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LA PHYSIQUE
QUANTIQUE
Vers une révolution
de la médecine
L'eau
et la physique
quantique
Vers une réuolution de la médecine
pr Marc Henry
L'eau
et la physique
quantique
Vers une réuolution de la médecine
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Tous droits de reproduction, de traduction, et d'adaptation réservés pour tout pays.
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une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957
et la loi du 3 juillet 1985 sur la protection des droits d'auteur.
www.piktos.fr
EAN: 978-2-7033-1147-8
•A' propos de l'auteur
Marc Henry, 58 ans, est ingénieur chimiste (1980), docteur ès sciences
(1988), habilité à diriger les recherches (1993) et professeur des universités
depuis 1993 avec un enseignement portant sur la chimie, la science des
matériaux, la physique quantique et la symétrie moléculaire et cristalline.
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• Introduction
L•eau est une substance disposant d'un statut tout à fait unique dans la
pensée humaine. Pendant des siècles, elle fut ainsi considérée comme un
élément, c'est-à-dire comme une substance indécomposable par les moyens
de l'analyse, et que l'on retrouve en quantité plus ou moins variable dans tous
les corps matériels. Dans ces conditions, parler de l'origine de l'eau n'avait
aucun sens. L'eau devait déjà être là depuis la nuit des temps et serait toujours
là jusqu'à la fin des temps. Quant au nombre d'éléments accompagnant l'eau,
il semble régner une certaine confusion chez les auteurs de livres sur l'eau,
certains se limitant à quatre éléments, d'autres parlant de cinq éléments. En
fait, il devrait être clair pour tout le monde qu'il y a toujours eu cinq éléments,
aussi bien chez les Occidentaux que chez les Orientaux. La seule différence,
c'est que le cinquième élément en Occident est soit caché, sa connaissance
étant réservée à une élite après des rites d'initiation sophistiqués, soit mis
hors de portée de la nature humaine, pour que l'existence d'un dieu puisse
être rendue plus tangible aux adeptes d'une religion donnée. Le ciel et le
cosmos sont en effet suffisamment vastes pour qu'y cohabitent toutes sortes
de dieux, censés s'intéresser aux drames de la vie terrestre. Les Orientaux
sont beaucoup plus pragmatiques et parlent du cinquième élément comme
des quatre autres, sans faire autant de chichis. La science ne se concevant pas,
pour ce qui me concerne, sans une bonne dose de philosophie, voici une brève
piqûre de rappel avant de rentrer dans le vif du sujet.
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
~ Platon d'Athènes
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Siddhartha Gautama
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(623-544 AEC)
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R
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E Sensible
N Ousia N
T Aristote de Stagire
Lao-Tseu T
(31l4-322AEC)
Figure 1 : L'eau se trouve être un élément fondamental dans toutes les traditions
orientales ou occidentales. Pour le reste, il y a bien cinq éléments, aussi bien en
Orient qu 'en Occident.
10
INTRODUCTION
ayurvédique, l'éther, symbolisé par le centre de la croix, est ici placé sur un
autre plan, au-dessus des quatre racines, générant la pyramide à base carrée
égyptienne chez Platon et la sphère céleste circulaire chez Aristote. Pour ce
qui concerne les quatre éléments, Aristote reprend l'idée d'Anaximandre de
Milet (610-546 AEC) qui voit dans tout mouvement une monade chaleur
qui tend à séparer les choses et une monade humidité qui tend au contraire
à les rassembler. Ainsi, en faisant agir la dyade indifférenciée platonicienne
(plus/moins) sur la monade centrifuge, on génère le chaud et le froid, tandis
que l'action de cette même dyade sur la monade centripète génère le sec et
l'humide. Tout élément matériel stable apparaît ainsi comme l'association
intime d'un pôle séparant et d'un pôle condensant :feu à la jonction du chaud
et du sec, air à la jonction du chaud et de l'humide, eau à la jonction du froid
et de l'humide et terre à la jonction du froid et du sec (figure 2). De ce point
de vue, la vision aristotélicienne du monde apparaît donc très proche des
visions orientales qui posent également, à la base de toute chose matérielle,
un principe yang centrifuge (chaleur chez Aristote) et un autre yin centripète
(humidité) avec des degrés variables (dyade indifférenciée platonicienne) de
yang et de yin.
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Le feu monte.,6.
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Rigide Centripète
La terre tombe
12
INTRODUCTION
tao et yang, et en alchimie occidentale: sel, mercure et soufre. Ainsi, s'il faut
cinq éléments pour parler des structures (matière ou chose en puissance chez
Aristote), trois suffisent pour parler des fonctions (forme ou chose en acte
chez Aristote). De même, il est clair que l'Occident est fasciné par la structure,
alors que l'Orient est fasciné par la fonction. D'où l'impression d'un dialogue
de sourds entre les deux modes de pensée, que certains exploitent sciemment
pour s'assurer un pouvoir matériel et/ou spirituel. L'idéal est bien sûr d'être
souple et d'avoir un mode de pensée fonctionnel dès qu'il s'agit de bouger
et un mode de pensée structural dès qu'il s'agit de contempler. Chercher
une structure dans un monde qui bouge ne peut en effet que générer de la
nausée. De même, vouloir faire bouger une structure dont la raison d'être est
de s'opposer à tout mouvement est une tâche vouée à l'échec qui ne pourra
que conduire à la frustration et au désespoir. Face à une structure qui devient
obsolète, la seule solution n'est pas de la faire bouger par morceaux, mais de
la détruire en totalité pour que le mouvement en crée spontanément une autre,
mieux adaptée aux nouvelles circonstances.
Il est important de réaliser que tout au long d'une grande partie de l'histoire
de l'humanité, la question de savoir ce qu'était la vie ne se posait même
pas. Avant l'avènement de la science, tout l'univers était vivant: les étoiles,
le ciel, les rivières, les montagnes, etc. Comme il n'y avait pas de « non-
vie », la définition exacte de la vie n'avait que très peu d'importance. Ce
n'est que lorsque la mécanique déterministe des corps en mouvement est
devenue une science que la question s'est alors posée. Si toute matière suit
des lois physiques simples et si nous rejetons les explications vitalistes du
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
14
INTRODUCTION
C'est ici que se situe le fossé entre la physique et biologie. Les lois de la
physique sont par définition indépendantes de tout type d'organisme. Elles
sont universelles et inexorables, et ne peuvent en aucun cas être changées par
quelque organisme que ce soit. Pour la physique dite classique, ces lois existent
même au-delà de l'observation. Par opposition, les systèmes biologiques sont
arrivés à un degré de contrôle matériel tel qu'ils sont capables de catégoriser
et de manipuler de manière sélective certains aspects de leur environnement
matériel. C'est cette sélectivité qui différencie les actions d'un être vivant
d'avec les simples actions-réactions de nature purement physique. Autrement
dit, quand un être organisé devient capable de reconnaître et d'agir sur certains
aspects de son environnement qui lui semblent importants pour sa propre
survie, on dit que le mécanisme par lequel l'organisme reconnaît et agit devient
fonctionnel par référence à l'organisation elle-même (auto-référence). La
physique ne se préoccupe pas de fonctions. Par exemple, la molécule d' ADN
peut être décrite à un niveau réductionniste purement physique qui ne nous
apprendra rien du tout sur la fonction de certaines molécules d' ADN, comme
un gène en relation avec une organisation matérielle particulière. Ce n'est que
lorsque l'on fait référence à cette organisation matérielle plus étendue qu'un
brin d' ADN apparaît avoir une fonction en tant que gène pour un certain type
de contrôle précédemment catégorisé, par exemple codant pour une enzyme
qui pourra avoir un effet sur son environnement.
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Synthèse
Chimie
t
Structures
atomes
quarks
t
Physique
Vu sous cet angle, l'eau présente bien toutes les caractéristiques d'un système
vivant, car lorsque l'hydrogène et l'oxygène ont réagi pour donner de l'eau, il
est impossible d'expliquer les propriétés du nouveau gaz H20 obtenu au moyen
des propriétés de l'hydrogène ou de l'oxygène pris séparément. En particulier,
la manière dont la vapeur d'eau arrive à contrôler le climat de toute une planète
comme la Terre est sans commune mesure avec ce même contrôle par le
dioxygène ou le dihydrogène pris séparément. Il y a donc bien eu émergence.
De même, lors du déluge universel, la vapeur d'eau a subi une transition
de phase depuis l'état gazeux vers l'état liquide. Ici aussi, il est de nouveau
totalement impossible de comprendre les propriétés du liquide au moyen des
modèles utilisés pour décrire la vapeur, et le contrôle exercé par l'eau liquide
sur les paysages terrestres n'a rien de commun avec le contrôle exercé par la
vapeur d'eau. Il y a encore bien eu émergence. Lorsque le liquide se solidifie en
glace, il faut mettre au point de nouveaux modèles spécifiques de l'état solide
pour comprendre les nouvelles propriétés de cette matière gelée qui façonne à
sa manière les paysages terrestres. Enfin, lorsque l'eau se structure en couches
sur toute surface organique ou minérale, on ne retrouve aucune des propriétés
de la vapeur, du liquide ou de la glace en raison de l'émergence d'un nouvel
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INTRODUCTION
état, l'eau morphogénique, qui lui aussi façonne la planète. Placer le débat sur
la notion d'émergence présente donc l'énorme avantage de s'affranchir d'un
anthropomorphisme trop centré sur l'ego et ramène la science vers la position
défendue par le chamanisme, à savoir que la vie se trouve à toutes les échelles
et que tout niveau de conscience est relié à tous les autres niveaux par-delà les
apparences que prennent les formes matérielles.
Auto-organisation et autopoïèse
Parmi toutes les possibilités d'émergence et de maintenance d'un ordre dans
la nature, le concept d'auto-organisation joue bien évidemment un rôle central.
Ainsi la croissance, la reproduction, l'adaptation, la réactivité, l'évolution et
le métabolisme sont-ils des exemples d'auto-organisation. De manière très
générale, il vaut mieux éviter de définir l'auto-organisation par référence à la
notion d'énergie. On a coutume de dire que des systèmes auto-organisés doivent
être des systèmes thermodynamiques ouverts maintenant leur apparence grâce
à un flux continu de matière ou d'énergie, grâce auquel on peut même créer de
nouvelles formes de vie. Le problème de cette manière de penser est qu'elle met
trop l'accent sur l'énergie, qui n'est qu'un moyen matériel, et minimise le rôle de
l'information qui peut exister, même en dehors de tout support matériel. Parmi
toutes les définitions possibles de la vie comme auto-organisation spécifique de
la matière, le concept d'autopoïèse, c'est-à-dire d'auto-création dans un espace
physique, introduit dans les années 1980 apparaît particulièrement pertinent
(Maturana & Varela 1980). Cette référence à l'espace physique ne signifie pas
simplement que toute chose vivante doit posséder une base matérielle, mais
plutôt que le métabolisme est une propriété essentielle de la vie (Boden 2000).
L'autopoïèse n'est pas un concept biologique en soi, mais plutôt une description
abstraite des systèmes auto-organisés. Par contre, l'autopoièse au sein d'un
espace physique signifiant auto-organisation via un métabolisme semble être
l'essence même de la vie biologique.
Les systèmes autopoïétiques sont définis en général par leur organisation
topologique et non par leurs composants ni par les propriétés de ces composants.
Ce qui importe, c'est d'abord les processus et les relations qu'entretiennent
les composants matériels du système autopoïétique. De manière critique,
l'autopoïèse requiert l'auto-création d'un système physique fonctionnant
comme une unité par apparition spontanée d'une frontière physique qui doit
être constamment entretenue par un métabolisme biologique. Il s'agit donc
d'une homéostasie très particulière où ce qui doit être préservé n'est pas un
flux de matière, ni un flux d'énergie, mais bel et bien l'organisation entière du
système perçu comme un tout indissociable. Ainsi, le corps humain est une
unité autopoïétique d'un espace physique au même titre qu'un arbre ou une
simple bactérie. Peu importe donc que le système ait des bras, des jambes,
des branches ou des cils, ce qui compte en dernière analyse est la génération
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
18
INTRODUCTION
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Acide aminé
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Reste à trouver les ingrédients de base pour fabriquer des ARN. On sait que
l'adénine et la guanine peuvent être obtenues en refluant une solution aqueuse
de cyanure d'ammonium (Oro & Kimball 1960). Lors de ces réactions, il
est clair que la glace et la lumière solaire ont joué un rôle crucial via la
formation à basse température d'un eutectique eau-acide cyanhydrique. On
sait également que la pyrimidine peut se former à partir de cyano-acétylène
ou de son produit d'hydrolyse le cyano-acétaldéhyde. Enfin, les sucres ne
sont après tout que des polymères du formaldéhyde et les ions phosphates
se trouvent en abondance dans la croûte terrestre. On peut donc imaginer
qu'avec beaucoup de temps, et surtout grâce à la glace, une soupe primitive
probablement faite de ribozymes auto-réplicants a vu le jour, bien enfouie
au cœur de feuillets argileux, afin de ne pas être détruite par le rayonnement
solaire très intense à cette époque.
Montmorillonite
Glace hexagonale Ribozyme
Figure S : Trois ingrédients clés impliqués dans /'apparition de la vie sur Terre, la
glace pour concentrer les réactifs organiques dans des eutectiques, les ribozymes,
issus des réactions de condensation et l'argile (ici une montmorillonite) pour assurer
la protection des polymères hautement sensibles aux rayons UV du soleil.
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INTRODUCTION
Si la vie est vraiment née dans l'argile, elle a dû très vite se trouver à
l'étroit. Mais comment sortir du feuillet maternel afin d'aller conquérir le
monde environnant sans se faire bombarder d'UV solaires ? La deuxième
invention, après les ribozymes, fut donc sans doute celle de la membrane
plasmique. Il fallait ainsi trouver un milieu fluide capable de générer
spontanément une force obligeant certaines molécules à se rassembler en un
volume spatial délimitant un intérieur et par voie de conséquence un extérieur
et une frontière. L'idée était donc de sélectionner un milieu liquide fortement
cohésif dans lequel on allait tenter d'insérer des molécules suffisamment
grosses créant une forte tension sur le liquide. Ce dernier, plutôt que de voir
tous ces intrus dispersés en son sein l'empêcher de se structurer, va chercher
à les regrouper en amas, appelés «micelles». Ce liquide est bien sûr l'eau,
car sa molécule constitutive conjugue une masse molaire ridiculement faible
avec une cohésion abominablement haute, rivalisant avec celle du mercure
liquide.
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
planes et l'autre qui possède un facteur de forme compris entre Yi et 7'3, qui
forme donc des vésicules. En mélangeant les deux, on peut si le facteur de
forme moyen est inférieur à 7'3 invaginer la membrane pour faire bourgeonner
une vésicule qui va apporter des nutriments depuis l'extérieur (endocytose).
Si, par contre, le facteur de forme moyen est supérieur à 7'3, on peut fusionner
une vésicule pleine de déchets avec une bicouche plane, libérant ainsi vers
l'extérieur le contenu indésirable (exocytose). Ce mécanisme permet aussi de
lutter contre d'éventuels intrus. On fabrique un amphiphile ayant un facteur
de forme le plus bas possible et on l'insère dans les bicouches adverses pour
les faire éclater sans espoir de retour à la topologie plane. C'est ce mécanisme
que l'on exploite de nos jours dans tous les savons et détergents pour tuer des
agents bactériens ou viraux. Enfin, on peut aussi fabriquer une molécule avec
un facteur de forme très élevé et le mélanger avec des molécules ayant un
facteur de forme moyen pour stabiliser la topologie plane. La nature a ainsi
inventé les stérols, comme le cholestérol chez les animaux, l'ergostérol chez
les champignons et le ~-silostérol chez les plantes. Par exemple, le cholestérol
de volume 0,4 nm3, long de 1 nm avec une tête polaire d'aire 0,38 nm2 se
caractérise par un facteur de forme de 1,6. On peut donc l'insérer dans les
bicouches pour stabiliser autour de la valeur 1 tout auto-assemblage un peu trop
fluide, comme ceux impliquant des acides gras polyinsaturés qui s'empilent
mal entre eux en raison de leurs doubles liaisons de conformation cis.
Un monde bactérien
On peut donc dire que la chimie a régné sur la planète Terre jusqu'à
il y a environ 3,9 milliards d'années, soit environ 600 millions d'années après la
formation de la Terre, moment où la biologie a commencé à prendre le dessus
très probablement sous la forme d'un monde à ARN. L'ancêtre commun ultime
de toute chose vivante est donc sans aucun doute un organisme unicellulaire,
sous la forme d'un rassemblement d'acides nucléiques et de cofacteurs
empaquetés dans une membrane lipidique imperméable. Les plus anciennes
traces de micro-fossiles témoignant d'une activité vivante sur la planète Terre
sous la forme de bactéries photosynthétiques datent d'environ 3,5 milliards
d'années, signifiant qu'il a fallu environ 1 milliard d'années pour que la vie
colonise la planète.
L'oxygène libéré ne va pas dans l'atmosphère mais oxyde plutôt le fer(II)
de l'océan en fer(III) qui précipite soit sous forme de magnétite Fep4, soit
sous forme d'hématite a-Fepr Les stérols qui permettent de rigidifier
les membranes cellulaires afin d'avoir une membrane localement flexible
autorisant la phagocytose ont été inventés durant l'Archéen il y a environ
2,8 milliards d'années. Vers 2,4 milliards d'années, après l'épuisement du fer
ferreux marin, le dioxygène se répand dans la mer et l'atmosphère, déclenchant
une crise écologique, en raison de sa toxicité pour les organismes anaérobies
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INTRODUCTION
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
......
... ._
·-·---
APPAJUTlOM DE LA VIE
--
-
Figure 6: Évolution de la vie sur Terre avec ses cataclysmes ayant permis d'aboutir
à l'être humain, qui rassemble en lui toutes les inventions faites par des êtres moins
sophistiqués, mais néanmoins très performants et inventifs.
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INTRODUCTION
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~~.!!!]~ ~;opium/!"
• Eucaryotes W ADN
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Mythologie
La science nous apprend donc que la vie est probablement apparue sur
Terre au sein de feuillets argileux. Que de chemin parcouru en 4,5 milliards
d'années, ayant abouti à Homo sapiens (figure 7) ! Avant de présenter le plan
de ce livre, voyons ce que la tradition a retenu de ce long cheminement. Cette
association entre vie et argile se retrouve par exemple dans la tradition orale
du peuple Yoruba vivant au Niger, au Togo et au Bénin en Afrique de l'Ouest.
Ainsi, il n'y avait au commencement que le ciel au-dessus, et en dessous l'eau
qui formait un vaste marécage. Le dieu suprême du ciel et créateur de l'univers
s'appelle ici O/urun ou Olodumare et il délègue à l'orisha hermaphrodite
Obatala ou Orishina/a, dieu des nuages, la tâche de créer l'être humain à
partir d'argile ou de boue (Anderson-Sankofa 1991):
Dans un territoire très rude et aride qui s'étend du Mali au Nigeria en Afrique de
l'Ouest, on trouve le mythe de création fascinant du peuple Dogon (Griaule 1975):
Avant que toute chose soit, Amma, le dieu unique... roulant des galettes
d'argile entre ses paumes et les envoyant bien loin dans l'obscurité de
l'espace, créa les étoiles, le soleil, la lune et la terre ...
26
INTRODUCTION
chose à son image pour avoir de la compagnie. Elle prit sur le bord de la mare
un peu de boue et la façonna pour lui donner la forme d'un être humain. Au
début, sa création était sans vie, et elle la posa par terre. Toutefois, au moment
même où )a créature toucha le sol, elle prit vie et bientôt l'homme put se
mettre à danser afin de célébrer sa nouvelle vie... Mais Nü Wa n'était toujours
pas satisfàite, car elle jugea que son travail était incomplet, car si sa créature
venait à mourir, elle devrait en refaire d'autres encore et encore. Elle résolut
le problème en divisant les êtres humains entre hommes et femmes afin qu'ils
puissent se reproduire par eux-mêmes, évitant ainsi d'avoir à fabriquer sans
cesse de nouveaux humains pour briser sa solitude.
La terre commença comme une chose vide mis à part l'eau et l'obscurité,
tous les animaux étant localisées en Galun'lati au-dessus du dôme de pierre
qui tenait lieu de ciel. Cherchant à avoir plus de place, le scarabée d'eau
plongea sous l'eau et finit par revenir avec un peu de boue d'en dessous,
qui après avoir grossi forma une île que l'un des animaux s'empressa de
suspendre à ses quatre coins par des cordes qui pendaient du ciel. Comme
)a terre restait humide, on fit venir de Galun'lati le grand busard pour la
préparer. Lorsqu'il arriva sur la terre ferme, les ailes du grand busard étaient
tellement affaiblies qu'il heurta le sol, créant les montagnes et les vallées.
Comme il faisait trop sombre, les animaux créèrent le soleil... (Mooney
1900).
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Mythe original qui souligne que nos pensées peuvent créer le monde qui
nous entoure et qui rejoint donc la thèse moderne de l'épigénéticien Bruce
Lipton (Lipton 2006).
Comme on a pu le vérifier grâce à une datation via les anneaux des arbres,
les Amérindiens Hopi, signifiant peuple pacifique, vivent en Arizona du Nord
depuis au moins 1150 AEC. Dans leur mythe de création, le monde à l'origine
était un espace sans limites et sans forme qui n'existait que dans l'esprit de
Taiowa. La création du monde fut confiée au neveu plus limité de Taiowa,
Sotuknang, qui devait pour cela rassembler ensemble la matière, les eaux, l'air
à partir de l'espace sans limites afin de fabriquer les neuf mondes solides avec
leurs vents légers. Alors, obéissant à la volonté de Taiowa, Sotuknang créa la
Femme-Araignée et lui donna le pouvoir de donner la vie à deux créatures,
Poqanghoya et Palongawhoya, qui furent fabriqués avec un mélange de terre
et de salive en leur fredonnant le Chant de la Création (Railsback 2000).
Les peuples aborigènes australiens croient quant à eux que l'univers a deux
aspects - le monde physique dans lequel nous vivons et un autre monde qui
lui est connecté et qui lui a donné naissance, que l'on appelle le Dreamtime,
c'est-à-dire « le temps du rêve ». Ici, le mot « temps » signifie quelque
chose comme « le temps d'avant le temps » ou bien encore « le temps de la
création de toute chose», tandis que le terme« rêve» se réfère à l'ensemble
des croyances spirituelles d'un individu ou d'un groupe de personnes. Bien
évidemment, comme l'on pouvait s'y attendre, l'eau joue ici aussi un rôle
essentiel et les Aborigènes Dalabon prétendent que la terre était à l'origine
une vaste étendue d'eau, colorée comme l'arc-en-ciel, et que toutes les choses
vivantes étaient contenues dans un Serpent Arc-en-Ciel féminin, dont le
symbole était l'arc soudant la terre au ciel (Taçon 1989):
Voici l'histoire; ici est la chose. Maintenant elle ondule toujours, maintenant
elle murmure tout le temps, et ondule, elle respire aussi sans s'arrêter, elle
28
INTRODUCTION
bourdonne sans cesse, et elle est vide sous le ciel. Ici vinrent les premiers
mots, la première éloquence : il n'existe pas encore une seule personne,
pas un seul animal, oiseau, poisson, arbre, caillou, vallée, canyon, prairies,
forets. Juste le ciel tout seul se trouve là et la surface de la terre n'est pas
éclairée. Seule une mer solitaire à perte de vue sous l'étendue céleste ; il n'y a
rien qui puisse être rassemblé de manière permanente. Elle est au repos ;
pas une seule chose ne frissonne. Elle est retenue en arrière, maintenue au
repos sous le ciel. Quelle que soit la chose qui puisse être, elle ne se trouve
simplement pas ici ; seule la mer condensée, seule la mer calme ; seule la
chose solitaire et condensée. Quelle que soit la chose qui puisse être, elle ne
se trouve simplement pas ici ; seulement des murmures, des ondoiements,
dans l'obscurité, dans la nuit. Seul Créateur, modeleur solitaire, Souverain
Serpent à Plumes, ceux qui supportent, ceux qui engendrent sont ici dans
l'eau, une lumière étincelante. Ils sont ici, ils sont recouverts de plumes de
quetDl, de couleur bleu-vert, d'où le nom Serpent à Plumes. Ce sont de
grands érudits, de grands penseurs au plus profond de leur être (Tedlock
1985).
Si j'ai pris la peine de rappeler toutes ces mythologies, c'est pour souligner
que l'argile, substance symbiotique unissant l'eau à la terre, le serpent, qui
par ses ondulations rappelle l'eau qui coule, sont des archétypes puissants en
relation avec l'eau. Certains mythes vont d'ailleurs droit au but sans faire de
fioritures, comme cela est expliqué dans le dix-septième chapitre du Livre des
morts en Égypte :
Je suis le grand Dieu qui s'est créé lui-même. Mais qui est-il donc ? Le
grand Dieu qui s'est créé lui-même est l'eau-c'est l'abysse, le père de tous
les Dieux... (Budge, 1895).
On ne saurait être plus clair. On trouve aussi dans la section Sukla du Yajur-
Veda (Satapatha-Brahmana XI.i.6) un œuf auto-référencé impliqué dans
l'apparition de la vie:
En toute vérité, au tout début, cet univers n'était que de l'eau, rien d'autre
qu'une vaste mer d'eau. Ces eaux firent un vœu : « Pouvons-nous nous
reproduire?» Aussi elles travaillèrent très dur avec beaucoup de dévotion, et
lorsqu'elles furent bien chaudes, elles produisirent un œuf doré ... (Eggeling
1900).
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
À la découverte de l'eau
Comme nous venons de le voir, l'eau a toujours joué un rôle crucial dans
l'émergence de toute forme de vie. Je vous propose donc maintenant de la
découvrir, sous des aspects souvent négligés et peu traités dans les nombreux
ouvrages consacrés à cette substance. Ainsi, je commencerai dans le chapitre
suivant par présenter l'eau comme une substance avec ses propriétés
mystérieuses et souvent très surprenantes si l'on veut bien prendre le temps
d'y réfléchir. On y verra que l'eau se révèle être rebelle à toute description
en termes d'atomes constituants, et, comme la plupart des autres substances
acceptent de se plier au joug atomique, va naître l'idée que l'eau est une
substance « anormale », l'exception qui confirme la règle. On peut ainsi
recenser jusqu'à 74 anomalies liées à l'eau, comme l'illustre l'excellent site
internet de Martin Chaplin, spécialiste de ce genre d'exercice.
30
INTRODUCTION
31
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Enfin, l'eau, de par son omniprésence, a toujours donné lieu tout au long
de l'histoire humaine à de vives controverses, la dernière en date étant
par exemple celle afférente à la mémoire de l'eau. Il y a d'un côté ceux
qui y croient et d'un autre côté ceux qui n'y croient pas. En fait, cela a
toujours été ainsi depuis à peu près 400 ans. Jetez sur la table une opinion
à propos des propriétés de l'eau et automatiquement, le débat s'anime où
deux camps antagonistes se dessinent que l'on pourrait nommer, de manière
très générale, les anciens et les modernes. Les anciens s'accrochent à leurs
certitudes obsolètes tandis que les modernes présentent des arguments
souvent maladroits car n'ayant pas encore été soumis à la patine du temps.
Pour ce qui concerne l'eau, tout s'est joué vers la fin du xvm• siècle, aussi
bien sur le plan physique avec la polémique sur le maximum de densité à
4 °C que sur le plan chimique avec la découverte des gaz dihydrogène et
dioxygène, démontrant que - contrairement à 2 500 ans de croyance - l'eau
n'était pas un élément indécomposable.
Le sixième chapitre est donc important pour tous ceux qui pensent que
la mémoire de l'eau est une vaste fumisterie. J'y présenterai l'expérience
cruciale de Luc Montagnier concernant la mémorisation et la transmission
d'informations électromagnétiques par l'eau. Il est en effet temps que
les émotions laissent la place au raisonnement, puisqu'il se trouve que le
formalisme de seconde quantification permet de proposer des explications
rationnelles à ce qui a été observé. Dans ce domaine aussi l'histoire peut
nous permettre d'apaiser le débat, puisque même des très grands chercheurs
comme Robert Hooke ou John Dalton ont usé de toute leur autorité pour
s'opposer à des idées nouvelles qu'ils avaient du mal à comprendre. Tous
les deux ont nié des faits expérimentaux qui sont acceptés comme des
évidences de nos jours, afin de sauver leurs conceptions théoriques qui
s'accordaient mal avec les faits. La leçon à tirer de tout cela, c'est qu'il a
fallu 150 ans à la science pour accepter le simple fait que c'était bien l'eau
et non le froid qui faisait éclater les canalisations. Quand un scientifique
ne veut pas accepter une idée nouvelle, il la dénigre par tous les moyens
à sa disposition en la combattant souvent jusqu'à sa mort. C'est à cette
aune qu'il faut considérer la polémique autour de la mémoire de l'eau née
vers la fin du xx• siècle et qui ne trouvera probablement pas de conclusion
définitive avant la fin du xx1• siècle.
32
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L'eau, la substance
• La planète bleue
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35
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Ce que l'on appelle le cycle de l'eau, à savoir les échanges d'eau entre
l'atmosphère, la lithosphère et l'hydrosphère, s'est installé sur notre planète
il y a environ 3,9 milliards d'années depuis que le bombardement météoritique
intense de notre planète a cessé (Pinti 2005). L'hypothèse la plus probable est
que 90 % ou plus de l'eau que l'on trouve sur Terre a été apportée par de
petits astéroïdes troyens en provenance de la ceinture de Kuiper ayant une
composition chondritique (figure 9 à droite). Comme le révèle la figure 9, les
comètes n'ont pas le bon rapport isotopique D/H pour être à l'origine de l'eau
des océans.
Pour qu'apparaisse une masse océanique stable grâce à ces eaux juvéniles
et primordiales, il a fallu en fait attendre que la Lune se forme suite à une
collision dantesque avec un planétoïde ayant une taille comparable à celle
de la planète Mars et qui se plaça en orbite autour de la Terre. Après cette
collision, la température de surface a atteint 2 300 K, soit environ 2 000 °C,
causant une fusion de la surface de la Terre. S'il existait déjà de l'eau liquide
à cette époque, elle a donc été vaporisée en même temps que les silicates.
L'âge de 4,50-4,45 milliards d'années peut donc être pris comme temps zéro
pour la formation des océans. La Terre a ensuite connu une pluie de silicates
fondus qui ont formé la croûte terrestre lorsque la température est descendue
en dessous de 1 300 K. La formation d'une croûte solide isola alors une
atmosphère, à plus de 400 bars de pression formée principalement d'eau et
de dioxyde de carbone, de l'intérieur plus chaud. Lorsque la température en
surface est descendue en dessous de 600 K, s'est produit un véritable déluge
qui allait former les océans. Ce déluge qui a duré plus de 1 000 ans avait un
taux de précipitation avoisinant 7 000 mm par an, ce qui correspond à environ
10 fois le taux de précipitation actuel aux latitudes tropicales et laissait une
pression d'environ 210 bars de dioxyde de carbone.
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CHAPITRE l- L'EAU, LA SUBSTANCE
37
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
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Age / milliards d'annha Milllarda d'ann6111
Figure 10 : Évolution du pH, de l'état rédox et de la salinité des océans au cours des
âges. Les chailles sont des roches dures composées de grains de silice extrêmement
fins (silex, jaspe, onyx, etc.). Les rapports ô180 de l'eau et des chailles décroissent au
fur et à mesure que la température des océans augmente, en raison du fractionnement
isotopique lié à la précipitation de la silice contenue dans l'océan. D'après Pinti
(2005).
Cycle de l'eau
Savez-vous que nous buvons la même eau que les dinosaures? C'est un fait
qu'en raison de sa grande stabilité chimique, et contrairement au pétrole, l'eau
se recycle et que ce cycle a commencé à tourner il y a environ 3,9 milliards
d'années. L'eau est une substance très mobile qui circule entre deux types
de réservoirs : ceux qui font office de conducteurs comme les cours d'eau
et l'atmosphère et ceux qui jouent un rôle d'accumulateurs comme les
glaciers, les nappes et les océans. Chaque type de réservoir possède sa propre
dynamique avec, en particulier, une échelle de temps de remplissage et de
renouvellement qualitatif et quantitatif spécifique à chacun. Les temps de
séjour de l'eau dans les différents réservoirs de l'hydrosphère sont estimés en
comparant les flux échangés entre les différents réservoirs et les volumes de
chacun d'eux. Les glaciers et les calottes polaires sont les endroits où l'eau
séjourne le plus longtemps : entre 1 600 et 9 700 ans selon le lieu (Marsily
38
CHAPITRE J- L'EAU, LA SUBSTANCE
1995). Puis, en seconde position viennent les océans avec des temps de séjour
de l'ordre de 2 500 ans, tandis que l'eau souterraine se renouvelle tous les
1 400 ans en moyenne. Il faut environ 17 ans pour régénérer les lacs d'eau
douce et 1 an pour l'eau des sols humides. Les taux de renouvellement des
cours d'eau et de l'atmosphère se chiffrent en jours: 16 jours pour l'eau des
fleuves et rivières et 8 jours pour l'eau des nuages ou au sein des organismes.
Enfin, les taux de renouvellement dans une cellule vivante sont à peine de
quelques heures.
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-
-·
-
.......
Figure 11 : Les nuages, qui sont de l'eau liquide avec des gouttes d'eau ou des
flocons submillimétriques, jouent un rôle essentiel dans le cycle de l'eau. La forme
des nuages et leur taille dépendent de la température, de la pression atmosphérique
et de /'altitude où se produit la condensation.
39
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
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Figure 12 : Mécanisme de formation de la neige, du grésil et de la pluie verglaçante.
40
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
atmosphériques. L'action du froid condense cette eau qui retombe sous forme
de précipitations (neige ou pluie) avec 1 à 100 kg par mètre carré; 61 % de
cette eau s'évapore (1 kg m· 2), 16 % ruisselle (0,01 kg m·2) pour rejoindre les
cours d'eau tandis que 23 % (50 kg m·2) s'infiltre pour alimenter les nappes et
rivières souterraines (Newsom 1994). Toute la planète recycle en permanence
son eau, via la formation de nuages pouvant générer aussi bien de la pluie
que de la neige selon la température extérieure. Contrairement à une idée très
répandue, les gouttes d'eau de pluie n'ont pas du tout la même forme que les
gouttes qui pendent d'un robinet fuyard en raison de la longueur capillaire
de l'eau. Aucune goutte d'eau de pluie terrestre ne peut dépasser la taille de
6 mm, fixée par le nombre de Weber, car au-delà de cette taille critique, il y a
fragmentation en gouttes plus petites (Kostinsli & Shaw 2009). Un grêlon est
une goutte de pluie qui tourne en rond dans un cumulonimbus jusqu'à ce que
sa taille l'oblige à tomber sous forme de glace (figure 11). La neige se forme
quand la température est inférieure à 0 °C dans l'atmosphère et au sol. S'il y
a une inversion de température entre l'air et le sol, il peut y avoir formation
de grésil ou de pluies verglaçantes (figure 12).
41
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
0,3
0
0 -5 -10 -15 -20 -25 -30 -35
Température I °C
42
CHAPITRE 1 - L'EAU, LA SUBSTANCE
Ainsi, quand les codes sont introduits dans l'appareil MRA, celui-ci produit
un champ de résonance magnétique correspondant au code du phénomène à
tester et qui peut être aussitôt appliqué au sujet au moyen de deux cathéters.
Ceci permet de vérifier le bon fonctionnement des tissus et des organes et
détecter la présence éventuelle de bactéries, de champignons ou de toxines
(mercure, plomb, aluminium, etc.). De même, en posant un échantillon
d'eau sur l'appareil et en introduisant le code de la substance à rechercher,
l'appareil peut indiquer si ce produit se trouve dans l'eau testée et, si oui, en
quelle quantité il se trouve présent. On peut aussi tester la qualité des aliments
ainsi que le degré de résonance entre différentes substances dans le cas de
mélanges. L'appareil demande environ trois mois d'apprentissage avant de
pouvoir faire des diagnostics fiables. De 1989 à 1994, Emoto va donc soigner
avec son appareil plusieurs milliers de personnes et, compte tenu des succès
obtenus, va obtenir en 1992 un diplôme de docteur en médecines alternatives
auprès d'une université internationale libre située quelque part entre l'Inde et
le Sri Lanka.
En 1994, suite à la lecture d'un livre lui expliquant qu'il était impossible
de trouver deux flocons de neige identiques, Emoto va faire le lien entre sa
pratique du Hado et les images de microscopie électronique cryogénique
obtenues par Lee H. Lorenzen aux États-Unis. Après 60 jours d'essais
43
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
En revanche, le fait que les mots puissent avoir une influence sur l'eau
découle de ses observations sur l'eau Hado qu'Emoto pouvait informer en
l'absence de toute présence physique de ses patients au moyen de leurs photos.
Si la photo d'un patient était suffisante pour informer l'eau, alors il devait en
être de même de son nom. De là l'idée qu'un mot pouvait retenir une certaine
information vibratoire, et un premier essai avec le mot « arigato » signifiant
« merci » en japonais qui s'avéra concluant. Puis vint l'idée de remplacer
les mots écrits par la simple pensée, ce qui valut à Emoto de figurer en 2004
en bonne place dans le film de vulgarisation de la mécanique quantique très
controversé What the Bleep Do We Know ?.
Comme les expériences d'Emoto sont souvent citées comme des preuves
scientifiques de la possibilité d'agir sur la matière au moyen de la seule
pensée, positive ou négative, il est important de bien comprendre le mode
opératoire. L'eau à analyser est recueillie dans un flacon en polyéthylène
et conservée dans un emballage opaque réfléchissant les ondes lumineuses
et électromagnétiques. Arrivé au laboratoire, le flacon est frappé plusieurs
fois sur le genou afin d'activer l'eau. Puis on prélève 50 fois (les premières
années Emoto faisait 100 prélèvements) 1 ml d'eau que l'on place dans des
boîtes de Petri qui sont placées dans un congélateur à -25 °C pendant trois
heures. Suite à cette congélation, les gouttes d'eau se transforment en une
masse de glace dénuée de tout cristal ayant une épaisseur d'un millimètre
environ. Les cristaux apparaissent à une température de -5 °C sous l'effet
de la chaleur produite par l'éclairage du microscope et croissent pendant
environ 12 secondes, temps au bout duquel ils retournent à l'état liquide.
Évidemment, le résultat ne donne jamais cinquante cristaux semblables et,
parfois, on n'observe aucune formation de cristaux lors de l'observation
au microscope. Pour chacune des cinquante boîtes, Emoto fait un tableau
indiquant le nombre de cristaux catalogués comme beaux, hexagonaux, et
ainsi de suite. Ensuite il choisit de publier la photo d'un seul cristal, celui qui
représente le mieux les caractéristiques de l'échantillon analysé.
44
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
Quelle conclusion tirer de tout ceci? Tout d'abord, comme le dit Emoto
lui-même, sa formation initiale est celle d'une personne sensible aux sciences
culturelles plutôt que naturelles. Emoto est donc clairement plus un esthète
et un artiste qu'un scientifique. Il l'avoue d'ailleurs bien volontiers en disant
que pour les cristaux de glace, il ne se préoccupe pas de faire ses tests en
aveugle car c'est le caractère et le sens esthétique du chercheur qui sont la
chose la plus importante pour obtenir une belle photo. Il est bon aussi de
savoir que son titre de docteur a été obtenu par correspondance, moyennant
finance, en une année seulement dans une université internationale libre
assez obscure. Pour ce qui concerne la formation aux médecines alternatives,
le programme semble dispenser des cours d'histoire, de philosophie et de
principes généraux. Vu le flou savant entretenu par Emoto autour de son titre
de docteur, ce dernier ne doit donc pas impressionner et le faire passer pour
un scientifique, ce qu'il n'est pas.
Il convient donc de rester extrêmement prudent sur le lien que fait Emoto
entre la forme d'un cristal et l'état physico-chimique d'une eau liquide ayant
été soumise à des mots ou à des pensées diverses. Un autre point qui doit
inciter à la prudence est le fait d'associer sans aucun esprit critique beauté
cristalline et vitalité. En effet, ce qui caractérise les phénomènes vitaux, c'est
précisément l'absence totale de symétrie (chiralité de la matière vivante) ou
bien alors la présence d'axes de symétrie incompatibles avec la formation
d'un cristal. La symétrie cristalline parfaite traduit justement l'absence totale
45
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Mystères de l'eau
Selon la thermodynamique, les trois états de l'eau, vapeur, liquide et solide
sont toujours en équilibre via la notion de pression de vapeur. Comme on
le voit en figure 14, les molécules d'eau à l'état vapeur, c'est-à-dire à haute
température, peuvent s'agiter dans tous les sens selon trois types de mouvement :
translation, rotation et vibration. Ceci explique que la vapeur soit toujours l'état
de plus faible densité pet d'entropie S la plus élevée avec un fort coefficient
de diffusion D. Les molécules pouvant se déplacer dans l'espace, elles ont
tendance à occuper tout le volume disponible et possèdent une vitesse v, un
libre parcours moyen entre deux chocs Â. ainsi qu'une fréquence de collision Z
que l'on peut évaluer avec la théorie cinétique des gaz.
