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Psychopharmacologie
Psychopharmacologie
Psychopharmacologie
Del Negro
PSYCHOPHARMACOLOGIE
C'est la science des substances chimiques capables d'influer sur l'état mental et sur le
comportement. Elle s'intéresse aux substances susceptibles de réduire les désordres psychiques ou,
au contraire, de les produire. Ces substances sont dites « psychotropes ». Plusieurs approches
peuvent être à l'origine du développement d'un nouveau médicament :
• on cherche la cause de la pathologie, et on observe le maillon dysfonctionnel, pour tenter de
rétablir un fonctionnement normal ;
• l'approche chimique est celle qui est à l'origine des psychotropes ;
• le point de départ est une plante dont on connaît les vertus thérapeutiques ; on isole ensuite le
principe actif de cette plante.
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Psychopharmacologie – C. Del Negro
Chapitre I
Historique de la psychopharmacologie et présentation des
psychotropes
A. HISTORIQUE DE LA PSYCHOPHARMACOLOGIE
Au XIXème, on commence à synthétiser les substances psychoactives, et à en isoler le principe actif.
Une des premières substances synthétisée est la morphine, à la base pour ses vertus analgésiques
(anti-douleurs). Apparaît aussi à cette époque la seringue, qui permet de s'injecter le produit.
L'héroïne est également injectée, ce qui permet un effet plus rapide au niveau cérébral.
La consommation chronique d'opiacés peut mener à une addiction et syndrome de sevrage (cf. les
critères DSM-IV) :
• phénomène de tolérance : devoir augmenter la dose pour obtenir le même effet, ou avec la
même dose, un effet moindre ;
• symptômes de manque (sevrage) (prendre les effets, mais à l'envers), qui peuvent durer
plusieurs jours si la personne consomme depuis longtemps :
- état d'anxiété ;
- puis des symptômes physiques (durée de demie-vie : temps mis pour que la moitié de la quantité de
la molécule ait agit) : douleurs, troubles respiratoires, etc.
effets anorexiques
comportements violents
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Psychopharmacologie – C. Del Negro
troubles de la perception :
- distorsions perceptuelles (le point de départ est une stimulation sensorielle
réelle) ;
- synesthésie (ex : entendre une couleur – absence de barrière entre les
modalités sensorielles) ;
- hallucinations (n’est pas créée par une stimulation sensorielle réelle).
Dans les 50's, naissance de la psychopharmacologie moderne. Dans cette décennie vont être
découvertes les différentes classes psychotropes qui vont révéler un effet thérapeutique.
L'année 1952 héberge la découverte du premier neuroleptique : étude des effets cliniques de la
chlorpromazine (plus tard commercialisée sous le nom Lagarctil® par H. Laborit, puis par J. Delay et
P. Deniker).
En 1952, idée que des molécules peuvent réduire des troubles psychopathologiques. De
nouveaux laboratoires se lancent dans la recherche de neuroleptiques, donnant naissance à de
nouvelles classes de médicaments, notamment d'antidépresseurs. La découverte de cette
molécule a une influence sur l’ambiance dans les hôpitaux où les patients sont moins agités et elle va
permettre aux patients de retrouver une vie sociale, ce qui a pour conséquence le fait que de moins en
moins de patients restent internés.
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Psychopharmacologie – C. Del Negro
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Psychopharmacologie – C. Del Negro
En 1957, Delay et Deniker proposent une classification des psychotropes sur la base du tonus
mental. C'est la résultante entre le niveau de vigilance et l'état d'humeur (cf. La fatigue d'être soi,
Alain Ehrenberg, qui présente comment différents troubles ont disparu en faveur d'autres ; relation
entre les troubles psychiques et la société). Les psychotropes vont être rangés en 3 classes selon leur
action sur le tonus mental :
Psycholeptiques Psychoanaleptiques Psychodysleptiques
(s'ils le réduisent) (s'ils l'augmentent) (s'ils le perturbent)
Régulateurs de l'humeur
(thymorégulateurs, qui jouent sur
les phases maniaques)
1. LES PSYCHOLEPTIQUES
Benzodiazépines Principales caractéristiques Autres caractéristiques
Aujourd’hui, les BZD sont moins prescrites du fait de ces effets, mais les laboratoires incitent les
médecins à les prescrire à des fins économiques.
