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2012/2 - n° 32
pages 121 à 141
ISSN 1279-7766
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Engagement éducatif parental, estime de soi et
mobilisation scolaire de collégiens
Emeline Bardou1, Nathalie Oubrayrie-Roussel2 et Odette Lescarret3
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quantitative incluant la passation, puis la validation statistique de
plusieurs échelles auprès d’un échantillon de 405 collégiens, permettant
la mise à l’épreuve de notre hypothèse à l’aide d’analyses de régression
linéaire. Les résultats confortent l’hypothèse générale selon laquelle
l’estime de soi présente des effets médiateurs sur la relation entre
l’engagement parental et la mobilisation scolaire.
Mots-clés : estime de soi, décrochage scolaire, rapport au savoir,
adolescence, éducation familiale.
1
Emeline Bardou, Psychologue et Docteure en Psychologie qualifiée. Université
Toulouse 2. Maison de la Recherche. Bureau C446. Laboratoire PDPS (EA 1687).
5, allées Antonio Machado. 31058 Toulouse Cedex 9. France.
Contact : emeline.bardou@etu.univ-tlse2.fr
2
Nathalie Oubrayrie-Roussel, Université Toulouse 2, PDPS (EA 1687).
Contact : oubrayri@univ-tlse2.fr
3
Odette Lescarret, Université Toulouse 2, PDPS (EA 1687).
Contact : odette.lescarret@wanadoo.fr
La revue internationale de l’éducation familiale, n°32, 2012
121
using linear regression analysis. The results support the general
assumption that self-esteem has mediating effects on the relationship
between parental involvement and school mobilization.
___________________________________________________________
Introduction
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mobilisation scolaire (Bardou, 2011). Plus précisément, nous considérons
que l’estime de soi médiatise la relation entre la représentation de
l’engagement parental et la mobilisation scolaire.
La revue de littérature exposée dans la partie suivante présente dans
un premier temps le concept de démobilisation scolaire selon la théorie
socio-psychologique du rapport au savoir, se distinguant de la notion
d’échec scolaire. Puis dans un second temps, le rôle de la famille dans la
démobilisation scolaire sera traité, en s’intéressant particulièrement à la
notion d’engagement éducatif parental. Enfin, nous présenterons le
concept d’estime de soi, en abordant dans la dernière partie, les liens
existant entre nos trois concepts principaux, à savoir : l’estime de soi, la
démobilisation scolaire et l’engagement éducatif parental.
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scolaires est un phénomène fondamental pour comprendre l’échec
scolaire. De ce sens dépend la mobilisation scolaire des élèves, autrement
dit, leur investissement dans l’activité intellectuelle requise par
l’appropriation de savoirs (Bautier et Rochex, 1998).
Charlot (1997) définit le rapport au savoir par l’ensemble organisé
des relations qu’un sujet entretient avec tout ce qui relève de l’apprendre
et du savoir. Le sens est considéré à la fois comme l’expérience subjective
d’un rapport à des activités et comme un processus d’appropriation et de
transformation de soi. Ainsi, en lecture positive, le processus de
mobilisation met l’accent sur l’implication active du sujet renvoyant à
l’idée de mouvement, « se mobiliser, c’est réunir ses forces, pour faire
usage de soi comme d’une ressource […]. C’est aussi s’engager dans une
activité parce qu’on est porté par des mobiles, parce qu’on a de bonnes
raisons de le faire » (Charlot, 1997, p. 62). La démobilisation scolaire
permet d’appréhender : (1) le rapport à l’école : certains élèves peuvent
être démobilisés à l’égard de l’école, en ce sens qu’ils ne jugent pas leur
scolarité comme importante. Mais ils peuvent être également démobilisés
à l’école, dans la classe, c'est-à-dire dans une activité d’apprentissage
(Charlot, 1997) ; (2) le rapport à l’apprendre qui décline trois types de
conceptions des savoirs : floue, basée sur l'origine externe des mobiles ou
fondée sur la puissance des mobiles à caractère interne (Chartrain, 2003).
