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La voie de Guérrier

En 1960, Carlos Castaneda, un jeune chercheur en ethnologie de l'Université


de Californie (Los Angeles) entreprend des recherches sur l'utilisation de certaines
plantes hallucinogènes chez les indiens Yaqui du Mexique. Il rencontre à cet effet don
Juan Matus, un vieux sorcier qui met bien du temps à répondre aux questions
spécifiques du jeune chercheur sur ces plantes. Une amitié s'installe cependant et
petit à petit, Carlos devient l'apprenti de don Juan. Neuf livres paraissent entre 1971
et 1993 racontant les dix années d'un apprentissage difficile sur la voie de la
connaissance et de la sagesse.

On y apprend que l'être s'engageant sur la voie de la connaissance devra passer par
quatre étapes, quatre états qui l'épureront tout au long de sa vie tout en augmentant
son capital énergétique.

1. Apprenti
2. Guerrier
3. Sorcier
4. Voyant

* " Don Juan me dit que son benefactor lui apprit aussi ce que les nouveaux
voyants considèrent comme les quatre étapes jalonnant la voie de la connaissance. La
première étape, pour les profanes, consiste à décider de devenir apprenti. Après avoir
changé d'optique sur eux-mêmes et sur le monde, les apprentis franchissent la
seconde étape et deviennent des guerriers, c'est-à-dire des êtres capables de la plus
grande discipline et du plus grand contrôle de soi. La troisième étape, après
l'acquisition de l'endurance et du sens du minutage, consiste à devenir des hommes
de connaissance. Lorsque les hommes de connaissance apprennent à voir, ils ont
franchi la quatrième étape et sont devenus des voyants. " Le feu du dedans, p.33

Il s'agit d'un enseignement circulaire, donc nullement linéaire. Toutes les étapes se
vivent ensemble au fil des années. Mais le focus sera mis sur certaines acquisitions à
faire, à certaines périodes, selon la personnalité et les capacités de l'être qui s'engage
sur la voie.

Écoutons don Juan, un homme de 70 ans en paix avec lui- même et avec les mondes
qui l'entourent, plein d'énergie, d'humour et de sagesse.
1)L'apprenti
a) Devenir apprenti
Comment devient-on apprenti sorcier?

* (Don Juan) " Un maître ne cherche jamais d'apprentis et personne ne peut


solliciter ses enseignements.' ' Histoires de pouvoir, p.30

* (Don Juan) " Un nagual (chef, maître de clan) ne peut pas choisir ses
apprentis de son propre gré ou selon ses propres calculs. Mais une fois que la volonté
de l'esprit lui est révélée par des présages, le nagual n'épargne aucun effort pour le
satisfaire. " La force du silence, p.56

* (Don Juan) " Seul un toqué entreprendrait volontairement la tâche de


devenir un homme de connaissance. C'est par la ruse qu'on y engage l'homme
équilibré. " Voir p.43

Pourquoi donc la ruse?

* (Don Juan) " La difficulté que nous éprouvons [...] vient de ce que la plupart
d'entre nous refusent d'accepter que nous ayons besoin de si peu pour poursuivre
notre chemin. Nous sommes conditionnés à attendre une instruction, un
enseignement, des guides, des maîtres. Et quand on nous dit que nous n'avons besoin
de personne, nous ne le croyons pas. Cela nous inquiète, puis nous rend méfiants, et
finalement furieux et déçus. Si nous avons besoin d'aide, ce n'est pas de celle des
méthodes, mais de celle de l'intensité. Si quelqu'un nous rend conscients du fait que
nous devons réduire notre suffisance, alors il s'agit d'une aide véritable. " La force du
silence, p.166-167

De plus, une des étapes sur la voie consistait en :

* "... un jeu meurtrier de l'esprit avec lui-même et une partie de mon moi
allait faire son possible pour m'empêcher d'accomplir cette tâche. Cela pouvait
impliquer la perte de la raison, la mélancolie ou même la dépression suicidaire. "
Histoires de pouvoir, p.23

En effet, au bout de quatre ans d'apprentissage, Carlos mit fin à ses


visites à don Juan.

* " La méthode d'enseignement de don Juan réclamait un effort extraordinaire


de la part de l'apprenti, et de fait, le niveau de participation et d'engagement qu'il
exigea de moi fut tel que vers la fin de l'année 1965 j'abandonnai mon apprentissage.
[...] Les enseignements de don Juan avaient alors commencé à sérieusement miner
mon ‘ idée du monde ’. Je veux dire par là que ma certitude sur la vie de tous les
jours, que nous partageons tous et que nous considérons comme naturelle,
commençait à être sérieusement mise en doute. " Voir p.17
Cependant, trois ans plus tard, Carlos revint rendre visite à don Juan.

* " Je commençai à cette occasion un second cycle d'apprentissage très


différent du premier. " Voir p.17

Carlos avait surmonté sa peur, le premier ennemi naturel de l'être


engagé sur la voie de la connaissance :

* (Don Juan) " Lorsqu'un homme commence à apprendre, ses objectifs ne


sont jamais clairs. Son dessein est vague, ses intentions imparfaites. Il espère en tirer
un bénéfice qui ne se matérialisera jamais, dans son ignorance des difficultés de
l'étude. Il commence ensuite lentement à apprendre – par petits fragments d'abord,
puis par vastes pans. Bientôt ses pensées se heurtent, ce qu'il apprend n'est pas ce
qu'il avait imaginé, cela n'a pas l'aspect qu'il attendait, il prend peur. Le savoir est
toujours inattendu. Chaque étape soulève une nouvelle difficulté, et la peur
commence à envahir l'homme. " L'herbe du diable et la petite fumée, p.86

* " Don Juan déclara indispensable une certaine légèreté et docilité pour
pouvoir résister au choc et à l'étrangeté de la connaissance qu'il enseignait. " Voir,
p.17

* (Don Juan) " La première étape consiste à décider de devenir apprenti.


Après avoir changé d'optique sur eux-mêmes et sur le monde, les apprentis
franchissent la seconde étape et deviennent des guerriers. " Le feu du dedans, p.33

Ce qu'il y aurait à retenir de la phase d'apprentissage


serait donc de surmonter la peur.

Une fois ce pas franchi, l'apprenti n'hésite plus, s'engage sur la voie et
fait confiance à son maître pour que celui-ci le guide. En fait, un apprenti
aura deux guides : un sera appelé maître et l'autre, benefactor. Carlos a
comme maître don Juan.

* (Don Juan) " Un apprenti est quelqu'un qui s'efforce de clarifier et de


ranimer son lien avec l'esprit. Une fois que le lien revit, il n'est plus un apprenti, mais
jusque-là, pour avancer, il a besoin d'une résolution féroce, ce qui, évidemment, lui
manque. Alors il permet au nagual de lui procurer la résolution et, pour ce faire, il doit
renoncer à son individualité. Voilà la difficulté. [...] Les volontaires ne sont pas bien
accueillis dans le monde des sorciers parce qu'ils ont déjà une résolution propre, ce
qui leur rend la tâche particulièrement difficile lorsqu'il s'agit de renoncer à leur
individualité. " La force du silence, p.57

Durant ses quatre premières années d'apprentissage, Carlos rendit


visite régulièrement à don Juan.

Que s'est-il passé durant cette période?


Tout d'abord, de très longues marches, en silence, dans les déserts et
montagnes du Mexique. Le but avoué de don Juan était la cueillette de ‘
plantes de pouvoir ’ mais en réalité le maître commençait à imposer à son
apprenti l'arrêt de son dialogue intérieur.

* (Don Juan) " L'accès au monde des sorciers s'ouvre lorsque le guerrier a
appris à arrêter son dialogue intérieur. Changer notre représentation du monde, voilà
le point crucial de la sorcellerie. Et la seule façon d'y parvenir c'est d'interrompre le
dialogue intérieur. " Histoires de pouvoir, p.27

* (Don Juan) " Interrompre le dialogue intérieur est effectivement la clé du


monde des sorciers. Les autres activités ne sont que des soutiens; elles ne servent
qu'à hâter l'effet de l'interruption du dialogue intérieur. " Histoires de pouvoir, p.313

Ensuite, il y eut les expériences de fumer, de mâcher ou d'ingérer des


plantes de pouvoir.

* " L'effet extraordinaire que les plantes psychotropiques avaient produit sur
moi m'avait induit en erreur, en me faisant croire que leur utilisation était le trait
capital de l'apprentissage. Je m'étais accroché à cette conviction, et ce ne fut que
dans les dernières années de mon apprentissage que je découvris que les
transformations significatives et les découvertes des sorciers étaient toujours faites
dans des états de lucidité. " Histoires de pouvoir, p.319

* " Sous l'influence de ces psychotropiques, ma perception du monde fut


tellement bizarre et impressionnante que j'en étais venu à supposer que ces états
constituaient l'unique voie pour communiquer et apprendre ce que don Juan essayait
de m'enseigner. Cette supposition était erronée. " Le voyage à Ixtlan, p.7

* " Pourquoi m'avez-vous fait prendre ces plantes de pouvoir autant de fois? "
demande Carlos.

