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Etape N°1 - Déterminer les besoins électriques

L'évaluation des besoins électriques est une étape primordiale. Elle va permettre de dimensionnement au plus juste la
puissance du champ photovoltaïque et la capacité du parc de batteries.

L'objectif de cette étape est de connaître la consommation électrique journalière du site, exprimée en kWh/jour. La
méthodologie consiste, dans un premier temps, à effectuer un inventaire des appareils électriques, puis dans un
deuxième temps, à estimer leur durée journalière d'utilisation.

Cette étape est néanmoins très délicate car il convient de connaître les habitudes de consommation électrique des
utilisateurs.

Inventaire des appareils électriques


La famille souhaite s'équiper des appareils électriques suivants :

Un réfrigérateur
D'une capacité de 300L, il fonctionnera continuellement. Sa classe
énergétique est A+++. D'après la fiche technique, la puissance électrique
est de PN = 90W.
Les réfrigérateurs fonctionnent selon un cycle marche/arrêt (≈ 5 minutes
/ 15 minutes). Au démarrage de chaque cycle, il y a un pic de puissance.
La valeur de ce pic n'est pas précisée dans la documentation du
réfrigérateur. On prendra la valeur par défaut 5×PN, soit 450 W..

Puissance de démarrage/maximale : 450 W


Puissance nominale : 90 W
Consommation : 720 Wh/jour

Un congélateur
D'une capacité de 350 L, il fonctionnera continuellement. Sa classe
énergétique est A+++. D'après la fiche technique, la puissance électrique
est PN = 100 W.
Les congélateurs fonctionnent selon un cycle marche/arrêt (≈ 5 minutes /
15 minutes). Au démarrage de chaque cycle, il y a un pic de puissance. La
valeur de ce pic n'est pas précisée dans la documentation du congélateur.
On prendra donc la valeur par défaut 2.5×PN, soit 250 W.

Puissance de démarrage/maximale : 250 W


Puissance nominale : 100 W
Consommation : 800 Wh/jour

Une machine à laver


Il y aura une machine à laver d'une capacité de 6 kg. Son profil de
puissance présente un pic à 2 200 W.
La principale consommation d'énergie étant due au chauffage de l'eau par
résistance électrique, il a été décidé de raccorder la machine à laver au
réseau d'eau chaude solaire. Cela permet de baisser la consommation
électrique de la machine à laver de près de 50%.
Il s'agit d'une machine à laver de classe A. Sa consommation d'énergie
pour un cycle de lavage complet est finalement de 800 Wh/cycles. Il est
prévu de réaliser un cycle de lavage par jour au maximum.
Puissance de démarrage/maximale : 1 500 W
Puissance nominale : 500 W
Consommation : 800 Wh/jour

L'éclairage
La maison est constituée d'un salon, d'une cuisine, d'un couloir, de 3
chambres et de 2 salles de bains. L'éclairage est constitué des éléments
suivants :
→ Salon : 1 tube LED de 20 W
→ Cuisine : 2 ampoules LED de 5 W chacune et 1 tube LED de 20 W.
→ Couloir : 2 tubes LED de 20 W
→ Chambres : 1 ampoule LED de 5 W et 1 ampoule de 2W pour chacune
des 3 chambres
→ Salles de bains : 1 tubes LED de 20 W

Puissance de démarrage/maximale : 131 W


Puissance nominale : 131 W
Consommation : 400 Wh/jour en hiver / 250 Wh/jour en été

Ordinateur
La famille disposera de 2 ordinateurs portables. La puissance électrique
indiquée sur les étiquettes annoncent une puissance de 90 W en
utilisation pour chacun des 2 ordinateurs. En mode veille, les ordinateurs
consomment 10 W.

Puissance de démarrage/maximale : 90 W
Puissance nominale : 90 W
Consommation : 500 Wh/jour

Télévision
Il y aura 1 téléviseur dans le salon. La puissance électrique indiquée sur la
fiche technique est de 60 W en utilisation.

Puissance de démarrage/maximale : 60 W
Puissance nominale : 60 W
Consommation : 400 Wh/jour

Sèche-cheveux
Un sèche-cheveux, d'une puissance de 1200 W (indiqué sur l'appareil) est
utilisé tous les matins pendant 30 minutes.

Puissance de démarrage/maximale : 1 200 W


Puissance nominale : 1 200 W
Consommation : 600 Wh/jour
Four micro-ondes
La famille souhaite s'équiper d'un four micro-onde. La puissance est
indiquée à 800 W. Il est prévu une durée de fonctionnement de 30
minutes par jour.

