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Avec le concours

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET
IMPACTS SUR LA BRANCHE
Note de synthèse

DIFFUSION RESTREINTE
Note destinée uniquement aux membres de l’OMECA.

Intelligence artificielle – Impacts sur la profession / Note de synthèse / juin 2020 1


CONFIDENTIEL – NE PAS DIFFUSER
Avec le concours

Sommaire

Avertissements ......................................................................................................... 3

1. Quelques définitions et concepts de cadrage ................................................... 4


Intelligence artificielle – Définitions et précisions ................................................................................ 4
Intelligence artificielle : au croisement de 12 technologies ................................................................. 5
Blockchain ........................................................................................................................................... 6
Smart contracts ................................................................................................................................... 6
OCR (optical character recognition, en français « océrisation »). ....................................................... 6

2. Le contexte de la profession ............................................................................... 7


Un poids encore dominant des activités traditionnelles ...................................................................... 7
Des cabinets confrontés à des évolutions fortes de leur environnement ............................................ 7

3. Focus sur les applications potentielles de l’IA dans les cabinets ................... 8
Les applications de l’IA dans la profession d’expert-comptable.......................................................... 8
Les applications potentielles de l’IA pour les commissaires aux comptes ........................................ 11

4. Avec l’IA, un changement de paradigme économique ?..................................13


La data comptable et nouvelles missions.......................................................................................... 13
Formalisation d’un nouveau modèle ................................................................................................. 14

5. IA et conséquences pour la profession .............................................................15


IA et expertise comptable : quels impacts sur la profession ? .......................................................... 15
Des opportunités et des menaces pour la profession ....................................................................... 16

6. IA et digitalisation : des impacts sur les métiers ..............................................17


Cas des petits cabinets ou TPE : une priorité ................................................................................... 17
Pour les entreprises de taille moyenne ............................................................................................. 18
Quelques nouveaux métiers potentiels ............................................................................................. 19

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CONFIDENTIEL – NE PAS DIFFUSER
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Avertissements
Cette note de synthèse a été réalisée par le service Prospective et innovation de l’Opco Atlas, à partir
d’une analyses d’articles et de rapports portant sur l’intelligence artificielle et les impacts sur la
profession de l’expertise comptable, du commissariat aux comptes et de l’audit.
Elle a pour objectifs d’apporter des connaissances aux partenaires sociaux de l’OMECA sur le thème
de l’intelligence artificielle (IA) et de réfléchir des hypothèses de travail à affiner dans le cadre des futurs
travaux prospectifs.
Les informations restituées dans ce document n’engagent que leurs auteurs. Les sources et les liens
sont disponibles en fin de chaque partie.
Ce document est réservé aux membres de l’OMECA.

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1. Quelques définitions et concepts de


cadrage
Intelligence artificielle – Définitions et précisions

 Ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines


capables de simuler l'intelligence humaine.
Source : Larousse

 L'Intelligence Artificielle (IA) est la science dont le but est de faire faire par une machine des
tâches que l'homme accomplit en utilisant son intelligence.
Source : L'intelligence artificielle - Définition, généralités, historiques, domaines - Dominique Pastre

 La construction de programmes informatiques qui s'adonnent à des tâches qui sont, pour
l'instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent
des processus mentaux de haut niveau tels que : l'apprentissage perceptuel, l'organisation
de la mémoire et le raisonnement critique
Source : Marvin Lee Minsky, l'un des créateurs de l'intelligence artificielle

 L'IA repose sur un assemblage de nombreuses technologies de rupture, comme


l’apprentissage profond, qui passe par des activités répétitives, la reconnaissance, la
mémorisation, le calcul et le raisonnement logique. Ces techniques lui donnent une
puissance sans précédent de calcul et de traitement de la donnée.
La récente mise en place de réseaux neuronaux, de pousses synaptiques, algorithmes et
capteurs sophistiqués, ont renforcé son progrès. Pourtant, tous ces efforts et inventions
auraient été vains sans la big data, qui est le sang qui alimente en informations ces
systèmes auto-apprenants.
Dorénavant, l'IA est capable de mémoriser, analyser, prédire, calculer et même créer.
La seule capacité qui lui manque est l'abstraction. Elle exécute à la perfection, mais elle a
du mal à raisonner en dehors des algorithmes. C'est peut-être là où se situe la richesse
intellectuelle de l'humain.
Source : https://blog.hexagone-strategie.com/blog/lintelligence-artificielle-quel-impact-pour-lexpert-comptable-

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Intelligence artificielle : au croisement de 12 technologies


1 Réseaux Les réseaux neuronaux sont constitués de plusieurs couches de traitements dans
neuronaux lesquels sont analysées des données en entrée.
Après un premier passage pour déterminer les données en sortie, le processus
est renouvelé vers l'arrière pour déterminer les poids de chaque synapse afin de
diminuer l'erreur du modèle. Ce processus est renouvelé des millions de fois,
selon la taille du réseau neuronal, pour obtenir une erreur minimale.

2 Systèmes Les systèmes autonomes sont inspirés du système nerveux autonome humain,
autonomes qui descend la colonne vertébrale et fait fonctionner nos organes de manière
autonome (yeux, poumons, cœur, etc.).
Appliqué à une entreprise, il s'agit des travaux de maintenance
informatique pouvant être automatisés (exemple : analyse des journaux d'erreurs,
des journaux d'accès et diagnostic des anomalies).

3 Agent virtuel Un agent virtuel reconnaît les requêtes formulées verbalement par un utilisateur
afin de l'orienter soit vers une réponse pré-enregistrée (exemple : récupération de
mot de passe) soit vers un agent humain.
Il s'agit également de Siri, Cortana ou Alexa.

4 Apprentissage L'apprentissage automatique correspond aux méthodes statistiques utilisées afin


automatique de permettre aux machines « d'apprendre ».
Il s'agit par exemple de la régression logistique.
5 Représentation La représentation des connaissances est comment représenter une base de
des connaissances connaissances et comment rechercher des informations (émettre des requêtes)
au sein de celle-ci.
6 Reconnaissance La reconnaissance d'image s'est développée via les techniques d'apprentissage
d'image profond afin d'identifier les sujets figurant sur une image (exemple : animaux,
logos, etc.), avec un taux d'erreur le plus bas possible.

7 Traitement Le traitement automatique du langage naturel regroupe l'algorithmique relative à


automatique du l'analyse du langage naturel. L'exemple fourni en fin de l'article se base sur un
langage naturel algorithme de 9 étapes.

