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ART CONTEMPORAIN ART IMPRESSIONNISTE ET MODERNE
1 ALEXANDER CALDER
LIMAÇON
2 ALLAN MCCOLLUM
COLLECTION OF THIRTY PLASTER SURROGATES
3 ALBERTO GIACOMETTI
TÊTE D’HOMME
4 PIERRE SOULAGES
PEINTURE 130 X 89 CM, 8 JUIN 1959
5 SAM SZAFRAN
SANS TITRE
6 SAM SZAFRAN
L’ESCALIER
7 HANS HARTUNG
T1962-H29
8 GERMAINE RICHIER
TRIO II
9 ALEXEI JAWLENSKY
MÉDITATION
10 TAKASHI MURAKAMI
SANS TITRE
11 NIKI DE SAINT-PHALLE
FAUTEUIL SERPENT
28 SOL LEWITT
SANS TITRE
30 MARKUS LÜPERTZ
DER ARCHITEKT ODER DER GEIST DES MANNES,
DER VOM EMPIRE STATE BUILDING SPRANG
5
PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 1
ALEXANDER CALDER
1898 - 1976
LIMAÇON
incisé des initiales de l’artiste sur la base
tôle, câble et peinture
22,2 x 32,4 x 14 cm ; 8 ¾ x 12 ¾ x 5 ½ in.
Exécuté en 1962.
P R OV E N A N C E BIBLIOGRAPHIE
Galerie Maeght, Paris Catherine Francblin, “Alexander Calder”,
Galerie Claude Bernard, Paris (acquis ArtPress, Issue 57, mars 1982, p. 15,
auprès de cette dernière en 1964) illustré
6 C O M P L E T E CATA LO G U I N G AVA I L A B L E AT S OT H E B YS .C O M / P F 2 1 1 5
« Ils sont à la fois des inventions lyriques, des Why must art be static?... You look at an
combinaisons techniques, presque mathématiques
et, à la fois, le symbole sensible de la Nature, de cette
abstraction, sculptured or painted, an
grande Nature vague, qui gaspille le pollen et produit entirely exciting arrangement of planes,
brusquement l’envol de mille papillons et dont on spheres, nuclei, entirely without
ne sait jamais si elle est l’enchaînement aveugle des
causes et des effets ou le développement timide, sans meaning. It would be perfect but it is
cesse retardé, dérangé, traversé, d’une Idée ». C’est en always still. The next step in sculpture is
ces termes que Jean-Paul Sartre évoque les mobiles
motion.
d’Alexander Calder et résume le travail entrepris par
l’artiste dans une œuvre comme Stabile Mobile. Alexander Calder, quoted in Howard Greenfield,
The essential Alexander Calder, New York, 2003, p. 67
L’artiste transforme les matériaux industriels utilisés
en des formes douces, évocations de la nature et de «They are lyrical inventions, technical, almost
l’univers, auxquels il rend ainsi hommage. La nature mathematical combinations and, at the same time, the
en effet est un thème récurrent de son œuvre. Il avait sensitive symbol of Nature, of that great vague Nature,
d’ailleurs pris soin d’entourer son atelier de Roxbury which wastes pollen and suddenly produces the flight
dans le Connecticut d’une oasis de flore et de faune of a thousand butterflies and which we never know
pour y puiser son inspiration, tout en permettant à ses if it is the blind chain of cause and effect or the timid
mobiles de virevolter au gré de la brise. Pour autant, development, ceaselessly delayed, disturbed, crossed
Calder se garde de toute représentation directe de la over, of an Idea”. In these words Jean-Paul Sartre
nature. Il préfère imprégner son œuvre d’un sentiment describes Alexander Calder’s mobiles and thus evokes
de spontanéité et de dynamisme naturel. Avec son pieces such as Stabile Mobile.
approche instinctive, il réduit la sculpture à des lignes
simples et à des formes asymétriques, le tout dans des The artist transformed the industrial materials he used
couleurs élémentaires. Il joue sur l’équilibre fragile into soft forms, evocative of nature and the universe,
entre les couleurs – rouge, noir et blanc –, les formes to which he paid tribute. Nature is indeed a recurring
et le mouvement, à l’origine d’une harmonie unique. theme in his work. He took care to surround his studio
Il réimagine la notion même de sculpture avec un in Roxbury, Connecticut with an oasis of flora and
objet qui, loin d’être statique, semble libre dans son fauna for inspiration, while allowing his mobiles to
mouvement. L’essence même du style inimitable de twirl in the breeze. However, Calder refrained from
Calder transparait parfaitement dans ce mobile. Le any direct representation of nature. He preferred to
regard du spectateur est immédiatement capté par la imbue his work with a sense of spontaneity and natural
fragilité intrinsèque de la pièce et le spectacle dansant dynamism. With his instinctive approach, he reduced
ainsi créé. sculpture to simple lines and asymmetrical shapes, all
in elementary colors. He played on the fragile balance
between colors - red, black and white -, shapes and
Pourquoi l’art doit-il être statique ? …
movement, to create a unique harmony. He reimagined
Vous regardez une abstraction, en the very notion of sculpture with an object which, far
sculpture ou en peinture, un from being static, seems free in movement. The very
essence of Calder’s inimitable style shines through this
arrangement de plans, sphères, noyaux, mobile. The spectator’s gaze is immediately captured
dénués de signification. Il serait parfait by the intrinsic fragility of the piece and the dancing
spectacle that unfurls.
mais il est toujours immobile. La
prochaine étape dans la sculpture,
c’est le mouvement.
