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LA GUERRE DES INVENTEURS

Dear Reader,

Avec Lucas et Lili, plonge dans un univers


plein de magie, d’Histoire et d’anglais.

Tu découvriras des épisodes de l’Histoire dont


tu n’avais peut-être jamais entendu parler !

Ce sera aussi l’occasion pour toi d’apprendre


les quelques mots en anglais glissés dans le
texte. Aucune traduction nécessaire : grâce aux
dialogues de Lucas et Lili, tu les comprendras
facilement, tout simplement en lisant l’histoire.

Enjoy the story !

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Direction éditoriale : Keren Eisenzweig
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CHAPITRE 1
PLUS D’ÉLECTRICITÉ

— Lili, Lucas ! You must help me !


Aidez-moi !
Anna, la jeune Américaine qui nous
aide à faire nos devoirs, nous appelle
du salon. Lili et moi, on se dépêche de
la rejoindre.
— Qu’est-ce qu’il...
Puis je m’arrête, stupéfait.
À travers la fenêt re du salon, on voit
quelque chose de très étrange :
Rien !

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Il est dix-huit heures et, dehors, on a
l’impression d’être en pleine nuit !
Les lumières que l’on voit d’habitude
dans la rue et aux fenêtres des autres
immeubles sont toutes éteintes.
Avant que je puisse réagir, la lumière
du salon s’éteint à son tour ! On se
retrouve plongés dans l’obscurité.
— Génial, s’exclame Lili. Il fait trop
sombre pour faire les devoirs !
— It’s serious, dit Anna. C’est sérieux.
We have no more electricity. Nous
n’avons plus d’électricité.
— Mais au moins, moi, je n’aurai pas
à faire mes devoirs, insiste Lili.
— Et tu ne pourras pas non plus
regarder des films ou appeler tes
copines, je lui rappelle.

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— Zut alors ! dit Lili. Bon, d’accord.
Qu’est-ce qu’il faut faire, Anna ?
— A big bad guy, un gros méchant qui
s’appelle Drogon, a voyagé à l’époque
des grands inventeurs. Il veut nuire à
l’électricité. We must stop him !
— Mais comment on l’arrête ?
— I will send you back in time... dans
le passé... pour rencontrer un inventeur
qui s’appelle Thomas Edison...
— Thomas Edison ! je l’interromps.
Je sais qui c’est ! C’est lui qui a inventé
l’ampoule électrique !
— Yes, it’s him ! sourit Anna. Alors,
vous êtes d’accord pour m’aider ?
— Moi, je veux bien, dit Lili. Comme
ça, au moins, je n’aurai pas à faire mes
devoirs...

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Anna nous prend chacun par la main.
Elle récite une formule magique :

Connais-tu la guerre des courants ?


Elle eut lieu il y a 130 ans.
Deux savants s’étaient bagarrés.
La raison : l’électricité !

Le salon se remplit d’une brume


épaisse. Nos pieds quittent le sol. On
commence à tourner vite, vite, vite !
Puis on retombe par terre. Mais tout
a changé !
Au lieu du parquet de notre salon, on
découvre un tapis vert, orné de fleurs
rouges. En levant la tête, je vois que
la pièce est décorée de ces mêmes
couleurs.

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Le mur est tapissé de papier peint à
rayures vertes et rouges. Les fauteuils
sont recouverts d’un tissu jaunâtre à
petits pois. Il doit y avoir une dizaine de
motifs criards dans cette pièce !
— Beurk, fait Lili.
À cet instant, un homme entre dans
la pièce. Il est vêtu d’une longue veste
blanche, similaire à celle d’un docteur.
Ses cheveux sont décoiffés, ses lunettes
de travers.
— Success ! s’exclame-t-il. Success !
Je le regarde, confus.
Pourquoi est-il si content, au lieu
d’être surpris par notre apparition
soudaine ? Vite, je repense à mes
cours d’anglais. Avec hésitation, je me
présente, ainsi que Lili :

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— My name is Lucas. My sister’s
name is Lili. It’s nice to meet you.
Mais l’homme ne prête pas attention
à la main que je lui tends. Il nous
examine de très près.
— Yes, murmure-t-il. It’s magic !
Cet homme parle de magie ! Il doit
penser que c’est grâce à lui que nous
sommes soudain apparus !
— No, je proteste.
Mais il semble distrait et ne m’écoute
pas.
— Follow me, nous invite-t-il.
Il nous emmène dans une autre salle.
Nous nous arrêtons, stupéfaits.
Des inventions bizarres s’étalent
autour de nous à perte de vue. Je n’en
reconnais pas la plupart. Mais certaines

