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Abderrazak Marouf
Petits cahiers
de biologie végétale appliquée
Les plantes
oléifères
La collection
Les petits cahiers de biologie végétale appliquée est une collection d’ouvrages largement
illustrés, destinés à un public s’intéressant aux plantes utilisées par l’homme. Ils se
présentent sous la forme de rubriques scientifiques, accessibles à un vaste public.
Une approche botanique et descriptive des espèces retenues y est tout d’abord pro-
posée. Sont précisés les exigences au niveau climatique et édaphique, l’écologie, les
facteurs environnementaux permettant la fructification et les conditions optimales de
la récolte de ces différentes plantes. Les éventuelles difficultés rencontrées lors de la
culture – apparition de maladies, présence de parasites ou de ravageurs – sont égale-
ment décrites. Enfin, les multiples utilisations alimentaires (valeurs nutritionnelles),
industrielles et médicinales sont présentées.
Le texte est adapté de l’ouvrage Abrégé de biologie végétale appliquée des mêmes auteurs,
EDP Sciences, ISBN : 978-2-7598-2533-2 (2021).
L’iconographie a été réalisée à l’aide des ressources des auteurs, de banques d’images
libres de droits (Pixabay – Piqsels – PxHere) ainsi que de sites publiant sous licence
Creative Commons (en particulier, Wikimédia).
Imprimé en France
Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
QCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
Mots fléchés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
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Les auteurs
Gérad Tremblin est professeur émérite, Le Mans Université. Il poursuit ses activités dans
le cadre d’une équipe de recherche régionale BIOSSE (Biologie des organismes, stress,
santé, environnement) et travaille à la rédaction de nombreux ouvrages de biologie.
Abderrazak Marouf est professeur au Centre universitaire de Naâma (Algérie) et auteur
de plusieurs ouvrages de biologie appliquée, d’analyse instrumentale et de glossaires
trilingues.
Gérard Tremblin remercie son cousin Jean-Paul Leroux, jardinier émérite, qui a
gracieusement revu les paragraphes sur « les conseils du jardinier ».
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PARTIE 1
Arbres
et plantes
oléifères
arbustives
L’amandier
Prunus dulcis
Caractéristiques botaniques
L’amandier est un arbre à feuilles cadu-
ques dont l’écorce est lisse et les feuilles
oblongues, lancéolées et dentées. Les
fleurs sont roses ou blanches et for-
ment des inflorescences, elles appa-
raissent avant les feuilles. Le fruit est
une drupe ovoïde de couleur verte
recouvert d’un épiderme duveteux ; il
contient un noyau jaune crevassé qui
renferme une à deux amandes riches
en huile. On distingue la variété sativa qui
produit l’amande douce consommable et la
variété amara ou amande amère qui est toxique.
Mode de culture
Climat
Cultivé sur tout le pourtour méditerranéen, l’amandier est un arbre très
sensible au gel prolongé (surtout à la fin de l’hiver, moment de la floraison)
et qui a besoin de lumière. Aussi s’épanouit-il bien sous un climat de type
méditerranéen. Un temps frais et humide lors de la floraison gêne l’acti-
vité des insectes pollinisateurs et favorise le développement des maladies
cryptogamiques. Il apprécie une exposition ensoleillée,
résiste bien à la sécheresse mais a besoin de froid
en hiver pour fleurir au printemps et pour débour-
rer. En revanche, il craint les gelées printanières.
Sols
Cet arbre préfère les sols filtrants car ses racines
sont sensibles à l’asphyxie. Il pousse
très bien sur des sols pauvres et
caillouteux, secs et calcaires, ce
qui en fait un bon candidat pour la
valorisation des terres marginales
incultes dans le Sud. On le multiplie
par semis ou par greffage.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
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L’amandier
Environnement
L’amandier est un arbre abondamment cultivé dans le monde, dans les
régions où il ne gèle pas. Il est difficile de trouver des populations sau-
vages. Il serait a priori originaire du Caucase où il est encore présent à
l’état naturel dans un environnement favorable. Les espèces actuelle-
ment cultivées sont peu exigeantes hormis un besoin de soleil, d’air
sec dans une situation non gélive.
Abondamment cultivé en Californie (80 % de la
production mondiale), l’amandier qui a besoin
de beaucoup d’eau est responsable d’un véri-
table désastre écologique dans la mesure où
il nécessite de puiser l’eau dans des nappes
phréatiques de plus en plus profondes.
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L’arganier
Argania spinosa
Caractéristiques botaniques
C’est un arbre dressé ou pleureur pouvant
atteindre 8 à 10 m de hauteur et vivre plus de deux
cents ans. Son port est assez étalé. Son tronc est
tortueux et ramifié et ses branches sont entrelacées
avec des rameaux épineux. L’écorce est grise et cre-
vassée. Les feuilles sont alternes, petites, lancéolées et
coriaces, généralement longues de 2 à 3 cm, de couleur vert sombre à la
face supérieure, plus claires en dessous ; elles sont recouvertes de cire.
Les feuilles d’arganier sont subpersistantes : l’arbre ne perd son feuillage
qu’en cas de forte sécheresse. Cet état peut durer quelques années, les
feuilles réapparaissant peu après le retour des pluies. La floraison a lieu
au printemps ou à l’automne, en fonction des conditions climatiques. Les
fleurs d’arganier sont de petites tailles et hermaphrodites. Leur corolle à
cinq pétales jaune-verdâtre est en forme de coupe. Le fruit de l’arganier
se nomme l’affiache, il a la grosseur d’une noix et c’est une fausse-drupe ;
il est jaune, parfois veiné de rouge, de forme variable, ovale, ronde ou en
fuseau. Il est formé d’un péricarpe charnu. La pulpe recouvre un noyau
très dur, appelé noix d’argan. La noix contient une à trois graines (les
amandons), albuminées et huileuses dont on extrait l’huile.
Mode de culture
Climat
Peu exigeant en eau, il ne craint pas la cha-
leur, ce qui explique sa présence dans les
régions arides, semi-arides et aux portes
du Sahara. Il résiste à la sécheresse en
pompant l’eau des nappes phréatiques. En
plantation, suivant le climat local (pluviomé-
trie entre 100 et 400 mm par an), le nombre
d’arbres à l’hectare varie de 50 à 250. Il se
multiplie par semis en plaçant dans le sol des
champignons symbiotiques (endo-mycorhizes
du genre Glomus) sans lesquels il est incapable
d’assimiler les éléments nutritifs.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Sols
Son système racinaire très développé, associé à des mycorhizes, lui permet
de survivre dans des conditions de sécheresse chronique et sur des sols
pauvres, caillouteux, souvent incultivables.
Floraison, fructification et récolte
On observe deux floraisons, l’une précoce, réduite, qui apparaît sur les
rameaux âgés et lignifiés et l’autre, plus tardive, mais très abondante, sur
les rameaux de l’année. Le cycle floraison/fructification s’étale sur plu-
sieurs mois avec une grande variabilité suivant les arbres et les conditions
climatiques et géographiques. Les fruits sont sénescents, ils ne peuvent
être récoltés sur l’arbre et sont récupérés sous l’arbre, après leur chute.
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L’arganier
Environnement
Les arganeraies les plus proches se rencontrent
dans les vallées en ressaut du Haut Atlas avec une
sous-strate à dragonniers (Dracaena drago).
On distingue deux formations : l’arganeraie-
verger de type forêt trouée et l’arganeraie-forêt
de type forêt claire de montagne.
Cette espèce est fondamentale pour l’éco-
système car elle protège les sols de l’érosion
éolienne et évite ainsi la formation des dunes.