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Solide Uqulde Gu
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Figure 14: Équilibre entre eau liquide et eau vapeur et variations d'entropie entre
les trois états: solide, liquide et gaz. L'entropie est une fonction qui augmente avec
le volume disponible. Plus les possibilités de mouvement sont variées et nombreuses,
plus l'entropie est haute. Nous reviendrons sur la notion d'entropie au chapitre 4.
46
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
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47
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MtDECINE
point critique qui est le point où il n'est plus possible de faire la distinction
entre état liquide et état gazeux. L'eau révèle ici des propriétés vraiment
extraordinaires, car au point critique, elle présente un volume molaire
extraordinairement bas de 56 cm3 mol· 1• Seules deux substances arrivent ici
à battre l'eau, le néon avec un volume molaire de 42 cm3 mol- 1 et le mercure
avec un volume molaire de 35 cm3 mol- 1• Toutefois, avec une température
critique de seulement 45 K, le néon fait bien pâle figure par rapport au 647 K
de l'eau. Seul le mercure avec une température critique de 1 751 K arrive à
battre l'eau sur les deux tableaux, mais au prix d'une masse molaire 10 fois
plus grande que celle de l'eau (figure 16).
Cette cohésion interne de l'eau très élevée se reflète sur les courbes montrant
comment varie le point d'ébullition de substances similaires en fonction de la
position dans le tableau périodique des éléments de Mendeleïev.
48
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
CBrc
200 T""' / °C
Iode
100 Molécules
254g·mol·1
apolaires
Rn
· 100
·200 ~ RtUIM
1 2 3 4 s 6
Nu.trAta ~: 86
Rangée du tableau périodique
M~~:222
100
so Molécules polaires
·SO
·100
·ISO
Po = 1.855D
2 3 4
Rangée du tableau périodique Points critiques
Figure 16: L'eau est un liquide dont la cohésion interne est extrêmementforte, compte tenu
de sa masse molaire ridiculement basse. On la voit par exemple concurrencer le mercure,
autre substance liquide à température ambiante extrêmement cohésive mais de masse
molaire dix fois plus élevée. Ceci se traduit par un point d'ébullition tout àfait anonnal par
rapport à des substances similaires.
49
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
liquide gu
i<,<ai-. 0-C) • 0, 1178 GPa·1
i<,(25.C) • 0,45119 GP1r'
.r
Eo.8
j 0.8 Minimum
1
e•48,5·c
-__,~-- Eau liquide
0.4
0.2
Glace
~ ~ o ~ 40 ~ ~ ~ m 140
Ten""'9turerc
Liquides non associés:
8V Î si 0 Î => KT Î quand 0 Î
Kr=-..!_(àV)
V àp T
oc((ôV)2)
Liquides : KT < io-3 atm-1
=> variation de volume négligeable avec P
50
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
C'est donc dans la vapeur d'eau où il n'y a aucune tenue mécanique que
le son se propage le plus lentement. La vitesse de propagation du son dans
l'eau liquide est étonnamment grande compte tenu de sa très faible viscosité
quand on sait que l'on dépasse rarement 1 000 m s- 1 avec les huiles les plus
visqueuses. Ici aussi, l'eau fait jeu égal avec le mercure où le son se propage
avec une vitesse de 1450 m s- 1•
Compressibilité isentropique
K __
s-
1_fôV) _lf~)
vlap s -P'lap
__
s-
l
p·v2_
Compressibilité K =_!f OV)
isotherme T V\ op 9
m. ......... ... . . . c
--
1(
r=:::..t...=.:.r.
-
: : : • •• •• •• • •• • •• • •....d..•
•••••••••
::::: Cv 1Cs
Eau liquide: p = 1000 kg·m-3, KT= 1CS =0,485 GPa- ~ Vson =1436 m·s-
1 1
Mais c'est bien évidemment dans les solides qui se caractérisent par un
module d'Young mesurant le taux d'étirement ou de compression sous
une pression axiale et un coefficient de Poisson qui mesure la déformation
latérale dans les mêmes conditions que la vitesse du son est la plus grande.
Ces deux modules élastiques fusionnent en une seule valeur, la viscosité,
dans les liquides. Comme le montre la figure 19, il y a donc dans les solides
deux vitesses de propagation différentes, l'une pour les ondes longitudinales
(ondes « P » pour primaire) et l'autre pour les ondes transversales (ondes
« S » pour secondaire) qui correspondent à des forces de cisaillement et non
d'élongation. Ces notations Pet S viennent de l'étude des ondes sismiques.
51
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Ondes de surface
Densité p
Contrainte a
Déformation e
10 15 20 25 30 35 40
Temps/ a
Figure 19 : Dans un solide, le son se propage avec deux vitesses différentes selon que
l'on considère des ondes de compression longitudinales comme dans les gaz ou les
liquides et des ondes d'oscillations transversales qui n'existent que dans les solides
qui possèdent un module de cisaillement G non nul.
On voit donc que le son va deux fois plus vite dans la glace que dans l'eau
liquide. Par comparaison, dans le cas de l'acier qui est beaucoup plus dense
et rigide, on trouve des vitesses du son extrêmement rapides : cP = 6 000 m s· 1
et c5 = 3 200 m s· 1•
L'eau est aussi une des rares substances qui présente un coefficient de
dilatation isobare qui s'annule au voisinage d'une température de 4 °C,
température où elle atteint également son point de densité maximale
(figure 20). Le rôle de ce coefficient est de traduire les fluctuations croisées de
volume et d'entropie. Pour un liquide non associé, les fluctuations en volume
augmentent avec la température, ainsi que les fluctuations d'entropie, puisque
l'entropie augmente aussi lorsque le volume augmente. Ceci signifie que
l'expansivité est une quantité positive qui s'annule à très basse température.
Ce n'est pas le cas de l'eau, car ce coefficient s'annule au voisinage de 4 °C
et devient négatif en dessous de cette température. Il s'ensuit que lorsque l'on
chauffe une eau de température inférieure à 4 °C, le liquide se contracte au
lieu de se dilater, ce qui est tellement contre-intuitif qu'il faudra comme on va
le voir près de 150 ans pour admettre qu'il s'agit bien d'une réalité.
52
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
v-v. = 0 •272
v0
{e-e
e ).n 0
0
V0 • 1.00003 cms.g- 1
e• • 3,984°c
a,(H,0) • 0,000253
K·•àe - as•c
Glace ce •
-20°C):
ap • 0,000053 K·•
Figure 20 : L'eau est un liquide unique par le fait qu'elle possède une expansivité
négative en dessous d'une température de 4 °C.
Anomalie de densité
L'extraordinaire augmentation de volume observée lors de la congélation
de l'eau, entraînant que la glace flotte sur l'eau liquide, est un mystère
évoqué depuis près de 400 ans. Rappelons brièvement les faits en remontant
à l'époque de Galilée au tout début du xvn• siècle où la force motrice de
la recherche académique avait pour origine l'émerveillement de quelques
nobles fortunés devant des curiosités naturelles pouvant donner lieu à des
débats excitants ou à des controverses entre érudits. Suite à une forte canicule
qui sévissait à cette époque en Toscane, Galilée (1564-1642) fut amené à
séjourner en juin 1611 dans la villa de son riche ami Filippo Salviati, près
de Florence (De La Souchère 2011 ). La chaleur aidant, Galilée entama un
débat avec deux professeurs de l'université de Pise, Vincenzo di Grazia
et Giorgio Coresio, au sujet de la notion de froid. Les aristotéliciens de
l'époque prenaient comme point de départ le fait que la glace apparaissait
clairement plus froide que l'eau liquide et en concluaient qu'elle était donc
nécessairement de l'eau moins une certaine quantité de chaleur, et ce manque
de chaleur devait logiquement conduire à une condensation. Puis, les deux
professeurs de Pise expliquèrent à un Galilée très sceptique que la nature de
l'air et du feu était de s'élever alors que celle de l'eau et de la terre était de
tomber, et que si la glace flottait à la surface de l'eau liquide c'était en raison
de sa forme plate et étendue incapable de pénétrer dans l'eau ...
53
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Le livre fut un franc succès, mais durant l'été 1612, un ouvrage anonyme
critiqua le pamphlet de Galilée, ce qui permit à ce dernier de faire une réédition
quelques mois plus tard, agrémentée d'une série de notes complémentaires
pour enfoncer le clou. L'idée sur le rôle de l'air dans la flottaison des lames
fut bien évidemment ridiculisée par delle Colombe à la fin de la même année
(delle Colombe 1612), tandis que Vincenzo di Grazia, autre membre de la
« ligue du Pigeon », publia également un ouvrage en 1613 qui attaquait
54
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
Dès 1612, on savait donc qu'il existait dans l'eau une mystérieuse force
responsable de la moindre densité de la glace par rapport à l'eau liquide et
conférant à l'eau liquide une forte tension superficielle permettant aux plaques
d'ébène de delle Colombe de pouvoir flotter à la surface de l'eau sans couler
à pic comme les sphères.
Le saut à la congélation
Afin de développer et de diffuser la méthode expérimentale initiée par
Galilée et de redorer son image ternie par la condamnation de l'Église en
1633 de la doctrine copernicienne qu'il soutenait, le grand duc de Toscane
Ferdinando II de Médicis fonda en 16571 'Accademia del Cimento (Académie
de l'Expérience). Il s'agissait de la première société scientifique en Europe,
précédant de quelques années la Société Royale de Londres (fondée en 1660)
ou l'Académie des sciences de Paris (fondée en 1666). Les académiciens
florentins s'engageaient à vérifier de manière systématique par l'expérience
tous les phénomènes naturels qui étaient jusque-là du ressort de l'autorité
d'Aristote. L'Académie n'avait pas de règles précises puisque tout reposait
en dernier ressort sur l'autorité du prince Leopoldo de Médicis, co-fondateur
et patron de l'institution.
55
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE MVOLUT/ON DE LA MÉDECINE
56
CHAPITRE J- L'EAU, LA SUBSTANCE
Commenlaire
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Graduation Vlbralions du pendule
àat naturel 142 0
Sautoprtsimmeniion 143 \i 23
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120
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100
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Vibrations du pendule
Figure 21 : L'anomalie de densité del 'eau telle qu'elle fut mesurée pour la première
fois à Florence en 1657.
Tout ceci s'applique bien sûr à l'eau pure et l'on notera la grande dispersion
de valeurs tout au long du x1x• siècle (Rossetti 1867). L'effet des solutés sur
le maximum de densité de l'eau liquide fut étudié par le chimiste belge
César Despretz ( 1791-1863) qui montra que l'abaissement de la température
de densité maximale était directement proportionnel à la concentration du
soluté (Despretz 1839, 1840). Des mesures plus précises ont confirmé cette
loi de Despretz (Rossetti 1869) qui ne semble toutefois s'appliquer que pour
les solutions aqueuses d'électrolytes pour lesquelles l'effet des différents
anions ou cations est additif (De Coppet 1871, Wright 1919). Dans la seconde
moitié du x1x• siècle, Amagat étudia les effets de la pression, jusqu'à 3 kbar,
57
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
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Alexia Thérese Petit
(1791-1820 )
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58
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
Capacités caloriliques
Le fait que le coefficient d'expansion thermique isobare s'annule à 4 °C
entraîne automatiquement l'égalité à cette même température entre les
capacités calorifiques à pression et volume constants. La figure 22 montre
que pour une même quantité de chaleur ajoutée, une substance à forte
capacité calorifique ne changera sa température de que manière très modeste,
alors que pour une substance de faible capacité calorifique, il y aura de fortes
variations de température. D'un point de vue technique, la capacité à volume
constant mesure le taux de variation de l'énergie interne par changement
de température, alors que celle à pression constante concerne plutôt le taux
de variation de l'enthalpie, H, obtenue en ajoutant le travail mécanique à
l'énergie interne U.
59
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MtDECINE
Glace (T = -20°C)
Cp = 35,35 J.moI-1K-1
Vapeur (100°C)
50 100
Tempirature / 'C
150 200 Cv = 28,03 J.mol-1K-1
60
CHAPITRE l- L'EAU, LA SUBSTANCE
61
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Son point de départ est d'arriver à comprendre pour quelle raison il se brûle
la langue lorsqu'il déguste des pâtés aux pommes. Il procède ainsi à l'analyse
chimique des pommes et constate avec stupeur qu'elles sont constituées à
98 % en masse d'eau. Lors d'une visite des eaux thermales de la baie de
Naples, il est aussi très surpris de se brûler la main lorsqu'il la plonge dans
le sable, alors que l'eau en contact avec ce même sable brûlant reste froide.
62
CHAPITRE 1 - L'EAU, LA SUBSTANCE
La neige qui finit par se déposer sur la glace isole encore plus l'eau liquide,
ce qui fait que cette dernière conservera toute sa chaleur accumulée pendant
l'été, même si l'atmosphère est extrêmement froide. Au retour du printemps,
toute la chaleur fournie par le sol sous l'action des rayons solaires est
63
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Heureusement pour la vie terrestre, l'eau présente une telle « anomalie » qui
explique également pourquoi la température prend la même valeur de 4 °C
au fond de tous les lacs des latitudes moyennes, car c'est à cette température
que l'eau liquide atteint son maximum de densité. Pour la même raison, les
masses d'eau salée océaniques permettent de produire de la chaleur afin de
contrebalancer l'influence des vents polaires dans les climats septentrionaux
où les rayons solaires n'amènent pas assez de chaleur. L'eau salée étant plus
dense que l'eau douce et aussi plus difficile à congeler, elle descend aussitôt
après avoir donné une partie de sa chaleur en surface, obligeant l'eau plus
chaude à monter en surface pour y donner sa chaleur. L'eau salée chauffe
donc l'air bien plus que l'eau douce, ce qui fait que les océans doivent être
considérés comme les régulateurs de la température atmosphérique. Grâce à
ce mécanisme, Rumford en déduit qu'il doit donc exister au fond des océans
des courants d'eau froide circulant depuis les pôles vers l'équateur associés à
des courants d'eau chaude en surface se déplaçant dans la direction opposée.
Rumford cite à l'appui de son hypothèse l'existence du Gulf Stream, ainsi
qu'une différence de température entre la surface de l'océan (84 °P) et à 1 km
profondeur (53 °P) sous les tropiques où l'air est très chaud.
64
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
65
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Figure 24 : Milieu : appareil inventé en 1805 par le comte Rumford pour démontrer
/'existence d'un maximum de densité de l'eau liquide. Droite : un autre appareil
inventé par T. C. Hope pour vérifier les dires du comte.
Comme certains esprits savants doutent encore du fait que l'eau présente un
maximum de densité vers 4 °C, Rumford met au point un nouvel instrument
de mesure (figure 24) qui lui permet de confirmer que le maximum de
densité se trouve légèrement en dessous de 40 °F (Rumford 1805). L'idée est
d'approcher dans une eau liquide (A) à 32 °F (0 °C) car entourée de glace (E)
une tige métallique en étain (F) légèrement plus chaude. Sous l'effet de cette
légère chaleur, Rumford s'attend à ce que l'eau chauffée au contact du métal
devienne plus dense que l'eau glacée et descende pour être recueillie dans
un récipient en liège (C) muni d'un thermomètre coudé (D). Si l'eau chaude
est effectivement plus dense que l'eau glacée, on doit voir la température
monter dans le thermomètre, alors que si c'est le contraire, le thermomètre
doit rester à la température du bain (32 °F). Lorsqu'il fit l'expérience avec
une tige de métal portée à 42 °F, il constata au bout de 20 secondes une
montée de la température jusqu'à une valeur de 36 °F (2,2 °C) en moins de
5 minutes. Intrigué par cette expérience étonnante, le journaliste scientifique
Marc-Auguste Pictet (1752-1825) décida de construire un appareil similaire
à celui utilisé par Rumford et confirma l'existence d'un maximum de densité
de l'eau à une température élevée de 3 à 4 ° au-dessus du terme de la glace
(Pictet 1805). Mais la communauté scientifique reste une nouvelle fois
sceptique.
C'était en particulier le cas de John Dalton, qui avait refroidi de l'eau dans
différents récipients et trouvait une température de densité maximale qui était
de 36-38 °F (2,2-3,3 °C) dans des récipients en terre cuite, de 40 °F (4,4 °C)
dans de la porcelaine, de 41,5 °F (5,3 °C) dans du verre, de 42,5 °F (5,8 °C)
dans du fer, de 45,5 °F (7,5 °C) dans du cuivre, de 46 °F (7,8 °C) dans du
laiton ou de l'étain et de 49,5 °F (9,7 °C) dans des récipients en plomb
(Dalton 1805a). Dalton avait pour sa part échafaudé une théorie expliquant
66
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
que l'eau devait présenter une densité maximale à son point de congélation de
32 °F (0 °C) et non à 40 °F comme l'avaient montré Rumford et l'Académie
de Florence (Dalton l 805b). Il fallut donc imaginer une nouvelle crucis
experimentum, qui cette fois-ci devait être sans appel.
L'expérience fut aussi réalisée en 1805 par Thomas Charles Hope, consistant
à mesurer la flottabilité de« l'eau dans l'eau» et qui s'affranchissait ainsi de
la nécessité de prendre en compte l'expansion thermique du container ou
des corps solides plongés dans l'eau (Hope 1805). Hope se propose ainsi de
chauffer de l'eau dans un haut vase cylindrique muni de deux thermomètres,
l'un placé au sommet et l'autre au fond du vase. Si l'eau monte en surface après
avoir été chauffée, c'est qu'elle se dilate comme toutes les autres substances.
De même, si l'on refroidit de l'eau chaude jusqu'au point de congélation
et si l'eau froide descend au fond du vase, on arrive à la même conclusion.
Dans les autres cas, force est de conclure à l'existence réelle d'une anomalie
de densité. Hope prit donc de l'eau glacée à 32 °F et exposa son dispositif à
un air ambiant de température 60-62 °F. Il constata alors que la partie la plus
chaude de l'eau descendait, venant se placer au fond du vase, démontrant
que l'eau glacée devient plus dense et se contracte donc bien lorsqu'on la
chauffe. Toutefois, vers 38 °F, le mouvement de descente se ralentit pour
stopper complètement vers 40 °F. Puis, lorsqu'on dépasse cette température,
le fluide chaud se met à monter jusqu'au sommet du vase au lieu de descendre
au fond comme auparavant, signifiant que cette fois-çi l'eau se dilate sous
l'effet de la chaleur. Puis Hope fait l'expérience inverse en partant d'une eau
à 53 °F qu'il refroidit jusqu'à sa congélation. Jusqu'à 40 °F, c'est l'eau la plus
froide qui vient se placer au fond du vase, et en dessous de cette température,
il voit que l'eau froide remonte vers la surface.
Pour conclure ce chapitre, notons que notre cher comte Rumford fut aussi
le premier à comprendre que tout liquide devait posséder une énergie de
surface ou tension superficielle (Rumford 1807a, 1807b). Il expliqua ainsi
plusieurs phénomènes naturels comme la flottaison de corps denses de petites
tailles à la surface de l'eau liquide, la forme concave prise par la surface de
l'eau quand on la confine dans de petits récipients, le changement de cette
forme concave en forme convexe, quand, le récipient ayant été rempli à ras
bord, on ajoute encore du liquide, la suspension des liquides dans des tubes
capillaires, etc. Rumford fut aussi l'un des premiers à observer les propriétés
tensioactives de la bile et à constater que les fluides biologiques comme le lait
ou l'urine présentaient des forces de cohésion plus faibles que l'eau pure. On
pourra juger de la puissance visionnaire que pouvait avoir un tel personnage
lorsqu'il écrit :
67
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Mais il est facile de voir que plus la force de cohésion entre les particules
d'un liquide est grande, plus celui-ci est capable de maintenir en suspension
des corps étrangers de toutes sortes. L'eau m'apparaît posséder cette qualité
à un degré remarquable ; et il est certain que si le besoin se faisait sentir
d'un véhicule pour l'alimentation des plantes et des animaux, un liquide
capable de maintenir en suspension et de transporter d'un endroit à l'autre
toutes sortes de substances, très différentes en poids et en taille, et sans
les affecter chimiquement, il n'aurait pas été possible de trouver un liquide
plus adapté à ce but que l'eau ( ... ) Comme il serait intéressant de connaître
la force d'adhésion des particules entre elles dans les sucs gastriques, le
jus pancréatique, dans la lymphe, et dans le sang, pour des individus en
bonne santé et pour ceux présentant différentes maladies ! Grande serait
l'importance d'une connaissance de ces faits pour le physiologiste et le
médecin ! Comme cela serait utile pour tous ceux qui étudient la physiologie
végétale de connaître la force d'adhésion des particules de la sève lorsqu'elle
monte ou qu'elle descend et ceci au cours des différentes saisons ! Combien
de lumière serait jetée sur toutes les opérations chimiques se déroulant en
milieu humide, si nous pouvions estimer exactement la force d'adhésion
existant entre les particules des différents agents liquides que nous utilisons !
Tension superlicielle
Ces remarques du comte Rumford m'amènent naturellement à parler du
phénomène de tension superficielle qui joue un rôle crucial dans tout ce qui a
trait aux gouttes et aux bulles. La figure 25 montre quel' origine du phénomène
tient dans le déséquilibre de forces régnant à la surface de l'eau. En effet,
d'un côté les molécules sont attirées vers le volume par la puissante énergie
cohésive de l'eau liquide, alors que de l'autre, il n'y a que des molécules
d'air totalement apolaires. Conséquence, les molécules à l'interface sont
violemment attirées vers le liquide, donnant naissance à une tension par unité
de longueur, ou, ce qui revient au même, à une énergie par unité de surface.
68
CHAPITRE 1 - L'EAU, LA SUBSTANCE
V=l
•@• •
S = 7,2 S=6 S=S,7
•
S=S,4 S=5,l
69
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
la bulle de la surface. Pour une même taille, le son entendu est d'autant plus
aigu que la bulle se trouve proche de la surface.
10 20 30 5 '0 15 20
Fréquence I kHz Fréquence I kHz
70
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
juste après impact, l'autre nettement plus intense qui peut être soit présent
soit complètement absent.
Figure 27 : On remarquera que les comtes de France possèdent une couronne qui
rappelle étrangement la couronne d'eau qui se forme sous certaines conditions. En
bas à gauche, le jet de Rayleigh si souvent représenté dans de nombreux contextes.
Toute goutte qui tombe creuse dans l'eau une cavité de rayon égal à environ
5 fois son diamètre (figure 27). Ceci est déjà un exploit en soi, mais ce qui est
encore plus remarquable, c'est le temps mis pour générer le cratère qui est de
l'ordre de 30 ms. La vitesse d'expansion de la cavité à t = 0,1 ms est trouvée
égale à 123 m.s- 1, soit environ 444 km.h- 1• Il est donc tout à fait remarquable
qu'une goutte arrivant à seulement 6 km h- 1 de vitesse soit capable de
71
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
créer un cratère qui se creuse à la vitesse d'un TGV !!! Si l'on regarde
la vitesse d'expansion à t = 0,2 ms, on trouve une vitesse de 3 m.s- 1, soit
environ 11 km.h- 1• La décélération déduite de ces données est phénoménale
puisqu'elle vaut 1,2 · 106 m ·s-2, soit environ 120 000 fois l'accélération de la
pesanteur terrestre!!! Si l'on convertit ces chiffres en pression subie par l'eau,
on trouve une pression de 23 MPa, ce qui correspond à 230 fois la pression
atmosphérique. Par rapport à la phase supersonique, on a donc seulement
perdu un facteur 2 en pression. Puis, à partir de ce moment, la pression chute
très rapidement en une dizaine de millisecondes pour s'annuler lorsque le
cratère atteint sa taille maximale. Ces vitesses et ces pressions phénoménales
permettent aussi d'expliquer le phénomène du jet de Rayleigh qui est observé
après l'effondrement de la cavité et de la couronne.
72
CHAPITRE 1 - L'EAU, LA SUBSTANCE
simuler de manière informatique le bruit de l'eau qui coule (Zheng & James
2009). Avec une simple goutte d'eau, on peut donc aussi bien briser une
montagne ou une personnalité que procurer un plaisir extrême.
P-e0 ·x' ·Ë
Figure 28: La constante diélectrique relative e d'un milieu matériel mesure /a facilité
avec laquelle il est possible de séparer le barycentre des charges positives (noyaux) et
le barycentre des charges négatives (électrons). La présence du champ électrique E
fait en effet que chaque molécule constituant/ 'objet macroscopique devient un dipôle
électrique qui a tendance à s'aligner dans la direction de ce champ. À /'intérieur de
la matière, il y a compensation exacte des dipôles, tandis qu'à /'extérieur un côté
de l'objet possède une charge de surface positive avec du côté opposé une charge
électrique négative, créant une polarisation totale P qui réduit la valeur du champ
électrique à /'intérieur du milieu à une valeur Er
73
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Paul Langevin
(1872-1946) e,(300K) = 13 Exp: e,(300K) = Bo
Figure 29 : L'eau possède une constante diélectrique qui ne peut pas être expliquée
par la théorie de Langevin quis 'applique sans problème aux autres liquides.
74
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
L'eau et Lo lumière
Si l'on applique un champ électrique alternatif de fréquence variable sur
une substance, la polarisation P va se mettre aussi à osciller au rythme du
champ à condition que ce champ ne varie pas trop lentement. En effet, s'il
varie trop vite, les dipôles électriques n'auront pas le temps matériel de se
retourner, ce qui entraînera la disparition de la polarisation comme dans le cas
du gaz. On s'attend donc à avoir un effondrement de la constante diélectrique
vers une valeur limite e"' au-delà d'une certaine fréquence critique qui traduit
maintenant l'effet de polarisation dû aux seuls dipôles induits. La lumière
étant une onde électromagnétique présentant un champ électrique oscillant
très rapidement, on comprend donc l'existence d'une relation directe entre la
constante E"' et l'indice de réfraction n (figure 29). Pour la glace, on a e"' = 3, 16
pour des champs de type microonde, ce qui conduit à un indice n = 1,78. Ceci
signifie que par rapport au vide, il existe encore une polarisation due ici à
la déformation des nuages électroniques des deux liaisons covalentes 0-H.
Pour s'affranchir de cette polarisation, il faut monter encore plus haut en
fréquence vers la lumière infrarouge ou visible. Compte tenu de la valeur
n° = 1,3091 de l'indice de réfraction de la glace pour la lumière visible, on a
donc e"' = 1,71, ce qui montre bien que la polarisation induite sur les liaisons
chimiques covalentes n'arrive plus à suivre le champ. Il ne reste donc plus
que la polarisation en provenance des deux doublets non liants de l'atome
d'oxygène pour expliquer cette différence par rapport à la valeur du vide.
75
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
10'
~ ""
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" 10'
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~ 0,1
76
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
L'eau minérale sera donc beaucoup plus sensible à la pollution par les ondes
électromagnétiques qu'une eau contenant peu d'ions dissous, d'où l'intérêt
de boire une eau la moins minéralisée possible.
1• I
..
11e
J
DiNedm t
• dAdt ~ traversant une surafe unité
par unité de temps dans un direction z
Quallt6Q
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Théorie
cinétique
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D=-Â:(v)oc-·
C'(j M
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Tempfntun:T IML'I"K..tl des gaz
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i 1; ,......__~
- " ~--
1:~ ~~
l .. i:..---~
::., ~;;;~~=~~=::::==;~1
- - / -MPa ~ - - -
- - * ~
m•-s·• à e = 25•c
D(H 2 0) = 22,72·10·•0
Pu d'anomalie pour le coefficient
d'autodiffusion de l'eau
Figure 32 : Deux propriétés de transport del 'eau, la viscosité montrant une anomalie
à basse température tandis que le coefficient de diffusion reste normal.
Propriétés de transport
Les anomalies dans la dynamique de l'eau liquide ont été reconnues pour la
première fois par Rôntgen (1884) et par Warburg et Sachs (1884). On trouva
ainsi que la viscosité du liquide diminue lorsqu'on augmente la pression,
ce qui est assez inhabituel. En 1925, Bridgman démontre la variation non
monotone de la viscosité de l'eau avec la pression. Lorsqu'on augmente
la température, l'anomalie disparaît. Il découle de tout ceci que lorsque
l'eau liquide se trouve au-dessus de 60 °C et au-dessus de 3 kbar, l'eau se
comporte comme les autres liquides. La figure 32 définit quelques propriétés
de transport et montre la variation du coefficient de diffusion et de la viscosité
en fonction de la température. On ne constate apparemment aucune anomalie
sur le coefficient de diffusion, même à basse température.
Selon les lois de la théorie cinétique des gaz, on peut accéder au diamètre
de collision à partir de la viscosité de la vapeur d'eau qui vaut 12,3 µPas, à
une température de 100 °C pour une pression de 101,325 kPa. On en déduit
un coefficient de diffusion D = 2,06 10-5 m2 s- 1 pour un libre parcours moyen
77
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
/.. = 93 nm, soit un diamètre de collision d = 0,35 nm. La molécule apparaît donc
légèrement plus grande que la valeur obtenue à partir de la taille géométrique
(d = 0,33 nm) que l'on peut déduire de la densité macroscopique.
Substance X (W.m·1.K-1)
Eau 0,585
Air 0,023
e 1
e 2
>E> 1 Huile 0,145
-----z Bois 0,21 0
50 100 150 200 :zso '°° 350 «lO
T<111pfto&ture / 'C
Ag = 420, Cu = 390, Au = 297,
Fe = 46, Verre = 1,4, Sol = 0,52
Vortex et turbulence
La viscosité joue un rôle crucial dans les phénomènes de turbulence qui se
manifestent à nous sous la fonne de vortex (figure 34). Les vortex ont en effet
toujours fasciné l'être humain puisque l'on en retrouve gravés sur certains
mégalithes, dans la plupart des lieux de culte et sur les toiles de certains
artistes aussi bien occidentaux qu'orientaux. Sur le plan scientifique, les
vortex sont des structures universelles dites « dissipatives » qui apparaissent
dans la matière dès que la charge en énergie devient trop forte. Le tourbillon
devient alors le canal par lequel cette énergie en excès se trouve complètement
78
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
79
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Cet exemple montre très bien que notre très modeste rivière n'a pas beaucoup
le choix. Si elle ne veut pas littéralement exploser en surface sous l'effet de la
pression gravitationnelle, elle doit trouver un mécanisme autre que la friction
80
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
avec les parois, pour réduire d'elle-même sa vitesse. C'est bien évidemment
la turbulence qui lui procure ce précieux mécanisme et la manière dont cette
dernière agit est extraordinairement efficace. Un simple bilan énergétique
montre alors que dans la même situation la vitesse turbulente sera de l'ordre
de 30 cm.s- 1 soit environ 1 km.h- 1, une valeur beaucoup plus raisonnable que
la vitesse rectiligne précédemment calculée avec les mêmes paramètres.
81
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
La détestable arrogance d'un Lord Kelvin peut ici être citée en exemple
pour tous ceux qui ont une foi irréductible dans la méthode scientifique.
Par exemple, en 1862, Kelvin (à l'époque William Thomson) s'attaqua
au problème de l'évaluation de l'âge de la Terre au moyen des lois de la
thermodynamique. Ignorant du phénomène de radioactivité responsable du
maintien du noyau en état de fusion, il défendit bec et ongles sa prédiction
d'âge de la Terre, entre 20 et 40 millions d'années, contre son compatriote
Charles Darwin qui, exhibant des fossiles considérablement plus vieux que
cette durée, avait le tort de penser qu'il devait bien y avoir une erreur de
calcul quelque part ... En 1895, il décréta en appliquant les lois de la physique
que la fabrication d'un engin volant plus lourd que l'air était impossible et
ridiculisait ceux qui tentaient avec patience et acharnement de faire voler
leurs « drôles de machines ». Il avait tout simplement oublié de tenir compte
de l'effet Venturi, pourtant bien connu à l'époque. Mais son plus grand coup
d'éclat, il l'avait réservé pour l'avènement du xx• siècle en déclarant en
1900 devant tout le gratin scientifique de l'époque réuni pour célébrer cet
événement que :
Il n'y a plus rien à découvrir en physique à notre époque. Tout ce qui reste
à fàire c'est de réaliser des mesures de plus en plus précises ... La beauté et
la clarté de la théorie restent toutefois voilées par deux vilains petits nuages
noirs qui ne tarderont pas à être dissipés ...
Une autre raison pour ne pas essayer de juger le travail de Schauberger trop
à la légère est que, contrairement à Lord Kelvin, la plupart de ses prédictions
se concrétisent de nos jours. C'est ainsi lui qui avait mis le premier en garde
contre les dangers liés à la rectification des cours d'eau, source de dégâts
considérables en cas de débordement lié aux aléas climatiques. Il avait
aussi prédit l'accroissement de la désertification et de la salinité des sols en
cas de déforestation massive. Il pensait qu'au xx1• siècle l'eau non polluée
deviendrait une denrée rare et chère, source de conflits politiques majeurs.
L'une de ses idées phares était qu'une technologie froide fondée sur le
82
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
Cascade de Richardson-Kolmogorou
L'idée maîtresse pour comprendre la turbulence est d'analyser le problème
sur une échelle temporelle plutôt que sur une échelle spatiale. Par exemple,
dans le cas de l'écoulement de la rivière traité précédemment, il existe une
longueur caractéristique qui correspond au dénivelé existant entre la source
et le niveau de la mer (725 m) à laquelle correspond une vitesse laminaire
(1 000 m.s- 1). Si maintenant je considère un cyclone se développant dans
l'atmosphère terrestre, il existe une longueur correspondant à la hauteur de
la perturbation cyclonique dans l'atmosphère (environ 500 m) associée à une
vitesse maximale qui est à la vitesse du son dans l'air (300 m.s- 1). Ainsi apparaît
notre fil d'Ariane, indispensable pour définir les conditions macroscopiques
conduisant à l'apparition de vortex sous la forme d'un nombre sans dimension
aisément calculable, appelé nombre de Reynolds (Re). Ce nombre s'obtient
en multipliant longueur et vitesse caractéristiques et en divisant le tout par la
valeur de la viscosité cinématique du fluide (rapport de la viscosité dynamique
à la densité du fluide).
Pour l'eau qui possède une viscosité cinématique de 10-2 cm2 .s- 1, on voit
que le problème de la rivière avec dénivelé de 725 m représente un nombre
de Reynolds de l'ordre de 10 12 • Pour notre ouragan de 500 m de haut, ce
même nombre est proche de 10 10 • Rivière et ouragan se retrouvent donc face
au même problème de dissipation de l'énergie et vont faire tous deux appel
à la turbulence, seul mécanisme capable d'engloutir sans danger un tel excès
d'énergie. Afin de pénétrer le cœur même du mécanisme de la turbulence,
il faut considérer le devenir de deux molécules séparées d'une distance R
au temps t = O. Si le fluide n'est pas en mouvement, les deux molécules
vont s'éloigner irréversiblement par diffusion l'une de l'autre et la loi du
mouvement brownien impose que leur distance moyenne de séparation
croîtra comme la racine carrée du temps écoulé. Dans ces conditions, leur
vitesse relative doit varier comme le rapport entre le coefficient de diffusion
et la distance, c'est-à-dire que les molécules s'éloignent d'autant plus vite
qu'elles sont initialement proches l'une de l'autre.
83
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
84
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
U-L
Nombre de Reynolds Rc = -
v
Temps de dissipation
visqueuse 'Cy
Nombre cellules
dissipatives: contenant
N = [ReJ91• 1'6nergle
tchelle de Kolmogorov
! InterYllle Inertiel
totale
85
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Vortex d'eau
Cette notion de cascade de Richardson-Kolmogorov est absolument
fondamentale pour comprendre ce qui se passe dans un vortex. Sans elle, une
application naïve des lois de la mécanique aboutirait à la conclusion qu'il
serait possible d'atteindre, au centre du vortex, des échelles moléculaires, voire
atomiques ou subatomiques avec des énergies cinétiques qui iraient toujours en
croissant. La question qui se pose maintenant est de savoir si l'on peut atteindre
les molécules d'eau dans un vortex via une cascade énergétique de Richardson-
Kolmogorov compte tenu de sa viscosité cinématique v = 0,01 cm2.s- 1•
86
CHAPITRE 1- L'EAU, LA SUBSTANCE
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89
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
90
L'eau
morphogénique
•Préambule
L'eau morphogénique est un terme genenque permettant de désigner
toutes les formes d'eau que l'on peut rencontrer sur la planète Terre. L'idée
derrière le terme « morphogénique » vient d'une expérience simple que
l'on peut réaliser au moyen de « sable magique ». Ce dernier peut être
acheté ou encore fabriqué en aspergeant copieusement du sable avec un
spray <l'imperméabilisant à chaussures de manière à le rendre fortement
hydrophobe. Si l'on prend le sable et que l'on rajoute simplement de l'eau, ce
dernier prendra la consistance d'une pâte à laquelle il est possible de donner
des formes variées. Ces formes n'existent que dans l'eau, car dès que l'on
retire le sable de l'eau, il redevient parfaitement sec et totalement inapte à
conserver une forme quelconque. Le même phénomène se produit lorsque
l'eau entre en contact avec les résidus hydrophobes des protéines, de l' ADN
ou avec les chaînes lipidiques des membranes cellulaires qui peuvent alors
prendre des formes variées : cavités enzymatiques pour les protéines, double
hélice pour l 'ADN et bicouches ou vésicules pour les lipides.
91
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
gravitation. Il peut donc y avoir une grande puissance osmotique dans l'eau
morphogénique, selon son activité notée liw Sous sa forme appelée « bois »,
l'eau morphogénique a ainsi permis l'érection des édifices mégalithiques en
permettant la taille de blocs de pierre géants parfaitement jointifs car fendus
par de modestes bouts de bois imbibés d'eau.
Ainsi, pour l'eau de mer (ltw = 0,98), on trouve une pression osmotique
II::::: 2,8 MPa::::: 28 atm, cette pression pouvant monter jusqu'à 400 atm pour
une eau saturée en chlorure de sodium (ltw = 0,75). Pour une monocouche de.
molécule d'eau adsorbée à la surface d'un colloïde hydrophile, on peut avoir
0,2 :S llw :S 0,4 correspondant à des pressions dans la gamme 1000-2000 atm,
capable de fendre n'importe quelle roche aussi dure soit-elle. Sous sa forme
appelée « gel », l'eau morphogénique a rendu possible le mouvement des
cellules, tout d'abord sous forme bactérienne, puis plus tard par coopération
sous forme d'organelles et d'organes. Sous sa forme appelée« plume», elle
a permis aux oiseaux de conquérir le ciel et les airs, tandis que sous sa forme
«poil», elle a permis aux mammifères de se protéger du froid. Enfin, sous
sa forme appelée «méduse», l'eau morphogénique nous révèle sa capacité
à donner la vie. En effet, lorsqu'on laisse sécher une méduse sur le sable, on
ne récupère que O,~ % de toute la masse de cet être vivant formé à 99,8 %
en masse d'eau, masse qui était capable de se déplacer, de se nourrir et de se
reproduire.
En fait, c'est bien parce que l'eau est capable de mouiller toute substance
aussi bien organique que minérale que l'on finit par oublier sa présence.
Avant de lire ce chapitre, on pourra méditer sur le petit poème suivant que
j'ai traduit de l'anglais et qui s'intitule «Ajouter juste de l'eau » (Ford 1965) :
92
CHAPITRE Il - L'EAU MORPHOGÉNIQUE
La cellule
La théorie cellulaire débute avec l'observation au microscope de fines coupes
de liège par R. Hook (figure 36). Le microscope sera ensuite perfectionné
par A. van Leeuwenhoek qui pourra ainsi observer des protozoaires, des
spermatozoïdes, lui donnant l'occasion d'affirmer l'existence des bactéries.
Le botaniste L. Trevinarius découvrira l'espace intracellulaire chez les
plantes. Le premier à émettre l'idée que tous les êtres vivants sont constitués
de cellules est H. Dutrochet, dont l'idée sera reprise par M. Schleiden qui
suggéra que toute plante était constituée de cellules selon un processus de
cristallisation. En 1839, Theodor Schwann fit la même supposition pour les
animaux. On supposa donc que tous les organismes vivants étaient formés de
une ou plusieurs cellules et que la cellule formait l'unité de base de la vie.
En 1850, Robert Remak et Rudolf Virchow remettent en cause la théorie de
la cristallisation de Schleiden, et précisent que toute cellule se forme à partir
d'une autre cellule pré-existante (Omnis ce/lu/a e ce/lu/a).
Ce fut Moritz Traube qui avança le premier l'idée d'une barrière cellulaire
semi-perméable autorisant le transport des ions, mais il fut incapable
de préciser la nature chimique de cette barrière. La nature lipidique de la
membrane cellulaire fut devinée par Georg Quincke, qui remarqua qu'une
cellule adoptait généralement une forme sphérique dans l'eau. Il remarqua
aussi que lorsqu'on coupait une cellule en deux, on obtenait deux sphères
plus petites. La seule substance connue pour se comporter de la sorte était
l'huile et il se trouvait qu'un film d'huile se comportait effectivement comme
une membrane semi-perméable. Ernest Overton constata pour sa part que les
93
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Notre corps compte quelque 100 000 milliards de cellules. Si on les mettait
toutes bout à bout, on aurait un joli ruban de quelque 1OO000 km de longueur.