Puissance de démarrage/maximale : 1 600 W


Puissance nominale : 800 W
Consommation : 400 Wh/jour

Aspirateur
Pour le nettoyage, la maison sera équipée d'un aspirateur. La puissance
électrique est indiquée à 2000 W, ce qui correspond à la puissance
maximale. L'aspirateur sera amené à fonctionner occasionnellement 30
minutes par jour.

Puissance de démarrage/maximale : 2 000 W


Puissance nominale : 1 000 W
Consommation : 500 Wh/jour

Bilan de puissance et d'énergie


L'inventaire précédent nous permet de dresser un bilan de puissance et d'énergie.

Puissance de démarrage/maximale : 7.3 kW

Puissance nominale : 4 kW

Puissance nominale foisonnée : 3.3 kW

Consommation journalière : 5.12 kWh/jour en hiver 4.97 kWh en été.

Entre l'été et l'hiver, la consommation énergétique journalière varie de 3% environ. Cela provient du fait que l'éclairage
est le seul poste de consommation qui dépend de la saison et, grâce à la technologie LED très faible consommatrice
d'énergie, sa consommation est négligeable par rapport aux autres postes. Dans ce cas, nous pourrons considérer que
la consommation énergétique est constante au fil des saisons, de l'ordre 5.05 kWh/jour.

Il s'agit ici de déterminer la puissance crête du champ photovoltaïque, et de réaliser le calepinage des modules
photovoltaïques en toiture.

Evaluation du gisement solaire


Le gisement solaire, c'est-à-dire l'énergie solaire disponible, dépend de la localisation mais également de l'inclinaison et
de l'orientation du champ photovoltaïque.

=> Orientation
En France, et plus généralement dans tout l'hémisphère Nord, on privilégie toujours une orientation du champ
photovoltaïque vers le Sud. Ainsi, il convient d'identifier où se trouve le Sud par rapport au site.

Dans notre étude de cas, il apparaît qu'un pan de toiture est mieux orienté que l'autre. C'est sur cette partie de toiture
que devra être implanté le champ photovoltaïque. Il sera ainsi mieux exposé aux rayonnements du soleil, tout-au-long
de l'année.

A l'aide d'une boussole, on mesure précisément l'orientation de ce pan de toiture (30° Ouest).

Orientation de la toiture du bâtiment

=> Inclinaison
Il convient également de mesurer l'inclinaison du pan de toiture destiné à recevoir le champ photovoltaïque. Cette
mesure s'effectue simplement grâce à un clinomètre. Nous mesurons une inclinaison de 17°.
Inclinaison de la toiture du bâtiment

=> Localisation
Dans la cadre de l'étude de cas que nous traitons dans ce chapitre, le site étudié se situe dans les environs de Lyon en
France.

=> Détermination du gisement solaire


Les 3 données précédentes vont nous permettre de déterminer le gisement solaire du site. Pour ce faire, nous utilisons
les données de l'Institut National de l'Energie Solaire (INES) à travers son site
internet http://ines.solaire.free.fr/gisesol_1.php.

Après avoir indiquer la localisation (Lyon) ainsi que l'inclinaison (15°) et l'orientation (30° Ouest), nous obtenons les
valeurs de l'irradiation solaire sous la forme d'un tableau mensuel :

Données d’irradiation solaire (en kWh/m²/an) à Lyon (inclinaison 15°, orientation : 30° Oest), d’après le
site http://ines.solaire.free.fr/gisesol_1.php

Calcul de la puissance crête du champ photovoltaïque


A partir du calcul de la consommation journalière et des données d'irradiation solaire, nous pouvons calculer la
puissance crête nécessaire au bon fonctionnement de l'installation photovoltaïque, mois par mois, en appliquant la
formule suivante :
Calcul du ratio de performance PR

Comme les modules seront posés en surimposition, nous considérons que le champ photovoltaïque sera normalement
ventilé. Ainsi, nous évaluons le ratio performance PR = 0.65.