* (Don Juan) " C'est parce que tu es bouché. [...] Il y a toutefois d'autres
catégories de gens qui n'en ont pas besoin. " Histoires de pouvoir, p.14-15

* (Don Juan) " Les plantes de pouvoir ont eu sur ton tonal l'effet de le
déborder d'information et ont obligé le dialogue intérieur à s'interrompre. Les plantes
sont excellentes pour ça, mais très coûteuses. Elles produisent un dommage immense
au corps. " Histoires de pouvoir, p.320

Enfin, cette période permit à don Juan d'exposer les fondements de


son enseignement. Pour les comprendre, il est impératif de connaître la
signification d'un vocabulaire particulier à son monde.

a) Tonal/Nagual – Totalité de soi-même


b) Point d'assemblage
c) Première, seconde et tierce attention.
b) Tonal/Nagual – Totalité de soi-même
* (Don Juan) " Chaque être humain a deux côtés, deux entités distinctes,
deux parties contraires qui prennent force au moment de la naissance; l'une s'appelle
tonal, l'autre, nagual. " Histoires de pouvoir, p.161-162

* (Don Juan) " Le côté droit, appelé le tonal, comprend tout ce que l'intellect
peut concevoir. Le côté gauche, appelé le nagual, est un domaine échappant par
nature à toute description, un monde impossible à enfermer dans des mots. " Le don
de l'aigle, p.153

À propos du tonal :

* (Don Juan) " Le tonal, c'est la personne sociale. [...] Tout ce que nous
connaissons et tout ce que nous faisons en tant qu'hommes est l'œuvre du tonal. "
Histoires de pouvoir, p.163

* (Don Juan) " Chacun de nous possède son propre tonal, mais il existe aussi
un tonal collectif, propre à un moment donné, qu'on peut appeler le tonal de l'époque.
" Histoires de pouvoir, p.167

* " Ce que don Juan s'était efforcé de vaincre, ou plutôt de supprimer en moi,
ce n'était pas ma raison en tant que capacité de penser rationnellement, mais mon ‘
attention du tonal ’, c'est-à-dire ma conscience du monde du sens commun. " Le
second anneau de pouvoir, p.329

À propos du nagual :

* (Don Juan) " Le nagual est l'indicible. Tous les sentiments possibles, tous les
êtres et les personnalités imaginables flottent en lui comme des chalands,
paisiblement, immuablement, éternellement. " Histoires de pouvoir, p.357

* (Don Juan) " C'est le corps, et non la raison, qui peut témoigner des faits du
nagual. " Histoires de pouvoir, p.209

À propos du tonal et du nagual :

* (Don Juan )" Dès notre naissance, nous avons l'intuition des deux parties
qui existent en nous. À notre naissance, et pendant un certain temps, nous ne
sommes que nagual. Nous sentons intuitivement qu'il nous faut une contrepartie pour
fonctionner. Le tonal nous manque, et cela nous donne, dès le début, un sentiment
d'incomplétude. Puis le tonal commence à se développer et devient capital pour notre
fonctionnement, tellement important qu'il offusque l'éclat du nagual et l'écrase. À
partir du moment où nous devenons entièrement tonal, tout ce que nous faisons par
la suite est d'accroître cet ancien sentiment d'incomplétude, qui nous accompagne dès
la naissance et qui nous dit constamment qu'il nous manque une autre partie pour
être complets. " Histoires de pouvoir, p.170

* (Don Juan) " Nous savons intuitivement que nous avons une deuxième
dimension, mais quand nous essayons de la cerner, le tonal prend la direction des
choses et, en tant que chef, il se montre très mesquin et jaloux. Il nous éblouit de son
astuce, et nous force à oblitérer complètement l'autre composante du couple
véritable, le nagual. " Histoires de pouvoir, p.172
* (Don Juan) " Le tonal doit renoncer au contrôle. Mais il faudrait le lui faire
faire de bon gré. [...] Le tonal est forcé de se débarrasser de choses inutiles, telles
que la suffisance et le laisser-aller, qui ne font que le plonger dans l'ennui. Le
problème c'est que le tonal s'accroche à ces choses-là, alors qu'il devrait se réjouir de
se débarrasser de ces conneries. Il s'agit donc de convaincre le tonal d'être libre et
fluide. " Histoires de pouvoir, p.208

Cependant :

* (Don Juan) " Le tonal doit être protégé à tout prix. Il faut lui arracher la
suprématie, mais il doit rester en tant que surveillant protégé. " Histoires de pouvoir,
p.213

* (Don Juan) " Il n'est pas possible de parvenir à l'explication des sorciers, si
on n'a pas utilisé volontairement le nagual, ou plutôt, si on n'a pas utilisé
volontairement le tonal, afin de donner un sens à ses propres actes, dans le nagual.
Autrement dit, la représentation du tonal doit prévaloir, si l'on veut se servir du nagual
à la manière des sorciers. " Histoires de pouvoir, p.356

* (Don Juan) " Le tonal de chacun de nous n'est qu'un reflet de cet inconnu
indescriptible rempli d'ordre; le nagual de chacun de nous n'est que le reflet de ce
vide indescriptible, qui contient tout. " Histoires de pouvoir, p.364

* (Don Juan) " Le nagual est séduisant, au-delà de toute expression, et les
guerriers qui voyagent en lui trouvent que le retour au tonal, au monde de l'ordre, du
bruit et de la souffrance, n'est pas bien attrayant. " Histoires de pouvoir, p.372

* (Don Juan) " Les deux côtés d'un être humain sont entièrement séparés et il
faut beaucoup de discipline et de résolution pour briser ce sceau et passer d'un côté à
l'autre. " Le don de l'aigle, p.212

On pourrait résumer en disant qu'une étape importante à franchir est


celle qui consiste à prendre conscience de la nature du nagual et du tonal en
nous et aussi à reconnaître le rôle de chacun. Tout ceci afin de mettre en
œuvre les activités qui nous feront parvenir à la totalité de nous-mêmes.

* (Don Juan) " Après toute une vie de combat, j'ai appris que ce qui compte
n'est pas d'acquérir une description nouvelle, mais de parvenir à la totalité de soi-
même. On devrait parvenir au nagual sans dire du mal du tonal et surtout sans nuire
à son corps. " Histoires de pouvoir, p.322

* (Don Juan) " Briser la coquille signifie se souvenir de l'autre moi et parvenir
à la totalité de soi-même. " Le don de l'aigle, p.206

* (Don Juan) " S'il nous faut mourir avec la totalité de nous-mêmes, pourquoi
ne pas vivre alors avec elle? " Histoires de pouvoir, p.178
c) Point d'assemblage
" Les principes de base :

1. 1. L'Univers est une agglomération infinie de champs d'énergie.

2. Ces champs d'énergie, rayonnent à partir d'une source aux proportions


inimaginables appelée métaphoriquement l'Aigle.

3. Les êtres humains sont également constitués par un nombre incalculable de


ces mêmes champs d'énergie. Ces émanations forment une agglomération fermée qui
se présente comme une boule de lumière.

4. Seul un tout petit groupe de champs d'énergie situés dans cette boule
lumineuse est éclairé par un point d'une brillance intense qui se trouve sur la surface
de la boule.

5. La perception se produit lorsque les champs d'énergie de ce petit groupe,


qui entoure de très près le point de brillance, projettent leur lumière de façon à
illuminer des champs d'énergie identiques se trouvant en dehors de la boule. Comme
les seuls champs d'énergie perceptibles sont ceux qui sont éclairés par le point de
brillance, on appelle ce point le ‘ point où la perception s'assemble ’ ou simplement le ‘
point d'assemblage ’

6. Le point d'assemblage peut se déplacer [...] vers une autre position, que ce
soit à la surface, ou vers l'intérieur. Comme la brillance du point d'assemblage peut
éclairer n'importe quel champ d'énergie avec lequel il entre en contact, il fait
immédiatement briller de nouveaux champs d'énergie et les rend perceptibles lorsqu'il
s'est déplacé vers une position nouvelle. Cette perception est appelée voir.

7. Quand le point d'assemblage bouge, il permet la perception d'un monde


tout à fait différent – aussi objectif et aussi réel que celui que nous percevons en
temps normal. Les sorciers vont dans cet autre monde pour y trouver de l'énergie, de
la puissance, des solutions à des problèmes généraux ou particuliers, ou pour
affronter l'inimaginable.

8. L'intention est la force universelle qui nous fait percevoir. Nous ne devenons
pas conscients parce que nous percevons; en fait, nous percevons à cause de la
pression et de l'intrusion de l'intention.

9. L'objectif des sorciers est d'accéder à un état de conscience totale afin


d'expérimenter toutes les possibilités de perception qui s'offrent à l'homme. " La force
du silence, p. 15-16

Comment déplacer le point d'assemblage et quels sont les résultats de


ce déplacement?

* (Don Juan) " Tout est dans le déplacement du point d'assemblage, mais cela
ne sert à rien de le déplacer si ce n'est pas un mouvement sobre, contrôlé. Alors,
ferme les portes de l'auto-contemplation. Sois impeccable et tu disposeras de l'énergie
nécessaire pour atteindre le lieu de la connaissance silencieuse. " La force du silence,
p.266
* (Don Juan) " C'est le dialogue intérieur qui maintient le point d'assemblage
fixé à sa position d'origine. Une fois que l'on est parvenu au silence, tout est possible.
" Le feu du dedans, p.130

* (Don Juan) " Je te donnais des plantes de pouvoir pour que ton point
d'assemblage se déplace. Les plantes de pouvoir produisent cet effet; mais la faim, la
fatigue, la fièvre et d'autres choses de ce genre peuvent produire un effet semblable.
" Le feu du dedans, p.132-133

* (Don Juan) " Lorsqu'on nous a enseigné à nous parler à nous-mêmes, on


nous a enseigné les moyens de nous engourdir de façon à maintenir le point
d'assemblage fixé à un seul endroit. " Le feu du dedans, p.145

* (Don Juan) " Nous sommes, nous les êtres humains, vraiment peu de
chose; nous sommes, essentiellement, un point d'assemblage fixé sur une certaine
position. Notre ennemi, aussi bien que notre ami, est notre dialogue intérieur, notre
inventaire. Sois un guerrier, fais taire ton dialogue intérieur; dresse ton inventaire puis
jette-le. [...] Débarrassé de l'inventaire, le point d'assemblage se libère. " Le feu du
dedans, p.244

* (Don Juan) " Tout, dans le monde que nous avons appris à percevoir, est
inextricablement lié à la position où se situe le point d'assemblage. " Le feu du
dedans, p.266

