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et Techniques - Marrakech
LST - MIPC
Chapitre I : Matrices
1 GENERALITES
1.1 Définitions
Soit deux entiers p ≥ 1, n ≥ 1, on appelle matrice de type (p, n) ou (p, n)-matrice à
coefficients dans IK, un tableau rectangulaire à p lignes, n colonnes et d’éléments dans
IK. On représente une (p, n)-matrice A comme suit :
a1,1 a1,2 ... a1,n
a2,1 a2,2 ... a2,n
A = .. .. ..
. . .
ap,1 ap,2 ... ap,n
Egalité de deux matrices : Soit A = (ai,j ) ∈ Mp,n (IK), B = (bi,j ) ∈ Mp′ ,n′ (IK). Par
définition :
A = B ⇐⇒ p = p′ , n = n′ et ai,j = bi,j , ∀1 ≤ i ≤ p, 1 ≤ j ≤ n.
1
On appelle j ème vecteur colonne de la matrice A = (ai,j ) ∈ Mp,n (IK), le vecteur
a1,j
a2,j
.. de l’e.v. IKp .
.
ap,j
Cas particuliers :
Si p = 1, la matrice
(a1,1 a1,2 ... a1,n ) ∈ M1,n (IK)
est une matrice ligne.
Si n = 1, la matrice
a1,1
a2,1
..
.
ap,1
est une matrice colonne.
Si p = n, la (n, n)-matrice A = (ai,j ) ∈ Mn,n (IK) est appelée matrice carrée d’ordre n.
On note Mn (IK) au lieu de Mn,n (IK).
Soit A ∈ Mn (IK),
a1,1 a1,2 ... a1,n
a2,1 a2,2 ... a2,n
A= .. .. .. ..
. . . .
an,1 an,2 ... an,n
Les coefficients ai,i , 1 ≤ i ≤ n, sont appelés les coefficients diagonaux de la matrice
carrée A. Ils constituent la diagonale principale de A.
Dans la pratique, At est déduite de A par échange des lignes et des colonnes.
Une matrice carrée A = (ai,j ) ∈ Mn (IK) est dite symétrique si At = A, autrement dit si
ai,j = aj,i , ∀1 ≤ i, j ≤ n.
2
Une matrice carrée A = (ai,j ) ∈ Mn (IK) est dite anti-symétrique si At = −A, autrement
dit si ai,j = −aj,i , ∀1 ≤ i, j ≤ n.
Remarque 1 :
La matrice A ci-dessus est dite matrice de l’application φ ∈ L(E, F ) dans les bases B et
B ′ . Elle est notée A = Mφ,B,B′ .
L’application linéaire φ : E −→ F est déterminée par sa matrice A dans les bases B
3
et B ′ . Plus précisement, on a :
pour tout vecteur x ∈ E, on pose la matrice
x1
X = ... ∈ Mn,1 (IK).
xn
y = φ(x) ⇐⇒ Y = AX
En effet, on a :
( )
∑
p
∑
n ∑
n
y = φ(x) ⇐⇒ y i fi = φ xj e j = xj φ(ej )
i=1 j=1 ( n j=1 )
∑n ∑
p
∑p
∑
= xj ai,j fi = ai,j xj fi
j=1 i=1 i=1 j=1
Donc
∑
n
y = φ(x) ⇐⇒ yi = ai,j xj , ∀ 1 ≤ i ≤ p
j=1 n
∑
a1,j xj ,
y1 j=1
⇐⇒ Y = ... = ..
= AX
n .
yp ∑
ap,j xj ,
j=1
En = {P ∈ C[X]/P = 0 ou do P ≤ n}.
4
2. Soit φ ∈ L(E3 , E3 ) définie par φ(P ) = P ′ . Alors la matrice de φ dans la base
canonique de E3 est :
0 1 0 0
0 0 2 0
Mφ = 0 0
∈ M4 (C).
0 3
0 0 0 0
Remarque 2 : la matrice d’une application linéaire φ : E −→ F dans les bases B
de E et B ′ de F , dépend évidemment des bases B et B ′ choisies dans E et F .
Exemple :
π −1 √4 3 0 4
A= 0 2 2 , B= 1 1 3
1 3 1 −1 2 0
(π + 3) −1 √ 8
A+B = 1 3 ( 2 + 3)
0 5 1
Proposition 2 : Soient E et F deux IK−e.v de dimensions respectives n et p. On pose
B = (e1 , ..., en ) une base de E et B ′ = (f1 , ..., fp ) une base de F . Soient φ, ψ ∈ L(E, F ),
on a :
Mφ+ψ,B,B′ = Mφ,B,B′ + Mψ,B,B′ .
5
Preuve : Posons Mφ,B,B′ = (ai,j ), Mψ,B,B′ = (bi,j ) et Mφ+ψ,B,B′ = (ci,j ). On a :
∑
p
(φ + ψ)(ej ) = ci,j fi
i=1
= φ(ej ) + ψ(ej )
∑p
∑p
= ai,j fi + bi,j fi
i=1 i=1
∑
p
= (ai,j + bi,j )fi
i=1
Exemple :
4
3
0
A = 0 −6 ∈ M3,2 (IR)
−2 1
1
0
1 3
A = 0 − 23
4
− 12 14
Preuve : L’élément nul de Mp,n (IK) est la matrice dont tous les coefficients sont nuls,
appelée matrice nulle, et notée par 0. C’est la matrice associée à l’application nulle de
E dans F dans les bases B et B ′ .