Il y a environ 250 types cellulaires différents, cellules du sang ou de la peau,
cellules musculaires ou cardiaques, neurones et fibroblastes, etc. Vingt
milliards de ces cellules meurent chaque jour. Elles sont bien évidemment
remplacées. Près de 20 millions de cellules se divisent en deux cellules filles
chaque seconde. Le terme« diviser» est d'ailleurs assez mal choisi puisqu'en
biologie, « diviser » veut en fait dire « multiplier ». Quand on dit qu'une
cellule se divise, ce n'est pas une réduction puisqu'en fait, on obtient deux
cellules au lieu d'une seule.
LudolfTrevinarius (1826)
(1779-1864) La cellule est
l'unité de base
(1811) du vivant ...
Les plantes sont
constituées de
cellules Henri Dutrochet
(1776-1847)
(1838) (1855)
« Tous les organismes «Toute cellu1e provient
sont faits de petites d'une autre cellule•
unités: les cellules • Dogme de la
Dogme du vivant Rudolf Virchow
division cellulaire
(1821-1902)
• exclusion des virus Mathias Schleiden Robert Remalt
(1804-1881) (1815-1865)
(1864) (1890)
Existence d'une membrane plasmique Membrane lipidique
Membranes semi-perméables artificielles Mélange Huile/Eau
(colle+ acide stannique) Anesthésiques
Dogme de l'individualité œ:llu1aire
Georg Quincke
(1834-1924)
(1925) Ernest Overtoo
~paisseur membrane (1865-1933) (1928)
cellulaire • 3,3 nm Toute cellule renferme de l'ADN
(capacitance érythrocytes) Dogme de la reproduction
Les cellules ont des durées de vie variables. Une cellule de peau a ainsi une
durée de vie de 3 à 4 semaines avant d'être renouvelée. Un globule rouge
vit lui quelque 120 jours. Une cellule de la rétine ne dépasse pas la dizaine
de jours. Une cellule de foie ou de poumon vit de 400 à 500 jours tandis que
les cellules tapissant la surface de l'intestin ne « tiennent» que 5 jours. La
plupart des cellules d'un corps humain ont moins de 10 ans.
L'eau intracellulaire
On me demande souvent la raison pour laquelle j'affirme qu'une cellule
est composée à 99 % d'eau et non à 70 % comme on le voit écrit dans de
nombreux livres de biologie ou articles consacrés à la composition chimique
94
CHAPITRE Il - L'EAU MORPHOGÉNIQUE
de la cellule. Le problème est ici que les pourcentages sont des chiffres
ambigus qui n'ont de signification que si l'on précise quelle unité a été
employée pour exprimer la quantité de matière relative. Par exemple, lorsque
l'on affirme que le vin possède un titre alcoolique de 13 %, il est fondamental
de savoir quel' on raisonne ici en volume, c'est-à-dire que dans l litre de vin, je
trouve 130 ml d'alcool. De même, lorsque l'on affirme qu'une cellule comme
E. coli contient 70 % d'eau, il est tout aussi fondamental de savoir que l'on
raisonne maintenant en masse, c'est-à-dire que pour 1OO g de bactéries E. coli,
il y a 70 g d'eau. Enfin, quand j'affirme que E. coli est composée à 99 % d'eau,
je raisonne en moles, c'est-à-dire que pour 100 moles de bactéries E. coli,
il y a 99 moles d'eau. Donc donner un pourcentage sans indiquer le rapport
d'unité est considéré comme une erreur majeure, d'une personne qui n'a pas
été formée aux méthodes de la science. Un scientifique, qui normalement sait
toujours de quoi il parle, écrira donc que le vin contient 13 vol% d'alcool,
qu'une bactérie E. coli contient 70 pds % d'eau ou 99 mol% d'eau afin que
tout le monde sache de quoi l'on parle.
Selon ce tableau, on a donc dans une cellule vivante typique 3,89 moles
d'eau sur un total de 3,92 moles, soit un pourcentage de 389/3,92 = 99 ,2 mol%
que l'on peut arrondir par le bas à 99 mol % pour tenir compte des erreurs
liées à l'utilisation de poids moléculaires moyens et à la variabilité cellulaire
entre différents types de cellules. Comme la vie est avant tout une affaire de
mouvements et de chocs entre molécules de tailles nanométriques ou sub-
nanométriques, il est clair que la seule unité pertinente est bien la mole et non
la masse et qu'il vaut donc mieux retenir le chiffre de 99 mol % plutôt que
celui de 70 pds % pour la quantité d'eau contenue dans une cellule. C'est ainsi
que toute molécule qui évolue dans le milieu intracellulaire a 99 chances sur
100 de rencontrer lors de sa diffusion une molécule d'eau, d'où l'importance
95
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
cruciale que joue cette molécule dans tous les processus cellulaires quels qu'ils
soient. Raisonner sur le milieu intracellulaire en ignorant ce fait fondamental
qu'une cellule est avant tout chose de l'eau ne peut donc que conduire à des
erreurs d'interprétation des observations expérimentales.
96
CHAPITRE Il - L'EAU MORPHOGÉNIQUE
=
Masse moyenne 40 kDa
+4 couches= 3,5 nm ~ v. = 180 nm 3 ~ 66%
=
Densité moyenne 1,35 g:.cm:.3
Volume moyen = 50 nm 3 Acide nucléique Collagène
Rayon moyen = 2,3 nm P.M. "' 7000 MDa pM 300 kD
Épaisseur mQDQçgUcb!I H20 = 0,3 nm · · "' a
M.L. .Quillio & al., Acta .Cm1.t. D, B . 791 (2000)
Figure 39: Démonstration que l'eau intracellulaire ne peut pas être liquide dans une
cellule, mais existe plutôt sous la forme de couches d'hydratation dont le nombre est
au plus égal à 4.
97
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
M"' 180 kDa, p"' 1,3 g·cm-:i, 80 pds% H 20, V= 230 nm3, R = 1 nm et L = 73 nm
Figure 40 : Même calcul que pour la.figure 9, mais dans le cas d'un biofilm bactérien.
98
CHAPITRE Il - L'EAU MORPHOGÉNIQUE
Eau morphogénique
\
Su~
\
\
( )
• Dio
4
ADN
Or, combien de biologistes savent que la durée de vie d'une double hélice
toute nue sans eau ni compensateur de charges est d'à peine 50 ps dans le
vide (Gerstein & Levitt 1998)? Ceci permet de réaliser que la structure en
double hélice de l 'ADN n'est en rien liée à l'appareillement complémentaire
de paires de nucléotides mais bien à la solvatation par l'eau et les ions
magnésium. Cela change évidemment complètement la donne, car cela
signifie qu'une mutation génétique est avant tout un problème d'hydratation
et/ou de compensation de charges électriques et non une interaction directe
avec la double hélice. Dans ce cas, le problème du cancer serait un problème
intimement lié à la gestion de l'eau morphogénique, comme l'avait pressenti
le Prix Nobel de médecine et de physiologie 1937 hongrois Albert Szent-
Gyôrgyi ( 1893-1986) (Szent-Gyôrgyi 1972).
99
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
En fait, ce n'est pas une couche qu'il faut pour stabiliser la double hélice
d' ADN mais au moins deux couches successives coopérant intimement avec
des ions Mg2Ell pour arriver à neutraliser efficacement l'effroyable densité
de charge négative associée à l'énorme poids moléculaire de cette molécule
(figure 42). En effet, il est possible aujourd'hui de cristalliser non seulement
les protéines mais également l'ADN, et les méthodes de diffraction des RX
sur ces cristaux ont été tellement perfectionnées qu'il est possible de voir
ces fameuses couches d'hydratation qui présentent une activité de l'eau
très différente de celle de l'eau liquide ou des solutions aqueuses diluées.
Pour l'ADN par exemple, on trouve que l'eau s'insinue partout où elle peut
dans la double hélice avec des zones sans aucun ordre particulier et des
zones présentant des arrangements polygonaux avec une prédominance de
pentagones (Soler-Lopez & al. 2000).
\ '"
: : . -.. :...•.-.., ;~$ii ...·
·:..:..~ :~ :_.::. ~. ~ .: ~· -~::~:.
. '
Figure 42 : L 'ADN est une molécule très fortement hydratée de charge négative,
ce qui explique /'abondance du magnésium qui vient compenser la charge. Des
expériences de diffusion inélastique des neutrons (à gauche) réalisées sur des
membranes cellulaires ou de /'ADN montrent que l'eau morphogénique hydratant
ces biomolécu/es n'a pas du tout la même structure, ni la même dynamique que la
glace hexagonale. Les études à haute résolution montrent que l'eau s'insinue partout
où elle peut dans la double hélice avec des zones sans aucun ordre particulier et
des zones présentant des arrangements polygonaux avec une prédominance de
pentagones (à droite).
100
CHAPITRE Il - L'EAU MORPHOGÉNIQUE
-25 kJ mol- 1 et que cette enthalpie reste négative jusqu'à llw = 0,92 (Leal & al.
2004). Il est donc impossible de déshydrater complètement l'ADN, il restera
toujours au moins 4 molécules d'eau par paire de base (20 pds %) tandis qu'à
l'autre extrémité l' ADN peut se gorger d'eau sans limites (Clark & al. 2000).
Pour une activité de l'eau llw = 0,62, on trouve 10 molécules par paire de
base (23 pds % ), la transition ADN-A~ ADN-B est observée pour llw = 0,80,
soit 20 molécules d'eau par paire de base (37 pds %) et au-delà de llw = 0,92,
soit 35 molécules par paire de base (51 pds %), le temps d'équilibrage devient
extrêmement long. Sur le plan dynamique, le temps moyen de résidence de la
molécule d'eau autour de l'ADN est de 18 ps pour un taux d'hydratation de
24 pds % et tombe à 10 ps pour un taux d'hydratation de 71 pds % (Beta & al.
2003). Ces valeurs sont d'un ordre de grandeur supérieur au temps de
résidence diffusionnel mesuré dans l'eau pure qui est de 1,25 ps à T = 20 °C
et correspondrait plutôt à celui mesuré dans une eau surfondue en dessous de
-17 °C (Teixeira & al. 1985).
101
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Masse maigre
1 Masse grasse
~E-a_
u_c_ __rc_ll_e~
orpo to-
tal
_ e_
(E _ _~~
_CI)
Carbone
'limasse corporelle: 20 40
%ECT: 30-40 60-70
102
CHAPITRE Il - L'EAU MORPHOGÉNIQUE
Ion
Polasslum (K")
Magné9ium (Mg'")
Sodium (Na.)
CNonn (Ct)
Concentration (mM)
140
20
15
15
-
66193540
9 456 220
7092165
7092165
- ( H C O , -) 12 5673 732
Fer (Fe'") 1418433
~ (Ca") 2 945622
Di-. (13 Ions) 3.9 23808968
Prolon(H") 0,000063 30
Total 121680875
a- o.- r OO:- Na+ K+ Mc'+ Ca" g,'+
103
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
On remarquera aussi qu'il existe 13 ions qui n'ont pas été listés en figure 44
car il s'agit d'oligo-éléments présents en très faibles concentrations. Il ne
faudrait pas croire que ces minéraux jouent un rôle négligeable dans la
cellule. La partie droite de la figure 44 montre la nature chimique de ces
minéraux et surtout les antagonismes et les interférences qu'ils peuvent avoir
entre eux lors de l'absorption intestinale. Ce diagramme nous apprend tout
le danger des compléments alimentaires destinés à compenser une carence
en un minéral donné. L'antagonisme Cu-Zn est par exemple bien connu. Si
je suis carencé en cuivre et que j'en absorbe pour compenser, je vais bien
sûr résoudre ma carence en cuivre, mais surtout inhiber également toutes les
enzymes fonctionnant au zinc et réciproquement. Bref, dans ce cas le remède
peut s'avérer pire que le mal, car l'enfer est pavé de bonnes intentions. En fait,
l'origine de tous ces antagonismes et interférences n'est pas bien connue, mais
la forme même circulaire du diagramme et les multiples liens entre chaque
pôle font bien évidemment penser à une intrication quantique. La règle d'or
qui découle de cette intrication minérale est de toujours amener les minéraux
ensemble et non de manière séparée afin que l'organisme gère lui-même ses
carences éventuelles. C'est la raison pour laquelle boire de l'eau de mer ayant
été traitée par le plancton marin ou de la sève de bouleau ayant été traitée par
un arbre est à coup sûr une très bonne chose, parfaitement en adéquation avec
une pensée quantique concernant le mode de fonctionnement d'une cellule.
1()•
---
lO'lob-~~~~~,~~,~~~~r-
~da eori-/ s
--
Figure 45 : Flux hydriques en fonction de la masse corporelle pour les animaux
(gauche) et schéma simplifié d'un être vivant sil 'on se place du point de vue del 'eau
et des ions.
104
CHAPITRE IJ - L'EAU MORPHOGÉNIQUE
L'eau fonctionnelle
La figure 45 montre que tout être vivant peut donc être vu comme un tube
polaire de matière organique (droite) traversé par un flux unidirectionnel
d'eau et d'ions d'autant plus important que l'organisme est plus complexe
(gauche). On voit ici très clairement que plus l'être vivant possède une masse
corporelle élevée, plus il a besoin que de l'eau le traverse afin d'arriver à se
maintenir en vie. Les sels minéraux apparaissent tout aussi vitaux, il s'ensuit
que la vie est plus une affaire de chimie inorganique que de chimie organique.
Augmenter sa masse signifie donc augmenter le flux d'eau qui nous traverse.
Dès que ce flux se trouve perturbé, c'est la maladie, voire la mort si le flux
devient nul.
S'il est clair que c'est l'eau qui génère toute structure dans la cellule, il est
impératif de comprendre qu'elle contrôle également toute fonction, car ceci
présuppose une protéine repliée correctement. Comme le montre la figure 46,
ce repliement est directement piloté par l'eau qui place les résidus apolaires
au centre de la protéine et les résidus polaires vers l'extérieur. Mais l'eau
peut aussi jouer un rôle crucial dans la fonction elle-même. Par exemple,
il ne pourrait y avoir de synthèse d' ATP et de respiration cellulaire via
l'enzyme cytochrome c oxydase en l'absence d'eau puisque cette synthèse
nécessite un transfert de protons depuis le milieu intracellulaire vers le milieu
extracellulaire, qui serait impossible sans la présence d'une file indienne de
molécules d'eau autorisant la conduction protonique.
Protéine Protéine
anhydre hydrat6e
Figure 46 : Sans l'eau, les protéines et les enzymes n 'arriveraient pas à se replier
correctement. Comme on peut le voir ici, la surface potentielle en l'absence d 'eau
est toute hérissée de minimums secondaires empêchant la protéine de trouver sa
conformation idéale, tandis que la forme hydratée présente une surface lisse avec un
seul minimum primaire bien profond. L'interaction dite« hydrophobe» qui est tenue
pour responsable de la conformation de la plupart des protéines ne pourrait en fait
se manifester en l'absence d'eau.
105
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Il n'est donc pas exagéré de dire que sans l'eau, il serait impossible de
respirer. D'autant plus qu'une étude radio-cristallographique haute résolution
sur un dimère d'hémoglobine (Hbl) du mollusque bivalve Scapharca
inaequivalvis a pu montrer que les changements allostériques dans cette
protéine se produisant lors de la fixation du monoxyde de carbone ou du
dioxygène étaient liés à la rupture d'un cluster de molécules d'eau perdant
8 molécules d'eau (Royer & al. 1996). Il s'ensuit que ces molécules d'eau
autour de l'hémoglobine jouent un rôle clé dans la communication entre les
sous-unités de cette protéine. Pour ce qui concerne l'hémoglobine humaine,
les changements allostériques quaternaires dans la protéine sont beaucoup
plus forts et impliquent qu'après absorption du dioxygène, 65 à 80 molécules
d'eau additionnelles se lient au tétramère d'hémoglobine. L'eau intervient
aussi directement dans le fonctionnement de la bactériorhodopsine, une
protéine impliquée dans la conversion de l'énergie lumineuse en énergie
électrochimique dans les membranes halobactériennes (Lanyi 2000).
Mais l'eau possède aussi une capacité à générer une pression osmotique
dans tous les processus physiologiques et non plus seulement moléculaires.
C'est ici que la notion d'activité de l'eau llw doit être considérée comme
mesure du rapport entre la pression de vapeur d'eau Pv dans toute substance
contenant de l'eau et la pression de vapeur saturante de l'eau pure Ps à la même
température : 0 :'.S llw = pjps :'.S 1. En conséquence, ce paramètre possède non
seulement un sens physique clair et non ambigu mais il est de plus aisément
mesurable au moyen d'appareils appelés« hygromètres» (Wiederhold 1997).
,,,
,,
,
,,
106
CHAPITRE II - L'EAU MORPHOGtNIQUE
La figure 47 montre ainsi qu'aucune vie n'est possible lorsque llw :::: 0,6
(Rockland & al. 1987). À partir de cette valeur, seule la croissance de
champignons est autorisée lorsque 0,6 :::: llw :::: 0,8, les levures ayant besoin
d'une activité d'eau au moins égale à 0,8. La croissance bactérienne démarre
quant à elle dès que llw > 0,9, zone où l'activité enzymatique s'accroît de
manière exponentielle. La conséquence pratique de ce diagramme est qu'une
nourriture sans conservateurs restera saine tant que llw:::: 0,88. Ce diagramme
montre aussi que les réactions de Maillard responsables du goût, de la couleur
et de la texture des aliments cuits se produisent avec une vitesse optimale
lorsque llw : : : 0,6. L'oxydation lipidique se trouve pour sa part nettement
défavorisée lorsque 0,3 :::: llw :::: 0,5. Dans cette même zone, les matériaux
pulvérulents comme le sel auront tendance à motter, d'où l'emploi de grains
de riz pour éviter la zone critique. C'est aussi dans cette zone qu'une croûte
initialement croustillante deviendra molle et flasque et qu'un tas de poudre
ne s'effondrera plus sous l'action de la pesanteur, aboutissant à la formation
d'un cake.
107
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
une grande gamme (0,1 à 0,6) pour un taux d'humidité constant. Il est ainsi
maintenant accepté que l'activité de l'eau est plus intimement liée aux
propriétés physiques, chimiques et biologiques des aliments et autres produits
naturels que le taux d'hydratation. Des changements spécifiques de couleur,
d'arômes, de goût, de texture, de stabilité et d'acceptabilité d'aliments crus
ou cuisinés sont associés à des domaines assez étroits d'activité de l'eau
(Rockland & al. 1980).
Aquaporines
L'eau représente au mm1mum 60 % de notre poids corporel, ce qui
correspond à 421 pour une personne de 70 kg. Sur cette quantité totale d'eau,
65 % se trouve à l'intérieur de cellules tandis que le reste, 35 %, constitue
l'eau extracellulaire. L'eau intracellulaire est séparée de l'eau extracellulaire
par des membranes perméables sélectives qui font office de barrière. Ces
deux compartiments diffèrent par la composition et la concentration en
ions, solutés et protéines mais présentent néanmoins la même osmolalité.
L'équilibre osmotique des fluides corporels est finement régulé, se trouvant
confiné à une gamme très étroite allant de 280 à 296 mOsm kg- 1 Hp via des
mécanismes homéostasiques complexes comme : l'absorption et le rejet d'eau,
le mouvement de l'eau à travers les compartiments de fluides extracellulaires
(plasma ou interstitiels). Ces mécanismes sont sous le contrôle de régulateurs
hormonaux ou neuronaux.
108
CHAPITRE II - L'EAU MORPHOGÉNIQUE
109
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Sur le plan fonctionnel, les canaux d'eau peuvent être divisés en deux
sous-groupes, les aquaporines qui ne laissent passer que l'eau (AQP) et les
aquaglycéroporines (GLP) qui sont perméables à l'eau, au glycérol, à l'urée et
autres petits solutés. L'origine de la sélectivité vis-à-vis de la molécule d'eau
dans les AQP et la perméabilité au glycérol et à l'urée dans les GLP a été
110
CHAPITRE Il - L'EAU MORPHOGÉNIQUE
Les aquaporines
dans le corps humain
111
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MtDECINE
PetHea molécules
Intracellulaire
Afin que seule la molécule d'eau passe, les aquaporines disposent toutes
d'un site de constriction ar/R (figure 51) formé d'un résidu aromatique
faisant face à un résidu arginine (R) qui pour AQPl, principale aquaporine du
cerveau, possède un diamètre de seulement 2,8 A. Sachant que la molécule
d'eau a un diamètre légèrement supérieur de 3 A, on pourrait s'attendre à ce
que le passage de l'eau soit un processus long et pénible pour la molécule
d'eau. En fait, il n'en est rien, et les mesures montrent qu'environ 2 milliards
de molécules d'eau passent chaque seconde dans le canal, ce qui fait que l'eau
diffuse plus vite dans le canal de l'aquaporine, avec un coefficient de diffusion
Dw = 18 10- 10 m2 s- 1, que dans de l'eau liquide à 5 °C où Dw = 13 10- 10 m2 s- 1•
En fait, chaque aquaporine possède son canal très spécifique. La figure 52
montre quelques topologies pour les aquaporines les mieux connues et les
mieux caractérisées à ce jour.
112
CHAPITRE II - L'EAU MORPHOGtNIQUE
ar/R
NPA
V•l 52
113
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
114
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115
Une impasse
nommeeH 20
•Préambule
La formule de l'eau est probablement la seule formule chimique connue
de tout le monde. Toutefois, il est bon de savoir qu'elle découle d'une vision
atomique de la matière qui n'a été validée que depuis à peine 1OO ans. Durant
cette période, tout a été tenté pour comprendre les propriétés de l'eau à partir de
cette formule très simple. Etc' est précisément parce que l'eau est une substance
très complexe qu'une formule aussi simple ne pourra jamais rendre compte de
toutes les propriétés. Je présente dans ce chapitre ce que l'on peut comprendre
sur l'eau à l'aide d'une telle formule et en particulier la notion de liaison
hydrogène que l'on utilise pour occulter notre ignorance des phénomènes
quantiques. Je commencerai par rappeler comment cette formule a fini par
s'imposer vers le début du xx" siècle après un siècle d'incertitude complète.
117
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Or, la théorie chimique des affinités constituait l'un des piliers des théories
chimiques du xvm• siècle, étant la manifestation de la puissance de la doctrine
newtonienne hors du champ de la mécanique où était née l'idée d'attraction
universelle. Ce qualificatif d'universel faisait penser qu'elle était susceptible
de s'appliquer aux opérations électriques, magnétiques, chimiques, et
pourquoi pas psychologiques. Vers la fin de sa vie, Kant découvre qu'en
parallèle d'un monde corpusculaire où les objets physiques étaient supposés
constitués de minuscules parties discrètes séparées par du vide, il existait
aussi tout un monde de substances dotées de propriétés variées qui restait
complètement étranger à toute explication de nature mécanique.
118
CHAPITRE III - UNE IMPASSE NOMMÉE 820
Un monde atomique
L'établissement de la formule chimique de l'eau fournit un excellent
exemple du danger que l'on court en raisonnant au moyen de masses. Tout
démarre en 1776 lorsque le chimiste français Pierre-Joseph Macquer ( 1718-
1784) et le physicien français Joseph-Aignan Sigaud de Lafond (1730-1810)
rapportèrent un fait anodin qui allait invalider de manière définitive l'aspect
indestructible de l'eau (figure 53). De fait, en interposant une soucoupe de
119
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE REVOLUTION DE LA MÉ:DECINE
Figure 53 : 1776 : l'eau n'est déjà plus un élément, mais il faudra attendre 1781
pour que cette bastille de 2 500 ans vacille et.finisse pars 'effondrer.
120
CHAPITRE III - UNE IMPASSE NOMMtE H 20
(1794)
Loi des proportions définies
Pourtoutm 2
Figure 54 : La loi des proportions définies a été le tout premier pas vers la réalité des
atomes et le développement de la théorie quantique.
121
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
par exemple pouvait s'unir avec 1 ou 2 atomes d'oxygène mais jamais avec 3
ou 4, et surtout pas avec des nombres fractionnaires comme 1,3 ou 1,5. Seules
les combinaisons de nombres entiers semblaient autorisées par la nature,
ce que Dalton exprima par une « loi des proportions multiples » : si deux
corps peuvent former plusieurs composés, les rapports de masse entre les
composantes sont toujours des rapports de nombres entiers. S'appuyant sur
les mesures de Lavoisier et de Proust, Dalton fut ainsi en mesure de calculer
pour la première fois les masses (relatives) des atomes (Dalton 1803). Ainsi,
dans le cas de l'eau, Dalton proposa la formule HO (figure 55) afin de traduire
le fait que 1 g d'hydrogène (H) réagit avec 7 g d'oxygène (0) pour former 8 g
d'eau (valeurs de 1808 tirées du livre de Dalton, le rapport moderne est 8 : l)
(Dalton 1808). Cette manière de raisonner allait perdurer pendant près d'un
siècle sous l'appellation de« théorie des équivalents».
{1803)
0• Hydro5rn. 10. Stnmtian
w.
.fi"
Figure 55: Pour Dalton, l'eau se formule OH en raison d'un bilan de masse.
Un monde moléculaire
Un problème surgit toutefois très rapidement lorsque le physicien Louis
Joseph Gay-Lussac (1778-1850) montra en 1808 que les rapports entre les
volumes de gaz qui entrent en réaction sont également des rapports constants
de nombres entiers (Gay-Lussac 1809). Ainsi, un volume d'oxygène se
combine à température et pression constantes à deux volumes d'hydrogène
pour donner deux volumes de vapeur d'eau (figure 56). Gay-Lussac comprend
alors que ceci est un trait caractéristique de l'état gazeux, puisque de tels
rapports entiers de volume ou de masse ne sont généralement pas observés
avec les liquides et les solides. Cette observation de Gay-Lussac portant sur
les volumes ne collait pas du tout avec l'hypothèse atomique de Dalton : H
(1vol)+0 (1 vol)--+ HO (1 vol) et non deux comme le révèle l'expérience.
122
CHAPITRE III - UNE IMPASSE NOMMÉE H 20
(1808)
11·12vohunes
1
1volume
Il 2voluma
Non conservation
Louis Joseph Gay-Lussac (1778-1850) du volume
Eudiomètre
123
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
OO
Dalton: 2 H + 0 .... OH + H
2N molécules N molécules 2N molécules
Amedeo Avogadro
(1776-1856)
Figure 57 : Pour Avogadro, mesurer les volumes signifi.e compter les atomes ou les
molécules.
124
CHAPITRE III- UNE IMPASSE NOMMtE H20
Réalité atomique
Le développement de la mécanique statistique vers la fin du x1x• siècle va
permettre de résoudre la querelle entre atomistes pour qui l'eau doit s'écrire
Hp et équivalentistes pour lesquels l'eau doits' écrire OH. En fait, la querelle
va beaucoup plus loin, car dans leur opposition farouche contre une théorie
atomique de plus en plus confortée par la mécanique statistique, certains
scientifiques vont aller jusqu'à nier l'existence même de la matière en posant
que tout est énergie. C'est le cas du chimiste germano-balte Wilhelm Ostwald
(1853-1931 ), Prix Nobel de chimie 1909 pour ses travaux sur la catalyse
chimique et ses recherches sur les principes fondamentaux qui gouvernent
l'équilibre chimique et la cinétique des réactions. Dans un petit pamphlet qui
fit beaucoup de bruit à l'époque, il pose que toutes nos sensations proviennent
d'une différence d'énergie entre les organes des sens et le milieu qui les
entoure (Ostwald 1895). Il explique ainsi que si je reçois un coup de bâton,
ce n'est pas le bâton qui en est la cause, mais son mouvement (et donc son
énergie cinétique) qui est dirigé vers moi. En effet, si je me déplace avec la
même vitesse et dans la même direction que le bâton, ce dernier ne me fera
aucun mal et de fait, il n'existera pas pour ce qui me concerne. Autrement dit,
la matière est une invention forgée pour représenter ce qu'il y a d'invariant
autour de nous, tandis que toute réalité tient dans la seule notion d'énergie.
125
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
"1 - v2
Radium disporu (1870-1942)
tn..gie rayooMe
Lo liaison hydrogène
Une fois la théorie atomique acceptée via l'universalité de la constante
d' Avogadro, les choses s'accélèrent considérablement, et il devient de plus en
plus évident qu'il se passe quelque chose de bizarre lorsque l'hydrogène entre
en combinaison chimique non seulement avec l'oxygène mais aussi avec le
fluor ou l'azote. Ainsi, on constate que le point de fusion, de congélation, la
chaleur de vaporisation et la chaleur de fusion du fluorure d'hydrogène sont
supérieurs à ceux de l'acide chlorhydrique au lieu d'être inférieurs (figure 16).
On trouve ainsi la même« anomalie» pour HF vis-à-vis de la série HCl-HBr-
126
CHAPITRE III - UNE IMPASSE NOMMÉE H20
Maurice L. Huggins
(l8 97_19 8l) «pont hydrogène » Gilbert N. Lewis
(1875-1946)
H H
H:o:H:o: H:~:H:Q:H
H H
Lewis (1923):
«Liaison hydrogène•
Wendell M. Latimer Worth H. Rodebush
(1893-1953) (1887-1959)
«hydrogène bigame»
127
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Figure 60: La biologies 'empare de la liaison hydrogène dès 1936, d'abord pour les
protéines, puis pour /'ADN.
Mais, en 1928, entre en scène Linus Carl Pauling (figure 60) qui va imposer
pour les générations futures l'utilisation du terme « liaison hydrogène »
introduit dans le livre de Lewis de 1923 (Pauling 1928). Contrairement à
ses prédécesseurs, Pauling maîtrise parfaitement la cristallographie et est
fasciné par la toute nouvelle mécanique quantique qui vient d'être enfin
parachevée après plus de 30 années de désillusions et de désarroi complet
des physiciens s'accrochant de manière désespérée aux théories de Newton
128
CHAPITRE III- UNE IMPASSE NOMMÉE H 20
129
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLIJf/ON DE LA MÉDECINE
Aspects structuraux
Le problème des approches purement thermodynamiques est qu'elles
occultent complètement le problème de la structure des objets et la nature
exacte des interactions inter-moléculaires. Ainsi, on sait aujourd'hui que
l'eau Hp n'existe à l'état de molécule isolée que dans l'espace interstellaire
et intergalactique lorsque la pression est extrêmement faible. Dès que la
pression augmente, l'eau fonne des petits polymères cycliques présentant au
maximum 5 molécules d'eau ou bien des petites cages tridimensionnelles
à partir de 6 molécules d'eau (Keutsch & al. 2001). Comme on vient de le
voir, on suppose, pour rendre compte de ces structures, que la molécule d'eau
peut s'associer spontanément à une autre molécule via le partage d'un atome
d'hydrogène.
130
CHAPITRE III- UNE IMPASSE NOMMtE H 20
= -0,40
Çjj--~
E/k.1. mot·•
L
«>
IZ
a - 580
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-z ~~~~~~~~~~~
R(O-Oypm
-· a(o)
zoo zzo Z«> HO HO aoo no I«> HO 110 «>O
La figure 61 montre que cette liaison est extraordinairement flexible et, avec
une énergie de liaison proche de -20 kJ mol· 1, se trouve être nettement plus
stabilisante que les interactions de van der Waals impliquant des moments
dipolaires permanents ou induits (E ~ -1 kJ mol·') tout en restant nettement
moins énergétique qu'une liaison covalente impliquant un partage direct
des électrons comme dans la liaison chimique entre l'atome d'hydrogène
et l'atome d'oxygène qui vaut -458,9 kJ mol· 1• Au niveau structural, cette
liaison hydrogène se caractérise par une distance oxygène-oxygène comprise
entre 270 et 295 pm et une tolérance angulaire 0-H ... O comprise entre 0
et 30°. On remarquera que cette interprétation simple basée sur les lois de
l'électrostatique est loin d'être satisfaisante, car les interactions impliquant des
charges ne sont par nature pas directionnelles, contrairement aux interactions
impliquant des dipôles ou des quadripôles. Selon la théorie de Maxwell, les
énergies d'association entre deux molécules d'eau sont de l'ordre de 0,05 eV
par interaction dipôle-dipôle, de 0,03 eV par interaction dipôle-dipôle induit et
de 0,12 eV par interaction dipôle induit/dipôle induit (figure 62). Ces valeurs
ne permettent donc pas d'expliquer le point d'ébullition anormalement élevé
de l'eau liquide qui nécessite une énergie d'interaction entre molécules au
minimum égale à 0,22 eV.
131
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
6-
(1105 ± 10) cm-1
Do (13.2 ± 0,05) kJ ·moI-1
(0.1368 ± 0.0005) eV
u =
•··•
Dipôles permanents
2p;
Dipôle permanent
• · · · :-
Dipôle induit
Figure 62: La forte polarité de la molécule d'eau ne permet pas de rendre compte non
plus de /'énergie de stabilisation par liaison hydrogène dans le cadre d'interactions
dipolaires permanentes ou induites.
D'autre part, comme le montre très bien la figure 13, le moment dipolaire de
l'eau ne permet pas d'expliquer la différence de points d'ébullition que l'on
observe entre le néon et la molécule d'eau qui ont pourtant des masses molaires
très proches. Ce moment dipolaire n'est en aucun cas capable de justifier l'écart
qui existe entre H2S et Hp au niveau des points d'ébullition. Il existe donc un
certain mystère autour de cette liaison hydrogène qui est absolument nécessaire
à la vie.
On remarquera qu'en biologie le groupement CH en alpha de la liaison
peptidique est capable d'agir comme un donneur d'hydrogène vis-à-vis de tout
atome d'oxygène placé à sa proximité immédiate (Scheiner & al. 2001) et que
pour un résidu lysine chargé, la liaison C-H ... O est quasiment aussi stabilisante
qu'une liaison 0-H ... 0 (tableau 2). Pour ce qui concerne les acides aminés
présentant des résidus aromatiques, à savoir la phénylalanine (Phe ), la tyrosine
(Tyr), le tryptophane (Trp) et l'histidine (His), on a pu montrer (Scheiner & al.
2002) qu'il pouvait aussi exister une interaction de type« liaison hydrogène»
entre des molécules d'eau et le centre des noyaux aromatiques (figure 63). Ceci
démontre sans ambiguïté que cette interaction est de nature non électrostatique
et ne peut être comprise que dans un cadre quantique, comme on le verra plus
loin. Cet aspect directionnel de la liaison hydrogène se manifeste directement
dans l'existence de plusieurs polymorphes de la glace. Notons cependant
que la forte anisotropie de la liaison hydrogène par rapport à l'isotropie des
132
CHAPITRE III- UNE IMPASSE NOMMtE HlO
133
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE U MÉDECINE
dans « cloître » qui signifie cerner par des murs (ces murs étant très souvent
entourés par des fossés remplis d'eau). Le problème de cette étymologie est
que l'on n'y retrouve pas la signification actuelle du mot « cluster » qui peut
se traduire en français par« bouquet»,« grappe» ou« amas». En revanche,
si l'on prend une autre racine grecque très voisine, tlacrwÇ qui signifie
«brisé » et qui a donné naissance au mot« iconoclaste » (briseur d'image)
ou le verbe dérivé tlacrtaÇro qui signifie « ébrancher », on comprend mieux
l'origine de ce mot puisqu'un arbre peut être tout à fait défini comme un
cluster de branches.
heptamère
•
-- ........- • • •
lft ~ *
........
j •
"• -,. f .. •
'
;
. .. '!Ill" ......
~ .
. . . ..ti]
•
. H ·• l
. •
1 . ..
.
l
• 4t:
. •
•
:
.
.. ..;
'1 76
• • • • • ~
. ~
•
. 2 tiJ. .• - .
hexamère nonamère
Dans le cas de l'eau, le mot cluster fait référence à des petits amas de
molécules d'eau qui peuvent être formés par exemple lors du dépôt de
vapeur sur une surface métallique hydrophobe (figure 64). Ces petits amas
qui comprennent entre six et neuf molécules d'eau sont la preuve directe de
l'existence de clusters sur des surfaces de nature hydrophobe à très basse
température (T = 17 K). Le problème est que dans de telles conditions, il
n'est pas possible d'accéder à la dynamique interne propre à ces objets.
Une autre manière de synthétiser des clusters d'eau de manière contrôlée
et reproductible consiste à réaliser une expansion supersonique d'un jet
d'atomes d'hélium contenant de la vapeur d'eau (figure 65, en haut à gauche).
Un rayonnement infrarouge de fréquence variable généré par un laser est
ainsi envoyé dans une cavité résonante au sein de laquelle règne un vide
poussé. À l'intérieur de la chambre, le rayonnement pulsé rencontre un jet
d'hélium en expansion ayant barboté dans de l'eau liquide à l'extérieur de la
chambre. L'expansion supersonique de ce jet d'hélium entraîne la formation
134
CHAPITRE III- UNE IMPASSE NOMMÉE ff 20
Clusters gogeux
Le dimère d'eau {Hp} 2 est le cluster le plus simple qui permet de
comprendre en détail comment fonctionne la liaison hydrogène. La structure
à l'équilibre de ce dimère d'eau est représentée en figure 65 et montre que
la distance entre les deux atomes d'oxygène est proche de l'ordre de 0,3 nm
ou 3 A pour une énergie de liaison voisine de 20 kJ mol- 1• On remarque aussi
que dans toute liaison hydrogène, il existe toujours une distance 0-H courte
voisine de 1OO pm correspondant à une liaison covalente entre les atomes
d'hydrogène et d'oxygène qui définit l'atome donneur et une distance H... O
plus longue qui définit l'atome accepteur qui interagit via l'un de ses deux
doublets électroniques non liants.
135
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Pour les autres clusters, la distance 0-0 dans le trimère cyclique se trouve
être significativement raccourcie par rapport à celle observée dans le dimère,
un phénomène qui traduit la coopérativité de la liaison hydrogène, à savoir
la non-additivité des interactions par paires dans les problèmes à trois corps.
Dans ce type de structure, chaque monomère agit à la fois comme un donneur
et comme un accepteur de liaison hydrogène, entraînant que chaque molécule
d'eau possède un hydrogène lié et un hydrogène libre. À cause de l'alternance
de l'atome d'hydrogène libre au-dessus et en dessous du plan du cluster, cette
structure est chirale comme tout cycle non plan formé d'un nombre impair de
monomères. Sur le plan de l'effet tunnel, deux processus distincts ont pu être
identifiés. Le premier est un processus de bascule d'un atome d'hydrogène
libre présentant une énergie d'activation quasi nulle. Le deuxième est un
mouvement de libration impliquant une liaison hydrogène bifurquée similaire
136
CHAPITRE III- UNE IMPASSE NOMMÉE H 20
au processus LDBA étudié dans le dimère qui s'est révélé avoir une barrière
d'activation de l'ordre de 8,4 kJ mol- 1•
Pour conclure, le trimère est le seul cluster sur le plan dynamique où il a été
possible d'étudier en détail les mouvements de translation, rotation et libration
pouvant conduire à une rupture des liaisons hydrogène. Ainsi, la durée de
vie du trimère vis-à-vis des mouvements de translation et de rotation est de
l'ordre de 1-2 os, alors que sa durée de vie lors d'une libration est beaucoup
plus courte, de l'ordre de 1-6 ps. Ce mouvement de libration à l'origine de
la formation d'une liaison hydrogène bifurquée dans l'état de transition a pu
être observé dans le cas du dimère, du trimère, du pentamère et de l 'hexamère
et correspond au mécanisme de plus basse énergie d'activation pour casser
et reformer une liaison hydrogène. De plus, la barrière de potentiel reste à
peu près la même pour tous les clusters et correspond à un mouvement très
local, sans concertation avec les autres molécules. La présence de ce type de
mouvement confère une durée de vie à la liaison hydrogène dans la gamme
1-6 ps, échelle de temps très voisine de celle observée dans l'eau liquide en
relaxation diélectique ('t0 1 ::::: 8-9 ps, t 0 2 ::::: 1 ps), en relaxation de réorientation
(t 1 ::::: 13 ps, t 2 ::::: 0,7 ps) ou en mobilité protonique (t::::: 1 ps).
Une autre manière d'étudier les clusters d'eau est d'avoir recours à la
dynamique moléculaire qui consiste à résoudre les équations de Newton pour
un système de N molécules soumises à des potentiels ad hoc via la méthode
137
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Glace hexagonale
Si l'on augmente la taille des clusters d'eau indéfiniment, on finira par
atteindre un état où toutes les molécules d'eau sont reliées entre elles via
des liaisons hydrogène formant un réseau tridimensionnel. Concrètement, ce
réseau s'appelle de la glace, et, depuis les premières études structurales via
la diffraction des rayons X sur monocristal, on s'est aperçu qu'il n'existait
pas une seule forme de glace, mais de nombreuses autres présentant des
topologies différentes (Petrenko & Withworth 1999). La différence majeure
par rapport aux clusters d'eau gazeux est que toutes ces structures contiennent
le pentamère à structure tétraédrique (Hp){Hp} 4 impliquant 4 liaisons
hydrogène, deux de type donneur-accepteur et deux de type accepteur-
donneur (figure 67).
138
CHAPITRE III - UNE IMPASSE NOMMÉE ff 20
Figure 67 : La glace hexagonale est basée sur des unités pentamériques {H20} 5 où
chaque molécule d'eau forme deux liaisons hydrogène de type accepteur et deux
liaisons hydrogène de type de donneur (gauche). À droite, on indique les propriétés
thermodynamiques de cette glace hexagonale.