Elle colonise les zones semi-arides mais aussi
les zones tempérées comme la plaine de Sousse
et les milieux subhumides du Haut Atlas, sup-
portant une pluviométrie capricieuse d’une
année sur l’autre, passant de 0 à un maximum
de 200 mm d’eau par an.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
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L’arganier
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Le cocotier
Cocos nucifera
Caractéristiques botaniques
Le stipe peut atteindre 25 à 30 m de haut. Il est
lisse, mais on y observe la trace de l’insertion des
feuilles qui sont tombées. Le système racinaire, très
développé, est composé de racines minces et longues
qui partent d’un bulbe radiculaire épais et forment un
chevelu très abondant. Ce bulbe a la forme d’un cône ren-
versé par rapport à la surface du sol. Les feuilles, une trentaine de palmes
vertes, sont émises en continu à partir d’un bourgeon terminal unique (le
cœur) et constituent un panache au sommet du stipe. Chaque palme mesure
4 à 7 m de long et porte environ 200 folioles disposées en spirale de part et
d’autre du rachis. Les inflorescences sont composées d’épillets portant des
fleurs femelles à leur base et des fleurs mâles à leur extrémité permettant
une auto-fécondation. Les fruits situés à l’aisselle de chaque
palme sont des grosses drupes ovoïdes, plus communé-
ment appelées « noix de coco ».
Mode de culture
Climat
Le cocotier demande une température moyenne
aussi constante que possible de 27 °C. Il pousse en zone
humide et extrêmement ensoleillée. Il lui faut au minimum
1 500 à 2 000 mm d’eau de pluie bien répartis sur l’année. Il est cultivé
pour ses fruits dans toute la zone intertropicale humide, en zone côtière
mais parfois jusqu’à 1 000 m d’altitude. La germination des noix de coco
est simple : pour cela, il suffit de poser la noix sur le sol ou mieux, de
l’enterrer à moitié après avoir entaillé la bourre.
Sols
Cette herbe géante apprécie les sols sableux, salés, bien drainés mais
quand même humides avec un pH proche de 7. En pots, on utilise un
mélange de sable et de terreaux (3/4 pour 1/4).
Floraison, fructification et récolte
Dans leur milieu naturel, sous climat tropical, ils fleurissent toute l’année
donnant de petites fleurs blanches. Ils donnent des fruits caractéristiques
après quelques années.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
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Le cocotier
Environnement
Le bord de mer en région tropicale est l’habitat naturel du
cocotier. L’hygrométrie élevée de ces sites couplée à un
apport d’embruns par le vent compense le plus souvent
le déficit en eau de pluie ; avec un ensoleillement impor-
tant et une température moyenne annuelle supérieure
à 20 °C, la production de noix de coco est favorisée.
Le cocotier est un arbre très plastique en ce qui
concerne les sols s’accommodant d’un pH compris
entre 4,5 et 8 avec une teneur en matières organiques
supérieure à 1 % et un apport de sodium suffisant.
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Le noisetier
Corylus avellana
Caractéristiques botaniques
Le noisetier est un arbuste dit « multi-
gaule », c’est-à-dire composé de plusieurs troncs
fins dont la taille dépasse rarement 5 m de hau-
teur. On dit qu’il rejette de souche. Son écorce
est brun-jaune et se détache en fines lamelles. Ses
feuilles, alternes, sont bordées d’une double rangée
de dents grossières. Elles sont parfois découpées en
lobes. Elles sont de couleur vert sombre en dessus, et plus claire, légère-
ment duveteuses et à nervures saillantes en dessous. Les fleurs unisexuées
sont réunies en inflorescences ; d’un côté les fleurs mâles, jaunâtres, for-
ment des chatons cylindriques pendants à la base des rameaux de l’année
(chatons longs de 6 à 7 cm), de l’autre, les fleurs femelles, sont elles très
condensées, petites, situées directement sur les rameaux et portant deux
longs styles rouges. Le fruit (noisette) est un akène sphérique à péricarpe
ligneux, groupé par deux ou quatre et enchâssé dans un involucre foliacé.
Mode de culture
Il est abondamment cultivé en Europe par marcottage, greffage ou
bouturage des drageons. Les principaux pays producteurs sont la Turquie
mais aussi l’Italie dans la région d’Avellino, à l’origine du nom de son espèce.
Climat
C’est un arbre très rustique qui pousse en plaine, formant des haies jusqu’à
1 500 m d’altitude. Il apprécie une exposition ensoleillée mais à l’abri du
vent et il résiste à des températures très basses (-20 °C).
Sols
Il est facile à cultiver car peu exigeant quant à la nature
du sol. Toutefois, il redoute les sols trop lourds et trop
humides.
Floraison, fructification et récolte
Après plantation, il faut deux à trois ans pour qu’il fleu-
risse et donne des noisettes. La floraison se produit dès le
mois de janvier, avant que les feuilles n’apparaissent. Les fruits ne sont
mûrs qu’à la fin de l’été (voire au début de l’automne) et se récoltent très
facilement.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
Le noisetier est une plante pionnière lors des reboi-
sements car elle forme des taillis, des haies avec
d’autres espèces comme les sorbiers, les tilleuls,
des pommiers, des pruniers, etc. Le noisetier
constitue ainsi un biotope favorisant l’installation
des écureuils, des oiseaux comme les merles
et favorise l’apiculture en fleurissant préco-
cement. Plantés en bordure des champs, les
noisetiers jouent aussi le rôle de brise-vent.
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Le noisetier
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Le noyer
Juglans regia
Caractéristiques botaniques
Le noyer est un arbre à feuilles caduques, pou-
vant atteindre 20 m de haut. Ses feuilles sont
alternes et de grande taille (jusqu’à 50 cm),
composées de 7 à 13 folioles ovales. Son
tronc est rectiligne. Son écorce est d’abord
lisse, d’un gris argenté, puis quand l’arbre
vieillit, elle se fissure et des crevasses lon-
gitudinales apparaissent. C’est une espèce
monoïque, les fleurs apparaissent en avril, avant
les feuilles ; les fleurs mâles vert brunâtre sont
réunies en chatons pendants de quelques centimètres
sur les rameaux de l’année précédente. Elles portent 6 à 30 étamines
tandis que les fleurs femelles d’un jaune verdâtre sont groupées à l’extré-
mité des rameaux de l’année ayant l’aspect d’une petite outre surmontée
du pistil et pourvues d’un stigmate en deux parties. La fécondation est
anémophile. Les fruits sont mûrs à l’automne ; ce sont des drupes avec
un péricarpe charnu appelé brou, contenant une coquille (ou noyau) à
l’intérieur de laquelle se trouve une amande comestible : la noix formée
de deux cotylédons, appelés cerneaux. La production de noix commence
vers la quinzième année, et ce pendant plus de 200 ans. Toutefois, au bout
de 70 à 100 ans, elle se réduit fortement.
Le genre Juglans comprend
une vingtaine d’espèces ;
en Amérique du Nord, on
trouve deux espèces indi-
gènes : le noyer noir (Juglans
nigra) et le noyer cendré
(Juglans cinerea). Il existe
des hybrides, comme par
exemple Juglans x intermedia
qui est un hybride entre le
noyer commun, dont il a pris
la rusticité, et le noyer noir, qui lui
confère ses caractéristiques de crois sance
plus rapide.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Mode de culture
Climat
Le noyer commun est une espèce assez rustique qui pousse mieux en
pleine lumière, souvent isolé du fait de ses propriétés allélopathiques :
les feuilles et les racines contiennent de la juglone, substance toxique qui
inhibe le développement des autres espèces. On peut multiplier le noyer
par semis mais pour conserver la qualité des variétés, il faut le greffer. Il
est très résistant au froid (jusqu’à -35 °C). À l’opposé, l’extrême chaleur
lui est nuisible. Il a besoin d’une température moyenne supérieure à 10 °C
pendant au moins 6 mois de l’année ; aussi, en altitude, ne parvient-il pas
à s’installer au-dessus de 800 m. En ce qui concerne ses besoins en eau,
la pluviométrie doit être d’au moins 700 mm/an bien répartie sur l’année
et particulièrement durant la période de grossissement de la noix et de
formation du cerneau (juin-aout). C’est aussi un arbre très sensible à
l’asphyxie racinaire.