* (Don Juan) " Le mirage n'est pas dans la solidité du monde, le mirage est
dans la fixation du point d'assemblage sur un endroit, quel qu'il soit. Quand les
voyants déplacent leur point d'assemblage, ils ne sont pas confrontés à une illusion,
ils sont confrontés à un autre monde; ce monde nouveau est aussi réel que celui que
nous sommes en train de contempler maintenant, mais la nouvelle fixation de leur
point d'assemblage, qui engendre ce monde nouveau, est, au même titre que
l'ancienne fixation, un mirage. " Le feu du dedans, p.266

* (Don Juan) " L'équilibre mental n'est rien d'autre que la fixation du point
d'assemblage sur un endroit auquel nous sommes habitués. " La force du silence, p.50

* (Don Juan) " La sobriété est d'une importance cruciale pour qui se livre au
déplacement du point d'assemblage. " La force du silence, p.71

* (Don Juan) " La connaissance la plus perfectionnée que possèdent les


sorciers est celle de nos ressources en tant qu'êtres perceptifs, ainsi que la conscience
du fait que le contenu de la perception dépend de la position du point d'assemblage. "
La force du silence, p.152

* (Don Juan) " Tout mouvement du point d'assemblage se traduit par un


éloignement de ce souci excessif du moi individuel qui est la caractéristique de
l'homme moderne. Les sorciers croient que c'est la position du point d'assemblage qui
a fait de l'homme moderne un égotiste homicide, un être totalement absorbé par sa
propre image. Ayant perdu l'espoir de jamais revenir à la source universelle, l'homme
cherche le réconfort dans son sentiment d'identité. Et, ce faisant, il réussit à fixer son
point d'assemblage sur la position exacte qui lui permet de perpétuer sa propre
image. Il est donc raisonnable de dire que tout éloignement du point d'assemblage par
rapport à sa position habituelle a pour conséquence un éloignement par rapport à
l'auto-contemplation de l'homme et à son corollaire : la suffisance. " La force du
silence, p.157
* (Don Juan) " Une forte fièvre peut déplacer le point d'assemblage. La faim,
la peur, l'amour ou la haine peuvent le faire; le mysticisme également, et aussi
l'intention inflexible, qui est la méthode préférée des sorciers. " La force du silence,
p.223

* (Don Juan) " L'instruction a très peu de valeur. Les sorciers soutiennent que
la seule chose qui compte est le déplacement du point d'assemblage. Et ce
déplacement dépend de l'énergie accrue et non de l'instruction. " La force du silence,
p.165

La majorité d'entre nous a, au moins une fois dans sa vie, fait


l'expérience du déplacement du point d'assemblage. Cette expérience arrive
sans l'avoir prévue, nous laissant un souvenir étrange et impérissable. Pour
ma part, ça m'est arrivé la première fois lorsque j'avais 5 ans, lors d'une
maladie accompagnée d'une très forte fièvre. Tout le monde peut aisément
comprendre de quoi il s'agit. Les sorciers provoquent délibérément ce
déplacement pour apprendre.

d) Première, seconde et tierce attention


* (Don Juan) " La première attention, c'est tout ce que nous sommes en tant
qu'hommes ordinaires. [...] J'ai qualifié l'attention seconde de spécialisée parce que,
pour utiliser ces émanations qui n'ont pas servi, il faut des tactiques singulières,
élaborées qui exigent une discipline et une concentration suprêmes. [...] On accède à
la tierce attention quand la lueur de la conscience devient le feu intérieur : une lueur
qui allume non plus une bande après l'autre, mais toutes les émanations de l'Aigle qui
se trouvent à l'intérieur du cocon de l'homme. [...] Accéder à ce niveau d'attention
tout en conservant sa force vitale, [...] voilà l'accomplissement suprême pour les êtres
humains. " Le feu du dedans, p.72-73-74

* " Don Juan divisait notre conscience en trois parties inégales. Il appelait la
plus petite ‘ première attention ’ et il disait qu'elle est la conscience développée chez
les personnes ordinaires pour pouvoir s'orienter dans le monde de tous les jours; elle
comprend notamment la conscience du corps physique. Il appelait ‘ attention seconde
’" une autre portion, plus vaste, qu'il décrivait comme la conscience dont nous avons
besoin pour percevoir notre cocon lumineux, et pour agir en tant qu'êtres lumineux. Il
disait que l'attention seconde demeure à l'arrière-plan pendant la durée de notre vie,
à moins d'être attirée à l'avant-scène – délibérément par une forme d'éducation, ou
par un choc accidentel. Elle comprend la conscience du corps lumineux. Il appelait la
dernière portion, la plus vaste, ‘ tierce attention ’ – une conscience incommensurable
qui engage des aspects indéfinissables de la conscience des corps physique et
lumineux. " Le don de l'aigle, p.21

On voit donc que la première attention se rattache au tonal, la


seconde, au nagual. Quant à la tierce attention, c'est la réalisation complète
de la conscience de l'être.

* (Don Juan) " Le rôle d'un maître, dans la mesure où la perception de


l'apprenti est concernée, consiste à réorganiser tous les éléments de l'île (du tonal)
sur un côté de la bulle. [...] J'ai eu pour tâche de déranger ta représentation ordinaire
et non de la détruire. [...] La tâche du benefactor est de rompre la bulle sur le côté
qui a été nettoyé. Une fois que le sceau est brisé, le guerrier n'est plus le même. Il a
alors la maîtrise de sa totalité. La moitié de la bulle est le domaine absolu de la raison,
le tonal. L'autre moitié est le domaine absolu de la volonté, le nagual. " Histoires de
pouvoir, p.333-334

Munis de l'explication de termes particuliers au monde de don Juan,


nous voilà prêts à tenter de dégager ce qui se passe à la seconde étape sur la voie
de la connaissance, celle qui a trait au guerrier.

2)Le Guerrier

a) Le guerrier : un homme de savoir


Qu'on ne se méprenne pas sur le sens du mot guerrier.

* (Don Juan) " Un homme va au savoir comme il part pour la guerre, bien
réveillé, avec de la peur, du respect, et une assurance absolue. " L'herbe du diable et
la petite fumée, p.55

* (Don Juan) " Notre lot d'homme est d'apprendre, et quelqu'un va à la


connaissance comme il va à la guerre. [...] On va à la connaissance ou à la guerre
avec peur, avec respect, pleinement lucide du fait qu'on va à la guerre, et avec une
sérénité absolue. " Voir, p.117

* (Don Juan) " La guerre, pour un guerrier, ne se traduit pas par des actes
individuels ou collectifs stupides ou par une violence gratuite. La guerre, pour un
guerrier, est la lutte totale contre le moi individuel qui a privé l'homme de son pouvoir.
" La force du silence, p.157

Un homme de savoir est un guerrier


* " La vie d'un homme de savoir est une lutte perpétuelle. L'idée que c'est un
guerrier menant la vie du guerrier permettait d'atteindre la stabilité des émotions. "
L'herbe du diable et la petite fumée, p.203-204

Reprenons l'énoncé des quatre étapes sur le chemin de la connaissance.

* (Don Juan) " La première étape (de l'être) est celle où son lien avec l'intention est
rouillé, indigne de confiance. La seconde étape est celle où il parvient à le nettoyer. La
troisième étape est celle où il apprend à le manipuler. Et la quatrième étape est celle
où il apprend à accepter les desseins de l'abstrait. " La force du silence, p.229

b) Le travail sur soi : nettoyer


Le mot est clair concernant la deuxième étape : nettoyer

L'être a appris de plus en plus à interrompre son dialogue intérieur, ce


qui lui apporte une énergie supplémentaire. Il a eu peur et il sait qu'il aura
encore peur, mais il prend le risque de la connaissance en toute liberté, avec
respect. Il s'engage à fond délibérément. Ce travail sur lui-même lui
apportera des qualités qui feront de lui un être hors du commun.

* " Il (don Juan) ajouta que ce qui l'intéressait, en sa position de maître, était
d'arriver à m'impliquer à fond dans les thèmes de la vie et du fait de vivre; c'est-à-
dire, de m'engager pleinement à saisir la différence entre la vie, conséquence de
forces biologiques, et l'acte de vivre, une question de cognition. " L'art de rêver, p.52

* (Don Juan) " Le maître présente à son apprenti le comportement du


guerrier, il l'engage dans la modération, la sobriété et la force, qu'elles soient morales
ou physiques. " Histoires de pouvoir, p.333

Le guerrier recherche la modération :

* (Don Juan) " La modération nécessaire pour permettre au point


d'assemblage d'assembler d'autres mondes ne peut pas s'improviser. La modération
doit être mûre et devenir une force en soi avant que les guerriers ne puissent franchir
la barrière de la perception impunément. " Le feu du dedans, p.205

* (Don Juan) " Ce dont nous avons le plus grand besoin, c'est de modération,
et personne ne peut nous la procurer ou nous aider à l'obtenir que nous-mêmes. Sans
elle, le déplacement du point d'assemblage est chaotique, comme sont chaotiques nos
rêves ordinaires. " Le feu du dedans, p.174

* (Don Juan)" Rien ne peut mieux tremper l'âme d'un guerrier que le défi qui
consiste à traiter avec des gens impossibles qui se trouvent en position de pouvoir.
Seules de telles conditions peuvent faire acquérir aux guerriers la modération et la
sérénité nécessaires pour supporter le poids de l'inconnaissable. " Le feu du dedans,
p.29

* (Don Juan) " Dans la pratique, un guerrier prend des décisions avec une telle
prudence que rien de ce qui peut se produire ne peut par conséquent le surprendre et
encore moins épuiser son pouvoir. " Histoires de pouvoir, p.205

Le guerrier recherche l'impeccabilité :

* (Don Juan) " La seule chose qui compte est l'impeccabilité, c'est-à-dire
l'énergie libérée. " Le feu du dedans, p.103

