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Electrotechnique1 v2023
Electrotechnique1 v2023
Les fondamentaux
michel.bensoam@univ-amu.fr
Michel BENSOAM
Version 18 : septembre 2023
1 Grandeurs monophasées 4
I Rappels fondamentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I.1 Régime Continu ( DC ou =) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I.2 Grandeurs périodiques quelconques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I.3 Grandeurs sinusoïdales ( ac ou ˜ ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
I.4 Représentation complexe des courants et tensions alternatifs sinus . . . . . . . . . . . . . . 5
II Les puissances électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
II.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
II.2 Puissance électrique en régime continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
II.3 Puissance électrique en alternatif sinusoïdal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
II.4 Puissances électriques en régime alternatif non-sinusoïdal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
II.5 Problème du facteur de puissance et compensation de la puissance réactive . . . . . . . . . 12
II.6 Mesure des puissances électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3 Formules trigonométriques 29
I Formules élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
II Tableau de valeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
III Formules trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
IV Formules d’addition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
V Transformation de produits en sommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
VI Transformation de sommes en produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
VII Changement de variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
VIII Fonction Hyperbolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
IX Fonction Trigonométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4 Travaux Dirigés 32
I TD1 : Circuits monophasés 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
I.1 Exercice 1 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
I.2 Exercice 2 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
I.3 régime monophasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2
TABLE DES MATIÈRES
I.4 Ampoule basse consommation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
I.5 Installation électrique monophasée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
I.6 Transformateur monophasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
I.7 Circuit RLC en régime monophasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
II TD n°2 : CIRCUIT MONOPHASE 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
II.1 Exercice 1 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
II.2 Exercice 2 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
III TD3 :Systèmes Triphasés 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
III.1 Radiateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
III.2 Couplage étoile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
III.3 Couplage Triangle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
III.4 Circuit RLC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
III.5 Couplage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
IV TD n°4 : CIRCUITS TRIPHASES 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
IV.1 Exercice 1 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
IV.2 Exercice 2 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3
Chapitre 1
Grandeurs monophasées
I Rappels fondamentaux
I.1 Régime Continu ( DC ou =)
On parle de régime continu dès lors qu’on utilise des générateurs de tension ou de courant continu tels les piles,
accumulateurs, batteries, génératrices à CC, dynamos. En régime permanent continu, les tensions et courants ne
dépendent pas du temps, la seule chose qui les caractérise est leur valeur moyenne.
Récepteurs : Le seul récepteur existant en régime établi continu est la Résistance dont le fonctionnement est
régi par la loi d’Ohm :
U = R.I
Puissance : Lorsqu’un récepteur électrique en régime continu est soumis à la fois à une tension et à un courant,
il est le siège d’une dissipation de puissance. On dit alors que la puissance électrique est fournie par la source et
consommée par la résistance. La puissance mise en jeu est :
U2
P = U.I = R.I 2 = (1.1)
R
NB : En régime continu, le facteur de puissance vaut systématiquement 1.
Valeur moyenne : Pour un signal périodique s de période T, on note <s> sa valeur moyenne.
1
Z
< s >= s(t)dt (1.2)
T (T )
4
CHAPITRE 1. GRANDEURS MONOPHASÉES
Valeur efficace : On noteSef f ou S la valeur efficace d’un signal quelconque s périodique de période T
s Z
1
Sef f = S = s2 (t)dt (1.3)
T (T )
NB : C’est la recherche de la puissance par effet Joule due à un courant alternatif qui mène à la notion de valeur
efficace. En réalité la valeur efficace d’un courant est celle qui produit la même puissance consommée par effet
Joule qu’un courant continu de même valeur. En bref, la formulation des puissances sera la même en alternatif et
en continu sous réserve d’utiliser la valeur efficace (vraie) dans tous les cas.
NB : La mesure des courants ou tensions efficaces se fait par les appareils dits "RMS"
NB : si i(t) = i1 (t) + i2 (t) alors < i >=< i1 > + < i2 > mais I 6= I1 + I2
Nature des tensions et courants : Une grandeur sinusoïdale s’écrira : s(t) = Smax . sin(ω.t + ϕ)
Smax est l’amplitude du signal, ω est la pulsation, ω = 2π f = 2π T
ω.t+ϕ est la phase instantanée , ϕ est la phase à l’origine des temps, on dira "la phase". Pour exprimer simplement,
par une valeur significative, un tel signal on dispose d’une valeur caractéristique qui sera toujours la valeur énoncée
par défaut dès lors qu’on parlera d’une grandeur sinusoïdale : La valeur efficace On notera Sef f ou S la valeur
efficace du signal s sinusoïdal :
s Z
1 Smax
Sef f = S = s2 (t)dt = √ (1.4)
T (T ) 2
NB : attention cette valeur efficace remarquable est limitée au cas particulier des signaux sinusoïdaux. NB : La
valeur moyenne d’un signal sinusoïdal pur est nulle.
Im : partie imaginaire
b r
θ
Re : partie réelle
0
a
5
CHAPITRE 1. GRANDEURS MONOPHASÉES
Spécificité de l’électrotechnique : En électrotechnique, les récepteurs électriques sont pratiquement toujours
connectés aux bornes d’une même source fournissant une tension sinusoïdale. En considérant la tension u(t), comme
tension d’alimentation d’un système de charges, on considèrera souvent cette tension comme étant à l’origine des
phases, c’est à dire que u(t)= Um.cos(ω.t). Par ailleurs, la grande majorité des récepteurs électriques sous tension
sinusoïdale est représentée par des récepteurs inductifs. Ainsi, dans la plupart des cas, le courant i(t) traversant
un dipôle est en retard par rapport à la tension u(t). On écrira alors par convention : i(t)= Im.cos(ω.t − ϕ) avec
ϕ >0
Cette écriture (avec le signe moins dans le cosinus) est une convention d’écriture propre à l’électrotechnique mais
est rarement utilisée en électronique ou automatique.