Sols
Le noyer préfère les sols profonds et riches en matière organique, bien
drainés, supportant une large gamme de pH. Pour que les racines puissent
s’étendre, il lui faut une profondeur de 3 ou 4 mètres de terre.
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Le noyer
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
Pour rappel, le noyer est un arbre sauvage qui pousse seul, loin des
autres, car il a besoin de beaucoup de lumière et il élimine les autres
espèces en libérant dans
le sol la juglone, qui
empêche la germination
des autres plantes. Il
est capable de se déve-
lopper dans des condi-
tions difficiles sur des
sols saturés en eau ou
en nitrates, pollués
par des métaux lourds
ou de s molé cule s
chimiques, plus ou
moins asphyxiques.
Toutefois, il pousse
préférentiellement
en plaine humide
et en général pas
au-dessus de 800 m
d’altitude.
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Le noyer
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L’olivier
Olea europaea
Caractéristiques botaniques
Cet arbre à feuilles persistantes dures et
allongées de couleur gris-vert présente une
longévité importante. Malgré le feu ou le gel,
même lorsque son tronc est partiellement
détruit, l’olivier repousse indéfiniment. Il se
régénère par des rejets qui poussent à la base
de son tronc pour donner un nouvel arbre.
Les oliviers vivent ainsi plusieurs siècles. Les
fleurs de couleur crème se composent de quatre
sépales, quatre pétales, deux étamines et d’un
pistil. Elles sont disposées en grappes à la naissance
des feuilles et la nouaison, qui marque la formation de l’olive, débute en
juin. L’olive, est une drupe ovoïde et globuleuse. D’abord de couleur vert
tendre, elle grossit pour devenir violette, puis noire à maturité. Au nord
de la Loire, l’olivier est planté dans les jardins comme arbre d’ornement
mais il ne produira pas d’olives comestibles.
Il a longtemps été classé selon deux sous-espèces : Olea europaea var.
europaea, l’olivier commun ou domestique et Olea europaea var. sylvestris,
l’oléastre, ou olivier sauvage. On distingue désormais cinq autres sous-es-
pèces : Olea europaea subsp. cerasiformis, présente à Madère, cette sous-es-
pèce est tétraploïde ; Olea europaea subsp. cuspidata, présente en Afrique du
Sud et au sud de l’Égypte et du sud de l’Arabie jusqu’en Chine ; Olea europaea
subsp. guanchica, présente aux îles Canaries ; Olea europaea subsp. laperrinei,
endémique des massifs montagneux du Sahara : Hoggar (Algérie), Aïr
(Niger), et Jebel Marra (Soudan) ; Olea europaea subsp. maroccana présente
dans le Haut Atlas marocain ; cette dernière sous-espèce est hexaploïde.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Mode de culture
Climat
L’olivier s’accommode bien d’étés longs, chauds et secs, d’une grande
insolation et d’hivers peu rigoureux (jusqu’à -12 °C, s’il s’agit d’un froid
sec et de courte durée). En revanche, il est sensible aux grands froids
humides ou verglaçants. En été, il doit recevoir au moins 200 mm d’eau.
Sols
L’olivier s’adapte à tous les types de sols, excepté aux sols humides. Néan-
moins, il a une préférence pour les sols caillouteux.
Floraison, fructification et récolte
On multiplie l’olivier par semis, méthode certes longue mais qui donne
un arbre sauvage très vigoureux, l’oléastre (Olea sylvestris) ; par bouturage
herbacé ou recépage, en utilisant des rejetons (bourgeons prélevés sur les
troncs), ou encore à partir des souches en utilisant les racines que l’on
arrache et que l’on replante pour donner ensuite de nouveaux rameaux.
L’olivier produit deux types de bourgeons : ceux qui donneront des
fleurs donc des fruits
et ceux qui donneront
des pousses. L’induc-
tion florale est pro-
voquée par les basses
températures de janvier
et de février, alors que le
bois de l’année n’apparaît
qu’en avril ; c’est pourquoi
seuls les rameaux de l’an-
née précédente donneront
des fruits. Pour gérer sa
récolte, l’oléiculteur pra-
tique annuellement une
taille de fructification en
éliminant les vieux rameaux
pour favoriser les rameaux fructifères. On récolte les olives à différents
stades de maturité, facilement à la main ou plus professionnellement en
secouant l’arbre en ayant placé au préalable des filets pour récupérer
facilement les fruits.
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L’olivier
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
La présence de l’olivier est associée au climat méditerranéen. Notons qu’il
a été introduit avec succès au Japon, aux États-Unis (Californie, Texas), au
Mexique, en Australie et dans divers pays d’Amérique du Sud (Argentine).
Sa longévité est importante, souvent plus de 1 000 ans et certains arbres
remarquables dépassent même largement cette durée de vie.
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L’olivier
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Le palmier
à huile
Elaeis guineensis
Caractéristiques botaniques
Le palmier à huile présente un système
racinaire fasciculé, caractéristique des mono-
cotylédones, assurant un ancrage au sol très
solide. Le tronc ou stipe est vertical, non
ramifié et peut atteindre 25 m de hauteur.
Au sommet, la couronne de feuilles pennées
de 5 à 7 m de long est implantée en spirale
autour du bourgeon végétatif qu’elle protège.
La feuille centrale, non épanouie est verticale et
est appelée la flèche. Le feuillage du palmier à huile
est persistant et il fleurit toute l’année en panicules.
À l’aisselle de chaque feuille se trouve une inflorescence en épis. Le palmier
est une plante monoïque à sexes séparés sur le même individu. L’inflores-
cence mâle est formée d’une centaine d’épis digités portant chacun un
millier de très petites fleurs à six étamines. L’inflorescence femelle, plus
massive, comprend un rachis portant une centaine d’épis de six à douze
petites fleurs situées à l’aisselle d’une bractée et constituées d’un ovaire
à trois stigmates. Le fruit est une drupe sessile, ovoïde, longue de 3 à
5 cm ; son épiderme est cutinisé, la pulpe orangée est très riche en huile
de palme. Au centre du fruit, on trouve la graine composée d’une coque
et d’une amande possédant un tégument très mince et un albumen riche
en huile (palmiste) avec un embryon linéaire.
On distingue deux espèces principales, économiquement intéressantes :
la plus répandue est E. guineensis, l’autre E. melanococca, originaire du nord
de l’Amérique du Sud est souvent hybridée avec la précédente pour créer
des variétés basées sur différents critères : variété nigrescens à fruit noir ;
variété virescens à fruit vert ; variété communis contenant des caroténoïdes ;
variété dura à coques de plus de 2 mm ; variété pisifera sans coque.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Mode de culture
Climat
Le palmier à huile a besoin de soleil et d’eau. Sa croissance est continue,
il a besoin de conditions climatiques stables (au moins 2 000 heures d’en-
soleillement, 1 800 mm d’eau, une hygrométrie supérieure à 75 %, une
température moyenne annuelle de 26 °C) tout au long de l’année pour une
productivité maximale.
Sols
Le palmier à huile n’est pas exigeant au niveau des sols sur lesquels on
l’installe. Toutefois, il a besoin d’un sol profond et meuble, à condition que
ce dernier ne soit ni sableux ni argileux. Il s’accomode bien de sols chimi-
quement pauvres (comme c’est le cas pour les sols tropicaux). L’apport
d’engrais chimique permet d’éliminer d’éventuelles carences.
Floraison, fructification et récolte
La mise en culture se fait par semis en pépinière, suivie d’une plantation
à raison de 140 pieds à l’hectare. Des plantations industrielles de très
grande taille (2 500 à 10 000 ha) se sont développées après déforesta-
tion en Indonésie et en Malaisie mais aussi en Afrique intertropicale, de
la Guinée jusqu’au Zaïre. Les régimes de fruits charnus se récoltent à la
main à l’aide d’une faucille tous les 8 à 10 jours lorsqu’ils sont à maturité.