139
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
100
0.1
100 200
Température / K
Figure 69: Diagramme des phases condensées de l'eau et structures cristallines des
15 polymorphes de la glace connus à ce jour. On notera aussi /'existence de 3 phases
solides amorphes métastables non indiquées sur ce diagramme car métastables.
Pour justifier cette valeur, Linus Pauling invoqua le fait que sur le réseau de
glace, chaque atome d'hydrogène pouvait adopter deux positions distinctes
indiscernables physiquement: 0-H ... O ou O...H-0 en raison de l'asymétrie
de la liaison hydrogène (Pauling 1935). Si l'on considère que l'atome
d'hydrogène peut occuper indifféremment chaque position d'une liaison
à l'autre, il existe une entropie résiduelle liée à ce degré de liberté dans le
positionnement des atomes d'hydrogène.
140
CHAPITRE III - UNE IMPASSE NOMMÉE H 20
EHB I kJ·mol-1
o* 1,17
0,28 165
D 16 110 O* 1 272
=::::::::~~=====~====::::::=::~
D 28 ==:9=8=~==0=*===!=:::1.:=2:::3:::
1 ~=========
D 10 225 1,1 1,373
=====~~=====~==::::::::==~
D 2 ~29::::5:::::::::~==2=4~!==:::::
1:: 59::::9==:::::'!==:::::::::~===
2.4 1,628
028 194
62 2,79
Tableau 3 : Densité (p) et énergie de la liaison hydrogène EH8 (Henry 2002) des
différentes polymorphes cristallisés ou amorphes (am.) de la glace en fonction de la
température Tet de la pression p. Les lettres D et 0 indiquent une forme désordonnée
ou ordonnée au niveau des liaisons hydrogène (LH) de type donneur/accepteur.
Pour les polymorphes cristallins, on indique le groupe spatial (GS) et le nombre de
molécules d'eau par maille élémentaire (Z). La dernière ligne correspond à un calcul
théorique réalisé par dynamique moléculaire (MD). (*) Valeurs mesurées après être
revenu à pression ambiante. En présence de gaz dissous, d'autres arrangements sont
possibles, appelés clathrates (figure 70) en fonction de la nature du gaz encapsulé
dans des cages d'eau.
Polymorphes de la glace
Comme le montre la figure 69, l'unité structurale de base (Hp){Hp} 4
est extrêmement flexible, pouvant donner naissance à un minimum de
15 polymorphes cristallins, connus aujourd'hui, notés de 10 , Ih et de II à XIV
ainsi que 3 phases amorphes différentes. Parmi les 15 polymorphes cristallins,
3 paires peuvent être identifiées (lh, XI), (III, IX) et (VII, VIII) correspondant
à la même structure dans une version soit complètement désordonnée où il
n'est pas possible de différencier entre donneur et accepteur (polymorphes
lh, III et VII), soit au contraire dans une version complètement ordonnée où
cette différentiation est possible (polymorphes XI, IX et VIII). On notera que
les polymorphes V et XII, également désordonnés, n'avaient pas d'équivalent
ordonné jusqu'en 2006 où deux nouveaux types de glace notés XIII et XIV
141
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
142
CHAPITRE III - UNE IMPASSE NOMMtE H 10
Méthane + glaœ
0 ~,....,....,....,,.,.,.........,.......,.,.,..,..,
.
!i "
~~~~~~~~ -
'°.10 -6 1 ~ 11 ~ ~ a
Température / 'C
Figure 70 haut: structure des clathrates basée sur le dodécaèdre de Platon (à gauche) et
à côté, le diagramme de phase. Au-dessous : empilement cristallin des polyèdres (gauche
et milieu) avec à droite libération du méthane (en vert) lors de la.fusion.
Figure 70 bas : les trois types de glace amorphe que l'on rencontre essentiellement
en milieu extra-terrestre avec les domaines de pression où l'on peut transformer
ces polymorphes. Tout en bas, comparaison entre les diagrammes de diffraction des
rayons X de deux glaces cristallines (Ih hexagonale et Je cubique) et des deux glaces
amorphes HDA et LDA.
143
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Fusion
Considérons maintenant ce qui se passe lors de la fusion. La figure 71
montre les résultats d'une simulation qui révèle que la fusion ne se fait
pas de manière continue, mais avec des paliers. Le point remarquable est
la valeur relativement faible de l'enthalpie de fusion qui révèle que lors de
la fusion, il n'y a pas beaucoup de liaisons hydrogène qui se sont brisées.
En effet, sachant que chaque molécule d'eau est engagée en moyenne dans
deux liaisons hydrogène ayant chacune une énergie de l'ordre de 20 kJ mol- 1,
l'enthalpie de fusion qui correspondrait à rendre isolées les molécules devrait
être d'environ 40 kJ mol- 1• Avec seulement 6 kJ mol- 1 absorbés, on est donc
loin du compte et il est clair que cette énergie doit correspondre au pliage des
liaisons hydrogène et non à leur étirement pour briser le pont.
144
CHAPITRE III - UNE IMPASSE NOMMÉE H20
Lz
D=-
6-ro
.... '·'"""
Ut 2.1 2.3 2.5 n.• ....
R(O-H)/ A T •2S'C - ~~~~~~~
p • lg<m.. i- -
S • 70 J·mol·'·K., !-
Q •~
11 = -237.2 kl·mol·'
dllfdT • ~.9 J·mol·'·K·'
i=
n... .~.~.~.'--'... .., . .
V.. • dµ/dp • 18,1 cm•·mol·'
D • 0,0023 mmJ·s·1
8/&0 • 80
-i, • • 1/60r - 0,0485 ps
E, • 7,74 kJ·mot'
T - / 'C
145
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
146
CHAPITRE III - UNE IMPASSE NOMMÉE H20
147
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
148
CHAPITRE III - UNE IMPASSE NOMMÉE H 20
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• ~ ~ ~ 0 ~ » ~ ~ ~ • ~ • ~ 100
0: Déformation angulaire Temp6ratuœ / 'C
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151
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
152
Relatiuité
et quanta
•Préambule
s i vous demandez à n'importe quel physicien à peu près normalement
constitué comment fonctionne la nature, il invoquera très rapidement les deux
piliers de la science moderne que sont d'une part la théorie de la relativité pour
l'échelle cosmologique et d'autre part la théorie quantique, pour l'échelle
subatomique. Puis il vous expliquera très certainement que pour le monde qui
nous entoure et que nous pouvons appréhender avec nos cinq sens physiques,
ces deux théories se réduisent à la physique classique, terme regroupant les
lois de la mécanique et de l'électromagnétisme. Les plus arrogants oseront
même soutenir la thèse que la thermodynamique, la chimie et la biologie sont
des sous-disciplines de la physique, avec comme seul problème conceptuel
la complexité des équations à résoudre qui oblige à raisonner de manière
statistique en faisant parfois des approximations drastiques qui ne peuvent
être justifiées qu'a posteriori. Mais qu'en est-il exactement? La physique
peut-elle avoir réponse à tout? Est-on sûr que la thermodynamique, la chimie
et la biologie peuvent être réduites à la physique ? Nous allons voir que non,
et pour cela il nous faut bien comprendre la démarche intellectuelle qui a
donné naissance aux théories relativistes et quantiques. Le défi à relever est
énorme, comme en témoigne cette phrase ahurissante du physicien américain
Richard Feynman (1918-1988), Prix Nobel de physique en 1965 pour ses
travaux en électrodynamique quantique, qui n'hésite pas à écrire (Feynman
1980,p. 154):
Il y eut un temps où les journaux prétendaient qu'il n'y avait que douze
hommes pour comprendre la théorie de la relativité. Je ne crois pas que
ce fut jamais le cas. Il y eut un temps, peut-être, où un seul homme l'avait
comprise, car avant d'écrire son papier, il était le seul à l'avoir saisie. Mais
après avoir lu son article, beaucoup de gens ont pu comprendre la théorie de
la relativité, d'une façon ou d'une autre, sûrement plus de douze. Par contre,
je crois pouvoir dire à coup sûr que personne ne comprend la mécanique
quantique.
Pour ma part, je suis persuadé que Feynman plaisantait, ce qui ne serait pas
très surprenant vu l'originalité du personnage (Feynman 1985). Le problème
est que certains scientifiques ont pris cette boutade tellement au sérieux que,
153
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE U MÉDECINE
Un monde mécanique
Pour les matérialistes, une chose sera qualifiée de « réelle » si l'on est
capable de la voir, de l'entendre, de sentir son odeur, de la toucher ou de
savoir quel goût elle a. Pour les idéalistes, cette manière de voir les choses
est beaucoup trop réductionniste car elle occulte le fait que les êtres humains
sont aussi doués d'un intellect, capables de réfléchir, de raisonner et de
conceptualiser. L'intellect nous introduit ainsi dans le monde des choses
immatérielles, indécelables via nos cinq sens physiques, mais néanmoins
tout à fait« réelles». Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les satellites
de Jupiter avec une bonne paire de jumelles, ou mieux, un petit télescope.
La première fois que j'ai fait cela, j'ai eu un véritable choc en voyant ces
boules suspendues comme par magie dans l'espace sans rien autour. C'est en
faisant cette expérience d'adolescent que j'ai compris qu'il semblait exister
autour de toute masse une réalité invisible et tentaculaire appelée « champ de
gravitation», capable d'exercer une force bien réelle sur toute masse passant
dans son voisinage immédiat.
154
CHAPITRE IV - RELATIVITt ET QUANTA
155
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
En effet, pour notre plus grand malheur, le physicien anglais Isaac Newton
décida de manière totalement arbitraire que l'espace et le temps étaient des
choses bien réelles et indépendantes l'une de l'autre. Dans ces conditions,
c'est la notion de vitesse qui devenait un concept dérivé, étant définie comme
l'espace parcouru par unité de temps. En fait, Newton voulait se démarquer
clairement de la philosophie du physicien français René Descartes (1596-·
1650) qui soutenait que l'espace n'existait qu'en relation aux choses sensibles,
c'est-à-dire qu'il s'agissait d'un concept apparent qui se résumait aux mesures
sensibles que l'on peut y faire. En d'autres termes, Descartes niait avec
Aristote l'existence du vide, alors que Newton en avait absolument besoin
pour formuler sa loi d'inertie qui introduisait une différence fondamentale
entre le mouvement uniforme en ligne droite qui n'est qu'une apparence liée
au choix d'un point de référence et le mouvement accéléré qui était considéré
comme la seule réalité tangible.
Ceci fait que chez Newton, l'espace est absolu en ce sens qu'il agit sur les
corps en étant le garant de l'inertie, mais sans possibilité que les corps agissent
sur lui en retour. Si l'espace cartésien est de nature purement géométrique,
l'espace newtonien est bien de nature physique, sorte d'arrière-plan fixe,
similaire à une scène de théâtre, lieu où s'expriment les mouvements vrais
uniformément accélérés. Il en découle que force, masse, accélération ou
quantité de mouvement sont des êtres physiques réels, tout comme l'espace
infini au sein duquel ils s'expriment. Ce dernier donc acquiert le droit
d'être « vide » de matière, scellant une rupture définitive avec la physique
aristotélicienne qui niait l'existence du vide et exigeait la présence d'un
moteur pour maintenir les objets à vitesse constante.
Pour être complet, notons que l'on aurait pu aussi considérer que espace et
vitesse étaient les seules sources de réalité, auquel cas ce serait le temps qui
serait un concept dérivé et illusoire. Cette manière de faire présente toutefois
l'inconvénient évident de définir le temps comme le rapport de deux vecteurs,
c'est-à-dire comme un tenseur et non comme un scalaire. Newton ne pouvait
donc vraiment choisir qu'entre deux alternatives de réalité (vitesse et temps
ou position et temps) et, guidé par les expériences de Galilée, il décida de
privilégier un espace absolu plutôt qu'un espace relatif, entraînant dans une
impasse de nombreuses générations de physiciens.
156
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Un monde massif
Le monde newtonien est un monde rassurant où l'on dispose de règles pour
mesurer les longueurs, d'horloges pour mesurer les durées et de balances
pour mesurer les forces. De manière assez étrange, il n'existe dans ce monde
mécanique et classique aucun appareil à mesurer les masses, alors que ce
paramètre joue un rôle de premier plan dans toute théorie mécanique. En
effet, la première chose à éviter est de confondre le poids qui mesure la
force avec laquelle toute masse est attirée par la Terre et qui se mesure en
newton avec la masse qui se mesure en kilogramme. De fait, si l'on change
de planète, le poids indiqué par la balance n'est plus du tout le même, alors
que la masse ne varie pas d'un iota. Il est donc particulièrement regrettable
que toutes les balances affichent systématiquement des kilogrammes là où
on s'attendrait à trouver des newtons !!! La raison d'un tel état de fait tient
à un phénomène tout à fait remarquable qui fait que deux corps de masses
différentes chutent exactement avec la même accélération dans le même
champ de pesanteur. Mais si cette manière de faire ne pose pas de problème
sur Terre, comment définir la masse en absence de gravité où le poids devient
nul puisque alors mP = 010 !!! On pourrait penser utiliser le rapport entre la
quantité de mouvement et la vitesse qui définit la masse inertielle. Mais si le
corps est au repos, sa vitesse s'annule, tout comme sa quantité de mouvement,
et l'on se retrouve avec le même problème m1 = 010 !!! Si la masse possède un
quelconque sens physique, il doit bien exister un moyen de la définir même
lorsque la gravité et la vitesse sont nulles ...
157
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
le rapport des masses enjeu. Le point crucial était que puisqu'il y avait choc,
les vitesses ne pouvaient pas être nulles et donc les masses étaient toujours
bien définies. C'est donc bien le choc qui permet de définir la masse lorsqu'on
ne possède aucune balance ou lorsque la gravité devient nulle ! ! !
En fait, la masse ne devient donc une réalité que lors d'une rencontre
violente. C'est la raison pour laquelle tous les physiciens sont fascinés par
les accélérateurs de particules, car seul le choc frontal permet d'appliquer le
principe de conservation de la quantité de mouvement afin de connaître les
masses relatives en présence. Le problème est qu'il faut disposer d'une masse
de référence, car lors de chocs, on ne peut mesurer que des rapports de masse
et non les masses elles-mêmes. La balance est donc utilisée une seule fois
sur une planète suffisamment grosse afin de connaître le poids d'une masse
étalon. Sur Terre, on a donc pu définir ainsi le kilogramme, comme étant
la masse dont le poids est égal à 9,81 N. Les collisions permettent ensuite
via les quantités de mouvement respectives de déterminer toutes les autres
masses en référence à la masse étalon. On notera cependant que tout cela ne
nous apprend strictement rien sur l'origine physique de la masse, puisque la
conservation de la quantité de mouvement ne donne accès qu'à des rapports
de masses. Cette notion de masse est donc loin d'être triviale, ce qui pourrait
signifier qu'elle n'est qu'un artifice mathématique commode pour parler de
la force en relation avec l'espace et le temps, concepts qui comme on l'a vu
expriment dans un monde newtonien la notion de réalité.
Il ne faut donc pas être outre mesure surpris que toute approche relativiste
ou quantique évacue en tout premier lieu cette notion de masse qui apparaît
être une bien mauvaise manière de définir la quantité de matière. De fait,
en relativité restreinte, la masse se confond avec l'énergie ou la quantité de
mouvement, tandis qu'en théorie quantique et en relativité générale, la masse
se confond avec le vide. Donc, la première chose à faire, lorsque l'on souhaite
vraiment avoir une approche relativiste ou quantique de la nature, c'est de
ranger bien consciencieusement le concept de masse au placard des notions
inutiles. Si l'on ne fait pas cela, la théorie de la relativité apparaîtra comme
une chose étrange et irréelle, tandis que la théorie quantique s'apparentera
plus à du nihilisme qu'à de la physique.
Un monde chiral
Une autre raison pour se méfier de la notion de masse comme de la peste
est que le temps, agissant de concert avec le mouvement, fabrique un espace à
3 dimensions. Or, le principe de conservation de la quantité de mouvement qui
permet de définir la notion de masse est associé à un mouvement « naturel »
de translation uniforme, qui ne balaye qu'une seule dimension spatiale sur les
158
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Il est donc intéressant de noter que lorsqu'on pèse des rotors en rotation,
on constate une diminution de leur poids proportionnelle à leur vitesse de
rotation lorsqu'ils tournent vers la droite (figure 75) avec un moment angulaire
pointant vers le bas. La chose très surprenante est que l'on ne constate aucune
variation de poids pour un mouvement de rotation vers la gauche où le moment
angulaire pointe vers le haut (Hayasaka & al. 1989). Ce genre d'expérience,
rarement mentionnée dans les livres de physique, achève la démonstration
que les notions de masse ou de poids sont des choses extraordinairement
subtiles. La morale de ceci est que si d'aventure vous rencontrez quelqu'un
qui vous parle de la masse comme d'une chose évidente, il y a de très fortes
chances que vous ayez affaire à un mystificateur, ou à quelqu'un qui ne sait
pas de quoi il parle.
159
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
mesurant un poids et non une masse ! ! ! Pourquoi diable utiliser une valeur
qui dépend de la taille d'une planète et qui devient indéterminée lorsque la
taille de cette planète tend vers zéro ?
_ ..,_ .. ~:-::--
~. .
.. , ~-·
L
.
---
J ·~ · -L'-tt
--
lobdoa • .......
0 9-H-f-f +++ +!
S4 s 6 7 1 9 1 o u 1a13
~-rotadoe/toan·•··
160
CHAPITRE IV - RELATIVITt ET QUANTA
161
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Un monde thermique
Depuis 1850, on fait grand usage d'un premier principe de la
thermodynamique (figure 77) stipulant que tout système macroscopique
est caractérisé par une qualité de nature extensive qui ne peut jamais être
créée ou détruite. Ceci n'est en soi pas très nouveau puisque le philosophe
grec Anaxagore de Clazomène (500-428 AEC) proclamait déjà que : « Les
Hellènes ne jugent pas bien du devenir et du périr ; car aucune chose ne
devient ni ne périt, mais elle se mêle ou se sépare de choses qui sont.
Ainsi on dirait à bon droit "se composer" au lieu de "devenir" et "se
décomposer" au lieu de "périr" » (Tannery 1930, p. 312). Il a donc juste
fallu 2 500 ans pour transformer le nous d 'Anaxagore en énergie en passant
par la balance de Bergman et Lavoisier. Dans ce cadre, on définit l'énergie
cinétique comme toute forme d'énergie qui ne dépend que de la quantité de
mouvement (translation) ou du moment cinétique (rotation) et qui s'exprime
donc dès que la matière change sa vitesse de déplacement Par opposition,
il existe une autre forme d'énergie dite potentielle qui regroupe toute forme
d'énergie qui ne dépend que de la position et qui s'exprime donc dès que la
matière change de position dans un champ de force qui dérive de la donnée
d'un potentiel.
162
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
·; '
Température absolue 9 (Kelvin)
••
'
.' . .
·' ·
.
.
- ·
·. .
/
·.-'
.. ,·
~
1
., ,. ···~...
100_
·-~-m.16
.71
-19'
.m ,16 1
- ' =_
-
--
l J
m ,16
lOO
71
-
Principe zéro de la thermodynamique (Kelvin)
o....,..
Équilibre thermique e, = e2
Le premier principe nous dit alors que si l'on additionne l'énergie cinétique
et toutes les formes imaginables d'énergies potentielles on obtient une valeur
qui ne peut jamais changer. Comme le clame Rudolf Clausius, l'énergie
du monde, somme de tout ce qui est homogène au produit d'une masse
que multiplie une aire que divise le carré d'un temps, doit toujours rester
constante. Comme cette énergie totale E ne peut jamais varier, il est légitime
de la poser comme étant égale à zéro pour se focaliser uniquement sur les
variations d'énergies et non sur les énergies elles-mêmes.
Toutefois, s'il existe bien une propriété commune à tous les possibles,
l'énergie cinétique, la partie potentielle est pour sa part un concept qui
possède une forme suffisamment souple pour qu'on puisse y faire rentrer
à peu près n'importe quoi (Feynman 1980). Ainsi, à la question« Qu'est-
ce que l'énergie?», le mathématicien français Henri Poincaré (1854-1912)
répondait (Poincaré 1917) :
Dans chaque cas particulier on voit bien ce que c'est que l'énergie et on
peut en donner une définition au moins provisoire ; mais il est impossible
d'en trouver une définition générale. Si l'on veut énoncer le principe dans
toute sa généralité et en l'appliquant à l'univers, on le voit pour ainsi dire
s'évanouir et il ne reste que ceci : il existe quelque chose qui demeure
constant... En résumé, et pour employer le langage ordinaire, la loi de
conservation de l'énergie ne peut avoir qu'une signification, c'est qu'il
y a une propriété commune à tous les possibles ; mais dans l'hypothèse
163
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
déterministe il n'y a qu'un seul possible et alors la loi n'a plus de sens. Dans
l'hypothèse indéterministe, au contraire, elle en prendrait un, même si on
voulait l'entendre dans un sens absolu ; elle apparaîtrait comme une limite
imposée à la liberté ... La loi de Mayer est une forme assez souple pour
qu'on puisse y faire rentrer presque tout ce que lon veut.
164
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Un monde en éuolution
Le problème du premier principe, c'est qu'il ne donne aucun sens
d'évolution, car rien ne peut être attendu d'une chose qui reste constante
quoi qu'il arrive. Tout le problème tient donc à connaître la raison pour
laquelle l'énergie commence à circuler pour transformer choses et êtres puis
s'arrête alors qu'il existe toujours de l'énergie disponible pour effectuer les
transformations. Après l'invention des thermomètres, on remarqua très vite
que lorsque deux corps n'étaient pas à la même température, celui qui était le
plus chaud cédait toujours sa chaleur à celui qui était le plus froid. De fait, de
nos jours, on n'a jamais vu un corps froid céder de la chaleur à un autre corps
plus chaud. Dans un sens, cela est évident, car si tel était le cas, le corps froid
deviendrait toujours plus froid et le plus chaud toujours plus chaud. Il serait
donc impossible d'atteindre un état d'équilibre. Si, par contre, le corps chaud
perd de la chaleur et celui qui est froid en gagne, il est clair qu'à un moment
donné celui qui était chaud deviendra froid et celui qui était froid deviendra
chaud. Dans ce cas, la chaleur repartira dans l'autre sens, jusqu'à ce que les
températures deviennent égales, entraînant l'arrêt des transferts de chaleur.
Jusqu'ici tout va bien, car on reste à un niveau macroscopique. Si, par contre,
on se place dans le paradigme où toute matière est composée d'atomes, les
choses se gâtent, car ici chaleur et température se confondent avec la notion
d'énergie. Pour la chaleur, cela ne pose pas trop de problèmes, car il est assez
facile de l'associer à l'énergie cinétique de mouvement des atomes. Dans
un corps chaud, les atomes se meuvent plus rapidement que dans un corps
froid. Si dans le passé on mesurait l'énergie cinétique en calorie et l'énergie
potentielle en kilogramme-force-mètre, on sait depuis les travaux de Mayer,
Joule et Helmholtz qu'il existe un équivalent universel permettant de passer
d'une unité à l'autre. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on a introduit
une nouvelle unité, le joule, afin de pouvoir sommer l'énergie cinétique et
l'énergie potentielle dans une énergie totale qui est toujours conservée quoi
qu'il arrive.
165
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Énergie =
en action
IJ :S: l - e , Entropie=
a, en transformation
Nicolas Léonard
Sadi Carnot
(1796-1832)
166
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
167
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Un monde probabiliste
Mais si l'entropie n'était pas une mesure du désordre ou du chaos, que
pouvait-elle bien être? Je me souviens ici d'une discussion avec un de mes
cousins parisiens plus âgé que moi ayant fait ses études dans ce que l'on
appelle les« grandes écoles». Par un clin d'œil de la vie, il se trouvait que les
parents de mon cousin avaient hébergé mon père lorsqu'il se trouvait à Paris
pour ses études. Grâce à eux, j'avais pu trouver pour faire mes études à Paris
un logement dans le même immeuble et j'étais invité à dîner le soir une fois
par semaine. Le sujet de l'entropie arriva ainsi sur le tapis un soir après le
repas au moment du cognac, que mon cousin dégustait accompagné d'un gros
cigare. Il m'expliqua les yeux mi-clos que l'entropie était un concept très mal
compris et que seule la mécanique statistique permettait de se faire une idée
168
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
précise de cette notion. J'avais donc hâte d'en savoir plus sur cette fameuse
physique statistique et attendais avec impatience le cours qui était prévu dans
mon école d'ingénieurs. Ma déception fut grande, car l'enseignant enchaîna
pendant des heures des séries de formules tout aussi abstruses les unes que les
autres et incompréhensibles pour le commun des mortels.
169
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
positions q
Joseph Liouville
(1809-1882)
Conservation du volume dans l'espace des phases Edwin Thompson Jaynes
(1922-1998)
Inférence Bayésienne
Micr<rétats Micr<rétats
initiaux finaux
Le point clé est que cette définition statistique de l'entropie ne se limite pas
aux états d'équilibre macroscopiques et que toute augmentation d'entropie
assure la reproductibilité du phénomène étudié. Tout macro-état M, qu'il
soit à l'équilibre ou non, possède une entropie proportionnelle au volume
qu'il occupe dans l'espace des phases en termes de micro-états compatibles
170
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Un monde lumineux
Selon la physique, la nature est donc une scène de théâtre (espace-temps)
avec de la matière évoluant sur cette scène selon les forces en présence. Dans
ce cadre, la masse, la charge électrique ou l'énergie sont des paramètres dits
« mécaniques » car ne changeant pas dans le temps, alors que le nombre
d'entités et la température sont des variables « dynamiques » susceptibles
de varier dans le temps. Le nombre d'entités est ce qui pousse les objets
doués de masse ou de charge électrique à changer de position (diffusion) ou
de nature (réactivité chimique) alors que la température est ce qui pousse
ces mêmes objets à changer de vitesse (diffusion thermique) ou de structure
(transition de phase) en échangeant de l'énergie. Il en découle que la structure
générale d'un laboratoire de recherche expérimentale est un savant mélange
de règles pour mesurer les longueurs L, d'horloges pour mesurer les durées T,
de balances pour peser les substances M, de voltmètres ou d'ampèremètres
pour mesurer les charges électriques Q, de thermomètres pour mesurer les
températures 0 et de baromètres pour mesurer les nombres d'entités N via les
pressions exercées pour une température donnée sur les parois d'un récipient
ayant un certain volume.
171
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
très profonde puisque aucun livre n'abordait ce sujet. Il m'a fallu une bonne
trentaine d'années pour entrevoir une explication convaincante à ce fait
étrange qui est lié au rôle joué par l'observateur, celui qui fait des mesures.
Le premier indice est bien sûr fourni par la théorie de la relativité restreinte
ou généralisée qui nous apprend que tous les observateurs sont foncièrement
équivalents, quels que soient leurs états de mouvement relatifs. Quoi de plus
naturel à cela ?
Or, pour lire les graduations sur une règle, il faut disposer d'une source
lumineuse. Comment lire une règle dans le noir absolu ? De même, pour lire
le cadran d'une horloge, il faut encore de la lumière. Pour lire le résultat d'une
pesée, il me faut une balance et de la lumière. Pour lire mon thermomètre ou
mon baromètre, j'ai encore besoin de lumière. Mais au fait, comment produire
de la lumière ? Eh bien, en mettant des charges électriques en mouvement. On
constate donc que l'existence même de l'hexade (L, T, M, Q, 0, N) appelle
une septième qualité faisant intervenir la notion de lumière. Toutefois, il ne
peut s'agir ici que d'une e@cacité lumineuse exercée par la lumière physique
sur un système biologique. Cette septième et dernière unité fondamentale
est la candela, seule unité à faire explicitement référence à un être vivant,
l'observateur, défini ici par un organe essentiel en science : l 'œil. Ceci
explique bien sûr l'importance du sens de la vue dans nos sociétés modernes
dès que l'on cherche à évaluer et quantifier les choses.
172
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Figure 81 : Il n'existe que sept qualités fondamentales pour exprimer tout résultat de
mesure. Parmi elles, une seule fait une référence explicite à un observateur humain,
les six autres ne concernant que le monde purement physique.
173
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
, ,
Electromagnetlsme
.
De manière plus générale, il semble légitime d'imposer que le principe de
relativité soit un ingrédient essentiel de toute théorie physique. Il convient en
effet de rappeler qu'en parallèle du développement d'une physique de nature
corpusculaire basée sur la mécanique, le xrx• siècle a aussi été marqué par
l'émergence d'une physique ondulatoire afin d'expliquer les phénomènes de
nature acoustique ou optique. Or, vers la fin du x1x" siècle, on réalisa que les
champs pouvaient également se déplacer dans l'espace. En 1864, Maxwell
traduisit les idées intuitives de Faraday en équations (Maxwell 1865), les lignes
et les boucles de Faraday devenant les champs électriques et magnétiques
obéissant à un système de 20 équations à 20 variables de champs (6 champs
vectoriels et 2 champs scalaires). Maxwell montra aussi que le produit de la
permittivité diélectrique du vide t 0 par sa perméabilité magnétique µ0 était
homogène à l'inverse du carré d'une vitesse. Lorsqu'il calcula cette vitesse,
il constata avec stupeur qu'elle coïncidait avec la vitesse de propagation de
la lumière dans le vide qui avait été mesurée avec précision vers le milieu du
xlx" siècle par les physiciens français Hippolyte Fizeau (1819-1896) et Léon
Foucault (1819-1868). Maxwell en déduisit que la lumière devait être une
onde transversale de nature électromagnétique faisant vibrer un éther physique
supposé remplir le vide, éther à la fois extrêmement ténu mais aussi plus rigide
que l'acier pour justifier la vitesse de propagation extrêmement élevée de la
174
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
p (x', y', T)
• (x, y, z)
u
ut
Henri Poincaré
(1854-1912)
r-gt u'
1- -
=>
y'-y
z' _ z
175
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Théorie de la relatiuité
En effet, si c désigne la vitesse de la lumière dans le vide et que c prend
toujours la même valeur quel que soit l'état de mouvement relatif des
observateurs, alors c'est un simple facteur d'échelle qui peut être posé sans
perte de généralité comme étant égal à 1. De là découle l'équivalence relativiste
entre espace et temps, entre masse et énergie ou quantité de mouvement et
entre champ électrique et champ magnétique en relativité restreinte. Il découle
aussi d'une telle invariance que la vitesse de propagation v de l'énergie dans
l'univers ne peut jamais être supérieure à la vitesse de propagation de la
lumière dans le vide dans tous les repères d'observation (v:::; c). L'idée de la
théorie de la relativité îénéra/e est alors d'élargir le principe d'invariance de
la vitesse de la lumière à tous les observateurs quels que soient leurs états de
mouvement relatifs, uniforme ou accéléré (Einstein 1915).
Lumière
espace-temps champ
c • 299 792 258 m·s·• G• 66,73 pJ·m·kg-• Rayon R.. Aire A, Entropie S
176
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
d'autres champs. Tant que l'on reste dans le régime classique de nature non
quantique, le champ gravitationnel définit un continuum quadridimensionnel,
sorte d'espace-temps obéissant aux équations du champ mais capable de se
plier et d'osciller.
177
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Mais cela ne suffit pas, car le but ultime de toute science est de pouvoir
faire des prévisions concernant des mesures ultérieures à partir du résultat de
mesures initiales. Il faut donc adjoindre au principe de relativité un principe de
prédictibilité. Ceci implique aussi un principe de linéarité, selon lequel tout
énoncé de résultat de mesure se trouve associé à un énoncé d'appartenance
d'un point à une multiplicité linéaire peuplée de scalaires (énergie, entropie),
de vecteurs (forces, quantités de mouvement, champ électrique) ou de tenseurs
(courbure, champ magnétique, moments cinétiques) (Destouches-Février
1944). Enfin, chaque observateur étant totalement libre de choisir son repère
ainsi que la ligne de démarcation entre observateur et système observé, il faut
un principe d'homomorphisme garantissant la conservation des frontières
choisies par l'observateur au cours de l'évolution dans le temps.
Mécanique quantique
Le mot « quantique » vient du latin « quantum » pouvant être traduit en
français par l'expression« combien de». C'est la raison pour laquelle le mot
« quantique » doit toujours être associé à la chose qui doit être dénombrée ou
comptée et qu'une expression comme« c'est quantique» ne veut absolument
rien dire du tout, démontrant chez ceux qui l'utilisent une ignorance complète
du domaine. Par exemple, le mot « physique » vient du grec « cpucma) »
pouvant être traduit en français par l'expression « choses naturelles ». La
« physique quantique » est donc tout bêtement la science qui permet de
répondre à la question : Combien y a-t-il de choses naturelles ? De même,
le mot « mécanique » vient du grec « µrixaviJ » signifiant « machine ». La
mécanique quantique s'occupe donc de machines fonctionnant par sauts
dénombrables et non de manière continue. On retrouve là les caractéristiques
de tout mouvement brownien ou de tout mouvement unicellulaire. Dans cette
optique, toute cellule vivante doit être vue comme une machine quantique et
non comme un objet ayant un comportement déterministe et fluide.
178
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Particules
Energie
Champs [U] = M·L ·T'
2 1
t
Information
Bit= ln 2
t
Exformation
Une des manières simples d'exprimer l'existence d'une limite inférieure est
que vitesse et énergie ne peuvent jamais vraiment s'annuler et donc qu'il n'y a
jamais d'état de repos absolu dans la nature. C'est cette absence de repos qui
fait que toute chose de masse suffisamment faible est toujours nécessairement
en mouvement perpétuel, comme a pu le constater dès 1827 le botaniste
Robert Brown en observant des mouvements de particules à l'intérieur de
grains de pollen de la variété Clarkia pulchella. Ce mouvement perpétuel dit
179
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
«Itfrom bit •
• Ne jamais faire de calculs sans connaître le résultat •
180
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Catastrophe ultrauiolette
En fait, il est assez regrettable que tout ait démarré par la quantification
du champ électromagnétique, car il aurait été beaucoup plus simple de
partir de la loi de Dulong et Petit (chapitre 3) qui peut être justifiée par un
raisonnement classique de mécanique statistique et qui, comme on l'a vu, est
clairement mise en échec, surtout à basse température. De simples mesures
de capacité calorifique démontrent donc déjà sans autre forme de procès que
nous vivons dans un monde quantique. De même, lorsque Walther Nernst
formula son théorème de la chaleur (Nernst 1906a, 1906b) selon lequel
l'entropie de toute substance doit tendre vers zéro lorsqu'on s'approche du
zéro absolu, la quantification de l'énergie aurait dû apparaître comme une
évidence, dans un contexte matériel mécanique et non dans un contexte
immatériel électromagnétique. En effet, comme le champ électromagnétique
possède une amplitude en chaque point de l'espace, il en découle qu'il
constitue un système thermodynamique possédant une infinité de degrés de
liberté non dénombrables, d'où des difficultés mathématiques considérables
qui plombèrent dès le départ la mécanique quantique.
181
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
182
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
a=--•
21f'·k4
l5h'·c 2
a·f '
Wilhelm Wien
hx:
.l_, - 0 = - - = 2897,8 µm ·K
a = 8n:·h/c' = 6,MO... kg·m"·s'
Il = h/k,, = 4,9·10"' K·s
Pa<f>=
exp
( !)
f3 e -1
(1864-1928) 4,965·k,
Figure 86 : Le spectre d'émission du corps noir est un problème sur lequel un bon
nombre de physiciens se sont cassé les dents.
183
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
simples possédant des charges aux deux extrémités des ressorts et couvrant
tout le spectre de fréquences. Par des arguments de nature électromagnétique
impeccables, il arriva à relier la fonction spectrale p0 (t) à l'énergie moyenne
thermodynamique U(f,0).
Implosion atomique
En 1911, le physicien néozélandais Ernest Rutherford (1781-1937)
supervise une crucis experimentum destinée à tester le modèle du plum
pudding de son mentor J. J. Thomson, découvreur de l'électron (Rutherford
1911 ). L'expérience est réalisée sous vide. De la matière radioactive
émettant des rayons a (noyaux d'hélium, He2+) est placée dans une boîte
et le faisceau de particules a est orienté en direction d'une fine feuille d'or
d'une épaisseur de 6 µm. Derrière cette couche d'or, un écran enrichi en
sulfure de zinc est placé qui va permettre de visualiser, par un scintillement
lumineux, la collision avec les particules a (figure 87). Plusieurs minutes
après la disposition du matériel, différents points lumineux apparaissent sur
l'écran et ces points ne sont pas dans l'orientation du faisceau, mais étalés
sur de grands angles ... La majorité des particules a traversent la feuille
d'or sans être déviées, car seule une partie de ces particules, de l'ordre de
0,01 %, a été déviée.
184
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Hans Geiger
(1882-1945)
&:ran fluoreaœnt ZnS
Figure 87: Expérience de 1911 démontrant que l'atome est essentiellement vide de
matière.
185
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
comme cela, et une révision sérieuse des lois de la physique s'imposait. Mais
comment faire pour provoquer une révolution sans toucher aux avantages
acquis ? Telle était l'épineuse question de ce début de xx• siècle.
n E(eV)
L man Il Balmer (Ba) Pascllen(Pa) Bradœlt (Br) Pfund (Pf) Humphreys (Hu)
CIO 0
1 1
4
3
il 1 1
1 1 N -0,85
M -1,51
2 111 1 L -3,39
Orbites circulaires
2:rc·L = n·h
Sauts entre orbites
h·c
1 Niels Bohr li E=E(m )- E(n)= h-J= T
(1885-1962) _!__ liE _ m' -e' _!._ _ _!_)- R{_!._ _.. .!_)
À. - h-c - 8e~ ·h 3 -c n2 m2 - H n2 m2
Figure 88: C'est le physicien danois Niels Bohr qui sauva l'atome de l'implosion
à laquelle le condamnait la physique classique en quantifiant le moment cinétique.
186
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Invention du
cspin• (1926)
e. · ~
Effet 7.eeman
rn Champ
magnttique nul
1P11tllD's1/t
rnrn T.T
2P~llD's1 /l
Figure 89 : La découverte du spin a été un long chemin de croix pour les physiciens.
L'effet Zeeman découvert en 1896 par le physicien hollandais Pieter Zeeman consiste
à appliquer un champ magnétique à un atome qui émet de la lumière. En présence
d'un champ magnétique, on observe parfois, comme dans le cas de la raie rouge du
cadmium, trois raies formant triplet au lieu d'une seule raie à 6438 À (effet Zeeman
normal). À l'opposé, les raies d'autres éléments comme le sodium ne se décomposent
pas en triplets sous l'action d'un champ magnétique mais en quadruplets ou en
sextuplets (effet Zeeman anormal). L'expérience de Stern et Gerlach réalisée en 1921
sur un faisceau d'atomes d'argent traversant une région où règne un gradient de
champ magnétique a permis de mettre en évidence/ 'existence d'un moment cinétique
intrinsèque qui sera nommé «spin »par la suite par Uhlenbeck et Goudsmit en 1926.
Première quantification
La situation se clarifia dès 1925 lorsque Heisenberg introduisit sa
mécanique des matrices. Ainsi, au lieu de s'intéresser à la position d'un
électron en un lieu donné, chose impossible à mesurer, Heisenberg utilise
un tableau infini de fréquences fondamentales déduites de la seule chose qui
peut être mesurée, à savoir des raies d'absorption ou d'émission de la lumière
par les atomes. En dérivant le tableau « position » par rapport au temps et en
multipliant par la masse, on obtient un nouveau tableau infini, « quantité de
mouvement ». Puis, pour définir le tableau « action », il cherche à multiplier
le tableau« position» par le tableau« quantité de mouvement». Il s'aperçoit
alors avec inquiétude que le produit de deux tableaux dépend de l'ordre avec
lequel on effectue leur multiplication. En particulier, il n'obtient pas le même
résultat selon que le tableau « position » se trouve à gauche ou à droite du
tableau « quantité de mouvement », c'est-à-dire que les deux tableaux ne
commutent pas entre eux. Au prix d'efforts calculatoires titanesques, il finira
par traiter avec succès le cas de l'oscillateur harmonique et par expliquer
la quantification de son énergie (Heisenberg 1925). Sa méthode fut alors
rapidement améliorée par de meilleurs mathématiciens (Jordan & Born 1925,
187
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Dirac 1926a, Born & al. 1926) jusqu'au calcul théorique complet du spectre
de l'atome d'hydrogène (Pauli 1926). L'année suivante, Heisenberg montre
que lorsque deux tableaux ne commutent pas entre eux, cela signifie que les
deux quantités physiques associées ne peuvent être mesurées simultanément
avec une précision arbitraire et obéissent donc à un principe d'indétermination
(Heisenberg 1927).
188
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Pour la petite histoire, rappelons que von Neumann est le père des
calculateurs modernes et un grand spécialiste du jeu de poker. Dans les
années 1950, il a lancé le premier la notion « d'équilibre de la terreur »
189
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Un monde quantique
En fait, il y a très peu de choses à savoir pour manier correctement la
mécanique quantique. La figure 90 récapitule les concepts clés pour une
approche de première quantification où le rayonnement reste traité avec les
équations macroscopiques de Maxwell. On y voit très clairement que si le
quantum d'action était nul, on ne pourrait pas associer énergie et fréquence.