Les notions de rapport au savoir et de démobilisation scolaire
prennent en compte la pluralité des déterminants sociaux et familiaux et
c’est au rôle de la famille auquel nous allons maintenant nous intéresser.
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ou les échecs atypiques et paradoxaux (Lescarret, 2007), par exemple la
réussite d’un enfant de milieu défavorisé. La dynamique familiale par
contre se présente comme essentielle dans la construction du rapport au
savoir du sujet et plus précisément dans la mise en place précoce du désir
de savoir. Comme nous avons pu le voir, l’implication parentale joue un
rôle majeur dans la scolarité des enfants.
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fondée sur le modèle théorique de Hoover-Dempsey et Sandler (1997) et
d’Epstein (2001) qui suggère que la décision du parent de participer au
suivi scolaire dépend de la compréhension de son rôle parental, de son
sentiment d’auto-efficacité par rapport à l’aide apportée à son enfant et des
occasions, invitations et demandes relatives à la participation parentale
présentée soit par l’école, soit par l’enfant. Les résultats d’étude révèlent
que la compréhension du rôle parental est le meilleur prédicteur de la
décision parentale de s’impliquer dans le suivi scolaire, ceci étant nuancé
par des variables individuelles (âge, parcours scolaire, genre etc…).
Au Québec, Deslandes (1996) a reconnu cinq dimensions à la
participation parentale au suivi scolaire auprès des adolescents : (1) « le
soutien scolaire » qui s’exprime par des encouragements, des
compliments, de l’aide aux devoirs, des discussions sur les choix à faire,
etc. ; (2) « la communication avec les enseignants », qui se traduit par des
appels téléphoniques ou des rencontres ; (3) « les interactions parents-
adolescents axées sur le quotidien scolaire », qui se traduisent par des
questions sur l’école, les travaux et les résultats scolaires ; (4) « la
communication parents-école », qui se manifeste par la présence à des
réunions de parents ou par leur participation à des comités ; (5) « la
communication parents-adolescents » centrée sur l’avenir scolaire, qui se
concrétise par des discussions sur l’actualité ou les projets d’avenir.
L’éducation parentale exerce un effet sur le développement de l’enfant,
dans le domaine scolaire, comme nous avons pu le constater avec la
mobilisation scolaire, mais également sur la construction identitaire de
l’adolescent. L'adolescence est la période de remise en question des rapports
intellectuels, affectifs et sociaux que les sujets établissent avec eux-mêmes et
autrui. Cette crise identitaire nous amène à nous intéresser à l’estime de soi.
La revue internationale de l’éducation familiale, n°32, 2012
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L’estime de soi
Distinctions conceptuelles
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l’individu dispose à propos de lui-même et à l’approbation ou à la
désapprobation qu’un sujet porte sur lui-même » (Coslin, 2003, p. 121).
Nous considérons actuellement l'estime de soi comme une
construction multidimensionnelle, constituée de facteurs plus ou moins
indépendants renvoyant à des domaines d'activités particuliers. Cette
approche multidimensionnelle consiste à « puiser séparément dans
différents domaines de l'image de soi et d'évaluer directement l'estime de
soi d'une façon générale, à travers une série indépendante d'éléments »
(Harter, 1995, p. 78). L'estime de soi se construit et varie en fonction de
l'importance accordée par l'individu à certains domaines de sa vie. Harter
(1995) suggère qu’il n’existe pas d’image généralisée de soi, mais autant
de sentiments spécifiques de satisfaction de soi que de domaines dans
lesquels le sujet se constitue une image de lui-même.