Alexander Calder, cité dans Howard Greenfield,
The essential Alexander Calder, New York, 2003, p. 67
◯ 2
ALLAN MCCOLLUM
né en 1944
10 C O M P L E T E CATA LO G U I N G AVA I L A B L E AT S OT H E B YS .C O M / P F 2 1 1 5 11
Rencontrer un ensemble de Plaster Surrogates d’Allan Encountering a collection of Allan McCollum’s Plaster
McCollum dans un contexte artistique peut être une Surrogates in an art context can be a disconcerting
expérience déconcertante. Ils semblent contrarier à la experience. They seem to frustrate both the
fois les modes habituels d’approche des œuvres d’art et habitual modes of approaching works of art and
les attentes que l’on a implicitement d’une « expérience the expectations that one implicitly has of an “art
artistique ». Un Surrogate ne se trouve jamais isolé, experience.” A Surrogate is never found in isolation,
mais toujours au sein d’une profusion d’objets but always as part of a profusion of seemingly identical
apparemment identiques, donnant l’impression d’une objects, giving the impression of an arbitrary selection
sélection arbitraire parmi un ensemble potentiellement from a potentially infinite set. They initially appear to
infini. Il semble a priori s’agir de toiles montées sur be framed and mounted canvases of slightly irregular
châssis et encadrées, de dimensions légèrement dimensions in monochrome black, clustered tightly on
irrégulières, d’un noir monochrome, serrées les unes the gallery wall. However, upon closer inspection, the
contre les autres sur le mur de la galerie. Cependant, en division between painting and frame dissolves: they
y regardant de plus près, la séparation entre peinture are plaster structures painted with enamel-there is no
et cadre s’estompe : ce sont des structures en plâtre frame and there is no canvas. The Surrogates, of which
émaillé – il n’y a pas de cadre et il n’y a pas de toile. Les McCollum has made hundreds, are blank paintings cast
Surrogates, que McCollum a réalisés par centaines, sont from an absent original.
des peintures vierges moulées à partir d’un original
absent. The sheer strangeness of the way in which the
Surrogates reframe the experience of viewing art
La façon singulière qu’ont les Surrogates de redéfinir objects raises numerous questions: How to engage with
la manière de contempler des objets d’art soulève de “paintings” from which all content has been emptied
nombreuses questions : Comment appréhender des « and in which formal variation has been reduced to
peintures » vidées de tout contenu et dans lesquelles la minimal difference? How to distinguish between the
variation formelle a été réduite à une infime différence ? authentic and the performed, between the genuine and
Comment faire la distinction entre l’authentique et le the artificial? And, if these objects are surrogates, then
simulé, entre le véritable et l’artificiel ? Et, si ces objets what are they surrogates for?
sont des substituts, de quoi sont-ils les substituts ?
The relation of McCollum’s troubling things to painting
La relation entre ces objets troublants de McCollum et is ambiguous. The Surrogates are produced through
la peinture est ambigüe. Les Surrogates sont produits reproductive processes of molding and casting.
par des procédés de moulage et de coulage. Cependant, However, each Surrogate is also hand painted-both
chaque Surrogate est aussi peint à la main – à la fois au center and frame-paradoxically emphasizing the
centre et sur le cadre – soulignant paradoxalement la physically present trace of the artist’s material labor
présence physique du geste de l’artiste, tout en sapant while undermining any received ideas about manual
les idées reçues sur l’habileté manuelle et la démarche skill and creative expenditure in painting. McCollum’s
créative en peinture. Les peintures de McCollum paintings are the result of automatic, almost industrial
sont le résultat de processus automatiques, presque processes-a production line model of painterly work.
industriels – un modèle de travail à la chaîne pour des Through these techniques, McCollum performs the
peintures. Grâce à ces techniques, McCollum accomplit minimal gestures that could conceivably produce
les gestes minimaux pouvant produire des objets objects qualifying as paintings.
qualifiés de peintures.
Originally published in: This Will Have Been: Art, Love & Politics in the
Traduit de l’anglais et publié dans : This Will Have Been: Art, Love 1980s. Edited by Helen Molesworth Museum of Contemporary Art
& Politics in the 1980s. Edité par Helen Molesworth Museum of Chicago in association with Yale University Press, New Haven and
Contemporary Art Chicago en association avec Yale University Press, London, 2012
New Haven et Londres, 2012
13
PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION PARTICULIÈRE EUROPÉENNE
◯ 3
ALBERTO GIACOMETTI
1901 - 1966
TÊTE D’HOMME
signé et numéroté 1/6
bronze
hauteur: 26,7 cm; 10 ½ in.
Conçu et fondu en bronze par la
fonderie Rota-Gay en 1961 dans une
édition de 6 exemplaires.
P R OV E N A N C E EXPOSITION
Pierre Matisse Gallery, New York New York, Pierre Matisse Gallery, Alberto Giacometti, Sculptor and
Giacometti, 12 - 30 décembre 1961 Draftsman (catalogue d’exposition), New
Eugene Thaw, New York
(probablement no. 8) York, The American Federation of Arts,
B.C. Holland, Chicago 1977, no. 10, autre épreuve illustrée
Zurich, Kunsthaus, Alberto Giacometti,
Collection particulière, Chicago 2 décembre 1962 - 6 janvier 1963 Giacometti: A Biography in Pictures
Collection particulière, Londres (probablement une autre épreuve) (éd. R. Hohl), Ostfildern-Ruit, 1998, p.