* (Don Juan) " Le guerrier ne baisse la tête devant personne, mais en même
temps il ne permet pas que les autres baissent la tête devant lui. " Histoires de
pouvoir, p.34
* (Don Juan) " Tout ce qui est exigé, c'est de l'impeccabilité, de l'énergie, et
cela commence par un seul acte qui doit être délibéré, précis et soutenu. On acquiert,
si cet acte se répète assez longtemps, le sens d'une intention inflexible, qui peut
s'appliquer à tout. Si l'on y parvient, la route se dégage. Une chose en entraîne une
autre jusqu'à ce que le guerrier prenne conscience de tout son potentiel. " Le feu du
dedans, p.171

* (Don Juan) " L'impeccabilité n'est rien d'autre que le bon usage de l'énergie.
Mes exposés ne comportent pas le moindre soupçon de morale. J'ai épargné de
l'énergie et cela me rend impeccable. " Le feu du dedans, p.25

* (Don Juan) " la force intérieure, cela signifie un sens de l'équanimité,


d'indifférence presque, un sentiment de bien-être, mais par-dessus tout, cela signifie
un penchant naturel et profond pour l'étude, pour la compréhension. Les nouveaux
voyants appellent tous ces traits de caractère la modération. [...] Les nouveaux
voyants sont convaincus qu'une vie impeccable mène obligatoirement en elle-même à
un sens de la modération, et que celui-ci, à son tour, mène au déplacement du point
d'assemblage. " Le feu du dedans, p.170

* (Don Juan) " L'impeccabilité n'est pas la moralité. Elle lui ressemble
seulement. L'impeccabilité n'est que la meilleure utilisation de notre niveau d'énergie.
Naturellement, elle exige de la frugalité, du sérieux, de la simplicité, de l'innocence; et
elle exige par-dessus tout l'absence d'auto-contemplation. " La force du silence, p.230

* (Don Juan) " Un guerrier s'assure toujours que tout est parfaitement en
ordre, non pas parce qu'il va survivre à l'entreprise dans laquelle il s'engage, mais
parce que cela
fait partie de sa conduite impeccable. " Le voyage à Ixtlan, p.160
* (Don Juan) " Un guerrier ne peut pas être désemparé. Dans aucune
circonstance, il ne peut être ni étonné, ni effrayé. Un guerrier ne peut consacrer son
temps qu'à être impeccable; tout le reste épuise son pouvoir, alors que l'impeccabilité
le nourrit. " Histoires de pouvoir, p.259

Le guerrier apprend la patience :

* (Don Juan) " L'endurance consiste à attendre patiemment – sans


précipitation, sans anxiété – c'est une simple, joyeuse façon de différer ce qui doit
arriver. " Le feu du dedans, p.36

* (Don Juan) " Un guerrier n'a rien d'autre que sa volonté et sa patience et
avec elles il construit tout ce qu'il veut. " Voir, p.188

* (Don Juan) " Les guerriers ne gagnent pas leurs victoires en se cognant la
tête contre les murs, mais en les franchissant. Les guerriers sautent par-dessus les
murs, mais il ne les démolissent pas. " Histoires de pouvoir, p.74

Le guerrier apprend le détachement :


* " Le benefactor (un des guides de don Juan) dit à don Juan qu'un guerrier
n'est jamais en état de siège. Être en état de siège suppose que l'on possède des
biens personnels susceptibles d'être assiégés. Un guerrier ne possède rien dans le
monde, hormis son impeccabilité, et rien ne saurait menacer l'impeccabilité. " Le don
de l'aigle, p.201

* (Don Juan) " L'esprit d'un guerrier n'est pas poussé à l'indulgence et à la
complainte, pas plus qu'il n'est dirigé vers vaincre ou perdre. L'esprit du guerrier est
destiné uniquement au combat, et chaque combat est pour le guerrier sa dernière
bataille terrestre. Par conséquent pour lui, l'issue n'a pas d'importance. Au cours de
cette dernière bataille sur terre, le guerrier laisse son esprit s'en aller, libre et pur. Et
pendant qu'il poursuit sa bataille, parce qu'il sait que sa volonté est impeccable, un
guerrier rit et rit sans cesse. " Voir, p.277
* (Don Juan) " Un guerrier sait qu'il attend et il sait pourquoi il attend.
Pendant qu'il attend, il ne désire rien. Ainsi reçoit-il la plus petite des choses, elle est
plus qu'il n'en peut prendre. S'il a besoin de manger, il découvre un moyen parce qu'il
n'a pas faim. Si quelque chose le blesse, il trouve un moyen de l'arrêter, car il ne
souffre pas. Avoir faim ou souffrir signifie que l'homme s'est laissé aller et qu'il n'est
plus un guerrier. Les forces de sa faim et de sa souffrance le détruiront. " Voir, p.185

* (Don Juan) " Pour un guerrier, tout commence et finit avec lui-même. Mais
son contact avec l'abstrait le pousse à surmonter le sentiment de sa propre
importance. Alors le moi devient abstrait et impersonnel. " La force du silence, p.47

Le guerrier tente d'acquérir le contrôle de lui-même tout en sachant


s'abandonner :
* (Don Juan) " Un guerrier est un chasseur. Il calcule tout. Ça, c'est le
contrôle. Mais une fois tout calculé, il agit. Il se laisse aller. Ça, c'est l'abandon. Un
guerrier n'est pas une feuille à la merci du vent. Personne ne peut le pousser.
Personne ne peut rien lui faire accomplir contre lui-même ou contre son jugement
réfléchi. Un guerrier est accordé à sa survie, et il survit au mieux de toutes les
manières possibles. "

* (Don Juan) " Une des actions du guerrier consiste à ne jamais se laisser
impressionner par quoi que ce soit. C'est ainsi qu'un guerrier, même s'il voit le démon
en personne, ne laissera rien transparaître devant quiconque. Le guerrier doit avoir
une maîtrise de soi impeccable. " Histoires de pouvoir, p.190

* (Don Juan) " Un guerrier agit comme s'il contrôlait la situation, même s'il
tremble dans ses souliers. D'agir ainsi fait disparaître l'obsession. " Histoires de
pouvoir, p.75

Le guerrier apprend la sobriété :


* (Don Juan :) " Un guerrier est un chasseur irréprochable qui chasse le
pouvoir; il n'est ni saoul ni cinglé, et il n'a ni le temps ni l'envie de bluffer, de se
mentir à lui-même ou d'agir à contresens. L'enjeu est trop risqué pour qu'il se le
permette. L'enjeu est sa vie soigneusement élaguée, une vie qui réclama si longtemps
pour être réduite au strict nécessaire et à la perfection. " Le voyage à Ixtlan, p.94

Le guerrier apprend la reconnaissance :


* (Don Juan :) " Cette terre, ce monde. Il n'y a pas d'amour plus grand pour
un guerrier. [...] Un guerrier est toujours heureux parce que son amour est inaltérable
et que sa bien-aimée, la terre, l'embrasse et lui octroie des cadeaux inestimables. La
tristesse n'appartient qu'à ceux qui détestent ce qui les abrite. " Histoires de pouvoir,
p.383

Le guerrier développe de l'affection pour ses semblables :


* (Don Genaro* :) " La vie d'un guerrier ne peut pas être froide, solitaire et
dénuée de sentiments parce qu'elle est fondée sur l'affection, la dévotion, le
dévouement pour ceux qu'il aime. " Histoires de pouvoir, p.381-382

* (Don Juan :) " On doit apprendre à ne pas accorder d'importance, et non


pas à ne pas aimer. " Le second anneau de pouvoir, p.164

Le guerrier ne cède pas à l'apitoiement sur soi-même :


* (Don Juan) " Un guerrier reconnaît sa douleur, mais ne s'y abandonne pas.
[...] Il a confiance en son esprit impeccable et surtout il est pleinement conscient de
son efficacité. La joie que ressent un guerrier lui vient d'avoir accepté son destin et
d'avoir évalué en toute honnêteté ce qui se trouve devant lui. " Histoires de pouvoir,
p.379

* (Don Juan) " Ce n'est qu'en guerrier que l'on peut supporter la voie de la
connaissance. Un guerrier ne peut ni se plaindre ni regretter quoi que ce soit. Sa vie
est un défi perpétuel et les défis ne peuvent pas être vraiment bons ou mauvais. Les
défis sont simplement des défis. " Histoires de pouvoir, p.143

* (Don Juan) " Les guerriers sont incapables d'éprouver de la compassion


parce qu'ils ne s'apitoient plus sur eux-mêmes. Sans la force agissante de
l'apitoiement sur soi-même, la compassion n'a aucun sens. " La force du silence, p.47

Le guerrier apprend le sens du minutage :


* (Don Juan) " Un guerrier apprend à accorder sa volonté, à la mettre en
veilleuse ou à la régler, chaque fois qu'il le désire. " Histoires de pouvoir, p.237

* (Don Juan) " Avant de prendre une décision pense et inquiète-toi, mais une
fois qu'elle est prise, libère-toi des pensées et des inquiétudes. Ensuite il y aura des
millions d'autres décisions à prendre. " Voir, p.67

Le guerrier sait garder les yeux ouverts :


* (Don Juan) " La condition de guerrier exige d'être conscient de tout, à tout
moment. " Histoires de pouvoir, p.158

Le guerrier apprend l'humilité :


* (Don Juan) " Un guerrier débute avec la certitude que son esprit n'est pas
équilibré; puis, à force de vivre avec une maîtrise de soi et une lucidité totales, mais
sans hâte ni contrainte, il fait vraiment de son mieux pour acquérir cet équilibre. "
Histoires de pouvoir, p.44

* (Don Juan) " Un guerrier accepte son sort, quel qu'il soit, et le fait avec une
humilité profonde. Il accepte humblement ce qu'il est, non pas avec résignation mais
comme un défi vivant. " Histoires de pouvoir, p.34

* (Don Juan) " La confiance en soi d'un guerrier n'est pas celle de l'homme
moyen. L'homme moyen cherche la certitude dans les yeux d'un spectateur et nomme
cela confiance en soi. Le guerrier cherche à être impeccable à ses propres yeux et
appelle cela humilité. L'homme moyen est suspendu à son semblable, tandis que le
guerrier n'est suspendu qu'à lui-même. " Histoires de pouvoir, p.19