De mêmes quantités de mouvement et longueur d'onde seraient des notions
disjointes et donc plus de dualité onde/corpuscule. Il n'y aurait pas non plus
de spin, ce qui fait que le monde serait dense, sans vide et uniquement noir
et blanc. Il n'y aurait aussi aucune incertitude affectant les notions de temps,
d'énergie, de position, de quantité, de mouvement et tout serait parfaitement
dénombrable. Bref, un bien triste monde où régneraient des comptables
190
CHAPITRE IV - RELATIVITt ET QUANTA
Principe d'intemporalité
Le premier principe d'intemporalité est lié à l'aspect discontinu de la
mécanique quantique (figure 91). Ce sont les fameux sauts quantiques qui
effrayaient tant Schrôdinger. Il existe de fait une différence importante entre
un point de vue relativiste et un point de vue quantique. Ainsi, si l'on cherche
à connaître la position d'une particule, un physicien relativiste dira : « Elle
se trouve ici à la position x et au temps t »,alors qu'un physicien quantique
dira plutôt ceci : « Elle est nécessairement quelque part et soit x le résultat de
la mesure de sa position à l'instant t. » Le physicien quantique prend donc
bien soin de distinguer entre trois concepts : l'état, l'opérateur représentant la
mesure effectuée et le résultat obtenu. Or, s'il existe un opérateur quantique
associé à la mesure de la position spatiale, il n'en existe aucun associé à la
mesure du temps. Ce qui est très ennuyeux, car la théorie de la relativité exige
que temps T et espace L jouent physiquement le même rôle. Le temps n'est
donc pas une observable en théorie quantique en raison de l'existence de
191
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Saut quantique
Temps classique (t)
Énergie E = hxfréquence (f)
Figure 91 : En raison des sauts quantiques qui peuvent arriver à tout instant de
manière parfaitement aléatoire, la mécanique quantique est intemporelle, c'est-à-
dire que le temps t tel que le conçoivent Newton ou Einstein n'existe plus.
Ceci implique que le temps t qui se mélange avec les coordonnées d'espace
dans une poussée de Lorentz n'a absolument rien à voir avec le temps t qui
apparaît dans l'équation de Schrôdinger. Comme on utilise un même label
pour deux concepts de nature très différente, la confusion rôde à tous les
étages. Les traités de mécanique quantique sont en effet particulièrement
évasifs sur l'origine physique de cette vilaine asymétrie entre temps et
espace en première quantification. Un autre problème est que la théorie de
Schrodinger n'est pas covariante par application d'une poussée de Lorentz.
En effet, une poussée de Lorentz mélange la coordonnée de temps avec une
coordonnée d'espace. Or, dans l'équation de Schrodinger dépendante du
temps, il faut dériver une seule fois par rapport au temps et deux fois par
rapport aux coordonnées spatiales. Il en découle que seule une poussée de
Galilée laisse invariante l'équation de Schrodinger. La théorie ne peut pas
donc être relativiste.
192
CHAPITRE IV - RELATIVITt ET QUANTA
Principe d'indétermination
Dans l'esprit de la mécanique quantique relationnelle (Rovelli 1996), le
même formalisme basé sur la théorie de l'information au sens de Shannon
conduit aussi bien à l' insécabilité du quantum d'action qu'à la célèbre relation
d'indétermination d'Heisenberg liant l'étalement spatial d'un objet quantique
dans une direction quelconque ~q à l'étalement en quantité de mouvement
~p dans cette même direction (figure 92). Ce qui est frappant dans cette
nouvelle manière de raisonner, c'est que la théorie de l'information permet
de s'exprimer indifféremment selon un langage classique ou quantique. Ceci
tient au fait que si la mécanique quantique nous impose de faire une distinction
entre système observé et observateur qui échangent de l'information, elle
nous laisse complètement libres de choisir la ligne de démarcation entre les
deux systèmes. Il en découle que différents observateurs peuvent très bien
avoir des visions différentes d'une même séquence d'événements et que
les notions d'état quantique, de valeur d'une variable, ou de résultat d'une
mesure sont des notions relatives à l'observateur, au même titre que la valeur
que peut prendre la vitesse en mécanique relativiste.
193
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
h _, 301
Â. = ..!:__ => Â. / nm = 399 mô.v·!ix ~ - => ô.v/m·s "" ( )i 1)
m·v (ml Da){vlm·s-') 4.1r 111 / Da \!ix l 11
Principe d'indiuisibilité
Le fait que le quantum d'action soit non nul implique qu'il est impossible
de couper un objet quantique en deux. Si d'aventure on y arrive, les deux
parties séparées se réuniront aussitôt afin de reformer un objet intact. C'est ce
principe qui est à l'origine de l'effet tunnel. Comme le montre la figure 93,
la présence de l'obstacle n'affecte ici en rien l'énergie ou la masse, mais
simplement la probabilité de passage d'un côté à l'autre. Ce mécanisme est
abondamment exploité de nos jours dans le microscope à effet tunnel qui
réalise le rêve d' Avogadro consistant à voir et manipuler les atomes un à un.
194
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
~...WJ7. Réduction de la
probabilité mais
Pensée quantique pas de l'énergielll
effet tunnel
195
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Principe d'indiscernobilité
Dans notre monde macroscopique, il est impossible de rencontrer deux
objets identiques en tout point : même masse, même composition chimique,
même forme, même couleur, même charge électrique, etc. Et, même si tel
était le cas, cela ne poserait aucun problème conceptuel pour le formalisme
classique. En effet, en physique classique, il est toujours possible de suivre
les objets de manière individuelle en utilisant des repères numériques. On
dira par exemple que l'objet numéro 1 se trouve à telle position et que
l'objet numéro 2 se trouve à telle autre position, et ainsi de suite. Cela n'est
plus possible en physique quantique, car absolument rien ne permet de
distinguer un électron d'un autre électron en raison du fait que les positions
ne sont connues que de manière probabiliste. Il existe donc un traitement
typiquement quantique de ce genre de situations qui ne possède aucun
équivalent classique. Les implications de cet état de fait sont parfois tout à
fait non intuitives et peuvent avoir des conséquences très profondes. Ce qui
196
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
est en fait tout à fait remarquable, c'est que toutes les particules connues sont
des copies conformes : tous les électrons sont identiques, tous les protons
sont identiques, etc. Comme on le verra au chapitre suivant, seule la théorie
quantique des champs est capable de fournir une explication naturelle pour
cette identité particulaire extrêmement frappante.
Par conséquent, toute mesure faite sur le système avant et après échange
doit conduire au même résultat expérimental. Dans le cadre du formalisme
quantique, cette invariance des observations expérimentales par permutation
d'étiquettes sur des objets identiques signifie que la probabilité de trouver
le système dans un état donné doit rester invariante lors du processus de
permutation. Le fait d'autoriser physiquement la permutation se traduit dans
ces conditions par le fait que l'amplitude de probabilité décrivant le système
se trouve multipliée par un facteur de phase arbitraire. En effet, rappelons
que l'espace de Hilbert possède une structure d'espace vectoriel impliquant
l'ensemble des nombres complexes, c'est-à-dire que les amplitudes de
probabilité de se trouver dans un état donné sont des nombres complexes.
Il est très facile de constater que cette multiplication de l'amplitude de
probabilité par un nombre complexe unitaire arbitraire ne modifie en rien la
probabilité correspondante.
197
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE U MÉDECINE
Symétrie d'échange
Figure 95 : Il est interdit de mettre des étiquettes sur les objets quantiques en
raison du fait que tous les corpuscules sont identiques en tout point et qu'il peut y
avoir superposition d'états lors de toute permutation laissant la situation physique
inchangée.
198
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Principe d'intrication
Il s'agit à coup sûr du principe le plus étrange de la théorie quantique,
car il amène à la notion de non-localité. En physique classique, un système
est une partie de la nature qui peut être isolée de son environnement. En
physique quantique, les systèmes isolés n'existent pas, car il est impossible
de rendre les interactions infiniment petites en raison de la finitude du
quantum d'action. Ceci permet de définir avec plus de précision le concept de
système. Un système est donc une partie de la nature qui interagit de manière
incohérente avec son environnement tandis qu'un objet est une partie de la
nature qui interagit avec son environnement à travers un bain. Il découle de
cette définition qu'un système sera qualifié de quantique s'il peut être décrit
par une fonction d'onde 'V chaque fois qu'il est presque isolé avec un temps
d'évolution tevo1 = h/LiE < tr et qu'il est en interaction incohérente avec son
environnement. Autrement dit, un système quantique ne peut être décrit par
une fonction d'onde que s'il interagit de manière incohérente et faiblement
avec son environnement. Par contraste, un bain ne peut jamais être isolé car
son temps d'évolution est toujours plus grand que son temps de relaxation.
Comme la plupart des corps macroscopiques sont en contact avec des bains,
voire contiennent eux-mêmes un bain, ils ne peuvent pas être décrits au
moyen d'une fonction d'onde. En particulier, il est impossible de décrire un
appareil de mesure à l'aide d'une fonction d'onde. Il découle de ceci qu'un
système macroscopique est un système qui possède un temps de décohérence
plus petit que le temps d'évolution de ses constituants. De manière évidente,
les systèmes macroscopiques interagissent de manière incohérente avec leur
environnement proche. Selon ce critère, les objets de la vie de tous les jours
et les personnes sont tous des systèmes macroscopiques.
199
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Superposition d'états
200
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Nombres complexes
Ce qui fait souvent renoncer à avoir une pensée quantique est
probablement le fait que la mécanique quantique utilise des nombres
complexes et non des nombres réels comme la physique classique. Il est
donc impératif de démystifier quelque peu ces nombres au lieu d'y voir
des constructions intellectuelles imaginaires, puisqu'ils font intervenir
ce nombre, noté i, qui multiplié par lui-même donne -1. Il faut plutôt
les prendre pour ce qu'ils sont, à savoir des nombres circulaires et non
des nombres linéaires comme les nombres réels. Ce qui nous ramène à
la figure 1 de l'introduction où je présente les deux modes de pensée,
occidental et oriental. L'avantage de penser en cercle, c'est qu'apparaît
de manière naturelle l'idée que toute réalité est fixée par la donnée
de deux nombres : le rayon du cercle et l'angle de phase, c'est-à-dire
l'angle que fait la droite joignant le centre du cercle à l'un des points de
sa circonférence avec l'axe réel. Si l'angle de phase est nul, je suis dans
le monde des nombres réels, tandis que si l'angle de phase vaut 90°, je
suis passé dans une autre réalité linéaire, mais orthogonale à la première
et n'ayant qu'un seul point commun : le centre du cercle. Si j'ai un
angle de phase de 180°, je me retrouve de nouveau dans le monde réel,
mais ce qui était droit est devenu gauche et vice versa. Bref, le monde
avec angle de phase de 180° est en tout point similaire au monde avec
angle de phase nul, sauf que tout y est inversé, c'est-à-dire multiplié par
-1. Or, comme 180° = 90° + 90°, si j'appelle 'i' l'opération consistant
à tourner d'un angle de 90° dans le sens inverse des aiguilles d'une
montre, je retrouve bien la propriété i2 = -1. Ceci n'a rien d'imaginaire ni
d'intellectuel, mais traduit l'existence d'une réalité circulaire différente
sur un plan topologique d'une réalité linéaire.
La topologie, qui est cette science qui parle des objets indépendamment
de leur forme ou de leur taille, nous apprend que la seule différence entre la
droite et le cercle est l'absence d'un seul point situé à l'infini qui aboutit à une
topologie de la droite non compacte, c'est-à-dire de taille infinie. Rajoutons
un seul point à l'infini à la droite et celle-ci se transforme aussitôt en cercle de
201
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
topologie compacte qui possède une taille finie. Si vous aviez à choisir entre
une topologie non compacte générant un monde infini et une autre compacte
générant un monde fini, que choisiriez-vous ? Le monde fini, bien sûr, car
au moins, on a une chance de pouvoir en faire le tour et revenir à son point
de départ à un moment ou à un autre. L'idée d'un monde infini, où l'on part
dans une direction sans aucun espoir de retour, est par contre assez effrayante.
Donc vous choisiriez le cercle et non la droite, et la nature fait comme vous,
puisque vous êtes la nature, elle choisit pour s'exprimer le cercle et donc
les nombres complexes, se réservant le droit de revenir à des nombres réels,
soit en annulant la phase, ce qui permet d'obtenir le rayon du cercle, soit
en multipliant par ce que l'on appelle le complexe conjugué, ce qui permet
d'obtenir le carré du rayon du cercle.
202
CHAPITRE IV - RELATMTÉ ET QUANTA
Mais la pensée classique ne se limite pas aux lois de Newton, car ces
dernières ne sont d'aucune utilité pour décrire les phénomènes de nature
électromagnétique. Pour ceux-ci, on a donc introduit au x1xe siècle en chaque
point de l'espace-temps un champ à six composantes (trois pour le champ
électrique et trois pour le champ magnétique) qui se transforment l'une dans
l'autre selon les quatre équations de Maxwell. Ici aussi, lorsqu'on récupère les
images de la sonde qui s'est posée sur une comète grâce aux lois de Newton,
on utilise les bonnes vieilles équations de Maxwell et non l'électrodynamique
quantique. Tout cela donne donc l'illusion que l'on peut se passer de la
mécanique quantique à notre échelle, vision des choses qui culmine dans
l'interprétation de Copenhague de Niels Bohr, avec des corpuscules obéissant
aux lois quantiques et des observateurs exclus du monde quantique car
obéissant aux lois purement déterministes de la physique classique.
203
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
y\
/x ~i
flèche résultante
~.1
0,0
0 % OA
fi>.
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y~, ô
0,3
~6
Richard Feynman Flèche
(1918-1988) résultante
.~ ABCDEFGHIJKLM
BCDEFGHIJKLM
_, 1-.......-/'//_ . . . . . , ,_
Figure 97 : La mécanique quantique par intégrale des chemins est une idée du
physicien américain Richard Feynman qui permet de démystifier la dualité onde/
corpuscule. La seule chose à faire est d'additionner des nombres complexes, ou,
ce qui revient au même, faire une somme vectorielle de flèche. Chaque événement
se représente par une flèche à laquelle est associé un angle de phase par rapport à
une direction commune, le module de chaque flèche correspondant à la probabilité
de /'événement. Comme on le voit en bas, lorsque les chemins sont compliqués ou
trop longs, les angles de phase varient rapidement, ce qui les rend inobservables par
interférence avec d'autres chemins similaires. Par contre, il existe des chemins où
l'angle de phase varie très peu, ce qui les renforce lors de la sommation, les rendant
finalement observables.
204
CHAPITRE IV - RELATIVJTt ET QUANTA
205
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Dualité onde/corpuscule
La mécanique quantique de première quantification est empoisonnée par
un concept qui rend cette science incompréhensible pour le commun des
mortels. Je vais ici démonter le mécanisme qui, en 1930, a vu triompher
cette notion de dualité onde/corpuscule qui n'est qu'un épiphénomène de peu
d'intérêt. De fait, la dualité onde/corpuscule supposée des particules de la
première quantification les fait apparaître comme des entités métaphysiques.
206
CHAPITRE IV - RELATIVITÉ ET QUANTA
Les deux fautifs s'appellent Albert Einstein et Louis de Broglie. Car c'est
Einstein qui a mis le feu aux poudres en suggérant que les échanges d'énergie
et de quantité de mouvement entre le champ électromagnétique et un système
atomique ne peuvent se faire qu'au moyen d'un quantum, qui sera baptisé
« photon » quelques années plus tard par Gilbert Newton Lewis. C'est ce
quantum qui permettra à Einstein d'expliquer l'inexplicable, à savoir l'effet
photoélectrique, et qui lui vaudra son prix Nobel de physique en 1921.
Comme on l'a vu, le dernier clou sera enfoncé par Arthur Compton en 1923
qui confirmera sans appel possible le caractère corpusculaire de cet échange
d'énergie et de quantité de mouvement entre rayonnement et matière, ce qui
lui vaudra le prix Nobel de physique en 1927. C'est ce qui va amener Louis de
Broglie à douter de la nature corpusculaire de l'électron avec tout le brillant
génie qu'on lui connaît et qui lui vaudra le prix Nobel de physique en 1929.
Je me souviens très bien de mon désarroi total lorsque j'étais étudiant, face
à ce problème rencontré lors de mon premier cours de mécanique quantique.
L'enseignant semblait très à l'aise avec ce problème épineux, et se mit
immédiatement à poser une équation d'onde différentielle du second ordre aux
dérivées partielles, sans justifier son origine physique, et l'on passa le reste du
cours à résoudre cette équation, en long, en large et en travers, dans des tas de
207
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
situations où seule change la forme du potentiel. Puis, lors d'un cours sur la
liaison chimique, un autre enseignant, tout aussi brillant que le premier, ne posa
aucune équation différentielle, mais se mit au contraire à écrire des matrices
carrées et chercha à les diagonaliser pour obtenir des niveaux d'énergie. Je
cherchais vainement à voir le rapport avec les ondes de l'autre cours, car les
deux enseignants étaient d'accord pour dire que cela importait peu. Ce qui
comptait, c'était que les résultats obtenus étaient conformes à l'expérience, et
si les méthodes employées présentaient des côtés incompréhensibles, c'était en
raison du caractère incompréhensible de la nature atomique. J'étais évidemment
très frustré, car s'il était vrai que mon corps était fait d'atomes et de molécules,
alors il s'ensuivait que mon corps devait être lui aussi incompréhensible.
Comme cela semblait ne pas être le cas, il y avait donc anguille sous roche et je
me faisais fort de la dénicher un jour.
Planck n'était pas d'accord avec cette interprétation et pensait plutôt que
le champ électromagnétique n'était pas une collection de photons, mais une
entité remplissant tout l'espace à tout instant et qui devait être redéfinie pour
rendre compte de l'apparition de corpuscules sous certaines conditions.
Autrement dit, les photons n'existent pas en tant que tels, ils ne sont que
la manière dont un champ se manifeste lorsqu'il rencontre de la matière.
Dès que l'excitation cesse, les photons disparaissent et le champ retrouve
un nouvel état d'équilibre. Le problème est que Planck ne voyait pas du tout
comment faire pour concrétiser ses idées sur un plan mathématique et qu'il
jeta l'éponge suite à l'avalanche de Prix Nobel consacrant la dualité onde/
corpuscule comme un point acquis de la réalité atomique.
208
CHAPITRE IV - RELATIVITt ET QUANTA
tant il est absurde de penser qu'une particule puisse être en même temps
parfaitement localisée en une position donnée et occuper aussi tout l'espace
disponible. Bien sûr, il y a toujours la possibilité de former des paquets
d'onde, satisfaisant au principe d'indétermination d'Heisenberg, mais toute
cette physique mathématique est déjà comprise dans le développement au
second ordre de l'intégrale des chemins, qui montre donc que les ondes n'ont
rien de fondamental puisqu'il s'agit d'une approximation. Conceptuellement
parlant, les ondes n'amènent que de la confusion dans les esprits, même si
techniquement parlant elles s'avèrent très utiles pour faire les calculs.
111!1! h 1- 2- 5-
~I 1 1 1 t t 11
-.r--t -t-·-f ~ --m---~H-- 11 1
. .
lU . .
40 ()()() électrons Ceo: m = 1 ,2·1~ kg => A= 2,8 pm
..... -· -
*• -- .....
6 ()()() électrons
Figure 98: Haut: expérience de 1961 de Claus Jonsson démontrant qu'un faisceau
d'électrons se comporte bien comme un faisceau lumineux /orsqu 'on le fait passer
dans un système de fentes. Gauche : expérience de Akira Tonomura réalisée en 1989,
où les électrons sont envoyés un par un sur un cible et où l'on voit le diagramme
d'interférence apparaître progressivement dès que le nombre d'électrons devient
suffisamment important. Droite : expérience d'Anton Zellinger réalisée en 2003
et démontrant qu'un faisceau de molécules C60 présente bien comme un faisceau
électronique un comportement de nature ondulatoire.
209
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
toutes ces expériences avec des électrons de masse extrêmement faible sont
impressionnantes et les physiciens se sont donc demandé ce qu'il adviendrait
avec des objets de masse beaucoup plus grande comme une molécule. C'est
ainsi qu'en 2003 on utilisa des fullerènes de type C60 qui avec une masse
m = 1,2 · l 0- 24 kg, un million de fois supérieure à la masse de l'électron,
devraient avoir, pour des vitesses del' ordre de 200 m s- 1, une longueur d'onde
À= 2,8 pm (Nairz & al. 2003). De fait, lorsque l'on envoie un faisceau de
molécules C60 monocinétique bien collimaté à travers des fentes, on observe
à la sortie des franges d'interférences qui indiquent que même pour des
masses aussi élevées, les molécules continuent à produire des diagrammes
d'interférence.
Il est donc tout à fait clair qu'il est impossible de voir un seul électron
se comporter comme une onde, car ce que l'on observe dans toutes ces
expériences, c'est que les électrons ou les molécules forment toujours
des spots bien localisés spatialement sur l'écran. Ce n'est qu'après avoir
envoyé un grand nombre de corpuscules que l'on voit apparaître les franges
d'interférences traduisant l'existence d'une phase. Le fait que l'on interprète
la figure d'inférence obtenue avec un formalisme ondulatoire est ici une
simple affaire de goût, une manière de voir les choses et de s'exprimer. Le
fait qu'il faille sommer des nombres complexes pour justifier les observations
expérimentales ne vient pas d'un quelconque caractère ondulatoire
intrinsèque aux objets quantiques, mais seulement de l'absence de grandeur
d'état (Destouches-Février 1946).
210
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211
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
212
L'eau quantique
•Préambule
La mécanique quantique peut-elle nous aider à mieux comprendre les
propriétés de l'eau ? Assurément oui, car si l'on en reste au concept de liaison
hydrogène avec une définition tenant sur plusieurs pages A4, on ne pourra
au cours des années futures que rallonger une liste de critères déjà bien
longue. Dans ce chapitre, nous allons voir que pour comprendre vraiment
ce qui se trame derrière une liaison hydrogène, il faut en fait procéder à une
double quantification. La première quantification concernera le mouvement
des électrons dans un objet contenant 10 protons, où 8 protons se trouvent
collés ensemble et stabilisés par 8 neutrons (noyau oxygène) avec deux autres
protons situés de part et d'autre de ce noyau massif soit générant une tête
de Mickey, soit traçant le V de la victoire. Nous verrons qu'à ce stade de
première quanti:f}cation, le mystère reste entier. Pour vraiment comprendre
ce qui se passe, il nous faudra procéder à une seconde quantification, c'est-
à-dire prendre les états quantiques issus de la première quantification et les
considérer non pas comme des états mais comme des champs afin qu'ils
puissent interagir via leur phase avec d'autres champs, comme le champ
électromagnétique. Cela nécessitera de comprendre que le vide n'est
finalement pas si vide que cela, et que c'est peut-être parce que l'on s'obstine
à croire que le vide est vide que l'eau nous apparaît si mystérieuse. Mais
avant de s'embarquer dans ce voyage fascinant, il peut être utile de résumer
le chapitre précédent en faisant une analogie avec ce que l'on connaît de
l'électromagnétisme classique. Cela a été très bien expliqué par le physicien
américain Freeman Dyson, comme le révèle ce petit extrait (Dyson 1958) :
213
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
214
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
Une fois que chaque niveau possède son label, on calcule son énergie
de manière à faire un classement depuis les niveaux les plus stables en bas
jusqu'au niveau le moins stable tout en haut. Dans le cas présent, on a combiné
sept états de valence (cinq pour l'oxygène et un pour chacun des deux atomes
d'hydrogène), ce qui fait qu'on obtient sept combinaisons : quatre ayant
l'étiquette a 1, deux ayant l'étiquette b2 et un d'étiquette b 1• Il reste enfin à
placer les électrons par paires en raison du principe d'exclusion de Pauli en
allant du bas vers le haut. Ici, il y a dix électrons à placer, soit cinq paires, ce
qui fait que l'on occupe les cinq premiers niveaux. La dernière étape consiste
à interpréter le diagramme sachant que chaque niveau rempli correspond soit
à une liaison chimique, s'il y a étalement de la densité électronique sur tous
les noyaux, soit à une paire d'électrons dite «non liante » car localisée sur
seulement quelques noyaux. Ici, il y a clairement trois paires d'électrons non
liantes (la, et lb 1 près de l'oxygène et 3a1 qui évite l'oxygène pour se répartir
entre les deux protons). Cela laisse deux paires complètement délocalisées
sur les trois noyaux : 2a 1 qui enrobe les trois noyaux de manière homogène
sans changement de signe de la fonction d'onde et 1b2 qui se partitionne entre
deux moitiés de signes opposés mais bien délocalisée à part égale entre la
droite et la gauche de la molécule.
215
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
premier niveau vide, appelé LUMO (4a 1), très haut en énergie empêchant
les agents réducteurs donneurs d'électrons de briser les liaisons 0-H selon la
réaction : H-0-H + 2 ee--+ H-oe + 8H. De même, la molécule d'eau possède
un dernier niveau occupé, appelé HOMO (l b 1), très bas en énergie empêchant
les agents oxydants avides d'électrons de briser les liaisons 0-H selon la
réaction : H-0-H--+ H-OEB + EllH + 2 ee.
2 - 4a 1
LUMO
HOMO
0
-#- 1bl
•
-#- 3a1 Orbitales atomiques
+ 1b2
0
-tf- 2a 1
0 0
•
Figure 99: La molécule d'eau en première guantitication. Les couleurs représentent
la phase positive (orange) ou négative (bleu) de la fonction d'onde décrivant le
mouvement des électrons attirés par les noyaux. On appelle plan nodal une zone
spatiale où la fonction change de signe et où la probabilité de présence de/ 'électron
est donc nulle. Plus une fonction d'onde présente de plans nodaux, plus l'état devient
instable en raison des répulsions internucléaires non écrantées par les charges
négatives des électrons. Les niveaux en rouge sont des niveaux hautement instables
qui doivent rester vides, sauf en cas de réaction chimique. Un réducteur viendra
alors placer ses électrons dans le premier niveau vide, noté LUMO, tandis qu'un
oxydant retirera deux électrons depuis le plus haut niveau occupé, noté HOMO.
216
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
--
~
...
Jus de citron 4.8-8.2
2 H 20 +:± H 30 61 + OH 0
Cola
Vinaigre ...
2·µ(H 20) = µ(H 3QG>)+ µ(H0 9 )
-
Sein 5.5-6,5
Jus d'orange ou de pomme
c..Mbuccolo 6.2-1.2
Bièrti
6.3-7.3
T = 25°C => Kw = [H3QG>l[H0 8 ] "'10-..
Café
~ 6.5- 7.2 [HaQG>] = [H06 ] = ..fK; • 10·'
Thé
Collulo 6.9
Pluie acide
Pluma.-- 1.0
Lah pH = -log,. [H3QG>] => pH =7 à T = 25°C
EtytlvocylOs 7.2
Eau pure
•
l . l q l * » - 7.3-1.4
Salive humaine
Corjondlvo 7. ~-e.o
Sang
ACIDE ALCALIN
Song 7.35- 7.42
Eau de mer
1 11Ill
Poumons 7.6
-
SiM>n ,_
_....
7.6
Ammoniaque 7.8
Chaux
Soude molaire
~
.....,_
7.t-1.0
217
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
0 14 21 28 42
800
600
rzf 400
><
0
"O
~ 200 2 H 2 0(liq.) ~ 2H 2 (gaz) + 0 2 (gaz)
Ql
·.i:i 2·µ("20 ) = 2·µ( "2)+ µ(O.)
i::
0
~
Cl..
T = 25°C ~ KE = P(H.) 2·P(02) " 8 ·10 ·84
-200 2P(O.) = P(H.) ~ P(H.) = efï"K: ~ 2,6·10-"'
-400 rH2 = -log'° P(H2) ~ rH2 = 27,6 à T = 25°C
- 600 ~T·ln 10
0 2 4 6 2e - (rH • - 2·pH)
"' = - -
...,,
Figure 101 : Gamme de potentiels rédox et gamme de pH pour des eaux naturelles
ou synthétiques (ERB).
...... i l
rH • 6 rH. • 7 rH, • 8 rH2 • 9
Prolüération
Flavo-
enzymes
0 2 -ee
---
Figure 102 : Influence du rH2 sur la différenciation cellulaire et sur le stress oxydatif.
D'après Sarsour & al. (2009)
218
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
-
.rl
:e
c:
~20
~
'b
R
!i10
c:
0
A,: IP =14.87 eV
~
1
Cl)
........~,_._~a--~9:----~,o~~,~,.........~,2:-1-~,s~~,.':-'-~,~s~1~e_._~,,~~,a,.....i.~,~9~20
0 s~~e
219
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
7 - - 12,280 eV - 12,328 eV -
8 - - - - 12,397 eV -
9 - - - - 12,441 eV -
IO - - - - 12,472 eV -
II - - - - 12,495 eV -
OO 12,62 eV 12,62 eV 12,62 eV 12,62 eV 12,62 eV 14,87eV
220
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
Il est important de réaliser que les spectres des figures 103 et 104 représentent
beaucoup mieux la réalité de l'eau, avec toute sa richesse et sa complexité,
qu'une formule banale HzD obtenue au xvme siècle se limitant à l'aspect
purement matériel de la chose avec des liaisons H-0-H parfaitement irréelles,
simples images fantomatiques dues à notre malaise à penser « énergie » au
lieu de« matière». C'est pourtant ce que nous invite à faire la théorie de la
relativité et des quanta selon l'équivalence de base entre la masse, la matière,
le tangible, l'inerte et de l'autre côté la fréquence, l'énergie, le non-tangible,
le dynamique. La constante de Planck est bien là pour faire le pont et assure
que les deux aspects complémentaires corpuscule et onde sont équivalents
pour discuter des phénomènes naturels.
;CD
'l'
0 20 .;\ •
:c )• .
..~ \
w ~ :
0.2S
:s~ 16 : \ 1 0.20
CD
:::s
\ i 0.1'
aO'
0
12 .• \
.\
•
t 0.10
\ J
1
t 0.05
8 f
•
1 12 16 20
ti-...ar .,._., rN
24 28
0 ~ 100 1~ 200
Ënergie du photon I eV
Figure 104: Force d'oscillateur optique de l'eau dans la région 6-200 eV mesurée
à basse résolution (1 eV) au moyen de la spectroscopie (e,e) dipolaire (Chan & al.
1993). L'encadré montre une mesure haute résolution (48 meV) de la zone 6-30 eV
qui peut être comparée au spectre de photo-absorption présenté en figure 103.
221
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Watervapor
i~ ul~ f:
::i
...;
j 0.4
.!!P
Cf.) ~- "-'--~~~~~......-"~-'-'r-
0.2
0 20 40 60 80 100
Wavenumber /cm-•
Figure 105 : Mise en évidence des raies des isomères ortho et para de la molécule
d'eau à l'état liquide.
222
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
On sait que la distinction entre eau« ortho »et eau« para» n'est possible
que pour des molécules d'eau séparées à l'état gazeux, et c'est la raison pour
laquelle ces deux isomères sont généralement étudiés dans les masers à eau
galactiques. Par exemple, les masers à eau présents dans la voie lactée ont
permis de mesurer la distance qui nous sépare du centre de notre galaxie. Ce
fait peut être exploité en astrophysique pour étudier via la mesure du rapport
ortho/para le mécanisme de formation des comètes où règnent des températures
de l'ordre de T = 25 K (Minia & al. 2004). En revanche, pour une température
suffisamment haute (T > 50 K), le rapport à l'équilibre thermique doit être de
trois molécules ortho pour une molécule para. Même dans ces conditions et
surtout en phase non condensée où les collisions sont rares, l'isomérisation
ortho +-+ para peut être extrêmement longue car la théorie quantique impose
que le moment cinétique de spin d'un système isolé se conserve indéfiniment
dans le temps. De fait, la seule manière de transformer un isomère ortho en
isomère para (et réciproquement) est que, lors d'une collision entre deux
molécules d'eau, il y ait excitation vers des niveaux vibro-rotationnels des
isomères ortho ou para ayant des énergies très proches et qu'une interaction
hyperfine prenne le relais pour changer les valeurs des moments cinétiques et
donc la parité des états afin d'autoriser la transition ortho +-+para.
Un autre point intéressant est qu'en raison des règles liées au spin, la
molécule d'eau para peut s'arrêter de tournoyer autour de son centre de
masse, tandis que l'eau ortho est condamnée à tournoyer sans fin puisqu'elle
possède une énergie de point zéro pour la rotation. Ceci est évidemment un
fait crucial pour l'eau morphogénique qui se structure en couches sur des
surfaces minérales ou organiques. La figure 106 montre que l'on observe bien
un enrichissement en eau para pouvant s'immobiliser dans les couches par
rapport à l'eau ortho qui est incapable de s'immobiliser.
223
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
45
0.15
30 .,;
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a-<:hymolrypsine
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IV
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15 l 0.10
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~ 0 f-<++-+-+-+++-+-+++++-+-+-+-+-+-+-+++-+-+-+-H-i
l
"'~ 20
IV
75 80 85 .,
QI
-QI Nombre d 'onde I cm.,
""~ 15
~ Lysozyme: J:onoo/Tpara = 2,3 ± 0,2
10 =
Collagène: J:onoo/T:para 1,5 ± 0,2
MgSQ4: :ronoo/T:para = 2,1 ± 0,3
5
CaO: J:onoo/T:para = 1,8 ± 0,2
Zéolithe sé~be: J:ortOOIT:para =1,9 ± 0,3
0 5 10 15 20 25
t (min)
S.A. P.ote.khin & al., BiaTJbr.s. Chem., fil (2005) 84
Figure 106: Différentiel d'adsorption entre eau ortho et eau para sur des surfaces
organiques ou minérales.
Biologie quantique
Nous avons vu au chapitre 2 que nous sommes des êtres hydriques. Dans
nos cellules, c'est probablement l'effet tunnel qui permet le passage de l'eau
dans les aquaporines. En effet, les neurones, comme toute cellule, doivent
s'hydrater pour fonctionner et utilisent pour cela des aquaporines (AQPs),
canaux dédiés au passage de l'eau de part et d'autre d'une membrane
lipidique fortement hydrophobe (voir chapitre 2). Afin que seule la molécule
d'eau passe, les aquaporines disposent toutes d'un site de constriction ar/R
formé d'un résidu aromatique faisant face à un résidu arginine (R) qui pour
AQPl, principale aquaporine du cerveau, possède un diamètre de seulement
0,28 nm. Sachant que la molécule d'eau a un diamètre légèrement supérieur
de 0,3 nm, on pourrait s'attendre à ce que le passage de l'eau soit un
224
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
processus long et pénible pour la molécule d'eau. En fait, il n'en est rien,
et les mesures montrent qu'environ 3 milliards de molécules d'eau passent
chaque seconde dans le canal, ce qui fait que l'eau diffuse plus vite dans le
canal de l'aquaporine que dans de l'eau liquide à 5°C !!!
ÂX = 2-3,4Â
=>À~ 25-44Â
La raison en est simple et tient dans le fait que la distance à franchir est un
multiple entier de la longueur d'onde quantique de la molécule d'eau fixée
par sa vitesse. Ainsi, on sait qu'une aquaporine laisse passer 3 milliards de
molécules d'eau par seconde et se caractérise par un coefficient de diffusion
de l'eau de 5 10- 10 m2 ·s· 1 (De Groot & Grubmüller 2001). Si on prend la
racine carrée du produit du flux par ce coefficient de diffusion, on trouve
une vitesse moyenne de 1,2 m s· 1 (figure 107). Toutefois, si l'on prend en
compte la relation d'indétermination d'Heisenberg liant position et quantité
de mouvement, on trouve compte tenu de la taille du pore une incertitude
sur la vitesse pouvant atteindre 10 m·s- 1• Compte tenu de la masse molaire
de la molécule d'eau et de cette incertitude, on trouve une longueur d'onde
comprise entre 25 et 44 A, valeur comparable à la longueur du pore où se
trouve une file de 12 molécules d'eau (figure 107). La molécule d'eau peut
donc très bien se trouver en superposition d'état de part et d'autre du canal
de sélectivité et passer par effet tunnel par un canal qui est plus petit que son
diamètre propre.
225
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
On peut aussi songer aux neurotransmetteurs qui sont censés se fixer sur
des récepteurs post-synaptiques après diffusion à travers la fente synaptique.
En effet, rappelons qu'il a été démontré expérimentalement via l'expérience
cruciale des deux fentes que des molécules pouvant avoir des poids moléculaires
aussi grands que 7 kDa se comportaient bien comme des paquets d'onde et non
comme des objets classiques (Homberger & al. 2012). Cela signifie donc que
tout objet intracellulaire qui possède un poids moléculaire inférieur à 7 kDa est
un paquet d'ondes quantique et non une molécule (figure 108).
Comportement ondulatoire de grosses molécules
... C.,(C,,F,.J,
(5672 Da) 2.000
C.,(C,,F,.J,.
(6910 Da)
,..,.
l:: 100
]'ooo
...
0
·-~-~~-
0 200 400 llOO 800 1,000 0
x,PoMbllnrn}
c 1. H.,.N, F,S2s,o,
'"°" (5310 Da )
Interféromètre de
100
f:i------
<00
Kap.itza:Dirac::Talbot:La.u 01--~~~-_.,.
·-~-~~-
0 200 400 800 900 1,000 0 200 .OO flOO 100 1.000
X,PoMiarl{rm) x,Polltiorl(rwn)
Figure 108: Démonstration expérimentale que des objets, ayant une masse molaire
pouvant aller jusqu'à 7 kDa, se comportent comme des ondes.
226
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
Sympathique Perasympalhlque
ousysttme ou sysll6me
ergotrope trophotrope
169 Dll
Figure 109 : Analyse quantique de la diffusion des neurotransmetteurs dans une synapse.
Plusieurs ions calcium doivent se lier aux sites pour que la libération du
neurotransmetteur ait bien lieu. À l'échelle de la synapse, cela signifie qu'un
ion calcium doit se déplacer sur une distance d'environ 50 nm sur une durée de
200 µs pour aller de la sortie du canal au site de relâchement. Classiquement
parlant, cela correspond à une vitesse de diffusion voisine de 0,25 mm s- 1• Or,
selon la dualité onde-corpuscule, on trouve, avec une masse de 40 Da pour
l'ion calcium et une telle vitesse de diffusion, une longueur d'onde/...;:::; 40 µm.
Ceci montre que le paquet d'ondes associé à l'ion calcium possède une taille
nettement supérieure de plusieurs ordres de grandeur à la taille classique de
l'ion calcium. Cela signifie que l'idée même d'une trajectoire pour cet ion est
un non-sens et que l'ion n'a pas besoin de diffuser physiquement pour atteindre
le site de relâchement, car il lui suffit pour cela d'étaler son paquet d'ondes.
227
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Mais là n'est pas toute l'histoire, car le cerveau est aussi un calculateur qui
somme les signaux arrivant au sein de chaque synapse. Ce calcul quantique
nécessite donc la délocalisation d'un paquet d'ondes, mais aussi la diffusion
quantique par recouvrement du paquet d'ondes de l'ion calcium avec tous les
autres paquets d'onde associés aux molécules d'eau qui sont omniprésentes
dans la cellule. Les effets combinés de ces deux processus quantiques
(étalement du paquet d'ondes et diffusion) impliquent une probabilité
d'ouverture de la vésicule voisine de 50 % et donc une probabilité de non-
relâchement du neurotransmetteur de 50 % également. S'il n'y a pas réduction
de cet état quantique intrinqué, les deux potentialités quantiques vont
persister. Par conséquent, durant un certain intervalle de temps At où il y aura
N passages de pulses de potentiel d'action, l'état quantique du cerveau sera
une superposition de 2N alternatives possibles, chacune ayant le même poids
statistique. Ces multiples états vont avoir tendance à se rassembler autour de
certains « attracteurs » correspondant aux différentes alternatives de choix pour
le niveau d'intégration supérieur. À ce niveau supérieur, le nombre de plans
d'action est probablement très petit devant 2N, en raison de la théorie du chaos
qui montre que le nombre d'attracteurs d'un système chaotique est toujours
bien inférieur aux nombres d'états possibles de ce système.
228
CHAPITRE V - L'EAU QUANTIQUE
229
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
r
... 2b2
I'
(1a,)"(2a.) 2(1b2) 2(3a,) 2(1b,)2(4a,) 0 (2b,) 0
~ 3a,)
.....
S>O ~
~.
théorie
hv
" Symétrie C5
Figure 111 : La spectroscopie d'émission des rayons X montre très clairement que le
niveau de symétrie 3a1 (HOM0-1) est fortement affecté par la formation des liaisons
hydrogène, alors que la HOMO de symétrie 1b1 plus haute en énergie n'est quasiment
pas affectée. D'après Nilsson & al. (2005).
230
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
montrent que des champs magnétiques même très faibles peuvent modifier le
comportement de l'eau liquide.
Rappelons aussi qu'il existe une équivalence de principe entre la physique
de Newton et celle de Schrodinger, ce qui nous permet de mieux comprendre
l'échec de cette première quantification pour décrire l'eau. En effet, comme
la description des propriétés de l'eau était déjà insatisfaisante en physique
classique, il y a peu à attendre en gardant le même mode de pensée, basé
sur des corpuscules inaltérables en substituant simplement des nombres
complexes (première quantification) aux nombres réels (physique classique).
