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COURS

ANALYSE 1
MIPC SEMESTRE 1 2020-2021
RÉALISÉ PARABDELLATIF ELLABIB

FST Marrakech
Copyright © xxxxx

Copying

All rights reserved.

Art. No xxx–xx–xxxx–xx–x
ISBN 0.0
Edition FST-UCA

Published by FST Marrakech


Table des matières

1 Nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.1 Ensembles ordonnés ................................................................................ 4
1.1.1 Définition ........................................................................................ 4
1.1.2 Ordre induit sur une partie ................................................................ 4
1.1.3 Exemples ......................................................................................... 4
1.2 Eléments remarquables d’un ensemble ordonné ......................................... 4
1.2.1 Majorants, minrants d’une partie X d’un emnsemble ordonné (E, 6) ...... 4
1.2.2 Plus grand, plus petit élément d’un ensemble ordonné (E, 6) ................. 5
1.2.3 Borne supérieure et borne inférieure d’une partie X d’un ensemble or-
donné (E, 6) ..................................................................................... 5
1.3 Corps commutatif .................................................................................... 7
1.4 Définition axiomatique des nombres réels ................................................... 7
1.4.1 Définition ....................................................................................... 7
1.4.2 Valeur absolue d’un nombre réel ....................................................... 8
1.5 Consequences ......................................................................................... 9
1.5.1 Borne inférieure ............................................................................... 9
1.5.2 Caractérisation de la borne supérieure et la borne inférieure ............... 9
1.5.3 Propriété d’Archimède et applications .............................................. 10
1.6 Intrevalles de R ..................................................................................... 12
1.6.1 Definition ...................................................................................... 12
1.6.2 Sortes des intervalles de R ............................................................. 12
1.6.3 Intervalles emboités ....................................................................... 12

2 Suites numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.1 Définitions ............................................................................................. 14
2.2 Suites extraites ...................................................................................... 15
2.3 Convergence et divergence d’une suite .................................................... 16

3
1. Nombres réels

1.1 Ensembles ordonnés .................................................. 4


1.2 Eléments remarquables d’un ensemble ordonné .............. 4
1.3 Corps commutatif ...................................................... 7
1.4 Définition axiomatique des nombres réels ....................... 7
1.5 Consequences .......................................................... 9
1.6 Intrevalles de R ...................................................... 12

1.1 Ensembles ordonnés


1.1.1 Définition
• Une relation R entre éléments d’un ensemble E est dite une relation d’ordre si et
seulement si

• R est reflexive si et seulement si ∀x ∈ E x R x

• R est antisymétrique si et seulement si ∀x, y ∈ E x R y et x R y ⇒ x = y

• R est transitive si et seulement si ∀x, y, z ∈ E x R y et y R z ⇒ x R z

• On dit alors que (E, R) est un ensemble ordonné, on note souvent cet ordre R par le symbole
6.
• Deux éléments x, y de E sont comparables si et seulement si x 6 y ou y 6 x.
• Si tous les éléments sont comparables deux à deux, on dit alors que (E, 6) est totalement
ordonné.
• S’il existe x, y de E non comparables, on dit que (E, 6) est partiellement ordonné.

1.1.2 Ordre induit sur une partie


Soit (E, 6) un ensemble ordonné et soit A ⊂ E, pour les éléments de A cette relation définit
sur A une relation d’ordre, on dit que cette relation sur A et induite par la relation 6 sur E.

1.1.3 Exemples
• Sur l’ensemble Q des rationnels la relation a 6 b est une relation d’ordre totale sur
l’ensemble Q, elle induit sur Z, N la relation a 6 b qui est aussi totale.
• Sur N∗ , la relation a|b est une relation d’ordre partielle.
• E un ensemble, sur P (E), la relation A ⊂ B est un ordre partiel.

1.2 Eléments remarquables d’un ensemble ordonné


1.2.1 Majorants, minrants d’une partie X d’un emnsemble ordonné (E, 6)
• Un élément a de E est un majorant (resp. un minorant) de X si et seulement si pour
tout x ∈ X x 6 a (resp. a 6 x). On dit alors X est une partie majorée (resp. minorée) de E.
• Une partie majorée et minorée est dite bornée.

4
Chapitre 1. Nombres réels

1.2.2 Plus grand, plus petit élément d’un ensemble ordonné (E, 6)

Proposition 1.1.

