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d’incertitudes
PSI* 2012-2013
Lycée Chaptal
3 Table des matières
1.1 Notations
a) Notation scientifique
La notation (ou écriture) scientifique est une représentation d’un nombre réel sous la
forme d’un produit de deux facteurs. Le premier facteur est un nombre décimal dont la
valeur absolue de la partie entière est un chiffre comprise entre 1 et 9. Le second facteur
est une puissance entière de 10. Exemple : T = 298 K s’écrit en notation scientifique
T = 2, 98.102 K.
b) Notation ingénieur
La notation ingénieur consiste à exprimer un nombre réel sous la forme x · 10n , où x est
un nombre compris entre 1 et 999 et n est un entier multiple de 3. Exemple : U = 0, 045 V
s’écrit en notation ingénieur U = 45.10−3 V = 45 mV.
On conservera pour l’estimateur â les chiffres significatifs qui interviennent dans ∆a.
Exemple : le résultat U = 2, 5785 ± 0, 0127 V devra être mis sous la forme finale
U = 2, 578 ± 0, 013 V.
En l’absence de calcul d’incertitude, le résultat d’une mesure sera écrit avec au plus
3 chiffres significatifs.
En effet, avec le matériel utilisé au lycée, la précision est en général de l’ordre de 1%, ce
qui conduit à écrire les résultats des mesures avec 2 ou 3 chiffres significatifs.
V V
A dipôle A dipôle
E E
7 3. Incertitudes des mesures
Une erreur est aléatoire lorsque, d’une mesure à l’autre, la valeur obtenue peut être
surévaluée ou sous-évaluée par rapport à la valeur exacte de la grandeur.
∂f ∂f ∂f
∆A = ∆x + ∆y + ∆z
∂x ∂y ∂z
donne une estimation de l’incertitude de mesure sur la grandeur A.
• Règles de calcul classiques :
A=x+y+z =⇒ ∆A = ∆x + ∆y + ∆z ;
∆A ∆x ∆y
A = xm y n =⇒ = |m| + |n| .
|A| |x| |y|
c) Critiques
• Cette étude ne prend pas en compte toutes les causes d’erreur. Par exemple, lors de
l’étude de la résonance d’un circuit RLC, il faut apprécier la fréquence pour laquelle
le courant passe par un maximum. Cette imprécision est, en général, très supérieure
à celle déduite de l’indication d’un fréquencemètre.
• Les incertitudes sur les mesures primaires sont souvent estimées de manière empirique,
à moins de disposer de la notice des appareils de mesure.
9 3. Incertitudes des mesures
• Le niveau de confiance qu’on peut accorder aux diverses incertitudes n’est pas précisé.
On suppose qu’il est proche de 100%. Pour garder un tel niveau de confiance, le calcul
considère que toutes les erreurs vont dans le mauvais sens (d’où les valeurs absolues
dans les calculs) et cela conduit à des incertitudes assez grandes.
λ = 8, 630 ± 0, 018 mm .
L’analyse statistique représente une autre alternative pour les calculs d’incertitudes. Cette
démarche s’applique aux erreurs aléatoires.
lim x = xe .
n−→∞
où
• la quantité σ est appelé écart-type quadratique moyen ; ∫
√ ∞
• la constante 1/σ 2π permet de normaliser la loi de probabilité : P (x)dx = 1 .
−∞
Cette loi est très répandue car il suffit que les causes des erreurs aléatoires soient mul-
tiples et d’importance comparable pour qu’elle soit vérifiée.
11 4. Analyse statistique d’une série de mesures
La probabilité qu’une mesure xi tombe dans l’intervalle [xe − 2σ, xe + 2σ] est
∫ xe +2σ
P (x)dx = 0, 954 .
xe −2σ
[xe − σ, xe + σ] 68%
P(x)
2σ
2
xe x
3σ
4. Analyse statistique d’une série de mesures 12
Propriété :
lim σn−1 = σ .
n−→∞
Remarque : repérer σn−1 dans la liste des fonctions pré-programmées de vos calculatrices1 .
Dans l’hypothèse où toute erreur systématique a été écartée et où les mesures individuelles
xi sont réparties selon une loi gaussienne, il est possible d’approcher la valeur exacte xe
de la grandeur X avec une certaine probabilité.
Soit tn,p un coefficient, appelé coefficient de Student, dépendant du nombre n de
mesures et du degré de probabilité souhaité (p %). La valeur exacte xe a alors une proba-
bilité de p % de se trouver dans l’intervalle défini ci-dessous, appelé intervalle de confiance :
[ ]
σn−1 σn−1
x − tn,p √ ; x + tn,p √ .
n n
Par conséquent :
∑n
xi σn−1
X = x̂ ± ∆x avec x
b=x= i=1
et ∆x = tn,p √ .
n n
1
la notation de cette fonction peut changer d’une calculatrice à l’autre, σn−1 est parfois noté Sn ou Sx
13 4. Analyse statistique d’une série de mesures
Le coefficient tn,p est tabulé en fonction du nombre de mesures n pour différents niveaux
de confiance p. Par exemple, pour p = 95% et p = 99%, on a
n 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
tn,95% 4, 30 3, 18 2, 78 2, 57 2, 45 2,37 2,31 2,26 2,23 2,20
tn,99% 9, 93 5, 84 4, 60 4, 03 3, 71 3,50 3,36 3,25 3,17 3,11
n 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22
tn,95% 2,18 2,16 2,14 2,13 2,12 2,11 2,10 2,09 2,09 2,08
tn,99% 3, 05 3, 01 2,98 2,95 2,92 2,90 2,88 2,86 2,85 2,83
Limites des coefficients de Student pour les niveaux de confiance p = 95% et p = 99% :
lim tn,95% = 1, 96 et lim tn,99% = 2, 58 .
n→+∞ n→+∞
Commentaires
• Pour un même nombre n de mesures indépendantes, le coefficient de Student tn,p aug-
mente avec le niveau de confiance p souhaité.
• Pour un même niveau de confiance p donné, tn,p décroı̂t lorsque n augmente. Mais les
variations de tn,p avec n sont assez faibles. Par exemple, pour n ≥ 10, on a :
1, 96 ≤ tn,95% ≤ 2, 26 et 2, 58 ≤ tn,99% ≤ 3, 25 .
• Le coefficient de Student tn,p variant assez faiblement avec n, la largeur de l’intervalle
de confiance, liée à la précision de la mesure,
σn−1
∆x = tn,p √
n
√
dépend donc essentiellement du facteur n qui divise σn−1 .
Dans le cas où les coefficients de Student ne sont pas fournis, on pourra écrire le résultat
d’une série de mesures sous la forme (valable pour n ≥ 10) :
∑n
xi σn−1
X = x̂ ± ∆x avec x
b=x= i=1
et ∆x ≃ 2 √ pour p ≃ 95% .
n n
4.5 Exemple
• Série de mesures (n = 6) de l’intensité du champ de pesanteur g (m·s−2 ) :
9, 68 ; 9, 85 ; 9, 85 ; 9, 77 ; 9, 87 ; 9, 79.
• Valeur moyenne de g : g = 9, 80167 m·s−2 .
• Méthode de Student :
7, 11.10−2
∆g = 2, 57 · √ = 0, 075 m·s−2 .
6
Résultat de la série de mesures :
- - FIN - -