Seconde quantification
Pour sortir de toutes ces impasses théoriques, il n'existe en fait qu'une
seule issue qui consiste à quantifier simultanément le mouvement des
charges électriques et celui des champs électromagnétiques couplés à ces
mouvements (seconde quantification). Le corpuscule type de la seconde
quantification, le photon, n'a en fait absolument rien à voir avec le corpuscule
type de la première quantification, l'électron. La mécanique quantique de
première quantification, qui est non relativiste, ne peut pas en effet traiter
le cas des photons qui sont des particules se déplaçant à la vitesse de la
lumière. Il faudra donc attendre 1927 pour que P. A. M. Dirac développe
l'électrodynamique quantique en considérant le champ électromagnétique
comme une collection infinie d'oscillateurs harmoniques. L'idée fut ensuite
reprise et développée par Jordan, Heisenberg, Pauli, Fermi et Fock qui
montrèrent que les photons devaient être considérés comme des excitations
quantifiées du champ électromagnétique. L'intérêt de la mécanique quantique
de seconde quantification est donc qu'elle se place d'emblée dans un cadre
relativiste, ce qui lui permet de traiter aussi bien le cas des photons que
celui des électrons, clarifiant ainsi la notion de spin (Dirac 1928). Dans ce
mode de pensée, le photon se borne à être la réponse qu'apporte le champ
électromagnétique lorsqu'on l'excite ou on le sollicite. Le champ pour sa
part décrit de quelle manière une certaine région spatiale sondée diffère de
l'état fondamental de plus basse énergie, le vide, où toute mesure donnera
par définition un résultat nul. En seconde quantification, les notions d'espace
et de temps sont donc rattachées à un observateur à travers ses différents
appareils de mesure et n'ont plus le caractère absolu d'existence qu'on leur
prête en mécanique classique ou en première quantification.
231
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
232
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
absolument nécessaire pour que l'on puisse savoir dans quels états précis se
trouvent les champs quantiques présents dans une région spatiale donnée.
Autrement dit, c'est la structure du vide qui détermine le type d'excitations
physiques ou« quanta» qu'un appareil de mesure détectera ou excitera dans
le champ, suite à des échanges d'énergie entre le champ et les appareils
de mesure. Il découle de ceci que toute mesure dans une région localisée
d'espace-temps provoque une transition du champ entre deux états, dont la
différence d'énergie est fonction du type de mesure effectuée, l'excitation se
présentant sous la forme de quanta tous identiques et indiscernables.
233
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Pour ce qui concerne la critique EPR, elle peut être réduite au fait que la
fonction d'onde d'un système à deux quanta ne se factorise pas comme le
produit de deux fonctions, dans une région spatiale où les deux quanta sont
observés et où ils ne peuvent échanger del 'information via un signal lumineux.
Si l'on attribue aux corpuscules une réalité physique, cette intrication entre les
fonctions d'onde des deux quanta pose alors des problèmes insurmontables
qui ont fait couler de l'encre et de la salive. Pour la seconde quantification,
l'intrication quantique ne cause aucun souci puisque les corpuscules
quantiques n'ont aucune réalité physique indépendante du champ, ni aucune
localisation physique précise comme en première quantification. Tout
corpuscule qui se manifeste ne fait que refléter la présence d'un système
d'acquisition de l'information (observateur) localisé dans l'espace en train de
sonder le champ quantique qui répond à l'excitation locale en émettant des
quanta au point où il se trouve sondé.
234
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
en B n'est pas celui qui était apparu en A lors de la première mesure, mais
un autre quantum créé par le champ quantique. Toutefois, comme un champ
ne sait que créer des quanta tous parfaitement identiques et indiscernables,
l'observateur peut avoir l'illusion qu'un corpuscule« réel» s'est déplacé de
A en B.
Le uide quantique
Les quanta ne sont donc observés que lorsqu'un champ entre en interaction
avec d'autres champs. Quand il n'y a pas d'interaction, il n'y a pas de quanta
et seul existe le champ. Ainsi, lorsque le champ n'est pas excité, c'est-à-dire
lorsqu'il se trouve dans son état fondamental d'énergie minimale non nulle,
une conscience extérieure qui observerait le champ de très loin ne percevrait
absolument rien et en particulier aucun mouvement donnant l'illusion d'un
milieu parfaitement vide de matière et de rayonnement. En fait, même le temps
et l'espace sembleraient ne pas exister, le spectacle étant semblable à une mer
parfaitement lisse lorsqu'on la regarde de très haut. Mais si l'on observe le
champ de très près, on s'apercevrait que cette immobilité n'est qu'apparence
et qu'en réalité la surface de ce vide serait parcourue de nombreuses rides
qui s'agitent dans tous les sens. C'est en fait cette agitation incessante qui
donnerait naissance à l'idée d'une étendue spatiale tridimensionnelle évoluant
de manière unidimensionnelle dans le temps. Ce sont donc les fluctuations
inévitables du« vide »qui créent les notions d'espace et de temps que l'on
perçoit à notre échelle macroscopique.
235
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Ceci signifie en particulier qu'à tout moment des bosons ou des fermions
peuvent apparaître ou disparaître spontanément dans une région qui était
considérée comme « vide ». En raison de la finitude de la constante de
Planck h, les quanta d'un champ donné peuvent être soit « virtuels », soit
« observables » selon la valeur du produit de leur durée de vie Llt par leur
étalement en énergie LlE. Ainsi, un quantum est qualifié de « virtuel » et
donc inobservable tant que l'action reste inférieure au quantum d'action et il
devient observable et donc bien réel si l'action dépasse la valeur du quantum
d'action. Même s'ils ne peuvent pas être détectés par principe, les quanta
virtuels sont néanmoins bien réels, comme on va le voir maintenant.
Pour fixer les idées, la constante de Planck est telle qu'un laps de temps
d'environ 1 femtoseconde, soit 10- 15 s, donne la liberté de faire fluctuer le
vide jusqu'à une énergie de l'ordre de 0,66 eV. Une paire électron/positron
possédant une masse de l'ordre de 1 MeV, le vide apparaîtra comme un
milieu grouillant d'électrons et de positrons dès qu'on l'observera avec un
temps inférieur à la zeptoseconde (10-21 s). Les muons et les anti-muons, étant
environ cent fois plus massifs que les électrons, bouillonneront à leurs tour
si le temps d'observation descend en dessous de la dizaine de yoctoseconde
(I0-24 s). Enfin, si l'on descend en dessous d'un temps d'observation de
0,01 ys (I0-26 s), des bosons cent fois plus massifs que les pions comme le
boson Z 0 peuvent à leur tour entrer dans la danse. Bien évidemment, des
temps aussi brefs sont liés au fait que l'on demande au vide de créer de la
matière et non du rayonnement.
236
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
237
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
&ectron: masse m.. charge électrique -e L'atome grossit (~R) lorsqu'il avale du vide
Noyau
charge
.)
Noyau =protons (Z) EB neutrons (A-Z)
électrique
+Ze Atome = noyau (A) EB électrons (Z)
Couplage vide (e0 , c) - e2
. !
matière (h, m,) a= "' -
via la charge 4Tœ0 ·1i·c 137
m.• 10-;90 kg
e• 0 ,16 ac -++-
10·'5 in électrique e
10·•0 m États atomiques
Figure 113 : Effets du vide quantique sur l'énergie des atomes (déplacement de Lamb).
238
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
proton neutron
ÂU·~ =hc =197 MeV·fni & 6R(n°, p+) =0,9 fui
AU(u,d)"' .J3 hc, "'380 MeV/ c 2 ::::} 6U(p+,n°) ::: 1140 MeV/c2
AR
Conclusion: protons et neutrons sont faits de vide ...
Figure 114 : Effets du vide quantique sur les masses des corpuscules.
239
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Effet Casimir
l
(Exclusion des
grosses bulles)
Figure 115 : Effet Casimir démontrant la réalité des excitations virtuelles du vide
quantique.
240
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
241
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
-..
Vue de
Champ magn~que B
B• o
Potentiel vecteur A • o
La phase quantique est affectée par les potentiels et non par les champs
Ceci provient du fait que dans le cas de deux particules identiques en tout
point, une rotation de 21t est équivalente à un échange de position spatiale.
Pour vous en convaincre, considérez une paire de clones qui se tiennent
la main et, par une rotation de 180° autour de l'axe médian, superposez
spatialement le clone A au clone B (figure 117). Comme nous avons affaire
242
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
Identité: 0 • o ou 4"
Rotation d'angle 0 et spin a M" 11P(2")> • OOS(0·2,./b)l1P(O)>
•
lwCOJ> = cos(a·8/bll1P(O)>
111'(4..)> = C08(0·2"/b)lip{2,.)>
~ ~ ;Ir
... 11Py> - 111'(0)> + 111'(2..)> 111'(4,.)>= C08'(o•2,./b)l1P(O)>
o• 90• 180°
111'(4")> - 111'(0)>
oos'(a·2,./b) • l
* ~ MA
~ ~~ e .. o: ldentit6
~ ·• C08(0·2,./b) - ±1
270• 360° 450•
l ~ ~(A mut
llUl'B)
61~
_,. rttr
540• 630° 720°
y
Lebras humain est un
exemple de spineur
q:P>
r. .
Albert Einstein
(1879-1955)
Enrico Fermi Wolfgang P•uli Paul Dirac
(1901-1954) (l90<HC}58) (19C>:M9&4)
Boson: cos(a·2,./b) • +1
o • n·h, n • o, 1, 2 . .. Fermion: oos(o·2"/b) • -1
11P(2")> = C08(D•2")1ip{o)> •lljJ(O)> a,., (n+lh:)oh, n = o, 1, 2 ...
111',.> • 111'(0)> + l1P{2,.)> • 2·11jJ(O)> 111'(2"}> • oos[(2n+1)·,.Jlip(o)> •-111'(0)>
<1Pyl11',.> = 4-<1jJ(O)l1P(O)> 11Py> - 111'(0)> + 111'(2")> - 0
Photon: a/b • l <1Pyl1Py> - 0
Autre exemple de spineur Graviton: afb • 2, Higgs: a/b • o filectron, quark, neutrino: Photon: a/b • ,....
243
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
possède lui aussi une telle ceinture : le bras. Pour le comprendre, prenez votre
main et posez un objet dessus, un verre par exemple, puis tournez la main de
360°. Vous verrez que votre bras acquiert une torsion. Pour revenir à votre
état initial non tordu, faites une deuxième rotation de 360° dans le même sens
en passant la main au-dessus de votre tête. Vous êtes bien redevenu identique
à vous-même.
Ceci étant acquis, le fait que l'on travaille avec des clones parfaits aboutit
après une simple rotation de 360° à une situation mentalement distincte mais
physiquement rigoureusement équivalente. Si vous préférez, j'aurais très
bien pu après la première rotation de 180° amenant le clone A à la même
position que le clone B reprendre pour la deuxième rotation le même clone A.
Auquel cas la situation obtenue après rotation de 360° est bien celle de départ
avec le clone B à droite puisqu'il n'a pas bougé et le clone A à gauche qui a
fait sa rotation de 360°. On aurait pu aussi revenir en arrière après la première
rotation de 180°, montrant qu'absence de rotation ou rotation de 360° sans
échange d'étiquettes sont équivalentes. Mais comment diable savoir s'il y
a eu échange d'étiquette entre les deux clones ou pas lorsqu'ils se trouvent
ensemble ? La réponse est claire : cela est absolument impossible à partir
du moment où l'on a bien deux clones identiques jusque dans les moindres
détails. La réponse de la physique quantique à ce sujet est aussi également
très claire et tient à sa structure même qui impose une superposition des états
concernés dès qu'une même situation physique finale se trouve pouvoir être
réalisée selon plusieurs modalités mentalement distinctes.
Voyons ce que cela donne pour une rotation de 360° impliquant deux
corpuscules parfaitement indiscernables et dont le spin se trouve être un
multiple entier du quantum d'action. Si l'on superpose l'état quantique avant
rotation de 360° à celui après rotation de 360°, on constate que l'amplitude
de probabilité est doublée. On voit donc que le fait de ne pas savoir ce qui
se passe lors de la rotation fait que la probabilité d'avoir deux quanta de
spin entier dans le même état quantique est quatre fois plus élevée que celle
correspondant à un seul quantum. On appelle « boson » tout quantum de
spin entier qui se comporte de la sorte. Ceci signifie que les bosons peuvent
s'agréger tous sans problèmes dans le même état quantique, un phénomène
donnant naissance au laser, à la supraconductivité ou à la superfluidité ainsi
qu'à l'eau liquide. L'effet laser, impliquant un rayonnement, fait que l'on
attache le caractère « boson » de spin entier à tout ce qui se comporte comme
un rayonnement ou comme une force attractive ou répulsive.
244
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
Cohérence
Le rôle central joué par le vide en mécanique quantique de seconde
quantification doit nous inciter à regarder l'opérateur d'annihilation de
seconde quantification d'un petit peu plus près. En effet, c'est lui qui, en
détruisant les quanta un à un, nous permet d'atteindre l'état fondamental.
Si l'on cherche quels sont les vecteurs propres de cet opérateur, on constate
qu'ils possèdent la caractéristique très intéressante d'avoir une phase bien
définie. C'est la raison pour laquelle on parle d'états « cohérents ». Ainsi,
dans la limite de la matière condensée, où le nombre de quanta devient infini,
on trouve que la trajectoire de la mécanique classique donne à chaque instant
les valeurs numériques des phases de l'état cohérent dans lequel le système
quantique se trouve au moment de l'observation. Dans ces conditions, le
champ évolue selon une trajectoire classique autour de laquelle il s'autorise
des fluctuations d'amplitude inversement proportionnelle à la racine carrée
du nombre de quanta. Il en découle que les états cohérents de l'opérateur
annihilation représentent la meilleure approximation quantique de la physique
classique. Autrement dit, tout ce que vous voyez autour de vous, et que l'on
analyse au moyen des lois de Newton ou de Maxwell, peut aussi s'analyser
comme des états cohérents basés sur les vecteurs propres de l'opérateur,
annihilation du formalisme de seconde quantification.
245
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
n'arrivez pas à compter ou que vous faites toujours de grandes erreurs, c'est
que vous êtes face à un état à phase cohérente. Si au contraire vous pouvez
compter sans erreur, c'est que vous avez affaire à un état à phase incohérente,
et c'est précisément parce que les phases sont incohérentes entre elles que
l'objet vous apparaît fait de parties séparées. Avoir une cohérence de phase
signifie apparaître comme une unité non divisible en parties. Autrement dit,
lorsqu'on parle d'un domaine de cohérence constitué de plusieurs objets
tous identiques entre eux, la notion même d'objet constitutif perd son sens.
La seule réalité que je puisse percevoir de ce domaine est que tout se passe
comme si l'on avait pris un seul objet et qu'on l'avait gonflé pour que sa
taille soit celle du domaine de cohérence. Ou, si vous préférez, chaque objet
possède la taille de tout le domaine, ce qui fait que compter n'a plus aucun
sens. Par opposition, une collection d'objets incohérents sera perçue comme
un ensemble d'entités indépendantes ayant toutes la même taille et pour
obtenir la taille du domaine, il faudra additionner toutes les tailles.
246
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
f = 1225 Hz f = 1450 Hz
••
Figure 118 : Exemples de domaines de cohérence dans la nature. En haut, des nuées
d'étourneaux dans le ciel et en bas des figures de Chladni sur une plaque vibrante
et des bancs de poissons dans l'eau. L'absence de la constante de Planck dans la
relation d'indétermination entre nombre d'entités Net phase rp fait que cette relation,
qui se trouve à la base du processus de seconde quantification, est valable à toutes
les échelles y compris l'échelle macroscopique. Nous vivons donc dans un monde
quantique à toutes les échelles.
Il existe une vidéo très instructive sur internet, où l'on voit 32 métronomes,
disposés avec ordre (cohérence spatiale) et battant la même cadence
(cohérence temporelle) sur un support mobile. L'expérimentateur lance alors
les 32 métronomes, mais comme il n'a que deux mains, il est obligé de les
247
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
lancer les uns après les autr.es et non simultanément. Ce faisant, on obtient
une véritable cacophonie auditive et visuelle, car chaque métronome, même
battant au même rythme que ses voisins, n'est pas parti en même temps
qu'eux, ce qui fait qu'il n'arrive pas en bout de course en même temps que
les autres. Dans cette situation, on a affaire à une collection d'objets tous
parfaitement identiques mais en incohérence de phase, ce qui permet de
suivre le mouvement de chacun d'entre eux de manière individuelle. Puis,
au cours du temps, il va se passer un phénomène merveilleux, car tous les
métronomes partagent le même support qui ne peut aller que dans une seule
direction, alors qu'au-dessus de lui, au même moment, certains métronomes
vont vers la droite et d'autres vers la gauche en raison de leur incohérence
de phase. Intuitivement, on comprend qu'une telle frustration ne peut pas
durer car de la quantité de mouvement s'échange en permanence entre les
métronomes et leur support commun. Comme toujours en pareille situation,
c'est la cohérence qui finit par l'emporter et au bout de quelques minutes une
belle harmonie s'impose, car tous les métronomes se sont comme par magie
tous synchronisés sur la cohérence faible mais persistante du support.
248
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
249
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
quel serait l'état du vide si l'on pouvait voir les ondes électromagnétiques
échangées entre les molécules. La situation e~ haut à gauche correspondrait
au vide quantique sans molécules d'eau, ceUe de droite au vide physique
aqueux perturbé par la présence des molécules d'eau. Au milieu à gauche, il y
a eu accordage sur une fréquence commune entre le champ électromagnétique
du vide et le champ de matière représenté par son état fondamental et un état
excité. Au milieu à droite, les molécules d'eau s'orientent pour maximiser
l'efficacité des transferts, ce qui amène la cohérence spatiale. Une fois établie
la cohérence spatio-temporelle, la cohérence de phase apparaît spontanément
(en bas à gauche).
Bien sûr, plus l'énergie d'auto-excitation mise enjeu sera importante, plus
la durée de cette auto-excitation sera courte. Avec ces nouvelles règles du jeu,
les propriétés physiques et chimiques deviennent fonction non seulement du
spectre d'énergie total (et non plus uniquement de la paire HOMO-LUMO
250
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
Pour fixer les idées, imaginons qu'une molécule d'eau donnée A absorbe à
un certain instant un photon virtuel emprunté au vide quantique (figure 120).
Ce photon doit nécessairement être tel que le produit de sa fréquence
par la constante de Planck soit égal à la différence d'énergie entre l'état
fondamental et un certain niveau excité de la molécule d'eau. Selon la
relation d'indétermination d'Heisenberg, la durée de vie maximale de cet état
excité sera donnée par l'inverse de la fréquence absorbée. Comme il s'agit
d'une excitation virtuelle, la molécule peut très bien relaxer vers son état
fondamental en réémettant un autre photon virtuel de même énergie que celui
qui a été absorbé. Durant son existence éphémère, le photon virtuel peut se
propager jusqu'à une distance égale à sa longueur d'onde. Ainsi, pour ..une
excitation vers un état situé 12 eV au-dessus de l'état fondamental, le photon
virtuel pourra ainsi parcourir une centaine de nanomètres et donc rencontrer
sur son chemin, selon la densité du milieu, soit du vide, soit une ou plusieurs
autres molécules d'eau.
251
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
X
Bq= 12.07 eV (10%) : 15d(O)>
s" :\ '4)
·:a0=
~ bQ
Il
;;::'·
~
e ~~ Q.
~ .,0 8 t' 4)
IP ~
~
4)
~
~
è"'of p$ \ . .Ë
;..
Vide
quantique
·Si 4) "'·
or- ~·
<I'
=
·..,80"
'O t:I. 09 0
13 0
~ ~Q. 9',
'3 s:
~ B0 = 0 eV (90%): llb 1> HOMO
État fondamental a'0 (t)·Rg(t)
Figure 120 : Mise en cohérence de la molécule d'eau par interaction avec des
photons virtuels en provenance du vide quantique.
252
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
Ainsi, partant d'une configuration initiale où toutes les molécules d'eau sont
dans leur état fondamental (vapeur d'eau) et où le champ électromagnétique
est lui dans son état fondamental (vide physique aqueux), on peut par
différentiation par rapport au temps obtenirune équation du troisième ordre pour
l'amplitude du champ électromagnétique couplant matière et vide quantique.
La recherche d'un état stationnaire pour ce champ électromagnétique interne
à l'eau conduit à considérer une équation du troisième ordre. Si cette équation
possède trois racines réelles, ce qui dépendra des valeurs relatives des forces
d'oscillation, l'amplitude du champ variera de manière sinusoïdale, décrivant
un état où le vide physique est stable, c'est-à-dire où le champ interne fluctue
autour de sa valeur initiale. Si par contre il n'existe qu'une seule racine réelle,
cela entraîne l'existence de deux autres racines complexes conjuguées l'une
de l'autre, ce qui déstabilise le vide physique aqueux. En effet, dans ce cas,
l'amplitude du champ électromagnétique interne peut croître de manière
exponentielle jusqu'à atteindre une valeur macroscopique.
253
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
à rester proches les unes des autres afin de maintenir en permanence une
cohérence de phase quantique avec un champ électromagnétique interne de
valeur moyenne non nulle. Comme le phénomène est en fait très général et
non spécifique à la molécule d'eau, il conviendrait d'utiliser le terme « liaison
de cohérence » plutôt que le terme « liaison hydrogène ».
On comprend donc ici très bien tous les problèmes rencontrés en physique
classique ou en première quantification pour comprendre les propriétés de
l'eau liquide à partir de l'hypothèse que l'énergie du vide est nulle. Comme
on refuse de considérer le vide et sa structure quantique virtuelle, on est obligé
d'introduire un concept ad hoc, la liaison hydrogène, pour rendre compte des
observations expérimentales. En prenant explicitement en compte la structure
vibratoire du vide quantique, il n'y a plus besoin de faire une telle hypothèse
et l'eau redevient un liquide parfaitement normal qui se distingue des autres
simplement par le fait que le niveau d'énergie qui donne naissance par auto-
excitation au liquide conduit à un gap de cohérence relativement profond.
De plus, comme la cohérence de phase ne peut être maintenue qu'au prix de
créations et d'~nnihilations incessantes de photons virtuels, on explique très
bien que ces associations entre molécules d'eau à l'état liquide ne peuvent être
que très fugaces et fluctuantes comme on l'observe bien expérimentalement
par diffusion des neutrons.
Lo liaison de cohérence
D'un point de vue quantitatif, la résolution des trois équations de cohérence
conduit à trois paramètres, une fois connues les forces d'oscillation
électromagnétiques de la molécule d'eau. Le premier paramètre est l'angle de
mélange entre l'état fondamental de la molécule d'eau et l'état excité atteint
par absorption d'un photon virtuel en provenance du vide physique aqueux.
Le deuxième paramètre est l'amplitude finaleA 0 du champ électromagnétique
piégé. Le dernier paramètre est le gap énergétique de cohérence qui s'exprime
comme la somme de trois termes : l'énergie empruntée au vide physique et
stockée dans le champ électromagnétique (terme positif), l'énergie empruntée
au vide physique et utilisée pour exciter la molécule d'eau vers un état
discret (terme positif) et l'énergie de couplage entre le champ et les courants
électroniques circulant dans la matière (terme négatif).
254
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
~
0 ,25
25 ........
~QI s:I
0
<=2
...ge-
........ 0,20
QI
20 0
&
·.i::
g. 0 ,15 ~
s:I 15 .cl
0 Q,
·~
~
..
F.3u
0
0,10
10
8
~
~
8... li!
s:I
0 0 ,05 0
5
i:i:. ·~
QI
c:ll
o,oo 0
4 8 12 16 20 24 28
~nergie du photon / eV
255
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Alors que les deux premiers termes croissent de manière linéaire avec la
densité (NN), le dernier terme qui maintient en vie les fluctuations est lui
proportionnel à la racine carrée du cube du rapport NN. C'est lui qui est
donc responsable de l'existence d'une densité critique pour laquelle le terme
négatif compense exactement la somme des deux termes positifs. Pour cette
densité critique, la configuration oscillante qui va provoquer la condensation
peut être atteinte sans dépense d'énergie, alors qu'en dessous il faut aller
chercher de l'énergie dans le vide physique. Au-delà de cette densité, toute
augmentation de densité entraîne une réduction de l'énergie totale et aboutit
donc à la formation spontanée des domaines de cohérence. Au fur et à mesure
que la densité augmente, le champ électromagnétique au sein du domaine
de cohérence augmente son amplitude et réduit sa fréquence d'oscillation
par rapport à la fréquence d'excitation de manière à rester piégé à l'intérieur
du domaine de cohérence afin de pouvoir osciller en phase avec le champ
de matière. L'augmentation de la densité et de l'amplitude du champ piégé
cesse dès que les nuages électroniques des molécules d'eau en pulsation
commencent à se recouvrir de manière significative en raison de l'énergie
de répulsion liée au principe d'exclusion de Pauli qui devient supérieure
à l'énergie gagnée en augmentant la densité. Le domaine de cohérence,
combinaison ternaire de matière, de champ électromagnétique et de vide, a
atteint sa configuration d'équilibre où les valeurs de l'angle de mélange, de
l'amplitude du champ électromagnétique et du gap énergétique de cohérence
(valeur négative) ne varient plus dans le temps.
L'application de ce formalisme de seconde quantification au spectre
d'excitation optique expérimental de la molécule d'eau à l'état vapeur
dans la gamme spectrale 0-200 eV a été décrite par ailleurs (Arani & al.
1995, Bono & al. 2012). La figure 121 montre les valeurs des paramètres
pour chaque niveau d'énergie. Les couleurs jaune et rouge indiquent les
niveaux les plus aptes à faire émerger la cohérence, c'est-à-dire ceux qui
présentent une densité critique minimale proche de la valeur expérimentale
p* = 0,322 g cm-3 • Si l'on cherche maintenant le niveau qui présente un gap
de cohérence le plus proche de la valeur caractérisant l'énergie de la liaison
hydrogène (EH8 ::::: 0,21 eV), on est conduit à conclure que le meilleur candidat
est le niveau excité l5d(O)> situé à 12,07 eV au-dessus de l'état fondamental
(figure 121) avec un gap de cohérence de 0,16 eV, un angle de mélange de 18°
et une amplitude A0 ::::: 20 mT.
256
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
(rayon de l'ordre de 1,1 A). On remarquera également que parmi les cinq
orbitales d, un couple (z2 et x2-y2) se transforme comme la représentation
complètement symétrique a 1 du groupe C2v et peut donc se mélanger avec
les deux orbitales moléculaires (2a 1 et 3a1) impliquées dans la formation
des liaisons covalentes 0-H et/ou des paires non liantes (figure 122). Avec
quatre niveaux de symétrie a 1 impliqués, on s'attend donc à un arrangement
spatial des molécules d'eau plus ou moins tétraédrique afin de minimiser
les répulsions électroniques. La structure tétraédrique de la glace ou de
l'eau liquide découle naturellement de cet état de fait et rend parfaitement
compte de la non-participation de la HOMO 1b1 aux liaisons de cohérence
(Del Giudice & al. 1995).
sd(O) = 12,07 eV
Eau incohérente
HOMO ltb,>
état-p Eau cohérente
o,9!1b1> + o,1lsd(O)>
8E = o,16eV état mixte-(p,d)
257
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
~ o~ ~<"' o~
~
0.4 0.4
DCl..U Il
0.1 0.1
"'
o.o 0.2 0.4 0.6 0.1 l.D 1.1 1A o.o 0.20.40.60.11.0l.ll.4
X= "'/111 X= ro,r/11
258
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
1 . 1 00 ~-----~
.......
~ ... ~ -0.004
1.075
1.0llO
• o.e
... œ ......
1
œa...
1
;:...., ...... ."'
bol
......
"'• .....
-0.01 0
"'0.2
0 100 ....
0/K
f-o.
000 ... ... ........ ......... 0/K
Figure 125: Schéma de la structure de l'eau liquide pour une température de 300 K
(gauche) et profil du potentiel à l'intérieur d'un domaine de cohérence (droite).
259
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
260
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
exemple (Lo Nostro 2012). Cela pennet aussi d'expliquer que des champs
magnétiques de quelques nanoteslas oscillant avec des fréquences de quelques
hertz puissent entraîner un mouvement ordonné de taille mésoscopique de
molécules ou d'ions centrés sur leur fréquence de résonance cyclotron dans
le champ magnétique terrestre (Del Giudice 2002).
Ions
f1
w = !L.Bo
m Plasma ionique cohérent
'''''''''''''''''''
'''''''''''''''''''
Protéine, ADN
\"""""""'"'
'''''''''''''''''''
Figure 126 : Effets des domaines de cohérence sur les ions de la biologie.
Intracellulaire
261
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Le grand challenge qui reste à affronter dans les années qui viennent
est évidemment la mise en évidence expérimentale de ces domaines de
cohérence prévus par la seconde quantification. Vu leur taille mésoscopique
(plusieurs millions de molécules d'eau), une mise en évidence directe semble
très délicate, car on ne peut appliquer aucune des techniques expérimentales
262
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
bien rodées développées pour les clusters, ni celles tout aussi bien rodées
pour les solides. Le fait qu'il y ait une cohérence quantique à l'œuvre permet
cependant d'envisager des caractérisations indirectes. Par exemple, on sait
que la distinction entre eau « ortho » et eau « para» n'est possible que pour des
molécules d'eau séparées à l'état gazeux. L'observation des raies spectrales
caractéristiques de ces deux isomères de spin à température ambiante à l'état
liquide serait donc une preuve indirecte mais très forte de l'existence d'une
cohérence quantique. L'observation récente de librations cohérentes dans la
gamme de fréquence 0-100 cm- 1 caractéristiques des isomères « ortho » et
«para» par spectroscopie de diffusion Rayleigh à quatre photons dans de l'eau
désionisée liquide Milli-Q est donc très encourageante (Bunkin & al. 2006)
(figure 105). De même, l'encapsulation de grands clusters d'eau dans des
nanocapsules géantes de polyoxo-molybdate (figure 127) révèle l'existence
d'assemblages {Hp} 100 parfaitement ordonnés à structure tétraédrique de
densité moyenne p;:::: 0.69 g cm-3 donnant une image assez fidèle de la structure
spatiale que pourrait présenter un domaine de cohérence (Müller & Henry
2003). À l'opposé, l'existence d'assemblages {Hp} 59 à structure non
tétraédrique et désordonnés de densité moyenne p;:::: 0.36 g cm-3 nous révèle à
quoi pourrait ressembler une eau incohérente utilisant uniquement sa HOMO
et sa LUMO pour interagir (Henry & al. 2005). Ces structures obtenues par
diffraction des rayons X sur monocristal nous montrent donc très clairement
que lorsque la densité en molécules devient suffisamment élevée, il y a bien
émergence d'une cohérence comme le prévoit la théorie (Bono & al. 2012).
On remarquera également l'apparition de larges structures cohérentes, dans
certaines simulations de dynamique moléculaire, s'exprimant sous forme de
vortex d'un champ dipolaire (Higo & al. 2001). Enfin, l'analyse topologique
au moyen des domaines de Voronoï de ces simulations révèle également
l'existence dans le liquide de deux types de domaines avec présence de points
isobestiques (Shih & al. 1994). Il y a donc de grandes chances que dans un
futur très proche d'autres techniques encore plus performantes confirment la
réalité de structuration de l'eau liquide en domaines de cohérence.
Conséquences
On peut aussi se poser la question de savoir ce qu'amène la vision de
l'eau en termes de domaines de cohérence. Tout d'abord, comme on l'a
vu, l'eau devient un liquide tout à fait normal. Ce qui était en fait anormal,
c'était la manière de la concevoir comme un ensemble de petites molécules
incohérentes. Le maximum de densité est bien prévu et reproduit par la
théorie, y compris l'existence d'un état surfondu dans une large gamme de
température. Plus il y a d'eau cohérente, plus le volume augmente quand
on refroidit, car l'eau cohérente ayant « mangé » du vide a pris un léger
embonpoint. C'est exactement ce que l'on observe lorsqu'on refroidit l'eau
263
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE REVOLUTION DE LA MEDECINE
entre 4 °C et -37 °C, qui est la température véritable à laquelle il n'y a plus
d'eau incohérente. Lorsque ceci se produit, c'est un autre mécanisme de
cohérence qui intervient, à savoir la mise en place de la cohérence nucléaire
qui va permettre la cristallisation sous forme de glace. De fait, si l'on pense
cohérence et si l'on se place dans l'approximation atomique où il existe deux
types d' entités discernables, les électrons et les noyaux, on s'attend à trois
types d'états de la matière. Un premier état où l'incohérence est complète tant
au niveau des noyaux que des électrons et qui correspond à un état gazeux.
Un deuxième état où les électrons se sont mis en cohérence, mais pas les
noyaux, et qui correspond à l'état liquide. Enfin, un troisième état, où les
noyaux et les électrons sont en cohérence définissant l'état solide.
l3 15 17 19
1 e 9 lO
bape d11 photot1 'rirtael /eV
berpe d11 photon virtuel / 1V
-
- - ·::a:···.
--.'"···.;··'1:....,. ((H,0,y)~t(o~~~..~:or:-~~O;)<~~·~·J}·H,0)_,.
{(H,0 ,y)., ...H,01 - {(H,0 ,yJ>_ + H,o; + ~on Muel
Bilatl: DC+ H,0- -oc + H,Ot
-~-------
264
CHAPITRE V- L'EAU QUANTIQUE
Une autre possibilité est que des excitations virtuelles avec une énergie
supérieure à 12,6 eV provoquent une ionisation virtuelle de la molécule d'eau.
Ici aussi, suite aux réarrangements électroniques, il est possible de former une
paire d'ions hydronium et hydroxyle qui peuvent diffuser rapidement dans
l'eau incohérente, puisque l'ion hydronium n'est après tout qu'une molécule
d'eau avec un proton en excès, tandis que l'ion hydroxyle est une molécule
d'eau avec un proton en défaut. Le proton étant une particule élémentaire,
il peut passer par effet tunnel entre ces différentes espèces, d'où un certain
taux de dissociation spontané, là aussi lié au vide. Si maintenant on rajoute
des espèces douées de propriétés acido-basiques, ce petit jeu de l'eau avec
le vide se trouve perturbé. Sur un plan macroscopique, on constate dans ces
conditions une variation du pH.
265
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Ceci est dû au fait que le nombre minimum d'électrons qu'il faut exciter en
3D pour atteindre la cohérence est supérieur au nombre d'atomes disponibles.
Ceci explique donc les échecs répétitifs visant à prouver l'existence des
domaines de cohérence dans l'eau liquide pure. Cependant, il a également été
possible de montrer que cette cohérence pouvait être atteinte en 2D, c'est-à-
dire pour l'eau morphognénique structurée en couche. Il en découle que les
domaines de cohérence peuvent exister dans l'eau liquide à condition que
cette dernière contienne des nanobulles ou des colloides qui via leur surface
autorisent l'émergence de la cohérence même dans un milieu tridimensionnel.
Si l'on est donc en droit de conserver quelques doutes sur l'existence de
domaines de cohérence pour ce qui concerne l'eau liquide ultrapure, nier
le phénomène pour l'eau morphogénique structurée en couches d'épaisseur
nanométrique n'est pas tenable, car ici les preuves expérimentales abondent.
Comme toute la biologie s'articule autour du concept d'eau morphogénique,
l'existence de domaines de cohérences ne peut plus être simplement ignorée
et toutes les conséquences doivent être tirées pour bénéficier d'une médecine
encore plus performante que celle pratiquée aujourd'hui.
266
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267
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
268
CHAPITRE V - BIBLIOGRAPHIE
269
Mémoire de l'eau
•Préambule
Lorsqu'on parle de la possibilité pour l'eau d'avoir une mémoire, il y a de
fortes chances d'entendre quelques grincements de dents, chez les scientifiques.
Pour les plus naïfs qui auraient encore une image idyllique de la science, il
faut savoir que plus une personne possède de connaissances abstraites, plus
son esprit sera obtus et peu enclin à remettre en cause tout ce qui a été appris.
Les scientifiques sont donc totalement fermés à toute idée remettant en cause
le paradigme qu'ils ont patiemment construit, souvent après des siècles de
labeur acharné. Pour l'eau, le paradigme actuel est le concept de liaison
hydrogène qui a été forgé pour rendre compte des anomalies constatées dès
qu'un atome d'hydrogène se trouve lié à un atome fortement électronégatif
comme le fluor, l'oxygène ou l'azote. En fait, une analyse objective de ce
concept (Henry 2015) montre que ni la physique classique, ni la mécanique
quantique de première quantification ne sont capables d'expliquer clairement
ce concept pourtant crucial pour toute la biologie moléculaire. Comme on
l'a vu au chapitre 5, seule la mécanique quantique de seconde quantification
incluant le champ électromagnétique permet de comprendre que cette liaison,
comme toutes les autres liaisons chimiques, n'existe pas et que ce n'est qu'un
moyen classique de parler d'un phénomène essentiellement quantique. Je
vais décrire ici ce que l'on appelle en science une crucis experimentum et
qui comme toutes les expériences cruciales provoque d'abord incrédulité et
scepticisme dans la communauté scientifique jusqu'à ce que cela devienne
une évidence quelques siècles plus tard.
Songeons en effet au temps qu'il a fallu attendre - près de 150 ans - pour
accepter que l'eau présente un maximum de densité vers une température
de 4 °C. Même des très grands chercheurs comme Robert Hooke ou John
Dalton ont usé de toute leur autorité pour s'opposer à cette idée nouvelle
qu'ils avaient du mal à comprendre. Tous les deux ont nié des faits
expérimentaux qui sont acceptés comme des évidences de nos jours, afin
de sauver des conceptions théoriques qui s'accordaient mal avec les faits.
Quand un scientifique ne veut pas accepter une idée nouvelle, il la dénigre
par tous les moyens à sa disposition en la combattant souvent jusqu'à sa
mort. C'est à cette aune qu'il faut considérer la polémique autour de la
mémoire de l'eau née vers la fin du xx• siècle des travaux du biologiste
français Jacques Benveniste (1935-2004) et qui ne trouvera probablement
pas de conclusion définitive avant la fin du xx1• siècle. Notons que cette
expérience a fait l'objet d'un documentaire de 52' réalisé par Christian
271
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Eau et information
Afin de mieux comprendre les conséquences pratiques de l'existence de
domaines de cohérence au sein d'une eau liquide, considérons une goutte
d'eau de 1 cm3 de volume. Rappelons qu'un domaine de cohérence se
forme spontanément à partir d'une excitation du vide quantique de longueur
d'onde /...:::::: 100 nm, correspondant à un niveau situé 12 eV au-dessus du
niveau fondamental. Si l'on considère dans un premier temps l'eau liquide,
cette longueur d'onde définit dans l'eau une grille 30 basée sur un cube
élémentaire de volume 106 nm3 (figure 129). Compte tenu de la densité de
l'eau liquide, on sait qu'une molécule d'eau occupe en moyenne un volume
de 0,03 nm3, d'où il s'ensuit que l'on trouve 10 15 domaines de cohérence
dans chaque centimètre cube d'eau (figure 129). Assignons maintenant le
chiffre 1 à un volume élémentaire où l'eau est devenue cohérente et 0 aux
cubes où l'eau n'est pas en cohérence, de la même manière que dans une
mémoire conventionnelle il est possible de coder 1 bit d'information sur un
domaine ferromagnétique ordonné (1) ou désordonné (0). On arrive ainsi à
une capacité théorique de stockage de 100 To par centimètre cube d'eau.
272
CHAPITRE VI - MÉMOIRE DE L'EAU
p - l g-cm-J
M • •Bg·mol·•
Eau liquide NA• 6·10" mo1" 1
o • incohf:rence
1 • cohf:rence
1DC • 1blt
l domaine (o ou 1) • 1 octet • 8 bit.a
1oo x 1oox100 • 106 nm"
t To • 10 11 octeta
10• •
~ N - - - • tO"' DC-cm-• . 100 To·cm-J
Photon virtuel 1 x 10•
1 domaine •
Eau morphog~nlque 1x1oox100 • 104 nm.s
• N(H,O) • 300 ooo
\1111111111111111111
111111111111111111 1·
~
1 Go • 10• octets
Ill11
111 11111t1111Il
1111Il
t1Ill ~
....~~·
N • 10'4 /10 4
• 1010 DC·cm:..