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L’influence de l’éducation parentale sur la réussite scolaire par
l’intermédiaire de l’estime de soi
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Méthode
Matériel
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Quatre outils appréhendant les dimensions de notre étude font l’objet
d’une présentation détaillée dans cette section. Chaque élève a rempli une
échelle sur la mobilisation scolaire, une échelle sur le style éducatif
parental, une échelle sur la participation parentale au suivi scolaire et une
échelle sur l’estime de soi. La validité des quatre échelles a été effectuée
auprès de notre échantillon en respectant deux phases distinctes, la
première avec l’analyse factorielle exploratoire en axes principaux sous
SPSS 15, la deuxième avec l’analyse factorielle confirmatoire sous
LISREL 8.8 (modèle d’équations structurelles).
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de ses dimensions, soit le rapport à l’école (α = .93), le rapport à
l’apprendre (α = .84) et l’engagement dans le travail scolaire (α = .72). Un
score global de mobilisation scolaire est obtenu, ainsi qu’un score par
dimension.
La représentation de l’engagement éducatif parental est mesurée par
deux échelles administrées aux adolescents, l’une relative au style éducatif
parental et l’autre relative à la participation parentale au suivi scolaire.
Nous avons créé pour chaque échelle une version comprenant à la fois des
questions relatives au père et à la mère, dont les scores seront additionnés.
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retenues intégrant un plus grand nombre d’items relatifs à chacune des
versions père et mère. Un score est calculé pour chacune des trois sous-
échelles du style éducatif. L’identification du style éducatif résulte d’une
combinaison tenant compte de chacun de ces trois scores (avec un score
global « père+mère » additionnant au total les six sous-scores relatifs au
père et ceux relatifs à la mère).
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Nous avons retenu l'Échelle Toulousaine d’Estime de Soi (ETES)
version adolescents (élaborée par Oubrayrie, Safont et Tap, 1991 ;
Oubrayrie, de Léonardis et Safont, 1994) que nous avons validé auprès de
notre échantillon sous une nouvelle version (Bardou, 2011 ; Bardou,
Oubrayrie-Roussel et Lescarret, 2011). La version validée de l’échelle
sous format de réponse de type Likert en cinq points (de « jamais » à
« très souvent ») se compose de 18 items répartis dans trois dimensions :
La première dimension aborde le soi socio-émotionnel (ou
psychologique/ou introspectif), soit 8 items inversés au total. Le thème
abordé est la représentation de l’état émotionnel (au sens large du ressenti
et du vécu psychologique sur l’école, la famille, les pairs etc…) et la
représentation que le sujet a de ses interactions avec autrui. Exemple : « Je
me trouve énervé(e) et tendu(e) ».
La deuxième dimension correspond au soi physique, soit 5 items
positifs au total. Le thème abordé est la représentation que le sujet a de son
image corporelle. Exemple: « Mon visage et mon corps plaisent
facilement ».
La troisième dimension correspond au soi scolaire, soit 5 items
positifs au total. Le thème abordé est la représentation des compétences du
sujet dans le cadre scolaire. Exemple : «Je suis fièr(e) de mes résultats
scolaires ».
Les indicateurs de fiabilité calculés sont très satisfaisants pour les
dimensions du soi socio-émotionnel (α = .85), du soi physique (α = .84) et
du soi scolaire (α = .74). Au regard des résultats de l’analyse, nous avons
calculé le coefficient alpha relatif à l’ensemble des items retenus qui est
aussi satisfaisant (α = .84). Un score global et des sous-scores par
Résultats
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ou participation parentale) a un impact statistiquement significatif sur
l’estime de soi (Hypothèse 1 validée).
- L’estime de soi est statistiquement significative sur la mobilisation
scolaire (Hypothèse 2 validée).
- Au moins une dimension de l’engagement parental (style ou
participation parentale) a un impact statistiquement significatif sur la
mobilisation scolaire (Hypothèse 3 validée).
Ces trois hypothèses ont donc été confirmées au préalable dans nos
analyses. L’objet de cette section résultats est donc la présentation des
résultats de la quatrième hypothèse de médiation, à savoir :
- Si une des dimensions de l’engagement parental est moins
explicative de la mobilisation scolaire, en incluant dans le modèle l’effet
de l’estime de soi, alors l’estime de soi présente des effets quasi
médiateurs (Hypothèse 4). Il est à noter que pour chacun des deux cas de
la quatrième étape de Baron et Kenny (1986), la variable médiatrice
(l’estime de soi) doit toujours être significative pour expliquer la
mobilisation scolaire.