40
Le palmier à huile
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
À l’avenir, il s’agirait d’organiser la production de l’huile de manière plus res-
ponsable en évitant notamment la déforestation. La culture intensive du pal-
mier à huile est en effet une catastrophe écologique. Son extension se fait
au détriment de la forêt tropicale et de sa biodiversité, tout d’abord en Asie
mais aussi en Amérique du Sud et désormais en Afrique. Malheureusement,
la situation risque bel et bien de se dégrader encore puisque la productivité
d’huile par unité de surface cultivée est très importante (dix fois plus que les
autres oléagineux) et la demande, en constante augmentation.
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Le palmier à huile
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Le pistachier
Pistacia vera
Caractéristiques botaniques
C’est un arbuste dioïque, à feuillage caduc, de
3 à 8 m de hauteur. Ses feuilles de couleur vert
frais à long pétiole sont alternes, composées
de 3 à 5 folioles ovales aux nervures rami-
fiées et saillantes. Les fleurs mâles sont
assez discrètes, constituées de 5 sépales
réguliers et d’un ou deux rangs d’éta-
mines. Les fleurs femelles plus grandes
ressemblent à des chatons réunis en cyme
avec un ovaire supère formé de 5 carpelles
soudés avec des stigmates globuleux. Ses
fruits sont des drupes monospermes, ovoïdes, à
endocarpe (la coque) dur, qui se fendent naturellement
à maturité. Ils contiennent une graine comestible verte : la pistache.
Mode de culture
Climat
Présent sur tout le pourtour méditerranéen, le pistachier se multiplie
par bouturage ou par greffage, voire par semis. Toutefois, ce moyen de
multiplication reste aléatoire. Il préfère une exposition aérée et ensoleillée
car la fécondation est anémophile.
Sols
Il affectionne particulièrement les sols secs et supporte les températures
basses (jusqu’à -14 °C environ). Il craint les hivers rigoureux et les gelées
printanières.
Floraison, fructification et récolte
Pour obtenir une fructification, il convient de planter
des plants mâles à proximité de plants femelles. Les
pistaches se récoltent fin août, début septembre,
très facilement en plaçant une bâche sous les
arbres et en les secouant pour faire tomber les
fruits qui se détachent de la coque ou épicarpe.
La coquille interne protège les deux cotylédons
verts très savoureux.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
Ce grand arbuste pousse très bien au Moyen
Orient et dans le centre de l’Asie. Ne résistant
pas au froid, il prolifère sous climat méditerra-
néen dans le sud de la France et en Afrique du
Nord. Dans l’Antiquité, en Provence, il existait
à l’état sauvage. Notons qu’une tentative de
réintroduction est en cours.
46
Le pistachier
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Le ricin
Ricinus communis
Caractéristiques botaniques
C’est un arbuste sempervirent ; ses feuilles sont caractéristiques
avec un long pétiole cylindrique et un limbe palmatilobé de grande taille
(50 à 70 cm de diamètre). L’inflorescence est une panicule
dressée de 40 cm de long, composée de cymes. Les
fleurs sont unisexuées sans corolles. Les fleurs
mâles portent de nombreuses étamines et sont
placées à la base de l’inflorescence tandis que les
fleurs femelles à ovaire supère à trois loges se
situent en haut. Le fruit est une capsule globu-
leuse à trois lobes, qui s’ouvrent en libérant trois
graines ellipsoïdes de 10 à 15 mm de long dont
l’albumen est important et les cotylédons réduits à
deux fines lamelles, présentant un tégument dont l’or-
nementation est très variable.
Trois espèces principales sont répertoriées : R. communis avec deux varié-
tés : minor (graines marron clair) et major (graines grises piriformes) ;
R. persicus (graines marron, rouges et allongées) ; R. zanzibarebsis (graines
blanches, aplaties et larges).
Mode de culture
Climat
Le ricin est une plante de zone tropi-
cale ou méditerranéenne, sensible au
froid, supportant des températures
élevées.
Sols
Naturellement, il s’installe dans le Midi, sur les terrains en friche et sur
des pentes rocailleuses. Sa culture par semis est facile sur un sol riche,
bien drainé, frais, à pH neutre et bien exposé au soleil.
Floraison, fructification et récolte
Bien qu’espèce persistante en culture, le ricin est souvent traité comme
une plante annuelle avec un cycle d’environ 200 jours. Cependant, les
types pérennes peuvent produire des graines pendant plus de 10 ans !
49
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
Originaire d’Afrique tropicale, le
ricin est cultivé comme plante
ornementale dans le sud de la
France.
Au jardin, l’un de ses intérêts est
d’être une plante piège pour de
nombreux insectes du fait de sa
toxicité.
Si le tourteau de ricin per-
met d’éloigner les rongeurs, il est
très dangereux pour les chiens.
50
Le ricin
51
PARTIE 2
Plantes
oléifères
herbacées
L’arachide
Arachis hyp ogea
Caractéristiques botaniques
C’est une légumineuse herbacée annuelle dont les feuilles compo-
sées, à deux paires de folioles, sont disposées en spirale sur la tige. L’in-
florescence est un épi à fleurs jaunes, aériennes, de type
papilionacé. Après la fécondation, l’ovaire se trouve
enfoui dans le sol par développement géotropique
d’un long pédoncule, le gynophore ainsi le fruit se
développe-t-il dans le sol, à faible profondeur. De
nombreuses variétés sont cultivées, regroupées
en deux grands types : « Virginia », à port ram-
pant et à cycle végétatif long (120 à 150 jours),
gousse à deux graines ne germant pas prématu-
rément ; « Spanish » et « Valencia », à port érigé et à
cycle végétatif court (90 à 100 jours) dont le rendement
est plus élevé, mais dont la germination rapide après maturité peut poser
des problèmes de récolte. Le type « Spanish » présente des gousses à deux
graines et le type « Valencia », des gousses à 3 ou 4 graines.
Mode de culture
Climat
L’arachide a de gros besoins thermiques : la germination est rapide entre
30 et 35 °C, ensuite la croissance est optimale entre 24 et 33 °C. Au-des-
sous de 10 °C, la croissance s’arrête et la plante ne survit pas au-dessous
de 0 °C. La demande en eau est plus variable, comprise entre 400 et
1200 mm/an mais est surtout importante au moment de la floraison. En
ce qui concerne la lumière, elle a souvent un effet négatif en retardant la
germination, le développement des racines et du gynophore. Les fruits
ne peuvent donc se développer qu’à l’obscurité.
55
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Sols
L’arachide apprécie les sols meubles, fertiles et légers, bien drainés et
présentant une certaine profondeur.
Floraison, fructification et récolte
Les fleurs flétrissent rapidement et le gynophore s’en-
fonce dans le sol où se forme le fruit, une gousse
indéhiscente contenant 3 ou 4 graines. La récolte
peut être manuelle lorsque les gousses sont
mûres. On les met alors à sécher afin de réduire
fortement leur teneur en eau avant de passer à
l’égoussage, cette dernière étape pouvant être
réalisée manuellement ou à l’aide d’une batteuse.
Environnement
L’arachide, classée dans les légumineuses, fixe l’azote de l’air et enrichit
ainsi le sol en composés azotés. Les besoins en eau sont facilement maîtri-
sés et cette plante nécessite moins d’intrants que la plupart de beaucoup
d’autres cultures. Endémique d’Amérique du Sud, sa culture s’est depuis
longtemps répandue dans les régions tropicales, subtropicales voire tem-
pérées de la planète.
Caractéristiques botaniques
C’est une plante herbacée dressée et très
ramifiée avec une racine pivotante qui s’enfonce
en profondeur. Les feuilles sont alternes, sessi-
les, disposées en spirale et épineuses. Les fleurs
tubulaires (fleurons) sont bisexuées et groupées
en capitules terminaux, jaunes ou rouge orangé.
