs et dramatiques que
connaît le monde rural, et donc la vie socio-économique et culturelle d’At Yemmel . Parmi les
conséquences possibles de l'économie capitaliste, l'établissement du minerai de fer est un fait
colonial, comprenant la transformation de la structure économique précoloniale traditionnelle
et l'émergence de nouvelles choses, telles que les lois et règlements. "Ouvriers et paysans" ou
le phénomène de l'émigration.

55
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
Nous ne pouvons décrire la transformation de l'économie familiale en quelques
paragraphes. Cependant, pour nous, le point important à souligner ici est que l'implantation de
deux mines au centre de l'environnement du village d'At Yemmel a entraîné des changements
majeurs dans l'ordre économique familial et les relations de travail. Tant que la terre
continuera à représenter la capitale symbolique des villageois pendant la période coloniale, et
que l'agriculture fera toujours vivre la famille, l'économie traditionnelle ne changera pas
beaucoup. Bien que le paysan lui-même soit un ouvrier, il n'en reste pas moins le « maître de
sa terre », et la relation qu'il entretient avec lui est non seulement loyale, mais aussi éternelle,
mais aussi d'intimité. (Bourdieu P & Sayad A, 1964) L'introduction d'un nouveau type
d'économie, comme le travail minier et la classe ouvrière qui en découle, complétera
l'économie rurale et, à son tour, toutes les bases culturelles et civilisées qui la composent. La
mine de Timezrit, un excellent objectif colonial, a apporté des changements importants tels
que l'immigration, mais le plus important est les nouvelles habitudes de travail : les villageois
au sang paysan profond se transforment progressivement en ouvriers, idéologiquement, cela
se produira dans la "lutte syndicale" "Mouvement de protestation sociale

L'émergence du statut « d'ouvriers et de paysans » va créer un nouveau type de rapport à la


terre, puis à l'économie traditionnelle. C'est ainsi que le mineur (axxeddam n huma) est à la
fois agriculteur (afellah) ce qui complète’’ la représentation collective de ‘’ mais
fondamentalement ambiguë : il peut être ouvrier agricole le matin et mineur la nuit. Gagner
une petite somme d'argent dans la mine pouvait compléter ce que la terre lui donne. Le
témoignage que nous avons recueilli des mineurs du village d'At Yemmel montre que les
salaires des mineurs sont trop bas pour couvrir pleinement les besoins financiers des Ce sont
les mineurs qui continuent à s'appuyer sur leur terre ou sur la puissance de certaines industries
traditionnelles (comme la forge), surtout lorsque la terre est grande, sinon ils choisissent la
voie de l'immigration

Par conséquent, l'économie rurale est définie comme la terre agricole (en tant qu'économie
traditionnelle) et le travail salarié (en tant qu'économie coloniale). L'implantation des mines
en milieu villageois est un facteur déterminant dans les changements progressifs de la
structure des villageois et des agriculteurs. De nouvelles habitudes liées aux styles de travail
et aux valeurs culturelles sont introduites dans le système de comportement. L'emploi du
travail amène non seulement les hommes dans une nouvelle ère de comportement
économique, mais leur fournit également un mode de vie sans précédent. Elle est en
contradiction avec les habitudes économiques traditionnelles et le travail de la terre. Les

56
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
habitudes quotidiennes des villageois formaient une forme d'organisation du travail et du
temps. La vie est entrecoupée de travail à l'extérieur de la mine et de travail à domicile.

L'influence de la mine de Tîmezrit sur les conditions socio-économiques de la zone


dépasse parfois le cadre d'At Yemmel, et elle ouvre également la zone à d'autres zones pour
attirer des gens d'autres endroits, parfois des gens de régions très reculées :

Par exemple, la famille arabophone Serikma de Ferdjioua dans la région de Djidjel, et


d'autres familles de presque la même région, ont des liens familiaux très étroits et vivent
toujours dans le village de La mine. L'histoire de l'implantation de ces familles est intimement
liée à l'histoire du recrutement et de la rotation des cadres de la société minière qui gère cette
société (KINZI, 1997-1998 p. 167).

Mr Azzedine Kinzi nous A parlé sur l’un de ses informateurs qui a pris sa retraite après y
avoir travaillé pendant 40 ans (1953-1993). Il a exercé plusieurs fonctions : ménage, service
technique, électricien... et enfin menuisier, il vit désormais dans l'une des grandes villas
laissées par l’un des gérants de la mine Laura, une directrice de mine européenne. Il lui a
raconté l'histoire de l'établissement de sa famille dans le village minier. Cela remonte à 1910,
lorsque son père S. Ali était mineur, et lui et son patron Jaubane se sont réunis. Avant
d'arriver à la mine de Timezrit, il était le directeur de la mine de Béni Marouf dans la zone
d'El-Milia (district de Djidjel) En raison de difficultés techniques, il a quitté la mine et s'est
rendu à la mine de Casablanca au Maroc pendant deux ans avec ses ouvriers. Avant de
s'installer définitivement dans la mine de Timezrit, Jaubane a été nommé directeur des mines
de Zaccar (Est algérien), Gueldaman (Akbou en Petite Kabylie) et Timezrit. C'est pour cette
raison que certaines familles de la région de Djidjel se sont installées dans le village minier de
Timezrit et continuent à vivre aujourd'hui. Au fil du temps, certaines de ces familles ont
formé des alliances matrimoniales avec les villageois d'At Yemmel, de sorte que leur degré
d'« intégration » dans le système de valeurs culturelles locales était très élevé. C'est ainsi que
la nouvelle génération de membres nés après l'indépendance se voit (devraient être des
villageois d'At Yemmel, pas des gens d'autres régions, en l'occurrence des arabophones.