Il faut bien comprendre que pour représenter une grandeur sinusoïdale, il suffit, à fréquence constante, de connaître
son module et sa phase. En électrotechnique, l’écriture sous forme complexe des courants et des tensions permet de
ne les caractériser que par ces deux grandeurs et non plus en fonction du temps. On fera alors, de façon universelle,
l’équivalence formulée dans le cadre ci dessous (par convention pou un récepteur inductif) :
On représente ces complexes dans le plan complexe, on appelle ceci un "diagramme de Fresnel"
√ √
u(t) = U m.cos(ω.t) = U√ 2.cos(ω.t) u(t) = U m.sin(ω.t) = U√ 2.sin(ω.t)
i(t) = Im.cos(ω.tU− ϕ) = I 2.cos(ω.t − ϕ) i(t) = Im.sin(ω.t − ϕ) = I 2.sin(ω.t
U − ϕ)
m m
Im Im
1 1
ϕ −π ϕ
0 0
π π π
π − π
−1 2 2 −1 2
−2 −2
Um Im
U = U (avecU = √ )
2
I = I.e−jϕ (avecI = √
2
)
Im
U Re
0 ϕ
I
Application aux récepteurs électriques En régime alternatif quelconque, il existe trois grands types de
dipôles : les résistances, comme en continu, mais aussi les inductances et les capacités. A chacun de ces dipôles cor-
respond une relation liant la tension à ses bornes et le courant qui le traverse. Les relations générales courant tension
6
CHAPITRE 1. GRANDEURS MONOPHASÉES
Dipôle Inductif Im Dipôle Capacitif Im
I
U Re ϕ < 0 Re
0 ϕ>0 0 U
I
di 1
R
u(t) = R.i(t) u(t) = L. dt u(t) = C i(t)dt
sont :
En utilisant la notation complexe, les relations générales courant tension des dipôles de base deviennent alors :
U
Résistance : U = R.I càd =R (1.5)
I
U
Inductance : U = j.L.ω.I càd = j.L.ω (1.6)
I
1 U 1
Condensateur : I = j.C.ω.U , U= .I càd = (1.7)
j.C.ω I j.C.ω
U
La grandeur, notée Z = , est appelée impédance. NB : Le module de l’impédance représente le rapport des
I
modules de la tension et du courant, c’est ce qu’en continu on appelait la résistance mais qui, en alternatif, dépend
de la fréquence.
Règles d’association d’impédances : C’est le grand intérêt de la notation complexe : elles sont les mêmes
que celles des résistances. On retiendra donc de façon générale :
En série : Z eq = Z 1 + Z 2 (1.8)
Z1 ∗ Z2
En paralèlle : Z eq = (1.9)
Z1 + Z2
7
CHAPITRE 1. GRANDEURS MONOPHASÉES
u(t) = Z.i(t)
P = k.V.I oú k ∈ [0, 1]
récepteur : (figure 1.6) Le facteur k est appelé "facteur de puissance" et joue un rôle déterminant en électrotech-
nique. Cette formulation, où la puissance est positive est établie en convention récepteur :
P > 0 correspond à une puissance consommée par le dipôle
Par symétrie on statue, toujours en convention récepteur, que :
P < 0 correspond à une puissance fournie par le dipôle
E Vr
Le Générateur fournie P = E.I et le Récepteur reçoit P=Vr.I. Comme l’énergie (et donc la puissance) ne se
perdent pas (on dit qu’elles sont conservatives), l’énergie produite est égale à l’énergie consommée.
Donc : P = E.I = VR .I = R.I 2 puisque VR = RI aux bornes de la résistance.
Puissance active : C’est la valeur moyenne de la puissance instantanée, c’est à dire : P =< p(t) >=
V.I.cosϕ (enW )
8
CHAPITRE 1. GRANDEURS MONOPHASÉES
v(t) = Vmax .cos(ω.t)
Um i(t) = Imax .cos(ω.t − ϕ)
Im Im
1
ϕ U Re
0
π π 0 ϕ>0
−1 2 I
−2
P f (t) = V.I.cos(2ω.t − ϕ)
Puissance apparente : Les grandeurs v(t) et i(t) étant périodiques, on les caractérise par leurs valeurs efficaces
V et I. On définit alors la puissance apparente comme la grandeur nommée S :
NB : Cette puissance est souvent appelée "puissance de dimensionnement", elle est la grandeur caractéristique
de l’isolation et de la section des conducteurs, c’est à dire des dimensions des appareillages.
Facteur de puissance : En alternatif sinusoïdal (uniquement), le facteur de puissance est défini comme la
grandeur sans unité :
P
k= = cosϕ
S
NB : cosϕ ∈ [0, 1]
Puissance réactive : Elle n’est définie qu’en régime sinusoïdal. On définit la puissance réactive comme celle
due à la partie "réactive" du courant, c’est à dire à I.sinϕ. Son unité est le Volt Ampère Réactif (VAR). On
retiendra la formule de cette puissance qu’on nomme classiquement Q :
P 2 + Q2 = S 2
Cette formulation fait apparaître une relation également graphique entre les différentes grandeurs. On parle
alors de triangle des puissances :
NB : le triangle des puissances est évidemment un triangle rectangle. D’autre part, on fait également apparaître
Q
la grandeur caractéristique : tanϕ =
P
NB : En régime sinusoïdal, il revient au même de considérer le facteur de puissance ou la valeur de tanϕ.