La plante est en général autogame. Les graines
(akènes brillants pourvus d’aigrette) apparaissent
20 à 30 jours après la floraison.
Mode de culture
Climat
Cette plante subtropicale des régions semi-arides a vu son aire de répar-
tition s’étendre largement par sélection et amélioration génétique si bien
qu’elle est désormais cultivée même au Canada. Les conditions optimales
de température se situent entre 18 et 20 °C, mais pour la floraison, des
températures plus élevées sont favorables. Ses besoins en eau sont
moyens, de l’ordre de 600 mm par an mais variables suivant les régions ;
l’irrigation permet d’améliorer fortement le rendement des cultures.
Sols
Le carthame pousse sur tous types de sols grâce à sa racine pivotante qui
s’enfonce profondément jusqu’à plus de 3 m, expliquant ainsi sa capacité
de résistance à la sécheresse.
Floraison, fructification et récolte
Le carthame est une culture
de printemps dont le cycle
est court (110 à 150 jours).
C’est une plante très florifère
sur une période de plusieurs
mois ; elle fructifie en été et
ses graines sont mûres au bout
de 30 jours après la floraison.
Ce sont des akènes de couleur
blanche, très riches en huile.
59
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
Le carthame joue un rôle intéressant dans la rotation des cultures
en remplacement des céréales et permet d’éliminer des
maladies inféodées à la céréaliculture. Bien que
plante des régions chaudes, il est possible de laa
cultiver dans nos régions en intérieur (véranda,
serre) mais aussi en extérieur dans un empla-
cement de jardin ensoleillé et abrité du vent,
sur un sol limoneux et acide (elle déteste le
calcaire).
60
Le carthame
Graines
Tour teaux
61
Le chanvre
Cannabis sativa
Caractéristiques botaniques
Le cannabis est une plante annuelle à tige
cannelée qui atteint plusieurs mètres de hauteur.
C’est à l’origine une plante dioïque (dont les fleurs
mâles et les fleurs femelles se trouvent sur des
pieds séparés), mais qui est devenue monoïque au
fur et à mesure des sélections lorsqu’elle est culti-
vée pour ses fibres. Les avantages de ces variétés
monoïques sont importants : production en tiges et en
graines accrue, maturité homogène de toutes les plantes. À
la partie inférieure, les feuilles stipulées sont opposées, palmatiséquées avec
cinq à sept folioles inégaux, allongés et dentés vers le sommet de la tige.
Les fleurs mâles sont groupées en panicules rameuses, les femelles sont
serrées en cymes compactes. Les fleurs mâles possèdent cinq étamines
pendantes à filets courts et anthères terminales. Les fleurs femelles pré-
sentent deux longs stigmates filiformes. Quant au fruit, c’est un akène
subglobuleux et lisse.
Mode de culture
Le chanvre est l’une des premières plantes domestiquées par
l’homme, très certainement en Asie.
Climat
Le chanvre ou cannabis est une plante annuelle que l’on peut cultiver
en extérieur comme en intérieur, à condition que les apports
en eau et en chaleur soient
63
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
64
Le chanvre
Environnement
Le chanvre est une plante d’avenir car elle respecte son environnement.
En effet, elle n’a besoin que de très peu d’eau pour se développer puisque
son système racinaire descend très profondément dans le sol. Elle pousse
rapidement en éliminant les mauvaises herbes : aussi se cultive-t-elle sans
herbicides ni produits phytosanitaires. De plus, elle régénère les sols
qu’elle occupe. Pour ces raisons, la culture de cette plante écologique, bien
adaptée au réchauffement climatique et propice à de multiples débouchés,
devrait se développer.
65
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
66
Le chanvre
67
Le colza
Brassica napus
Caractéristiques botaniques
L’origine du colza demeure quelque peu mys-
térieuse ; il serait issu d’un croisement entre le
chou (Brassica oleraceae) et la navette (Brassica
campestris). C’est une plante oléagineuse annuelle
à racine pivotante, à tige rameuse et à feuilles
glabres. Les feuilles inférieures sont pétiolées
et découpées, les supérieures sont lancéolées et
entières. Les fleurs, de couleur jaune, sont disposées
en grappes terminales. Les fruits du colza (siliques) ren-
ferment de petites graines noires, exalbuminées, aux cotylédons riches
en huile (plus de 40 %). Il existe des variétés de printemps et des variétés
d’hiver.
De nombreuses variétés (une centaine environ) ou hybrides de colza ont
été créés pour répondre à différentes problématiques : celle de l’élimina-
tion de l’acide érucique (par exemple, var. Primor, Pronto pour les variétés
d’hiver, var. Furax Nova et Kentan nova pour celles de printemps), celle
de l’élimination des glucosinolates (par exemple, var. Darmor, R211), celle
de la qualité des huiles, celle de la résistance aux herbicides, ou encore
celle de l’amélioration du rendement, ou celle du nanisme (par exemple,
var. Lutin), etc.
Mode de culture
Climat
La culture du colza est large-
ment répandue dans le monde,
surtout dans les zones tem-
pérées (Union européenne,
Canada, États-Unis, Australie,
Chine et Inde). Les exigences
thermiques du colza corres-
pondent principalement aux
risques de gelées hivernales et printanières lors de la floraison, le colza
de printemps ne supportant pas les températures inférieures à 0 °C. En
revanche, le colza d’hiver peut supporter des températures de -12 °C sans
69
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
70
Le colza
71
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
D’un point de vue environnemental,
la culture du colza est considérée
comme bénéfique. En effet, semé pré-
cocement, le colza d’hiver protège les
sols de l’érosion durant la mauvaise
saison tandis qu’en été, économe
en eau, il n’a pas besoin d’irrigation.
Au niveau de la biodiversité, il constitue un refuge pour
de nombreux insectes, oiseaux et mammifères. Pour la fabrique de leur
miel, il est une ressource pour les abeilles dès le printemps. Afin de limiter
l’exposition de ces auxiliaires aux traitements phytosanitaires, il est donc
nécessaire de n’utiliser que des produits ne compromettant pas
la visite des insectes butineurs ou de les utiliser en
dehors de leur présence (en fin de journée
par exemple).
72
Le colza
73
Le cotonnier
Gossypium hirsutum
Caractéristiques botaniques
Le cotonnier est une plante arbustive, plu-
riannuelle de 1 à 3 m de hauteur dont les feuilles
sont diversement lobées, suivant les espèces.
À la floraison, apparaissent de grandes fleurs
parfaites (portant les deux sexes) blanches,
jaunes voire même roses à cinq pétales et trois
bractées. Après autopollinisation, elles donnent des
capsules à trois ou cinq loges, aux parois épaisses et
rigides. À maturité, elles s’ouvrent et les graines appa-
raissent, ressemblant à des bourres de coton recouvertes d’une houppe de
fibres blanchâtres et soyeuses. Chaque fibre est constituée d’une seule cel-
lule, longue et étroite. Le cotonnier est presque exclusivement cultivé pour
ses graines oléagineuses et pour les fibres séminales qui les recouvrent.
Sur une cinquantaine de variétés, deux espèces tétraploïdes à fibres lon-
gues fournissent aujourd’hui l’essentiel de la production mondiale : G. hir-
sutum (85 à 90 %) originaire du Mexique et Gossypium barbadense L. (5 %)
d’origine péruvienne. Deux autres espèces diploïdes à fibres moyennes
voire courtes peuvent être aussi citées : Gossypium arboreum ou cotonnier
en arbre et Gossypium herbaceum qui sont cultivées en Asie et en Afrique.
Mode de culture
Le cotonnier pousse naturellement dans les régions tropicales et sub-
tropicales arides. Il est présent et cultivé sur les cinq continents, sur une
bande comprise entre la latitude de la mer d’Aral dans l’hémisphère nord et
celle des plaines d’Afrique du
Sud dans l’hémisphère sud.
