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Comment réaliser le dimensionnement d'une installation

photovoltaïque autonome

Installation solaire pour site isolé

a) Système pour lumières LEDs 12V:

 Panneau solaire 50W 12V + régulateur 10a + câble solaire minimum


4mm2 + batterie agm ou gel minimum 45ah.

b) Système pour lumière LEDs 12V + glacière électrique ou mini


frigo 12V:

 Panneau solaire 100W 12V + régulateur 10a + câble solaire


minimum 4mm2 + batterie agm ou gel minimum 80ah.

c) Système pour lumières LEDs 12V + frigo camping-car 12V de


1m2 + petite pompe a eau 12V (peu puissante):

 2 panneaux solaire 100W 12V + régulateur 20a + câble solaire


minimum 4mm2 + batterie agm ou gel minimum 100ah.

Définition :

Pour une installation photovoltaïque autonome, il y a 6 étapes à respecter :

1/Calculer ses besoins en électricité


2/Dimensionnement d'un module photovoltaïque

3/Dimensionnement d'une batterie

4/Dimensionnement d'un régulateur

5/Dimensionnement d'un convertisseur de courant (onduleur)

6/Dimensionnement d'un câble électrique solaire

1/Calculer ses besoins en électricité


La logique de calcul est de prendre les puissances nominales (W) de vos appareils électriques puis de
les multiplier par le nombre d’heures (h) d’utilisation par jour (Wh/j) et d’en faire le cumul.

Cette étape consiste à :

 Déterminer le moment (périodicité) où vous avez besoin d'électricité.


 Mesurer (estimer) votre consommation.

1.1/Périodicité

Ce que l'on appelle la périodicité est en fait le rythme de la consommation


d'électricité. Elle peut être « continue » (chaque jour de l'année) ou « périodique »
(pendant les vacances, le weekend, …). On distingue ensuite les utilisations
périodiques "régulières" et "irrégulières". Plus on s'éloigne d'une utilisation continue,
plus il y a de calculs ...

Cette périodicité détermine le rapport qu'il doit y avoir entre la quantité de modules et
la quantité de batteries. Si, par exemple, production et consommation ont lieu au
même instant, les batteries ne sont pas nécessaires étant donné que l'électricité est
directement utilisée. Cette coïncidence n'est malheureusement pas possible dans la
plupart des cas.

Il faut donc déterminer la durée des périodes de charge et de décharge, c'est à dire
la durée pendant laquelle on va produire et stocker l'électricité, et la durée pendant
laquelle on va l'utiliser. Ces périodes peuvent être légèrement sous évaluées (durée
de charge plus courte et décharge plus longue) afin de conserver une certaine
souplesse.

Exemple de périodicité

 Utilisation continue: charge la journée et décharge le soir


 Utilisation périodique régulière: charge la semaine et décharge le weekend (5
jours et 2 jours = 7 jours)
 Utilisation périodique irrégulière: Cycle 1 = charge pendant un mois et demi, et
décharge pendant deux semaines de vacances (45 jours et 15 jours = 60
jours). Cycle 2 = charge pendant deux mois, et décharge pendant deux mois
de vacances (60 jours et 60 jours = 120 jours). Cycle 3 = etc. ...
1.2/Consommation

Il faut se renseigner sur la consommation de chaque appareil, ou se contenter d'une


estimation la plus précise possible. Le tableau suivant vous aidera dans cette
recherche :

APPAREIL CONSOMMATION
Ampoule basse
9 à 13 Watts
consommation
Poste radio 20 à 150 Watts
Télévision 50 à 250 Watts
Ordinateur 250 à 400 Watts
290 à 1100 Wh par
Réfrigérateur
jour
Congélateur 400 à 800 Wh par jour

Four électrique 750 à 1500 Watts


700 à 1000 Wh par
Micro-onde
cycle
Plaques de cuisson 1000 à 3000 Watts
800 à 1100 Wh par
Lave-linge
cycle
1900 à 4600 Wh par
Sèche-linge
cycle
Ventilateur 15 à 60 Watts
Fontaine de jardin 10 à 50 Watts

Eclairage
Ampoule – à incandescence..............................................40-70W
Ampoule – Basse Consommation......................................10-25W
Ampoule – à LED................................................................1-3W
Lampe halogène sur pied.............................................100-300W

Ordinateurs, TV, etc.


Ordinateur - portable.......................................................40-80W
Ordinateur - fixe..........................................................100-400W
TV - écran cathodique....................................................80-100W
TV - écran LCD............................................................100-250W
TV - écran plasma.......................................................150-350W
Radio-réveil........................................................................10W
Chaine Hi-Fi................................................................200-500W
Appareils en veille...........................................................3-10 W

Petit Electroménager
Bouilloire.........................................................................1000W
Réfrigérateur (50l.).......................................................80-100W
Réfrigérateur (250l.)....................................................150-300W
Micro-ondes............................................................1000-1500W
Grille-pain, cafetière...................................................500-1000W

Gros Electroménager
Four.......................................................................2000-2500W
Machine à laver........................................................2000-3000W
Lave-vaisselle..................................................................1200W

Autres
Sèche-cheveux............................................................400-600W
Rasoir électrique..................................................................10W
Chauffe-eau (15l.).......................................................50-1200W
Chauffe-eau (100l.)..........................................................2500W

une TV : entre 60 et 150W 


un ordinateur portable de bureau : entre 40 et 100W 
un ordinateur de gamer : environ 500W
un vieux frigo : environ 1500 à 2000Wh/j
un frigo A++ : entre 400 et 700Wh/j 
un frigo solaire A++ : entre 70 et 200Wh/j
une lampe à incandescence : c'est marqué dessus 40, 60, 75, 100W
un halogène: 300 à 500W
une lampe à économie d’énergie : entre 9 et 20W
une lampe LED : entre 1 et 4W
une machine à laver: entre 2000 et 3000Wh par cycle 
une cafetière : 2000W environ 
un micro ondes : 900W
de l'outillage de jardin : entre 500W et 3000W
une clim : entre 700W et 3000W

NOTE: certains appareils électriques consomment plus au démarrage,


notamment les appareils à moteur.

Les valeurs de ce tableau sont les minimums et les maximums que nous avons
relevé dans le commerce. Pour calculer votre consommation, vous devez multiplier la
durée d'utilisation moyenne de vos appareils par leur puissance, et additionner
l'ensemble.

Par exemple, si vous utilisez chaque jour (continu) 1 ampoules 10 Watts (W)
pendant 5 heures (h) et un poste radio 50 Watts pendant 4 heures, votre
consommation est de 1 x 10W x 5h = 50 Watts-heure (Wh) plus 1 x 50W x 4h =
200Wh, soit 250 Watts-heure (Wh) par jour.

NB : Lorsque la consommation n'est pas continue, il faut encore multiplier ce résultat
quotidien par le nombre de jour de décharge (consommation). Si votre
consommation a lieu le weekend pendant deux jours,
vous aurez besoin de 2 x 250Wh soit 500Wh, et pendant deux semaines de
vacances vous aurez besoin de 15 x 250Wh soit 3750Wh.

 Enfin, étant donné que le transport, le stockage et la transformation du courant


électrique engendre des pertes, il faut ajouter à votre consommation environ 20%
d'énergie supplémentaire pour en tenir compte. Cependant, dans l'article suivant
(dimensionnement d'un module photovoltaïque) les pertes sont directement intégrées
au coefficient d'ensoleillement (ce qui rend ce petit calcul inutile). Vous avez
maintenant fini de calculer vos besoins en électricité, et vous disposez de deux
résultats importants pour les étapes suivantes :

 Les durées de charge et de décharge


 La quantité d'électricité consommée

Exemple : votre camping-car est muni de :

- 4 lampes à led de 5W;


- 1 téléviseur LCD de 75W;
- 1 frigo de 150W;
- 1 four à micro-ondes de 900W.
=> La puissance cumulée par ces appareils s’élève à 1145W. Un onduleur de
1500W est donc tout à fait adapté.

Exemple de calcul des besoins en électricité (ex1)

a/Périodicité

Cette maison n'est habitée que ponctuellement, une semaine courant février pour
profiter de la neige, deux semaines début août et parfois une semaine
supplémentaire à la Toussaint (fin octobre / début novembre). Les cycles de
consommation sont donc les suivants:

 Charge du 15 novembre au 10 février (environ 85 jours)


 Décharge en 1 semaine (7 jours)
 Charge du 1er mars au 31 juillet (environ 150 jours)
 Décharge du 1er août au 15 août (15 jours)
 Charge du 15 août au 20 octobre (environ 65 jours)
 Décharge en 1 semaine (7 jours)

 Il n'est pas utile de compter le nombre de jour exact pour chaque période. Avoir une
durée de charge un peu plus petite que la réalité permet de s'adapter aux aléas du
calendrier (d'une année sur l'autre les dates des vacances changent).

b/Consommation
L'installation photovoltaïque autonome permettra d'alimenter l'éclairage de la maison,
la recharge des appareils portables (téléphone et ordinateur), un poste radio ainsi
qu'un petit réfrigérateur. La documentation technique de ces appareils nous
renseigne sur leur consommation:

 Ampoule basse consommation : 11 W


 Téléphone portable : 150 Wh par semaine
 Ordinateur portable : 300 W
 Poste radio : 50 W
 Réfrigérateur : 320 Wh par jour

Les ampoules sont au nombre de 8, mais elles ne fonctionnent pas toutes autant et
en même temps. On peut cependant dire qu'elles sont utilisées en moyenne 2h
chacune en hiver et 1h en été. L'ordinateur est utilisé 2h par jour et le poste radio 6h.

 Les besoins en électricité pour une semaine sont donc les suivants :

L'énergie est le produit de la puissance par le temps E (kWh)=P(kW)xt(h).

Hiver

 8 ampoules x 11 Watts x 2 heures x 7 jours= 1232Wh


 téléphone = 150Wh
 1 Ordinateur x 300 Watts x 2 heures x 7 jours = 4200Wh
 1 Poste radio x 50 Watts x 6 heures x 7 jours = 2100Wh
 1 réfrigérateur x 320 Wh x 7 jours = 2240Wh

TOTAL = 1232 + 150 + 4200 + 2100 + 2240 = 9922Wh par semaine

Été

 8 ampoules x 11 Watts x 1 heures x 7 jours= 616Wh


 téléphone = 150Wh
 1 Ordinateur x 300 Watts x 2 heures x 7 jours = 4200Wh
 1 Poste radio x 50 Watts x 6 heures x 7 jours = 2100Wh
 1 réfrigérateur x 320 Wh x 7 jours = 2240Wh

TOTAL = 616 + 150 + 4200 + 2100 + 2240 = 9306Wh par semaine

En résumé, pour les vacances de février nous disposons de 85 jours de charge et 7


jours de décharge pendant lesquels nous consommerons 9922Wh. Pour les
vacances d'été nous disposons de 150 jours de charge et 15 jours de décharge
pendant lesquels nous consommerons 18612 Wh. Enfin, pour les vacances de la
toussaint nous disposerons de 65 jours de charge et 7 jours de décharge pendant
lesquels nous consommerons 9922Wh.
Exemple de calcul des besoins en électricité pour camping car (ex2)

Prenons l'exemple d'un couple de retraités possédant un camping car, et qui part en
vacances de début juin à fin septembre

a/Périodicité

Cet exemple ne comporte qu'un seul cycle de consommation, de début juin à fin
septembre. On peut considérer que la période de charge dure 8 mois (d'octobre à
mai) et que la période de décharge dure 4 mois. Cependant, les choses sont un peu
différentes dans le cas d'un camping car (ou d'un bateau) étant donné que les
batteries sont rechargées par l'alternateur du véhicule à chaque déplacement. Elles
peuvent même être rechargées entre temps, simplement en laissant tourner le
moteur.

Il faut donc approfondir un peu, et se demander si notre couple passe ses quatre
mois de vacances au même endroit ou s'il se déplace durant cette période. Il faut
également se demander à quelle fréquence est-il disposé à recharger les batteries
(par le biais d'une borne ou de l'alternateur). Dans notre cas, le couple reste
rarement plus d'une semaine au même endroit en juin et septembre (ils font des
visites, vont voir de la famille, ...), mais ils passent la totalité de juillet et août dans le
même camping. Durant cette période, ils sont disposés à recharger leur batterie tous
les 10 jours.

b/Consommation

L'installation photovoltaïque autonome permettra d'alimenter l'éclairage du camping


car, un poste radio, une petite télévision, un petit réfrigérateur et la recharge d'un
téléphone portable. La documentation technique de ces appareils nous renseigne sur
leur consommation:

 Ampoule basse consommation : 11 W


 Poste radio : 45 W
 Télévision : 80 W
 Réfrigérateur : 300 Wh par jour
 Téléphone portable : 20 Wh par jour

Les ampoules sont au nombre de 3, mais elles ne fonctionnent pas toutes autant et
en même temps. On peut cependant dire qu'elles sont utilisées en moyenne 2h
chacune. La télévision est utilisée 2h par jour et le poste radio 5h.

Les besoins quotidiens en électricité sont donc les suivants :

 3 Ampoules x 11 Watts x 2 heures = 66Wh


 1 Poste radio x 45 Watts x 4 heures = 180Wh
 1 Télévision x 80 Watts x 2 heures = 160Wh
 1 Réfrigérateur x 300Wh = 300Wh
 1 Téléphone x 20Wh = 20Wh

TOTAL = 66 + 180 + 160 + 300 + 20 = 726 Wh par jour

En résumé, notre couple consommera 726Wh x 7j = 5082Wh par semaine en juin et


septembre, et 726Wh x 10j = 7260Wh tous les 10 jours en juillet et août.

2/Dimensionnement d'un module photovoltaïque

Nous connaissons maintenant la quantité d'électricité nécessaire, et le temps


dont nous disposons pour la produire.
L'étape suivante consiste à calculer la quantité de modules photovoltaïques que l'on
devra posséder pour couvrir ces besoins.
Il faut pour cela :

 Calculer l'énergie que les modules doivent produire chaque jour.


 Connaitre l'ensoleillement de la région où se trouve l'installation, et adapter
ces données à sa situation.

Remarque :

La cellule photovoltaïque : comment ça marche?

Une cellule délivre une tension continue située autour de 0.5V. C’est pourquoi un
panneau est composé de plusieurs cellules en série afin d’avoir en sortie une tension
adaptée (12 ou 24V).

Composition d'un panneau photovoltaïque

 Il contient également  des diodes de by-pass (qui permettent de limiter les pertes
dues aux ombrages) ainsi que des diodes anti-retour pour protéger le panneau et
optimiser sa production

Monocristallin, poly cristallin, amorphe : le point sur les différentes


technologies

Cellule monocristalline Cellule poly cristalline


2.1/Production journalière des modules

Les modules vont produire de l'électricité dès qu'ils recevront de la lumière, et pas
forcément au moment où vous en aurez besoin. L'énergie inutilisée sera donc
stockée dans les batteries pour une utilisation future, et c'est ce que l'on appelle la
période de charge. Lorsque vous aurez besoin d'électricité, celle-ci proviendra à la
fois des batteries (période de décharge), mais également des modules qui seront
toujours entrain d'en produire. Au final, le temps dont on dispose pour produire toute
l'électricité est donc égal à la somme des deux périodes (charge et décharge). En
reprenant nos exemples de la première étape : charge/décharge en 1 jour,
charge/décharge en 7 jours, ou charge/décharge en 60 jours pour le cycle 1,
charge/décharge en 120 jours pour le cycle 2, etc. Pour savoir ce que doivent
produire les modules, il faut donc diviser vos besoins en énergie par la durée du
cycle charge/décharge.

2.2/Ensoleillement

Bien sûr, le « gisement solaire » (l’ensoleillement) varie avec les saisons et la


localisation. En France, il varie de 1000 à 2000 kWh/m² par an en moyenne. Ce
paramètre est important car il influe directement sur la production des panneaux. 