La prescription des BZD doit normalement être de quelques semaines maximum ou en tout cas le plus
court possible afin d’éviter une addiction et les effets de risques qu’ils entrainent.
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La buspirone Buspar®
Antiépileptiques Tegretol®
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2. PSYCHOANALEPTIQUES
Psychoanaleptiques Indication Caractéristiques générales Classe Exemples
3. PSYCHODYSLEPTIQUES
Psychodysleptiques Indication Exemple
Aucune LSD
Ecstasy
Certains médicaments sont prescrits comme traitement de substitution (Subutex ®, Métadone ®, etc.)
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les troubles anxieux (mais pas pour l'anxiété généralisée). Il ne reste plus que l'anxiété généralisée
pour laquelle il peut y avoir une prescription d'anxiolytiques. Dans ces années, on note l'apparition de la
buspirone (Buspar®) (nouvel anxiolytique) pour soigner l'anxiété généralisée mais pas les autres
troubles anxieux. Les BZD doivent devenir des traitements de seconde intention ;
• à la fin des 90's apparaît le premier antidépresseur (la venlafaxine - Effexor®) qui va avoir une
autorisation de mise sur le marché pour soigner la dépression mais aussi l'anxiété généralisée et tous
les troubles anxieux.
Avec les antidépresseurs les risques sont moindres qu'avec les BZD. Les antidépresseurs sont
prescrits dans les cas de dépression mais pour les personnes se plaignant de troubles anxieux.
Le cadre de prescription est en extension, car de plus en plus ils sont prescrits dans les cas de troubles
alimentaires. Des études ont même cherché à montrer l'efficacité des antidépresseurs chez les
personnes addicts.
Prescritpion d'antidépresseurs dans des cas différents : épisode dépressif majeur, prévention de
récidives dépressives, trouble anxiété généralisée, trouble panique, TOC, phobie sociale, état de stress
post traumatique, boulimie.
Prescrit aussi avec les neuroleptiques, aux personnes souffrant de schizophrénie.
TROUBLES BIPOLAIRES
En première intention, on commence une monothérapie :
• soit : un thymorégulateur (Lithium ou acide valproïque (Depakote®)
• soit : un neuroleptique atypique (Zyprexa®, Risperdal®)
• soit : Tégrétol® (thymorégulateur anti-épileptique)
En seconde intention, association de deux médicaments psychotropes :
• soit : 1 thymorégulateur + 1 neuroleptique atypique
• soit : 2 thymorégulateurs.
Les effets comportementaux des neuroleptiques sont rapides, alors que pour le Lithium, il faut attendre
plusieurs mois. Le médecin va donc préférer une molécule avec un effet plus rapide.
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DEPRESSION
• soit : antidépresseurs
• soit : antidépresseurs + un neuroleptique atypique (si la dépression s'accompagne d'éléments
psychotiques).
Les français sont de très gros consommateurs de psychotropes : deux fois plus que le reste de
l'Europe. Qui consomme des psychotropes en France ? Qui prescrit ?
• 25% des Français ont consommé un psychotrope au cours des 12 derniers mois, et 1/3 au
cours de leur vie (rapport de 2006) ;
• 10% de la population en fait un usage régulier (ont eu 4 remboursements pour une même
classe thérapeutique dans les 12 derniers mois) ;
• souvent ce sont les personnes âgées, après 60 ans : 50% des femmes, 1/3 des hommes ;
• 20% des personnes âgées en consomment de façon chronique ;
• plus l'âge est important, plus la consommation est importante ;
• les personnes âgées consomment des hypnotiques pour les troubles du sommeil ;
• cette forte consommation est due à la forte augmentation de prescription d'antidépresseurs, qui
n'est pas accompagnée d'une diminution de la prescription des autres. En 2004, 1 milliard d'euros de
remboursement pour les antidépresseurs, 3 fois plus que dans les 80's ;
• en 2004, les antidépresseurs représentent 50% des psychotropes prescrits (Prozac®, ISRS) ;
• beaucoup moins d'effets latéraux donc ils ont été petit à petit prescrits dans un cadre de plus en
plus large ;
• qui prescrit ? 80% des généralistes, 20% des psychiatres.