• 1 Gocm.•
··~7:?-
À• 100 nm ~·~····e(·AD·N)~.,1;
·~2~nm
Photon virtuel I"
••
100 nna
2
nm
o.m
N(H,O) • 400/0,03 • 10 ooo
1 ko • tOS octets
1 cm • 101 nm
N • 4·10•/400
• 104 DC·cm: 1
• 10 ko cm.·1
Figure 129: L'eau vue comme une mémoire informatique via l'attribution du chiffre
1 à tout domaine de cohérence et du chiffre 0 en cas d'absence de cohérence. On
considère ici les trois cas de l'eau liquide (haut), de l'eau morphogénique en couche
d'épaisseur 1 nm (milieu) et de l'eau morphogénique en gaine d'épaisseur 1 nm sur
un polymère cylindrique comme /'ADN
Membranes
Cœur=
Cerveau'" 40000
1011 neurones neurones
uuummmmt
\tHHHttttHuttl
Intestins'"
A(cellule} • 500 µm•
l • 2Go·cm-a 108 neurones
ttre humain
• 3,7"10,. cellules
3,7·1013 x 5 ·10-tx2-109 200 m•= 2 -106 cm1
•l • 400Po 2·1o•x2·106 . . 1 • 4 Po
273
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Ces chiffres donnent bien sûr un peu le vertige et je comprends très bien
que certains auront un peu de mal à considérer l'eau liquide comme un disque
dur tout à fait fiable. Ils n'ont pas tout à fait tort dans la mesure où l'eau pure
n'est après tout qu'un mythe et que dans la réalité l'eau liquide contient bien
d'autres choses que de l'eau, ce qui évidemment relativise considérablement
ces chiffres. Si je les ai donnés, c'est juste pour se faire une idée de l'énormité
de la chose. De manière beaucoup plus réaliste et surtout intéressante, on
peut se rabattre sur l'eau morphogénique qui est une eau intracellulaire
soigneusement gérée par le corps puisqu'elle passe à travers des filtres
moléculaires très performants que sont les aquaporines. La figure 129 reprend
le calcul assez élémentaire en considérant une couche d'épaisseur 1,2 nm,
c'est-à-dire environ quatre couches d'eau comme on l'a vu au chapitre 2. Le
nombre de molécules d'eau par domaine chute à 300 000 et la capacité de
stockage devient dans ce cas de 2 Go par centimètre carré pour une bicouche
lipidique hydratée des deux côtés.
La figure 130 donne ainsi quelques chiffres clés concernant l'être humain,
ainsi que les trois organes disposant de neurones et donc aptes à traiter
l'information. Les calculs sont donnés pour une surface membranaire
moyenne de 500 µm 2 qu'il sera toujours possible de rectifier si l'on dispose
de données fiables. Vu notre nombre de cellules, on trouve une « mémoire »
membranaire voisine de 400 Po, pour le corps pris dans son ensemble. On peut
donc coder sur notre eau intracellulaire membranaire, en double exemplaire,
tous les livres du monde entier publiés depuis que l'imprimerie a été inventée.
Une autre manière de voir la chose est de considérer que notre environnement
nous envoie en permanence des informations au rythme d'un milliard de bits
par seconde. Au bout de cent ans, c'est-à-dire environ 3 milliards de secondes,
on aura reçu 3 10 18 bits d'information, soit environ 300 Po. On voit donc que
la durée de vie humaine permet de stocker sans problème toute l'information
reçue durant une vie terrestre. Si le cerveau oublie facilement, les cellules
quant à elles semblent donc tout retenir, et il ne semble donc pas si idiot que
cela de parler de mémoire cellulaire.
274
CHAPITRE VI - MtMOIRE DE L'EAU
le cerveau avec environ 20 To. Mais il est vrai que ce dernier organe, avec ses
500 à 20 000 synapses par neurone, possède d'autres ressources de mémoire
lui permettant de calculer et pas seulement de mémoriser.
Un autre exemple est la molécule d' ADN où l'on peut considérer une gaine
d'eau morphogénique de 1 nm d'épaisseur entourant un colloïde linéaire de
2 nm de diamètre; on trouvera environ 10 000 molécules d'eau par domaine
de cohérence V= 7t(Y - 22) x 100/4 ::::: 400 nm3, soit un nombre de molécules
d'eau N::::: 400/0,03 ::::: 13 300::::: 104• Si l'on admet que chaque domaine de
cohérence peut coder un bit, on peut coder jusqu'à 10 millions de bits sur
la gaine d'eau d'un ADN humain, l'ADN étant capable de coder lui-même
de manière aléatoire environ 6 milliards de bits, soit environ 750 Mo. Si
l'on considère qu'un ADN humain contient 3 milliards de paires de base et
qu'il faut un maximum de 2 bits par paire, on obtient 2 x 3 109 = 6 109 bits.
Comme les paires sont séparées d'une distance de 0,34 nm, on trouve une
longueur totale voisine de 1 m. Chaque domaine de cohérence nécessitant
100 nm = 10·1 m, on peut donc coder 107 bits, soit 1,25 Mo, sur la gaine d'eau
d'un ADN humain.
275
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
276
CHAPITRE VI - MÉMOIRE DE L'EAU
Streptococcus
Staphylococcus
Pseudomonas
Bactéries Mycoplasma plrum flttration
Virus
HIV1 -...c-.->
Influenza group A
émetteurs HBV
HCV
Figure 131 : ADN pathogènes utilisés par Luc Montagnier et dilutions successives
dans de l'eau.
~ Bruit
0
~
<
(+) Ir•:•
O
1111111
Temps I sec
ti: 1tu ~
6
Ces ondes seront à leur tour enregistrées sur un ordinateur pour former un
fichier numérique, comme un fichier musical. Certains tubes ne présentent
que du bruit de fond dû aux ondes électromagnétiques ambiantes, ce qui
permet de les identifier comme des tubes de contrôle (figure 132, à droite).
D'autres tubes présentent des ondes spécifiques de très faible intensité ayant
une fréquence bien plus élevée que celle du bruit de fond (figure 133, à
gauche). Il s'agit des tubes qui ont subi les hautes dilutions à 10-s et 10-9 de
l'ADN. Ce sont toujours à ces dilutions-là que se produit l'émission d'ondes
électromagnétiques. Le fichier son enregistré sur les tubes de hautes dilutions
est ensuite envoyé via internet à un autre laboratoire qui l'enregistre sur une
simple clé USB.
277
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Bruit
~----l Genefator 7Hz
..
DNA
11 ...........
IJ
Tube 1
:
••••• •
.
++ + contact physique
EllS
44 116 2M MO 1.WO 3820 1 130 201500
Fréquence I Hz
Le but est d'exposer un tube d'eau pure aux ondes que génère ce fichier et de
voir ce qui se passe. Les ondes partent de l'ordinateur, sont amplifiées par un
boîtier avant d'être envoyées dans un serpentin en cuivre qui joue un rôle de haut-
parleur, afin que l'eau« entende» les ondes du virus (figure 133, à droite). Un
tube d'eau pure est inséré dans le serpentin en cuivre et exposé pendant environ
une heure. L'eau exposée au son est alors analysée avec un système PCR utilisé
par la police criminelle pour identifier une personne, par exemple un suspect. La
PCR consiste à mettre dans l'eau, en quantité suffisante, les éléments chimiques
de base qui constituent tout ADN, plus une enzyme appelée polymérase.
278
CHAPITRE VI - MÉMOIRE DE L'EAU
-
1
--- ·------ .
........
••••••••••••••••
Figure 134 : Utilisation de la PCR pour amplifier /'ADN transmis et vérification de
/'identité des séquences.
279
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
.....................
émis par
l'ADN
+ nucléotide
+ amorceurs
.................... ·· + ADN-polymérase
f- x500 du signal
bactériennes avant filtration
~
Signaux observés seulement pour les hautes dilutions
des filtrats.
280
CHAPITRE VI - MÉMOIRE DE L'EAU
ELF
281
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Glabelle Actinobactéries
- Corynebacterine.e
- Propionibacterineae
- Microoocci.ne11e
- Autres A.ctinobad~ries
- Bacteroidetes
- Cyanobactéries
Firmieutes
- Aut:resPirmicutes
- Staphylococcaceae
- Proteobactéries
• - Divisions
contribuant < 1%
Non classées
Ombilic ~
&pace inter-orteils
Devant Denièrew
MICROFLORE INTESTINALE
micro-organismes, > 500 espèces
3-40-1013
150 fois le génome humain
Estomac
( 10- 1000 mL-1)
Lactobacilles
\Entérobactéries
Entérocoques
Faecalis
Bacteroides
Bifidobactéries
Peptocoques
Peptostreptocoques
Ruminocoues
Clostridia
Lactobacilles
10 11-10 12 m L"'
Streptocoques
Lactobacllles
10 4 -10 7 m L"'
Homme "' 3,7·10 13 cellules
Figure 137 : Notre corps contient 10 fois de plus de bactéries que de cellules.
282
CHAPITRE VI- MÉMOIRE DE L'EAU
283
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
+ Pl8QUe lnformM
... 2
---1---J...---·
· -'-----'------'-----
2 , .. 1 • 1
Tempe/li
Dans une autre expérience elle aussi spectaculaire (Voiekov & al. 2010),
on utilise du luminol qui possède la propriété d'entrer en luminescence en
présence d'eau oxygénée dès qu'il existe des radicaux ou des traces de fer, de
cuivre ou de cyanure. Le luminol est ainsi mis dans un tube scellé contenant
un mélange d'eau oxygénée et de solutions de bicarbonate mixte de soude et
de potasse. C'est l'ion carbonate qui joue ici le rôle de catalyseur en raison
de sa capacité à former des radicaux négatifs comme C02• 8 ou C03• 8 . On a
pu ainsi constater que ces solutions hermétiquement scellées pouvaient être
le siège d'émissions photoniques spontanées de faibles intensités présentant
une périodicité mensuelle ou circadienne (figure 139, à gauche). Leur
extrême sensibilité à des facteurs environnementaux d'ultra-faible intensité
est démontrée par le fait que l'amplitude de l'émission lumineuse augmente
d'un facteur 2 à 3 avec des périodes coïncidant avec des éclipses lunaires
(figure 139, à droite). Tout ceci montre que l'eau peut nous réserver encore
beaucoup de surprises pour peu que l'on veuille bien prendre la peine de faire
des recherches et ne pas se laisser influencer par la peur du ridicule ou par
des préjugés théoriques uniquement basés sur des raisonnements de physique
classique. La mécanique quantique de seconde quantification semble en effet
être un outil incontournable pour comprendre toutes les propriétés de ce
liquide merveilleux qu'est l'eau. Mais laissons ces belles expériences, pour
essayer maintenant de conclure en récapitulant les acquis, puis en montrant
les défis à venir.
284
CHAPITRE VI - MÉMOIRE DE L'EAU
Chimioluminescence:
détection des traces de "" " " R i: :11 1 :! a !:! •
sang en criminologie
Sensibilité de l'eau aux éclipses lunaires ...
... F..
Motnodfpoe
11:31
1.. =400-500 nm
I
~
5IO
... 11.12.•
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12.0Z.OI
ot:IO
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285
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Bibliographie
BONO, 1.; DEL GiumCE, E.; ÜAMBERALE, L.; HENRY, M. (2012), «Emergence of the coherence
ofliquid water», Water, 4: 510-532.
FEYNMAN, R. (1960), « There's plenty of room at the bottom », Ca/tech Engineering and
Science, 23(5): 22-36.
HENRY, M. (2014), « The topological and quantum structure of zoemorphic water », in
P. Lo Nostro & B. W. Ninham (éd.), Aqua lncognita: Why /ce Floats on Water and Gali/eo
400 Years on, Connor Court Pub., Ballarat (2014), chap. IX, p. 197-239.
HENRY, M. (2015), « The Hydrogen Bond », Jnference Rev., 1(2), http ://inference-review.
com/article/the-hydrogen-bond ·
MONTAGNIER, L. ; AlSSA, J. ; FERRIS, S. ; MONTAGNIER, J.-L. ; LAVALLÉE, c. (2009),
« Electromagnetic Signais Are Produced by Aqueous Nanostructures Derived from Bacterial
DNA Sequences », Interdiscip. Sei. Comput. Life Sei. 1 : 81-90.
MoNTAGNIER, L. ; AlssA, J. ; LAVALLÉE, C. ; FERRJS, S. ; MoNrAGNIER, J.-L. (2009), « Electromagnetic
Detection of HIV DNA in the Blood of AIDS Patients Treated by Antiretroviral Therapy»,
lnterdiscip. Sei. Comput. Life Sei. 1 : 245-253.
MONTAGNIER, L. ;AISSA, J.; DEL ÜIUDICE, E.; LAVALLÉE, c.; TEDESCHI,A.; VITIELLO, G. (2011),
« DNA waves and water »,Journal ofPhysics: Conference Series, 306: 012007.
MoNrAGNIER, L. ; DEL GiumcE, E. ; AlssA, J. ; LAVALLÉE, C. ; MorscHWILLER, S. ; CAPOLUPO,
A. ; PoLCARI, A. ; ROMANO, P. ; TEDESCHI, A. ; VmELLO, G. (2015), «Transduction of DNA
information through water and electromagnetic waves », Electromagnetic Bio/ogy and
Medicine, 34 : 106-112.
SEN, S.; GuPrA, K. S.; CoEY, J. M. D. (2015), « Mesoscopic structure formation in condensed
matter due to vacuum fluctuations », Phys. Rev. B, 92 : 155115.
TEDESCHI, A. (2010), « ls the living dynamics able to change the properties of water?», /nt. J.
Design Nat. Eco., 5: 60-67.
VoIEKov, V. L. ; Do MING HA ; MuKHITOVA, O. G. ; VILENSKAYA, N. D. ; MALISHENKO, S. 1. ;
BOGACHUK, A. S. (2010), « Activated bicarbonate solutions as models of confined ontic open
system and prototypes ofliving systems», /nt. J. Design Nat. Eco., 5 : 30-38.
286
Conclusion
Ceci nous amène à la deuxième image, l'eau vue comme une substance
formée d'un atome d'oxygène lié à deux atomes d'hydrogène. C'est ici
287
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
288
CONCLUSION
Pour la plupart des livres traitant del' eau, on s'arrête à ce niveau d'analyse de
première quantification, alors qu'on sait qu'il existe une mécanique quantique
de seconde quantification où l'on quantifie le champ électromagnétique. Si le
rôle de la première quantification est de définir les différents états d'énergie
électroniques stationnaires associés à la formule Hp, la seconde quantification
utilise cette structure énergétique pour se coupler au vide quantique et souder
les molécules entre elles au sein d'un gap de cohérence via l'échange incessant
de photons virtuels et massifs entre toutes les molécules appartenant au même
domaine de cohérence. La seconde quantification permet ainsi de ranger au
placard des accessoires inutiles, les concepts de « liaison hydrogène » et
de « liaison de van der Waals ». Plutôt que de s'encombrer de ces termes
chargés d'un lourd passé, on pourra leur substituer avec bonheur les termes
plus précis de« liaison cohérente» et« liaison incohérente». La figure 140
permet en un seul coup d'œil de comprendre la différence.
289
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
~(~){~) -~
A
f - ô.p
- Ô. t Ô. X Ô. X - (ô.x)2
T T,
Loi de Coulomb Liaison de cohérence • quasi-particule
de masse µ,• 0.465 eV, À, • 4,8 µm
l!utexci~
·~
+</ . . . .:+ J
. . .*. ... .
~ta~ta1 ita~tal
j 11\'îh
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ë
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\
l'fi
8"'
.,.Jf
i~
9
Condensation de Bose-Einstein
Figure 140 : Les trois types de liaison chimique dans le cadre d'une mécanique
quantique de seconde quantification.
Tout d'abord, on constate qu'il est très facile de justifier la loi de Coulomb en
seconde quantification, puisqu'elle découle de manière triviale del' application
du principe d'indétermination d'Heisenberg. Ceci est parfaitement logique
dans la mesure où l'on a vu que les équations de Maxwell sont en fait inutiles
et peuvent être dérivées directement des lois quantiques. Ce que l'on appelle
la liaison « covalente » ne concerne qu'une molécule isolée pour laquelle
le formalisme de première quantification est parfaitement adapté. La clé
pour avoir ce type de liaison est que les électrons soient tous indiscernables.
La liaison incohérente, ou liaison de van der Waals, est une liaison où l'on
peut distinguer les électrons d'une molécule 1 par rapport aux électrons
d'une molécule 2, identique en tout point, hormis la position spatiale qui
est différente. Chacune des deux molécules 1 et 2 échangent des photons
virtuels avec le vide commun qui les sépare, mais ces photons n'ont aucune
cohérence de phase entre eux. Le résultat est une attraction entre les deux
molécules, car dans l'espace entre les deux molécules les photons virtuels
émis par l'une peuvent être absorbés par l'autre, alors que les photons émis
vers la droite ou vers la gauche de la paire, ne trouvant que du vide, sont
simplement réabsorbés. C'est cette brisure de symétrie du vide qui génère la
force de van der Waals, universelle, qui rend la matière collante quoi qu'il
arrive.
290
CONCLUSION
En fait, cette nouvelle brisure de symétrie peut être vue comme une
condensation des bosons vecteurs de seconde quantification associés aux
liaisons hydrogène dont on connaît la masse et la portée. Si l'on applique
la théorie des condensats de Bose-Einstein, il est donc possible d'associer à
cette masse et cette portée une température critique, au-delà de laquelle il ne
peut plus y avoir de cohérence. Si l'on considère la figure 121, on trouve une
masse moyenne de 0,465 eV pour un gap de cohérence moyen de 0,26 eV
correspondant à une longueur d'onde (portée) de 4,8 µm. On en déduit une
température critique de 687 K, tout à fait compatible avec la température
critique de l'eau (Tc= 647 K). Selon cette interprétation, l'eau liquide serait
un condensat de Bose-Einstein photonique à haute température critique,
l'analogue de la phase à réseau de vortex magnétiques de type Abrikosov
dans les supraconducteurs ou bien encore de la phase à torsion de joints
de grains (TGB) dans les cristaux liquides. Le caractère haute température
vient évidemment du fait que ce sont des photons piégés de masse très faible
qui condensent et non des particules de matière comme dans les condensats
étudiées en physique des très basses températures.
291
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
292
CONCLUSION
293
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Figure 141 : La Trimurti hindouiste avec le dieu créateur Brahma (à gauche), dieu
destructeur Shiva (au milieu) et le dieu ordonnateur Vishnu (à droite) semble tout
droit sortie d'un traité de mécanique quantique relativiste.
De fait, pour la doctrine hindoue, tous les êtres ne sont que des manifestations
diverses d'un Être unique et infini, appelé Brahman. Il existe également une
Substance universelle et unique, dont toutes choses sont faites et qui demeure
indivisible et immuable malgré la multiplicité des formes de l'existence. C'est
ici que l'on trouve l'eau comme mer immense de la Substance impersonnelle
et ténébreuse, sans attributs ni formes, indistincte et non distinguable, dont
sont formés tous les êtres et dans laquelle ils doivent tous rentrer, s'absorber
et s'anéantir un jour ou l'autre. Le principe de ces apparentes existences,
c'est Maya, l'illusion de la dualité dans l'univers phénoménal dont le pouvoir
de séduction est énorme. De l'union de Brahman et de Maya résulte une
triple manifestation divine, la Trimurti, selon un principe créateur, Brahma,
un principe ordonnateur, Vishnou et un principe destructeur et régénérateur,
Shiva.
294
CONCLUSION
Il est frappant de constater que tout ceci semble sorti d'un traité de mécanique
quantique relativiste (figure 141), puisqu'on y trouve Brahman (le champ),
l'eau (les fermions), Maya (les bosons), Brahma, le dieu créateur, Shiva, le
dieu destructeur et Vishnu, le dieu qui conserve. Remplacez le mot « dieu »,
par le mot « opérateur » et la Trimurti définit en fait les trois opérateurs de
base de la mécanique quantique de seconde quantification. Leurs multiples
bras indiquent d'ailleurs comment chacun opère sur le monde naturel. Dans
cette Trimurti, Shiva joue évidemment un rôle de premier plan, car c'est le
seul qui peut vous amener au vide afin de vous régénérer.
L·M·m'• h'/2G
Gravitation
(O, h, G),,..q~u_an_ti~·q~ue_ _ _ _ _ _q_uan
Troisième
__,,ti(;;~: h, G ) 0
!.,' = c'·T,' = h ·G/c3
M, L,=h/c
h,
(oPremière
, o ) --------<,....___ _ _.----<,
quantification Masse m, M
Espace L U•h·c/L
Tempst h·c • 297 eV·nm Quanta virtuels
Vitesse v e2/(4•te.,) • a ·hc âU·ât < h
• 1,44eV·nm
J-(_o_, o_ ,_G_)-+------J (1/ c, o , G)
Relativité générale
dE/dt ,;; c3/ 4G • 9·105' W
Densité p =M/L' L2: 2G·m/c'
p·G = f' A= 4nG·pufc' • 20·54 m"
295
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
296
CONCLUSION
297
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
masse, espace et temps fusionnent en une seule réalité qui est le champ
gravitationnel.
Les ennuis arrivent lorsqu'on essaye de passer au pôle de troisième
quantification (1/c,h,G) soit en venant du pôle relativité générale via la
gravitation quantique à boucles, soit du pôle seconde quantification via les
théories des cordes. Car en relativité générale, il y a équivalence entre masse
et temps, alors qu'en seconde quantification la même notion de masse est
homogène à une fréquence, c'est-à-dire à l'inverse d'un temps. Comment une
même chose peut-elle être elle-même et son inverse? Il n'y a en fait qu'une
seule possibilité, c'est qu'elle soit vide ! ! ! En effet, si je prends une portion de
vide et que je la dilate, elle reste vide ... De même si je la contracte, d'ailleurs.
Dans le vide, je peux intervertir les notions de petit et de grand sans changer
l'apparence de ce vide. On rencontre ici des symétries dites conformes qui
établissent une connexion directe entre le monde des atomes et l'univers tout
entier.
Cela ne vous rappelle rien ? Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce
court texte tiré de la Tabula Smaragdina, je cite :
Il est vrai sans mensonge, certain et très véritable. Ce qui est en bas, est
comme ce qui est en haut : et ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas,
pour faire les miracles d'une seule chose. Et comme toutes les choses ont
été, et sont venues d'un, par la méditation d'un : ainsi toutes les choses ont
été nées de cette chose unique, par adaptation.
Une bien belle allégorie de la symétrie conforme du champ dans son état
fondamental. Mais si tout est vide, comment construire une réalité physique ?
Ici aussi, il n'y a qu'une seule réponse possible: mettre de l'information dans
ce vide et laisser cette information créer l'illusion de la masse, de l'espace et
du temps. La troisième quantification nous entraîne irrémédiablement vers le
concept de vacuité bouddhique ou sur le Brahman hindouiste.
Mais si l'on veut rester occidental, il est possible de lever un petit coin
du voile en réalisant que si la masse coïncide avec son inverse, c'est qu'il
existe dans la nature une combinaison des trois constantes du cube d'Okun
homogène au carré d'une masse. Une telle combinaison existe de fait bel
et bien et s'obtient en multipliant la constante de Planck par la constante
d'Einstein et en divisant le résultat obtenu par la constante de Newton.
Numériquement parlant, cela donne une masse dite de Planck MP ::::; 22 µg,
masse au-delà de laquelle on ne sait plus si l'on se trouve dans le vide ou
dans un trou noir infiniment massif... Pour la même raison, il doit aussi
exister dans la nature une combinaison des trois constantes du cube d'Okun
homogène au carré d'une longueur. Cette combinaison s'obtient de fait en
multipliant la constante de Planck par la constante de Newton et en divisant le
298
CONCLUSION
Compte tenu de l'âge de l'univers qui est voisin de 1u::::: 0,43 10 18 secondes,
on peut découper l'univers quadridimensionnel actuel en un réseau de petits
hypercubes ayant la taille d'une longueur de Planck. Comme l'espace et le
temps sont équivalents en troisième quantification, le nombre total de cellules
spatio-temporelles est égal à la puissance quatrième du produit de la constante
d'Einstein par le temps 1u divisé par la longueur de Planck, soit tout calcul fait
environ 10244 cellules. Si l'on imagine que chaque cellule peut mémoriser 0
ou 1, on arrive quand même à 10244 bits !!! Chaque être vivant pourrait donc
avoir son empreinte informationnelle mémorisée dans ce vide quantique,
et comme ni le temps, ni l'espace, ni la masse n'ont de réalité tangible en
troisième quantification, cette empreinte couvrirait tout le vécu d'un être dans
tous les lieux où il a pu vivre et à toutes les époques de son existence depuis
que l'univers existe. Le mécanisme exact par lequel on pourrait écrire et lire
sur ce vide quantique de troisième quantification reste bien sûr un complet
mystère, mais il me semble que le concept de mousse de spin développé
dans le cadre de la gravité quantique à boucles (Rovelli 2003) aura un rôle
important à jouer en ce domaine.
Tout ceci démontre que nous vivons dans un monde qui est profondément
quantique depuis la plus petite échelle jusqu'à la plus grande. Ceux qui sont
férus de philosophie comprendront aisément le saut conceptuel énorme que
cela représente que de voir l'eau sous l'angle entièrement neuf de la seconde
quantification, puis de sauter directement dans la troisième quantification.
Pour ceux qui ont du mal à percevoir l'enjeu, disons que c'est un peu comme
sauter dans le vide sans parachute et faire confiance au vide au lieu de
chercher désespérément un peu de matière pour se raccrocher. Car si vous y
réfléchissez bien, quel problème y a-t-il à chuter dans le vide, s'il est vraiment
vide ? Absolument aucun, car en fait vous auriez l'impression d'être au
repos ... De fait, en relativité générale, l'état de repos, celui où aucune force
ne vient vous perturber, correspond précisément à une chute dans le vide.
299
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Donc, la prochaine fois que vous verrez une pomme tomber de l'arbre,
au lieu de penser bêtement, comme Newton, que la Terre attire la pomme,
changez votre point de vue et songez que les choses tombent parce que la
surface de la Terre accélère dans leur direction. Par conséquent, le poids d'un
objet résulte de l'accélération de la surface de la Terre qui chute dans le vide
sidéral situé en haut de nos têtes et qui plaque au sol tout objet qui n'est pas
directement relié à la Terre. C'est pour cette raison que les objets en chute
libre n'ont pas de poids. La surface de la Terre rattrape ainsi assez vite une
pierre jetée en l'air, parce cette pierre détachée de la Terre n'est plus accélérée
vers le haut. Ainsi, à l'instant où la pomme se détache de l'arbre, elle cesse
d'être accélérée vers le haut par la branche liée à l'arbre, enraciné dans la
Terre qui chute vers le vide en haut. La pomme peut dorénavant jouir de la
sérénité du véritable repos. À cause de notre perception humaine limitée,
nous appelons cet état de repos la chute libre vers le bas. Mais, si la pomme
détachée de l'arbre est maintenant au repos, la Terre qui porte l'arbre continue
sa chute dans le vide en direction de la pomme et la collision sera d'autant
plus violente que la branche était haute. Si je prends cet exemple, c'est
qu'il nous permet de nous familiariser avec la relativité générale et montre
qu'il y a plusieurs manières d'interpréter un même phénomène, comme
la chute d'une pomme.
300
CONCLUSION
que l'on soit une plume ou un éléphant, la chute de la Terre vers le haut est
la même pour tous les habitants de cette planète. C'est précisément cet état
d'esprit du Pendu qu'il convient d'avoir, lorsqu'on essaye de comprendre
le monde avec une pensée quantique. Changer sa perspective d'analyse
quotidienne pour voir les mêmes choses sous un autre angle. On est souvent
surpris du résultat.
'trahison SOUf::llC~
e ~~%. Accepter
Préciser sa
\ '?> le vide
position
~ t.E ::: h/t;t
5 Blessures
Élargir son point
de vue
a = n-h/2 l'ix ::: h/l'ip
Inverser les
rôles
Figure 143 : Les cinq blessures qui empêchent d'être soi-même et les cinq clés
quantiques qui peuvent aider à les guérir.
301
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Enfin, d'un point de vue plus général, on pourra appliquer les cinq
principes de base de la théorie quantique pour passer les caps difficiles de
notre vie. Je donne ainsi en figure 143 la grille de décodage quantique que
j'ai mise en relation avec l'approche de Lise Bourbeau concernant les cinq
blessures qui empêchent d'être soi-même (Bourbeau 2000). Car la mécanique
quantique, ce n'est pas seulement des mathématiques, mais bien des principes
fondamentaux qui font que le monde est ce qu'il est, aussi bien du point de
vue matériel que du point de vue psychique ou psychologique. On peut donc
et même on devrait les appliquer en permanence dans nos comportements
sociaux, qui sont actuellement plombés par une vision enracinée dans une
vision classique qui n'a rien de naturel. Les choses naturelles obéissent en
effet aux lois de la mécanique quantique et seules ces dernières devraient
guider nos comportements, aussi bien sur le plan personnel que sur le plan
socio-professionnel en entreprise.
Gutta cavat lapidem, non bis sed saepe cadendo, Sic homo fit sapiens non
bis, sed saepe legendo.
Ce qui signifie :
Une goutte creuse la pierre en tombant, non pas deux fois, mais de multiples
fois ; de même une personne ne peut acquérir la sagesse en lisant seulement
deux livres, elle doit lire de nombreux livres.
302
Bibliographie
BouRBEAU, L. (2000), Les Cinq Blessures qui empêchent d'être soi-même, E. T. C. Inc. Éditions,
Saint-Jérôme, Québec.
GAMOW, G. ; lvANENKO, D. ; LANDAU, L. (2002), « World Constants and Limiting Transition»,
Phys. Atomic Nuclei, 65: 1373-1375.
0KUN, L. B. (2002), « On the Article of G. Gamow, D. Ivanenko, and L. Landau "World
Constants and Limiting Transition"», Phys. Atomic Nuclei, 65: 1370-1372.
RovELLI, C. (2003), « Loop quantum gravity », Physics World, novembre, p. 1-5.
De manière plus générale, voici une liste de livres qui pourront être consultés
pour aller plus loin. Le classement est par année de parution, les livres les
plus anciens n'étant pas forcément les moins intéressants :
Jean PERRIN (1913), Les Atomes, réédité en 1991 par Flammarion, Paris.
Werner HEISENBERG (1930), The Physical Princip/es ofthe Quantum Theory, Dover, New York.
Marcel BoLL ( 1932), L 'Idée générale de la mécanique ondulatoire, Hermann, Paris.
Hans REICHENBACH (1932), La Philosophie scientifique : vues nouvelles sur ses buts et ses
méthodes, Hermann, Paris.
Gustave JuvET (1933), La Structure des nouvelles théories physiques, Félix Alcan, Paris.
Émile MEYERSON ( 1933), Réel et déterminisme dans la physique quantique, Hermann, Paris.
Victor HENRI (1933), Matière et énergie, Hermann, Paris.
Gaston BACHELARD (1934), Le Nouvel Esprit scientifique, PUF, Paris.
Louis de BROGLIE (1937), La Physique nouvelle et les quanta, Flammarion, Paris.
Erwin ScHRôDINGER (1944), What Js Life ?, Cambridge University Press, Cambrige UK.
John von NEUMANN (1946), Les Fondements mathématiques de la physique quantique, Félix
Alcan, Paris.
Erwin ScHRôDINGER ( 1958), Mind and Matter ?, Cambridge University Press, Cambrige UK.
Paul A. M. DIRAC (1958), The Princip/es of Quantum Mechanics, 4• éd., Clarendon Press,
Oxford.
Werner HEISENBERG (1961 ), Physique et philosophie, Albin Michel, Paris.
Max JAMMER (1966), The Conceptual Development of Quantum Mechanics, McGraw-Hill,
New York.
Banesh HOFFMANN (1967) & Michel PATY (1981), L 'Étrange Histoire des quanta, Seuil, Paris.
Richard FEYNMAN (1970), Mécanique quantique, Le cours de physique de Feynman, vol. III,
Addison-Wesley, Londres.
Werner HEISENBERG (1972), La Partie et le Tout : le monde de la physique atomique,
Flammarion, Paris.
Richard FEYNMAN (1980), La Nature de la physique, Seuil, Paris.
Abraham PAIS ( 1986), Inward Round: of malter and forces in the physical world, Clarendon
Press, Oxford.
Gilles CoHEN-TANNOUDJI & Michel SPIRO (1986), La Matière-Espace-Temps, Fayard, Paris.
Richard FEYNMAN (1987), Lumière et matière, une étrange histoire, InterEditions, Paris.
Paul CARO (1992), De l'eau, Hachette, Paris.
Henry P. SrAPP ( 1993 ), Mind, Malter and Quantum Mechanics, Springer Verlag, Berlin.
303
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
304
Annexe technique
Activité:enraisondelastatistiquedeMaxwell-Boltzmann,N=N°exp(-E/R0),le
potentiel chimique d'une substance à une température 0, une pression pet pour
un nombre d'entités N donné peut s'écrire: µ(0,p,N) = µ 0 (0,p) + R 0 ln a, où
a= N/N° représente l'activité de la substance et R la constante des gaz parfaits.
Pour une substance pure (N = N° ou a= 1), on a µ(0,p,N°) = µ 0 (0,p), potentiel
chimique standard.
Atome : concept introduit par les philosophes grecs Leucippe de Milet (480-
370 AEC) Démocrite d'Abdère (460-370 AEC) puis repris par Épicure (341-
269 AEC) et surtout Lucrèce (99-55 AEC). Le chimiste et physicien britannique
John Dalton (1766-1834) explique en 1803 la loi des proportions définies
de Proust en supposant que la matière est constituée d'atomes minuscules
et inaltérables. Il propose ainsi qu'à chaque élément chimique différent
correspond un type différent d'atomes et que tous les atomes d'un même
élément (hydrogène, oxygène ... ) soient identiques. Cette hypothèse permettait
d'expliquer la loi de Proust puisque les atomes s'assemblaient toujours dans
les mêmes proportions. En 1911, le physicien néo-zélandais Ernest Rutherford
(1871-1937) envoie des noyaux d'hélium, He2+ (rayons a) sur une feuille d'or
épaisse de 6 µm. La majorité des particules a traversent la feuille d'or, sans
être déviées comme s'il n'y avait que du vide. Toutefois, une fraction infime
(0,01 %) est déviée, démontrant que toute la masse d'un atome d'or se trouve
concentrée dans une sphère ayant un rayon de 3 10- 14 m. Par comparaison, la
taille d'un atome neutre que l'on peut déterminer via la théorie cinétique des
~ou via des expériences de diffraction des rayons X est de l'ordre de 10- 10 m.
Suite à cette expérience, Ernest Rutherford proposa un modèle planétaire de
l'atome : les électrons, portant les charges négatives, étaient satellisés autour
d'un noyau positif très petit. Il découle de cette crucis experimentum qu'un
atome est constitué à 99,99999999 % de vide. Toutefois, dans le cadre de la
physique classique, la durée de vie d'un tel assemblage sera estimée à 400 ps,
l'électron devant finir par s'écraser sur le noyau en émettant du rayonnement
305
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
. • 1 u = - -1!.~U=U
Théorème d u vine U U
+u =_e_~f dU l dU
=- - =- -.:::::..t.. = m ·a
loi de Newton c 2 c " 2 dr 2 dr '
e2 dU e2
U = ---~-P =--~a=
P 41rE0 r dr 41rE0 r 2
=>
Figure144
io d
T
t=-
48 2 2 2
7r êo ·m, ·c
e4
3
f r ·dr=:!> T = J6
O
R
2
2 2 2
7r êo ·m, ·c
e4
3
R3 "' 41020
· · ·
R3
306
ANNEXE TECHNIQUE
cAMP = APO 2
..
N
//
'\..
X:
1
NH2
~N
)
••
ca,:••n: ,t..~)
=(37,4,18) N. N
••
=o ·a·
HQ. . jœ 329Da
:é:
.. e .............,_O:
.. :OH
.. Figure 145
307
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
(o,:rc,À) = (45,4,38)
e
••
•o•
• •
e
••
•o•
• •
e [MgAP3cr'ee
••
•o•
• •
0 i 2e
ATP
N . . 'N
:(:2NH
. . . ••
· •• le•• ls •• le•• ~
e:o-P-O-P- O-P- 0 (. 1 1
••1••1••1••~••.N
:o: :o: :o: 0 N~
••
••
e ••
e~g e
•• Ad'enme
.
308
ANNEXE TECHNIQUE
•a
Boson : objet quantique de spin entier dont l'angle de phase reste invariant
(<p = 0 ou 21t) lors de toute rotation de 360°. En seconde quantification, les
bosons sont les corpuscules qui véhiculent une interaction, comme le photon
de spin 1. Comme ils ne sont pas soumis au principe d'exclusion de Pauli,
ils peuvent se retrouver en nombre arbitrairement grand dans le même état
quantique, formant ce que l'on appelle un condensat de Bose-Einstein (BEC).
309
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
310
ANNEXE TECHNIQUE
•c
Calcaire : ou carbonate de calcium CaCOr Sur Terre, le calcaire a commencé
à être recyclé à l'intérieur du manteau par subduction depuis environ 4,4-
4,3 milliards d'années via une activité tectonique impliquant les roches
silicatées :
Dissolution du calcium: CaSi03 + 2 co2 +HP- Ca2œ + 2 HC03 8 + Si02
Précipitation du calcaire Ca2œ+ 2 HCQ38-+ CaC03+ C02 + Hp
Bilan total : CaSi03 + C02 -+ CaC03 + Si02 (absorption du dioxyde de
carbone).
Calorie : le mot calorie a été forgé entre 1787 et 1824 suite aux travaux de
Lavoisier sur le calorique.
HARGROVE, J. L. (2006), « History of the calorie in nutrition», J. Nutr., 136: 2957-2961.
311
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
312
ANNEXE TECHNIQUE
313
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Leonhard Euler
(1707-1783)
./f.
ILLJ
œ'
314
ANNEXE TECHNIQUE
Sachant que l'acide oléique possède une masse molaire de 282,5 g mol-1, on a :
NA;::;(xx42 2 xM)/(d2 0,8110-3);::;7,51022 mol- 1•
Rontgen trouve pour sa part que 0,5 mg d'huile étalée sur une surface de 1 m2
forme une monocouche de 0,56 nm d'épaisseur (Rôntgen 1890).
Soit d = 5,6 10-s cm, d'où:
Oléate de sodium V ·c
p = 0 ,821 g·cm-3 M = 304,55 Da L=-
ONa A-p
1:
~ 70 V=IL
..... A= 13,21 cm2
~
ü 60 Co= 1 g·L"I
'y
'E
8. 50
~ i -..... L1 = 12,3· 10·10 m
c L2 = 7 ,56· 10·10 m
0 I // L z
__.
·~ L 3 = 6,64·10·10 m
~ m =p ·L1-L2-L1
200 100 20 10 1 xlO"' Figure 148
Concentration c I g- L- 1
315
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Albert Einstein calcula pour sa part le nombre d' Avogadro à partir des lois du
mouvement brownien: NA= t R 0/(3x <x>2 TJ a), où ·<x>2 est le déplacement
quadratique moyen d'une particule de rayon a pendant un temps t à la
température 0 dans un milieu de viscosité TJ et R la constante des gaz parfaits
(Einstein 1905). Il trouva tout d'abord (Einstein 1906):
NA= 4,15 1023 qu'il rectifia plus tard en NA= 6,56 1023 (Einstein 1911)
N = 7 05 1023
A '
316
ANNEXE TECHNIQUE
317
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
318
ANNEXE TECHNIQUE
319
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Dulong et Petit (loi de) : loi empirique énoncée par les physiciens français
Pierre Louis Dulong (1785-1838) et Alexis Thérèse Petit (1791-1820)
stipulant que le produit de la masse molaire par la chaleur spécifique des
solides est à peu près constant. Le chimiste italien Stanislao Cannizzaro
(1826-1910) utilisera cette loi de manière intensive afin d'établirun ensemble
de poids atomiques cohérents entre eux qui n'est valable toutefois que pour
des températures suffisamment hautes.
Eau juvénile: eau terrestre qui n'existe que sous forme hydroxylée Mg-OH,
Fe-OH ou Si-OH au sein des pores de roches de type (Mg,Fe) 2Si04• La surface
terrestre à sa naissance était donc parfaitement« sèche» et il n'y avait encore
aucune atmosphère. Cette forme d'eau pétrifiée, sous la forme de minéraux de
type wadsleyite ou de ringwoodite, existe toujours au sein de la zone de transition
entre le manteau supérieur et inférieur terrestre situé à une profondeur allant de
410 à 660 km. Très récemment, beaucoup de sites internet ont ainsi évoqué la
présence d'une« masse d'eau» sous nos pieds équivalente à près de trois fois
la quantité d'eau dans tous les océans réunis. Ce chiffre est douteux, car si l'on
suppose une densité de 3,3 g cm-3 pour le manteau supérieur, la masse de roche
comprise entre une profondeur allant de 410 km à 660 km est de l'ordre de
320
ANNEXE TECHNIQUE
3 102 1 kg. Si l'on admet un taux d'hydratation des roches de 1,5 pds % retenu
dans l'article original, on trouve une masse d'eau de 4,5 1019 kg, soit à peine
3 % de la masse d'eau terrestre. On a vu ainsi fleurir sur le net de belles images
évoquant des océans souterrains parfaitement inexistants. Il s'agit en fait d'une
eau existant à l'état potentiel, et ne pouvant apparaître sous forme 8i0 vapeur
que lors de la disparition des pores lors de la fusion de ces roches poreuses.
Fermeture des pores selon la réaction : M-OH + HO-M - M-0-M + HPî,
avec M = Mg, Fe ou Si.