On peut calculer la production journalière moyenne d'un panneau à partir des


données météorologiques d'ensoleillement. On se base souvent sur le nombre
d'heures équivalent plein soleil" (ou PSH pour Peak Sun Hours en anglais), qui
correspond au nombre d'heures par jour ou le soleil est rayonne à 1000W/m² (valeur
d'ensoleillement servant à calculer la puissance nominale des panneaux). Un
ensoleillement de 5 PSH par jour signifie donc que l'énergie reçue tout au long de la
journée vaut environ 5000Wh/m².

On multiplie le nombre de PSH par la puissance de(s) panneau(x) pour obtenir la


production photovoltaïque moyenne par jour.

Exemple: Que produit un panneau de 100W installé en Bretagne, un jour de


juin?

Les données météorologiques indiquent que le nombre d'heures équivalent plein


soleil, pour cette région et cette période de l'année, est d'environ 5.7 PSH.

La production journalière du panneau sera donc de 5.7h/jour x 100W = 570Wh/jour.

On remarque que cette valeur est une moyenne pour le mois (elle varie selon la
présence ou non de nuages) et est valide pour une inclinaison de panneau donnée
(horizontale dans l'exemple).

 Méthode du "Pire Mois" (Worst Month Method)

Pour dimensionner les panneaux de l'installation, on se base généralement sur le


pire mois d'ensoleillement, ce qui permet d'assurer une production suffisante
pendant toute la période d'utilisation de l'installation. On se basera donc sur
l'ensoleillement moyen du mois de décembre pour une installation fonctionnant toute
l'année, tandis que les mois de mars ou septembre pourront servir de base de calcul
pour une installation servant uniquement l'été.

 Pour en savoir plus : Logiciel CalSol (INES)

Tableau : Répartition de l’ensoleillement (en heures/j) par région et par saison en


Tunisie

Le tableau montre que la moyenne mensuelle d’ensoleillement varie de 5,4


heures/j pendant le mois le moins ensoleillé de l’hiver à 11,9 heures/j environ
pendant le mois le plus ensoleillé de l’été dans la région Centre Est de la Tunisie.

 Dans les deux cas (utilisation continue et périodique), le coefficient peut être affiné
en tenant compte de l'inclinaison et de l'orientation des modules, ainsi que des pertes
engendrées par la chaleur et le matériel. Les cartes précédentes sont valables pour
des modules orientés plein sud, avec une inclinaison de 30° et un ratio de
performance de 75% (le coefficient prend donc déjà en compte les pertes liés aux
systèmes soit 25% de la production).

Voir l’inclinaison en Tunisie :

En France métropolitaine, il est en général admis que le meilleur rendement moyen


sur l'année est obtenu pour une inclinaison voisine de 30° par rapport à l'horizontale.
Remarque :

Mise en série/parallèle de panneaux photovoltaïques

ATTENTION : Ne connecter ensemble que des panneaux rigoureusement


identiques (même modèle, mêmes caractéristiques électriques) pour éviter pertes
de rendement et échauffement. Vérifier que le régulateur peut supporter la tension et
l’ampérage en sortie de l’installation.

2.3/Puissance des modules

Pour connaître la "puissance crête" à installer, il ne reste plus qu'à diviser la quantité
d'énergie que les modules doivent produire chaque jour par le coefficient
d'ensoleillement. Quand il y a plusieurs cycles, la puissance du module à installer et
celle du plus grand résultat obtenu. Dans l'exemple ci-dessous, pour l'utilisation
périodique irrégulière, le module à installer doit donc être d'une puissance au moins
égale à 35,7Wc.

Exemple de dimensionnement de module, calcul (ex1)

Continuons notre exemple avec l'habitation de montagne dont les propriétaires ne s'y
rendent que pendant les vacances. Nous avons obtenu de la première étape les
données suivantes: Pour les vacances de février nous disposons de 85 jours de
charge et 7 jours de décharge pendant lesquels nous consommerons 9922Wh. Pour
les vacances d'été nous disposons de 150 jours de charge et 15 jours de décharge
pendant lesquels nous consommerons 18612 Wh. Enfin, pour les vacances de la
Toussaint nous disposerons de 65 jours de charge et 7 jours de décharge pendant
lesquels nous consommerons 9922Wh.

Calculent maintenant la puissance du module à installer.

a/Ensoleillement

Cette maison se trouve dans les Alpes, et le coefficient d'ensoleillement de cette


région varie entre 2,6 en décembre et 4,6 en juillet. Ce coefficient est presque deux
fois moins important en hiver. Il y aura donc deux fois moins d'électricité produite.
Cependant, les résidents passent plus de temps dans leur maison l'été (deux
semaines au lieu d'une en hiver). C'est un exemple d'installation photovoltaïque
utilisée de façon optimale: la consommation est plus forte pendant les périodes les
plus ensoleillées.

b/Puissance des modules

Le temps dont on dispose pour produire l'électricité est égal au temps pendant lequel
la maison reste vide, plus la durée des vacances. Autrement dit, dès que les
résidents sont partis, les modules commencent à remplir les batteries en prévision
des prochaines vacances. Lorsque les résidents arrivent, les batteries doivent être
rechargées et les modules continueront de produire de l'électricité qui sera
directement consommée.

Pour savoir ce que doivent produire les modules, il faut donc diviser vos besoins en
énergie par la durée du cycle charge/décharge.

Pour les vacances de février, les besoins sont de 9922Wh et nous avons 92 jours
pour les produire (= 85 + 7). On doit donc produire en moyenne 108Wh/j (= 9922 /
92). Pour les vacances de juillet, les besoins sont de 18612Wh et nous avons 165
jours pour les produire (= 150 + 15). On doit donc produire en moyenne 113Wh/j (=
18612 / 165). Pour les vacances d'automne, les besoins sont de 9922Wh et nous
avons 72 jours pour les produire (= 65 + 7). On doit donc produire en moyenne
138Wh/j (= 9922 / 72).

Vous venez de calculer la quantité d'énergie que les modules doivent produire au
minimum chaque jour. Pour connaître la "puissance crête" à installer, il ne reste plus
qu'à diviser ce nouveau résultat par le coefficient d'ensoleillement.

Pour connaître la "puissance crête" à installer, il ne reste plus qu'à diviser la quantité
d'énergie que les modules doivent produire chaque jour par le coefficient
d'ensoleillement.
Vacances de février: Toute la période de charge a lieu en plein hiver, mais le
coefficient de 2,6 est celui du mois de décembre, le pire de l'année. On ne prend pas
trop de risque en faisant nos calculs avec un coefficient de 2,8. Pour couvrir les
besoins des vacances de février, la puissance de l'installation doit donc être de
39Wc minimum (= 108 / 2,8).
Vacances de juillet: Contrairement aux vacances de février, toute la période de
charge a lieux au printemps et au début de l'été, mais le coefficient de 4,6 est celui
du mois de juillet, le meilleur de l'année. Il est donc plus raisonnable de prendre un
coefficient inférieur comme 4. Dans ce cas, pour couvrir nos besoins, la puissance
de l'installation doit être de 29Wc minimum (= 113 / 4).

Vacances de la Toussaint: On peut utiliser un coefficient de 4, comme pour les


vacances de juillet, car la période de charge a lieu en majorité l'été. On obtient une
puissance qui doit être au minimum de 35Wc (= 138 / 4).

Quand il y a plusieurs cycles, la puissance du module à installer et celle du plus


grand résultat obtenu

En conclusion, cette installation photovoltaïque autonome devra être équipée d'un


module de 39Wc minimum pour couvrir sans restriction l'ensemble des besoins des
résidents à chacun de leur passage. Les vacances de février seront celles où
production et consommation sont équilibrées au plus juste. En revanche, pour les
autres vacances, le module de 39Wc produira plus d'énergie qu'il n'en était demandé
au début. Ainsi, pour les vacances d'été, le module produira 25740Wh (= 39Wc x 4 x
165j) au lieu de 18612Wh, et pour les vacances de la Toussaint, le module produira
11232Wh (= 39Wc x 4 x 72j) au lieu de 9922Wh. Si les batteries le permettent, nos
résidents pourront donc se permettre de consommer davantage en été et en
automne par rapport à ce qui était prévu.

Remarque : les pertes sont directement intégrées au coefficient d'ensoleillement

L’analyse de l’Agence Internationale pour l’énergie montre que les coefficients


de performances PR (Performance Ratio) varient considérablement de 0,25 à 0,9
avec une valeur moyenne de 0,72.

La dimension théorique de notre champ se calcule de la façon suivante

Avec E : la quantité d'énergie que les modules doivent produire chaque jour

 les cellules monocristallines : le rendement est très bon (15 à 22% *) mais le coût de fabrication est élevé,

car fabriquées à partir de tranches de cristal pur, elles sont plus sensibles au rayonnement et leur temps de

fonctionnement est plus long sur une journée.


 les cellules polycristallines : elles sont moins chères à fabriquer mais le rendement est un peu moins bon

(10 à 13% *), dans ce cas les cristaux sont reconstitués à partir de chutes de cristaux. Spécialement étudié

pour les applications demandant une forte production par temps clair, perte de rendement importante par

temps couvert.

 les cellules amorphes : leur coût est plus faible mais le rendement l’est aussi (5 à 10% *). Dans ce cas ce ne

sont pas des cristaux mais des atomes organisés en couche homogène. Très sensible au rayonnement diffus,

à utiliser dans les zones peu ensoleillés.

 Un rendement de 10% signifie que pour une puissance de 1000 W qui arriveraient sur le panneau, celui-ci

produirait 100 W.

Exemple de dimensionnement de module pour camping car (ex2)

Continuons notre exemple avec notre couple de retraités qui voyage en camping car
de juin à septembre. Nous avons obtenu de le première étape les données
suivantes: en résumé, notre couple consommera 5082Wh par semaine en juin et
septembre, et 7260Wh tous les 10 jours en juillet et août. Calculons maintenant la
puissance du module à installer.

a/Ensoleillement

   Un camping car est susceptible de se déplacer dans n'importe quelle zone
géographique, y compris dans des pays au nord de la France où l'ensoleillement est
assez faible. Heureusement, nos retraités ont tendance à rechercher le soleil. Ils
séjournent la plupart du temps dans le sud, et ne quittent la France qu'une semaine
en juin pour voir de la famille en Belgique.

   Coefficient d'ensoleillement minimum dans le sud de la France (sous une ligne


Bordeaux/Lyon) : 4,1 en juin, 4,4 en juillet, 4,1 en août et 3,8 en septembre.
Coefficient d'ensoleillement minimum de la Belgique en juin : 3,4

b/Puissance des modules

   Nos retraités consomment chaque jour 726Wh. C'est donc, en théorie, ce que
devrait produire le module pour couvrir leurs besoins et stabiliser les réserves
d'énergie. Pour cela, le coefficient le plus faible étant celui de la Belgique avec 3,4, il
nous faudrait un module de 214Wc (= 726 / 3,4). Cependant, il n'y a pas assez
d'espace sur le toit du camping car pour un module de cette taille. En général, on
utilise des modules de 150Wc, voir 200Wc grand maximum. De plus, l'utilité de la
batterie serait fortement réduite si on ne s'en servait pas pour stocker l'énergie
produite pendant les déplacements. Nous choisirons donc un module de 150Wc
dans cet exemple.

Production quotidienne de ce module 150Wc :

En juin en Belgique : 150 x 3,4 = 510Wh

En juin dans le sud : 150 x 4,1 = 615Wh

En juillet dans le sud : 150 x 4,4 = 660Wh

En août dans le sud : 150 x 4,1 = 615Wh

En septembre dans le sud : 150 x 3,8 = 570Wh

Exemple de dimensionnement de module (ex3)

Un téléviseur de 60W fonctionnant 3 heures par jour


un frigo consommant 500W par jour
quelques éclairages pour un total de 100W fonctionnant 2 heures par jour

Calcul de la consommation journalière : 60×3 + 500 + 100×2 = 880 Wh/j


Calcul de la puissance nécessaire : 880 / 2 = 440W
(*) Conseil important : Il conviendra de toujours sur-dimensionner de 15 à 20% une
installation solaire de façon à compenser les aléas dus aux nuages, ombres,
déperdition électrique, etc….
Dans notre exemple : 440 x 1,15 (sur-dimensionnement de 15%)= 506W
Pour déterminer le nombre de panneau solaire (X) il suffit de partir par exemple d’un
panneau de 90W et trouver le multiplicateur arrondi au chiffre supérieur (exemple :
506 W = 6 x panneaux de 90W).

3/Dimensionnement d'une batterie

3.1/Définition d'une batterie solaire


L’énergie est stockée sous forme chimique. Des composants (le plomb et l'acide sont
les plus courant) réagissent entre eux à l'intérieure, ce qui permet d'accumuler ou de
restituer de l'électricité au moment voulu.les batteries solaires sont vidées lentement,
sur de longues périodes, et sont parfois rechargées quelques jours après seulement.
C'est pour cela qu'elles sont également appelées "batteries stationnaires", ou
"batteries à décharge lente" ou  "batteries à décharge profonde". On peut trouver des
batteries solaires de 2V, 6V, 12V(le plus courant), 24V ou même 48V.

3.2/Les différents modèles de batterie solaire

La plus connue et la plus utilisée est la batterie au plomb, mais il y a également les
batteries NiMH, NiCD, NiZn Li-ion et Li-po pour ne citer que les plus usuelles. On
peut d’ores et déjà affirmer que seule la batterie au plomb est utilisable dans une
installation photovoltaïque.

 Batterie plomb-acide

Facile à trouver, à entretenir et disposant d’un bon circuit de recyclage, la batterie au


plomb domine le marché. Le plomb est toxique mais il est stocké de façon totalement
étanche. C’est le meilleur rapport qualité/prix, aussi bien à court qu’à long terme. Ses
seuls défauts sont le poids et le volume, mais dans la majorité des cas elle reste le
meilleur choix.

3.3/Dimensionnement d'une batterie

Cette étape est la troisième car il faut d’abord connaître sa consommation


d’électricité, et avoir calculé la production des modules que l’on installera. Pour
dimensionner ses batteries, il ne reste plus qu’à se poser trois questions : quelle est
la quantité d'énergie que je dois stocker au minimum pour couvrir mes besoins,
quelle est la durée d'autonomie que je vais choisir en cas de problème avec mon
installation, et à quel point vais-je solliciter les batteries (choisir la profondeur de
décharge) ? En fonction de tous ces critères, il sera alors possible de calculer la
capacité des batteries.
3.3.1/Quantité d'énergie théorique à stocker

 A certaines périodes de l'année, l'hiver en général, les modules ne peuvent pas


produire autant d'énergie qu'il en est consommé. Il faut donc stocker leur production
excédentaire antérieure. Pour connaître la quantité d'énergie à stocker, il existe deux
méthodes en fonction de la situation: une méthode simple et rapide lorsque les
cycles de consommation sont parfaitement réguliers, et une méthode générale, plus
longue à appliquer, mais utilisable dans n'importe quelle situation.

CYCLES RÉGULIERS

Lorsque les cycles sont réguliers, la quantité théorique d'énergie à stocker est
égale à la production journalière des modules multipliés par le nombre de jour
de charge. Il faut utiliser la production journalière des modules des mois de
décembre/janvier, car c'est à cette période que la production est la plus faible.
Pour s'en assurer, commençons par visualiser ce graphique représentant le niveau
de charge d'une batterie dans une installation photovoltaïque. Les cycles de
consommation y sont réguliers : trois semaines de charge suivies d'une semaine de
décharge. On pourrait utiliser n'importe quel autre rythme (cinq jours de charge et
deux jours de décharge pour un cycle d'une semaine par exemple). A chaque
période de décharge, l'énergie consommée est toujours la même.