Le constat est que trop d’antidépresseurs sont prescrits, plus de la moitié n’aurait pas dûe l’être et
seulement ¼ des personnes qui présentent réellement une dépression se sont vu prescrire un
antidépresseur. Dans certains cas, les prescriptions sont trop courtes (plusieurs semaines
normalement, voire plus). La consommation des psychotropes en France est deux fois supérieure à
celle des autres pays européens.
Au-delà de ça, dans les cas de dépressions graves ou dans les cas de psychoses, il y a dans le rapport
le fait que la prise en charge est mauvaise. De plus en plus les généralistes prescrivent des
neuroleptiques (car moins d'effets négatifs).
La conclusion est qu’il y a un mauvais usage des psychotropes en France.
Quelles sont les différentes étapes ? Méthodologie développée dans les 60's. Il y a des
recommandations préconisées par l'OMS. Aujourd'hui il y a toute une méthodologie qui doit être suivie
de manière stricte. Le développement d'un nouveau médicament va nécessiter plusieurs étapes.
PHASES PRE-CLINIQUES
• recherche des effets comportementaux chez l'animal ;
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• étude de toxicologie ;
• étude galénique (mode d'administration, mise au point de la préparation pharmaceutique prête
à l'emploi) → études in vitro et chez l'animal.
Si les résultats sont encourageants le laboratoire doit déposer un dossier au Comité Consultatif de
Protection (CPP), et il faut que le dossier soit donné à l'AFSSPS (Agence Française de Sécurité
Sanitaire des Produits de Santé). Le laboratoire doit donner le dossier dans lequel il y a tout qui est
présenté, car l'étude est réalisée, tout ce qui est attendu. Les papiers qui vont être signé par les sujets
volontaires, etc.
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E. EFFET PLACEBO
L'effet placebo est la différence entre les modifications observées et celle qui sont dues à
l'action pharmacologique du produit. L'effet nocebo est observé quand il y a augmentation des
troubles. Dans les études cliniques, lorsque les futurs médicaments sont testés, il est recherché
l'action du médicament et celui du placebo, qui permet d'évaluer l'effet du médicament.
On l'observe à des degrés différents : douleur (post opératoire, migraine, etc), insomnie, les états
anxieux et dépressifs (sauf les troubles obsessionnels-compulsifs), le trouble panique, le rhume, la
toux, etc.
En ce qui concerne la douleur, ça peut être entre 30 et 70% des personnes qui réagissent. Pour une
douleur liée à l'extraction d'une dent, on peut renverser l'action placébo en donnant une substance qui
a l'effet inverse des opiacés, eux jouent sur les récepteurs aux opioïdes, si on donne un antagoniste on
peut renverser l'effet placebo (→ on peut avoir un effet placebo mais on peut également le renverser).
Les différents facteurs qui influencent l'effet placebo :
• la relation médecin-client ;
• le mode d'administration (par exemple injection) ;
• le prix (plus c'est cher plus c'est efficace) ;
• la nouveauté du produit ;
• la croyance.
En ce qui concerne les troubles psychopathologiques, l'effet placebo est très connu dans la dépression.
Dans les essais d'antidépresseurs, on sait depuis longtemps que le placebo va avoir une efficacité chez
30% des patients et que le taux d'efficacité des antidépresseurs est de l'ordre de 65%. Le profil des
personnes qui répondent aux placebos dans les essais d'antidépresseurs :
• ceux qui sont dans un épisode dépressif depuis une courte durée (moins de 3 mois) ;
• présence d'événement précipitant l'épisode dépressif ;
• dépression modérée ;
• fait d'avoir déjà montré une réduction des troubles de la dépression dans un traitement
antérieur.