* (Don Juan) " Je ne connais que l'humilité du guerrier, et cette humilité


m'empêchera toujours de dominer qui que ce soit par mon savoir. " Histoires de
pouvoir, p.35

Le guerrier apprend le raffinement :


* (Don Juan :) " Un guerrier se tient constamment en garde contre la
grossièreté du comportement humain. Un guerrier est magique et implacable, c'est un
non-conformiste aux goûts et aux manières extrêmement raffinés, dont la tâche
mondaine consiste à aiguiser, mais aussi à camoufler ses piquants afin que nul ne
puisse soupçonner son implacabilité. " La force du silence, p.116

Bref,

* (Don Juan :) " La différence fondamentale entre un homme ordinaire et un guerrier,


c'est que le guerrier prend tout comme un défi, tandis que l'homme ordinaire prend
les choses, soit comme une bénédiction, soit comme une malédiction. " Histoires de
pouvoir, p.144

Malgré tout, des difficultés surviennent :


* (Don Juan :) " Un pessimisme impossible à vaincre s'empare du guerrier à
un certain point de sa démarche. Une impression de défaite, ou plus exactement
(peut-être) le sentiment de n'être pas digne, l'accable soudain, presque à l'improviste.
[...] La résolution du guerrier de vivre impeccablement en dépit de tout ne peut pas
être une stratégie appliquée pour assurer le succès. [...] En des moments pareils,
l'entraînement de toute une vie prend le dessus : le guerrier entre dans un état
d'humilité sans équivalent. " Le don de l'aigle, p.206-207

Rappelons les qualités énumérées :

La modération, l'impeccabilité, la patience, le détachement,


le contrôle de soi, la sobriété,
la reconnaissance, l'affection, l'absence d'apitoiement, le sens du minutage,
voir les choses en face, l'humilité et le raffinement.
c) L'art du traquage
L'être humain possédant toutes ces vertus est sûrement un être hors
du commun. Don Juan, au faîte de sa vie, nous dit que ce sont des traits que
nous pouvons développer et acquérir. Comment s'y est-il donc pris pour
apprendre à Carlos toutes ces vertus? Il lui a appris à traquer, à exercer un
contrôle sur la folie de sa vie de guerrier-sorcier. Don Juan résume ainsi "
l'art du traqueur : le contrôle du comportement ". La force du silence, p.16

* (Don Juan) " Pour les sorciers, l'art du traqueur est la fondation sur laquelle
tout ce qu'ils font est bâti. [...] On emploie aussi l'expression ‘ art d'observer
furtivement ’, [...] nous l'appelons l'art de la folie contrôlée. " La force du silence,
p.93-94

* (Gorda*) " Un traqueur traque tout, y compris lui-même... Nous pouvons


même traquer nos propres faiblesses... Cela se fait exactement comme on traque une
proie. Vous étudiez vos habitudes jusqu'à ce que vous connaissiez tout ce que font vos
faiblesses, et ensuite vous leur tombez dessus et vous les ramassez comme des lapins
dans une cage. " Le second anneau de pouvoir, p.274

* (Don Juan) " Il est possible d'insister, d'insister judicieusement, même


lorsqu'on pense que c'est inutile, mais d'abord nous devons savoir que tous nos actes
sont inutiles, et que malgré tout nous devons faire comme si nous ne le savions pas.
C'est ça la folie contrôlée du sorcier. " Voir, p.103

* " L'art du traqueur m'avait été présenté comme un ensemble de méthodes


et d'attitudes permettant à chacun de tirer le meilleur parti de toute situation
imaginable. " Le don de l'aigle, p.9-10

* (Don Juan :) " La folie contrôlée est l'art de la tromperie contrôlée ou l'art
de faire semblant d'être complètement absorbé par une action en cours – de feindre si
bien que personne ne peut deviner que cette action n'est pas l'action réelle. La folie
contrôlée n'est pas une tromperie totale, mais une façon sophistiquée, artistique
d'être séparé de tout, tout en continuant à faire partie intégrante de tout. La folie
contrôlée est un art. Un art très gênant et très difficile à apprendre. Beaucoup de
sorciers ne le supportent pas, non parce qu'ils trouvent dans cet art quelque chose
d'intrinsèque qui serait mauvais, mais parce qu'il faut beaucoup d'énergie pour
l'exercer. [...] Quand nous accédons à la sorcellerie, notre personnalité est déjà
formée et tout ce que nous pouvons faire, c'est pratiquer la folie contrôlée et nous
moquer de nous-mêmes. " La force du silence, p.246-247

* (Florinda* :) " Le premier principe de l'art du traqueur, c'est que le guerrier


ne se lance jamais dans le combat sans connaître les lieux. [...] Écarter tout ce qui
n'est pas nécessaire est le deuxième principe de l'art du traqueur. [...] Appliquez toute
la concentration que vous possédez à décider si vous engagez la bataille ou si vous la
refusez, car toute bataille est une lutte pour la vie. Tel est ce troisième principe de
l'art du traqueur. Un guerrier doit toujours être prêt à prendre sa dernière attitude ici
et maintenant. Mais non point à la débandade. Se détendre, se laisser aller, ne rien
craindre, voilà le quatrième principe de l'art du traqueur. Le cinquième principe est le
suivant : quand il est placé devant des risques qu'il ne peut pas résoudre, le guerrier
bat en retraite pendant un instant. [...] Mais après avoir appliqué le cinquième
principe, il faut passer au sixième : le guerrier comprime le temps; le moindre instant
compte. Dans une bataille pour la vie, une seconde est une éternité – une éternité qui
peut décider de l'issue. Le guerrier a pour objectif la victoire, donc il comprime le
temps. Il ne perd pas un seul instant. […] Appliquer ces principes provoque trois
résultats : le premier, c'est que les traqueurs apprennent à ne jamais se prendre au
sérieux; ils savent rire d'eux-mêmes. [...] Deuxième résultat : les traqueurs
apprennent à avoir une patience sans fin. Les traqueurs ne se hâtent jamais, ne se
rongent jamais. Et le troisième résultat, c'est que les traqueurs apprennent à acquérir
une capacité d'improvisation infinie. " Le don de l'aigle, p. 258-260-261-270

La tâche à accomplir durant l'étape du guerrier consiste donc à


prendre suffisamment de recul pour nettoyer son mental, acquérir une
capacité de comportement dépouillée de gestes inutiles envers soi tout
autant qu'envers les autres, tout en se moquant de soi-même.

d) La récapitulation de sa vie

Une autre tâche que doit accomplir le guerrier est celle de


faire la récapitulation de sa vie.

Il est tentant de faire un parallèle entre cette récapitulation et une


analyse psychologique/psychanalytique à laquelle s'attaque le guerrier :

* (Florinda*) " La récapitulation est le point fort des traqueurs [...]. Elle
consiste à se re-souvenir de sa vie jusqu'au détail le plus insignifiant. [...] La première
phase est un rappel bref de tous les incidents de notre vie qui se détachent d'eux-
mêmes pour s'offrir à notre examen. La seconde phase est un souvenir plus détaillé
qui commence systématiquement à un point qui pourrait être l'instant précédant celui
où le traqueur commence la récapitulation et qui, en théorie, pourrait remonter
jusqu'à l'instant de la naissance. [...] L'élément clé de la récapitulation est la
respiration. [...] En théorie, les traqueurs doivent se souvenir de tous les sentiments
qu'ils ont éprouvés dans leur vie. [...] Par elle (la respiration), le traqueur expulse les
filaments laissés en lui par les autres corps lumineux impliqués dans l'événement dont
il se souvient. " Le don de l'aigle, p.267-268

* (Don Juan) " La remémoration n'est pas la même chose que le souvenir. Le
souvenir dépend du type de pensée au jour le jour, alors que la remémoration est
dictée par le mouvement du point d'assemblage. [...] Le fait de se rappeler un
événement dans sa totalité grâce à un déplacement du point d'assemblage s'appelle la
remémoration des sorciers. " La force du silence, p.133

* (Don Juan) " L'acte du souvenir est entièrement incompréhensible. En


réalité l'acte de se souvenir de soi ne se borne pas au rappel de la relation vécue par
les guerriers dans leur conscience du côté gauche, mais retrouve en outre chaque
souvenir emmagasiné par le corps lumineux depuis l'instant de la naissance. Les
relations que vivent les guerriers en état de conscience supérieure ne sont qu'un
mécanisme pour inciter l'autre moi à se révéler sous forme de souvenirs. Cet acte de
mémoire, même s'il semble associé uniquement aux guerriers, demeure à la portée de
chaque être humain. Chacun de nous peut puiser directement aux souvenirs de notre
luminosité – et avec des résultats prodigieux. " Le don de l'aigle, p.289
* " Le problème du souvenir consistait donc en fait à unir notre côté gauche et
notre côté droit, à rapprocher ces deux formes de perception séparées en un tout
unifié. " Le don de l'aigle, p.156

e) L'ennemi du guerrier : la clarté

Il est bon de rappeler que l'apprenti avait pour tâche de vaincre


un ennemi : la peur.

Le guerrier rencontre un deuxième ennemi : la clarté.

* (Don Juan) " Lorsqu'un homme a vaincu la peur, la clarté l'a remplacée... Il
peut s'imaginer les nouvelles étapes du savoir, tout se trouve baigné d'une clarté
violente. Il sent que plus rien n'est caché. [...] Cette clarté d'esprit, si difficile à
atteindre, si elle dissipe la peur, aveugle également. Elle pousse l'homme à ne jamais
douter de lui-même. Or cela n'est qu'une erreur. [...] Si l'on cède à cette puissance
apparente, on est devenu le jouet du deuxième ennemi, et l'apprentissage s'en
trouvera tout faussé. La précipitation remplacera la patience. [...] Il faut défier cette
clarté, et ne l'utiliser que pour voir, attendre avec patience avant de faire un autre pas
que l'on aura soigneusement préparé. " L'herbe du diable et la petite fumée, p.87-88

Le guerrier se familiarise avec le monde du nagual et la clarté peut


donc l'aveugler :

* (Don Juan) " Le but de l'entraînement du guerrier n'est donc pas de lui
apprendre à ensorceler ou à faire des charmes, mais à préparer son tonal à ne pas
déconner. " Histoires de pouvoir, p.231

* (Don Juan) " Un guerrier n'abandonne jamais l'île du tonal. Il l'utilise. "
Histoires de pouvoir, p.207

Un concept important doit être retenu dans cette étape de l'être sur la
voie de la connaissance. C'est l'idée de la mort.

