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Algèbre 2

SMIA
Auteur: Khalid Boutahir
Institut: Faculté des science, Oujda
Date: Septembre 1, 2022
Version: 1.3

Victory won’t come to us unless we go to it.


Table des matières

I Cours 2

Chapitre 1 Structures algébriques 3


1.1 Loi de composition interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 Anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.4 Corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Chapitre 2 Polynômes et fractions rationnelles 45


2.1 Notions de base sur les polynômes à une indéterminée . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.2 Arithmétique des polynômes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.3 Racine d’un polynôme et factorisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.4 Fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

II Exercices 64

III Séries des travaux dirigés et examens des années précédentes 116
TABLE DES MATIÈRES

Introduction
Dans la théorie des ensembles, les éléments d’un ensemble sont largement indifférenciés. On peut
compter les éléments d’un ensemble, comparer des ensembles entre eux mais guère plus. À l’opposé,
on peut raisonner sur des ensembles très particulier : par exemple, étudier les propriétés de R ou de
l’ensemble des applications de N dans R. On souhaiterait pouvoir étudier des propriétés générales (par
exemple, "les propriétés de l’addition"), et ensuite pouvoir les appliquer à de nombreux ensembles (R,
Q, des ensembles fonctionnels, etc. . . ).
Le premier chapitre sera consacré à l’étude des structures algébriques, il s’agit de l’étude d’en-
sembles auquel on a adjoint un peu de structure (par l’intermédiaire de lois), sans pour autant les
spécialiser complètement. On va ainsi obtenir un ensemble de théorèmes qui seront applicables à une
large classe d’ensembles.
Le deuxième chapitre présente les définitions et les propriétés algébriques des polynômes sur un
anneau quelconque. C’est aussi l’occasion d’étudier plusieurs algorithmes fondamentaux, en particulier
l’algorithme d’Euclide.
Les polynômes sont des objets très simples mais aux propriétés extrêmement riches. Vous savez
déjà connu les équations de degré 2 : aX 2 + bX + c = 0. Dans ce chapitre, après quelques définitions
des concepts de base, nous allons étudier l’arithmétique des polynômes. Il y a une grande analogie
entre l’arithmétique des polynômes et celles des entiers. On termine avec les fractions rationnelles :
une fraction rationnelle est le quotient de deux polynômes.

1
Première partie

SO
Cours
-F
IA
SM
Chapitre 1 Structures algébriques

1.1 Loi de composition interne

1.1.1 Généralités
Définition 1.1 (Loi de composition interne)
Soit E un ensemble, une loi de composition interne (LCI) sur E est une application ∗ de E × E
dans E (i.e. à chaque couple d’éléments de E elle associe un élément de E),
∗ : E × E −→ E
(x, y) −→ x ∗ y

Plutôt que loi de composition, on dit aussi opération, ou plus simplement loi. Une LCI sera la

SO
plupart du temps notée avec l’un des symboles suivants : ∗, +, ·, ×, >, . . . .
On note souvent (E, ∗) pour désigner un ensemble E muni d’une loi de composition ∗.
Exemple 1.1
Les lois + et × sont des LCI sur N, Z, Q, R, C.
÷ n’est pas une LCI sur R, étant donné qu’elle n’est pas définie sur R × {0}. C’est en revanche
-F
une LCI sur R∗ .
Soit E un ensemble. ∪ et ∩ sont des LCI sur l’ensemble des parties de E, P(E).
Si E est un ensemble non vide et F(E) l’ensemble de toutes les applications de E dans E, alors
l’application ◦ :
◦ : F(E) × F(E) −→ F(E)
IA

(f, g) −→ f ◦ g
est une LCI sur F(E).
× est une LCI sur {0, 1}.
SM

Dans le cas d’un ensemble fini, on peut écrire une loi sous la forme d’un tableau. Par exemple,
pour le dernier exemple :
× 0 1
0 0 0
1 0 1
Sur N, Z, Q, R (ou sur tout ensemble totalement ordonné) les lois min et max (minimum et
maximum). Elles sont notées de façon préfixée : min(x, y), max(x, y).
Deux autres lois notées de façon préfixée sont les lois pgcd et ppcm sur N ou Z.
La “soustraction” (opération −) est une loi de composition sur Z, Q, R et C, mais ce n’est pas
une loi de composition sur N (elle n’est pas partout définie).
1.1 Loi de composition interne

Définition 1.2
Soit E un ensemble muni de la loi ∗, et F une partie de E. On dit que F est stable pour la loi ∗
si : ∀(x, y) ∈ F × F , x ∗ y ∈ F .
La restriction à F × F de la loi ∗ définit alors une loi de composition sur F , appelée loi induite,
en général encore notée ∗. ♣

1.1.2 Vocabulaire associé


Détaillons maintenant un certain nombre de propriétés que peuvent avoir des LCI.
Propriété Soit la loi interne > définie sur l’ensemble E
1. Loi associative. La loi > est associative si, et seulement si :
∀(x, y, z) ∈ E 3 , (x>y)>z = x>(y>z).
Dans ce cas le parenthésage n’a pas d’importance, et on pourra noter x>y>z = (x>y)>z =
x>(y>z).

SO
2. Loi commutative. La loi > est commutative si, et seulement si :
∀(x, y) ∈ E 2 , x>y = y>x.
3. Distributivité. Soit > et ∗ deux lois internes définies sur l’ensemble E.
(a). Distributivité à droite. La loi > est distributive à droite par rapport à la loi ∗ si, et
-F
seulement si :
∀(x, y, z) ∈ E 3 , (x ∗ y)>z = (x>z) ∗ (y>z).

(b). Distributivité à gauche. La loi > est distributive à gauche par rapport à la loi > si, et
seulement si :
IA

∀(x, y, z) ∈ E 3 , x>(y ∗ z) = (x>y) ∗ (x>z).

Si la loi ∗ est commutative, l’une de ces deux propriétés implique l’autre.


Exemple 1.2
SM

Les lois × et + sont associatives et commutatives sur N, Z, Q, R et C.


Il en est de même avec les lois min et max sur N, Z, Q, R.
Même chose avec les lois ∩ et ∪ sur P(E).
÷ sur R∗ n’est ni associative ni commutative : (1 ÷ 2) ÷ 2 6= 1 ÷ (2 ÷ 2) et 1 ÷ 2 6= 2 ÷ 1.
La loi − (sur Z, Q, R et C) n’est ni commutative, ni associative.
Remarque Si la loi est associative et commutative, cela signifie que l’on peut modifier arbitrairement
l’ordre des éléments d’un produit : par exemple x∗y ∗z ∗t = z ∗y ∗t∗x. Ceci nous permet d’introduire
Q
la notation :
Considérons une famille (xi )i∈I d’éléments de E indexés par un ensemble fini I = {i1 , . . . in }.
On note alors
Y
xi = xi 1 ∗ · · · ∗ xi n
i∈I

4
1.1 Loi de composition interne

Si la loi est notée additivement, on écrira plutôt


X
xi = xi 1 + · · · + xi n
i∈I

Exemple 1.3
Dans P(E), les lois ∪ et ∩ sont distributives l’une par rapport à l’autre.
Dans N, Z, Q, R et C, la loi × est distributive par rapport à la loi +.

Définition 1.3 (Élément neutre)


Soit (E, ∗) un ensemble muni d’une LCI. On appelle élément neutre (ou simplement neutre)
de (E, ∗) tout élément e ∈ E vérifiant :
∀x ∈ E x ∗ e = e ∗ x = x
On dit, dans ce cas, que (E, ∗) est unitaire.

Remarque Si (E, ∗) n’est pas commutatif, il faut vérifier que les multiplications par le neutre à droite

SO
et à gauche laissent tout x ∈ E invariant.
Proposition 1.1
L’élément neutre de E pour la loi ∗, s’il existe, est unique. ♠
-F
Démonstration Soient e et e0 des éléments neutres. Alors, comme e est neutre, e ∗ e0 = e. Mais e0
est également neutre, et on a aussi e ∗ e0 = e0 , d’où e = e0 . 
Exemple 1.4
Dans P(E), ∅ est neutre pour la loi ∪, et E est neutre pour la loi ∩.
Dans N, Z, Q, R et C : 0 est neutre pour la loi + et 1 est neutre pour la loi ×.
IA

Dans F(E) : l’application Identité idE est neutre pour la loi ◦ (composition).
Dans N : 0 est neutre pour la loi max, et il n’y a pas de neutre pour la loi min.
Dans Z, Q et R : les lois max et min n’ont pas d’éléments neutre.
Dans (R∗ , ÷), il n’y a pas d’élément neutre (on pourrait cependant définir une notion de neutre
SM

à droite. 1 serait alors neutre à droite).

Définition 1.4 (Élément régulier (ou simplifiable))


Soit (E, ∗) un ensemble muni d’une LCI.
Élément régulier à gauche : Un élément a de E est dit régulier à gauche pour ∗ si
∀(x, y, ) ∈ E 2 a ∗ x = a ∗ y ⇒ x = y.
Élément régulier à droite : Un élément a de E est dit régulier à droite pour ∗ si
∀(x, y, ) ∈ E 2 x ∗ a = y ∗ a ⇒ x = y.
Élément régulier : Un élément a de E est dit régulier pour ∗ s’il est régulier à gauche et à
droite. ♣

5
1.1 Loi de composition interne

Définition 1.5 (Élément symétrique (ou inverse))


Soit (E, ∗) un ensemble muni d’une LCI et admettant un élément neutre e et soit x un élément
de E.
i) On dit que x est symétrisable à droite, s’il existe un élément y ∈ E tel que x ∗ y = e. On
dit alors que y est le symétrique à droite de x.
ii) On dit que x est symétrisable à gauche, s’il existe un élément y ∈ E tel que y ∗ x = e. On
dit alors que y est le symétrique à gauche de x.
iii) On appelle symétrique de x (ou inverse de x) pour la loi ∗, tout élément y (s’il existe)
vérifiant :
x∗y =y∗x=e

Un élément qui admet un inverse est dit symétrisable (ou inversible). ♣

Remarque De même que pour le neutre, en cas de non-commutativité, on doit vérifier les deux égalités
x ∗ y = e et y ∗ x = e .

SO
Proposition 1.2
Dans un ensemble muni d’une LCI associatif il y a unicité de l’inverse. ♠

Démonstration Soit (E, ∗) un un ensemble muni d’une LCI associative. Soient y et y 0 deux inverses
de x. On a alors x∗y 0 = e. En composant à gauche par y, on obtient y ∗(x∗y 0 ) = y ∗e. Par associativité
-F
et définition du neutre, on a donc (y ∗ x) ∗ y 0 = y d’où (e) ∗ y 0 = y puis y = y 0 . 
Remarque L’inverse de x sera souvent noté x−1 si la loi est notée multiplicativement ·, ∗ ou ×, et −x
si elle est notée additivement.
Exemple 1.5
IA

Dans (N, +) seul 0 est symétrisable.


Dans tout ensemble (E, ∗) muni d’un neutre, le neutre est son propre inverse.
Dans (Z, +), (Q, +), (R, +) et (C, +), tout élément x est symétrisable et admet pour élément
symétrique −x.
SM

Dans (Z, ×), seul 1 et −1 sont inversibles, et ont pour inverse eux-mêmes.
Dans (Q, ×), (R, ×) et (C, ×) tout élément x 6= 0 admet un inverse x−1 (qu’on peut noter par
1
x
).
Dans (F(E), ◦), une application est inversible si et seulement si elle est bijective. Son inverse
est alors sa bijection réciproque. La notation f −1 est donc justifiée.
Proposition 1.3
Soit (E, >) un ensemble muni d’une LCI associative et unitaire. Alors, tout élément symétrisable
est simplifiable. ♠

Démonstration Soit e l’élément neutre de > et x un élément symétrisable de E. Il existe donc x0 ∈ E


tel que : x>x0 = x0 >x = e.
Soient y et z deux éléments de E tel que : y>x = z>x.

6
1.1 Loi de composition interne

En composant à droite par x0 on obtient y>x>x0 = z>x>x0 , soit y>e = z>e ou encore y = z.
Ainsi, x est simplifiable à droite.
Par le même raisonnement, on montre que x est aussi simplifiable à gauche, par suite x est
simplifiable. 
Remarque La réciproque de la proposition précédente est fausse. En effet, tout élément est simplifiable
dans (N, +), mais aucun élément de (N, +), sauf 0, n’est symétrisable.

1.1.3 Homomorphisme (ou morphisme)


Définition 1.6
Soit (E, ?) et (F, >) deux ensembles munis respectivement des lois de composition interne ? et
>. Une application h de E dans F est dite un homomorphisme (ou un morphisme) pour les
lois ? et > si :
∀(x, y) ∈ E 2 , h(x ? y) = h(x)>h(y).

SO
Exemple 1.6
1. L’application
h : R −→ C
θ 7−→ eiθ
-F
est un homomorphisme pour les lois + de R et × de C, i.e., on a :
h(θ + θ0 ) = h(θ) × h(θ0 )
2. L’application qui, à tout élément x de R∗+ , associe ln x est un homomorphisme pour les lois ×
de R∗+ et + de R.
3. L’application
IA

f : (P (E), ∪) −→ (P (E), ∩)
X 7−→ E \ X
où E \ X désigne le complémentaire de X dans E, est un morphisme de (P (E), ∪) dans
SM

(P (E), ∩).
En effet, soit X et Y deux parties de E, alors on a :
f (X ∪ Y ) = E \ (X ∪ Y ) = (E \ X) ∩ (E \ Y ) = f (X) ∩ f (Y ).
Définition 1.7
Soit h un homomorphisme de E muni de la loi interne ? vers F muni de la loi >.
1. Si E = F et ? = > alors h est un endomorphisme de E muni de la loi ?.
2. Si h est une bijection de E sur F alors h est un isomorphisme et on dit que les ensembles
E et F munis respectivement des lois ? et > sont isomorphes.
3. Si h est un endomorphisme et un isomorphisme, alors h est dit un automorphisme. ♣

Exemple 1.7 Soit R l’ensemble des rotations de centre (0, 0) dans le plan, et soit U = {z ∈ C/|z| = 1}
le cercle-unité de C. Les lois de composition respectivement envisagées sur R et sur U sont la

7
1.1 Loi de composition interne

composition des applications et la multiplication. On définit une application


f : R −→ U
rθ 7−→ eiθ
où rθ est la rotation d’angle θ.
f est bien définie ; en effet, deux angles distincts θ1 et θ2 correspondant à la même bijection
diffèrent d’un multiple entier de 2π ; il existe donc un entier k ∈ Z tel que θ2 = θ1 + 2kπ. Donc
eiθ2 = eiθ1 +2kiπ = eiθ1 (e2iπ )k = eiθ1 ,
et l’application f est bien définie.
f est un morphisme ; en effet, si %1 est la rotation d’angle θ1 et %2 la rotation d’angle θ2 , la
composée %1 ◦ %2 est la rotation % d’angle θ1 + θ2 , et on a donc :
f (%1 ◦ %2 ) = f (%) = ei(θ1 +θ2 ) = eiθ1 eiθ2 = f (%1 )f (%2 ).
f est bijective ; (facile à vérifier) ;
on en conclut que f est un isomorphisme.

SO
Exemple 1.8 Voici enfin un morphisme qui n’est pas un isomorphisme et qui est pourtant une simple
variante du précédent. Considérons l’application
F : (R, +) −→ (U, ×)
.
θ 7−→ eiθ
On voit facilement que F est un morphisme, mais comme, par exemple, F (0) = F (2π), F n’est pas
-F
une bijection donc pas un isomorphisme.
Remarque[(Isomorphisme réciproque)] Soit f un isomorphisme de (E, ∗) sur (F, >). Alors f −1 est
un isomorphisme de (F, >) sur (E, ∗).
Exemple 1.9
Le “passage au complémentaire” est un isomorphisme de (P(E), ∪) sur (P(E), ∩). Il est son
IA

propre isomorphisme réciproque.


L’application x → exp(x) est un isomorphisme de (R, +) sur (R, ×). L’application x → ln(x)
est l’isomorphisme réciproque, de (R+∗ , ×) sur (R, +).
SM

Propriété Soit f un morphisme de (E, ∗) sur (F, >).


L’ensemble image f (E) est stable pour >.
Dans la suite de ces propriétés, on suppose que f est surjectif de E sur F .
Si e est neutre dans (E, ∗) alors f (e) est neutre dans (F, >). Si x0 est le symétrique de x dans
(E, ∗) alors f (x0 ) est celui de f (x) dans (F, >).
Si la loi ∗ est commutative alors la loi > est commutative. Et si la loi ∗ est associative alors la
loi > est associative.
Un morphisme surjectif “transporte” donc les propriétés principales des lois de composition.
Soit x un élément simplifiable de E. L’élément f (x) peut ne pas être simplifiable dans F . En
revanche, si on suppose que f est bijective, alors f (x) est simplifiable.

8
1.2 Groupes

1.2 Groupes

1.2.1 Définition & propriétés fondamentales


Définition 1.8 (Groupe)
Soit G un ensemble muni d’une loi interne ?, le couple (G, ?) est dit un groupe si, et seulement
si :
? est associative, (i.e. ∀x, y, z ∈ G on a (x ? y) ? z = x ? (y ? z)) ;
? admet un élément neutre e, (i.e. ∃e ∈ G tel que ∀x ∈ G on a x ? e = e ? x = e),
Chaque élément de G admet un inverse (élément symétrique), ie :
∀x ∈ G, ∃x0 ∈ G, x ? x0 = x0 ? x = e(x0 = x−1 pour une loi multiplicative ou x0 =
−x pour une loi additive )
Si, de plus, la loi ? est commutative alors le groupe est dit groupe commutatif ou groupe
abélien a .

SO
a. ABEL Niels Henrik. Mathématicien norvégien 1802-1829.

En pratique, la loi sera parfois omise s’il n’y a pas d’ambiguïté : au lieu de x ∗ y, on pourra noter
xy.
Les propriétés suivantes sont fondamentales pour travailler avec des groupes :
-F
Proposition 1.4
Soit (G, ∗) un groupe. Alors
il y a unicité du neutre e.
il y a unicité de l’inverse.
IA

∀(x, y, z) ∈ G3 , x ∗ y = x ∗ z ⇒ y = z (simplification à gauche)


∀(x, y, z) ∈ G3 , y ∗ x = z ∗ x ⇒ y = z (simplification à droite)
∀(x, y) ∈ G2 , (x ∗ y)−1 = y −1 ∗ x−1 (inverse d’un produit) (Attention au changement de
sens).
SM

∀x ∈ G, (x−1 )−1 = x (inverse de l’inverse)


Démonstration
Pour les deux premiers points voir les propositions 1.1 et 1.2.
Soient (x, y, z) ∈ G3 . Supposons x ∗ y = x ∗ z. Multiplions les deux membres de l’égalité par
x−1 à gauche : x−1 ∗ (x ∗ y) = x−1 ∗ (x ∗ z). Par associativité, on a (x−1 ∗ x) ∗ y = (x−1 ∗ x) ∗ z
puis par définition de l’inverse e ∗ y = e ∗ z, soit y = z.
De même pour la simplification à droite.
Soient x, y dans G. On vérifie simplement que y −1 ∗ x−1 est l’inverse de x ∗ y :
(x ∗ y) ∗ (y −1 ∗ x−1 ) = x ∗ (y ∗ y −1 ) ∗ x−1 = x ∗ e ∗ x−1 = x ∗ x−1 = e
asso inv neut inv
(y −1 ∗ x−1 ) ∗ (x ∗ y) = x−1 ∗ (y −1 ∗ y) ∗ x = x−1 ∗ e ∗ x = x−1 ∗ x = e
asso inv neut inv
Soit x dans G. On a x ∗ x−1 = x−1 ∗ x = e par définition. On en déduit sans trop de difficulté

9
1.2 Groupes

que x = (x−1 )−1



Maintenant que l’on sait calculer dans les groupes, il est temps de donner des exemples élémen-
taires :
Exemple 1.10
(R, +), (C, +), (Z, +), (Q, +) sont des groupes commutatifs (la loi + est associative, a un
élément neutre noté 0 et tout élément admet un symétrique pour la loi +).
(R∗ , ×), (R∗+ , ×), (C∗ , ×), (Q∗ , ×), (Q∗+ , ×), ({−1, 1}, ×) sont des groupes commutatifs (la
loi × est associative, a un élément neutre noté 1 et tout élément admet un inverse pour la loi ×).
(Z∗ , ×) n’est pas un groupe : 2 n’est pas inversible pour la loi × (en fait, seuls 1 et −1 sont
inversibles).
(R, ×) n’est pas un groupe : 0 n’est pas inversible.
(N, +) n’est pas un groupe : aucun élément différent de 0 n’est inversible.
{0, 1} muni de la loi suivante

SO
+ 0 1
0 0 1
1 1 0
est un groupe.
 Exercice 1.1 Soient (G, ∗) et (H, ?) deux groupes de neutre respectivement eG et eH . On muni
-F
l’ensemble G × H de la loi de composition interne > définie par : (g1 , h1 )>(g2 , h2 ) = (g1 ∗ g2 , h1 ? h2 )
1. Montrer que (G × H, >) est un groupe.
2. Montrer que (G × H, >) est commutatif si et seulement si G et H sont commutatifs.
Solution
1. On montre facilement que :
IA

(a). Le neutre de G × H est (eG , eH ).


(b). ∀(g, h) ∈ G × H, (g, h)−1 = (g −1 , h−1 ).
2. ∀(g1 , h1 ), (g2 , h2 ) ∈ G × H, (g1 , h1 )>(g2 , h2 ) = (g1 ∗ g2 , h1 ? h2 ) = (g2 ∗ g1 , h2 ? h1 ) =
SM

(g2 , h2 )>(g1 , h1 ).
Définition 1.9
Le groupe G × H est appelé groupe produit de G et H. ♣

Remarque On peut facilement généraliser à Gn , pour tout n de N∗ . Par exemple (Rn , +) est un groupe.

1.2.2 Puissances dans un groupe

10
1.2 Groupes

Définition 1.10
Soit (G, ∗) un groupe, n ∈ Z et a ∈ G. On définit an (puissance nème de a) de la façon suivante :

0
 a =e

an = a ∗ an−1 si n > 0

a = (a−n )−1 si n < 0
 n

Une récurrence immédiate montre que pour tout a ∈ G et pour tout n < 0
an = (a−n )−1 = (a−1 )−n
Pour n strictement positif, on a donc an = a · · ∗ a}, et pour n strictement négatif, an =
| ∗ ·{z
n fois
−1
· · ∗ a−1}.
| ∗ ·{z
a
n fois
Exemple 1.11
en = e pour tout n ∈ Z.
Si a et b commutent, (ab)n = an bn pour tout n ∈ Z.

SO
Si a et b ne commutent pas, on ne peut rien dire en général. Si n > 0, (ab)n = abababab . . .
Si la loi est notée additivement, on parlera plutôt de multiple de a, et on notera na au lieu de an .
Avec cette notation, on aura alors :

 0a = e

-F
na = a + (n − 1)a si n > 0

na = −(−n)a si n < 0

Remarque na n’est pas le produit de n par a. a est un élément du groupe, alors que n est un entier. Il
s’agit d’une loi de composition externe.
Les puissances dans les groupes ont les même propriétés que les puissances réelles que vous
IA

connaissez.
Proposition 1.5
Soit (G, ∗) un groupe, a ∈ G et (p, q) ∈ Z2 . Alors,
ap ∗ aq = ap+q
SM

(ap )q = apq

Démonstration Montrons juste le premier point, nous verrons plus tard comment en déduire le
second.
Commençons par le cas où p et q sont positifs, et raisonnons par récurrence sur n = p + q.
Initialisation : Si n = 0, p = q = 0, et le résultat est immédiat.
Hérédité : Supposons le résultat vrai pour n ∈ N. Soient p et q dans N tels que p + q = n + 1.
Supposons par exemple p 6= 0. On écrit
ap ∗ aq = a ∗ (ap−1 ∗ aq ) = a ∗ an = an+1
d’où le résultat.
Le cas où p et q sont négatifs en découle immédiatement.
Supposons p > 0 et q < 0. Si par exemple |p| ≥ |q|, on écrit p = −q + r avec r ≥ 0.

11
1.2 Groupes

On a alors d’après le cas positif ap = a−q ∗ ar . En multipliant par aq , on obtient : ap ∗ aq =


aq ∗ a−q ∗ ar . Or a−q est l’inverse de aq . D’où ap ∗ aq = ar = ap+q

Définition 1.11
On appelle ordre d’un groupe G, le nombre des ses éléments et on le note par card(G), ord(G)
ou |G|. Notons qu’un groupe peut être fini ou infini.

Exemple 1.12
1. (Z/2Z, +) est un groupe commutatif. En effet, Z/2Z = {0̄, 1̄} avec 0̄ + 0̄ = 0̄, 0̄ + 1̄ = 1̄,
1̄ + 1̄ = 0̄, 0̄ 6= 1̄, et on a |Z/2Z| = 2
2. (Z/3Z, +) est un groupe commutatif, et on a |Z/3Z| = 3.
3. Le groupe produit (Z/2Z × Z/3Z, .) est un groupe commutatif fini d’ordre 6.

1.2.3 Sous-groupes

SO
Définition 1.12 (Sous-groupe)
Soit (G, ?) un groupe et H une partie de G, on dit que H est un sous-groupe de (G, ?) (ou de
G s’il n’y a pas ambiguïté sur la loi ) si, et seulement si :
i) e ∈ H
-F
ii) ∀(x, y) ∈ H 2 , x ? y ∈ H.
iii) ∀x ∈ H, x−1 ∈ H. ♣

La proposition suivante est très simple, et utile en pratique pour vérifier qu’un sous-ensemble
d’un groupe est un sous-groupe.
IA

Proposition 1.6
Soit G un groupe. Un sous-ensemble H de G est un sous-groupe de G si et seulement si les deux
conditions suivantes sont vérifiées :
1. L’ensemble H n’est pas vide.
SM

2. Pour tous x et y de H, le produit xy −1 est aussi dans H. ♠

Démonstration
• Supposons que H est un sous-groupe de G, c’est-à-dire qu’il vérifie (i), (ii) et (iii) de la
définition 1.12. Il est alors clair que (1) de la proposition est vérifiée.
Montrons que H vérifie (2) de la proposition. Soient x et y deux éléments de H. En
appliquant (iii) à y, on constate que y −1 est aussi dans H, puis en appliquant (ii) à x et
y −1 que le produit xy −1 aussi.
• Supposons maintenant que H vérifie (1) et (2).
Montrons que e ∈ H, où e désigne l’élément neutre de G. En effet H n’étant pas vide, on
peut prendre un élément z ∈ H, et on applique (2) à z et z −1 pour conclure que zz −1 = e
appartient à H.

12
1.2 Groupes

Montrons maintenant que H vérifie (iii). Soit x un élément de H. Puisqu’on sait maintenant
que e aussi est dans H, on peut appliquer (2) à e et x pour obtenir ex−1 ∈ H, c’est-à-dire
x−1 ∈ H.
Montrons enfin que H vérifie (ii). Soit x et y deux éléments de H. Par la propriété (iii)
appliquée à y, y −1 ∈ H, puis par la propriété (2) appliquée à x et y −1 , x(y −1 )−1 ∈ H,
c’est-à-dire xy ∈ H.

Remarque (Cas de la notation additive) Pour un groupe(G, +) (nécessairement commutatif), ces
caractérisations s’écrivent : 
 H 6= ∅ (
H 6= ∅


H sous-groupe de (G, +) ⇐⇒ ∀x ∈ H, −x ∈ H ⇐⇒

∀(x, y) ∈ H 2 , x + y ∈ H
 ∀(x, y) ∈ H 2 , x − y ∈ H

Théorème 1.1
Soit G un groupe et H un sous-groupe de G. La restriction à H de la loi de composition sur G

SO
fait de H un groupe. ♥

Démonstration
La propriété (ii) de la définition 1.12 assure précisément que la loi de composition de G envoie
l’ensemble H × H dans H et que la restriction a donc bien un sens.
-F
L’associativité de cette restriction est alors évidente.
Le neutre de G est un élément de H. Il est alors évidemment le neutre pour la loi de composition
restreinte à H.
La propriété (iii) de la définition 1.12 garantit l’existence d’un symétrique pour chaque élément
de H.
IA


Voyons maintenant comment ce théorème permet de fabriquer plein de groupes nouveaux et
intéressants.
SM

Exemple 1.13 Soit G l’ensemble des bijections strictement croissantes de R vers R, muni de la
composition des applications. Montrons que G est un groupe.
La bonne idée est de montrer que G est un sous-groupe du groupe des bijections S(R) :
La vérification de (i) est évidente : il est clair que l’application identique est une bijection
strictement croissante de R sur R.
Montrons (ii) : Soit f et g deux bijections strictement croissantes de R sur R. On sait déjà que
g ◦ f est une bijection ; montrons qu’elle est strictement croissante. Soit x et y deux réels avec
x < y ; alors f (x) < f (y) (croissance de f ) puis g(f (x)) < g(f (y)) (croissance de g). Ceci
montre bien que g ◦ f est strictement croissante.
Vérifions (iii) : Soit f une bijection strictement croissante de R vers R. Il est bien clair que f −1
est bijective ; vérifions qu’elle est strictement croissante. Soit x et y deux réels avec x < y. On
ne peut pas avoir f −1 (x) = f −1 (y), car f −1 est injective ; on ne peut pas avoir f −1 (y) < f −1 (x),
car f étant strictement croissante on en déduirait l’inégalité f (f −1 (y)) < f (f −1 (x)), qui est

13
1.2 Groupes

fausse. Donc on a bien f −1 (x) < f −1 (y).


Remarque {e} est le plus petit sous-groupe de G, et G est le plus grand sous-groupe de G, et on les
appelle sous-groupes triviaux de G.
Exemple 1.14
(Z, +) est un sous-groupe de (Q, +), qui est lui-même un sous-groupe de (R, +).
(R, +) est un sous-groupe de (C, +).
(R∗ , .) est un sous-groupe de (C∗ , .).
(2Z, +) est un sous-groupe de (Z, +)
(2Z + 1, +) n’est pas un sous-groupe de (Z, +) : + n’est pas une LCI dessus.
Remarque En pratique, on utilisera beaucoup la caractérisation de la définition 1.12 pour montrer
qu’un ensemble est un sous-groupe. En fait, elle est tellement pratique à manipuler qu’on l’utilisera
même parfois pour montrer qu’un ensemble est un groupe.
Exemple 1.15 Notons U = {x ∈ C | |x| = 1}. Montrons que (U, ×) est un groupe. U est inclus dans
C, donc nous allons montrer qu’il s’agit d’un sous groupe de (C, ×).

SO
On a clairement 1 ∈ U.
Soit x et x0 dans U. On a |xx0−1 | = |x|x|0 | = 1 et xx0 ∈ U. Ce groupe est appelé groupe
unimodulaire.
On n’a pas besoin d’aller redémontrer l’associativité, l’existence d’un inverse, etc. . .
Proposition 1.7
-F
Si H et K sont deux sous-groupes de (G, ?) alors H ∩ K est un sous-groupe de G.

Démonstration
Soit e le neutre de G, si H et K sont deux sous groupes de G alors e ∈ H ∩ K.
Soit x, y ∈ H ∩K. Alors y −1 appartient à H et K puisque ce sont des groupes donc y −1 ∈ H ∩K.
IA

Par conséquent x.y −1 appartient à H et à K puisque ce sont des groupes, donc à leur intersection.
Donc H ∩ K est un sous-groupe.

SM

Remarque
Si H1 , H2 , ..., Hp sont des sous-groupes de G, alors H1 ∩ H2 ∩ ... ∩ Hp est un sous-groupe de G.
Plus généralement, une intersection quelconque de sous-groupes de G est encore un sous-groupe
de G.
La réunion de deux sous-groupes n’est pas, en général, un sous-groupe de G.
Exemple 1.16 Si a est un élément de (G, ?), F = {an |n ∈ Z} est un sous-groupe de G. (an =
−n n −1 0
| ? a ?{z· · · ? a} si n > 0, a = (a ) si n < 0 et a = e)
a
nf ois

Définition 1.13 (sous-groupe engendré par une partie)


Soit (G, ?) un groupe et A une partie de G, le sous-groupe engendré par A (qu’on note par
< A >) est l’intersection de tous les sous-groupes de G contenant A. ♣

Remarque Le sous-groupe de G engendré par A contient A, et c’est le plus petit des sous-groupes de

14
1.2 Groupes

G contenant A.
Exemple 1.17
< ∅ >= {e}
< e >= {e}
< G >= G
∀a ∈ G < a >= {. . . , a−2 , a−1 , e, a, a2 . . .} : on retombe sur la définition donnée dans
l’exemple de la section 1.2.8.
Proposition 1.8
Le sous-groupe d’un groupe (G, ∗) engendré par une partie X de G est l’ensemble des produits
finis a ∗ b ∗ · · · z, où a, b, · · · , z sont des éléments de X ou des inverses d’éléments de X. ♠

Définition 1.14
Soit G un groupe d’élément neutre e et soit a un élément de G. L’ordre de a est le plus petit
entier k > 1, s’il existe, tel que ak = e. Sinon on dit que l’ordre de a est infini. ♣

SO
L’ordre de l’élément neutre vaut toujours 1 et l’ordre de tout élément d’un groupe fini de cardinal
fini n est fini et inférieur ou égal à n. Nous verrons bientôt que c’est forcément un diviseur de n.
Proposition 1.9
Soit (G, .) un groupe et a ∈ G. Soit n l’ordre de a, alors
-F
si n = 0, < a > est infini et isomorphe à Z.
sinon, < a > est fini et égal à {e = a0 , a = a1 , . . . , an−1 }

Démonstration
Supposons n = 0.
IA

L’application f : p ∈ Z 7→ ap ∈< a > est un morphisme de groupe surjectif (trivial).


Soit p, q ∈ Z tels que f (p) = f (q), donc ap = aq et par suite ap−q = e, d’où p = q (par
définition de l’ordre), ce qui montre l’injectivité.
SM

Supposons n 6= 0.
{e, a, . . . , an−1 } est trivialement inclus dans < a >.
On a an = e. Soit p ∈ Z. On peut écrire par division euclidienne de p par n, p = nq + r, avec
0 ≤ r < n.
On a alors ap = anq+r = (an )q ar = eq ar = ar ∈ {e, a, . . . , an−1 }, d’où l’inclusion réciproque.

Remarque Il en est de même en notation additive, avec < a >= {ma, m ∈ Z}.
Définition 1.15

Un groupe est dit monogène Ssi il est engendré par un unique élément, i.e. Ssi ∃a ∈
G tel que G =< a >.
Un groupe est dit cyclique Ssi il est monogène et fini.

15
1.2 Groupes

1.2.4 Décomposition d’un groupe suivant un sous-groupe


Définition 1.16
Soient H un sous-groupe de G et x ∈ G. La classe à gauche de x suivant H (ou modulo H) est
la partie xH = {xh|h ∈ H}.

On a la caractérisation importante de l’égalité des classes suivante :


Proposition 1.10
Soit x, y ∈ G. Les relations suivantes sont équivalentes :
(i) xH = yH ;
(ii) x ∈ yH ;
(iii) y ∈ xH ;
(iv) x−1 y ∈ H ;
(v) y −1 x ∈ H. ♠

SO
Démonstration Facile à faire. 
 Exercice 1.2 Soit (G, .) un groupe d’ordre n et d’élément neutre e, et soit H un sous-groupe de G.
Supposons que |H| = p. Soit la relation Rg définie sur G par :

∀x, y ∈ G : xRg y ⇐⇒ x−1 .y ∈ H


-F
1. Montrer que Rg est une relation d’équivalence sur G
2. Trouver x̄ la classe d’équivalence de x pour la relation Rg . Déduire ē et h̄ pour h ∈ H.
3. Soit x ∈ G, montrer que |H| = |xH|
Solution
IA

1. Réflexivité : ∀x ∈ G, x−1 .x = e ∈ H, donc xRg x c-à-d Rg est réflexive.


Symétrie : Soit x, y ∈ G tel que xRg y, on a donc
xRg y ⇐⇒ x−1 .y ∈ H
SM

⇐⇒ (x−1 .y)−1 ∈ H
⇐⇒ y −1 .x ∈ H
⇐⇒ yRg x
d’où Rg est symétrique.
Transitivité : Soit x, y, z ∈ G tel que xRg y et yRg z, on a
xRg y ⇐⇒ x−1 .y ∈ H
yRg z ⇐⇒ y −1 .z ∈ H
=⇒ x−1 .y.y −1 .z ∈ H
=⇒ x−1 .e.z ∈ H
=⇒ x−1 .z ∈ H
=⇒ xRg z

16
1.2 Groupes

c-à-d Rg est transitive.


Donc Rg est une relation d’équivalence.
2. ∀x ∈ G, x̄ = {y ∈ G/xRg y} = {y ∈ G/x−1 .y ∈ H}
y ∈ x̄ ⇐⇒ xRg y
⇐⇒ x−1 .y ∈ H
⇐⇒ ∃h ∈ H : x−1 .y = h
⇐⇒ ∃h ∈ H : y = x.h ∈ x.H
⇐⇒ y ∈ x.H
d’où x̄ = x.H = {x.h/h ∈ H}
ē = e.H = {e.h/h ∈ H} = {h/h ∈ H} = H
Pour h ∈ H, h̄ = h.H = {h.k/k ∈ H} = H car h.k ∈ H
3. Pour montrer que |H| = |x.H| il suffit de montrer que l’application
ϕx : H −→ x.H

SO
h 7−→ x.h
est bijective.
• Soit h, h0 ∈ H tels que ϕx (h) = ϕx (h0 ), i.e. x.h = x.h0 =⇒ x−1 .x.h = x−1 .x.h0 =⇒ h = h0
d’où ϕx est injective.
-F
• Soit y ∈ x.H, donc ∃h ∈ H tel que y = x.h, i.e. y = ϕx (h), d’où ϕ est surjective.
D’où ϕx est bijective, et par suite |H| = |x.H|.
Remarque Toute classe est engendrée par chacun de ses éléments. Deux classes distinctes sont
disjointes de sorte que les classes à gauche de G (modulo H) forment une partition de G. Cette
partition s’appelle la décomposition à gauche de G suivant H. Elle est définie par la relation
IA

d’équivalence : xRg y ⇐⇒ x−1 y ∈ H pour chaque x, y ∈ G.


De la même manière, on peut définir la décomposition à droite de G suivant H qui ont Hx pour
classe à droite de x.
Si G est un groupe commutatif, il n’y a pas lieu de faire la distinction entre la décomposition à
SM

gauche et celle à droite. On parle de décomposition de G suivant H.


Théorème 1.2 (de Lagrange)
Soit (G, .) un groupe fini d’ordre n et H un sous-groupe de G d’ordre p. Alors |H| divise |G|.

Démonstration Soit x¯1 ,...,x¯r toutes les classes d’équivalences qui sont deux à deux distincts :
x̄i ∩ x¯j = ∅
On a G = ri=1 x̄i = x¯1 ∪ ... ∪ x¯r = x1 .H ∪ ... ∪ xr .H.
S

17
1.2 Groupes

Donc
r
[
card(G) = card( x̄i ) (les x̄i f orment une partition de G)
i=1

= card(x1 .H) + ... + card(xr .H)


= p + ... + p ( puisque d0 aprs l0 exercice prcedent |xi .H| = |H| = p)
= r.p
d’où |G| = n = r.p c-à-d |H| divise |G|.

Notation :
• {x1 .H, ..., xr .H} est l’ensemble des classes d’équivalences à gauche et on le note :
(G/H)g = {x1 .H, ..., xr .H}
• On fait la même chose avec la relation à droite : ∀x, y ∈ G, xRd y ⇐⇒ y.x−1 ∈ H et on note
(G/H)d = {H.x1 , ..., H.xr }

SO
Définition 1.17
Le nombre card((G/H)g ) = card((G/H)d ) = r est appelé indice de H dans G et on le note
[G : H] = r, donc
|G| = [G : H].|H| (Lagrange)

-F
Théorème 1.3
Soit a un élément d’un groupe. L’ordre de a est égal au nombre d’éléments de hai.

Démonstration On notera e l’élément neutre du groupe considéré.


Etape intermdiaire 1 : si l’ordre de a est fini, noté n, alors hai = A, où on a posé A =
IA

{e, a, a2 , . . . , an−1 }.
P reuve de l0 tape 1. Soit b un élément de hai, c’est-à-dire une puissance de a. On peut donc
mettre b sous forme ak pour un entier relatif k. Effectuons la division euclidienne de k par n, ainsi
SM

k = nq + r, avec 0 6 r 6 n − 1. On a alors
b = ak = anq+r = (an )q ar = eq ar = ar , donc b appartient à A, ce qui montre l’inclusion
hai ⊂ A ; l’autre inclusion étant évidente, l’étape 1 est prouvée.
Etape intermdiaire 2 : si l’ordre de a est fini, le théorème est vrai.
P reuve de l0 tape 2. Notons n l’ordre de a. Il découle du résultat de l’étape 1 que dans cette
hypothèse l’ensemble hai possède au plus n éléments. On ne sait pas encore si dans l’énumération
e, a, a2 , . . . , an−1 figurent bien n éléments distincts.
Prouvons donc ce dernier fait, supposons que dans cette énumération il y ait deux termes ai et
aj qui représentent le même élément du groupe, avec pourtant i < j. On aurait alors aj−i = e. Mais
par ailleurs, comme i < j, on obtient 0 < j − i et donc 1 6 j − i, et comme 0 6 i et j < n, on
obtient j − i < n. Mais ceci contredit la définition de n comme le plus petit entier supérieur ou égal
à 1 tel que an = e. L’hypothèse était donc absurde, et l’énumération décrivant hai à l’étape 1 est une
énumération sans répétition.

18
1.2 Groupes

Le nombre d’éléments de hai est donc bien égal à n, et l’étape 1 est prouvée.
Etape intermdiaire 3 : si l’ordre de a est infini, le théorème est vrai.
P reuve de l0 tape 3. Dans ce cas, tout le travail consiste à prouver que hai est un ensemble
infini. La vérification est du même esprit qu’à l’étape 2, en plus simple : on va prouver que pour i < j,
les éléments ai et aj de hai sont distincts. Pour ce faire, supposons que deux d’entre eux soient égaux ;
on aurait alors aj−i = e, avec pourtant 1 6 j − i et a ne serait pas d’ordre infini. Ainsi l’étape 3 est
prouvée. 
Corollaire 1.1
L’ordre d’un élément divise l’ordre du groupe. ♥

Démonstration Laissée au lecteur comme exercice, en utilisant le théorème de «Lagrange», et il faut


bien distinguer entre ordre (cardinal) et ordre (d’un élément), comme déjà mentionné. 
Corollaire 1.2
Soit G un groupe d’ordre premier et de neutre e. Alors on a :

SO
1. Les seuls sous-groupes de G sont {e} et G.
2. G est un groupe cyclique. En particulier, G est commutatif. ♥

Démonstration
1. Triviale d’après le théorème de Lagrange et puisque l’ordre de G est premier.
-F
2. Soit x ∈ G \ {e} et on considère le sous-groupe < x >. Nécessairement, on a < x >= G à
cause de l’ordre. Reste à conclure que G est commutatif. Soit alors y, z ∈ G =< x >. Il existe
donc n, m ∈ Z tel que y = xn et z = xm . Dès lors, on a : yz = xn xm = xn+m = zy, ce qui
termine la preuve du corollaire.