ATTENTION : Il est impératif de connaître par coeur les éléments apparaissant dans le tableau suivant qui
résume ce qui précède :
9
CHAPITRE 1. GRANDEURS MONOPHASÉES
S
Q
ϕ
P
NB : Il faut bien comprendre que ces formules, bien que très souvent rencontrées en électrotechnique, repré-
sentent un cas particulier de calcul de puissances en régime sinusoïdal pur. Le facteur de puissance, par exemple,
souvent appelé directement " cosϕ " n’est plus du tout égal à cette valeur dès lors que les tensions ou les courants
ne sont pas sinusoïdaux.
Puissance apparente complexe : Pour relier toutes ces grandeurs en régime sinusoïdal pur, on peut faire
apparaître une grandeur de calcul : la puissance apparente complexe , appelée S qu’on définit comme suit :
donc : S = P + j.Q
On exprime dans le tableau ci dessous les puissances fournies par les différents récepteurs fondamentaux de
l’électrotechnique, en régime alternatif sinusoïdal.
U2 U2
Résistance S = V .I ∗ = R.I.I ∗ = R.I 2 = P = R.I 2 = Q=0
R 2
R
U U2
Inductance S = V .I ∗ = j.L.ω.I.I ∗ = j.L.ω..I 2 = j. P=0 Q = L.ω.I 2 =
L.ω. L.ω 2
I2 I
Condensateur S = V .I ∗ = V .(−j.C..ω.V ) = −j.C.ω..V 2 = j. P=0 Q = −C.ω.V 2 =-
C.ω. C.ω
Figure 1.11 – Puissances et récepteurs
NB : On comprend par l’examen de ce tableau que les résistances sont les seuls récepteurs passifs à consommer de
la puissance active, les inductances sont les seules à consommer de la puissance réactive et les capacités les seules
à en produire.
Théorème de Boucherot : Ce théorème s’écrit : « La puissance active d’un système est la somme des puis-
sances actives des éléments le constituant, de même pour la puissance réactive. Cependant, c’est faux en ce qui
concerne la puissance apparente »
10
CHAPITRE 1. GRANDEURS MONOPHASÉES
I
V
P1 , Q1 P2 , Q2 Pn , Qn
S (S = V.I)
Qn
Sn
P2
Q2
Q1
S1 S2
Pn
P1
Ces relations apparaissent également dans la composition des n triangles des puissances :
On constate bien sur cette construction que les puissances actives et réactives s’ajoutent algébriquement sur
les axes alors que la puissance apparente S n’est pas égale, en valeur, à la somme des hypoténuses des triangles.
En revanche, la puissance apparente complexe, représentée par le vecteur S est bien la somme vectorielle des
puissances apparentes complexes des diverses charges. On peut donc écrire :
Puissance active : Pour un récepteur quelconque, alimenté par une tension quelconque v(t) périodique de
période T, et traversé par un courant i(t), la puissance active ou moyenne s’écrit uniquement à partir de la
formule :
1
Z
P =< p >= v(t).i(t)dt (enW ) (1.10)
T (T )
11
CHAPITRE 1. GRANDEURS MONOPHASÉES
Cette puissance est uniquement due aux éléments dits actifs (résistances et éléments mécaniques), c’est à dire
aux éléments qui consomment réellement de l’énergie.
Puissance apparente : Les grandeurs v(t) et i(t) étant périodiques, on les caractérise toujours par leurs valeurs
efficaces V et I. On définit alors encore la puissance apparente comme la grandeur nommée S :
P
S = Veff.Ieff = V.I (en VA) Il apparaît ainsi toujours une notion de facteur de puissance qui s’écrit : k = .
S
Puissance réactive : On appelle encore Q la puissance dit "réactive" sous certaines réserves : Elle n’est
définie que par rapport aux sinusoïdes fondamentales (à la fréquence f) du courant et de la tension. S’il n’y a pas
de déphasage ces grandeurs alors Q=0. NB : la puissance réactive n’est définie qu’en régime sinusoïdal, il faut
considérer la décomposition en sinusoïdes dites "harmoniques" des grandeurs. Pour cela, lire le chapitre sur les
harmoniques.
Puissance déformante : On appelle D la puissance dite "déformante". Cette puissance est liée à la présence
d’harmoniques dans le courant ou la tension, c’est à dire au fait que l’un ou l’autre est non sinusoïdal. Si les
courants et les tension sont sinusoïdaux, alors D=0. On retiendra alors, dans le cas général, l’encadré suivant :
1 R
P =< p >= v(t).i(t)dt
T (T )
S 2 = P 2 + Q2 + D 2
I1 I2
cosϕ = 1 cosϕ = 0.5
V V
Puissance P Puissance P
P P
I1 = I2 = 2. = 2.I1
V V
En revanche, la tarification de l’énergie comptabilise uniquement la puissance active consommée. De ce fait, les
deux utilisateurs ci-dessus payent la même facture, alors que le récepteur dont le cosϕ =0.5 consomme deux fois
plus de courant efficace. Ainsi, les sociétés de production d’énergie électrique surtaxent les utilisateurs dont le cosϕ
12
CHAPITRE 1. GRANDEURS MONOPHASÉES
est <0.8, de manière à pénaliser le surdimensionnement du réseau qu’implique la nécessité d’un courant trop grand.