* (Don Juan) " Seule l'idée de la mort détache suffisamment l'homme au point
de le rendre incapable de s'abandonner à quoi que ce soit. Seule l'idée de la mort
détache suffisamment l'homme au point qu'il ne peut plus considérer qu'il se prive de
quelque chose. Un homme de cette sorte ne désire, malgré tout, absolument rien, car
il a acquis un appétit silencieux pour la vie et toutes les choses de la vie. [...] Un
homme détaché, homme qui sait qu'il n'a pas la possibilité d'éviter sa mort, n'a qu'une
seule chose sur laquelle il puisse s'appuyer : le pouvoir de ses décisions. Il doit être,
pour ainsi dire, le maître de ses choix. Il doit clairement comprendre que son choix
dépend de lui seul et qu'une fois fait il n'y a plus de temps pour des regrets ou des
lamentations. [...] Et alors, conscient de sa mort, grâce à son détachement, et avec le
pouvoir de ses décisions, un guerrier fixe sa vie stratégiquement. La connaissance de
sa mort le guide, le rend détaché et silencieusement robuste. Le pouvoir de ses
décisions le rend capable de choisir sans regrets, et du point de vue stratégique son
choix est toujours le meilleur. Ainsi il accomplit tout ce qu'il doit faire avec plaisir et
avec une compétence sûre. " Voir, p.196

* (Don Juan) " L'homme qui s'avance sur le chemin de la sorcellerie doit à
tout moment faire face à une imminente annihilation et inévitablement il acquiert une
conscience aiguë de sa mort. Sans la conscience de la mort, il ne serait qu'un homme
ordinaire impliqué dans des actes ordinaires. Il n'aurait pas la puissance et la
concentration indispensables pour transformer son temps ordinaire sur terre en
pouvoir magique. Ainsi pour être un guerrier, un homme doit avoir, en tout premier
lieu et de manière vraiment authentique, une conscience aiguë de sa propre mort.
Mais se soucier en permanence de la mort contraindrait normalement tout homme à
se concentrer sur soi, et cela serait débilitant. Donc la seconde chose dont on a besoin
pour être un guerrier est le détachement. L'idée de la mort imminente, au lieu de
tourner à l'obsession, devient indifférence. " Voir, p.195

* (Don Juan) " Lorsque tu t'impatientes, tourne-toi simplement vers ta gauche


et demandes un conseil à la mort. Tout ce qui n'est que mesquineries s'oublie à
l'instant où la mort s'avance vers toi, ou quand tu l'aperçois d'un coup d'œil, ou
seulement quand tu as l'impression que ce compagnon est là, t'observant sans cesse.
[...] La mort est le seul conseiller valable que nous ayons. " Le voyage à Ixtlan, p.44

* (Don Juan) " Concentre-toi sur ce qui te lie à ta mort, sans le moindre
remords, sans la moindre tristesse, sans le moindre souci. Concentre-toi sur le fait
que tu n'as pas le temps, et laisse tes actes se dérouler en conséquence. Laisse
chacun de tes actes devenir ta dernière bataille sur terre. Ce n'est qu'à de telles
conditions que tes actes auront leur plein pouvoir. Sinon, aussi longtemps que tu
vivras, ils demeureront les actes d'un timide. " Le voyage à Ixtlan, p.88

* (Don Juan) " La prise de conscience de notre mort est la seule chose
capable de nous donner la force de résister à la contrainte et à la souffrance de nos
vies et à nos craintes en face de l'inconnu. " Le second anneau de pouvoir, p.282

* (Don Juan) " Sans une vision claire de la mort, il n'y a pas d'ordre, pas de
modération, pas de beauté. Les sorciers luttent pour acquérir cette perspicacité
capitale afin de pouvoir prendre conscience, au niveau le plus profond, que rien,
absolument, ne leur garantit que leur vie se poursuivra au-delà de l'instant. Cette
prise de conscience donne aux sorciers le courage d'être patients, mais d'agir, le
courage d'être consentants sans être stupides. [...] L'idée de la mort est la seule
chose qui puisse donner du courage aux sorciers. [...] Cela leur donne le courage
d'être rusés sans être vaniteux et, surtout, cela leur donne le courage d'être
implacables sans être suffisants. " La force du silence, p.119

* (Don Juan) " La mort est notre seul défi. Nous sommes nés pour relever ce
défi, que nous soyons des hommes ordinaires ou des sorciers. Les sorciers le savent;
les hommes ordinaires non. [...] La vie est le processus à travers lequel la mort nous
défie. La mort est la force active. La vie est l'arène. Et dans cette arène il n'y a que
deux rivaux, quel que soit le moment : soi et la mort. " La force du silence, p.121

Le guerrier a nettoyé son mental, il a appris à traquer,


il se familiarise de plus en plus avec le monde du nagual.
Il entreprend maintenant la troisième étape : la sorcellerie.
3) Le Sorcier
a) La sorcellerie et les caractéristiques du sorcier
* (Don Juan) " La sorcellerie est l'acte qui rend substantielles quelques
prémisses particulières d'ordre pratique et théorique concernant la nature et le rôle de
la perception dans notre saisie et notre modélisation de l'univers qui nous entoure. "
L'art de rêver, p.7

* ((Don Juan) " Tu n'apprends pas la sorcellerie à mesure que le temps passe;
ce que tu apprends, en revanche, c'est à économiser ton énergie. Et cette énergie te
servira à manier certains des champs d'énergie qui te sont aujourd'hui inaccessibles.
C'est cela la sorcellerie : la capacité d'utiliser des champs d'énergie que l'on n'emploie
pas pour percevoir le monde ordinaire que nous connaissons. La sorcellerie est un état
de conscience. La sorcellerie est la capacité de percevoir quelque chose que la
perception ordinaire ne peut pas appréhender. " La force du silence, p.10

* (Don Juan) " Nous sommes des êtres qui perçoivent et la perception
implique plus de possibilités que l'esprit n'en peut concevoir. [...] Pour se protéger de
cette immensité, les sorciers apprennent à maintenir un mélange parfait
d'implacabilité, de ruse, de patience et de gentillesse. " La force du silence, p.245

* (Don Juan) " Le fait que nos vies soient pleines d'occupations, nos intérêts,
nos soucis, nos espoirs, nos frustrations et nos peurs sont prioritaires et, si l'on
considère nos vies telles que nous les vivons au jour le jour, nous ne sommes pas
conscients d'être reliés à tout le reste. Je suis convaincu que l'idée chrétienne de
l'exclusion du paradis terrestre est une allégorie renvoyant à la perte de notre
connaissance silencieuse, notre connaissance de l'intention. La sorcellerie est donc un
retour aux commencements, un retour au paradis. " La force du silence, p.113

* (Don Juan) " La suffisance est la force qui maintient fixé le point
d'assemblage. Quand la suffisance est limitée, l'énergie qu'elle mobilise n'est plus
dépensée. Cette énergie accrue joue alors le rôle d'un tremplin qui projette le point
d'assemblage, automatiquement et sans préméditation, dans un voyage inimaginable.
Une fois que le point d'assemblage s'est déplacé, le mouvement lui-même entraîne un
éloignement par rapport à l'auto-contemplation, et cet éloignement assure, à son tour,
un lien de communication limpide avec l'esprit. C'est l'auto-contemplation qui a
commencé par couper l'homme de l'esprit. La sorcellerie est un voyage de retour.
Nous retournons victorieux vers l'esprit, après être descendus en enfer. Et de l'enfer,
nous rapportons des trophées. La compréhension en est un. " La force du silence, p.
166

* (Don Juan " La sorcellerie devient une tentative pour rétablir notre
connaissance de l'intention et en recouvrer l'usage sans y succomber. " La force du
silence, p.114

* (Don Juan) " On pourrait définir la sorcellerie comme la procédure consistant


à nettoyer son propre lien de communication avec l'intention. Cette ‘ procédure de
nettoyage ’ est très difficile à comprendre, ou à apprendre. C'est pourquoi les sorciers
divisent leur enseignement en deux catégories. L'une consiste en un enseignement
destiné à l'état de conscience de la vie quotidienne, où le processus de nettoyage se
présente d'une manière déguisée. L'autre consiste en un enseignement destiné aux
états de conscience accrue, [...] et dans lesquels les sorciers puisent la connaissance
directement de l'intention, sans intervention gênante du langage parlé. " La force du
silence, p.12

* (Don Juan) " Les sorciers ont un sens de la connaissance directe des choses.
Le degré de leur certitude dépend de la force et de la clarté du lien qui est en eux. Le
sentiment que tout le monde connaît sous le nom d'‘ intuition ’ est l'activation de notre
lien avec l'intention. Et comme les sorciers recherchent délibérément la
compréhension et le renforcement de ce lien, on peut dire qu'ils savent tout par
intuition, infailliblement et exactement. Lire les présages est une chose banale pour
les sorciers – les erreurs ne surviennent que lorsque les sentiments personnels
interviennent et obscurcissent chez le sorcier le lien de communication avec
l'intention. Autrement, leur connaissance directe est tout à fait exacte et fonctionnelle.
" La force du silence, p.31

* (Don Juan) " Un sorcier cherche à agir plutôt qu'à parler et, dans ce dessein,
il se procure une nouvelle description du monde, une nouvelle description où la parole
n'est plus aussi importante et où les actes nouveaux ont des reflets nouveaux. "
Histoires de pouvoir, p.41

* (Don Juan) " La sorcellerie c'est appliquer sa volonté à un ‘ joint clé ’. La


sorcellerie est une interférence. Un sorcier cherche et trouve le ‘ joint clé ’ de tout ce
qu'il veut affecter, et là il applique sa volonté. [...] Il a seulement besoin de savoir
comment faire usage de sa volonté. " Voir, p.257

* (Don Juan) " Le défi est de prendre dans ce monde seulement ce dont nous
avons besoin, pas une miette de plus. Savoir ce dont il a besoin est la virtuosité du
sorcier, mais ne prendre que ce dont il a besoin est son suprême accomplissement. "
L'art de rêver, p.139

L'apprenti avait vaincu un premier ennemi : la peur.