8 Raisonnement Autant l'apprentissage automatique peut être considéré comme une technique
machine mathématique d'optimisation, autant le raisonnement machine est utilisé dans le
cadre de la résolution de problèmes nécessitant un raisonnement abstrait.
Elle se base sur les connaissances acquises par la machine pour résoudre de
nouveaux problèmes, au contraire de l'apprentissage automatique (exemple :
AlphaGo ne peut pas jouer aux échecs).

9 Robot Le robot conversationnel, ou chatbot, est un automate de réponse à une


conversationnel conversation écrite. Il est basé sur des textes préprogrammés. Pareil pour les
(Chatbot) réponses reçues de l'utilisateur, elles doivent entrer dans un cadre préparé à
l'avance.

10 Apprentissage L'apprentissage profond est une branche de l'apprentissage automatique. Il s'agit


profond (deep principalement des algorithmes et méthodes statistiques liés aux réseaux de
learning) neurones.

11 Reconnaissance La reconnaissance automatique de la parole regroupe les techniques et les


automatique de la méthodes visant à traduire en texte informatique le langage parlé.
parole

12 Vision par La vision par ordinateur ou comment paramétrer les machines pour qu'elles
ordinateur puissent analyser des images en vue, par exemple, de reconnaissance faciale ou
d'analyse de mouvements.
Source : Article, Laurent Lanzini, Etat des lieux des technologies de l'intelligence artificielle dans la profession comptable,
18/11/2018, compta-online.com

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Blockchain
La Blockchain ou « chaîne de blocs » est une technologie de stockage et de transmission d'informations.
Par extension, ce mot désigne une base de données numérique décentralisée.
Souvent assimilée à un registre, cette base regroupe un historique de transactions électroniques (c'est
le « chain » dans Blockchain).
Cette technologie permet à des personnes connectées en réseau qui ne se connaissent pas, de :
• réaliser des transactions en quasi-temps réel à partir d'une même application
• s'affranchir des intermédiaires tels que les banques, notaires, cadastres
• s'assurer de la fiabilité et de la sécurité de leurs opérations
Source : www.banque-france.fr

Smart contracts
Il s'agit d'un transfert de valeur automatisé fondé sur des conditions mutuellement convenues, qui peut
avantageusement s'exécuter sur la Blockchain
La sensibilisation des clients aux nouvelles technologies qui permettent d'optimiser leur gestion
administrative quotidienne entre pleinement dans le cadre de la valorisation des missions et de la
recherche de mission à valeur ajoutée.
Que ce soit de manière sectorielle ou au cas d'usage, les smart contrats se développeront. Il convient
d'être vigilant vis à vis des activités des clients qui pourraient être concernés.
Source : La blockchain et les experts-comptables, https://www.compta-online.com/la-blockchain-et-les-experts-comptables-
ao1852

OCR (optical character recognition, en français « océrisation »).


L'OCR permet de transformer l'image d'un texte imprimé numérisé en un document textuel et de le
sauvegarder dans un fichier pouvant être exploité dans un traitement de texte, un scanner, une
application sur smartphone, pour l'import des données bancaires ou l'agrégation des factures
fournisseurs et les extraits de compte, etc.
L’automatisation de la saisie comptable peut également s’appuyer sur la technique du web scraping qui
consiste en l'extraction du contenu de sites Web, via un script ou un programme, afin de le transformer
pour pouvoir l'utiliser dans un autre contexte (par exemple, le référencement).
L’essor des techniques d’automatisation disponibles a permis qu’aujourd’hui de nombreux outils se
soient spécialisés dans la collecte des factures, des notes de frais et des relevés de comptes bancaires.
Source : Robotisation de la saisie comptable et intégration de l’intelligence artificielle dans la stratégie du cabinet
https://rfcomptable.grouperf.com/article/0465/ms/20181023143008602.html

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2. Le contexte de la profession
Un poids encore dominant des activités traditionnelles
Un cabinet d’expertise comptable exerce généralement cinq types de missions :

Activité Poids
(estimation)
1. Tenue des comptabilité et établissement des comptes annuels et déclarations fiscales 47 %

2. Surveillance et établissement des comptes annuels et des déclarations fiscales 22 %

3. Paie et travaux annexes 14 %

4. Commissariat aux comptes 8%

5. Conseil facturé distinctivement (juridique, fiscal, social, gestion ou informatique) 7%

6. Autres 2%
Source : SIC n°380 - janvier 2019 http://sic.experts-comptables.fr/sic-n%C2%B0-380/vie-de-lordre/la-r%C3%A9partition-du-
chiffre-d%E2%80%99affaires-des-cabinets

Des cabinets confrontés à des évolutions fortes de leur


environnement
Des évolutions réglementaires
• Le Règlement général sur la protection des données et la Directive sur les services de paiements
(DSP2),
• La DSN,
• La simplification administrative,
• Le relèvement des seuils du CAC
• Ou encore les discussions actuelles à Bruxelles sur le monopole des Experts comptables et des
commissaires aux comptes ;
Des évolutions technologiques, avec la transformation numérique
• L’arrivée des plateformes, c’est-à-dire d’outils qui modifient le modèle économique pour nombre de
petits cabinets exposés à cette concurrence,
• Le développement des besoins en compétences de gestion de données,
• Le développement d’outils SI permettant une automatisation des traitements et une gestion des flux
de données facilitées.
Une partie des activités jusque lors externalisées pourraient être de nouveau réinternalisées par les
entreprises. Concrètement, les activités à faible valeur ajoutée sont ainsi soit externalisées à l’étranger
ou transférées au client, via les nouveaux outils.
Des évolutions concurrentielles liées aux attentes des clients, de plus en plus
demandeurs…

• De services et de prestations juridiques,


• De conseil en plus des activités comptables strictes.