Nous effectuons donc les calculs mois par mois, dans le tableau ci-dessous :
Mois de l'année Calcul de la puissance crête nécessaire

Janvier Pc ≥ (5.05 × 1)/(1.16 × 0.65) = 6.7 kWc


Février Pc ≥ (5.05 × 1)/(2.1 × 0.65) = 3.7 kWc
Mars Pc ≥ (5.05 × 1)/(3.54 × 0.65) = 2.2 kWc
Avril Pc ≥ (5.05 × 1)/(4.76 × 0.65) = 1.6 kWc
Mai Pc ≥ (5.05 × 1)/(5.4 × 0.65) = 1.4 kWc
Juin Pc ≥ (5.05 × 1)/(5.97 × 0.65) = 1.3 kWc
Juillet Pc ≥ (5.05 × 1)/(6.39 × 0.65) = 1.2 kWc
Août Pc ≥ (5.05 × 1)/(5.26 × 0.65) = 1.5 kWc
Septembre Pc ≥ (5.05 × 1)/(3.96 × 0.65) = 2.0 kWc
Octobre Pc ≥ (5.05 × 1)/(2.52 × 0.65) = 3.1 kWc
Novembre Pc ≥ (5.05 × 1)/(1.26 × 0.65) = 6.2 kWc
Décembre Pc ≥ (5.05 × 1)/(0.8 × 0.65) = 9.7 kWc
Evolution de le puissance crête nécessaire au bon fonctionnement de l'installation, en kWc

On constate qu'une puissance crête de 2.2 kWc est suffisante pour assurer les besoins électriques pendant les mois de
mars à septembre (60% de l'année).

Par contre, durant le mois de décembre, la puissance crête nécessaire est de 9.7 kWc. Avec cette puissance, on
couvrirait la totalité des besoins du site. Néanmoins, une telle puissance est surdimensionnée pour le reste de l'année.

=> Etude de la solution avec groupe électrogène


Une alternative est de conserver le champ photovoltaïque de 2.2 kWc et d'ajouter un groupe électrogène (de 3 kW par
exemple) comme une source d'appoint. Le surcoût serait cette fois-ci de 1 000 €.
Afin d'évaluer la pertinence économique d'une telle solution, il convient de calculer la consommation de carburant du
groupe électrogène. Nous calculons que le groupe électrogène devra fournir l'énergie d'appoint suivante :
Mois Energie d'appoint (1)(kWh/jour) Carburant Litres/mois (2) € TTC/mois (3)

10.5 litres/mois
Janvier 3.4 kWh/jour
16 €/mois
6.2 litres/mois
Février 2 kWh/jour
9.5 €/mois
4.3 litres/mois
Octobre 1.4 kWh/jour
6.5 €/mois
9.9 litres/mois
Novembre 3.2 kWh/jour
15 €/mois
11.7 litres/mois
Décembre 3.8 kWh/jour
17.5 €/mois
42.6 litres/an
TOTAL 414 kWh/an
65 €/an
(1) L'énergie d'appoint est déterminée en calculant dans un 1er temps l'énergie produite par le champ
photovoltaïque de 2.2 kWc par la formule EElec=(Pc × Ei × PR)/Pi. La différence avec les besoins (ici 5.05 kWh/jour)
représente alors l'énergie d'appoint.
(2) Ratio : 9.7 kWh/litres, rendement de conversion électrique : 90%
(3) Ratio : 1.5 € TTC/litres

La présence du groupe électrogène induirait donc un surcout de carburant d'environ 65 € par an.
Solution 1 : Champ Solution 2 : Champ photovoltaïque de 2.2 kWc + un
photovoltaïque de 9.7 groupe électrogène de 3 kW
kWc

Couvre 100 % des besoins Couvre 80 % des besoins annuels, les 20 % restants
annuels sont couverts par le groupe électrogène

Coût du champ
19 000 € 5 000 €
photovoltaïque
Coût du groupe
0€ 1 000 €
électrogène
Coût d'exploitation
0 €/an 65 €/an
(carburant)
Analyse comparative en coût global des 2 solutions

La solution 2, intégrant un groupe électrogène, semble la plus adaptée d'un point de vue économique, car elle permet
une économie d'investissement de près de 13 000 € bien plus avantageuse que le coût d'exploitation qui en résulte (65
€/an).

On décide donc de mettre en place un champ photovoltaïque de 2.2 kWc couplé avec un groupe électrogène.
L'énergie photovoltaïque permettra alors de couvrir près de 78 % des besoins électriques du site, le reste étant
fournie par le groupe électrogène.
Intégration du champ photovoltaïque
Maintenant que nous avons déterminé la puissance crête du champ photovoltaïque, il convient d'implanter les modules
sur le site.