IA

 Exercice 1.3 Montrer qu’il existe à isomorphisme près seulement deux groupes d’ordre 4, et qu’ils
sont abéliens.
Solution Soit G = {e, a, b, c} un groupe d’ordre 4 de neutre e. Deux cas peuvent se présentent.
SM

Premier cas : G contient un élément d’ordre 4. Supposons par exemple que ce soit a. Alors G
doit contenir a2 et a3 = a−1 qui sont distincts de a. On a donc b = a2 et c = a3 (ou le contraire),
e a b c
e e a b c
ce qui donne la table a a b c e Donc G est un groupe cyclique et abélien.
b b c e a
c c e a b
Second cas : G ne contient pas d’élément d’ordre 4. Comme e est le seul élément d’ordre 1, et
que G ne peut pas contenir d’éléments d’ordre 3 d’après le théorème de Lagrange, c’est que a,
b, c sont tous les trois d’ordre 2. Donc a2 = b2 = c2 = e, et chacun des trois est son propre
inverse.
Considérons le produit a · b, si l’on avait a · b = a, on aurait b = e, ce qui est exclu. Si l’on avait
a · b = b, on aurait a = e, ce qui est exclu. Si l’on avait a · b = e, on aurait b = a−1 , c’est-à-dire

19
1.2 Groupes

b = a, ce qui est exclu. On a donc forcément a · b = c. On calcule de même les autres produits.
e a b c
e e a b c
On obtient la table a a e c b . Donc G est un groupe abélien.
b b c e a
c c b a e
Donc il existe à isomorphisme près seulement deux groupes d’ordre 4, et ils sont abéliens.
 Exercice 1.4
1. Soit n ∈ N. Montrer que nZ = {nz|z ∈ Z} est un sous-groupe de (Z, +).
2. Pour deux entiers p et q, montrer que pZ est un sous-groupe de qZ Ssi q divise p.
Solution
1. Fixons n ∈ Z. L’ensemble nZ est un sous-groupe de (nZ, +), en effet :
nZ ⊂ Z,
l’élément neutre 0 appartient à nZ,
pour x = kn et y = k 0 n des éléments de nZ on a x + y = (k + k 0 )n est aussi un élément

SO
de nZ,
enfin si x = kn est un élément de nZ alors −x = (−k)n est aussi un élément de nZ.
Réciproquement soit H un sous-groupe de (Z, +). Si H = {0} alors H = 0Z et c’est fini. Sinon
H contient au moins un élément non-nul et positif (puisque tout élément est accompagné de son
-F
opposé) et notons
n = min{h > 0|h ∈ H}.

Alors n > 0. Comme n ∈ H alors −n ∈ H, 2n = n + n ∈ H, et plus généralement pour k ∈ Z


alors kn ∈ H. Ainsi nZ ⊂ H. Nous allons maintenant montrer l’inclusion inverse. Soit h ∈ H.
Écrivons la division euclidienne :
IA

h = kn + r, avec k, r ∈ Z et 0 ≤ r < n.

Mais h ∈ H et kn ∈ H donc r = h − kn ∈ H. Nous avons un entier r ≥ 0 qui est un élément


SM

de H et strictement plus petit que n. Par la définition de n, nécessairement r = 0. Autrement dit


h = kn et donc h ∈ nZ. Conclusion H = nZ.
2. A faire.
Proposition 1.11
Les sous-groupes de (Z, +) sont exactement les (nZ, +) où n ∈ N.

Démonstration
Soit n ∈ N. Nous allons commencer par montrer que (nZ, +) est un sous-groupe de (Z, +) en
utilisant la proposition 1.6. Soient a et b dans nZ. Il existe a0 et b0 dans Z tels que a = na0 et
b = nb0 . On a alors a − b = n(a0 − b0 ) ∈ nZ.
Soit G un sous-groupe de (Z, +). Posons G+ = G ∩ Z+∗ . Si G+ est vide, on voit facilement
G est réduit à {0} : en effet, G ∩ Z−∗ est également vide, sans quoi on peut inverser un de ses
éléments pour trouver un élément dans G+ . On a dans ce cas G = 0Z.

20
1.2 Groupes

Sinon, posons a = min G+ . Nous allons montrer que G = aZ.


aZ ⊂ G : on a a ∈ G par définition. Par stabilité, nous avons aussi a + a = 2a ∈ G. Par
récurrence, on montre que na ∈ G pour tout n ∈ N∗ . Par ailleurs, par stabilité par passage
à l’inverse, (−n)a ∈ G pour tout n ∈ N∗ . Comme de plus 0 ∈ G, on a bien aZ ⊂ G.
G ⊂ aZ : Soit x ∈ G. Effectuons la division euclidienne de x par a : x = aq + r, avec
0 ≤ r < a. a et x sont dans G, donc r = x − aq également. La définition de a impose
alors r = 0, i.e. x ∈ aZ.


1.2.5 Groupe distingué


Définition 1.18
Un sous-groupe H de G est dit distingué ou normal ou invariant, et on note H . G, si pour
tout x ∈ G, on a Hx = xH ; c’est à dire que les classes de x modulo H à droite et à gauche
sont confondues.

SO

Remarque Pour tout x ∈ G, on a visiblement les équivalences suivantes :


Hx = xH ⇐⇒ xHx−1 = H
⇐⇒ x−1 Hx = H
-F
⇐⇒ x−1 Hx ⊂ H
⇐⇒ ∀h ∈ H, x−1 hx ∈ H.

1.2.6 Groupe quotient


IA

Maintenant, on va voir sous quelle condition on pourra munir l’ensemble quotient G/H d’une
structure de groupe.
Théorème 1.4
SM

Soit H un sous-groupe distingué de G. L’ensemble quotient G/H est un groupe pour la loi :
(x, y) 7→ xy, où z désigne la classe d’un élément z de G.

Démonstration
1. La correspondance :
φ : (G/H)2 −→ G/H
(x, y) 7−→ xy
est bien une application. En effet, prenons x0 et y 0 tels que x0 ≡ x(H) et y 0 ≡ y(H). Nous avons :
x0 ≡ x(H) =⇒ x0 x−1 ∈ H
=⇒ x0 y 0 y 0−1 x−1 ∈ H
=⇒ x0 y 0 (xy 0 )−1 ∈ H
=⇒ x0 y 0 ≡ (xy 0 )(H).

21
1.2 Groupes

De même on a y 0 ≡ y(H) implique que xy 0 ≡ xy(H). D’où on a x0 y 0 ≡ xy(H), c’est à dire que
x0 y 0 = xy.
2. L’associativité est facile, en effet si z est une troisième classe, on a : x(yz) = x(yz) = x(yz) =
(xy)z = (xy)z = (xy)z.
3. L’élément neutre est 1 = H.
4. L’inverse de la classe de x est la classe de x−1 .
Ainsi, G/H est un groupe. 

1.2.7 Morphismes de groupe


Un morphisme est une application respectant la structure d’un ensemble. Dans le cas des mor-
phismes de groupe, on a la définition suivante :
Définition 1.19 (Morphisme de groupe)
Soient (G, ∗) et (G0 , •) deux groupes. On appelle morphisme de groupe de G dans G0 toute

SO
application φ : G 7→ G0 telle que
∀(x, y) ∈ G2 φ(x ∗ y) = φ(x) • φ(y)

Remarque Attention à ne pas confondre entre les différents ensembles et les différentes lois. x et
y sont des éléments de G, on doit donc leur appliquer la loi ∗. En revanche, φ(x) et φ(y) sont des
-F
éléments de G0 , et on doit leur appliquer la loi •.
Proposition 1.12
Soit φ un morphisme de groupe de (G, ∗) dans (G0 , •). Alors
φ(e) = e0 avec e, e0 les neutres de G et G0 respectivement.
∀x ∈ G φ(x)−1 = φ(x−1 )
IA

Démonstration
φ étant un morphisme, φ(e) = φ(e ∗ e) = φ(e) • φ(e) d’où en simplifiant φ(e) = e0
SM

Soit x ∈ G. φ(x) • φ(x−1 ) = φ(x ∗ x−1 ) = φ(e) = e0 . De même, φ(x−1 ) • φ(x) = e0 , et φ(x−1 )
est l’inverse de φ(x).

Par ailleurs, on montre facilement par récurrence que les morphismes se comportent bien vis-à-vis
des puissances :
Proposition 1.13
Soit φ un morphisme de groupe de (G, ∗) dans (G0 , •). Alors ∀p ∈ Z ∀x ∈ G φ(x)p = φ(xp ).

Exemple 1.18
L’identité est un morphisme de tout groupe dans lui même.
Soit (G, ∗) un groupe d’élément neutre e. L’application φ : x 7→ e est un morphisme de G dans
lui-même : pour tout (x, y) ∈ G2 , φ(x) ∗ φ(y) = e ∗ e = e = φ(x ∗ y).
exp est un morphisme de (R, +) dans (R+∗ , ×) : soit (x, y) ∈ R, exp(x+y) = exp(x)×exp(y).

22
1.2 Groupes

ln est un morphisme de (R+∗ , ×) dans (R, +) : soit (x, y) ∈ R, ln(x × y) = ln(x) + ln(y).
Proposition 1.14
Soit (G, ∗) un groupe, et H un ensemble muni d’une loi de composition >. Soit f un morphisme
de (G, ∗) dans (H, >). Alors (f (G), >) est un groupe.

On peut donc dire que l’image d’un groupe par un homomorphisme est un groupe. Si le groupe
(G, ∗) est commutatif, alors le groupe (f (G), >) est commutatif.
Pour finir, un résultat sur la composée de deux morphismes :
Proposition 1.15
La composée de deux morphismes de groupe est un morphisme de groupe. ♠

Démonstration Soient (G, ∗), (G0 , •) et (G00 , ?) trois groupes, et φ : G −→ G0 et φ0 : G0 −→ G00


deux morphismes. Nous allons montrer que φ0 oφ est un morphisme.
Soient x et y dans G. φ étant un morphisme, φ(x ∗ y) = φ(x) • φ(y). φ0 étant un morphisme, on

SO
a φ0 (φ(x ∗ y)) = φ0 (φ(x)) ? φ0 (φ(y)), d’où φ0 oφ(x) ? φ0 oφ(y) = φ0 oφ(x ∗ y). 
Dans la suite du chapitre, nous noterons les multiplications par ·, et nous les omettrons dans les
calculs pour abréger les notations.
On a la propriété fondamentale suivante, qui indique que les morphismes se comportent bien
vis-à-vis des sous-groupes :
-F
Proposition 1.16
Soit φ un morphisme de groupe de (G, ·) dans (G0 , ·).
L’image d’un sous-groupe de G par φ est un sous-groupe de G0 .
L’image réciproque d’un sous-groupe de G0 par φ est un sous-groupe de G. ♠
IA

Démonstration Utilisons la proposition 1.6.


Soit H un sous-groupe de G. e ∈ H donc e0 = φ(e) ∈ Im(φ)
Soient y et y 0 dans φ(H). Montrons que yy 0−1 est dans φ(H).
SM

Soient x et x0 dans H tels que φ(x) = y et φ(x0 ) = y 0 . φ étant un morphisme, on a yy 0−1 =


φ(x)φ(x0 )−1 = φ(x)φ(x0−1 ) = φ(xx0−1 ) ∈ φ(H) car xx0−1 ∈ H par la proposition 1.6.
Soit H 0 un sous-groupe de G0 . φ(e) = e0 et e0 ∈ H 0 , donc e ∈ φ−1 (H 0 ).
Soient x et x0 dans φ−1 (H 0 ). On a φ(xx0−1 ) = φ(x)φ(x0 )−1 ∈ H 0 par la proposition 1.6, et donc
xx0−1 ∈ φ−1 (H 0 ).

Quelques cas particuliers de morphismes de groupes :
Définition 1.20

On appelle endomorphisme de groupe un morphisme de groupe entre un groupe et


lui-même.
On appelle isomorphisme de groupe un morphisme de groupe bijectif.

23
1.2 Groupes

On appelle automorphisme de groupe un isomorphisme d’un groupe dans lui-même. ♣

Si un isomorphisme existe entre deux groupes, cela signifie que l’on peut complètement trans-
porter la structure de l’un sur l’autre.
Proposition 1.17
L’inverse d’un isomorphisme de groupe est un isomorphisme de groupe. ♠

Démonstration Soit φ un isomorphisme de (G, .) dans (G0 , .). φ−1 est clairement bijective.
Soient x0 et y 0 dans G0 . Considérons a = φ−1 (x0 y 0 ), et b = φ−1 (x0 )φ−1 (y 0 ). On a φ(a) = x0 y 0 , et
φ(b) = φ(φ−1 (x0 ))φ(φ−1 (y 0 )) = x0 y 0 .
Par bijectivité de φ, a = b. 
Exemple 1.19
exp et ln dans les exemples précédents sont des isomorphismes.
Soit (G, .) un groupe, et g ∈ G. L’application φ : x 7→ gxg −1 est un automorphisme : en

SO
effet, φ(x).φ(y) = gxg −1 gyg −1 = gxyg −1 = φ(xy), et f est de plus bijective, de réciproque
x 7→ g −1 xg (f est ce que l’on appelle un automorphisme intérieur).
 Exercice 1.5 Montrer que l’ensemble des automorphismes d’un groupe (G, .) muni de la loi ◦ est un
groupe.
-F
Proposition 1.18
Soit (G, .) un groupe, et a ∈ G. L’application f : p ∈ Z 7→ ap est un morphisme de groupe.

Démonstration C’est la première partie de la proposition 1.2.2. 


Cette proposition montre, d’après la proposition 1.2.7, la seconde partie de la proposition 1.2.2.
IA

1.2.8 Noyau et image d’un homomorphisme


Définition 1.21 (Noyau, image)
SM

Soit f un morphisme de groupe de (G, .) dans (G0 , .). Soit e0 le neutre de (G0 , .).
On appelle image de f et on note Im(f ) l’ensemble f (G).
On appelle noyau de f et on note Ker(f ) 1 l’ensemble f −1 ({e0 }), i.e. l’ensemble des
éléments x de G tels que f (x) = e0 ; (Ker(f ) = {x ∈ G|f (x) = e0 }).

Proposition 1.19
Soit f un morphisme de groupe de (G, .) dans (G0 , .).
1. L’image de f est un sous-groupe de G0 .
2. Le noyau de f est un sous-groupe de G. ♠

Démonstration C’est un cas particulier de la proposition 1.2.7, appliquée aux sous-groupes triviaux.

1. de l’allemand kernel : noyau

24
1.2 Groupes

Soit e le neutre de G et e0 le neutre de G0 .


1. f (e) = e0 donc e0 ∈ Imf .
Soit y, y 0 ∈ Imf . Il existe alors x, x0 ∈ G tels que f (x) = y, f (x0 ) = y 0 . Alors y.y 0 =
f (x).f (x0 ) = f (x.x0 ) ∈ Imf .
Soit y ∈ Imf et x ∈ G tels que y = f (x). Alors y −1 = f (x)−1 = f (x−1 ) ∈ Imf .
2. On a f (e) = e0 donc e ∈ Ker(f ), qui n’est donc pas vide.
Soit a et b deux éléments de Ker(f ). On a alors f (ab−1 ) = f (a)[f (b)]−1 = e0 e0 = e0 , donc
ab−1 ∈ Ker(f ).

Ces propriétés sont très utile pour montrer qu’un ensemble est un groupe : si on arrive à l’exprimer
comme image ou comme antécédent d’un groupe connu par un morphisme de groupe, c’est gagné.
Exemple 1.20 Considérons le morphisme défini dans la proposition 1.2.7.
Son noyau est un sous-groupe de Z, ce qui signifie qu’il existe un unique p ∈ Z tel que
{n ∈ Z | an = e} = pZ .

SO
p est alors appelé ordre de a.
Son image est un sous-groupe de G, ce qui signifie que pour tout a ∈ G, {. . . , a−2 , a−1 , e, a, a2 . . .}
est un sous-groupe de G. C’est le sous-groupe engendré par a.
La propriété suivante démontre la force de la notion de morphisme, et l’intérêt d’introduire de la
structure sur des ensembles.
-F
Proposition 1.20
Un morphisme de groupe f est injectif Ssi son noyau est réduit à l’élément neutre, i.e.
Ker(f ) = {e}.

Démonstration Vérifions successivement les deux implications. On notera e0 le neutre du groupe


IA

d’arrivée.
Preuve de l0 implication directe.
Supposons f injective. On sait déjà que f (e) = e0 , et donc que {e} ⊂ Ker(f ). Réciproquement,
si a ∈ Ker(f ), f (a) = f (e) = e0 , et comme f est injective, a = e. D’où l’égalité {e} = Ker(f ).
SM

Preuve de l0 implication rciproque.


Supposons que Ker(f ) = {e}. Soit a et b deux éléments du groupe de départ vérifiant f (a) =
f (b). Alors f (ab−1 ) = f (a)[f (b)]−1 = e0 , donc ab−1 ∈ Ker(f ), donc ab−1 = e, donc a = b.
Donc f est injective.

Remarque On retiendra plus généralement que : ∀(x, y) ∈ G2 , f (x) = f (y) ⇔ x ∗ y −1 ∈ ker(f ), et
en notation additive : f (x) = f (y) ⇔ x − y ∈ ker(f ).

1.2.9 Permutations, groupes symétriques


Soit E un ensemble quelconque. On munit l’ensemble S(E) des bijections de E sur E de la
composition des applications. On sait que la composition est associative et que l’application identique

25
1.2 Groupes

est l’élément neutre, comme toute bijection admet une bijection réciproque alors tout élément de S(E)
est inversible. Donc S(E) est un groupe pour la composition des applications qu’on appelle groupe
symétrique de E.
Définition 1.22 (Permutation)
On appelle permutation toute bijection d’un ensemble En = {1, 2, · · · , n} dans lui-même. On
représente une permutation σ sur deux lignes de la manière suivante
1 2 ··· n

σ = σ(1) σ(2) ··· σ(n)

où la première ligne représente l’ensemble de départ, et la seconde ligne l’ensemble d’arrivée.


On note souvent σ = (σ(1) σ(2) . . . σ(n))

Exemple 1.21

σ = 13 25 31 44 56 62 est la permutation définie par :
σ(1) = 3, σ(2) = 5, σ(3) = 1, σ(4) = 4, σ(5) = 6, σ(6) = 2.

SO

Id = 11 22 33 44 53 64 est la permutation identité.

Proposition 1.21
Si n est un entier naturel non nul, l’ensemble des permutations de {1, ..., n} dans lui-même est
un groupe pour la loi de composition ◦, et on le note Sn . ♠
-F
Démonstration
La composition de deux bijections de {1, 2, . . . , n} est une bijection de {1, 2, . . . , n}.
La loi est associative (par l’associativité de la composition des fonctions).
L’élément neutre est l’application identité.
L’inverse d’une bijection f est sa bijection réciproque f −1 .
IA


Remarque Dans Sn , on omet souvent le symbole de composition de fonctions, et on note multiplica-
tivement la loi de composition. On écrit alors στ , plutôt que σ ◦ τ , et l’identité est notée Id.
SM

Définition 1.23 (Groupes symétriques)


Si n est un entier naturel non nul, l’ensemble des permutations de {1, ..., n} dans lui-même est
appelé groupe symétrique ou groupe des permutations d’ordre n et noté Sn . ♣

Exemple 1.22
1. Pour n = 1, le groupe S1 est le groupe trivial {Id} d’ordre 1.
 
2. Pour n = 2, le groupe S2 est d’ordre 2, donc S2 = {Id, τ } avec Id = 11 22 , et τ = 1 2
2 1 , et
qui vérifie τ 2 = Id.
3. Pour n = 3, le groupe S3 est d’ordre 6. On a S3 = {Id, γ, γ 2 , τ1 , τ2 , τ3 } avec :

, γ2 =
1 2 3
 1 2 3
 1 2 3
 1 2 3
 1 2 3
 1 2 3

Id = 1 2 3 , γ= 2 3 1 3 1 2 , τ1 = 1 3 2 , τ2 = 3 2 1 , τ3 = 2 1 3

26
1.2 Groupes

On peut alors dresser la table du groupe symétrique


S3 . On en déduit en particulier que le groupe S3 n’est
◦ Id γ γ 2 τ1 τ2 τ3
pas abélien.
Id Id γ γ 2 τ1 τ2 τ3
On en tire aussi que le groupe S3 admet trois
γ γ γ 2 Id τ3 τ1 τ2
sous-groupes d’ordre 2 qui sont {Id, τ1 }, {Id, τ2 }
γ 2 γ 2 Id γ τ2 τ3 τ1
et {Id, τ3 }, et un sous-groupe d’ordre 3 qui est
{Id, γ, γ 2 }. τ1 τ1 τ2 τ3 Id γ γ 2
D’après le théorème de Lagrange, ce sont, avec le τ2 τ2 τ3 τ1 γ 2 Id γ
sous-groupe trivial {Id} et S3 lui-même, ses seuls τ3 τ3 τ1 τ2 γ γ 2 Id
sous-groupes.
Remarque Pour n ≥ 3, le groupe Sn n’est pas abélien.
En effet, considérons trois entiers 1 ≤ i, j, k ≤ n distincts deux à deux (ce qui est possible car
n ≥ 3. Posons γ = ji kj ki , et τ = ii kj kj . On a alors γτ = ji ji kk , et τ γ = ki jj ki . Donc γτ 6= τ γ
   

Remarque Le groupe S3 est le plus petit groupe non abélien (car les groupes d’ordre 2, 3 ou 5 sont
abéliens car cycliques, et les deux seuls groupes d’ordre 4 sont abéliens comme on l’a vu à l’exercice

SO
1.3).
Lemme 1.1
Le groupe Sn est fini de cardinal n!. ♥

Démonstration Pour l’élément 1, son image appartient à {1, 2, . . . , n} donc nous avons n choix.
-F
Pour l’image de 2, il ne reste plus que n − 1 choix (1 et 2 ne doivent pas avoir la même image car
notre application est une bijection).
Ainsi de suite...
Pour l’image du dernier élément n il ne reste qu’une possibilité.
Au final il y a n × (n − 1) × · · · × 2 × 1 = n! façon de construire des bijections de {1, 2, . . . , n}.
IA


Définition 1.24 (Cycle)
Soit k ∈ {2, . . . , n} et (a1 , a2 , . . . , ak ) un k-uplet d’entiers deux à deux distincts de {1, . . . , n}.
SM

On appelle cycle associé à ce k-uplet la permutation notée σ = (a1 a2 . . . ak ) définie par :




 σ(ai ) = ai+1 si 1 ≤ i < k

σ(ak ) = a1


 σ(x) = x pour les autres valeurs de k

Une telle permutation est aussi appelée k-cycle. ♣

Proposition 1.22
Un k-cycle est d’ordre k dans le groupe (Sn , ◦).

Démonstration Soit σ = (x1 , . . . , xk ) un r-cycle avec k ≥ 2. Pour tout entier i compris entre 1 et k,

27
1.2 Groupes

on a :
σ k (xi ) =σ k (σ i−1 (x1 ))
=σ i−1 (σ k (x1 ))
=σ i−1 (σ(σ k−1 (x1 )))
=σ i−1 (σ((xk ))
=σ i−1 (x1 )
=xi .
Comme σ(x) = x, pour x ∈ / {x1 , . . . , xk }, on en déduit que σ k = Id.
Enfin avec σ(x1 ) = xi 6= x1 , pour 1 ≤ i ≤ k, on déduit que σ i−1 6= Id et σ est d’ordre k. 
−1 k−1
Remarque On déduit du résultat précédent que l’inverse d’un k-cycle σ est le k-cycle σ = σ .
Remarque Si σ est un k-cycle, le calcul de σ m pour tout entier relatif m peut alors être obtenu en
effectuant la division euclidienne de m par k, m = qk + i avec 0 ≤ i ≤ k − 1 et σ m = σ i .
Définition 1.25

SO
Soit σ un élément de Sn . On appelle support de σ et on note Supp(σ) l’ensemble des éléments
qui ne sont pas invariants par σ, i.e.
Supp(σ) = {1 ≤ i ≤ n|σ(i) 6= i} .

-F
Dans Sn , un cycle de longueur n est appelé une permutation circulaire.
Exemple 1.23
Le support de l’identité est l’ensemble vide.
 
σ1 = 15 26 33 41 52 64 77 est le cycle 1 5 2 6 4 .
Le support de σ1 est {1, 2, 4, 5, 6}. Les éléments 3 et 7 sont fixes par σ1 .

σ1 = 16 25 33 48 57 64 72 81 n’est pas un cycle.
IA

 
Cependant on a visiblement σ2 = s ◦ t = t ◦ s, où s = 1 6 4 8 et t = 2 5 7 .
 
σ3 = 17 25 36 41 54 62 73 est la permutation circulaire 1 7 3 6 2 5 4 .
Remarque
SM

1. Les cycles associés aux k-uplets (a1 , a2 , . . . , ak ) ou (ak , a1 , a2 , . . . , ak−1 ) sont identiques.
2. Un cycle σ d’ordre k vérifie σ k = Id et σ l 6= Id pour l ∈ {1, . . . , k − 1}
3. L’inverse du cycle σ = (a1 a2 . . . ak ) est le cycle σ k−1 = (ak ak−1 . . . a1 ).
4. Les puissances d’un cycle ne sont pas toujours des cycles. Considérons par exemple le cycle

σ= 123456 ,
 
On constate que σ 2 = 1 3 5 ◦ 2 4 6
  
et σ 3 = 1 4 ◦ 2 5 ◦ 3 6 .

En revanche σ 5 est le cycle 1 6 5 4 3 2 .
Pour être précis, et si σ est un cycle de longueur p, on montre que σ k est un cycle si et seulement
si k et p sont premiers entre eux.

28
1.2 Groupes

Proposition 1.23
Si deux cycles σ1 et σ2 de Sn ont leurs supports disjoints alors ils commutent, i.e. : σ1 ◦ σ2 =
σ2 ◦ σ1 . ♠

Démonstration Soient σ1 et σ2 deux élément de Sn . Soit 1 ≤ i ≤ n. Si i appartient au support de σ1


alors σ1 (i) appartient au support de σ1 car si σ1 (σ1 (i)) = σ1 (i) alors σ1 (i) = i.
D’où, puisque les supports de σ1 et σ2 sont disjoints, σ1 (i) n’appartient pas au support de σ2 et
par conséquent σ1 σ2 (i) = σ1 (i) = σ2 σ1 (i). De même, on a σ1 σ2 (i) = σ2 (i) = σ2 σ1 (i) si i appartient
au support de σ2 .
Si i n’appartient ni au support de σ1 ni au support de σ2 alors σ1 σ2 (i) = i = σ2 σ1 (i). 
1 2 3

Remarque La réciproque de la proposition 1.23 est fausse. Par exemple, les permutations 2 3 1 et

1 2 3 commutent et elles ont le même support qui est l’ensemble {1, 2, 3}.
3 1 2

Définition 1.26 (Transposition)


On appelle transposition de Sn toute permutation τ qui échange deux éléments i et j en laissant

SO

fixes les n − 2 autres. On note alors τ = i j .

τ (i) = j, τ (j) = i et τ (k) = k si k ∈


/ {i, j}

Remarque Une transposition vérifie τ 2 = Id, elle est son propre inverse τ −1 = τ .
-F
Proposition 1.24 (Décomposition d’une permutation en produit de cycles)
Toute permutation de Sn , n ≥ 2, se décompose en un produit de cycles à supports deux à deux
disjoints. Cette décomposition est unique à l’ordre près des facteurs. On dit que le groupe Sn
est engendré par les cycles. ♠
IA

Démonstration Une telle décomposition s’obtient en prenant, dans le cas où il n’est pas
fie, les images de 1 par σ, σ 2 , . . . , jusqu’au moment où on retombe sur 1, puis on recommence
avec le plus petit entier dans {1, . . . , n} \ {σ, σ 2 , . . .} qui n’est pas fixe et ainsi de suite.
La suite de la preuve est laisser au lecteur. 
SM


Exemple 1.24 Soit la permutation σ = 12 23 34 45 51 67 76 88
On a σ(1) = 2, σ 2 (1) = 3, σ 3 (1) = 4, σ 4 (1) = 5, σ 5 (1) = 1, ce qui donne le premier cycle
(1, 2, 3, 4, 5).
Ensuite, on a : σ(6) = 7, σ 2 (6) = 6, et σ(8) = 8.
Ainsi, on a σ = (1, 2, 3, 4, 5)(6, 7).

Exemple 1.25 σ = 14 28 37 43 55 66 71 82 = (1 4 3 7)(2 8) = (2 8)(1 4 3 7).
L’ordre de σ est O(σ) = ppcm(2, 4) = 4.
Proposition 1.25 (Décomposition d’une permutation en produit de transpositions)
Toute permutation de Sn , n ≥ 2, se décompose en un produit fini de transpositions. On dit que
les transpositions engendrent le groupe Sn . ♠

Démonstration On raisonne par récurrence sur n. C’est clair si n = 2. Supposons (H.R.) le résultat

29
1.2 Groupes

vrai pour Sn−1 où n ≥ 3. Prenons σ ∈ Sn quelconque. Distinguons deux cas :


Si σ(n) = n, notons σ 0 la restriction de σ à {1, 2, . . . , n − 1}. Il est clair que σ 0 ∈ Sn−1 . Donc
par H.R., σ 0 = τ10 τ20 . . . τm
0
où τk0 est une transposition de {1, 2, . . . , n − 1} pour tout 1 ≤ k ≤ m.
Chaque τk0 se prolonge en une transposition τk de {1, 2, . . . , n} en posant τk (i) = τk0 (i) pour
tout 1 ≤ i ≤ n − 1 et τk (n) = n. Il est clair que l’on a alors σ = τ1 τ2 . . . τm .
Si maintenant σ(n) = p 6= n, posons τ = (np) et η = τ σ. On a η(n) = n. En appliquant le
premier cas, η se décompose en produit de transpositions. Donc σ = τ η aussi.

1 2 3 4 5 6 7 8

Exemple 1.26 Soit la permutation σ = 2 3 4 5 1 7 6 8 ∈ S8 .
On écrit d’abord σ sous forme de produit de cycles à supports disjoints :
σ = (1, 2, 3, 4, 5)(6, 7)
et on décompose chacun des cycles en produit de transpositions, ce qui donne :
σ = (1, 2)(2, 3)(3, 4)(4, 5)(6, 7).

SO
Remarque Il n’y a pas unicité de cette décomposition.

Par exemple, dans S4 , on a 13 21 32 44 = (2 4)(1 4)(4 2)(1 3) = (2 3)(1 2).

Proposition 1.26
Sn est engendré par les n − 1 transpositions (1 k) où 2 ≤ k ≤ n.
-F

Démonstration l suffit de montrer que chaque transposition est produit de transpositions de la forme
(1 k), où 2 ≤ k ≤ n. Soit alors (i, j) une transposition avec 1 ≤ i 6= j ≤ n.
Deux cas sont possible :
Si i = 1 ou j = 1, c’est vérifie puisque (i, j) = (j, i).
IA

Supposons maintenant que i 6= 1 et j 6= 1. On a (i j) = (1 i)(1 j)(1 i)−1 = (1 i)(1 j)(1 i) et


cela achève la démonstration. 

Exemple 1.27 Soit σ = 12 23 34 45 51 67 76 88 .
SM

On a
σ = (1 2)(2 3)(3 4)(4 5)(6 7)
= (1 2)(1 2)(1 3)(1 2)(1 3)(1 4)(1 3)(1 4)(1 5)(1 4)(1 6)(1 7)(1 6)
= (1 3)(1 2)(1 3)(1 4)(1 3)(1 4)(1 5)(1 4)(1 6)(1 7)(1 6).

1.2.10 Signature d’une permutation et groupe alterné


Définition 1.27 (Inversions d’une permutation)
Soit σ un élément de Sn , avec n ≥ 2. Soient i < j deux éléments distincts de En . On dit que la
paire {i, j} est une inversion de σ si σ(i) > σ(j).
On note Inv(σ) le nombre d’inversions de la permutation σ.

30
1.2 Groupes

Exemple 1.28 Soit σ = 14 27 33 48 56 62 75 81 . On a Inv(σ) = 19. En effet les inversions de σ sont : {1, 3},
{1, 6}, {1, 8}, {2, 3}, {2, 5}, {2, 6}, {2, 7}, {2, 8}, {3, 6}, {3, 8}, {4, 5}, {4, 6}, {4, 7}, {4, 8}, {5, 6},
{5, 7}, {5, 8}, {6, 8}, {7, 8}.
Définition 1.28 (Signature d’une permutation)
Soit σ un élément de Sn , avec n ≥ 2. Soit Inv(σ) le nombre de ses inversions.
La quantité ε(σ) = (−1)Inv(σ) est appelée signature de σ.
On dit que σ est une permutation paire si ε(σ) = 1 donc si σ a un nombre pair d’inversions. Dans
le cas contraire, c’est-à-dire si ε(σ) = −1, ou encore si σ a un nombre impair d’inversions, on
dit que σ est une permutation impaire. ♣
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Exemple 1.29 La signature de la permutation σ = 10 5 9 4 14 3 1 11 12 7 13 6 2 8 est
ε(σ) = (−1)19 = −1.
Proposition 1.27 (Une autre expression de la signature)
Q σ(i)−σ(j)
Soit n ≥ 2 et σ ∈ Sn . Alors la signature de σ est ε(σ) = 1≤i<j≤n .

SO
i−j

Par convention, Si n = 1, S1 = {Id1 } et on pose ε(Id1 ) = 1.



Exemple 1.30 Si σ = 12 24 33 41 , alors
2−4 2−3 2−1 4−3 4−1 3−1
ε(σ) = × × × × ×
-F
1−2 1−3 1−4 2−3 2−4 3−4
(1 − 2)(1 − 3)(1 − 4)(2 − 3)(2 − 4)(3 − 4)
= (−1)4
(1 − 2)(1 − 3)(1 − 4)(2 − 3)(2 − 4)(3 − 4)
= 1.

Proposition 1.28
IA

La signature est un morphisme du groupe (Sn , ◦) sur le groupe ({−1, 1}, ×). En particulier, si
σ1 et σ2 sont deux permutations de {1, . . . , n}, ε(σ1 ◦ σ2 ) = ε(σ1 ) × ε(σ2 ).

Proposition 1.29
SM

Une transposition est une permutation impaire. ♠

Remarque
1. La décomposition en produit de transposition peut donc donner la signature d’une permutation ;
il suffit de compter le nombre de transpositions apparaissant dans la décomposition.
2. En conséquence, la décomposition en produit de transpositions n’est pas unique, mais le nombre
de transpositions apparaissant dans deux écritures différentes est de même parité.
Proposition 1.30
La signature d’un k-cycle est (−1)k−1 .

31
1.2 Groupes

Définition 1.29
L’ensemble An := Ker(ε), qui est un sous-groupe distingué de Sn , est dit le groupe alterné de
Sn . ♣

On montre le résultat important suivant :


Proposition 1.31
An est un sous-groupe distingué propre de Sn . ♠

Démonstration An est un sous-groupe distingué de Sn puisque c’est le noyau d’un homomorphisme


partant de Sn . Puisque la signature d’une transposition est −1 et la signature d’un 3-cycle est 1, An
est un sous-groupe normal propre de Sn . 
Remarque A3 est un groupe commutatif et ∀n ≥ 4, An n’est pas commutatif. En effet, A3 étant
d’ordre 3, A3 est isomorphe à Z/3Z et est donc commutatif.
On a (1 2 3)(1 2 4) = (1 3)(2 4) et (1 2 4)(1 2 3) = (1 4)(2 3). Donc An n’est pas commutatif
pour n ≥ 4.

SO
-F
IA
SM

32
1.3 Anneaux

1.3 Anneaux

1.3.1 Définitions et propriétés


Définition 1.30 (Anneau)
Soit A un ensemble muni de deux LCI × et + . On dit que (A, +, ×) est un anneau Ssi
(A, +) est un groupe commutatif, i.e. ∀x, y ∈ A, x + y = y + x.
La loi × est associative, i.e. ∀x, y, z ∈ A, (x × y) × z = x × (y × z).
La loi × est distributive sur + :
∀(x, y, z) ∈ A3 x × (y + z) = x × y + x × z et (y + z) × x = y × x + z × x
× admet un élément neutre.
Si, de plus, la loi × est commutative, on parlera d’anneau commutatif. ♣

L’élément neutre de + sera notée en général 0, et celui de × sera noté 1.

SO
Remarque Ces notations sont conventionnelles, elles ne veulent pas dire qu’un anneau contient les
entiers 0 et 1. . .
Exemple 1.31
(Z, +, ×), (Q, +, ×), (R, +, ×) et (C, +, ×) sont des anneaux commutatifs.
(R[X], +, ×) est un anneau (appelé anneau des polynômes sur R).
-F
(R(X), +, ×) est un anneau (appelé anneau des fractions rationnelles sur R).
(RN , +, ×), où RN est l’ensemble des suites réelles, muni des lois d’addition et de multiplication
terme-à-terme est un anneau commutatif.
{0, 1} muni des lois suivantes
+ 0 1 . 0 1
IA

0 0 1 0 0 0
1 1 0 1 0 1
est un anneau.
SM

Remarque La définition n’exigeant pas que la multiplication soit commutative, certaines formules
peuvent être un peu plus perverses ; par exemple (a + b)2 se développe en a2 + ba + ab + b2 , mais
ne peut pas dans un anneau trop général être regroupé en a2 + 2ab + b2 puisque ab n’a aucune raison
d’être égal à ba.
Voici un autre exemple.
Proposition 1.32
Soit E un espace vectoriel. L’ensemble des applications linéaires de E vers E, noté L(E), est
un anneau pour l’addition et la composition. ♠

Démonstration Les propriétés d’«anneau» sont généralement évidentes à vérifier, la plus intéressante
est la distributivité, qui est liée à la linéarité, et que nous laissons au lecteur. Le neutre pour la
composition est l’application identique. 

33
1.3 Anneaux

Si on choisit pour espace vectoriel E = Rn et que l’on représente les éléments de L(E) par des
matrices carrées, on obtient l’anneau Mn (R) des matrices carrées de taille n × n à coefficients réels.
Définition 1.31
Soit A un anneau et n > 1 un entier. L’anneau des matrices carrées de taille n à coefficients
dans A, noté Mn (A), est défini par les lois de composition suivantes :
Si M = (ai,j )16i,j6n et N = (bi,j )16i,j6n sont deux éléments de Mn (A),
n
X
M + N = (ai,j + bi,j )16i,j6n , M × N = (ci,j )16i,j6n avec ci,j = ai,k bk,j .
k=1

Le neutre de Mn (A) pour l’addition est la matrice nulle, dont tous les coefficients valent le
neutre de l’addition de A. Le neutre de Mn (A) pour la multiplication est la matrice identité,
dont tous les coefficients valent le neutre de l’addition de A sauf ceux de la diagonale qui valent
le neutre de la multiplication de A. ♣

SO
Quelques propriétés des anneaux :
Proposition 1.33

0 est un élément absorbant, i.e. ∀x ∈ A, 0.x = x.0 = 0


∀(x, y) ∈ A2 , (−x).y = −(x.y) = x.(−y) et (−x)(xy) = xy

-F
Démonstration
Soit x ∈ A, 0.x = (0 + 0)x = 0x + 0x. Par simplification, on a alors 0x = 0.
0 neutre distr
2
Soient (x, y) ∈ A . (−x)y + xy = (−x + x)y = 0y = 0. (A, +) étant commutatif,
distr 0 abs
(−x)y = −(xy). On prouve de même l’autre égalité.
IA


Définition 1.32 (Diviseur de zéro)
Soit A un anneau non réduit à {0}. Soit a un élément non nul de A. On dit que a est un diviseur
SM

de zéro s’il existe b dans A, non nul, tel que ab = 0 ou ba = 0. ♣

Définition 1.33 (Anneau intègre)


On dit qu’un anneau (A, +, ×) est intègre s’il est commutatif et sans diviseur de zéro.
Un anneau intègre est donc un anneau commutatif A dans lequel ab = 0 ⇐⇒ a = 0 ou b = 0. ♣

Exemple 1.32
(Z, +, ×), (Q, +, ×), (R, +, ×) et (C, +, ×) sont des anneaux intègres.
(R[X], +, ×) est un anneau intègre.
(RN , +, ×) est anneau non-intègre : (0, 1, 0, 1 . . . ) × (1, 0, 1, 0 . . . ) = (0, 0, 0, 0 . . . ).
(Z/4Z, +, .) n’est pas intègre, (2̄.2̄ = 0̄).

34
1.3 Anneaux

Définition 1.34
Soit (A, +, .) un anneau non réduit à {0},
On dit qu’un élément a ∈ A est nilpotent s’il existe un entier naturel n tel que an = 0. Le
plus petit entier n tel que an = 0 est appelé indice de nilpotence de a.
On dit que x ∈ A est inversible s’il existe x0 ∈ A tel que x.x0 = x0 .x = 1A .
a, b ∈ A, on dit que a divise b dans A s’il existe c ∈ A tel que b = a.c et on note a/b

1.3.2 Calculs dans les anneaux


P
Proposition 1.34 (Distributivité par rapport à )
Soit (ai )i∈I une famille finie d’éléments de A. Soit x ∈ A. Alors
P P P P
x i∈I ai = i∈I xai et ( i∈I ai )x = i∈I ai x

SO
Démonstration Par récurrence triviale sur le cardinal de I. 
On a également dans tout anneau les formules suivantes :
Proposition 1.35
Soient (a, b) ∈ A2 deux éléments qui commutent (i.e. ab=ba). Soit n ∈ N. Alors
-F
Xn−1
n n
a − b = (a − b) ai bn−i−1
i=0
En particulier,
n−1
X
n
a − 1 = (a − 1) ai
IA

i=0

Démonstration On montre cette propriété à l’aide d’un simple calcul :


n−1
X n−1
X n−1
X Xn n−1
X
i n−i−1 i+1 n−i−1 i n−i i n−i
(a − b) ab = a b − ab = ab − ai bn−i = an − bn .
SM

i=0 i=0 i=0 i=1 i=0



Proposition 1.36
Si A est un anneau unitaire et (a, b) ∈ A2 deux éléments qui commutent (i.e. ab=ba). Alors,
∀n ∈ N
n  
n
X n i n−i
(a + b) = ab .
i=0
i

Démonstration Par récurrence sur n.


Initialisation : par convention, (a + b)0 = a0 = b0 = 1, d’où le résultat.

35
1.3 Anneaux

Hérédité : supposons le résultat vrai pour n. Écrivons


n   n  
n+1 n n
X n i+1 n−i X n i n+1−i
(a + b) = a(a + b) + b(a + b) = a b + ab
i=0
i i=0
i
n+1   n  
X n X n i n+1−i
= ai bn+1−i + ab
i=1
i − 1 i=0
i
n     n  
n+1 n+1
X n n i n+1−i n+1 n+1
X n + 1 i n+1−i
=a +b + + ab =a +b + ab
i=1
i i−1 i=1
i
n+1  
X n + 1 i n+1−i
= ab
i=0
i


Proposition 1.37
Soient A un anneau unitaire et U(A) l’ensemble des éléments inversibles. Alors (U(A), )˙ est un

SO
groupe. ♠

Démonstration
On a U(A) 6= ∅ car 1 ∈ U(A).
-F
Soit x, y ∈ U(A), alors xy −1 U(A) car xy −1 yx−1 = 1. Donc U(A) est un groupe pour la
multiplication.

L’ensemble U(A) muni de la multiplication, s’appelle le groupe multiplicatif de l’anneau A ou
encore le groupe des éléments inversibles de l’anneau A.
IA

1.3.3 Sous-anneau
Définition 1.35 (Sous-anneau)
SM

Soit (A, +, ×) un anneau et B une partie de A, on dit que B est un sous-anneau de (A, +, ×)
(ou de A s’il n’y a pas ambiguïté sur les lois) si, et seulement si :
1. (B, +) est un sous-groupe de (A, +)
2. 1A ∈ B
3. B est stable pour la loi ×, i.e.
∀(x, y) ∈ B 2 , x × y ∈ B.

