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NDINGA NDINGA NOEL

Tél: 077153756/074284187
Email: ndinganoel1982@gmail.com
A
Maître Raymond OBAME
SIMA, Avocat au Barreau du Gabon

Objet : Mémorandum du naufrage ESTHER MIRACLE

Maître,
Je viens par la présente vous relater le naufrage dont j’ai été victime. Je suis
NDINGA NDINGA Noel, né le 12/05/1982 à Mandji Ndolou, je suis célibataire gabonais et père
de trois enfants. Je travaille dans le secteur pétrolier où je suis Driller chargé du
reconditionnement des puits de pétrole, chez Total Energies pour le compte de EMTP.
En effet, le 08 mars 2023, J’avais payé un billet de la compagnie ESTHER
MIRACLE pour le trajet Libreville / Port-Gentil. La convocation était prévue à 16h et le départ
à 18h. Ce jour-là, j’étais arrivé au port avec un retard de 30 minutes, à ma grande surprisse le
bateau était encore là, car le départ était prévu pour 18h00.
Dès mon arrivée au port, je me fis enregistrer et embarquer tranquillement, puis, je pris place
dans la cabine qui m’avait été allouée pour le voyage. L’heure de départ n’avait pas été
respectée comme prévue. C’est ainsi que le commandant vint annoncer le départ en
s’excusant du retard occasionné sans donner de motif apparent. Et nous levions l’ancre vers
20h tout en espérant de rallier Port-Gentil vers 9h.
Dans la cabine, tout semblait normale, n’ayant pas mangé de toute la journée, j’avais
commandé un plat ; après avoir mangé, je m’étais endormi. Soudain, vers 24h, il eut un bruit
assourdissant et nous commençâmes à perdre de la vitesse. De ce fait, vers 24h 45min, le
commandant fit une annonce selon laquelle nous devrions repartir sur Libreville car nous
avions l’un des moteurs endommagés. De plus, l’intempérie menaçait.
Outre l’annonce faite par le commandant, un gendarme vint nous voir vers 3h30 accompagné
des hôtesses afin de nous montrer comment porter nos gilets de sauvetage. Chacun se battait
du mieux qu’il pouvait pour enfiler son gilet, contrairement au mien, il n’était pas adapté à ma
taille mais je l’avais porté malgré tout. Tout à coup, le bateau s’inclina brusquement du côté
tribord, les passagers se mirent à crier. Pris de panique, le gendarme nous ordonna de sortir
par une porte étroite, nous étions plus de 50 passagers à emprunter cette sortie ; la panique
et l’inclinaison du bateau empêchaient les gens de sortir, les gens étaient déjà dans la mer, je
m’étais mis de l’autre côté du bateau sur les rembarres, les membres de l’équipage larguait
les radeaux de survie en mer, quelques de ses radeaux n’étaient pas fonctionnels.
Plus haut sur les rembarres, je passais un coup de fils à mon petit frère en lui disant qu’on
était en train de chaviré, il était 3h58, le côté qui était plus haut jadis était maintenant plus
près des eaux et prêt à basculer, je me jetais dans l’eau puis je nageais vers le radeau le plus
proche de moi et je m’embarquais. Aussi signalerais-je que j’avais été formé en survie en haute
mer dans mon métier car je travaille en pleine mer donc je n’eus pas de trop de difficulté à
m’embarquer dans le radeau, une fois abord du radeau, j’avais également aidé les autres à le
faire.
Une fois plusieurs personnes abord du radeau, je coupai la corde qui reliait le radeau au
bateau et je me jetais dans l’eau encore pour quitter le radeau qui était déjà saturé. C’est ainsi
que j’avais regagné un autre radeau qui était aussi plein mais j’avais plus de choix que de rester
là, et dans ce radeau, il y avait plus des membres de l’équipage. De plus, Il y avait également
un marin de la marine national, il avait son téléphone et, il y avait encore un petit signal du
réseau où il va appeler le commandant de la marine nautique qui avait répondu à 4h15 et il
avait aussi appelé un autre commandant qui avait répondu en demandant de lui envoyer la
position exacte où on se trouvait. Ainsi, il avait fait la capture d’écran pour leur envoyer notre
position et c’est la même information qui avait été utilisée par le ministre du transport.
Aux environs de 5h45, on apercevait le bateau PESCHAUD CELESTE qui venait vers nous pour
nous secourir. Et celui de la marine nationale vers 6h30.Le bateau céleste à son arrivée alla
d’abord secourir ceux dont les radeaux étaient déjà désintégrés avant de venir vers nous,
après nous avoir secouru, on était resté sur place plus 45min pour voir si quelqu’un devrait
resurgir de l’eau, après il y avait des canots de plaisance qui faisant la ronde.
Et on était reparti sur Libreville vers 11h30, on arriva au port mole, et là on vit un dispositif des
canots qui se préparait avenir à nous secourir vers 11h30 et midi vraiment non-assistance en
personne en danger que la justice soit faite.
Et une fois au port mole, il y avait une prise en charge des personnes qui ne se sentaient pas
bien, et nous autres, on était resté au port mole jusqu’à 16h sans manger ni boire. C’est
pourquoi, on avait commencé à bouder avec les officiers car nous voulions aller chez Royal
Cost savoir pour quelles raisons, on n’avait rien à boire ni manger. C’est ainsi que les officiers
avaient appelé le cabinet de la présidence et le porte-parole du gouvernement. Après cet
appel, Ils vinrent nous donner de quoi à boire et manger, et ils nous remettaient une somme
de 200 000 FCFA à chacun. Après cette effroyable épreuve, je regagnai mon domicile.
Lors de ce naufrage, j’ai perdu mon sac de linge avec une chaussure de sport; un colis de deux
chaussures mocassin pour mon petit frère; un kit alarme d’une voiture; un ordinateur portable
HP Intel core i7; un téléphone Samsung A32; un téléphone wuawei P20 light; une montre
Rolex; une chainette en or d’une valeur de 450 000 francs; et j’avais en espèce 300 000 francs.
Je souhaiterai que non-assistance en personne en danger et atteinte à la
vie d’autrui soit retenue contre la compagnie Royal Cost. Veuillez agréer, Maître, l’assurance
de mon profond respect.

Noel NDINGA NDINGA

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