179, autre épreuve illustrée dans une
Richard Gray Gallery, Chicago
BIBLIOGRAPHIE photographie de la rétrospective au
Collection particulière, Ohio (acquis Alberto Giacometti: A Retrospective Kunsthaus
auprès du précédent en 1988) Exhibition (catalogue d’exposition), New
Richard Gray Gallery, Chicago York, The Solomon R. Guggenheim
Museum puis itinérante aux Etats-Unis
Acquis auprès du précédent par le
et au Canada, 1974-75, p. 119, no. 101,
propriétaire actuel en 2010
autre épreuve illustrée
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Conçue en 1961, Tête d’homme fut fondue la même Un an sépare Alberto de Diego. Son frère cadet
année. La même année toujours, elle fut exposée à est souvent présent à l’atelier, 46 rue Hippolyte-
la Galerie Pierre Matisse à New York. Propriétaire Mandron. A l’époque où il commence à sculpter,
initial de l’œuvre, Pierre Matisse était devenu en il ne continue pas moins à superviser la fonte des
1936 le représentant des œuvres de Giacometti plâtres d’Alberto. Il vient également poser. Au début
aux Etats-Unis (tandis que Maeght devenait son des années 1950, une série de têtes et de bustes de
marchand exclusif en 1948). En 1948, Pierre Matisse Diego annonce un changement dans l’approche du
lui consacrait sa première exposition personnelle sujet. Après les sculptures ne dépassant pas quelques
d’après-guerre et Jean-Paul Sartre signait la préface centimètres et les élongations filiformes des années
du catalogue. Numérotée 1/6, cette épreuve de de l’après-guerre, après cette particulière
Tête d’homme est une œuvre où se lit l’intensité de « légèreté de l’être », Giacometti revient à une
l’expérience de la sculpture et de la figure humaine : échelle naturaliste dans les formats. Les portraits
d’Annette, son autre modèle fétiche et récurrent,
« Aucun artiste de ce temps n’aura interrogé traduisent la même attention aux nuances de
la réalité avec autant d’insistance, de fureur et l’expression de la personne dont il est fait le portrait.
d’émerveillement qu’Alberto Giacometti. Seul, Avec ses sourcils courbes, sa mâchoire marquée,
à contre-courant, il s’obstinait à faire poser le ses lèvres pleines, le nez tendu vers le haut, Tête
modèle dans le minuscule atelier poussiéreux où d’homme présente les traits caractéristiques de
il travailla près de quarante ans. Même à l’époque Diego. Mais là encore, et dix ans après cette
où il parait s’écarter de sa recherche exclusive, il la série de têtes et de bustes, une nouvelle étape
poursuit encore. Il y a brûlé ses yeux et sa vie. Il y a est franchie dans l’attention accordée au regard
consacré toutes ses forces jusqu’à leur épuisement, ; elle se concentre sur lui. Au creux des volumes
en un combat de chaque instant, comme si d’une saillants du visage et des incisions au couteau, au
découverte, qu’il jugeait en même temps dérisoire et milieu de l’agitation tellurique pourrait-on dire de
impossible, dépendant le sens de la vie et le destin ce visage qui n’est autre que celui d’un miroir, les
de l’art » (Jacques Dupin, Alberto Giacometti, Paris, yeux écarquillés de Diego semblent signifier la pure
Maeght Editeur, 1978, p. 33). présence humaine. Cherchant à découvrir jour après
jour ce qui est encore méconnu dans le même visage,
Henri Cartier-Bresson, Alberto Giacometti, 1961 © Henri Cartier-Bresson © Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos
En 1961, Giacometti a soixante ans. A l’instigation de
ne cherchant pas la ressemblance conventionnelle,
Pierre Matisse, il vient de travailler pendant un an
Giacometti trouve dans le regard – comme il a pu
au projet de la Chase Manhattan Bank à New York
interroger le vide – le moyen de poser la question de
(1959-1960). Dans ce contexte, il a créé L’Homme
la vérité. En regardant fixement en face, intégrant
qui marche I, sculpture dont l’échelle humaine
de ce fait l’instant et la durée, la tête de Diego se
contient et exemplifie les accents existentialistes
dépouille de l’accident et de la circonstance. Elle
de son œuvre. La même année, en 1960, il travaille
devient l’expression de la vie même.
aux plans de la Fondation Maeght ; cinq sculptures
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Conceived in 1961, Tête d’homme was cast the same After the sculptures of a few centimetres and the
year. The same year, it was exhibited at the Pierre slender elongations of the post-war years, after
Matisse Gallery in New York. The original owner of that particular ‘lightness of being’, Giacometti
the work, Pierre Matisse, had become Giacometti’s returned to a naturalistic scale in the formats. The
representative in the United States in 1936 (while portraits of Annette, his other recurring favourite
Maeght became his exclusive dealer in 1948). In model, reflect the same attention to the nuances of
1948, Pierre Matisse devoted his first post-war expression of the person being portrayed. With its
solo exhibition to Giacometti, and Jean-Paul Sartre curved eyebrows, marked jaw, full lips and upturned
wrote the preface to the catalogue. Numbered 1/6, nose, Tête d’homme displays Diego’s characteristic
this example of Tête d’homme is a work in which features. But here again, and ten years after this
the intensity of the experience of sculpture and the series of heads and busts, a new stage is reached in
human figure can be read: the attention given to the gaze; it is concentrated
on him. In the depths of the protruding volumes
«No artist of this time has questioned reality of the face and the knife incisions, in the midst of
with such insistence, fury and wonder as Alberto the telluric agitation, one might say, of this face
Giacometti. Alone, against the tide, he persisted which is none other than that of a mirror, Diego’s
in having the model pose in the tiny, dusty studio wide eyes seem to signify the pure human presence.