Quand une installation , ou un réseau électrique présente un cosϕ <0.8, il est nécessaire de modifier l’installation
de manière à élever ce facteur. Etant donné que la grande majorité des installations sont plutôt inductives, c’est-à-
dire que le cosϕ <1 est dû à la présence d’inductances dans les circuits, la manière la plus simple d’élever le cosϕ
est de placer une batterie de condensateurs en tête de l’installation. On appelle ça la compensation de l’énergie
réactive.
Compensation d’énergie réactive : Considérons l’impédance Z = r.j.ϕ = R+j.X, représentant une charge
inductive (X >0), ci-dessous. La puissance réactive correspondante est Q = X.I 2 . L’ajout d’un condensateur C
en tête du circuit ne modifie pas la charge et ne rajoute aucune puissance active. En revanche, C produit de la
puissance réactive et va donc donner un nouveau facteur de puissance : cosϕ’
I
X.I 2 Q
C= =
ω.V 2 ω.V 2
NB : Pour ne pas sur-dimensionner inutilement les condensateurs, on a tendance à calculer leurs valeurs pour
aboutir à cosϕ = 0.9 (0.92 pour EDF , soit tanϕ = 0.42). Du coup il est intéressant de connaître la formule
générale qui donne la valeur de la capacité en fonction du cosϕ et du cosϕ′ .
On montre qu’en partant d’un tanϕ, la capacité permettant d’obtenir la valeurtanϕ′ est :
P.(tanϕ − tanϕ′ )
C= (1.11)
ω.V 2
NB : Cette façon de compenser l’énergie réactive s’appelle "compensation statique". Il existe une autre manière :
la compensation par compensateur synchrone, c’est-à-dire par un alternateur sur ou sous excité synchronisé sur la
tension réseau.
Mesure d’une puissance Active : Pour mesurer la puissance active consommée ou fournie par un dipôle,
il n’existe qu’un seul type d’appareil : le Wattmètre. Il n’y a pas de distinction de Wattmètre AC ou DC étant
donné que celui ci mesure systématiquement la puissance moyenne (ou active).
En général, le wattmètre apparaît sur les schémas comme sur l’exemple ci-dessous (figure 1.17) :
13
CHAPITRE 1. GRANDEURS MONOPHASÉES
W
I
SourceV Charge
Mesure d’une puissance Apparente : Pour mesurer une puissance apparente, il suffit de mesurer indépen-
damment V et I, c’est à dire disposer d’un voltmètre et d’un ampèremètre en mode AC (ou DC uniquement si les
tensions et courants sont parfaitement continus) :
S = V.I (1.13)
Mesure d’une puissance Réactive ou Déformante : Pour mesurer une puissance réactive, on peut utiliser
un appareil spécialisé appelé VAR-mètre. Pour mesurer sans distinction une puissance réactive ou déformante, et
de façon plus classique, il suffit de mesurer S et P et d’écrire :
Q2 + D2 = (S 2 − P 2 ) (1.14)
En général, seule Q ou D est présente dans un circuit, ce qui permet de simplifier l’étude. Quoiqu’il en soit, il est
nécessaire de disposer dans l’absolu d’un wattmètre, d’un voltmètre et d’un ampèremètre.
NB : il est parfois inutile d’utiliser un wattmètre. Si on connaît la valeur R de la partie réelle de l’impédance
de la charge (càd la résistance équivalente série), il suffit d’écrire
P = R.I 2 (1.15)
V2
P = (1.16)
R
14
Chapitre 2
A l’heure actuelle, la majeure partie de la production et du transport de l’énergie électrique se fait sous forme
triphasée. Pour mieux comprendre l’intérêt du triphasé dans le transport d’énergie, on peut raisonner sur l’exemple
suivant : (figure 2.1)
Nous allons supposer, dans un premier temps, que les deux lignes sont réalisées avec des conducteurs de même
v3 R R
v2 R
v
v1 R
résistance R et qu’elles transportent la même énergie P, à partir de tensions V. Le système triphasé est supposé
équilibré. Si I est le courant efficace dans les lignes et ϕ le déphasage des tensions sur les courants correspondants,
on a :
P = 3.V.I.cosϕ (2.1)
Transporter la même énergie, sous une tension V, sur la ligne monophasée, impose que IM = 3.I
15
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
Il est donc nécessaire d’employer une quantité double de cuivre dans le cas d’une ligne monophasée, tout en
ayant des pertes en ligne doubles !
Néanmoins, il faut garder à l’esprit que la plupart des appareils domestiques fonctionnent en monophasé (fours
électriques, plaques à induction, alimentation PC, machine à laver’). En pratique, EDF n’amène qu’une phase-
chez vous. L’utilisation directe d’énergie électrique sous forme triphasée concerne essentiellement des machines
électriques de forte puissance utilisées dans l’industrie et la traction électrique (même si dans ce dernier cas, le
triphasé est réalisé à partir d’une source continue passée dans un onduleur).
Nous allons maintenant définir les grandeurs triphasées puis nous intéresser aux tensions, aux courants et à la
puissance pour de tels systèmes.
Système direct.
si m = 1, le système est dit direct.
