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Alexandre Lemaire

Création Littéraire Finale

Présenté à
Mme Julie Mercier-Plouffe

Communication Orale et Écrite


601-P14-ST

Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu
Le 9 mai 2017
Préface

Dans la création littéraire suivante, les lecteurs sont emportés dans la tête de Steve
Jobs, reconnu principalement comme étant le co-fondateur de la compagnie Apple. Cette
création se déroule le 24 janvier 1984, la journée du lancement du Macintosh. Le Macintosh
représente le premier ordinateur personnel de la famille des Macintosh, constituant une
révolution technologique incroyable et marquante. Plus précisément, ce témoignage décrit,
plus ou moins, les 30 minutes précédant l’événement de lancement du Macintosh.

Au niveau technologique, les années 80 ont été marquées par de nombreuses


révolutions. En effet, le Macintosh en est une d’entre-elles, probablement même l’une des plus
marquantes. Avec un écran de 9 pouces et une mémoire de 128k, le Macintosh était
grandement attendu par les foules mettant une pression énorme sur les épaules de Steve Jobs
et son équipe. Conséquemment, cette période dans la vie de Steve Jobs fût haute en
rebondissements tant au niveau personnel que relationnel. Ce grand entrepreneur n’a jamais
été en mesure d’avouer ouvertement ses différentes difficultés personnelles. C’est
principalement la raison pour laquelle cette création plonge les lecteurs directement dans la
tête de Steve Jobs à l’aide d’un journal personnel et non d’une lettre adressée à quelqu’un en
particulier.

Cette création est séparée principalement en cinq paragraphes bien distincts,


représentant différentes caractéristiques du lancement de Macintosh ou de la personnalité de
Steve Jobs. En effet, que ce soit l’importance qu’il a accordée à la diction du Macintosh
prononçant « hello », son autoritarisme envers ses employés, son souci incroyable du détail,
l’importance que celui-ci accorde au regard des autres sur lui, sa relation avec sa fille Lisa ou la
pression énorme que celui-ci s’impose à lui-même face aux ventes d’Apple… Bref, ce
témoignage permet aux lecteurs d’en apprendre davantage sur la personnalité même de Steve
Jobs.

Par le style d’écriture utilisé, c’est-à-dire principalement des phrases très courtes,
enchainées et sans fil d’Ariane bien clair, le lecteur est en mesure de vivre pleinement les
derniers instants avant le lancement du Macintosh. Effectivement, cette journée, telle que
témoignée par l’entourage de Steve Jobs, représenta probablement dans la vie de celui-ci, un
des moments les plus intense, fort en émotions et stressant qu’il a vécu. Conséquemment, c’est
par l’utilisation de ces courtes phrases, de nombreuses questions sans réponse et de quelques
figures de style que le lecteur est en mesure de comprendre davantage la tornade d’émotions
qu’a vécu Steve Jobs lors de cette journée.
24 janvier 1984 - 8h36

« Hello. » Je veux simplement qu’on me dise « hello ». C’est simple, non? Un mot.

Alors, si je comprends bien, j’ai mis une équipe complète de techniciens dirigée par
Andy pour qu’on me dise un seul mot et ils n’ont pas été capables? L’entièreté du Macintosh
est basée sur le fait qu’il nous dise bonjour et le jour du lancement celui-ci est trop gêné pour
parler? Ridicule. Totalement ridicule : Andy ne mérite même pas sa carte d’accès à ce
lancement et surtout pas un emploi dans ma compagnie. Si en ouvrant le Macintosh on ne me
dit pas « hello », un après l’autre ces techniciens se lèveront devant l’audience et le monde
entier saura que c’est leur faute. Présentement, le Macintosh n’a qu’une chance sur 6 de dire
bonjour. C’est-à-dire 5 chances sur 6 qu’Andy ait honte devant ses collègues, ses amis et sa
famille. Il lui reste 24 minutes et ces 24 minutes sont les plus importantes de sa vie.

8h39

Ces affiches « Exit » qui illuminent la salle en rouge comme si nous étions en plein
centre du désert, je les veux éteintes. Je veux qu’il fasse noir ici : pas gris, pas clair et
certainement pas rouge. Elles seront toutes éteintes, aucune exception. La loi? Quelle loi? Vous
expliquerez à ces gentils pompiers que nous changeons le monde ici. Ceci n’est pas un
lancement d’une nouvelle sorte de crème glacée ou d’une nouvelle glissade pour enfants.
Comment suis-je censé capter l’attention du public et mettre en valeur le Macintosh si ceux-ci
n’y voient que du rouge? J’ai choisi les couleurs de cet ordinateur et à ce que je sache, le rouge
n’en fait pas partie. Nous changeons le monde ici, on me comprend? Ces enseignes : elles
seront éteintes.

8h41

Mon chandail. Mon chandail est beaucoup trop foncé. J’ai besoin d’une poche. Mais oui!
C’est évident, j’ai besoin d’une poche pour y mettre la disquette à l’intérieur pour que je puisse
l’avoir avec moi sur scène. Je veux quelqu’un qui ira maintenant me trouver un spectateur
portant une chemise blanche, mais pas trop blanche, de ma grandeur avec une poche sur le
côté droit pour y mettre la disquette. Dites-lui que je lui échangerai son chandail contre un
ordinateur gratuit. C’est bien clair? Blanche. Pas beige, pas bleue : je la veux blanche. Je suis
beige, le Macintosh est bleu, alors ma chemise doit-être blanche.

8h46

Je n’ai pas de temps à perdre à rencontrer Lisa avant ce dévoilement. Ce n’est pas ma
fille. Pourquoi devrais-je la rencontrer s’il ne s’agit pas de ma fille. Le nom Lisa qui est donné à
la programmation de cet ordinateur est une coïncidence. Vous savez ce qu’est une coïncidence,
non? Imaginez que vous rencontrez une nouvelle personne au parc et que celle-ci a le même
nom que le vôtre. Alors, cela : c’est une coïncidence. Cette programmation a été nommée Lisa
pour « Local Integrated Software Architecture » et non pas le nom de cette jeune fille. C’est le
nom de ma programmation, non pas celui de mon enfant, car je n’en ai pas.

8h50

PERSONNE N’OUVRE LES PORTES. Personne n’essaie même de toucher à la poignée


d’une de ces portes tant et aussi longtemps que je, Steve Jobs, président de cette compagnie,
donne la permission à qui que ce soit. Quelqu’un d’autre ce soir aimerait perdre son emploi
comme Andy? Je suis comme Jules César, c’est-à-dire encerclé d’ennemis qui ne veulent que
mettre fin à mes jours ou à ceux d’Apple. Je ne veux plus qu’on me dérange. Nous allons
vendre 1 million d’unités d’ici les 90 premières journées et 20 000 par mois suite à cela, alors
foutez moi patience.

8h58

Nous sommes une compagnie technologique: nous ne pouvons commencer en retard.


Dans deux minutes, je veux que cette présentation commence et à 9h40, quand ce sera à mon
tour, je vais me faire dire « hello » par Macintosh dans ma chemise blanche, un silence perçant
et une noirceur totale. C’est mon heure : mon heure de changer le monde.

9h40 et 57 secondes.

« There have only been two milestone products… »1

Nombre de mots
Préface : mots
1
Citation tirée de la réelle présentation effectuée par Steve Jobs le 24 janvier 1984 qui débuta à 9h40 et 57
secondes (Heure de la Californie).
Création : mots

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