Pour tester cette dernière hypothèse, nous avons regroupé l’estime de
soi, le style éducatif et la participation au suivi scolaire (ainsi que leurs
sous-dimensions) en tant que variables indépendantes dans le modèle de
régression linéaire, afin de tester la médiation sur la mobilisation scolaire.
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Soi socio- .61*** .522 .522 35.79***
émotionnel
Communication .15***
père-enseignant
Changement
Modèles Variables Bêta R2 F
de R2
1 Soi socio- .65*** .42 .42 274.56***
émotionnel
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Soi scolaire .15***
.512 .007 96.55***
Participation .13**
parentale au suivi
scolaire
Communication .11*
père-enseignants
Discussion-conclusion
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dans la mobilisation scolaire.
Le modèle final de mobilisation scolaire met en exergue la place
principale de l’estime de soi qui reste le processus explicatif à l’œuvre
dans la construction d’un autre processus intimement lié à la
personnalisation du sujet, représenté par la mobilisation scolaire. Il semble
cohérent que ces deux processus de personnalisation soient étroitement
liés dans la construction de l’identité personnelle affective (estime de soi)
et de l’identité scolaire (mobilisation scolaire), tout en étant en interaction
avec le processus de socialisation verticale (engagement éducatif
parental). L’identité peut ainsi être conçue comme ancrée dans les
relations interpersonnelles.
Ces relations illustrent la perspective socio-interactionniste mettant le
sujet au centre de sa construction identitaire à travers les processus de
socialisation et de personnalisation (Tap, 1988). Le sujet n’est pas
déterminé de manière unidirectionnelle par des sources d’influences
extérieures. Ces sources d’influences extérieures (notamment l’éducation
parentale) imprègnent le sujet de valeurs et de significations (Lahaye,
Pourtois et Desmet, 2007), à travers les représentations qu’il va construire
et se réapproprier, dans la construction de son identité personnelle
affective, notamment l’estime de soi. Le sujet va finalement exprimer dans
ce double ancrage identitaire et socialisant, les attitudes et les
significations qu’il accorde à l’école et à l’apprendre.
Sur le plan méthodologique, une de nos préoccupations scientifiques
a été la démarche de validation des échelles utilisées dans notre étude, à
l’aide d’une double analyse factorielle, exploratoire puis structurelle
confirmatoire avec le modèle des équations structurelles, amenant des
versions originales de nos trois échelles.
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L’échelle sur la mobilisation scolaire a permis d’opérationnaliser
trois dimensions spécifiques, à savoir le rapport à l’école, le rapport à
l’apprendre et enfin l’engagement dans le travail permettant de nuancer le
positionnement de l’adolescent, ce dernier pouvant donner du sens à
l’école sans avoir envie d’apprendre ou tout en ayant envie d’apprendre
sans toutefois s’approprier et investir les savoirs. Ces trois dimensions
permettent de tenir compte de la posture psychique de l’adolescent à
travers les dimensions du rapport à l’école et du rapport à l’apprendre,
mais également de son attitude effective avec l’engagement dans le travail
scolaire. La particularité de cette échelle de mobilisation scolaire est
qu’elle repose sur une théorie psychosociale (Charlot, 1997) s’attachant à
comprendre le sens et les valeurs de l’adolescent concernant l’école et les
savoirs. La singularité du sujet est prise en compte, sans s’intéresser
précisément au processus motivationnel mais plutôt au système de valeurs
qui guide les attitudes.
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L’intérêt de cet outil est triple : (1) prévention car c’est un outil de
dépistage de la démobilisation scolaire pouvant conduire au décrochage ;
(2) compréhension car il permet d’identifier et de différencier les
composantes de la mobilisation scolaire ainsi que leur articulation,
permettant l’établissement de diagnostic ; (3) intervention car il peut être
le support d’actions d’accompagnements individualisés (entretiens
cliniques et pédagogiques individuels ou groupaux).