2.π
−
Rappels sur les propriétés particulières de a : 1 + a + a2 = 0 et a2 = e 3
Représentation de Fresnel : Les trois vecteurs de norme X tournent à la vitesse angulaire ω. Ils sont déphasés
2.π
de entre eux et se présentent dans l’ordre suivant : (figure 2.2)
3
Système inverse.
si m = 2, le système est dit inverse. notations réelles : Les trois grandeurs se présentent sous la forme :
√
x1 = X. 2.cos(ω.t − ϕ) (2.15)
√ 4.π
x2 = X. 2.cos(ω.t − − ϕ) (2.16)
3
√ 2.π
x3 = X. 2.cos(ω.t − − ϕ) (2.17)
3
16
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
Im Im
X3 ω.t X2 ω.t
Re Re
ϕ ϕ
X2 X1 X3 X1
Figure 2.2 – Représentation de Fresnel d’un système Figure 2.3 – Représentation de Fresnel d’un système
directe inverse
√
j.ω.t−ϕ 2.π 1 3
notations complexes : Si on note =X̄1 = X.e et en écrivant a = e 3 = − + j. on peut alors
2 2
représenter en complexe le système direct par :
X̄1 (2.18)
X̄2 = a.X̄1 (2.19)
X̄3 = a2 .X̄1 (2.20)
Représentation de Fresnel : Les trois vecteurs de norme X tournent à la vitesse angulaire ω. Ils sont déphasés
2.π
de entre eux et se présentent dans l’ordre inverse. Les vecteurs 2 et 3 sont substitués l’un à l’autre : (figure
3
2.3)
Système homopolaire.
Si m = 3, le système est dit homopolaire. Cette fois, on a :
17
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
• La somme de grandeurs triphasées équilibrées est nulle ce qui permet notamment de simplifier l’association
de trois phases entre elles.
S1 S2 S3
V1 Z V2 Z V3 Z
O1 O2 O3
Remarque : Nous nous sommes placés dans le cas de systèmes triphasés équilibrés. Dans la réalité, les systèmes
ne le sont pas toujours (notamment les charges). Etoiles et triangles peuvent donc être déséquilibrés, ce qui ne
modifie en rien la définition des grandeurs de ligne et des grandeurs de phase comme nous le verrons par le suite.
S1
V1 Z
J1 + J2 + J3
O V2 N
J2 Z Z
S3 V3 S2
J3
Le courant dans le conducteur de retour entre O et N, appelé fil neutre, est nul (si le système est équilibré !).
Ce conducteur peut donc être éventuellement supprimé. Mais qu’il soit présent ou non, on peut retenir que dans
le cas de systèmes équilibrés, le potentiel de O et N est identique.
Remarque Le couplage de la source ne préjuge en rien de celui de la charge. On peut donc associer un triangle
avec une étoile, une étoile avec un triangle, ou comme nous venons de le voir, des triangles entre eux ou des étoiles
entre elles. Mais dans tous les cas, trois fils peuvent suffire pour distribuer l’énergie électrique à la charge.
18
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
J3
V1
J1
S3 S1
Z
Z Z
V3 V2
S2
J2
I1
1
U12 I2
U31 2
U23 I3
3
représentées par I1, I2, I3, U12, U23 et U31. Nous allons voir que suivant le couplage, étoile ou triangle, réalisé,
grandeurs de lignes et grandeurs de phases ne sont pas forcément identiques.
U12 v2 Z
I2
2 v1
U31 Z
v3
U23 Z
I3
3
tensions de lignes et les tensions de phases en supposant que le système est équilibré. Nous allons par exemple
raisonner dans le cas d’un système direct. Par exemple on a U12 = V1 − V2 avec dans un système direct V2 = a2 .V1
ce qui conduit à
√ π
√ j
1 3
U12 = 1 + + j. V1 = V1 . 3.e 6 (2.21)
2 2
19
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
√
On peut réaliser la même démarche pour les autres tensions de lignes. Dans tous les cas, on aura U = V. 3.
Pour mettre en évidence les déphasages, on peut tracer le diagramme de Fresnel suivant qui montre que le
diagramme des tensions de phases directes conduit à un diagramme des tensions de lignes lui aussi direct et en
avance de 30°.
Im Im
U31
V3 U31 V3
U12
U23 Re π
V1 6 V1 Re
V2 U12 V2
U23
U12 Z
I2 j1
2
U31 Z
U23 Z
I3 j3
3
√ −j.π
1 3 √
soit I1 = (1 - a)J1 = (1 + + j. ).J1 = J1 . 3.e 6
2 2
√
On constate que I = J. 3 et que I1 est en retard de phase de 30° sur J1 . Le résultat sur l’ensemble des phases
est donné sur le diagramme de Fresnel suivant :
Im
Im
I3
J3 I1 J3
I3 Re
J1 J1 Re
π
6
I2
J2 I2 J2
I1
Remarque : Si les résultats concernant les amplitudes des tensions et courants doivent être retenus, il convient
de refaire la démonstration des résultats sur les déphasages qui dépendent de l’ordre du système et des notations
employées.
20
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
III Cas des systèmes déséquilibrés.
Dans de tels systèmes, l’une au moins des conditions sur les amplitudes ou les déphasages ne correspond ni à
un système direct, ni à un système inverse, ni à un système homopolaire. Néanmoins, nous allons voir que pour
un système sinusoïdal déséquilibré, on peut se ramener à une combinaison de tels systèmes.
Les phases (2) et (3) de la charge sont formées d’une résistance R et la phase (1) est un court-circuit. Ce
système est détaillé sur la figure suivante :
I1
U12 I2
U31
U23 I3 R
21
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
Calcul des composantes symétriques.