Climat
Le cotonnier peut vivre une
dizaine d’années à l’état sau-
vage. Toutefois, lorsqu’il fait
l’objet d’une culture, il est sou-
vent exploité sous la forme de
plante annuelle pour limiter
les parasites. Son cycle est de
75
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
76
Le cotonnier
77
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
La culture du coton est l’activité agricole la plus consommatrice d’eau
douce et de pesticides. De plus, dans la mesure où c’est la fibre textile la
plus utilisée au monde, la demande est énorme et cette production inten-
sive occupe une grande partie des terres culti-
vables qui pourraient être dévolues à des
cultures plus alimentaires, l’huile tirée
du coton n’étant qu’un sous-produit de
cette culture. Il en résulte un véritable
désastre écologique et humain dont le
plus bel exemple est celui de l’assèche-
ment de la mer d’Aral.
78
Le cotonnier
79
Le lin
Linum usitatissimum
Caractéristiques botaniques
C’est une plante annuelle herbacée de 50 à 120 cm de
hauteur dont les tiges sont ramifiées dans leurs par-
ties supérieures. Les feuilles, simples, sont de cou-
leur bleue, blanche ou violette selon les variétés,
sessiles, lancéolées, généralement trinervées et
alternes ; les fleurs sont solitaires, de couleur
bleu pâle, composées de cinq pétales libres. Le
fruit est une capsule divisée en cinq loges dont
chacune est séparée par une fausse cloison et où se
forment deux graines par loge. La graine est luisante
et lisse, de couleur brune, de forme ovale, plutôt aplatie
et pointue à l’une de ses extrémités. Les caractères de la fleur sont utilisés
dans la distinction variétale.
L’existence de différences de caractères agronomiques et technologiques,
a permis d’orienter la sélection vers la production de variétés à fibres ou
lin textile et des variétés à graines ou lin oléagineux.
Mode de culture
Le lin est une plante originaire d’Eurasie, cultivée dans de nombreux
pays comme la Chine, la Russie, la Pologne, l’Ukraine mais aussi en Europe
de l’Ouest.
81
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Climat
Il existe deux types de lin, aux exigences écologiques différentes : le
type «hiver» ou lin oléagineux et le type «printemps» ou lin-fibre. La
culture du lin-fibre n’a pas d’exigences particulières au niveau agro-
nomique, mais elle réussit mieux sous un climat doux et humide.
Le lin oléagineux est très sensible, au cours de sa floraison, au stress
hydrique et aux fortes températures, mais par son cycle et sa floraison
plus précoce le lin d’hiver évite les risques de défi-
cit hydrique et de fortes températures de l’été.
Probablement issue du bassin méditerranéen,
cette plante est aujourd’hui cultivée un peu
partout, aussi bien sous les climats tempérés
que tropicaux.
Sols
Le lin a besoin d’un sol propre débarrassé de
toutes les mauvaises herbes.
Floraison, fructification et récolte
Semé au printemps, la croissance du lin oléagineux est
rapide (maturité en 100 jours) et sa tige peut atteindre 1 m de hauteur.
En juin, sa floraison (généralement bleue) dure une quinzaine de jours.
Après quelques semaines, le lin est arraché afin de préserver ses fibres
puis laissé sur le sol pour être retourné de temps en temps jusqu’à la fin
de l’été. On parle de période de rouissage. Le lin sera ensuite transporté
dans un atelier où il subira divers traitements avant d’être filé.
82
Le lin
83
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
L’huile de lin est écologique car le lin pousse naturellement, sans besoins
d’intrants (pas besoin de pesticides) et est peu exigeant en eau. Il a besoin
d’un climat tempéré et humide. Aussi, au nord, les zones littorales de la
France, de la Belgique et de la Hollande sont-elles idéales pour sa culture.
La France est ainsi le premier producteur de lin au monde. Si l’huile est
produite sur place, le tissu est lui souvent trans-
formé dans d’autres pays dans lesquels il va
permettre la confection de vêtements qui
vont ensuite être réimportés en Europe.
Un tel circuit altère malheureusement le
caractère de fibre naturelle écologique
en augmentant fortement son impact
environnemental.
84
Le lin
85
Le sésame
Sesamum indicum
Caractéristiques botaniques
La plante peut atteindre 60 cm à 2 m de hau-
teur. Les feuilles, alternes présentent des formes
variables : les inférieures sont longues et larges
et les supérieures sont lancéolées. C’est une
espèce autogame ; les fleurs hermaphrodites
sont dotées d’une corolle tubulaire de couleur
jaune. Le fruit est une capsule déhiscente oblongue
contenant plus de 200 petites graines, en général de
couleur brune ou blanc crème.
Mode de culture
Climat
Il tolère bien la sécheresse et se répand en Afrique de l’Ouest dans les
zones sèches du Sahel.
Sols
Le sésame se développe bien autour de l’équateur, sur des sols limoneux
acides voire, neutres. En revanche, il n’aime pas les sols sableux alcalins.
Floraison, fructification et récolte
Il a tout de même besoin d’humidité lors de sa germination et dans les pre-
miers jours de développement des plantules. Ensuite, il résiste parfaitement à
la fois au manque ou à l’excès d’eau. On le récolte après au minimum 90 jours
de culture, lorsque les capsules les plus anciennes commencent à s’ouvrir ;
le rendement varie en fonction des apports d’eau mais reste souvent faible.
Après une période de séchage, les tiges sont secouées vigoureusement
au-dessus d’une bâche afin de récupérer les graines qui sont ensuite triées
électroniquement pour ne conserver que les plus blanches.
87
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
Bien que cultivée depuis près de 5 000 ans, le sésame reste une plante
peu modifiée par l’homme. C’est pourquoi l’espèce présente une grande
variabilité génétique. D’une région à l’autre, les plantes varient par leur
taille, par leur résistance aux maladies et à la sécheresse, par la durée
de leur cycle de végétation ainsi que par la couleur
de leurs graines. Des tentatives sont en cours
pour essayer de protéger l’extrême biodi-
versité de cette espèce mais parallèlement,
des programmes de sélections sont entre-
pris pour créer des cultivars adaptés aux
conditions climatiques locales et aux exi-
gences alimentaires des populations avec
le risque de perdre la diversité des variétés
traditionnelles.
88
Le sésame
89
Le soja
Glycine max
Caractéristiques botaniques
Le soja est une plante annuelle aux très nombreuses variétés se dif-
férenciant notamment par le port. Les formes grimpantes ou rampantes
et les formes naines restent toutefois les plus couram-
ment cultivées. La plante est couverte de fins poils
gris ou bruns. Les tiges sont dressées et ont une
longueur de 30 à 130 cm suivant les variétés. Les
feuilles sont trifoliolées comme celles du haricot.
Les fleurs, blanches ou pourpres, de petite taille,
passent presque inaperçues ; elles apparaissent à
l’aisselle des feuilles, disposées en grappe de 3 à
5 fleurs. Elles sont hermaphrodites et autogames,
mais la pollinisation croisée est possible (ne dépassant
pas 1 %). Les fruits sont des gousses bosselées et velues,
longues de 3 à 8 cm, de forme droite ou arquée, contenant en général deux
à trois graines de forme sphérique ou elliptique et de couleur variable.
Mode de culture
Climat
Selon les 5 000 variétés existantes, les exigences écologiques du soja
(durée du jour, température, pluviométrie, etc.) sont très variables. Mais,
en général, la température minimale pour faire pousser le soja est de 10 °C
et la température optimale de 22 °C, avec un maximum d’environ 40 °C.
Sols
Les sols qui lui sont les plus favorables sont ceux dont la texture n’est pas
trop légère (sols très sablonneux) ni trop lourde (sols argileux), bien drai-
nés, riches en matières organiques,
légèrement acide (pH 6 à 6,5). Le
soja supporte beaucoup moins bien
les sols calcaires qui peuvent induire
des chloroses ferriques si le taux de
calcaire actif est trop élevé (ce qui
nuit au fonctionnement des nodo-
sité). Les sols salins quant à eux sont
à proscrire.