L’échelle Toulousaine d’Estime de Soi version adolescents a ainsi été
validée pour la première fois, sur notre échantillon se déclinant en trois
dimensions nouvelles : le soi socio-émotionnel, le soi scolaire et le soi
physique, se distinguant clairement des versions précédentes. En effet, le
soi futur n’a pas été retenu dans les analyses de validation, ce qui coïncide
avec des études antérieures (Oubrayrie, 1992). Seulement deux
dimensions initiales sont retrouvées, à savoir le soi scolaire qui correspond
à la représentation des compétences du sujet dans le cadre scolaire et le soi
physique qui aborde la représentation que le sujet a de son image
corporelle. Une nouvelle dimension apparait, celle du soi socio-
émotionnel, regroupant à la fois des items du soi social initial et d’autres
du soi émotionnel initial. Le thème abordé est la représentation de l’état
émotionnel (au sens large du ressenti et du vécu psychologique sur l’école,
la famille, les pairs etc.) et la représentation que le sujet a de ses
interactions avec autrui. C’est pour ces raisons que nous pouvons aussi le
nommer le soi psychologique ou introspectif.
Cette échelle présente plusieurs intérêts. Sa structure
multidimensionnelle permet à son utilisateur de différencier les niveaux
d'estime de soi socio-émotionnelle, du soi physique et du soi scolaire, tout
en permettant d’obtenir un indicateur d’estime de soi globale. Elle lui
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permet également de mesurer l'évolution et les interactions réciproques
des différentes dimensions. Sa simplicité d'utilisation et d'analyse en fait
un instrument pratique dans l'évaluation de l'estime de soi et son
application couvre un vaste champ, avec une spécificité d’application dans
la problématique scolaire. Un autre intérêt tient à son nombre restreint
d’items qui, par sa version courte, présente un côté pratique pour les
passations auprès des jeunes, notamment dans le milieu scolaire.
Les échelles du style éducatif parental et de la participation parentale
au suivi scolaire ont ainsi été validées sur notre échantillon, en reprenant
quasiment les même structures dimensionnelles que les échelles originales
(Deslandes et al., 1995), mais en se distinguant par les versions en
échelles de Likert en 5 points et en différenciant les versions père et mère.
Les apports sur le plan des applications cliniques ou pédagogiques
qui résultent de cette recherche peuvent se résumer en trois points
fondamentaux :
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Concernant l’école et les enseignants, il apparaît souhaitable
d’élaborer des formations centrées sur les processus psychologiques à
l’œuvre dans la scolarité et sur les échanges école-famille et d’insister sur
les moyens institutionnels permettant de favoriser ces échanges.
Il est primordial d’apporter un étayage aux parents visant à favoriser
le développement de l’accompagnement parental et à nuancer ce dernier
en tenant compte du genre et de l’âge de l’adolescent. Dans ce sens, nous
pouvons souligner l’intérêt des groupes de paroles, d'échanges et de
réflexions visant à faciliter les échanges parents-adolescents, parents-
enseignants autour de la scolarité des adolescents. Il s’avère ainsi
important de privilégier la communication et les échanges entre les parents
et les adolescents concernant leur rapport à l’école et aux savoirs,
notamment à travers le pôle affectif du soutien éducatif et le pôle de
communication avec les enseignants dans la participation au suivi scolaire.
Du côté des adolescents, il y aurait un intérêt à les sensibiliser à
l’importance des échanges avec leurs parents concernant leur rapport à
l’école, en questionnant plus tôt dans la scolarité leur mobilisation
scolaire, conçue comme un processus en co-construction, en différenciant
les dimensions du rapport à l’école, du rapport aux savoirs et de
l’engagement dans le travail scolaire, tout en tenant compte de leur estime
de soi.
Références bibliographiques
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