S’il existe M ∈ E tel que ∀ x ∈ E x 6 M alors M est unique.

Démonstration. Supposons qu’il existe un autre M 0 ∈ E tel que ∀ x ∈ E x 6 M 0 , en particulier


pour M ∈ E on M 6 M 0 et puisque M 0 ∈ E on a M 0 6 M donc M = M 0 .

Definition 1.1.

• S’il existe un élément M de E qui est supérieur à tous les autres éléments de E
alors M est unique et on l’appelle le plus grand élément de E.
• S’il existe un élément M de E qui est inférieur à tous les autres éléments de E
alors M est unique et on l’appelle le plus petit élément de E.

Exemple 1.1 • Q, Z ordonnés par 6 et ils n’ont pas de plus grand élément ni de plus
élément.
• N ordonné par la relation 6 admet un plus petit élément 0.
• Toute partie non vide majorée de N admet un plus grand élément.
• Toute partie non vide majorée (resp. minorée) de Z admet un plus grand élément
(resp. un plus petit élément).

1.2.3 Borne supérieure et borne inférieure d’une partie X d’un ensemble or-
donné (E, 6)

Definition 1.2.

• On appelle borne supérieure d’une partie X majorée de E le plus petit des majo-
rants (s’il existe) on la note supE X.
• On appelle borne inférieure d’une partie X minjorée de E le plus grand des mi-
norants (s’il existe) on la note infE X.

Analyse 1 MIPC 5 A. Ellabib


1.2. Eléments remarquables d’un ensemble ordonné

Remarque 1.1.

• La borne supérieure ou inférieure d’une partie X si elle existe peut ou non appar-
tenir à X.
• Si X est une partie d’un ensemble E ordonné alors les deux propriétés suivantes
sont équivalentes :

1) M est la borne supérieure (resp. la borne inférieure) de X et appartient à X.

2) M est le plus grand (resp. le plus petit) élément de X

Dans le cadre d’un ensemble ordonné E, on a le theorème concernant la borne supérieure


suivant

Théorème 1.1 Soit (E, 6) une ensemble ordonné et soient X ⊂ E et M ∈ E.





 i) ∀ x ∈ X x 6 M
M = sup(X) ⇐⇒ 


E  ii) ∀ M 0 un majorant de X alors M 6 M 0

On a le theorème concernant la borne inférieure suivant

Théorème 1.2 Soit (E, 6) une ensemble ordonné et soient X ⊂ E et m ∈ E.





 i) ∀ x ∈ X m 6 x
m = inf(X) ⇐⇒ 

E 
 ii) ∀ m0 un minorant de X alors m0 6 m

Dans le cadre d’un ensemble totalement ordonné E, on a le theorème concernant la borne


supérieure suivant

Théorème 1.3 Soit (E, 6) une ensemble totalement ordonné et soient X ⊂ E et M ∈ E.





 i) ∀ x ∈ X x 6 M


M = sup(X) ⇐⇒ 

E


 ii) ∀ M 0 ∈ E M 0 6 M et M 0 , M alors
 il existe au moins un b ∈ X tel que M 0 < b 6 M

On a le theorème concernant la borne inférieure suivant

Théorème 1.4 Soit (E, 6) une ensemble totalement ordonné et soient X ⊂ E et m ∈ E.





 i) ∀ x ∈ X m 6 x


m = inf(X) ⇐⇒ 

E 

 ii) ∀ m0 ∈ E m 6 m0 et m0 , m alors
 il existe au moins un b ∈ X tel que m 6 b < m0

Analyse 1 MIPC 6 A. Ellabib


Chapitre 1. Nombres réels

1.3 Corps commutatif


Soit E un ensemble, (E, +, ×) est un corps commtatif si est seulement si

1) (E, +) est un groupe commutatif, c’est-à-dire,

(a) L’addition est associative:

∀x, y, z ∈ E, (x + y) + z = x + (y + z).

(b) L’addition admet un élément neutre qui est 0:

∀x ∈ E, x + 0 = 0 + x = x.

(c) Tout élément x ∈ E admet un symétrique −x:

x + (−x) = (−x) + x = 0.

(d) L’addition est commutative:

∀x, y ∈ E, x + y = y + x.