C'est la raison pour laquelle la mine peut jouer un rôle historiquement anormal dans la
mobilité des populations : si elle a toujours été attractive pour la population d'ailleurs, les
villageois d'At Yemmel ont connu une certaine stabilité. Autrement dit, ils ont un double
attachement à leur terre : les champs et les mines. La relation mine/immigré est donc une «

57
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
dialectique historique » importante qu'il faut appréhender dans le contexte de mouvements de
population qui cherchent sans cesse à améliorer les conditions de vie.

D'une part, la mine agit comme un réservoir pour la main-d'œuvre de la région, ce qui
constitue donc un facteur qui empêche l'intensité et l'ampleur de la migration d'At Yemmel.
En revanche, travailler dans la mine de Timezrit est une étape et/ou un test de qualification
nécessaire pour que les villageois émigrent vers la métropole. Habituellement, leur entrée
dans les mines est quasi obligatoire (presque une "cérémonie de passage"), ce qui constitue les
qualifications pour recruter des ouvriers d'usine dans les mines d'outre-mer en France
(Grenoble, Loire, Gardin, etc.). (KINZI, 1997-1998 pp. 167-168)

D’après les recherches de Mr KINZI sur l'immigration familiale d'At Zayed du village de
Tounef nous ont révélé de génération en génération un lien très étroit entre la mine de
Timezrit et le phénomène de l'immigration, ainsi qu'avec le lieu choisi et le type d'entreprise
qui recrute en France (KINZI, juin 2007)

3.La nationalision de la mine de Timezrit et puis sa fermeture :

La mine de Timezrit, comme d'autres mines du pays, telles que Zaccar, Ouenza, Béni Saf,
etc., est sous la tutelle de la société minière algérienne SONAKEM. Tous les biens matériels,
administratifs et immobiliers ont été restitués aux Algériens. Après avoir nommé un directeur
général de la région d'At Abbas (Petite Kabylie), la mine, comme d'autres institutions
algériennes, a fait appel aux coopérants européens des pays de l'Est conformément aux
options de développement socialistes : Polonais, Bulgares, Allemands de l'Est (ex-Allemagne
de l'Est) et les Russes. Ce sont en fait des techniciens : ingénieurs, techniciens, géologues,
médecins, topographes, etc. Ils ont emménagé avec leur famille dans un nouvel appartement
dans le village minier.

Quant aux locaux qui occupent des postes administratifs (secrétaires, comptables,
vendeuses), ils sont recrutés parmi les jeunes diplômés du quartier.

La stabilité de la production et de la commercialisation de l'entreprise dans les années 1960


a incité les immigrants à revenir. Ce rendement est également tiré par l'amélioration des
conditions de travail, notamment en termes de salaires. Certains bénéficient de stages de
formation dans des pays d'Europe de l'Est, comme la Pologne. Le développement de la mine
après l'indépendance jusqu'à sa fermeture en 1976 a permis la stabilité de la main-d'œuvre

58
Chapitre lll : La mine de Timezrit et son apport
socioéconomique chez At Yemmel
locale.Par rapport aux zones voisines Atjlil, At Waghlis, Ifnayen, la zone étais moins touché
par l'immigration.

A l’instar de la Guerre d'Indépendance, Après l'indépendance, la mine de Timezrit sera


touchée par le mouvement de rébellion qu'a connu la Kabylie en particulier. On pense
notamment au soulèvement du FFS dirigé par Ait Ahmed en 1963. Ce contexte a provoqué le
départ du premier directeur algérien nommé à la tête de la mine après l'indépendance sous la
pression de la rébellion. En deux ans, il a été remplacé par deux Bulgares (Krawtchaf et
Tchlanov). Deux autres conseils en Algérie, Cherbal et Khenfar, se sont ensuite succédé
(1966-1976). Au début des années 1970, en raison de l'envahissement par les eaux des
galeries d’extraction du minerai, elle a connu sa crise finale, causant des pertes inestimables .
( Tchoribouv Y et Aplikhine B, 1976 p. 18)

La SONAREM a tenté un projet coûteux pour drainer l'eau à environ 5 kilomètres de la


mine, mais sans succès.