Le guerrier avait vaincu un deuxième ennemi : la clarté.
Le sorcier rencontre un troisième ennemi : le pouvoir.

b) L'ennemi du sorcier : le pouvoir


* (Don Juan) " Le pouvoir est le plus puissant de tous les ennemis. " L'herbe
du diable et la petite fumée, p.88
* (Don Juan) " La puissance qu'il poursuit depuis si longtemps lui appartient
enfin. Il en fera ce qu'il voudra. [...] Ses désirs font loi. [...] Le pouvoir fait de lui un
homme capricieux et cruel. [...] Cet homme n'aura pas su se dominer, il ignore quand
et comment se servir de cette puissance... " Il lui faut défier le pouvoir délibérément.
Il doit comprendre que cette puissance qu'il lui a semblé conquérir ne sera en fait
jamais à lui. Il doit se dominer à chaque instant, manier avec précaution et fidélité
tout ce qu'il a appris. S'il voit que la clarté et la puissance, sans la raison, sont encore
pires que l'erreur, alors il atteindra le point où tout est sous son contrôle. " L'herbe du
diable et la petite fumée, p.88-89

Certains êtres succombent au pouvoir :


* (Don Juan) " Celui qui possède plus d'énergie que nous peut faire n'importe
quoi de nous. Par exemple, le nagual Julian* aurait pu me transformer en ce qu'il
voulait, un démon ou un saint. Mais, nagual impeccable, il me laissa être moi-même.
Les sorciers d'antan étaient très loin d'agir aussi impeccablement et, avec leur
acharnement constant pour dominer les autres, ils créèrent une situation
d'obscurantisme et de terreur qui se transmit de maître à disciple. " L'art de rêver,
p.250

* (Don Juan) " La caractéristique des voyants* lamentables est qu'il sont prêts
à oublier la splendeur du monde. Ils se laissent submerger par le fait qu'ils voient et
croient que c'est leur génie qui compte. Un voyant doit être un parangon de vertu
pour surmonter la négligence presque invincible propre à notre condition humaine. Ce
que les voyants font de ce qu'ils voient est plus important que voir en soi. " Le feu du
dedans, p.50

Connaître les constituants de la vie d'un sorcier pourrait être fort utile
dans certaines circonstances :

* (Don Juan) " Il n'est pas nécessaire d'être étudiant en sorcellerie pour
déplacer son point d'assemblage. Parfois, à cause de circonstances naturelles mais
dramatiques, comme la guerre, la privation, la tension, la fatigue, le chagrin,
l'impuissance, le point d'assemblage des hommes subit des mouvements profonds. Si
les hommes qui se sont trouvés dans des circonstances de ce genre pouvaient adopter
l'idéologie d'un sorcier, ils pourraient amplifier au maximum ce mouvement naturel
sans problème. Et ils chercheraient et trouveraient des choses extraordinaires au lieu
de faire ce que les hommes font dans ces conditions : désirer ardemment le retour à
la normale. " La force du silence, p.231

Les Quatre Orients Féminins


Femme de L'Est
"Elle s’appelle ordre. Elle est optimiste, légère et douce,
insistante comme une brise continue".

"Brise légère et insistante", numéro 1, agent double ! L’Est représente


l’ordre.
La particularité de la Femme de l’Est réside dans sa douceur innée tant dans
son comportement verbal que dans ses gestes. Elle est diplomate, et charmante.
Son corps physique se métamorphose rapidement du féminin au masculin. Sa
sensualité innée s’inscrit dans la courbe sensuelle de ses épaules.

Ses jeux de rôle sont nombreux s’adaptant rapidement à la personne et à la


situation qui s’offrent à elle (Agent double). Elles font d’ailleurs la joie des metteurs en
scène et réalisateurs tant leur capacité à jouer est illimitée.
Peu de masculins résiste à ses charmes de petite fille. La séduction est son
arme favorite au risque bien souvent de s’y perdre. Car, au plus profond de son Être,
l’Est aime la compagnie des femmes, notamment celle de son propre pattern
énergétique. Cette préférence non assouvie due aux convenances sociales et
familiales peut s’avérer douloureuse pour Elle.

L’Est aime apprendre, voyager. Elle a une grande affinité pour la spiritualité,
mais son jugement est généralement exagéré. Sa nature profonde est celle de se
cacher en permanence. Le monde extérieur lui paraît agressif.
L’Est est numéro 1, et ce fait part d’un constat pragmatique dans sa façon
d’élucider un problème, certaine d’avoir raison, elle attend souvent trop longtemps
jusqu’à l’extrême pour se faire accompagner dans sa démarche, son ego démesuré
s’inscrit ici , la Femme de l’Est souffre toujours de raideurs cervicales, dues à sa fierté
exagérée. Il est toujours bon de le lui rappeler en lui donnant un sens profond à ce
constat tout en lui expliquant par la même occasion que tous nos défauts ne sont que
l’exagération de nos qualités. Ainsi, le besoin de s’aider toute seule, est une qualité
d’autonomie et d’indépendance recherchée par la Femme de l’Est.

L’Est se retrouve souvent dans les métiers du soin à la personne nécessitant


douceur et apaisement : aide-soignante, kiné, ostéopathe, masseuse. Sa complétude
énergétique masculine est l’Érudit ou Homme de Connaissance.

L’est se distingue à des taches presque imperceptibles dans sa luminosité,


semblables à de petites zones de dépigmentation.

Femme du Nord

"La deuxième est le nord. Elle s’appelle force. Elle est fertile en ressources,
agressive, directe, tenace comme un vent violent"

Sa beauté est froide et glaciale, elle est coquette, aime le luxe. Parmi les
Quatre Orients Féminins, la femme du Nord est celle pour qui l’apparence compte le
plus.
Elle est franche et directe, son énergie rougeoyante dégage une présence telle
que nul ne passe à côté d’elle sans la remarquer. Elle aime l’abondance, l’argent, les
fêtes mondaines et n'est pas une adepte innée de la solitude.
La femme du Nord a un penchant naturel pour le dénigrement d’elle-même et
des autres. Son autorité est celle de la maîtresse à l’esclave. Le centrage de cette
qualité est que le Nord aime diriger, commander, déléguer et peut le faire avec brio !
Face au chaos, le Nord regorge de ressources internes étonnantes, entamant
tambour battant les résolutions de problèmes. Elle aura tendance à ne les utiliser
qu'en cas extrême, très proche de l’extrême onction ! Ce qui la freine c'est
l'apparence, la matière, elle s'y attache. Il lui faut donc bien souvent pour ne pas dire
toujours, s'octroyer un coup dur d'ordre physique pour enclencher une démarche
intérieure.
On les retrouve souvent dans des postes de direction d’entreprise, de galerie,
manager, coaches, agents d’artistes, etc. La Femme du Nord est naturellement belle
et élégante. Il y a chez elle, une symétrie dans son visage.
Si la Femme du Nord ne joue pas son rôle, elle devient très vite aigre dans
ses propos, et remplie d’amertume ce qui lui fait perdre sa beauté physique, rarement
son élégance. La complétude énergétique masculine de la femme du Nord est le
Guerrier.

Le nord possède une radiation qui recouvre tout. Le nord femelle répand une
lueur rougeâtre, presque comme de la chaleur.

Femme de l'Ouest

"La troisième est l’ouest. Elle s’appelle sentiment. Elle est portée à
l’introspection, pleine de remords, rusée, sournoise comme une bouffée de
vent glacé"
L’Ouest est le vent de folie sournois et imprévisible car, il surprend quand on
s’y attend le moins.
Dés son plus jeune âge, l’Ouest est fréquemment repoussé du monde
extérieur, que ce soit au niveau familial ou scolaire, car son lien avec l’Invisible la fait
se comporter de façon étrange, circonstance qui lui permet très jeune de rejoindre
une profonde solitude qu’elle apprend à aimer.

Ce qui la caractérise le plus, c’est son dédain pour la séduction.


La femme de l’Ouest a très peu de jugement et passe très rapidement d’un
problème à sa résolution.

C’est une femme de sentiments. Elles le démontre néanmoins très peu dans
ses comportements extérieurs, n’étant pas une fan des contacts physiques.
Si vous approchez une Femme de l’Ouest, adopté la lenteur, version pas de
chat !
L’Ouest excelle dans les métiers dits "difficiles" : assistantes sociales,
hôpitaux psychiatriques, gestion de handicaps lourds.

Elles aiment la nature, sont d’une créativité débordante et originale.

Si vous croisez une femme de l’Ouest, il est recommandé d’être soi-même ou


s’en écarter très vite, car tout mensonge, ou hypocrisie vous coûtera une crise de sa
plus belle folie, son cœur touche toujours juste, et son indifférence à votre égard vous
laissera un air pantois. Sa complétude énergétique masculine est l’Homme de l’ombre
ou Organisateur en coulisse.

L’ouest possède une pellicule mince qui l’enveloppe et qui le fait paraître plus
sombre que les autres.