2) La multiplication est associative:

∀x, y, z ∈ E, (x × y) × z = x × (y × z).

3) La multiplication admet un élément neutre qui est 1:

∀x ∈ E, x × 1 = 1 × x = x.

4) Tout élément non nul x admet un inverse 1x :


1 1
x× = × x = 1.
x x

5) La multiplication est distributive par rapport à l’addition:

∀x, y, z ∈ E, x × (y + z) = x × y + x × z.

6) La multiplication est commutative:

∀x, y ∈ E x × y = y × x.

1.4 Définition axiomatique des nombres réels


1.4.1 Définition
Definition 1.3.

On appelle corps des nombres réels noté R tout corps commutatif totalemnt or-
donné possédant la propriété de la borne supérieure.

Analyse 1 MIPC 7 A. Ellabib


1.4. Définition axiomatique des nombres réels

1.4.2 Valeur absolue d’un nombre réel


Définition de la valeur absolue
La valeur absolue est un outil essentiel de l’analyse aidant à majorer et à minorer un en-
semble.

Definition 1.4.

On appelle valeur absolue d’un nombre réel x le nombre réel positif noté |x| défini
par (
x si x > 0,
|x| = max(−x, x) =
−x si x < 0.

La proposition suivante résume quelques propriétés immédiates de la valeur absolue.

1) ∀ x ∈ R | − x| = |x|.

2) ∀ x ∈ R − |x| 6 x 6 |x|.

3) ∀ x ∈ R ∀ y ∈ R |x| = |y| ⇐⇒ x = y ou x = −y.

4) ∀ x ∈ R ∀ a ∈ R+ = {a ∈ R, 0 6 a} |x| 6 a ⇐⇒ −a 6 x 6 a

Propriétés

Proposition 1.2.

Les propriétés suivantes sont vérifiées.

1) ∀ x ∈ R |x| > 0.

2) ∀ x ∈ R |x| = 0 ⇐⇒ x = 0.

3) ∀ x, y ∈ R |x + y| 6 |x| + |y| (inégalité triangulaire).

4) ∀ x, y ∈ R ||x| − |y|| 6 |x − y|

5) Pour tout réel positif a, on a

|x| 6 a ⇐⇒ −a 6 x 6 a.

6) ∀ x, y ∈ R |x × y| = |x| × |y|.

Démonstration. On commence par remarquer que |x| est le plus grand des deux nombres x
et −x, on a
x 6 |x| et − x 6 |x|, (∗)
|x| = | − x|. (∗∗)

Analyse 1 MIPC 8 A. Ellabib


Chapitre 1. Nombres réels

1) Evident.
2) Evident.
3) D’aprés (∗), on a
x 6 |x|, y 6 |y|, −x 6 |x| et − y 6 |y|.
On en déduit que
x + y 6 |x| + |y| − x − y 6 |x| + |y|.
Ainsi, |x + y| qui est l’un des deux nombres x + y et −(x + y) vérifie
|x + y| 6 |x| + |y|.

4) On remarque que, d’après la première inégalité triangulaire, on a


|x| = |x − y + y| 6 |x − y| + |y|,
ce qui peut s’écrire aussi
|x| − |y| 6 |x − y|.
En échangeant les rôles joués par x et y et en utilisant (∗∗), on obtient
|y| − |x| 6 |y − x| = |x − y|.
On en déduit que ||x|−|y|| qui est le plus grand des deux nombres |x|−|y| et |y|−|x| vérifie
||x| − |y|| 6 |x − y|.

5) Montrons la double implication.


Le sens direct. Si |x| 6 a, on a d’après (∗), x 6 a et −x 6 a et donc −a 6 x 6 a.
La réciproque. Supposons −a 6 x 6 a. Cette double inégalité est équivalente à x 6 a et
−x 6 a. La valeur absolue de x qui est le plus grand des nombres x et −x vérifie donc
|x| 6 a.
6) L’égalité |xy| = |x||y| s’obtient donc en discutant les trois cas possibles sur les signes de
x et y. 

1.5 Consequences
1.5.1 Borne inférieure
Proposition 1.3.

Toute partie non vide minorée de R admet une borne inférieure dans R.