Un point important, dans le cas des essais des antidépresseurs mais également des anxiolytiques, cet
effet se voit surtout dans les 2/3 premières semaines, mais ne dure pas au-delà de 6 semaines. Dans
les troubles anxieux, à peu près pour tous, un effet placebo est observé (sauf pour les TOC où c'est
dans un moindre degrés).
Actuellement, on fait appel à deux hypothèses pour expliquer l'effet placebo :
1. l'effet placebo serait dans certaines situations une réponse conditionnée. Un placebo peut
induire une libération de dopamine (montré par TEP) chez des patients ayant la maladie de
Parkinson.
Un placebo peut mettre en jeu le système immunitaire ;
2. c'est l'attente par le sujet d'une amélioration de son état qui pourrait induire l'effet placebo.
Depuis le développement des techniques d'imagerie cérébrale, les études cherchaient à savoir quels
étaient les mécanismes neurobiologiques qui pourraient être impliqués, responsables de cet effet
placebo, déterminer quelles sont les aires cérébrales mises en jeu lors de l'effet placebo. Pour cela
deux études qui s'intéressent à l'effet placebo, l'un anti-douleur (analgésique) et l'autre concernant les
essais d'antidépresseurs.
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La douleur est définie comme une stimulation nociceptive qui révèle un dommage potentiel des
tissus (réel ou atteinte des circuits qui transmettent l'information), mais aussi une expérience
sensorielle désagréable, qui s'accompagne d'émotions à l'évaluation de la situation, et des
conséquences de la douleur.
Dans une étude de Petrovic et al. (Science, 295, 2002), les sujets sont soumis à 6 conditions, et ils
doivent évaluer leur douleur :
• douleur + opioïde (remifentanyl qui agit sur les récepteurs mu)
• douleur + placebo
• douleur + opioïde
• chaleur + placebo
• douleur
• chaleur
La douleur est l'application d'une chaleur de 48°C pendant 1 minute sur une main (la chaleur est
perçue à partir de 38°C). L'opioïde agit au bout de 3 minutes et pendant 10 minutes. D'abord les sujets
vont être exposés aux 6 conditions.
Pourquoi ce protocole ? La personne est allongée dans l'appareil, on lui injecte ou non le produit selon
la condition expérimentale et on l'expose à la douleur ou la chaleur.
Chaleur et douleur vont permettre de déterminer quelles sont les aires cérébrales impliquées dans la
douleur, dont l'activation n'est pas liée au protocole expérimental. Si on prend la condition douleur +
placebo ou chaleur + placebo on peut enlever la douleur et la chaleur pour mettre en avant les
structures impliquées dans l'effet placebo. La dernière question concerne le produit injecté (opioïdes,
molécule qui a le même mode d'action que les opiacés, héroïne et morphine, analgésiques) avec l'idée
que (autre hypothèse abordée dans cette étude), étant donné que l'on peut renverser l'effet placebo par
un antagoniste des récepteurs, est-ce que l'effet anti-douleur (analgésique) d'un placebo ne serait pas
dû à la mise en jeu d'aires cérébrales où l'on va trouver des récepteurs aux opioïdes ?
Héroïne et morphine se fixent sur des récepteurs. On a cherché à savoir quelles sont les molécules qui
se fixent sur ces récepteurs, c'est ce qu'on appelle des opioïdes endogènes. Les récepteurs sur
lesquelles se fixent héroïne et morphine, se fixent aussi sur des neurotransmetteurs (opioïdes). Les
opiacés qui se fixent sur les récepteurs ont un effet anti-douleur, le fait que l'on peut renverser l'effet
placebo par un antagoniste, l'effet anti-douleur d'un placebo pourrait mettre en jeu les récepteurs
opioïdes.