Exemple 1.33
Pour tout n ∈ N, (Rn [X], +, ×), l’ensemble des polynômes de degré au plus n est un sous-
anneau de (R[X], +, ×).
Dans (Z, +, ×), (Q, +, ×), (R, +, ×), (C, +, ×), chacun est un sous-anneau du suivant.

L’ensemble {r + s 2, (r, s) ∈ Q2 } est un sous-anneau de (R, +, ×).

36
1.3 Anneaux

Proposition 1.38
Soit (A, +, ×) un anneau et B une partie de A, alors B est un sous-anneau de (A, +, ×) si, et
seulement si :
1. 1A ∈ B
2. ∀(a, b) ∈ B 2 , a − b ∈ B.
3. ∀(a, b) ∈ B 2 , a × b ∈ B.

Démonstration Facile à vérifier (Laissée comme exercice). 

1.3.4 Morphisme d’anneau


Définition 1.36 (Morphisme d’anneau)
Soient (A, +, ×) et (B, +, ×) deux anneaux. On dit que φ : A −→ B est un morphisme
d’anneaux de (A, +, ×) vers (B, +, ×) si
φ est un morphisme de groupe de (A, +) vers (B, +), (i.e. ∀(a, b) ∈ A2 , φ(a + b) =

SO
φ(a) + φ(b))
φ(1A ) = 1B
∀(a, b) ∈ A2 φ(a × b) = φ(a) × φ(b)

-F
Exemple 1.34
f : (C, +, .) −→ (C, +, .)
z 7−→ f (z) = z̄
est un homomorphisme d’anneaux, en effet,
1̄ = 1
IA

∀(z, z 0 ) ∈ C 2 z − z 0 = z − z 0
∀(z, z 0 ) ∈ C 2 zz 0 = zz 0
Tout comme dans le cas des morphismes de groupes, les morphismes d’anneaux transportent les
SM

structures :
Proposition 1.39

L’image d’un sous-anneau par un morphisme d’anneau est un sous-anneau.


L’image réciproque d’un sous-anneau par un morphisme d’anneau est un sous-anneau. ♠

Démonstration Soit φ un morphisme de (A, +, ×) dans (A0 , +, ×)


Soit (B, +, ×) un sous-anneau de (A, +, ×)
φ est aussi un morphisme de groupe, et donc (φ(B), +) est un sous-groupe de (A0 , +).
φ(1A ) = 1A0 d’où 1A0 ∈ φ(B).
Soient (a0 = φ(a), b0 = φ(b)) ∈ φ(B). On a a0 × b0 = φ(a) × φ(b) = φ(a × b) ∈ φ(B).
Soit (B 0 , +, ×) un sous-anneau de (A0 , +, ×)
φ est aussi un morphisme de groupe, et donc (φ−1 (B 0 ), +) est un sous-groupe de (A, +).

37
1.3 Anneaux

φ(1A ) = 1A0 ∈ B 0 d’où 1A ∈ φ−1 (B 0 ).


Soient (a, b) ∈ φ−1 (B 0 ). On a φ(a × b) = φ(a) × φ(b) ∈ B 0 , d’où a × b ∈ φ−1 (B 0 ).

Comme pour les morphismes de groupes, on définit également les isomorphismes, endomor-
phismes et automorphismes d’anneaux.
 Exercice 1.6
1. Soient f : A −→ B et g : B −→ C deux homomorphismes d’anneaux, montrer que g ◦ f :
A −→ C est un homomorphisme d’anneaux.
2. Si f : A −→ B est un isomorphisme d’anneaux, montrer que f −1 : B −→ A est un isomor-
phisme d’anneaux.
Remarque
On note encore ker(f ) = {a ∈ A, f (a) = 0B }. ∀(a, b) ∈ A2 , f (a) = f (b) ⇐⇒ b − a ∈ ker(f ).
Le morphisme f est injectif ⇐⇒ ker(f ) = {0A }.
Nos considérations sur les puissances dans les groupes montrent immédiatement que :

SO
Proposition 1.40
Pour tout anneau (A, +, ×), φ : z 7→ z.1 , est un morphisme d’anneau de Z dans A.

φ étant en particulier un morphisme de groupe, son noyau est un sous-groupe de Z, et est donc
de la forme nZ pour un certain n ∈ N.
-F
Cet entier n est appelé caractéristique de l’anneau, et joue un rôle très important en théorie des
anneaux.

1.3.5 Idéal d’un anneau


IA

Définition 1.37 (Idéal d’un anneau)


Une partie I d’un anneau A est appelée idéal de l’anneau A si :
1. (I, +) est un sous-groupe de (A, +).
SM

2. ∀x ∈ I et ∀a ∈ A, a.x ∈ I et x.a ∈ I. ♣

Précisément, un tel idéal est appelé idéal bilatère. Si on a seulement "∀x ∈ I et ∀a ∈ A,


a.x ∈ I", on parle d’idéal à gauche.
Exemple 1.35
Les idéaux de Z sont les nZ pour tout n ∈ N.
Soit un anneau A alors A est un idéal de lui même.
Si A est un anneau commutatif et a ∈ A alors < a >= {λ.a/λ ∈ A} est un idéal de A.

Note {0} et A sont deux idéaux de A dits idéaux impropres. Tout idéal de A différent de {0} et de
A est dit un idéal propre de A.
Proposition 1.41
Un idéal I qui contient un élément inversible est égal à l’anneau entier A. ♠

38
1.3 Anneaux

Démonstration Soit I un idéal d’un anneau A contenant un élément inversible x dans A. Comme
x ∈ I et x−1 ∈ A, alors on a 1 = xx−1 ∈ I.
Soit maintenant a ∈ A. On a alors a = a.1 ∈ I de sorte que A = I et cela termine la preuve. 
On conclut alors qu’un idéal propre ne contient aucun élément inversible.

1.3.6 Générateur d’un idéal


Proposition 1.42
Toute intersection d’idéaux d’un anneau (A, +, .) est un idéal de A.

Démonstration Laisser au lecteur. 


Définition 1.38 (Idéal engendré par une partie)
Soit P ⊂ A une partie non vide de A, l’intersection de tous les idéaux de A contenant P est le
plus petit idéal contenant P . On l’appelle idéal engendré par P et on le noté (P ).

SO
Définition 1.39 (Idéal principal)
Un idéal engendré par un seul élément est dit principal. ♣

Proposition 1.43
-F
Soit f : A −→ B un morphisme d’anneaux de et J un idéal de B. Alors l’image réciproque de
J est un idéal de A. ♠

Démonstration Comme f (0) = 0 ∈ J, alors on a 0 ∈ f −1 (J). En plus, si a, b ∈ f −1 (J), on a


f (a − b) = f (a) − f (b) ∈ J et donc a − b ∈ f −1 (J) (puisque f (a), f (b) ∈ J et J est un idéal de
IA

B). Aussi, si a ∈ A et b ∈ f −1 (J), on a f (ab) = f (a)f (b) ∈ J (puisque f (b) ∈ J) de sorte que
ab ∈ f −1 (J). Cela montre que f −1 (J) est un idéal de A, ce qui termine la preuve. 
Remarque L’image d’un idéal par un morphisme n’est pas toujours un idéal. En effet, soit f l’appli-
cation :
SM

f : Z −→ Q
x 7−→ x
On a 2Z est un idéal de Z et f (2Z) = 2Z n’est pas un idéal de Q (car 2 ∈ 2Z, 1/2 ∈ Q mais
2(1/2)(= 1) ∈
/ 2Z).
Théorème 1.5
1. Le noyau d’un morphisme d’anneaux est un idéal.
2. Un morphisme d’anneaux est injectif si et seulement si son noyau est nul. ♥

Démonstration
1. Soit f un morphisme d’un anneau A dans un anneau B. Le noyau est un groupe additif puisque
le morphisme est aussi un morphisme de groupes additifs. En outre, si a ∈ Ker(f ) et b ∈ A

39
1.4 Corps

alors on a :
f (ab) = f (a)f (b)
= f 0B f (b)
= 0B
donc ab ∈ Ker(f ). Ainsi Ker(f ) est un idéal de A.
2. Si le morphisme est injectif, le zéro a un seul antécédent qui est zéro, c’est à dire que Ker(f ) =
{0}.
Inversement, supposons que Ker(f ) = {0}. L’égalité f (x) = f (y) entraine f (x − y) = 0, c’est
à dire que x − y ∈ Ker(f ) = {0} et par suite x = y, cela veut dire que f est injectif et cela
termine la preuve.


1.4 Corps

SO
Définition 1.40
Soit K un ensemble muni de deux lois + et ×, le triplet (K, +, ×) est une structure de corps
(ou plus simplement un corps) si, et seulement si :
(K, +, ×) est un anneau.
-F
(K ∗ , ×) est un groupe. (K ∗ = K \ {0}).
Si, de plus, × est une loi commutative le corps est un corps commutatif. ♣

L’élément neutre pour la deuxième loi est noté 1 (unité).


Remarque Tout corps est un anneau, la réciproque est fausse bien sûr ! Il s’agit donc d’une structure
IA

plus fine que la structure d’anneau.


Exemple 1.36
(R, +, ×), (Q, +, ×), (C, +, ×) sont des corps, en revanche, (Z, +, ×) n’est pas un corps : 2
SM

n’est pas inversible.


(R(X), +, ×) est un corps on parlera donc de corps des fractions rationnelles, en revanche,
(R[X], +, ×) n’est pas un corps : tout polynôme de degré plus grand que 1 n’est pas inversible.
L’ensemble {0, 1} muni des lois + et × définies par
+ 0 1 × 0 1
0 0 1 0 0 0
1 1 0 1 0 1
est un corps : 1 est inversible, et est son propre inverse. Il s’agit du plus petit corps possible.
Z/2Z = {0, 1}, (Z/2Z, +, .) muni des LCI :
x+y =x+y
x.y = x.y
est un corps commutatif.

40
1.4 Corps

Proposition 1.44
Soit p ∈ N∗ , alors (Z/pZ, +, ·) est un corps ⇐⇒ p est premier.

Démonstration Pour p ∈ N∗ on sait que : (∀k ∈ N, 1 ≤ k ≤ p − 1, pgcd(, k, p) = 1) ⇐⇒ p est


premier.
⇒: Si Z/pZ est un corps alors tout élément non nul de Z/pZ est inversible, donc ∀k ∈ N tel
que 1 ≤ k ≤ p − 1 on a pgcd(, k, p) = 1, donc p est premier.
⇐: Si p est un nombre premier, alors ∀k ∈ N tel que 1 ≤ k ≤ p − 1 (c’est-à-dire tout élément
non nul de Z/pZ) on a pgcd(, k, p) = 1. Donc k est inversible.

Théorème 1.6
1. Tout corps est intègre.
2. Dans un corps (K, +, ×) tout élément non nul est régulier pour la loi ×.

Démonstration

SO
1. Soient x, y ∈ K tels que x×y = 0K . Si x 6= 0K , x−1 ∈ K, donc x−1 ×(x×y) = x−1 ×0K = 0K ,
or x−1 × (x × y) = y d’où y = 0K . Donc (K, +, ×) est intègre.
2. Soit a ∈ K ∗ et b, c ∈ K tels que a × b = a × c
a 6= 0K =⇒ a−1 × a × b = a−1 × a × c =⇒ b = c donc a est régulier à gauche.
-F
de la même façon on montre que a est régulier à droite.


1.4.1 Sous-corps
IA

Définition 1.41 (Sous-corps)


Soit (K, +, .) un corps. On appelle sous-corps de (K, +, ·) tout corps de la forme (K 0 , +, ·)
où K 0 ⊂ K. ♣
SM

Autre définition de sous-corps :


Définition 1.42 (Sous-corps)
Soit (K, +, ·) un corps. On appelle sous-corps de (K, +, ·) tout sous-anneau (K 0 , +, ·) de
(K, +, ·) tel que ∀x ∈ K 0∗ , x−1 ∈ K 0 .

Remarque Muni des lois induites, (K 0 , +, ×) possède alors lui-même une structure de corps.
De même que pour les groupes et les anneaux, on obtient une caractérisation des sous-corps,
dont la démonstration est laissée en exercice.
Proposition 1.45 (Caractérisation des sous-corps)
Soit (K, +, ×) un corps. Soit K 0 ⊂ K. Alors (K 0 , +, ·) est un sous-corps de (K, +, ×) Ssi
1K ∈ K 0 .
(K 0 , +) est un sous groupe de (K, +) : ∀(x, y) ∈ K 02 , x − y ∈ K 0

41
1.4 Corps

(K 0∗ , ×) est un sous-groupe de (K ∗ , ·) : ∀(x, y) ∈ (K 0∗ )2 , x × y −1 ∈ K 0∗


Exemple 1.37
Dans (Q, +, ×), (Q, +, ×), (Q, +, ×) chacun est un sous-corps du suivant.
{a + ib | (a, b) ∈ Q2 } est un sous-corps de C.

{r + s 2 | (r, s) ∈ Q2 } est un sous-corps de R.
Théorème 1.7
Soit (K, +, ·) un anneau commutatif. (K, +, ·) est un corps si et seulement si les seuls idéaux
de K sont {0K } et K.

Démonstration
Supposons que (K, +, ·) est un corps et soit I un idéal de K.
Si I 6= {0K } alors ∃x ∈ I tel que x 6= 0K , le fait que I est un idéal et x−1 ∈ K implique que
x−1 .x ∈ I, i.e. 1K ∈ I d’où K ⊂ I donc I = K.

SO
Supposons que les seuls idéaux de K sont {0K } et K, soit x ∈ K ∗ et considérons I = {λx/λ ∈
K}, il est facile de montrer que I est un idéal de K et x ∈ I, donc I 6= {0K } =⇒ I = K =⇒
1K ∈ I =⇒ ∃λ ∈ K tel que 1K = λx d’où x est inversible et par suite (K, +, ·) est un corps.

-F
Proposition 1.46
Soit A un anneau fini. Alors, A est intègre si et seulement si A est un corps. ♠

Démonstration Soient A un anneau fini. Supposons que A est intègre, alors et a ∈ A − {0}. Soit
l’application :
f : A −→ A
IA

x 7−→ ax
c’est une application injective (car a 6= 0 et A est intègre) et par suite f est bijective (car A est fini).
Donc il existe b ∈ A tel que ab = 1.
SM

De la même façon, on montre qu’il existe b0 ∈ A tel que b0 a = 1 en utilisant l’application


g : A −→ A
.
x 7−→ xa
D’où (b0 a)b = 1.b = b, donc b0 = b (car ab = 1). Ainsi, on a ab = ba = 1, et par suite a est inversible.


42
1.4 Corps

1.4.2 Morphismes de corps


Définition 1.43 (Morphisme de corps)
Soient (K, +, ×) et (K 0 , +0 , ×) deux corps. On dit que f : K −→ K 0 est un morphisme de
corps si f est un morphisme de l’anneau de (K, +, ×) vers (K 0 , +, ×), c’est-à-dire si
∀x, y ∈ K (
f (x + y) = f (x) + f (y)
f (x × y) = f (x) × f (y)
f (1K ) = 1K 0
Si de plus f est bijective, on dit que f est un isomorphisme de corps. ♣

1.4.3 Corps des fractions


Soit (A, +, ×) un anneau commutatif et intègre, et soit R la relation définie sur E = A × A∗

SO
par : (a, b)R(c, d) ⇐⇒ a × d = b × c.
Lemme 1.2
R est une relation déquivalence sur E. ♥
-F
Démonstration
R est réflexive : ∀(a, b) ∈ E, a × b = a × b donc (a, b)R(a, b).
R est symétrique : ∀(a, b), (c, d) ∈ E,

a × d = b × c ⇐⇒ c × b = d × a
IA

c-à-d
(a, b)R(c, d) ⇐⇒ (c, d)R(a, b)
(
a×d=b×c
SM

R est transitive : Soit (a, b), (c, d), (e, f ) ∈ E tels que ,
c×f =d×e
(
a×f ×d=b×f ×c
donc =⇒ a × f × d = d × b × e =⇒ a × f = b × e
b×f ×c=d×e×b
(
(a, b)R(c, d)
c-à-d =⇒ (a, b)R(e, f ) d’où la transitivité,
(c, d)R(e, f )
et par suite R est une relation d’équivalence. 
Soit F r(A) = E/R l’ensemble quotient de E par R.
notation Pour un élément (a, b) ∈ E on note sa classe par (a, b) = ab , par exemple (a, 1A ) = 1aA ,
(1A , 1A ) = 11AA = 1A , (0A , b) = 0bA = 0A
Dans F r(A) on définit les LCI suivantes : ∀ ab , dc ∈ F r(A)
1. ab + dc = ad+bcbd
2. ab × dc = ac bd

43
1.4 Corps

Théorème 1.8
0A
(F r(A), +, ×) est un corps commutatif, de neutre 0A = b
pour b ∈ A∗ , et le neutre du loi ×
est 1A = bb où b ∈ A∗ .

 Exercice 1.7 Montrer que F r(A) est le plus petit corps contenant A.
Définition 1.44
F r(A) = { ab , a ∈ A, b ∈ A∗ } est appelé corps des fractions de (A, +, ×).

Exemple 1.38 (Q, +, ×) est le corps des fractions de l’anneau intègre (Z, +, ×).

SO
-F
IA
SM

44
Chapitre 2 Polynômes et fractions rationnelles

2.1 Notions de base sur les polynômes à une indéterminée


Définition 2.1 (Polynôme)
Soit (A, +, ·) un anneau commutatif de neutres 1A = 1, 0A = 0. On appelle polynôme à
coefficients dans A une suite (an ) d’éléments de A nulle à partir d’un certain rang :
(an ) = (a0 , a1 , . . . , 0, . . . )
On note A[X] l’ensemble des polynômes à coefficients dans A.

Définition 2.2 (Opérations sur A[X])


On définit les opérations suivantes sur les polynômes :

SO
Soient les polynômes P = (a0 , a1 , . . . , an , 0, . . . ), Q = (b0 , b1 , . . . , bn , 0, . . . ) ∈ A[X] et le
scalaire λ ∈ A :
P + Q = (a0 + b0 , a1 + b1 , . . . , an + bn , 0, . . . )
λ.P = (λa0 , λa1 , . . . , λan , 0, . . . )
P × Q = (c0 , c1 , . . . , cn , 0, . . . ) où : ∀k ∈ N, ck = ∞
P
k=0 ak bn−k ♣
-F
Notations : On note :
1 le polynôme (1, 0, . . . ).
X le polynôme (0, 1, 0, . . . ).
En multipliant le polynôme X par lui-même, on obtient X n = (0, , . . . , 1, 0, . . . ), où 1 est dans
IA

la place d’indice n.
Avec ces notations, si P ∈ A[X] est donné par P = (a0 , a1 , . . . , an , 0, . . . ), on a :
P = (a0 , a1 , . . . , an , 0, . . . )
SM

= (a0 , 0, . . . ) + (0, a1 , 0, . . . ) + · · · + (0, . . . , 0, an , 0, . . . )


= a0 (1, 0, . . . ) + a1 (0, 1, 0, . . . ) + · · · + an (0, . . . , 0, 1, 0, . . . )
= a0 · 1 + a1 · X + · · · + an · X n
= a0 + a1 X + · · · + an X n

Définition 2.3
L’ensemble des polynômes à coefficients dans (A, +, .) s’écrit sous la forme :
A[X] = {P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n /a0 , a1 , . . . , an ∈ A ; n ∈ N}
X est appelée l’indéterminée et les ai ∈ A sont appelés les coefficients de P . ♣
2.1 Notions de base sur les polynômes à une indéterminée

Définition 2.4 (Composition de deux polynômes)


Soient deux polynômes P, Q ∈ A[X]. On suppose que P = a0 + a1 X + · · · + an X n . On définit
le polynôme composé de Q par P , noté P ◦ Q, par
Xn
P ◦Q= ak Qk
k=0

Exemple 2.1

Si K = R, P (X) = 1 + 21 X + 4X 2 + 3X 3 et Q(X) = 21 + (−2)X 2 + X 3 alors
3 1 √
P (X) + Q(X) = + X + 2X 2 + ( 3 + 1)X 3 .
2 2
Si K = Q, P (X) = 1 + 12 X + 4X 2 + X 3 et α = 21 alors
1 1 1
αP (X) = + X + 2X 2 + X 3 .
√ 2 2 4 2
2 3
Soient P (X) = 3 − X + 2X et Q(X) = 5X + X + X

SO

P (X)Q(X) = (3 × 0) + (3 × 5 + (−1) × 0)X + (3 × 1 + (−1) × 5 + 2 × 0)X 2

+ (3 × 1 − 1 × 1 + 2 × 5 + 0 × 0)X 3
√ √
+ (3 × 0 − 1 × 1 + 2 × 1 + 0 × 5 + 0 × 0)X 4 + (3 × 0 − 1 × 0 + 2 × 1 + 0 × 1 + 0 × 5
√ √ √
= 15X − 2X 2 + (2 + 5 2)X 3 + (−1 + 2)X 4 + 2X 5
-F
Exemple 2.2 Si P (X) = 1 + 2X + X 2 et Q(X) = −2 + X alors

P ◦ Q(X) = 1 + 2Q(X) + (Q(X))2


Q ◦ P (X) = −2 + P (X)
= 1 + 2(−2 + X) + (−2 + X)2
2
= −2 + 1 + 2X + X 2
= 1 − 4 + 2X + 4 − 4X + X
IA

2
= −1 + 2X + X 2
= 1 − 2X + X

Définition 2.5
1. Deux polynômes
SM

P = a0 + a1 X + · · · + an X n
Q = b0 + b1 X + · · · + bm X m
sont dit égaux si n = m et ai = bi , ∀i = 0, 1, . . . , n
2. Un polynôme
P = a0 + a1 X + · · · + an X n
est nul si ∀i ∈ {0, . . . , n}, ai = 0.

Proposition 2.1
(A[X], +) est un groupe commutatif.

Démonstration

46
2.1 Notions de base sur les polynômes à une indéterminée

Soit P = a0 + a1 X + · · · + an X n et Q = b0 + b1 X + · · · + bm X m deux polynômes. On suppose


que n ≤ m.
P + Q = (a0 + b0 ) + (a1 + b1 )X + · · · + (an + bn )X n + bn+1 X n+1 + · · · + bm X m
= (b0 + a0 ) + (b1 + a1 )X + · · · + (bn + an )X n + bn+1 X n+1 + · · · + bm X m
=Q+P
d’où + est commutative.
Pour Soit P = a0 + a1 X + · · · + an X n ∈ A[X] on a P + 0A = 0A + P = P , donc 0A est
l’élément neutre de A[X].
Soit P = a0 + a1 X + · · · + an X n , Q = b0 + b1 X + · · · + bn X n et R = c0 + c1 X + · · · + cn X n
trois polynômes dans A[X]. On a donc :
(P + Q) + R = ((a0 + b0 ) + c0 ) + ((a1 + b1 ) + c0 )X + · · · + ((an + bn ) + cn )X n
= (a0 + (b0 + c0 )) + (a1 + (b1 + c0 ))X + · · · + (an + (bn + cn ))X n
= P + (Q + R)

SO
Donc la loi + est associative.
∀P ∈ A[X], P − P = 0A .
D’où (A[X], +) est un groupe commutatif. 
Proposition 2.2
-F
La multiplication des polynômes est associative. ♠

Démonstration Soit les polynômes P = a0 + a1 X + . . . , Q = b0 + b1 X + . . . et R = c0 + c1 X + . . . ,


P P
donc P.Q = d0 + d1 X + . . . ; où dn = i+j=n ai bj et Q.R = e0 + e1 X + . . . ; où em = r+s=m br cs
d’où X
µn X n
IA

(P Q)R =
i+j=n

X
avec µn = dk cl = d0 cn + d1 cn−1 + · · · + dn c0
k+l=n
SM

= a0 b0 cn + (a0 b1 + a1 b0 )cn−1 + · · · + (a0 bn + · · · + an b0 )c0


et
X
P (QR) = νn X n
i+j=n

X
avec νn = ak el = a0 en + a1 en−1 + · · · + an e0
k+l=n

= a0 b0 cn + (a0 b1 + a1 b0 )cn−1 + · · · + (a0 bn + · · · + an b0 )c0


donc µn = νn et par suite (P Q)R = P (QR), d’où l’associativité. 
De même, on peut facilement vérifier que : ∀P, Q, R ∈ A[X] on a
(P + Q)R = P R + QR.
P.1A = 1A .P = P .
D’après ce qui précède on déduit le théorème suivant :

47
2.1 Notions de base sur les polynômes à une indéterminée

Théorème 2.1
(A[X], +, ·) est un anneau commutatif de neutre 1A .

Exemple 2.3
Z[X] = {P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n , ai ∈ Z, n ∈ N}
Q[X] = {P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n , ai ∈ Q, n ∈ N}
R[X] = {P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n , ai ∈ R, n ∈ N}
C[X] = {P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n , ai ∈ C, n ∈ N}

Définition 2.6
Le degré d’un polynôme non nul est l’indice maximum d’un coefficient non nul ; i.e.
pour P = a0 + a1 X + a2 X 2 + . . . , on a deg P = max{k/ak 6= 0}.
Par convention, le degré du polynôme nul est −∞. ♣

Définition 2.7

SO
Les polynômes de degré 0 et le polynôme nul sont dits constants.
Si n = deg P, le coefficient de rang n est appelé le coefficient dominant du polynôme.
Un polynôme dont le coefficient dominant est égal à 1 est dit normalisé, ou unitaire.
Chaque élément a ∈ A est un polynôme, on l’appelle polynôme constant. ♣
-F
Exemple 2.4
Si (A, +, ·) est un anneau et a ∈ A alors deg(a) = 0 (on remarque que a = aX 0 ).
Dans Z[X] on a :
deg(5 − 3X) = 1
IA

deg(2 + 2X − X 4 ) = 4
Dans Z/2Z[X] on a :
deg(1̄ + 2̄X̄) = 0
SM

deg(5̄ − 4̄X̄ 3 ) = 0
deg(−3̄ − 3̄X̄ 5 ) = 5
Exemple 2.5
P = X n − 1 (où n ∈ N∗ ) est un polynôme unitaire de degré n à coefficients dans Z, i.e.
P ∈ Z[X]. Le terme dominant de P est X n et tous ses coefficients sont nuls sauf a0 = −1 et
an = 1.

Q = − 2X +2X 5 est un polynôme non unitaire de degré 5 à coefficients dans R, i.e. Q ∈ R[X].

Le terme dominant de Q est 2X 5 et tous ses coefficients sont nuls sauf a1 = − 2 et a5 = 2.
Théorème 2.2
Si P, Q ∈ A[X] alors :
1. (a). deg(P + Q) = max(deg P, deg Q) si m 6= n.

48
2.1 Notions de base sur les polynômes à une indéterminée

(b). deg(P + Q) ≤ n si m = n.
2. deg(P.Q) ≤ deg P + deg Q
3. deg(P ◦ Q) = deg(P ) × deg(Q)

Démonstration Supposons que P = a0 + a1 X + · · · + an X n et Q = b0 + b1 X + · · · + bm X m


1. (a). Si n 6= m, on suppose que n < m
P + Q = (a0 + b0 ) + (a1 + b1 )X + · · · + (an + bn )X n + · · · + bm X m
donc deg(P + Q) = m = max(n, m) = max(deg P, deg Q).
(b). Si n = m :
P + Q = (a0 + b0 ) + (a1 + b1 )X + · · · + (an + bn )X n
(
an + bn = 0 si an = −bm
an + bn 6= 0 si an 6= −bm
donc deg(P + Q) ≤ n

SO
2.
P · Q = a0 · b0 + (a0 · b1 + a1 · b0 )X + · · · + an · bm X n+m
(
m+n si an · bm 6= 0
deg(P + Q) =
p < m + n si an · bm = 0
-F
d’où deg(P · Q) ≤ deg P + deg Q
3. Comme P 6= 0, on a an 6= 0. Alors P ◦ Q = nk=0 ak Qk et deg(P ◦ Q) = deg Qn = n deg Q =
P

deg P × deg Q car Q 6= 0.



Définition 2.8
IA

Soit
P = a0 + a1 X + a2 X 2 + · · · + an X n ,

On appelle valuation de P et on note val(P) le plus petit entier k tel que ak 6= 0.


SM

Si P = 0 on pose val(P ) = +∞

Exemple 2.6
Si P = −X 2 + X 3 + 6X 7 alors val(P ) = 2.
Si P = 3 − X 2 alors val(P ) = 0.
Si P = 4X 7 + 3X 5 alors val(P ) = 5.
Proposition 2.3
Soient A et B deux éléments de K[X]. On a les résultats suivants :
val(A + B) ≥ min(val(A), val(B)), avec égalité si val(A) 6= val(B).
val(AB) = val(A) + val(B).

49
2.2 Arithmétique des polynômes

Proposition 2.4
L’anneau des polynômes (A[X], +, ·) est intègre ⇐⇒ l’anneau (A, +, ·) est intègre.

Démonstration
(=⇒) Si (A[X], +, ·) est intègre : comme (A, +, ·) est un sous-anneau de (A[X], +, ·) alors (A, +, ·)
est intègre.
(⇐=) Si (A, +, ·) est intègre : soit
P = a0 + a1 X + · · · + an X n , an 6= 0
Q = b0 + b1 X + · · · + bm X m , bm 6= 0
deux polynômes de A[X].
Supposons que P 6= 0A et Q 6= 0A , on a
P Q = a0 b0 + · · · + an bm X n+m
an 6= 0 et bm 6= 0 =⇒ an bm 6= 0 (car A est intègre) donc P Q 6= 0.
D’où (A[X], +, ·) est intègre.

SO

Corollaire 2.1
Si K est un corps commutatif alors (K[X], +, ·) est un anneau intègre.

-F
Démonstration On remarque que tout corps commutatif est un anneau intègre. 
Remarque Si (A, +, ·) est un anneau commutatif et (A[X], +, ·) l’anneau des polynômes alors
f : A −→ A[X]
est un morphisme d’anneau injectif.
a 7−→ f (a) = (a, 0, . . . , 0) = aX 0
En effet ∀a, b ∈ A ;
IA

f (a + b) = (a + b, 0, . . . , 0) f (a × b) = (ab, 0, . . . , 0)
= (a + b)X 0 = aX 0 + bX 0 = (ab)X 0 = aX 0 · bX 0
= (a, 0, . . . , 0) + (b, 0, . . . , 0) = (a, 0, . . . , 0)(b, 0, . . . , 0)
= f (a) + f (b) = f (a) × f (b)
SM

f (1A ) = (1A , 0 . . . , 0) le neutre de A[X]


f (a) = (a, 0 . . . , 0) = (0, . . . , 0) ⇐⇒ a = 0, donc f est injective.

2.2 Arithmétique des polynômes


Il existe de grandes similarités entre l’arithmétique dans Z et l’arithmétique dans K[X]. Cela
nous permet d’aller assez vite et d’omettre certaines preuves.
Dans cette section K désignera l’un des corps Q, R ou C.

50
2.2 Arithmétique des polynômes

2.2.1 Division euclidienne


Définition 2.9
Soient P, Q ∈ K[X], on dit que Q divise P s’il existe R ∈ K[X] tel que P = QR. On note alors
Q|P . On dit aussi que P est multiple de Q ou que P est divisible par Q.

Proposition 2.5
Soient P, Q, R ∈ K[X],
1. Si P |Q et Q|P , alors il existe λ ∈ K∗ tel que P = λQ.
2. Si P |Q et Q|R, alors P |R.
3. Si P |Q et P |R, alors P |(QU + RV ), pour tout U, V ∈ K[X].

Théorème 2.3 (Division euclidienne des polynômes)


Soient A, B ∈ K[X], avec B 6= 0, alors il existe un unique polynôme Q et il existe un unique
polynôme R tels que :

SO
A = BQ + R et deg R < deg B. ♥

Q est appelé le quotient et R le reste, et cette écriture est la division euclidienne de A par B.
Notons que R = 0 si et seulement si B|A.
-F
Démonstration
Unicité : Si A = BQ + R et A = BQ0 + R0 , alors B(Q − Q0 ) = R0 − R. Or deg(R0 − R) < deg B.
Donc Q0 − Q = 0. Ainsi Q = Q0 .
Existence : On montre l’existence par récurrence sur le degré de A.
Si deg A = 0 et deg B > 0, alors A est une constante, on pose Q = 0 et R = A. Si
IA

deg A = 0 et deg B = 0, on pose Q = A/B et R = 0.


On suppose l’existence vraie lorsque deg A ≤ n − 1. Soit A = an X n + · · · + a0 un
polynôme de degré n (an 6= 0). Soit B = bm X m + · · · + b0 avec bm 6= 0.
Si n < m on pose Q = 0 et R = A.
SM

Si n ≥ m on écrit A = B. bamn X n−m + A1 avec deg A1 ≤ n − 1. On applique l’hypothèse


de récurrence à A1 : il existe Q1 , R1 ∈ K[X] tels que A1 = BQ1 + R1 et deg R1 < deg B.
Il vient :
an
A = B( X n−m + Q1 ) + R1 .
bm
an
Donc Q = bm
X n−m + Q1 et R = R1 conviennent.

Exemple 2.7
On pose une division de polynômes comme on pose une division euclidienne de deux entiers.

51
2.2 Arithmétique des polynômes

Pour A = 2X 4 − X 3 + 3X − 1 et B = X 2 − X + 1.
Pour X 4 −3X 3 +X +1 divisé par X 2 +2 on trouve
Alors on trouve Q = 2X 2 + X − 3 et R = −X + 2.
un quotient égal à X 2 − 3X − 2 et un reste égale à
On n’oublie pas de vérifier qu’effectivement A =
7X + 5.
BQ + R.

X 4 −3X 3 + X +1 X 2 +2
2X 4 −X 3 −2X 2 +3X −1 X 2 −X +1
X4 +2X 2 X 2 −3X −2
2X 4 −2X 3 +2X 2 2X 2 +X −3
−3X 3 −2X 2 +X +1
X 3 −4X 2 +3X −1
3 2
−3X 3 −6X
X −X +X
−2X 2 +7X +1
−3X 2 +2X −1
−2X 2 −4
−3X 2 +3X −3
7X +5
−X +2

SO
2.2.2 Plus grand commun diviseur
Proposition 2.6
Soient A, B ∈ K[X], avec A 6= 0 ou B 6= 0. Il existe un unique polynôme unitaire de plus grand
-F
degré qui divise à la fois A et B.
Cet unique polynôme est appelé le pgcd (plus grand commun diviseur) de A et B que l’on note
pgcd(A,B). ♠

Remarque
pgcd(A, B) est un polynôme unitaire.
IA

Si A|B et A 6= 0, pgcd(A, B) = λ1 A, où λ est le coefficient dominant de A.


Pour tout λ ∈ K∗ , pgcd(λA, B) = pgcd(A, B).
Comme pour les entiers : si A = BQ + R alors pgcd(A, B) = pgcd(B, R). C’est ce qui justifie
SM

l’algorithme d’Euclide.
Algorithme d’Euclide : Soient A et B deux polynômes, avec B 6= 0.
On calcule les divisions euclidiennes successives,

A = BQ1 + R1 deg R1 < deg B


B = R1 Q2 + R2 deg R2 < deg R1
R1 = R2 Q3 + R3 deg R3 < deg R2
..
.
Rk−2 = Rk−1 Qk + Rk deg Rk < deg Rk−1
Rk−1 = Rk Qk+1
Le degré du reste diminue à chaque division. On arrête l’algorithme lorsque le reste est nul. Le

52
2.2 Arithmétique des polynômes

pgcd est le dernier reste non nul Rk (rendu unitaire).


Exemple 2.8 On calcul le pgcd de A = X 4 − 1 et B = X 3 − 1 en appliquant l’algorithme d’Euclide :

X 4 − 1 = (X 3 − 1) × X + X − 1
X 3 − 1 = (X − 1) × (X 2 + X + 1) + 0
Donc pgcd(A, B) = X − 1.
Exemple 2.9 On calcul le pgcd de A = X 5 + X 4 + 2X 3 + X 2 + 2 et B = X 4 + 2X 3 + X 2 − 4 par
l’algorithme d’Euclide :

X 5 + X 4 + 2X 3 + X 2 + 2 = (X 4 + 2X 3 + X 2 − 4) × (X − 1) + 3X 3 + 2X 2 + 5X − 2
1 14
X 4 + 2X 3 + X 2 − 4 = (3X 3 + 2X 2 + 5X − 2) × (3X + 4) − (X 2 + X + 2)
9 9
3 2 2
3X + 2X + 5X − 2 = (X + X + 2) × (3X − 1) + 0
pgcd(A, B) = X 2 + X + 2.

SO
Définition 2.10
Soient A, B ∈ K[X]. On dit que A et B sont premiers entre eux si pgcd(A, B) = 1.

-F
2.2.3 Théorème de Bézout
Théorème 2.4 (Théorème de Bézout)
Soient A, B ∈ K[X] des polynômes avec A 6= 0 ou B 6= 0. On note D = pgcd(A, B). Il existe
deux polynômes U, V ∈ K[X] tels que AU + BV = D.

IA

Ce théorème découle de l’algorithme d’Euclide et plus spécialement de sa remontée comme on


le voit sur l’exemple suivant.
Exemple 2.10
SM

Nous avons calculé pgcd(X 4 − 1, X 3 − 1) = X − 1. Nous remontons l’algorithme d’Euclide,


ici il n’y avait qu’une ligne : X 4 − 1 = (X 3 − 1) × X + X − 1, pour en déduire X − 1 =
(X 4 − 1) × 1 + (X 3 − 1) × (−X). Donc U = 1 et V = −X conviennent.
Exemple 2.11
Pour A = X 5 + X 4 + 2X 3 + X 2 + X + 2 et B = X 4 + 2X 3 + X 2 − 4 nous avions trouvé
D = pgcd(A, B) = X 2 + X + 2.
En partant de l’avant dernière ligne de l’algorithme d’Euclide on a d’abord :
1 14
B = (3X 3 + 2X 2 + 5X − 2) × (3X + 4) − D,
9 9
donc
14 1
− D = B − (3X 3 + 2X 2 + 5X − 2) × (3X + 4).
9 9
La ligne au-dessus dans l’algorithme d’Euclide était : A = B × (X − 1) + 3X 3 + 2X 2 + 5X − 2. On

53
2.2 Arithmétique des polynômes

substitue le reste pour obtenir :


14 1
− D = B − (A − B × (X − 1)) × (3X + 4).
9 9
On en déduit
14 1 1
− D = −A × (3X + 4) + B(1 + (X − 1) × (3X + 4)).
9 9 9
1 −1 −1
En posant U = 14
(3X + 4), V = 14
(9 + (X − 1)(3X + 4)) = 14
(3X 2 + X + 5) alors AU + BV = D
Corollaire 2.2 (Théorème de Bézout)
Soient A et B deux polynômes. A et B sont premiers entre eux si et seulement s’il existe deux
polynômes U et V tels que AU + BV = 1. ♥

Remarque Deux polynômes A et B non nuls sont premiers entre eux si et seulement si le dernier
reste non nul dans l’algorithme d’Euclide des divisions successives est une constante.
Corollaire 2.3
Soient A, B, C ∈ K[X] avec A 6= 0 ou B 6= 0. Si C|A et C|B alors C|pgcd(A, B).

SO
Corollaire 2.4 (Lemme de Gauss)
Soient A, B, C ∈ K[X]. Si A|BC et pgcd(A, B) = 1 alors A|C.

-F
2.2.4 Plus petit commun multiple
Proposition 2.7 (PPCM)
Soient A, B ∈ K[X] deux polynômes non nuls, alors il existe un unique polynôme unitaire M
de plus petit degré tel que A|M et B|M .
IA

Cet unique polynôme est appelé le ppcm (plus petit commun multiple) de A et B qu’on note
ppcm(A,B). ♠

Exemple 2.12
SM

ppcm(X(X − 2)2 (X 2 + 1)4 , (X + 1)(X − 2)3 (X 2 + 1)3 ) = X(X + 1)(X − 2)3 (X 2 + 1)4 .

De plus le ppcm est aussi le plus petit au sens de la divisibilité :


Proposition 2.8
Soient A, B ∈ K[X] deux polynômes non nuls et M = ppcm(A, B). Si C ∈ K[X] est un
polynôme tel que A|C et B|C, alors M |C.

 Exercice 2.1
1. Trouver les diviseurs de X 4 + 2X 2 + 1 dans R[X], puis dans C[X].
2. Montrer que X − 1|X n − 1 (pour n ≥ 1).
3. Calculer les divisions euclidiennes de A par B dans les cas
(a). A = X 4 − 1, B = X 3 − 1 ;

54
2.3 Racine d’un polynôme et factorisation

(b). A = 4X 3 + 2X 2 − 5 et B = X 2 + X ;
(c). A = 2X 4 − 9X 3 + 18X 2 − 21X + 2 ;
(d). B = X 2 − 3X + 1 ; A = X 5 − 2X 4 + 6X 3 et B = 2X 3 + 1.
4. Déterminer le pgcd de A = X 5 + X 3 + X 2 + 1 et B = 2X 3 + 3X 2 + 2X + 3. Trouver les
coefficients de Bézout U, V . Mêmes questions avec A = X 5 − 1 et B = X 4 + X + 1.
5. Montrer que si AU + BV = 1 avec deg U < deg B et deg V < deg A alors les polynômes U
et V sont uniques.

2.3 Racine d’un polynôme et factorisation

2.3.1 Formule de Taylor


Théorème 2.5 (Formule de Taylor)
Pour tout polynôme P de degré au plus n ∈ N et tout a ∈ K,

SO
n
X P (k) (a)
P = (X − a)k .
k=0
k!
Pour tout polynôme P et tout a ∈ K,

X P (k) (a)
P = (X − a)k .
-F
k=0
k!

Démonstration Soit n ∈ N. Montrons d’abord la formule pour le polynôme Pn = X n . Dans ce cas,


(k) n!
pour k ∈ [0, n], Pn (a) = (n−k)! an−k . D’après la formule du binôme de Newton,
n n n (k)
X
nn k n−k
X 1 n! n−k k
X Pn (a)
Pn = (X − a + a) = (k )(X − a) a = a (X − a) = (X − a)k .
IA

k=0 k=0
k! (n − k)! k=0
k!
Pn k
Soit alors P = k=0 αk X un polynôme de degré au plus n.

n n n
! n n
! n
(j)
SM

X X X P (a) j
X 1 X (j) j
X P (j) (a)
P = α k Pk = αk k
(X − a) = αk Pk (a) (X−a) = (X−a)j .
k=0 k=0 j=0
j! j=0
j! k=0 j=0
j!

Un cas particulier important du théorème précédent est :
Théorème 2.6 (Formule de Mac Laurin)
Pour tout polynôme P de degré au plus n ∈ N,
n
X P (k) (0) k
P = X .
k=0
k!
Pour tout polynôme P ,

X P (k) (0)
P = X k.
k=0
k!

55
2.3 Racine d’un polynôme et factorisation

P (k) (0)
Ainsi, si (ak )k∈N est la suite des coefficients de P , alors ∀k ∈ N, ak = k!
.

Exemple 2.13 Si P = X 2 + 3X + 5, alors 5 = P (0), 3 = P 0 (0) et 2 = P 00 (0).

2.3.2 Racine d’un polynôme


Définition 2.11
Soit P = an X n + an−1 X n−1 + · · · + a1 X + a0 ∈ K[X]. Pour un élément x ∈ K, on note
P (x) = an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 . On associe ainsi au polynôme P une fonction
polynôme (que l’on note encore P )
P : K −→ K
x 7−→ P (x) = an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 .

Définition 2.12

SO
Soit P ∈ K[X] et α ∈ K. On dit que α est une racine (ou un zéro) de P si P (α) = 0.