Femme du Sud

"La quatrième est le sud. Elle s’appelle croissance. Elle est


nourrissante, bruyante, timide, tiède comme un vent chaud".
La Femme du Sud, forte et puissante, se nomme, ‘Gardienne’, ‘Portail’. Elle est
Gardienne de son territoire, Portail, car c’est elle qui décide qui entre et qui sort de
son territoire, ses décisions ne sont pas négociables.
C’est une "mama", protectrice, dans son opulence, elle est charnelle, et
maternelle reflétant ainsi la beauté et la puissance de la terre. Elle peut être violente
et impulsive, une explosion de son pouvoir personnel peut aisément être
comparée à un volcan en éruption .
Elle fait peu cas de son allure extérieure et son énergie est clignotante ! Cela
se remarque au Tai Chi, par le changement clignotant de son humeur ; elle peut
arriver grise et défaite, et repartir, claire et souriante ; cela se remarque également
dans sa façon de vous regarder, son regard clignote !
La Femme du Sud a beaucoup de mal à recevoir des ordres, et à bouger son
corps.
Ce qui est merveilleux à voir c’est sa timidité au cœur de toute cette
puissance et cette force !
Le Sud excelle dans les réunions de pouvoir, c’est-à-dire, qu’elle aime
organiser des rencontres entre les Êtres, et s’occupe de toute l’organisation.
Inutile de mentionner que chaque Être se sentira à ce moment-là bien,
baignant dans une ambiance chaleureuse, maternelle, de sécurité et d’abondance
favorisant ainsi les échanges au sein du groupe.
Les enfants qui ont une maman Sud la craignent tout en l’aimant car ils
sentent auprès d’elle une sécurité enveloppante et incomparable. Sa complétude
masculine est l’Assistant.

Le sud a un éclat intermittent, il brille pendant un instant puis se ternit et se


remet à briller.

Au Féminin Sacré ….. je déploie les Ailes de l’Intention ….


Et la chevauche ….Parcourant ainsi les vastes plaines de l’Infini ….
J’appelle les 4 Orients Féminins....à la Danse Sacrée du Feu de
l’Esprit….

Les 4 Patterns Énergétiques Masculins

L’Érudit – L’Homme de Savoir


« Le premier type est l'homme de savoir, l'érudit ; c'est un être noble et
serein, à qui l'on peut faire confiance ; il se consacre totalement à sa tâche,
quelle qu'elle soit. »
L'érudit, complétude énergétique masculine de l'Est, est un homme raffiné
tant dans ses propos que dans sa morphologie. Son corps physique, peut dans
certains cas, atteindre une très grande maigreur. Dans de nombreux cas, un
renforcement est visible en son plexus solaire, renfoncement prononcé chez certains
voire très prononcé chez d'autres.
L'érudit se reconnaît aisément par son sens de la diplomatie, car il
n'affectionne pas particulièrement les conflits et fera naturellement de son mieux pour
soit les éviter, soit les tempérer.
Son centre émotionnel est extrêmement sensible, et de par ce fait lui confère
une tendance non dissimulée à la dépression surtout lorsqu'il s'agit de relations
sentimentales. Il prend tout très à cœur et c'est en cela, que l'on peut observer
chez l'érudit l'art de se consacrer corps et âme à sa tâche.
Il est donc recommandé pour l'érudit, de bien connaître son extrême
sensibilité à fleur de peau afin que celle-ci par manque de conscience de sa part, ne
l'entraîne dangereusement vers un fond de déprime.

Cet homme de Cœur, s'épanouissant dans les voyages, l'étude,


l'enseignement aime partager sa Connaissance avec simplicité. Il est donc également
un excellent pédagogue.

L’érudit a une sorte de creux, une dépression plus claire dans son plexus
solaire. Chez certains hommes de savoir, on dirait une brillance comme un miroir sans
reflet.

Le Guerrier ou L'Homme D'Action


« Le deuxième type est l'homme d'action, très versatiles, compagnon
d'humeur capricieuse et changeante. »
Le guerrier, ou homme d'action, grand ou d'allure trapue, a une ossature
massive. Il a le sens du commandement, et il n'est donc pas étonnant que le guerrier
soit la complétude énergétique masculine du Nord.

Indépendant, autonome, il porte souvent le masque d'un Être affectionnant


particulièrement le côté solitaire, silencieux, offrant stabilité à qui le côtoie. Que l'on
ne s'y trompe pas pour autant, le guerrier aime les festivités mondaines, l'apparence,
le luxe.

Son côté versatile, changeant d'humeur en une fraction de seconde, passant


d'un air bougon à l'humeur joyeuse, nous révèle ici sa qualité d'adaptation rapide à
toute situation.

Le guerrier est très pragmatique, affichant d'ordre général un air sceptique,


sous le couvert d'un air silencieux, quant aux sujets dits "spirituels". Il aborde
rarement une conversation impliquant l’Être de façon profonde, ce qui ne signifie
absolument pas qu'il en soit désintéressé. Il serait plutôt enclin à pratiquer seul dans
un coin, utilisant vidéo, livres, pendant un temps, le temps de se faire une "idée" sur
la question, et le cas échéant, de se mettre en quête de trouver son "Maître".

La pédagogie utilisée pour le guerrier, lors de l'enseignement du Tai Chi, doit


être dotée de sens. Ceci est certes, primordial pour tous les patterns, qu'ils soient
féminins ou masculins, mais chez le guerrier, c'est un fait à ne pas omettre, car le
guerrier a un tendance très forte à tout vouloir contrôler. Ceci implique chez lui un
mental très puissant, le freinant considérablement dans son exploration interne et
donc énergétique amenant à la souplesse.
Ainsi, la pratique en groupe, permet au guerrier d'assouplir son Esprit, en
expérimentant la collectivité, ce qui n'est pas vraiment son fort. Si son Esprit parvient
à s'assouplir, son corps, souvent rendu très lourd par la crispation interne redeviendra
plus léger et plus souple.

L’homme d’action a des fibres émanant de la zone de vouloir. Le nombre de


ces fibres varie de un à cinq. Leur taille passe d’un simple fil à un gros tentacule
semblable à un fouet, d’un mètre cinquante à deux mètres cinquante de longueur.
Certains hommes ont jusqu’à trois de ces fibres développées en tentacules.

L'Homme de l'Ombre ou L'Organisateur en Coulisse


« Le troisième type est l'organisateur en coulisses, l'homme mystérieux,
inconnaissable. On ne peut rien dire de lui parce qu'il ne laisse rien percer de
lui-même. »
L'organisateur en coulisses ou homme de l'ombre, un livre ne suffirait pas à le
décrire ! Magicien, prestidigitateur, farceur, joueur, moqueur, un miroir bien souvent
dérangeant pour toutes les âmes qui se retrouvent face à lui !

Le regard sombre et pourtant si lumineux, son allure est sautillante et


dynamique. L'homme de l'ombre passe ainsi d'un comportement à l'autre très
rapidement. Son corps physique est proche de celui d'une taille de jockey, ses genoux
ne sont jamais tendus et présentent l'avantage en Tai Chi d'être souples et possédant
une belle détente dans les sauts.
S'il vit dans la nature, et c'est vraiment là où l'homme de l'ombre saura
s'épanouir merveilleusement, vous pourrez l'apercevoir, à marcher, courir, grimper aux
arbres, surtout ..... la nuit !
Ses exagérations, par manque de connaissance de lui-même peuvent très
facilement l'amener aux dépendances (drogues, alcool, sexe) et .... au poste de police
le plus proche. L'homme de l'ombre sent le soufre !
En Tai Chi, et ce malgré ses aptitudes corporelles extraordinaires, l'homme de
l'ombre devra travailler l'assiduité, qualité essentielle pour la pratique de cet art de
l'Esprit et du Corps.

Cet organisateur en coulisses, peut diriger une équipe entière sans se


dévoiler. Ses explosions de pouvoir se définissent par son aptitude sans précédent à
détourner l'attention d'une assemblée en une fraction de seconde. Sa complétude
énergétique féminine est l'Ouest, duo d'une étrangeté merveilleuse, visible que par les
yeux du Cœur !

L’homme des coulisses ne se distingue pas par un trait particulier mais par sa
faculté de créer, tout à fait spontanément, une explosion de pouvoir qui bloque
efficacement l’attention des voyants. En présence d’un homme de ce type, les
voyants, au lieu de voir, se trouvent noyés dans des détails hors du sujet.
L'Assistant - L’Éclaireur - Messager
« Le courrier constitue le quatrième type. Il est l'assistant, homme taciturne,
sombre qui fait tout très bien s'il est convenablement dirigé, mais qui ne peut
rien faire tout seul. »
L'assistant, éclaireur, messager est un être que l'on pourrait définir comme
étant un "incassable", bien entendu, tout corps a ses limites, néanmoins, il est bon
quand même de notifier la prépondérance de l'assistant aux côtés "casse-cou" ! Il lui
faudra donc dés son plus jeune âge, un encadrement de tout instant, incluant sans
conteste, des tâches aux consignes claires et précises.

Sa complétude féminine étant le Sud, elle saura remplir ce rôle à merveille, en


tant que mère ou compagne.
Dans tous les cas, l'assistant ne fait rien tout seul, il doit être dirigé et s'il ne
l'est pas il cherchera tout naturellement à accomplir sa tâche en trouvant son "chef".
Il est donc simple à comprendre que l'assistant joue un rôle efficace en tant que
protecteur.

L'assistant aime être au courant de toute information nécessaire à la


collectivité et il fera toujours son possible pour la dispatcher aux quatre Vents !

La particularité physique de l'assistant est qu'il possède des bras très longs.
Son humeur peut sembler de prime abord très enjôleuse, mais au fond de son être,
l'assistant est sombre et cela se lit très clairement dans l'expression de son regard.

En Tai Chi, l'assistant devra apprendre à se taire, et à exécuter exactement


les consignes demandées. Ainsi dirigé avec Justesse du Cœur, l'assistant s'épanouira
en toute beauté.

L’assistant n’a aucune configuration déterminante. Les voyants le voient


comme une lueur claire dans une coquille de luminosité sans défaut.

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