Compte tenu des définitions données, nous allons calculer les composantes symétriques de courants. On trouve
alors
I0 = 31 (I1 + I2 + I3 ) = 0
√ −j.π
Id = 1 (I1 + a.I2 + a2 I3 ) = 2( 3 . U12 .e 6 )
3 3 R (2.27)
√ −j.π
3 U12
Ii = 31 (I1 + a2 .I2 + a.I3 ) = . .e 6
3 R
On vérifie qu’effectivement la somme du système direct et du système inverse nous renvoie aux courants calculés
au paragraphe précédent (le système homopolaire conduisant à des vecteurs nuls).
2 3
C’est la simplicité des calculs sur les systèmes équilibrés qui conduit à décomposer les systèmes déséquilibrés
de la sorte.
u(t) R
√
u(t) = U. 2.cos(ω.t) (2.28)
√
i(t) = I. 2.cos(ω.t − ϕ) (2.29)
Alors, la puissance instantanée dans le dipôle est donnée par p(t) = U.I.(cosϕ + cos(2(ω.t − ϕ)) Cette puissance
fluctue au cours du temps et sa valeur moyenne est :
T
1
Z
P = pmoy = p(t).dt = U.I.cosϕ (2.30)
T 0
22
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
NB : mais au fait, qu’est ce que la puissance réactive ? En régime sinusoïdal, la puissance réactive Q est définie
par Q = U.I.sinϕ ce qui revient à dire, si S est la puissance apparente, que S 2 = P 2 + Q2 .
Pour comprendre ce que représente cette puissance, on peut raisonner sur les exemples suivants (figure 2.12),
en imaginant que EDF nous fait payer la puissance consommée (puissance active) et doit prendre les pertes en
v2
ligne à sa charge : Dans le premier cas, P = 0 W , Q = . Un courant circule dans les lignes EDF (dissipation),
L.ω
i(t) i(t) i(t)
v2
Dans le second cas, Q = 0 V A, P = . Tout le courant qui arrive dans la charge contribue à la puissance
R
active, c’est le cas le plus favorable pour le fournisseur d’énergie électrique.
Dans le troisième cas (cas réel), le courant apporté ne contribue que pour une part à la puissance active (la
partie qui passe dans la résistance). Le courant qui passe dans l’inductance ne contribue pas à la puissance active,
tout en augmentant les pertes en ligne par rapport au cas idéal.
C’est pourquoi EDF impose que le cosϕ soit le plus proche possible de 1 dans les installations industrielles (ce
qui revient à dire que la puissance réactive soit minimale).
Remarque : Il faut noter que les harmoniques de courant posent également énormément de problèmes sur les
réseau de distribution.
Théorème de Boucherot.
Dans un réseau quelconque en régime sinusoïdal, la puissance active totale est la somme de toutes les puissances
actives dissipées dans les différents éléments, et la puissance réactive totale est la somme des puissances réactives
dissipées dans les divers éléments. Ce théorème s’appliquera aussi aux systèmes triphasés.
on note :
√ √
v1 = V. 2.cos(ω.t) j1 = J. 2.cos(ω.t − ϕ)
√ 2.π √ 2.π
v2 = V. 2.cos(ω.t − ) j2 = J. 2.cos(ω.t − − ϕ) (2.32)
√ 3 √ 3
4.π 4.π
v3 = V. 2.cos(ω.t − j3 = J. 2.cos(ω.t − − ϕ))
3 3
Ce qui conduit à :
23
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
La puissance instantanée dans un système triphasé équilibré est donc constante. C’est l’un des intérêts du triphasé,
qui permet notamment d’éviter les fluctuations de couple dans les machines tournantes.
Remarque : nous avons travaillé avec un système direct mais il en aurait été de même avec un système inverse.
Grandeurs de lignes.
La puissance active peut être calculée avec les grandeurs de ligne U et I. Compte tenu des relations établies
précédemment, que le système soit en étoile ou en triangle, on trouve que :
√
P = 3.U.I.cos(ϕ) (2.35)
Remarque : il faut noter que le déphasage ϕ est pris entre grandeurs de phases !
i1 Z1
P h1 W1
i2 Z2
P h2 W2
i3 Z3
P h3 W3
N
i1 +i2 +i3
Cas d’un montage avec fil neutre : (figure 2.13) Dans ce cas, les wattmètres indiquent la puissance active
moyenne par phase et la puissance active totale est bien la somme des trois puissances mesurées.
24
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
i1 Z1
P h1 W1
i2 Z2
P h2 W2
i3 Z3
P h3 W3
Cas d’un montage sans fil neutre : (figure 2.14) Cette fois, on fabrique un neutre artificiel ce qui conduit
au montage suivant :
Au total, on a donc :
La somme des trois courants de phases est nulle pour un système sans fil neutre (loi des noeuds), on a donc bien
W=P
i1 Z1
P h1 W1
i2 Z2
P h2 W2
i3 Z3
P h3
Montage à deux wattmètres (simplification du précédent) : (figure 2.15) On prend la troisième phase
comme point N. Dans ce cas là, deux wattmètres suffisent pour obtenir la puissance active (somme des deux
mesures). En revanche, l’indication de chaque appareil n’a pas de sens physique particulier.
w1 = U23 .I1 .cos(I1 .U23 ), cos(I1 .U23 ) represente l′ angle entre I1 et U23 . (2.41)
25
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
i1 Z1
P h1 W
i2 Z2
P h2
i3 Z3
P h3
Or pour un système triphasé équilibré que l’on prendra par exemple direct on a
4.π π π
j. √ j. √ −j.