Démonstration. Soit A une partie non vide minorée de R alors −A est une partie non vide
majorée de R. d’où elle admet une borne supérieure dans R c-à-d supR (−A) existe. Comme
infR A = − supR (−A) alors infR A existe et par suite A admet une borne inférieure dans R.

1.5.2 Caractérisation de la borne supérieure et la borne inférieure

Analyse 1 MIPC 9 A. Ellabib


1.5. Consequences

Théorème 1.5 Soit A une partie non vide de R et α ∈ R.





 i) ∀ a ∈ A a 6 α
α = sup(A) ⇐⇒ 


R  ii) ∀ ε > 0 ∃ b ∈ A α − ε < b 6 α

Théorème 1.6 Soit B une partie non vide de R et β ∈ R.





 i) ∀ b ∈ B β 6 b
β = inf(B) ⇐⇒ 

R 
 ii) ∀ ε > 0 ∃ c ∈ B β 6 c < β + ε

1.5.3 Propriété d’Archimède et applications


Propriété d’Archimède

Théorème 1.7 ∀ a ∈ R ∃ n ∈ N n > a

Démonstration. Considérons l’enoncé (P ) : ∀ a ∈ R ∃ n ∈ N n > a. Supposons que l’enoncé


(P ) est fausse, alors
∃a ∈ R ∀n ∈ N n 6 a
Donc N est une partie non vide majorée de R.
Par suite N admet une borne supérieure dans R, soit α = supR N. Alors d’après la caractéri-
sation de la borne supérieure

∀ε > 0 ∃p ∈ N α − ε < p 6 α

En particulier, pour ε = 12 on a α − 12 < p 6 α


D’où α − 12 + 1 < p + 1 6 α + 1
Alors α < α + 12 < p + 1 ∈ N
Donc α n’est pas un majorant de N ce qui est absurde et par conséquent l’enoncé (P ) est
vraie

Remarque 1 La propriété d’Archimède s’énonce aussi sous la forme :

∀ x ∈ R∗+ ∀ y ∈ R ∃ n ∈ N nx > y

y
On applique la propriétéd’Archimède avec a = x .

Applications
• Partie entière

Théorème 1.8
∀ x ∈ R ∃! n ∈ Z n 6 x < n + 1.

Analyse 1 MIPC 10 A. Ellabib


Chapitre 1. Nombres réels

Démonstration. Soit x ∈ R; considérons Ex = {p ∈ Z x < p} . D’après la propriété d’Ar-


chimède Ex est un partie non vide de Z et Ex est minorée par x. Alors Ex admet un plus
petit élément unique, notons ce plus petit élément n + 1 ∈ Z. Donc n 6 x < n + 1 (car si
x<n alors n serait le plus petit élément de Ex ce qui est faux).

Alors nous avons la définition suivante

Definition 1.5.

n est appelé partie entière du nombre réel x on la note E(x) ou [x]

Théorème 1.9
∀ x ∈ R ∃! p ∈ Z p < x 6 p + 1.

Démonstration. On sait que ∀ x ∈ R ∃! n ∈ Z n 6 x < n + 1.


Si n < x, on pose p = n et ona alors n = p < x < p + 1 = n + 1.
Si n = x, on pose p = n − 1 et ona alors p + 1 = n = x.

• Exercice :
1
 
1. Soit A = + (−1)n ; n ∈ N∗ .
n
Montrer que infR A = −1 < A et supR A = 23 ∈ A
1
 
2. Soit B = − + (−1)n+1 ; n ∈ N∗ .
n
Montrer que infR B = − 32 ∈ B et supR B = 1 < B

• Densité de Q dans R

Lemma 1.1 Entre deux réels distincts a < b il existe au moins un rationnel r.

1
Démonstration. Soient a, b ∈ R avec a < b; d’où b−a > 0, donc d’après la propriété d’Ar-
1 1
chimède, il existe n ∈ N tel que n > b−a donc n < b − a.
L’entier n étant choisi, considérons le réel n d’après le corollaire précédent, il existe un
p p+1 p
nunique p ∈ Z tel que p < nb 6 p + 1 donc n < b 6 n . Démontrons que a < n .
p p p p p p
On a n −a = n + (b − a) − b donc n −a > n + n1 − b alors n − a > 0 d’où a < n .

Théorème 1.10 Entre deux réels distaincts a < b, il existe une infinité de ration-
nels.