Dans notre étude de cas, nous avions précédemment repéré qu'un pan de toiture est mieux orienté que l'autre. C'est
sur cette partie de toiture que devra être implanté le champ photovoltaïque.

Compte-tenu de la trajectoire du soleil, ce pan sera ainsi mieux exposé aux rayonnements du soleil, tout-au-long de
l'année.

=> Relevé des dimensions de la toiture


Les dimensions de la toiture, mesurés directement sur site, sont les suivantes :

Dimensions de la toiture (à relever lors de la visite du site)

Dans cette étude de cas, nous noterons l'absence d'obstacle en toiture (cheminée, puits de lumière, etc.), ce qui
simplifie la tâche.

=> Choix & Dimensions des modules photovoltaïques


Le choix des modules photovoltaïques dépend dans un premier temps, de la technologie du régulateur, et dans un
deuxième temps de la tension du système (à savoir la tension du parc de batteries).

Le diagramme suivant indique le raisonnement à suivre pour le choix des modules photovoltaïques :
Régulateur avec MPPT Tous les modules photovoltaïques peuvent être installés
UBatterie = 12 V
Choisir des modules à 36 cellules en constituant des chaînes d'un seul module
UBatterie = 24 V
Choisir des modules à 72 cellules en constituant des chaînes d'un seul module OU
Tous les modules
Choisir des modules à 36 cellules en constituant des chaînes de 2 modules en série.
photovoltaïques
UBatterie = 48 V
Choisir des modules à 72 cellules en constituant des chaînes de 2 modules en série
OU Choisir des modules à 36 cellules en constituant des chaînes de 4 modules en
série.
Choix des modules photovoltaïques en fonction de la tension du parc de batteries

Dans notre étude de cas, nous choisissons un régulateur MLI disposant de la fonction MPPT. En conséquence, il n'y a
pas de contrainte vis-à-vis du choix des modules photovoltaïques (et notamment son nombre de cellules). Nous
choisissons, en l'occurrence, un module photovoltaïque présent sur le marché. La fiche technique nous indique les
éléments suivants :

Fiche technique des modules photovoltaïques sélectionnés

Nous notons également que la puissance crête d'un module est de 185 Wc. Par conséquent, il conviendra de mettre en
place 12 modules pour atteindre la puissance crête recherchée (2.2 kWc). La puissance crête de l'installation sera alors
exactement de 12 × 185 = 2 220 Wc = 2.22 kWc.

=> Calepinage des modules photovoltaïques en toiture


En photovoltaïque, le calepinage consiste à déterminer l'implantation des modules sur la toiture. Rappel : Dans notre
étude de cas, nous devons implanter 12 modules photovoltaïques.

Pour ce projet, les modules seront fixés en surimposition, c'est-à-dire qu'ils seront posés par dessus de la couverture
existante.

La dimension de pose est différente de la dimension géométrique du module. En effet, la dimension de pose prend en
compte l’espace entre les modules, lorsque ceux-ci sont installés. La dimension de pose dépend du système de fixation
choisi. Dans notre exemple (système SCHUCO PV Light), l’espace entre les modules est donné ci-dessous :
Espace entre les modules

Par conséquent, les dimensions de pose des modules sont

Dimensions de pose du module


Lpose=1.615 m
lpose=0.922 m

Par ailleurs, deux configurations de pose des modules sont possibles :

Configuration paysage & portrait

Compte-tenu des dimensions de pose calculées précédemment, il apparaît que nous pourrions installer 1 ligne de 12
modules en mode portrait, ou bien 3 lignes de 4 modules en mode paysage :

1) Implantation des 12 modules photovoltaïques en 2) Implantation des 12 modules photovoltaïques en


configuration "paysage" configuration "portrait"

Pour des raisons de simplicité de câblage, nous choisissons l'implantation des 12 modules en mode paysage. Par
ailleurs, ce choix sera confirmé lors du dimensionnement du régulateur car nous verrons que les propriétés électriques
de celui-ci permettent de câbler au maximum 4 modules en série et 4 chaînes en parallèle.

Etape N°3 - Dimensionner le parc de batteries

Etape N°2 - Dimensionner le champ photovoltaïque


L'étape N°3 consiste à dimensionner le parc de batteries, à savoir déterminer sa tension (en V) et sa capacité (en Ah).