U23 = a2 .U12 = e 3 .V1 . 3.e 6 = V1 . 3.e 2 (2.42)
Si on note ϕ les déphasages entre courants de ligne et tensions de ligne, alors on constate que :
π
(I1 , U23 ) = ϕ − (2.43)
2
ce qui signifie que :
√
w1 = U.I.sin(ϕ) donc Q = 3.w1 (2.44)
Montage à deux wattmètres (figure : 2.15) (utilisé en parallèle avec la mesure de puissance active). on a :
w1 = U13 .I1 .cos(I1 .U13 )
(2.45)
w2 = U23 .I1 .cos(I1 .U23 )
Remarque : dans le cas d’un système inverse, w1 et w2 sont intervertis (noter que ces grandeurs sont algé-
briques !).
26
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
I3 y
L3
x3
L1
0 x1 I1 x
x2
L2
I2
I1 I2 I3
0
π π 2.π
−1 2
−2
Figure 2.17 – Grandeurs temporelles
Courants et champs H résultants étant proportionnels, on a, dans l’axe de chaque bobine les champs suivants :
H.cos(ω.t).ej.0
h1 =
2.π
2.π j.
).e 3
h2 = H.cos(ω.t −
3 (2.49)
4.π
4.π j.
h3 = H.cos(ω.t − ).e 3
3
Globalement, on trouve que
3
h = h1 + h2 + h3 = .H.ej.ω.t (2.50)
2
La partie réelle donne la composante suivant l’axe Ox et la partie imaginaire la composante suivant l’axe Oy.
On trouve donc un champ H qui tourne dans le plan Oxy autour de O.
27
CHAPITRE 2. INTRODUCTION AUX GRANDEURS SINUSOÏDALES TRIPHASÉES
V.2 Théorème de Ferraris.
2.π
Trois bobinages décalés de , alimentés par des courants sinusoïdaux triphasés équilibrés de pulsation ω sont
3
équivalents à un rotor fictif bipolaire tournant à la vitesse ω.t. Ce rotor fictif passe par l’axe d’une bobine quand
le courant y est maximum.
28
Chapitre 3
Formules trigonométriques
I Formules élémentaires
sin a π
• tan a = cos a si cos a 6= 0, c’est à dire si a 6= (2k + 1) où k ∈ Z.
2
• cos2 a + sin2 a = 1
1
• 1 + tan2 a =
cos2 a
II Tableau de valeurs
Les valeurs particulières suivantes des fonctions sin, cos et tan sont à connaitre absolument :
π π π π
x 0 6 4 3 2 π
√ √
3 2 1
cos x 1 2 2 2 0 −1
√ √
1 2 3
sin x 0 2 2 2 1 0
√
tan x 0 √1 1 3 k 0
3
cos π
+ a = − sin a sin π
+ a = cos a π
−1
2 2 tan 2 +a =
tan a
cos π
− a = sin a sin π
− a = cos a π
1
2 2 tan 2 −a =
tan a
29
CHAPITRE 3. FORMULES TRIGONOMÉTRIQUES
IV Formules d’addition
cos (a + b) = cos a cos b − sin a sin b cos (a − b) = cos a cos b + sin a sin b
sin (a + b) = sin a cos b + cos a sin b sin (a − b) = sin a cos b − cos a sin b
En particulier, quand a = b, on a :
2 tan a
sin 2a = 2 sin a cos a et tan 2a =
1 − tan2 a
1 + cos(2a)
cos2 (a) =
2
2 1 − cos(2a)
sin (a) =
2
1
cos a × cos b = (cos (a + b) + cos (a − b))
2
1
sin a × sin b = (cos (a − b) − cos (a + b))
2
1
sin a × cos b = (sin (a + b) + sin (a − b))
2
1 − t2 2t 2t
cos a = , sin a = et tan a = .
1 + t2 1 + t2 1 − t2
30
CHAPITRE 3. FORMULES TRIGONOMÉTRIQUES
VIII Fonction Hyperbolique
Fonction Df Df ′ f’(x)
1
Argch ]1 : +∞ ]1 ;+∞[ √
x2 − 1
1
Argsh ℜ ℜ √
2
x +1
1
Argth ] − 1; 1[ ] − 1; 1[
1 − x2
IX Fonction Trigonométrique
Fonction Df Df ′ f’(x)
−1
Arccos [-1 :1] ]-1 ;1[ √
1 − x2
1
Arcsin [-1 :1] ]-1 ;1[ √
1 − x2
1
Arctan ℜ ℜ
1 + x2
π
→ ∀x ∈ ℜ arcsin(x) + arccos(x) =
2
1 π
→ ∀x ∈ ℜ∗ arctan(x) + arctan( ) = ± (dépend du signe de x)
x 2
31
Chapitre 4
Travaux Dirigés
I.2 Exercice 2 :
Soit une ligne monophasée 50 Hz distribuant de l’énergie à un atelier composé de lampes à incandescence (20
lampes de 250 W), d’un moteur alternatif P= 4 kW cos ϕ = 0,8 η = 0 , 8 5 et d’un électroaimant (bobine constituée
d’une inductance dont la résistance ne peut être négligée)L = 100 mH R = 5 Ω.
Les caractéristiques de la ligne monophasée sont Vr = 230 V, r = 0,3 Ω et l = 4 mH.