Proposition 2.9
P (α) = 0 ⇐⇒ X − α divise P .

-F
Démonstration Lorsque l’on écrit la division euclidienne de P par X −α on obtient P = Q.(X −α)+
R où R est une constante car deg R < deg(X−α) = 1. Donc P (α) = 0 ⇐⇒ R(α) = 0 ⇐⇒ X−α|P .

Définition 2.13
Soit k ∈ N∗ . On dit que α est une racine de multiplicité k de P (ou que α est une racine d’ordre
IA

k) si (X − α)k divise P alors que (X − α)k+1 ne divise pas P . Lorsque k = 1 on parle d’une
racine simple, lorsque k = 2 d’une racine double, etc. ♣
SM

Remarque En toute précision, il faudrait dire que α est une racine de P ou que α est un zéro de la
fonction polynomiale associée à P , mais on commet souvent l’abus de langage de dire que α est un
zéro du polynôme P .
Définition 2.14
Par analogie avec la dérivée d’une fonction, si P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n ∈ K[X] alors
le polynôme P 0 (X) = a1 + 2a2 X + · · · + nan X n−1 est le polynôme dérivé de P .

Proposition 2.10
Il y a équivalence entre :
a) α est une racine de multiplicité k de P .
b) Il existe Q ∈ K[X] tel que P = (X − α)k Q, avec Q(α) 6= 0.
c) P (α) = P 0 (α) = · · · = P (k−1) (α) = 0 et P (k) (α) 6= 0.

56
2.3 Racine d’un polynôme et factorisation

Démonstration
a) ⇒ b) : α est une racine de multiplicité k de P , donc (X − α)k divise P et (X − α)k+1 ne divise pas P ,
donc il existe Q ∈ K[X] tel que P = (X − α)k Q.
Si on suppose que Q(α) = 0, alors X −α divise Q, i.e. il existe S ∈ K[X] tel que Q = (X −α)S,
donc P = (X − α)k+1 S c-à-d (X − α)k+1 divise P , ce qui est absurde, donc Q(α) 6= 0.
b) ⇒ c) : On a P = (X − α)k Q avec Q(α) 6= 0, donc c’est facile de voir que P (α) = P 0 (α) = · · · =
P (k−1) (α) = 0 et P (k) (α) 6= 0.
c) ⇒ a) : Si on a P (α) = P 0 (α) = · · · = P (k−1) (α) = 0 et P (k) (α) 6= 0, alors d’après la formule de
Taylor

P (k) (α) (X − α) (k+1) (X − α)n−k (n)


 
k
P (X) = (X−α) + P (α) + · · · + P (α) = (X−α)k .Q
k! (k + 1)! n!
(k)
avec Q(α) = P k!(α) 6= 0.
Donc α est racine d’ordre k de P

SO

Lemme 2.1
Si α est racine d’ordre m de P , alors α est racine d’ordre m − 1 de P 0 . ♥

Démonstration P = (X − α)m Q, avec Q(α) 6= 0.


-F
P 0 = m(X − α)m−1 Q + (X − α)m Q0 = (X − α)m−1 (m.Q + (X − α)Q0 ) = (X − α)m−1 .S
avec S(α) = m.Q(α) 6= 0.
Donc X − α ne divise pas S, et par suite (X − α)m−1 divise P 0 , mais (X − α)m ne divise pas
P 0 , ainsi α est racine d’ordre m − 1 de P 0 . 
Exemple 2.14
IA

Considérons le polynôme P = (X − 2)2 (X − 3)2 . 2 est racine double de P . On a


P 0 = 2(X − 2)(X − 3)2 + 2(X − 2)2 (X − 3) = 2(X − 2)(X − 3)(2X − 5), et
P 00 = 2(X − 3)(2X − 5) + 2(X − 2)((X − 3)(2X − 5))0 , donc P (2) = P 0 (2) = 0 et
P 00 (2) 6= 0
SM

Théorème 2.7
Soit P un polynôme non nul admettant n racines deux à deux distinctes a1 , . . . , an , d’ordres de
multiplicité respectifs α1 , . . . , αn (qui sont des entiers naturels non nuls). Alors, P est divisible
par (X − a1 )α1 . . . (X − an )αn .

Démonstration Puisque les ai , 1 ≤ i ≤ n, sont deux à deux distincts, les polynômes X − ai ,


1 ≤ i ≤ n, sont deux à deux premiers entre eux. Il en est de même des polynômes (X − ai )αi ,
1 ≤ i ≤ n. Chaque polynôme (X − ai )αi , 1 ≤ i ≤ n, divise P et ces polynômes sont deux à deux
premiers entre eux. Donc, ni=1 (X − ai )αi divise P .
Q


2.3.3 Factorisation en produits de polynômes irréductibles


Nous admettrons le «théorème fondamental de l’algèbre» :

57
2.3 Racine d’un polynôme et factorisation

Théorème 2.8 (Théorème de d’Alembert-Gauss)


Tout polynôme à coefficients complexes de degré n ≥ 1 admet au moins une racine dans C. Il
admet exactement n racines si on compte chaque racine avec multiplicité. ♥

Exemple 2.15
Soit P (X) = aX 2 + bX + c un polynôme de degré 2 à coefficients réels√
: a, b,√c ∈ R et a 6= 0.
−b+ ∆
Si ∆ = b2 − 4ac > 0 alors P admet 2 racines réelles distinctes
√ 2a √
et −b−2a ∆ .
Si ∆ < 0 alors P admet 2 racines complexes distinctes −b+i 2a

et −b−i
2a

.
−b
Si ∆ = 0 alors P admet une racine réelle double 2a .
En tenant compte des multiplicités on a donc toujours exactement 2 racines.
Exemple 2.16
P (X) = X n − 1 admet n racines distinctes dans C. Sachant que P est de degré n alors par le
théorème de d’Alembert-Gauss on sait qu’il admet n racines comptées avec multiplicité. Il s’agit donc
maintenant de montrer que ce sont des racines simples. Supposons, par l’absurde, que α ∈ C soit une
racine de multiplicité ≥ 2. Alors P (α) = 0 et P 0 (α) = 0. Donc αn − 1 = 0 et nαn−1 = 0. De la

SO
seconde égalité on déduit α = 0, contradictoire avec la première égalité. Donc toutes les racines sont
simples. Ainsi les n racines sont distinctes.
Exemple 2.17
P (X) = 3X 3 − 2X 2 + 6X − 4. Considéré comme un polynôme à coefficients dans Q ou R, P
-F
n’a qu’une seule racine (qui est simple) α = 32 et il se décompose en P (X) = 3(X − 23 )(X 2 + 2). Si
on considère maintenant P comme un polynôme à coefficients dans C alors P (X) = 3(X − 32 )(X −
√ √
i 2)(X + i 2) et admet 3 racines simples.
Définition 2.15
Soit P un élément de K[X] de degré supérieur ou égal à 1. P est dit scindé sur K si et seulement
IA

si P est un produit de polynômes de degré 1 à coefficients dans K. ♣

Exemple 2.18
Le polynôme P = 2(X − 1)2 (X − 2) = (2X − 2)(X − 1)(X − 2) est scindé sur R.
SM

Le polynôme X 2 + 1 n’est pas scindé sur R car dans le cas contraire, il serait produit de deux
polynômes de degré 1 à coefficients réels et il admettrait une racine réelle, ce qui est faux.
Le polynôme X 2 + 1 est scindé sur C car X 2 + 1 = (X − i)(X + i).
On note que la phrase «P est scindé » ne veut rien dire si on ne précise pas le corps K.
Définition 2.16
Soit P un élément de K[X] avec deg P ≥ 1, alors P est dit irréductible sur K si et seulement si
il n’existe pas de polynômes A et B, tous deux de degré supérieur ou égal à 1, tel que P = AB. ♣

Remarque Un polynôme qui n’a pas de racine dans K n’est pas nécessairement irréductible sur K.
Considérons par exemple le polynôme P = X 4 + X 2 + 1 ∈ R[X]. P n’a pas de racine dans R car
pour tout réel x, P (x) = x4 + x2 + 1 > 0. Pourtant
P = X 4 + X 2 + 1 = X 4 + 2X 2 + 1 − X 2 = (X 2 + 1)2 − X 2 = (X 2 + X + 1)(X 2 − X + 1)

58
2.3 Racine d’un polynôme et factorisation

et le polynôme P n’est pas irréductible sur R.


Exemple 2.19
Tous les polynômes de degré 1 sont irréductibles. Par conséquent il y a une infinité de polynômes
irréductibles.
X 2 − 1 = (X − 1)(X + 1) ∈ R[X] est réductible.
X 2 + 1 = (X − i)(X + i) est réductible dans C[X] mais irréductible dans R[X].
√ √
X 2 − 2 = (X − 2)(X + 2) est réductible dans R[X] mais irréductible dans Q[X].
Théorème 2.9 (Théorème de factorisation)
Tout polynôme non constant P ∈ K[X] s’écrit comme un produit de polynômes irréductibles
unitaires :
P = λP1k1 P2k2 . . . Prkr

où λ ∈ K∗ , r ∈ N∗ et les Pi sont des polynômes irréductibles distincts. De plus cette décompo-


sition est unique à l’ordre près des facteurs. ♥

SO
Il s’agit bien sûr de l’analogue de la décomposition d’un nombre en facteurs premiers.
Théorème 2.10
Les polynômes irréductibles de C[X] sont les polynômes de degré 1. Donc pour P ∈ C[X] de
degré n ≥ 1 la factorisation s’écrit P = λ(X − α1 )k1 (X − α2 )k2 . . . (X − αr )kr , où α1 , . . . , αr
-F
sont les racines distinctes de P et k1 , . . . , kr sont leurs multiplicités. ♥

Démonstration Ce théorème résulte du théorème de d’Alembert-Gauss. 


Théorème 2.11
Les polynômes irréductibles de R[X] sont les polynômes de degré 1 ainsi que les polynômes de
IA

degré 2 ayant un discriminant ∆ < 0.


Soit P ∈ R[X] de degré n ≥ 1. Alors la factorisation s’écrit P = λ(X − α1 )k1 (X −
α2 )k2 . . . (X − αr )kr Ql11 . . . Qlss , où les αi sont exactement les racines réelles distinctes de
multiplicité ki et les Qi sont des polynômes irréductibles de degré 2 : Qi = X 2 + βi X + γi avec
SM

∆ = βi2 − 4γi < 0.


Exemple 2.20
P (X) = 2X 4 (X − 1)3 (X 2 + 1)2 (X 2 + X + 1) est déjà décomposé en facteurs irréductibles dans
R[X], alors que sa décomposition dans C[X] est
P (X) = 2X 4 (X − 1)3 (X − i)2 (X + i)2 (X − j)(X − j 2 )
2iπ

où j = e 3 = −1+i 2
3
.
 Exercice 2.2 Soit P = a0 + a1 X + · · · + an X n , an 6= 0,
1. Si P ∈ R[X] (i.e. ai ∈ R, pour i = 1, . . . , n) et α ∈ C racine de P , montrer que α est aussi
racine de P .
2. Si deg P est impaire et P ∈ R[X], montrer que P admet une racine dans R.

59
2.4 Fractions rationnelles

Proposition 2.11 (Somme et produit des racines d’un polynôme)


Soit un polynôme de K[X], P (X) = nk=0 ak X k . Sur C, P est scindé et s’écrit :
P

P (X) = an (X − x1 )(X − x2 ) · · · (X − xn )
Alors :
i) x1 × x2 × · · · × xn = (−1)n aan0
ii) x1 + x2 + · · · xn = −1 an−1
an

Démonstration Il suffit de développer le produit P (X) = an (X − x1 )(X − x2 ) · · · (X − xn ) et de


considérer les coefficients de degré 0 et n − 1. 
Exemple 2.21 On reprend la proposition précédente dans le cas particulier des polynômes de degré
2 : Soit P (X) = aX 2 + bX + c un polynôme de K[X] (avec a 6= 0) et r1 , r2 ses racines. Alors on a :
r1 × r2 = ac et r1 + r2 = − ab .

SO
2.4 Fractions rationnelles
Soit K un corps commutatif et (K[X], +, ·) l’anneau des polynômes.
Définition 2.17
P
Une fraction rationnelle est une expression où P et Q sont deux polynômes de K[X] avec
-F
Q
Q 6= 0. ♣

Définition 2.18
P
On note par K(X) ou FK [X] ou F(K[X]) l’ensemble des fractions rationnelles Q
tels que
P ∈ K[X], Q ∈ K[X]∗ , on écrit K(X) = { Q P
|P, Q ∈ K[X], Q 6= 0}.
IA

Les éléments de K(X) sont appelés fractions rationnelles à coefficients dans K.


Remarque Dans la pratique on identifie toujours une fraction rationnelle à sa forme irréductible.
Soient P et Q deux éléments non nuls de K[X] et soit D = pgcd(P, Q). On a alors P = P1 D et
SM

P
Q = Q1 D (et pgcd(P1 , Q1 ) = 1) et on identifie la fraction rationnelle Q avec la fraction rationnelle
P1 P
Q1
qui est une forme irréductible de Q .
P 2
X −3X+2 P X 2 −3X+2 (X−1)(X−2)
Exemple 2.22 Q = X 2 −5X+6 n’est pas irréductible, en effet : Q
= X 2 −5X+6
= (X−2)(X−3)
avec
P X−1
pgcd(P, Q) = X − 2 6= 1. Alors Q = X−3 est irréductible.

Proposition 2.12
L’ensemble K(X) des fractions rationnelles muni de l’addition

P1 P2 P1 Q2 + P2 Q1
+ =
Q1 Q2 Q1 Q2
et de la multiplication
P 1 P2 P1 P2
· =
Q1 Q2 Q1 Q2

60
2.4 Fractions rationnelles

possède une structure de corps commutatif.


K(X) est appelé le corps des fractions de l’anneau commutatif intègre (K[X], +, ·).

Remarque
Le neutre pour + est F = 0. L’opposé de F = B A
est −F = −A
B
.
Le neutre pour × est F = 1. Si A 6= 0, l’inverse de F = B est F1 =
A B
A
.
Définition 2.19
P
Soit Q une fraction rationnelle telle que pgcd(P, Q) = 1.
P
1. Les racines de P sont appelées les zéros (ou les racines) de la fraction Q . Si a est racine
P
d’ordre k de P , on dit que a est zéro d’ordre k de la fraction rationnelle Q .
P
2. Les racines de Q sont appelées les pôles de la fraction Q . Si a est racines d’ordre h de Q,
P
on dit que a est un pôle d’ordre h de la fraction rationnelle Q .

SO
2.4.1 Décomposition en éléments simples sur C
Théorème 2.12 (Décomposition en éléments simples sur C)
P
Soit Q une fraction rationnelle irréductible à coefficients complexes (i.e. P ∈ C[X] et
-F
Q ∈ C[X]∗ et pgcd(P, Q) = 1). Soient a1 , . . . , ap les racines complexes distinctes de Q,
de multiplicité m1 , . . . , mp (mi ∈ N est l’ordre de la racine ai ). Le polynôme Q s’écrit donc
sous la forme
Q = λ(X − a1 )m1 . . . (X − ap )mp

avec λ le coefficient dominant de Q. Alors il existe une décomposition unique de la fraction


IA

P
rationnelle Q sous la forme
P λm1 λm1 −1 λ1
=T+ m
+ m −1
+ ··· +
Q (X − a1 ) 1 (X − a1 ) 1 (X − a1 )
αm2 αm2 −1 α1
SM

+ + + ··· +
(X − a2 )m2 (X − a2 )m2 −1 (X − a2 )
..
.
µmp µmp −1 µ1
+ m
+ m −1
+ · · · + ,
(X − ap ) p (X − ap ) p (X − ap )
P
où T ∈ C[X] est un polynôme appelé partie entière de la fraction Q , et les coefficients
λm1 , . . . , λ1 , αm2 , . . . , α1 , · · · , µmp , . . . , µ1 sont des éléments de C. On dit que la décomposition
P
ci–dessus est la décomposition en éléments simples de Q dans C[X]. T est la partie entière de
λm 1
la décomposition et les termes (X−a1 )m1
,... sont appelés éléments simples.

Exemple 2.23
P 1 −1 1 7 −3 1
= 3
= + + + 2
+
Q X(X + 1)(X − 1) X 8(X + 1) 8(X − 1) 4(X − 1) 2(X − 1)3

61
2.4 Fractions rationnelles

et dans ce cas la partie entière T = 0.


 Exercice 2.3
Vérifier que X 21+1 = X+i a b
+ X−i avec a = 21 i et b = − 12 i.
4 −8X 2 +9X−7 −1 −1
Vérifier que X(X−2) 2 (X+3) = X + 1 + (X−2) 2
2 + X−2 + X+3 .

Solution [Indications] Pour trouver cette décomposition, en général on commence par déterminer la
partie polynomiale.
Tout d’abord si deg Q > deg P alors T (X) = 0.
Si deg P ≤ deg Q alors on effectue la division euclidienne de P par Q : P = QT + R, donc
P R
Q
=T+Q où deg R < deg Q. La partie polynomiale est donc le quotient de cette division. Et on
R
s’est ramené au cas d’une fraction Q avec deg R < deg Q.
Voyons en détails comment continuer sur un exemple.
5 3 2 −8X+11
Exemple 2.24 Décomposons la fraction Q P
= X −2XX 3+4X −3X+2
.
Première étape : partie polynomiale. On calcule la division euclidienne de P par Q : P (X) =
(X 2 + 1)Q(X) + 2X 2 − 5X + 9. Donc la partie polynomiale est T (X) = X 2 + 1 et la fraction
P 2 −5X+9 2 −5X+9
= X 2 + 1 + 2X Q(X) .. Notons que pour la fraction 2X Q(X)

SO
s’écrit Q le degré du numérateur
est strictement plus petit que le degré du dénominateur.
Deuxième étape : factorisation du dénominateur. Q a pour racine évidente +1 (racine double)
et −2 (racine simple) et se factorise donc ainsi Q(X) = (X − 1)2 (X + 2).
Troisième étape : décomposition théorique en éléments simples. Le théorème de décomposi-
-F
P a
tion en éléments simples nous dit qu’il existe une unique décomposition : Q = T (X) + (X−1) 2 +
b c 2
X−1
+ X+2 . Nous savons déjà que T (X) = X + 1, il reste à trouver les nombres a, b, c.
Quatrième étape : détermination des coefficients. Voici une première façon de déterminer
a b c
a, b, c. On récrit la fraction (X−1) 2 + X−1 + X+2 au même dénominateur et on l’identifie avec
2X 2 −5X+9
Q(X)
:
IA

a b c (b + c)X 2 + (a + b − 2c)X + 2a − 2b + c
+ + =
(X − 1)2 X − 1 X + 2 (X − 1)2 (X + 2)
qui doit être égale à
SM

2X 2 − 5X + 9
(X − 1)2 (X + 2)
On en déduit b + c = 2, a + b − 2c = −5 et 2a − 2b + c = 9. Cela conduit à l’unique solution
a = 2, b = −1, c = 3. Donc
P X 5 − 2X 3 + 4X 2 − 8X + 11 2 −1 3
= 3
= X2 + 1 + 2
+ + .
Q X − 3X + 2 (X − 1) X −1 X +2
Cette méthode est souvent la plus longue.
Quatrième étape (bis) : détermination des coefficients. Voici une autre méthode plus efficace.
0 (X)
2X 2 −5X+9
Notons PQ(X) = (X−1) a b c
2 (X+2) dont la décomposition théorique est : (X−1)2 + X−1 + X+2 .
0
Pour déterminer a on multiplie la fraction PQ(X)
(X)
par (X − 1)2 et on évalue en X = 1.
Tout d’abord en partant de la décomposition théorique on a :
P 0 (X) (X − 1)2
F1 (X) = (X − 1)2 = a + b(X − 1) + c
Q(X) (X + 2)

62
2.4 Fractions rationnelles

donc F1 (1) = a.
D’autre part
P 0 (X) 2X 2 − 5X + 9 2X 2 − 5X + 9
F1 (X) = (X − 1)2 = (X − 1)2 =
Q(X) (X − 1)2 (X + 2) X +2
donc F1 (1) = 2. On en déduit que a = 2.
On fait le même processus pour déterminer c : on multiplie par (X + 2) et on évalue en −2. On
0 (X) 2 −5X+9
calcule F2 (X) = (X + 2) PQ(X) = 2X(X−1) 2
X+2
= a (X−1) (X+2) (X+2)
2 = a (X−1)2 + b (X−1) + c de deux façons

et lorsque l’on évalue X = −2 on obtient d’une part F2 (−2) = c et d’autre part F2 (−2) = 3.
Ainsi c = 3.
Comme les coefficients sont uniques tous les moyens sont bons pour les déterminer. Par exemple
0 (X)
lorsque l’on évalue la décomposition théorique PQ(X) a
= (X−1) b c
2 + X−1 + X+2 en X = 0, on

obtient :
P 0 (0) c
=a−b+
Q(0) 2
9
donc = a − b + 2c , d’où b = a + 2c − 9
= −1

SO
2 2

2.4.2 Décomposition en éléments simples sur R


Théorème 2.13 (Décomposition en éléments simples sur R)
P P
-F
Soit Q une fraction rationnelle avec P, Q ∈ R[X], pgcd(P, Q) = 1. Alors Q s’écrit de manière
unique comme somme :
d’une partie polynomiale T (X),
a
d’éléments simples du type (X−α) i,
aX+b
d’éléments simples du type (X 2 +αX+β)i .
Où les X − α et X 2 + αX + β sont les facteurs irréductibles de Q(X) et les exposants i sont
IA

inférieurs ou égaux à la puissance correspondante dans cette factorisation. ♥

Exemple 2.25
SM

P (X) 4 3 +11X 2 +5X+3


Décomposition en éléments simples de Q(X) = 3X(X+5X
2 +X+1)2 (X−1) . Comme deg P < deg Q
alors T (X) = 0. Le dénominateur est déjà factorisé sur R car X 2 + X + 1 est irréductible. La
décomposition théorique est donc :
P (X) aX + b cX + d e
= 2 2
+ 2
+ .
Q(X) (X + X + 1) (X + X + 1) X − 1
Il faut ensuite mener au mieux les calculs pour déterminer les coefficients afin d’obtenir :

P (X) 2X + 1 −1 3
= 2 2
+ 2
+ .
Q(X) (X + X + 1) (X + X + 1) X − 1

63
Deuxième partie

SO
Exercices
-F
IA
SM
Structures algébriques
 Exercice 2.4
1. On munit R de la loi de composition interne ∗ définie par :

∀x, y ∈ R, x ∗ y = xy + (x2 − 1)(y 2 − 1)

Montrer que ∗ est commutative, non associative, et que 1 est élément neutre.
2. On munit R+∗ de la loi de composition interne définie par :
p
∀x, y ∈ R+∗ , x ∗ y = x2 + y 2

Montrer que ∗ est commutative, associative, et que 0 est élément neutre. Montrer que aucun
élément de R+∗ n’a de symétrique pour ∗.
Solution

SO
1.
x ∗ y = xy + (x2 − 1)(y 2 − 1) = yx + (y 2 − 1)(x2 − 1) = y ∗ x

La loi ∗ est commutative


Pour montrer que la loi n’est pas associative, il suffit de trouver x, y et z, et tels que :
-F
x ∗ (y ∗ z) 6= (x ∗ y) ∗ z
Comme on le verra ci-dessous, 1 sera l’élément neutre il ne faut pas prendre 1 dans x, y et z.
Prenons, par exemple :x = 0, y = 2 et z = 3

x ∗ (y ∗ z) = 0 ∗ (2 ∗ 3) (x ∗ y) ∗ z = (0 ∗ 2) ∗ 3
2 2
= (0 × 2 + (02 − 1)(22 − 1)) ∗ 3
IA

= 0 ∗ (2 × 3 + (2 − 1)(3 − 1))
= 0 ∗ (6 + 3 × 8) = (−3) ∗ 3
= 0 ∗ 30 = −3 × 3 + ((−3)2 − 1)(32 − 1)
SM

= 0 × 30 + (02 − 1)(302 − 1) = −9 + 82
= −899 = 55
La loi ∗ n’est pas associative
1 ∗ x = 1 × x + (12 − 1)(x2 − 1) = x
De plus, comme la loi est commutative x ∗ 1 = 1 ∗ x
On a bien x ∗ 1 = 1 ∗ x = x, 1 est l’élément neutre.
2.
p p
x∗y = x2 + y 2 = y 2 + x2 = y ∗ x

La loi ∗ est commutative. qp


p p
(x ∗ y) ∗ z = x + y ∗ z = ( x2 + y 2 )2 + z 2 = x2 + y 2 + z 2
2 2

En reprenant le calcul ci-dessus en changeant (x, y, z) en (y, z, x) :


p
(y ∗ z) ∗ x = y 2 + z 2 + x2
Comme ∗ est commutative :
(y ∗ z) ∗ x = x ∗ (y ∗ z)

Et finalement :
(x ∗ y) ∗ z = x ∗ (y ∗ z)

La loi ∗ est associative.


Remarque : On aurait pu calculer directement x ∗ (y ∗ z)

0 ∗ x = 02 + x2 = |x| = x, car x ≥ 0

Comme ∗ est commutative


0∗x=x∗0

Et finalement
0∗x=x∗0=x

0 est l’élément neutre.

SO
Supposons que x admet un symétrique y
p
x ∗ y = 0 ⇐⇒ x2 + y 2 = 0 ⇐⇒ x2 + y 2 = 0 ⇐⇒ x = y = 0
Or x > 0 et y > 0 donc x ∗ y = 0 est impossible, pour tout x > 0, x n’a pas de symétrique.
 Exercice 2.5 Sur R on définit la loi ? par : x ? y = kxy + k 0 (x + y), où k et k 0 sont deux réels. A
-F
quelle condition sur k et k 0 cette loi est-elle associative ?
Solution Pour tous réels x, y, z, on a :
(x ? y) ? z = [kxy + k 0 (x + y)] ? z
= k[kxy + k 0 (x + y)]z + k 0 [kxy + k 0 (x + y) + z]
IA

= k 2 xyz + kk 0 (xy + xz + yz) + k 0 [k 0 (x + y) + z]


On remarque que la loi ? est commutative. On peut donc écrire x ? (y ? z) = (y ? z) ? x = (z ? y) ? x.
On obtient donc x ? (y ? z) en échangeant x et z dans l’expression de (x ? y) ? z. Ainsi
SM

x ? (y ? z) = k 2 zyx + kk 0 (zy + zx + yx) + k 0 [k 0 (z + y) + x].


On en déduit :
(x ? y) ? z − x ? (y ? z) = k 0 (k 0 − 1)(x − z).

Alors la loi ? est associative ⇔ cette dernière quantité est nulle pour tous x, z.
Conclusion : la loi ? est associative ⇔ k 0 ∈ {0, 1}.
 Exercice 2.6 Étudier la loi ∗, définie sur P(E) par
(
si A ∩ B = ∅, alors A ∗ B = A ∪ B
si A ∩ B 6= ∅, alors A ∗ B = E
Solution
La symétrie de la définition prouve que la loi ∗ est commutative.
Pour toute partie A de E, on a : A ∩ ∅ = ∅ =⇒ A ∗ ∅ = A ∪ ∅ = A.
Autrement dit, ∅ est neutre pour la loi ∗.

66
On remarque que pour toutes parties A, B de E, on a A ∗ B ⊃ A ∪ B. On ne peut donc avoir
A ∗ B = ∅ que si A = B = ∅.
∅ est donc le seul élément de P(E) à avoir un inverse (il est son propre inverse.)
Soient A, B, C trois parties quelconques de E.
Si A, B, C sont deux à deux disjointes, alors A ∗ (B ∗ C) = A ∗ (B ∪ C) = A ∪ (B ∪ C) =
(A ∪ B) ∪ C = (A ∗ B) ∪ C = (A ∗ B) ∗ C
Si A ∩ B 6= ∅ alors A ∩ (B ∗ C) 6= ∅ car B ∗ C ⊃ B. On en déduit : A ∗ (B ∗ C) = E et
(A ∗ B) ∗ C = E ∗ C = E.
De même, si A ∩ C 6= ∅ ou si B ∩ C 6= ∅ alors A ∗ (B ∗ C) = (A ∗ B) ∗ C = E.
Dans tous les cas, on a donc A ∗ (B ∗ C) = (A ∗ B) ∗ C : la loi ∗ est associative.
 Exercice 2.7 Soit (G, ∗) un ensemble muni d’une LCI.
1. Montrer que si a ∈ G est régulier à droite pour ∗ alors l’application
d : G −→ G
x −→ x ∗ a

SO
est injective.
2. Que peut-on dire de l’application
g : G −→ G
x −→ a ∗ x
si a est régulier à gauche ?
-F
Solution
1. Soit x, y ∈ G tels que d(x) = d(y) c’est à dire que x ∗ a = y ∗ a, et puisque a est régulier à
droite pour la loi ∗ alors x = y et par suite l’application d est injective.
2. De même pour l’application g.
 Exercice 2.8 Soit E un ensemble fini muni d’une loi de composition associative notée ?. On suppose
IA

également que E possède un neutre e pour la loi ?.


1. Montrer que si un élément a de E est régulier (simplifiable) alors il est inversible.
2. Vérifier sur un exemple que ce n’est plus vrai si on ne suppose pas que E est fini.
SM

Solution
1. Soit a un élément régulier de E. Par définition, pour tous x, y de E, on a :
(
x ? a = y ? a =⇒ x = y
a ? x = a ? y =⇒ x = y
(
da : x → x ? a
Les applications sont donc injectives de E dans E. Or E est un ensemble fini.
ga : x → a ? x
Ces deux applications sont donc bijectives. En particulier, il existe a0 dans E tel que da (a0 ) = e,
c’est-à-dire tel que a0 ? a = e. De même, il existe a” dans E tel que ga (a”) = e, c’est-à-dire tel
que a ? a” = e. On peut alors écrire, en utilisant l’associativité :
(
a0 ? (a ? a”) = a0 ? e = a0
a0 ? (a ? a”) = (a0 ? a) ? a” = e ? a” = a”
Ainsi a0 = a” donc a0 ? a = a ? a0 = e.

67
Conclusion : a0 est l’inverse de a pour la loi ?.
2. On se place par exemple dans Z muni de la multiplication. Cette loi est associative et tout
élément non nul est régulier (simplifiable). Pourtant seuls 1 et −1 possèdent un inverse dans Z
pour cette loi.
 Exercice 2.9
Soit E un ensemble muni d’une loi associative notée multiplicativement. Pour tout a de E, on
note aEa = {axa, x ∈ E}.
On suppose qu’il existe un élément a de E tel que aEa = E. Montrer que E possède un élément
neutre.
Solution L’hypothèse sur a signifie : ∀x ∈ E, ∃y ∈ E, aya = x. En particulier, il existe un élément
b de E tel que aba = a.
Soit x un élément quelconque de E. Toujours par hypothèse, il existe y dans E tel que aya = x.
En utilisant l’associativité de la loi, on constate alors que :
(
x(ba) = (aya)(ba) = (ay)(aba) = (ay)a = x

SO
(ab)x = (ab)(aya) = (aba)(ya) = a(ya) = x
Autrement dit, ab est neutre “à gauche” et ba est neutre “à droite”. En particulier (ab)(ba) = ab et
(ab)(ba) = ba. D’où l’élément e = ab = ba est neutre dans E.
 Exercice 2.10
Soit E un ensemble fini muni d’une loi de composition ∗. On suppose qu’il existe deux éléments
-F
a et b dans E tels que, pour tous x, y :
(
a ∗ x = a ∗ y =⇒ x = y (on dit que a est régulier à gauche)
x ∗ b = y ∗ b =⇒ x = y (on dit que b est régulier à droite)
1. Montrer qu’il existe e et f dans E tels que a ∗ e = a et f ∗ b = b.
2. Montrer que pour tout x de E, e ∗ x = x et x ∗ f = x.
IA

3. Montrer que e = f , et que cet élément est neutre pour la loi ∗.


Solution (
ga : x 7→ a ∗ x
1. Par hypothèse, les applications sont injectives. Or E est un ensemble fini.
SM

db : x 7→ x ∗ b
Ces deux applications sont donc bijectives. En particulier, il existe e dans E tel que ga (e) = a.
De même, il existe f dans E tel que db (f ) = b. Avec ces notations, on a donc a ∗ e = a et
f ∗ b = b.
2. Pour tout x de E, en utilisant l’associativité de la loi ∗, on a :
a ∗ (e ∗ x) = (a ∗ e) ∗ x = a ∗ x
On en déduit e ∗ x = x.
De la même manière :
(x ∗ f ) ∗ b = x ∗ (f ∗ b) = x ∗ b

Donc x ∗ f = x.
3. Ce qui précède montre que e est neutre “à gauche” et f est neutre “à droite”. En particulier
e ∗ f = f (e neutre à gauche). De la même manière, e ∗ f = e (f neutre à droite). D’où l’élément

68
e = f est neutre dans E pour la loi ∗.
 Exercice 2.11
x+y
On définit la loi ∗ sur ] − 1, 1[ par ∀(x, y) ∈] − 1, 1[2 (x ∗ y) = 1+xy .
1. Montrer que ∗ est une loi de composition interne sur ] − 1, 1[.
2. Montrer que (] − 1, 1[, ∗) est un groupe commutatif.
Solution
1. La loi est interne : soient x et y dans ] − 1, 1[.
On a x − 1 < 0 et y < 1 d’où x − 1 < y(x − 1), soit x + y < 1 + xy
On a x + 1 > 0 et y > −1 d’où −(x + 1) > y(x + 1), soit x + y > −1 − xy
D’où x ∗ y ∈] − 1, 1[.
2. On montre ensuite que la loi est commutative, ce qui nous fera gagner un peu de temps pour les
démonstrations concernant le neutre et l’inversibilité :
x+y x+y
∀(x, y) ∈] − 1, 1[2 (x ∗ y) = 1+xy = 1+xy = (y ∗ x) par commutativité de l’addition et de la
multiplication dans R.

SO
Passons à l’associativité.
x+y
2 1+xy
+z x + y + z + xyz
∀(x, y, z) ∈] − 1, 1[ (x ∗ y) ∗ z = x+y =
1+ z 1+xy 1 + xy + zx + zy

cette expression est symétrique en x, y et z, on a donc bien (x ∗ y) ∗ z = x ∗ (y ∗ z).


-F
On vérifie alors que 0 est un neutre à gauche (et donc à droite par commutativité), puis que
x ∈] − 1, 1[ admet pour inverse −x.
 Exercice 2.12
Soit ∗ une loi de composition interne sur E. Pour, A, B ∈ P(E) on pose A ∗ B = {a ∗ b|a ∈
A, b ∈ B}.
IA

Etudier les propriétés de ∗ sur E (commutativité, associativité, existence d’un neutre) conservées
par ∗ sur P(E). La loi ∗ est-elle distributive sur l’union, sur l’intersection ?
Solution
SM

∗ est bien une loi de composition interne sur E.


Si ∗ est commutative sur E, elle l’est aussi sur P(E).
Si ∗ est associative sur E, elle l’est aussi sur P(E).
Si ∗ possède un neutre e dans E, alors ∗ possède un neutre dans P(E) à savoir {e}.
A ∗ (B ∪ C) = {a ∗ x|a ∈ A, x ∈ B ∪ C} = (A ∗ B) ∪ (A ∗ C), en revanche la distributivité
sur l’intersection est fausse.
 Exercice 2.13
Les ensembles suivants, pour les lois considérées, sont-ils des groupes ?
1. {z ∈ C : |z| = 2} pour la multiplication usuelle ;
2. R+ pour la multiplication usuelle ;
3. {x ∈ R 7→ ax + b : a ∈ R \ {0} , b ∈ R} pour la loi de composition des applications.
Solution
1. Non. Le seul élément qui peut être l’élément neutre est 1 qui n’appartient pas à l’ensemble.

69
2. Non. 0 n’a pas d’inverse.
3. Oui c’est un groupe,
+ Associativité :
soit f, g, h : R 7−→ R tels que f (x) = ax + b, g(x) = a0 x + b0 et h(x) = a00 x + b00

f ◦ (g ◦ h)(x) = f (g ◦ h(x))
= f (g(h(x)))
= f (a0 h(x) + b0 )
= f (a0 (a00 x + b00 ) + b0 )
= f (a0 a00 x + a0 b00 + b0 )
= a(a0 a00 x + a0 b00 + b0 ) + b
= aa0 a00 x + aa0 b00 + ab0 + b
de même
(f ◦ g)(y) = f (g(y)) = f (a0 y + b0 ) = a(a0 y + b0 ) + b = aa0 y + ab0 + b

SO
donc

(f ◦ g) ◦ h(x) = (f ◦ g)(h(x))
= aa0 h(x) + ab0 + b
= aa0 (a00 x + b00 ) + ab0 + b
-F
= aa0 a00 x + aa0 b00 + ab0 + b
d’où f ◦ (g ◦ h) = (f ◦ g) ◦ h (associativité)
+ Élément neutre :
On peut facilement vérifier que l’application identité est l’élément neutre.
+ Élément inverse :
IA

si g(x) = cx + d est l’inverse de f (x) = ax + b alors

g ◦ f (x) = f ◦ g(x) = Id(x) = x ⇐⇒ g(ax + b) = f (cx + d) = Id(x) = x


⇐⇒ c(ax + b) + d = a(cx + d) + b = x
SM

⇐⇒ ca = ac = 1 et cb + d = ad + b = 0
⇐⇒ c = a1 et d = −b
a

d’où l’existence de l’inverse.


 Exercice 2.14
Soit (G, ∗) un groupe et a ∈ G.
1. Montrer que les transformations

da : G −→ G ga : G −→ G
et
x −→ x ∗ a x −→ a ∗ x

sont bijectives.
2. Montrer que (da )−1 = da−1 et (ga )−1 = ga−1 .
Solution

70
1. ga injective : ∀ x, y ∈ G

ga (x) = ga (y) ⇔ a ∗ x = a ∗ y
⇔ a−1 ∗ a ∗ x = a−1 ∗ a ∗ y
⇔ x=y
donc ga est injective.
ga surjective : ∀ z ∈ G l’élément x = a−1 ∗ z vérifie :

g(x) = a ∗ (a−1 ∗ z)
= (a ∗ a−1 ) ∗ z
= e∗z
= z
donc x = a−1 ∗ z un antécédant de z, d’où ga est surjective.
Conclusion : ga est bijective.

SO
De la même façon on montre que da est bijective.
2. ∀ x ∈ G :

ga ◦ ga−1 (x) = ga (ga−1 (x))


= a ∗ (a−1 ∗ x)
-F
= (a ∗ a−1 ) ∗ x
= x
= IdG (x)
donc ga ◦ ga−1 = IdG
IA

ga−1 ◦ ga (x) = ga−1 (ga (x))


= a−1 ∗ (a ∗ x)
= (a−1 ∗ a) ∗ x
= e∗x
SM

= x
= IdG (x)
donc ga−1 ◦ ga = IdG
d’où
(ga )−1 = ga−1

De la même façon on montre que


(da )−1 = da−1

 Exercice 2.15
Soit E un ensemble muni d’une loi ? associative
admettant un élément neutre à gauche e (i.e. ∀x ∈ E e ? x = x) et
tel que tout élément possède un inverse à gauche (i.e. ∀x ∈ E ∃y ∈ E y ? x = e).

71
Montrer que E est un groupe pour la loi ?.
Solution
i. Pour x, y ∈ E quelconques, notons x0 et y 0 leurs inverses à gauche respectifs. Si x ? y = e, on a
aussi y ? x = (x0 ? x) ? y ? x = x0 ? (x ? y) ? x = x0 ? x = e.
ii. Soit f un élément neutre à gauche. On a donc f ? e = e. D’après (i), on a aussi e ? f = e,
c’est-à-dire f = e.
iii. Pour tout x ∈ E, on a x ? e = x ? (x0 ? x) = (x ? x0 ) ? x = x puisque d’après (i), x ? x0 = e.
(E, ?) est alors un groupe.
 Exercice 2.16
Soit G un groupe vérifiant
∀x ∈ G x2 = e

Montrer que G est commutatif. Déduire que si G est fini, alors l’ordre de G est une puissance de 2.
Solution
Pour tous x ∈ G on a x2 = e donc x−1 = x.

SO
Soit x, y ∈ G, on a xy(yx)−1 = xyx−1 y −1 = xyxy = (xy)(xy) = e, c’est-à-dire xy = yx.
Donc G est abélien.
Si G = {e}, alors |G| = 1 = 20 .
Si G est un groupe non trivial, supposons que |G| = pn1 1 . . . pnk k soit la décomposition primaire
de |G|. Soit H un sous groupe de G tel que |H| = pni . Chaque élément de H est soit trivial,
-F
soit d’ordre 2 par hypothèse (car ∀x ∈ G x2 = e). Soit un x ∈ H \ {e}. Or, |x| = 2 divise pni
et comme pni est premier, alors pni = 2 pour chaque i et le résultat suit.
 Exercice 2.17
Soit G un groupe d’ordre pair. Montrer qu’il existe un élément x ∈ G, x 6= e tel que x2 = e.
Solution
IA

En groupant chaque élément y ∈ G avec son inverse y −1 , on obtient une partition de G en


sous-ensembles {y, y −1 } qui ont deux éléments sauf si y = y −1 , c’est-à-dire si y 2 = e. L’élément
neutre e est un tel élément y. Ce ne peut pas être le seul, sinon G serait d’ordre impair.
SM

 Exercice 2.18
Soit G un groupe et H, K deux sous-groupes de G.
1. Montrer que H ∪ K est un sous-groupe de G si et seulement si H ⊂ K ou K ⊂ H.
2. Montrer qu’un groupe ne peut être la réunion de deux sous-groupes propres.
Solution
1. Supposons que H ∪ K soit un sous-groupe de G et que H ne soit pas inclus dans K, c’est-
à-dire, qu’il existe h ∈ H tel que h ∈ / K. Montrons que K ⊂ H. Soit k ∈ K quelconque.
On a hk ∈ H ∪ K. Mais hk ∈ / K car sinon h = (hk)k −1 ∈ K. D’où hk ∈ H et donc
k = h−1 (hk) ∈ H.
2. Découle immédiatement de (1).
 Exercice 2.19
Pour tout entier n > 1, appelons Zn l’ensemble Zn = {0, 1, . . . , n − 1}, muni de la loi de
composition, notée ⊕, définie comme suit : pour tout i et j de Zn

72
(
i+j si i + j ≤ n − 1
i⊕j =
i + j − n si i + j ≥ n
1. Montrer que ⊕ est une loi de composition interne sur Zn .
2. Montrer que pour tout n > 1, (Zn , ⊕) est un groupe abélien de neutre 0.
Solution
Le seul point notable est que l’inverse de 0 vaut 0 et celui d’un élément i 6= 0 vaut n − i.
 Exercice 2.20
Soit G un groupe fini d’ordre n. Soit k un entier premier avec n. Montrer que l’application
x 7→ xk est une bijection de G sur lui-même.
Solution
Rappelons que dans un groupe d’ordre n, on a xn = e pour tout x de G. Par hypothèse, il
existe deux entiers u et v tels que un + vk = 1 (identité de Bezout.) Pour tout y de G, on a donc
y = y un+vk = (y n )u (y v )k = (y v )k = xk avec x = y v . Ainsi l’application x 7→ xk est surjective de G

SO
dans lui-même. Comme G est un ensemble fini, c’est une bijection de G.
 Exercice 2.21
Montrer que tout groupe d’ordre 4 est commutatif.
Solution
Soit G = {e, a, b, c} un groupe d’ordre 4, de neutre e. Si on montre par exemple ab = ba, on
-F
aura prouvé que G est commutatif. L’égalité ab = b est impossible car elle impliquerait a = e par
simplification. Il en est de même de l’égalité ab = a. On a donc ab ∈ {e, c}, et de même ba ∈ {e, c}.
Si ab = e ou si ba = e, alors b est l’inverse de a. Il en découle ba = ab = e.
Le seul cas restant est donc ab = ba = c.
Conclusion : G est un groupe abélien.
IA

Remarque : à un isomorphisme près, il n’y a que deux groupes d’ordre 4, qu’on note Z/4Z et
(Z/2Z) × (Z/2Z) avec des notations classiques.
 Exercice 2.22
SM

La table suivante définit-elle un groupe ?