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3. Focus sur les applications potentielles


de l’IA dans les cabinets
Les applications de l’IA dans la profession d’expert-comptable
La reconnaissance des facturettes, à travers la technologie de reconnaissance
d’images
La technologie de reconnaissance d’images peut être ainsi utilisée en vue de la réalisation et la
comptabilisation des notes de frais avec une synchronisation avec les comptes bancaires.
Quelques exemples d’applications existantes : Cegid Cleemy, Concur, Evoliz, Expensya, Expensify,
Izyfrais, Jenji, N2F, Onexpense, Rydoo, Spendesk ou Tiime exécutent ce type de prestatation
L'automatisation de la saisie comptable grâce à la technique des réseaux neuronaux
L’automatisation de la saisie comptable est basée sur l’utilisation d'un logiciel de reconnaissance
optique de caractères ou OCR (optical character recognition, en français « océrisation »), qui permet
de transformer l'image d'un texte imprimé numérisé en un document textuel (collecte des factures, des
notes de frais et des relevés de comptes bancaires…).
Alors que l’OCR n’est pas capable de reconnaître tous les éléments des factures, les réseaux
neuronaux permettent de traiter jusqu’à 100 % des éléments y figurant : les données chiffrées bien sûr,
avec la ventilation par codes/taux de TVA, mais également les codes analytiques le cas échéant.
Aujourd’hui, il existe déjà des systèmes intelligents, tels Expensya, Tiime, Conciliator Expert, le Portail
de gestion collaborative de Cegid, Loop, Wity ou Yooz.
Les premiers retours d’expérience font ressortir de 30 % à 50 % de gains de productivité sur ces tâches
de saisie comptable grâce à l’automatisation. Lorsqu’elle est performante, les collaborateurs n’ont que
les écritures en anomalie, ou bien les factures non traitées par le système, à « solutionner » et à traduire
eux-mêmes en comptabilité. Ils sont également amenés à effectuer un contrôle qualité des écritures
comptables rentrées dans le système. Ces opérations sont à plus forte valeur ajoutée que les opérations
de simple saisie comptable.
La détection des anomalies
L'intelligence artificielle peut être utilisée dans la détection des anomalies et des anormalités : une
facture trop élevée par rapport aux précédentes, un document manquant, un début de fraude. Elle
permettrait une plus grande efficacité comptable.
Par ailleurs, l’IA garantit une meilleure fiabilité de l’information, en évitant les erreurs humaines liées
aux ressaisies. Les enjeux en termes de réduction des coûts et de productivité sont colossaux.
La veille réglementaire à travers la représentation des connaissances
S'agissant de la représentation des connaissances, l'intelligence artificielle peut apporter une nette
contribution à l'exercice de veille réglementaire.
A titre d'exemple, dans le domaine de la réglementation bancaire, il existe l'application RegMind, qui va
puiser dans toutes les sources d'information réglementaire (ACPR, Code monétaire et financier, BCE,
BIS, etc.) pour en donner un condensé et visualiser les changements intervenus par rapport à la
réglementation précédente.
L’implémentation de Chatbots
Le recours aux chatbots peut intervenir pour répondre aux questions en langage naturel des utilisateurs
ou pour amener de manière plus fine du contenu de manière proactive (sur la Déclaration Sociale
Nominative ou les changements fonctionnels qu'induit le Prélèvement à la Source ou réglementation
bancaire par exemple) pourrait être utile pour les clients du cabinet comme pour l’expert-comptable.

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Une évolution vers l'analyse prédictive pour les experts-comptables


Que demande un chef d’entreprise pour piloter son entreprise ? Des indicateurs délivrés en temps réel
pour éclairer ses décisions. La seule production du bilan 2 à 4 mois après la date de clôture ne porte
donc plus la valeur ajoutée attendue. C’est pourquoi, des éditeurs de logiciels développent des outils
d’analyse prédictive visant à informer automatiquement l’utilisateur. Le logiciel pourra analyser les
besoins de trésorerie des entreprises clientes et prévenir le client que l'embauche d'un salarié génère
un besoin supplémentaire par exemple.
Mieux informé et plus rapidement, l'expert-comptable pourra poser les bonnes questions pour vendre
davantage de conseil aux entreprises.
Les évolutions liées à la Blockchain
La Blockchain est une technologie qui permet de conclure des contrats de manière totalement sécurisée
sans l'intervention d'un professionnel du droit ou du chiffre. Les données sont conservées sur un certain
nombre d'ordinateurs via une clé.
Plus besoin de tiers de confiance pour vérifier les contrats souscrits dans la chaîne. C'est une
technologie qui impactera forcément les experts-comptables et les commissaires aux comptes.
La Blockchain privée, potentiellement utilisée pour les contrats est loin d'être aussi gourmande en
énergie que ne l'est une Blockchain publique, ouverte, comme celle qui sert à la cryptomonnaie, le
bitcoin. Une Blockchain privée est tout à fait envisageable.
Une aide pour évaluer les effets d'une nouvelle réglementation
Les cabinets manipulent des milliers de données éparses sur ses clients et/ou prospects. En cas de
changement législatif, il n'est pas rare d'avoir des difficultés à évaluer l'impact de telle ou telle disposition
sur le chiffre d'affaires des clients, et a fortiori celui du cabinet. Dans l’hypothèse d’une IA qui disposerait
d'un accès total aux bases de données du cabinet, il serait possible de lui poser ce type de question :
• « Dis-moi IA, combien ai-je de dossiers dans le portefeuille du cabinet qui peuvent être soumis
à l'obligation de nommer un CAC dans les 3 ans avec une hypothèse de croissance de leur CA
de 2% ? »
• « IA, suite au Brexit, indique-moi le nombre d'entreprises dans le portefeuille du cabinet qui
réalise des ventes exports avec la Grande-Bretagne. »
Un référent technique capable de dialoguer avec les IA des éditeurs de documentation
Il est possible d’imaginer une IA qui accédera à toute la documentation connue (BoFIP, Legifrance,
Lexis Nexis, Francis Lefebvre, Revue Fiduciaire, etc.) et permettra de recouper avec les informations
présentes dans les fiches clients du cabinet.
Par ailleurs, la base de connaissance du cabinet s'enrichira au fur et à mesure des questions, sans
parler de la possibilité d'interconnexion des IA à un réseau/association technique d'expert-comptable,
voire avec une IA gérée directement par l'Ordre.
Une imputation comptable automatique cohérente avec l'activité de l'entreprise
L'imputation automatique reste plus du domaine algorithmique que de l'intelligence artificielle. Au-delà
de la simple reconnaissance de caractère, l'IA serait capable d'adapter le plan comptable des clients en
fonction de leur activité, des factures reçues, et du degré d'information souhaité par le dirigeant.
L'étape ultime serait une révision automatique des dossiers. Pas seulement une révision de la
cohérence, mais une vraie révision comportant un objectif cohérent avec l'activité et le niveau de risque
accepté par le cabinet.