321
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE REVOLUTION DE LA MÉDECINE
h/(2c·~R) = c2 ~R/2G, soit (~R) 2 = LP 2 = h G/c 3 (LP ~ 1,7 10·35 m). L'échelle
de temps associée à une telle longueur est bien sûr 1r2 = L//c 2 = h G/c 5,
soit 1r ~ 5,5 I0-44 s. La masse associée s'obtient en écrivant MP = 2 ~m =
h/(c LP)= LPc 2/G, d'oùM/=hc/G, soitMP~22 µg. Enfin, la charge électrique
s'obtient en écrivant que QP2/(4m:0 LP) = MP c 2, d'où Q/ = 4m;0 h c = e2/a,
soit QP ~ 1,9 aC. La taille de Planck LP et le temps de Planck 1r fixent
respectivement l'échelle spatiale et temporelle à partir de laquelle il devient
impossible de distinguer entre du vide ne contenant aucune matière et un
trou noir infiniment massif. La masse de Planck est la masse maximale que
pourra avoir une particule élémentaire pour ne pas être un trou noir. Enfin, la
charge de Planck QP est la charge électrique maximale que peut posséder une
particule élémentaire, au-delà de laquelle elle devient un trou noir.
200 -206,301401322>
Eau« ortho »:la mécanique quantique impose que la fonction d'onde totale
de la molécule d'eau soit antisymétrique lors de la permutation des deux
atomes d'hydrogène en raison du spin demi-entier 1 = h/2 des noyaux des
deux atomes d'hydrogène. Or il se trouve que les états quantiques de spin
total 1 = h = h/2 + h/2 (triplets de spin) sont symétriques par rapport à la
322
ANNEXE TECHNIQUE
- 212,15636 1321>
200
-173,36580 1312>
_136,76166 1303 >
134,90163 1221>
100
- 79,49639 1212> Eau "mtho"
- 42,37174 1110> tripler de spin
- 23 ,79436 1101> Ka + Kc + v3 impair
0 Figure 150
323
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
pudding. Les électrons étaient ainsi libres de tourner dans le gel ou nuage
de substance positive. Ces orbites étaient stabilisées dans le modèle par le
fait que lorsqu'un électron se déplaçait loin du centre du nuage de matière
positive, il était« rattrapé »par une force d'attraction positive, car il y aurait
plus de matériau de charge opposé dans son orbite en accord avec le théorème
de Gauss.
~
Joseph John Thomson
William Crookes (1832-1919) (1856-1940) ~
Figure 151
dU = E>·dS - p·dV + y-dA + cp·dq + E·dpe + H-dm + g·dM + µ1 ·dn1 + µ2·<lni + ...
324
ANNEXE TECHNIQUE
325
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
326
ANNEXE TECHNIQUE
dE dB Vecteur d'onde
Faraday
dx dt X k= 2X/À
dB 1 dE
Maxwell -=--·-
dx c 2 dt
Période T .. Fréquence v = 1/T (Hz)
Pulsation Ct> = 2:n:·v IEI =c·IBI
Impédance du vide c = 299 792 458 m·s-•
Vitesse de groupe
.....,__ _ v, • dw/dk
{& = - 1-
e0 ·µ 0 ·c2 = 1 => Z0 = µ 0 ·c =
ve: E:'o'C
:::; J20 ·n Q
Flux d'énergie
Indice de réfraction n
c c d(n·m ) Flux d'amplitude
n= - =>- = - - u(J·m.,) = 'h(e0 E' + B•/µ.)
vP v8 dm = e0 E• = B' /µ 0
Figure 152
Équation de van der Waals : pour un gaz parfait, cas considéré par Maxwell
et Clausius, les atomes n'avaient aucun volume propre et se comportaient
comme des boules de billard impénétrables et non déformables. Le physicien
hollandais Johannes Diderick van der Waals (1837-1923) réalisa que des gaz
réels occupaient un certain volume et que les atomes pouvaient interagir les
uns avec les autres en s'attirant au moyen de forces électriques. Il modifia
donc l'équation des gaz parfaits de la manière suivante :
(p + a/V2)'(V - b) = RT
où le paramètre a dépend de la nature des forces interatomiques et où le
paramètre b rend compte du volume propre de chaque atome (van der Waals
1873). Si Loschmidt donna le premier un ordre de grandeur du nombre
327
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
d'Avogadro en 1865, on put grâce à l'équation de van der Waals avoir une
idée du volume occupé par une molécule, ce qui permit d'estimer le nombre
d' Avogadro à 111023 au moyen de la théorie cinétique des gaz (Becker 2001).
BECKER, P. (2001), « History and progress in the accurate detennination of the Avogadro
constant», Rep. Prog. Phys., 64: 1945-2008.
VAN DER WAALS, J. D. ( 1873), « Over de Continuiteit van den Gas- en Vloeistoftoestand (on the
continuity of the gas and liquid state) »,Thèse, Leiden, Pays-Bas, p. 55-56.
de l'autre. Ceci explique qu'il existe deux systèmes d'unités de mesure, l'un
où l'on pose E 0 = 1, ce qui fixe µ 0 (système UES) et l'autre où l'on pose µ 0 = 1,
ce qui fixe E0 (système UEM). Mais à l'inverse, si je choisis un système tel
que E0 µ 0 = 1, alors c2 = 1, soit c = c· 1. Il est donc clair que la constance de
la vitesse de la lumière pour tout observateur a quelque chose à voir avec la
symétrie par inversion.
Espace L : unité SI= mètre (m). L'espace de la physique est à trois dimensions
car tout objet possède une longueur, une largeur et une hauteur. Pour les
vecteurs, l'espace est ce qui permet de définir une direction en plus d'une
grandeur.
328
ANNEXE TECHNIQUE
329
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
330
ANNEXE TECHNIQUE
331
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Flux lumineux Cl>. : quantité de lumière émise par unité de temps et visible
par un être humain. Produit de l'intensité lumineuse (cd) par l'angle solide
d'observation (sr). Unité SI: lumen (lm).
332
ANNEXE TECHNIQUE
Glace LDA: forme amorphe de glace de masse volumique 0,94 g cm-3 • Cet
acronyme signifie « Low-Density Amorphous ice », ce qui signifie « glace
amorphe basse densité ».
Grandeur d'état : grandeur dont toutes les autres dérivent. Ainsi, à toute
valeur d'une grandeur d'état, correspond une valeur déterminée pour tout
autre grandeur et une certaine multiplicité linéaire définie sur les conditions
initiales. L'énergie interne, l'entropie et la fonction de Hamilton sont de bons
exemples de grandeurs d'état pour la thermodynamique et la mécanique
respectivement. Si une grandeur d'état existe, toute multiplicité linéaire
associée au résultat d'une grandeur quelconque est alors formée par une
somme directe de multiplicités associées à un résultat de la grandeur d'état.
Un résultat de mesure de la grandeur d'état peut être représenté par un point
d'un espace à n dimensions si cette grandeur est de rang n et tout résultat
de mesure d'une grandeur quelconque sera alors représenté par une certaine
hypersurface dans l'espace des états. Le théorème de Paulette Février impose
que si une théorie physique est telle que les systèmes observables possèdent
une grandeur d'état, les énoncés de résultats de mesure doivent suivre la
logique booléenne classique aristotélicienne : c'est-à-dire, principe identité
(A est A en acte), de contradiction (A et -.A existent en puissance) et de tiers
exclu (-.[A A -.A] en acte). On peut alors démontrer qu'il y a grandeur d'état,
s'il y a déterminisme ou si toutes les grandeurs sont en droit simultanément
mesurables. C'est la situation rencontrée en physique classique newtonienne
ou relativiste.
333
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
334
ANNEXE TECHNIQUE
Figure 153
Espace-temps
Réseaux de spin
Le point clé est de réaliser que les boucles ne sont plongées dans aucun espace,
puisqu'il n'y a pas d'espace. En fait, les boucles sont l'espace car elles sont les
quanta d'excitation du champ gravitationnel qui est lui-même l'espace. Cela
n'a donc aucun sens de parler du déplacement d'une boucle, comme on parle
du déplacement d'une corde en théorie des cordes. Le seul moyen de se repérer
est de nature topologique en considérant les intersections d'une boucle avec
d'autres boucles voisines. Un réseau de boucles enchevêtrées permet donc de
définir un certain état de l'espace. Les boucles interagissent avec les particules
335
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
de la même manière qu'un photon interagit avec un électron, sauf que ceci se
déroule hors de toute notion d'espace.
Il émerge ainsi des équations de la théorie que les réseaux de boucles décrivent
des éléments finis spatiaux et que rien n'existe à une échelle inférieure à celle des
boucles. Ceci est bien conforme au théorème de Banach-Tarski qui montre que le
volume peut être créé et non donné a priori. Il en découle que les surfaces ou les
volumes deviennent des observables quantiques. Lorsqu'on associe un opérateur
convenable à la nouvelle observable « volume » et que l'on recherche ses valeurs
propres, on trouve alors un spectre discret, ce qui signifie que le volume, tout
comme l'énergie en mécanique quantique, est quantifié et qu'à chaque nœud du
réseau de boucles correspond un quantum de volume. La portion de boucle entre
deux nœuds définit un lien qui relie les nœuds adjacents, chaque lien définissant
une surface également quantifiée séparant un nœud d'un autre nœud adjacent.
Ainsi, il est possible d'associer aux nœuds des nombres quantiques de volume
tandis que les liens possèdent des nombres quantiques d'aire. Comme ces
nombres quantiques et leur algèbre se comportent comme le moment angulaire
de spin des particules élémentaires, ces réseaux de boucles peuvent aussi être
qualifiés de réseaux de spin, objets étudiés de manière indépendante et sans lien
avec la gravitation quantique par le mathématicien Roger Penrose.
336
ANNEXE TECHNIQUE
selon des intervalles de temps discrets. Ceci permet donc d'éviter la singularité
initiale de la théorie du Big-Bang à très petite échelle et de montrer que
l'expansion inflationniste pourrait avoir été pilotée par des effets gravitationnels
quantiques. La structure granulaire de l'espace permet aussi de se débarrasser des
quantités infinies omniprésentes en physique quantique des champs, car il n'est
plus possible d'intégrer les diagrammes de Feynman sur des régions d'espace-
temps arbitrairement petites.
337
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
••
Inductance : inertie par rapport aux changements de courants électriques
ou facteur de proportionnalité entre le flux magnétique <I> m et le courant
électrique 1 : <I> m = L ·1. Contenu dimensionnel L = [M L2 Q-2]. Unité SI : henry
(H =Vs A 1). L'inductance de tout prisme droit de section A et de longueur d
mesurée dans la direction du flux magnétique s'écrit L = µ A/d, oùµ est la
perméabilité magnétique.
338
ANNEXE TECHNIQUE
339
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
VAN BRAKEL, J. (2006), « Kant's Legacy for the Philosophy of Chemistry », Boston Studies
Phil. Sei., 242: 69-91.
Figure 154
Espace cartésien
3 dimensions (x,y,z)
Lagrangien
p=m·v ______.
L = U0 - UP
340
ANNEXE TECHNIQUE
(E3) L'angle X-H ... Y est généralement linéaire (préférablement avec un angle
X-H ... Y supérieur à 110°) et plus l'angle s'approche de 180°, plus la liaison
hydrogène est forte et plus la distance H... Y est courte.
341
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
(E5) La liaison hydrogène X-H ... Y-Z conduit à des signatures RMN
caractéristiques incluant de manière typique un déblindage significatif du
proton, à l'apparition de couplages spin-spin entre les atomes X et Y, et à des
augmentations de polarisation nucléaire de type Overhauser.
(Cl) Le pK. du groupe X-H et lep~ du groupe Y-Z dans un solvant donné,
doivent être fortement corrélés avec l'énergie de la liaison hydrogène formée
entre les deux groupes.
(C2) Les liaisons hydrogène sont impliquées dans les réactions de transfert
de protons (X-H ... Y ~ X... H-Y) et peuvent être considérées comme les
précurseurs partiellement activés de telles réactions.
Notons que la plupart de ces critères (E3 à E6etC1 à C6) sont de nature purement
empirique et ne nous apprennent absolument rien sur les causes à l'origine du
rapprochement observé entre les atomes X et Y. Il s'agit de critères techniques
purement opérationnels basés sur des méthodes d'observation variées et
indépendantes. Seuls les critères E1 et E2 pourraient permettre de lever un voile
sur la physique sous-jacente à la formation de la liaison hydrogène. Hélas, ces
deux critères font appel à la notion classique de force qui ne peut être définie
que pour des systèmes macroscopiques se déplaçant à des vitesses très faibles
par rapport à la vitesse de la lumière. Le fait qu'il faille une définition aussi
longue pour définir un seul concept démontre très clairement que ce concept est
somme toute très douteux, servant de fourre-tout.
342
ANNEXE TECHNIQUE
ELANGANNAN, A.; DESIRAJU, R. G.; KLEIN, R. A.; SADLEJ, J.; ScHEINER, S.;
ALKORTA, 1.; CLARY, D. C.; CRABTREE, R. H.; DANNENBERG, J. J.; HOBZA, P.;
K.JAERGAARD, H. G. ; LEGON, A. C. ; MENNUCCI, B. ; NESBITT, D. J. (2011),
« Definition of the hydrogen bond (IUPAC Recommendations 2011) »,Pure
App/. Chem., 83: 1637-1641.
343
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Si tous les corps chutent dans le vide avec la même accélération (a= g), on
peut écrire m1 = ~ et utiliser des balances pour mesurer des masses.
344
ANNEXE TECHNIQUE
telle fonction peut être imaginée comme une somme d'ondes élémentaires
qui, par interférence, s'ajoutent dans le petit intervalle ~q et se détruisent
mutuellement à l'extérieur. Cette méthode revient à construire le corpuscule
en le considérant comme un paquet d'ondes à peu près comme la théorie
cinétique des gaz construit la pression en la considérant comme un faisceau
de chocs. Les ondes qui construisent le corpuscule ont à satisfaire des
conditions aux limites qui proviennent de régions bien éloignées du point
où le corpuscule matériel se trouve. En fait, le corpuscule se trouve bien
dispersé dans l'espace tout entier, ce qui fait que l'on ne peut plus le suivre à
la trace et sa trajectoire disparaît dans un nuage de probabilités. Pris comme
une somme de phénomènes vibratoires, le corpuscule est plutôt reconstruit en
permanence que conservé. Là où Heisenberg utilise des opérateurs matriciels,
Schrôdinger utilise des opérateurs différentiels, tels que la multiplication x
pour l'opérateur position et la dérivée par rapport à x pour l'opérateur quantité
de mouvement. L'équation de Schrôdinger s'obtient alors en écrivant un
opérateur hamiltonien au moyen de ces opérateurs :
345
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
346
ANNEXE TECHNIQUE
347
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
par essence de nature mobile, toute énergie quelle que soit son origine sera
condamnée à être transformée en chaleur via la friction entre les molécules.
Pour un fluide donné, l'efficacité de ce « frottement » moléculaire est mesurée
par la viscosité cinématique du fluide v = T}/p, où Tl est la viscosité dynamique
mesurant l'aptitude du fluide à transférer la quantité de mouvement et p la
densité du fluide. Ceci définit une autre échelle de temps caractéristique
tv = L2/v, représentant le temps nécessaire pour dissiper toute l'énergie
emmagasinée dans la dimension L. Bien évidemment il n'y a aucune raison
pour que ces deux temps tM et tv coïncident, le premier étant de nature
purement spatiale et le second de nature énergétique. C'est précisément
cette indépendance temporelle qui nous permet de définir une condition
d'écoulement laminaire stable et non turbulente comme étant celle où l'on a
tM::::: tv, soit LN::::: L2/v et donc Re= L·V/v::::: 1. Ainsi apparaît le fil d'Ariane
indispensable pour définir les conditions macroscopiques conduisant à
l'apparition de la turbulence (Re >> 1) sous la forme d'un nombre sans
dimension aisément calculable, appelé nombre de Reynolds (Re).
Notation de Dirac : les physiciens quantiques ont pris l'habitude d'utiliser une
notation en termes de « bras » et de « kets » introduite par P. A. M. Dirac pour
manipuler les états quantiques sans se soucier de leur représentation concrète.
Selon la notation introduite par Dirac, l'état est représenté par un label placé dans
un demi-crochet la>, l'opérateur associé au processus de mesure est noté Â et l'on
écrit que Âla> = a·la>, où 'a' est le résultat de la mesure.
- .. Première quantification => Espace de Hilbert complexe
État (ket) B.eaultat (valeur propre)
\ / Espace dual
Mesure
(opérateur)
A 1
XX )
= "J ) <=> (xd
Xl X i X t = ( X 1·x*(valeur
A ResuJtat
propre:
X = Xt <=>x=x*=>x e lR
DMl- Op&ateurs unitaires - ll.volution, transformation
[111113-111431
348
ANNEXE TECHNIQUE
•o
Ondes de matière : le physicien français Louis de Broglie (1892-1987)
chercha à voir quelles seraient les conséquences d'une combinaison de la
relation de Planck, E = h f, liant énergie E et fréquence f, avec la relation
d'Einstein, E = m c2 , liant énergie E et masse m. La conclusion fut qu'il
devait exister des ondes de matière de longueur d'onde À= h/p, où p désigne
la quantité de mouvement p. Cette prédiction faite en 1923 fut confirmée
expérimentalement en 1927 par les physiciens américains Clinton J.
Davisson (1881-1958) et Lester H. Germer (1896-1971), ce qui permit à
Louis de Broglie de recevoir le prix Nobel de physique en 1929, pour un
travail jugé seulement « très honorable » lors de la soutenance de son doctorat
en 1924 à l'université de Paris.
349
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
350
ANNEXE TECHNIQUE
[Hco-]
3
PH =6 l+log 10
sang ' 0 ' 03·Psang (CO2 )
0 14
1 <pH( estomac)< 3
351
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Figure 157
Interférence constructive Interférence destructive
Oumière) Oumière)
Poids : force f qui s'exerce sur une masse grave mP dans un champ de
pesanteur g donné : f = mP g. Pour une masse M de rayon R, on définit
l'accélération de la pesanteur due à cette masse selon: g = G MIV où Gest
la constante de gravitation universelle. En conséquence, la balance n'affiche
plus le même poids f = m g pour une même masse m.
Potentiel électrique v. :
champ scalaire mesurant l'énergie potentielle u.
qu'acquiert une charge électrique q : u.
= q V0 Contenu dimensionnel
V.= [M L21' Q- ]. Unité SI: volt (V). Rapport de la charge électrique Q à la
2 1
capacitance C.
352
ANNEXE TECHNIQUE
protons viennent à être échangés. Pour cette raison, il est préférable d'utiliser
la notion de rH 2(20°C):::: 34·(EhN) + 2 pH. Un milieu tel que 0 < rH2 < 28
sera qualifié de réducteur, alors qu'un milieu tel que 28 < rH2 < 42 sera au
contraire oxydant.
353
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
354
ANNEXE TECHNIQUE
S = ~ Ln(Aq Ap/h)3N ::'.'.: 0 => 3N k8 Ln(Aq Ap/h) : '.'.: 0 => Aq Ap/h : '.'.: 1 <=>
AqAp::'.'.:h
On notera qu'il n'y a donc nul besoin de faire appel à la théorie quantique
pour introduire cette relation fondamentale. En fait, c'est exactement
l'inverse !!! La formulation statistique de la notion d'entropie implique la
relation d'incertitude entre position et quantité de mouvement. Cette dernière
implique qu'il existe deux grandeurs non simultanément en droit et donc il
ne peut y avoir de grandeur d'état. Selon le théorème de Paulette Février, il
en découle qu'il faut faire appel à la logique de complémentarité, base du
formalisme de la mécanique quantique, et non à la logique booléenne, base
de la physique classique.
355
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
356
ANNEXE TECHNIQUE
357
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
358
ANNEXE TECHNIQUE
les méthodes de diagnostic médical, même les plus sûres. Prenons par exemple
le cas du test ELISA pour détecter le virus du HIV qui présente une sensibilité
SS= p(EBIHIV) = 99,9 % pour une spécificité SP = p(81_,HIV) = 99,99 %
sachant que le SIDA touche une proportion PP= p(HIV) = 0,01 % de la
population. Vous faites partie de cette catégorie de personnes à faible risque
et votre test ELISA se trouve être positif. Que faut-il faire ? Se suicider,
hausser les épaules ou appliquer le théorème de Bayes ? Bien évidemment,
c'est la dernière solution qui est la bonne, ce qui reformulé au moyen des trois
pourcentages pertinents (PP, SS et SP) donne :
100 100
p(HNIEB)= (100 ){100-SP)= ( 100 )(100-99,99)= 50%
1+ - - 1 1+ - - 1
PP SS 0,01 99,9
Comme il n'y a qu'une chance sur deux que vous ayez contracté le SIDA, il
est parfaitement inutile de se suicider ou de paniquer. Pour bien comprendre
le mécanisme à l 'œuvre, imaginons que le SIDA touche une proportion plus
élevée de la population, par exemple PP= 1 %. La relation ci-dessus montre
qu'avec le même test positif la probabilité d'avoir le SIDA passe à 99 %,
une quasi-certitude... Imaginons aussi que le test soit légèrement moins
spécifique avec SP = 99 %, ce qui reste quand même très honorable. Pour une
incidence PP= 0,01 %, la probabilité d'avoir le SIDA avec un ELISA positif
chute à 1 % et le bon réflexe est de hausser les épaules. D'où l'importance de
disposer de tests très spécifiques si la maladie que l'on cherche à détecter est
relativement peu fréquente. Si l'on a bien compris le mécanisme du théorème
de Bayes, les tests ne sont vraiment utiles que si la maladie n'est pas trop
rare. En effet, imaginons une maladie qui touche une personne sur deux, soit
PP = 50 % et un test de spécificité assez faible, SP = 90 %, ne donnant pour
simplifier aucun faux négatif, soit SS= 100 %. Le fait d'avoir une réponse
positive au test signifie ici qu'il y a 91 chances sur 100 d'avoir contracté la
maladie.
359
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
360
ANNEXE TECHNIQUE
361
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Pechblende ou Uraninite
Marie Curie (1867-1934)
uo2+x
362
ANNEXE TECHNIQUE
Rayons X
William Crookes Wilhelm Conrad
(1832-1919) Figure 159
363
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
364
ANNEXE TECHNIQUE
365
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
versions et que l'on ne sait pas encore laquelle est correcte. La connexion
avec la physique à basse énergie n'est aussi pas très claire car il n'existe pas
de moyen de calculer les amplitudes de diffusion et les sections efficaces
associées comme on le fait au moyen du calcul des perturbations en théorie
quantique des champs. Il existe aussi dans la théorie un paramètre ajustable
dit de Immirzi nécessaire pour s'accorder avec l'entropie d'un trou noir. Si
l'aspect mathématique de la théorie est bien défini, cela ne signifie pas qu'il
est possible de tout calculer.
Les indices« extra» et« intra »font ici référence à l'existence d'une membrane
étanche au passage spontané des protons, ce qui empêche de les simplifier à
droite et à gauche, comme ce serait évidemment le cas en solution.
366
ANNEXE TECHNIQUE
Comme le moment angulaire total de tout système isolé ne peut jamais varier,
toute altération du moment d'inertie (aire balayée par la masse) changera la
vitesse de rotation ro. Il est facile de montrer que toute rotation d'un angle a
est équivalente à deux réflexions dans deux plans miroirs faisant entre eux un
angle aJ2. Si l'angle a est nul (miroirs parallèles), on génère une translation
et non une rotation. Lors de toute rotation d'angle a dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre, un point (x,y) du plan perpendiculaire à l'axe
de rotation est envoyé en (x' = x·cos a - y·sin a, y'= x·sin a+ y·cos a).
Une rotation hyperbolique d'angle a enverra pour sa part le point (x,y) en
(x' = x·ch a+ y·sh a, y'= x·sh 0 + y·ch 0), où ch x = Yi(ex + e-x) et sh x =
Yi( ex - e-x). Les rotations hyperboliques sont à la base des poussées de Lorentz.
•s
Scalaire : quantité physique qui ne dépend pas de la direction. Toute grandeur
scalaire se caractérise par la donnée d'un seul nombre positif ou négatif.
367
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
la chaleur :
1) Die Energie der Welt bleibt konstant (L'énergie de l'univers est constante).
CLAUSIUS, R. ( 1854), « Ueber eine veriinderte F onn des zweiten Hauptsatzes der mechanischen
Wlinnetheoriein »,Anna/en der Physik und Chemie, 93: 481-506.
CLAUSIUS, R. (1865), « Sur diverses fonnes des équations fondamentales de la théorie
mécanique de la chaleur qui sont commodes dans l'application», Ann. Poggendorff, t. CXXV,
p. 353, traduction française de F. Folie in Théorie mécanique de la chaleur, Eugène Lacroix
éd., Paris ( 1868), Mémoire IX, p. 411-420.
368
ANNEXE TECHNIQUE
Serpentinisation : réaction chimique qui se produit dès que l'eau de mer entre
en contact avec la croûte océanique au niveau de bouches hydrothermales
369
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
dont la température est comprise entre 100° C et 400° C via des fissures et
des crevasses. Les constituants chimiques de l'eau de mer impliqués dans
cette sepentinisation sont l'eau et le dioxyde de carbone dissous sous forme
d'ion bicarbonate, tandis que les constituants de la croûte terrestre sont
les ions ferreux contenus dans des olivines de composition approximative
Mg1,6Feo,4Sio4. Les données sismiques indiquent que les fluides peuvent
percoler jusqu'à des profondeurs de 500 m en dessous du sol marin pour
atteindre une température comprise entre 150°C et 200°C. Dans ces
conditions, l'ion ferreux des roches est capable de réduire l'eau pour produire
des ions ferriques et du dihydrogène autorisant la formation d'hydrocarbures
par réduction du dioxyde de carbone avec production de magnétite fe3Ü4,
de brucite Mg(OH)2 et d'un silicate hydroxylé de magnésium appelé
«serpentine» Mg2,ssFeo,1sS;2Üs(OH)4 qui donne le nom à ce processus. On a
ainsi pu estimer qu'un mètre cube d'olivine pouvait délivrer environ 500
moles de dihydrogène durant la serpentinisation, sachant que la plupart de
la croûte océanique terrestre consiste d'olivine ou de pyroxène, minéral qui
peut lui aussi participer à la réaction de serpentinisation. Cette réaction de
serpentinisation s'est donc très probablement produite dès qu'il y a eu des
océans sur Terre. De plus, on a pu estimer que le volume total des océans
terrestres passe à travers les bouches hydrothermales du globe terrestre tous
les 100 000 ans environ. Ainsi la grande quantité d'ions ferreux qui constitue
le réservoir d'électrons de la terre pour produire du dihydrogène via la
serpentinisation ne présente aucun risque d'être épuisé. La serpentinisation
délivre et a toujours délivré une quantité non négligeable de dihydrogène
pouvant servir de source d'électrons pour la production primaire de matière
organique dans les écosystèmes sous-marins.Avec les bouches hydrothermales,
on sait que la serpentinisation peut aussi réduire de manière géochimique
le dioxyde de carbone en méthane. Ce même processus géochimique aurait
donc parfaitement pu favoriser un métabolisme énergétique basé sur des
réactions chimiques impliquant des composés carbonés et libérant une grande
quantité d'énergie comme on le trouve dans les bactéries méthanogènes ou
acétogènes, réactions qui auraient pu éventuellement être accélérée par des
cofacteurs et des enzymes. La serpentinisation peut se produire aussi bien
au niveau des fumeurs noirs chauds et acides qu'au niveau des bouches plus
froides et alcalines. Ces deux types de bouches hydrothermales auraient pu
donc offrir des gradient de pH qui sont qui étaient tout à fait similaires à ceux
présents dans les océans hadéens, la température plus basse au voisinage des
bouches pouvant fournir des conditions favorables pour soutenir une synthèse
abiotique et une accumulation de composés carbonés réduits.
370
ANNEXE TECHNIQUE
371
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
372
ANNEXE TECHNIQUE
z1
B
Champ
magnétique
faible 'S.,,
.
Champ
TI
B =O
1111 111111
Effet Zeeman
îti
Effet Zeeman
magnétique
fort
ano<mal nonnal
CD ~
Friedrich Paschen EmstBack t.Ms = 0
(186S-1947) (1881 -1959) Figure 161 t.ML = 0, ±1
373
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
374
ANNEXE TECHNIQUE
qu'a la particule de tournoyer sur elle-même autour d'un axe même pour un
spin \12. Le modèle de la ceinture pour expliquer le lien entre spin Y2 et rotation
n'est pas en contradiction avec l'expérience si nous supposons que seules les
boucles peuvent être observées, la ceinture demeurant hors d'atteinte, ce qui
entraîne que la charge électrique est bien quantifiée, c'est-à-dire ne se distribue
pas de manière continue dans l'espace comme la masse.
Temps T : unité SI= seconde (s). Le temps est une grandeur scalaire qui
permet de parler d'un mouvement ou d'une évolution.
375
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
376
ANNEXE TECHNIQUE
Cela signifie donc clairement que sur 1OO mammographies positives, 91 sont
des faux ! ! ! Si ce résultat vous semble absurde, c'est tout simplement que
vous ne savez pas raisonner correctement sur un plan purement statistique.
Techniquement, cela s'appelle le « théorème de Bayes » qui doit être
utilisé dès que l'on cherche à inverser une probabilité conditionnelle. Voir
« probabilité » pour une analyse plus formelle.
Théorie cinétique des gaz : théorie de la fin du XIX" siècle qui contribuera à
faire accepter la notion d'atome et de molécule. Le premier pas est franchi par
le physicien écossais James Clerk Maxwell (1831-1879) qui montre comment
évaluer la distance moyenne À que parcourt une molécule d'air en ligne droite
entre deux chocs successifs moyennant la connaissance de la pression p qui
détermine la vitesse moyenne des molécules, de la viscosité et de la densité de
l'air. La fréquence des collisions moléculaires est alors donnée par le rapport
entre la vitesse moyenne et la distance moyenne parcourue. Compte tenu des
propriétés physiques bien connues de l'air, Maxwell va ainsi montrer que si les
molécules évoquées par John Dalton etAmedeoAvogadro existent, elles doivent,
dans un air calme à température ambiante, parcourir une distance d'environ
0, 1 µm entre deux chocs successifs et donc se heurter environ 4 milliards de
fois par seconde (Maxwell 1860). Le physicien autrichien Josef Loschmidt
( 1821-1895) va en 1865 se baser sur ce résultat pour en déduire que le diamètre
d'une molécule d'air est de l'ordre de 0,5 nm et qu'un mètre cube d'air contient
donc environ 1025 molécules (Loschmidt 1865). Il suppose pour cela que les
molécules se comportent comme des sphères dures de diamètre d s'empilant
de manière aléatoire dans un liquide avec un coefficient de remplissage
du volume disponible ~ = 0,63, d'où un volume moléculaire vL = nd3/(6~).
De même, il estime qu'entre deux collisions, chaque molécule d'air définit lors
de son mouvement un cylindre de volume v0 = 2y, À nd2, ce qui donne un rapport
vJv0 :::::: 0,2 d/À. Comme un liquide est environ 1 000 fois plus dense qu'un
gaz, on a pL = 1000 p0 et comme vL pL = v0 pG' il vient vJv0 = PiPL:::::: 10-3,
soit d : : : N'0,0002 : : : 5 10- 10 m, puisque À:::::: 0,1 µm. Connaissant d et À, il en
découle que n = 11(2Y' À nd2):::::: 1025 m-3 (nombre de Loschmidt).
377
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
LoscHMIDT, J. (1865), «On the Size of the Air Molecules », Proc. Acad. Sei. Vienna, 52: 395-413.
MAxWELL, J. C. (1860), «Illustrations of the dynamical theory of gases »,Phil. Mag., 20: 19-37.
Théorie des cordes : les théories des cordes visent à unifier toutes les particules
et toutes les forces de la nature en postulant que toutes les particules élémentaires
apparaissent comme les vibrations d'une seule entité, une corde, qui se propage
à travers l'espace-temps de façon à occuper une aire spatio-temporelle minimale,
puisqu'il n'existe aucun volume à l'échelle de Planck. Ainsi, le graviton qui
est la particule véhiculant la force gravitationnelle est associé à des vibrations
de cordes fermées sur elles-mêmes, tandis que le photon, véhiculant la force
électromagnétique, émerge des vibrations d'une corde pouvant être fermée ou
ouverte. Les théories des cordes prédisent aussi l'existence de champs de jauge
similaires à ceux utilisés dans les modèles des interactions nucléaires fortes et
faibles, ce qui unifie les quatre forces fondamentales de Dame Nature en tant
que vibrations d'un seul objet fondamental, la corde. Si l'on rajoute la condition
de super-symétrie faisant correspondre à chaque boson de spin entier un fermion
de spin demi-entier et réciproquement, on obtient la corde super-symétrique qui
unifie tous les types de particules connues, bosons et fermions. Le problème des
théories des cordes est que l'on n'en connaît pas les principes fondamentaux,
ce qui empêche d'avoir une formulation mathématique précise, d'où l'existence
d'au moins 10500 théories des cordes différentes, toutes compatibles avec les faits
expérimentaux actuellement connus (Smolin 2007). Le principal problème est
que toutes les théories se formulent au moyen de cordes qui se déplacent sur
des fonds géométriques spatiaux classiques et fixes, qui n'évoluent pas dans le
temps. Le fait que l'espace-temps soit une entité dynamique comme l'impose la
théorie de la relativité générale n'est donc pas pris en compte dans les théories
des cordes. Enfin, il n'existe aucune confirmation expérimentale directe de
l'existence de cordes. Ainsi, la théorie de Maxwell fut validée lorsqu'on observa
les ondes radio. La relativité générale fut acceptée dès que l'on fut capable de
mesurer la déflexion de la lumière par le soleil et confirmée lorsqu'on constata
que les horloges atomiques du système GPS étaient plus rapides que les horloges
terrestres. Le modèle standard de la physique des particules devient crédible
lorsque les bosons vecteurs Z et W de l'interaction faible furent observés avec
toutes les caractéristiques prévues par la théorie. Les autres prédictions théoriques
de la physique des particules n'ont par contre toujours pas été confirmées
378
ANNEXE TECHNIQUE
Travail: lorsqu'une force F s'applique sur une distance dx, il faut fournir un
travail dW = F dx. Une énergie de 1 joule correspond dans ce cas à une force
de 1 newton travaillant sur une distance de 1 m.
379
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
Trou noir : le terme trou noir a été introduit par le physicien américain John
Archibald Wheeler ( 1911-2008). Soit .M = AD/c le temps mis par un photon
pour parcourir une distance égale au diamètre AD = 2AR d'un objet changeant
son énergie d'une quantité AE =AM c2• Comme AR= c At/2?: 2G·AM/
c2 = 2G AE/c 4 , il vient que AE/At :S c5/4G ~ 9,1 1051 W. Ainsi, il existe dans
l'univers une puissance maximale de dissipation de l'énergie qui est atteinte
lorsqu'on se trouve sur un horizon de type trou noir. On peut aussi dire
qu'il existe dans la nature un frein universel au mouvement qui s'appelle
la gravitation. Un trou noir possède une entropie donnée par la formule de
Bekenstein-Hawking S =A k8 c3/4hG, où A est l'aire du trou noir et~ la
constante de Boltzmann.
Troyen: un troyen est un astéroïde qui partage la même orbite qu'une planète
ou un autre satellite plus massif mais qui n'entre pas en collision avec celui-ci
en raison de sa position sur un des deux points stables de Lagrange L4 ou L5•
Pour deux corps en orbite circulaire, les points de Lagrange représentent les
endroits où un troisième corps de masse négligeable resterait immobile par
rapport aux deux autres. Au nombre de cinq, ces points se scindent en deux
points stables dénommés L4 et L5 situés sur les sommets des deux triangles
équilatéraux dont la base est formée par les deux masses en orbite, et en trois
points instables notés L1 à Lr Ces trois derniers points sont situés sur l'axe
reliant les deux corps. Dans le cas d'une grande dissymétrie de masse entre
ceux-ci, deux points sont situés proches et de part et d'autre du corps peu
massif (L 1 et Lz), alors que le troisième est quasiment situé à l'opposé du
corps peu massif par rapport au corps massif (anti-Terre dans le cas du couple
Terre-Soleil).
•v
Vecteur : quantité physique caractérisée par une grandeur et une direction.
Dans un espace à trois dimensions, tout vecteur possède trois composantes
v = (v ,vy,v ), d'où une grandeur ou norme v2 = (v 2 + vy2 + v 2) et une direction
X Z X Z
e = (v/v, v/v, v/v). Tout symbole en gras doit être considéré comme un
vecteur. On reconnaît un vecteur au fait qu'il inverse sa direction lorsqu'on
passe d'un repère droit à un repère gauche. Toute onde qui se propage dans une
certaine direction possède ainsi un vecteur d'onde k dont la norme vaut 21r/A,
où Àdésigne la longueur d'onde reliée à la fréquence f via la vitesse de phase
v =À· f. Les vecteurs peuvent être transformés entre eux au moyen d'opérateurs.
Dans la notation de Dirac, lorsqu'un vecteur lv> ne change pas de direction
380
ANNEXE TECHNIQUE
381
Table des matières
À PROPOS DE L'AUTEUR ................................................................................... 7
INTRODUCTION •..........••.•••••••••••.......................................•••••••........................•• 9
L'eau est-elle vivante? ............................................................................. 13
Auto-organisation et autopoïèse ............................................................... 17
Une soupe primitive .................................................................................. 19
Un monde bactérien .................................................................................. 22
Mythologie ................................................................................................ 26
À la découverte de l'eau ........................................................................... 30
CHAPITRE 1 : L'EAU, LA SUBSTANCE ............................................................... 35
La planète bleue ........................................................................................ 35
Cycle de l'eau ........................................................................................... 38
Le cas Masaru Emoto ............................................................................... 43
Mystères de l'eau ...................................................................................... 46
Anomalie de densité ................................................................................. 53
Le saut à la congélation ............................................................................ 55
Capacités calorifiques ............................................................................... 59
Benjamin Thompson, comte Rumford ..................................................... 61
Tension superficielle ................................................................................. 68
Propriétés électriques et magnétiques ....................................................... 73
L'eau et la lumière .................................................................................... 75
Propriétés de transport .............................................................................. 77
Vortex et turbulence .................................................................................. 78
Le cas Viktor Schauberger ........................................................................ 81
Cascade de Richardson-Kolmogorov ....................................................... 83
Vortex d'eau .............................................................................................. 86
CHAPITRE II : L'EAU MORPHOGÉNIQUE .......................................................... 91
Préambule ................................................................................................. 91
La cellule .................................................................................................. 93
L'eau intracellulaire .................................................................................. 94
Eau, protéines et ADN .............................................................................. 98
Les ions dans la cellule ........................................................................... 102
L'eau fonctionnelle ................................................................................. 105
Aquaporines ............................................................................................ 108
Propriétés de l'eau morphogénique ........................................................ 114
CHAPITRE III : UNE IMPASSE NOMMÉE H 20 ................................................ 117
Préambule ............................................................................................... 117
Un monde atomique ................................................................................ 119
Un monde moléculaire ............................................................................ 122
383
L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
384
TABLE DES MATIÈRES
385
Iconographie
Toutes les illustrations sont de l'auteur, à l'exception de la liste ci-après.
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
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lcONOGRAPHIE
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L'EAU ET LA PHYSIQUE QUANTIQUE - VERS UNE RÉVOLUTION DE LA MÉDECINE
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lcONOGRAPHIE
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Achevé d'imprimer par Graficas Lizarra - Espagne: Septembre 2016
Marc Henry est ingénieur chimiste, docteur ès sciences, habilité
à diriger des recherches et professeur d'université dispensant
un enseignement sur la chimie, la science des matériaux, la phy-
sique quantique et la symétrie moléculaire et cristalline. Marc
Henry est aussi président de l'association Natur'Eau Quant qui
milite pour une approche quantique de la nature utilisant l'eau
comme vecteur d'information.
L'eau reste une substance mystérieuse pour la science et chaque jour amène son
lot de publications tentant d'expliquer ses surprenantes propriétés. Parmi elles,
l'aptitude de l'eau à procurer la vie est certainement la plus fascinante. C'est pour
résoudre l'énigme de ce lien intime entre l'eau et la vie que des scientifiques ont
émis l'idée que l'eau est capable de véhiculer et de transmettre des informations.
0
0:
Cette hypothèse expliquerait l'omniprésence de l'eau dans les cellules (sur 3
100 molécules constitutives d'une cellule, 99 sont des molécules d'eau) et donnerait ·~
également une base théorique à l'efficacité de l'homéopathie. Les travaux ~
très controversés de Jacques Benveniste, repris depuis 2004 par le professeur ~
E
Luc Montagnier, en mettant au-devant de la scène médiatique la théorie de la ~
«mémoire de l'eau», ont suscité une vive polémique au sein des cercles scientifiques. !
~
g
Pour résoudre la crise, certains chercheurs, dont l'auteur, proposent une vision 0
u
quantique du monde biologique. La physique quantique des champs voit dans le 2
vide quantique la source de toute matière et de toute énergie, et serait en mesure ~
d'expliquer comment l'eau, via la formation de« domaines de cohérence», pourrait ~
~
effectivement être un vecteur d'information biologique. ig
capacité à présenter les choses complexes dans un langage clair, livre toutes les ~
bases scientifiques nécessaires pour appréhender cette révolution quantique qui ~
réinventera la médecine. Les lecteurs de tous horizons trouveront dans ces pages :Z
une source d'information précieuse. *
g
~
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