? e x y z t
e e x y z t
x x e t y z
y y z e t x
z z t x e y
t t y z x e

Solution
La réponse est négative car la loi ? n’est pas associative. En effet : x ? (y ? z) = x ? t = z et
(x ? y) ? z = t ? z = x. On vérifie cependant que e est élément neutre, et que tout élément de l’ensemble
est inversible (car égal à son propre inverse.)
 Exercice 2.23

73
Soient a et b deux éléments d’un groupe G vérifiant : a5 = e et ab = ba3 . Montrer que a2 b = ba
et que ab3 = b3 a2 .
Solution
On a a2 b = a(ab) = a(ba3 ) = (ab)a3 = (ba3 )a3 = b(a5 )a = ba. De même, on a les égalités :
ab3 = (ab)b2 = (ba3 )b2 = ba(a2 b)b = ba(ba)b = b(ab)ab
= b(ba3 )ab = b2 a2 (a2 b) = b2 a2 (ba) = b2 (a2 b)a
= b2 (ba)a = b3 a2
 Exercice 2.24
Soit G un groupe. On suppose qu’il existe un entier naturel k tel que : ∀i ∈ {k, k + 1, k + 2},
∀a, b ∈ G, (ab)i = ai bi . Montrer que G est un groupe abélien.
Solution
Soient x, y deux éléments quelconques de G. Par hypothèse, on a l’égalité (xy)k+1 = xk+1 y k+1 .
Mais cette égalité s’écrit aussi x(yx)k y = x(xk y k )y. On simplifie par x à gauche et par y à droite :
(yx)k = xk y k donc (yx)k = (xy)k . Le même raisonnement (remplacer k par k − 1) conduit à

SO
(yx)k−1 = (xy)k−1 . Par passage aux inverses, on en déduit (yx)1−k = (xy)1−k . Par produit terme à
terme les égalités (
(yx)k = (xy)k
(yx)1−k = (xy)1−k
-F
donnent yx = xy.
Le groupe G est donc abélien.
 Exercice 2.25
Soit E un ensemble non vide muni d’une loi multiplicative telle que : ∀a, b, c : a2 = b2 , ab2 = a,
a2 (bc) = cb, (ac)(bc) = ab. Montrer que E est un groupe pour la loi ? définie par : a ? b = a(a2 b).
IA

Enoncer et prouver une réciproque.


Solution
La première hypothèse indique que l’application a 7→ a2 est constante. Notons e cette constante
SM

et montrons que e est neutre pour la loi ?.


Remarquons que la loi ? s’écrit maintenant : a ? b = a(eb). Les hypothèses deviennent donc :
∀(a, b, c) ∈ E 3 , 

 ae = a (1)

e(bc) = cb (2)


(ac)(bc) = ab (3)

On constate tout d’abord que e2 e = e2 = e. Pour tout élément a de G, on a donc : a ? e =


a(e2 e) = ae = a. De même, avec l’hypothèse (2) : e ? a = e(ea) = ae = a.
Montrons que ? est associative. Soient a, b, c trois éléments de G. On a :
a ? (b ? c) = a ? (b(ec)) = a(e(b(ec)))
= a((ec)b) (hypothse 2)

74
De même :
(a ? b) ? c) = (a(eb))(ec) = (a(eb))((ec)e) (hypothse 1)
= (a(eb))(((ec)b)(eb)) (hypothse 3)
= a((ec)b) (hypothse 3)
Montrons que l’inverse d’un élément a de G pour la loi ? est ea. On a en effet :
a ? (ea) = a(e(ea)) = a(ae) = a(a) = e
(ea) ? a = (ea)(ea) = (ea)2 = e.
La loi ? est donc associative, il existe un neutre et tout élément possède un inverse : l’ensemble
E muni de la loi ? est donc un groupe.
Inversement, soit (G, ?) un groupe de neutre e (on note z −1 l’inverse de z.) On définit une loi
sur G en posant : ∀(x, y) ∈ G, xy = x ? y −1 . On constate que, pour tous éléments a, b, c de G :
a2 = a ? a−1 = e = b2
a(b2 ) = ae = a ? e−1 = a ? e = a
a2 (bc) = e(bc) = e ? (bc)−1 = (bc)−1 = (b ? c−1 )−1 = c ? b−1 = cb

SO
(ac)(bc) = (a ? c−1 ) ? (b ? c−1 )−1 = (a ? c−1 ) ? (c ? b−1 )
= a ? (c−1 ? c) ? b−1 = a ? e ? b−1 = a ? b−1 = ab
Enfin, on a bien : ∀(a, b) ∈ G2 , a(b2 b) = a(eb) = a(e ? b−1 ) = a(b−1 ) = a(b−1 )−1 = a ? b.
 Exercice 2.26
-F
Soit G un groupe. On suppose que x 7→ xn est un morphisme de G (avec n ∈ N). Montrer que
pour tout x de G, xn−1 commute avec tous les éléments de G.
Solution
Soient x et y deux éléments quelconques de G. Il s’agit de prouver que xn−1 y = yxn−1 . Par
hypothèse, il existe un élément z de G tel que y = z n . On a alors les égalités :
IA

xn−1 y = x−1 xn y = x−1 xn z n


= x−1 (xz)n (en utilisant le morphisme t 7→ tn )
= x−1 x(zx)n−1 z = (zx)n−1 z = (zx)n x−1
SM

= z n xn x−1 (en utilisant le morphisme t 7→ tn )


= z n xn−1 = yxn−1
Ce qui établit le résultat demandé.
 Exercice 2.27
Soient a et b deux éléments d’un groupe G vérifiant : b6 = e, ab = b4 a. Montrer que b3 = e et
que ab = ba.
Solution
On a les égalités :
ab3 = (ab)b2 = (b4 a)b2 = b4 (ab)b = b4 (b4 a)b = b2 b6 (ab) = b2 (b4 a) = b6 a = a.
On en déduit b3 = e après simplification par a (on est dans un groupe.) Il en découle ab = b4 a =
b3 (ba) = ba.

75
Autre méthode : l’hypothèse ab = b4 a ets’écrit b = a−1 b4 a et donne
b3 = (a−1 b4 a)3 = a−1 (b4 )3 a = a−1 (b3 )4 a = a−1 ea = a−1 a = e
.
 Exercice 2.28
Montrer qu’un groupe fini d’ordre premier est cyclique.
Solution
Soit a un élément de G, distinct du neutre e (card(G) ≥ 2). L’ensemble < a >= {a, n ∈ Z} des
puissances entières de a est un sous-groupe de G. On sait que l’ordre (le cardinal) d’un sous-groupe
d’un groupe fini divise l’ordre de ce groupe. On en déduit que l’ordre de < a > (qui est au moins
égal à 2, car il contient e = a0 et a = a1 ) divise l’ordre p (premier) de G et est donc égal à p. Ainsi
< a >= G, ce qui signifie effectivement que G est cyclique (et qu’il est d’ailleurs engendré par chacun
de ses éléments différent du neutre.)
 Exercice 2.29
Montrer qu’un groupe G dans lequel on a toujours (xy)2 = x2 + y 2 est commutatif.

SO
Solution
Soient x, y deux éléments de G. On a (xy)2 = x2 y 2 donc xyxy = xxyy. On simplifie par x à
gauche et on obtient : yxy = xyy. On simplifie par y à droite et on obtient : yx = xy : le groupe G
est donc commutatif.
 Exercice 2.30
-F
Soit G un groupe et H une partie non vide de G, finie et stable. Montrer que H est un sous-groupe
de G.
Solution
Il suffit de montrer que l’inverse d’un élément x de H est encore dans H. Puisque H est stable,
la suite des puissances (xn )n≥0 est incluse dans H. Mais puisque H est fini, l’application n 7→ xn ne
IA

peut pas être injective. Il existe donc deux entiers n, p, avec p > n, tels que xn = xp . On simplifie par
xn (dans le groupe G) et on trouve xp−n = e. Il en découle que e est dans H et que xp−n−1 (qui est lui
aussi dans H) est l’inverse de x.
SM

D’où H est un sous-groupe de G.


 Exercice 2.31 Soit ω ∈ C et H = {a + ωb|a, b ∈ Z}. Montrer que H est un sous groupe de (C, +).
Solution
H ⊂ C, 0 = 0 + ω0 ∈ H.
Soit x, y ∈ H, alors il existe a, b, a0 , b0 ∈ Z tels que x = a + ωb et y = a0 + ωb0 .
x − y = (a − a0 ) + ω(b − b0 ) avec a − a0 ∈ Z et b − b0 ∈ Z, donc x − y ∈ H.
Ainsi H est un sous groupe de (C, +).
 Exercice 2.32
Soit a ∈ C∗ et H = {an |n ∈ Z}. Montrer que H est un sous groupe de (C∗ , ×).
Solution
H ⊂ C∗ , 1 = a0 ∈ H.
∀x, y ∈ H, on peut écrire x = an et y = am , avec m, n ∈ Z.
xy −1 = an−m avec n − m ∈ Z donc xy −1 ∈ H.

76
Ainsi H est un sous groupe de (C∗ , ×)
 Exercice 2.33
Soit (G, ×) un groupe, H un sous groupe de (G, ×) et a ∈ G.
1. Montrer que aHa−1 = {axa−1 |x ∈ H} est un sous groupe de (G, ×).
2. A quelle condition simple aH = {axa−1 |x ∈ H} est un sous groupe de (G, ×) ?
Solution
1. aHa−1 ⊂ G, e = aea−1 ∈ aHa−1 .
∀axa−1 , aya−1 ∈ aHa−1 avec x, y ∈ H on a (axa−1 )(ay −1 a−1 ) = a(xy −1 )a−1 ∈ aHa−1 .
2. e ∈ aH =⇒ a−1 ∈ H. Inversement a ∈ H =⇒ a−1 ∈ H =⇒ aH = H.
La condition simple cherchée est a ∈ H.
 Exercice 2.34
Montrer que dans un groupe d’ordre 35, il existe un élément d’ordre 5 et un élément d’ordre 7.
Solution
Les éléments différents de 1 sont d’ordre 5, 7 ou 35. S’il existe un élément g d’ordre 35 (i.e., si
le groupe est cyclique d’ordre 35), alors g 5 est d’ordre 7 et g 7 est d’ordre 5. Supposons que le groupe

SO
n’est pas cyclique et qu’il n’existe pas d’élément d’ordre 7. Tout élément différent de 1 serait alors
d’ordre 5 et le groupe serait réunion de sous-groupes d’ordre 5. Mais de tels sous-groupes sont soit
égaux soit d’intersection {1} (car 5 est premier). On aurait alors 35 = 4n + 1 avec n le nombre de
sous-groupes distincts d’ordre 5, ce qui donne la contradiction cherchée. Le raisonnement est le même
-F
s’il n’existe pas d’élément d’ordre 5.
 Exercice 2.35
Soit E un ensemble et S(E) l’ensemble des bijections de E dans lui-même. Montrer que (S(E), ◦)
est un groupe pour la composition.
Solution
IA

On vérifie facilement que :


la composée de deux bijections est une bijection, par exemple parce que g −1 ◦ f −1 se révèle un
inverse de f ◦ g, donc ◦ est une LCI.
SM

la composition des applications est associative.


idE est son neutre.
pour toute bijection f de E, la bijection réciproque est un symétrique de f ;
 Exercice 2.36
1. Déterminer tous les groupes d’ordre ≤ 5. En déduire qu’un groupe non commutatif possède au
moins 6 éléments.
2. Montrer que le groupe symétrique S3 est non commutatif.
3. Déterminer tous les sous-groupes du groupe symétrique S3 .
Solution
1. (voir cours)
2. (voir cours)
3. D’après le théorème de Lagrange, les sous-groupes de S3 sont d’ordre 1, 2, 3 ou 6. Les sous-
groupes d’ordre 1 et 6 sont les sous-groupes triviaux {1} et S3 respectivement. Comme 2 et 3

77
sont premiers, les sous-groupes d’ordre 2 et 3 sont cycliques. Un sous-groupe d’ordre 2 est tout
sous-groupe engendré par une transposition : il y en a 3. Il existe un seul sous-groupe d’ordre
3, celui engendré par le 3-cycle (1 2 3).
 Exercice 2.37
Soit fa,b : C → C définie par fa,b (z) = az + b avec a ∈ C∗ , b ∈ C.
Montrer que ({fa,b |a ∈ C∗ , b ∈ C}, ◦) est un groupe.
Solution
Posons H = {fa,b |a ∈ C∗ , b ∈ C} et montrons que H est un sous-groupe de (S(C), ◦).
−1
IdC = f1,0 ∈ H. Z = az + b ⇐⇒ z = a1 Z − ab donc fa,b ∈ S(C) et fa,b = f 1 ,− b . Ainsi
a a
−1
H ⊂ S(C) et ∀f ∈ H, f ∈ H.
fa,b ◦ fc,d (z) = a(cz + d) + b = acz + (ad + b) donc fa,b ◦ fc,d = fac,ad+b . Ainsi ∀f, g ∈ H,
f ◦ g ∈ H.
D’où le résultat.
 Exercice 2.38
On considère les applications de E = R \ {0, 1} dans lui-même définies par :

SO
i(x) = x, f (x) = 1 − x, g(x) = x1 , h(x) = x−1 x
, k(x) = x−1
x
1
et l(x) = 1−x
1. Démontrer que ce sont des permutations de E.
2. Construire la table donnant la composée de deux éléments quelconques de l’ensemble G =
{i, f, g, h, k, l}.
-F
3. Montrer que G muni de la composition des applications est un groupe non commutatif.
Solution
1. Il est clair que i, f et g sont des permutations de E.
x 1 x
h(x) = x−1 = 1 + x−1 = 1 − 1−x = f (g(f (x))) donc h = f ◦ g ◦ f ∈ S(E).
De même k = f ◦ g ∈ S(E) et l = g ◦ f ∈ S(E).
IA

2.
◦ i f g h k l
i i f g h k l
SM

f f i k l g h
g g l i k h f
h h k l i f g
k k h f g l i
l l g h f i k
3. G est un sous groupe de S(E) car G contient i, et il est stable par composition et par passage
à l’inverse. De plus ce groupe n’est pas commutatif car g ◦ f 6= f ◦ g.
 Exercice 2.39
Soit (G, ∗) un groupe et A une partie finie non vide de G stable pour ∗.
1. Soit x ∈ A et : ϕ : N → G l’application définie par ϕ(n) = xn .
Montrer que ϕ n’est pas injective.
2. En déduire que x−1 ∈ A puis que A est un sous-groupe de (G, ∗).
Solution

78
1. L’application ϕ est à valeurs dans A qui est un ensemble fini et au départ de N qui est infini
donc ϕ n’est pas injective.
2. Par la non injectivité de ϕ, il existe n ∈ N∗ tel que ϕ(n + p) = ϕ(n). On a alors xn+p =
xn ∗ xp = xn donc xp = e par régularité de xn ∈ G.
Par suite x−1 = xp−1 ∈ A.
A est non vide, stable pour ∗ et stable par inversion donc A est un sous-groupe de (G, ∗).
 Exercice 2.40
Pour n ∈ N, on note nZ = {ak|k ∈ Z}
1. Montrer que nZ est un sous-groupe de (Z, +).
On se propose de montrer que, réciproquement, tout sous groupe de Z est de cette forme.
2. Vérifier que le groupe {0} est de la forme voulue.
Soit H un sous-groupe de (Z, +) non réduit à {0}.
3. Montrer que H + = {h ∈ H|h > 0} possède un plus petit élément. On note n = min H + .
4. Etablir que nZ ⊂ H.

SO
5. En étudiant le reste de la division euclidienne d’un élément de H par n montrer que H ⊂ nZ.
6. Conclure que pour tout sous-groupe H de Z, il existe un unique n ∈ N tel que H = nZ .
Solution
1. nZ ⊂ Z, 0 = n.0 ∈ nZ.
∀x, y ∈ nZ, on peut écrire x = nk et y = nl avec k, l ∈ Z.
-F
x − y = n(k − l) avec k − l ∈ Z donc x − y ∈ nZ.
Ainsi nZ est un sous groupe de Z.
2. Pour n = 0 ∈ N, {0} = nZ.
3. Puisque H est non vide et non réduit à {0}, il existe h ∈ H tel que h 6= 0.
Si h > 0 alors h ∈ H + , si h < 0 alors −h ∈ H (car H sous-groupe) et −h > 0 donc −h ∈ H + .
IA

Dans les deux cas H + 6= ∅.


H + est une partie non vide de N donc H + possède un plus petit élément.
4. 0 ∈ H et n ∈ H.
Par récurrence, la stabilité de H donne ∀p ∈ N, n.p = n + n + · · · + n ∈ H.
SM

Par passage à l’opposé, la stabilité de H par symétrisation donne ∀p ∈ Z, np ∈ H. Ainsi a


nZ ⊂ H.
5. Soit x ∈ H. La division euclidienne de x par a 6= 0 donne x = nq + r avec q ∈ Z et 0 ≤ r < n.
On a r = x − nq avec x ∈ H et nq ∈ nZ ⊂ H donc r ∈ H.
Si r > 0 alors r ∈ H + or r < n = min H + donc cela est impossible.
Il reste r = 0 ce qui donne x = nq ∈ nZ. Ainsi H ⊂ nZ et finalement H = nZ.
6. L’existence est établie ci-dessus. Il reste à montrer l’unicité.
Soit a, b ∈ N tel que nZ = mZ. On a n ∈ nZ = mZ donc m|n et de même n|m, or n, m ≥ 0
donc n = m.
 Exercice 2.41

79
On considère les applications de R − {0, 1} dans lui-même, définies par :
 1 x−1
 f1 (x) = x; f2 (x) =
 ; f3 (x) = ;
1−x x
f4 (x) = 1 ; f5 (x) = 1 − x; f6 (x) = x ;

x x−1
1. Montrer que ces six applications forment un groupe G pour la loi ◦.
2. Quels sont les sous-groupes de G ?
Solution
1. Il est clair que chacune des applications fk est une bijection de (R − {0, 1}) sur lui-même. On
forme la table des fi ◦ fj . La plupart des résultats ci-dessous sont évidents.
◦ f1 f2 f3 f4 f5 f6
f1 f1 f2 f3 f4 f5 f6
f2 f2 f3 f1 f6 f4 f5
f3 f3 f1 f2 f5 f6 f4
f4 f4 f5 f6 f1 f2 f3

SO
f5 f5 f6 f4 f3 f1 f2
f6 f6 f4 f5 f2 f3 f1
On constate que G est stable pour la loi ◦.
Enfin tout élément de G a un symétrique dans G. Plus précisément, les applications f1 , f4 , f5
-F
et f6 sont involutives et sont donc leur propre inverse, alors que les applications f2 et f3 sont
inverses l’une de l’autre.
G est donc un sous-groupe du groupe des bijections de R − {0, 1} dans lui-même.
2. Les sous-groupes de G sont nécessairement d’ordre 1, 2, 3 ou 6.
Le seul sous-groupe d’ordre 1 est {f1 }.
IA

Le seul sous-groupe d’ordre 6 est G lui-même.


Les sous-groupes d’ordre 2 sont {f1 , f4 }, {f1 , f5 } et {f1 , f6 }.
Le seul sous-groupe d’ordre 3 est {f1 , f2 , f3 = f22 }.
 Exercice 2.42
SM

Soient H et K deux sous-groupes d’un groupe G. On note HK = {hk, h ∈ H, k ∈ K}


et pareillement KH = {kh, k ∈ K, h ∈ H}. Montrer que HK est un sous-groupe de G ⇐⇒
HK = KH.
Solution
On suppose que HK est un sous-groupe de G. Soit x dans HK : x−1 est encore dans HK. Ainsi
∃(h, k) ∈ (H, K) tel que x−1 = hk. On a alors x = (hk)−1 = k −1 h−1 , donc x ∈ KH. On a
ainsi prouvé HK ⊂ KH.
De même soit y dans KH. On écrit y = kh avec k ∈ K et h ∈ H. y = (kh)−1 = h−1 k −1 est
dans le sous-groupe HK. Il en est donc de même de y. Ainsi on a l’inclusion KH ⊂ HK et
finalement l’égalité HK = KH.
Réciproquement on suppose que HK = KH. Montrons que HK est un sous-groupe de G.
Soient a = h1 k1 et b = h2 k2 dans HK (h1 ∈ H, h2 ∈ H, k1 ∈ K, k2 ∈ K). On doit

80
prouver que b−1 a appartient encore à HK. Or b−1 a = k2−1 h−1 −1
2 h1 k1 . L’élément k2 est dans
K et h−1 2 h1 est dans H. Puisque KH = HK, il existe donc h3 dans H et k3 dans K tels que
(k2 )(h−1
−1 −1
2 h1 ) = h3 k3 . On peut donc écrire b a = h3 k3 k1 , avec h3 dans H et k3 k1 dans K. Il
en découle que b−1 a est dans HK. Ainsi HK est un sous-groupe de G.
 Exercice 2.43
Soit (Hi )i∈I une famille non vide de sous-groupes d’un groupe G. On suppose que pour tous
S
indices i et j il existe un indice k tel que Hi ∪ Hj ⊂ Hk . Montrer que H = i Hi est un sous-groupe
de G.
Solution
Tout d’abord H 6= ∅. Soient a et b deux éléments de H. Il existe i, j dans I tels que a ∈ Hi et
b ∈ Hj . Soit k ∈ I tel que Hi ∪ Hj ⊂ Hk . Puisque a et b sont dans le sous-groupe Hk , il en est de
même de b−1 a. Mais b−1 a ∈ Hk =⇒ b−1 a ∈ H : ainsi H est un sous-groupe de G.
 Exercice 2.44
Soit G un groupe fini d’ordre 2n, avec n ≥ 2. On suppose qu’il existe deux sous-groupes H et K
d’ordre n, tels que H ∩ K = {e}. Montrer que n = 2 et donner la table du groupe G.

SO
Solution
card(H ∪ K) = 2n − 1. Il existe donc a dans G \ (H ∪ K) tel que G = H ∪ K ∪ {a}.
Soient x dans H et y dans K, distincts de e (donc distincts l’un de l’autre). On ne peut avoir
xy ∈ H, car il en découlerait y = x−1 (xy) ∈ H.
-F
De même xy ∈ / K. On en déduit xy = a, et pour la même raison yx = a.
Pour tout élément x0 de H et avec le même y de K, on a alors x0 y = a. Ainsi xy = x0 y puis
x = x0 . H − {e} est donc un singleton (idem pour K). Donc n = 2. Si on note H = {e, x} et
K = {e, y}, on en déduit la table du groupe G = {e, a, x, y} :
IA

∗ e a x y
e e a x y
a a e y x
SM

x x y e a
y y x a e
 Exercice 2.45
Soit G un groupe fini dans lequel tout élément vérifie x2 = e.
1. Montrer que le groupe G est abélien
2. On fixe un élément a de G, distinct du neutre e. Pour tout x de G, on note x̄ = {x, ax}. On
définit ensuite une relation R sur G en posant xRy ⇐⇒ y ∈ x̄.
Montrer que R est une relation d’équivalence.
3. On note H l’ensemble des différentes classes d’équivalences x̄, quand x parcourt G. Quel est le
cardinal de H ?
4. Montrer qu’on définit une loi de groupe sur H en posant x̄ ? ȳ = xy. Vérifier que H satisfait à
la même hypothèse que le groupe G.
5. Montrer que le cardinal de G est une puissance de 2.

81
Solution
1. Soient x, y deux éléments de G. On a e = (xy)2 = xyxy.
On multiplie cette égalité à gauche par x puis à droite par y. On en déduit x = x2 yxy = yxy,
puis xy = yxy 2 = yx : le groupe G est donc abélien.
2. Il est clair que tout x de G appartient à x̄ : la relation R est réflexive.
Soient x, y dans G tel que yRx c’est-à-dire y = x ou y = ax. Si y = ax alors ay = a2 x = x.
Dans tous les cas, on a donc x = y ou x = ay. Ainsi yRx ⇐⇒ xRy : la relation R est
symétrique.
Soient x, y, z trois éléments de G tels que xRy et yRz. On a donc (x = y ou x = ay) et (y = z
ou y = az). Dans tous les cas, sachant que a2 = e, on trouve x = z ou x = az c’est-à-dire
xRz. On en déduit que R est transitive. C’est donc une relation d’équivalence.
3. On sait que les différentes classes d’équivalence x̄ forment une partition de G. Or chacune de
ces classes est de cardinal 2 : en effet a 6= e =⇒ x 6= ax.
Il s’ensuit que Card(G) est pair et que Card(H) = 12 Card(G).
4. Soient α et β deux éléments de H. Il existe donc x, y dans G tels que α = x̄ = x̄0 et β = ȳ = ȳ 0

SO
avec x0 = ax et y 0 = ay.
On constate que les éléments xy, x0 y, xy 0 et x0 y 0 sont en relation par R.
En effet chacun d’eux vaut xy ou axy (conséquence de la commutativité et de a2 = e.)
La définition α ? β = xy ne dépend donc pas du choix de x dans α et y dans β.
-F
L’application φ : x 7→ x̄ est une surjection de G sur H. De plus elle vérifie : ∀(x, y) ∈ G2 ,
φ(xy) = φ(x) ? φ(y). φ est donc un morphisme surjectif du groupe (G, ·) sur (H, ?).
Il en découle que (H, ?) est un groupe commutatif (résultat classique). Plus précisément, le
neutre est ē = {e, a} et le symétrique de x̄ est x−1 .
Enfin on contaste que : ∀x ∈ G, x̄ ? x̄ = x2 = ē (le neutre de H).
IA

Le groupe H satisfait donc aux mêmes hypothèses que G (tout élément est involutif).
5. Si G est réduit à son neutre {e}, alors son cardinal est 1 = 20 . Sinon, avec les notations
précédentes, Card(G) = 2Card(H).
SM

Si H se réduit à son neutre, alors Card(G) = 2. Sinon on construit un groupe K à partir de H


comme on a construit H à partir de G. Ce procédé peut continuer tant que le groupe obtenu est
de cardinal ≥ 2.
Puisque les cardinaux diminuent de moitié à chaque étape, le procédé est fini. On forme donc
une suite finie de groupes G0 = G, G1 , G2 , · · · , Gn−1 , Gn avec à chaque étape Card(Gk ) =
2Card(Gk+1 ) et finalement Card(Gn ) = 1. Il en découle Card(Gn ) = 2n .
Le cardinal de G est donc bien une puissance de 2.
 Exercice 2.46
Soit n ∈ N∗ et f : R∗ → R∗ définie par f (x) = xn . Montrer que f est un endomorphisme du
groupe (R∗ , ×). Et déterminer l’image et le noyau.
Solution
f (xy) = (xy)n = xn y n = f (x)f (y) donc f est un endomorphisme de (R∗ , ×).
ker f = f −1 ({1}) et Imf = {xn |x ∈ R∗ }.

82
Si n est pair alors ker f = {−1, 1} et Imf = R+∗ .
Si n est impair alors ker f = {1} et Imf = R∗ .
 Exercice 2.47
Justifier que exp : C → C∗ est un morphisme du groupe (C, +) vers (C∗ , ×) et déterminer son
image et noyau.
Solution
∀x, y ∈ C, exp(x + y) = exp(x)exp(y) donc exp : C → C∗ est un morphisme de groupes.
exp(x) = 1 ⇐⇒ ∃k ∈ Z tel que x = 2ikπ donc ker exp = {2ikπ|k ∈ Z}.
La fonction exponentielle complexe prend toute les valeurs de C∗ donc Imexp = C∗ .
 Exercice 2.48
Soit (G, ∗), (G0 , >) deux groupes et f : G → G0 un morphisme de groupes.
1. Montrer que pour tout sous-groupe H de G, f (H) est un sous-groupe de (G0 , >).
2. Montrer que pour tout sous-groupe H 0 de G0 , f −1 (H 0 ) est un sous-groupe de (G, ∗).
Solution
f (H) ⊂ G0 , e0 = f (e) ∈ f (H) car e ∈ H.

SO
1.
∀y, y 0 ∈ f (H), on peut écrire y = f (x) et y 0 = f (x0 ) avec x, x0 ∈ H.
y>y 0−1 = f (x)>f (x0 )−1 = f (x)>f (x0−1 ) = f (x ∗ x0−1 ) avec x ∗ x0−1 ∈ H donc
y>y 0−1 ∈ f (H).
Ainsi f (H) est un sous-groupe de (G0 , >).
-F
2. f −1 (H 0 ) ⊂ G et e ∈ f −1 (H 0 ) car f (e) = e0 ∈ H 0 .
∀x, x0 ∈ f −1 (H 0 ) on a f (x), f (x0 ) ∈ H 0 .
f (x ∗ x0−1 ) = f (x)>f (x0−1 ) = f (x)>f (x0 )−1 ∈ H 0 donc x ∗ x0−1 ∈ f −1 (H 0 ).
Ainsi f −1 (H 0 ) est un sous-groupe de (G, ∗).
 Exercice 2.49
IA

Soit (G, ∗) un groupe et a ∈ G. On définit une loi de composition interne > sur G par x>y =
x ∗ a ∗ y.
1. Montrer que (G, >) est un groupe.
2. Soit H un sous groupe de (G, ∗) et K = sym(a) ∗ H = {sym(a) ∗ x|x ∈ H}.
SM

Montrer que K est un sous groupe de (G, >).


3. Montrer que : f : x 7→ x ∗ sym(a) est un isomorphisme de (G, ∗) vers (G, >).
Solution
1. ∀x, y, z ∈ G, (x>y)>z = (x ∗ a ∗ y) ∗ a ∗ z = x ∗ a ∗ (y ∗ a ∗ z) = x>(y>z).
∀x ∈ G, x>sym(a) = x = sym(a)>x.
∀x ∈ G, posons y = sym(a) ∗ sym(x) ∗ sym(a) ∈ G. On a x>y = y>x = sym(a).
2. K ⊂ G, sym(a) = sym(a) ∗ e donc sym(a) ∈ K.
∀sym(a) ∗ x, sym(a) ∗ y ∈ K on a
(sym(a) ∗ x)>(sym(a) ∗ y)−1 = sym(a) ∗ x ∗ a ∗ sym(a) ∗ sym(y) ∗ a ∗ sym(a) =
sym(a) ∗ (x ∗ sym(y)) ∈ K.
3. f (x ∗ y) = x ∗ y ∗ ∗sym(a) = (x ∗ sym(a))>(y ∗ sym(a)) = f (x)>f (y) et g : x 7→ x ∗ a en
est l’application réciproque.

83
 Exercice 2.50
1. Soit n ≥ 4 et a, b, c, d ∈ {1, . . . n} tous distincts. Que vaut (a b) ◦ (c d) ◦ (d a) ?
2. Que dire d’une permutation de Sn possédant au moins n − 1 points fixes.
3. Une permutation s 6= Id telle que s2 = Id est-elle nécessairement une transposition ?
4. Enumérer tous les éléments de S4 .
Solution
1. On cherche l’image de chaque élément par (a b) ◦ (c d) ◦ (d a). Pour a, b, c et d, on a :
a 7→(d a) d 7→(c d) c 7→(a b) c
b 7→(d a) b 7 (c d)
→ b 7→(a b) a
c 7→(d a) c 7→(c d) d 7→(a b) d
d 7→(d a) a 7→(c d) a 7→(a b) b.
et ∀m 6= a, b, c, d on a (a b) ◦ (c d) ◦ (d a)(m) = m
La permutation est donc un cycle de longueur 4, (a c d b).
2. Une permutation étant une bijection, le dernier élément de {1, . . . , n} ne peut être envoyé que

SO
sur lui-même. Une telle permutation est donc nécessairement l’identité.
3. Non, du moins si n ≥ 4. En effet, la composée de deux transpositions à support disjoint vérifie
elle-même que s2 = Id, par exemple ((a b) ◦ (c d))2 = Id.
4. Pour énumérer tous les éléments de S4 , on peut partir du fait qu’une permutation se décompose
de manière unique en produit de cycles à supports disjoints. On trouve alors que les permutations
-F
sont
l’identité (correspond à des produits de cycle de longueur 1) ;
les 4 cycles, ce sont :
(1 2 3 4), (1 2 4 3), (1 3 2 4), (1 3 4 2), (1 4 2 3), (1 4 3 2);
IA

les 3 cycles (qui correspondent à un produit d’un cycle de longueur 3 par un cycle de
longueur 1) ; ces 3 cycles sont
(1 2 3), (1 3 2), (1 2 4), (1 4 2), (1 3 4), (1 4 3), (2 3 4), (2 4 3).
SM

les transpositions (qui correspondent à un produit d’un cycle de longueur 2 et de deux


cycles de longueur 1), ces transpositions sont :
(1 2), (1 3), (1 4), (2 3), (2 4), (3 4)
les produits de deux transpositions à support disjoint (produit de deux cycles de longueur
2). Ces produits sont :
(1 2) ◦ (3 4), (1 3) ◦ (2 4), (1 4) ◦ (2 3).
On a ainsi énuméré les 24 éléments de S4 .
 Exercice 2.51
Soit les permutations
  
Id = (1, 2, 3, 4) = 11 22 33 44 , σ1 = (2, 3, 4, 1) = 1 2 3 4
2 3 4 1 , σ2 = (3, 4, 1, 2) = 1 2 3 4
3 4 1 2 ,

σ3 = (4, 1, 2, 3) = 14 21 32 43
Calculer σ1 σ3 , σ1 σ1 , σ1 σ2 , σ3 σ2 ,

84
  
Solution σ1 σ3 = σ1 ◦ σ3 = 12 23 34 41 ◦ 14 21 32 43 = 11 22 33 44 = Id
  
σ1 σ1 = σ1 ◦ σ1 = 12 23 34 41 ◦ 12 23 34 41 = 13 24 31 42 = σ2
  
σ1 σ2 = σ1 ◦ σ2 = 12 23 34 41 ◦ 13 24 31 42 = 14 21 32 43 = σ3
  
σ3 σ2 = σ3 ◦ σ2 = 14 21 32 43 ◦ 13 24 31 42 = 12 23 34 41 = σ1
 Exercice 2.52
Soit (G = {e, α, β, γ, δ, }, ∗) un groupe d’élément neutre e. Compléter sa table :
∗ e α β γ δ 
e
α δ γ
β  δ γ
γ δ
δ α  e
 β α
Solution

SO
D’après le tableau, on a les résultats suivants :
On a δ = e donc δ −1 =  et on a δδ =  donc 2 = δ.
On a βα =  donc βα = 2 = δ et on a α = γ donc βγ = δ
De la même manière on trouve les autres éléments du tableau :
-F
∗ e α β γ δ 
e e α β γ δ 
α α e δ  β γ
β β  e δ γ α
γ γ δ  α β
IA

e
δ δ γ α β  e
  β γ α e δ
 Exercice 2.53
SM


On considère la permutation σ = 16 12 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 de S .
1 10 9 11 4 3 2 7 8 5 12
1. Décomposer σ en produits de cycles à supports disjoints.
2. Décomposer σ en produits de transpositions.
3. Quelle est la parité de σ ?
4. Calculer l’entier minimum n tel que σ n = Id.
5. Calculer σ 1999 .
Solution
1. On suit les “orbites” des éléments de {1, · · · , 12}, jusqu’à les avoir tous passées en revue. Ainsi
1 est envoyé sur 6, qui est envoyé sur 11, lui-même sur 8, lui-même sur 3, qui est enfin envoyé
sur 1 : on obtient ainsi un premier cycle (1, 6, 11, 8, 3). On passe ensuite à l’orbite de 2 et on
trouve le cycle (2, 12, 5, 9). On vérifie enfin l’orbite de 4, qui nous donne le cycle (4, 10, 7).
Ainsi σ = σ1 ◦ σ2 ◦ σ3 avec σ1 = (1, 6, 11, 8, 3), σ2 = (2, 12, 5, 9) et σ3 = (4, 10, 7)

85
2. Il suffit de décomposer σ1 , σ2 et σ3 en produits de transpositions :
σ1 = (1, 6, 11, 8, 3) = (1, 6) ◦ (6, 11) ◦ (11, 8) ◦ (8, 3)
σ2 = (2, 12, 5, 9) = (2, 12) ◦ (12, 5) ◦ (5, 9)
σ3 = (4, 10, 7) = (4, 10) ◦ (10, 7)
On obtient une décomposition de σ :
σ = (1, 6) ◦ (6, 11) ◦ (11, 8) ◦ (8, 3) ◦ (2, 12) ◦ (12, 5) ◦ (5, 9) ◦ (4, 10) ◦ (10, 7).
3. σ est décomposée en un nombre impair de transpositions. Donc σ est impaire. On peut aussi
dire que la signature de σ est le produit de celles de σ1 , σ2 et σ3 . Or la signature d’un cycle
de longueur m est (−1)m+1 . On en déduit ε(σ1 ) = (−1)6 = 1 , ε(σ2 ) = (−1)5 = −1 et
ε(σ3 ) = (−1)4 = 1, d’où ε(σ) = ε(σ1 )ε(σ2 )ε(σ3 ) = −1
4. Pour tout entier k, on a σ k = σ1k ◦ σ2k ◦ σ3k . Or un cycle s de longueur m est d’ordre m : il vérifie
sn = Id ⇐⇒ m/n.
Ainsi σ n = Id ⇐⇒ (σ1n = Id, σ2n = Id et σ3n = Id) ⇐⇒ (5/n, 4/n et 3/n) ⇐⇒ 60/n.
Le plus petit entier n tel que σ n = Id est donc n = 60.

SO
5. On a 1999 = 60 × 33+19. On en déduit σ 1999 = σ 19 = σ119 ◦ σ219 ◦ σ319 . On peut encore simplifier
en tenant compte des ordres respectifs de σ1 , σ2 et σ3 :
σ119 = σ15×3+4 = σ14 = (1, 6, 11, 8, 3)4 = (1, 3, 8, 11, 6)
σ219 = σ24×4+3 = σ23 = (2, 12, 5, 9)3 = (2, 9, 5, 12)
σ319 = σ33×6+1 = σ3 = (4, 10, 7)
-F
On en déduit finalement σ 1999 = (1, 3, 8, 11, 6) ◦ (2, 9, 5, 12) ◦ (4, 10, 7)

Ainsi : σ 1999 = 13 29 38 104 5 6 7 8 9 10 11 12 .
12 1 4 11 5 7 6 2
 Exercice 2.54
Soit n un entier supérieur à 2, i, j ∈ {1, 2, · · · , n} tel que i 6= j et σ ∈ Sn .
Montrer que σ et τ = (i j) commutent si et seulement si {i, j} est stable par σ.
IA

Solution
Si {i, j} est stable par σ alors {σ(i), σ(j)} = {i, j}.
∀x ∈/ {i, j}, (σ ◦ τ )(x) = σ(x) = (τ ◦ σ)(x).
Pour x = i (σ ◦ τ )(i) = σ(j) = (τ ◦ σ)(i) et pour x = j (σ ◦ τ )(j) = σ(i) = (τ ◦ σ)(j). Par
SM

suite σ ◦ τ = τ ◦ σ.
Inversement, si σ ◦ τ = τ ◦ σ
alors σ(i) = (σ ◦ τ )(j) = (τ ◦ σ)(j) = τ (σ(j)).
Puisque τ (σ(j)) 6= σ(j) on a σ(j) ∈ {i, j}. De même σ(i) ∈ {i, j} et donc {i, j} est stable par
σ.
 Exercice 2.55
Dans Sn avec n ≥ 2, on considère une permutation σ et un p-cycle : c = (a1 a2 · · · ; ap ). Montrer
que la permutation σ ◦ c ◦ σ −1 est un p-cycle.
Solution
Pour x = σ(ai ), on a (σ ◦ c ◦ σ −1 )(x) = σ(ai+1 ) (en posant ap+1 = a1 ).
Pour x ∈ / {σ(a1 ), · · · , σ(ap )}, on a (σ ◦ c ◦ σ −1 )(x) = σ ◦ σ −1 (x) = x car c(σ −1 (x)) = σ −1 (x)

86
puisque σ −1 (x) ∈/ {a1 , · · · , ap }. Ainsi σ ◦ c ◦ σ −1 = (σ(a1 ) σ(a2 ) · · · σ(ap )).
 Exercice 2.56
Déterminer la signature des permutations suivantes :

1. σ1 = 13 25 34 48 57 66 72 81 .

2. σ2 = 11 23 32 47 54 68 75 86 .
2 ··· n−1 2 ∗
3. σ3 = n1 n−1

··· 2 1 avec n ∈ N .
4. σ4 = 11 23 35 ··· n n+1 n+2 ··· 2n−1 2n ∗

··· 2n−1 2 4 ··· 2n−2 2n avec n ∈ N .
Solution
1. Inv(σ1 ) = 2 + 3 + 2 + 4 + 3 + 2 + 1 + 0 = 17 donc ε(σ) = −1.
2. Inv(σ2 ) = 0 + 1 + 0 + 3 + 0 + 2 + 0 + 0 = 6 donc ε(σ) = 1.
n(n−1)
3. Inv(σ3 ) = (n − 1) + (n − 2) + · · · + 1 + 0 = n(n−1) 2
donc ε(σ) = (−1) 2 .
n(n−1)
4. Inv(σ4 ) = 0 + 1 + 2 + · · · + 0 + · · · + 0 = n(n−1) 2
donc ε(σ) = (−1) 2 .
 Exercice 2.57
1. A quelle condition une permutation σ commute-t-elle avec une tranposition τ = (i, j) ?
2. En déduire que si n ≥ 3, seule Id commute avec tous les éléments de Sn .

SO
3. Montrer que si n ≥ 4, seule Id commute avec toutes les permutations paires.
Indication : utiliser les cycles de longueur 3.
Solution
1. On va montrer que σ ◦ τ = τ ◦ σ ⇐⇒ {σ(i), σ(j)} = {i,(j}.
-F
σ ◦ τ (i) = τ ◦ σ(i)
On suppose que σ ◦ τ = τ ◦ σ. Alors en particulier c’est-à-dire
σ ◦ τ (j) = τ ◦ σ(j)
(
σ(j) = τ (σ(i))
σ(i) = τ (σ(j))
Les deux éléments σ(i) et σ(j) (qui sont différents) sont donc échangés par τ . Cela signifie
IA

que {σ(i), σ(j)} = {i, j}. ( (


σ(i) = i σ(i) = j
Inversement, supposons {σ(i), σ(j)} = {i, j} donc ou
σ(j) = j σ(j) = i
( (
SM

σ(j) = τ (σ(i)) σ ◦ τ (i) = τ ◦ σ(i)


On a alors donc
σ(i) = τ (σ(j)) σ ◦ τ (j) = τ ◦ σ(j)
De plus, soit k un élément de {1, 2, · · · , n} distinct de i et j, donc invariant par τ .
L’élément σ(k) est distinct de σ(i) et σ(j) donc de i et j, donc invariant par τ . Pour cet
élément, on a alors : σ ◦ τ (k) = σ(k) = τ ◦ σ(k).
Ainsi σ ◦ τ et τ ◦ σ sont égales sur tout élément de {1, 2, · · · , n}.
2. Il est clair que Id commute avec tous les éléments de Sn .
Inversement soit σ dans Sn telle que : ∀s ∈ Sn , σ ◦ s = s ◦ σ. Soient i, j, k trois éléments
distincts de {1, 2, · · · , n} (c’est possible car n ≥ 3.)
Par hypothèse σ commute avec les transpositions τ = (i, j) et τ 0 = (i, k). D’après (1), cela
signifie que {σ(i), σ(j)} = {i, j} et {σ(i), σ(k)} = {i, k}. Mais ce double résultat implique
σ(i) = i. Comme i est quelconque dans {1, 2, · · · , n}, cela signifie que σ est l’application
identité.