Dans cet exemple, en été, les modules produisent autant d'énergie qu'il en est
consommé. Les batteries sont donc presque constamment chargées. C'est en hiver
que les batteries sont le plus utiles et qu'elles sont utilisées à 100% de leur capacité.
A peine ont-elles fini de se recharger qu'une nouvelle période de décharge
commence. Ce qu'elles doivent stocker, c'est toute la production non utilisée des
modules pendant les mois de décembre/janvier. Autrement dit :

   Énergie stockée = production journalière des modules x nombre de jour de charge.

CYCLES IRRÉGULIERS

Dans ce cas, pour connaître la quantité théorique d'énergie à stocker, il faut


soustraire à la consommation de chaque cycle la quantité d'électricité produite par
les modules pendant la période de décharge. Contrairement aux cycles réguliers, il
faut également intégrer les pertes du système en majorant la consommation
d'environ 15%. La capacité des batteries qu'il faut choisir est alors celle du cycle où
la quantité d'énergie à stocker est la plus élevée.
Dans l'exemple ci-dessus, il y a quatre cycles de consommation :

  charge en janvier et début février ; décharge la dernière semaine de février


  charge en mars et début avril ; décharge les deux dernières semaines d'avril
  charge en mai et juin ; décharge en juillet et août
  charge en septembre et début octobre ; décharge la dernière semaine
d'octobre

Il y a donc quatre calculs à effectuer :

 (Consommation de la dernière semaine de février + 15%) - production des


modules pendant la dernière semaine de février

 (Consommation des deux dernières semaines d'avril + 15%) - production des


modules pendant les deux dernières semaines d'avril

 (Consommation des mois de juillet et août + 15%) - production des modules


pendant juillet et août

 (Consommation de la dernière semaine d'octobre + 15%) - production des


modules pendant la dernière semaine d'octobre

En regardant le graphique, on remarque que ce n'est pas forcément en hiver que les
batteries sont le plus utiles. En effet, c'est à la fin du mois d'août qu'elles atteignent
leur minimum de niveau de charge. Si nous avions utilisé de véritables chiffres dans
cet exemple, et que nous avions fait les calculs, nous aurions obtenu un résultat
beaucoup plus élevé pour le troisième cycle. C'est ce résultat qu'il faut utiliser pour le
calcul de la capacité des batteries.

   Énergie stockée = (consommation pendant la décharge + pertes du système) -


(production journalière des modules x nombre de jour de décharge)
3.3.2/Autonomie (pour les utilisations continues)

L’autonomie d’une installation photovoltaïque est le nombre de jours pendant


lesquels les batteries initialement chargées peuvent assurer les besoins en électricité
sans que les modules ne fonctionnent. Autrement dit, lorsque les modules ne
produisent plus (nuit, panne, mauvais temps …), les batteries peuvent continuer de
restituer de l'électricité pendant quelques jours. Il faut donc se demander combien de
temps on souhaite avoir de l’énergie en cas de problèmes. En général, on peut partir
sur une base de quatre jours d’autonomie. Bien entendu, cela dépend fortement de
l’usage que l’on a de son installation et des conditions météorologiques. Cependant,
même lorsque le soleil est caché, les modules continuent de produire de l’électricité
grâce au peu de lumière qu’ils reçoivent. Avec quatre jours d’autonomie en réserve,
on peut donc affronter deux semaines de mauvais temps.

Cet exemple illustre l'utilité de l'autonomie. Comme on peut le voir, à la fin du 6 ème
jour, les modules cessent brusquement de produire de l'énergie. Ils peuvent être
tombés en panne, être recouvert de feuilles ou de neige... Malgré tout, avec leurs
quatre jours d'autonomie, les batteries vont continuer d'assurer le fonctionnement du
système en attendant qu'une solution soit trouvée.
Dans ce cas, les modules fonctionnent toujours mais de grosses intempéries
réduisent leur production à partir du 3ème jour. L'autonomie des batteries va
permettre de compenser cette chute de production jusqu'au retour à la normale.

3.3.3/Profondeur de décharge (pour les utilisations périodiques)

 Définition :

Pour accroître la durée de vie d'une batterie, il est conseillé de ne pas la décharger
complètement. C'est pour cela que l'on respecte toujours une profondeur de
décharge (PdD) maximum lors du dimensionnement d'une installation électrique
autonome. Cette donnée représente la quantité d'énergie qui peut être prélevée dans
la batterie. Par exemple, une batterie chargée d'une capacité de 200Ah dont la
profondeur de décharge autorisée est de 60% pourra fournir 120Ah. Cela veut dire
qu'il restera encore 40% d'énergie dans la batterie, soit 80Ah. On pourrait utiliser ces
80Ah restant, mais ce n'est pas conseillé.

De façon générale, on imposera un faible taux de décharge (0,4 ou 0,5) aux batteries
qui ne sont pas prévues pour un grand nombre de cycle, et pour les installations très
souvent sollicitées. A l'inverse, on peut fixer une profondeur de décharge allant
jusqu'à 0,9 et même 1 (100%) pour les batteries les plus résistantes, et les
installations dont les batteries ont peu de chances d'être déchargées complètement.
Si les besoins en électricité varient fortement (ce qui n'est pas simple à gérer avec
des énergies renouvelables), il est préférable d'appliquer un fort taux de décharge.
Cependant, s'il est souvent atteint, il faudra sérieusement envisager d'agrandir le
parc de batteries.

Pour déterminer la profondeur de décharge que l’on veut imposer à sa batterie, il faut
arbitrer entre deux facteurs :

1. Tout d’abord, plus on permet aux batteries de se décharger profondément,


plus on réduit le nombre de batteries nécessaires. En effet, une batterie que
l’on décharge à 100% fournie autant d’énergie que deux batteries identiques
que l’on décharge à 50%. On économise donc sur le coût initial de
l’installation.
2. Cependant, la durée de vie d’une batterie est directement proportionnelle à sa
profondeur de décharge. Ainsi, une batterie que l’on décharge à 100% vivra
deux fois moins longtemps qu’une batterie que l’on décharge à 50%.
   Le juste milieu que l’on choisit généralement d’appliquer se situe donc entre 60 et
80% de décharge, ce qui permet de réduire le nombre de batteries tout en leur
assurant une bonne espérance de vie.

Cet exemple illustre l'utilité de limiter la profondeur de décharge. Cela permet d'une
part de prolonger la durée de vie de la batterie, mais cela permet également d'avoir
une réserve de sécurité. Dans notre cas, le niveau de charge des batteries aurait du
suivre la courbe orange, mais il y a eu une surconsommation imprévue en été. En
augmentant la profondeur de décharge, on a pu faire face à cette surconsommation,
mais ce genre de phénomène doit rester très exceptionnel. Si cela devait se
reproduire à chaque fois, il faudrait sérieusement envisager d'augmenter la capacité
des batteries ou des modules.

   L'autonomie et la profondeur de décharge n'ont pas vraiment la même fonction,


mais elles permettent toutes les deux d'avoir une marge de sécurité en cas de gros
imprévu. Il n'est donc pas nécessaire de les cumuler. Par exemple, si on choisit une
autonomie de 4 jours dans le cadre d'une utilisation continue, la profondeur de
décharge ne dépassera jamais 20% étant donné qu'il y aura toujours 4 jours
d'énergie stockée d'avance. En cas de problèmes, il n'est pas dramatique de vider
entièrement les batteries à condition que cela reste relativement rare et qu'elles
puissent se recharger rapidement. Pour les installations dont l'utilisation sera
périodique (weekend, vacances), la profondeur de décharge peut également servir
de réserve d'urgence et remplacer l'autonomie. En effet, rien n'empêche la batterie
de se vider complètement : la profondeur de décharge n'est qu'un seuil que l'on
choisit de ne pas dépasser dans le cadre d'une utilisation normale.

   On utilise donc plutôt l'autonomie dans les utilisations continues, et la


profondeur de décharge dans les utilisations périodiques. Dans les formules
que nous allons vous présenter nous utilisons les deux, mais vous avez la
possibilité de n'utiliser que l'une ou l'autre de ces sécurité

3.3.4/Capacité de la batterie

Jusqu'à présent nous avons utilisé le Wh comme unité dans nos calculs, mais la
capacité d'une batterie s'exprime davantage en Ampère-heure (Ah). Pour convertir
vos résultats, il suffit de les diviser par la tension des batteries :
Les batteries que vous allez choisir doivent tenir compte des précédents paramètres.
Pour cela, il faut les intégrer dans l'équation permettant de définir la capacité de la
batterie :

Bon à savoir : comme nous l'avions dit dans l'article précédent (Dimensionnement
d'un module photovoltaïque), une installation photovoltaïque autonome produit
beaucoup plus d'énergie en été qu'en hiver. On peut donc envisager d'augmenter sa
consommation à cette période. En toute logique, on peut dire que c'est forcément le
cas pour les utilisations continues et périodiques régulières. Il faudra cependant
refaire les calculs dans le sens inverse (en connaissant la puissance du module et la
capacité de la batterie) pour savoir de combien d'énergie supplémentaire on dispose.
En ce qui concerne les utilisations périodiques irrégulières, cela dépend : on ne
dispose pas forcément de surplus d'énergie. Il faut forcément refaire tous les calculs
en fonction des données obtenus. Dans tous les cas, nous vous invitons fortement à
le faire car cela peu réserver de bonnes surprises.

Déterminer la tension du système photovoltaïque


Ensuite, il faut déterminer la tension de stockage de l'énergie solaire : 12V, 24V ou 48V.
La règle pour cela est assez simple : plus vous utilisez d'énergie, plus vous devez utiliser une tension
élevée, afin de diminuer les déperditions d'énergie, qui surviennent quand l'énergie est transportée ou
stockée.
On peut conseiller les trois cas de figures suivants :
 
Puissance de l'installation photovoltaïque Tension recommandée
De 0 à 800 Wc  12V
De 800 à 1600 Wc  24V
Au dessus de 1600 Wc  48V

4/Problèmes liés aux batteries

Les batteries, quelque soit la technologie qu’elles utilisent, peuvent poser un certain
nombre de problèmes, souvent évitables lors d’une utilisation correcte ou en
s’équipant du matériel adéquat.

4.1/La stratification

   Ce phénomène signifie que l’électrolyte n’est pas homogène. L’acide étant plus
lourd que l’eau, il s’accumule au fond de la batterie et l’eau au dessus. La réaction ne
se fait plus aussi bien, le haut des électrodes s’oxyde et risque de geler, tandis que
le bas est attaqué par l’acide. On remédie facilement à cela par une charge
d’égalisation délivrée périodiquement par le régulateur.

4.2/La sulfatation

   La sulfatation apparaît naturellement lorsque la batterie se décharge. Il se forme


alors une accumulation de sulfate de plomb sur les électrodes, ce qui réduit les
surfaces de contact avec l’électrolyte et par conséquent l’intensité du courant. Quand
la batterie est rechargée, la sulfatation disparaît sauf en cas de forte température, de
décharge trop profonde ou de dégagement gazeux.

4.3/L’oxydation des électrodes et des bornes

   Lorsque le niveau de l’électrolyte est trop faible, les électrodes sont exposées à
l’air et s’oxydent. Il en va de même pour les bornes de la batterie si celle-ci n’est pas
dans un endroit sec ou si les cosses ne sont pas assez serrées. L’oxydation
empêche de manière définitive le courant de circuler.

4.4/Les dégagements gazeux

   Ils se produisent en fin de charge, ou lorsque la tension et la température sont trop


élevées. Les batteries gel et AGM souffrent moins de ce problème. Les gaz sont dus
à l’électrolyse de l’eau, provoquant l’apparition d’oxygène et d’hydrogène et réduisant
le volume d’électrolyte. Cette réduction du volume est faible mais elle pose des
complications. L’oxygène et l’hydrogène qui s’échappent de la batterie sont explosifs,
mais ce n’est dangereux que si on possède un nombre important de batteries.

4.5/Le prix
   Une batterie coûte relativement cher comparé aux autres équipements d’une
installation photovoltaïque autonome (environ 25% du coût initial). Sachant qu’une
installation peut vivre plus de 30 ans, et que durant cette période il faudra
nécessairement changer les batteries, leur prix peut facilement représenter la moitié
du coût final. Les véritables économies ne se font pas à court terme. Choisir une
batterie moins chère qui ne fonctionnera que 2 ou 3 ans n’est pas rentable. Il existe
des modèles, plus onéreux, qui peuvent fonctionner pendant 10 ans voir plus.

Solutions

Acheter des batteries ayant une longue durée de vie pour faire de vraies économies.

Les conserver dans un endroit sec, ventilé et d'une température proche de 20°C.

Vérifier le serrage des cosses et les niveaux d’électrolyte.

Il faut que les batteries soient chargées pour être stockées si on ne les utilise pas.

Effectuer un cycle de décharge/charge tous les 1 ou 2 mois prolonge la durée de vie


de la batterie si on ne s’en sert pas toute l’année (hivernage par exemple).

Choisir un bon régulateur capable d’effectuer des charges d’égalisation et de ne pas


délivrer des tensions trop fortes.

Si l’endroit où sont placées les batteries subit de grandes variations de température il


faut que les batteries disposent d’une sonde thermique pour adapter la tension du
régulateur.

Caractéristiques d'une batterie

Le poids et le volume sont deux des caractéristiques d’une batterie qu’il ne faut pas
négliger. Mais ce qui la définit principalement c’est sa tension (en volts, V), sa
capacité (en ampères-heures, Ah), et sa durée de vie (en cycles).

Poids et volume

   On ne choisit pas une batterie en fonction de son poids ou de son volume, mais il
faut savoir que les batteries au plomb (les plus utilisées) sont, par exemple, au
minimum 5 fois plus lourdes que les batteries Li-ion. Le principal intérêt d’une
batterie légère est que l’on paye moins de frais de transport lors de l’achat puisque
ceux-ci dépendent du poids du colis. L’astuce permettant d’économiser consiste à
acheter des batteries plomb sans leur électrolyte. En effet, il suffit d’ajouter de l’eau
distillée (en vente n’importe où) dans la batterie pour le créer. Étant donné qu’une
batterie légère est souvent moins résistante, il vaut mieux ne pas se concentrer sur
le poids et le volume pour faire son choix, à moins de devoir respecter des
contraintes très particulières.

Tension
   Une batterie est constituée d’éléments de base ayant une tension nominale de 2V
(en réalité entre 1,9 et 2,1 selon l’état de charge). Il existe bien entendu des batteries
6, 12 ou 24V, mais se sont des assemblages en série de plusieurs éléments
(respectivement 3x2V, 6x2V et 12x2V). Vu de l’extérieur, on ne voit pas cet
assemblage sauf pour les batteries à électrolyte liquide qui disposent de bouchons
sur chaque élément pour la remise à niveau. La batterie de 12V est de loin la plus
utilisée car un certain nombre d’appareils électriques fonctionnent sous cette
tension : les lampes à économie d’énergie, la plupart des appareils électriques des
camping-cars ou des bateaux…

Capacité

   La capacité d’une batterie correspond à la quantité d’énergie qui peut être restituée
sur une période donnée. Cette capacité s’exprime en ampères-heures (Ah) et se
note C. Elle fait partie des données les plus importantes puisqu’elle permet de
connaître la quantité d’énergie qu’il est possible de stocker dans la batterie. Une
batterie qui possède une grande capacité vous donnera plus d’autonomie, à
condition que vos modules soient suffisamment grands pour la recharger.

Durée de vie

   La durée de vie d’une batterie est rarement indiquée car elle dépend énormément
des conditions d’utilisation. On parle en général d’une durée de vie de 300 cycles, un
cycle correspondant à une décharge et une recharge. Cela ne correspond pas à 300
jours. Ce qui conditionnera le plus l’espérance de vie de la batterie est le taux
maximum de décharge qu’on lui fera subir. Ainsi, si une batterie est prévue pour 300
cycles à 100% de décharge, elle pourra tenir 600 cycles à 50% de décharge, 900
cycles à 33%, etc.