where he worked for almost forty years. Even now, Seeking to discover day after day what is still
when he seems to be departing from his exclusive unknown in the same face, not seeking conventional
search, he still pursues it. He burnt his eyes and his resemblance, Giacometti finds in the gaze - as he
life. He devoted all his strength to it to the point of may have questioned the void - the means to ask the
exhaustion, in a battle of every moment, as if on a question of truth. By staring straight ahead, thereby
discovery, which he judged to be both derisory and integrating the moment and duration, Diego’s head
impossible, depended the meaning of life and the is stripped of accident and circumstance. It becomes
destiny of art» (Jacques Dupin, Alberto Giacometti, the expression of life itself.
Paris, Maeght Editeur, 1978, p. 33).
19
PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 4
PIERRE SOULAGES
né en 1919
PEINTURE 130 X 89 CM, 8 JUIN 1959
P R OV E N A N C E EXPOSITION
février 1963
Galerie Raymonde Cazenave, Paris Paris, Galerie Raymonde Cazenave,
Hovikodden, Kunstsentret, Collection
Mme Sonja Henie, Oslo Permanence et actualité de la peinture,
Sonja Henie Niels Onstad, 1968,
25 mars - 29 avril 1960
Mme Astrid Onstad-Talley, New York catalogue, illustré
Oslo, Kunstnernes Hus; Copenhague,
Sotheby Parke Bernet, Londres, Post Paris, Musée National d’Art Moderne,
Louisina Museum; Göteborg,
War and Contemporary Art, 28 juin 1984, Passions Privées, décembre 1995 - mars
Konstmuseum; Stockholm, Moderna
Lot 533 1996, catalogue, pp. 428 - 431, no. 6,
Museet; Hambourg, Kunsthalle;
Galerie de France, Paris illustré
Esse, Museum Folkwang; Stuttgart,
M. Fernandez Cabezas Württembergischer Kunstverein; New York, Lévy Gorvy Gallery, Pierre
Francfort, Kunstverein; Bâle, Kunsthalle; Soulages, 27 avril - 27 juin 2014
Sotheby’s, Londres, Post War and Londres, Tate Gallery; Paris, Musée de
Contemporary Art, 29 juin 1989, Lot 552 BIBLIOGRAPHIE
la ville de Paris; Vienne, Künslerhaus;
Galerie Applicat-Prazan, Paris Edimbourg, Festival d’Edimbourg; Pierre Encrevé, Soulages, L’Oeuvre
Liverpool, Walker Art Gallery; La Haye, complet Peintures I 1946-1959, Paris,
Collection Particulière, France
Gemeente Museum; Genève, Musée 1994, p. 274, no.371
Galerie Protée, Paris d’Art et d’histoire, Collection Sonja Henie-
Acquis auprès de cette dernière en 1993 Niels Onstad, 12 novembre 1960 - 24
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Une peinture est un tout organisé, un seulement jusqu’à une des couches intermédiaires : se
produit un mélange subtil, et chaque fois surprenant
ensemble de formes (lignes, surfaces pour le peintre lui-même, des couleurs des différentes
colorées …) sur lequel viennent se faire couches ; se découvrent alors sur la toile des variations
et se défaire les sens qu’on lui prête. Le infinies de couleurs, des luminosités nouvelles, et
des intensités colorées inattendues à travers des
contenu de cet ensemble n’est pas un transparences noires » (P. Encrevé, « Le noir et
équivalent d’émotion, de sensation, il vit l’outrenoir », dans Soulages : Noir Lumière, cat. exp.
Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, 1996,
de lui-même. Ces relations entre les
p. 30). Ici, le noir vient subtilement dévoiler la couche
formes sont un transfert de relations de picturale sous-jacente d’un rouge brun saisissant.
l’univers à une autre signification. Dans Notre œuvre est ainsi un exemple magistral de la
technique du raclage, pratiquée jusqu’en 1963, et de ses
ce qu’elle a d’essentiel la peinture est effets de clair-obscur dignes d’un Rembrandt. Cette
une humanisation du monde.. toile incarne la maîtrise par Soulages des possibilités
offertes par la peinture à l’huile, ainsi que la puissance
Pierre Soulages, dans Ecrits et propos, 1948
de sa pratique, empreinte de la grandeur de l’art
préhistorique et de l’art roman, qui l’ont inspiré dans
Peinture 130 x 89 cm, 8 juin 1959 est une œuvre rare
sa jeunesse.
et remarquable des années les plus recherchées de
Pierre Soulages. Cette période de la fin des années
Comme habituellement chez Soulages, la date de
1950 est également celle au cours de laquelle le peintre
l’œuvre est mentionnée dans le titre à la suite de la
atteint une reconnaissance internationale, avec des
technique et des dimensions, comme pour mieux
expositions dans des institutions réputées telles que
rappeler que la peinture est faite d’espace et de temps.
le Stedelijk Museum d’Amsterdam et le Solomon R.