87
3. Id commute avec tous les éléments de Sn donc avec toutes les permutations paires !
Réciproquement soit σ commutant avec les permutations paires de {1, 2, · · · , n} (n ≥ 4). En
particulier σ commute avec tous les cycles de longueur 3.
Soit c = (i, j, k) un tel cycle, et soit x un élément de {1, 2, · · · , n} distinct de {i, j, k}. x est
invariant par c, donc σ ◦ c(x) = c ◦ σ(x) et σ(x) = c(σ(x)).
Il en découle que σ(x) est invariant par c, donc distinct de i, j, k. Autrement dit l’ensemble des
éléments invariants par c (c’est-à-dire le complémentaire de {i, j, k} dans {1, 2, · · · , n}) est
stable par σ. Par passage au complémentaire, on en déduit que {i, j, k} est stable par σ.
Donnons-nous maintenant quatre éléments distincts x, y, z, t de {1, 2, · · · , n}. D’après ce qui
précède, les ensembles {x, y, z} et {x, y, t} et {x, z, t} sont stables par σ. Il en est donc de même
de leur intersection, c’est-à-dire du singleton {x}. Autrement dit σ(x) = x pour tout élément x
de {1, 2, · · · , n}. On en déduit que σ est la permutation identité.
 Exercice 2.58
1. Montrer que le groupe symétrique Sn (avec n ≥ 2) est engendré par les transpositions τj =
(j, j + 1) avec 1 ≤ j ≤ n − 1.

SO

2. Décomposer σ = 14 25 32 41 53 en produit de telles transpositions.
NB : on utilisera la décomposition de σ en produit de cycles à supports disjoints.
3. Passer du mot M ERCI au mot CRIM E par des échanges de lettres contigües :
(a). Par une méthode s’appuyant sur la question précédente.
-F
(b). Par une méthode directe. En déduire une nouvelle réponse à la question (2).
Solution
1. Il s’agit de montrer que toute permutation σ de {1, 2, · · · , n} peut s’écrire au moins d’une
manière comme un produit de transpositions τj .
Il suffit de le montrer quand σ est une transposition (car toute permutation est un produit de
IA

transpositions quelconques.)
On se donne donc deux éléments i < j de {1, 2, · · · , n}, et σ = (i, j).
Si j = i + 1, il n’y a rien à démontrer.
SM

On suppose donc j ≥ i + 2. On constate effectivement que :


σ = (i, j) = (i, i + 1) ◦ (i + 1, i + 2) ◦ · · · ◦ (j − 2, j − 1) ◦ (j − 1, j) ◦ (j − 2, j − 1) · · · ◦ (i +
1, i + 2) ◦ (i, i + 1) = τi ◦ τi+1 ◦ · · · ◦ τj−2 ◦ τj−1 ◦ τj−2 ◦ · · · τi+1 ◦ τi
2. On décompose d’abord σ en produits de cycles à supports disjoints :

σ = 14 25 32 41 53 = (1, 4) ◦ (2, 5, 3) = (1, 4) ◦ (5, 3, 2)
On décompose le deuxième cycle en deux transpositions : σ = (1, 4) ◦ (3, 5) ◦ (2, 3).
On décompose alors chaque transposition comme vu dans la question (1) :
σ = (1, 2) ◦ (2, 3) ◦ (3, 4) ◦ (2, 3) ◦ (1, 2) ◦ (3, 4) ◦ (4, 5) ◦ (3, 4) ◦ (2, 3)
Remarque : on a remplacé le cycle (2, 5, 3) par son écriture équivalente (5, 3, 2) pour minimiser
les écarts entre éléments à échanger donc le nombre final de transpositions.
3. (a). On passe de M ERCI à CRIM E par la permutation σ sur la liste des cinq lettres du
mot initial. Voici donc les différentes étapes (on a souligné à chaque fois les deux lettres à
échanger) :

88
M ERCI =⇒ M RECI =⇒ M RCEI =⇒ M RCIE =⇒ M RICE =⇒ RM ICE =⇒
RIM CE =⇒ RICM E =⇒ RCIM E =⇒ CRIM E
(b). Il est possible de faire la même transformation, mais en 7 étapes au lieu de 9 :
M ERCI =⇒ M ECRI =⇒ M CERI =⇒ CM ERI =⇒ CM REI =⇒ CRM EI =⇒
CRM IE =⇒ CRIM E
Cette méthode, qui “remonte” les lettres C, R, puis I vers le début du mot est beaucoup
plus naturelle.
Pour ce qui est de notre exemple, elle montre qu’une autre décomposition de σ est :
σ = (3, 4) ◦ (4, 5) ◦ (2, 3) ◦ (3, 4) ◦ (1, 2) ◦ (2, 3) ◦ (3, 4).
 Exercice 2.59
1. Montrer que Sn (n ≥ 2) est engendré par les transpositions τj = (1, j) avec 2 ≤ j ≤ n.

2. Décomposer σ = 14 25 32 41 53 en produit de telles transpositions.
NB : on utilisera la décomposition de σ en produit de cycles à supports disjoints.
3. Passer de M ERCI à CRIM E par des échanges de deux lettres dont la première.

SO
Solution
1. Il s’agit de montrer que toute permutation σ de {1, 2, · · · , n} peut s’écrire au moins d’une ma-
nière comme un produit de transpositions τj . Il suffit de le montrer quand σ est une transposition
(car toute permutation est un produit de transpositions quelconques.)
On se donne i, j dans {1, 2, · · · , n}, avec i < j et la transposition σ = (i, j).
-F
Il n’y a rien à démontrer si i = 1. On suppose donc 2 ≤ i < j. On constate effectivement que :
σ = (i, j) = (1, j) ◦ (1, i) ◦ (1, j) = (1, i) ◦ (1, j) ◦ (1, i) Le fait qu’il y ait deux manières
différentes d’écrire σ peut s’avérer utile pour simplifier la décomposition d’une permutation
quelconque (on en verra un exemple dans la question suivante.)

2. On a la décomposition : σ = 14 25 32 41 53 = (1, 4) ◦ (2, 5, 3) = (1, 4) ◦ (2, 5) ◦ (3, 5)
IA

On décompose les deux dernières transpositions comme vu dans la question (1), et en écrivant
au mieux ces décompositions pour avoir la simplification (1, 5) ◦ (1, 5) = Id :
σ = (1, 4) ◦ (1, 5) ◦ (1, 2) ◦ (1, 5) ◦ (1, 5) ◦ (1, 3) ◦ (1, 5) = (1, 4) ◦ (1, 5) ◦ (1, 2) ◦ (1, 3) ◦ (1, 5)
SM

3. On passe du mot M ERCI au mot CRIM E par la permutation σ appliquée à la liste ordonnée
des cinq lettres du mot initial.
Voici les étapes (on a souligné la lettre à échanger avec la première lettre) :
M ERCI IERCM REICM ERICM M RICE CRIM E
 Exercice 2.60 Dans Sn , soit cla permutation circulaire (1, 2, · · · , n − 1, n). Montrer que les permuta-
tions qui commutent avec c sont les puissances de c.
Solution
Il est clair que les puissances de c commutent avec c. Réciproquement, soit σ une permutation
telle que σ ◦ c = c ◦ σ.
Posons σ(1) = k (avec 0 ≤ k ≤ n − 1) et montrons que σ = c.

89
Pour tout entier j compris entre 0 et n − 1, on a :
σ(j + 1) = σ(cj (1)) = (σ ◦ cj )(1)
= (cj ◦ σ)(1) (car σ commute avec c donc avec cj )
= (cj (σ(1)) = (cj (ck (1)) (car σ(1) = k et k + 1 = ck (1))
= cj+k (1) = ck (cj (1)) = ck (j + 1)
Ainsi σ(j + 1) = ck (j + 1) pour tout j de {0, 1, · · · , n − 1}. On a obtenu σ = ck .
Conclusion : les permutations qui commutent avec c sont les puissances de c, qui se réduisent
aux ck , avec 0 ≤ k ≤ n − 1 (car cn = Id.)
 Exercice 2.61
On se donne un entier n ≥ 2.
1. Montrer que si deux cycles commutent, alors leurs supports sont identiques ou disjoints.
2. Inversement former deux cycles σ et σ 0 ayant même support, mais tels que σ ◦ σ 0 6= σ 0 ◦ σ.
Solution
1. Soient σ et σ 0 deux cycles qui commutent : σ ◦ σ 0 = σ 0 ◦ σ. On suppose que les supports de σ et

SO
σ 0 sont distincts. Il existe par exemple x dans {1, 2, · · · , n} qui est dans le support de σ (donc
modifié par σ) mais qui n’est pas dans celui de σ 0 (donc invariant par cette permutation.)
Si σ est un cycle de longueur m, son support s’écrit {x, σ(x), · · · , σ m−1 (x)}. Or, pour tout
entier k de {0, 1, · · · , n − 1}, on a :
-F
σ k (x) = σ k ◦ σ 0 (x) (car x est invariant par σ 0 )
= σ 0 ◦ σ k (x) (σ 0 commute avec σ donc avec σ k )
Ainsi les différents éléments σ k (x) du support de σ sont invariants par σ 0 , ce qui exprime qu’ils
n’appartiennent pas au support de σ 0 .
Les supports de σ et σ 0 sont donc disjoints (s’ils sont distincts).
IA

2. Inversement, si les supports de σ et σ 0 sont disjoints, alors σ ◦ σ 0 = σ 0 ◦ σ. Mais si on suppose


que σ, σ 0 ont même support, alors on peut avoir σ ◦ σ 0 6= σ 0 ◦ σ. Par exemple, dans S4 , on peut
 
poser : σ = 12 23 34 41 = (1, 2, 3, 4) et σ = 12 24 31 43 = (1, 2, 4, 3)
SM

(
σ 0 ◦ σ(1) = σ 0 (2) = 4
Les supports de σ et σ 0 sont tous deux égaux à {1, 2, 3, 4}. Pourtant on vérifie que :
σ ◦ σ 0 (1) = σ(2) = 3
Les cycles σ et σ 0 ne commutent pas.
 Exercice 2.62
On se place dans le groupe symétrique Sn , avec n ≥ 3. Montrer que toute permutation paire est
un produit de cycles du type ck = (1, 2, k) avec 3 ≤ k ≤ n.
Solution
On procède par récurrence sur l’entier n. La propriété est vraie si n = 3. En effet, si on note
c3 = (1, 2, 3) alors les permutations paires sont Id = c03 et (1, 3, 2) = c23 . On suppose donc que la
propriété a été démontrée pour un certain entier n ≥ 3.
On se donne une permutation paire σ de l’ensemble {1, 2, · · · , n, n + 1}.
Si σ(n + 1) = n + 1, alors la restriction de σ à {1, 2, · · · , n} est une permutation paire. Elle
se décompose par hypothèse en un produit des ck = (1, 2, k) avec 3 ≥ k ≥ n. On obtient ainsi

90
une décomposition de σ elle-même.
On suppose donc σ(n + 1) = j ≥ n. On constate que (c−1 −1
n+1 ◦ cj ◦ σ)(n + 1) = (cn+1 ◦ cj )(j) =
c−1 0 −1
n+1 (1) = n + 1. Ainsi la permutation paire σ = cn+1 ◦ cj ◦ σ laisse n + 1 invariant.
On peut donc appliquer le résultat précédent à σ 0 . On en déduit que σ = c−1 j ◦ cn+1 ◦ σ =
0

c2j ◦ cn+1 ◦ σ 0 se décompose en produit de cycles ck avec 3 ≥ k ≥ n + 1, ce qui démontre la


propriété au rang n + 1 et achève la récurrence.
 Exercice 2.63
1. Montrer que dans le groupe symétrique Sn (avec n ≥ 3), toute permutation paire est un produit
de cycles de longueur 3.

2. Effectuer une telle décomposition pour σ = 12 23 34 45 56 67 71 .
Solution
1. On sait que toute permutation paire est la composée d’un nombre pair de transpositions. Il suffit
donc de prouver que le produit σ = τ ◦ τ 0 de deux transpositions peut lui-même s’écrire comme
un produit de cycles de longueur 3.
Posons τ = (i, j) et τ 0 = (k, l). Plusieurs cas sont possibles :

SO
Premier cas : {i, j} = {k, l}. On a alors τ = τ 0 , donc σ = Id. On peut alors écrire
σ = c3 = c0 , où c est n’importe quel cycle de longueur 3 (mais il vaut mieux considérer
ici σ comme un produit “vide” de cycles de longueur 3).
Deuxième cas : les quatre entiers i, j, k, l sont distincts. Dans ce cas, on constate que
-F
σ = (i, j) ◦ (k, l) = (i, k, j) ◦ (k, l, i).
Troisième cas : les deux paires {i, j} et {k, l} ont exactement un élément en commun. Sans
perdre de généralité, on peut supposer l = i. Ainsi τ = (i, j) et τ 0 = (i, k). On remarque
alors que τ ◦ τ 0 = (i, j) ◦ (i, k) = (i, k, j).
τ ◦ τ 0 est donc toujours un produit de cycles de longueur 3, ce qui achève la démonstration.
IA

2. On décompose la permutation circulaire σ en produit de transpositions :



σ = 12 23 34 45 56 67 71 = (1, 2) ◦ (2, 3) ◦ (3, 4) ◦ (4, 5) ◦ (5, 6) ◦ (6, 7)
On regroupe ces transpositions par paires consécutives. Dans chacune de ces paires, il y a un
SM

élément en commun. Par exemple : (1, 2) ◦ (2, 3) = (1, 2, 3).


On en déduit la décomposition : σ = (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7) = (1, 2, 3) ◦ (3, 4, 5) ◦ (5, 6, 7).
 Exercice 2.64
On muni A = R × R de deux lois définies par :

(x, y) + (x0 + y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ) et (x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = (xx0 , xy 0 + x0 y)

1. Montrer que (A, +) est un groupe commutatif.


2. (a). Montrer que la loi ∗ est commutative.
(b). Montrer que ∗ est associative.
(c). Déterminer l’élément neutre de A pour la loi ∗.
(d). Montrer que (A, +, ∗) est un anneau commutatif.
Solution

91
1. (x, y) + (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ) ∈ A donc la loi est interne.
(x, y) + [(x0 , y 0 ) + (x”, y”)] = (x, y) + (x0 + x”, y 0 + y”)
= (x + (x0 + x”), y + (y 0 + y”))
= ((x + x0 ) + x”, (y + y 0 ) + y”)
= [(x, y) + (x0 , y 0 )] + (x”, y”)
donc la loi + est associative.

(x, y) + (x0 , y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 )
= (x0 + x, y 0 + y)
= (x0 , y 0 ) + (x, y)
donc la loi + est commutative.
Soit (a, b) tel que (x, y) + (a, b) = (x, y), il est clair que (a, b) = (0, 0) est l’unique élément
neutre.

SO
Soit (x0 , y 0 ) tel que (x, y) + (x0 , y 0 ) = (0, 0) cela équivaut à
( (
x + x0 = 0 x0 = −x
(x + x0 , y + y 0 ) = (0, 0) ⇐⇒ ⇐⇒
y + y0 = 0 y 0 = −y
-F
donc le symétrique de (x, y) est (−x, −y).
D’où (A, +) est un groupe commutatif.
2. (a). (x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = (xx0 , xy 0 + x0 y) = (x0 x, x0 y + xy 0 ) = (x0 , y 0 ) ∗ (x, y) donc ∗ est
commutative
(b).
IA

[(x, y) ∗ (x0 , y 0 )] ∗ (x”, y”) = (xx0 , xy 0 + x0 y) ∗ (x”, y”)


= (xx0 x”, xx0 y” + x”(xy 0 + x0 y))
= (xx0 x”, xx0 y” + x”xy 0 + x”x0 y)
SM

(x, y) ∗ [(x0 , y 0 ) ∗ (x”, y”)] = (x, y) ∗ (x0 x”, x0 y” + x”y 0 )


= (xx0 x”, x(x0 y” + x”y 0 ) + x0 x”y)
= (xx0 x”, xx0 y” + xx”y 0 + x0 x”y)
donc [(x, y) ∗ (x0 , y 0 )] ∗ (x”, y”) = (x, y) ∗ [(x0 , y 0 ) ∗ (x”, y”)], et la loi ∗ est associative.
(c). Soit (e, f ) tel que pour tout (x, y) ∈ A, (x, y) ∗ (e, f ) = (x, y), e et f vérifient :
( ( (
xe =x e =1 e =1
⇐⇒ ⇐⇒
xf + ye = y xf + y = y f =0
(1, 0) ∈ A est l’élément neutre de A pour la loi ∗.
(d). Toutes les propriétés pour qu’un ensemble muni de deux lois soit un anneau sont dans
les questions précédentes sauf la distributivité de ∗ par rapport à l’addition (à gauche

92
ou à droite puisque la loi ∗ est commutative, c’est d’ailleurs cette commutativité qui rend
l’anneau commutatif).
(x, y) ∗ [(x0 , y 0 ) + (x”, y”)] = (x, y) ∗ (x0 + x”, y 0 + y”)
= (x(x0 + x”), x(y 0 + y”) + (x0 + x”)y)
= (xx0 + xx”, xy 0 + xy” + x0 y + x”y)
= (xx0 + xx”, xy 0 + x0 y + xy” + x”y)
= (xx0 , xy 0 + x0 y) + (xx”, xy” + x”y)
= (x, y) ∗ (x0 + y 0 ) + (x, y) ∗ (x”, y”)
D’où (A, +, ∗) est un anneau commutatif.
 Exercice 2.65
Montrer que (Z/nZ, +, .) est un anneau intègre ⇐⇒ n est un nombre premier.
Solution
Si n est premier, montrons que Z/nZ est intègre.

SO
Soient a et b tels que āb̄ = 0 dans Z/nZ, alors il existe n0 ∈ Z tel que ab = nn0 . Ainsi n
divise le produit ab et comme n est premier, soit n divise a (c’est-à-dire ā = 0), soit n divise b
(c’est-à-dire b̄ = 0).
Réciproquement, supposons que n n’est pas premier, alors on peut écrire n = n1 n2 avec n1 et
n2 des entiers tels que 1 < n1 < n et 1 < n2 < n. Alors on a n1 6= 0 et n2 6= 0 dans Z/nZ
-F
alors que n1 n2 = n1 n2 = n = 0. Dans ce cas Z/nZ n’est pas intègre.
 Exercice 2.66

Soit A = {a + b 2, a ∈ Z, b ∈ Z}.
1. Montrer que A est un sous-anneau intègre de R.

2. Pour tout x = a + b 2 de A, on pose N (x) = a2 − 2b2 . Montrer que pour tous x, y de A,
IA

N (xy) = N (x)N (y).


3. En déduire que x est inversible dans A ⇐⇒ N (x) = ±1.

4. Montrer que les éléments ±(1 + 2)n de A sont inversibles.
SM

5. Réciproquement, on veut montrer que tout inversible x de A est de la forme précédente



(a). Montrer qu’on peut se ramener à supposer x = a + b 2, avec a ∈ N et b ∈ N.

(b). Montrer alors que x est de la forme (1 + 2)n avec n ∈ N et conclure.
Indication : si b ≥ 1, considérer x1 = 1+x√2 .
Solution
1. Tout d’abord A 6= ∅ car il contient 1 (le neutre multiplicatif de R).
√ √
Soient x = a + b 2 et et y = c + d 2 dans A, avec (a, b, c, d) ∈ Z4 .

On a x − y = (a − c) + (b − d) 2, avec a − c ∈ Z et b − d ∈ Z. Donc x − y ∈ A.

De même xy = α + β 2 avec α = ac + 2bd ∈ Z et β = ad + bc ∈ Z. Donc xy ∈ A.
D’où A est un sous-anneau de R. Bien sûr A est intègre car R l’est lui-même.

93
2. Avec les notations ci-dessus :
N (xy) = α2 − 2β 2 = (ac + 2bd)2 − 2(ad + bc)2
= a2 c2 + 4b2 d2 − 2a2 d2 − 2b2 c2
= (a2 − 2b2 )(c2 − 2d2 ) = N (x)N (y)

3. Notons toujours x = a + b 2, avec (a, b) ∈ Z2 .
On suppose que x est inversible dans A, d’inverse y. Remarquons que N(1) = 1. L’égalité
N (x)N (y) = N (xy) donne ici N (x)N (y) = 1. Ainsi N (x) est un élément inversible de Z.
Donc N (x) = ±1.

Réciproquement, supposons N (x) = ε avec ε = ±1. Posons y = a − b 2 ∈ A.
√ √
On constate alors xy = (a + b 2)(a − b 22) = a2 − 2b2 = ε.
Il en découle que x(εy) = 1. Ainsi εy est l’inverse de x dans A.
4. Une généralisation évidente de la question (2) donne, pour tout n de Z :
√ √ √
N (±(1 + 2)n ) = N ((1 + 2)n ) = (N (1 + 2))n = (−1)n = ±1
√ √

SO
Les éléments ±(1 + 2)n sont donc inversibles dans A. Plus précisément, l’inverse de 1 + 2
√ √ √
est −1 + 2. l’inverse de ε(1 + 2)n est donc ε(−1 + 2)n .

5. Soit x = a + b 2 un élément inversible de A (avec bien sûr (a, b) ∈ Zn ).

(a). On doit montrer que x est de la forme ±(1 + 2)n , avec n ∈ Z.
Puisque le résultat est demandé au signe près, on peut toujours supposer b ≥ 0.
-F
√ √
Ensuite, on sait que l’inverse de x = a + b 2 est y = −a + b 2. Comme l’ensemble des
résultats attendus est invariant par passage à l’inverse (n est entier relatif) on peut partir
indifféremment de x ou de y. Dans la pratique, cela revient à dire qu’on peut choisir a ≥ 0.
Remarquons cependant que l’égalité a2 − 2b2 = ±1 est incompatible avec a = 0.

On peut donc partir de x = a + b 2, avec a ∈ N∗ , b ∈ N et a2 − 2b2 = ±1
IA


(b). On va montrer que x est de la forme (1 + 2)n , avec n ∈ N∗ . Remarquons que si b = 0

alors nécessairement a2 = 1 et a = 1. Dans ce cas x = 1 = (1 + 2)0 est de la forme
voulue. On suppose donc b ≥ 1.
√ √ √
SM

Soit x1 = 1+x√2 = (a + b 2)( 2 − 1) = a1 + b1 2, où a1 = −a + 2b, b1 = a − b


(
a2 = b2 + (b2 ± 1) ≥ b2
Remarquons que a2 = 2b2 ± 1 =⇒
a2 = 2b2 ± 1 < 4b2
On en déduit les inégalités : 0 < b ≤ a < 2b.
Il en découle : a1 = 2b − a ∈]0, a] et b1 = a − b ∈ [0, b[.
Si b1 = 0, alors a1 = 1 (conséquence toujours de a21 − 2b21 = ±1) donc x1 = 1. Dans ce

cas x = 1 + 2 est bien de la forme attendue.
Sinon on peut construire x2 = 1+x√ 1
comme on a construit x1 à partir de x.
2 √
On forme ainsi une suite x0 = x, x1 , x2 , · · · , xk = ak + bk 2, avec les conditions :
ak+1 = 2bk − ak ∈]0, ak ] et bk+1 = ak − bk ∈ [0, bk [
Passer de xk à xk+1 = 1+x√
k
2
est possible (avec les conditions ci-dessus) si xk 6= 1.
Ces conditions (notamment la décroissance stricte des bk ) montrent que la suite des xk est

94
finie. Ainsi il existe un premier entier n tel que xn = 1.
x
√ n
Par construction, on a alors 1 = xn = (1+√ 2)n
, c’est-à-dire x = (1 + 2) .

Conclusion : Les éléments inversibles de A sont les ±(1 + 2)n, avec n ∈ Z.
 Exercice 2.67
Soit x et y deux éléments d’un anneau (A, +, ×).
1. Montrer que si x est nilpotent et que x et y commutent, alors xy est nilpotent.
2. Montrer que si x et y sont nilpotents et commutent, alors x + y est nilpotent.
3. Montrer que si xy est nilpotent, alors yx l’est aussi.
4. Montrer que si x est nilpotent alors 1 − x est inversible. Préciser (1 − x)−1 .
Solution
1. Soit n ∈ N tel que xn = 0. (xy)n = xn y n = 0.y n = 0 donc xy est nilpotent.
2. Soit n, m ∈ N tels que xn y m = 0, donc
m+n−1
X n−1
X m+n−1
X
m+n−1 k m+n−1−k m+n−1 k m+n−1−k
(x+y) m+n−1
= (k )x y = (k )x y + (m+n−1
k )xk y m+n−1−k .
k=0 k=0 k=n

SO
m+n−1−k
Or ∀k ∈ {0, · · · , n − 1}, y = 0 car m + n − 1 − k ≥ m et ∀k ≥ n, xk = 0. Donc
(x + y)m+n−1 = 0 + 0 = 0. Ainsi x + y est nilpotent.
3. Soit n ∈ N tel que (xy)n = 0, (yx)n+1 = y(xy)n x = y.0.x = 0 donc yx est nilpotent.
4. Soit n ∈ N tel que xn = 0. 1 = 1 − xn = (1 − x)y = y(1 − x) avec y = 1 + x + · · · + xn−1 .
Par suite 1 − x est inversible et y est son inverse.
-F
 Exercice 2.68
On considère (A, +, ×) un anneau de Boole c’est à dire un anneau non nul tel que tout élément
est idempotent pour la 2me loi ce qui signifie : ∀x ∈ A, x2 = x.
1. Montrer que ∀x, y ∈ A, xy + yx = 0A et en déduire que ∀x ∈ A, x + x = 0A . En déduire que
l’anneau A est commutatif.
IA

2. Montrer que ∀x, y ∈ A, xy(x + y) = 0A . En déduire qu’un anneau de Boole intègre ne peut
avoir que deux éléments.
Solution
SM

1. (x + y)2 = (x + y) donne x2 + y 2 + xy + yx = x + y puis xy + yx = 0 sachant x2 = x et


y 2 = y. Pour y = 1 on obtient x + x = 0A .
2. xy(x + y) = xyx + xy 2 = −x2 y + xy 2 = −xy + xy = 0.
Si A est intègre alors : xy(x + y) = 0A ⇒ x = 0A , y = 0A ou x + y = 0A . Or x + y = 0 = x + x
donne y = x.
Ainsi, lorsqu’on choisit deux éléments de A, soit l’un deux est nul, soit ils sont égaux. Une telle
propriété est impossible si Card(A) ≥ 3. Par suite Card(A) = 2 car A est non nul.
 Exercice 2.69
Soit a, b deux éléments d’un anneau (A, +, ×) tels que ab soit inversible et b non diviseur de 0.
Montrer que a et b sont inversibles.
Solution
Soit x = b(ab)−1 . Montrons que x est l’inverse de a.
On a ax = ab(ab)−1 = 1 et xab = b(ab)−1 ab = b donc (xa − 1)b = 0 puis xa = 1 car b n’est pas

95
diviseur de 0. Ainsi a est inversible et x est son inverse. De plus b = a−1 (ab) l’est aussi par produit
d’éléments inversibles.
 Exercice 2.70Anneau des entiers de Gauss
On note Z[i] = {a + ib|(a, b) ∈ Z2 }.
1. Montrer que Z[i] est un anneau commutatif pour l’addition et la multiplication des complexes.
2. Déterminer les éléments inversibles à l’intérieur de Z[i].
Solution
1. Montrer que Z[i] est un sous anneau de (C, +, ×).
Z[i] ⊂ C, 1 ∈ Z[i].
∀x, y ∈ Z[i], on peut écrire x = a + ib et y = a0 + ib0 avec a, b, a0 , b0 ∈ Z.
x − y = (a − a0 ) + i(b − b0 ) avec a − a0 , b − b0 ∈ Z donc x − y ∈ Z[i].
xy = (aa0 − bb0 ) + i(ab0 + a0 b) avec aa0 − bb0 , ab0 + a0 b ∈ Z donc xy ∈ Z[i].
Ainsi Z[i] est un sous-anneau de (C, +, ×).
2. Soit x = a + ib ∈ Z[i] avec a, b ∈ Z.

SO
Si x est inversible dans Z[i] il l’est aussi dans C et de même inverse.
Donc x 6= 0 (i.e. (a, b) 6= (0, 0)) et x−1 = a+ib1
= aa−ib a b
2 +b2 ∈ Z[i], d’où a2 +b2 ∈ Z et a2 +b2 ∈ Z.

Par suite a2ab


+b2
∈ Z, or | a2ab
+b2
| ≤ 12 donc ab = 0.
a 1
Si b = 0 alors a2 +b 2 = a ∈ Z donne a = ±1.
b 1
Si a = 0 alors a2 +b 2 = b ∈ Z donne b = ±1.
-F
Ainsi, si x = a + ib est inversible, x = 1, i, −1 ou −i.
La réciproque est immédiate.
 Exercice 2.71
Soit A = m

n
|m ∈ Z, n ∈ N impair
1. Montrer que A est un sous anneau de (Q, +, ×).
IA

2. Quels en sont les éléments inversibles ?


Solution
1. A ⊂ Q, ∀x, y ∈ A, x − y, xy ∈ A : clair. Par suite A est un sous anneau de (Q, +, ×).
2. x ∈ A est inversible ssi ∃y ∈ A tel que xy = 1.
SM

0
x= m n
,y= m n0
avec n, n0 impairs. xy = 1 ⇒ mm0 = nn0 donc m est impair et la réciproque
est immédiate. Ainsi U (A) = m |m, n ∈ N∗ impair .

n
 Exercice 2.72
Un idéal I d’un anneau A est dit premier si : ∀x, y ∈ A, xy ∈ I =⇒ x ∈ I ou y ∈ I
1. Quels sont les idéaux premiers de Z ?
2. Montrer que si A est commutatif non nul et si tous les idéaux de A sont premiers alors A est un
corps.
Solution
A est intègre car {0} est premier et si a ∈ A \ {0} alors aa ∈ (a2 ) qui est premier donc a2 divise
a d’où a est inversible.
 Exercice 2.73
Soit A = 2mn |m ∈ Z, n ∈ N


96
1. Montrer que A est un sous anneau de (Q, +, ×).
2. Quels en sont les éléments inversibles ?
Solution
1. A ⊂ Q, ∀x, y ∈ A, x − y, xy ∈ A : clair. Par suite A est un sous anneau de (Q, +, ×).
2. x ∈ A est inversible ssi ∃y ∈ A tel que xy = 1.
0 0
x = 2mn , y = 2mn0 , xy = 1 ⇒ mm0 = 2n+n donc m est une puissance de 2 et la réciproque est

immédiate. Ainsi U (A) = 2k |k ∈ Z .
 Exercice 2.74
Soit A un anneau commutatif fini non nul. Montrer que A ne possède pas de diviseurs de zéro
ssi A est un corps.
Solution
⇐: Tout élément non nul d’un corps est symétrisable donc régulier et n’est donc pas diviseurs de
zéro.
⇒: Supposons que A n’ait pas de diviseurs de zéros. Soit a ∈ A tel que a 6= 0. Montrons que a est

SO
inversible. Considérons l’application ϕ : A → A définie par ϕ(x) = ax.
a n’étant pas diviseur de zéro, on démontre aisément que ϕ est injective, or A est fini donc ϕ est
bijective.
Par conséquent ∃b ∈ A tel que ϕ(b) = 1 i.e. ab = 1. Ainsi a est inversible. Finalement A est un
corps.
-F
IA
SM

97
Polynômes et fractions rationnelles
 Exercice 2.75
Montrer que pour tout polynôme P : P (P (X)) − X est divisible par P (X) − X.
Solution
Posons P (X) = nk=0 ak X k . Ainsi P (P (X)) = nk=0 ak P (X)k .
P P

On remarque que P (P (X)) − X = P (P (X)) − P (X) + P (X) − X. Il suffit donc de montrer que
P (P (X)) − P (X) est divisible par P (X) − X. En regroupant dans une même sommation, on trouve
P (P (X)) − P (X) = nk=0 ak (P (X)k − X k ). Or P (X)k − X k est toujours divisible par P (X) − X
P

(factorisation classique de ak − bk .) Il en résulte que P (P (X)) − X est divisible par P (X) − X.


 Exercice 2.76 Déterminer un polynôme P ∈ R[X] de degré 5 tel que P (X) + 10 est divisible par
(X + 2)3 et P (X) − 10 est divisible par (X − 2)3 .
Solution
Le polynôme P (X) + 10 admet −2 pour racine d’ordre au moins égal à 3 et donc le polynôme

SO
P = (P (X) + 10)0 admet −2 pour racine d’ordre au moins égal à 2. De même, le polynôme P 0 admet
0

2 pour racine d’ordre au moins égal à 2.


Puisque P 0 est de degré 4, il existe nécessairement λ ∈ R \ {0} tel que
P 0 = λ(X − 2)2 (X + 2)2 = λ(X 2 − 4)2 = λ(X 4 − 8X 2 + 16),
-F
Puis il existe nécessairement (λ, µ) ∈ (R \ {0}) × R tel que

X 5 8X 3
P = λ( − + 16X) + µ.
5 3
Réciproquement, soit P un tel polynôme. Alors, P 0 = λ(X − 2)2 (X + 2)2 puis P 0 (2) = P 00 (2) =
IA

P 0 (−2) = P 00 (−2) = 0.
Si le polynôme P1 = P + 10 ne s’annule pas en −2, alors P + 10 n’est pas divisible par (X + 2)3
et si le polynôme P1 s’annule en −2, alors, puisque P10 = P 0 , P1 (−2) = P10 (−2) = P 00 (−2) = 0 puis
P + 10 est divisible par (X + 2)3 .
SM

De même, P − 10 est divisible par (X − 2)3 si et seulement si le polynôme P2 = P − 10 s’annule


en 2. Finalement,
( ( (
P (2) = 10 λ( 32
5
− 64
3
+ 32) + µ = 10 µ =0
P solution ⇔ ⇔ 32 64
⇔ 75
P (−2) = −10 −λ( 5 − 3 + 32) + µ = −10 λ = 128

75 X 5 8X 3
Il existe un polynôme et un seul solution à savoir le polynôme P = (
128 5
− 3
+ 16X).
 Exercice 2.77
Trouver le polynôme P de degré inférieur ou égal à 3 tel que :
P (0) = 1 et P (1) = 0 et P (−1) = −2 et P (2) = 4.

Solution
On cherche P sous la forme P (X) = aX 3 + bX 2 + cX + d, ce qui donne le système linéaire
suivant à résoudre : 

 d = 1

 a + b + c + d = 0


 −a + b − c + d = −2

8a + 4b + 2c + d = 4
Après calculs, on trouve une unique solution : a = 23 , b = −2, c = − 12 , d = 1 c’est-à-dire
3 1
P (X) = X 3 − 2X 2 − X + 1.
2 2
 Exercice 2.78

Calculer la valeur de A = X 4 − X 3 − 3X 2 + 3X − 4 en a = 1 + 3 2.
Solution
On constate que (a − 1)3 = 2 : le réel a est racine de B = (X − 1)3 − 2 = X 3 − 3X 2 + 3X − 3.
La division de A par B s’écrit A = (X + 2)B + 2.
On en déduit A(a) = (a + 2)B(a) + 2 = 2.

SO
 Exercice 2.79
Quel est le reste dans la division de A = (X sin θ + cos θ)n par B = X 2 + 1 ?
Solution
La division A = BQ+R de A par B dans R[X] est aussi valable dans C[X]. Dans cette division,
-F
Rs’écrit R = αX + β, avec (α, β) ∈ R2 .
Comme on se place dans C[X], on peut évaluer l’égalité A = BQ + R au point i. Ainsi
A(i) = B(i)Q(i) + αi + β, avec B(i) = 0 et A(i) = (cos θ + i sin θ)n = cos nθ + i sin nθ.
Par identification des parties réelles et des parties imaginaires, il vient que α = sin nθ et
β = cos nθ
IA

D’où le reste dans la division de A par B est R = (sin nθ)X + cos nθ.
 Exercice 2.80
Soit a un nombre réel ou complexe. On pose A = X 4 − X + a et B = X 2 − aX + 1. Déterminer
a pour que A et B aient au moins un zéro en commun.
SM

Solution
Si x annule A et B, il annule le reste R dans la division A = BQ + R de A par B. Or le reste
de cette division est R = (a2 − a − 1)((a + n 1)x − 1). o
√ √
Si a2 − a − 1 = 0, c’est-à-dire si a ∈ 1+2 5 , 1−2 5 :
Dans ce cas, le polynôme B divise le polynôme A. Chacune des deux racines de B est donc une
racine de A.

1
Sinon, la seule racine commune possible est celle de R, donc x = a+1 : On constate que
1 a+2
B( a+1 ) = (a+1)2 . La condition cherchée est donc a = −2. En effet, si x est racine de R et de B, alors
il est racine de A = BQ + R. n √ √ o
D’où A et B ont au moins un zéro commun ⇐⇒ a ∈ −2, 1+2 5 , 1−2 5
 Exercice 2.81

99
Déterminer un polynôme A unitaire de degré 3, divisible par (X − 1) et ayant le même reste dans
les divisions par (X − 2), (X − 3) et (X − 4).
Solution
Notons λ le reste commun dans la division de A par (X − 1), (X − 2), (X − 3). Il existe donc
des polynômes Q2 , Q3 , Q4 tels que


 A = (x − 2)Q2 + λ

A = (x − 3)Q3 + λ


A = (x − 4)Q + λ
4

Il s’ensuit que A − λ est divisible par X − 2, X − 3, X − 4 donc par leur produit. Mais le polynôme
A − λ est unitaire. On a donc exactement A − λ = (X − 2)(X − 3)(X − 4).
Il reste à utiliser la dernière hypothèse, qui s’exprime par A(1) = 0. On évalue l’égalité
A − λ = (X − 2)(X − 3)(X − 4) en 1 et on trouve λ = 6.
Et par suite le polynôme cherché est A = (X − 2)(X − 3)(X − 4) + 6 = X 3 − 9X 2 + 26X − 18.
 Exercice 2.82

SO
On pose An = X n+1 cos(n − 1)θ − X n cos nθ − X cos θ + 1 et B = X 2 − 2X cos θ + 1. Effectuer
la division de An par B.
Solution
On constate que A0 = 0, A1 = B. Pour tout entier k ≥ 0, on a :
Ak+1 − Ak = X k+2 cos kθ − X k+1 cos(k + 1)θ − X k+1 cos(k − 1)θ + X k cos kθ
-F
= X k+2 cos kθ − X k+1 (cos(k + 1)θ + cos(k − 1)θ) + X k cos kθ
= X k+2 cos kθ − 2X k+1 cos θ cos kθ + X k cos kθ
= (X k cos kθ)B
Pn−1
(Ak+1 − Ak ) = B n−1 k
P
Par sommation, on en déduit An = k=0 k=0 X cos kθ.
IA

Ainsi le reste de la division de An par B est nul, et le quotient est Qn = n−1 k


P
k=0 X cos kθ
 Exercice 2.83
On veut déterminer tous les polynômes A de K[X] tels que A0 divise A. Traiter rapidement le
cas où A est constant.
SM

Si A est une solution de degré n ≥ 1, montrer que A = n1 (X + λ)A0 , avec λ ∈ K. Trouvez alors
toutes les solutions (on pourra donner trois méthodes différentes !)
Solution
Si A est constant, il n’est pas divisible par son polynôme dérivé, sauf si A = 0. On considèrera
donc un polynôme A de degré n ≥ 1, divisible par A0 . Si an X n est le terme dominant de A, celui de
A0 est nan X n−1 .
La division de A par A0 s’écrit donc A = n1 (X + λ)A0 , avec λ ∈ K.
A partir de là, il y a plusieurs variantes pour la démonstration.
1. Posons A = nk=0 ak X k . On transforme l’égalité nA = (X + λ)A0 .
P

100
n
X n
X
nA = (X + λ)A0 ⇐⇒ n ak X k = (X + λ) kak X k−1
k=0 k=1
Xn n
X n−1
X
k k
⇐⇒ n ak X = kak X + λ (k + 1)ak+1 X k
k=0 k=1 k=0
n−1
X n−1
X
⇐⇒ (n − k)ak X k = λ (k + 1)ak+1 X k
k=0 k=0
k+1
L’identification des coefficients donne : ∀k ∈ {0, · · · , n − 1}, ak = λ n−k ak+1 .
k+1 k+2 n n!
Ainsi ak = (λ n−k (λ n−k−1 ) · · · (λ 1 )an = λn−k k!(n−k)! an = λn−k Cnk an .
On en déduit A = nk=0 ak X k = an nk=0 Cnk λn−k X k = an (X + λ)n .
P P

Les solutions sont donc toujours de la forme A = µ(X + λ)n , avec n ∈ N et (µ, λ) ∈ R2 .
Réciproquement, A = µ(X + λ)n =⇒ A0 |A car A = n1 (X + λ)A0 .
On a ainsi obtenu l’ensemble des solutions du problème.
2. L’égalité nA = (X + λ)A0 montre que −λ est une racine de A.
Soit m ≥ 1 la multiplicité de cette racine. Il existe donc un polynôme B tel que A = (X +λ)m B,

SO
avec B(−λ) 6= 0. On reporte cette expression de A dans l’égalité nA = (X + λ)A0 . On obtient
n(X + λ)m B = (X + λ)(m(X + λ)m−1 B + (X + λ)m B 0 ).
Après simplification par (X + λ)m , on trouve : (n − m)B = (X + λ)B 0 .
On se place ensuite au point −λ. Sachant que B(−λ) 6= 0, il vient m = n. Autrement dit
-F
A = (X + λ)n B et B est une constante µ (car deg A = n).
On a donc obtenu A = µ(X + λ)n et on termine comme précédemment.
(k+1)
3. On dérive k fois nA = (X + λ)A0 et on trouve : nA(k) = kA(k)+(X+λ)A .
(k) (k)
Si on se place au point −λ, on trouve (n − k)A (−λ) = 0 donc A (−λ) = 0 si k 6= n.
(k) (n)
Il en découle (formule de Taylor) que : A = k≥0 A k!(−λ) (X + λ)k = A n!(−λ) (X + λ)n .
P
IA

Le polynôme A est donc de la forme A = µ(X + λ)n et on termine comme précédemment.