Remarque :

Choix batterie(s)

Calcul : Diviser par la tension que vous allez utiliser, soit 12V pour une installation
petite ou moyenne ou 24V pour une installation importante,  ensuite on multiplie par
2. Ensuite pour déterminer le nombre de batteries voir la façon de procéder dans
notre exemple ci-dessous.
Reprenons notre exemple :
Consommation journalière = 880Wh/j
Sur une batterie de 12V, vous consommerez sur une journée : 880 / 12 = 73,33
Ampères / jour
Sachant qu’il ne faut pas décharger une batterie à plus de 50% de sa capacité, il
faudra choisir dans ce cas une batterie : 73,33 / 0,5 = 146 Ah minimum, soit 2
batteries de 85Ah montées en parallèle.

En 24V (2 batteries en série : branchement du + avec le -) nous aurions obtenus la


moitié 880/24 =  36,6 Ampères / jour. Il faudrait donc choisir dans ce cas des
batteries de 73 Ah minimum, soit 2 batteries de 85Ah.

Vous comprenez mieux maintenant qu’il est nécessaire, dans le cas ou vous avez
beaucoup d’appareils en fonctionnement, de travailler en 24V.

Conseil important : Il vaut mieux sur-dimensionner (de 15 à 20%) la capacité de ses


batteries que le contraire.

A savoir : si vous montez des batteries en série les tensions (V) s’ajoutent, si vous
les montez en parallèle ce sont les intensités (Ah) qui s’ajoutent.

Le calcul de capacité de batterie solaire

Le calcul de la capacité C du parc de batteries dépend de plusieurs données :

- N, le nombre de jours avec un ensoleillement insuffisant. En France, pour une utilisation


annuelle, 5 jours de réserve en batteries sont nécessaires. En Afrique de l'Ouest, nous
prenons 3 jours ou 4 jours en intégrant la saison des pluies.
- D, la demande énergétique quotidienne exprimée en Wh/jour. Il s'agit de l'énergie
nécessaire pour alimenter vos appareils électriques. D s'obtient en multipliant la
puissance de chacun de vos appareils par leur durée d'utilisation quotidienne en heures.
- U, la tension en Volt sous laquelle est installée le parc de batteries (12 V, 24 V, 48 V...)
- L, la profondeur de décharge maximum des batteries.

C (Ah) = (D x N) / (L x U)
Capacité minimum des batteries

Les batteries doivent avoir une capacité (Ah) suffisante pour alimenter l’onduleur à sa
puissance nominale ou plus encore quand elles doivent faire face aux courants de
démarrage.
La capacité du parc de batterie doit correspondre au minimum à 5 fois la puissance
nominale de l'onduleur divisée par la tension nominale de la batterie.
C (Ah) = 5 x Pnom / Unom
Pnom correspond à la puissance nominale de l'onduleur en watts et Unom à la tension
nominale de la batterie.
Ex : pour un onduleur de 1000 W, et un parc de batterie sous 24 V
5 x 1000 / 24 = 210 Ah
Ce qui revient à dire que le courant débité par les batteries ne doit excéder 20 % de leur
capacité.

Calcul de la capacité des batteries en fonction de la durée moyenne des délestages

C batt > Durée moyenne délestage en jours x Consommation électrique en Wh/jours /


tension du parc de batteries x profondeur de décharge max des batteries

Exemple : pour une consommation électrique de 1500 Wh/j, une tension de 12 V , une
durée du délestage de 6 h (0,25 jour), une profondeur de décharge de 40 %

1500 Wh/j x 0,25 j / (12 V x 0,4) = 78 Ah

Entre les deux calculs, prendre le résultat le plus élevé en n’oubliant pas de se prémunir
contre des délestages plus longs que la normale.

NB : La capacité des batteries dépend du temps de décharge. Généralement, on donne


trois indications C5, C20 et C100 respectivement les capacités en 5, 20 et 100 heures.
Durée du délestage et durée de décharge doivent correspondre pour estimer la capacité
des batteries nécessaires.
Pour une durée de délestage de 5 h, on prendra la capacité C5 pour faire le
dimensionnement des batteries.
Pour une durée de délestage de 20 h, on prendra la capacité C20 pour faire le
dimensionnement des batteries.
Types de batterie

Pour des temps de décharge de l’ordre de quelques heures, prendre des batteries de semi
traction (batterie AGM cyclique, batterie tubulaire, Gel pour chariot ou fauteuil…).
Pour des temps de décharge plus importants, prendre des batteries à décharge lente :
batterie plaques épaisses, gel solaire, batterie tubulaire…

Remarque :

La capacité d'une batterie augmente avec la température, par contre l'effet est
inverse concernant la durée de vie, elle diminue avec l'augmentation de la
température.

Par opposition aux batteries Plomb ouvertes, les batteries Plomb-acide à


recombinaison de gaz (aussi appelées VRLA pour Valve-regulated Lead-Acid) ont un
électrolyte figé dans un caisson étanche. Ce type de batterie est particulièrement
adapté à des applications stationnaires comme le stockage d’électricité solaire ou
éolienne.

En effet, ces batteries ne nécessitent aucune maintenance, et leur durée de vie est
relativement longue (10 à 15 ans). D’autre part, elles ne présentent pas de risque de
fuite, d’explosion de gaz ou encore de gel.

En revanche, leur charge doit être contrôlée avec précision (d’où l’utilisation de
régulateurs performants) et elles sont plus sensibles aux variations de température,
d’où le besoin de les placer dans un local frais et sec.

AGM ou Gel ?

Deux technologies de batteries stationnaires principales se distinguent. Les batteries


AGM (Absorbed Glass Mat) comportent des fibres de verre pour piéger l’électrolyte,
tandis que les batteries au Gel utilisent du gel de silice.

Le tableau ci-dessous présente les différences principales entre ces technologies :

  AGM Gel
Durée de vie en cyclage
Moyen Elevé
(nombre de cycles) :
   
Résistance à la décharge Excellente résistance
profonde : Bonne
résistance (peut être déchargée
complètement)
Résistance aux courants Bonne
Peu adapté
élevés : résistance
 
 
Résistance aux hautes Faible Moyenne
températures :
   
Prix : Raisonnable Elevé

   

Capacité, Autonomie : comment dimensionner son parc de batteries

La capacité d’une batterie, mesurée en Ampères-heures (Ah), est la principale


indication de la quantité d’électricité qu’elle peut stocker. Il faut multiplier la capacité
par la tension nominale de la batterie (de 2 à 12V) pour obtenir la quantité d’énergie
« stockable » en Watt-heures (Wh) ou kiloWatt-heures (kWh).

On notera que la capacité d'une batterie est liée à la vitesse (i.e. au courant) de
décharge : la capacité d'une batterie qui est déchargée en 5 heures a une certaine
valeur appelée "C5", qui est plus faible que la capacité de la même batterie
déchargée en 20 heures (C20)!

Enfin, étant donné que les batteries ne doivent pas être soumises à une décharge
trop profonde, il faut dimensionner le parc de sorte qu’elles restent un minimum
chargées (au moins 20% pour des batteries solaires).

Le dimensionnement de votre parc de batteries se fait donc en fonction de votre


consommation quotidienne d’électricité (puissances des équipements x durée
d’utilisation), à multiplier par le nombre de jours d’autonomie souhaités et à diviser
par le taux de décharge maximum (80% donc). On obtient alors la quantité d'énergie
requise qu'il faut ensuite diviser par la tension de la batterie pour obtenir une
capacité en Ah.

En France, on considère qu’il faut entre 3 et 5 jours d’autonomie pour être certain de
ne pas tomber à court d’énergie en cas de mauvaises conditions climatiques (pas de
soleil et/ou pas de vent).

Les séparateurs de batterie

Principe d'un séparateur de batteries (source : Genois)


Mise en série/parallèle de batteries

ATTENTION : N’utilisez ensemble que des batteries strictement identiques : même


modèle, même tension, même capacité, même âge !

Utiliser des systèmes coupleurs/séparateurs permet de contrôler la charge entre une


batterie principale et une batterie auxiliaire.

Pour équilibrer les charges entre les batteries en parallèle, la longueur de câble
parcourue doit être identique pour chacune d’elles .

Avant toute utilisation du parc, effectuez une décharge puis une charge complète
pour égaliser les niveaux de charge entre les batteries et éliminer les variations de
tension.

Rappel : Lors d’une mise en série, les tensions s’additionnent. Lors d’une mise en
parallèle, les courants s’additionnent. Attention à ce que les tensions et courants du
parc batteries soient compatibles avec le régulateur de charge et les appareils
branchés en direct. Attention à la section des câbles utilisés.

Comment coupler deux panneaux différents ?

Il arrive fréquemment que l'on installe deux panneaux de modèle et de


caractéristiques différents, par exemple lorsque l'on achète un second panneau pour
compléter la production un peu faible du panneau d’origine.

Il est possible de monter les deux panneaux en parallèle (les + ensemble et les –
ensemble) afin de rester en 12V, tension compatible avec le reste du système.
Attention dans ce cas à ce que vos panneaux soient munis de diodes anti-retour,
sinon la production du panneau plus puissant sera perdue. Il faut également
s’assurer que le courant additionnel produit par le nouveau panneau soit supporté
par le régulateur de charge!

Ce cas arrive fréquemment, car les installateurs dimensionnent généralement le


régulateur au plus juste. Il est en effet déconseillé de surdimensionné un régulateur
de charge, car son rendement diminue si le courant entrant est inférieur au courant
nominal : par exemple, un régulateur 15A aura un fonctionnement optimal à 15A
mais son rendement est sensiblement réduit si le courant n’est que de 7.5A.

Deux solutions sont alors possibles : soit remplacer le régulateur existant par un
régulateur plus puissant, soit conserver le régulateur existant pour le panneau
d’origine, et utiliser un second petit régulateur avec le nouveau panneau. Le second
régulateur peut être branché sur la(les) batterie(s), en parallèle avec le premier. Ce
choix peut s’avérer judicieux sur le plan économique car les régulateurs plus
puissants sont généralement assez chers : autant racheter un second petit
régulateur avec du câble. Autre avantage : si un régulateur ou un panneau tombe en
panne, une partie de la production reste assurée par le second ensemble.
 

Schéma de branchement de deux panneaux différents sur une batterie

Exemple de dimensionnement de batterie, calcul (ex1)


Pour les vacances de février nous disposons de 85 jours de charge et 7 jours de
décharge pendant lesquels nous consommerons 9922Wh. Pour les vacances d'été
nous disposons de 150 jours de charge et 15 jours de décharge pendant lesquels
nous consommerons 18612 Wh. Enfin, pour les vacances de la Toussaint nous
disposerons de 65 jours de charge et 7 jours de décharge pendant lesquels nous
consommerons 9922Wh. Pour couvrir l'ensemble de ces besoins, il nous faut un
module photovoltaïque de 39Wc minimum. Calculons maintenant la capacité des
batteries à installer.

a/Énergie stockée

L'énergie que doivent emmagasiner les batteries correspond à toute l'énergie


produite par les modules pendant la période de charge. Quand les résidants
consommeront de l'électricité, c'est à dire durant la période de décharge (les
vacances), les modules continueront à fabriquer de l'énergie qui sera directement
utilisée. Ce qui doit être stocké ne correspond donc pas à la consommation totale.

   Pour connaître cette quantité, il suffit de multiplier le nombre de jour de décharge


par la production moyenne du module à cette époque, et de soustraire ce résultat à
la consommation totale:

Quantité = Consommation totale (en Wh) – (durée de la décharge (en j) x puissance


du module (en Wc) x coefficient d'ensoleillement)

Vacances de février: 9922 Wh – (7 jours x 39Wc x 2,8) = 9166 Wh.

Vacances d'été: 18612 Wh – (15 jours x 39 Wc x 4) = 16272 Wh.

Vacances de la Toussaint: 9922 Wh – (7 jours x 39 Wc x 4) = 8830 Wh.

On peut constater que le choix du module avait précédemment était fait en fonction
des vacances de février, mais cette fois, le choix des batteries doit se faire en
fonction des vacances de juillet. En effet, c'est pour cette période que le plus
d'énergie doit être stockée. Nous avons besoins d'une batterie (ou d'un ensemble de
batteries) d'une capacité de 16272Wh minimum.

   La capacité s'exprime davantage en Ampère-heure (Ah). Pour convertir les Wh en


Ah, il suffit de les diviser par la tension du système. Le choix de la tension fait partis
du dimensionnement, et nous ne l'avons pas encore décidé. Cependant, puisqu'il
s'agit d'une installation de petite taille, nous allons faire nos calculs avec une tension
de 12VDC (ce qui est très courant comme valeur). Le résultat est donc de 16272Wh /
12V = 1356Ah.

b/Profondeur de décharge

Pour finir, nous allons choisir une profondeur de décharge à ne pas dépasser afin de
prolonger la durée de vie des batteries. Le meilleur compromis se situe entre 60 et
80% de décharge, sachant qu'il sera toujours possible d'aller au-delà en cas de
problème ou de consommation inattendue (situation à éviter au maximum car elles
se rechargent lentement). Au final, nous choisirons donc une batterie d'une capacité
minimum de 1356Ah / 0,75 = 1808Ah.

   Nous avions calculé dans le dimensionnement des modules (2e étape) que les
résidants pourraient éventuellement consommer davantage d'énergie par rapport à
ce qui était prévu initialement. Cependant, la taille des batteries était une des
conditions pour que se soit possible. Nous venons de calculer que les batteries
seront optimisées pour le mois de Juillet. Le surplus de production que les modules
auraient pu fournir ne sera donc pas stocké durant cette période. Il n'y a que pour les
vacances d'automne qu'une consommation plus élevée est envisageable.

Exemple de dimensionnement de batterie pour camping car (ex2)

Continuons notre exemple avec notre couple de retraités qui voyage en camping car
de juin à septembre. Leur consommation sera de 726Wh par jour, soit 5082Wh par
semaine en juin et septembre, et 7260Wh tous les 10 jours en juillet et août. Leur
module photovoltaïque sera d'une puissance de 150Wc. Calculons maintenant la
capacité des batteries à installer.

a/Énergie stockée

   L'énergie que doivent emmagasiner les batteries correspond à la différence entre


ce dont le couple a besoin et ce que le module produit. Pour connaître cette quantité,
il suffit de soustraire la production quotidienne du module à la consommation
quotidienne du couple, et de multiplier ce résultat par le nombre de jour entre deux
recharges :

Quantité = [ Consommation (en Wh) – puissance du module (en Wc) x coefficient


d'ensoleillement (en h) ] x durée entre deux recharges (en jour)

en juin en Belgique : (726Wh - 150W x 3,4h) x 7j = 1512Wh

en juin dans le sud : (726Wh - 150W x 4,1h) x 7j = 777Wh

en juillet dans le sud : (726Wh - 150W x 4,4h) x 10j = 660Wh

en août dans le sud : (726Wh - 150W x 4,1h) x 10j = 1110Wh

en septembre dans le sud : (726Wh - 150W x 3,8h) x 7j = 1092Wh

   Le choix de la batterie doit se faire en fonction du résultat le plus élevé, c'est à dire
1512Wh pour la semaine en Belgique. C'est en effet pour cette période que le plus
d'énergie doit être stockée. La capacité s'exprime davantage en Ampère-heure (Ah).
Pour convertir les Wh en Ah, il suffit de les diviser par la tension du système. Le
choix de la tension fait partis du dimensionnement, et nous ne l'avons pas encore
décidé. Cependant, puisqu'il s'agit d'une installation de petite taille, nous allons faire
nos calculs avec une tension de 12Vdc (ce qui est très courant comme valeur). Le
résultat est donc de 1512Wh / 12V = 126Ah.

b/Profondeur de décharge

   Pour finir, nous allons choisir une profondeur de décharge à ne pas dépasser afin
de prolonger la durée de vie des batteries. Le meilleur compromis se situe entre 60
et 80% de décharge, sachant qu'il sera toujours possible d'aller au-delà en cas de
problème ou de consommation inattendue (situation à éviter au maximum). Au final,
nous choisirons donc une batterie d'une capacité minimum de 126Ah / 0,75 = 168Ah.
   Ce graphique représente le niveau de charge de la batterie du camping car au
cours du temps

Exemple de calcul N 3 :

Vérification d'un calcul de système Photovoltaïque

 6 panneaux(en parallèle) de 15Wc, 12V ce qui donne 90 WC (=Pc) à produire.

