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Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Signification des acronymes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Sommaire
2 Les plantes ont besoin d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Fonctions de l’eau chez les plantes cultivées . . . . . . . . . . . . . . . 37
Le sol et l’absorption de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Réactions des plantes au manque d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Réactions des plantes et conséquences d’un manque d’eau . . . . . . . 41
Chiffrer l’efficience de l’eau consommée selon les plantes . . . . . . . . 46
Sommaire
Enjeux économiques et emploi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
Externalités positives de l’irrigation : performance et emploi . . . . . 162
Sécurisation et durabilité des exploitations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
Rôle de l’irrigation dans la sécurisation des ateliers d’élevage. . . . 165
Enjeux qualité et export . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
Un exemple d’externalité ambivalente de l’irrigation : la teneur
en protéines des grains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
L’irrigation pour les légumes d’industrie est une assurance
indispensable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
L’irrigation, une garantie pour l’exportation . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
La production de semences, filière stratégique à l’export,
très dépendante de l’irrigation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
Intensification, diversification des filières grâce à l’irrigation . . . . . 174
Pour une politique équilibrée de l’offre et de la demande
en eau au service des filières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
Sommaire
Colloques et travaux de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
Publications internationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255
Livres et écrits divers cités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
besoin d’eau
P
our comprendre tout ce qui va suivre, un peu de physiologie
végétale est nécessaire. Comprendre une notion apparem-
ment aussi simple que l’utilité de l’eau dans les plantes
nécessite quelques rappels sur les fonctions de l’eau dans la plante,
son extraction du sol, son transport dans la « tuyauterie du végé-
tal » et comment la plante régule sa circulation. L’eau dans les
plantes est comme le sang dans les veines des animaux mais
37
les plantes n’ont pas de cœur, la « pompe » est un système hydro
statique sophistiqué qui aspire l’eau des racines jusqu’aux feuilles.
Source : Arvalis.
2
Il est donc important de comprendre qu’une plante ne peut absor-
ber l’eau que si le fonctionnement enzymatique de ses cellules est
normal, donc que si le sol est aéré. L’excès d’eau qui prive d’oxy-
gène (et donc de fonctionnement enzymatique) les racines et la
microflore, autant que l’absence d’eau (circulation des fertili-
sants), sont nocives au métabolisme des plantes. L’assainissement
des sols comme le recours à l’irrigation sont donc bien les deux aspects
d’une gestion efficace de l’eau dans le sol au service des végétaux en
général et des cultures en particulier.
H 2O H 2O H 2O
H2O
K+, Cl–
K+, Cl– K+, Cl–
H 2O K+, Cl–
H 2O
2
Les teneurs en eau d’un végétal dépendent de l’espèce, de l’organe,
des conditions climatiques, de l’âge de la plante. Ainsi, une feuille
de blé ou de maïs contient trois fois son poids sec en eau, alors
qu’une graine, organe de stockage et de conservation, n’en contient
que dix pour cent (Tableau 2.1). Les tissus se « gonflent » ou se
« dégonflent » selon le déficit hydrique et, jusqu’à un certain point,
ce processus est réversible. C’est une qualité travaillée pour l’amé-
lioration variétale. La teneur en eau minimale, telle qu’elle est dans
les graines par exemple, confère aussi une résistance au gel.
Tableau 2.1 Teneur en eau de quelques tissus végétaux
(en % de la matière fraîche).
L’irrigation 51
dans le monde
3
Tableau 3.1 Intensité des hectares irrigués dans le monde par
continent en surface et en productivité.
Amériques 44 13 % 107 %
Europe 15 9% 100 %
Afrique 14 5% 138 %
Océanie 2 7% 100 %
Pas de données
1-5 %
10-50 %
<1 %
5-10 %
>50 %
Source : bases de données Aquastat et Faostat.
3
En moyenne, les prélèvements d’eau pour l’irrigation ne repré-
sentent que 5 % des ressources totales renouvelables, mais avec
de fortes disparités. Ils sont inversement proportionnels à la
quantité d’eau disponible. La pression est maximale dans les
zones semi-désertiques comme l’Afrique du nord (76 % des res-
sources totales consacrées à l’irrigation) et le Moyen-Orient
(40 %). Dans certains pays, les prélèvements pour l’irrigation
peuvent dépasser les ressources renouvelables du fait de l’utilisa-
tion des eaux souterraines et du recyclage. La pression reste très
faible dans les pays tempérés d’Europe (moins de 1 %) et encore
plus dans les régions disposant de sols profonds comme les
Chernozems d’Europe centrale, et/ou sous un climat continental
à pluviométrie régulière l’été (Tableau 3.2). Dans certaines
régions à fort potentiel de développement démographique ou
économique, les ressources restent considérables : Asie du Sud-
Est, Afrique subsaharienne, Amérique du Sud. Dans ces régions,
ce sont plutôt les terres disponibles qui manquent, d’où le besoin
d’augmenter la productivité par l’irrigation.
Tableau 3.2 Récapitulatif du ratio des prélèvements pour l’irrigation
par rapport aux ressources totales (moyenne annuelle à long terme 57
des ressources renouvelables).