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Une augmentation de la rentabilité du cabinet par suggestion de missions


A partir des données « clients », l'IA pourrait facilement exploiter cette mine (actuellement, quasi-vierge
d'exploitation récurrente) pour mettre en évidence des opportunités de mission à travers …
… l'analyse des flux internes aux dossiers individuels des clients
Exemple concret : optimisation de la trésorerie
De manière exhaustive, l’IA pourrait analyser les flux et positions de trésorerie de chacun des clients et
faire une projection des excédents éventuels, qui pourraient faire l'objet d'une rémunération, et ce avec
une marge d'erreur acceptable.
L'IA pourrait tenir compte des effets de saisonnalité observés dans le passé, et de l'évolution
économique au niveau du secteur, mais également prendre en considération le contexte économique
au niveau local.
Exemple concret : acquisition de nombreuses immobilisations, quid du contrat d'assurance ?
L'IA pourrait faire une analyse systématique et en temps réel des différentes dates d'échéance et/ou
suggérer la modification de ces contrats si des événements et/ou conditions ont été réunis. L'expert-
comptable peut alors accompagner le client dans cette phase importante de négociation et accroître
son rôle de conseil.
… les informations diverses présentes dans le dossier permanent
Les dossiers permanents recèlent de précieuses informations sur la société et ses dirigeants : contrat
d'emprunt, contrat de travail, contrat d'assurance, etc.
Anticipation du départ à la retraite du dirigeant
Cette mission semble pourtant applicable facilement au cabinet, mais le cabinet pourra la systématiser.
En effet, cette mission à valeur ajoutée pourrait être systématiquement proposée par l'IA à intervalle
périodique.
La mise en place d'une nouvelle réglementation sociale
Une nouvelle loi impacte directement l'environnement légal de votre client, l'IA peut instantanément
vous alerter dès la parution du texte, et vous proposer de prévenir vos clients afin de faire le point et de
choisir la meilleure option pour l'entreprise.
… l'analyse des informations non structurées : internet, réseaux sociaux
L’IA pourrait effectuer une veille concurrentielle et proposer des axes d'amélioration des actions de
communication. Sur la base des matrices coûts/opportunités, on peut imaginer la suggestion de
développement d'activité pour le cabinet et l'abandon d'autres activités. En outre, elle pourrait réaliser
le travail des Community managers, évaluer le ROI des actions réalisées sur les réseaux sociaux et
être la gardienne de l'e-reputation du cabinet.
…aide pour sécuriser notre obligation de conseil
Les clients sont de mieux en mieux informés et procéduriers. La principale conséquence malheureuse,
est que les experts-comptables verront engager de manière plus récurrente leurs responsabilités pour
défaut de conseil au cours de leur carrière.
En lien avec la jurisprudence de l'Ordre, l’IA pourrait alerter le signataire en cas de détection de signaux
qui sont aux prémices d'une éventuelle mise en cause de la responsabilité par le client et/ou un tiers.
Ces signaux étant le fruit de la mutualisation des cas observés par l'IA de l'Ordre.

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Les applications potentielles de l’IA pour les commissaires aux


comptes
L'optimisation de la conduite de la mission d'audit légal
Suggestion d'un plan de mission
A partir de l'analyse macro-économique du secteur dans lequel évolue l'entité, ainsi que des données
micro-économiques, l’IA pourrait suggérer un plan de mission aux commissaires aux comptes
signataires.
Envoi semi-automatique de questionnaire suite à la détection d'anomalie par l'IA et/ou
d'événements extérieurs présents sur internet : procès, perte de marchés, attaque(s)
informatique(s), etc...
Disponible 7j/7 et 24h/24, l’IA pourrait entretenir une veille permanente sur l'actualité qui impacterait les
clients. Cette veille consisterait à scruter les posts Facebook, les hashtags Twitter, les Snaps, etc...
Ces informations permettraient d'alerter le commissaire aux comptes, et l'IA pourrait lui suggérer
d'adapter, le cas échéant, son plan de mission et ses diligences.
Un couplage du machine learning et de l'IA
Le commissaire aux comptes n'a pas pour mission la recherche active de la fraude. Cependant,
dans l'esprit des normes, il convient de s'interroger sur le contrôle interne. On peut facilement imaginer
que l'IA pourrait adapter les questionnaires de contrôle interne au cas par cas.
Par ailleurs, on note des initiatives intéressantes dans d'autres secteurs ou domaines d'activités.
On peut citer le cas de PayPal, en effet, ce service de transaction financière « se sert du machine
learning afin de lutter contre les fraudes et le blanchiment d'argent à tous niveaux grâce à des
algorithmes sophistiqués. Ils détectent des anomalies dans les opérations là où des humains auraient
eu une approche globale, visant particulièrement les transactions impliquant des montants importants.»
Cet exemple illustre, ce que le couplage de technologie de haut niveau pourrait apporter aux
commissaires aux comptes.
Création d'un assistant personnalisé à destination des collaborateurs (optique de formation et
d'assistance documentaire)
Les activités des différentes entités auditées par le même commissaire aux comptes peuvent être
très variées. Conséquence directe, les besoins de formation des collaborateurs aux spécificités métiers
du client peuvent être importants.
L’IA pourrait former les collaborateurs, et le commissaire aux comptes lorsque l'entité auditée développe
une activité nouvelle.
En outre, sur le même modèle que l'IA d'un cabinet d'expertise-comptable, l'IA du commissaire aux
comptes serait connectée en temps réel à toutes les bases de données connues et pourrait ainsi
apporter la réponse la plus pertinente et surtout contextualisée au dossier audité par le collaborateur.
L'optimisation de l'organisation du cabinet
Proposition automatique d'une gestion de planning en fonction des différents intervenants et du
budget temps requis par les dossiers
La gestion des plannings d'intervention au sein d'un cabinet d'audit est un véritable casse-tête. Le temps
à allouer, hors demande de dérogation est déterminé par le Code de commerce. L’IA pourrait
facilement suggérer des plannings qui seraient fonction :
• du niveau de qualification et d'expérience des différents intervenants requis consécutivement à
l'analyse des risques ;
• du temps d'audit à allouer, compte tenu des différents agrégats de l'entité auditée ;

Intelligence artificielle – Impacts sur la profession / Note de synthèse / juin 2020 11