Analyse 1 MIPC 11 A. Ellabib


1.6. Intrevalles de R

Démonstration. Soit A = {r ∈ Q a < r < b} d’après le lemme précédent A est non vide,
notre but maintenant est de démontrer que A est infini. Raisonnement par l’absurde,
supposons que A est fini, donc A = {r1 , r2 , · · · , rn } , soit r le plus petit des éléments de A.
Don entre a et r il n’existe pas de rationnel, ce qui est absurde d’où A est infini.

On dit alors dans ce cas que

Definition 1.6.

Q est partout dense dans R.

1.6 Intrevalles de R
1.6.1 Definition
Definition 1.7.

Soit I une partie de R. On dit que I est un intervalle de R si et seulement si

∀ x ∈ I ∀ y ∈ I ∀ z ∈ R tels que x 6 y 6 z =⇒ z ∈ I

1.6.2 Sortes des intervalles de R


Un intervalle dd R est l’un des types suivants :
1) ]a, b[= {x ∈ R a < x < b} intervalle ouvert de R.
2) ]a, b] = {x ∈ R a < x 6 b} intervalle semi-ouvert de R.
3) [a, b[= {x ∈ R a 6 x < b} intervalle semi-ouvert de R.
4) [a, b] = {x ∈ R a 6 x 6 b} intervalle fermé de R.
5) [a, +∞[= {x ∈ R a 6 x} intervalle semi-droite fermée de R.
6) ]a, +∞[= {x ∈ R a < x} intervalle semi-droite ouverte de R.
7) ] − ∞, a] = {x ∈ R x 6 a} intervalle semi-droite fermée de R.
8) ] − ∞, a[= {x ∈ R x < a} intervalle semi-droite ouverte de R.

1.6.3 Intervalles emboités


Definition 1.8.

Une suite d’intervalles I1 , I2 , · · · est dite emboitée si et seulement si


∀ n ∈ N∗ In+1 ⊂ In .

Analyse 1 MIPC 12 A. Ellabib


Chapitre 1. Nombres réels

Definition 1.9 (Propriété des intervalles fermés, bornés et emboités).

Si (I)n est une suite d’intervalles fermés, bornés et emboitée alors


\
In , ∅.
n∈N

1 1
Exemple 1.2 On considère la suite d’intervalles suivantes : ∀ n ∈ N In = [− n+1 , n+1 ].
Il est clair que pour chaque
\ entier naturel n, In est un intervalle borné, fermé de R
1 1
et In+1 ⊂ In . Soit x ∈ In donc ∀ n ∈ N x ∈ In alors ∀ n ∈ N − n+1 6 x 6 n+1 d’où
n∈N
1
∀ n ∈ N |x| 6 n+1 . Soit ε > 0 donc d’après la propriété d’Archimède, il existe n ∈ N tel
1 1
que n > ε d’où ε\ > n+1 Alors |x|
\< ε par suite x = 0 et comme por tout n ∈ N on 0 ∈ In .
Par conséquent In = {0} et In , ∅
n∈N n∈N

Théorème 1.11 R vérifie la propriété des intervalles fermés, bornés et emboités.

Démonstration. La démonstration se fera en travaux dirigés

FIN DE CHAPITRE 1

Analyse 1 MIPC 13 A. Ellabib


2. Suites numériques

2.1 Définitions ............................................................. 14


2.2 Suites extraites ...................................................... 15
2.3 Convergence et divergence d’une suite ........................ 16

2.1 Définitions

Une suite numérique est une application de N dans K (où K = R ou C); au lieu de la
u : N → K,
noter , on la note souvent (un )n∈N , ou (un )n>0 , ou simplement (un ).
n 7→ u(n)
Une suite réelle (resp. complexe) est une suite numérique telle que

∀n ∈ N, un ∈ R(resp. C).

√ 
Exemple 2.1 - n est une suite réelle.
n>0

- (i n )n>0 est une suite complexe.

Dans
  certains cas, une suite peut n’être définie que sur une partie de N. Par exemple, la
1
suite est définie sur N? .
n

Definition 2.1.