Choix de la tension du parc de batteries


Nous avons démontré dans le chapitre Choix de la tension du parc de batteries que la tension du parc de batteries se
calcule par la formule suivante :

Avec :

ρ : résistivité du
matériau conducteur
(cuivre ou aluminium)
Paramètre connu
dans les conditions de
Nous utiliserons des câbles en cuivre, donc : ρ = 0.01851 Ω.mm²/m pour un
température
conducteur en cuivre sous 20°C.
d’exploitation, exprimée
en Ω.mm²/m.

Paramètre connu
Il convient d'évaluer la longueur L des câbles entre le parc de batteries et
l'onduleur. Pour cela, on se réfère au plan d'implantation des différents composants
:

2×L : Longueur aller-


retour des câbles entre
le parc de batteries et
l'onduleur, exprimée en
m.

Dans cette configuration, la longueur L des câbles entre le parc de batteries et


l'onduleur est L = 3 mètres.

P : Puissance électrique
Paramètre connu
nominale traversant les
Le bilan de puissance effectué précédemment nous indique une puissance
câbles, exprimée en W.
nominale P = 4 kW.

S : Section des câbles,


exprimée en mm². Paramètre inconnu à ce stade du projet
La section des câbles n'a pas encore été calculée, néanmoins nous limitons la
section des câbles à S=35 mm², afin de ne pas augmenter le budget lié au câblage,
et également pour se conformer aux borniers du régulateur.

ε : Chute de tension
Paramètre connu
maximum tolérée dans
Afin d'assurer un fonctionnement optimum de la régulation du parc de batteries, la
les câbles, exprimée en
chute de tension entre le parc de batteries et le régulateur devra être au maximum
%
de 1%, soit ε = 0,01.

On applique donc la formule :

Nous prendrons donc la valeur standard directement supérieure, à savoir :

UBatterie = 48 V

Sous cette tension de 48 V, la section des câbles entre le parc de batteries et l'onduleur se déduit en exprimant la
section S en fonction des autres paramètres :

Donc : S = (0.01851 × 2 × 3 × 4 000) / (48² × 0.01) = 19.3 mm². Par conséquent, sous une tension de 48 V, et afin de
respecter une chute de tension de 1%, la section des câbles entre le parc de batteries et l'onduleur devra être au
minimum de 25 mm² (section commercial directement supérieure à 19.3 mm²).

Par ailleurs, sous une tension de 48 V et une puissance nominale de 4 000 W, le courant circulant dans les câbles vaut
83 A (4 000 / 48). Il convient de vérifier qu'un câble de 25 mm² peut supporter un tel courant. Pour ce faire, on se
reporte au tableau ci-dessous.
Le courant admissible d’un câble en cuivre de section 25 mm² est de 129 A, ce qui est bien supérieur aux 83 A calculés.

Calcul de la capacité du parc de batteries


Le calcul de la capacité du parc de batteries s'effectue grâce à la formule suivante :

=> Détermination de l’énergie journalière consommée E Besoin


Nous avions calculé des besoins journaliers de 5.05 kWh/jour. Il convient d'exprimer cette valeur en Ah/jour. La tension
étant de 48 V, le calcul est donc le suivant :
EBesoin = (5.05 kWh/jour)/(48 V) × 1 000 = 105 Ah/jour

=> Détermination de l’autonomie de réserve NJ souhaitée


Nous souhaitons une autonomie de 15 jours. Cela signifie que la batterie peut alimenter, indépendamment du champ
photovoltaïque, les équipements électriques définis dans le tableau précédent pendant 15 jours de suite.

=> Détermination de la profondeur maximale de décharge PD


Les décharges profondes sont préjudiciables pour la durée de vie des batteries au plomb. Conformément aux
préconisations du chapitre Choix de la tension du parc de batteries, nous choisissons une profondeur maximale de
décharge de 90%, soit PD = 90%.

=> Détermination du coefficient de température KD


Nous considérons, dans cet exemple, que la batterie sera amenée à fonctionner à -10°C (en hiver par exemple), il
convient d’appliquer le coefficient correctif KT(C) = 0.85, d'après le tableau suivant (donnée constructeur) :

Température de fonctionnement des batteries -20 °C -10 °C 0°C 10°C 20°C 30°C 40°C 50°C

Coefficient correctif (appliqué à C360) 0.80 0.85 0.90 0.95 1 1.04 1.1 1.13

=> Calcul de la capacité nominale de la batterie


Appliquons simplement la formule précédente :

C15×24 = (15 × 105)/(0.9 × 0.85)

C360 = 2 059 Ah

Ainsi, la capacité C360 de la batterie doit être au moins de 916 Ah. On peut alors en déduire la valeur de la
capacité nominale C10 par la relation : C10 ≈ 61% × C360, soit C10 ≈ 1 256 Ah.