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• d'un aléa qui serait fonction de la moyenne du temps d'indisponibilité des collaborateurs par le
passé ;
• tenir compte du temps de déplacement domicile/lieu de l'audit de chaque collaborateur afin
d'optimiser leur temps de travail et réduire les temps de déplacement.
En outre, en cas de survenance d'événement dans la mission, notre IA pourrait sans peine effectuer
des suggestions de modifications de planning.
Sous-traitance de l'archivage et des formalités administratives à l'IA
L'archivage des dossiers d'audit pourrait être réalisée partiellement par l'IA par analyse des documents
présents dans le dossier informatique et/ou par analyse des documents papiers numérisés. Il est
possible d’imaginer que l'IA contribue à la préparation des formalités de déclarations d'activité.
Pour les cabinets, dits “structurés” qui ont développé une spécialisation sectorielle, l'IA pourrait effectuer
une veille sur les appels d'offres, même en cas de pics d'activité au sein du cabinet.
L'instauration d'un dialogue entre l'IA du cabinet et l'IA de l'entreprise
Si l'intérêt d'une IA seule est avéré, les possibilités offertes par une interconnexion des différents
IA opérant dans les entreprises, sont d'autant plus intéressantes.
A la recherche d'éléments qui pourraient impacter l'orientation et la conduite de la mission
Précédemment, nous avons écrit que notre IA pourrait effectuer une veille permanente sur l'entité
auditée et également sur son secteur. L'objectif étant d'actualiser le plan de mission du commissaire
aux comptes.
Supposons que l'IA du cabinet d'audit dispose d'autorisations et ou de privilèges qui autorisent
une connexion à l'IA de l'entité auditée, nous pourrions imaginer un échange d'informations, qui
autorise une suggestion de l'orientation et de la conduite de la mission.
Afin de fluidifier le dialogue entre les intervenants de l'entreprise et les collaborateurs. L'IA du
cabinet ayant prévenu l'IA de l'entreprise des procédures et/ou compte(s) que le cabinet souhaite
contrôler.
L'interaction entre les deux IA devrait favoriser l'émergence d'une collaboration qui permettra de fluidifier
les revues de procédures. On peut facilement imaginer que l'IA puisse créer des tests après avoir pris
connaissance de la procédure.

Sources :
• https://www.guide-experts-comptables.fr/actualite-comptable/limpact-de-lintelligence-artificielle-sur-le-metier-dexpert-
comptable
• RF comptable n° 465 – novembre 2018 / https://rfcomptable.grouperf.com/article/0465/ms/20181023143008602.html
• https://www.compta-online.com/intelligence-artificielle-au-service-des-experts-comptables-ao2072
• https://www.compta-online.com/intelligence-artificielle-pour-les-commissaires-aux-comptes-cas-usage-ao4211
• https://www.compta-online.com/intelligence-artificielle-au-service-des-commissaires-aux-comptes-ao2173

Intelligence artificielle – Impacts sur la profession / Note de synthèse / juin 2020 12


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4. Avec l’IA, un changement de


paradigme économique ?
Depuis l’informatisation des cabinets, le temps nécessaire à la production des comptes d’une entreprise
n’a cessé de se réduire. Et les derniers développements de l’IA, à force d’automatisation, devraient
rapidement porter ce temps humain à quantité négligeable.
A quoi ressemblera demain l’activité d’un cabinet et quelle sera son identité ?
Pour répondre à cette question, posons pour préalable qu’il ne s’agit pas d’abandonner la comptabilité,
bien au contraire, car elle constitue cette matière première indispensable et précieuse : la donnée.
Il s’agit de passer progressivement d’une logique de production (opération mécanique confiée à une IA
plus efficace et instantanée) à celle d’exploitation des données et d’accompagnement du client
(opération proprement humaine).

La data comptable et nouvelles missions

Source : Avec l’IA, quel modèle économique pour les experts-comptables ? Hervé GBÉGO, le LAB50, novembre 2018

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Formalisation d’un nouveau modèle

Modèle d’un cabinet à taille humaine exerçant Modèle économique de l’expert-comptable


le métier traditionnel de tenue de comptes augmenté par l’IA

Partenaires clés ▪ Editeur de logiciels pour le cabinet ▪ Editeurs de logiciels pour la tenue
▪ Fournisseurs d’informations et d’actualités ▪ Editeurs pour le tableau de bord, la
juridiques, comptables, fiscales etc. datavisualisation, Watson
▪ L’Ordre des Experts Comptables ▪ Fournisseurs d’informations et d’actualités
▪ Syndicats d’experts comptables juridiques, comptables, fiscales etc.
▪ Centre des impôts et organismes sociaux ▪ L’Ordre des Experts Comptables
▪ Syndicats d’experts comptables
▪ Centre des impôts et organismes sociaux
Activités clés ▪ Tenue de comptabilité (saisie, révision, bilan) ▪ Surveillance
▪ Surveillance ▪ Conseil en RH
▪ Paie et social ▪ Tableau de bord dynamique ou
▪ Commissariat aux comptes datavisualisation
▪ Conseil en gestion de patrimoine
▪ Montages fiscaux complexes
▪ Intégrateurs de solution
Ressources clés ▪ Ressources humaines ▪ Logiciels IA type Watson
- Collaborateurs comptables ▪ Plateforme collaborative (Saas)
- Collaborateurs paye ▪ Ressources humaines
▪ Logiciels - Collaborateurs comptables
▪ Matériel informatique - Collaborateurs gestion et finance
▪ Ressources documentaires techniques - Collaborateur Marketing et communication
▪ Intégrateur de logiciel intégrant l’IA
Offre ▪ Sécurité de la loi et respect de la réglementation ▪ Accompagner la gestion quotidienne de
(proposition de ▪ Attestation des comptes l’entreprise
valeur) ▪ Respect d’obligation d’avoir un expert- ▪ Conseiller sur le patrimoine personnel
comptable quand on est affilié à un CGA ▪ Aider l’entreprise à se développer
▪ Faire la déclaration fiscale ▪ Proposer des missions en dehors de la mission
traditionnelle d’accompagnement : DAF, RSE
Relation client ▪ Qualité de la prestation ▪ Qualité de la prestation
▪ Confiance ▪ Confiance
▪ Contact régulier avec le client à hauteur de 2 ▪ Utilisation d’applications mobiles
fois par mois pour 44% des clients des EC ▪ Plateforme collaborative
▪ Appels téléphoniques : >60% déclarent avoir eu
au moins un contact par mois avec un client

Canaux de ▪ Réseaux d’entrepreneurs, clubs ▪ Réseaux d’entrepreneurs, clubs


distribution ▪ S’appuyer sur des clients existants ▪ Association des DAF
▪ Site internet ▪ Site internet, réseaux sociaux

Segments de ▪ TPE ▪ TPE


clientèle ▪ PME ▪ PME
▪ Particuliers ▪ ETI
▪ Grands comptes
▪ Particuliers
, ▪ Frais de personnel des collaborateurs ▪ Frais de personnel
comptables principalement ▪ Coût logiciel et matériel informatique
▪ Coût logiciel et matériel informatique ▪ Coût de location
▪ Coût de location
Sources de ▪ Paiement généralement au forfait ou au temps ▪ Taux horaire
revenus passé ▪ Taux journalier pour le conseil longue durée
▪ Taux horaire
▪ Taux journalier pour le conseil longue durée
Nb : les mentions en bleu concernent plus particulièrement « l’expert-comptable augmenté » et donc le nouveau modèle de
cabinet
Source : Avec l’IA, quel modèle économique pour les experts-comptables ? Hervé GBÉGO, le LAB50, novembre 2018
Business Model Canvas - Alexander Osterwalder Yves Pigneur,