1) Soit (un ) une suite réelle. La suite (un ) est dite

- croissante si et seulement si ∀n ∈ N un+1 > un ;


- décroissante si et seulement si ∀n ∈ N un+1 6 un ;
- strictement croissante si et seulement si ∀n ∈ N un+1 > un ;
- strictement décroissante si et seulement si ∀n ∈ N un+1 < un ;
- monotone si et seulement si elle est croissante ou décroissante;
- strictement monotone si et seulement si elle est strictement croissante ou
strictement décroissante;
- majorée si et seulement si ∃ M ∈ R ∀ n ∈ N un 6 M;
- minorée si et seulement si ∃ m ∈ R ∀ n ∈ N m 6 un .

2) - Une suite (un ) est bornée si et seulement si la suite (|un |) est majorée.

14
Chapitre 2. Suites numériques

Remarque 2.1.

1) Soit (un ) une suite réelle, (un ) est bornée si et seulement si (un ) est majorée et
minorée.

2) (un ) est bornée si et seulement si ∃ M ∈ R ∀n ∈ N |un | 6 M.

2.2 Suites extraites

Definition 2.2.

On appelle suite extraite d’une suite (un ) toute suite (vn ) pour laquelle il existe une
application ϕ : N → N strictement croissante telle que ∀n ∈ N vn = uϕ(n) .

Exemple 2.2 Les suites (u2n ), (u2n+1 ) et (u3n ) sont des suites extraites de (un ).

Remarque 2.2.

On démontre par récurrence que si ϕ est une application strictement croissante de


N dans N, on a ∀n ∈ N ϕ(n) > n.

Soit ϕ est une application strictement croissante de N dans N, montrons par récurrence que
la propriété ∀n ∈ N ϕ(n) > n.
Base de récurrence
Pour n = 0 on a ∀n ∈ N ϕ(n) ∈ N donc ϕ(0) ∈ N par suite ϕ(n) > 0. Alors la propriété est
varie pour n = 0.
Hypothèse de récurrence
Supposons que la proporiété est vraie jusqu’a l’ordre n et montrons qu’elle est vraie à l’ordre
n + 1. Alors ∀k 6 n ϕ(k) > k et montrons que ϕ(n + 1) > n + 1.
On a ϕ est une application strictement croissante de N dans N et n + 1 > n
donc ϕ(n + 1) > ϕ(n). Or, d’après l’hypothèse de récurrence, ϕ(n) > n
donc ϕ(n + 1) > n et comme ϕ(n + 1) ∈ N alors ϕ(n + 1) > n + 1.
Finalement ∀n ∈ N ϕ(n) > n.

Analyse 1 MIPC 15 A. Ellabib


2.3. Convergence et divergence d’une suite

2.3 Convergence et divergence d’une suite

Definition 2.3.

1) On dit que la suite (un ) converge vers l si et seulement si

∀ε > 0 ∃N ∈ N ∀n > N |un − l| < ε.

2) On dit que la suite est convergente si et seulement si il existe l tel que (un )
converge vers l.

3) On dit que la suite (un ) diverge si et seulement si la suite (un ) est non conver-
gente.

n
Exemple 2.3 1) Soit (un ) la suite définie par ∀n ∈ N un = , montrons que la
n+2
suite (un ) converge vers 1:
n 2 2
∀n ∈ N −1 = . Soit ε > 0; il suffit que n + 2 > pour que |un − 1| < ε.
n+2 n+2  ε
2 − 2ε

On peut choisir donc N = E + 1.
ε
2) Soit (un ) la suite géométrique de premier terme 1 et de raison q, avec 0 < q < 1 :
ln ε
un = qn . Soit ε > 0, il suffit que n > pour que 0 < qn < ε. On peut donc choisir
! ln q
ln ε
N =E + 1 et donc la suite (qn ) converge vers 0.
ln q

Théorème 2.1 Si la suite (un ) converge vers une valeur l alors cette valeur l est unique.

Démonstration. Supposons qu’une suite (un ) converge à la fois vers l et vers l 0 avec l , l 0 .
Posons ε = 31 |l − l 0 |, puisque (un ) converge vers l et converge vers l 0 , il existe N1 , N2 ∈ N tels
que:
∀n > N1 |un − l| < ε

∀n > N2 |un − l 0 | < ε.


En notant N = max(N1 , N2 ) + 1, on a alors |uN − l| < ε et |uN − l 0 | < ε.
D’où |l − l 0 | 6 |uN − l| + |uN − l 0 | < 2ε = 32 |l − l 0 |, contradiction.