En fin de compte, la décision finale a été prise en 1976 sous la direction de Khanfar. La
fermeture définitive de la mine s'est accompagnée de l'ouverture d'une carrière située dans la
même zone, non loin de la mine, afin d'absorber la main- d’œuvre des mineurs. Les ouvriers
restants sont affectés à d'autres mines en Algérie et à certaines unités industrielles de la
région, comme l'unité textile de Remila (Sidi Aich). la gestion et certains services (sécurité,
maintenance, technologie, chauffeurs…) ont été transférés a la nouvelle carrière sous la tutelle
de la société ENOF (Entreprise Nationale des Produits Non Ferreux),.

Malgré la fermeture, la mine est toujours la mère nourricière d'At Yemmel, car en plus de
ceux qui travaillent toujours comme ouvriers et fonctionnaires dans la carrière, de nombreux
villageois reçoivent des pensions de la mine, y compris les femmes des mineures décédées.
Dans l'état où elle se présente aujourd'hui à l'observateur, la mine de Timezrit, cette fabuleuse
banque de mémoire, convoque la conscience et la sauve de la menace de l'oubli éternel.

59
CHAPITRE Vl :

L’émigration vers la France


CHAPITRE Vl L’émigration vers la France

1.Les destinations des émigrés miniers et leurs activités en France :

Les destinations de la première génération sont généralement le sud de la France, Marseille


(les mines de Kadanna, etc.) et la Loire (surtout Saint-Etienne). Si les premiers immigrés de
cette génération de cette famille ont choisi leur base, travaillant principalement dans les mines
(comme la Loire et Saint-Etienne), elle doit avoir un lien très étroit avec la mine de Timezrit.
En d'autres termes, l'implantation d'une mine dans la zone d'At Yemmel peut être l'un des
facteurs décisifs dans le choix d'un lieu de migration. Dans une certaine mesure, il s'agit d'un
transfert de l'expérience et de l'expertise de la main-d'œuvre rurale.

Ce mouvement contradictoire pour maintenir et modifier l'ordre du village, c'est-à-dire


l'explication du phénomène d'immigration, peut s'expliquer par le fait que les villageois qui
restent dans la mine sont généralement ceux qui possèdent une grande quantité de terres et/ou
émigrent. Quant à ceux qui choisissent d'émigrer, ce sont pour la plupart des personnes sans
terre, parfois issues de familles travaillant dans les mines.

La société minière définis les mineurs comme des « travailleurs » avec des devoirs, des
droits, des salaires, des tâches, des vacances. Le travail, c'est complètement différent du
salaire en Europe (manager ou patron). Dans le système de représentation sociale des
villageois, l'âge adulte signifie pouvoir devenir mineur (ouvrier et paysan) ou travailler dans
une mine. Sachant que travailler dans une mine nécessite cette période, les aptitudes
physiques pour résister et l'âge de recrutement de la mine sont généralement fixé à 18 ans.
(Plissard, 1972)

L'histoire de cette institution, c'est aussi l'histoire des conditions et de l'organisation du


travail des mineurs : recrutement, types de tâches assurées, horaires de travail, salaires, et les
moyens dont disposent les mineurs dans les tâches souterraines de la galerie " interminables ".
Selon certains anciens mineurs, il s'agit d'une vie professionnelle dure et douloureuse. La
relation entre « blancs » (européens) et villageois (indigènes) ne peut être qu'une relation de
travail, liant les managers à leurs ouvriers.

C'est dans ce contexte qu'il faut souligner les conséquences d'une structure coloniale aussi
importante en milieu rural : le rapport au temps des mineurs, et donc le rapport aux villageois.

61
CHAPITRE Vl L’émigration vers la France
Le mineur partage son temps entre son travail des champs et celui de la mine. Pour l'ensemble
de la communauté villageoise, un nouveau concept de calcul du temps a été introduit dans les
travaux miniers, notamment lié à la précision des heures d'entrée et de sortie des ouvriers. Ce
fait est très évident : jusqu'à la fermeture de la mine, les mineurs traversaient 171 villages en
entrant et en sortant de la mine ou creusaient des fossés selon le trajet entre la communauté
villageoise et le lieu de résidence.

« L'esprit de calcul », en tant qu'apport culturel exogène (un fait de l'économie moderne),
constitue la mentalité du village paysan. Cela s'explique par l'introduction d'une nouvelle
conception du temps, notamment pour les travailleurs, ainsi que par le calcul des salaires en
francs français, par le calcul des heures de travail, des heures supplémentaires et des salaires,
des fiches de paie, etc. A travers ces exemples, on voit que « l'esprit du capitalisme »
institutionnalisé par l'institut des mines et l'esprit des paysans sont tantôt contradictoires tantôt
harmonieux. Bref, le travail minier n'a pas complètement remplacé le travail de la terre, pas
plus qu'il n'a complètement remplacé le travail des agriculteurs des villages. Cependant, c'est
l'un des facteurs qui minent l'économie traditionnelle, surtout après l'indépendance de
l'Algérie.