Intelligence artificielle – Impacts sur la profession / Note de synthèse / juin 2020 14


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5. IA et conséquences pour la profession


IA et expertise comptable : quels impacts sur la profession ?
Impacts sur l’attractivité de la profession
Sur le plan professionnel, l’intelligence artificielle impose déjà des problématiques pour les nouveaux
entrants dans le monde de travail : le métier qu’ils choisissent d’apprendre aujourd’hui sera-t-il obsolète
demain puisqu’il pourrait être réalisé en toute autonomie par une IA ?
L’expertise comptable n’est est pas à l’abri de ces changements. Selon une enquête réalisée par
l’université d’Oxford, le métier d’expert-comptable dans sa configuration actuelle, à plus ou moins terme,
va être remplacé par une machine à hauteur de 94%.
Impact sur les tâches répétitives
Une information qui n’est pas surprenante, en sachant que ce métier intègre à 50 % des tâches
répétitives et facilement automatisables comme la saisie, la vérification des factures, et la transcription
selon les normes comptables.
L’arrivée de l’IA dans les cabinets comptables risque d’avoir des conséquences sur le personnel chargé
exclusivement de la saisie.
Toutefois, ceux qui vont la voir comme un allié vont avoir aussi beaucoup à gagner. Comme l’affirme
Hervé Gbego, « l'intelligence artificielle est une opportunité pour travailler mieux avec l'homme, ni sans
lui, ni pour le remplacer ». En automatisant des tâches ingrates, les cabinets comptables sortiront
gagnants sur plusieurs fronts. A ressources égales, ils pourront traiter un nombre plus élevé de clientèle
de manière plus qualitative, et avec une marge d’erreur quasi inexistante.
Impact sur le conseil
Le métier de l’expert-comptable va évoluer. Il va moins se préoccuper de la tenue des comptes pour
focaliser ses efforts et son expertise vers des tâches à forte valeur ajoutée, tel le conseil. Libéré de ces
tâches chronophages et administrativement complexes, l’expert-comptable est donc disponible pour
être à l’écoute de ses clients et dans une logique de co-production de valeurs avec eux.
L’IA est donc une opportunité à saisir dans la mesure où elle rend le travail plus passionnant et plus
rémunérateur. Le but est ici de monter en compétences. Dans les cabinets comptables, les métiers vont
se diversifier. A côté des experts comptables, il y aura une forte demande en data scientist, ingénieurs,
data analysts. Comme le prédit Sanaa Moussaid, l’expert-comptable de demain va être un « expert-
augmenté ».

Intelligence artificielle – Impacts sur la profession / Note de synthèse / juin 2020 15


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Des opportunités et des menaces pour la profession

Opportunités Menaces
Un renforcement des compétences Plus un cabinet est dépendant de la tenue comptable,
• Développement des compétences des collaborateurs en plus il est menacé par l’intelligence artificielle
vue d’accompagner le client et à commenter / analyser • Des conséquences sur les collaborateurs (emploi,
les chiffres. compétences)
• Acquisition de connaissances plus pointues pour les
experts comptables pour proposer des missions de
conseil. Ces compétences seront parfois moins Concurrence des plateformes
techniques que comportementales mais obligent les • Modèles de comptabilité en ligne gratuits destinés aux
professionnels de la comptabilité à « recréer de la valeur TPE/PME, sur lesquels les acteurs se rémunèrent par la
en adoptant une nouvelle posture et une nouvelle vente des données de leurs clients.
approche du métier ».
• Arrivée de nouveaux profils dans les cabinets d'expertise Freins au changement
comptable : ajout de compétences nécessaires au futur
de la profession
Une exploitation renforcée de la data et du prédictif
• Renforcement de l’IA et des outils de business
intelligence qui permettront un conseil renforcé
Un renforcement de la partie Conseil
Une accentuation du recours à la sous-traitance entre
professionnels du chiffre
• Déploiement de plateformes de mise en relation comme
par ex. « BBUSI » créée par la CRCC de Paris et l’OEC
de Paris Île-de-France

Un potentiel de missions à forte valeur ajoutée hors du


périmètre de la mission traditionnelle
3 exemples :
• La direction financière externalisée.
L’expert-comptable dispose des compétences pour
accomplir la plupart des missions habituellement
confiées à un DAF et répondre aux besoins des TPE-
PME.
• Devenir spécialiste des systèmes d’informations.
L’expert-comptable, interlocuteur privilégié des
TPE/PME, est le mieux placé pour accompagner leur
transition numérique en intégrant, notamment, des
solutions d’automatisation des processus administratifs
et comptables.
• Spécialiste de l’information non-financière.
La réalisation d’un bilan carbone serait facilitée par la
mise en place d’une comptabilité analytique bien pensée
et assisté par l’IA. Ce rôle traditionnel de collecte et de
consolidation de l’information que la profession joue dans
le domaine financier peut aisément s’étendre aux
informations sociales, sociétales et environnementales
en utilisant les potentialités de l’IA et du big Data.

Source :
▪ https://blog.hexagone-strategie.com/blog/lintelligence-artificielle-quel-impact-pour-lexpert-comptable-
▪ Avec l’IA, quel modèle économique pour les experts-comptables ? Hervé GBÉGO, le LAB50, novembre 2018

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6. IA et digitalisation : des impacts sur les


métiers

Cas des petits cabinets ou TPE : une priorité

Métier Impacts
Collaborateurs Des attentes sur l’amélioration de la qualité de la relation client orientée vers le conseil
sociaux et secrétaires et l’accueil.
Si d’un côté les évolutions technologiques peuvent tendre vers une baisse de l’emploi,
le développement du conseil devrait pouvoir compenser cette tendance.
De plus en plus, sont envisagés des transferts d’activité (aide aux collaborateurs
comptables via les tâches bureautiques pour les secrétaires par exemple, demandant
pour certains salarié.e.s des formations destinées à accompagner l’évolution de leurs
postes).
Le niveau de base des collaborateurs sociaux, c’est-à-dire le niveau de la formation
initiale, s’accroît avec le conseil impliquant nécessairement des formations aux
salarié.e.s en poste pour maintenir leur employabilité face à l’évolution attendue de
leurs postes de travail.