91
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
92
Le soja
93
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
Sa culture en expansion a un impact très négatif sur l’environnement.
Son mode intensif est responsable de la déforestation amazonienne,
entre autres tandis que les nombreux pesticides utilisés polluent fleuves
et rivières. Produit localement, le soja français se veut plus vertueux, sa
culture n’occasionnant pas de déforestation et respectant les rotations
et la biodiversité.
Cette légumineuse tout comme ses semblables présente la capacité de
fixer l’azote de l’air et d’enrichir ainsi les sols en réduisant les intrants
pour les cultures à venir.
94
Le soja
95
Le tournesol
Helianthus annuus
Caractéristiques botaniques
Le tournesol est une plante annuelle. Le genre Helianthus comporte
une soixantaine d’espèces, dont beaucoup sont sauvages. Quatre seule-
ment sont cultivées : H. annuus (tournesol), H. tuberosus
(topinambour) et deux espèces décoratives, H. cucu-
merorus et H. aigophyllius. L’espèce H. annuus compte
de nombreuses variétés que l’on peut classer en
deux catégories : les variétés pauvres en huile
mais riches en amidon et dont les graines sont
consommées après torréfaction et les variétés
riches en huile, à usage industriel. La plante pré-
sente une tige cylindrique d’une hauteur de 1 à
3 mètres avec de grandes feuilles (de 10 à 30 cm
de long et 5 à 20 cm de large), alternes, cordiformes,
entières ou denticulées, couvertes de poils durs. L’inflorescence, appe-
lée capitule, peut mesurer de 10 à 40 cm de diamètre et est constituée
d’un réceptacle charnu comportant des fleurs de deux types : ligulées
ou tubulées.
Les fruits sont des akènes dormant à maturité, de 7,5 à 17 mm de lon-
gueur, de 3,5 à 9 mm de large et de 2,5 à 5 mm d’épaisseur, de couleur
blanchâtre à noirâtre, souvent striés. Le péricarpe membraneux (coque),
non soudé à la graine, entoure une amande contenant de 55 à 70 % d’huile.
Sa racine pivotante peut descendre jusqu’à une profondeur de 3 m en
développant également un faisceau de racines superficielles.
97
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Mode de culture
Le tournesol aurait été domestiqué par les Amérindiens dans le
centre-est des États-Unis.
Climat
Le bon développement du tournesol exige un fort ensoleillement, une
température moyenne annuelle variant de 6 à 28 °C et des précipitations
annuelles comprises entre 200 et 4 000 mm.
Sols
Les conditions pédologiques où pousse le tournesol sont très variées :
calcaire, latérite, salinité, sable, etc. Le tournesol ne tolère cependant pas
les sols acides et les sols engorgés d’eau. Le pH du sol doit être compris
entre 4,5 et 8,7, avec un optimum entre 6 et 7,2.
Floraison, fructification et récolte
Résistant mieux au froid que le maïs, le tourne-
sol peut donc être semé quelques semaines
plus tôt que ce dernier. La germination des
graines est optimale pour une température du
sol comprise entre 8 et 10 °C. Si ses besoins
en eau restent peu élevés (500 mm par an), il a
toutefois besoin de beaucoup de lumière.
Pour une utilisation comme fourrage, la récolte
doit être réalisée au moment de l’épanouisse-
ment des boutons floraux, soit deux mois et
demi environ après le semis.
98
Le tournesol
Capitule atteint de
sclérotinia
Alternaria
99
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Environnement
La légende selon laquelle les fleurs de tournesol suivent la course du
soleil au cours de la journée est malheureusement fausse.
Seules les feuilles sont douées d’un phototro-
pisme discret. Mais la fleur de tourne-
sol reste bien une fleur
solaire et lorsqu’elle
apparaît elle est natu-
rellement orientée au
Sud et ne bouge plus.
Sa culture est consi-
dérée comme écolo-
gique puisque néces-
sitant peu d’engrais.
100
Le tournesol
Tourteau
Graines
101
Conclusion
Plus d’une centaine de plantes peuvent être qualifiées d’oléagineuses ; nous
en avons présenté ici qu’une vingtaine, ne retenant que les plus exploitées,
et sachant que seulement neuf d’entre elles assurent la presque totalité de
la production de corps gras et d’huile à usage alimentaire ou industriel. Ces
oléagineux sont d’abord destinés à l’alimentation humaine mais aussi à la
fabrication de savon et, depuis quelques dizaines d’années, au nourrissage
du bétail.
En assurant plus de 50 % de la production mondiale, le soja est l’oléagineux le
plus cultivé au monde. Abondamment utilisé dans l’élevage industriel comme
d’autres oléo-protéagineux, il est également la base de diverses autres pro-
ductions industrielles comme les peintures, les cosmétiques ou les vernis.
Mais cette prédominance pose deux problèmes majeurs : d’une part l’extrême
dépendance de l’Europe vis-à-vis des pays producteurs de soja (sous forme
de graines ou de tourteaux) ; d’autre part, l’origine même de ce soja, presque
exclusivement issu de cultures OGM (en Amérique aussi bien du Nord que
du Sud). Si la culture des OGM est interdite dans plusieurs pays européens,
l’importation de soja OGM sous forme de tourteaux est, elle, autorisée.
En ce qui concerne les huiles, l’huile de palme est la plus produite au monde
devant celles de soja, de colza et de tournesol ; l’huile d’olive pourtant très
prisée dans le sud de l’Europe et en Afrique du Nord, n’arrive qu’en der-
nière position. Pour les graines, c’est encore le soja qui occupe la première
place devant le colza, le coton et l’arachide. Pour les tourteaux, le soja est à
nouveau loin devant avec plus de 170 millions de tonnes, suivi par le colza,
le coton et le tournesol.
Enfin, les principaux pays producteurs de graines oléagineuses, sont les
États-Unis devant le Brésil, la Chine et l’Argentine. En France, la production
oscille entre 6 et 7 millions de tonnes pour trois graines oléagineuses : celles
de colza, de tournesol et de soja avec une nette domination pour le colza
dont la production est 4 à 5 fois supérieure au tournesol suivant les années
avec une surface en constante augmentation.
103
PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
104
Glossaire
(Les termes en italiques et suivis d’un astérisque sont définis à leurs places
respectives).
Acides gras essentiels : acides gras polyinsaturés*, dits « essentiels » car ils sont
indispensables à notre organisme qui ne sait pas les fabriquer. Ils doivent
donc être apportés dans notre alimentation.
Acides gras polyinsaturés : constituants des lipides, ce sont des acides gras qui
possèdent plus d’une double liaison dans leur chaîne. Les principales sources
alimentaires d’acides gras insaturés sont les huiles végétales, la viande, les
poissons gras.
Adventice : qui se trouve à un endroit sans avoir été semé intentionnellement.
Agriculture biologique : ensemble des pratiques agricoles respectueuses des
équilibres écologiques et qui n’utilisent pas de produits industriels de syn-
thèse (fertilisants, produits phytosanitaires). Elle fait essentiellement appel
à la matière organique pour l’entretien des sols.
Akène : fruit sec indéhiscent* à une seule graine, se rencontre en particulier
chez les Astéracées (ex-Composées).
Allélopathie : interaction chimique à distance exercée entre plantes d’espèces
différentes par l’intermédiaire de substances, généralement toxiques (anti-
biotiques, toxines, inhibiteurs de germination ou de croissance) excrétées
par leurs racines ou par leurs feuilles dans le milieu environnant (air, eau, sol).
Alterne : se dit d’organes homologues (feuilles, bractées, rameaux) attachés
un à un, de part et d’autre de la tige ou d’une ramification sans être en face
les unes des autres.
Anémophile : se dit d’une plante chez laquelle le transport du pollen se fait
par le vent.