Avec cette puissance, la question est :

+Quelle capacité optimale de batterie est utilisable pour cette production?


+Cette batterie pourrait alimenter combien de lampes (LED par exemple) avec
une autonomie de 3 jours (par exemple)?

Réponse

Pour une utilisation en Afrique saharienne, j'ai pris une irradiation moyenne(Ir) de 5.4
KWh/m².jour et le coefficient de perte (k) de 0,65.
J'en déduis alors la consommation journalière
Ej = 90*0.65*5.4 = 315, 90 Wh/jour

Le coefficient k n'étant qu'une sécurité pour un dimensionnent réaliste.

Puis à partir de cette énergie produite je détermine pour la batterie (pour une profondeur
de décharge de 0.5): Qb =(315,90*3)/(0.5*12) = 157, 95 Ah

Ainsi si j'utilise des lampes de 12V, 7W j'ai courant ~ de 0.583A. D'où pour 9 lampes
(par exemple), un courant de 5.25A. Je me dis que ces lampes peuvent fonctionner
pendant 30h, soit 10h en 3jour.

H*ampers=AH

Correction

Les calculs me semblent assez corrects mais on tient en général le raisonnement inverse
- On fait un maximum d'économies
- On calcule alors la quantité d'énergie nécessaire par jour
- On majore pour augmenter l'autonomie-
- On dimensionne alors la batterie et les panneaux nécessaires...
Maintenant on peut prendre le cas le plus défavorable de k €[0.5,0.7] ; soit 0.5 au lieu
de la valeur moyenne 0.65

Exemple de calcul N 4 :

La capacité Qbat des batteries se calcule en fonction des besoins journaliers Ej en


énergie électrique, du nombre de jours J de stockage désirés et d'un facteur Kb pour
les différentes pertes (en première estimation, Kb = 0,7), par la formule ci-après :

.
En général, pour assurer une bonne durée de vie aux batteries, entre 5 et 7 ans pour
des batteries spécifiques au solaire, il es de mise de ne pas décharger les batteries
de plus de 20% de leur capacité ou mieux , 10% et de ne pas dépassé 80% de la
décharge possible.

Note : ce type de système assure les besoins en énergie sur toute l'année (sauf s'il y
a plus de jour sans soleil que l'autonomie prévue) puisque qu'il est dimensionné pour
le mois de décembre.

Exemple d'application :
On souhaite électrifier un site autonome situé près de Nice. Le module
photovoltaïque sera orienté vers le sud avec une inclinaison de 60°. Le besoin en
énergie électrique est de 4 kWh par jour (1 500 kWh/an). L'autonomie voulue est de
10 jours.

Quelle doit être la puissance crête des modules photovoltaïques ?

Pc = Ej / ( K x Irjmin ) = 4 / ( 0,6 x 2,84 ) = 2,35 kWc

Prendre 2,4 kWc ou plus suivant la combinaison de modules PV choisis et la marge


souhaitée.

Quelle est la capacité nécessaire en batteries (en prenant Kb = 0,7) ?

Qbat = Ej x J / kb = 4 x10 / 0,7 = 57 kWh(50 batteries de 100 Ah x 12V = 60 kWh)

4/Dimensionnement d'un régulateur

Définition d'un régulateur de charge/décharge

Le régulateur de charge protège toute l’installation photovoltaïque, et notamment la


batterie qui est l’élément le plus sensible. Il est au cœur du système, branché à la
fois sur le module solaire, la batterie et les appareils qui consomment l’électricité.
Comme son nom l’indique, le régulateur de charge/décharge régule les charges et
les décharges de la batterie. Si la batterie était à pleine charge et que les modules
continuaient de lui fournir de l’énergie, il y aurait alors surcharge et la batterie se
détériorerait. De même, il est recommandé de ne pas vider entièrement une batterie.
Ainsi, même s’il s’agit d’une batterie à décharge profonde, il vaut mieux ne pas
descendre en dessous de 50% à 80% de décharge pour ne pas trop la dégrader. Le
régulateur augmente donc sa durée de vie en lui évitant des états extrêmes.

   On distingue deux grands types de régulateurs, shunt linéaire ou série linéaire,
reposant au final sur le même fondement : les modules photovoltaïques peuvent
fonctionner sans que leur électricité soit utilisée, ce qui est pratique lorsque les
batteries sont pleines. On peut donc court-circuiter le module (c’est la méthode
shunt) ou ouvrir le circuit (c’est la méthode série).

Choix du régulateur de charge

Trois facteurs sont importants dans le choix d’un régulateur de charge: il s’agit de la
tension du système (plusieurs tensions sont disponibles 12, 24,48 volts), la
température d’opération et le courant maximal.

Concernant le courant, il faut additionner tous les courants court-circuits fournis par
les modules solaires et multiplier par 1.25. Exemple: si on a un panneau solaire qui
fournit 4.8 A en court-circuit, il suffit de multiplier 4.8 A par 1.25, ce qui est égal à 6 A.
Dans ce cas le régulateur doit être en mesure de supporter 6 A. Nos petits modules
solaires de 10 watts ou moins, combinés aux batteries de 100 Ampère-heures ou
plus, ne nécessitent pas de régulateur. Néanmoins, une diode anti-retour doit être
utilisée pour empêcher le module solaire de vider la batterie la nuit.

 1/Dimensionnement d'un régulateur

Après avoir calculé sa consommation d’électricité, la surface de modules


photovoltaïques nécessaires pour la produire, et le nombre de batteries essentielles
au stockage de cette énergie, il faut maintenant définir le régulateur de
charge/décharge dont on a besoin pour optimiser la durée de vie de son équipement
et permettre une charge adéquate. Le dimensionnement du régulateur se fait en
fonction de la tension des modules solaires et des batteries, ainsi que l’intensité
maximale qu’ils peuvent générés. Une fois ces données recueillies, on pourra choisir
une des technologies de régulation (shunt, série, PWM ou MPPT) et pour finir, on
étudiera les options proposées telles qu’un écran LCD, une sonde de température
autonome, etc.

   Il existe deux types de régulateurs : les régulateurs de charge, et les régulateurs de
charge/décharge. Les premiers sont les plus simples et les moins chères car ils ne
contrôlent que la charge de la batterie. Les surcharges sont donc évitées, mais ils
n’ont pas d’autre fonction. Ils peuvent toutefois convenir à une installation pour
laquelle on est sûr de ne jamais épuiser complètement les batteries. Dans le cas
contraire, les régulateurs de charge/décharge sont plus adaptés car ils permettent
également d’éviter les décharges profondes en coupant l’alimentation de tout ou
partie des appareils électriques.
Tension et intensité

TENSION D’ENTRÉE : La tension du régulateur est imposée par celle des modules.
Ceux-ci produisent l'électricité avec une tension de 12Vdc, 24Vdc et même jusqu'à
48Vdc. La "tension d'entrée" du régulateur doit donc être identique. Remarque :
lorsque les modules sont connectés en série, c'est la tension obtenue qui nous
intéresse. Avec deux modules de 12Vdc en série, la tension d'entrée du régulateur
sera donc de 24Vdc.

TENSION DE SORTIE : Il est rare que la tension de sortie soit différente de la


tension d'entrée, mais certains régulateurs haut de gamme peuvent proposer ce
choix. Si ce n'est pas le cas, la tension de sortie du régulateur, les batteries, le
convertisseur de courant ou les appareils électriques devront tous avoir la même
tension que les modules, à savoir 12Vdc, 24Vdc ou 48Vdc.

INTENSITÉ D’ENTRÉE : Pour la connaitre, il faut consulter la fiche technique des


modules photovoltaïques. Il y est indiqué l'intensité maximale qu'ils sont capables de
produire. Quand ils sont en parallèle, en faisant la somme de toutes les Imax de
chaque module, on obtiendra l'intensité d'entrée que le régulateur doit pouvoir
supporter. Quand ils sont en série, l'intensité d'entrée du régulateur est la plus petite
de celle délivrée par les modules.

INTENSITÉ DE SORTIE : Cela ne concerne que les régulateurs contrôlant la


décharge. La démarche est la même que pour l'intensité d'entrée, sauf qu'il faut
additionner les intensités maximum que chaque appareil peut consommer.

2/Les différents modèles de régulateur

 Il existe plusieurs modèles de régulateur de charge pour installation photovoltaïque


autonome. Cet article a pour but de résumer les principales caractéristiques de
chaque famille afin de choisir le type de régulateur adapté au système que l’on veut
installer.

Shunt, série, PWM ou MPPT

   Se sont les quatre grandes technologies de régulation de la charge. Les


régulateurs Shunt et Série sont plus anciens et les moins chers, mais ils ne
permettent pas une recharge complète de la batterie, et ne se trouvent quasiment
plus sur le marché. Le choix se tourne donc vers les régulateurs PWM ou MPPT.

   Le premier est de loin le plus courant car il offre un bon rapport qualité/prix. Il
assure une recharge complète de la batterie, et peut disposer de très nombreuses
fonctions d'utilisations, de sécurité où de confort (écran LCD, etc...).

.
2.1/Le régulateur de type MPPT(Maximum Point Power Tracking) 

MPPT signifie Maximum Power Point Tracking, ou Recherche du Point de Production


Maximum. Cette technologie, spécifique aux régulateurs de charge solaires, consiste
à balayer la plage de tensions aux bornes du panneau et déterminer la tension pour
laquelle la puissance produite sera optimale. Cela permet donc d'optimiser le
rendement des panneaux solaires; le gain en rendement est de 10% en moyenne.
Cependant, les régulateurs équipés de la technologie MPPT sont plus onéreux que
les régulateurs conventionnels...

   MPPT signifie Maximum Power Point Tracker, autrement dit le « détecteur de point de
puissance maximum ». La tension des modules varie en fonction de la température : plus il
fait chaud et plus la tension diminue. Sachant qu’un module peut atteindre facilement 50 à
60°C même en étant ventilé, les constructeurs les ont donc surdimensionné afin que la
tension soit toujours suffisamment élevée. Cependant, si le module délivre une tension de
17V, par exemple, pour alimenter une batterie 12V, les 5V de différence seront perdus. Le
régulateur équipé d’un MPPT permet de réduire la tension lorsque c’est nécessaire, tout en
augmentant l’intensité. On maintient donc la puissance du système au maximum. Le coût de
cet appareil et sa consommation d’énergie ne le rendent pas avantageux pour des
installations de petites tailles

Max Power Point Tracking : le régulateur recherche la tension "Vmp" à laquelle la


puissance produite par le panneau est la plus forte (maximum de la courbe bleue). Source :
PVEducation.org

   C’est le régulateur le plus performant du marché, mais sont prix est élevé. Pour
obtenir un rendement maximum, il modifie la tension et l'intensité fournies par le
module en fonction du niveau de charge de la batterie, afin que les pertes soient au
minimum. Les batteries sont recharger à 100% comme pour le régulateur PWM, mais
le régulateur MPPT le fait beaucoup plus rapidement car on utilise la capacité du
module au maximum.
 Le régulateur MPPT (« Maximum Power Point Tracking » ou « recherche du point
de puissance maximum ») est encore plus performant que le régulateur PWM. Il ne
permet pas de recharger la batterie au-delà de 100%, mais il peut la recharger
beaucoup plus vite en optimisant les caractéristiques de tension et de courant du
module et de la batterie. En effet, pour diverses raisons liées à la température, aux
chutes de tensions dans les câbles électriques, etc... les modules photovoltaiques
sont toujours conçus avec une tension supérieure à ce qui serait nécessaire.
Autrement dit, un module sensé produire du 12V produira en réalité 17V voir plus. De
même, la tension d'une batterie n'est pas constante. Elle oscille entre 11,4V quand la
batterie est déchargée, et monte à 13,2V une fois rechargée. La tension des deux
appareils n'est jamais identique, et c'est la batterie qui impose la sienne au reste du
système. Quand elle déchargée, le module est donc « obligé » de produire 11,4V et
dans tous les cas, il ne dépassera pas 13,2V. Malheureusement, pour qu'un module
de 100Wc produise 100W, la tension du courant qu'il produit doit être de 17V.

   Prenons pour exemple un module photovoltaïque Kyocera de 135Wc dont la fiche


technique nous indique que le courant de service est de 7,63 A avec un voltage de
17,7 Volts. Pour vérifier la puissance du module, il suffit de multiplier la tension par le
courant : 7,63A x 17,7V = 135,05W. Le module va recharger une batterie dont la
tension ne dépassera pas 13,2V. Étant donné que leur tension doivent être
identique, le module va réduire sa tension de fonctionnement, ce qui va réduire
également sa puissance ; 7,63A x 13,2V = 100,72W. Il y a donc une différence de
34W entre la réalité et les données du constructeur. La situation est encore pire
lorsque la batterie est déchargée car le module doit produire 11,4V (7,63 x 11,4 =
87W soit 48W de moins!)

   Un régulateur conventionnel se contente de connecter directement le module à la


batterie, sans se soucier des pertes dues à la différence de tension. En revanche, le
régulateur MPPT va transformer les caractéristiques du courant pour que le module
puisse produire un maximum de puissance, tout en respectant les contraintes de la
batterie. C’est en quelque sorte un convertisseur qui va absorber le maximum du
module (c'est à dire 135W avec 17,7V) et qui fournira en sortie la même puissance
mais sous une tension réduite et un courant plus élevé. Il va « convertir » la tension
en intensité afin de maintenir le maximum de puissance.

   Dans notre exemple précédent, le régulateur MPPT va donc absorber les 135W du
module avec une tension de 17,7V mais il va la réduire pour que le courant de sortie
ne soit plus qu'à 13,2V. En contrepartie, l'intensité va passée de 7,63A à 10,23A afin
que l'on ait toujours nos 135W (10,23A x 13,2V = 135W). Si la batterie est
déchargée, le courant augmentera même jusqu'à 11,84A (11,84A x 11,4V = 135W).
En conclusion, même si le régulateur MPPT ne permet pas d'obtenir les 135W car
son rendement est d'environ 95%, il permet malgré tout d'augmenter la vitesse de la
recharge d'environ 30%, dans n'importe quelle condition climatique.

   Le régulateur MPPT coûte en général beaucoup plus cher qu'un régulateur
standard. C'est pour cette raison que son utilisation n'est pas généralisée, et qu'il
n'est pas recommandé pour les petites installations (les pertes ne sont pas assez
importantes).

2.2/Les régulateurs avec écran LCD

L'écran LCD n’est pas indispensable au fonctionnement d'un régulateur solaire, mais
c’est une valeur ajoutée qui permet de surveiller et d’optimiser rapidement le
système.

   Les régulateurs équipés d’un écran LCD permettent de surveiller en continu les
caractéristiques de l'installation photovoltaïque. Les données affichées sont en
général la puissance de l'installation, la tension, le niveau de charge et la
température des batteries, le courant en charge/décharge fournis par le système, etc.
Il indique également les problèmes qui peuvent se présenter telles que les
surcharges ou les court-circuits.