RESULTATS
Les zones impliquées dans la douleur, les informations qui concernent le corps (peau, articulations,
muscles, douleur) sont transmises dans le même circuit :
• moelle épinière
→ neurone de la moelle épinière
→ neurone du tronc cérébral
→ neurone du thalamus
→ transmission somato-sensorielle
Chez les personnes qui répondent fortement à l'effet placebo il y a une activation moindre, donc plus
l'effet placebo est fort, moins l'activation est importante. Il y a réellement un effet sur le
traitement/transmission de l'information.
L'étude la plus récente montre même qu'au niveau de la moelle épinière, il y a une action différente
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selon le degré de réponse à l'effet placebo. En faisant la soustraction entre placebo + chaleur à
laquelle ils enlèvent la condition chaleur, quand ils s'intéressent aux zones qui pourraient être
impliquées dans l'effet placebo, les différentes études montrent une activation de deux régions (ce
sont des régions médianes) :
• cortex préfrontal (orbitofrontal) ;
• cortex cingulaire antérieur : concernant la douleur, le cortex cingulaire antérieur (CCA) n'est
pas impliqué dans la sensation douloureuse, plutôt dans le sentiment d'inconfort physique, plutôt
émotionnel. Après une lésion du cortex cingulaire antérieur, les personnes ressentent encore la douleur
mais n'ont plus le sentiment d'inconfort (effet aversif de la douleur). Le CCA joue un rôle dans la
médiation des réponses qui accompagnent la douleur. Il est mis en jeu lorsqu'on demande à un sujet
d'observer quelqu'un soumis à une stimulation douloureuse.
• Le gyrus cingulaire antérieur joue un rôle dans le contrôle de nos actions (y compris les
idées, les états mentaux, les émotions, etc.). Il reçoit tous les types d'informations (sensorielles,
motrice, cognitives, etc.). Il est impliqué dans les conflits, quand on ne sait pas prendre une décision.
Chaque fois que l'on gère une situation, on l'évalue : est-ce que je fais bien ce que je fais ? L'effet
placebo on va faire appel à tout ça : Comment j'évalue les informations de mon corps par rapport à la
situation ? On traite les informations liées à soi.
Les zones où agissent les opioïdes au niveau du système nerveux central sont au niveau du cortex
pré-frontal et cingulaire (toute la partie antérieure). Ce sont des zones qui font partie du système
opioïde.
L'effet placebo pourrait être dû à la mise en jeu du système opioïde par l'intermédiaire de ces deux
structures, diminuant ainsi la douleur (se trouvent des neurotransmetteurs qui libèrent
anképhaline, endomorphine). On les trouve à tous les relais de la transmission douloureuse (des
récepteurs aux opioïdes et des neurones qui les libèrent), au niveau de la moelle épinière, du tronc
cérébral, du thalamus. À chaque neurone qui transmet l'information douloureuse, il y a un autre
neurone qui libère un opioïde endogène.
→ L'effet placebo mettrait en jeu ce système opioïde et viendrait moduler la transmission de
l'information. Le système opioïde module la transmission de l'information.
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F. PHARMACODEPENDANCE
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3. Pour le reste, on parle de comorbidité : les troubles les plus souvent diagnostiqué chez les
consommateurs de substances psychoactives :
• population dépressive : il y a beaucoup plus de personnes qui consomment de l'alcool que
dans la population générale ;
• population schizophrènes : il y a plus de consommation de cocaïne et de cannabis ;
• population bipolaire : il y a beaucoup plus de consommation de psychostimulants (cocaïne) ;
• états anxieux ;
• BDA, psychose avec délire de persécution.
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Chapitre II
Les neuroleptiques
CADRE DE PRESCRIPTION
• la psychose sous toutes ses formes (aigüe ou chronique) (la principale indication est la
schizophrénie). Dès la découverte des effets cliniques de ces molécules, ils ont été prescrits également
dans les états d'agitation, d'agressivité, impulsivité (de toutes origines) pour leurs effets sédatifs.