Etape N°4 - Choix du régulateur de charge/décharge du


parc de batteries

Etape N°3 - Dimensionner le parc de batteries

Choix de la technologie de régulation


Dans notre étude de cas, nous choisissons un régulateur MLI disposant de la fonction MPPT. Les raisons qui motivent
notre choix sont les suivantes :
• Avec un régulateur MPPT, il y a moins de contraintes vis-à-vis de la tension du champ photovoltaïque. Par
conséquent, le câblage des modules sera plus simple.
• On améliore l'efficacité de l'installation photovoltaïque de l'ordre de 15%. Cela est pertinent d'une part
parce que la puissance du champ photovoltaïque dépasse 1 kWc (dans notre étude de cas, la puissance est
de 2.2 kWc), et d'autre part car la température du site est très basse en hiver (en climat froid, la tension des
modules photovoltaïques augmente, ce qui pénalise l'efficacité en l'absence de système MPPT).
• Le surcout du régulateur MPPT par rapport à un régulateur MLI classique (de même puissance) est de
l'ordre de 400 € HT, ce qui reste acceptable vis-à-vis du budget global.
Dimensionnement du régulateur
Ainsi qu'expliqué dans le chapitre Choix du régulateur, le dimensionnement du régulateur s'effectue selon les 4 critères
suivants.

N° Critère de dimensionnement Risques en cas de non-respect

- Coupures répétitives du régulateur


(protection interne).
La puissance maximale du champ photovoltaïque doit
① - Le MPPT se cale sur un point de
être inférieure à la puissance nominale du régulateur.
fonctionnement qui est différent du point de
puissance maximum du champ photovoltaïque.

La tension à vide du champ photovoltaïque (majorée - Coupures répétitives du régulateur


② par le coefficient de sécurité) doit être inférieure à la (protection interne).
tension maximale admissible par l'onduleur. - Endommagement du régulateur.

- Coupures répétitives du régulateur.


Le courant de sortie du champ photovoltaïque ne doit
- Le MPPT se cale sur un point de
③ pas dépasser le courant maximal admissible par le
fonctionnement qui est différent du point de
régulateur.
puissance maximum du champ photovoltaïque.

Le régulateur doit être compatible avec la tension du


④ - Disfonctionnement de la régulation.
parc de batteries.

Critères de dimensionnement d'un régulateur dans une installation photovoltaique autonome

Traitons chacune de ces 4 exigences.

=> ① Compatibilité en puissance


La puissance maximale du champ photovoltaïque est de 2 200 Wc. Nous envisageons d'utiliser un régulateur de la
marque STECA. Nous identifions alors, dans son catalogue des régulateurs solaires, un régulateur MPPT présentant
une puissance nominale proche de 3 300 W (défini dans l'Etape N°1 - Déterminer les besoins électriques. Nous trouvons
par suite que le régulateur Steca Tarom MPPT 6000 peut convenir.

En effet, la fiche technique de ce régulateur indique une puissance nominale de 3 400 W, ce qui est compatible avec la
valeur de la puissance maximale du champ photovoltaïque (2 200 Wc).
Fiche technique du régulateur - Puissance nominale

=> ② Compatibilité en tension


D'après la fiche technique du régulateur, la tension à vide du champ photovoltaïque ne doit pas dépasser 200 V.
Fiche technique du régulateur - Tension maximale du champ photovoltaïque

Or, le champ photovoltaïque sera constitué de 12 modules. Chacun de ces modules présente une tension à vide de 40
V dans les conditions STC (voir fiche technique des modules présentée précédemment). A la température de service
minimale (-10°C), il convient d'appliquer un coefficient de sécurité égale à 1.14 (voir tableau de sécurité prenant en
compte l'élévation de la tension lorsque la température des cellules diminue). On considérera donc une tension à vide de
1.14×40=45.6V. Ainsi, pour ne pas dépasser la tension maximale de 200 V, le nombre maximal de modules en série
vaut 200/45.6=4,4. Avec ce régulateur, nous pourrons câbler des chaines de 4 modules en série au maximum.