 Exercice 2.84
Montrer que deux polynômes A et B sont premiers entre eux ⇐⇒ AB et A + B le sont.
Solution
SM

Si (AB) ∧ (A + B) = 1 il existe U, V dans K[X] tels que (AB)U + (A + B)V = 1. Cette


égalité s’écrit aussi A(BU + V ) + BV = 1.
Sous cette forme c’est une égalité de Bezout pour A et B. On en déduit que les polynômes A et
B sont premiers entre eux.
Inversement, supposons que A et B soient premiers entre eux. Il existe U, V dans K[X] tels que
AU + BV = 1. ( (
(A + B)U + B(V − U ) = 1 (A + B)U ∧ B = 1
Les égalités de Bezout montrent que
A(U − V ) + (A + B)V = 1 A ∧ (A + B)V = 1
Puisque A + B est premier avec A et B, il est premier avec leur produit.
D’où l’équivalence A ∧ B = 1 ⇐⇒ (A + B) ∧ (AB) = 1.
 Exercice 2.85
Montrer que le pgcd de X n − 1 de X p − 1 est X pgcd(n,p) − 1.
Solution

101
Soit n = pq + r la division euclidienne de n par p. On a : X n − 1 = X r (X pq − 1) + X r − 1 =
X r (X p − 1) q−1 kp
+ X r − 1.
P
k=0 X
Puisque 0 ≤ r < p, il en découle que X r − 1 est le reste dans la division de X n − 1 par X p − 1.
On forme la suite des divisions de l’algorithme d’Euclide appliqué au couple (n, p) :

n = pq1 + r1 , p = r1 q2 + r2 , r1 = r2 q3 + r3 , · · · , rn−1 = rn qn+2

L’entier rn , dernier reste non nul dans cet algorithme, est le pgcd de n et de p.
Ce qui précède montre que l’algorithme d’Euclide appliqué aux polynômes X n − 1 et X p − 1
conduit aux restes successifs R1 = X r1 − 1, R2 = X r2 − 1 cdots, Rn = X rn − 1.
Dans cet algorithme Rn est le dernier reste non nul (car rn |rn−1 =⇒ Rn |Rn−1 .)
Il en découle que le pgcd de X n − 1 et de X p − 1 est Rn = X rn − 1 = X pgcd(n,p) − 1.
 Exercice 2.86
Soient P, Q deux polynômes de C[X], premiers entre eux, et tels que P 2 + Q2 admette a pour
racine double. Montrer que a est racine de P 02 + Q02 .

SO
Solution
Puisque P ∧ Q = 1, il existe U, V dans C[X] tels que U P + V Q = 1. On en déduit A(P + iQ) +
B(P − iQ) = 1, avec A = 21 (U − iV ) et B = 12 (U + iV ). Il en découle que P + iQ et P − iQ sont
premiers entre eux.
Or a est racine double de P 2 + Q2 = (P + iQ)(P − iQ). Il est donc ou bien racine double de
-F
P + iQ, ou bien racine double de P − iQ. Ainsi a est racine de P 0 + iQ0 ou de P 0 − iQ0 .
Dans tous les cas, il est racine de leur produit (P 0 + iQ0 )(P 0 − iQ0 ) = P 02 + Q02 .
 Exercice 2.87
Soient A, B dans K[X] (non tous deux nuls) et soient U, V tels que AU + BV = pgcd(A, B).
Montrer que U et V sont premiers entre eux.
IA

Solution
Puisque A et B ne sont pas tous deux nuls, leur pgcd D est non nul. Il existe deux polynômes A0
et B 0 tels que A = DA0 et B = DB 0 . L’égalité AU + BV = D donne alors D(A0 U + B 0 V ) = D
SM

donc A0 U + B 0 V = 1.
Cette égalité de Bezout prouve que U et V sont premiers entre eux.
 Exercice 2.88
Soient a, b deux entiers relatifs (b 6= 0) et n un entier naturel. Montrer que P = n!1 X n (a − bX)n
et toutes ses dérivées prennent des valeurs entières en x = 0 et en x = ab .
Solution
P (k) (0) k
On connait la formule de Taylor à l’origine : P = ∞
P
k=0 k!
X .
1 n n 1 n
Pn j j n−j j 1 2n
X = n! k=n Cnk−n (−b)k−n a2n−k X k .
P
P = n! X (a − bX) = n! X j=0 Cn (−b) a
On en déduit P (k) (0) = 0 si k < n (normal car 0 est racine de multiplicité n.) De même
P (k) (0) = 0 si k > 2n (c’est normal car deg P = 2n.)
k! k−n
Pour tout k de {n, · · · , 2n}, P (k) (0) = n! Cn (−b)k−n a2n−k ∈ Z.
n
Enfin, on remarque que P (X) = bn! X n ( ab − X) = P ( ab − X)

102
Ainsi : ∀k ∈ N, P (k) (X) = (−1)k P (k) ( ab − X), donc P (k) ( ab ) = (−1)k P (k) (0) ∈ Z.
 Exercice 2.89
On se donne trois scalaires a, b, c, différents deux à deux et non nuls. Montrer que les polynômes
A = X(X−b)(X−c)
a(a−b)(a−c)
+ X(X−c)(X−a)
b(b−c)(b−a)
+ X(X−a)(X−b)
c(c−a)(c−b)
1
et B = 1 + abc (X − a)(X − b)(X − c) sont égaux.
Solution
On constate que deg A ≤ 3 et que deg B = 3. D’autre part A(a) = 1 = B(a), A(b) = 1 = B(b),
A(c) = 1 = B(c) et A(0) = 0 = B(0).
A et B prennent la même valeur en quatre points distincts (donc plus que leurs degrés.) Il en
découle que les polynômes A et B sont identiques.
 Exercice 2.90
Déterminer an et bn pour que An = an X n+1 + bn X n + 1 soit divisible par B = (X − 1)2 . Former
alors le quotient Qn dans la division de An par B.
Solution
2 0
(n est divisible par (X − 1) si et seulement si An (1) = An (1) = 0. Cela équivaut à
A
an + bn = −1

SO
c’est-à-dire an = n et bn = −n − 1.
(n + 1)an + nbn = 0
On trouve alors le polynôme An = nX n+1 − (n + 1)X n + 1. On constate que A0 = 0. Pour tout
entier k ≥ 1, on a :
Ak − Ak−1 = kX k+1 − (k + 1)X k − (k − 1)X k + kX k−1
-F
= kX k+1 − 2kX k + kX k−1
= kX k−1 (X − 1)2
On en déduit An = An − A0 = nk=1 (Ak − Ak−1 ) = (X − 1)2 nk=1 kX k−1 .
P P
Pn−1
D’où le quotient dans la division euclidienne de An par (X − 1)2 est Qn = k=0 (k + 1)X k .
IA

 Exercice 2.91
Quand le polynôme A = (X + 1)n − X n − 1 est-il divisible par B = X 2 + X + 1 ?
Solution
Pour étudier la divisibilité de An par B, on peut se placer dans C[X]. Or B = (X − j)(X − j̄)
SM

divise An si et seulement si A(j) = A(j̄) = 0.


Puisque An est à coefficients réels, on a An(j̄) = A(j). Il suffit donc d’exprimer la condition
An (j) = 0.
Or An (j) = (j + 1)n − j n − 1 = (−j 2 )n − j n − 1 = (−1)n j 2n − j n − 1. Cette expression est
périodique de période 6.
Si on pose n = 6q + r, avec r ∈ {0, · · · , 5}, on a donc An (j) = Ar (j).
On trouve successivement :

A0 (j) = −1 6= 0 A1 (j) = −j 2 − j − 1 = 0 A2 (j) = j − j 2 − 1 6= 0


A3 (j) = −3 6= 0 A4 (j) = j 2 − j − 1 6= 0 A5 (j) = −j − j 2 − 1 = 0
D’où An est divisible par B si et seulement si n = 6q + 1 ou n = 6q + 5.
 Exercice 2.92

103
Trouver un polynôme A de degré 5 sachant que le reste dans sa division par (X + 1)3 est −5 et
que le reste dans sa division par (X − 1)3 est 11.
Solution
Il existe Q1 , Q2 tels que A = (X + 1)3 Q1 − 5 et A = (X − 1)3 Q2 + 11.
A + 5 admet donc −1 comme racine triple. De même 1 est racine triple de A − 11. Ainsi −1 est
racine double de (A + 5)0 = A0 et 1 est racine double de (A − 11)0 = A0 . Donc A0 est divisible par
(X + 1)2 et par (X − 1)2 donc par (X 2 − 1)2 = X 4 − 2X 2 + 1.
On sait que deg A0 = 4. Il en résulte qu’il existe λ dans R tel que A0 = λ(X 4 − 2X 2 + 1).
5 3
On intègre : il existe (λ, µ) dans R2 tel que A = λ( X5 − 2X3 + X) + µ.
Il reste à exprimer que A(−1) = −5 et A(1) = 11 donc − 8λ 15
+ µ = −5 et 8λ
15
+ µ = 11.
Il en découle que λ = 15 etµ3. Finalement A = 3X 5 − 10X 3 + 15X + 3.
On vérifie que A = (3X 2 − 9X + 8)(X + 1)3 − 5 et A = (3X 2 + 9X + 8)(X − 1)3 + 11.
 Exercice 2.93
Montrer que (X − 1)3 divise An = (1 + X)(X n − 1) + 2nX n (1 − X) + n2 X n−1 (X − 1)2 .

SO
Calculer le quotient de la division de An par (X − 1)3 .
Solution
On commence par développer An , pour tout n ≥ 1. On trouve
An = (n − 1)2 X n+1 − (2n2 − 2n − 1)X n + n2 X n−1 − X − 1, puis
A0n = (n + 1)(n − 1)2 X n − n(2n2 − 2n − 1)X n−1 + (n − 1)n2 X n−2 − 1, et
-F
A00n = n(n + 1)(n
 − 1) X
2 n−1
− n(n − 1)(2n2 − 2n − 1)X n−2 + (n − 2)(n − 1)n2 X n−3 .
An (1) = (n − 1)2 − (2n2 − 2n − 1) + n2 − 2 = 0


On en déduit : A0n (1) = (n + 1)(n − 1)2 − n(2n2 − 2n − 1) + (n − 1)n2 − 1 = 0

A00 (1) = n(n + 1)(n − 1)2 − n(n − 1)(2n2 − 2n − 1) + (n − 2)(n − 1)n2 = 0

n
An (1) = A0n (1) = A00n (1) = 0 prouve que 1 est racine au moins triple de A. Autrement dit, An
IA

est divisible par (X − 1)2 .


Mais il y(a une meilleure méthode.
Ak = (k 2 − 2k + 1)X k+1 − (2k 2 − 2k − 1)X k + k 2 X k−1 − X − 1
En effet
SM

Ak−1 = (k 2 − 4k + 4)X k − (2k 2 − 6k + 3)X k−1 + (k 2 − 2k + 1)X k−2 − X − 1


La différence Ak − Ak−1 se factorise comme on le voit ci-dessous :
Ak − Ak−1 = (k − 1)2 (X k+1 − 3X k + 3X k−1 − X k−2 ) = (k − 1)2 (X k−2 (X − 1)3 .
On a A1 = 0, donc An = An − A1 = nk=2 (Ak − Ak−1 ) = (X − 1)3 nk=2 (k − 1)2 X k−2 .
P P

Ainsi (X − 1)3 divise An , et le quotient est Qn = nk=2 (k + 1)2 X k .


P

 Exercice 2.94
Montrer que Pn = 1 + X + 2!1 X 2 + 3!1 X 3 + · · · + n!1 X n n’a que des racines simples dans C.
Solution
n
On a Pn0 = Pn−1 et Pn = Pn−1 + Xn! . Supposons que Pn ait une racine double α. On a alors
n
Pn (α) = Pn0 (α) = 0 donc Pn (α) = Pn−1 (α) = 0. On en déduit αn! = Pn (α) − Pn−1 (α) = 0 donc
α = 0 ce qui est absurde car P (0) = 1 6= 0.
Conclusion : pour tout entier n, le polynôme Pn n’a que des racines simples.
 Exercice 2.95

104
On cherche une condition sur p, q pour que A = X 3 + pX + q ait un zéro multiple.
Solution
1. Première méthode :
A = X 3 + pX + q ont une racine multiple ⇐⇒ A et A0 = 3X 2 + p ont une racine commune.
Dire que A et A0 ont une racine commune c’est dire que deg(A ∧ A0 ) ≥ 1.
Or 3A = XA0 + (2pX + 3q), donc A ∧ A0 = A0 ∧ (2pX + 3q).
Remarquons que si p = 0 alors la condition est q = 0. On peut donc supposer p 6= 0. On obtient
alors 4p2 A0 = (2pX + 3q)(6pX − 9q) + 4p3 + 27q 2 .
Ainsi A ∧ A0 = (2pX + 3q) ∧ (4p3 + 27q 2 ).
La condition sur le pgcd s’écrit ici 4p3 + 27q 2 = 0 (c’est compatible avec le cas p = 0.)
D’où A = X 3 + pX + q a une racine multiple si et seulement si 4p3 + 27q 2 = 0.
2. Deuxième méthode :
A = X 3 + pX + q a une racine multiple ⇐⇒ A et A0 = 3X 2 + p ont une racine commune.
Mais A possède deux racines a et −a, avec a2 = − p3 .
On constate que A(a) = aa2 + pa + q = 2p a + q. De même, A(−a) = −2p

SO
3 3
a + q.
Il reste à exprimer que A(a) = 0 ou A(−a) = 0, ce qui se résume à A(a)A(−a) = ( 2p 3
a+
2 3
q)(− 2p3
a + q) = q 2 − 4p9 a2 = q 2 + 4p
27
.
D’où A = X + pX + q a une racine multiple ⇐⇒ 4p3 + 27q 2 = 0.
3

 Exercice 2.96
-F
Déterminer λ pour que P = X 3 −3X +λ ait un zéro double. Résoudre alors l’équation P (x) = 0.
Solution
Dire que P possède une racine au moins double, c’est dire que P et P 0 ont un zéro en commun.
Or les racines de P 0 = 3(X 2 − 1) sont −1 et 1.
D’autre part P (−1) = λ + 2 et P (1) = λ − 2.
IA

La condition de l’énoncé équivaut donc à λ ∈ {−2, 2}.


Si λ = −2 alors P = X 3 − 3X − 2 = (X + 1)2 (X − 2), et P (x) = 0 ⇐⇒ x ∈ {−1, 2}.
Si λ = 2 alors P = X 3 − 3X + 2 = (X − 1)2 (X + 2), et P (x) = 0 ⇐⇒ x ∈ {−2, 1}.
SM

 Exercice 2.97
Résoudre les équations suivantes :
1. P 0 = 4P d’inconnues P ∈ K[X].
2. (X 2 + 1)P 00 − 6P = 0 d’inconnue P ∈ K[X].
Solution
1. Parmi les polynômes constants, seul le polynôme nul est solution.
Parmi les polynômes non constants, si P est solution alors 2(deg P − 1) = deg P et donc
deg P = 2. On peut alors écrire P = aX 2 + bX + c avec a  6= 0.
a = 1
P 02 = 4P ⇔ 4a2 X 2 + 4abX + b2 = 4aX 2 + 4bX + 4c ⇔ 2
c = b
4
2 b2
Les solutions de l’équation sont P = 0 et P = X + bX + 4 avec b ∈ K.
2. Parmi les polynôme de degré inférieur à 1, seul le polynôme nul est solution.

105
Pour P polynôme tel que deg P ≥ 2 alors la relation (X 2 + 1)P 00 − 6P = 0 implique, en
raisonnant sur l’annulation des coefficients dominants, deg P (degP − 1) = 6 donc deg P = 3.
En cherchant P sous la forme P = aX 3 + bX 2 + cX + d avec a ∈ K∗ , on obtient que seuls les
polynômes P = a(X 3 + X) avec a ∈ K∗ sont solutions.
Finalement les polynômes solutions sont les a(X 3 + X) aveca ∈ K∗ .
 Exercice 2.98
Déterminer dans K[X] tous les polynômes divisibles par leur polynôme dérivé.
Solution
Parmi les polynômes constants, seul le polynôme nul est divisible par son polynôme dérivé.
Soit P un polynôme non constant et n son degré.
Si P 0 |P alors on peut écrire nP = (X − a)P 0 avec a ∈ K car deg P 0 = deg P − 1.
En dérivant nP 0 = (X − a)P 00 + P 0 donc (n − 1)P 0 = (X − a)P 00 .
Ainsi de suite jusqu’à P (n−1) = (X − a)P (n) .
Or, si on pose λ le coefficient dominant de P , on a P (n) = n!λ donc en remontant les précédents

SO
calculs on obtient n!P = n!(X − a)n λ. Ainsi P = λ(X − a)n . Inversement, un tel polynôme est
solution.
Finalement les solutions sont les P = λ(X − a)n avec λ ∈ K.
 Exercice 2.99
Montrer les divisibilités suivantes et déterminer les quotients correspondant :
-F
1. X − 1|X 3 − 2X 2 + 3X − 2.
2. X − 2|X 3 − 3X 2 + 3X − 2.
3. X + 1|X 3 + 3X 2 − 2.
Solution
1. X 3 − 2X 2 + 3X − 2 = (X − 1)(X 3 − X + 2).
IA

2. X 3 − 3X 2 + 3X − 2 = (X − 2)(X 3 − X + 1).
3. X 3 + 3X 2 − 2 = (X + 1)(X 3 − 2X − 2).
 Exercice 2.100
Soit P = nk=0 ak X k ∈ K[X].
P
SM

1. Montrer que P − X divise P ◦ P − P .


2. En déduire que P − X divise P ◦ P − X.
Solution
1. P ◦ P − P = nk=0 ak (P k − X k ).
P

2. P − X divise P ◦ P − P et P − X donc la somme P ◦ P − X.


 Exercice 2.101
Soit A, B ∈ K[X] non nuls. Montrer que : A et B sont premiers entre eux ssi A + B et AB le
sont.
Solution
Si A ∧ B = 1 alors il existe U, V ∈ K[X] tels que AU + BV = 1. On a alors A(U − V ) + (A +
B)V = 1 donc A ∧ (A + B) = 1. De même B ∧ (A + B) = 1. Par suite AB ∧ (A + B) = 1
alors puisque pgcd(A, B)|AB et pgcd(A, B)|A + B on a pgcd(A, B) = 1 puis A ∧ B = 1.

106
 Exercice 2.102
Soit a, b ∈ K tel que a 6= b et P ∈∈ K[X]. Exprimer le reste de la division euclidienne de P par
(X − a)(X − b) en fonction de P (a) et P (b).
Solution
Cette division euclidienne s’écrit P = Q(X − a)(X − b) + R avec deg R < 2. On peut écrire
R = αX + β. En évaluant en a et b, on obtient un système dont la résolution donne α = P (b)−P b−a
(a)

etβ = bP (a)−aP
b−a
(b)
.
 Exercice 2.103
Soit a ∈ K et P ∈ K[X]. Exprimer le reste de la division euclidienne de P par (X − a)2 en
fonction de P (a) et P 0 (a).
Solution
Cette division euclidienne s’écrit P = Q(X − a)2 + R avec deg R < 2. On peut écrire R =
αX + β. En évaluant en a, puis en dérivant avant d’évaluer à nouveau en a, on obtient un système
dont la résolution donne α = P 0 (a) et β = P (a) − aP 0 (a).

SO
 Exercice 2.104
Soit k, n ∈ N∗ et r le reste de la division euclidienne de k par n.
Montrer que le reste de la division euclidienne de X k par X n − 1 est X r .
Solution
k = nq + r avec 0 ≤ r < n. On a X k − X r = X r (X nq − 1) or X n − 1|X nq − 1 donc on peut
-F
écrire X nq − 1 = (X n − 1)Q(X) puis X k = (X n − 1)X r Q(X) + X r avec deg X r < deg(X n − 1)
ce qui permet de reconnaître le reste de la division euclidienne cherché.
 Exercice 2.105
Soit n, m ∈ N∗ .
1. De la division euclidienne de n par m, déduire celle de X n − 1 par X m − 1.
IA

2. Etablir que pgcd(X n − 1, X m − 1) = X pgcd(n,m) − 1.


Solution
1. n = mq + r avec 0 ≤ r < m.
X n − 1 = X mq+r − 1 = X mq+r − X r + X r − 1 = X r (X mq − 1) + X r − 1
SM

or X mq − 1 = (X m − 1)(1 + X m + · · · + X m(q−1) ) donc X n − 1 = (X m − 1)Q + R avec


Q = X r (1 + X m + · · · + X m(q−1) ) et R = X r − 1.
Puisque deg < deg X m − 1, R est le reste de la division euclidienne de X n − 1 par X m − 1.
2. Suivons l’algorithme d’Euclide calculant le pgcd de n et m.
a0 = n, a1 = m puis tant que ak 6= 0, on pose ak+1 le reste de la division euclidienne de ak−1
par ak .
Cet algorithme donne pgcd(m, n) = ap avec ap le dernier reste non nul.
Par la question ci-dessus on observer que si on pose Ak = X ak − 1 alors A0 = X n − 1,
A1 = X m − 1 et pour tout k tel que ak 6= 0, Ak 6= 0 et Ak+1 est le reste de la division
euclidienne de Ak−1 par Ak .
Par suite pgcd(X n − 1, X m − 1) = pgcd(A0 , A1 ) = pgcd(A1 , A2 ) = · · · = pgcd(Ap , Ap+1 ) =
Ap = X pgcd(m,n) − 1 car Ap+1 = 0 puisque ap+1 = 0.

107
 Exercice 2.106
1. Soit P = an X n + an−1 X n−1 + · · · + a1 X + a0 un polynôme à coefficients entiers tel que an 6= 0
et a0 6= 0.
On suppose que P admet une racine rationnelle r = pq exprimée sous forme irréductible. Montrer
que p|a0 et q|an .
2. Factoriser P = 2X 3 − X 2 − 13X + 5.
3. Le polynôme P = X 3 + 3X − 1 est-il irréductible dans Q[X] ?
Solution
1. P ( pq ) = 0 donne an pn + an−1 pn−1 q + · · · + a1 pq n−1 + a0 q n = 0. Puisque p|an pn + an−1 pn−1 q +
· · · + a1 pq n−1 , on a p|a0 pq n or p ∧ q = 1 donc p|a0 . De même q|an .
2. Si P admet un racine rationnelle r = pq alors p ∈ {−5, −1, 1, 5} et q ∈ {1, 2}. − 25 est racine
de P .  √  √ 
P = 2X 3 − X 2 − 13X + 5 = (2X + 5)(X 2 − 3X + 1) = (2X + 5) X − 3+2 5 X − 3−2 5 .
3. Si P est composé dans Q[X] alors P possède une racine rationnelle, or ce n’est pas le cas.

SO
Donc P est irréductible dans Q[X].
 Exercice 2.107
Soit a, b, c trois éléments, non nuls et distincts, du corps K.
Démontrer que le polynôme P = X(X−b)(X−c) a(a−b)(a−c)
+ X(X−c)(X−a)
b(b−c)(b−a)
+ X(X−a)(X−b)
c(c−a)(c−b)
peut s’écrire sous
la forme P = λ(X − a)(X − b)(X − c) + 1 où λ est une constante que l’on déterminera.
-F
Solution
P (a) = P (b) = P (c) = 1 et a, b, c deux à deux distinct donc (X − a)(X − b)(X − c)|P − 1. De
plus deg P ≤ 3 donc ∃λ ∈ K tel que P = λ(X − a)(X − b)(X − c) + 1.
1
Puisque P (0) = 0, on a λ = abc .
 Exercice 2.108
IA

Soit p et q deux entiers supérieurs à 2 et premiers entre eux.


Montrer que : (X p − 1)(X q − 1)|(X − 1)(X pq − 1).
Solution
Les racines de X p − 1 sont simples et toutes racines de X pq − 1.
SM

Les racines de X q − 1 sont simples et toutes racines de X pq − 1.


En dehors de 1, les racines de X p − 1 et X q − 1 sont distinctes.
Comme 1 racine double de (X − 1)(X pq − 1), on peut conclure que (X p − 1)(X q − 1)|(X −
1)(X pq − 1).
 Exercice 2.109
Justifier les divisibilités suivantes :
1. ∀n ∈ N, X 2 |(X + 1)n − nX − 1.
2. ∀n ∈ N∗ , (X − 1)3 |nX n+2 − (n + 2)X n+1 + (n + 2)X − n.
Solution
1. Posons P = (X + 1)n − nX − 1. On a P (0) = 0 et P 0 = n(X + 1)n−1 − n donc P 0 (0) = 0. 0
est au moins racine double de P donc X 2 |P .

108
2. Posons P = nX n+2 − (n + 2)X n+1 + (n + 2)X − n. On observe P (1) = P 0 (1) = P 00 (1) = 0.
1 est au moins racine triple de P donc (X − 1)3 |P .
 Exercice 2.110
Montrer qu’il existe un unique polynôme P de degré inférieur à 3 tel que : (X − 1)2 |P − 1 et
(X + 1)2 |P + 1. Déterminer celui-ci.
Solution
1 est au moins racine double de P − 1 donc 1 est au moins racine simple de (P − 1)0 = P 0 . De
même −1 est au moins racine simple de P 0 . Par suite X 2 − 1|P 0 .
Puisque deg P 0 ≤ 2, on peut écrire P 0 = λ(X 2 − 1) avec λ ∈ K.
Par suite P = λ3 X 3 − λX + µ. P (1) = 1 et P (−1) = −1 permettant de déterminer λ et µ.
On obtient λ = − 23 et µ = 0.
 Exercice 2.111
Justifier que ∀n, p, q ∈ N3 , 1 + X + X 2 |X 3n + X 3p+1 + X 3q+2 .
Solution
1 + X + X 2 = (X − j)(X − j 2 ). j et j 2 sont racines de X 3n + X 3p+1 + X 3q+2 donc 1 + X +

SO
X 2 |X 3n + X 3p+1 + X 3q+2 .
 Exercice 2.112
Effectuer la décomposition en éléments simples des fractions rationnelles suivantes :
X 2 + 2X + 5 X2 + 1 1
a) b) c)
-F
X 2 − 3X + 2 (X − 1)(X − 2)(X − 3) X(X − 1)2
2X 1 4
d) 2
e) 2
f)
X +1 X +X +1 (X + 1)2
2

3X − 1 1
g) 2 2
h)
X (X + 1) X + X2 + 1
4

Solution
IA

2 +2X+5
a) XX 2 −3X+2
= 1 − X−18 13
+ X−2 .
2
X +1 1 5 5
b) (X−1)(X−2)(X−3) = X−1 − X−2 + X−3 .
1 1 1 1
c) X(X−1)2 = X + (X−1)2 − X−1 .
SM

d) X2X 1
2 +1 = X−i + X+i
1
√ √
1 i/ 3 i/ 3
e) X 2 +X+1
= − X−j
+ X−j 2
.
4 1 i 1 i
f) (X 2 +1)2
= − (X−i)2 − X−i − (X+i) 2 + X+i .
3X−1
g) X 2 (X+1)2
= − X12 + X5 − (X+1) 4 5
2 − X+1
2 )/6 2 )/6
h) 1
X 4 +X 2 +1
= (1−j)/6
X−j
+ (1−j
X−j 2
− (1−j)/6
X+j
− (1−j
X+j 2
.
 Exercice 2.113
1
Soit la fraction F = X(X+1) .
1. Réaliser la décomposition en éléments simples de F .
2. En déduire une simplification pour n ≥ 1 de nk=1 k(k+1)
1
P
.
Pn 1
3. Procéder de même pour calculer : k=1 k(k+1)(k+2) .
Solution
1. F = X+1−X
X(X+1)
= X1 − X+1
1
.

109
Pn 1
Pn 1 1 1 n
2. k=1 k(k+1) = k=1 ( k − k+1 ) =1− n+1
= n+1 .
Pn
3. 1
On a X(X+1)(X+2) = 1/2
X
1
− X+1 1/2
+ X+2 donc k=1 1
k(k+1)(k+2)
= 14 − 2n+2
1 1
+ 2n+4 .
 Exercice 2.114
Déterminer λ pour que P = X 3 − 8X 2 + (13 − λ)X − 6 − 2λ ait un zéro double. Résoudre alors
l’équation P (x) = 0.
Solution
Soient a, b, c les racines de P . On écrit les relations coefficients-racines, en ajoutant la condition
a = c. Il reste alors à trouver λ pour que ce système ait des solutions :
  


 a+b+c=8 

 2a + b = 8 

 b = 8 − 2a
  
ab + ac + bc = 13 − λ
 a2 + 2ab = 13 − λ
 a2 + 2a(8 − 2a) = 13 − λ

⇐⇒ ⇐⇒


 abc = 6 + 2λ 

 a2 b = 6 + 2λ 

 a2 (8 − 2a) = 6 + 2λ

 
 

 a=c  a=c  c=a
( 2
3a − 16a = λ − 13

SO
l reste donc à trouver λ pour que le système ait une solution a. On remarque
2a3 − 8a2 = −6 − 2λ
que a = 0 ne peut pas convenir. On peut donc opérer des réductions de degré en utilisant a comme
pivot (les systèmes obtenus sont équivalents) :
( 2 ( ( 2
3a − 16a = λ − 13 3a2 − 16a = λ − 13 3a − 16a = λ − 13
⇐⇒ ⇐⇒
-F
2a3 − 8a2 = −6 − 2λ 4a2 + (λ − 13)a = −9 − 3λ (3λ + 25) = 25 − 13λ
25−λ
Il reste à exprimer que a = 3λ+25 est solution de 3a2 − 16a = 13 − λ.
Cela équivaut à 3(25 − 13λ)2 − 16(25 − 13λ)(3λ + 25) = (λ − 13)(3λ + 25)2 .
Cela s’écrit 9(λ3 − 122λ2 − 375λ) = 0 ou encore λ(λ + 3)(λ − 125) = 0.
Les valeurs de λ pour lesquelles P a une racine au moins double sont donc 0, −3, 125.
IA

Si λ = 0, on trouve a = c = 25−13λ 3λ+25


= 1, puis b = 8 − 2a = 6. Effectivement P =
3 2 2
X − 8X + 13X − 6 = (X − 1) (X − 6).
Si λ = −3, on trouve a = c = 25−13λ 3λ+25
= 4, puis b = 8 − 2a = 0. Effectivement P =
SM

X 3 − 8X 2 + 16X = X(X − 4)2 .


Si λ = 125, on trouve a = c = 25−13λ3λ+25
= −4, puis b = 8 − 2a = 16. Effectivement P =
X − 8X − 112X − 256 = (X − 16)(X + 4)2 .
3 2

 Exercice 2.115
Déterminer m, n, p pour que A = x6 + mx4 + 10x3 + nx + p = 0 ait une racine quadruple.
Solution
Si le polynôme A possède une racine quadruple a, alors a est une racine de A, A0 , A00 et A(3) . Or
A00 (x) = 6x(5x2 + 2mx + 10) et A(x) = 12(10x3 + 2mx + 5).
La valeur a = 0 ne convient pas car A(3) (0) 6= 0.
 m = − 15 a2
( 3 ( 
5a + 2ma + 10 = 0 2ma + 15 = 0
Ainsi a vérifie qui équivaut à donc à 2
3 3
10a + 2ma + 5 = 0λ a =1  3
a =1

110
Réciproquement, avec ces données,
 A(a) = a6 + ma4 + 10a3 + na + p = 1 + ma + 10 + na + p = na + p + 7

2
 0
A (a) = 6a + 4ma + 30a + n = 36a + 4m + n = 36a − 30a + n7 = 6a2 + n
5 3 2 2 2 2

n = −6a2
(
A(a) = 0
Le système est donc équivalent à
A0 (a) = 0  p = 6a3 − 7 = 5
2 2
Donc le polynôme A admet une racine quadruple a si et seulement si on a les conditions a3 = 1,
m = −6a2 , p = 25 .
Il y’a donc trois cas, suivant que a = 1, a = j ou a = j 2 .
On constate effectivement qu’avec la condition a3 = 1, on a la factorisation :

15 2 4 5 5
x6 − a x + 10x3 − 6a2 x + = (x4 − 4ax3 + 6a2 x2 − 4a3 x + a4 )(x2 + 4ax + a2 )
2 2 2
5
= (x − a)4 (x2 + 4ax + a2 )
2

SO
15 5
Dans le cas a = 1, on trouve m = − 2 , n = −6 et p = 2 .
Effectivement A(x) = x6 − 15 2
x4 + 10x3 − 6x + 52 = (x − 1)4 (x2 + 4x + 25 ).
Dans le cas a = j, on trouve m = − 15 2
j 2 , n = −6j 2 et p = 52 .
Effectivement A(x) = x6 − 15 2
j 2 x4 + 10x3 − 6j 2 x + 25 = (x − j)4 (x2 + 4jx + 25 j 2 ).
-F
Dans le cas a = j 2 , on trouve m = − 15 2
j, n = −6j et p = 25 .
Effectivement A(x) = x6 − 15 2
jx4 + 10x3 − 6jx + 52 = (x − j 2 )4 (x2 + 4j 2 x + 25 j).
 Exercice 2.116
Résoudre x4 − 4x3 + x2 + 6x + 2 = 0 sachant que la somme de deux des solutions vaut 2.
Solution
IA

Notons a, b, c, d les racines de P = x4 − 4x3 + x2 + 6x + 2. On choisit par exemple de noter a


et b celles qui vérifient a + b = 2.
On écrit les relations coefficients-racines et on ajoute la condition a + b = 2. On transforme ce
système par équivalences :
SM

  


 a + b + c + d = 4 

 c + d = 2 

 c+d=2
  
ab + ac + ad + bc + bd + cd = 1
 (a + b)(c + d) + ab + cd = 1
  ab + cd = −3

⇐⇒ ⇐⇒


 abc + abd + acd + bcd = −6 

 ab(c + d) + cd(a + b) = −6 

 ab + cd = −3

 
 

 abcd = 2  (ab)(cd) = 2 (ab)(cd) = 2
Le fait qu’on
( obtienne deux équations identiques confirme que le problème a des solutions. Le sous-
ab + cd = −3
système signifie que ab et cd sont les solutions de t2 + 3t + 2 = 0. Or t2 + 3t + 2 =
(ab)(cd) = 2
(
ab + cd = −3
(t + 1)(t + 2). Donc ⇐⇒ {ab, cd} = {−1, −2}.
(ab)(cd) = 2
{a, b} et {c, d} jouant (le même rôle, on (peut supposer ab = −1 et cd = −2.
a+b=2 c+d=2
On obtient finalement et .
ab = −1 cd = −2

111
(
a+b=2
Le système signifie que a, b sont les racines de t2 − 2t − 1 = 0
ab = −1
(
c+d=2
Le système signifie que a, b sont les racines de t2 − 2t − 2 = 0
cd = −2
√ √ √ √
Or t2 − 2t − 1 = 0 ⇐⇒ t ∈ {1 − 2, 1 + 2} et t2 − 2t − 2 = 0 ⇐⇒ t ∈ {1 − 3, 1 + 3}.
√ √ √ √
Finalement, on peut choisir a = 1 − 2, b = 1 + 2, c = 1 − 3 et d = 1 + 3. On a ainsi
obtenu les solutions P = x4 − 4x3 + x2 + 6x + 2.
 Exercice 2.117
Soient a, b, c les racines de A = X 3 + pX 2 + qX + r = 0.
Former l’équation dont les racines sont α = b + c, β = a + c et γ = a + b.
Solution
La somme des trois racines a, b, c de A(X) = X 3 + pX 2 + qX + r = 0 est a + b + c = p.
Les scalaires α, β, γ peuvent donc s’écrire : α = −p − a, β = −p − b, γ − p − c
Or si on pose y = −p − x, on a l’équivalence A(x) = 0 ⇐⇒ A(−p − y) = 0.

SO
Ainsi x est racine A si et seulement si y = −p − x est racine de B(Y ) = −A(−p − Y ).
Le polynôme unitaire dont les racines sont α, β, γ est donc :
B(X) = −A(−p − X) = (p + X)3 − p(p + X)2 + q(p + X) − r
= X 3 + 2pX 2 + (p2 + q)X − r + qp
-F
 Exercice 2.118
On pose A(x) = x3 + px2 + qx + r.
Déterminer la condition sur p, q, r pour que l’une des racines de A soit la somme des autres.
Solution
Notons a, b, c les solutions de A(x) = x3 + px2 + qx + r = 0.
IA

On sait que a + b + c = −p. Dire que a est égal à b + c, c’est écrire que 2a = a + b + c = −p.
Finalement la condition s’exprime en disant que − p2 est solution de A(x) = 0. Or A(− p2 ) =
3 3 3
− p8 + p4 − pq2
+ r = p8 − pq 2
+ r.
La condition recherchée est donc : p3 − 4pq + 8r = 0.
SM

 Exercice 2.119
n!
Décomposer en élément simples dans R(X) : R = x(x+1)(x+2)···(x+n) .
Solution
La décomposition cherchée est de la forme : R = nk=0 x+k ak
P
.
Pour obtenir ak , on multiplie R par x + k et on remplace x par −k. On trouve :
n! n! (−1)k n!
ak = Qj6=k = Qk−1 Qn = Qk−1 Qn .
0≤j≤n (−k + j) j=0 (−k + j) j=k+1 (−k + j) j=0 (k − j) j=k+1 (−k + j)
(−1)k n! k k
Pn (−1)k Cnk
Ainsi ak = k!(n−k)! = (−1) Cn : La décomposition est R = k=0 x+k .
 Exercice 2.120
1
Décomposer en élément simples dans C(X) : R = x4 (x−i) 3.

Solution
1 a b c d α β γ
La décomposition s’écrit R = x4 (x−i) 3 = x4 + x3 + x2 + x + (x−i)3 + (x−i)2 + x−i

112
1 2 3 3
Cette écriture implique (x−i) 3 = a + bx + cx + dx + o(x ).
1
Pour trouver a, b, c, d, on développe donc f (x) = (x−i) 3 en 0 à l’ordre 3.
−3
Or f (x) = −i(1 + ix) = −i(1 − 3ix − 6x + 10ix + o(x)) = −i − 3x + 6ix2 + 10x3 + o(x).
2 3

On trouve donc a = −i, b = −3, c = 6i et d = 10.


Ensuite, la décomposition de R donne x13 = α + β(x − i) + γ(x − i)2 + o(x − i)2 .
1 2 2
Cela s’écrit aussi, en posant x = i + y : (i+y) 4 = α + βy + γy + o(y ).
1 1
Pour trouver α, β, γ on développe g(y) = (i+y) 4 = (1−iy)4 en 0 à l’ordre 2.

On trouve g(y) = (1 − iy)−4 = 1 + 4iy − 10y 2 + o(y 2 ). Ainsi α = 1, β = 4i et γ = −10.


D’où
1 i 3 6i 10 1 4i 10
= − − + + + + − .
x4 (x − i)3 x4 x3 x 2 x (x − i)3 (x − i)2 x − i
Autre méthode : connaissant a, b, c, d, on pouvait trouver α, β et γ de la manière suivante :
On multiplie R par (x − i)3 et on donne à x la valeur i : on trouve α = i14 = 1
On fait tendre x vers ∞ dans xR(x). On trouve d + γ = 0, donc γ = −10.
Pour trouver β, on peut donner à x une valeur (par exemple x = 1) et identifier.

SO
β β
On peut aussi écrire R = · · · + x6i2 + 10
x
+ (x−i) 10 6i 10i
2 − x−i = · · · + x2 − x(x−i) + (x−i)2 .

On fait tendre x vers ∞ dans x2 R(x). On trouve 0 = 6i − 10i + β donc β = 4i.


 Exercice 2.121
x11
Décomposer dans R(X) : R = (x2 +x+1) 4
-F
Solution
On procède à des divisions successives de A = x11 par x2 + x + 1.
A = BQ1 + R1 , avec R1 = −x − 1 et Q1 = x9 − x8 + x6 − x5 + x3 − x2 + 1.
Q1 = BQ2 + R2 , avec R2 = 3x + 7 et Q2 = x7 − 2x6 + x5 + 2x4 − 4x3 + 2x2 + 3x − 6.
Q2 = BQ3 + R3 , avec R3 = 3x − 15 et Q3 = x5 − 3x4 + 3x3 + 2x2 − 9x + 9.
IA

Q3 = BQ4 + R4 , avec R4 = −15x + 9 et Q4 = x3 − 4x2 + 6x.


Ainsi A = R1 + BQ1 = R1 + B(R2 + BQ1 ) = · · · = R1 + BR2 + B 2 R3 + B 3 R4 + B 4 Q4 . On
obtient alors :
SM

A R1 R2 R3 R4
R= 4
= Q4 + 4 + 3 + 2 +
B B B B B
x + 1 3x + 7 3x − 15 15x − 9
= x3 − 4x2 + 6x − 2 4
+ 2 3
+ 2 2
− 2
(x + x + 1) (x + x + 1) (x + x + 1) x +x+1
 Exercice 2.122
5 −x2 +1
Décomposer dans R(X) : R = (x2x+1) 2 (x+1)2 .

Solution
a b cx+d ex+f
La décomposition est de la forme R = (x+1) 2 + x+1 + (x2 +1)2 + x2 +1
x5 −x2 +1
On trouve tout d’abord a = limx→−1 (x + 1)2 R(x) = |
(x2 +1)2 x=−1
= − 14 .
5 2
−x +1
Ensuite ci + d = (x2 + 1)2 R(x)|x=i = x(x+1) i+2 1
2 |x=i = 2i = 2 − i. Donc c = −1 et d = 12 .
On donne à x la valeur 0 : 1 = a + b + d + f =⇒ b = 1 − a − d − f = 43 − f .
3 2
On donne à x la valeur j, et on utilise j = 1 et 1 + j + j = 0. On a R(j) = 1. Donc
1 = aj 2 − bj + (cj + d)j − (ej + f )j 2 = 54 + f − e + j( 74 + f − b).

113
On en déduit 0 = 74 + f − b = 2f + 1 donc f = − 12 et b = 54 .
De même, 1 = 54 + f − e = 34 − e =⇒ e = − 14 .
−1 5 2x−1 x+2
D’où R = 4(x+1) 2 + 4(x+1) − 2(x2 +1)2 − 4(x2 +1) .

 Exercice 2.123
x
Décomposer en élément simples dans C(X) : R = (x2 +1)(x 2 −j 2 )2

Solution
La décomposition en éléments simples de R dans C(X) s’écrit :
x a b c d e f
R= 2 = + + + + +
(x + 1)(x2 − j 2 )2 x − i x + i (x − j)2 x − j (x + j)2 x + j
La fraction R est impaire. Les décompositions de R(x) et de −R(−x) doivent donc coïncider.
On a
a b c d e f
−R(−x) = + − 2
+ − 2
+
x + i x − i (x + j) x + j (x − j) x−j
L’identification (possible grâce à l’unicité de la décomposition) donne alors : b = a, e = −c et f = d.
Pour obtenir a, on multiplie R par x − i et on donne à x la valeur i.

SO
j
On trouve (x − i)R(x) = (x+i)(xx2 −j 2 )2 donc a = 2i(−1−j i 1
2 )2 = 2j 2 = 2 .

Pour obtenir c, on multiplie R par (x − j)2 et on donne à x la valeur j. On trouve (x − j)2 R(x) =
x j j
(x2 +1)(x+j)2
donc c = 4(j 2 +1)j 2 = −4.

Pour obtenir d, on peut écrire : R(x) = x2ax c 2dx


2 +1 + (x−j)2 + x2 −j 2 .

On multiplie par x et on fait tendre x vers ∞. On trouve 0 = 2(a + d) donc d = −a = − 2j .


-F
Donc
j j j j j j
R(x) = + − − + − .
2(x − i) 2(x + i) 4(x − j)2 2(x − j)2 4(x + j)2 2(x + j)
 Exercice 2.124
Décomposer dans R(X) : R = (x+1)(x2 +x+1)(x62 +x+2)(x2 +x+3)
IA

Solution
La décomposition est de la forme R = x+1 a
+ x2bx+c
+x+1
+ x2dx+e
+x+2
+ x2f+x+3
x+g
. On trouve a =
6 6
limx→−1 (x+1)R(x) = (x2 +x+1)(x2 +x+2)(x 2 +x+3) |x=−1 = 1. De même bj+c = (x+1)(x2 +x+2)(x2 +x+3) |x=j =
SM

3
j+1
= −3j. Donc b = −3 et c = 0.
Soit ω une racine de x2 + x + 2 (inutile de l’expliciter). On va utiliser ω 2 + ω = −2.
6 −6
On a dω + e = (x+1)(x2 +x+1)(x 2 +x+3) |x=ω = ω+1 = 3ω. Donc d = 3 et e = 0.

De même, soit α une racine de x2 + x + 3. On va utiliser α2 + α = −3.