Il synthétise son travail dès 1948 en affirmant que
Guggenheim Museum de New York. Ici, la matière
« la peinture est une organisation de formes et de
s’étire, la couche picturale se déploie avec une fluidité
couleurs sur laquelle viennent se faire et se défaire
naturelle, sur toute la surface de la toile. Soulages
les sens qu’on lui prête, le spectateur en est le libre
joue habilement sur les contrastes entre l’opacité et la
et nécessaire interprète ». Il évacue ainsi toute
transparence, alliant les nuances complexes de rouge-
interprétation personnelle de son art, toute tentative
brun et de noir. Cette œuvre exceptionnelle marque
d’explication d’une œuvre qui se construit de fait
l’aboutissement des recherches entreprises le mois
en dehors de toute référence au monde extérieur,
précédent dans la Peinture 129,5 x 88,6 cm, 22 mai
éloignée du dilemme entre figuration et non-figuration.
1959, conservée au Museu de Arte contemporanea da
L’expérience du tableau est entièrement régie par sa
Universdad de Sao Paulo au Brésil. A une période où
dynamique interne. Son art est résumé par ses propos :
la palette du maître s’obscurcit, le fond rouge est ici
“Je ne dépeins pas. Je ne raconte pas. Je ne représente
dévoilé de façon croissante de la partie inférieure à la
pas. Je peins, je présente.”
partie supérieure de la toile avec une fluidité absolue et
un équilibre chromatique sensible.
Présentée dès 1960 dans de nombreux musées
européens, dont la Tate Gallery de Londres et le
Cette œuvre est parfaitement représentative de l’usage
Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris dans le cadre
particulier des transparences par Soulages à la fin
d’une exposition itinérante consacrée à la collection
des années 1950, annonçant son travail des années
de la championne olympique Sonja Henie et de
suivantes. Elle s’inscrit en effet dans la technique du
son époux Niels Onstad, cette œuvre s’inscrit alors
raclage, ou de la « transparence par découvrement ».
dans une collection réunissant aussi bien Fernand
Pierre Encrevé en explique le processus : « sur la toile
Léger, Paul Klee et Henri Matisse que Nicolas de
préparée (apprêt blanc), il dispose une couche de
Staël, Sam Francis et Hans Hartung. Cet historique
peinture couvrant une partie ou la totalité de la toile,
notable et cette esthétique singulière en font une toile
à laquelle il superpose, dans le frais, une ou plusieurs
exceptionnelle offerte au feu des enchères, exécutée à
couches de couleurs différentes. Avec des spatules
l’acmé de l’œuvre de Soulages.
à lame souple […], il découvre alors une partie du
fond : selon la puissance et la forme du mouvement,
le raclage retirera la peinture jusqu’à la toile, ou
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PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 5
SAM SZAFRAN
1934 - 2019
SANS TITRE
signé
aquarelle sur soie
139 x 91 cm ; 54 ¾ x 35 13/16 in.
signed
watercolour on silk
‡ ⊕ 60 000-80 000 €
P R OV E N A N C E
28 C O M P L E T E CATA LO G U I N G AVA I L A B L E AT S OT H E B YS .C O M / P F 2 1 1 5 29
Sam Szafran dans son atelier.
© D.R / ADAGP Paris, 2021
PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 6
SAM SZAFRAN
1934 - 2019 Qu’importe qu’elle [la série] s’appuie sur
L’ESCALIER un objet réel pour inscrire sa course, le
signé bois courbé d’un fauteuil Thonet, les
aquarelle sur soie
177 x 90,5 cm ; 69 11/16 x 35 ⅝ in. enroulements d’un banc de Gaudi ou la
Exécuté en 1992.
rampe sinueuse d’un escalier. Ce ne
signed
watercolour on silk
sont là que prétextes à un jeu abstrait,
Executed in 1992. d’une parfaite maitrise qui anime
⊕ 200 000-300 000 €
l’inanimé et qui donne, dans la vibration
P R OV E N A N C E de la flagelle, la puissance de la vie à
Acquis directement auprès de l’artiste
l’inerte.
circa 1995 Jean Clair
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Avec cet Escalier, peint en 1992, Sam Szafran se With this Escalier (Staircase), painted in 1992, Sam
consacre à l’un de ses sujets de prédilection, aux côtés Szafran depicts one of his favorite subjects, along with
des ateliers et des plantes. Alors qu’à partir des années studios and plants. While from the 1950-1960s, the
1950 – 1960, les peintres de la seconde Ecole de Paris painters of the second School of Paris plunged into
se plongent dans leur quête de l’abstraction, Szafran their quest for abstraction, Szafran adopted a personal
adopte une iconographie figurative personnelle. Au figurative iconography. In an interview with Jean
cours d’un entretien réalisé par Jean Clair dans son Clair in his studio in Malakoff on April 3, 1996, Szafran
atelier de Malakoff le 3 avril 1996, Szafran explique : explained: “No one before me had painted stairs, and
« Personne avant moi n’avait fait des escaliers, et I have always lived on staircases. It’s the territorial,
moi j’ai toujours vécu dans les escaliers. C’est le côté physical side, it is about survival, little bands of kids
territorial, physique, la survie, les petites bandes de who hold a territory ... “. This theme is also very
mômes qui tiennent un territoire… ». Ce thème revêt personal as it is reminiscent of a childhood trauma. It
également un caractère très personnel, rappelant un also refers to various artistic references known to the
traumatisme d’enfance. Il renvoie en outre à diverses artist, such as Piranesi, Borromini or Smithson.