Autogame : se dit d’une plante qui s’autoféconde par union d’un gamète
femelle et d’un gamète mâle d’une fleur hermaphrodite* ou par fécondation
entre deux fleurs de sexe opposé mais portées par le même individu.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Bourre : c’est la coque de la noix de coco dont on récupère les fibres, dont
on se sert comme combustible ou que l’on utilise comme fertilisant en la
laissant sur place.
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Glossaire
Chaton : épi* allongé de petites fleurs serrées, le plus souvent sessiles*, mâles
ou femelles ou chez lequel l’un des sexes domine, possédant des enveloppes
florales réduites, écailleuses, voire absentes. Il rappelle plus ou moins la queue
d’un chat. Les inflorescences* des saules, des peupliers, du noisetier en sont
des exemples.
Chlorose : trouble physiologique qui se traduit par une perte de la chloro-
phylle par la plante résultant le plus souvent d’une carence minérale (fer,
magnésium, etc.), d’un excès de calcaire actif dans le sol, de la stagnation
d’eau dans le sol ou d’une infection par un pathogène.
Compléments alimentaires : sources concentrées de nutriments, (vitamines*,
sels minéraux, substances à but nutritionnel ou physiologique, ou de plantes
et de préparations de plantes) qui ont pour but de pallier les carences du
régime alimentaire.
Coprah : albumen séché de la noix de coco.
Corolle : ensemble des pétales d’une fleur. Généralement colorée, la corolle a
pour fonction d’attirer les insectes pollinisateurs. Elle peut être persistante
ou caduque*.
Cultivar (CV, abréviation française de cultivated variety) : désigne toute variété*
végétale agricole, médicinale, sylvicole ou horticole, maintenue en culture
et par la culture, quelle qu’en soit sa nature génétique (clone, hybride de
première génération, population, etc.) et qui se distingue par tout caractère
stable et identifiable à l’intérieur d’une espèce végétale donnée quand elle
est reproduite.
Cyme : type d’inflorescence* formée d’un axe principal terminé par une fleur
qui fleurit toujours la première et par des axes secondaires de part et d’autre
eux aussi terminés par une fleur.
Déhiscent : se dit d’un organe (fruit, anthère, sporange) qui s’ouvre de lui-
même à maturité pour libérer son contenu (graines, pollens, spores).
Dioïque : se dit d’une plante dont les pieds mâles et femelles sont séparés.
C’est le cas des palmiers dattiers, des saules, de l’ortie.
Drageon : organe aérien se formant, à partir d’un bourgeon adventif, sur
les racines ou les parties souterraines de certaines plantes vivaces, dites
drageonnantes, pour former un individu qui est alors un clone du parent.
Drupe : fruit charnu indéhiscent* à noyau. L’amande, la cerise, l’abricot, la
prune sont des drupes.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Entre-nœud : espace compris entre deux nœuds successifs sur une tige. À
cet endroit, aucun bourgeon, ni fleur, ni feuille ne se développe.
Épi : inflorescence* dont l’axe principal, ou rachis*, est allongé et les fleurs
sont sessiles*.
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Glossaire
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
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Glossaire
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
Rachis : axe central des fleurs en épis* ou prolongement du pétiole dans une
feuille composée pennée.
Rendement : dans le cas des cultures, production (en masse, volume, nombre)
rapportée à l’unité de surface (en hectare ou en are). Le rendement est sou-
vent la traduction de la résultante des interactions entre les caractères
propres de la plante considérée et les facteurs et les conditions de l’envi-
ronnement.
112
Glossaire
Rustique : qualifie une plante capable de vivre dans des conditions difficiles,
par exemple, aux basses températures.
Sempervirent : se dit d’un arbre ou arbuste dont les feuilles vertes persistent
plus d’une saison de végétation ; la défoliation est étalée dans le temps aussi
le feuillage est dit persistant, les feuilles qui tombent sont remplacées en
permanence par de nouvelles. Ex. buis, cyprès, olivier, pistachier lentisque,
pin d’Alep.
Sépale : partie stérile d’une fleur à l’aspect foliacé formant l’enveloppe exté-
rieure ou calice.
Sessile : se dit d’une feuille ou d’une fleur sans pétiole ou pédoncule.
Sève : liquide chargé de substances nutritives circulant dans les tissus conduc-
teurs des plantes. La sève brute circule dans les vaisseaux du bois, des racines
vers tous les organes de la plante. Elle se compose d’eau et de sels minéraux.
La sève élaborée circule dans le liber à partir des feuilles vers tous les organes
aériens et radicaux, transportant des sucres et d’autres produits élaborés.
Silique : fruit sec déhiscent*à deux carpelles s’ouvrant à maturité en deux par
une fausse-cloison. C’est le fruit typique des Brassicacées (ex-Crucifères).
Stigmate : dans la fleur, extrémité glutineuse du style ou partie apicale du
pistil adaptée à la réception des grains de pollen qui s’y collent.
Stipe : tige ligneuse cylindrique épaisse présente chez certaines espèces de
monocotylédones*arborescentes (ex. palmiers) sans ramification au niveau
inférieur hormis la trace des cicatrices correspondant aux feuilles disparues
au cours de son développement.
Stress : ensemble des perturbations physiologiques, métaboliques ou patho-
logiques provoquées dans un organisme par des agents biotiques (parasite,
pathogène) ou abiotiques (salinité, sécheresse, température, pollution, etc.).
Supère : se dit d’un ovaire qui est situé au-dessus du point d’insertion des
pièces florales.
Symbiose : association étroite et durable de deux organismes d’espèces dif-
férentes, hétérospécifiques, chacun tirant un bénéfice de cette association,
mais pouvant se développer séparément. Un exemple bien connu est la colo-
nisation des racines des plantes légumineuses par une souche de Rhizobium.
Cette association symbiotique profite à la fois à la plante hôte et au symbiote
la première apporte de l’énergie à travers les assimilats, le second fournit
des éléments nutritifs azotés à la plante hôte.
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PETITS CAHIERS DE BIOLOGIE APPLIQUÉE
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QCM
pour tester vos connaissances
Autogamie Drupe
fécondation automatique graine
fécondation in vitro fruit
reproduction asexuée olive
auto fécondation rejet
Bouturer Fleuron
utiliser une semence petite fleur
repiquer une plante ligule
utiliser un rameau opercule
planter un arbrisseau pédoncule
Cannebière Grignon
boisson fleur
canisse noyau
culture de chanvre fruit
four baie
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Grille de mots fléchés
sur les plantes oléifères
Horizontal Vertical
2. Son tourteau est indispensable à 1. Ouvre-toi !
l’élevage 4. Arbre à chèvre
3. Sans pitié on lui mange le cœur 5. Cacahouète
8. Ancien colorant orange 6. Textile qui peut partir en fumée
9. Célèbre chez tintin 7. Donne des graines vertes pour l’apéritif
11. On en tire du brou 10. Très présent dans le Sud
12. Le plus beau du quartier 14. Huile laxative
13. Arbuste multi-gaule des haies 16. Le plus vieux textile au monde
5. Huile riche en oméga 3
1
3 4
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9 10 11
12
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15 16
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Solutions du
QCM
Autogamie Margarine
Auto-fécondation Faux beurre
Biotope Mycélium
Habitat Filament de champignon
Bouturer Nodosité
Utiliser un rameau Nodule sur racines
Cannebière Panicule
Culture de chanvre Inflorescence
Drupe Ricine
Fruit Toxine
Fleuron Tourteau
Petite fleur Aliment pour animaux
Grignon Vernalisation
Noyau Traitement par le froid
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Résultats
mots fléchés
1
S
É
2
S O J A
A
M
3 4
P A L M I E R
5
A R
6
R G C
7 8
P A C A R T H A M E
I C N A
9 10 11
T O U R N E S O L H I N O Y E R
L T I E V
12
I A M A N D I E R R
V C E E
I H
13 14
E N O I S E T I E R
R E I
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R C O L Z A
I I
N N
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