=> ③ Compatibilité en courant


D'après la fiche technique du régulateur, le courant du champ photovoltaïque ne doit pas dépasser 30 A.
Fiche technique du régulateur - Courant du champ photovoltaïque

Les modules photovoltaïques présentent un courant de court-circuit Icc de 5.8 A dans les conditions STC (voir fiche
technique des modules présentée précédemment). Il convient d'appliquer le coefficient de sécurité égale à 1.25. On
considérera donc un courant de court-circuit de 1.25×5.8=7.25A. Ainsi, pour ne pas dépasser le courant maximal de 30
A, le nombre maximal de chaînes en parallèle vaut 30/7.25=4,1. Avec ce régulateur, nous pourrons câbler 4
chaines en parallèle au maximum.

=> ④ Compatibilité avec la tension des batteries


La tension du parc de batteries étant de 48 V, nous vérifions bien que le régulateur est adaptée à cette valeur.

Câblage des modules photovoltaïques


Les propriétés électriques du régulateur nous permettent de câbler au maximum 4 modules en série et 4 chaînes en
parallèle. Comme le régulateur que nous avons sélectionné dispose de 2 entrées pour le champ photovoltaïque, il vient
que le câblage le plus intéressant est composé de 2 chaînes de 3 modules en série (pour chacune des 2 entrées).

Câblage des modules photovoltaïques

Etape N°5 - Calculer la section des câbles de l'installation


photovoltaïque autonome

Etape N°4 - Choix du régulateur

Indépendamment de l'aspect économique, et ainsi qu'expliqué dans le chapitre Dimensionnent des câbles
photovoltaïques, le choix de la section des câbles de l'installation s'effectue selon 2 critères majeurs :

• La chute de tension tolérée.


• Le courant maximale admissible dans les câbles.
Câbles côté champ photovoltaïque
Le calcul des section de câbles du champ photovoltaïque ne peut se faire qu'en connaissant au préalable un certain
nombre de paramètres, récapitulés ci-dessous :

• Les modules utilisés présentent les propriétés électriques suivantes (rappel, voir fiche technique des
modules présentée précédemment) :
• UMPP = 33.7 V,
• IMPP = 5.49 A,
• ICC = 5.8 A;
• Le champ photovoltaïque est constitué de 4 chaînes de 3 modules en série, soit un total de 12 modules.
• Les longueurs des câbles sont les suivantes :
• Entre le champ PV et la boite de jonction Entre la boite de jonction et le régulateur

Groupe PV
L1 = 3 m / L 2 = 4 m L3 = 6 m
N°1

Groupe PV
L'1 = 3 m / L'2 = 4 m L'3 = 12 m
N°2

Illustration

Détermination des longueurs de câbles côté Champ photovoltaïque, pour le calcul de la section

Effectuons le calcul de la section des câbles :

Section calculée (chute de


Courant Tension Longueur totale des tension ε=0.01)
Portion
IMPP (A) UMPP (V) câbles (m)

Portion A
1 × IMPP = 5.49 3 × UMPP =
entre champ PV et boite L 1 + L2 = 7 m S=0.88 mm²
de jonction
A 101.1 V

Portion B
2 × IMPP = 3 × UMPP =
entre boite de jonction et 2 × L3 = 24 m S=6.03 mm²
régulateur
10.98 A 101.1 V

Calcul des sections de câbles pour chaque portion du circuit

A partir des sections calculées dans le tableau précédent, il convient ensuite de choisir la section commerciale
supérieure et de calculer la chute de tension associée.

Chute de tension ε
Section calculée (chute de tension Section calculée
Portion
ε=0.01) proposée

Portion
S=0.88 mm² S1=2.5 mm² ε1 = 0.0035 = 0.35 %
A
Chute de tension ε
Section calculée (chute de tension Section calculée
Portion
ε=0.01) proposée

Portion
S=6.03 mm² S2=10 mm² ε2 = 0.0060 = 0.60 %
B

Calcul des chutes de tensions pour chaque portion du circuit

Nous venons, dans le tableau ci-dessus, de calculer la chute de tension sur chacune des portions du circuit électrique
de la partie Champ photovoltaïque. Pour calculer la chute de tension sur l’ensemble de ce circuit, il convient d’ajouter
les chutes de tension. Ainsi, dans notre exemple, la chute de tension totale côté Champ Photovoltaïque vaut : ε = ε 1 +
ε2 = 0.95 %

La chute de tension totale côté Champ Photovoltaïque est bien inférieure à 1%.