références artistiques connues de l’artiste, comme
Piranèse, Borromini ou Smithson. The depiction of stairs simultaneously reflects the
artist’s desire to break away from the conventions
La représentation d’escaliers traduit en même temps le of graphic art, the centrality of the model and the
désir de l’artiste de sortir des conventions des œuvres static point of view. Szafran instead seeks movement,
graphiques, centralité du modèle et point de vue identifying with “a spider, which moves up and down
statique. Szafran cherche au contraire le mouvement, at the end of its thread, in the stairwell, and is able to
s’identifie à « une araignée, qui monte et qui descend see under and over.” The result is a distortion of space.
au bout de son fil, dans la cage de l’escalier, qui The floor and the walls are unstable, the banister
peut voir par-dessous et par-dessus ». Il en découle resembles an unfurling vine. The staircase blurs the
une déformation de l’espace, le sol et les murs sont viewer’s spatial perception to the point of making
instables, la rampe d’escalier évoque une liane qui him dizzy. Only the man climbing the stairs in the
se déroule. L’escalier brouille la perception spatiale background holds a certain vertical balance.
du spectateur jusqu’à lui donner le vertige. Seul
l’homme gravissant l’escalier en arrière-plan maintient During the 1980s and 1990s, Szafran created numerous
verticalement un certain équilibre. variations around the staircase at 54, rue de Seine,
either from memory or photographs. Through Henri
Au cours des années 1980 – 1990, Szafran exécute Cartier Bresson, he also met the Chinese artist Lap
de nombreuses variations autour de l’escalier du Sze-to, whose work he admired and with whom he
54, rue de Seine, que ce soit de mémoire ou grâce became friends. Lap Sze-to introduced him to the
à des photographies. Il rencontre en outre par technique of painting on silk, which Szafran described
l’intermédiaire d’Henri Cartier Bresson l’artiste chinois as requiring precise preparation and forbade any going
Lap Sze-to dont il admire l’œuvre et avec qui il devient back. Like the other watercolors in this collection,
ami. Lap Sze-to l’initie à la peinture sur soie, qui this work is revelatory of the exceptional encounter
nécessite selon Szafran une préparation exigeante et between the preciousness of silk, the translucence
It doesn’t matter whether it (the series) interdit tout repentir. Tout comme l’autre aquarelle de of watercolor and Szafran’s core subject. Both are
la présente collection, notre œuvre est une rencontre variations on the same theme. Where one plays on the
relies on a real object to develop its path, exceptionnelle entre la préciosité de la soie, l’aspect void in a minimalist style, the low-angle view is joined
the bent wood of a Thonet armchair, the translucide de l’aquarelle et l’un des sujets centraux to the bird’s eye view via the handrail, the other creates
windings of a Gaudi bench or the chez Szafran. Variations sur un même thème, l’une the opposite effect, like a scene observed through the
joue sur les vides dans une optique minimaliste, la vue peephole of a door.
sinuous banister of a staircase. These en contre-plongée rejoignant la vue en plongée par le
are only pretexts for an abstract game, déploiement de la rambarde, tandis que l’autre propose
l’effet inverse, comme une scène observée à travers le
of a perfect mastery which animates
judas d’une porte.
the inanimate and which gives, in the
vibration of the flagellum, the power of
life to the inert.
Jean Clair
35
Dans les années 1961 à 1965, j’ai pris
l’habitude de gratter avec différents
instruments, dans la pâte fraiche des
couleurs [...]. Pendant cette période de
grattage s’infiltrait lentement une
tendance aux grandes surfaces soufflées
[...]. J’avais trouvé un moyen pour souffler
la couleur sur la surface [...]. Par ces
grandes formes qui s’évaporent, s’égarent
ou s’étalent en larges plages, je tâchais de
fixer le dynamisme et la constance des
forces qui créent la matière, la lumière,
l’esprit. Sujet qui m’a toujours passionné...
Hans Hartung dans Jennifer Mundy, Hans Hartung: Works on Paper
1922-56, Londres 1996, p. 20
PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 7
HANS HARTUNG
1904 - 1989
T1962-H29
signé et daté 62
huile sur toile
103 x 162 cm ; 40 9/16 x 63 ¾ in.
Exécuté en 1962.
38 C O M P L E T E CATA LO G U I N G AVA I L A B L E AT S OT H E B YS .C O M / P F 2 1 1 5 39
T1962-H29, exécutée en 1962, s’inscrit dans Hartung impulse ainsi un rythme, une énergie Executed in 1962, T1962-H29, is part of a period canvases that remain nonetheless the object of his
une période de profonde métamorphose du particulière à ses œuvres, censées provoquer des of profound metamorphosis in Hans Hartung’s research. With its deep blue background gradually
travail de Hans Hartung, toujours en quête sensations plus fortes aux spectateurs que celles work, always in search of renewal in his painterly moving towards browns and contrasting with lighter
d’un renouvellement de sa peinture. En effet, procurées par l’image de la réalité extérieure. practice. In the 1960s, he began to use new undulations created by the play of the selective
il commence dans les années 1960 à utiliser de Les lignes et rayures se déploient sur la totalité processes with tools such as rakes, iron brushes removal of material, this work is archetypal of his
nouveaux procédés grâce à des outils comme de l’espace pictural, véhiculant un sentiment and tree branches, which he employed to deepen radicality of language. This non-figurative and non-
des râteaux, des brosses en fer ou des branches d’immédiateté et de spontanéité à des toiles qui font his scraping technique. Through this technique, he narrative language makes him one of the leaders
d’arbres, qui lui servent à approfondir sa technique pourtant l’objet d’un travail de recherche. Avec son obtained different effects on the freshly painted of 20th century European abstraction, bypassing
de grattage. Il obtient ainsi différents effets sur la fond d’un bleu profond s’orientant progressivement surface, forming complex networks of lines that figuration early on in favor of this new mode of
surface fraichement peinte, formant des réseaux vers les bruns et contrastant avec des ondulations evolve on the canvas. These signs, incised on the expression.