2. Naissance d’une conscience politique ; du mouvement syndical a la guerre de la


libération nationale :

Le grand épisode de l'histoire de la mine de Timezrit est sans aucun doute la grève de
1953-1954, connue sous le nom de "neuf mois de grève Il s'agit de l’aboutissement "normal”
des rapports de travail dans l'entreprise et de la naissance de la conscience ouvrière. Celle-ci
s'est constituée, surtout dans les années 1940, dans les organisations ouvrières autour de la
section syndicale locale de la CGT, une structure syndicale affiliée aux mineurs de l'Algérie
rurale.

Selon les entretiens de Mr KINZI sur quelques anciens syndiqués de la mine. Selon B.
Bachir, les origines du mouvement syndical minier Timezrit du village de Melloulit remontent
aux années 1940, dans le but d'entretenir les relations entre la mine et le port de Bougie d’une
part et avec l'école publique implantée au village d'Akabiou (village des At Yemmel qui n’est
pas très loin de la mine) d'autre part ,en revanche, il a eu des contacts avec quelques militants
communistes de l'époque, dont un enseignant indigène (Adjaout Laâla) et un Européen-
ouvrier travaillant au port de bougie (Martin)

62
CHAPITRE Vl L’émigration vers la France
Il faut aussi ajouter à l'environnement politique qui prévalait après la Seconde Guerre
mondiale : de nombreuses sociétés minières étaient organisées autour de syndicats et étaient
dirigées par des radicaux du Parti communiste français (PCF) et du Parti communiste algérien
(PCA) (Gallissot, 2007a pp. 173-176) .C'est dans ce contexte social qu'il faut positionner le
mouvement de contestation des mineurs de Timezrit

La direction syndicale est structurée autour de son secrétaire général Taher Boutas, un
ouvrier scolarisé dans une école publique de son village (Akabiou), et son mouvement a
atteint des niveaux sans précédent dans l'histoire du pays. La grève a déclenché des
protestations dans l'environnement du village d'At Yemmel : l'organisation traditionnelle
djm3a (conseil du village) a en quelque sorte soutenu les protestations des travailleurs,
collecté des dons et appelé les villageois à les soutenir. (KINZI, 1997-1998)

Selon Alger Républicain (journal du PCA qui a rendu compte de la grève, en dernier lieu
par (benkakeria, jeudi 19 février 2004) et une association culturelle de (Nait-Idir, 1992) , la
première manifestation a commencé le 23 octobre 1952. C'est soutenus par la grande majorité
des mineurs, le nombre de grévistes est estimé à plus de 700. Ils revendiquent de meilleures
conditions de travail et de vie. principalement une augmentation conséquente de leurs salaires

Quelques mois plus tard, le 23 août 1953, une autre grève de neuf mois a été déclenchée
.C'était la première fois qu'une poursuite raisonnable de la revendication n'était pas constatée.
Cette grève n'implique pas seulement son protagoniste (patron/ouvrier). Cela a également
affecté l'environnement du village qui a fourni un soutien matériel et spirituel au mouvement
ouvrier. Cette unité du village a été démontrée lors de la fameuse marche de 15 kilomètres de
la mine à Sidi Aich, chef-lieu de la commune mixte de Soummam. Les militants de la tournée
ont impliqué plus de 1 200 manifestants, travailleurs et villageois. Les représentants
syndicaux ont été reçus par liakem (le directeur administratif de la commune mixte de
Soummam), et ils leur ont remis une plateforme de demande avec quelques points clés. Après
cela, un compte rendu de la rencontre entre le représentant et les responsables de la Commune
Mixte de Soummam a été envoyé au Gouverneur.

Le mot d'ordre de grève est lancé le 26 août 1953, la direction de la mine ferme l'usine et
les mineurs décident de faire pression de l'extérieur pour organiser des marches et des
manifestations dans les villages autour de la mine. Dans la nuit du 29 au 30 avril 1954, le
conseil du village de dtmâa a spécialement soutenu la marche de la faim de 16 kilomètres.
Environ 500 personnes, dont des agriculteurs, des hommes d'affaires et d'autres, ont rejoint

63
CHAPITRE Vl L’émigration vers la France
l'équipe de 700 mineurs. La République algérienne a appelé à l'unité, notamment alimentaire,
depuis la capitale, Bejab, et a émis un message de soutien de l'Union métropolitaine. Lors de
négociations avec la direction de la commune mixte dirigée par Mohamed Taher Boutas, des
manifestants ont encerclé le siège communal pendant plusieurs jours... (Gallissot, 2007b)

La mine de Timezrit « reprendra ses activités le 4 mai 1954, et la nouvelle direction a signé
un protocole d'accord avec les représentants des travailleurs ».(ibid)

La guerre de libération nationale (1954-1962) a eu un impact sur le monde rural d'At


Yemmel et ses mines. Selon notre informateur, ce moment critique ne peut être que le
prolongement du mouvement de contestation avorté, car les revendications n'ont jamais été
satisfaites.