Collaborateurs audit Une élévation du niveau attendu est envisagée, élévation qui passe notamment par
la formation initiale, comme pour les collaborateurs sociaux, et dont
l’accompagnement est d’autant plus stratégique que ce métier pourrait voir ses
effectifs reculer sur la période.

Collaborateurs Le niveau des effectifs devrait être relativement stable


comptables Ils seront confrontés à relativement brève échéance à une évolution des profils
attendus : selon la stratégie, il s’agira de renforcer les compétences informatiques et
/ ou d’assurer la montée en compétences de ce métier.

Experts-comptables Sont exposés à des besoins de renforcement des compétences de gestion de projet
et les analystes et des compétences commerciales et managériales.
financiers

Ainsi, quel que soit le métier, dans les TPE, toutes les perspectives d’évolution s’inscrivent dans une
montée nécessaire en compétences, nécessitant de revoir les niveaux de la formation initiale à la
hausse.
L’employabilité de salarié.e.s positionnés sur certaines professions devient un enjeu important pour ces
populations, à relativement brève échéance, tant les changements liés à la digitalisation des pratiques
et de l’économie accélèrent les mutations en cours.

Intelligence artificielle – Impacts sur la profession / Note de synthèse / juin 2020 17


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Pour les entreprises de taille moyenne


Les compétences informatiques, la technicité des différents métiers, notamment à travers le niveau de
la formation initiale et la relation client sont au cœur des préoccupations.

Plusieurs impacts prévisionnels


Métier Impacts
Techniciens paie
▪ Baisse potentielle d’activité et d’emploi attendus
Assistants audit hors ▪ Evolution du contenu du poste vers une plus forte technicité attendue : plus
client haut niveau de la formation initiale et renforcement de la relation client
Assistants ▪ Positionnement plus important des activités sur l’analyse et moins sur le
comptables contrôle

Assistants audit ▪ Evolution du contenu du poste vers une plus forte technicité attendue : plus haut
niveau de la formation initiale et renforcement de la relation client dans les tâches
Assistants juridiques ▪ Positionnement plus important des activités sur l’analyse et moins sur le contrôle

Auditeurs, hors client ▪ Positionnement plus important des activités sur l’analyse et moins sur le contrôle

Secrétaires ▪ Les tâches évoluent vers plus de support à la production des missions et plus de
compétences de coordination.
Chargés de mission Selon que la stratégie choisie par le cabinet s’inscrit dans le traitement de masse ou
expertise comptable dans la spécialisation
▪ Dans le premier cas, des compétences d’encadrement et informatiques
renforcées sont attendues,
▪ Dans le second, l’évolution tend vers un changement vers le métier de chargé
de clientèle, avec des compétences de relation client.
Chefs de projets
▪ L’activité de conseil se développe et entraîne des besoins concernant les
compétences sur la relation client mais également des compétences
managériales.
Consultants ▪ Pour les consultants, sont de surcroît confrontés, selon la taille du cabinet à des
besoins de compétences et d’expertises plus techniques encore et selon la
stratégie du cabinet, plus spécialisées.
▪ Concrètement, doivent se développer des connaissances sur la technique de
Responsables de l’analyse financière, la gestion – dont la gestion de trésorerie -, et la
clientèle Expertise- comptabilité analytique, ainsi que les compétences techniques liées au conseil.
comptable ▪ Les responsables de clientèle Expertise-comptable doivent, quant à eux,
accroître leurs compétences managériales et de gestion de projet.

Responsables ▪ Font eux aussi face à une élévation du niveau attendu de leurs compétences et
juridiques et sociaux notamment des compétences sur la relation client

Managers d’audit ▪ Doivent développer leurs compétences managériales, de planification et


d’organisation.

Directeurs d’audit ▪ Sont quant à eux plutôt confrontés aux problématiques de mise en concurrence,
à chaque fin de mandat, et à leur capacité à gérer le risque.
Directeurs de bureau Selon la stratégie choisie par le cabinet, ils deviennent soit
Expertise - comptable ▪ des chefs d’entreprise et doivent donc développer des compétences « générales
» (développement, commercial, management, pilotage économique de l’activité),
▪ des experts plus spécialisés (développement commercial et plus grande
expertise sur le secteur, le type de client, et / ou le type de problématique).
Techniciens ▪ Doivent également évoluer vers plus de technicité / technique / outil
informatiques ▪ Mais également des compétences sur la relation client.

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Quelques nouveaux métiers possibles


Le Data contrôleur
Spécialiste en acquisition de données, il aura pour fonction de s’assurer principalement de la fluidité
dans la gestion des flux externes d’acquisition des informations comptables. Ce sera à lui de vérifier
quotidiennement que les informations entre les différentes plateformes de facturation, de banque, de
gestion sont correctement intégrées dans les outils comptables. Il devra intervenir pour corriger les
anomalies dans les paramétrages des multiples interfaces qu’utiliseront les clients et dénouer les
problèmes d’acquisition qui lui seront remontés en temps réel par les applications et les utilisateurs.
Pour réussir dans son futur métier de Data contrôleur, le collaborateur comptable actuel a un besoin
urgent de compétence en technologies, qui ne doivent pas être cantonnées aux seuls responsables
informatiques du cabinet. Ces nouveaux profils de postes sont porteurs d’une culture professionnelle
nouvelle pour créer une rupture dans les modes de production traditionnels et susciter des solutions et
processus technologiques innovants.
Mettre en adéquation les collaborateurs actuels avec ces nouveaux profils métiers signifie investir
massivement et dès maintenant dans la compréhension des outils numériques disponibles : signature
électronique, facture électronique, système d’archivage, coffre-fort numérique, gestion de datalakes
(lacs de données), connaissance des principes de blockchain…: en résumé, développer ses
compétences en matière digitale en allant au-delà des simples outils de production actuel.
Du coté des soft skills indispensables à ce profil, il convient de favoriser et renforcer les notions d’esprit
critique. Cette compétence est fondamentale à l’heure de l’intelligence artificielle. Elle permet d’être
vigilant sur les bases de données utilisées, et ainsi éviter les biais dans les interprétations réalisées par
les outils d’IA, mais aussi de conserver un libre arbitre au moment de la généralisation des algorithmes.
Il s’agit d’un effort de curiosité nécessaire qui sera forcément récompensé !
Le Coach-client
Le métier de « Coach-client » doit faire naître un nouveau type de responsable de dossier. Le premier
besoin en compétence concerne d’abord la relation client. Le digital ne fait pas disparaître le «
responsable de dossier ». Au contraire, avec le digital, il doit incarner encore plus le cabinet et
l’ensemble de l’offre de services proposé. Le « Coach-client » est un des facteurs essentiels à partir
duquel les cabinets pourront maintenir et développer la relation client notamment pour le conseil. Les
outils, données et intelligence artificielle disponibles pourront équiper le « Coach-client » et « augmenter
» ses capacités et sa pertinence.
Un important investissement en formation et en développement est nécessaire pour élever le niveau et
l’approche des actuels responsables de dossiers. Les compétences techniques ne sont déjà plus
suffisantes pour satisfaire les besoins, attirer et conserver l’attention des clients.
Le « Coach-client » doit maîtriser les secteurs d’activités de ses clients, comprendre leurs business
models et les enjeux concurrentiels. Il doit pour cela disposer de compétences élargies en matière de
vie des entreprises. Il doit dépasser ses compétences techniques actuelles en fiscalité et comptabilité.
Le responsable de dossier devient un « coach », un accompagnateur de l’expérience de l’entrepreneur.
Pour les clients particuliers et les chefs d’entreprise, il peut aussi être un coach financier et patrimonial.
Enfin avec le digital, le « coach-client » a aussi pour mission d’accompagner le client vers les solutions
numériques proposées par le cabinet dans une approche qui n’est plus face à face, mais bel et bien du
côte à côte. Il est le véritable lien au quotidien entre les clients et le cabinet. Ses compétences
relationnelles et ses capacités d’empathie représentent sa réelle valeur ajoutée.
Le Spécialiste Mission Ciblée
C’est à lui d’intervenir lorsque le « Coach-client » a détecté et identifié avec son client une problématique
ou un besoin spécifique. Ultra compétent dans son domaine, ce spécialiste doit être capable d’apporter
la meilleure réponse au questionnement du moment. Il dispose nécessairement de compétences très
pointues dans son domaine et s’appuie sur la puissance des outils d’analyse de données et de
modélisation des connaissances pour répondre efficacement à la situation. Disposant de qualité