• a) Calculer le module du courant de ligne par la méthode de Boucherot. En déduire la section approximative
de la ligne en cuivre nécessaire pour véhiculer ce courant (dmax= 5 A/mm2).
• b) Déterminer le facteur de puissance de l’ensemble de l’atelier.
• c) Montrer qu’en ajoutant un condensateur à l’entrée de l’usine, on peut ramener ce facteur de puissance à
1 et calculer la valeur du condensateur à insérer.
• d) Calculer rigoureusement le module et l’argument de Vg et les pertes induites dans la ligne, dans les deux
cas suivants :
– sans compensation
– avec compensation
Remarques :
• Les lampes à incandescence se comportent électriquement comme des résistances,
• La puissance indiquée sur la plaque signalétique d’un moteur est la puissance mécanique,
• Un moteur électrique est inductif par construction,
• Le rendement est le rapport η=Pfournie/Pabsorbée
32
CHAPITRE 4. TRAVAUX DIRIGÉS
I.3 régime monophasé
Donner l’expression :
• a) de la puissance active consommée par la résistance
• b) de la puissance réactive consommée par la bobine
di
U = R.I u(t) = L. dt
33
CHAPITRE 4. TRAVAUX DIRIGÉS
I.6 Transformateur monophasé
Soit le schéma électrique équivalent d’un transformateur monophasé à vide (ci-dessous)
i(t)
v(t) R L
1 1
cos(ϕ) = .r (4.2)
R 1 1
+ 2
R2 X
avec : X = L ω
34
CHAPITRE 4. TRAVAUX DIRIGÉS
II TD n°2 : CIRCUIT MONOPHASE 2
II.1 Exercice 1 :
Un réseau monophasé 230 V / 50 Hz alimente une résistance de valeur 10 ? et une charge inductive de 2500
VA qui consomme 2000 W.
• Calculer l’impédance de la charge.
• Calculer le courant (module et argument) fourni par le réseau.
• Tracer le diagramme de Fresnel des courants et tension.
• Calculer le facteur de puissance de l’installation.
Cette installation fonctionne 8h par jour et 240 jours par an. Estimez le coût de la facture annuelle, si on
retient un tarif de 0,105 euro le kW.h ?
II.2 Exercice 2 :
Soit une ligne monophasée 50 Hz distribuant de l’énergie à un atelier composé de lampes à incandescence,
d’un moteur alternatif et d’un électroaimant (bobine constituée d’une inductance dont la résistance ne peut être
négligée). Les caractéristiques de la ligne monophasée sont :
• Vr = 230 V,
• r = 0,3 Ω,
• et l = 4 mH.
Remarques :
• Les lampes à incandescence se comportent électriquement comme des résistances,
• La puissance indiquée sur la plaque signalétique d’un moteur est la puissance mécanique,
• Un moteur électrique est inductif par construction,
• Le rendement est le rapport η=Pfournie/Pabsorbée
35
CHAPITRE 4. TRAVAUX DIRIGÉS
III TD3 :Systèmes Triphasés 1
III.1 Radiateurs
Deux radiateurs triphasés de même puissance P et branché sur un réseau triphasé équilibré comportent :
• l’un 3 résistances identiques Re montées en étoile ;
• l’autre 3 résistances identiques Rt montées en triangle.
Calculer :
• a) Le rapport Rt/Re
• b) Les puissances obtenues (en fonction de P) en débranchant un fil de phase.
• b) On permute les connexions aux phases 2 et 3 du réseau.Reprendre la question précédente. En déduire que
ce montage permet de trouver l’ordre de succession des phases.
III.5 Couplage
Sur le réseau 230V /400 V ; 50 Hz sans neutre, on branche en triangle trois récepteurs identiques d’impédance
Z = 158 Ω et f p = cos ϕ = 0,8.
−
→ −→ −→ −→ −→
• 1- Dessiner le schéma du couplage et placer les grandeurs I1 , J12 , U12 , U23 , U31 :
• 2- Calculer la valeur du courant J qui circule dans un élément du récepteur :
• 3- En déduire la valeur de l’intensité en ligne I.
• 4- Calculer la puissance active P absorbée par ce récepteur :
36
CHAPITRE 4. TRAVAUX DIRIGÉS
Z
1
Z
2
Z
3
On rappelle que :
′
P (tan(ϕ) − tan(ϕ ))
C= (4.3)
3.U 2 .ω
• En prenant V 1 comme référence de phase, tracer le diagramme de Fresnel des tensions simples et composées,
ainsi que des courants.
• Faites un bilan des puissances (P, Q, S)
• Donner le cos (φ) de la charge. Dire s’il est AV ou AR. La charge est-elle inductive ou capacitive ?
• Si la charge est couplée en étoile, quelle est l’impédance d’une phase de la charge ?
• Si la charge est couplée en triangle, quelle est l’impédance d’une phase de la charge ?
37
CHAPITRE 4. TRAVAUX DIRIGÉS
IV.2 Exercice 2 :
Les montages triphasés suivants sont équilibrés et alimentés par un réseau direct 400 V, 50 Hz. V1 sera prise
comme origine des phases.
• Pour le premier montage on déterminera les courants (module et argument) dans les différentes impédances
(IR , IC ) et les lignes (IL ) , par trois méthodes :
– à l’aide d’un diagramme de Fresnel,
– par un bilan de puissance
– par la loi des n ?uds et le calcul complexe.
• Pour le deuxième montage on pourra, par exemple, appliquer une transformation triangle-étoile afin de
calculer le courant en ligne
38