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9 juillet 1917.
1917.
6 août 1917.
19 mai 1918.
6 juin 1918.
9 juin 1918.
1920.
Mileke, qui a maintenant sept ans, vient de rentrer avec les trois
vaches qu’il a menées paître. Il crie dès la rue :
— Mère ! la bleue est enfin « willig » : ça suinte, et elle a sauté
trois fois sur les autres vaches.
— Ah ! fit la petite femme, il était temps : on la conduira demain
au taureau.
Mileke est allé tout de suite avec Fineke construire un fort sur un
tas de sable qui se trouve dans la cour de la ferme.
Ils sont chez moi à faire des cumulets sur le tapis. Fineke, en
jetant jambes par-dessus tête, découvre, dans un écartement, tout
son petit sexe. Mileke me regarde saisi, rougit, puis, la bouche en
rond, lève les yeux vers le plafond.
L’effarouchement de Mileke est que, moi, j’ai vu cela. Lui, mon
Dieu, il voit cela souvent, et n’y fait pas plus attention qu’à ses pieds
ou à sa tête.
29 juillet 1920.
Novembre 1914.
8 janvier 1915.
7 février 1915.
27 février 1915.
Deux grands-ducs, chacun isolé dans une cage d’un mètre carré.
A mon approche sous le parapluie, ils hérissent leur plumage
jaspé de toute la gamme des mordorés ; ils écarquillent comme des
phares leurs yeux orange ; ils dressent leurs oreilles en plumet ; ils
claquent leurs mandibules férocement ; puis ils m’observent.
Sous mon parapluie, ma tête était sans doute ombragée ; ils
pouvaient ainsi mieux voir mes yeux, agrandis par l’action de la
neige et du vent. De leur regard myope, ils me fixent, lèvent et
abaissent le corps en le balançant à droite et à gauche, comme pour
prendre leur élan vers ces deux points lumineux. Je me mis à
mouvoir expressément les yeux : leurs yeux d’or foncé, avec un
profond point noir au milieu, qui s’agrandissait et se rapetissait, se
fermaient de temps en temps d’un battement des paupières,
veloutées de petites plumes blanches. Ces yeux de lave brûlante et
ces claquements de mandibules sont d’une férocité grandiose.
Les dromées, bêtes qui ressemblent à des autruches, m’étonnent
par un battement de tambourin qu’on entend de l’intérieur de leur
corps, sans que leurs bouches se meuvent. Le gardien me dit que
c’est un son de contentement et de santé.
Dieu, que j’aime les bêtes ! Sans le jardin zoologique, Anvers me
serait maintenant odieux. L’Escaut, cette autre beauté de la ville, est
si tragiquement abandonné, il nous fait tant regretter la vie, le
mouvement, le bruit qu’amenait sa richesse, que je n’ai plus le cœur
d’y aller. Les premiers temps de la guerre, je l’aimais beaucoup,
ainsi beau par lui-même ; mais maintenant que le pays agonise par
l’absence de l’abondance qu’il nous amenait, j’y deviens trop triste.
28 février 1915.
5 mars 1915.