Intelligence artificielle – Impacts sur la profession / Note de synthèse / juin 2020 19


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pédagogique indispensable, il est capable de simplifier la complexité et ainsi de faciliter la prise de


décision. Les capacités de collaboration et d’empathie lui permettent un contact client de haut niveau
et favorise un conseil à valeur augmentée.
Imaginer ces nouveaux métiers reste un exercice hautement spéculatif et risqué, il n’en demeure pas
moins un exercice nécessaire pour tout dirigeant de cabinet. Si pour certains, demain, « savoir est
obsolète », nous estimons que certaines compétences auront encore plus d’importance.

Métiers de la data ... les futurs collaborateurs des experts-


comptables ?
BUSINESS INTELLIGENCE MANAGER : la BI ou Informatique décisionnelle est l'ensemble des
technologies nécessaires à l'analyse et l'exploitation des données. Cet expert est donc en charge de la
gestion de l'ensemble des outils nécessaires.
DATA ARCHITECT : il est chargé de créer des infrastructures de stockage et de concevoir des solutions
de gestion de données massives. Il intervient dans l'étude de faisabilité technique, la mise en place des
outils et la configuration des machines.
CHIEF DATA OFFICER (CDO) : face à l'importance du volume de données à traiter, il est en charge
de leur tri, de la vérification de leur fiabilité et de faciliter l'accès aux informations pertinentes. Il est le
lien entre les services informatiques et les décisionnaires à qui il délivre les informations en temps réel.
DATA ANALYST : il est celui qui analyse la masse de données collectées par l'entreprise afin d'en
dégager les informations utiles aux prises de décision par les divers décideurs
DATA MINER : c'est un « fouilleur de données », il explore et cherches les données pertinentes pour
les besoins de l'entreprise. Il les trie afin de ne retenir que les bonnes
DATA PROTECTION OFFICER (DPO) : il est la personne chargée d'assurer la sécurité et la conformité
des données, mission exigée par le RGPD (Règlement européen sur la protection des données)
DATA SCIENTIST : il est capable d'analyser les données mais également d'imaginer les moyens
permettant de générer du profit à partir des données collectées par l'entreprise. Il développe les
algorithmes statistiques pour classifier les données, anticiper comportements et réactions et préconiser
les actions en réponse.
DATA ENGINEER : il recueille, croise, trie et « nettoie » les données ; il gère leur stockage et exploite
les informations sous divers formats. Il intervient avant les travaux du DATA SCIENTIST
DATA MANAGER : appelé également gestionnaire de données. Après établissement d'un cahier des
charges , il recueille les données, les organise. Il anime la gouvernance opérationnelle, il analyse et
vulgarise les résultats pour les rendre accessibles aux non-spécialistes de la data
DATA STEWARD : il assure la qualité de la sécurité des données, il en garantit la gestion et leur qualité.
Il veille au respect des politiques et normes tout en partageant les bonnes pratiques avec les différentes
équipes.
MASTER DATA MANAGER : il est en charge de la gestion des données de référence, les données
critiques de l'entreprise stockées dans un même dossier, le MASTER FILE. Ce dossier facilite le partage
des données, des applications, plateformes etc... entre les employés et les différents services de
l'entreprise.
INGENIEUR EN MACHINE LEARNING : il développe les algorithmes permettant aux machines
d'apprendre par elles-mêmes. Il est également en charge de la « mise en production » des modèles
d'intelligence artificielle.
DEVELOPPEUR BIG DATA : il assure la cohérence du système, la gestion des pannes et garantit la
continuité du service. Il travaille avec le DATA SCIENTIST lequel intervient dans la conception des
algorithmes, le DEVELOPPEUR BIG DATA assure leur mise en marche

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GROWTH HACKER : il est à la croisée du marketing, du développement et du big data. Il a pour mission
d'accélérer la croissance d'un produit ou d'un service de l'entreprise. Il cherche à développer nouveaux
produits et nouvelles fonctionnalité

Sources :
▪ Impact du numérique dans la profession de l’expertise-comptable, Guide à l’usage des salariés, Ministère du travail,
CGT, décembre 2018,
▪ L’intelligence artificielle au cœur des compétences du cabinet, Stéphane Raynaud, Revue Française de comptabilité
n°525, nov. 2018
http://revuefrancaisedecomptabilite.fr/lintelligence-artificielle-au-coeur-des-competences-du-cabinet/
• Ces métiers des datas... les futurs collaborateurs des experts-comptables ? Compta-online.com, 18/05/2020,
https://www.compta-online.com/ces-metiers-des-datas-les-futurs-collaborateurs-des-experts-comptables-ao4449

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