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ressemblent un peu à des objets que
j’utilise tous les jours !
Lili s’arrête devant une boule en verre
avec un petit fil de métal à l’intérieur.
Elle s’exclame :
— C’est vous, l’inventeur de l’ampoule ?
Vous êtes Thomas Edison ?
En entendant ce nom, l’homme
sursaute et nous lance un regard
foudroyant :
— Edison ? He is my enemy. My name
is Nicola Tesla !
— Edison, votre ennemi ? je balbutie.
Mais il ne répond pas à ma question.
Il nous tire brutalement par la manche
et nous jette hors de sa maison !
Pendant quelques minutes, Lili et
moi, on se regarde, bouche bée.

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Pourquoi l’homme nous a-t-il jetés
dehors ? Est-il fou ?
En regardant autour de nous, notre
surprise grandit encore !
On se trouve dans une grande rue
pavée, parcourue par des carrioles
attelées à des chevaux.
De temps en temps passent des
voitures normales, mais elles ne
ressemblent pas du tout à celles que
j’ai l’habitude de voir !
La ville est bien sale : les chevaux
s’arrêtent où ils veulent pour faire leurs
besoins. Les immeubles sont noircis de
suie et de poussière, et les habitants
jettent leurs déchets par la fenêtre.
Lili se pince les narines :
— Ça pue !

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À cet instant, une voiture manque
de nous écraser ! Vite, j’attrape Lili par
la manche et je cherche le passage
piéton : mais il n’y en a pas.
D’ailleurs, il n’y a pas non plus de feu
ou de panneau de signalisation. Les
voitures roulent n’importe comment
et les passants traversent quand
ils peuvent. Heureusement que ces
voitures étranges ne vont pas plus vite
que des chevaux !
J’entraîne Lili vers une rue plus calme.
Puis, essoufflé par notre course, je
m’appuie contre un immeuble. Lili, elle,
s’apprête à faire de même contre un
poteau.
Mais un garçon qui passe à côté
hurle :

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— Stop ! Don’t touch it !
Lili et moi, on échange un regard
perplexe.
— Pourquoi ne veut-il pas que je
touche à ce poteau ? s’étonne-t-elle.
— Electricity. Water. Danger !
En levant les yeux, je découvre un
câble électrique pendant du haut du
poteau, et, à nos pieds, une flaque
d’eau boueuse.
Lili ne comprend toujours pas.
— L’électricité, ce n’est pas dangereux,
quand même, proteste-t-elle.
— Yes! Danger ! insiste le garçon.
Electricity is very dangerous !
S’il le dit, je suppose que c’est vrai. Je
remercie le garçon :
— Thank you !

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Il soulève sa casquette en signe
d’adieu, et continue son chemin.
Puis je tire Lili loin de la flaque
d’eau. Les choses étaient bien plus
dangereuses, il y a 130 ans !
Lili, elle, ne pense déjà plus aux mots
étranges du garçon. Ses yeux sont fixés
sur une lumière brillante provenant
d’une porte entrouverte.
— Viens, dit-elle en prenant ma main.
Allons voir ce que c’est.
Avant que je puisse l’en empêcher,
elle m’entraîne à l’intérieur !
Je la suis le long d’un couloir étroit.
Elle ouvre une porte et on se retrouve
dans une cour. Quelques dizaines
de personnes sont installées sur des
chaises. Mais elles ne nous remarquent

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pas : toute leur attention est portée vers
une extrémité de la salle. Un homme
active la manivelle d’un énorme boîtier
sur trépied : je comprends qu’il s’agit
d’une caméra.
Lili et moi, on s’assoit discrètement
sur deux sièges vides. Va-t-on assister
à un spectacle ?
Un instant plus tard, nous entendons
des bruits de pas tonitruants.
C’est un éléphant !
Lili sautille de joie :
— Un cirque ! C’est un cirque ! On va
voir un cirque !
Quant à moi, j’ai un mauvais
pressentiment : pourquoi l’éléphant
est-il attaché par d’épaisses cordes ?
Pourquoi n’y a-t-il pas d’enfants dans

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le public, seulement des adultes aux
regards sévères, prenant des notes ?
L’éléphant est tenu en place par les
cordes. Il ne peut pas bouger. Il essaie
quand même de se débattre.
Puis une épaisse fumée s’élève et
enveloppe l’animal. Un instant plus
tard, il s’écroule.
— Bravo, Thomas Edison ! Good job !
s’écrient quelques membres du public.
Lili a les larmes aux yeux :
— Thomas Edison a tué un éléphant !
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