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Dear Reader,
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s’entraîner à l’oral. L’anglais, c’est une
langue, pas une plaisanterie.
J’ai fait la moue tandis que Lili a levé
les yeux au ciel. Mais mes parents se
sont montrés fermes :
— Dorénavant, une jeune Américaine
viendra vous chercher, tous les jours,
après l’école. Elle vous aidera à faire les
devoirs. Mais attention : elle ne parle
presque pas un mot de français !
Lili a soupiré. Moi, j’ai demandé :
— Elle est gentille, au moins ?
— Très gentille ! a déclaré papa.
— Mais, euh... un peu bizarre, quand
même, a glissé maman.
— Comment ça ? a demandé Lili.
Mais papa a coupé court à la
discussion :
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— Vous le découvrirez vous-mêmes
ce soir !
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en observant la dame de l’accueil
composer le numéro de téléphone de
mes parents.
— Oui, et en plus, je suis sûre qu’ils
exagèrent, ajoute-t-elle. Tu sais dire
plein de choses en anglais, n’est-ce
pas ?
— Bien sûr !
— Alors, comment on dit « bonjour » ?
— Goodbye !
— Ben voilà ! conclut Lili.
Au moment où elle termine sa phrase,
la porte s’ouvre en claquant et une
jeune femme se précipite dans l’école.
— Here I am ! s’exclame-t-elle. Just
in time !
Et elle jette un coup d’ œil à sa montre,
qui est à l’envers.
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— Vous n’êtes pas « just in time ». Vous
n’êtes pas à l’heure du tout ! proteste
la dame de l’accueil. Vous êtes même
très en retard !
Mais la jeune Américaine ne lui prête
aucune attention. Elle nous pousse vers
la sortie, ignorant le regard furieux que
lui lance Lili.
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On se dirige vers la maison. Lili se
plaint parce qu’elle a faim et qu’Anna
a oublié les biscuits.
Je la console :
— On mangera à la maison.
— Thank you, mon cher Lucas, merci,
me dit Anna. Lili, écoute ton frère ! Oh !
Ça me gratte !
Elle remue son nez. Un passant glisse
et se retrouve par terre. On l’aide à se
relever et on continue à marcher.
— Atchoum ! fait Anna.
Et un garçon devant nous tombe de
bicyclette !
Lili ouvre grand les yeux.
— Là, y a quelque chose qui cloche,
je dis.
— J’ai un rhume. A cold !
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— Mouais, fait Lili.
On arrive devant notre immeuble.
— Mais où ai-je mis les keys ?
Anna fouille dans son sac à la
recherche de ses clés. Elle sort un livre,
une pomme, un parapluie... un balai !
— Non, mais là, c’est clairement une
sorcière, chuchote Lili.
Anna se retourne alors. Un sourire
mystérieux se dessine sur ses lèvres.
— Vous parlez de witches ? De
sorcières ? Ça tombe bien, c’est
justement le sujet de notre premier
cours d’anglais.
Sans nous laisser le temps de
répondre, Anna s’assoit sur les marches
devant la porte. Elle se racle la gorge
et récite :
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À Salem, aux États-Unis,
Tout le monde avait peur des filles !
À cette époque, jadis, naguère,
On chassait les witches... sorcières !