Grâce au théorème 2.1, il ne peut exister qu’un seul réel l tel que la suite (un ) converge
vers l; on l’appelle limite de la suite (un ) et on écrit lim un = l.
n→+∞
Il est clair que
lim un = l ⇐⇒ lim |un − l| = 0.
n→+∞ n→+∞

Analyse 1 MIPC 16 A. Ellabib


Chapitre 2. Suites numériques

Definition 2.4.

On dit que (un ) tend vers +∞ et l’on note lim un = +∞ si et seulement si


n→+∞

∀A > 0 ∃N ∈ N ∀n > N un > A

On dit que un tend vers −∞ et l’on note lim un = −∞ si et seulement si la suite


n→+∞
(−un ) tend vers +∞.

Théorème 2.2 Toute suite convergente est bornée.

Démonstration. Soit (un ) une suite convergeant vers l. Soit ε > 0, il existe N ∈ N tel que pour
tout n > N on a |un − l| < ε, d’où pour tout n > N on a |un | 6 |un − l| + |l| < ε + |l| donc, la suite
(un ) est bornée pour n > N . L’ensemble {|u0 |, . . . , |uN |} est fini; il admet donc un plus grand
élément |uM |. Alors
∀n ∈ N |un | < max {|uM |, ε + |l|} .

Théorème 2.3 Toute suite extraite d’une suite convergente est convergente.

Démonstration. Soit (un ) une suite convergeant vers l, donc

∀ε > 0 ∃N ∈ N ∀n > N |un − l| < ε.

Soit (uϕ(n) ) une suite extraite de (un ), où ϕ est une application strictement croissante de N
dans lui-même. Alors, pour tout n ∈ N, ϕ(n) > n. Donc, pour tout n > N on a ϕ(n) > ϕ(N ) >
N , par conséquent |uϕ(n) − l| < ε. D’où la suite extraite (uϕ(n) ) converge vers l.

Proposition 2.1.

Soit (un ) une suite. Pour que (un ) converge vers l il faut et il suffit que les deux suites
extraites (u2n ) et (u2n+1 ) convergent vers la même valeur l.

Démonstration. Le sens direct découle du Théorème 2.3.


Réciproquement, supposons que (u2n ) et (u2n+1 ) convergent vers l. Soit ε > 0, il existe N1 , N2 ∈
N tels que ∀p > N1 |u2p − l| < ε et ∀p > N2 |u2p+1 − l| < ε.
Posons N = max(2N1 , 2N2 + 1) et soit n > N , deux cas se présentent alors suivant la parité de
n.
Si n est pair donc il existe p ∈ N tel que n = 2p, on a 2p > 2N1 , donc p > N1 , d’où |un − l| =
|u2p − l| < ε.
Si n est impair, donc il existe p ∈ N tel que n = 2p + 1, on a 2p + 1 > 2N2 + 1, donc p > N2 , d’où

Analyse 1 MIPC 17 A. Ellabib


2.3. Convergence et divergence d’une suite

|un − l| = |u2p+1 − l| < ε.


Finalement,
∀ε > 0 ∃N ∈ N ∀n > N |un − l| < ε
D’où (un ) converge vers l.

Théorème 2.4 1) Toute suite réelle croissante et majorée est convergente.

2) Toute suite réelle décroissante et minorée est convergente.

Démonstration. 1) Soit (un ) une suite réelle croissante majorée. L’ensemble {un , n ∈ N} est
une partie non vide et majorée, donc il admet une borne supérieure, notée l.
Soit ε > 0, Par définition de l, il existe N ∈ N tel que

l − ε < uN 6 l < l + ε

Comme (un ) est une suite croissante, on en déduit

∀n ∈ N n > N un > uN .

Alors
∀n ∈ N n > N l − ε < un 6 l < l + ε.
D’où
∀n ∈ N n > N |un − l| < ε.
Donc (un ) est une suite convergente.

2) Le résultat découle de la première partie de ce théorème.

Proposition 2.2.

1) Toute suite réelle croissante et non majorée tend vers +∞.

2) Toute suite réelle décroissante et non minorée tend vers −∞.

Analyse 1 MIPC 18 A. Ellabib


Chapitre 2. Suites numériques

Analyse 1 MIPC 19 A. Ellabib

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