   Les informations recueillies et analysées, directement par le régulateur ou par


l’utilisateur, permettent de reprogrammer la charge ou la tension maximum des
batteries, ou d'adapter la consommation des appareils en sortie du régulateur. Il
permet également d’un simple coup d’œil de savoir si le système doit être redémarré.

   Il est préférable d’utiliser cette technologie dans des installations de taille moyenne
ou grande car l'écran LCD augmente le prix du régulateur d'environ 50€. Si
l’installation est de faible puissance, un simple régulateur équipé de diodes
électroluminescentes (LED) suffira pour assurer un bon entretien.

2.3/Le régulateur de type série

Contrairement au régulateur shunt qui dérive le courant vers une résistance, le


régulateur série stoppe la circulation du courant en ouvrant le circuit électrique. Les
modules restent sous tension, mais les batteries sont à l'abri de la surcharge. Il s'agit
également d'une technologie ancienne peu performante. Elle ne permet pas non plus
de recharger les batteries au delà de 70% de leur capacité.

   Étant donné que le module produit de l'électricité tant qu'il est éclairé, on ne peut
pas stopper la recharge de la batterie autrement qu'en ouvrant le circuit ou en créant
une dérivation. Les régulateurs plus récents continus donc d'utiliser les technologies
shunt et série, mais de façon beaucoup plus perfectionnée.

Contrairement au régulateur shunt qui crée des court-circuits, le contrôle de la


charge par un régulateur série se fait en ouvrant le circuit électrique. Autrement dit,
les modules photovoltaïques sont débranchés du reste du système. La conception
du module photovoltaïque lui permet de bien supporter d'être en circuit ouvert. Il
s'agit cependant d'une technologie assez ancienne, qui ne permet pas une charge
optimale de la batterie à 100%, mais plutôt 70 à 80% de sa capacité.

   Toute la régulation se fait grâce à la mesure de la tension aux bornes de la


batterie. Une batterie déchargée possède une tension faible (autour de 11,4V pour
une batterie 12V), alors qu'une batterie chargée possède une tension forte (autour de
13,2V). Le régulateur de charge doit donc avoir une lecture précise de la tension aux
bornes de la batterie, afin de savoir si elle se trouve dans une période de fin de
charge ou en fin de décharge. C'est pour cela que l'on place toujours le régulateur à
proximité des batteries, pour éviter les chutes de tension dues à la distance et
pouvoir prendre en compte la température environnante.

   Comme pour le régulateur shunt, la phase de charge débute lorsque le panneau


photovoltaïque est éclairé, et que la tension aux bornes de la batterie est faible. Le
régulateur limite alors le courant de charge de la batterie à un ampérage constant: la
tension aux bornes du bus augmente (système de communication entre les différents
composants du régulateur).    Dès que la batterie arrive à la fin de son chargement,
autrement dit quand la tension du bus atteint une valeur limite (dépendante du
système), le régulateur la stabilise à ce niveau en ouvrant le circuit entre le module et
la batterie. On évite ainsi d'avoir des surcharges. Le module reste sous tension tant
qu'il reçoit de la lumière, mais il n'y a plus d'électricité qui circule. Si la tension de la
batterie décroît à nouveau, le régulateur referme le circuit pour permettre au module
de la recharger.

   Le régulateur de type série convient aux systèmes photovoltaïques d'une


puissance intermédiaire (<50 A). Il est possible d’utiliser ce type de régulateur pour
de plus gros systèmes (>50 A) à condition d’utiliser un régulateur série à relais, ou de
mettre en place un réseau de plusieurs régulateurs série. L’inconvénient majeur de
ce type de régulateur est qu’il ne permet pas une charge optimale de la batterie (70%
seulement). C’est pour cela que ce régulateur a tendance à disparaître au profit du
régulateur PWM qui fonctionne sur le même principe mais qui permet d'atteindre une
pleine charge de la batterie.

2.4/Le régulateur de type Shunt

   Le régulateur shunt est bien adapté aux petits systèmes. En fin de charge, il court-
circuite le module (il "shunt" le module) afin que la batterie ne reçoive plus de courant
et ne soit pas en surcharge. Le courant excédentaire est ainsi dirigé vers une
résistance qui dissipe l’énergie produite sous forme de chaleur. C'est une
technologie ancienne qui n’est plus vraiment disponible sur le marché car elle ne
permet pas de recharger la batterie à plus de 70% de sa capacité.

Pour contrôler la charge de la batterie, le régulateur shunt provoque des court-


circuits au niveau du module photovoltaïque. Quand la tension aux bornes de la
batterie devient assez élevée, le courant est dérivé (shunté) vers une résistance puis
renvoyé vers le module. La conception du module lui permet de bien supporter ces
court-circuits. Il s'agit cependant d'une technologie assez ancienne, qui ne permet
pas une charge optimale de la batterie à 100%, mais plutôt 70 à 80% de sa capacité.

   Toute la régulation se fait grâce à la mesure de la tension aux bornes de la


batterie. Une batterie déchargée possède une tension faible (autour de 11,4V pour
une batterie 12V), alors qu'une batterie chargée possède une tension forte (autour de
13,2V). Le régulateur de charge doit donc avoir une lecture précise de la tension aux
bornes de la batterie, afin de savoir si elle se trouve dans une période de fin de
charge ou en fin de décharge. C'est pour cela que l'on place toujours le régulateur à
proximité des batteries, pour éviter les chutes de tension dues à la distance et
pouvoir prendre en compte la température environnante.

   Lorsque les consommateurs ont besoin d'énergie mais que les modules n'en
produisent pas (la nuit) ou pas assez, se sont les batteries qui en fournissent et qui
se déchargent. La tension aux bornes du bus (système de communication entre les
différents composants du régulateur) décroit, et passe sous le seuil de
déclenchement de la recharge (valeur dépendante du système).    La phase de
charge débute lorsque le panneau photovoltaïque est de nouveau éclairé. Le
régulateur limite alors le courant de charge de la batterie à un ampérage constant : la
tension aux bornes du bus augmente.    Lorsque la tension du bus atteint une valeur
limite, le régulateur la maintient à cette valeur et réduit de façon progressive le
courant en déviant l’excédent d’énergie vers une résistance (cet excédent d’énergie
sera dissipé sous forme de chaleur) et un court-circuit est effectué au niveau des
modules photovoltaïques.

   On comprend dès lors que le régulateur shunt est mieux adapté aux petits
systèmes, car en fin de charge, toute l'énergie produite par les modules doit être
dissipée dans une résistance. Plus la puissance à dissiper est importante, plus la
résistance doit être de grande taille. Autrement, se serait les câbles électriques qui
devraient remplir le rôle de dissipateur, ce qui les ferait fondre très rapidement. Pour
les grosses installations, cela consisterait à brancher de gros radiateurs électriques,
mais toute la chaleur dégagée poserait de sérieux problèmes. Dans ce cas, on
choisira plutôt un régulateur série, PWM ou MPPT. Il faut pour cela estimer le
courant généré par le système. Si l’ampérage est relativement faible (de l’ordre de
5A), le régulateur de type shunt sera tout à fait adapté.

2.5/Le régulateur de type PWM

Régulateur de type PWM (Pulse With Modulation) ou MLI (Modulation en


Largeur d’Impulsion) :

PWM signifie Pulse Width Modulation, ou Modulation de Largeur d'Impulsion. C'est


une technologie qui consiste à découper le signal produit par les panneaux en
signaux carrés de fréquence variable (c'est pourquoi on parle de largeur d'impulsion).
Ceci permet de modifier la tension du signal venant des panneaux pour obtenir un
signal avec une tension adaptée à la charge des batteries.
   Le régulateur PWM gère de façon optimale les connexions et déconnexions du
module au reste du système. Selon l’état de charge des batteries, il effectue des
coupures plus ou moins longues et plus ou moins fréquentes. Cette technologie
permet de charger les batteries à 100% de leur capacité. Elle est de loin la plus
utilisée dans les installations photovoltaïques autonomes.

 Le régulateur PWM (Pulse With Modulation) ou MLI (Modulation en largeur


d’impulsions) est un régulateur de génération plus récente qui a permis d'améliorer la
recharge des batteries en passant de 70% (avec les anciens régulateurs de type
shunt et série) à 100% de leur capacité. Ce sont les plus utilisés dans les
installations photovoltaiques autonomes.

   Pour réussir une charge complète, le régulateur PWM hache le courant délivré par
le module, et l'envoie dans la batterie sous forme d'impulsions. Grâce à une lecture
précise de la tension aux bornes de la batterie qui lui permet de connaître son niveau
de charge, le régulateur peut moduler ses impulsions afin de les rendre plus ou
moins longues et plus ou moins fréquentes. La batterie et le module photovoltaique
sont ainsi connectés et déconnectés de manière optimale. La fréquence peut
atteindre les 160 coupures par seconde, grâce à des transistors de puissance ou des
MOSFET qui génèrent les impulsions. En plus de permettre une recharge complète,
les impulsions à haute fréquence du régulateur PWM permettent également de
limiter la sulfatation des plaques de la batterie.

   Bien que cette technologie de régulateur soit plus évoluée, elle possède tout de
même des similitudes avec les régulateurs shunt ou série. Tant que la surface du
module photovoltaïque est éclairée, celui-ci continu de fournir de l'électricité. Pour le
déconnecter de la batterie il n'y a que deux solutions : on peut ouvrir le circuit
électrique (comme pour les régulateurs série), ou on peut le court-circuiter (comme
pour les régulateurs shunt). Le régulateur PWM utilise les mêmes techniques que les
anciens, à la différence près que ceux-ci fonctionnaient en mode tout ou rien
(On/Off), alors que le PWM possède un microprocesseur beaucoup plus précis.

Détail du fonctionnement :
Le régulateur PWM hache le courant délivré par le module, et l'envoie dans la
batterie sous forme d'impulsions plus ou moins longues et fréquentes.

   Quand les modules fournissent de l'énergie à une batterie déchargée, le régulateur


PWM procède au début de la même manière que les régulateurs shunt ou série,
c'est à dire qu'il limite le courant de charge de la batterie à un ampérage constant.
Plus la batterie se recharge, plus la tension à ses bornes augmente. A partir d'un
certain niveau, le régulateur PWM va alors maintenir une tension constante et
produire des impulsions de courant. Autrement dit, plusieurs fois par seconde, il va
couper et rétablir le courant jusqu'à ce que la batterie soit totalement chargée. Dans
un premier temps, les impulsions du régulateur sont longues et presque continues.
Quand la batterie s'approche de la fin de sa recharge, elles deviennent de plus en
plus rares et espacées.

   Il existe de nombreux régulateurs PWM, différents selon leur puissance ou leurs
technologies. Les plus simples se contentent d’assurer leurs fonctions de base (anti-
surcharge, obstacle au courant inverse, contrôle de la température), mais les plus
complexes sont équipés de logiciels qui surveillent en permanence l’état de charge
de la batterie, sa tension, sa résistance interne ... Le prix d'un régulateur PWM
standard varie de 3 à 5 euros par ampère.

Remarque :

A quoi sert un régulateur ?

Le régulateur de charge est un appareil électronique qui se branche entre le(s)


panneau(x) solaire(s) et le parc de batteries. Il a pour fonction :

- de convertir la tension de sortie du panneau solaire (comprise entre 15V et 25V


pour les systèmes 12V) en tension adaptée à la charge de la batterie (souvent 13,6V
pour les batteries 12V);

- de protéger les batteries en contrôlant leur niveau de charge. Le régulateur coupe


la production des panneaux quand les batteries sont complètement chargées. Il
stoppe également la consommation d’énergie par les appareils branchés, si le niveau
de charge de la batterie descend sous un certain seuil de sécurité (limite de
décharge profonde).

- de protéger le panneau en bloquant également les courants inverses qui repartent


vers le panneau et gaspillent l’énergie stockée.

Le régulateur est donc un organe de contrôle indispensable de l'installation


photovoltaïque. Il protège les panneaux et les batteries, assurant ainsi la longévité du
système.

Comment choisir un régulateur adapté ?

Le choix du régulateur de charge est directement lié à la taille de votre installation,


particulièrement le courant de sortie du ou des panneaux(x) solaire(s). Le courant
de sortie peut être calculé simplement en divisant la puissance nominale d'un
panneau par sa tension nominale.

A titre d'exemple, les régulateurs devront accepter un courant de:

- 10A pour des panneaux jusqu’à 120W;

- 15A pour des installations jusqu’à 180W (par ex. 1 panneau 180W ou 2 panneaux
90W en parallèle);

- 20A pour des installations jusqu’à 240W (par ex. 1 panneau 180W ou 2 panneaux
12V de 120W en parallèle);

- ...

Il faut également prendre garde à ce que la tension nominale du régulateur soit


compatible avec le(s) panneau(x) et le parc de batteries (12V ou 24V). Les
régulateurs récents sont généralement compatibles 12V et 24V, avec détection
automatique de la tension du système.

On rappelle que les tensions de deux panneaux en série s'additionnent, tandis que
les courants de deux panneaux en parallèle s'additionnent.

Il est inutile de sur dimensionner un régulateur solaire car il est conçu pour avoir
un rendement maximum à l'ampérage nominal.

Choix de l'emplacement

 L'emplacement du régulateur de charge/décharge doit être choisi avec soin. Voici


une liste non exhaustive de situations à éviter:
 L'appareil ne doit pas être exposé aux aléas climatiques (intempéries,
humidité, températures négatives ou trop élevées). Il faut le placer de
préférence dans une pièce, un local ou un abri ventilé.

 Il ne doit pas être exposé directement à la lumière du soleil ou se situer près


d’une source de chaleur quelconque. Le fonctionnement du régulateur produit
déjà de la chaleur, il est donc déconseillé d'en ajouter. Pour cela, vous devez
maintenir une distance de sécurité vis à vis des autres appareils.

 Il faut si possible éviter les zones poussiéreuse et le protéger, sans pour


autant le recouvrir et gêner la circulation de l'air.

 Ne placez pas le régulateur dans un couloir ou une zone de passage afin qu'il
ne soit pas heurté ou arraché, et que vous puissiez continuer de circuler
librement.

   Le régulateur sera donc fixé sur un mur, de préférence en béton, sur lequel il
faudra trouver un espace suffisant pour permettre la libre circulation de l’air autour.
La surface du support ne doit pas être inflammable. Il est nécessaire d’assurer un
bon effet de cheminée en disposant les bornes du régulateur vers le bas.

   Certains régulateurs de charge/décharge sont équipés de DEL (diodes électro-


luminescentes) ou pour les plus perfectionnés d’écrans LCD. Cela permet de donner
des informations sur le système comme le niveau de charge des batteries ou la
production d'électricité. Il est donc préférable de placer le régulateur à une hauteur
suffisante pour avoir ces informations en face des yeux.

   Pour finir, il est recommandé de positionner le régulateur non loin des batteries tout
en respectant un distance de sécurité d’environ 1m. Avant de fixer votre régulateur,
utilisez le lien suivant pour vérifier que vous respectez bien toutes les règles de
sécurité.

Règles de sécurité pour l'installation d'un régulateur

Le régulateur n'est pas dangereux en lui même car il ne produit ou ne stocke pas
d'énergie. Le danger apparaît lors du branchement, lors d'une mauvaise utilisation,
ou lorsque l'environnement n'est pas adapté (humidité, chaleur, …). Avant d'installer
votre régulateur, vous devez vérifier les points suivants:

   Compatibilité des appareils :

   Les tensions du régulateur, des modules, des batteries, de l'onduleur et des


consommateurs doivent être identiques (12, 24 ou 48Vdc). Dans le cas contraire,
l'utilisation d'un régulateur spécial (de type MPPT ou pouvant fonctionner avec des
tensions d'entrée et de sortie différentes) ou d'un convertisseur de courant est
indispensable. Par exemple, si vos modules produisent une tension de 24Vdc et que
vos batteries fonctionnent en 12Vdc, vous devez placer un convertisseur
24Vdc/12Vdc à la sortie des modules. Le régulateur fonctionnera alors en 12VDC,
comme le reste de l'installation.