Par ailleurs, il est important de vérifier que le courant admissible IZ des câbles est bien supérieur au courant d'emploi, à
savoir 1.25×ICC. Par ailleurs, comme il n'y a que 2 chaînes PV en parallèle (pour chacun des 2 trackers indépendants),
le phénomène de courant retour n'est pas en prendre en compte dans ce cas.

Il convient donc de choisir, en amont de la boîte de jonction, des câbles capables de supporter un courant égal à 1.25 ×
ICC. De ce fait, le courant admissible des câbles IZ doit respecter la condition suivante : IZ > 7,25 A.

Concernant les câbles entre la boîte de jonction et l’onduleur, les courants de chacune des chaînes s’ajoutant (mise en
parallèle), le courant susceptible de circuler dans ces câbles est 2 × 1.25 × I CC. On choisira donc des câbles dont le
courant admissible respecte la condition suivante : IZ > 14,5 A.

Nous devons donc à présent vérifier que les câbles, dont la section a été précédemment calculée, présente
effectivement un courant admissible IZ respectant les contraintes ci-dessus.

Pour connaître le courant admissible IZ des câbles, nous supposerons que :

• la température ambiante est de 80°C (zone située sous les modules → fortes températures)
• Les câbles sont tous posés de façon adjacente sur la paroi
La valeur du courant admissible des câbles est indiqué dans le chapitre Courant admissible des câbles.

Ainsi, les câbles de section 2.5 mm² et de 10 mm² peuvent supporter respectivement un courant maximal de 27 A et de
66 A. Nous récapitulons les données dans le tableau ci-dessous :

Section des Courant admissible IZ dans Courant d’emploi maximal


Portion IZ ≥ IB ?
câbles (mm²) les câbles (A) (A) IB=1.25×ICC

Portion
2.5 mm² 27 A 7.25 A OUI
A

Portion
10 mm² 66 A 14.5 A OUI
B

Validation de la section des câbles vis-à-vis du courant admissible


Nous constatons donc que dans chacune des portions, le courant admissible I Z est bien supérieur au courant d’emploi
maximal. Les sections de câbles calculés sont donc validées :

Récapitulatif des sections de câbles calculées et validées

Câbles côté parc de batteries


Ce calcul a déjà été effectué dans le cadre du calcul de la tension du parc de batteries.

Câbles côté récepteurs électriques


=> Entre la parc de batteries et l'onduleur
La méthode ne change pas. On applique la formule suivante :

Avec :
• ρ1 : Résistivité du matériau conducteur (cuivre ou aluminium) en service normal. Conformément au guide
de l’UTE C15-712-2 et de la partie 5-52 de la NF C 15-100, ρ11=1.25×ρ0 où ρ0 est la résistivité du conduction
à 20°C. On exprimera la résistivité en Ω.mm²/m. ρ1 = 0.02314 O.mm²/m.
• 2×L : Longueur du câble (m) aller-retour entre le parc de batteries et l'onduleur. Dans notre étude de cas,
cette longueur vaut L=1 m. Attention : la longueur à considérer est la suivante :

Longueur des câbles entre le parc de batteries et l'onduleur, pour le calcul de la section

• S : Section du câble (mm²)


• I : Courant circulant dans le câble (A). Il s'agit du courant d'emploi I B. Pour calculer sa valeur, il convient de
diviser la puissance nominale consommée (= 3 300 W, voir Etape 1) par la tension (=48 V), soit IB = 68.75
A.
• ε : chute de tension, ε = 0.03. Pour cette partie du circuit, une chute de tension de 3% est tolérable.
• VA : Tension à l’origine du câble (V), VA = 48 V.

D'où la section calculée :

On sélectionnera la section commerciale directement supérieure, soit S=2.5 mm².

Il convient, comme toujours, de vérifier que le courant admissible I Z d'un câble de 2.5mm² est bien supérieur au courant
d'emploi IB (ici IB=68.75 A). Pour connaître le courant admissible IZ des câbles, nous supposerons que :

• La température ambiante est de 60°C.


• Les câbles sont tous posés de façon adjacente sur la paroi.
La valeur du courant admissible des câbles est indiqué dans le chapitre Courant admissible des câbles). Celui-ci vaut IZ =
32 A pour un câble de 2.5 mm². Ce câble ne peut donc pas supporter le courant d'emploi I B=68.75 A. Il convient donc
de sélectionner une section plus importante, à savoir 10 mm². En effet, avec cette section, le courant admissible est de
78 A.
Nous sélectionnons donc un câble de section S=10 mm² entre le parc de batteries et l'onduleur.

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