Les directeurs de mines ont utilisé le mouvement de protestation des mineurs pour
renforcer leur contrôle de la production et ainsi renforcer le contrôle des mineurs. Par
conséquent, la mine a fonctionné pendant toute la guerre. Une force d'intervention militaire
composée de l'armée française est stationnée dans la zone minière et contrôle
quotidiennement les mouvements des ouvriers.

D'après les témoignages recueillis auprès d'anciens mineurs du village de Melulet, les
mineurs ont activement participé à la guerre aux coté des maquisards. Certains mineurs
choisissent de monter aux maquis et de quitter leur emploi.

D'autres sont plus disposés à fournir aux guérilleros des roues explosives obtenues grâce à
un travail supplémentaire de manière dissimulée (charger 10 camions de minerai
supplémentaires pendant la journée entraînera 10 explosifs). Au début de la guerre, les
premières actions contre les institutions et les biens européens (fermes, routes, poteaux
téléphoniques, ponts) ils étaient des travaux effectués par des mineurs ou des villageois à
l'aide d'explosifs fournis par des mineurs.

De plus, les mineurs sont très unis à la cause du pays et participent activement aux activités
de collecte de fonds collectives du village pour les guérilleros. Bien que l'entreprise soit
étroitement contrôlée, le gérant de l'époque, Emmanuel Ribas (1954-1959), avait une attitude
très souple envers les mineurs, il ne les leur montrait jamais, et ne manifestait pas la moindre
hostilité envers les habitants de leurs villages, de sorte qu'il a été attrapé par les militaires
français. Les autorités soupçonnées de complicité et de soutien indirect à la cause de l'Algérie.

64
CHAPITRE Vl L’émigration vers la France
Aujourd'hui, le souvenir de l'ancien mineur a laissé une bonne impression sur l'officiel
européen car il était complice du soutien à la cause ethnique des villageois d'At Yemmel.

65
Conclusion
Conclusion

A travers les événements historique que nous avons examinés et qui se sont succédés
depuis l’occupation militaire de l’Algérie en 1830 jusqu’a sa libération en 1962, nous avons
pu constater que la domination coloniale constitue le déterminant principal qui explique
l’apparition d’’un flux migratoire de main-d’œuvre algérienne vers la France a la recherche
d’un emploi

Les calamités naturelles, comme la sècheresse, la grêle ou les invasions de sauterelles, n’ont
entrainé des effets de profonde misère parmi la population algérienne que dans la mesure ou
cette dernière était déjà appauvrie par sa dépossession des meilleures terres agricoles qui
constituaient la source quasi de subsistance et de revenus

Nous avons également abordé dans ce travail tout ce qui touche à la vie sociale et économique
d’At Yemmel , dans le but d'identifier l'impact de ces facteurs sur l'augmentation des convois
d'émigrés vers la France. Nous avons appris la relation de l'individu avec son environnement,
et Tajmaɛt, son adhésion aux lois et aux principes qu'il doit respecter, et ils ont souvent été la
principale raison de son émigration.

Cependant , nous avons traité les conditions de vie des anciens émigrés à At Yemmel avant et
après leur départ de France, montrant que la dégradation des conditions socio-économiques,
bien qu'importante , ne suffit pas à expliquer les causes de cette émigration. En fait, ces
conditions ne sont qu'une dimension des autres facteurs qui ne fonctionnent comme causes
que lorsqu'ils sont entrelacés avec d'autres causes. La recherche sur les différentes dimensions
de la privation indique que les causes de l'immigration opèrent dans un ordre chronologique
de facteurs contextuels. La décision de partir n'était pas un choix rationnel en premier lieu,
mais un choix imposé par la dégradation de la situation du monde dans le contexte de la
colonisation. La politique coloniale a produit un entrelacement de conditions : socio-
politiques, socio-géographiques, socio-culturelles, socio-économiques, etc. Chaque dimension
est imbriquée de manière complexe et restreinte. Le concept de "misère" exprime
parfaitement cette imbrication, ce qui signifie que le concept de " misère" ne signifie pas la
même chose que "pauvreté". Cette interdépendance entre les concepts de «misère » et de «
émigration » dépend d'une compréhension du sens évolutif de l'ancienne émigration
algérienne.

67
Conclusion

Ensuite, nous avons met une grande part de ce travail pour la mine de Timezrit afin de
comprendre son rôle et son apport dans cette émigration. Cette qui est considérée comme un
repère culturel dans l'histoire d’At Yemmel , nous concluons qu'elle a été le principal
facteur qui a favorisé cette migration car elle a apporté l'intérêt du colonialisme à cette région,
celui qui a formé les ouvriers , et donc on peut dire que cette mine a apporté une sorte de
stabilité économique et sociale a la région, de sorte que cette main-d'œuvre a été ciblée en
premier lieu par les usines françaises, ce qui a ouvert la porte à l'émigration aux habitants de
la région.