D'emblée le cadre a été bien plus large. Dès qu'il y a des troubles avec des risques de violence, le
médecin prescrit un neuroleptique (ou par injection). Ce cadre de prescription s'élargit actuellement à
d'autres troubles :
• troubles bipolaires (traitement aigu de la manie) ;
• troubles comportementaux associés à une démence (mais recommandations car il y a des
risques en ce qui concerne les risque d'accidents vasculaires cérébraux) ;
• troubles anxieux (TOC) ;
• dépression (si des éléments psychotiques sont associés) ;
• psychose infantile ;
• mouvements moteurs anormaux comme le syndrome Gilles de la Tourette, la Chorée de
Huntington, etc. ;
• vomissements d'origine centrale et périphérique.
Les neuroleptiques peuvent avoir une activité symptomatique, remanier l'évolution psychotique,
faciliter les relations avec l'entourage, aider à la réinsertion sociale. Ils ne sont pas efficaces sur tous
les symptômes de la schizophrénie :
• leur efficacité la plus importante se situe sur les symptômes positifs (délires, hallucinations) ;
• une moindre efficacité sur les symptômes négatifs (retrait affectif, repli social, manque de
motivation, perte de plaisir) et cognitifs (troubles du cours de la pensée, pauvreté du langage et des
idées, déficit de l'attention, etc.). La schizophrénie est étudiée par des neuro-psychologues cognitifs.
• on peut rajouter qu'ils ne sont pas efficaces chez tous les patients et leur efficacité peut se
révéler à des degrés variables.
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La P.A.N.S.S. (Positive And Negative Syndrome Scale) est aune autre échelle d'évaluation
psychiatrique, composée de :
• 7 items sur les symptômes positifs ;
• 7 items sur les symptômes négatifs ;
• 16 items de psychopathologie générale.
Il existe aussi :
• la CGI-S (Clinical Global Impression – Severity) ;
• la CGI-I (Clinical Global Impression – Improvement).
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Solian® (amisulpiride)
Leponex® (clozapine)
Abilify® (aripiprazole)
Risperdal® (risperidone)
Zyprexa® (olanzapine)
Un certain nombre sont sous formes retard ; ils ont une action prolongée. L'effet retard
(antipsychotique retard : APAP). On les trouve sous forme de comprimés mais ils peuvent également
être injectés.
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• de prise d'initiative ;
• mais aussi un effet psychomoteur : réduction de l'initiative, état de passivité, personne moins
active) ;
2. efficacité vis-à-vis des états d'excitation et d'agitation (notamment s'il y a un danger) ;
3. réduction progressive des états psychotiques aigus et chroniques (action sur une réduction des
délires) ;
4. manifestations neurologiques (effets moteurs), endocriniennes et végétatives (concerne donc
les effets latéraux) ;
5. effets sous corticaux dominants.
EFFETS LATERAUX
Avant 1952, Labory a testé sur elle-même les neuroleptiques. Enregistrement de ce qu'elle dit et elle
écrit ce qu'elle a ressenti.
• effets extrapyramidaux (ne sont pas induits par les atypiques). La personne peut les présenter
alors qu'elle n'est plus sous neuroleptique, et peuvent surtout être présents sur des mois et des années
et il n'existe pas de traitement :
• précoces :
• effets moteurs précoces (il existe des traitements - préventifs, symptomatiques - pour ces
effets précoces) ;
- dystonies aigües apparaissent dans les premières heures : spasmes musculaires au niveau du
visage, grimace, tête qui part en arrière, la langue qui sort (protusion linguale) ;
- syndrome parkinsonnien (difficulté à initier un mouvement (akinésie), ralentissement moteur,
hypertonicité musculaire au repos, tremblements des extrémités. Répercussion sur la marche, sur la
parole) ;
- akathisie (impatience psychomotrice se caractérisant par l'incapacité à rester assis, allongé, debout,
même pendant un temps bref) ;
- effets tardifs :
- mouvements involontaires et répétitifs au niveau du visage (claquement des lèvres, grimace) ;
- indifférence de la personne face à ces grimaces ;
• effets neurovégétatifs : couramment observé, notamment une hypotension artérielle,
obligeant la personne à rester allongée ;
- effets anticholinergiques ;
- effets sur la température (augmentation) ;
• effets endocriniens : augmentation de la sécrétion de prolactine, baisse du désir sexuel, voire
impuissance chez les hommes.