   L'intensité du courant électrique qui circulera dans le régulateur ne doit pas


dépasser ses capacités.

En entrée : l'ampérage du régulateur doit être supérieur au courant de court-circuit


des modules.

En sortie (pour les régulateurs contrôlant la décharge) : l'ampérage du régulateur doit


être supérieur à l'intensité du courant de l'ensemble des consommateurs alimentés
simultanément.

 Le non respect de ces règles entrainera une usure prématurée voir de graves
surchauffes fatales au régulateur.

   Distance de sécurité : Le régulateur doit toujours être placé le plus près possible
des batteries. Il faut cependant respecter une distance minimum de sécurité de
l'ordre d'un mètre. La batterie est une source potentielle de chaleur, de gaz
inflammables et de vapeurs corrosives. Encore une fois, même si les risques sont
très faibles, l'utilisation d'un abri sec et ventilé pour installer le matériel et
recommandé. Le régulateur ne doit pas se trouver à proximité immédiate d'autres
appareils sensibles à la chaleur, d'une part pour ne pas les endommager, et d'autres
part pour permettre une bonne aération.

   Le branchement : Il est important de bien choisir au départ la section des câbles
appropriée au système. Une section trop petite provoque des pertes de puissance, et
des dégagements de chaleur. Il faut absolument respecter l'ordre de connexion des
appareils, ainsi que leur polarité pour éviter les courts circuits. Une attention toute
particulière doit être accordée au branchement des consommateurs (pour les
régulateurs de type charge/décharge). En effet, de grandes quantités d’énergies sont
stockées dans les batteries. Elles peuvent être libérées en très peu de temps et
dégager beaucoup de chaleur à l’endroit du court-circuit. Vous devez prendre votre
temps et faire ces branchements dans le calme.

Mise en place d'un régulateur

Avant toute installation du régulateur de charge ou de charge/décharge, certaines


règles de sécurité doivent être respecter: il ne doit pas être installé en plein air ou
dans une pièce humide. Il ne doit pas être exposé au soleil ni à tout autre source de
chaleur. On ne doit pas non plus le placer dans une atmosphère « explosive » à
cause de la chaleur qu'il peut générer.

 L’appareil doit être fixé sur un mur de surface dure non inflammable (par exemple il
faut préférer un mur en béton à un mur en bois) en position droite avec un écart
suffisant pour permettre la circulation de l’air autour. Il est préférable de le mettre le
plus près possible des batteries, tout en respectant une distance minimale de
sécurité équivalente à un mètre.

   Grâce aux diodes ou à l'écran LCD, on peut obtenir de nombreuses informations


sur la production d'électricité, le niveau de charge des batteries, etc... Certains
régulateurs sont également programmables. Pour des raisons d'utilité, le plus logique
est donc de choisir son emplacement à la hauteur des yeux. Une fois trouvé, il ne
restera plus qu'à percer des trous de fixation et y introduire des chevilles. Le
régulateur pourra ainsi être fixé au mur à l’aide de vis.

   Le raccordement s’effectue ensuite avec des câbles adaptées aux caractéristiques
du régulateur. Selon les cas, deux ou trois bornes de raccordement se situent en bas
de l’appareil. Avec de gauche à droite, la borne de raccordement de la source
d'énergie (module photovoltaïque, éolienne, etc...), celle de la batterie et celle des
consommateurs (uniquement pour le régulateur de charge /décharge : pour le
régulateur de charge les consommateurs sont raccordés directement sur la batterie).
Sur chaque borne, il faut respecter la polarité pour le raccordement des appareils
(pôle négatif sur le pôle négatif et inversement). Une inversion de polarité peut
entraîner des détériorations au niveau du système et surtout sur les consommateurs,
ainsi qu'un risque d’électrocution pour la personne chargée de l’installation du
système.

Connexion d'un régulateur au reste de l'installation, schéma du


montage

Le régulateur est avant tout un organe de protection. Il est donc au centre de


l'installation, raccordé en même temps à la batterie, à la source d'énergie (module
photovoltaïque, éolienne, turbine hydraulique…) et aux consommateurs (dans le cas
d'un régulateur de charge/décharge).
   Avant d’être raccorder, le régulateur doit être fixé à son emplacement définitif. Pour
les branchements, il faut se munir de câbles électriques adaptés à sa puissance: la
section du câble doit être plus ou moins grande en fonction de l'intensité pour limiter
les pertes par « effet de Joule ». Les bornes du régulateur sont généralement
étudiées pour des sections allant jusqu'à 16 mm².

   Les sections minimales sont fonctions de l’ampérage du régulateur :

I <= 10 A section minimum de 1,5 mm²

10 < I <= 20 A section minimum de 2,5 mm²

20 < I <= 30 A section minimum de 4,0 mm²

   Il est recommandé d'intégrer un fusible externe entre la batterie et le régulateur


pour empêcher tout risque de court-circuit. Il doit être d’un ampérage au moins égale
à celui données par les caractéristiques du régulateur. Ce fusible devra être au plus
près des pôles de la batterie.

 Pour commencer, les câbles de la batterie doivent être raccordés aux bornes du
régulateur prévues à cet effet, se situant généralement au milieu et en bas du
régulateur (un petit logo est souvent représenté pour ne pas se tromper). Pendant
cette opération, le fusible externe doit être déconnecté pour maintenir le circuit
ouvert. Les câbles peuvent alors être raccordés à la batterie : la borne positive (+) du
régulateur à la borne positive (+) de la batterie, et la borne négative (-) du régulateur
à la borne négative (-) de la batterie (voir schéma de principe). Une fois cette
opération terminée, le fusible externe peut être enclenché.

   Vient ensuite le raccordement du module photovoltaïque sur les bornes du


régulateur, généralement en bas à gauche. Attention ! Il est important de recouvrir
les modules pour éviter qu’ils ne génèrent de l’électricité. La procédure est la même
que pour les batteries, c'est à dire qu'il faut respecter la polarité : le (+) sur le (+) et le
(-) sur le (-) (voir schéma de principe). Une fois le raccordement du panneau solaire
effectué, la couverture du module peut être enlevée.

   Pour finir, si le régulateur contrôle également la décharge, il faut lui raccorder les
consommateurs ou le convertisseur (onduleur) sur les bornes de droite. Encore une
fois, il faut faire attention car ces appareils peuvent être abimés avant même que le
fusible ne se déclenche. Les batteries disposent de grandes quantités d’énergie, et
un court-circuit peut se produire. Pour éviter cela, assurez-vous que la sortie du
régulateur est bien éteinte. Les consommateurs peuvent alors être raccordés en
respectant la bonne polarité (voir schéma de principe). Il ne reste plus qu'à connecter
la sortie de charge à l’aide du bouton de charge.

   Une fois ces étapes effectuées, le raccordement du régulateur de charge/décharge


est terminé. Utilisez les liens suivants pour plus de renseignements sur le
branchement des modules photovoltaïques et le branchement des batteries solaires.

Avant de brancher votre régulateur, utilisez le lien suivant pour vérifier que vous
respectez bien toutes les règles de sécurité.

Exemple de dimensionnement de régulateur, calcul (ex1)

 Résumé des étapes précédentes pour l'exemple de l'habitation de montagne:

- vacances de février : 85 jours de charge et 7 jours de décharge ; consommation


9922Wh

- vacances d'été : 150 jours de charge et 15 jours de décharge ; consommation


18612 Wh

- vacances de la Toussaint : 65 jours de charge et 7 jours de décharge ;


consommation 9922Wh

- module photovoltaïque de 39Wc et batterie solaire de 1808 Ah minimum (en


12VDC) pour couvrir l'ensemble de ces besoins.

   Il faut maintenant que nous déterminions le régulateur le mieux adapté à cette
situation.

   Pour commencer, il faut se demander si le régulateur doit simplement contrôler la


charge, ou également la décharge. Dans notre exemple, les occupants n'ont aucune
autre source d'énergie que leur système photovoltaïque. L'intérêt d'un régulateur qui
contrôle la décharge, c'est qu'il peut couper l'alimentation des appareils avant que les
batteries ne soient complètement déchargées. Malheureusement, nos occupants ne
peuvent pas du tout rester sans électricité, même si les batteries s'épuisent
fortement. Le problème n'est pas le même sur un camping-car par exemple : si les
batteries s'épuisent et que l'alimentation est coupée, il est toujours possible de les
recharger par le biais de l'alternateur en faisant quelques kilomètres avec le véhicule.
Par conséquent, un simple régulateur de charge suffira dans notre cas. Cependant,
si la consommation a été sous évaluée et que les batteries subissent régulièrement
des décharges profondes, il faudra envisager l'installation d'un module plus puissant,
et/ou de nouvelles batteries.

   La tension du système photovoltaïque que nous avons choisis et de 12VDC, mais
nous n'aurons confirmation de ce choix qu'à la dernière étape, lors du
dimensionnement des câbles électriques. La tension du régulateur sera donc
également de 12VDC. L'intensité qu'il devra tolérer et celle du module
photovoltaïque. Étant donné que ce n'est pas un régulateur contrôlant la décharge, il
n'y a que l'intensité d'entrée à prendre en compte. En règle générale, un module de
40Wc délivre un courant de court-circuit égal à 2,5 ampères. On choisira donc un
régulateur de 3A minimum.

   Pour finir, il faut décider quelle technologie nous allons prendre, à savoir un
régulateur PWM ou MPPT. La puissance du module n'est que de 39 Wc. Il y a donc
peu d'économies à espérer avec l'utilisation d'un régulateur MPPT. De plus, si l'on
compare cette puissance à la quantité de batterie (1808 Ah) de notre installation, on
se rend compte que ce n'est pas la production qui va coûter cher mais plutôt le
stockage. On optera donc pour un simple régulateur PWM.

Exemple d calcul N°2 :

Dimensionnement de la batterie

Calcul de l'intensité journalière:

    P = UI     I = P/U   108 / 12 = 9 Ah/j

En sachant que :

Pour une durée de vie maximum de la batterie, la décharge journalière ne doit pas
excéder 10% (max 20%) de sa capacité.
La batterie devra avoir une capacité minimum de :

              9Ah x 1O = 90 Ah

Une classique 105 Ah sera parfaite. 


Ce tableau indique le nombre de cycles charge-décharge supporté par une batterie
en fonction de la profondeur de décharge journalière.

  On constate qu'une batterie déchargée de 10% par jour pourra supporter 5000
cycles. Qu'une batterie déchargée de 50% par jour ne pourra supporter que 3000
cycles etc. Ce tableau provient de la doc technique de la marque ROLLS.

Régulateur

Un régulateur de charge est impératif entre les panneaux et les batteries.

Son rôle principal est de stopper la charge lorsque les batteries sont pleines.
Certains modèles disposent d'une alarme ou d'un arrêt basse tension qui coupe
l'utilisation quand la batterie est trop déchargée (vivement conseillé). Le régulateur
contient en outre les fusibles et les diodes protégeant l'installation.

Après le régulateur, un fusible permet de protéger les appareils utilisés.


La puissance disponible étant faible (pour faire sauter le fusible), sa valeur doit être
correctement calculée.

Exemple : si le générateur est utilisé pour une lampe de 7w et un lecteur cd de


12w:    

  I = P/U        12+7 / 12 = 1.58     

On choisira un 2A

5/Dimensionnement d'un convertisseur de courant (onduleur)

5.1/Définition :

Les fonctions de l’onduleur sont de convertir et d’acheminer l’électricité produite


avec un maximum d’efficacité et en toute sécurité vers le réseau électrique dans le
cas du raccordé réseau ou à l’utilisateur dans le cas des sites isolés.

L’onduleur convertit le courant continu des modules photovoltaïques en courant


alternatif identique à celui du réseau. Il est caractérisé par un rendement particulier,
rapport entre la puissance de sortie et la puissance d’entrée, et qui dépend de sa
capacité à s’adapter aux caractéristiques du champ photovoltaïque.

Il est géré par un microprocesseur et garantit que le courant produit répond


exactement aux normes fixées par le gestionnaire du réseau (voltage, fréquence,
émission d’harmoniques, etc…). Il assure aussi la sécurité du système entier par une
protection de découplage.

Il existe différents types d’onduleurs. Une différence technologique importante


concerne la présence ou non d’un transformateur dans l’onduleur.

Les onduleurs "à transformateur" : permettent d’assurer l’isolation électrique


("galvanique") de la partie ou se trouvent les modules et de la partie "réseau". Leur
rendement oscille entre 64 et 96 % en 2009. Il en existe deux variantes :

 à transformateur "basse fréquence" :


Situé en aval de l’étape de conversion continu-alternatif, il travaille à 50 Hz
environ. Il est solide et simple mais présente l’inconvénient d’être
encombrant et plus lourds (10 kg par kW de puissance).
 à transformateur "haute fréquence" :
Il est situé entre deux étapes de conversion de l’onduleur et travaille à
quelques milliers de Hz. Il est moins lourd mais nécessite plus de
composants.

Les onduleurs sans transformateurs ne bénéficient pas de l’isolation galvanique et


peuvent être à l’origine de courants de fuite capacitifs. Ils présentent l’avantage
d’être plus légers (5 kg par kW) que les modèles "à transformateur", moins chers et
d’un meilleur rendement (98% pour les meilleurs en 2009).

C'est quoi le transformateur intégré à l'onduleur photovoltaïque ?


Afin notamment d’éviter des courants parasites provenant du réseau vers le champ photovoltaïque,
il est de coutume d’utiliser un transformateur intégré dans l’onduleur jouant le rôle d’isolation
galvanique.

Ce transformateur présente un rendement interne qui diminue le rendement global de l’onduleur.


De plus, à partir d’une certaine puissance de l’onduleur, le transformateur devient encombrant et
lourd. Les fabricants préfèrent donc supprimer le transformateur ce qui a pour effet directe
d’améliorer le rendement de l’onduleur. Cependant, en enlevant le transformateur, on a enlevé
l’isolation galvanique. Par conséquent, un courant résiduel pourrait traverser l’onduleur de manière
indésirable. L’idée est donc de rajouter (lorsqu’il n’y pas de transformateur) un dispositif différentiel
qui détecte ce courant résiduel. Il est à noter que certaines technologies de modules photovoltaïques
nécessitent qu’une polarité soit reliée à la terre. Dans ce cas, une isolation galvanique entre la partie
CC et la partie CA est exigée.
principe d’un système photovoltaïque raccordé au réseau

Nos onduleurs répondent à chaque exigences, qu’il s’agisse d‘installations couplées au réseau ou en site isolé :
- installations couplées au réseau: onduleurs allant de 1 kW à 1 MW
- installations en site isolé : onduleurs allant de 2 à 300 kW
- installations avec systèmes de secours : onduleurs allant de 2 à 100 kW

5.2/Dimensionnement des onduleurs

On distingue 3 catégories d’onduleur qui dépendent de la puissance du champ PV


installé :

 Les onduleurs monophasés


 Les « faux » onduleurs triphasés : ils sont constitués de l’association
de 3 onduleurs monophasés.
 Les onduleurs triphasés

En principe, les onduleurs monophasés sont utilisés jusqu'à 18kVA. Au-delà, on


passe en injection triphasée avec l’association de 3 onduleurs monophasés ou un
onduleur triphasé.