Et enfin nous avons traité les différentes destinations vers lesquelles se dirigent les immigrés
de la région lorsqu'ils arrivent en France, d'où nous concluons que le choix du lieu de
destination en France est largement lié à la nature de la profession dans laquelle les émigrés
ont exercés a Timezrit, la plupart d'entre eux travaillaient dans la mine, donc généralement ils
se dirigeaient vers les villes minières

Ensuite, nous avons mentionné le rôle de la région dans la lutte de libération, la région était
donc un symbole de résistance par un grand nombre de moudjahidines, et était surtout
caractérisée par la lutte syndicale et les manifestations.

68
Annexes
Annexes

Annexe n°01 : Repères : chronoliques de l’histoire de Timezrit et la Kabylie

LA L’EVENEMENT
DATE
VIe-Ie Rayonnement de la civilisation de Carthage (Guerres puniques avec Rome) et des royaumes
S.AVANT Berbères, qui dominent toute la côte aujourd’hui marocaine, tunisienne et algérienne. Un
J.-C comptoir est installé à Bougie.
1° Fondation de la colonie de Bougie par Rome.
SIÈCLE
VII Conquête du Maghreb par les Arabes. Forte résistance des Berbères, notamment en Kabylie.
SIÈCLE
XII° L’exploitation du minerai de fer de l’intérieur de la petite Kabylie est attestée.
SIÈCLE
XIIIe- Bougie est appelée la « Perle de l’Afrique ». Port important, elle est une capitale
XVe intellectuelle de la Méditerranée équivalente à Cordoue. Les petites chandelles qui y sont
SIÈCLE produites prennent en France le nom de « bougies »…
MILIEU Domination des Ottomans sur l’Algérie. La Kabylie demeure un royaume autonome
DU XVe-
DEBUT DU
XIXe SIECLE
1830- Prise d’Alger par la France. Début de la conquête de l’Algérie. Campagne de «pacifications»
1847 successives en Algérie.
1848 Soumission à la France de l’émir Abd El-Kader: rattachement de l’Algérie à la France. Les
départements d’Oran, d’Alger et de Constantine sont créés.
1852- Conquête de la Petite puis de la Grande Kabylie, territoires qui ne reconnaissaient pas
1857 l'autorité d'Abd El-Kader et qui ne s'étaient donc pas soumis à la France.

1865 Début de l'exploitation coloniale des minerais de fer algériens. Parmi les actionnaires des
compagnies minières figurent des compagnies sidérurgiques stéphanoises et lyonnaises.
1870 Guerre de 1870.Perte de l'Alsace et de la Lorraine. Installation de nombreux habitants de ces
régions en Algérie.
1871 Révolte des Mokrani en Kabylie. Une partie des Kabyles est déportée en Nouvelle-
Calédonie, comme les Communards.
1881 Code de l'indigénat. Il reconnaît la nationalité française aux Algériens, mais ne leur donne
pas les mêmes droits qu'aux Français de souche: ils sont sujets français, et pas citoyens (pas de
droit de vote). Début de l'arabisation forcée de la Kabylie.
1900 La vallée de la Soummam, où se situe Timezrit, est devenue une vaste colonie agricole. Le
minerai de fer de Timezrit est exploité principalement pour l'Allemagne et l'Angleterre à partir
de 1902, 1,5 million d'hectares de terre algérienne sont désormais la propriété des colons.
1902 Première exploitation de la mine de Timezrit.
Conquête du Sahara par la France

I
Annexes

1914- Spahis et tirailleurs algériens prennent une grande part à la


1918 guerre. Grand recours à la main-d’œuvre coloniale et aux femmes
pour l'effort de guerre.
1917 Trois morts dans des incidents entre main-d’œuvre kabyle et chinoise à firminy le 1er mai.
1924 Création de la Société générale d'immigration par les grandes compagnies minières et
sidérurgiques françaises.
1926 Fondation du mouvement de l'Étoile nord-africaine par le leader Messali Hadj en
immigration. En 1927, il réclame l'indépendance de l'Algérie.
1928 20% de la population de Saint-Étienne est étrangère (7% en France).
1942 Janvier: catastrophe de la Chana. Un « coup de poussière »au puits de la Chana sur la
commune de Villars fait 67 morts dont 18 musulmans.
1945 Ordonnance réglementant l'entrée et le séjour des immigrés, qui ne concerne donc pas les
habitants de l'Algérie, mais par exemple les Marocains.
8 mai: fin de le Seconde Guerre mondiale. Le même jour, massacre de Sétif en Kabylie.
Répression sanglante par la France du premier soulèvement qui conduira à l'Indépendance.
Création de la Ligue arabe, pour amplifier la force des mouvements d'indépendance.
1947- Octobre 1948: Grande grève des mineurs en France. Affrontements de Cambefort dans la
1948 Loire. La répression frappe durement la CGT, et aussi une partie de la main-d’œuvre immigrée.
Création d'un statut spécial pour l'Algérie, avec une assemblée locale à deux collèges, de
députés, l'un pour les colons et les élites algériennes, l'autre pour le reste de la population locale.
La France réprime le parti du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques de
Messali Hadj, et truque les élections. Naissance de l'Organisation spéciale (OS) algérienne, pour
préparer la guerre d'indépendance.
1953- Grève de 9 mois dans la mine de Timezrit, mobilisant près de 700 travailleurs. Durant la «
1954 Guerre de libération » les explosifs de la mine serviront à conduire des actions locales contre les
fermes, routes et ponts.
1954 Mars: fondation du Comité révolutionnaire d'unité et d'action, par les chefs de l'OS, qui se
transformera en octobre en Front de libération national (FLN). En opposition au FLN,Messali
Hadj fonde le MNA (Mouvement national algérien), d'obédience socialiste, qui sera écrasé par
son rival. 21 juillet: accords de Genève: fin de la guerre d'Indochine pour la France. Novembre:
«Toussaint rouge »: première action militaire d'envergure du FLN en différents points d'Algérie.
François Mitterrand, ministre de l'intérieur de Guy Mollet: « L'Algérie, c'est la France ».
1955 10 octobre: grève d'une journée des mineurs CGT en soutien aux Nord-Africains dans leur
mouvement d'indépendance. Rafles policières à Saint-Étienne dans les quartiers de Beaubrun
Tarentaize. Arrestation de Belkacem Sayad, membre de la CGT. Arrivé au début des années 20
à Saint-Étienne, il a côtoyé les milieux syndicaux puis a été le premier responsable politique du
FLN à Saint-Étienne.
État d'urgence en Algérie et mobilisation du contingent en France. Premiers contacts avec le
FLN. Août: massacre du Constantinois par le FLN, qui conduit à une répression féroce. La
France est mise en accusation devant l'ONU.