Avec les neuroleptiques « de deuxième génération » notamment :
• effets sur le métabolisme des lipides et des glucides (nécessite donc de faire des prises de
sang pour vérifier les taux de cholestérol, pour prévenir l'apparition de troubles cardiovasculaires ou du
diabète), et une prise de poids ;
• autres : effet anti-vomissement ;
• syndrome Malin : trouble respiratoire, hypertension artérielle,
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• effets cliniques (à court terme et à long terme) : en ce qui concerne les effets sédatifs ils
apparaissent très rapidement. Par contre il faut attendre plus longtemps pour la réduction des
symptômes, parfois quelques mois.
• recommandations ;
• facteurs prédictifs qui permettent de prédire si le neuroleptique va avoir une efficacité ou pas :
• si la personne présente surtout des symptômes positifs ;
• si la personne a des épisodes chroniques ou pas (durée de la psychose) ;
• si la personne psychotique a été traitée ou non (la durée de la psychose non traitée) (plus vite
elle est traitée plus il y a de chance que la personne ne fasse pas un nouvel épisode) ;
• âge, sexe (plus les femmes que les hommes), QI.
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Atypique à faible dose, et classique à forte dose ; Efficacité thérapeutique équivalente à l'Haldol®
Trouble de la glycémie important Peu d'effets moteurs et moins de troubles du
métabolisme que les autres neuroleptiques
Troubles adrénolytiques (hypotension, sédation,
atypiques
vertiges) ;
Effets endocriniens
Peu d'effet moteurs et endocriniens Considéré par certains comme atypique (peu
d'effets extrapyramidaux)
Prise de poids importante, diabète
Présentation d'une étude visant à comparer les effets cliniques de l'Olanzapine (Zyprexa®) à ceux de
l'Haldol® et d'un placebo (cf. powerpoint). Observance du traitement : ils ont comptabilisé le nombre qui
avait pris le traitement sans discontinuer sur 6 semaines :
• 49.3% : Olanzapine forte dose ;
• 43.5% : Halopéridol ;
• 32% : placebo.
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Chapitre III
Modes d'action des neuroleptiques
Tous les neuroleptiques sont des antagonistes des récepteurs dopaminergiques de type D2(ils se
fixent aux récepteurs, en empêchant l'action de la dopamine / donc diminution de la transmission
dopaminergique).
Ce blocage à l'origine de l'effet et la corrélation entre la dose moyenne donnée par jour et l'affinité pour
le récepteur D2 de la dopamine : s'il n'y a pas d'affinité, il faut augmenter la dose. Certains
neuroleptiques sont aussi des antagonistes des récepteurs D1. Pour comprendre l'action des
neuroleptiques, il faut comprendre où sont ces récepteurs et leur rôle.
On considère aujourd'hui que ce système DA attribuerait une valeur motivationnelle aux stimuli qui sont
associés au renforcement positif de façon à ce que ces stimuli captent l'attention et déclenchent un
comportement dirigé vers ce renforcement. Il assurerait la conversion d'une motivation vers une
action.
La voie méso-limbique est impliquée dans les processus de renforcement et la motivation. Depuis
les 60's, chez l'animal, on observe un phénomène d'auto-stimulation et d'auto-administration de
drogues :
• hypothèse chez l'humain : son fonctionnement excessif pourrait perturber les relations entre les
intentions du sujet et des événements extérieurs. Certaines perceptions ou certaines représentations
prendraient une importance anormale pour le sujet (pensées inappropriées) ;
• hypothèse d'une hyperdopaminergie chez les sujets schizophrènes.
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Psychopharmacologie – C. Del Negro
LA VOIE MESO-CORTICALE
Elle module le fonctionnement du cortex préfrontal. Ce dernier est impliqué dans les fonctions
exécutives. Les fonctions exécutives sont indispensables à la production de réponses adaptées
(updating : prendre en compte les information, shifting : flexibilité, inhibition) :
• planification et mise en œuvre de stratégies ;
• capacité à prendre en compte les informations de retour pour ajuster le comportement et
changer de stratégies ;
• capacité d'inhibition des informations non pertinentes ;
• mémoire de travail.