complexes de lignes qui évoluent sur la toile. Ces plus claires créées par le jeu d’enlèvement pictorial surface, recall engraving, a technique which
signes incisés sur la surface picturale évoquent de matière, cette œuvre est archétypale de la the artist had practiced since 1928. His painting In the years 1961 to 1965, I used to
la gravure, que l’artiste pratique depuis 1928. Sa radicalité de son langage. Ce dernier, non figuratif is also influenced by the experience of nature, as
scratch with different instruments, in
peinture est en outre influencée par l’expérience et non narratif, fait de lui l’un des chefs de file de he was particularly affected by the lightning he
de la nature, les éclairs lors d’orages dont il a été l’abstraction en Europe au XXe siècle, contournant had witnessed in his youth during thunderstorms. the fresh paste colors [...]. During this
témoin dans sa jeunesse l’ayant particulièrement précocement la figuration au profit de l’abstraction. Hartung stated: «I felt a bewitching terror in front of period of scratching slowly infiltrated a
marqué. Il raconte : « J’éprouvais devant les orages the storms, I vibrated under their force, under their
une terreur ensorcelante, je vibrais sous leur force, power [...]. My childish flashes of lightning had, I
tendency to large surfaces blown [...]. I
sous leur puissance […]. Mes éclairs enfantins ont eu, am sure, an influence on my artistic development, had found a way to blow the color on
j’en suis sûr, une influence sur mon développement on my way of painting. They gave me a sense of the the surface [...]. By these great forms
artistique, sur ma manière de peindre. Ils m’ont speed of the line, the desire to seize the instant with
donné le sens de la vitesse du trait, l’envie de saisir the pencil or the brush, they made me aware of the which evaporate, wander, or spread out
par le crayon ou le pinceau l’instantané, ils m’ont fait urgency of spontaneity.” in broad ranges, I tried to fix the
connaître l’urgence de la spontanéité ».
Hartung thus impels a rhythm, a particular energy to dynamism and constancy of the forces
his works, intended to provoke stronger sensations which create matter, light, and spirit.
in the spectators than those provided by the image
of external reality. The lines and stripes are spread
Topic that has always fascinated me ...
out over the entire pictorial space, conveying a Hans Hartung quoted in Jennifer Mundy, Hans Hartung: Works on
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Toutes mes sculptures, même les plus All my sculptures, even the most
imaginées, partent toujours de quelque imaginary, start out from something
chose de vrai, d’une vérité organique. Le true; an organic truth. The dividers that
compas qui sert à prendre les mesures are used to measure the exact
exactes du modèle et le modèle lui- dimensions of the models, and the
même m’ont longtemps été models themselves,have long been
indispensables : grâce à eux, je ne indispensable to me. They meant I
partais pas de rien. Mais je faisais wasn’t starting out from nothing. But I
mentir le compas. J’évitais ainsi de faire gave the lie to the dividers. That way, I
les choses comme elles sont. avoided showing things as they are.
Germaine Richier dans On fait toujours la même sculpture, XXe siècle, Germaine Richier in On fait toujours la même sculpture, XXe siècle,
juin 1959 June 1959
PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 8
GERMAINE RICHIER
1902 - 1959
TRIO II
P R OV E N A N C E
Collection Particulière, Paris
Guy Loudmer, Paris, 28 novembre 1994,
Lot 77
Acquis lors de cette vente par le
propriétaire actuel
EXPOSITION
Paris, Galerie Creuzevault, Germaine
Richier 1904-1959, 1966; catalogue,
illustré (un autre exemplaire)
Düsseldorf, Galerie Wilhem Grosshennig,
Germaine Richier. Plastik, 11 octobre - 31
décembre 1971 (un autre exemplaire)
Berlin, Akademie der Künste, Germaine
Richier, 1997; catalogue, p.132, no.96,
illustré (un autre exemplaire)
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PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 9
ALEXEI JAWLENSKY
1864 - 1941
MÉDITATION
signé des initiales et daté 35 ; signé,
daté 1935 et inscrit au dos du carton
de montage
huile sur papier marouflé sur carton
feuille: 18,7 x 12,5 cm; 7 ⅜ x 4 15/16 in.;
carton de montage: 21,3 x 15,3 cm;
8 ⅜ x 6 in.
Peint en juin 1935.
P R OV E N A N C E BIBLIOGRAPHIE
Atelier de l’artiste Maria Jawlensky, Lucia Pieroni-
Jawlensky & Angelica Jawlensky, Alexej
Elisabeth Schmitz, Witten (don de
von Jawlensky, Catalogue Raisonné of the
l’artiste en 1936)
Oil Paintings, Volume Three 1934-1937,
Collection particulière, Allemagne (1954) Londres, 1993, vol. III, p. 150, p. 162, no.