II
Annexes

1956 Fondation de la Sonacotra (Société nationale de construction de logements pour travailleurs):


création de foyers pour travailleurs principalement algériens célibataires pour résoudre
l'insalubrité générale du logement des travailleurs immigrés. Son premier président est Eugène
Claudius-Petit, ancien ministre, maire de firminy, et à l’origine de firminy-Vert. Mise en place
de la concentration de l’extraction houillère de la Loire sur 7 puits: prélude à la fermeture.
Appel d’Albert Camus pour la paix. L’armée reçoit tous les pouvoirs en Algérie.
L’assemblée algérienne est dissoute. 400 000 soldats français sont présents (55 000 en janvier
55). Multiplication des actions armées et des attentats par le FLN.
1957 Janvier-février: mitraillage par les Messalistes de la terrasse du café de Moussa Kadri, lieu
de rendez-vous du FLN, 17,rue Pierre-Sémard à Saint-Étienne: un mort et un blessé.
Décembre: bombardement par l’armée française du hameau de El Qalɛa, sur la commune de
Timezrit.
Bataille d’Alger, multiplication des actes de torture par l’armée. Chute du gouvernement
Guy-Mollet, La crise politique s’intensifie en France. En Algérie, les colons ont le sentiment que
la France va les abandonner.
1958 13 mai: « Putsch des généraux» à Alger. Discours du général Salan:« Vive la France, vive
l’Algérie française ! Vive de Gaulle! ». Formation d’un gouvernement par de Gaulle, qui se rend
le 4 et le 5 en Algérie.
Juillet: bombardement par l’armée française du hameau de Ighil Outouaf Amsiwen, sur la
commune de Timezrit.
Septembre: création du GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) par
le FLN, immédiatement reconnu par plusieurs états arabes et africains. De Gaulle assoit son
pouvoir: référendum sur la Ve République.
1959 16 septembre: le général de Gaulle affirme le « droit des Algériens à l’autodétermination ».
Incompréhension des Français d’Algérie et des militaires.
1960 Janvier:« Semaine des Barricades » à Alger: le rappel de Massu est prétexte à une tentative
de prise de pouvoir par les extrémistes de l’Algérie française.
1961 Février: fondation par les extrémistes de l’Algérie française de l’OAS (Organisation Armée
Secrète). 22 avril: tentative de putsch militaire à Alger. De Gaulle en appelle aux civils et aux
appelés: échec de la tentative. 20 mai: ouverture à Évian des pourparlers entre la France et le
GPRA. Echec un mois plus tard sur la question du pétrole du Sahara et sur le statut des français
d’Algérie. Juillet-septembre: nombreux attentats de l’OAS en Algérie et en Métropole. 17
octobre: à la suite du couvre-feu pour les Algériens en France métropolitaine, manifestation à
Paris, férocement réprimée: de très nombreuses victimes algériennes sont jetées dans la Seine.
1962 Février: manifestation contre l’OAS à Paris; le 8: huit morts à la station de métro Charonne.
500000 manifestants lors des obsèques le 13 février. Plus de 100 morts lors de « ratonnades» a
Alger du 22 au 25.18 mars: Accords d’Évian: indépendance de l’Algérie après un double
referendum en France métropolitaine et en Algérie. La France proclame le cessez-le-feu le
lendemain.
1er juillet: 99,7% de « oui » au référendum en Algérie: la République est proclamée le 3