Le dimensionnement des onduleurs repose sur trois critères :

 La compatibilité en tension
 La compatibilité en courant
 La compatibilité en puissance

La formule suivante permet de déterminer le nombre maximum de modules PV en


série :

N : nombre maximum de modules PV en série

Ent : partie entière de la fraction

Umax : tension d’entrée maximale admissible

UCO : tension a vide d’un module

1,15 : coefficient de sécurité imposé par la norme UTE C15-712


Pour cela, les onduleurs utilisés pour le photovoltaïque disposent d’une unité de
régulation, constituée d’un ou plusieurs MPP Trackers (MPPT), qui assure un
fonctionnement du générateur PV au point de rendement optimal. Concrètement,
le MPPT est une unité d’électronique de puissance intégrée {l’onduleur et placée en
amont du convertisseur DC/AC. Certains onduleurs disposent d’un seul tracker
(onduleurs mono-tracker), et d’autres en sont dotés de plusieurs (onduleurs multi-
trackers).

Il faut s’assurer que la tension délivrée par le groupe PV est comprise dans la
plage de tension

La figure suivante présente la plage de tension MPPT indiquée sur la fiche technique
de l’onduleur SMA 3000TL.

Logiciels de dimensionnement

Des logiciels, fournis par les fabricants d’onduleur, permettent de configurer les
installations PV et de réaliser tout le cheminement de dimensionnement qui
conduit à la conception du chantier. Prenons à titre d’exemple, le logiciel Sunny
Design proposé par SMA.
5.3/Choix du convertisseur

   Le convertisseur de courant se dimensionne en fonction de plusieurs critères:

   La tension d'entrée : c'est la même que la tension des batteries ou du régulateur
(12, 24 ou 48V DC).

   La tension de sortie : en France nous utilisons du 220/230 VAC, 50Hz

   La puissance nominale : c'est la puissance dont les appareils qui consomment
votre électricité ont besoin pour fonctionner de façon "normale". Pour connaître cette
puissance nominale, il suffit de faire la somme des puissances des appareils
électriques. Il faut toujours choisir un convertisseur dont la puissance est légèrement
supérieure à celle des appareils.

   La puissance maximale : l'onduleur est capable de fournir une grande puissance
sur un court laps de temps (généralement 2 ou 3 fois la puissance nominale). Cette
particularité est utile pour les appareils qui possèdent un moteur (réfrigérateur, micro-
onde, lave linge, ...), car leur consommation augmente très fortement lors du
démarrage. En général, si vous avez correctement dimensionné la puissance
nominale, la puissance maximale est suffisante.
   Le rendement : Une partie de l'électricité transformée est consommée par le
convertisseur de courant (entre 80 et 95% de l'énergie est restituée). Il est important
de contrôler ce rendement, sachant qu'un bon produit se situe autour de 90%. De
plus, la plupart des convertisseurs consomment de l'énergie même lorsqu'ils ne
fonctionnent pas. Heureusement, certains sont équipés d'un système de
marche/arrêt qui permet de grandes économies dans les petites installations
photovoltaïques.

   La forme du signal : la sinusoïde (l'onde) produite par le convertisseur peut avoir
plusieurs formes (de la plus coûteuse à la moins chère : pur sinus, pseudo sinus ou
carré). Certains appareils supportent très bien les ondes carrés, mais d'autres non.
En revanche, n'importe quel appareil peut fonctionner avec une onde pur sinus.

A quoi sert un onduleur ?

Le terme "onduleur" désigne tout convertisseur de courant continu vers courant


alternatif (DC/AC). Il remplit donc la fonction inverse d'un "redresseur".

Dans le domaine du solaire, on parle couramment d’onduleur pour désigner les


convertisseurs 12V DC en 220V AC, tension similaire à celle du secteur et donc
adaptée pour alimenter la majorité de nos appareils domestiques ou bien réinjecter
l'électricité produite sur le réseau électrique (pour les installations raccordées au
réseau).

Pur Sinus, Quasi Sinus : quelles différences pour quelles applications

Comme leur nom l'indique, les onduleurs à sinusoïde modifiée (ou quasi-sinus) ont
un signal de sortie "crénelée" tandis qu'un onduleur pur sinus génère un signal
sinusoïdal parfait.

Si les équipements que vous souhaitez alimenter avec votre onduleur comprennent
des appareils électroniques requérant un signal de très bonne qualité, tels que des
appareils Hi-Fi, des alimentations spécifiques, etc., vous aurez besoin d’un onduleur
"Pur Sinus" (ou PSW pour Pure Sine Wave).

Pour les équipements courants (électroménager, chargeurs, radio, téléviseurs,


lampes à incandescence…), un onduleur à sinusoïde modifiée (MSW) convient tout
à fait.
Différence (exagérée) entre Sinus Modifié et Pur Sinus

Les rôles d'un onduleur


Conversion de courant continu à courant alternatif à faibles pertes
Cette valeur indique le rapport entre l'énergie produite en courant alternatif par rapport à celle
« insérée » en courant continu. Les appareils modernes peuvent fonctionner avec un
rendement d'environ 98 %.

MPP-tracking
La courbe caractéristique de puissance d'un panneau PV est fortement dépendante de
l'intensité du rayonnement et de la température du panneau ; en d'autres termes, dépendante de
paramètres changeant continuellement au cours de la journée. Pour cette raison, l'onduleur
doit trouver et suivre en permanence le point de fonctionnement optimal sur la courbe
caractéristique de puissance, afin de pouvoir « générer » le maximum de puissance des
panneaux PV en toute situation.

Le point de fonctionnement optimal est appelé le Point de Puissance Maximale ou


« Maximum Power Point » (MPP), et la recherche et le suivi de ce point sont appelées « MPP
tracking 
Communication
Les interfaces de communication sur l'onduleur autorisent le contrôle-commande et la
supervision de tous les paramètres, données opérationnelles et des rendements en déporté. Les
données peuvent être acquises et les paramètres peuvent être définis pour l'onduleur via une
connexion réseau, un bus de terrain industriel tel que RS485, ou sans fil via SMA
Bluetooth®. Dans la plupart des cas, les données sont acquises par le biais d'un enregistreur
de données (« data logger »), qui acquiert et conditionne les données provenant de plusieurs
onduleurs et, si désiré, les transmet à un portail de données en ligne gratuit (p. ex. le SMA
Sunny Portal en combinaison avec le Sunny WebBox).

Gestion de la température
La température dans le boîtier de l'onduleur influe également sur le rendement. Si elle est trop
élevée, l'onduleur doit réduire sa puissance. Dans certaines circonstances, la puissance
disponible des panneaux ne peut être pleinement utilisée.

D'une part, l'emplacement de l'installation influe sur la température (un environnement froid
en permanence est idéal). D'autre part, la température dépend directement du fonctionnement
de l'onduleur : même à une efficacité de 98 %, la perte de puissance dissipée sous forme de
chaleur est de 2 %. Si la centrale électrique est de 10 kW, la dissipation thermique maximale
est encore de  200 W.

Par conséquent, un système efficace et fiable de refroidissement pour le boîtier –tel que le
concept de SMA « OptiCool » est primordial.

Exemple de dimensionnement d'onduleur, calcul (ex1)


Cette étape est relativement indépendante des précédentes. La puissance des
modules photovoltaique et la capacité des batteries n'influent pas sur le
dimensionnement du convertisseur de courant. Nous n'utiliserons pour cela que les
données de départ, à savoir la puissance des appareils électriques que l'on veut
alimenter.

   Rappelons que nos occupants ont besoin d'énergie pour l'éclairage de la maison,
la recharge des appareils portables (téléphone et ordinateur), l'alimentation d'un
poste radio et d'un petit réfrigérateur.

a/Choix du convertisseur
   La documentation technique de ces appareils nous renseigne sur leur
consommation:

Ampoule basse consommation : 11W (maximum 5 sur 8 utilisées en même temps)

Téléphone portable : 25W

Ordinateur portable : 300W

Poste radio : 50W

Réfrigérateur : 50W avec des pointes de quelques secondes à 200W lorsque le


moteur se met en marche.

   La tension d'entrée : c'est la même que la tension des batteries ou du régulateur
soit 12VDC.

   La tension de sortie : en France nous utilisons du 220/230 VAC, 50Hz

   La puissance nominale : pour la calculer, il suffit de faire la somme de la


puissance des appareils électriques : (11 x 5) + 25 + 300 + 50 + 50 = 480W. Pour
l'instant, on ne tient pas compte des piques de consommation du réfrigérateur. On
n'utilise que la puissance « normale ». A priori, nous avons besoin d'un régulateur de
480W. Cependant, ce chiffre est ce dont on a besoin si tous les appareils
fonctionnent en même temps. Si on se force à les utiliser les uns après les autres, on
peut réduire la puissance nominale de l'onduleur.

   La puissance maximale : c'est dans ce calcul que nous allons nous servir des
piques de consommation du réfrigérateur. La démarche est la même : (11 x 5) + 25 +
300 + 50 + 200 = 630W. Il faut donc choisir un convertisseur supportant des pointes
à 630W. Sachant que nous avons un onduleur de 480W, et qu'il peut très bien fournir
le double de puissance pendant quelques secondes (soit 480 x 2 = 960W), il n'y a
donc rien à modifier dans notre choix.

   Le rendement : Il faut s'orienter vers un convertisseur ayant un rendement de 90%


minimum. Dans le cas contraire, les pertes seraient trop importantes.
   La forme du signal : En théorie, les appareils de notre exemple peuvent être
alimentés par un courant pseudo-sinus, ce qui réduira fortement le coût de
l'onduleur. Cependant, cela dépend beaucoup de l'âge des appareils et de leur
qualité (les nouvelles générations et les produits moyen/haut de gamme sont plus
tolérants).

b/Utilité du convertisseur
   Il n'est pas nécessaire d'avoir un convertisseur de courant dans son installation
photovoltaïque. Dans notre exemple, tous les appareils pourraient fonctionner en
12VDC. C'est un choix d'ordre économique : le prix de l'onduleur est relativement
élevé, et une partie de l'électricité transformée est perdue (environ 10%). D'un autre
côté, le remplacement des appareils coûte peut être encore plus cher...

   Le téléphone portable et l'ordinateur fonctionnent déjà grâce à du courant continu


(DC). On les branche sur le secteur (220Vac) pour les recharger, mais il y a un
convertisseur dans le cordon qui transforme l'alternatif en continu. Autrement dit, le
courant de votre système photovoltaique serait modifié 2 fois, avec toutes les pertes
que cela représente, pour au final revenir au point de départ. Il suffirait de trouver un
chargeur proposant la bonne tension pour faire de grandes économies.

   Les réfrigérateurs, postes radio et ampoules basses consommation se trouvent


facilement dans le commerce sous une tension continue.

   Pour finir, on pourrait envisager un double circuit électrique, avec une partie des
appareils fonctionnant en 12Vdc et l'autre en 220Vac. Cela permettrait de réduire la
taille du convertisseur.

3/Les différentes sources de perte dans une installation


photovoltaïque autonome

3.1/Au niveau de sa propre consommation :

Certains modes de consommation permettent de réduire les pertes dans le système


photovoltaïque. Sans parler de réduire sa consommation (qui reste la priorité numéro
1), il s'agit avant tout d'essayer de respecter quelques petites règles assez simples
mais efficaces. Par exemple, pour réduire l'intensité qui circule dans les câbles
électrique et par conséquent réduire les pertes par effet joule, il faut éviter d'utiliser
tous ses appareils en même temps. Si on est sûr de pouvoir respecter cette règle, il
est même possible de réduire le coût de l'installation car des éléments comme
l'onduleur notamment pourront être choisis avec une capacité plus faible. Dans la
mesure du possible, il faut également faire en sorte que votre consommation
coïncide avec votre production d'énergie. Ainsi, l'électricité produite ne sera pas
stockée dans les batteries mais directement utilisée. Les batteries ont en effet un
rendement qui n'est pas de 100%. Si on évite de les utiliser, on peut envisager une
économie de 5 à 10% d'énergie.

3.2/Au niveau du module :

Que les modules aient une bonne orientation et une bonne inclinaison est
indispensable pour produire le maximum d'énergie. Le but étant toujours de les
placer de façon à ce qu'ils soient au maximum perpendiculaires aux rayons du soleil.
Lorsqu'ils sont sur un support fixe, l'idéal en France pour que la production soit
maximum sur toute l'année est de les placer à 30° par rapport à l'horizontal, et plein
sud. Pour une production qui doit être la plus régulière possible sur l'année (c'est le
cas des installations photovoltaïques autonomes), il faut optimiser la production en
hiver en plaçant les modules à 60° par rapport à l'horizontal. Dans tous les cas, le
meilleur moyen de produire le plus possible est de placer ses modules sur un
tracker, c'est à dire un support motorisé qui suivra la course du soleil tout au long de
la journée. Dernier point à prendre en compte pour réduire les pertes : la
température. Plus le module est chaud, plus la tension qu'il délivre est faible. Dans la
mesure du possible, il faut donc veiller à ce que sa face arrière soit bien ventilé,
d'autant qu'une surface sombre comme celle d'un module peu chauffer très vite au
soleil...

3.3/Au niveau du régulateur :

Le régulateur de charge ne provoque pas vraiment de pertes dans le système, mais


il existe plusieurs technologies dont une en particulier permet d'augmenter fortement
la production d'énergie : celle des régulateurs MPPT ("Maximum Power Point
Tracker" ou "suiveur de point de puissance maximum"). Pour faire simple, les
batteries présentes dans une installation ont une tension d'entrée de 12Vdc, alors
que les modules ont en général une tension de sortie de 17Vdc voir plus. Sans
régulateur MPPT, cette différence (17 - 12 = 5V) est perdue. En revanche, avec un
régulateur MPPT, la différence de tension est "convertie" en intensité. On peut donc
en théorie produire environ 40% d'énergie supplémentaire.

   Consulter l'article Le régulateur de type MPPT

3.4/Au niveau des batteries :

Les batteries sont essentielles au fonctionnement d'une installation autonome, mais


elles n'ont pas que des qualités. Elles possèdent, comme nous l'avons dit, un
rendement qui n'est pas de 100%. C'est à dire que lorsque l'énergie électrique est
transformée en énergie chimique (indispensable au stockage), une partie se
transforme en chaleur qui est perdue. Elles possèdent également un taux d'auto-
décharge, qui signifie que même sans être utilisées, les batteries se videront petit à
petit. Pour ces raisons, il est préférable de favoriser au maximum une utilisation
directe de l'énergie produite par les modules. Dans le cas contraire, la seule façon de
limiter les pertes est de choisir une marque de batterie ayant un bon rendement, de
les installer dans un endroit frais (une température élevée favorise l'autodécharge),
et si possible de les renouveler avant qu'elles ne soient trop usées (le rendement
chute avec les années).

3.5/Au niveau de l'onduleur :

L'onduleur permet de convertir le courant continu des modules et des batteries en


courant alternatif. Sa présence est donc indispensable pour faire fonctionner la
plupart de nos appareils du quotidien. Cependant, la transformation du courant
engendre des pertes (de l'ordre de 5 à 20% pour les appareils les moins performant).
Pour éviter cela, il faut donc privilégier les appareils fonctionnant en courant continu,
et les alimenter directement depuis les batteries ou les modules. Quand la situation
ne le permet pas, il faut prendre soin de choisir un onduleur avec un bon rendement.

2.6/Au niveau des câbles :

Les câbles électriques doivent être correctement dimensionnés, de la même manière


que tous les autres éléments d'une installation photovoltaïque autonome. En effet, la
section du câble dépend directement de l'intensité du courant susceptible de le
traverser. Si la section est trop petite, les pertes peuvent devenir importantes, voir
dangereuses. Il faut donc prendre des câbles suffisamment larges, réduire les
distances au maximum entre chaque appareil, favoriser le courant alternatif dont la
tension est plus élevée (et par conséquent l'intensité plus réduite à puissance
équivalente), et essayer dans la mesure du possible d'avoir une consommation
"intelligente", c'est à dire en corrélation avec la source d'énergie que l'on a choisie :
le soleil.

Remarque : Un parafoudre supplémentaire est recommandé si la distance entre


vos panneaux solaires et l'onduleur est égale ou supérieure à 10 mètres.

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