Galerie Thomas, Munich 1717, illustré
Acquis auprès du précédent par le
propriétaire actuel
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PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 10
TAKASHI MURAKAMI
né en 1962
SANS TITRE
P R OV E N A N C E
EXPOSITION
Paris, Galerie Perrotin, Takashi
Murakami. Learning the magic of
painting, 10 septembre - 23 décembre
2016
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Le motif du crâne, apparu dans l’œuvre de Murakami The skull motif appeared in Murakami’s work in the
dans les années 1990 constitue, au côté des fleurs 1990s, alongside his famous smiling multicolored
souriantes multicolores, sa véritable signature flowers. The painting’s surface is covered with
artistique. La surface de la toile est ainsi recouverte superimposed skulls in light relief, creating a play
de crânes superposés en léger relief, opérant un jeu between two and three dimensions in a manner
entre volume et bi-dimensionnalité, indissociable du associated with the Superflat movement. The skulls
mouvement Superflat. Les crânes constituent l’arrière- form the background and are simultaneously the
plan et simultanément le sujet principal de l’œuvre. Ce main subject of the work. This motif symbolizes the
motif symbolise l’impermanence de la vie, aussi bien transience of life, both in Buddhist culture and in the
dans la culture bouddhiste que dans la tradition des tradition of the vanities of European painting. These
vanités de la peinture européenne. Ces représentations allegorical representations of the passage of time and
allégoriques de l’écoulement du temps et de la vacuité the vacuity of passions emerged particularly in the
des passions se développent particulièrement au XVIIe 17th century but also constituted a Warholian motif in
siècle mais constituent également un motif warholien 1976 with the artist’s series of memento mori, entitled
en 1976 avec sa série de memento mori, intitulée Skulls. Skulls. Murakami thus pays homage to the heritage of
A travers cette œuvre, Murakami rend hommage à pop art in this work. He tackles a seemingly macabre
l’héritage de pop art. Il reprend un sujet d’apparence subject and transforms it through the multiplication of
macabre, tout en le métamorphosant par la skulls and the use of gold leaf. He thus creates a work
multiplication des crânes et le recours à la feuille d’or. that immediately catches the viewer’s gaze, magnifying
Il crée de fait une œuvre qui retient immédiatement le and surpassing the theme of vanity.
regard du spectateur, magnifiant et dépassant le thème
de la vanité. Takashi Murakami shifts between various influences
with this work. He associates one of his iconic motifs
Avec cette œuvre, Takashi Murakami opère un with the use of gold leaf. He thus combines fine art
véritable travail de fusion entre diverses influences. and pop culture, a kawaii aesthetic and a heritage
Il associe en effet l’un de ses motifs iconiques à of Japanese art. Murakami studied at the University
l’utilisation de la feuille d’or. Il mêle ainsi beaux-arts of Tokyo where he obtained a doctorate in Nihonga
et pop culture, esthétique kawaii et héritage de l’art painting. This movement, which appeared in the 1880s,
japonais. Murakami a étudié à l’université de Tokyo characterizes the works produced according to the
où il est devenu docteur en peinture Nihonga. Ce conventions and techniques of “traditional” Japanese
mouvement, apparu dans les années 1880, caractérise painting, as opposed to painting in a Western style then
des œuvres réalisées selon les conventions et in vogue in Japan. The use of gold leaf covering the
techniques de la peinture japonaise « traditionnelle », entire surface of the canvas recalls the backgrounds of
par opposition à la peinture dans un style occidental works from the Edo or Meiji periods. It simultaneously
alors en vogue au Japon. L’usage de la feuille d’or evokes the gold backgrounds of the Italian Byzantine
recouvrant l’intégralité de la surface de la toile rappelle painters.
les arrière-plans d’œuvres des époques Edo ou Meiji.
Elle évoque simultanément les fonds d’or des primitifs
italiens.
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PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 11
NIKI DE SAINT-PHALLE
1930 - 2002
FAUTEUIL SERPENT
P R OV E N A N C E
Collection Particulière
Catherine Charbonneaux, Paris, 7
octobre 1989, Lot 63
Collection Particulière, Europe
EXPOSITION
Paris, Galerie Samy Kinge, Niki de Saint
Phalle, 1981 (un autre exemplaire)
Genève, Galerie Bonnier, Niki de Saint
Phalle : objets à apprivoiser, 1981 (un
autre exemplaire)
Bonn, Museumsmeile, Niki de Saint
Phalle, 1992 (un autre exemplaire)
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PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 28
SOL LEWITT
1928 - 2007
SANS TITRE
P R OV E N A N C E
Galerie Yvon Lambert, Paris
Collection Particulière, Europe (acquis
auprès de celle-ci en septembre 1987)
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PROVENANT D’UNE IMPORTANTE COLLECTION EUROPÉENNE
◯ 30
MARKUS LÜPERTZ
né en 1941
DER ARCHITEKT ODER DER GEIST DES MANNES, DER VOM EMPIRE STATE BUILDING
SPRANG (L’ARCHITECTE OU L’ESPRIT DE L’HOMME QUI SAUTA DE L’EMPIRE STATE BUILDING)
signé des initiales de l’artiste
bronze peint
53 x 22 x 23 cm ; 20 ⅞ x 8 11/16 x 9 11/16 in.
Exécutée en 1985, cette oeuvre fait
partie d’une édition de 6 exemplaires.
P R OV E N A N C E
EXPOSITION
56 C O M P L E T E CATA LO G U I N G AVA I L A B L E AT S OT H E B YS .C O M / P F 2 1 1 5
Coups de coeur...
Art de vivre...
Emotions...
Joie de vivre...
Photography
Florian Perlot / ArtDigital Studio
Nicolas Dubois / ArtDigital Studio
Damien Perronnet / ArtDigital Studio
Amélie Blondel / ArtDigital Studio
Louis Blancard / ArtDigital Studio
Graphiste
David Bonté, Paris