III
Annexes

juillet. Fin 1962: 900000 « pieds-noirs » sur le million que comptait l’Algérie rentrent en
France. 90000 des 300000 Harkis (supplétifs de l’armée française d’origine algérienne) font de
même. Ceux d’entre eux qui restent en Algérie seront éliminés.
1963 Départ de Timezrit du dernier directeur français de la mine.
1965 Nationalisation de la mine de Timezrit exploitée par la SONAREM (Société Nationale de
Recherche et d’Exploitation Minière), qui fait appel à des cadres techniques des pays de l’Est.
1968 Circulaire Marcellin: premières restrictions à l’immigration.
1974 Mise en place de la politique de regroupement familial: les familles algériennes peuvent
rejoindre à certaines conditions les époux en France.
1976 Arrêt de l'exploitation de la mine de Timezrit. Ouverture d'une carrière de granulats à ciel
ouvert, toujours en activité mais aux effectifs très réduits.
1981 Mai: élection de F.Mitterrand. Entrée de l'extrême droite dans l'échiquier politique. Rébellion
urbaine des Minguettes à Vénissieux (dans la banlieue lyonnaise). Une loi ouvre aux étrangers le
droit d'association.
19 mai: Soulèvement à Bejaïa pour la reconnaissance de la langue amazigh suite au «
Printemps berbère » de 1980, et aux insurrections kabyles nées dans l'université de Tizi-Ouzou.
1991 Début de la « décennie noire », guerre civile opposant le gouvernement algérien et l'armée
nationale populaire à divers groupes islamistes (MIA, GIA, AIS). Elle fera entre 60 000 et
150000 morts selon les sources.
1992 Assassinat du président Boudiaf en Algérie, dissolution du fiS (Front Islamique du Salut), et
suspension du processus électoral. L'Algérie est en proie à de très violents troubles.
2001 《Printemps Noir » en avril. Soulèvements suite à l'assassinat d'un jeune lycéen par un
gendarme en Grande Kabylie. Timezrit et toute la Kabylie marchent sur Alger. Forte répression
par l'armée algérienne durant un an.
2005 Référendum proposé par le président Bouteflika arrivé au pouvoir en 1999, pour《restaurer
la paix civile en Algérie. Vives réactions des militants des Droits de l'homme et familles des
victimes qui attendaient réparations.
Accord euro-méditerranéen d'association entre I'UE et ses États membres, d'une part, et
l'Algérie, d'autre part, pour le dialogue politique, la libération des échanges économiques et la
coopération culturelle et sociale.
2011 Réélection de Bouteflika pour un troisième mandat.
2009 Avril: le contexte créé par le « Printemps arabe » provoque quelques émeutes en Algérie,
mais, très vite, le gouvernement annonce des réformes et fait des concessions économiques; le
peuple semble craindre le retour d'une guerre civile.
*Réaliser par Catherine Gautier

IV
Annexes

Annexe no02 : Accessibilité de la mine de timezrit .)

Source : ( google earth)

Annexe no03 : mine de Timezrit (EL-matten) station de déchargement du transporteur aérien

Source : page facebook, Timezrit Soit Observateur

V
Annexes

Annexe no04 : vue générale sur la mine de Timezrit (photo prise en 1914)

Source : page facebook, Timezrit Soit Observateur

Annexe no05 : au fond , évacuation des déblais du percement d’un travers-blanc 1966 photo Fournéron

Source : (GAUTHIER, 2013 p. 129)

VI
Annexes

Annexe no06 : l’installation ouvrière - passerelle - a la mine de Timezrit (photo prise 1914
)

Source : page facebook, Timezrit Soit Observateur

VII
Annexes

Annexe no 07 : Chaufferie et salle de compresseur de la mine de Timezrit (photo prise


en 1914)

Source : page facebook, Timezrit Soit Observateur

VIII
Annexes

Annexe no08 : Carte d’identité d’un migrant de Timezrit coll ,Abdelkader lghit

Source : (GAUTHIER, 2013 p. 63)

IX
Annexes

Annexe n°09 : Manifestation contre la guerre d’Algérie le 30 Avril 1956 a Saint-Étienne

Source : (GAUTHIER, 2013 p. 154)

X
Annexes

Annexe n°10 : Manifestation contre la mise en résidence surveillée de Messali Lhadj a


Annexe n°10 : Manifestation contre la mise en résidence surveillée de Messali Lhadj a Saint-
Saint-Étienne le 01 mai 1953
Étienne le 01 mai 1953

Source : (GAUTHIER, 2013 p. 150)

XI
Références bibliographiques
Références bibliographiques

A ) Les archives et les sources :

1. Archives d’Outre-Mer , série H;. Circulaire et lettre du 20 mai 1913 ( notes sur l'immigration
berbère ), lettre du Gouverneur Générale du l'Algérie du Prefet d'Oran.

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C) Ouvrages en Arabe

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2. www.toupie.org. (s.d.). Récupéré sur https://www.toupie.org/Dictionnaire/Immigration.htm.

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