Étude chez l'animal : la diminution de taux de DA au niveau du cortex préfrontal s'accompagne d'une
baisse des performances dans des tâches cognitives.
Chez les schizophrènes, hypothèse d'une hypoactivité dopaminergique qui pourrait sous-tendre les
symptômes négatifs, les déficits attentionnels.
LA SYNAPSE DOPAMINERGIQUE
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LE SYSTEME MESO-CORTICO-LIMBIQUE
• la voie méso-cortico-limbique : hypothèse que le blocage des récepteurs D2 au niveau des
structures méso-limbiques, serait responsable de la réduction des délires et des hallucinations ainsi
que de l’indifférence psychomotrice ;
• la voie méso-corticale : en bloquant ce faisceau, modification du fonctionnement global du
cortex frontal, ce qui pourrait aggraver les symptômes cognitifs.
AU NIVEAU DE L'HYPOTHALAMUS
Il y a une balance entre l'action de la DA et de la 5HT :
• la DA se fixant sur les récepteurs D2 inhibe la libération de prolactine
• la 5HT augmente la libération de prolactine.
Les NLS agissent au niveau de la DA et stoppent l’inhibition ce qui entraine une augmentation de
la production de prolactine.
AU NIVEAU DU STRIATUM
Il y a une balance entre l'action de la DA et de l'acetylcholine (Ach) :
• action de la DA → blocage du récepteur D2 au niveau du striatum, induisant des effets
moteurs (dystonie, syndrome parkinsonnien, akathisie) ;
• action de l'acetylcholine.
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→ au niveau des synapses histaminiques (H1) : un certain nombre de neuroleptiques sont des
antagonistes des récepteurs centraux H1 :
• sédation.
→ au niveau des synapses sérotoninergiques 5HT : beaucoup de neuroleptiques sont des récepteurs
antagonistes des récepteurs 5HT, et plus particulièrement des neuroleptiques atypiques.
Les récepteurs atypiques sont présentés comme des antagonistes des récepteurs D2 et des récepteurs
5HT2A. Mais certains possèdent de multiples propriétés pharmacologiques : ils peuvent bloquer les
récepteurs M1,H1, α1, bloquer la recapture de la noradrénaline ou de la 5HT (cf. powerpoint).
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Psychopharmacologie – C. Del Negro
Chapitre IV
Bases neurologiques de la schizophrénies
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cyclosérine) ;
• bloquant du transporteur de la glycine (la sarcosine) (plus de glycine au niveau synaptioque).
Étude d'imagerie cérébrale fonctionnelle qui montre que la schizophrénie est associée à un
dysfonctionnement dans un large réseau d'aitres corticales impliquant le cortex préfrontal, mais aussi
les cortex temporal et pariétal, et de structures (hippocampe, striatum, et thalamus).
Hypothèse :
• parce que le cortex préfrontal est considéré actuellement comme exerçant un contrôle sur
nos actions (rôle crucial dans les fonctions exécutives) et sur les circuits impliqués
→ une moindre activation dans les régions préfrontales
→ dysfonctionnement dans un large réseau cérébral
→ et induire des déficits dans la perception (auditive, visuelle, somesthésique) et la reconnaissance
des actions.
Étude :
1. Fonctions exécutives (jeu de carte de Wisconsin) : une activation moins importante du
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L'étude de certaines familles dans lesquelles le pourcentage de personnes schizophrènes est important
a suggéré :
• des facteurs génétiques pouvaient contribuer à l'apparition de cette pathologie ;
• le mode de transmission est complexe ;
• c'est une pathologie qui peut avoir une composante génétique, mais aussi polygénique et
multifactorielle.
Hypothèse :
→ la schizophrénie pourrait être la conséquence d'interactions entre plusieurs gènes et de facteurs
environnementaux.
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