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AU TEMPS DES SORCIÈRES

Dear Reader,

Avec Lucas et Lili, plonge dans un univers


plein de magie, d’Histoire et d’anglais.

Tu découvriras des épisodes de l’Histoire dont


tu n’avais peut-être jamais entendu parler !

Ce sera aussi l’occasion pour toi d’apprendre


les quelques mots en anglais glissés dans le
texte. Aucune traduction nécessaire : grâce aux
dialogues de Lucas et Lili, tu les comprendras
facilement, tout simplement en lisant l’histoire.

Enjoy the story !

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Direction éditoriale : Keren Eisenzweig
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CHAPITRE 1
ANNA L’AMÉRICAINE

Aujourd’hui, on a rencontré Anna. Et


c’est là que tout a commencé.
Ce matin, papa avait dit :
— Vraiment, Lucas, ton anglais est
une catastrophe ! À neuf ans, tu devrais
quand même pouvoir faire la différence
entre black et white !
— Et toi, Lili, avait ajouté maman,
tu n’as peut-être que sept ans, mais
il serait temps que tu arrêtes de rire
chaque fois que tu entends Lucas

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s’entraîner à l’oral. L’anglais, c’est une
langue, pas une plaisanterie.
J’ai fait la moue tandis que Lili a levé
les yeux au ciel. Mais mes parents se
sont montrés fermes :
— Dorénavant, une jeune Américaine
viendra vous chercher, tous les jours,
après l’école. Elle vous aidera à faire les
devoirs. Mais attention : elle ne parle
presque pas un mot de français !
Lili a soupiré. Moi, j’ai demandé :
— Elle est gentille, au moins ?
— Très gentille ! a déclaré papa.
— Mais, euh... un peu bizarre, quand
même, a glissé maman.
— Comment ça ? a demandé Lili.
Mais papa a coupé court à la
discussion :

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— Vous le découvrirez vous-mêmes
ce soir !

Mes parents avaient prévu qu’Anna


(le nom de la jeune Américaine) vienne
nous chercher à la sortie, à 16 h 30. Mais
à 16 h 40, elle n’est toujours pas là.
— Elle a oublié, marmonne Lili.
Je tente de la rassurer :
— Ne t’inquiète pas, elle va venir.
Mais à 16 h 50, je commence à être
d’accord avec elle !
Les moniteurs s’en vont, et on se
retrouve seuls à l’accueil. La honte !
— C’est la première fois qu’on part en
dernier, ronchonne Lili.
— Mais au moins, papa et maman
abandonneront leur idée, je positive

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en observant la dame de l’accueil
composer le numéro de téléphone de
mes parents.
— Oui, et en plus, je suis sûre qu’ils
exagèrent, ajoute-t-elle. Tu sais dire
plein de choses en anglais, n’est-ce
pas ?
— Bien sûr !
— Alors, comment on dit « bonjour » ?
— Goodbye !
— Ben voilà ! conclut Lili.
Au moment où elle termine sa phrase,
la porte s’ouvre en claquant et une
jeune femme se précipite dans l’école.
— Here I am ! s’exclame-t-elle. Just
in time !
Et elle jette un coup d’ œil à sa montre,
qui est à l’envers.

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— Vous n’êtes pas « just in time ». Vous
n’êtes pas à l’heure du tout ! proteste
la dame de l’accueil. Vous êtes même
très en retard !
Mais la jeune Américaine ne lui prête
aucune attention. Elle nous pousse vers
la sortie, ignorant le regard furieux que
lui lance Lili.

Ma mère ne croyait pas si bien dire :


Anna est la personne la plus bizarre que
j’aie jamais rencontrée !
Elle a de grandes lunettes tordues.
Sa chemise est à l’envers. Elle porte
une chaussette bleue au pied gauche
et une chaussette noire au pied droit.
— Hello, dit-elle d’une voix aiguë. My
name is Anna.

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On se dirige vers la maison. Lili se
plaint parce qu’elle a faim et qu’Anna
a oublié les biscuits.
Je la console :
— On mangera à la maison.
— Thank you, mon cher Lucas, merci,
me dit Anna. Lili, écoute ton frère ! Oh !
Ça me gratte !
Elle remue son nez. Un passant glisse
et se retrouve par terre. On l’aide à se
relever et on continue à marcher.
— Atchoum ! fait Anna.
Et un garçon devant nous tombe de
bicyclette !
Lili ouvre grand les yeux.
— Là, y a quelque chose qui cloche,
je dis.
— J’ai un rhume. A cold !

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— Mouais, fait Lili.
On arrive devant notre immeuble.
— Mais où ai-je mis les keys ?
Anna fouille dans son sac à la
recherche de ses clés. Elle sort un livre,
une pomme, un parapluie... un balai !
— Non, mais là, c’est clairement une
sorcière, chuchote Lili.
Anna se retourne alors. Un sourire
mystérieux se dessine sur ses lèvres.
— Vous parlez de witches ? De
sorcières ? Ça tombe bien, c’est
justement le sujet de notre premier
cours d’anglais.
Sans nous laisser le temps de
répondre, Anna s’assoit sur les marches
devant la porte. Elle se racle la gorge
et récite :

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À Salem, aux États-Unis,
Tout le monde avait peur des filles !
À cette époque, jadis, naguère,
On chassait les witches... sorcières !

Tout à coup, on entend un sifflement


aigu. Un genre de brume épaisse nous
enveloppe. Nos pieds quittent le sol et
le monde tourne autour de nous !
Quand la brume se dissipe, nous ne
sommes plus devant notre immeuble !
Nous nous trouvons devant une
maison en bois. Un homme portant un
grand chapeau noir à boucle et vêtu
d’un long manteau noir et de pantalons
courts se promène sur la route.
— A Puritan, explique Anna.
— Un quoi ? je demande.
— A Puritan ! Une personne religieuse.
Les habitants de Salem étaient tous
des Puritans en 1692 !
— Tu veux dire qu’on a remonté le
temps ? Qu’on est en 1692… au temps
des sorcières de Salem ?
— Yes ! Que pensez-vous de mon
premier English class ?
Il y a un long silence. Puis Lili souffle :
— Et mes biscuits, alors ?

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