L’opposé de A = (ai,j ) est la matrice −A = (−ai,j ). Les autres axiomes d’un e.v. sont
laissés en exercice.
6
Preuve : Posons Mφ,B,B′ = (ai,j ) et Mλφ,B,B′ = (ci,j ). On a :
∑
p
(λφ)(ej ) = ci,j fi
i=1
= λφ(ej )
∑
p
= λ ai,j fi
i=1
∑
p
= (λai,j )fi
i=1
Exemple :
1 0
1 3 2 0 −2 −1
A= 0 −1 −3 −1 ∈ M3,4 (IR), B =
0
∈ M4,2 (IR)
2
−2 0 1 2
1 3
−5 1
AB = 1 −8 ∈ M3,2 (IR)
0 8
7
Preuve : Posons Mφ,B,B′ = (ai,j ), Mψ,B′ ,B” = (bi,j ) et Mψ◦φ,B,B” = (ci,j ). On a, pour
tout 1 ≤ j ≤ n
∑ p
(ψ ◦ φ)(ej ) = ci,j gi
i=1
= ψ(φ(e
( q j )) )
∑
= ψ ak,j fk
k=1
∑
q
= ak,j ψ(fk )
k=1
∑
q
∑
p
= ak,j bi,k gi
k=1 ( i=1 )
∑p
∑ q
= bi,k ak,j gi
i=1 k=1
∑q
Donc ci,j = bi,k ak,j , ∀ 1 ≤ i ≤ p et 1 ≤ j ≤ n.
k=1
4 MATRICES CARREES
Une matrice carrée est dite triangulaire supérieure si tous les coefficients situés au dessous
de la diagonale principale sont nuls. Une matrice triangulaire supérieure s’écrit :
a1,1 a1,2 . . . a1,n−1 a1,n
0 a2,2 a2,n−1 a2,n
. ..
. .. ..
A= . . . . = (ai,j ) avec ai,j = 0 si 1 ≤ j < i ≤ n.
. ..
.. ..
.
..
. .
0 ... ... 0 an,n
Une matrice carrée est dite triangulaire inférieure si tous les coefficients situés au dessus
de la diagonale principale sont nuls. Une matrice triangulaire inférieure s’écrit :
a1,1 0 . . . . . . 0
. ..
a2,1 a2,2 . . .
. ..
A= .
.
... ...
.
= (ai,j ) avec ai,j = 0 si 1 ≤ i < j ≤ n.
. ..
.. . 0
an,1 . . . . . . . . . an,n
8
Une matrice carrée est dite diagonale si tous ses coefficients autres que les coefficients
diagonaux sont nuls, c’est une matrice de la forme :
a1,1 0 ... 0
. ..
0 a2,2 . . .
A= . . . = (ai,j ) avec ai,j = 0 si i ̸= j.
.. .. .. 0
0 ... 0 an,n
Notation : On note par In la matrice carrée d’ordre n diagonale, dont tous les éléments
digonaux sont égaux à 1.
5 CHANGEMENT DE BASE
Soit E un IK − e.v. non nul de dimension n, soit B = (e1 , ..., en ) une base de E et
∑
n
′ ′ ′ ′
B = (e1 , ..., en ) une autre base de E. On a : ej = pi,j ei , 1 ≤ j ≤ n. On pose
i=1
e′1 e′2 ... e′n
p1,1 p1,2 ... p1,n e1
A= p2,1 p2,2 ... p2,n e2
.. ... ... ..
. .
pn,1 pn,2 ... pn,n en
9
Définition 6 : La matrice P = (pi,j ) ∈ Mn (IK) dont la j ème colonne est constituée
par les coordonnées de e′j dans la base B = (e1 , ..., en ) est appelée matrice de passage
de la base B = (e1 , ..., en ) à la base B ′ = (e′1 , ..., e′n ). C’est une matrice inversible.
∑
n
D’où, pour tout ∀1 ≤ i ≤ n, on a : xi = pi,j x′j . On écrit alors sous forme matriciel :
j=1
∑
n
p1,j x′j
j=1
x1 ∑n p p ... p1,n x′1
p2,j x′j
1,1 1,2 x′2
x2
p2,1 p2,2 ... p2,n
= .
X= .. = j=1 .. .. .. .. = P X′
. .. . . .
x′n
xn n . p n,1 p n,2 ... p n,n
∑
pn,j x′j
j=1
Donc X = P X ′ .
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5.2 Action d’un changement de base sur la matrice d’une ap-
plication linéaire
Proposition 5 : Soit E et F deux IK − e.v., non nuls, de dimensions respectives n et
p. Soit φ ∈ L(E, F ). Soit A la matrice de φ dans les bases B de E et B1 de F . Soit A′
la matrice de φ dans les bases B ′ de E et B1′ de F . Si P est la matrice de passage de B
à B ′ et Q est la matrice de passage de B1 à B1′ alors, on a :
A′ = Q−1 AP
Y = AX et Y ′ = A′ X ′ .
D’autre part, d’après l’action d’un changement de base sur les coordonnées d’un vecteur,
on a
Y = QY ′ et X = P X ′ .
Donc
Y ′ = Q−1 Y = Q−1 AX = Q−1 AP X ′ = A′ X ′ .
Puisque le vecteur x est quelconque, on déduit de l’égalité Q−1 AP X ′ = A′ X ′ que :
A′ = Q−1 AP
B = QAP.
B = P −1 AP.
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