6 3
On a f α + g = (x+1)(x2 +x+1)(x 2 +x+2) |x=α = α+1 = −α. Donc f = −1 et g = 0.

D’où
1 3x 3x x
R= − 2 + 2 − 2
x+1 x +x+1 x +x+2 x +x+3
 Exercice 2.125
3
Décomposer en élément simples dans C(X) : R = (x2 +1)x 4−x+2 (x2 +x+1)x
Solution
On peut écrire R = xa + x2bx+c +x+1
+ (xP2 +1)
(x)
4.
j 3 −j+2
On trouve a = limx→0 xR(x) = 2, et bj + c = (j 2 +1)4 j
= aj + 1 donc b = 4 et c = 1.

114
Ainsi R = 2
x
+ 4x+1
x2 +x+1
+ (xP2 +1)
(x)
4.
P (x) 3 7 6 5 4 3 2
On en déduit (x2 +1)4
= (x2 +1)x 4−x+2
− x2 − x24x+1
(x2 +x+1)x+x+1
= −6x +3x −23x +8x −29x +3x −10x−4
(x2 +1)4
On termine par des divisions successives de P (x) par x2 + 1. Après calculs :
2 4x + 1 2(x − 1) x+4 5x + 1 3(2x − 1)
R= + 2 + 2 4
− 2 3
− 2 2
− .
x x + x + 1 (x + 1) (x + 1) (x + 1) x2 + 1
 Exercice 2.126
Décomposer en élément simples dans C(X) : R = x8 +x1 4 +1
Solution
On factorise le dénominateur, x8 + x4 + 1 = (x4 + 1)2 − x4 = (x4 + x2 + 1)(x4 − x2 + 1) . De
même
(
x4 + x2 + 1 = (x2 + x + 1)(x2 − x + 1)
√ √
x4 − x2 + 1 = (x2 + 1)2 − 3x2 = (x2 + x 3 + 1)(x2 − x 3 + 1)
ex+f gx+h
Ainsi R s’écrit R = x2ax+b
+x+1
+ x2cx+d
−x+1
+ x2 +x √
3+1
+ x2 −x √
3+1
.

SO
La parité de R donne les relations c = −a, d = b, g = −e, h = f . On peut donc écrire :
ax + b ax − b ex + f ex − f
R= 2 − 2 + √ − √
x + x + 1 x − x + 1 x2 + x 3 + 1 x2 − x 3 + 1

(b − a)x2 + b (f − e 3)x2 + f
=2 4 +2
x + x2 + 1 x4 − x2 + 1
Or R(ix) = R(x). On en déduit
-F
(
f =b

f −e 3=a−b

donc f = b et e = 33 (2b − a).
Pour trouver a et b on multiplie R par x2 + x + 1 et on donne à x la valeur j.
IA

1 1 1 1
aj + b = (j 2 −j+1)(j 4 −j 2 +1) = −2j(−2j 2 ) = 4 . Donc a = 0 et b = 4
√ √
1 1 2x 3+3 2x 3−3
D’où R = 4(x2 +x+1)
+ 4(x2 −x+1)
+ 2

12(x +x 3+1)
− 2

12(x −x 3+1)
.
SM

115
Troisième partie

SO
Séries des travaux dirigés et examens des
années précédentes
-F
IA
SM
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Feuille d’exercices n° 1

Exercice 1 1. On munit R de la loi de composition interne ∗ définie par :

∀x, y ∈ R, x ∗ y = xy + (x2 − 1)(y 2 − 1)

Montrer que ∗ est commutative, non associative, et que 1 est élément neutre.
2. On munit R+∗ de la loi de composition interne définie par :
p
∀x, y ∈ R+∗ , x ∗ y = x2 + y 2

Montrer que ∗ est commutative, associative, et que 0 est élément neutre. Montrer que aucun élément de R+∗
n’a de symétrique pour ∗.
x+y
Exercice 2 On définit la loi ∗ sur ] − 1, 1[ par ∀(x, y) ∈] − 1, 1[2 (x ∗ y) = 1+xy .

1. Montrer que ∗ est une loi de composition interne sur ] − 1, 1[.


2. Montrer que (] − 1, 1[, ∗) est un groupe commutatif.

Exercice 3 Les ensembles suivants, pour les lois considérées, sont-ils des groupes ?
1. {z ∈ C : |z| = 2} pour la multiplication usuelle ;
2. R+ pour la multiplication usuelle;
3. {x ∈ R 7→ ax + b : a ∈ R \ {0} , b ∈ R} pour la loi de composition des applications.

Exercice 4 Soit (G, ∗) un groupe et a ∈ G.


1. Montrer que les transformations

da : G −→ G g : G −→ G
et a
x −→ x ∗ a x −→ a ∗ x

sont bijectives.
2. Montrer que (da )−1 = da−1 et (ga )−1 = ga−1 .

Exercice 5 Soit E un ensemble et S(E) l’ensemble des bijections de E dans lui-même. Montrer que (S(E), ◦) est
un groupe pour la composition.

Exercice 6 Soit E un ensemble muni d’une loi ? associative


• admettant un élément neutre à gauche e (i.e. ∀x ∈ E e ? x = x) et
• tel que tout élément possède un inverse à gauche (i.e. ∀x ∈ E ∃y ∈ E y ? x = e).
Montrer que E est un groupe pour la loi ?.

Exercice 7 Soit G un groupe vérifiant


∀x ∈ G x2 = e
Montrer que G est commutatif. Déduire que si G est fini, alors l’ordre de G est une puissance de 2.

Exercice 8 Soit G un groupe d’ordre pair. Montrer qu’il existe un élément x ∈ G, x 6= e tel que x2 = e.

Exercice 9 Soit G un groupe et H, K deux sous-groupes de G.

1
1. Montrer que H ∪ K est un sous-groupe de G si et seulement si H ⊂ K ou K ⊂ H.
2. Montrer qu’un groupe ne peut être la réunion de deux sous-groupes propres.

Exercice 10 1. Déterminer tous les groupes d’ordre ≤ 5. En déduire qu’un groupe non commutatif possède au
moins 6 éléments.
2. Montrer que le groupe symétrique S3 est non commutatif.

3. Déterminer tous les sous-groupes du groupe symétrique S3 .

Exercice 11 Montrer que dans un groupe d’ordre 35, il existe un élément d’ordre 5 et un élément d’ordre 7.

Exercice 12 On muni A = R × R de deux lois définies par :

(x, y) + (x0 + y 0 ) = (x + x0 , y + y 0 ) et (x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = (xx0 , xy 0 + x0 y)

1. Montrer que (A, +) est un groupe commutatif.


2. (a) Montrer que la loi ∗ est commutative.
(b) Montrer que ∗ est associative.
(c) Déterminer l’élément neutre de A pour la loi ∗.
(d) Montrer que (A, +, ∗) est un anneau commutatif.

Exercice 13 1. Soit n ≥ 4 et a, b, c, d ∈ {1, . . . n} tous distincts. Que vaut (a b) ◦ (c d) ◦ (d a)?


2. Que dire d’une permutation de Sn possédant au moins n − 1 points fixes.
3. Une permutation s 6= Id telle que s2 = Id est-elle nécessairement une transposition?
4. Enumérer tous les éléments de S4 .
 
1 2 3 4 5 6 7
Exercice 14 Soit σ = .
3 5 6 7 1 2 4
1. Décomposer σ en produit de cycles à supports disjoints.
2. Donner la signature de σ.

3. Décomposer σ en produit de transpositions.


4. Calculer σ 2001 .

Exercice 15 Soit les permutations   


Id = (1, 2, 3, 4) = 11 22 33 44 , σ1 = (2, 3, 4, 1) = 1 2 3 4
2 3 4 1 , σ2 = (3, 4, 1, 2) = 1 2 3 4
3 4 1 2 , σ3 = (4, 1, 2, 3) = 1 2 3 4
4 1 2 3
Calculer σ1 σ3 , σ1 σ1 , σ1 σ2 , σ3 σ2 ,

Exercice 16 Soit (G = {e, α, β, γ, δ, }, ∗) un groupe d’élément neutre e. Compléter sa table :

∗ e α β γ δ 
e
α δ γ
β  δ γ
γ δ
δ α  e
 β α

2
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Feuille d’exercices n° 2

Exercice 1 Un élément x d’un anneau A est dit nilpotent s’il existe un entier n ≥ 1 tel que xn = 0.
On suppose que A est commutatif, et on fixe x, y deux éléments nilpotents.
1. Montrer que xy est nilpotent.

2. Montrer que x + y est nilpotent.

3. Montrer que 1A − x est inversible.

4. Dans cette question, on ne suppose plus que A est commutatif. Soit u, v ∈ A tels que uv est nilpotent.
Montrer que vu est nilpotent.
√ √ √
Exercice 2 Soit d ∈ N√ tel que d ∈
/ Q. On note Q[ d] = {a + b d; (a, b) ∈ Q2 }.
Démontrer que (Q[ d], +, ×) est un corps.

Exercice 3 Soit (A, +×) un anneau commutatif.


On dit d’un idéal I de A qu’il est ”premier” s’il vérifie :

∀(x, y) ∈ I 2 , xy ∈ I ⇒ x ∈ I ou y ∈ I

L’objectif est ici de démontrer que tout anneau commutatif dont tous les idéaux sont premiers est un
corps.
On suppose donc que tous les idéaux de A sont premiers.
1. Démontrer que A est intègre;

2. Soit a un élément non nul de A. Démontrer que les idéaux engendrés par a et a2 sont égaux. En
déduire alors que a est inversible et conclure.

Exercice 4 Soit (A, +, ×) un anneau commutatif et B un sous-ensemble de A.


On appelle ””annulateur de B”, noté Ann(B), le sous-ensemble de A :

Ann(B) = {a ∈ A|∀b ∈ B, a × b = 0A }

Montrer que Ann(B) est un idéal de A.

Exercice 5 Déterminer un polynôme P ∈ R[X] de degré 5 tel que P (X) + 10 est divisible par (X + 2)3
et P (X) − 10 est divisible par (X − 2)3 .

Exercice 6 Trouver le polynôme P de degré inférieur ou égal à 3 tel que :

P (0) = 1 et P (1) = 0 et P (−1) = −2 et P (2) = 4.

Exercice 7 1. Effectuer la division euclidienne de A par B : A = X 4 − X 3 + X − 2, B = X 2 − 2X + 4

2. Effectuer la division selon les puissances croissantes de A par B à l’ordre k (c’est-à-dire tel que le
reste soit divisible par X k+1 ) : A = 1 + X 3 − 2X 4 + X 6 , B = 1 + X 2 + X 3 , k = 4

Exercice 8 Calculer le pgcd D des polynômes A et B ci-dessous. Trouver des polynômes U et V tels que
AU + BV = D.

1
1. A = X 5 + 3X 4 + 2X 3 − X 2 − 3X − 2
et B = X 4 + 2X 3 + 2X 2 + 7X + 6

2. A = X 6 − 2X 5 + 2X 4 − 3X 3 + 3X 2 − 2X
et B = X 4 − 2X 3 + X 2 − X + 1

Exercice 9 Décomposer les fractions suivantes en éléments simples sur R, par identification des coeffi-
cients.
X
1. F = X 2 −4

X 3 −3X 2 +X−4
2. G = X−1

Exercice 10 Décomposer les fractions suivantes en éléments simples sur R, en raisonnant par substitu-
tion pour obtenir les coefficients.
X 5 +X 4 +1
1. F = X 3 −X

X
2. H = (X 2 +1)(X 2 +4)

2
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Feuille d’exercices n° 1

Exercice 1 On définit une loi de composition interne ? sur R par ∀(a, b) ∈ R, a ? b = ln(ea + eb ). Quelles en sont
les propriétés ? Possède-t-elle un élément neutre ? Y a-t-il des éléments réguliers ?

Exercice 2 Soit E = [0, 1]. On définit une loi ∗ sur E par : ∀x, y ∈ E, x ∗ y = x + y − xy.
1. Montrer que ∗ est une loi de composition interne commutative et associative.
2. Montrer que ∗ possède un neutre.
3. Quels sont les éléments symétrisables ? réguliers ?

Exercice 3 Soit E et F deux ensembles et ϕ : E → F une application bijective. On suppose E muni d’une loi de
composition interne ∗ et on définit une loi > sur F par : ∀x, y ∈ F, x>y = ϕ(ϕ−1 (x) ∗ ϕ−1 (y)).
1. Montrer que si ∗ est commutative (resp. associative) alors > l’est aussi.
2. Montrer que si ∗ possède un neutre e alors > possède aussi un neutre à préciser.

Exercice 4 Soit E un ensemble muni de deux lois ? et •, et soit e le neutre pour la loi ? et f le neutre pour la loi
•.
On suppose que : ∀(x, y, u, v) ∈ E 4 , (x ? y) • (u ? v) = (x • u) ? (y • v)
1. Montrer que e = f .
2. Prouver que les lois ? et • sont identiques.
3. Montrer que cette loi est commutative et associative.

Exercice 5 Soit G = R∗ × R et ∗ la loi de composition interne définie sur G par :

(x, y) ∗ (x0 , y 0 ) = (xx0 , xy 0 + y).

1. Montrer que (G, ∗) est un groupe non commutatif.


2. Montrer que R+∗ × R est un sous-groupe de (G, ∗).
x+y
Exercice 6 Soit c > 0 et ] − c, c[. On définit la loi ∗ sur ] − c, c[ par ∀(x, y) ∈] − c, c[2 , (x ∗ y) = 1+ xy .
c

1. Montrer que ∗ est une loi de composition interne sur ] − c, c[.


2. Montrer que (] − c, c[, ∗) est un groupe commutatif.

Exercice 7 Soient x et y deux éléments d’un groupe G tels que : (xy)−1 = x−1 y et (yx)−1 = y −1 x. Montrer que
(x2 )−1 = y 2 et x4 = y 4 = e.

Exercice 8 Soit G un groupe. Montrer que l’application x 7→ x−1 est un morphisme ⇐⇒ la loi de G est commu-
tative.

Exercice 9 Soit (G, ∗) un groupe abélien (on note e le neutre et a0 le symétrique de a). Soit x un élément de G,
différent de e. On définit une loi T en posant : ∀a, b ∈ G, aT b = a ∗ b ∗ x. Montrer que (G, T ) est un groupe abélien.

Exercice 10 Montrer que R, muni de la loi x ? y = (x3 + y 3 )1/3 est un groupe.

Exercice 11 Soit G un ensemble non vide muni d’une loi associative (notée multiplicativement) telle que : ∀(a, b) ∈
G2 , b = ax = ya. Montrer que G est un groupe.

Exercice 12 Soit G un ensemble fini non vide muni d’une loi ? associative. On suppose que tout élément de G est
régulier (simplifiable). Montrer que G est un groupe.

1
Exercice 13 Soit G un groupe. Pour tout a de G on pose φa (x) = axa−1 . Montrer que l’application a 7→ φa est
un morphisme de groupe de G dans le groupe des automorphismes de G. Quel en est le noyau?

Exercice 14 On définit la loi ∗ sur R en posant : x ∗ y = x + y − xy.


1. Etudier la loi ∗. (R, ∗) est-il un groupe ?
2. Montrer que (R − {1}, ∗) est un groupe abélien isomorphe à (R∗ , ×).

3. Pour tout x de R et tout n de N, calculer x(n) = x ∗ x ∗ · · · ∗ x (n fois).

Exercice 15 Soit (G, ∗) un groupe. On appelle centre de G la partie C de G définie par : C = {x ∈ G|∀y ∈
G, x ∗ y = y ∗ x}. Montrer que C est un sous-groupe de (G, ∗).

Exercice 16 Soit G un groupe noté multiplicativement. Pour a ∈ G, on note τa l’application de G vers G définie
par τa (x) = axa−1 .
1. Montrer que τa est un endomorphisme du groupe (G, ×).
2. Vérifier que ∀a, b ∈ G, τa ◦ τb = τab .
3. Montrer que τa est bijective et déterminer son application réciproque.

4. En déduire que τa = {τa |a ∈ G} muni du produit de composition est un groupe.

Exercice 17 Soit a un élément d’un ensemble E. On forme H = {f ∈ S(E)|f (a) = a}, avec S(E) l’ensemble des
permutations de E dans E. Montrer que H est un sous-groupe de (S(E), ◦).

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Feuille d’exercices n° 2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Exercice 1 Soit la permutation σ = 10 5 9 4 14 3 1 11 12 7 13 6 2 8

1. Donner la décomposition de σ produit de cycles à supports deux à deux disjoints.


2. Trouver le plus petit entier naturel vérifiant σ n = Id, et déduire < σ >.
3. Calculer σ 2000 .
4. Calculer σ −1 .

5. Décomposer σ produit de transpositions.

Exercice 2 Dans (Sn , ◦) on considère τ = (1 2) et σ = (1 2 · · · n).


1. Calculer σ k ◦ τ ◦ σ −k pour 0 ≤ k ≤ n − 1.
2. En déduire que toute élément de Sn peut s’écrire comme un produit de σ et de τ .
 
1 2 3 4 5 6 7
Exercice 3 Soit σ = .
3 5 6 7 1 2 4
1. Décomposer σ en produit de cycles à supports disjoints.
2. Donner la signature de σ.
3. Décomposer σ en produit de transpositions.

4. Calculer σ 2001 .

Exercice 4 Soit A un anneau et C = {x ∈ A, ∀y ∈ A, xy = yx} (on dit que C est le centre de A). Montrer que C
est un sous-anneau de A.

Exercice 5 Dans l’anneau A, on suppose que : ∀a, b ∈ A, (a2 − a)b = b(a2 − a).

1. Montrer que ∀(x, y, z) ∈ A3 , (xy + yx)z = z(xy + yx).


2. Montrer que A est un anneau commutatif.

Exercice 6 Soit A un anneau sans élément nilpotent (autre que 0). Soit a un élément idempotent de A (c’est-à-dire
tel que a2 = a). Montrer que a commute avec tout élément de A.

Exercice 7 Soit A un anneau dans lequel, pour tout élément x, x2 = x. (Anneau de Boole)
1. Donner des exemples d’une telle situation.
2. Montrer que pour tout a de A, 2a = 0. En déduire que A est commutatif.

3. Montrer que A ne peut pas se réduire à trois éléments.


4. On suppose que A est fini et de cardinal supérieur à 2. Montrer que A possède des diviseurs de zéro.
5. Montrer que si card(A) = 4, alors A est unique à un isomorphisme près.
6. Montrer que si A est fini, alors son cardinal est une puissance de 2.

Exercice 8 Montrer qu’un anneau intègre et fini est un corps.

Exercice 9 Soit f : (K, +, ·) −→ (L, +, ·) un homomorphisme de corps. Montrer que f est injective.

1
Exercice 10 Soit x un élément nilpotent d’un anneau A. Montrer que 1 − x est inversible et donner son inverse
en fonction de x.

Exercice 11 On définit sur Z2 deux lois de compositions internes notées + et ∗ par :


(a, b) + (c, d) = (a + c, b + d) et (a, b) ∗ (c, d) = (ac, ad + bc).
1. Montrer que (Z2 , +, ∗) est un anneau commutatif.

2. Montrer que A = {(a, 0|a ∈ Z)} est un sous-anneau de (Z2 , +, ∗).

Exercice 12 On note D = { 10nk |n ∈ Z, k ∈ N} l’ensemble des nombres décimaux. Montrer que D est un sous-
anneau de (Q, +, ×).

Exercice 13 Pour a, b ∈ R, on pose a>b = a + b − 1 et a ∗ b = ab − a − b + 2, montrer que (R, >, ∗) est un corps.

Exercice 14 Soit (A, +×) un anneau commutatif.


On dit d’un idéal I de A qu’il est ”premier” s’il vérifie :

∀(x, y) ∈ I 2 , xy ∈ I ⇒ x ∈ I ou y ∈ I

L’objectif est ici de démontrer que tout anneau commutatif dont tous les idéaux sont premiers est un corps.
On suppose donc que tous les idéaux de A sont premiers.
1. Démontrer que A est intègre;

2. Soit a un élément non nul de A. Démontrer que les idéaux engendrés par a et a2 sont égaux. En déduire
alors que a est inversible et conclure.

Exercice 15 Soit (A, +, ×) un anneau commutatif et B un sous-ensemble de A.


On appelle ””annulateur de B”, noté Ann(B), le sous-ensemble de A :

Ann(B) = {a ∈ A|∀b ∈ B, a × b = 0A }

Montrer que Ann(B) est un idéal de A.

2
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Faculté des Sciences Mathématiques : Algèbre 2
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Feuille d’exercices n° 3

Exercice 1 Factoriser sur R les polynômes A = X 4 + X 2 + 1 et B = X 8 + X 4 + 1.


1 1 1
Exercice 2 Factoriser le polynôme Pn = 1 + 1! X + 2! X(X + 1) + · · · + n! [X(X + 1) · · · (X + n − 1)].

Exercice 3 Soit A un polynôme dont les restes dans les divisions par X − 1, X − 2 et X − 3 sont
respectivement 3, 7 et 13. Déterminer le reste dans la division de A par B = (X − 1)(X − 2)(X − 3).

Exercice 4 1. Effectuer la division euclidienne de A par B : A = X 4 − X 3 + X − 2, B = X 2 − 2X + 4

2. Effectuer la division selon les puissances croissantes de A par B à l’ordre k (c’est-à-dire tel que le
reste soit divisible par X k+1 ) : A = 1 + X 3 − 2X 4 + X 6 , B = 1 + X 2 + X 3 , k = 4

Exercice 5 Calculer le pgcd D des polynômes A et B ci-dessous. Trouver des polynômes U et V tels que
AU + BV = D.

1. A = X 5 + 3X 4 + 2X 3 − X 2 − 3X − 2 et B = X 4 + 2X 3 + 2X 2 + 7X + 6

2. A = X 6 − 2X 5 + 2X 4 − 3X 3 + 3X 2 − 2X et B = X 4 − 2X 3 + X 2 − X + 1

Exercice 6 Trouver tous les polynômes U et V tels que (X − 1)3 U + (X + 1)2 V = 1.

Exercice 7 Résoudre les équations suivantes :

1. Q2 = XP 2 d’inconnues P, Q ∈ K[X].

2. P ◦ P = P d’inconnue P ∈ K[X].

Exercice 8 En réalisant une division euclidienne, former une condition nécessaire et suffisante sur
(λ, µ) ∈ K2 pour que X 2 + 2 divise X 4 + X 3 + λX 2 + µX + 2.

Exercice 9 1. Décomposer les fractions suivantes en éléments simples sur R, par identification des
coefficients.
X
(a) A = X 2 −4
X 3 −3X 2 +X−4
(b) B = X−1

2. Décomposer les fractions suivantes en éléments simples sur R, en raisonnant par substitution pour
obtenir les coefficients.
X 5 +X 4 +1
(a) C = X 3 −X
X
(b) D = (X 2 +1)(X 2 +4)

1
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Feuille d’exercices n° 1

Exercice 1 1. On munit R de la loi de composition interne ∗ définie par :

∀x, y ∈ R, x ∗ y = xy + (x2 − 1)(y 2 − 1)

Montrer que ∗ est commutative, non associative, et que 1 est élément neutre.
2. On munit R+∗ de la loi de composition interne définie par :
p
∀x, y ∈ R+∗ , x ∗ y = x2 + y 2

Montrer que ∗ est commutative, associative, et que 0 est élément neutre. Montrer que aucun élément de R+∗
n’a de symétrique pour ∗.

Exercice 2 On définit une loi de composition interne ? sur R par ∀(a, b) ∈ R, a ? b = ln(ea + eb ). Quelles en sont
les propriétés ? Possède-t-elle un élément neutre ? Y a-t-il des éléments réguliers ?

Exercice 3 Soit E = [0, 1]. On définit une loi ∗ sur E par : ∀x, y ∈ E, x ∗ y = x + y − xy.
1. Montrer que ∗ est une loi de composition interne commutative et associative.
2. Montrer que ∗ possède un neutre.
3. Quels sont les éléments symétrisables ? réguliers ?

Exercice 4 Soit E un ensemble muni de deux lois ? et •, soit e le neutre pour la loi ? et f le neutre pour la loi • .
On suppose que : ∀(x, y, u, v) ∈ E 4 , (x ? y) • (u ? v) = (x • u) ? (y • v)

1. Montrer que e = f .
2. Prouver que les lois ? et • sont identiques.
3. Montrer que cette loi est commutative et associative.

Exercice 5 Soit E un ensemble muni d’une loi ? associative


• admettant un élément neutre à gauche e (i.e. ∀x ∈ E e ? x = x) et

• tel que tout élément possède un inverse à gauche (i.e. ∀x ∈ E ∃y ∈ E y ? x = e).


Montrer que E est un groupe pour la loi ?.

Exercice 6 On définit sur R − {2}, la loi > pour x, y ∈ R − {2} par :

x>y = xy − 2x − 2y + 6.

Montrer que (R − {2}, >) est un groupe commutatif.

Exercice 7 Soit (G, .) un groupe multiplicatif.


1. Soit x ∈ G et m, n deux entiers naturels non nuls. Montrer que si x est d’ordre mn, alors xm est d’ordre n.

2. Soient d, n deux entiers naturels non nuls et x ∈ G d’ordre d.


d
(a) Montrer que xn est d’ordre pgcd(n,d) .

(b) Déduire que si n divise d, il existe un élément de G d’ordre n.

3. Soient m, n deux entiers naturels non nuls premiers entre eux et x, y ∈ G tel que xy = yx. Montrer que si x
est d’ordre m et y est d’ordre n, alors xy est d’ordre mn.

1
Exercice 8 Soit (G, .) un groupe. Le centre de G noté Z(G), est l’ensemble :

Z(G) := {x ∈ G|xy = yx, ∀y ∈ G} .

A une partie non vide de G, on appelle normalisateur de A l’ensemble

N (A) := {x ∈ G|Ax = xA}

et le centralisateur de A l’ensemble
C(A) := {x ∈ G|∀a ∈ A, ax = xa} .
1. Vérifier que Z(G) est un sous groupe commutatif de G et distingué dans G.
2. Montrer que G est commutatif si et seulement si G = Z(G).
3. Montrer que N (A) est un sous groupe de G.
4. Montrer que C(A) est un sous groupe distingué de N (A).
5. Calculer N (G). Déduire que C(G) est distingué dans G.

Exercice 9 Soit G un groupe noté multiplicativement. Pour a ∈ G, on note τa l’application de G vers G définie
par τa (x) = axa−1 .
1. Montrer que τa est un endomorphisme du groupe (G, ×).
2. Vérifier que ∀a, b ∈ G, τa ◦ τb = τab .
3. Montrer que τa est bijective et déterminer son application réciproque.
4. En déduire que τa = {τa |a ∈ G} muni du produit de composition est un groupe.

Exercice 10 Soit E un ensemble et S(E) l’ensemble des bijections de E dans lui-même. Montrer que (S(E), ◦)
est un groupe pour la composition.

Exercice 11 Soit 
σ= 1 2 3 4 5 6 7
3 5 6 7 1 2 4

1. Donner la signature de σ.
2. Calculer σ 2001 .

Exercice 12 Soient σ et θ les permutations suivantes :


 
σ = 11 28 33 46 55 64 77 82 et θ = 1 2 3 4 5 6 7 8
7 2 5 4 1 6 3 8

1. Déterminer les supports de σ et θ.


2. Que peut-on dire de σθ et θσ ?
3. Calculer σθ.
4. Exprimer chacune des deux permutations σ et θ sous forme d’un produit de cycles à supports disjoints.
5. Trouver l’inverse et l’ordre de chacune des permutations σ et θ.
6. Trouver les signatures ε(σ) et ε(θ).

Exercice 13 Soit 
σ= 1 2 3 4 5
5 4 1 2 3

1. Exprimer σ en produit de cycles à supports disjoints et calculer son ordre et sa signature.


2. Déterminer < σ > le sous groupe engendré par σ.
3. Déterminer < σ > ∩A5 .
 
Exercice 14 Soient σ, ρ ∈ S5 tels que: σ = 13 24 32 45 51 et ρ = 15 24 31 42 53
Calculer les puissances successives puis déterminer l’ordre de σ, ρ, σρ, ρσ, σρ−1 et ρσ −1 .

2
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Feuille d’exercices n° 2

Exercice 1 Soient A et B deux anneaux. Dans A × B on définit une addition et une multiplication par :
(a, b) + (c, d) = (a + c, b + d) et (a, b)(c, d) = (ac, bd).

1. Montrer que A × B est un anneau, dit anneau produit.


2. Caractériser A et B pour que A × B soit unitaire ou soit commutatif.

3. A × B peut il être intègre ?


4. Déterminer tous les idéaux de A × B.
5. Montrer que E = {(a, 0)|a ∈ Z} est un sous-anneau de (Z2 , +, ·).

6. Déduire tous les idéaux Z × Z.


7. Soit K un corps. Déduire tous les idéaux de K × K.

Exercice 2 On note Z[ 2] l’ensemble des réels suivant :
√ √
Z[ 2] = {m + n 2|m, n ∈ Z}.

1. Montrer que (Z[ 2], +; ·) est un sous anneau de R.
√ √ √ √
2. On considère l’application f : √Z[ 2] −→ Z[ 2] avec f (m + n 2) = m − n 2. Montrer que f est un
automorphisme de l’anneau (Z[ 2], +; ·).

3. On considère l’application N : Z[ 2] −→ Z avec N (x) = xf (x). Montrer que N est un homomorphisme pour
la multiplication.

4. Montrer qu’un élément x de Z[ 2] est inversible si et seulement si N (x) = ±1.
√ √
5. Montrer que (Q[ 2], +; ·) := {m + n 2|m, n ∈ Q} est un corps.
√ √
6. Montrer qu’il n’existe pas de morphisme d’anneaux de Z[ 2] dans Z[ 3].

Exercice 3 1. Donner un exemple de deux anneaux A et B et d’un morphisme f : A −→ B et d’un idéal I de


A tels que f (I) n’est pas un idéal de B.

2. Soient A et B deux anneaux et f : A −→ B un morphisme d’anneaux. Montrer que si f est surjectif alors
f (I) est un idéal de B.

Exercice 4 1. Soient A et B deux anneaux unitaires de caractéristique respectivement p 6= 0 et q 6= 0. Déterminer


la caractéristique du produit d’anneaux A × B.
2. Soit a et b deux éléments d’un corps K de caractéristique p 6= 0. Montrer que :

(a + b)p = ap + bp .

Exercice 5 Soit f : A −→ B un homomorphisme d’anneaux.


Montrer que si P est un idéal premier de B, alors f −1 (P ) est un idéal premier de A.

Exercice 6 Soit A un anneau et U et V deux idéaux de A. Montrer que U + V est aussi un idéal de A.

Exercice 7 Soit U est un idéal d’un anneau A, et soit r(U ) = {x ∈ A|xu = 0 pou r tout u ∈ U }
Prouver que r(U ) est un idéal de A.

Exercice 8 Soit A un anneau et C = {x ∈ A, ∀y ∈ A, xy = yx} (on dit que C est le centre de A).
Montrer que C est un sous-anneau de A.

1
Exercice 9 Soit A un anneau sans élément nilpotent (autre que 0). Soit a un élément idempotent de A (c’est-à-dire
tel que a2 = a). Montrer que a commute avec tout élément de A.

Exercice 10 Montrer qu’un anneau intègre et fini est un corps.

Exercice 11 Soit f : (K, +, ·) −→ (L, +, ·) un homomorphisme de corps.

1. Montrer que f (x) est inversible pour tout x ∈ K non nul et déterminer f (x)−1 .
2. En déduire que tout morphisme de corps est injectif.

Exercice 12 Soit x un élément nilpotent d’un anneau A. Montrer que 1 − x est inversible et donner son inverse
en fonction de x.

Exercice 13 Soit A = { 2mn |m ∈ Z, n ∈ N}.


1. Montrer que A est un sous-anneau de (Q, +, ×).
2. Quels en sont les éléments inversibles?

Exercice 14 Pour a, b ∈ R, on pose a>b = a + b − 1 et a ∗ b = ab − a − b + 2, montrer que (R, >, ∗) est un corps.

Exercice 15 Soit (A, +×) un anneau commutatif.


On dit d’un idéal I de A qu’il est ”premier” s’il vérifie :

∀(x, y) ∈ I 2 , xy ∈ I ⇒ x ∈ I ou y ∈ I

On suppose donc que tous les idéaux de A sont premiers.


1. Quels sont les idéaux premiers de Z ?
2. Démontrer que A est intègre;

3. Soit a un élément non nul de A. Démontrer que les idéaux engendrés par a et a2 sont égaux. En déduire
alors que a est inversible et conclure.

2
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Feuille d’exercices n° 3

Exercice 1 Soient P (X) = X 2 + 3X − 2 et Q(X) = 6X − X 2 + 1. Déterminer P + Q, 3P − 2Q, P 3 , P Q


et P (Q(X)).

Exercice 2 On note Pn = (1 + X)(1 + X 2 )(1 + X 4 ) · · · (1 + X 2n ). Montrer que les coefficients de Pn sont


tous égaux à 1.

Exercice 3 Pour tout P ∈ R3 [X] on définit f (P ) = P (X + 1) − P (X). Calculer f (X 3 ), f (X 2 ), f (X) et


f (1) puis montrer que, pour tout P ∈ R3 [X], f (P ) ∈ R2 [X].

Exercice 4 Effectuer la division euclidienne du polynôme A par le polynôme B.

1. A = X 3 − 3X 2 , B = X 2 − X + 2

2. A = −16X 4 − 64X 2 − X − 100, B = 4X 2 + 4X + 10

3. A = X 4 + 6X 2 − 2X + 5, B = X 3 − X 2 + 4X − 4

4. A = X 3 + iX 2 + X, B = X − i + 1

5. A = nX n+1 − (n + 1)X n + X, B = (X − 1)2

Exercice 5 Soit n ≥ 1 un entier.

1. Déterminer le reste de la division euclidienne de X 5n par X 5 − 1.

2. En déduire le reste de la division euclidienne de X 99 + 2X 42 − 3X 35 − 2X 27 + 3 par X 5 − 1.

Exercice 6 1. Soit le polynôme P (X) = X 4 − 2X 3 − 11X 2 + 12X + 36; sachant qu’il a deux racines
multiples, donner sa factorisation.

2. Factoriser dans C[X] les polynômes suivants :

(a) P (X) = X 3 + X − 10 sachant qu’il a une racine “simple”


(b) P (X) = X 4 + 6X 3 − 4X 2 − 6X + 3 sachant qu’il a deux racines “simples”
(c) P (X) = X 4 − 5X 3 + 7X 2 − 5X + 6 sachant que i est racine.

Exercice 7 Déterminer les polynômes P vérifiant les conditions suivantes :

1. deg P ≤ 2, P (0) = 1, P (1) = 3 et P (2) = 7

2. deg P ≤ 2, P (0) = −12, P (4) = 12 et 1 est racine de P


Pn k+2
3. 1 est racine double de P où P s’écrit sous la forme P (X) = k=0 X + aX + b avec a, b ∈ R à
déterminer.

Exercice 8 Soit n ≥ 1, on considère l’application φ : P ∈ Rn [X] 7→ (X 2 − 1)P 0 − (nX + 1)P .

1. Soit P ∈ Rn [X], montrer que φ(P ) ∈ Rn [X]. 2. Soit P ∈ Rn [X], on suppose qu’il existe λ ∈ C tel
que φ(P ) = λP . Montrer que P ne peut avoir d’autres racines complexes que 1 et −1. En déduire les
valeurs possibles pour λ.

1
Exercice 9 1. Montrer que X 2 − 1 divise X 10 − X 8 + X 6 − X 4 .

2. Montrer que (X − 2)(X + 3) divise X 6 − 7X 4 + 6X 3 .

3. Montrer que (X − 1)2 divise nX n+1 − (n + 1)X n + 1.

Exercice 10 Calculer le pgcd D des polynômes A et B ci-dessous. Trouver des polynômes U et V tels que
AU + BV = D.

1. A = X 5 + 3X 4 + 2X 3 − X 2 − 3X − 2 et B = X 4 + 2X 3 + 2X 2 + 7X + 6

2. A = X 6 − 2X 5 + 2X 4 − 3X 3 + 3X 2 − 2X et B = X 4 − 2X 3 + X 2 − X + 1

Exercice 11 Donner la forme de la décomposition en éléments simples sur R des fractions rationnelles
suivantes :
1
1. (X+1)(X−2)

X2
2. 1+X 2

X
3. X 2 −3X+2

X4
4. X 2 −3X+2

X−1
Exercice 12 Décomposer, dans R(X), éléments simples la fraction rationnelle suivante F (X) = X 2 (X 2 +1)
.

6X 3 +3X 2 −5
Exercice 13 Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle : F (X) = X 4 −1

1. Dans R(X)

2. Dans C(X)

2
Université Mohammed 1er Année universitaire : 2020-2021
Faculté des Sciences Filière : SMIA, Semestre : 1
Département de Mathématiques Module : Algèbre 2

Examen de la session normale


(Durée : 1h30)

Exercice 1 Soit (A, +, ·) un anneau commutatif. On pose

B = {x ∈ A/x2 = x}

1. Montrer que si x ∈ B alors 1 − x ∈ B et que (1 − 2x)2 = 1, en déduire l’inverse de


1 − 2x.

2. On définit dans B la loi ? par x ? y = x + y − 2xy.


Montrer que ? est une loi de composition interne dans B.

3. Montrer que (B, ?) est un groupe commutatif.

4. Montrer que la multiplication est distributive sur la loi ?.

5. Montrer que (B, ?, ·) est un anneau commutatif.


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Exercice 2 On considère la permutation σ = 6 12 1 10 9 11 4 3 2 7 8 5 de S12 .

1. Décomposer σ en produits de cycles à supports disjoints.

2. Décomposer σ en produits de transpositions.

3. Quelle est la signature de σ ?

4. Calculer l’entier minimum n tel que σ n = Id.

5. calculer σ 2042 .

Exercice 3 Soit a ∈ R∗ , et soit les deux polynômes

P (X) = X 3 + aX 2 + a2 X + a3 et Q(X) = X 3 + aX 2 − a2 X − a3

1. Vérifier que −a est racine de P et de Q et factoriser P (X) et Q(X) dans R[X] et dans
C[X].

2. Vérifier que les polynômes X 2 + a2 et X 2 − a2 sont premiers entre eux.

3. En déduire que P GCD(P, Q) = X + a.


X 2 −3X+2
4. Décomposer en éléments simples dans R[X] la fraction : F = X 4 −1

Bonne chance.

1
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Département de Mathématiques Module : Algèbre 2

Examen de la session de rattrapage


(Durée : 1h30)

Exercice 1 (7 points)
Soit K un corps commutatif. Sur l’ensemble A = K × K on définit les deux lois

(a, b) + (c, d) = (a + c, b + d) et (a, b) ? (c, d) = (ac, ad + bc)

1. Montrer que (A, +) est un groupe commutatif.

2. Montrer que ? est une loi de composition interne.

3. Montrer que ? est commutative.

4. Montrer que ? est associative.

5. Déterminer l’élément neutre de A pour ?.

6. Vérifier que (A, +, ?) est un anneau commutatif.

7. (A, +, ?) est-il un corps ? justifier la réponse.


 
1 2 3 4 5 6
Exercice 2 (5 points) On considère la permutation σ = de S6 .
3 5 4 6 2 1
1. Décomposer σ en produits de cycles à supports disjoints.

2. Décomposer σ en produits de transpositions.

3. Calculer la signature de σ ?

4. Calculer l’entier minimum n tel que σ n = Id et calculer σ 100 .

Exercice 3 (4 points) Soit P = (X 2 − X + 1)2 + 1.


1. Vérifier que i et 1 + i sont des racines simple de P .

2. Décomposer P en produits de polynômes irréductibles dans C[X].

3. Déduire la décomposition de P en produits de polynômes irréductibles dans R[X].

Exercice 4 (4 points)
X 5 +X 4 +1
1. Trouver la partie polynomiale de la fraction F = X 3 −X
.

2. Décomposer la fraction F en éléments simples sur R.

Bonne chance.

1
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Faculté des Sciences Filière : SMIA, Semestre : 1
Département de Mathématiques Module : Algèbre 2

Examen de la session normale


(Durée : 1h30)

Exercice 1 On munit Z/3Z × Z/2Z de la loi ∗ définie par

(a, b) ∗ (c, d) = (a + c, b + d) pour tout a, b, c, d ∈ Z

1. Vérifier que ∗ est bien définie.

2. Montrer que (Z/3Z × Z/2Z, ∗) est un groupe abélien.

3. Trouver l’ordre de l’élément (1, 1) et déduire que (Z/3Z × Z/2Z, ∗) est un groupe cyclique.

Exercice 2 On considère la permutation σ = 17 21 35 48 53 64 72 89 96 de S9 .

1. En écrivant σ en produits de transpositions, déterminer sa signature.

2. Calculer l’entier minimum n tel que σ n = Id.

3. calculer σ 71 .

Exercice 3 Considérons les deux lois ∗ et ◦ sur Z d´efinies pour tout x, y ∈ Z par

x ∗ y = x + y - 1 et x ◦ y = x + y − xy

1. Prouver que (Z, ∗, ◦) est un anneau intègre.

2. Soit φ : Z → Z l’application définie par φ(x) = 1 − x. Montrer que φ est un isomorphisme


de (Z, ∗, ◦) dans (Z, +, ×).

3. (Z, ∗, ◦) est-il un corps? Justifier la réponse.

Exercice 4 Soit P = X 4 + 4X 3 + 8X 2 + 9X + 2 et Q = X 3 + 4X 2 + 7X + 6 deux polynômes de


R[X].

1. Trouver D le plus grand commun diviseur de P et Q.

2. Trouver U et V tels que D = P U + QV .

3. Écrire Q(X) en produit de polynômes irréductibles sur C.


P
4. Donner la forme de la décomposition en éléments simples sur C de la fraction rationnelle Q
.

Bonne chance.

1
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Examen de la session de rattrapage


(Durée : 1h30)

Exercice 1 1. Calculer le pgcd D des deux polynômes


P = X 5 + 3X 4 + 2X 3 − X 2 − 3X − 2 et Q = X 4 + 2X 3 + 2X 2 + 7X + 6
et trouver des polynômes U et V tels que D = P U + QV .

2. Décomposer dans R(X) la fraction

X5 − X2 + 1
F = .
(X 2 + 1)2 (X + 1)2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Exercice 2 On considère la permutation σ = 10 9 8 11 7 3 2 6 12 5 4 1 de S12 .

1. Écrire σ en produit de permutations à support disjoints puis en produits de transpositions,


déduire la signature de σ.

2. calculer σ 2000 .

Exercice 3 Considérons les deux lois ∗ et ◦ sur Z définies pour tout x, y ∈ Z par
x ∗ y = x + y − 1 et x ◦ y = x + y − xy

1. Prouver que (Z, ∗, ◦) est un anneau intègre.

2. Soit φ : Z → Z l’application définie par φ(x) = 1 − x. Montrer que φ est un isomorphisme


de (Z, ∗, ◦) dans (Z, +, ×).

3. (Z, ∗, ◦) est-il un corps? Justifier la réponse.

Exercice 4
Soit A = Z/2Z × Z/2Z,
On munit A des deux lois définis par :

(a, b) + (c, d) = (a + c, b + d)

et
(a, b) × (c, d) = (a × c, b × d)
1. Pourquoi (Z/2Z, +, ×) est-il un corps? (question de cours).

2. Montrer que (A, +) est un groupe commutatif.

3. Montrer que la multiplication sur A est une loi interne, commutative, distributive sur l’addition.

4. Montrer que (A, +, ×) est un anneau commutatif unitaire.

5. (A, +, ×) est-il un corps ? justifier la réponse.

Bonne chance.

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